Skip to main content

Full text of "Lexique roman; ou, Dictionnaire de la langue des troubadours, comparée avec les autres langues de l'Europe latine, précédé de nouvelles recherches historiques et philologiques, d'un résumé de la grammaire romane, d'un nouveau choix des poésies originales des troubadours, et d'extraits de poëmes divers;"

See other formats


Google 


This is a digital copy of a book that was preserved for generations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project 
to make the world’s books discoverable online. 

It has survived long enough for the copyright to expire and the book to enter the public domain. A public domain book is one that was never subject 
to copyright or whose legal copyright term has expired. Whether a book is in the public domain may vary country to country. Public domain books 
are our gateways to the past, representing a wealth of history, culture and knowledge that's often difficult to discover. 


Marks, notations and other marginalia present in the original volume will appear in this file - a reminder of this book’s long journey from the 
publisher to a library and finally to you. 


Usage guidelines 
Google is proud to partner with libraries to digitize public domain materials and make them widely accessible. Public domain books belong to the 


public and we are merely their custodians. Nevertheless, this work is expensive, so in order to keep providing this resource, we have taken steps to 
prevent abuse by commercial parties, including placing technical restrictions on automated querying. 





We also ask that you: 


+ Make non-commercial use of the files We designed Google Book Search for use by individual 
personal, non-commercial purposes. 





and we request that you use these files for 


+ Refrain from automated querying Do not send automated queries of any sort to Google’s system: If you are conducting research on machine 
translation, optical character recognition or other areas where access to a large amount of text is helpful, please contact us. We encourage the 
use of public domain materials for these purposes and may be able to help. 


+ Maintain attribution The Google “watermark” you see on each file is essential for informing people about this project and helping them find 
additional materials through Google Book Search. Please do not remove it. 


+ Keep it legal Whatever your use, remember that you are responsible for ensuring that what you are doing is legal. Do not assume that just 
because we believe a book is in the public domain for users in the United States, that the work is also in the public domain for users in other 
countries. Whether a book is still in copyright varies from country to country, and we can’t offer guidance on whether any specific use of 
any specific book is allowed. Please do not assume that a book’s appearance in Google Book Search means it can be used in any manner 
anywhere in the world. Copyright infringement liability can be quite severe. 






About Google Book Search 


Google’s mission is to organize the world’s information and to make it universally accessible and useful. Google Book Search helps readers 
discover the world’s books while helping authors and publishers reach new audiences. You can search through the full text of this book on the web 
afhttp://books.google.com/ 














Google 


A propos de ce livre 


Ceci est une copie numérique d’un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d’une bibliothèque avant d’être numérisé avec 
précaution par Google dans le cadre d’un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l’ensemble du patrimoine littéraire mondial en 
ligne. 





Ce livre étant relativement ancien, il n’est plus protégé par la loi sur les droits d’auteur et appartient à présent au domaine public. L'expression 
“appartenir au domaine public” signifie que le livre en question n’a jamais été soumis aux droits d’auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à 
expiration. Les conditions requises pour qu’un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d’un pays à l’autre. Les livres libres de droit sont 
autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sont 
trop souvent difficilement accessibles au public. 











Les notes de bas de page et autres annotations en marge du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir 


du long chemin parcouru par l’ouvrage depuis la maison d’édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos main: 





Consignes d’utilisation 


Google est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages appartenant au domaine public et de les rendre 
ainsi accessibles à tous. Ces livres sont en effet la propriété de tous et de toutes et nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine. 
Il s’agit toutefois d’un projet coûteux. Par conséquent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inépuisables, nous avons pris les 
dispositions nécessaires afin de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des 
contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées. 





Nous vous demandons également de: 


+ Ne pas utiliser les fichiers à des fins commerciales Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l’usage des particuliers. 
Nous vous demandons donc d’utiliser uniquement ces fichiers à des fins personnelles. Ils ne sauraient en effet être employés dans un 
quelconque but commercial. 


+ Ne pas procéder à des requêtes automatisées N’envoyez aucune requête automatisée quelle qu’elle soit au système Google. Si vous effectuez 
des recherches concemant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer 
d’importantes quantités de texte, n’hésitez pas à nous contacter. Nous encourageons pour la réalisation de ce type de travaux l’utilisation des 
ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile. 


+ Ne pas supprimer l'attribution Le filigrane Google contenu dans chaque fichier est indispensable pour informer les internautes de notre projet 
et leur permettre d’accéder à davantage de documents par l’intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en 
aucun cas. 


+ Rester dans la légalité Quelle que soit l’utilisation que vous comptez faire des fichiers, n'oubliez pas qu’il est de votre responsabilité de 
veiller à respecter la loi. Si un ouvrage appartient au domaine public américain, n’en déduisez pas pour autant qu’il en va de même dans 
les autres pays. La durée légale des droits d’auteur d’un livre varie d’un pays à l’autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier 
les ouvrages dont l’utilisation est autorisée et ceux dont elle ne l’est pas. Ne croyez pas que le simple fait d’afficher un livre sur Google 
Recherche de Livres signifie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous 
vous exposeriez en cas de violation des droits d’auteur peut être sévère. 





À propos du service Google Recherche de Livres 


En favorisant la recherche et l’accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le français, Google souhaite 
contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet 
aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les auteurs et les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer 
des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l'adresse[http://books.google. con] 























A AS 3 
L'an @ 








LEXIQUE ROMAN 


OU 


DICTIONNAIRE 


DE LA LANGUE DES TROUBADOURS, 


COMPARÉE 


AVEC LES AUTRES LANGUES DE L'EUROPE LATINE. 


TOME IV. 


L.—P, 


DE L'IMPRIMERIE DE CRAPELET, 


RUE DE VAUGIRARD, N° O. 


LEXIQUE ROMAN 


DICTIONNAIRE 
DE LA LANGUE DES TROUBADOURS, 


COMPARÉE 
AVEC LES AUTRES LANGUES DE L'EUROPE LATINE, 
PRÉCÉDÉ 


DE NOUVELLES RECHERCHES HISTORIQUES ET PHILOLOGIQUES, 
D’ON RÉSUMÉ DE LA GRAMMAIRE ROMANE, 
D'UN NOUVEAU CHOIX DES POÉSIES ORIGINALES DES TROUBADOURS , 
ET D'EXTRAITS DE POÈMES DIVERS ; 


PAR M. RAYNOUARD, 


MEMBRE DE L'INSTITUT ROYAL DE FRANCE (ACADÉMIE FRANÇAISE 
AT ACADÉMIE DIS DMGRIPTIONS ET SELLEN-LETTAES), 
SRCRÉTAIRE PERPÉTUEL BONORAIRE DE L'ACADÉMIE FRARÇAUE, ETC. 


TOME QUATRIÈME. 
L.—P. 





A PARIS, 
CHEZ SILVESTRE, LIBRAIRE, 


AUE DES BONS-ENFANTS, n° 30. 
1842. 


= > 


LEXIQUE ROMAN, 


OÙ 


DICTIONNAIRE 


DE LA LANGUE DES TROUBADOURS, 


COMPARÉE 


AVEC LES AUTRES LANGUES DE L'EUROPE LATINE. 





L 


L, & m., douzième lettre et neuvième| SY: 


consonne de l’alphabet, |. 


Una dictios finish en c, e l’antra commensa 


per L. 
Leys d’amors, fol. 4. 


Ün mot finit en £, et l’autre commence par /. 

Eñns no pronuncio r mas L, quar dis. 
paire. 

Eluc. de las propr., fol. 44. 

Les enfants ne prononcent pas R mais Z, car ils di- 
wat. pèle. 

Dans les Mss. , L, représentant les ar- 
ücles et les pronoms masculins &L et Lo, 
les articles et les pronoms féminins 11 
et LA, se trouve toujours joint aux 
mots commençant ou finissant par une 
voyelle; mais dans les imprimés, pour 
plus de clarté, il est bon de faire précé- 
der ou suivre cette lettre d’une apostro- 
phe, qui annonce l’élision. 

LA, art. f. sing., lat. ilLA, la. 

Voyez la Grammaire romane, p. 42 

et 110. 
Ill, 


Quan La doss’ aura vents. 
B. pe VenTADOUR : Quan la does’ aura. 
Quand la douce aure souffle. 
Rég. dir. De totas avetz La for. 
Ginaup 1x Roux : À ley de. 
De toutes vous avez /a fleur. 
Qu'el trametia los breus ultra La mar. 
Poëme sur Boëce. 
Qu'il transmettait les lettres outre a mer. 
La, devant un nom de saint, sup- 
pose l'ellipse des mots rxsra px, et 
forme une locution. 


Pus LA San Miquels es passada. 
Le nor px MonrAUuDOn : Be m’enucis. 
Depuis que la (féte de) Saint-Michel est passée. 
À chasque au, a La Sant Andreu. 
Charte de Besse en Auvergne, de 1270. 
À chaque an , à {a Saint-André. 
Axc. ronT. Jeu sui {a dona valida, 
Jen sui /a dona loada.… 
À la corte morar. 
Canc. do coll. dos nobres de Lisboa, fol. 102. 


CAT. &sP. La. roaT. MOD. 4. rT, La. 


2. Las, art. f. plur., les. 
Sujet. Las fortezas, 


- Titre de 0. 
Les forteresses. 960 


1 


14727 





LA 


Jeu no m vau ges camjan, 
Si cam Las domnas fan. 
B. ne VENTADOUR : Lo gens temps. 
Je ne me vais point changeant , aivsi comme les 
dames font. 
Las autras qui apres van. 
P. Mivox : En amor. 
Les autres qui après vonl. 
Rég. Que fassatz Las beutatz durar. 
° Le moixe DE MONTAUDON : Aura velz. 
Que vous fassien les beautés durer. 
Castiar 
Las domnas de falhir. 
P. px Bussienac : Quan lo dous. 
Empècler les dames de faillir. 
AxC. "PORT. T'odas las coitas que sofrer poden. 
Canc. do coll. dos nobres de Lisboa, fol. 92. 


ARC. CAT. ESP, Las. PORT. MOD. 45. 


3. La, pron. pers. f. 3° pers. sing., lat. 
tlLa, la, clle. 


Voy. la Grammaire romane, p. 163. 


LAB 


ANC. CAT. 
Menys que la ley christiana se presenta 
Als Africans, ne /a volen oyr. 
Ausras Mancu : Yo crit lo be. 


4. Las, pron. pers. f. 3° pers. plur., les, 
elles. 
Reg. Las li devedara.…., no Las descobrira. 
Titre de 960. 
Les lui défendra.. , ne les découvrira. 
De las domnas mi dezesper… ; 
Totas Las dopt e Las mescre. 
B. ve VENTADOUR : Quan vey Ja. 


Des dames je désespère. ; toutes je Les redoute et 
les mécrois. . 


EsP. Las. 


— Pron. démonstr., celles. 


Fora ’ls bucx geto Las que no mellifico. 
Eluc. de las propr., fol. 142. 

Hors des ruches chassent celles qui ne font pas de 

miel. 

xs. Las. 


Rég. dir. Que farai doncx? Amarai ma enemia? | — Prvn. relat. 


Amar La dei. 
Rausaup n'ORANGE : Si de trobar. 
Que fcrai-je donc? Aimerei-je mou eunemie? Ai. 
mer je la dois. 
Denh’ escotar ma veraia chanso.…., 
Quar si La denhatzs escotar. 
Fozquert px Marsiie : En chantan. 
Daigne écouter ma vraie chanson. , car si vous /a 
daignea écouter. 
auc. CAT. La tristor La destrau e menyscaba. 


Ausias Mance : Malamen viu. 
as?, La. 


— Pron. démonstr., celle. 


Sa calor natural ab La del solelh. 
Eluc. de las propr., fol. 198. 
Sa chaleur naturelle avec cel/e du solcil. 
ANC. CAT. 
Com, sens toruar, {a que am es anada. 
Ausuas Mancn : Aquelles mans. 


— Pron. relat. 

Ja non aura proeza 

Qui no fug avoleza, 

E non La pot fugir 

Qui non La sap chausir. 

| ARNAUD DE MARUEIL : Razos cs. 
Jamais n'aura prouesse qui ne fuit lâcheté, et ne 

la peut fuir qui ne sait {a discerner. 


"ar 


Las tuas lagremas mostraras: 
Al tieu sirven Las layssaras. 


Passio de Maria. 
Les tieanes larmes tu montreras ; au tien serviteur 
les laisseras. | 


LABANSA , s. f., du lat. Lasans, déca- 
dence, ruine. 
Fig. Platz me d'avol baron, 
Can met e guasta tan 
Tro sis... en rLABAM6A. 
Ux rrousanour ANONYME : Tos temps. 


Il me plaît de lâche baron, quaud il dépense ct 
dissipe tant jusqu’à ce qu'il soit... en ruine. 


2. ReLars, adj., lat. nuLapsus, relaps, 


qui retombe dans un vice, dans une 
erreur. 
Ero estatz RkLAPS en lor error, 


Cat. dels apost. de Roma, fol. 171. 
Avaicut él redaps dans leur erreur. 


CAT. KSP. PORT. Relapso, 


LABIAS , LAVIAS, LavRAS, 5. f. pl., lat. 


LABIAS, lèvres, 
So ditz Lastas, quar ab els hom leca. 


Eluc. de las propr., fol. 42. 
Sont appolés lèvres, car avec elles on lèche. 


vi 


LAB 


Lavias grossas e moradas. 
Roman de Jaufre, ful. 56. 
Lèvres grosses ct lippues. 
Loc. Per lo pechat de las LAvR AS. 
Orar devem de cor, non pas de LAvRAs. 


Trad. de Bède, fol. 34 et 28. 
Par le péché des lèvres. 


Nous devons prier de cœur, non pas de /èvres. 


— Par ezxt., bord d’une plaie, d’une 
blessure. 
Ajosta las doas Lauras de la plagna am su- 
tura. 
Trad. d'Albucasis, fol. 20. 
Ajuste les deux lèvres de la plaie avec suture. 
asc. tr. Dimostra che avesse le /abbia enfiate. 
Boni, Cow. sopra ’l poema di Dante, Inf. 7. 
Le mie prime labbia. 
PETRARCA , cap. 4. 
Gocciar su per le {abèra. 
DaAnTeE, Inf. 32. 


LABORAR , LaOnAR, LAURAR, V., lat. 


LaBORABe , travailler, labourer, culti- 
ver. 


-_ Dreitz dits : Qu’ om Lasna, 
Et aura ricor e be. 
P. CanpinaL : Caritats es. 
Justice dit : Que l’homme travaille, et il aura 
pussance et bien. 
Vilas no svlon aver sen 
Mas de LaonAn solamen. 
P. CanpixaL : Un deeret. 
Les vilains ne soulent avoir sens excepté seulc- 
ment de labourer. | 
Piegs traits aa ns qu’ OM que LAURA. 
À. Dantez : Ab guar. 
Pire traîne amant qu'homme qui {aboure. 
Fig. No m laisearaï per paor 
Qu’ an sirveutes non LAvon 
En servisi dels fals clergatz. 
G. Fiousisas : No m laissarai. 
Je ne m'abstiendrai par peur que je ne travaille 
«a sirvenie au service des faux ecclésiastiques. 
asc. ra. Se Jaborer velt en sa vigne. 
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc., t. 1, p. 112. 
Ea petit d'eure Diex labeure. 
Fabl. et cont. anc., 1. IL, p. 397. 
Toutes fames sers et honore, 
D'eles servir poine et {abore. 
Roman de la Rose, v. 2126. 
“C. CAT. Laborar. cat. mov. Llaurar., xsre. 
Labrer. vont. Lavrar. 17. Lavorarc. 


LAB 3 
2. LABORAIRE, LAHORAINE, LABORADOR, 
LAURADOR , 5. 7%2., travailleur, labou- 
reur, ouvrier. 
Era LAnonA1n= d’aur e d'argen. 
V. d'Elias Cairel. 
Était ouvrier d'or et d'argent. 
Co fa... lo bos Lauonainus, lo temps de 
sas meiss0s. 
V. et Vart., fol. 33. 
Comme fait... le bon Zaboureur, le temps do ses 
moissons. 
Lasonanon demorant a, etc. 
Terrier de la Confr. du S.-Esprit de Por dax 
+. 100. 


Laboureur demeurant à , etc. 
Launavon terras sensals tenen. 
RaixOND DE CaAsTELNAU : Mon sirventes. Var. 
Laboureurs terres censales tenant. 
cat. Llanrador. xsr. Labrador. vont. Lavra- 
dor. xr. Lavoratore. 


3. Lasonarce, s. m., labourage. 
Las mes 
Qu’ ieu de mon LasonATG" aten. 
G. Apuzwan : Chantan dissera. 
Les moissons que de mon {abourage j'attends. 


4. Lanon, LAOR, s. m., lat. canon, la- 
beur, labour. 
Terra que ses Laon grana. 
Pigrre DE Consiac : Domna des. 
Terre qui sans labour grène. 
Fig. Roma, folh Lanson 
Fa qui ab vos tensana. 
Genxonpz De MonTrxLien : Greu m’es. 
Rome, fou {abeur fait qui avec vous dispute. 


— Champ labonrable, 


Vinhas c prats e terras € LAORS. 
P. CanDinaL : Ges ieu. 
Vignes et prés et terres et champs labourables. 
anc. FR. Moult felsoit petit de {aéor. 
Nous. rec. de fabl. et cont. anc.,t. À, p.192. 
anc. 17. M'andava si che senza alcun /abore 
Seguiva in su gli spiriti veloci. 
Dane, Purgat. 22. 
ANC, CAT. Es. Labor. rr. mon, Lavoro. 


5. Launansa, s. f., terre labourable, 


champs. 


De las proprias LAURAXSAS de la abais. 
Tic. de 1261. Doat, t. LXXIX, fol. 35. 
Des propres champs de l’abbaye. 
ANC. CAT. Llauransa. xsr. Labransa. 





4 
p” 


4 LAC 


LAC 


6. Lasonros, ad}., lat. Lasoniosus, labo-| LAC, Laz, LATz, s. m., lat, Laqueus, 


rieux, fatigant, pénible. 

Aze... a portar carges hobediens et Lason1os. 
Far obras may vils et LABORIOZAS. 

Nostra batalha... LABOn1OZA. 

Elue. de las propr., fol. 235, 7oet ir. 

Ane... pour porter charges ohéissant et /aborieux. 
Faire œuvres plus viles et fatigantes. 

Notre bataille. pénible. 


cart. Laboros. xsr. ronr. rr. Laborioso. 


LABRUSCA, s. f., lat. Lasausca, lam- 
bruche, lambrusque. 
Vit agrests es dita LABAUSCA. 
Eluc. de las propr., fol. 2%. 
Vigne sauvage est dite lambrusque. 
anc. ra. Un grand bouc qui broutoit la {am- 


brunche sauvage. 
RonsanD ,t. II ,p. 1135. 


CAT. Llambrusca. usP. PORT. Labrusca. 17. 
Lambrusca. 


2. LAMBRUSQUIErRA , 5. f., lambruche, 
lambrusque. 
Quar Noe de LAMBAUSQUIRIRA 
Plantet la vinba primeirs. 
Brev. d’amor, fol. 48. 
Car Noéavec /ambrusque planta la première vigne. 


LAC, s. m., lat. zacus, lac, fosse. 
Si us mena pescar al 1ac. 
LE DAUP&RIN D'AUVERGNE : Puois sui. 
S'il vous mène pêcher au lac. 
Senher, qu’estorses Sidrac… 
E Daniel d'ins del zac 
On era ab lo leo. 
Pignn& D'AUVERGNE : Dieus vera. 
Seigneur, qui arrachâtes Sidrsc... et Daniel du 
dedans de la fosse où il était avec le lion. 
anC. Fr. Et qui Daniel délivres 
Et gardas el Zac périllens 
Des cruex lyons. 
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc., t. II, p. 66. 


AxcC. CAT. Llac. »sP. roaT. 17. Lago. 


2. Lacuaz, adj., de lac. 
AYgas LACUALS. 
En pyshos maris et LACUALS. 


Eluc. de las propr., fol. 151 et 178. 
Faux de lacs. 


Ea poissons de mer et de lacs. 


lacs, lacet, lien, filet. 


En lo coll li meton lo 1ars. 
F. de S. Honorat. 


En le cou lui mettent le lacs. 
Feyron Larz de corda qu’es ab l’engens tendutz. 
GuizLauns pe Tuner. 
Firevt lacet de corde qui avec l'engin est tendu. 
Fig. Negus non es-sals del zac de mort. 
Trad. de Bède, fol. 50. 
Nul n’est sauf du {acs de mort. 
Prov. Qui geta Las si penra en lui. 
Trad. de Bède, fol. 64. 
Qui jette filet se prendra en lui. 
AncC. rn. I ot tendu un /az de corde. 
Par le col est bien au las pris. 
Qui onc portast guimple ne manche, 
Ne laz de soie ne caintare. 
Roman du Renart, t. III, p. 143, 125 et 315. 
ANC. CAT, Lac. cAT. MOD. Llas. wsr. Laso. 
ronT. Lago. 1r. Laccio. 


2. Lasso, s. m., lacs, lacet, lien. 
Quai zassoL rump ni destrui. 
GinauD DE BoaneiL : Qui chantar. 
Qui lien rompt et détruit. 
Pel fort zassoL, 
Amigue, en que m prezist. 
Ginaup DE Bonxetz : No m plats. 
Par le fort lacet, amie, en quoi vous me priîtes. 


ir. Lacciolo, lacciuolo. 


3. Lassamen, s. m., obligation, enga- 
gement. 
Non... consentirai que autres sagramens ni 


LASAMENS ni covinens... se fassa, 
Cartulaire de Montpellier, fol. 128. 


Je ne... consentirai qu'autre serment ni obliga- 
tion ni convention. se fasse. 


4. Lassar, Lacan, ., lacer, lier, en- 
lacer, entrelacer. 
Fig. Sap la razo el vers Lassan e faire. 
Mancasaus : Auiats del. 
Sait le sujet et le vers entrelacer et faire. 
Ben e gen sap trobar, 
E mots e coblas LACRAn. 
GuiLLauxs DE BERGUEDAN : Beruart. 
Bien et agréablement sait trouver, et mots et cou- 
plets entrelacer. 


LAC LAC 5 


D'un’ amor quimias'emte. Duscassr son elme, e comenset a dir. 
B. px Venrapour : Ea cossirier. | Guiczauxs pe Tunsta. 

D'un amour qui m’enlace et me tient. Délaça son heaume , et commença à dire. 

Pre. Tals cnia autrui enganar, Fig. Aissi m ten pres en la bucia 
Que si mezeis LAsSA ec repren. Fin’ amors, € nO M DEsLAssa. 
PisTOLETA : Manta gent. E. CaiazL : Era non vey. 

Tel peuse autrui tromper , qui soi-même enlace Ainsi me tient pris dans la chaîne pur amour, 
et represd. et ne me délie pas. | 
Part. pas. eu m sui d’an lats Part. pas. Manta gorgiera DsLasaDa. 

Pel col LassaTrz. | F. de S. Honorat. 
Giavo Dz BonxiL : Aquest terminis. Mainte gorgière délacée. 
Je me suis d’un lacet par le cou lié. ir, Dislacciare. 
Son de fer e d’acer tuit assar environ. 
Gurcia vue De TUDELA., LACA, s. f., lat. zacca , laque. 

Soat de fer et d’acier tous Lacés à l’entour. ..  Lacacïindie grana. 
Fig. Tan son zassars ab Frances fermamens Tic. de 1248. Doar, t. CXVI, fol. 16. 

Qu’om no ‘ls auza lur fals digs contrastar, Lagque et indigo et garance. 

G. Anrzren pr TouLouse : El nom de. Si la Laca no se vent en Narbona. 

Tant sat liés avec Français fortement qu'on Tit. du xui° siècle. Doar, t. LI, fol. 151. 
d'œe à eux contredire leurs faux propos. Si la laque ne se vend à Narbonne. 
axc. ra. Quai l'a entor le col Zacté, asr. Laca, 1r. Lacca. 

Roman du Renart, t. IL, p. 328. 


LACERT, s.m., lat. racenrus, muscle. 
3. ENLASSANEN | ESLASSAMEN, 5. M1., en-|  Dels nervis e dels Lacxnrs. 


lacement , réunion. Trad. d'Albucasis, fol. 1. 
Diptonges cs x35 LASSAMENS de doss vocals. Des nerfs et des muscles. 
Leys d'amors, fol. 3. ANC, ÆsP, IT. Lacerto. 


La diphthongue est la réunion de deux voyelles. 


Fg.Luxoria domda las ferrienchas pessas per LACH, LAG, LAIT, LAYT, 5. m. et Je 


bonas visndas e per zszassamxns de deleiz. | lat. LaCrem, lait. 
Trad. de Béde, fol. &x. Que verges aia enfant e Lacs, 

Laxure dompte les charnelles pensées par bons Aiso no fon hanc vist. , 
aliments et par enlacements de délices. ‘ Trad. d'un Evang. apocr. 
asc, cAT, Enllassament. xsr. Enlazamiento. Que vierge ait enfant et lait, cela ne fut oncques 

vu. ° 
6. Exrassam, ENLAISSAR, v., enlacer, En Larr de cabra freit. 

lier, Deupes ps PRADES, dus. cass. 


. ' En fait de chèvre froid. 
Fig, Per penre et xNLASsAn , € per aucire del 


tot las armas. | La zayxr de cabra. 
V. et Vert., fol. 18. Eluc. de las propr., fol. 242. 
Pour prendre et enlacer, et pour occire entière- Le lait de chèvre. 
ment les âmes. Par ext. Ab Lair d'una salvatja fica. 
Vas la mort. Avec lait d’une figue sauvage. 
FoLquer DE Romans: Can be rm. Fig.  Derac de galina. 
Chacun va tout lié vers la mort. P. CARDINAL : Sel que fes. 
ASC. Car. Enllassar. xs». Enlazar. ronr. Enla- De lait de poule. 
car. rr. Inlacciare. car. Liet. usr. Leche. ronT. Lee. 17. Laite, 


7. Desrassan , DESLASAR, v., délacer,|2. LacrTicint, s. m., lat. Lacticinien, 
délier, détacher. |  Jlaitage. 


6 LAC ; LAC 


De carns, Lacricrais, peyshos e frags viu. Ab suc de LacauGA et de papaver. 
Eluc. de Las propr., fol. 180. Layruca... ha suc laytenc. 


Vit de chairs, laitages, poissons et fruits: Elnc. de las propr., fol. 80 et 2r =. 
car. Lacticini. xape. Lacticinio. ronr. Lactici- Avec | suc de laitus et de pavot. 
, .. Laitue... a suc laiteux. 
ntos. 1Tr.-Lathcinio. 


3. Layrenc, adj., du lat. Lacrentem, tuga. 


eu, de Hit, à lait, lacté. 8. Laxuczra, s.f. dim., petite laituc. 
Bestias LAVTRRCAS De là salvatga LAxuGETA. 
° Deuvess DE PRADES , Aus. cass. 
Color... 1arrancs. De la petite laitue sauvage. | 
Es apelat cercle LAYTenc. echurui 
Eluc. de las propr.. fol. 188, 232, 58 et 108. | %?- echuguita. 


pee u àL  Paiteue. | LACRIMA, LACREMA, LAGREMA, S. JC, 
es . ° 

Couleur. de lait. ° lat. Lacryma, larme. 

Est appelé cercle lacté. Lacarmas dels huels. 


Trad. d'Atbucasis, fol. 4. - 
4. Lacs, adj., allaité, qui est à la! zones des yeux. ra ucasis, fol. 4 


mamelle. Pero soven de Lacazwas en muelh 
Per boca de Lacuis effans.… Mon vis. 
Ieu sui pauczenutz, AIMERL DE PEGUILAIN : Longamen. 
Et effans zacaiseu vertutz. C'est pourquoi souvent de /armes j'en mouille 
Brev. d’amor, fol. 2. mon visage. 
Par boucle d’enfants allaités… Fig. Ab LaGREmaS de contricio. 
Je suis pelit et nu, et, en vertu, enfant à la V. et Vert., fol. 68. 
marelle. Avec larmes de contrilion. 
b. LayrTan, Vs lat. LACTARE, allaiter. Loc. Es apellatz tot aquest mon vall de LaA- 
Part. prés. Layt de ferana Laxranr mascle. GREMAS. 
Eluc. de las propr., fol. 80. F. et Vert., fol. 62. 


Lait de femme allaitant mâle. Est appelé tout ce monde vallée de larmes. 


Part. pas. Sino que sio javes essems Laxrarz. | Par ext. Vit.. sa Lacaama soven beguda 
Eluc. de las propr., 01.236. , ramp peyra, clarifica la vista, 


Sinon qu’ils soient jeunes ensemble allaités. Eluc. de las propr., fol. 26. 
. Lattare. Vigne... sa /arme souvent buc brise la pierre, 
. éclaircit la vue. 
6. ALacman, ALAYTAR, %., AHaïter. car. Llagrima. use. ronr. Lagrima. 17. La- 
Llurs fils ALAcHOx li dalphi. crima, lagrima. 
Brev. d’amor., fol. 52. 
Les dauphins allaitent leurs petits. 2. Lacriwacio, s. f., lat. LAcRyxmATIO , 
ALACHET la tota' via larmoiement, action de pleurer. 
Anna tro ac complet tres ans. Fa cessar LACRIMACIO. 
, Trad. d'un Évang. apocr. De dolor et LAcRIMacro. 
L’allaita sans cesse Anne jusqu'à ce qu'elle eut Eluc. de las propr.; fol. 83 et 106. 
accompli trois ans. ‘ait cesser larmoiement. 
Part. pas. Efans qui s0 ALAYTATz. De douleur et {armoiement. 
* Elec. de las propr., fol. 43. Par ext. Lacarwacto de vinhas. 
Enfants qui sont allaités. + Eluc. de las propr., fol. 129. 
ANC. CAT. Alletar, rr. Allattare. Larmoiement de vigoes. 


9. LACHUGA, Layruca , s. f., lat. ac-| tr: Lacrimazione, lagrimazione. 


TUCA, laituc. k 3. LACRIMAL, s. m., sac lacrymal. 


LAC 


Lucrmar del buelh. 
Trad. d'Albucasis, fol. 49. 

£ac lacry mal de l'œil. 
r Llagrimal. xsr. ronr. Lagrimal. 17. La- 

”‘imale, lagrimale. 


$. Laceimasze, s. m., sac lacrymal. 


Si... LACRIMASEZ , qui es al angle del uelhb, 


es trop carnut. 
Eluc. de las propr., fol. 38. 
SL... le sac lacry mal, qui est à l'angle de l’#il, 
et trop charnu. 


5. Lacaumos , LACREMOS, adj., lat. La- 
cumosws, larmoyant , baigné de lar- 
mes , pleureux. 

Uelb he inflacio et es LACRKM OS. 


ÆEluc. de las propr., fol. 82. 
L'œil a enflare et est larmoyant. 


An Îa cara LaACR1xm OS A. 
F. de S. Flors. DoaT,t. CXXILI, fol. 256. 
Avec la face baignée de larmes. 


7. Llagrimos. sv. ronr. Lagrimoso. 1. 
Lacrimoso, lagrimoso. 
6. Lacarmonsx , ad/., larmoyant, pleu- 
Feux. 
El uels tan paucs coma deniers, 
Laesimosars et grepoillatz. 
Roman de Jaufre, 2° Ms., p. 50. 
Ei les yeux aassi petits comme deniers, pleureux 
et érallés. 


7. LaGarman, LAGREMBIAR, ., lat. LA- 
crmane, larmoyer, verser des larmes. 
De plorar e de LAGR=MEJAR. 

Paansos, Voy.au Purg. de S. Patrice. 
De pleurer et de larmoyer. 
Dreits es LaGarx. 
A. Dane : Chanson d’un. 
Îl est juste que je werse des larmes. 
Li aelh que soen Lacazma oO. 
Lio. de Sydrac, fol. 62. 
Les yeux qui souvent {armoient. 
Fig. Lats lo cor m’es lagrima 
Que sus del cor LAGRIM. 
Rainonp Dr MinAvaL 
A côté da cœur m'est une larme que da haut du 
cœur je larmoie. 
car. Llagrimejar.,ssr, Lagrimar. pont. Lagri- 
mejar, ir, Lacrimare, lagrimare. 


: Aissi mte. 


LAG 7 


8. Lrnman, %., larmoyer, lamenter, 
gémir. 
Fols es qai trop se LEnMa. 


Le bauPmin p'Auvrncxr : Joglarets. 
Est fou qui beaucoup se {amente. 


ANC. FR. Tendrement plorent et {ermoien.. 
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc., 1. 11, p. 35. 


LADRE, s. m., ladre. 


Un Lapan solet ab sa familia. 
Fors de Béarn, 
Un adre seulet avec sa famille. 


2. Lapnauia,s.f., ladrerie. 

En cascuua LADRanta. 
Fors de Béarn, p. 1094. 

Daus chacune /adrerie. 

LAGANHA , s. f., chassie, humeur des 
yeux. 
Laoanta es viscoza superflaitat de aelhe. 
LaGauna et auires vicis de palpelas. 

Eluc. de Las propr., fol. 83 et a2r. 

Chassie est visqueuse superfluité d'yeux. 

* Chassis et autres vices de paupières. 

car. Zlaganya. xse. Lagaña. 


2. LaGanxos, LAGAINOS, ad/., chassieux, 
plein d'humeur, 


_Ayssi coma huellhs malantes ni casaidos e 
LAGANKOS non pot gardar lo lum, ans cys- 


sorba, 


P. 1094. 


VW, et Vert., fol. 83. 
Ainsi comme œil malade et chassieux et plein 
d'humeur ne peut conserver la lumière, mais de- 
vient aveugle. 
E ‘ls uels tan paucs con us diners, 
LaGarnos et esgrapelats. 
Roman de Jaufre, fol. 56. 
Et les yeux aussi petits comme un denier, chas- 
sieux et éraillés. 


car. Llaganyos, zsr. Lagañoso. 


LAGOT, s. m>, cajolerie, flatterie, 
dissimulation. 
Mot deoebo voluntier 
Les compradors Lacorz dizen. 
Brev. d’amor, fol. 125. 
Moult ils déçoivent volontiers les acheteurs en di- 
sant des cajoleries. 
Ni per LAGOTz ni per grans dos. 
‘Contricio e penas ifernals. 
Ni par flatteries ni par grands dons. 


8 LAI LAÏ 


2. LAGOTIER, LAGOTEIR, adj., flatteur, 


cajoleur. 
Lacoriæn son e maldizen. 
Brev. d'amor, fol. 128. 
Sont flatteurs et médisants. 
Cobla lauzengeira 
Fes e messongeira… 
E si La fes LAGOTRIRA , 
Anc non gueris de paupreira. 
BennanD DE ROVENAC : Una sirventescs. 
Couplet louangeur elle fit et mensonger.. et si 
elle le fit flatteur, oncques elle ne guérit de pau- 
vreté. 
AMG. CAT. Injast mals y LaAGOTzRsS son tots. 
La Vida de Jesus, foi. 42. 


No puesc trobar, ses vos, ren que bo m sia? 
Hueuss ps S. Cyxa : Tres enemicx. 
Que ferai-je, à dame, vu que çà ni {à je ne puis 
trouver, sans vous, rien qui me soit bon ? 
Obre mos haelhs isnelamen; : 
Gart saz » Lat tot hbelamen. 
AnxauD De Manveic : Dons geuser. 
J'ouvre mes yeux promptement ; je regarde cà €£ 
là tout bellement. 
RL de sai ni D£ Lar. 
Liv. de Sydrac, fol. 44. 
Ni de çà ni de là. 
Lo sanb bers on Dieus fon sebelhitz 
Volon liurar aissilh qui px LAYx s0. 
GuiLLauxe DE Mu : Dunsirventes. 
Le saint tombeau où Dieu fut anseveli veulent dé- 
livrer ceux qui de {à sont. 





xsr. Lagotero. 


Da Laï on pres mort e dolor. 
G. Faunir : Tant sui ferms. 
De là où il prit mort et douleur, 
axc. rn. En la ville de Rouen ou aatre ville de 
lay 


LAÏI, LAY , La, ado. démonstr., du lat. 
ilLa 1bi, là. 


Elha s’en tornet com son filh vays la 
Grassa, e quan fo La, clha presentet sas le- 


tras alh abbat. Ord. des R. de Fr., 1350, t. LI, p. 398. 


Des lo temps Rotlan, 
Ni DR Lat DEnaN, 
BeuTaAnND DE Bonn : Mon chan fenise. 
Depuis le temps de Roland, ni de {à en avant. 
De Bolbona en ca e del Banchets zx LA. 
Hist. de Languedoc, pr., t. II, col. 190. 
De Bolbone en çà et du Banchet en la. 
Prép. comp. 
Quar s’ ieu era D= LAI Mar veramen. 
PeyaoLs : Pus flum Jordan. 
Que si j'étais delà la mer véritablement. 


PaiLomeNaA , fol. 41. 
Elle s’en retourna avec sou fils vers la Grasse , et 
quand elle fut là, elle présenta ses lettres à l’abbé. 
Gratar me fai LAI Ou no m pro. 
B. pe VEnNTADOUR : Ab cor leial. 
Gratter me fait {à où ne me démange. 


…— ]l est corrélatif de sai. 
Quar qui Lar mor, mais a que ai vivia, 
E qui sai viu, pietz a que si moris. 
‘Pons px CarDurix : Er nos sis. 
Car qui meurt {à, plus a que s’il vivait, et qui 
vit ici, pis a que s'il mourait. a. Axzai, ado., là, par là. 
Quau l’uns trahis aissai, 
E laatre trays AYLAaI. 
P. CARDINAL : Atressi cum per. 
Quaod l’un trahit par ici, et l’autre trahit par £a. 
ANC. CAT. Ayl, cAT. MOD. Aili. anc. rer. 4la. 
xs. MOD. Alla, all. 


Volon mais de sai bastir 
Que rar conquerre los felos. 
P. CanpinaL : Quan vey lo. 
Veulent plus bâtir de çà que conquérir là les 
félons. 
Anc. ra. Lai veisiez maïint fort escu croisi. 
Roman de Gérard de Vienne, v. 1681. 
Que tuit allions ensemble /a sus en ta 
maison. 
Rec. de cont. dév. LA VaLLièRE , 1. LE, p. 179. 
Qai nous doint parvenir lai sus en paradis. 
Rom. comment N. S. fut vengié. La VALLIÈRE, 


LAIC, raxc, s. m., lai, laïque. 

Per manb forfag e per mantha laidura 
Qu’ an fag e fan clerc e LaAïc malamen. 
GUILLAUME DE MONTAGNAGOUT : Per lo mon. 

Pour maint forfait et pour maint outrage qu'ont 


t. I, p. 179. fait et font méchamment les clercs et les fais. 
anc. cat. Lay. Pont. Lé. tr. Là, Il se dit aussi au féminin : 


Ady. comp. 
Que farai ieu, domna, que sa Ki LA 


À penas hi truep Laxc ni clerc 
Qu’ el dreg cami non entreforc 


LAI 


On sens falh et entreforca ; 

Greu ni vei LAICA ni clergua 

Tant o cant que mal no merguas. 
Gavaupan Le Vieux : Lo mes. 


À peine j'y trouve laïque ni clerc qui ne fourche 
sa droit chemin où sens faut et fourche ; et difficile- 
ment je vois (femme) laïque ni clergesse tant ou 


quand qui mel ne mérite. 
Adj. Per amor de 1aiGua gen. 
Brev. d'amor., fol. 6. 
Par amour de faique gent. 
asc. ra. Ce doit savoir nes un fais hom. 
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc., 1.11, p. 69. 
En lPoffce de maïstre ordinaire lary. 
Ord. des R. de Fr., 1461,t. XV,p. 11. 
Contre La jastice /aye. 
Arréts d'amour, p.6ÿo. 
asc. Cat. Llaych. cat. mon. Layc. Anc. esr. 
Laico. ront. Lago. 17. Laico. 


LAID, LaiG, EaiT, LAG, LAI, adj., du lat. 
Laoere, laid, vilain. 
Voyez Denim:, t. IH, p. 45, et 
Eusxirz, Coll. étym., p. 62. 


L’us a moiller qu’es bella e pros. 
E l’antres LAIDA € marridas. 
T. 22 G. Faudir Et DE PERDIGON : Perdigons. 
L'un à femme qui est belle et méritante... et 
l'antre est laide et revéche. 


Taot com seras LArTz a 1e, seras gens a Dieu. 
Trad. de Bède, fol. 25. 
Autant tomme tu serus laid pour toi, tu seras 
ceatil pour Dien. 
Lacs es l’afars e greus e malestans. 
Ginaup DE Bonnuix : Per solats. 
Vilaine est l'affaire et pénible et fécheuse. 
Doncs LA1G sentier 
Sec cel qu’ ab leis camina. 
B. Zonct : Ben es adreigz. 
Donc vilain sentier suit celui qui avec elle che- 
sine. 
Lara causa es tengud’ al doctor, 
So dis Cstos, can nescis lo repren. 
B. CARBONEL : Per espassar. 
C'est chose tenue vilaine pour le docteur, ce dit 
Catoa, quand ignorañt le reprend. 
Compar. No en farian cara Larpon… 
Anc non vitz el mon LAGER rossa. 
P.Canpina : D’Esteve. 
N’ea feraient pas mine plus laide. 
Oncques vous ne vites au monde plus laide rosse. 
ITL, 


LAI 


9 
Substantiw. Mas la Lara ab ditz enoios. 
T. px G. Fawrr x7 D£ PERD1GON : Perdigons. 
Mais la laide avec mots ennuyeux. 
Adyerbial. Ben es fols qui via mal ni Lac. 
P. Vibaz : Baros Jhœaus. 
Bien est fou qui vit mal et wilainement. 
ir. Laido. 


2. Lana, v., lat. LeDEne, outrager, ac- 
cuser, dénigrer. 
Artns, ja no t'azirar 
Qui t zarpis ni t descacha. 
Le Dauruix n’Auvanone : Joglarets. 
Artus, jamais ne te fâche, quiconque te dénigre et 
te dédaigne. 
Amicx, a gran tort me voletz LarDIn. 
Apsent DE PEGuILAIN : Dona per vos. 
Ami, à grand tort vous me voules accuser. 
anc. FR. Nes deit de paroles leidir. 
Manis DE FRANCE ,t.1,p. 370. 
Ne ne vous fetes plus ledi,, 
Quar ontes est de vous ferir. 
Fabl. et cont. anc.,t. III, p. 13. 
Ainsi la damoisele bat 
Le chevalier, et se débat, 
Et de parole la laidist. 
® Fabl. et cont. ænc.,t. AV, p.300. 
Maoit s'esteient déjà laidiz, 
Chasciez e morz e desconfis. 
B. pe SaunTe-MaunE, Chron. de Norm., lol. 192. 
Poar cou que ele l’escandit, 
La laidi mut et aviila. 
Manre DE FRANCE , t. Î, p. 226. 
Vosire marrastre vous s et ferne et laidite. 


Roman de Berte, p. 77. 
1T. Laïdire. 


3. Lainezin, v., enlaidir, altérer. 
Non paesc pus la dolor suffrir 
Quai m fai la color Larpezra. 
UN TROUSADOUR ANONYME : Seinor vos que. 
Je ne puis plas souffrir la douleur qui me fait 
altérer la couleur. 


4. Laizan, v., souiller, léser, enlaidir. 
Ronha ni lebrosia 
D'ome, qu’autramen bos sia, 
Sa bon’ arma non pot LAyzZAn. 
Brev, d'amor, fol. 12. 
Rogue ni lèpre d'homme, qui soit bon autrement, 
sa bonne âme ne peut souiller. 


Subst. La temors del Larzan 
Non deu nul home far duptar. 
Brev. d'amor, fol. 147. 


2% 





10 LAI 
La crainte du souiller ne doit nul homme faire 
douter. / 
1Tr. Laidare. 


5. Laramen, adv., laidement, vilaine- 


ment, outrageusement. 
Pels Turcs savais mot LAIANEN aanitz. 
Orivren LE TempPLzier : Fstat aurai. 
Par les Turcs perfides laidement honnis. 


LArAMEx tracta las chausas del monestier. 
Regla de S. Benezeg, fol. 44. 
Traite vilainement les choses du monastère. 


1T7. Laidamente. 


6. Larmuna, s. f., outrage, honte, in- 
jure. 
Quar s’ elha m fai gran LarDURA , 
Quant satre s planh, iea m'apais. 
P. Rooters : Al pareissen. 
Car si elle me fait grand outrage, quand un autre 
se plaiut , moi je m'appaise. 
Bien savogs que vous ne tracies 
Fors nous faire honte et /aidure. 
Roman de la Rose, v. 15210. 
Cest vilain qui me fist /edure. 
Roman du Renart, t. XII, p. 326. 
ir. Laidura. , 


ANC. FR. 


_7. Laipesa , s..f., laideur. 


En gardar no ’l forsa beatatz 
Ni res, mas LAtDEsA e cors faiz. 
T. ve G. Fainit ET DE PERDIGON : Perdigons. 
À garder ne le force beauté ni rien , excepté lai- 
deur et œrps fou. 


1T, Laidezza. 


8. Laceza, s. f., souillure, bassesse. 
Aiga lava corporals 
LaGxzas et esperitals. 
Brev. d’amor, fol. 38. 
Eau lave souillures corporelles et spirituelles. 
Homn que, per pauc de profiech , 
Cousentis en far LAGRZA. 
G.Ouvier D'ARLES , Coblas triadas. 
Homme qui , pour peu de profit , consent à faire 
dassesse. 


ge LaizaNA , 5. f., souillure. 


La corporal Latzana. 
| Brev d'amor, fol. 147. 
La sorallure corporelle. 


LAI 


10. Lez, adj., lat. Larsus, lèse. - 
Loc. Crim de vura majestat. 
Ord. des R. de Fr., 1463, t. XVI, p. 131. 
Crime de lèse-majesté . To 
Crim de yretgia o de ruera magestat. 
Tit. du xiv° siècle. Doar, t. XCIIT, fol. 229. 
Crime d’hérésie ou de lèse-majestc. 


ANC. CAT. Les. ssr. PORT, 1r. Leso. 


11. Lezio, s. f., lat. Larsio, lésion, 
dommage, outrage. 
Per s0 que no fassa Lesro a la lengua. 
Trad. d'Albucasis, fol. 22. 
Pour ce qu’il ne fasse lésion à la langue. 
De raptura o autra Lazio defensiva. 
Eluc. de las propr., fol. 3;. 
Défensive de rupture ou autre lésion. 
Acusatz de crim de Lazio de enperial ma- 
gestat. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 114. 


Accusé de crime d’outraige à la majesté impériale. 
cat. Lesiô. sr. Lesion. ront. Lesäo. 1T. Le- 
sione. 


12. BLressepuna, s. f., blessure. 


Sy clau ses neguna stuassaDuna. 
* Liv. de Sydrac , fol. 26. 
Se ferme sans nulle blussure. 


13. BLessamenT, s. m., blessure. 


GContra tot 8LEsSAMENT qui pot venir defora. 
Eluc. de las propr., fol. 61. 
Contre toute blessure qui peut venir de dehors. 


LAIRAR , »., lat. zatnare, aboyer. 


Negus cas non pot Layaan ni japar ni jangolar. 
V. et Vert., fol. 71. 
Nul chien ne peut aboyer ni japper ni grogner. 


Substanav. Lor parlars sembla Latrar de cas. 
P. Via : Ara m'alberc. 
Leur parler semble l'aboyer de chien. 


Anc. rR. Le sappliant oy leur chien fattrer et 
abahier tres fort. ° 
Lett. de rém. de 1380. CaARPENTIER, t. IL, col. 100. 


car. Lladrar. use. vonr. Ladrar. vr. Latrare. 


2. LAIRAMENT, s. m., aboiement. 


Espaventar per LAIRAMENT dels chas. 
Trad. de Bède, fol. 51. 


Épouvanter par aboiement des chiens. 
Cat. Ladrament. ir. Latramento. 


LAT 


LAIRE, LAYAZ, LAIRO, LAIRON, 5. M., 
lt Larsonem, larron, voleur, fripon. 


Es Layans aïisel que vay emblan. 
B. CAn3OKNEL : Joan Fabre. 


Est voleur celui qui va dérobant. 
Pasbre LarRox pent om per una veta… 


Qu’el rics LAraus penda ’l La:nom mesqui. 
P. CanDiNaL : Prop a guerra. 


Pevre /arron on pend pour une vétille... Que le 
rube larron pende le larron mesquin. 
4dj. fg. Pros dompua, ab un doux esgar 
Que m fairon vostr uels Larno, 
Mi venguest mon cor emblar. 
Parans DE Maxnsac : Estat aurai. 


Géséreuse dame, avec un doux regard que me 
‘rest vos yeux larrons, vous me vintes voler mon 
crur. 


Il a été employé, comme ru en la- 
to, dans le sens de valet, esclave. 
Qaïd domini faciant, andent quum talia runs? 
Vise. Eclog., LI, v. 16. 


En totz laecx me teah per ton pres, 
Per 1on LAIRON en totas res. 
Maacasnus : Pus mos coratge. 


Eo tous lieux je me tiens pour tan prisonnier, 
[ver tes esclave cn toutes choses. 
— $Sorte d’imprécation.  : | 
S'iea pogues viure de mon captal, 


Larne sis jea, s’ieu fos de jor fogal! 
P. Cast aL : D’un sirventes faire. War. 
$i je pusse vivre de mou capital, que je sois lar- 
res, fi je fusse de leur foyer ! 
4de. comp. Amarai la donc 4 Larno. 
Forquer De MansEiLix : Tan mor. 


Je l’aumerai donc à lu dérobée. 


asc rs. Bien est /erres qu’à larron emble. 
Fabl. et cont. anc., 1. IV, p. 236. 


«ut. Ladre, user. Ladron. ronrT. Ladräo, IT. 
Larro, ladro. | 


2. Laynonwessa , s. f., larromnesse , vo- 


Jeuse. 
Que apparescon esser layres 0 LATRONEsAS. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 186. 


Qui apparaissent être larrons ou larronnesses. 


3. Laxnonia, 5. f., larronnerie, volerie, 
fnponnerie. 
Quar Dieus defendet a la gen. 


LAI 


E mortres e LAYAON1 15. 
Briv. d'amor, fol. 14. 
Car Dieu défendit à la gent... et meurtres ct vo- 
deries. 


xse. Zadronia. 


LE: 


&. Laynonict, LAIRONISSI, LAYRONISSI, 


s. M. , lat. LAfaoCINIUm , larcin, vol, 
friponnerie. 
Larnomicr, penre l’autruy a tort et a dece- 
bemen d'aquell de cuy es, senes sa voluntat. 
V. et Vert., fol. 14. 
Larcin, prendre ( le bien ) d'autrui à tort et avec 
déception de celui do qui il est, sans sa volonté. 
Laraonissr faig de noig. | 
Cout. de Montlevard. Arch. du Roy.,J, 4. 
Vol fait de nuit. 


Laynonzssr gros e manilest. 
Ord. des À. de Fr., 1463, 1. XVI ,p. 134. 
Vol gros et manifeste. 
car. Lladronici. use. Latronicio, ladronicio. 
ponrT. Latrocinio. 17. Latrocinio, ladroneccio. : 


L 1 .* e- 
5. Laxnonar, s. m., larcin, friponnerie. 


Flac LayaowaT. , 
Leys d'amors, fol. r11. 
Lôche larcin. 


6. Laraonissa, s. f., larcin, volerie, 


friponuerie. 
Si negan o neguua fasia LATRONISSA de 


auech o de dis. 
Charte de Gréalou, p. 9%. 


Si nul ou nulle faisait /arcin de nuit ou de jour. 


7. LaïaoniL, adj., dérobé. 
Las aigas LatnoniLs sunt plus dolsas, e pas 
esconduz plus saaus. : 
Trad. de Bède , fol. 47. 
Les eaux dérobées sont plus douces , et pain caché 
plus agréable. 


8. Larnonan , v., voler, dérober. 
Venguetz coma sirven, 
Aisi com sel que LArROowA. 
RaimonD DE MravaL : Baiona per. 
Vous vintes comme sergent, ainsi comme celui qui 
dérobe. 
anc, ra. Tant feirent et tracassarent pillant et 


larronnant. . 
RassLais ,liv. Ï, ch. 27. 


LAIS, s. m., lamentation, plainte, gé- 
missement. 


LAÏ 


Premiers penres Labadol, 
E, si anses ab dreitura, 
Tro a Maroc faran Lats. 
Pixnng D'AUVERGNE : Bel m'’es quan. 
D'abord vous prendrez Labadol , et, si vous allez 
en droiture , jusqu’à Maroc ils feront lamenfations. 


12 


LAIS, Lays, s. m., lat. 1Essus, lai, 
sorte de poésie. 
An laissat LAYs © vers e chansos, 
Et an pres plaits e novas e tensos. 
P. CanptnaL : Rix bom que. 
Ont abandonné fais et vers ét chansons, et ont 
pris plaids et nouvelles et contestations. 
Fasia a un juglar 
Lo Laits de dos amans cantar. 
Roman de Jaufre, fol. 51. 
Il faisait chanter à un jongleur le lai de deux 
amants. 
Cella m plate r mais que chausos, 
Volta ni Lars de Bretanha: 
Fozquer De MARSEILLE : Ja non volgra. 
Celle-là me plaît plus que chanson, refrain ni lai 
de Bretagne. 
Il s’est dit, par extension, du chant 
des oiseaux. 
El temps qu’el rossinhol s'esjau, 
E fai sos zais sotz lo vert fuelh. 
Deupss px Paanes : El temps. 


Au temps que le rossignol se réjouit, et fait ses 
lais sous le vert feuillage. 


— Son, résonnement, cri. 
Bel m’es cant aag lo resso 
Que fai !ausbercs ab l’arso.., 
Et aug los retins e ‘ls Lars 
Dels sonaïils, adoncs m’eslais. 
Prxnne DE BEnGERAC : Bel m’es cant. 
Beau m'est quand j'entends le retentissement que 
fait le haubert avec l’arçon.… , et j'entends les tin- 
tements et les sons des grelots, alors je m'élance, 
Ad. comp. Tuit s’escridon À un zars. 
Roman de Jaufre, fol. 45. 
Tous s’écrient d’un seul cri, 
ANC. FR. Les cuntes ke jo sai verais, 
Dont li Breton ant fait lor ais, 
Vas cunterai assez briefment. 
Mantes pe FRANCE , t. 1, p. 50. 
Grant joie font par le palais, 
Et chantoient et sons et Jais. 
Roman du Renart, 1. II, p. 146. 


LAI 


Pour en chanter quelquefois lays de plainte . 
J. Manor, t. V, p. 376. 
LAISSA , Laxssa, Lrssa, #. f., lice, pa- 
lissade , barrière. 
De murs e de zarssas ben clausa… 
E les Layssas son reforsades, 
Seguras e ben acairadas. 
G. RIQUIER : Qui a sen. 
De œurs et de barrières bien close... Et les lices 
sont renforcées , assujéties et bien 2ajustées. 
En las Lissas farai portal. 
RarmonD L'Écarvaux : Seabors l’antr' ier. 
Dans les lices je ferai portail. 
Ab Lrssas de forts pals serratz. 
BsarrawD DE Borx : Be m play le. 
Avec palissades de forts pieux serrés. 

Anc. #R. Se reclosent par defors de lices et de 
barres... pour garder lur ost, lor liches et 
lor barres. : 

ViLLERARDOUIN , p. 24. 


esr. Lisa. 17. Lissa. 


2. PaLissana , s. f., palissade, clôture 
de palis. 


Se fassa nna »ALIsSADA. 
T'it. de 1398. Dour, t. LIV, fol. 168. 
Se fasse une palissade. 
caT. Paliüssada. xsr. Palicada. vonr. Palissada, 
palicada. 1r. Palizsata. 


LAISSAR, Laisar, ., lat. Laxane, lais- 
ser, délaisser, quitter. 
Voyez Munaront, Diss. 33,et Lrrs- 
niTz, Coll. étym., p. 62. 
Ma domna m LaIs per aatre cavalier. 
BERTRAND DE Box : Ieu m’escondisc. 
Que ma damé me laisse pour autre chevalier. 
Aissi Lars tot quant amar suelh. 
LE COMTE DE Poiriers : Pus de ehantar. 
Ainsi je quitte tout ce que j'ai coutume d’aimer. 
L’ estrada 
Larssrer e mou dreg cami. 
J. EsTEVE : Ogan. 
Je quittai l’estrade et mon droit ctremin. 
Tau bo essemple en Laïsxr entre nos. 
Poëme sur Boèce. 
Taat bon exemple en laissa parmi nous. 
Proverb. Hom , ou plus aut es puiatz, 
Plus bas chai, si s LArssA chazer. 
P. Roatens : Senher Raymbautz. 


LAI 
Emme , où plus haut il est élevé, plus bas choit, 
.sieæ laisse choir. 
— Leguer, transmettre. 
Terras pot hom Laissan, 
E son filh heretar, 
Mas prets non aura js, 
Si de son cor non l’a. 
Aasaup DE MARuUEIL : Resos es. 
Où peut laisser terres, et faire héritier son fils, 
mais i] n'aura jamais mérite, s’i] ne l’a de son cœur. 
Cinq libras li LAysSSAvVA en s0n testamen.… 
Cant li avis LAYsAT en son testamen. 
F. et Vert., fol. 75. 
Cinq livres lui £zissait dans son testament. 
Combies il ini avait laissé dans son testament. 


— Permettre, consentir. 
L’om no * Laïsxr a salvament annar. 
Poëme sur Boëce. 
L'on ne le laissa à sauvement aller. 
Quant a vos plac que us mi LAïssxTz vezer. 
GuiLAUTEE DE CABESTAING : Lo jorn. 
Quad il vous plut qne vous me laissétes vous voir. 
Es LatssA viua deseretar. 
BrarRasn pa Bons Le rils : Quant vei lo. 
Et se laisse vivant déshériter. e 


— Cesser, s'abstenir. 


Fes se mercadier, e venc rics, € LALSSET 
d'anar per cortz. 
V. de Pistoleta. 
Se 6t marchand , et devint riche, et cessa d’sller 
éaus Les œomrs. 
Mesara m fai soven LAïrssan 
De manub rir’ e de trop jogar. 
Ganix Le Baox : Nueg e jorn. 
Fauon me fait souvent abstenir de maint rire et 
de beaucoup jouer. 
Domnas, oimais vos Lars de dradarie, 
Pirnar DE GAVARET : Peironet. 
Dames , désormais (envers) vous je m'ebstiens 
de galanterie 
No @ Laissanar per nsor 
Qu’ un sirventes non labor. 
G. Fieuxiaas : No en luisserai. 
Jene m’abstiendrai pas par peur que je ne tra- 
alle us sirveute. 
asc pm Veoient qu'il avoient laissiet lor 
église trop folement. 
Chronique de Cambray. 
See doa séel ke mesire d'Artois nous a /ais- 
rit pour les besoignes de sa terre. 
Charte d’Ouchi. 


LAI 13 


À la fin le jeune garson se voyant si fort 
importuné et pressé , laissoit de fréquenter Les 
lieux publiques. 

AnvorT, Trad. de Plutargue, V. de Démétrius. 

Ea luy remonstrant qu'il ne laissast point, 
pour l'yver, à faire guerre à ses ennemis les 
Auglois. 

ALAUS CHARTIER , p. 193. 
ANC. ESP. 


Quanto aqui ganamos, aqui lo lexaremos. 
V. de S. Domingo de Silos, cop. 474. 
ANC. CAT. Leixar, lexar. car. mon. Dexar. 
sr. MOD. Dear. ronT. Deixar. ANC. 17. 
Lassare. rr. mon. Lasciare. 
Loc. Beus lauzera que m Latssasssrz estar. 
BEnTRAnND De Bonn : Ieu m’escondisc. 
Je vous approuverais bien que vous me laissassiez 
être (tranquille). 
Lassux estar elh playn , et anem lo vengar. 
PuILOMENA. 
Laissons être (cessons) la plainte, et allons le 
venger. 


axc. FR. Mais laissiés ester vostre plor. 
Roman de la Rose, v. 16513. 
K'il lait ester ma terre. 
Roman de Rou, v. 3444. 


Le catalan a dit Lerxan esters et dit 
encore DRXAR esfar. 


ir.  Lasciamo ora star questo. 
Boccaccio, Dec., VII , 9. 


Quoique l'espagnol ni le portugais 
n’offrent aucun exemple de cette lo- 
cution, on en trouve la trace dans ce 
passage d’un titre de 1193, cité dans 
l'Elucidario, t. 11, p. 30. 


Quod {eixarent ipsum stare in pace. 


2. Larssa, 5. f., legs, testament. 


Cant issiras d’aquenta vida, pessa de Deu, 

e, en ta Laiss4 , laissa als panbres. 
Trad. de Bède, fol. 64. 

Quand tu sortiras de cette vie, pense à Dieu, et, 
dans ton testament, laisse aux pauvres. 

Paguadas las Larssas que fars. 

Tit. de 1254. Doar, t. CXV, fol. 93. 

Payés les legs qu’il fera, 

anc, rR. Il fist sa devise e son Las, et il de- 
partit son avoir. 
ViLLERARDOUIN , p. 19. 

ANC, CAT. Leixa. CAT. Mon. Dexa. rorT. 
Deixa. 


14 LAM 
3. DreLatssan , v., délaisser. 

Part. pas. Fam vos saber que totz affars 

E totz negocis DRLAISSATZ. 
La Crusca provensale, p. 96. 
Nous vous faisons savoir que toutes affaires et tous 

négoces délaissés. | 

ANC. Esr. Del dia d'oy delessa.. E delesso lo. 
Tit. de 1206. Arte del Rom. Cast., p.43 et 4h. 


4. RELAyS, arLais, s. m., relâche, re- 


lichement, discontinuation, relai. 
Ses fine ses RELAYS.. 
Audronix lo joios s’es noiritz el palays: 
De solatz, de baudor, aitan con vole mrais, 
MasancnonsidonetanuylmalvaÿsauLays. 
V. de S. Honorat. 

Sans fia ct sans relâche. 

Andronic le joyeux s’est nourri au palais de sou- 
las, d’allégresse, autant comme il veut et plus, mais 
vncques il ne se donna à aucun mauvais reldchement. 
Adv, comp. 

Car mil AD un R&LAYyS cridavan de totz latz. 
VF. de S. Honorat. 
Car mille à {a fois criaient de tous côtés. 


— Sorte de poésie. 
JacŸ aysso que alca fassan gilosescas al 
compas de dansa, e RELAYS al compas de vers 


o de chanso. 
Leys d'amors, fol. 41. 


Bien qu’aucuns fassent gilosesques sur la mesure 
de danse, et relais sur la mesure de vers ou de 
chanson. 


ir. Rilascio. 


5. ENTRELAISSAR, v., interrompre, dis- 
continuer, 
Per la cal causa zxTARLAISSANT la paraula 
del comensamnent de Christ. 
Trad. de l'Epit. de S. Paul aux Hébreux. 


Par laquelle cause interrompant la parole du 
commencement de Christ. 


6. ENTABLAISSAMENT, 5. /M., interrup- 
tion, discontinuation. 
Car ieu fanc tota ora renenbrausa de vos 


senes ENTRELAISSAMENT. 
Trad. de PÉptt. de S. Paul aux Romains. 
Car je fais toujours commémoration de vous sans 
discontinuation. 


LAMENT , s. ., lat. LamenTum, la- 
mentation. 


LAM 
Sai de Jeremias per que fes los LAMENTz. 
Prenne pe Cons1ac : El nom del. 
Je sais touchant Jérémie pourquoi il fit les a- 
mentations. 
ANC. CAT. Zlamento. CAT. MOD. ESP. FORT. IT. 
Lamento. 


2. LAMENTATION , 5. f., lat. LAMENTA— 


rionem , lamentation. 
La LamenrarTion de Jeremisas. 
Doctrine des Vaudois. 
La {amentation de Jérémie. 
catT. Llamentacié, lamentaciô. xsr. Lamenta- 
cion. ont. Lamentacäo. IT. Lamentazione. 


3. Lamenros, adj., lamentable. 


Causa... fort LAMznNTOSA e pietosa a veyre. 
Chronique des Albigeois, p. 20. 
Chose. fort lumentable et pitoyable à voir. 


EsP, 1T. Larmnentoso. 


LAMIA , s. f., lat. Lamra, lamie. 
Bestias chimericas cum s0 LAMIAS, que han. 
cap virginal. 
Eluc. de las propr., fol. 353. 
Bêtes chimériques comme sont lamies, qui ont... 
tête de vierge? 


CaT. «se. Lania. 17. Lammia. 


LAMINA, s. 
plaque: 
Lamisa de plom. 


Trad. d’Albucasis, fol. 69. 
Lame de plomb. 


., lat. LAMINA, lame, 


Lax1xa d'aur. 
Eluc. de las propr., fol. 184. 
Lame d'or. 


CAT. ESP. PORT. IT. Lamina. 


2. LaAMA, LAIMAa, 5. f., lat. Lamëra, 


lame, plaque. 
Fetz far doas Lamas de fer, 
E vai dir qu’om fort las calfes. 
Brev. d’amor, fol. 189. 
Fit faire deux lames de fer, et va dire que fort 
on les chauffit. 


Coirassa ni Latmas de ferre. 
Roman de Flamenca , fol. 121. 
Cuirasse et /ames de fer. 


anc. ra. Fat ledit Anglois un petit navré des- 
soubs ses /ames. 


MonsTRheLert, t. 1, fol. 84. 
1T. Lama. 


LAM 
3. Lanrena, s. f., lamière, sorte d’ar- 
œure en lames de métal, cuirasse. 
Ni rawimaa ni gambayssons 
Ni degan’ autra garnisons. 
V. de S. Honorai. 


Ni lamière ni gambesson ni nulle autre armure. 
tr. Lamiera. 
LAMP, Lau, s. m., du lat. Lampas, 
éclair, éclat de lumière. 
La resplandor dels LAmPs. 
Hist. abr. de la Bible, oi. 31. 
Le resplendissement des eciairs. 
Tramet Dieus soven en terra. 
Laus e fozer e tempesta. 
: Brev. d'amor, fol. 127. 
Dieu transmet souvent sur terre... éclairs et 
‘sadre ei tempête. 
Fig. Quon a fis drutz sia joys rAMs. 
RAaxBAUD DE VAQUEIRAS : Âr vey escur. 
Comment pour les fidèles amants le bonheur soit 
eclair. 


— Par ezxt., foudre. 
Cazet 1. La a forma de draguo arden, que 
aocis tres homes. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 119. 
Il'onba un foudre en forme de dragon ardent, 
qui tua trois hommes. ‘ 
car. Llamp. sp. 1T. Lampo. 
Ce mot signifie aussi gässade. 
Éaen precruamefic. 
Toncaruzs : Comunal veili. 
J'en pris glissade et contusion. 


2. Lama, s. f., lat. Lampas, lampe. 
L'oli de las Lampas. 
D’ squela pel si fan mechas per Lampas. 

Eluc. de las propr., fol. 149 ct 257. 
L’nde des lampes. 
De cœtte pean se font mèches pour lampes. 
Faran ardre cascon dis una LAMPA. 
Tit. de 1460. Dour, t. LXXX, fol. 392. 
Feroat brûler chaque jour une lampe. 
tr. Lampa. 
3. Lampeza, LamprA, 5. f., lampe. 
Per oli que noiris lo faoc en Lampuza. 
F. et Vert., fol. 74. 
Par buile qui nourrit le feu dans la lampe. 
Ab candelas ni ab LAmPEzAS. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 145. 
Avec chandelles ni avec larnpes. 


LAN 15 


Una LAMr»EA que, per ven ui per aigua, nos 

pot escantir. ° 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 142. 

Une lampe qui, par vent ni par eau, ne ss peut 
éteindre. 
Fig. L'oli de misericordia defalh en la Lan- 

PEzA de son cor. 
F. et Vert., fol. 74. 

L’huile de miséricorde manque dans la /ampe de 

son cœur. 


xsP. Lampara. vont. ir. Lampada. 


h. Lampec, s. m., éclair, éclat de lu- 


mière. 

En la qual partida si engendron vens, Lam- 
PACS et toneyres. . 
ÆEluc. de las propr., fol. 132. 

En laquelle partie s’engendrent vent, éclair et 
tonnerre. 


cAT. Lampeg. 


LAMPREZA, LamPREA , s. f., lat, Lau- 


P&fuA , lamproie. 
La marena O0 LAMPREZA. 
Eluc. de las propr., fol. 262. 
La murène ou lamproie. | 
De doutze entro a vingt lampradas, nna 


LAMPREA. 
Tite. du xiv® siècle. Doar,t. CXXXI, fol. 243. 


De douze jusqu’à vingt lamproies , une /amproie. 
car. Lamprea, llamprea. xs». ronr. Lamprea, 
ir. Lampreda. 


2. Lawpnana, s. f., lamproie. 
De doutze entro a vingt LAMPRADAS, una 


lamprea. 
Tit, du xiv° siècle. Dour , 1. CXXXE, fol. 23. 


De douse jusqu’à vingt /amproies, une lamproie. 


LANA, s. f., lat. Lana, laine, 
La toizos de la Lana. 
. P. pe Constac : Domna dels angels. . 
La toison de la laine. 
À vostras berbitz 
Tondetz trop la Lama. 
G. Ficurinas : Sirventes vuelh. 
À vos brebis vous tondes trop la laine. 


car. Llana. xsr. Eana. ronr. La. iT. Lana. 


2. Lantrici, s.m., lat, LANIFICIUM, pré- 


paration des laines, apprèt des laines. 
En art de ranteict es engenhoza. 


LAN 


Pramiet fo en ela trobat LANIFICT. 
Eluc. de las propr., fol. 190 et 167. 


16 


Dans l’art de La préparation des laines est indus- 


trieuse. 

Premièrement fut en elle trouvé l’apprét des 
laines. 
sr. PORT. IT. Lanificio. 


3. Lanis, adj., de laine. : 
Negus draps blancs, LaN1S, nOn sis tens en 


rois. 
Statuts de Montpellier, de 1204. 


Que nul drap blanc, de laine, ne soit teint en garance. 
Dels draps taxis que eu Îa dicha vila se 
fasion. 


Des draps de laine qui dans ladite ville se faisaient. 


4. Lanos, adj, lat. ranosus, laineux, 


couvert de laine. 
Semblant frug... alcanament Lanos. 
Bestia LANOZA et mansucta. 

Eluc. de las propr., fol. 212 et 234. 
Ressemblant fruit... aucuvement laineux. 
Bête laineuse et douce. 

car. Llanos. sr. rr. Lanoso. 


5. Lanucinos, adj., lat. LANUGINOSUS , 
laineux. - 
Cardo... LANUGINOS es. ‘ 

Natura LANUGINO?A. 
 Elue. de las propr., fol. 203 et 185. 

Le chardon... est lainenux. 

Nature laineuse. 


6. Lanien, adj., lanier, terms de fau- 


connerie. 
Si vols bon falcon LAN tER, 
Ab gros cap et ab gros bec lo quier. 
Deuves DE PRADES, luz. cass. 
Si tu veux bon faucon lanier, avec grosse tête et 
avec gros bec cherche-le. | 
sr. Laniere. 


— Par ext. Avide, rustre. 
En Perdigons pren com jotglars Laniers, 
Qu’ en penr’aver a tota s’esperansa. 
T. pe RaAMSAUD, DE PEBDIGON ET D'ADHEMAR : 
En Aszemar. 

Le seigneur Perdigon prend comme jongleur 
avide, qui à prendre richesse n toute s0n æspérance. 
Substantiv. Totz temps me laisson derrier, 

Quan m’an mes en la mesclada, 
Li gentil e li Lanrre. 
BenTranD pe Bonx : Rassa mes. 


Tit.-de 1351. Doar, t. CXLVI, fol. 217. 


LAN 


Toujours me laissent derrière, quand ils m'ont 
mis dans la mélée, les gentils et les rustres. 
. axe. FR. Nans n'’ifu de parleir laniers. 
Fabl. et cont. anc., 1. 11, p. 89. 
Il afliert bien que l’en présent 
De fruit novel uu bel présent, 
En toailles ou en paniers: 
De ce ne soies jà laniers. 
Roman de la Rose, v. 8259. 
Maïs ele vos tient por laniers. 
Roman del conte de Poitiers, v. 330. 


LANDA, s.f., du gothique zanr, lande, 
plaine, désert. 


Voy. Imne, Diss. att., p. 231. 


Tea tenc lo pueg, e lays la plana LamDa. 
PErptcOn : Aissi cum selh. 
Je tiens la hauteur, et laisse la plane /ande. 
S'il vos ditz d’alt poich que sia Lana, 
Vos la'n crezatz.… 
C’aissi seretz amiatz. 
GinauD px BonNuix : S’ie us quier. 
Si elle vous dit de haute montagne que ce soit 
plaine, vous croyez-l’en... vu qu'ainsi vous serez 
aime. 
Car aquist aygua que demandas 
No éai yeu per aquestas LANDAs. 
V. de S. Énimie, fol. 11. 
Car cette eau que tu demandes je ne connais pas 
par ces landes. 
Fig. Quai no fai so que Dieus manda, 
L'enemicx l’a en sa LANDA. 
P. CaapDiwaL : Jhesum Crist. 
Qui ne fait ce que Dieu commande, le disble l’a 
en sa lande. 


it. Landa. 


LANDACISME, s. m., lat. Lambpacis- 
Mus, lambdacisme, répétition vicieuse 
du 1. 


Lamnpacismus.. ut : Sol et luna lace luce- 
bant alba, levi, lactea. 
Mancian. CAPELLA , De nuptiis Mercur. et 
philolog. 5. 
LanDAcisMx es cant una dictios finish en !, 
e la seguens comensa per /. 
 Leys d’amors, fol. 109. 
Lambdacisme, c’est quand an mot finit en L, et le 
suivarit commence par L. 


LANGUOR, Lancon, s. f., lat. LAn- 


auor , langueur, peine. 


LAN LAN 17 


Fa venir home en Langon 0 en caitivier. Mais volria jauzens durmir, 
V. et Vert., fol. 13. Que velhan deziran Laxcuts. 
Fat venir l’homme en langueur ou en misère. AnmauD DE Manurir : Dons genser. 
Lo turmen Plus je voudrais dormir me réjouissant, qu’en 
Que m’a mes en tan gran LanGuOR. veillant {anguir désirant. | 
PIERRE D'AUVERGKE : Belha m’ es La. Los uns ten rics, e ‘ls autres fai LAmOuUrR. 
Le toarment qui m'a mis en si grande langueur. Ginaup DE CaLANSON : À leys cui am. 
Plus s’amon, magiers es lor Lancons. Les uns tient puissants ; et les autres fait languir. 
Tee Lanteus sr pe Ramon : Ramon. Part. pas. Adoncs la dolor LANGuIDA es trop 


Plus ils s'aiment , plus grande est leur peine. graus. | 
asc. ra. Longnement sera en /angor. Liv. de Sydrac, fol. 41. 
Nous. rec. de fabl. et cont. anc.,t.1, p. 385. Alors la douleur souferte est trop grande. 
Puis cai en nne langor. : 

Roman de Brut,t.1,p.193 | Alangui, abattu. 


ixc. me. Languor. ronT. Langor. 17. Lan- Dou soy fort LanNGuUrIT. 
guore. Leys d'amors, fol. 27. 


. . Dont je suis fort alangui. 
2. LaxGUI, LAGUX, 5. m., peine, chagrin, Fo ta fort afrevolida 


retard. Per la dolor e tan LAwGuIDa 
Lo cor e1sen e mon Laneur perdrai. Que no s podia em pes tener. 
G. RiQUIER : Aissi com selh. Passio de Maria. 
Le cœur et le sens et ma peine je perdrai. Fut si fort affaiblie par la douleur et si abatiue 
Jeu agui qu’elle ne pouvait se tenir en pieds. 


El cami gran trebalh e raqur. 
Leys d'amors, fol. 120. — Infect, puant. 
J'eus au chemin grand tourment et retard. Vendre ni far vendre peis corromput ni 
1K. QT. Lagur. LANGUIT. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 175. 
3. Lascurmxn 8 M.) abattement, lan- Vendre ni faire vendre poisson corrompu et 


gueur, peine. infect. 
Per LANGUIMEN € per tristor IT. Languire. 
De lauzengiers maldirens. L'espagnol et le portugais ont con- 


Pauzer Dx Manseiree : Sitot no m fas. serve le participe passé languido. 
Ra abattement et par tristesse de flatteurs mé- 


6. LanGuIan, LAGUIAR, v., languir, 
loigrens trebalhs e”ls LaxGuimens… d'ifern. | souffrir, affliger, chagriner, alanguir. 


Contricio e penas ifernals. . t ol UtaR Lt sou tem 
Le pénible tourment et les peines. d’enfer. desendre F9 VO RAQUIAR, 6 n ‘enps 


C C7, Languiment. Leys d'amors, fol. 23. 
:. Lacuios , adj. , lat. Lancuidus, lan- Qui tant se veut chagriner, et son temps dépenser. 
Aver poder ni voler, nueg ni dia, 


C] t e LA # 
gussant , nonchalant, insouciant, né- De mi loingnar del maltrag que m LANGUIA. 


sligent, B. Cazvo : S’ ieu ai perdut. 
Qui trop zaavwios Avoir pouvoir et vouloir, nuit et jour, de m’éloi- 
Es de far s0 c’a far a. gner de la peine qui m’alanguit. 


G. Riquiea : Aitan grans. 
Qu est trop insouciant de faire ce qu’il a à faire. 
Fg. Mas l’esper es doptos, 
E’l jorn es Lacu1os, 


Part. prés. LaGurAN cam gens marrida. 
Brev. d'amor, fol. 15. 
Languissant comme gent attristée. 


, G. Riquies : Per re non. LANHAR , LAGNAR, LAIGNAR, 2., gémir, 
is! éspoir est douteux , et le jour est languissant. se pl aindre, s’affli ger, s’in quiét er. 
S. Lancumn, 2, lat. LANGUERC, languir, Voyez Munaronr, Diss. 33. 

ser, souffrir. | Mas qui que s LaN« 


IL, 


3 


LAN 
Qu’ el jass’el banh, 
E gense sa colors. 
Ginaup DE BonweiL : Jois e chans. 
Mais qui que ce sit qui se pluigne qu’il gisse au 
bain , et embellisse sa couleur. 
Car sis LAïGxA ni s rancursa. 
P. Rocigns : AI pareissen. Var. 
Car s’il se plaint et se désole. 
anc. ra. Sa chamberrière, laquelle laignoit on 
respondoit despitensement. 
Lett. de rém. de 1385. CanranTren, t. II, col. 989. 


ir. Lagnare. 

à. LANHA, LAGNA, LAIGNA, LAYNA,5. f.; 
gémissement , affliction , plainte, in- 
quiétude. 

Als us mOY LANHA, 
Los autres mourtris. 


P. CanDinaL : Quals aventura. 
Aux uus suscite affiction, les autres meurtrit. 


La donsell’a suferc lonc temps dolor e LAYNA. 
F. de S. Honorat. 


La damoiselle a souffert longtemps douleue et 
.afiction. ° 
En aissi m ten lo desirs en greu LAIGNA. 
PEYROLS : Si be m sui. 
Par ainsi le désir me tient en pénible inquiétude. 


ANC. 1T. Lagna. 


LANSA, s. f., lat. zancea , lance. 

Le mot Lance a été employé par les 
anciens Gaulois, Allemands et Espa- 
gnols. 

Voyez Auru-GeLce, lib. XV, cap. 20. 
— Dionone, lib. V. — Warces, 
Gloss. germ., V°, LANZE. 

Voyez aussi ALDRETE, p. 169. — 
Dexina,t. 1, p.250,ett. II, p. 335. 
— LumBmrz, Coll. étym., p. 119. 


Anc en escnt LANSA nou frais. 
+ BERTRAND DE Bonx : Al dous nou. 


Oncques sur écu lance il ne brisa. ° 
Fig. Atressi m nafr amors fort, 


Com vos, de sa LANSA. 
RAMBAUD DE VAQUEIRAS : Engles. 


18 


Également me blesse amour fortement, comme 


vous , de sa lance. 
cat. Llansa. esr. Lanza. vont. Lança. 17. 
Lancia. 


LAN 


2. Lansana, s. f., estafilade, coup de 


lance. 
Fereiro s tant fort amdos que am las rax- 
sADAas.. trauquero li uns l’autre l’escut e 1’ au- 


bert. 
PBILOMERA. 


Ils se frappèrent si fort tous deux qu'avec les 
coups de lance... ils trouèrent l’un Pautre Pécu et 
le haubert. 
car. Llansada. 1sr. Lanzada. vont. Lancada. 

IT. Lanciata. 


3. LancrrTa, LANSETA , s. f., lancette. 
Quatre Lanszras totas novas. 


Talhar la points de cadanua LanceTA. 
Ord. des R. de Fr., 1457,t. XIV, p. 436. 


Quatre lancettes toutes neuves. 
Tailler Ja pointe de chacune lancette. 


caT. Llanceta. xsr. vont. Lanceta. rr. Lancetta. 


4. LANCIER, LANSIER, s. m., porte-lance, 
crochet auquel on suspendait la lance. 


Vi sa lansa e son escut 
C'om lac en un Lansten pendaot. 
Roman de Jaufre, fol. 45. 


Vit sa lance et son écu qu'on lui eut suspendu en 
ua porte-lance. : 
— Lat. Lancsanius, soldat qui porte la 


lance, lancier. 


.Cc. LanNCiER sian aparelhat. 
Trad. des Actes des Apôtres, ch. 23. 


Que deux cents lanciers soient préparés. 
ANC. CAT. Lancer. use. Lancero. PORT. Larn-— 
ceiro. xr. Lanciero. 


5. Lans, LANZ, s. m., élan, jet, élance- 
ment, trait. 


Al primier Lans pert iea mon esparvier. 
BERTRAND DE Boux : feu m’ escondise. 
Qu'au premier jet je perde mon épervier. 
Ady. comp. Tau fui laissatz, 
Quan la vi AL PAIM LANZ. 
SoRnELs : Tan m’abellis. 
Tant je fus étreint, quand je la vis de prime 
abord. 
El mielhs del mon s'es perdatz xx un Lans. 
A1MER: DE PEeurLatx : S’ jeu anc chantiei. 
Le meilleur du monde s’est perdu en un trait. 
Anc. CAT. Lans. xsr. Lance, vont. Lanco. 
iT. Lancio. ° 


LAN 


6. Luxsan , v., lancer , jeter, darder, 
pousser . 
Yo ill ten pro ausberc fort ni espes, 
$i LaxsA dreit. 
Poeis Lansa on dart de plom gent aflat. 
Gmaup pt CALANSOX : À lieys cui am. 
Nelui tient proft haubert fort et épais, tant il 
‘asce droit. 
Puis lance un dard de plomb gentiment affilé. 
Fig. Ab un dous amoros esguar 
Que m Laxszno siey huelh lairo. 
Sonpez : Bel m’ es ab. 
Avee un doux amoureux regard que me lancèrent 
« peux fripons. 
cr. Uansar. nsr. Lanzar. ronT. Lancar. 17. 
-. Estais, s. m., élan, course, vitesse, 


trait, effort. 
Tro à la nau del port volon far lur sstays. 
W. de 8. Honorat. 
Jemqu'an navire du port ils veulent faire jeur 
tourse, 
Fig. D'alegransa e de joi fai un ssLats. 
Roman de Gerard de Rossiilon, fol. 96. 
D'allégresse et de joie fait un élan. 
Loc. fig. Ves ifern fay son narais. 
P. CARDINAL : Pus ma boca. 
Vers enfer fait son élan. 
fdr. comp. 
D'iquesta gent marrida que vengron À msLA Ts. 
VW. de S. Honorat. 


De cette gent hideuse qui vinrent avec impé- 


raoniLé. 


Faia'ls mals A GRANT RSLAIS. 
T.»'Ausgat DE PEGUILAIN ET D'ALDERTET : 
N Albertet. 


Qu'il fuie les mécimants à grand effort. 
Âïssi m venœn tug D’ ESLAIS. 
Ave: 2 BELLINOt : Era m’agr’ ops. 
\1asi me viennent tous d'élan. 
leu m n’irai lay DE Gnan sstaAYys. 
RamsauD D'ORANGE : Entre gel e vent. 
Je m'en irai là de grande impétuosité. 
ik. ra, À tant s'en tourne à grant eslais, 
Et Euariaus remaint dolente, 
Qai de plonrer pss ne s'alente. 
Roman de la Violette, p. 58. 
Si saillit de plein eslays jus da destrier. 
Hist. de Gérard de Nevers, p. 85. 


$ Esaxsan , v., élancer, pousser, jeter. 


LAN 


19 
En els non ai cor que m’asLans. 
RaAnsAUD D'OnANGE : Âras no siscla. 
Ea autre chose je n’ai cœur que je m’élanre. 
Mos cors en leis amar s’xsLANsA. 
ALBERT DE SLSTERON : En amor. 
Mon cœur s’élance à aimer elle. 


Lanciare. 

9. EsLaissan, v., élancer, précipiter, 
aventurer. 

Braus cavals, quan s’ zsLarssa. 


G. AnuxxaR : Lanquan vei. 
Fougueux cheval , quand il s’é/ance. 
Fig. M'es vengut en cor que m’ asLats 
De far on novel sirventes. 
BErnTRAND DE Bonx : Pus lo gens. 
M'est venu en volonté que je m'aventure à faire 
ua nouveau sirvente. 
Si m dey teuer qu'en trop dir no m’asraus. 
Gui D'Uisez : Anc no cugey. 
Ainsi je dois me tenir qu’à trop dire je ue m’a- 
venlure. 


ET. 


ANC. FR. 
Devant les Sarrasins se prent à eslaisser. 
Roman de Fierabras en vers français. 
Li dus s'eslaisse en .1. prael. 
Roman del conte de Poitiers, v. 860. 
Puis ont les chevaus eslaisiés. 
Roman de la Violette, p. 260. 


10. ReLAIS, s. m., relais, élan. 
Ab tan Bertrans s’en vai sus per RELAIS. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 96. 
Ev même temps Bertrand s’en va sus par relais. 
Adv. comp. Y oorre pa Lars. 
Tai paor, que Dx RELAIS 
S'en torneron drech al palays. 
Vde $. Honorat. 
Y courir d’élan. 
Telle peur, que d’élan ils s’en retournèrent droit 
au palais. 


LANSOLADA, s. f., lansolade, sorte de 


plante. 
8olvi pro .virr. lanssolatis palearum.… De 
qualibet lanssolata .11. albos. 
Tit. de 1372. Hist. de Nîmes, t. Il, pr., p. 319. 
Per sanar la carn nafrada, 
Es bona la LANSOLADA 
Qu'om apela carlepepi. 
Brev. d’amor, fol. 50. 
Pour guérir ls chair blessée, est bonne la lansolade 
qu'on appelle carlopepin. 





18 LAN LAN 
Qu’ el jass’el banb, 2. Lansana, s. J., estafilade, coup de 
E gense sa colors. lance. 


Ginaun px BoaxeiL : Jois e chans. . 
Mais qui que ce soit qui se plaigne qu’il gisse au Fereiro s tant fort amdos que am las rax — 
bain , et embellisse sa couleur. sADAS... trauquero li uns l'autre l’escut e L’ au - 


Car sis LAIGKA ni s rancura. bert. PuILONERA 
,: F Rocxns eu pareisen. Par. Ils se frappèrent si fort tous deux qu'avec les 
Car s’il se plaint et se désole. _ coups de lance. ils trouèrent l’un Pautre l’écu ct 
anc. r8. Sa chamberrière, laquelle laignoit ou | 1e baubert. 
respondoit despiteusement. car. Llansada. usr. Lanzada. vont. Lancada. 
Lett. de rém. de 1385. CanrenTrea, t. II, col. 989. rr. Lanciata. . 


xr. Lagnare. 
3. Lancera, LanseTA, 5. f., lancette. 
2. LANHA, LAGNA, LAIGNA, LAYNA, 5. fe; Quatre LANSRTAS totas nOVAas. 
gémissemrent , aflliction , plainte, in- Talhar la pointa de cadauna LAnCaTA. 
Ord. des R. de Fr., 1457 ,t. XIV, p. 436. 
Quatre lancertes toutes neuves. 
Tailler Ia pointe de chacune lancette. 


quiétude. 
Als us mov LANHA, 


Los autres meurtris. 
P. CARDINAL : Quals aventura. caT. Llanceta. us». ronr. Lanceta. 1r. Lancetta. 


Aux uns suscite affiction, les autres meurtrit. 


La donzell’a saferc lonc temps dolor e Layxa. h. LaNCIER, LANSLER, s. m., porte-lance, 


F. de S. Honorat. crochet auquel on suspendait la lance. 
La damoiselle a souffert longtemps douleur et Vi sa lansa e son escat 
*affiction. | C'om lac en on Lansren pendat. 
En aissi m ten lo desirs en greu LA1GNA. . Roman de Jaufre, fol. 45. 
PEyRoLs : Si be m sui. Vit sa lance et son écu qu'on lui ent suspendu en 
Par aiusi le désir me tient en pénible inquiétude. | ju borte-lance. ; 
AxC. 1r. Jagna. — Lat. Lancranius, soldat qui porte la 
LANSA, s. f., lat. Lancea, lance. lance, lancier. 
A é .Cc. LaANCIER sian aparelhat. 
ar | 
Le mot LANCE acte cmpore P 68 Trad. des Actes des Apôtres, ch. 23. 
anciens Gaulois, Allemands et Esp a- Que deux cents fanciers soient préparés. 
gnols. AxG. CAT. Lancer. usp. Lancero. pont. Lan 
Voyez Auzu-GeLce, lib. XV, cap. 20. ceiro. rr. Lanciero. 
— Dronone, lib. V. — Waremme, |; Lans, LanNz, s. m., élan, jet, élance- 
o . 
Gloss. germ., Ÿ + LANZE. ment, trait. 
Voyez aussi ALDRETE, p. 169. — Al primier Lans pert ieu nion esparvier. 
Dexina,t. I, p. 259; ett. I], P- 335. BERTRAND DE Bonx : leu m”’ escondisc. 


Qu’au premier jet je perde mon épervier. 
Adyv. comp. Tan fui laissaiz, 
+ BERTRAND DE Bonn : Al dous nou. Quan la vi AL rain LANE. | 
Oncques sur écu lance il ne brisa. : | SorneLs : Tan m'abellis. 
Fig. Atressi m naframors fort, Tant je fus étreint, quand je la vis de prime 
Com vos, de sa LANSA. abord. 
RausauD DE VAQUEIRAS : Engles. 
Également me blesse amour fortement, comme 
vous , de sa lance. 
car. Llansa. rsr. Lanta. vont. Lanca. 1T7.| aAncC. CAT. Lans. xsr. Lance, ronr. Lanco. 
Lancia. it. Lancio. 


— LuBmrz, Coll. étym., p. 119. 


Anc en escat LANSA non frais. 


El mielhs del mon s'es perdats ax un Lans. 
Aimer DE PEGUILAIN : S’ ieu anc chantiei. 


Le meilleur du monde s’est perdu en un trait. 


4 0 
(] 


LAN LAN 19 


6. Lamsan, v., lancer, jeter, darder, En als non ai cor que m’ssraxs. 
RausauD D'Onanur: Âras no siscla. 
POUSSET . ’ | En autre chose je n’ai cœur que je m’élance. 
0 il pe ausbere fort ni espes, Mos cors en leis amar s'xsLa#sA. 
si LANSA reit. ALBERT DE S1STERON : En amor. 
Pueis Lawsa un daert de plom gent afilat. Mon cœur s’élance à aimer elle. 


GrrauD DE CALANSOR : À lieys cui am. . 

Ne lui tient profit haubert fort ot épais, tant il] TT Lanciare. 
iance droit. 9- EsLaissan, v., élancer, précipiter, 
Puis lance un dard de plomb gentiment affilé. 


aventurer. 
Fig. Ab un dous amoros csguar . Braus cavals, quan s’ xstarssa. 
Que m Lansxao siey huelh lairo. G. Anuxxan : Lanquan vei. 
SonpeL : Bel m’es ab. Fougueux cheval , quand il s’éfance. 


Avee un doux amoureux regard que me {ancèrent 
«es yeux fripons. 
car. Lansar. usr. Lanzar. vont. Lançar. 17. 


Fig. M'es vengut en cor que m’asraïrs 
De far an novel sirventes. 
BERTRAND De Bonx : Pus lo gens. 


Lanciare. | M'est venu en volonté que je m’aventure à faire 
7. Esrais, s. m., élan, course, vitesse , | un nouveau sirvente. 
trait, effort. Si m dey tener qu’en trop dir no m'asras. 


Gui D’Uisez : Anc no cugey: 
Ainsi je dois me tenir qu’à trop dire je ue m’a- 
venlure. 


Tro a La nau del port volon far lur sstays. 
F. de S. Honorat. 

Jusqu'au navire du port ils veulent faire leur 
course. 
Fig. D'alegransa ec de joi fai un xsrats. 

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 96. Li dus s'eslaisse en 1 prael 

D'alégreme % de joie fait un élan. Roman del conte de Poitiers, v. 860. 

Loc. fig. Ves ifera fay son zszars. Puis ont les chevaus eslaisiés. 


P. CarDinaL : Pus ma boca. 
de la Violette, »p. . 
Vers enfer fait son élan. Roman de la Violette, p. 60 


ANC. FR. 
Devant les Sarrasins se prent à eslaisser. 
Roman de Fierabras en vers français. 


10. ReLAIS, s. m., relais, élan. 


Adr. comp. 
D'sqnesta gent marrida que vengron À ESLATS. Ab tan Bertrans s’en vai sus per A«LAïs. 
V. de S. Honorat. Roman de Gerard de Rossillon, fol. 96. 
De cette gent hideuse qui vinrent avec impé- En même temps Bertraud s’en va sus par relais. 
taosité. : Adv. comp. Y corre px Rutats, . 
Faia'ls mals A GRANT nsLAïS. ‘ Tal paor, que px AxLALS 
T-n'Aumsent DE PEGUILAIN ET D'ALBERTET : S'en torneron drech al palays. 
N Albertet. Wade S. Honorat. 
Qu'il faie les méchants à grand effort. Y courir d’élan. 
Telle peur, que d’élan ils s’en retournèrent droit 


Aissi m venon tog D'usLais. 
Aueen: pz Brrcinot : Era m’agr'ops. 


Sas me viennent tous d'éfan. LANSOLADA, s. f., lansolade, sorte de 
Jeu m n’irai lay px GRAN ssra vs. lant 
RansauD D'OrAKGE : Entre gel e vent. P an €: | 
Je m'en irai là de grande impétuositée. 8olvi pro .vrrr. lanssolatis palearam.. De 


asc. 8. À tant s'en tourne à grant eslais, | qualibet lanssolata .xr. albos. 
Et Euriaus remaint dolente, Tit. de 1372. Hist. de Nîmes, t. Il, pr., p. 319. 


au palais. 


Qui de plourer pas ne s'alente. Per sauar Îa carn nafrada, 
Roman de la Violette, p. 58. Es bona la LaNsOLADA 
Si saillit de plein eslays jus da déstrier. Qu’om apela carlepepi. 
Hist. de Gérard de Nevers, p. 85. Brev. d'amor, fo. 50. 


; . Pour guérir ln chair blessée, est bogne la lansolade 
&. Esiansas, v., élancer, pousser, jeter. | qu'on appelle carlopepi. 


LAP 


20 


LANTERNA , s. f., lat. Larenna, lan; 2. 


terne. 
Plus sou ardens non es lums en LANTERNA. 
AL. CAILLE : Âras quan. 

Plus sont ardentes que n’est lumière en lanterne. 

Fig. No y trueb vid’ eterna, 
Si vostre precs 
No m n'es lums e LANTEnNA. 
B. Zouct : Ben es adreigs. 

Je n’y trouve vie éternelle, si votre prière ne 
m'en est lumière et lanterne. 
Proverb. Coire per aur, e veissigas per LAw- 

TERNAS. 
V.. et Vert., fol. 29. 
Cuivre pour or, et vessies pour lanternes. 


cat. Llanterna. xsP. ronT. rr. Lanterna. 


2. LANTERNIER, s. m., lanternier, fabri- 
caut de lanternes. 
À Lantannirns, lo portal. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 44. 
Aux lanterniers, le portail. 
car. Llanterner. xsr. Lanternero. ronr. Lan- 
terneiro. 17. Lanternaio. 


LAPACI, s. m., lat. Laparmium, pa- 
tience, oseille. 
Las faelhas de Lapact so mollas. 
Eluc. de las propr., fol. 212. 
Les feuilles d’oseille sont molles. 


ir. Lapazio. 
LAPIDAR, v., lat. Laprpare, lapider. 


Deforas els lo van mener, 
Comensson a lo LariDan, 
Lo Lar:pæron li fellon. 
Planch de S. Esteve. 
Dehors ils le vont mener, commencent à le /a- 
pider. | 
Le lapidèrent les félons. 


Part. pas. Sant Esteve fo Lariar. 
Planch de S. Esteve. 
Saint Étienne fut lapidé. 
La femna que era preza en adulteri, e devia 
esser LAPIDADA. 
V. et Vert., fol. 70. 


LAP 


Larirican, 2., pétrifier, devenir 
pierre. 
Part. pas. fig. Considera si es LAPIFICAT, dur, 
de fasca color. 
Apostema LAPIFICADA. 
Trad. d'Albucasis, fol. 20 et 35. 


Considère s’il est devens pierre, dur, de couleur 
brune. 


Apostème devenu pierre. 
CAT. EsP. PORT. Petrificar. 


3. Larinos, adj., lat. Lapiposus, pier- 


reux. 


Sas vias s0 arenozas, LAPIDOZAS. 
Eluc. de las propr., fol. 162. 
Ses voies sont sablonneuses , pierreuses. 


usr, PORT, 1T. Lapidoso. 


4. Laripe, adÿj., lat. LAPiDEuS, pierreux, 


dur comme la pierre. 


Scrophulas son motas., de aquelas s0 alcu- 
nas de LAPIDEAS. 
Trad. d'Albucasis, fol. 25. 
Les scrofules sont nombreuses... , de celles-là sont 
aucunes de pierreuses. 


xsp. 17. Lapideo. 


5, LapipATIO , 5. f., lat. LaArrDaTIO, la- 


pidation. 
Apres la LaPrparTio de sanh Estephe, pre- 
mier martre. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 97. 
Après la lapidation de saint Étienne, premier 
martyr. 


ir. Lapidazione. 


6. Lapipani, s. m., lat. Lapsparius, la- 


pidaire. 
D” elas azo LaPIDARIS à talhar. 

Eluc. de las propr., fol. 184. 
D'’ellés usent les lapidaires pour tailler. 
Libraris, LAPIDARIS. 


Leys d’amors, fol. 150. 
Libraire, lapidaire. 


car. Lapidayre. £sr. PORT. 17. Lapidario. 


La femme qui était surprise en adultère, et devait 7. Crar, s. m., tas, amas, mOonceau » 


ètre lapidée. 
ANC. ESP. 


Demando a Filotas pora seer lapidado. 


Porma de Alexandro, cop. 1745. 
iT. Lapidare. 


masse. 


Adv. comp. 


Tant an suffert l’aat baron lur mescap 
Qu'el meill del mon tenon Frances À cLap. 
P. Duran : Er talent. 


LAP 


Taat ont souffert les hauts barons leur méchef, 
qe le mieux du monde ils traitent les Français en 
masse. 


8. CLarx, s. m., tas, amas, grand 


aoombre. 
Ade. comp. Morian À crariss de fam. 
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 14. 
Mouraient de faim à (as. 


9. Crarres, s. m., clapier, trou à lapins. 
Aquel que destrura CLarian, © prendra 


conils. 
Charte de Gréalou, p. 110. 


Celui qui détruira clapier, ou prendra lapins. 
10. CLaPtEnA, 5. f., tas de pierres. 


En una graD CLAPIERA... 
De soiz una gran CLAPIzAA. 
F. de S. Honorat. 
En un grand tas de pierres. 
Descus un graud {as de pierres. 
s3c. sn. Misdrent le corps d'icelui brigant 


soabz on clappier et monceau de pierres. } 


Lett. de rèm. de 1456. CaRPENTIER, t. I, col. 976. 


11. ÂcLAPAR, v., amasser, entasser. 


Las peyras an ACLAPAT. 
VW. de S. Honorat. 
Les mierves ont entassé. 


12. AcLAP, s. m., entassement, confu- 


Si02. 
Ab s0s sirventes, don fa tan gran aAcLAar 
Que par qu'embroc los vers, e qu'els mescl” 

en enap. 
P. Bazxonp Ricas Novas : En la mar. 

Avec ses sirventes, dont il fait si grande confu- 
son qu'il paraît qu’il met les vers en broc, et qu’il 
les mêle en conpe. 


13. ALLaripan, ®., lapider. 
Leveron peyras per el AcLariban. 
Trad. du N.-Test., S.JEax, cb. 10. 
Levèrent pierres pour le lapider. 
Tot lo pobol nos ALLAPIDARA. 
Trad. du N.-Test., S. Luc, cb. 19. 
Toat le peuple nous lapidera. 


rr. Alapidare. 
LAPPA , s. f., lat. Larra, bardane, sorte 
de plante. 


Larra es herbes ab fuelhas.. que si rapo a 


la raube d’home. 
Æluc. de las propr., fol. 212. 











LAR 21 


La bardane est herbe avec feuilles... qui s'atta- 
chent à la robe de l’homme. 


CAT. z8P. PORT. Lapa. 17. Lappola. 
LARG, Lanc, adj., lat. Lanous, large, 
généreux, libéral. 
Voyez Munaron:, Diss. 33. 
Dician de far la LasGA e tan hauta € tant 
grant qo’ilh pervengues entro al cel. 
La nobla Leicson. 
Disaient de la faire large et si haute et si grande 
qu’elle parvint jusqu’au ciel. 
Fig. Petit mi met en raz0n LARGA. 
GuizLauxe px Dunront : Quar say. 
Pen me met en raison large. 
Etz, e foratz en totz faitz cabalos, 
Si fossetz LARC&. 
GRANET : Comte Kaorle. 
Vous êtes , et seriez en toutes actions supérieur, si 
vous fussiez généreur. 
Escas de fag e zancs de ven. 
ALEGRET : Àra pareisson. 
Avare de fait et prodigue de vent. 
Substantir. Aitan a de lonc coma de Larc. 
Liv. de Sydraec, fol. 45. 
Autant a de long comme de {arge. 
N'est pas larges du sien donner. 
Fabl. et cont. anc.,t. IL, p. 186. 
1] fa large et courtois en dons. 
FaoissanT, t. II, p. 29. 
CAT. Llarg. sr. porr. 17. Largo. 


ANC. FR, 


2. LARGE, adj., large. 
Substantiv. Quant deu aver de LanGr. 
Trad. du Tr. de l'Arpentage, 2° part., ch. 24. 
Combien doit avoir de large. 
3. Lanciriu, adj., libéral, favorable. 
De do LARG1ITIvA. 
Ad home sa influencia especialment es Lan- 
GITIVA. 





Eluc. de las propr., fol. 117. 
Libérale de don. 
Son influence est spécialement favorable à l’homme. 


4. Lancamen, adv., largement, géné- 


reusement, libéralement. 
Gen prometre, LARGAMEN dar. 
Piznax pu ViLAR : Sendats vermelhs. 
Gentiment promettre , largement donner. 
Lo Senhor dona LARGAMaN. 
L’Arbre de Batalhas, fol. 126. 
Le Seigneur donue largement. 


cat. Llargament. zsr. ronAT. 17. Largamente. 


LAR 


5. LanGar, v., larguer, lâcher, relâcher. 
Han tac pregat qn’ els van LaARGAR. 
V. de S. Honorat. 
Ont tant prié qu’ils les vont relécher. 
Van tramettre... per LARGAR Paal. 
Trad. des Actes des Apôtres, ch. 16. 
Vont transmettre... pour re/dcher Paul. 


Esp. PORT. Largar. 17. Largare. 


22 


6. LanGursar, v., faire des largesses, 
des libéralités. 
Qui gran cor a de LARGURJIAR 
Saber dea d’ ont o pot traire. 
P. Fasnx p'Uzès : Luecx es. 
Qui « grand cœur de faire des largesses doit sa- 
voir d’où il le peut tirer. 


i1T. Largheggiare. 


7. Lancon, s. f., largeur, étendue, 
dimension. 
Quo s devesis ana grans tors 
En uu pauc miraill de LARGoOR. 


Forquer pe Manserire : Molt i fes. 
Comme se discerne une grande tour dans un petit 


miroir de dimension. 
Fz&. Non ai d’aver gran LARGOR. 
G. Faipir : Manens fora. 
Je n’ai pas grande étendue de richesse. 
xsr. Largor. 


8. LARGURZA, LARGURSA, LARGESSA, s.f., 
largeur. 
La Lancueza del pont no vos say devisar. 


Roman de Fierabras, v. 2341. 
La largeur du pont je ne sais vous expliquer. 


— Largesse, libéralité, abondance. 

El fou ben adreichamen sos fils en totas 
valors et en totas bontatz et en totas LARGUR- 
sA8. 

V.. de Blacasset, 

T1 fat parfaitement bien son fils en tous mérites ct 
en toutes bontés et en toutes largesses. 

Escalfat per LanGzssa de viandss. 

Trad. de Bède, fol. 54. 
Échauffé par abondance d’aliments. 
ANC, CAT. Largesa. CAT. mob. Llarguesa. xsr. 
PORT. Largueza. 17. Larghezsza. 


9. LARGUETAT, 5. f., lat. LanGITATEM , | 
largesse , libéralité, abondance. 
Ab trebalh et ab LAnGuzTAT, 


LAR 


Conquier reys pretz, e ’l gazanha: 
BEnTRAND De Box : Jeu chan. 
Avec tracas et avec libéralité, roi conquiert me- 
rite, et le gagne. 


Sufrem... grans efermetazs de coleras per 
LARGUETAT de viandas. 


, Trad. de Bède, fol. 54. 
Nous souffrons.. de grandes infrmités d’humeurs 
par abondance d'aliments. 


anc. rR. De ce fet-il moult grant aumosne, 
Et de ce fet grant largeté. 
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc.,t. U,p. xi2. 
Ad chevaliers de malt grant largetet. 
Od co si aveit grant valeur de largeted... 
Cum Horn est vaillant e de grant /argered. 
Roman de Horn, fol. 16 et 3. 
ir. Larghità, larghitate , larghitade. 


10. ÂLARGAB, ALARGUAR, %., agrandir, 
relâcher, élargir, ouvrir, lancer, aban- 
douner, délivrer. 

Per ALARGAR lurs possessions. 
Trad. du Tr. de l’Arpentage, 2° part., ch 23. 
Pour agrandir leurs possessions. 
Avetz perdat per trop singlar, 
D’ un panch vos degratz ALARGUAR. 
UN TROUBADOUR ANONYME : En aquest. 
Vous avez perdu pour trop serrer, d’un point vous 
devries vous relâcher. 
Suefron los layros, e los ALARGON per deniers. 
Y.et Vert., fol. 14. 
Souffrent les voleurs , et les élargissent pour de- 
niers. 
Ja sui tornatz en P afan 
De que m'ALARGUATZ antan. 
CADEKET : Amors e com. 
Désormais je suis retourné en Îa peine de quoi vous 
me délivrätes antan. 
De gran prezon mon cor ALARC. 
Gavaupnan LE Vieux : Lo mes e’l temps. 
De grande prison je délivre mon cœur. 
Part. pas. Com li retenc son cavall 
Qu’er’ AzAneuATz en la gran vall. 
F. de S. Honorat. 
Comment il lui retint son cheval qui était lance 
dans la grande vallée. 

Fig. Lo cors nostre es ALARGATZ 8 VOS. 

Trad. de la 2° Éptt. de S. Paul aux Corinthiens. 
Notre cœur est ouvert à vous. 

ANC. CAT. Alarguar. cAT. mob. Ailargar. xsr. 

ront. #largar, 17. Allargare. 


LAR 


11. ALARGAMEN, s. =, élargissement, 
agrandissement , augmentation. 
Del ALARGAMEN de las viandas de la terra 
del rei d’ Aragon. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 204. 
De l'augmentation des subsistances de la terre du 
roi d” Aragon. 
— Délai, retard. 
Mas las falsas van lur terme donan, 
E fin’ amors no vol ALARGAMEN. 
Bznwano Tonris : Per ensenhar. 
Blais les fausses vont leur terme donnant, et pur 
amour ne veut delai. 
«sr. Alargamiento. vont. Alargamento. 1r. 


Allargamento. 


132. ReaLanGan, d., relâcher, lâcher. 
Totas antras leys cargon et estrenhon, mas 
aquesla RELARGA © descarga et allenjs. 
V. et Vert., fol. 51. 


Toutes autres lois chargent et étreignent, mais 
œle-ci reläche et décharge et allége. 


13. Estancan, v., élargir, répandre. 


No s’asranGr foras. s ° 
Trad, de Bède, fol. 12. 
Ne se répande dehors. 
tr. Slargare. 


14. Exancre , v., élargir. 
Part. pas. En apres xLancrrz de preson. 
Fors de Béarn, p. 1080. 
Par après élargis de prison. 


LARI, s. #., lat. Lanus, poule d’eau. 
Lanr es auzel alcnnas vetz habitant en 
terra et algunas vets en ayga. 
ÆEluc. de las propr., fol. 147. 
La poule d’eau est oiseau habitant aucunes fois 
sur terre et aucunes fois en eau. 


LART, Lan, s. m., lat, Lanpumn, lard. 
Cozets en vi ab LaRT qu'’es pres 
De cap de porc. 
Deupes DE PaADEs, Auz. cass. 
Caises dans le vin avec lard qui est pris de tête 
de porc. 
Per Lan a lardar los pijons. 
Hist. de Nîmes, 1. {I , pr., p. 227. 
Pour Lerd à larder les pigeons. 


car. Llard. nse. 17. Lardo. 


2. Lana , »., larder. 


LAS 


Per lar a Lanpan los pijons. 
Hist. de Nimes, t. I ,pr., P. 227. 
Pour lard à larder les pigeons. 
Loc. fig. Cant t'apatiscas ni t Lanpas. 
P. CARDINAL : Jhesum Crist. 
Quand tu t’empâtes et te lardes. 
Part. pas. Fig. 
Menudamen de mot gros blavairos 
Fon zanparz lo capos. 
Matras EanencauD, Epft. à sa sœur. 
Minutieusement de très-fortes meurtrissures fut 
lardé le chapou. 
sse. Lardar, pont. Lardear. 17. Lardare. 


3. ExLanpan, »., larder, barder de lard. 
Part. pas. Un paon rostit, xxLanpar, 
E ricamenz apareillat. 
Roman de Jaufre, fol. 78. 
Un paon rôti, bardé de lard, et richement préparé. 
CAT. Enilardar. xse. Enlardar. 


23 


LAS, adÿ., lat. rassus, las, fatigué. 
Anero s pauzar, que mot eron Las. 
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 13. 
Ils allèrent se reposer, vu qu’ils étaient moult /as. 
Fig. Que ja no sia as 
De donar. 
Benraanp px Boax : Gent fai. 
Qu'il ne soit jamais {as de donner. 


— Malheureux. 
Que fosson deliurat 
Li Las prisonier dolen. 
B. Zoner : On hom plus. 
Que fussent délivrés les malheureux prisonniers 
souffrants. 
ÆExclam. Las! que farai? cum sui trahitz! 
B. pe VENTADOUR : Quan lo boscatges. 
Malheureux ! que ferai-je? comme je suis trahi ! 
M'aviatz gran gaag donet, 
Ai! Lassa, can pauc m'a durat! 
Roman de Jaufre, fol. 86. 
Vous m'aviez grande joie donné! ah! malhen- 
reuse, combien peu elle m’a duré! 
ANC. FR. Las! tant en ai puis souspiré. 
Et doit estre lasse clamée 
Quant ele aime saus estre amée. 
Roman de la Rose, v. 1616 et 14037. 


J'ai eu occasion de prouver que 
l'exclamation française hélas a été 
formée de l’adjectif roman Las et de 
l'exclamation romane ar venant du 
grec «ai, que le français a traduit par 


24 LAT 
hé. Aussi trouve-t-on dans l’ancien 
français : 
Helasse ! moi dolente, dit Isabel. 
Hist. de J. de Saintré,t.1,p. 123. 


ANC, ‘ASP, 
Sobrevino el infant /asso é sudoriento. 
Poema de Alexandro, cop. 156. 


Le Dictionnaire de la Crusca avait 
dit d’abord que /asso est une syncope 
de lassato, mais il est plus vraisem- 
blable qu'il vient de Lassus latin, et 
surtout de ras roman, dont il a con- 
servé les acceptions; aussi l'erreur a 
été corrigée dans une des dernières 
éditions. 
anc. 17. Mas io lasso ! che senza 

Lei, nè vita mortal nè me stess’amo. 
PErranca, Cans. : Che debb’ io far. 
Ahi asso me! Ahi lassa me! 
Boccaccio, Decam., 1,6 ,et II, 5. 
ANC. CAT. Las. sp. MOD. Laso. PORT. Lasso. 


2. LassET, LACET, adj. dim., sorte d’ex- 
clamation, infortuné, malheureux, 


pauvret. | 
leu, LassxT] non aurai maïs guirenza. 
Pwsozs : Si 1 mal d’amor. 
Moi, malheureux ! je n’aurai davantage assurance. 
Ay! LaAcETA, yen que farai? 
Trad. de l'Évang. de Nicodème. 
Ab ! pauvreite, que ferai-je ? 


3. Lassar, v., lat. Lassare , lasser, fati- 
guer. 


Malvatz es qui de guerra s Lassa. 
BEATRAND DE Bonn : Rassa tan creys. 
Est mauvais qui de guerre se lasse. 
Ja no s rassanran miey haelh 
D'esgardar. 
BEeENGER DE PaLAsOL : Mais ai de. 
Jamais ne se lasseraient mes yeux de regarder. 


car. Llassar. anc. «sr. Lasar. 17. Lassar. 


LAT, adj., lat. Larus, large, étendu. 
Es tan LaTz e tan amples. 
Leys d'amors, fol. 44. 
Fat si large et si ample. 
Lapa es. via que vai a perdicio. 
Trad. de Bède, fol. 73. 
Large est... la voie qui va à perdition. 


LAT 


Camba Lana e ben forteta. 
Devunss px PRADES, #us. cass. 
Jambe Large et bien assez forte. 
Substantiv. Koren .m. de lonce .c. de LaT. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 108. 
Furent mille de long et cent de large. 
Loc. adv. Ex Lar et en lonc. 
Eluc. de las propr., fol. 49. 
En large et on long. 
Si est antant lons com (és. 
Si sant moult /ez et moult parfont. 
Roman de la Rose, v.3827 et 3815. 
Si grant et si ample et si lée. 
Roman du Renart ,t. Il, p. 180. 
gsP. 17. Lato. 


ANC. FR. 


a. LATITUDINALMENT, adv., en large. 


No LaTtTUuDINALMENT ni segon Îla longitut. 
Trad. d’'Albucasis, fol. 53. 
Non en large ni selon la longueur. 


3. Larirican, v., élargir. 


Reclauza dins la mayritz que la fa trop La- 


TIFICAR. 
Eluc. de las propr., fol. 59. 


Renfermée dans la matrice qui la fait trop élargir. 


4. LaDeza, s. f., largeur. 


Longuerza, LADEZA et grosseza. 
Ha petita LADazA en comparacio de sa lon- 


gueza. 
Eluc. de las propr., fol. 19 et 133. 


Longueur, largeuret grosseur. 
À petite largeur en comparaison de sa longueur. 


17. Latezza. 


5. LaTiITUT, s. f:, lat. Lariruno, largeui:. 


En la LATITUT de las templas. 
Trad. d'Albucasis, fol. 4. 
En la largeur des tempes. 
car. Latitut. xsr. Latitud. rorT. Latitude. 1+. 
Latitudine. 


6. DILATASLE, ad}., dilatable. 


Abanda en hnmor unctuoza, DILATABLA. 
Eluc. de las propr., fol. 197. 
Abonde en humeur onctueuse , dilatable. 


xsr. Dilatable. 


7. Ditarariu, adj., dilatatif, propre à 


dilater. . 
Aquesta virtut es del cor DILATATIVA. 
Eluc. de las propr., fol. 19. 
Cette force est dilatative du cœur. 
xsP. 17, Dilatativo. 


LAT LAT 25 


8. Dicaran, »., lat. prrarane, dilater, Per exigir las dichas raras. 


agrandir, augmenter, étendre. Pour exiger lesdites La Bour, p. 235. 
Hamor naturalment si prLAra, et pren ex- 
tensio . LATIN , ad}., lat. rarinus, latin. 
Eluc. de las propr., fol. 41. Romans o lenga Larixa. 
Hameur naturellement se difate, et prend exten- Picane px Constac : Domna dels angels. 
ren. Le romao ou la langue latine. 
Fig. Comencet... a DILATAR son poder. leu prec ne Jhesu del tro 
Cat. deis apost. de Roma , fol. 205. Et en romans et en 1ari. 
Commença… à étendre son pouvoir. Le cons pe Poirieus : Pus de chantar. 


9 La e . 
Part. pas. Per natural cslor.. DILATAT. J'en prie Jésus du ciel et en roman et en latin. 


Eluc. de las propr., fol. 6. — Substantiv. et fig. Langage. 
Per chaleanr naturelle... dilaté. Dirai vos, en mon Lart, 
cat. ssp. PORT. Dilatar. 17. Dilatare. De s0 que vey e que vi. 
. Mancasaus : Dirai vos. 
9- Dixaracio > She lat. DILATATIO , di- Je vous dirai, dans mon langage, de ce que je vois 
latation. et que je vis. 
Per sa inflammacio et prLaAracio romp la L'ausel canton en lor 1aris. 
à CERCAMONS : Quan l’aura. 
mvol. Los osseux chantent dans leurs L 
ÆEluc. de las propr., fol. 138. oeœux chantent dans leurs langages. 
Par 208 inflammation et dilatation rompt la nuée. | —— Nom de peuple. 
Car. Dilataciô. xsr. Dilatacion. ronr. Dilata- Sai entr’ els Larrs ce ‘ls Greseis. 
co. cr. Dilatasone. RansAuD DE VAQUEIRAS : No m’agrad’ iverns. 
° | | ; Ici entre les Latins et les Grecs. 
10. DiaTAMENT , 5. m., dilatation, dé-| axc. rn. Voir, oil voir, molt très matin, 
veloppement. Le dirai-ge en mon latin, 
Pren plants... del aire et del foc przara- |. Se ge puis, mon messaige bien. 
- Fabl. et cont. anc., t. IV, p. 206. 
Eluc. de las propr., fol. 106. Ki de plusurs latins sunt escolé e sage. 
La plante prend. de l’air et du feu dilatation. Roman de Horn, fol. 10. 
rr. Dilasamento. Et cil oiïsel, chascon matin 
S'estudient , en lor /atin, 
LATA , s. f., latte, perche, règle. A l'aube du jor saluer. 
H serven tenon la corda e la Lara. Roman de la Rose, v. #450. 
T. ve Bonserorx er ps BLAacas : Seingn’ En Blacatz. | anc. 1r. Gli augelli 
Les servants tiennent la corde et la perche. Ciascano en suo latino. 


DANTE : Fresca rosa. 
cat. Llati, xsp. Latino, latin. ronr. Launo, 
datim. 1xr. mov. Latino. 


2. LATINAMEN , s. m., littérature, éru- 
dition, bonne expression. 
Aondos de paraulas e de LaTINAMxs. 

_. Pierres De Consi4c : El nom de. 
Oncques un seul ne dépassa la limite. Abondant de paroles et de bonnes expressions. 
7 nu 3. LATINAMENT, adv., en latin, à la 

LATA, 5. f., late, sorte d'amende, de!  ,unière des Latins. 


Pic, barreiras, peiras, LATAS e cairo. 
GuizLauxe DE TuDELa. 


Pics , barrières , pierres , lattes et quartiers. 
— Limite. | 
Anc uns non passet la Lara. 
BenTnAND DE Bonn : Fuilhetas ges. 


droit fiscal. Per grammatica sai parlar LATINAMENT. 
An accoustarmat exigir LATA. PrERRE DE Cons1ac : El nom de. 
Statuts de Provence. JULIEN , t. IT, p. 472. Je sais parler en latin selon la grammaire. 


Ont sccoatumé d’exiger la late. «sp, 1T. Lañinamente. 


III, 4 


26 LAT 


4. Larrnien, s. m., savant, interprète. 
No sai LATINIER 
Qu’entenda messongier. 
Nat vx Mons : Sitot non es. 
Je ne sais savant qui comprenne menteur. 
Mas chansos Lin sian raAriNIERs. 
R. Jospan vtcoNT£ DES. ANTONIN : Ves vos sopley. 
Que mes chansons lai en soient iaterprètes. 
anc. ra. Por ço L’il ne saveit comprendre 
Sun language, ne rien entendre, 
11 fist un Zatinier venir. 
Mans De France, t. IL, p. 420. 
Un latinier qui savoit lear langage et le nostre. 
JoinviLce, p. 165. 


5. EnLarixaT, dd). savant, trucheman. 


Substantiv. 
Saladis demanda als sieus aMLATINATZ. 
s GuiLLAUME DE Tune. 
Saladin demande à ses truchemans. 


LATO, s. m., laiton. 
Aur ni argen, 
laro, coire, plom issameu. 
Brev. d’amor, fol. 39. 
Or et argent , laiton , cuivre , plomb également. 
Qui en anel d’aur fai veit’ encsstonar, | 
O en raro maracde. 
G. Outvixa p'Antzs, Coblas triadas, 
Qui en anneau d'or fait verre enchâsser, ou en 
laiton émeraude. 
Doncxs auziratz boxinas e man vorn de LaTo. 
Roman de Fierabras, v. 3308. 
Alors vous entendries trompeltes et maint cor de 
laiton. 
car. Llautô. mer. Laton ponv. Latäo. 


LATRIA ,s. f., lat. LaTRIA, latrie. 


Per adoration de LaTRiA exterior € interior. 
: Doctrine des Vandots. 
Par adoration de /atrie extérieure et intérieure. 


CAT. sr. PORT. 1T. Latria. 


LATRINA, s. f., lat. Laraixa, latrine, 
La porta que es dessus les LaTRINAS. 
Enatro a las rarninas dels frayres menors. 
Tit. de 1358. Dour, t. XCIIL, fol. 221 et 222. 
La porte qui est dessus les latrines. 
Jusqu'aux latrines des frères mineurs. 
ronr. Latrinas, 1r. Latrina. 


LATZ, Laz, s. m., lat. ratus, côté, 
flanc, bord. 


LAT 


Il raaban dèves totz Lars. 
G. Fiqurinas : No m laisearai. 
Îls dérobent devers tous côtes. 


Vostr” espaz’ al Larz. 
Aenaup ps MAtsan : Qui comte. 
Votre épée au côté. - 


L'ancienne traduction des Psaumes, 
dans le Psautier manuscrit de Corbie, 
rend 

Cadent a latere tuo… 
In fatertbus domus tas, 
Psaumss 90 et 150. 
de la manière suivante : 
Charrunt de tun es... 
És lez de la tue maison. 


L' espée el lez, l'haubert vestu. 
Roman de Rou, v. 644. 


Au droit lez estoit ledit archevesque. 
Monsrazuer , t. Il, fol. 178. 
Prép. 


Sol que m pogues LaTz son bels cors estendre. 
T. ps BLacas &t pe PEreous : Peirols. 


Seulement que je nusse m’étendre à côté de son 
beau corps. 


ANC.rR, Lors s’est lez an buisson assise. 
Fabl. et cont. anc.,t. IV, p. 157. 
Prép. comp. Ades er D& LATz 


Saint Jorgi, e Dieus er ab lor. 
Aimert D& BELLINOY : Cossiros. 
Incessamment sera auprès de saint George, c1 
Dieu sera avec eux. 
À senestre vi de lez lui. 
Roman de la Rose, v. 153. 
En Aquitaine, de lez Poitiers. 
Rec. des Hist. de Fr.,1. V, p. 226. 
Ady. comp. Col molins qu’a roda px Lars. 
T. D'Armeni ET D'ALSE8T : Amicx N Albert. 
Comme le moulin qui à roue de côté. 
Pois cavalgon LATzZ = LATE. 
Roman de Jaufre, fol. 82. 
Pais chevauchent côté à côté. 
Qui m mezes tot lo mon AD un LaTrz, : 
Iea penra ”l joy per cui soi enguanatz. 
B. ox VENTADOUR : Ja mos chantars. 
Qui me mettrait tout le monde d'un côté, je 
prendrais le bonheur par lequel je suis trompé. 
ANC, ra. Seans en deux chaïeres lés à ler. 
Vircesahbouin , p. 85. 


ANC. FR. 


LAT 


Par les mains s'entrepristrent, si sistrent lez à 
des. 
Roman de Rou, v. 2566. 


ABC. Cat. Lat. use. ponr. Lado. 1r. Lato. 


2 Lapaten, LAIRIER, s. m., Côté, flanc, 
quartier. | 
Qui m fai ja doler ams las Lanasnes. 
Gtaau» ne Bonsis : $’ance jorn. 
Qui me fait dejà douloir tous deux les côtés. 
Estar el rarsran de Dieu. 
Brev. d'amor, fol. 23. 
Être aa côté de Dieu. 
Non devon aver contel al Laparna. 
Regla de S. Beneseg, fol. 38. 
Ne dvivent avoir conteœau au côté. 
Proverb. Tals cuis essor eortes entiers, 
Qu’es vilans dels quatre zaDatxas. 
Ransaup D'Onayez : Als durs crus. 
Tel pense étre courtois accompli, qui est vilain 
des quatre guartéers. 
3. Larxna, ad}., lat. LATRRALS, latéral. 
Lana... adhoras es al solelh Larznac. 
Eluc. de las propr., fol. 116. 
La lune... parfois est la téralg au soleil. 


car. sp. PORT, Lateral. 1x. Laterale. 


4. LATRRALAENT, adv., latéralement. 
La regio del col LATARALMEST revirona. 
| Eluc. de las propr., fol. 52. 
Eavisonne latéralement la région “du cou. 
Es. PORT. 1r. Lareralmente. | 


5. Coccaranaz, adj., lat. COLLATER ALES, 
collatéral, qui est ou qui vient de côté. 
La dicha natural vigor.… 
Prendon li ven COLLATEAAL, 
Cascun del sieu ven principal. 
Trobam .mir. vens principals, 
E quecs n° a dos COLLATERALS. 
Brev. d'amor, fol. 4x. 


Ladite naturelle vigueur... prennent les vents 


collatéraux , chacun de sou vent principale 


Noas trouvons quatre vents principaux, et chacun 


en a deux collatéraux. 
car. Collateral. xs». Colateral. vou, Collate- 
ral. rx. Collaterale. 


5, DesLaTar, »., déposer, déblatérer , 


accuser. 
Caytin e dolen, 


LAU 


Que contra vos DESLUTA, 
Ni regna greument. 
GranonDs DE MONTPELLIER : Greu m’ es. 
Chétif et dolent , qui contre vous dépose, et agit 
durement. 


LAUDANUM, s. m., lat. Lananux, la- 
danum , sorte de substance résineuse. 


LauDanus , storax et Jors semlans. 
Eluc. de las propr., fol. 8. : 
Ladanum , storax et leurs semblables. 


CAT. 88P. PORT. Ladano. tr. Ladano, laudano. 


27 


LAUR , s. m., lat. Lauaus, laurier. 
Sia LaAURS o genibres. 
A. Dan : Ans qu’ els. 
Soit laurier ou genièvre. 
CAT. ANC. &sr. Lauro. ronTt. Louro. 17. Laura. 


a. Lauuez, s. m., laurier. 


° Prendets las bagas del rauuez. 
Dzvupss px PRADES, dus. cass. 
Prenes les baies du laurier. 


ep. Laurel. 


3. Laueren, s. »., laurier. 
Las fnelhas de Laurizn. - 
Devupxs pr PaADES, dus. cass. 

Les feuilles de laurier. 

Tyberi, empersdor, quen tronava, de Lau- 
AIER si COTODAVA. 

Bluc. de las propr., foi. 206. 

Tibère, empereur, quand il tonnait, de faurier 

se couronnait. 


PORT. Loureiro. 


4. Lauazar, adj. , lat, LauaxaTus, jau- 
réat. 
Aquels coronatz ero dits LAURRATS. 


Eluc. de las propr., fol. 211. 
Ces couronnés étaient dits lauréats. 


sp. PORT. Laureado, 17. Laureato. 


5. Laun:, adj. lat. rauaunus, de laurier. 
S’il pendon fort, onhets las 
Desotz ab del oli Launt. 
Devvxs Dr PRADES, us. Cass. 
Si elles pendent fort , oignez-les-lui dessous avec 
de l’huile de laurier. 
Cam es oli Launt. 
Eluc. de las propr., fol. 84. 

Comme est huile de laurier. 


| ESP. 17. Laurino. 


28 LAU 


LAUS , au, s. m., lat. Laus, louange, 
avis, approbation. 
Ancmais non vim Jlauzor que pro tengues, 
Si 1 Laus passet del lauzat sa valensa. 
Sorpez : Lai a ’N Peire. 
Jamais nous ne vimes qu'éloge tiat profit , si la 
louange du loué dépassa son mérite. 
Pel Lau de rei de Fransa, detras tot passaran. 
GUILLAUME DE TuprLa. 
Par l’avis du roi de France, derrière entièrement 
ils passeront, 
Prép. comp. Val mais À Lau dels prezatz. 
GRANET : Fin prets. 
Vaut mieux à l'avis des prisés. 
Tant cant val may, AL zaus dels drechariers, 
Honors que anta. 
T. pe Sonpez Et DE BERTRAND : Dons donas. 
Autant que vaut plus, à l'avis des justes, 
honneur que honte. 
AnNC, FR. Ce nous est /os que vos blasmes. 
J. Manor, t. V, p. 302. 
Rois, prens conseil au los que je te dis. 
Roman de Garin le Loherain, t. 1, p.77. 
Au los de son conseil. 
MonsraeLet,t. Il, fol. 4o. 
ANC. cat. Laus. anc. mse. Laude. 1x. Laude, 
lode. 


2. Lauzon, s. f., louange, éloge. 
Blasmes es de fol al pro rauzons. 
CADEKN&ET : De nulls. 
Blème du fou est au preux louange. 
Diversas son rAUzORsS 
Donadas a chascun. 
; ARNAUD DE MarnuEiL : Raszos es. 
Divers sont les éloges donnés à chacun. 
ANC. CAT. Laudor. cAT. mob. Llahor. axc. esr. 
Loor. rorT. Louvor. 1r. Laudore. 


— Médisance, calomnie. 
Ja no voil aquesta LAusOoR 
C’ om diga qu’ ieu l’am per riquesa. 
Roman de Jaufre, fol. 43. 
Jamais je ne veux cette medisance qu’on dise que 
je l'aime pour richesse. 


3. LAUDAMENT , LAUZAMEN ; LAUSAMENT, 
LAUXAMEN, 5. /2., louange, éloge, 
approbation. 

Sos LAUXAMENS es blasmars, 
E s0s blasmes es lanxars, 


UX TROUBADOUR ANONYME : Home fol. 
Sa louange est blèmer, et son blâme est louer, 


LAU 


À LAUSAMENT del Payre Omnipotent. 
V. de S. Trophime. 
À la louange du Père Tout-Puissant. 
Per autorici et per LAUDAMExT del abbad. 
Tit. de 1135. Bosc, Mém. du Rouergue, t. XII 
p- 233. 
Par autorisation et par approbation de l’abhé. 
Per LauDAMEnT dels omes de la villa. 
Tit. du xn° siècle. Doar, t. CXLVI, fol. 135. 
Par approbation des hommes de la ville. 
AnC. FR. Segnor baron, dist-il, oés le /oemen 
Que Guenes m’a donne. 
Roman de Fierabras en vers français. 
asP. Loamiento. poaT. Louvamento. 17. Loda: 
men£o. 


4. LaAuzISmE, s. m., louange, appro: 

bation, 

El chans dels salmes per demostrar lo Lau 
zisMx € la gloria de Deu. 

Trad. de Bède, fol. 28. 

Le chant des psaumes pour démontrer la louanz. 
et la gloire de Dieu. 

Que, per escambi o per donation, LAUzIS2»:1 
non sia donatz ni demandatz. 

Cout. d'Alais. Arch. du Roy., K. 704. 

Que, pour échange ou pour donation, approbatior 

ne soit donnée ni demandée. 


5. LAUDEME, LAUZEMNE, s. m., louange 
éloge, invocation. | 
À Dieu e a ma done santa Maria a fay 

aquest LAUDEML. 
PHILOMENA. 
À Dieu et à ma dame sainte Marie a fait cetts 
invocation. 
Qui vol los amas LAuzzM NES. 
Non es pas bels Lavzxmxxs en la bocha de! 
pechador. 
Trad. de Bède, fol. 30 et 37. 
Qui veut les humaines louanges. 
N'est pas beau l'éloge dans la bouche du pécheur. 


6. Lauzæuxie, s. f., louange, appro- 


bation, remerciment. 


Qui essenia son fil aura de loi LauzzxwnI1e, 
Trad. de Bède, fol. 70. 


Qui enseigne son fils aura de lui remerciment. 


7. Laupas, s. f. plur., lat. raunrs, 


laudes. 


Entre las matinas e las LAUDas. 
Trad. de la règ. de S. Benoît, fol. 12. 


LAU 


Eatre les matines et les /audes. 
Car. asp. PORT. Laudes. ir. Laudi. 


o. Lauzimz, s. m., consentement, ap- 
probation, ratification; lods, terme 
de jurisprudence féodale. 

Laurrez no s dona entro que la eauza sia 
vendods. 
Statuts de Montpellier, de 1204. 
Lods ne se Joune jusqu’à ce que la chose soit 
vends. 
D'aqnel depsrtimen non tanh al senhor 

LAUITML. 

Petit Thalamus de Montpellier, fol. 65. 
De ce partage lods ne convient pas au ssigneur. 
15. roar. Laudemnio. 


ge LaAUZATRE, LAUZADOR, s. m., lat. 
LAUDATOR , louangeur, prôneur. 
Qui qu’en sia LAUXZAIRE, 
De be qu’en digua, no i men. 
P. Vipac : Ab l’alen. 
Qai { que ce soit ) qni en soit louangeur, quelque 
ken qu’il en dise, il n’y ment point. 
No la’n podon pro lauzar Lauzanon. 


GRANET : Fin prets. 
Ne l’en peuvent assez louer les louangeurs. 


— Adject. Louable, digne d’éloge. 
Non es meins zauzanons forz hom en plor 
que en batallia. 
Trad. de Bède, fol. 26. 
N'est pas moins louable homme courageux en 
peur qu’en bataille. 
ront. Louvador. rr. Laudatore, lodatore. 


10. LaAUDABLE, LAUZABLE, LAUSABLE, 


adj. , lat. Lauvasirem, louable. 
Bon es non esser lauzat, mas esser LAUSABL. 
Trad, de Bède, fol. 1. 
I est bon non d’être loué, mais d’être louable. 
Es 1mOt LAUZABLES 
Brev. d’'amor, fol. 6. 
Est très louable. 
Non es pas LAUDASLA chausa esser bon ab 
los bos, mas bon esser ab los mals. 
Trad. de Bède , fol. 78. 
Ce n’est pas louable chose d’être bon avec les 
boas , mais d’être bon avec les mauvais. 
Devota € LAUDABLA viscomtessa. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 153. 
Dévete et louable vicomtesse. 


LAU 29 


car. ssr. Laudable. ronr. Louvavel. 17. Lau- 
dabile. 


11. Lauzan, LAUXAR , v., lat. LAuDaRe, 
louer, célébrer. 
Totz hom que so blasma que deu zausan, 
Lauz’ atressi aco que dea blesmar. 
Auszar px Prouizaix : Tots hom. 
Tout homme qui blime ce qu’il doit louer, loue 
aussi ce qu’il doit blâmer. 
Subst. Sos lauxamens es blasmars, 
E s0s blasmes es Lauxans. 
Un TaOUSADOUR ANONYME : Home fol. 
Sa louauge est blêmer, et son blème est louer. 


— ‘Approuver, conseiller. 
Drats que pros don’ abandona, 
Ben Laus que s gart de janguelb. 
P. Raimoxo pe TouLovss : Pos lo prim. 

Amant qui noble dame shandonne, j’approuvs 

bien qu’il se garde de médisance. 
Al rei Felip et a°N Oto, 
Et al rei Joan eisamen 
Laus que fasson acordamen 
Eutr' els. 
PIERRE D’AUVERGNE : Lo senher que. 

Au roi Philippe et au seigneur Othon, et au roi 
Jean également je conseille qu’ils fassent accord en- 
tre eux. 

Part. pas. 
Quar qui ben fai, tanh que sia LAUzATz. 
LANFRANC CIGALA : Quan vei. 

Car qui fait bien , il convient qu'il soit lous. 

Substantiv. 
Ancmais non vim lauxor que pro tengues, 
Si 1 laus passet del LAUzAT sa valensa. 

SonpeL : Lai a°N Poire. 

Jamais nous ne vimes qu’éloge tint profit , si la 
louange du loué dépassa son mérite. 

Proverb. Cui Lauza pobles, so Lauzs Dominns. 

Pons px CarDuriL : De tots caitius. 

À qui le peuple loue, le Seigneur loue cela. 

anc. ra. Et lear demanda que il lootent à faire, 

et li foèrert tous que il descendist.… Et il li 
dirent que je li avois /oé bon conseil. 
Joinvize , p. 213 et 214. 

Nos vos loons que vos le pregniez, et si le 
vos prion. 
VILLENARDOUIN , p. 31. 

- Si ami l’amonesteérent et li loèrene qu'il se 

mariast. 
Rec. des Hist. de Fr.,1. VI, p. 144. 


LAU 
lesdictes ordonnances... avons douces, ra- 


tiffiées et aprouvees, /ouons, ratiffions , etc. 
Ord. des R. de Fr., 1457, t. XIV, p. 366. 
caT. Lloar. axc. ssr. Laudar. usr. mon. Loar. 


ronT. Louvar. anc. 17. Laudare. 17. mon. 
Lodare. 


12. LAUZENIA, LAUZENGS, s. f., louange, 
flattenie. 


Voyez Munaront, Diss. 33. 


Maïs voil offendir am vertat que plazer am 
LAUZSEHJA. 


30 


Trad. de Bède, fol. 7. 
Davantage j'aime offenser avec vérité que plaire 
avec ffatterie. 
Mas no ‘| sai dir Lauzenüas ni prezics. 
Pisars D'AUVERGNE : De josta ‘ls breus. 
Mais je no sais lui dire fatteries ni prières. 

Anc. FR. Li faus ami ki de losenges servent en 
lia de canseil, n’entendent qu’à décoivre 
eu blandissant. 

Moralités, anc. ms. de l’église de Paris, n° 5. 
Du Caxee ,t. IV, col. 274. 

ANC. CAT. Lausenga. caT. mon. Llisonja. sr. 

PORT. Lisanja. 17. Lusinga. 


— Médisance, calomnie, perfidie. 


Ans vuelh qu’om me talh la lengua, 
S'ieu ja de leis crezi LAUSENGA. 
RamsauD D'ORANGE : Pos tals sabers. 
Mais je veux qu’on me coupe la langue, si.jamais 
suc elle je crois calomnie. 
ANC, #8. Mès lor losenges les gens poignent. 
Roman de la Rose, v. 1040. 


13. LAUSENGAMEN, 5. m., calomnie, 
médisance. 
Per qual LAUsERaAnmzxS 
De leis e del rei March parti ’l maridamens. 
Pynanz ps Conn14c : El nom de. 
Par quelle médisance d'elle et du roi Marc il em- 
pècha le mariage. 
ir. Lusiagamento. 
14. LAUZENGIER, LAUSENCIER, LAUZEN- 
3ADOR , s. m., louangeur, flatteur. 
Aisso son los Laussxeïxns que, per lac bell 


parler, fan sdormir los grans homes en lur 


peccat. 
V. et Vert, fol. 24. 


LAU 


Ce sont les lougageurs qui, par leur beau parler 
font endormir les grande bommes en leur péché. 
Adj. Quan lo bos druts plazentiers 

Es per proeza LAUSENGIERS 
Ves tosets. 
T. px Huçues &r DE Baussan : Baussan. 

Quand le bon amant agréable est par galanteria 

Jlatteur envers fillette. 
Loent les gens li losengrer. 
Roman de la Rose, v. 1043. 


ANC. FR. 


ANC. ESP. 
Non ames nin ascuches a ombre losenjero. 
Poema de Alexandro, cop. 51. 


AnC. CAT. Lausengier, lausengador. caAY. mon. 


Llisonger. use. mob. Lisonjero, lisonjeador. 
rout. Lisonjeiro. tr. Lusinghiero, lusin- 
ghiere. 


— Médisant, calomniateur. 


Ges LAVSENGIERS n9 tu esglaya; 
Ans Deu prec quels dechays. 
P. BReuon Ricas Novas : Ben deu estar. 
Point médisant ne m'effraie; mais je prie Dieu 
qu’il les abaisse. 
Ab pauc ieu d’amar na m recre 
Per enueg dels LAUZENIADORS. 
Focquer DE MARSEILLE : Ab pauc. 
Peu s’en faut que je ne me lasse d’aimer par ennui 
des médisants. 
Adject.  Cobla LAuzxnarxRA 
Fes e messougiers. 
BEennanp DE Rovexac : Uns sirventesca. 
Fit couplet médiçsant et menteur. 
anc. rr. Or ont tant fet li losengier 
Quai de moi se volent vengier 
Que vos m'avez jugié à mort. 
Roman du Renart, t. 11, p. 48. 
En ss cort ot maint losengier, 
Maint traitor, maint enviens, 
Ce sont cil qui sunt curiens 
De desprisier e de blasmer 
Tous ceas qui font miex à amer. 
Roman de la Rose, v. 1038. 
Amis, trop vos font eslongier 
De moi felon et losengier. 
Avonxus, Oriolans, Ms. 1989, ch. 61 his. 
Or sont tont lié li fol losengeour, 
Que il pesoit des biens que en avoie. 
Ls CHATELAIN DE COUCY, chans. 21. 


15. Lauzexsan, v., louanger, louer, 
flatter. 
Voyez Denina, t. III, p. 46 ct 47. 


LAU LAU 31 


Per blawdir ni per LAUtzn as. Cclui-là désæpprouve et bläme , et à eu mépris la 
Deupes pt PRADES , Poëmes sur Les vertus. ecience. 
Pour fatter et pour louanger. Apres que ac sanbuda ma volantat, me pus- 
car. Lüisongear. xs». vonr. Lisonjear. rr. Lu-| zauzxr fort mon viatge. 
sagare. Peniznos, Voy. au purg. de S. Patrice. 
| . Après qu’il eut su ma volonté, il me désapprouva 
— Accuasr, calomnier. fort mon voyage. 
Part. pas. A fol avetz parlat ; Cau l’us fais se perjura vos pxLausax. 
Per vos n0 seran mays mieÿ Frances LAU- Leys d'amors, fol. 4. 
£RHJAT. Quand un faux se parjure en vous dépréciant. 


Roman de Fierabras, v. 2150. 


ANC. CAT. &se. Desloar. 
En foe vous aves perlé; per vous ne seront plus 


mes Français calomaiés. , 20. SopnkLaus, s. f., sur - louange, 
16. Lauzencuzar, v., médire, calom- louange excessive. 
nier. PONRELAUS, es cant hom lauza trop-aatrs 
. ns. 
Lausengiers y à deslisis P° Leys d'amors, fol. 119. 
Que, can volon LAur=zNGTzJan , Sur-louange, c'est quand on loue trop une autre 
Se gardon que non parlan clar. persohne. 
Nar ve Mons : Al bon rey. Sonauraus follesc’ es. 


Médisests il y a perfides qui, quand ils veulent 


B. Manrin : D’ entier vers. 
medire, se gardent qu’ils ne parlent elair. ° 


Sur-louange est extravagante. 


17. ALauzan , v., lat. A/Laupane, louer, | ar. SOBRELAUZOR, s#. f., sur-louange, 


vanter. Jouange excessive. 
Aquest estamen fay mot ALAUtAR per sa| En aqnest derrier cas, s0RagLAUzOR suflertam. 
gran dignetat e per sa gran bentat. -_ Leys d'amors, fol. 119. 
V. et Vert., fol. 03. Dans ce dernier cas, nous souffrons la louange ex- 
Cet état fait beaucoup louer par sa grande dignité | cessive. 
et per sa grande beauté. 
NC ra 22. SoBneLauzan, v., sur-louer, trop 
Tant par fu preus, vaillans et alossés, louer, exagérer la louange. 
Estoire de Guiot de Anstone. La VaLLIÈèRE, €. I], Hom loi lauzan , nou pot sonnxzauzan. 
p- 215. GinauD pe BoRNEIL : Ancmais. 
Caron de Bos de Gas li preux et l'alosés. Homme la louant, ne peut trop louer. 
Combat des Trente. Anc Diens non fets sa par ni autretan; 
blé Fa non dic trop ni no la sonaxLau. 
18. Destaus ? DYSLAU » SM), me, Amen: DE PEGUILAIN : Lanquan chanton. 
désapprobation. Oncques Dieu ne fit sa pareille ni tout autant , je 
Sel qu’ es rectors ne dis pas trop ni ne la sur-lous. 
Pausats en regimen 23. ConLaupan, %. , lat, coiLaunane, 
De tsostra fe, n’a d'aitan gran basLav. l sléb 
G. Fasns D3 NARBONNE : Pas dels. Ouér, céléDrer. 
Celui qui est recteur établi pour la direction de Coxcaupan, benezir e predicar. 
sotre foi , en a d’autant grand bles. : Cat. dels apost. de Roma, fol. 146, 
sc. ra. Gaignez le blesme et le deslos. Célébrer, bénir et précher. 
| ALaus CMARTIER , p. 520. aAxc. &sP. Colaudar. | 
19. Despauzan , pxrauzan, v., désap-| LAUSA, rauza, s. f., roche, roc, 
prouver, déprécier. rocher. 
Aquel pastausa € vitupera, et a eu mespretz Entro la plans Lauza an cavat a poder, 
sciensa. Caveron la Lauza. 


Leys d'amors, fol. 1. V. de S. Honorat. 


32 LAV 


Jusqu'à la plane roche ils ont creusé à force. 
Ils creusèrent la roche. 


— Pierre sépulcrale. 
Jamais non auran pausa, 
Si no’l meton tot viu de sot la LaAusA. 
BEATRAND D’ALLAMANON : Del arcivesque. 
Jamais ils n'auront pause , s'ils ne le mettent tout 
vif dessous la pierre. 
car. Llosa. anc. sp. Lauda. nse. mon. Laude, 
losa. ronr. Lousa. 


LAUT, Laaur, s. m., luth. 
Voyez Mayans, Oris. de la Leng. 
esp, t. II, p. 249. 
Amors te s05 enamoratz 
Tot jorn alegres e paguatz, 
Miels que Laure ni guitera. 
Brev. d'amor, fol. 193. 
Amour tient ses amoureux toujours joyeux et 
satisfaits, mieux que luth et guitare. 
Starmens... coma son salterios, orgenss, 
Arpas... LAMUTS, guitarras. 
Libre de Tindal. | 
Iostruments..… comme sont psaltérions, orgues, 
harpes..… luths, guitares. 
ANC. rR. Harpes et gigues et rubebes; 
Si ra gaiternes et léus. 
Roman de la Rose, v. 21287. 
ANC. CAT. Llahur. zsr. Laud. ront. Laude. tr. 
Leuto, luto. - 


LAVAR, »., lat. Lavarne, laver. 
Nos dirnem ab gaug, ses pro manjar, 
D'un pan tot sol, ses beur’ e ses LAvAR. 
RAMBAUD DE VAQUEIRAS : Senher marques. 
Nous dinâmes avec joie, sans assez manger d’un 
pain tout seul, sans boire et sans Javer. 


Lawanar soven ma Cara. 


Forquer ne MARSEILLE : Senher Dieus. 
Je laverai souvent ma face. 
Fig. Las mans sian netas de peccat 
Que Lavax l'autrui malvestat. 
V.. de S, Honorat. 
Que les mains soient nettes de péché qui lavent la 
méchanceté d’autrui. 
Proverbial. Ab la una ma, Lavon l’autre. 
Ananieu Des Escas : Dona per cui. 
Avec une main, ils {avent l'autre. 6 
Fig. et prov. Cent vetz li ay LAvAT la testa. 


Y. de S. Honorat. 
Cent fois je lui ai lavé la tête. 


4. 


Fig. Veraïia confessio, que es LAVADOR on 


LAV 


Part. pas. Kr del tot mons e LaAvar. 


Poxs pe CAPDuEit : En honor. 
Sera du tout pur et lave. 


anc. ra. Tous vont laver, puis mangier. 


Fabl. et cont. anc., 1. IV, p. 184- 


ANC. CAT. Lavar. car. mon. Llavar. xse. rOn Tr. 


Lavar., 17. Lavare. 


2. Lavartiu, adj., lavatif, propre à 


laver. 
De budels LAVATIVA. 

Eluc. de las propr., fol. 273. 
Lavative de boyaux. 


Esp. 17. Lavativo. 


3. LAVAMENT, s. m1, lat. LAVAMENT&7r, 


lavement, ablution. 
Si pel sanh Lavamxx 
Non esperes venir a salvamen. 
P. CaapiNaL : De selbs qu'avetz. 


Si par La sainte ab/ution il n'espérât venir à salut. 


En lo Lavamanr de la fovt del baptisme. 
ist. abr. de la Bible, fol. 8r. 
Dans le {avement de la fontaine du baptème. 


ANC. FR. Par le lavement da baptesme. 


Canxus px BELLer, Diversites, t. II, fol. 52 


— Clystère. 


En emplautz o en Lavam=ns. 
Brev. d’amor, fol. 51. 
En emplétres ou en lavements. 


ANC. CAT. Lavament. xsr. Lavamiento. 17. La- 


varmnento. 


Lavapor, s. m., lavoir. 


bom se deu soven lavar. 
V. et Vert., fol. 54. 


Vraie confession, qui est {avoir où on se doit 
souvent laver. 


ssr. Lavadero. roux. Lavadeiro. 17. Lavatoïo. 


5. Lavacr, s. m., ravine, torrent, inon- 


dation. 
Ploia soptament fazen LAvAGt. 
Trameto LavAcIs a terras planss. 

Eluc. de las propr., fol. 135 et 161. 
Pluie. faisant soudainement ravines. 
Transmettent inondations aux terres planes. 


. Lavanuna , s. f., lavure. 


Lavapuna de carn grassa. 
Eluc. de las propr., fol. 94. 
Lavure de viande grasse. 


LAX 


7. LavanDixsa, 5. f., lavandière, la- 


veuse. 
Aras auch qu’en una LAVAXDIERA 
À mes son cor € tota sa esperanss. 
Huevrs px SainT-Cva : Autan. 


Maintenant j'apprends que dans une {avandière 


ij a nis son cœur et touts son espérance. 


asc. Cat. Llavandera. xsr. Lavandera. porr. 
Lavandeira. 17. Lavandara, lavandaia. 


8. Lavanca, s. f., lavange, ravine. 
Non tem folzer ni LAYVANCA. 
P. Vipaz : Cara amiga. 
Je ne crains foudre ni ravine. 


rr. Valanga. 


LAX, rasc, adÿ., lat. Laxus, lâche, large, 


mou. 
Si son trop LAxaAs. 
ÆEluc, de las propr., foi. 99. 
Si elles sont trop lâches. 
Las trenas son LAsCas, e lo membres s’esten 
e esdeve grans. 
Liv. de Sydrac, fol. 103. 
Les tissus sont léches, et le membre s’étend et de- 
vient grand. 
Fig. De boca de morgue non deu issir rasca 
ni mala paraula. | 
Trad. de Bède, foi. 61. 
De bonche de moine ne doit sortir {che ni mau- 
vase parole. 
asp. rOAT. Laro. 17. Lasco. 


2 Laxariu, adj., lat. LaxaTivus, laxa- 
tif, propre à relâcher. 


Adboras LAxATIUS , adhoras costipatius. 
Herbas LAXATIVAS. 
Elu. de las propr., fol. 75 et 274. 

Taotôt Laratif, tantôt constipatif. 
Herbes laxatives. 
Medecinas LAZATIVAS. 

Trad. d'Albucasis, fol 6. 
Médecines laxratives. 


ue. Laxzativo. 1r. Lassativo. 


3. Laxan, LASCHAR, ., lat. Laxare, l4- 
cher, relâcher. 


Herba per Laxan lo ventre. 
Laxo ventre ple. 
Eluc. de las propr., fol. 261 et 271. 
LIT, 


LAX 


Herbe pour relâcher le ventre. 
Reldchent ventre plein: 
Fig. Lascua la man al sers, e querra livreza. 
Trad. de Bède, ful. 74. 
ZLäche la main au serf, et il cherchera délivrance. 


CAT. ESP. PORT. Laxar. 17. Lasciare. 


33 


&. Laxacio , s. f., lat. Laxario, élargis- 
sement, relächément. 
Per LaxAc10 del col de la vezica. 


Eluc. de las propr., fol. o5. 
Par élargissement du col de la vessie. 


£sr. Laxacion. 


Bb. LaxaMENT, 5. m., lat, LAXAMENTUmM, 
relâchement. 
Laxamzxr de ventre. 
Prendo LAXAMENT excessin. 
Eluc. de las propr., fol. 56 et 99. 
Relächement dt ventre. 
Prennent reléchement excessif. 


cat. Larament. xsr. Laxamiento. 


6. LaAxeTAT, s. f., lat. Laxirarem, lâcheté. 
Que jamais... LAXKTAT no li seria repro- 


chada. 
Chronique des Albigeois, col. 15. 
Que jamais. lécheté ne lui seruit reprochée. 


xsp. Laxidad, 1r. Lasciatà, laschità. 


7. RELAxATIU, adj., relaxatif, propre à 
relâcher. 
Causas mollificativas et Ra=LAXATIVAS. 


Eluc. de las propr., fol. 82. 
Choses émollientes et /axratives. 


8. RELAXAR, BELACHAR, ., lat. nr- 


LaxaRe, relâcher, desserrer, détendre, 
élargir, ébranler. 
Resolvo la dura hamor, et R«tAxo. 
Eluc. de las propr., fol. 270. 
Résolvent l’huineur dure, et reléchent. 
Fig. Desira nostra cofessio, e R&LACHA nostre 


deleiz. 
Trad. de Bède, fol. 49. 


Désire notre confession , et relâche notre plaisir. 


— Mettre en liberté. 


Contra lo dih rey qu'el pres en batalba, 
mas AELAXET lo. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 153. 
Contre ledit roi qu'il prit en bataille, mais le re- 
lâächa. 
5 


34 LAX 


— Remettre, pardonner, 


acquitter. 

Aquels a qui vos sutres nüLAXARES los pec- 
catz, seran relaxats. 

Abr. de l'A. et du N.-T., fol. 30. 

Ceux à qui vous autres remettrez les péchés , ils 
seront remis. 
Part. prés. Humiditat axLsxanrT lors ligamens. 

Eluc. de las propr., fol. 43. 

Humidité relächant leurs ligaments. 

Part. pas. Referma las dens nxLaxaDas. 
Eluc. de las propr., fol. 188. 

Raffermit les dents ébranlées. 

Que la sentensia de la mort que era contra 
1hui dada, lhi fos R&LAxADA. 

Cat. dels apost. de Roma , fol. 98. 

Que la sentence de la mort qui élait contre lui 
donnée , lai fut remise. 

Reraxars et absonts dels erims a lor em- 
pausats. 

Tie. de 1390. Doar, t. CXLVIL, fol. 174. 


Acquittés ct absous des crimes à eux imputés. 


faire grâce, 


Cat. ze. PORT. Relaxar. 1r. Relassare, rilas- 
sare. 


g. RæLaxaci0, 5. f., lat. RELAxXATIO, 


relâche, relâchement. 
Per contraccio , per AKLAXACIO. 
Per a&cLAxACIO dels nervis. 
ÆEluc. de las propr., fol. 63 et 60. 
Par contraction, par reldchement. 
Par relâchement des nerfs. 
cat. Relaxaci6. xsr. Relaxacion. ronr. Re- 
laxacäo. 1r. Relassazione. 


10. RELAXAMEN, s. »., relâchement. 
Tota la dissiplina de la regla l'er a garder 
ses tot RELAXAMEN. 
Trad. de la règ. de S. Benoît, fol. 31. 
Toute la discipline de la règle lui sera à observer 
sans aucun reléchement. 


— Rémission. 
.Ir. cartas de RELAXAMEN. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 201. 
Deux chartes de rémission. 
xsr. Relaxamiento. ront. Relaxamento. tr. 
Relassamento.° 


11. Reraxi, s. m., relâche, répit. 
El cas qne no vulhia donar an pauc de 


temps de Rezazr. 
Tit. de 1381. Ville de Bergerac. 


LEB 


Au css qu'il ne veuille donner un peu de temps 
de répit. 
12. ALASCBAB , %., relächer, amollir. 
Part. pas. fig. Lo cors es ALAsCHaz à uualia. 


Trad. de Bède , fol. 42. 
Le corps est reléché vers paresse. 


13. ALASCHAMEN, s. m»., relâchement. 
Arc frain tendemens, et ALASCHAMESS coratge. 
Trad. de Bède, fol. 3. 
La tension brise l’arc, et le relfchement le courage. 


— Rémissiou. 
Perdos es ALAsCHAMENs de deguda pena. 
Trad. de Bède, foi. 8. 
Le pardon est rémission de peine due. 


LAZERT, LAUZERT, s. m., lat. LACERTA, 


lézard. 
Un zazzaT querreiz vert € gran. 
Deuves px PaaDrs, #uz. rass. 
Vous chercherez un {ezard vert et grand. 
Grapautz e LAUZERTZ mot grans. 
PeriLuos, Voy. au purg. de S. Patrice. 
Crapauds et lésards moult grands. 
AnNC. CAT. Lluert. cat. mov. Llagart. xsr. PORT. 
Lagarto. 1%. Lucerta. 


LEBRE, s. f., lat. Lerorem, lièvre. 
Lusne bestia es pauruga, frevol, et apta- 


nent corrent. 
Eluc. de las propr., fol. 253. 


Le lièvre est bête peureuse , faible , et habilemen t 
courant. 
Aissi cam cel qu’ a la Lasnas cassada, 
E pois la pert, et autre la rete. 
Ginaup DE SaLI6NAC : Aissi cum. 
Aivsi comme celui qui a chassé le lièvre, et puis 
le perd , et un autre le retient. 
Eu Proensa soi tornatz 
Morir, cum Lesaxs eu jatz. 
P. Vinaz : Tant me. 
Eu Provence je suis retourné mourir, comme 
lièvre en gite. 
caT. Llebra. xsr, Liebre. ronat. Lebre. ir. Le- 
pre, levre. 


Loc. 


2. LeBRIER, s. mn, lévrier. 
Flh se fes cassar als pastors sb cas et ab 
mastis et ab LEBRIERS. 
V.. de P. Vidal. 
I se fit chasser par les pâtres avec chiens et avec 
mätins et avec /évriers. 


LEC 


Fig. Car ieu vi que los lebres an contrast als 
LRBRIERS. 
GuILLAUME DE TuDELA. 
Car je vis que les lièvres ont contraste avec les /e- 
vrért. 
ur. Lebrer. nsr. Lebrei. pont. Lebreo. tr. 
Lerriere. 
3, Lesarina , s. f., levrette. 
Qoom foi Lesazrn’ ab gaosso. 
Mancasaus : L’iverns vai. 
Comme fait levrette avec roquet. 
ee. Lebrela. xx. Levriera. 


LECAR, Lacan, ., de l’allem. zrcuen, 
lécher, faire lippée. 
Voyez Muraront, Diss. 33; Dr- 
sua, t. LIT, p. 45. 


Beso et Laxco lo sanc. 
Eluc. de las propr., fol. 253. 
Boivest et 2chent le sang. 
Lai, on no mort, ilh Luca 
Pus asprament no fai chatz. 
Mancasaus : Dirai vos. 
La, où elle ne mord pas, elle /ècke plus âprement 
qae ne fait chat. 
Fig. Non tem truan maligne, 
Ni fals digz don malvatz Lacna. 
R. VipaL DE Bezaupv® : Entr’ el taur. 
Je ne crains vaurien malin, ni faux propos dont 
le méchant fait lippée. 
ir. Leccare. 


LEC 35 


Quand unæmot lui surt de la bouche, et je l'en- 


tends, j'en suis si avide que je crois mourir désireux. 


-Tant suy de lieys glotz e rscaxs. 
Jospan Ds Conroex : Non estarai. 
Tant je suis glouton et /riand d’elle. 


4. Lacuanren, Lxcmanera, adj., friend, 


goinfre, gourmand. 
Ets glots e LxcnADrxas. | 
Ginaup DE BonneiL : Cardalhac. 
Vous êtes glouton et friand. 
Una zacmapxrRA 
Amors nas, 
Don mon cors es tan lecais. 
Benraanp DE Bonx : Domna puois. 
Une amour friande naît , dont mon cœur est si 


, friand. 


5. Lecania, LICHARIA , 5. f., lécherie, 


friandise , avidité, libertinage. 
Quar soven, per LECARIA 
De viandas delicadas, 
Se fenhon dessaboradas. 
Brev. d’amor, fol. 130. 
Car sonvent, per /riandise d'aliments délicats, 
elles se feignent dégoûtées. 
Fig.  Chanoso ni sirventes 
Ni stribot ni arlotes, 
Non es, mas qnan Licmanta. 
B. Manrix : D’ entier vers. 
N'est chanson ni sirvente ni estribot ni arlote, 
mais seulement libertinage. 


2. Lac, adÿ., lécheur, friand, goinfre, | 6, Lrcasanta, zicazanra, s. f, friandise, 


gourmand. 
Ca es zac e golos. | 
Eluc. de las propr., fol. 243. 
Le chien ést lécheur et goulu. 
Fig. Car en pensan sui de lieis Lacs e glotz, 
A. DarntEL : Sols sui que. 
Car en pensant je suis friand et glouton d’elle. 


ir, Leccone. 


3. LICAYTZ, LICAYS, LICAIS, LECAYS, 
Lecais , adj., friand, avide. 
Aquist son propriamens LICAYTZz e glotz. 
V. et Vert., fol. 22. 
Ceux-ei sont proprement friands et gloutons. 
Fig. Quant uns mots li eys del cays, 
Et ieu l'an, si ‘n sui ticays 


Qu’ ieu crey morir talentos. 
P. Vipau : Per sos. Var. 


goinfrerie, gourmandise. 

Non o fan tan solament per zrCAJantA de 
gola , rhays per bobans. 

Per gran LtcAtARIA de glotonia, o per mala 


costuma. 
F.. et Vert., fol. 21 et 20. 
Ne le font pas seulement par goinfrerie de 
gueule , mais par ostentation. 
Par grande friandise de gloutonnerie, ou par 
mauvaise coutume. 


7. LeCHABDETZ, #. m., goïnfrerie, gour- 


mandise. 
Sa fera escarsetat, sa fera desonransa... 
Ni son fer LxcHARDETZ ni sa fera semblansa. 
GuiLLAUME DE LA Tour : Un sirventes farai. 
Sa sauvagc avarice , sa sauvage efronterie... ot sa 
sauvage goinfrerie et sa sauvage contenance. 





Te ed 1%" 
A: 
, : 


rs, 


+ 
.— 
. +: 
est 
e° . 


Dr, NS 
«#4, 


 Ÿ7, 

+ 

n . 
—. 








36 LEG 


8. Leconta, s. f., goinfrerie, gour- 
mandise , débauche. 
Raubadors que raabo ‘ls camis 
Per Inr LacOn1a. 
Le MOINE DE MONTAUDON : Manens. 
Voleurs qui volent les chemins pour leur débauche, 
ir. Lecconia. 


LEG, Lex, Let, s. f., lat. Lecem, loi, 


ordonnance. 
Dels .x. mandamens de la rer de Dieu. 
V. et Vert., fol. 6. 
Des dix commandements de la loi de Diea. 
Non amam lo rei, si non amam sa tr. 
| Trad. de Bède, fol. 24. 
Nous n’aimons pas le roi, si nous n’aimons ça loi. 
Els feyron Lxyxs per terras guazauhar. 
P. CanptnaL : Un sirventes fas. 
Ils firent lois pour acquérir des terres. 


— Foi, croyance religieuse. 
Ien non tenh ni crey 
Negau' autra Lex. 
BenTrAnD DE Born : Ges de far. 
Je ne tiens ni crois nulle autre loi. 
Loc. Em d’an cor e d’una rar. 
° J. EsTreve : Si m vai. 
Nous sommes d’un même cœur et d’une même 
croyance. 


— Habitude, manière. 
Li eusellet en Ior uts, 
Cascus de cantar nos tric. 
Ransaun D'OnAnNG£ : Pos tals. 
Les oiselets à leur manière, chacun de chanter ne 
s’atarde. 


— Procès, litige. 
Lai o solien las altras Lats jutjar. 
Poëme sur Boèce. 
Là où ils avaient coutume de juger les autres 
procès. 


— Titre, qualité, aloi. 
Els no son ni de Lex ni de pes. 
P. CanDtmaAL : Tos teraps. 
11s ne sont ni de loi ni de poids. 
Dona de mal aire. 
Sitot s’ es de malvada zur. 
Presns DE Bussicnac : Sirventes e chansos. 
Dame de mauvaise façon... bien qu'elle soit de 
mauvaise qualité. 
Prép. comp. Anar a pe, a Lay de croy joglar. 
T.p’AL. Manquis ET DE R. DE VAQUEIRAS : Ara m. 
Aller à picd à manière de vil jongleur. 


LEG 


Troberon Peire Vidal en aissi trist, dolen et 
en aissi apareillat À Let de fol. 
V. de P. Vidal. 
Trouvèrent Pierre Vidal per ainsi triste, dolent 
et par ainsi agencé à manière de fou. 
Viurai ses guerr’ A5 Lxr de mainadier. 
RamBaUD DE VAQUEIRAS : Sitot. 
Je vivrai sans guerre à manière de pillards. 
Amors mi met e mos fols cors en via 
Que ns clam merce À Let de fin aman. 
RaLMEnz Bistons : Aissi col forts. 
Amour me met ainsi que mon fou cœur en voie 
que je vous crie merci à manière de tendre amant. 
ANC. FA. 4 loi de povre besongnens 
Cui honte a si la bouche close 
Que sa mesese dire n'ose. 
Roman de la Rose, v. 8130. 
ANC. ESP. 
Comprando è vendiendo à lei de mercaderos. 
Manos atras atadas à ley de ladron. 
Milagros de Nuestra Senora, cop. 683 et 899. 
Loc. Anc non steys 
Domna de las doas zxys 
En tant ant prets. 
FoLquet pe Luxez : Si quon la. 
Oncques dame des deux lois n’atteignit en aussi 
baut mérite. 
Car non es ni er ni fo 
Genser de neguna 1ac 
Ni tan pros. 
RAMBAUD DE VAQUEINAS : Guerra ni platz. 
Car il n’est ni sera ni fut plus gentille sous au- 
cune loi ni si méritante. 
ANC. CAT. Ley. car. mon. Liey. ns». Ley. ronr. 
Lei. xr. Legge. 


2. Lecisra, s. m., légiste. 
Aus, ta que te fas Laorsra, 
E tols l’autruy dreg a vista. 
P. CanpinaL : Jhesum Crist. 
Entends , toi qui te fais légiste, et enlèves publi- 
quement le droit d’autrui. 
Lo milher Lxcrsra de la crestiandat. 
Gurzzauxs DE Toners. 
Le meilleur légiste de la chrétienté. 


xsP. PORT. IT. Legista. 


3. Lacirima, s. f., légitime. 


Per supliment de LscrrrwA. 
Fors de Béarn, p. 1088. 
Pour supplément de légitime. 
car. Legitima, llegitima, xsr. ronr. Legitima. 
ir. Legittima. 





LEG 
&. Lecrrrm, adj., lat. ruorrruus, légi- 
time. 
Saccessors de L2GTTIM matrimoni. | 
Tic. de 1468. Hist. de Lang., t. V, pr., col. 37. 
Succeneurs de légitime mariage. 
Filhas cxGrrrmas he natorals. 
Tis. de la maison d'Auvergne, de 1482. JusTEL , 
. 227. 


Filles légitimes et naturelles. 
car. Legitim , llegitim. us. Pont. Legiimo. 
tr. Legitrima. 
5. LeGITIMAMEN, adv., légitimement. 
En demandan... o d'altra maniera Lecrri- 


MAMEY. 
Charte de Gréalou, p. 62. 


Ea demandant... on d'autre manière légitimement. 
car. Llegiimament. xsr. Pont. Legitimamente. 
ir. Legitimamente. 


&. Leciser , adj., légitime. 
Cantem tab, aici cam flh raarsux, 
Ab los angels : Gloria sas el Altisme. 
Epit. de Matfre Ermengaud à sa sœur. 
Chantous tous, ainsi comme fils légitimes, avec 
les anges : Gloire sus au Très-Haut. 


n. LrciemamenT, adv., légitimement. 
El non LxG1IsmAMaxT intret el papat. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 206. 
Ïl w'entra pas légitimement à la papauté. 


8. LEYALTAT, LEÆIALTAT, LEIAUTAT, LIAL- 


TT, LIAUTAT, 5. f., loyauté. 
Si "ls abastes en aissi LEYALTATZ 
Quon se depert. 
P, CasniwaL : Tot lo mons. 
S1à eax abondait loyauté tout ainsi comme elle se 
dépérit. 
Cavallier pros e savi, e de grand LtALTAT. 
V.. de S. Honorat. 
Chevalier preux et sage, et de grande loyauté. 
Nou dea esser amatz ni fort volgntz, 
Mas sol aitan cum £erAuTATz adutz. 
CADENET : S’ieu pogues. 
Re doit être aimé ni fort désiré, mais seulement 
aatant comme loyauté apporte. 
Fig. Tenc la balansa 
De LrAUTAT. 
B. CARBONEL : Per espassar. 
Tiat la balance de loyauté. 
asc. Fa. Tes fiz ne tiennent pas tes veies ne 
ta lealted. 
Anc. trad. des Liv. des Rois, fol. 9. 


LEG 37 


caT, ZLlealtat. xsv. Lealtad. rour. lealdade. 
rr. Lealtà, lealtate, lealtade. 


g. LrIALEZA, LRALEZA, LIALEZA, S. J., 


loyauté, fidélité. 
Renba ab ruraLuzA. 
P. CanDtxaL : Jhesum Crist. 
Agit avec loyauté. 
Juro far LEALEZA, 
Brev. d'amor, fol. 126. 
Jurent de tenir loyauté. 
Fig. Deslialtatz si jara 
Contra Liatuza. 
P. CanpinaL : Falsedat. 
Déloyauté se ligue contre Loyauté. 


10. LEyaL, LEIAL, LEYAU, LIAL, LIAU, 


adj., lat. zrxcauis, loyal. 
Vostre amicx fis e LxraLs. 
AnxauD DE ManuEIL : Dona genser. 
Votre ami fidèle et /oyal. 
Sirventes non es LEYALS, 
S’om no i ausa dir los mals 
Dels menors e dels comunals, 
E majorment dels majorals. 
Poxs BAnsa : Sirventes non. 
Sirvente n'est pas loyal, si on n’y ose dire les 
défauts des petits et des moyens, et principalement 
des principaux. 
Frauqu' e doussa, fin' e LExaus. 
B. De VenTADOUR : Chantars no pot. 
Franche et douce , sincère et loyals. 
La paraals fon doussa et bumana, 
E ‘I dir cortes e Ltav. 
BexTraAnD DE Bons : Ges de disnar. 
La parole fut douce et humaine , et le dire cour- 
tois et loyal. 
Iea non l'ausdir, per temensa, 
Can li sui francs, fis e zrALs. 
ELias DE BARJOLS : Amors be. 
Je n’ose lui dire, par crainte , comme je lui suis 
franc , sincère et loyal. 
Subst. Aissi m pes qu’ o fasso ’1 Lexar. 
Forquer ne MARSEILLE : Ab pauec ieu. 
Ainsi il me pêse que cela fassent les /oyaux. 
Anc. ra. L'amor de sa oial moillier. 
Miex vaudroit du pais foir 
Que dire à fame chose à taire, 
Tant soit loiai ne dehonnaire. 
Roman de la Rose, v. 20248 et 16558. . 
cAT. Lieal, sr. ronT. Lenl. 17. Leale. 


38 LEG 


11. LEYALMRN, LRIALMEN, LEIAUMENT, 
LIALMENT, LIAUMENT, adv., loyale- 


ment 
Cai serv de bon cor L«YALMEx. 
RicHARD De BARBEzIEUX : Be volria. 
A qui il sert de bon cœur loyalement. 
Pus aissi sai vostre serf LEIALMEN. 
AunauD DE MARUEIL : Aissi cam selh. 
Puisque ainsi je suis loyalement votre serf. 
Au jarat de tenir LIALMEN 
Dreg a quascun. 
P. CanDinaL : Tot atressi. 
Ont juré de tenir /oyalement droit à chacun. 
Paguar peagges LIALMENT ct fizelment. 
Tit. de 1261. Dour, t. LXXIX, fol. 2. 
Payer péages loyalement et fidèlement. 


ANC. PR. Car vous m'avez servi moult /ea/ment. 


Roman de Garin le Loherain, t. I, p. 122. 
caAT. Llealment. xsP. vont. 1T. Lealmente. 


12. Besrer, s. m., injustice. 
De Fransa fai gitatz a gran susezr. 

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 42. 

Je fus rejeté de France avec grande injustice. 

ANC. FR. . 
Tan destruiz sainte Iglise à tort et à besler. 
Roman de Rou , v. 5057. 
E de genz de mauvese loi . 
Quai nous metroient à beslot. 
Fabl. et cont. anc., 1. 1, p. 76. 


13. Deszei, s. m., tort, injustice. 
Del pxsrut 
Que m fei. 
Mancasaus : Éstornelb. 
De l'injustice qu'il me fit. 
14. Desreyan , v., décrier, ôter la ré- 
putation. 
Falh ji tan que s DEsceyaA. 


GUILLAUME DE MONTAGNAGOUT : Ges per. 
Y faut tant qu'elle se décrie. 


15. DRSLEIALTAT, DESLIALTAT, 5. f., 
déloyauté. 
Ten non vuelh jamais esser selaire 


De lurs crois faits, on es DESLRIALTATZ. 
P. CarDtwAL : Un sirventes vuelh. 
Jene veux jamais être céleur de leurs vils faits, 
où est déloyaute. 


Qai son vilan non aerma, 


LEG 


En pssirazcrar lo ferma, 
BeaTRAND DE Bonx : Mout mi plai. 
Qui ne ruine pas son vilain, l’affermit en de- 
loyauté. 
ANC. PR. 
Ne denst, por nale aveir, fere desléalre. 
Roman de Rou, v. 3254. 
caAT. Desllealtat. xsv. Deslealtad. pont. Des- 
lealdade. 17. Dislealtà, dislealtase, disteal- 
tade. 


16. DesLraAreza , s. f. , déloyauté. 
Falsedat e Dxsz1ALRzA. 


F. et Vert., fol. 7. 
Fausseté et déloyauté. 


17. Desreiar, DESLIAL, adj., déloyal. 
En aquest segle venal, 
Dasistas. 
LANFRANC CicaLa : Oi! Maire. 
Dans ce siècle vénal , déloyal. 
Subse. Al lial hom donarai un bezsn, 
Si ‘1 pxscraALs mi dons un clavel. 
P. CanptnaL : Tos temps. 
À l’homme loyal je donnerai un besant, si le de- 
loyal me donne un clou. 


car. Deslleal. asp. roar. Desleal. rr. Disleale. 


18. Detiazmenr, ad, , déloyalement. 


Que mal se sin governat, ni DELLALMENT y 
aia obrat. 
Libre de Tindalt. 
Qui se soit mal gouverné, et y ait travaillé déloy a- 
lement. 
car. Desllealment. xsr. ront. Deslealmente. xr. 
Dislealnente. 


19. Deserraran, v., infamer, rendre 


infâme, diffamer, déshonorer. 
Part. pas. Pot l'en om accusar aîssi com s° era 
DESLU&IALAT. 
Si non es tals causa qu’el paire en sia pxs- 
LEIALATE 
Trad. du Code de Justinien, fol. 2 et 3. 
On peut l’en accuser ainsi comme s’il était des- 
honore. 
S’il n’est telle cause pour que le père en soit de:5- 
honoré. 
Es DESLEIALADA 
E puta privada. 
B. ManTin : Bel m’ es. 
Elle est rendue infäâme et débauchée privée. 
Vers li ne vous deslotautés. 
Roman de la Rose, v.7325. 


ANG. FR. 


LEG 


Pais que le duc de Bourgongue s'estoit ainsi 
desorenuré devers lay. 
Monstaecet, t. II, p.121. 


20. ÂALEYALAR, v., justifier, préconiser. 
De cascuna vos darem ysshemple, non pas 
que per s0 las entendam aLayaran. 
Leys d’amors, fol. 20. 


De chacune nous vous donnerons exemple, non 
pas que pour cela nous entendions les justifier. 


21. PaivizxGt, PREVILEGI, 5. "0, lat. 
PRIVILEGIZ/R, privilège. 
De Les santzs Gleisas e de or parvirzais. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 1. 
Des saintes Eglises et de leurs privileges. 
Ha yssamen 500 PAzVILRG! € sas franquezas. 
V.. ertrt., fol. 16. 


À également son privilège et ses franchises. 
ut. Priviletge, privilegi. usp. POnAT. 1T. Pri- 
“leggio. 

22. PRIVILEGIAR, PRIVILIGIAR, ., Pri- 
nilégier, accorder des privilèges. 
Cofermet et rrrvizsGtar l’abadia. 

Cat. dels apost. de Roma, fol. 53. 
Coufrma et privi légia l'abbaye. 
Las gracias especials de que Dieas los rr1v1- 

LIGIAT. 

PF. et Vert., fol. 6. 
Les grèces spéciales de quoi Dieu les privilégia. 
Part pas. Si *l deude era fiscal o Parvizxctar. 
Ord. des R. de Fr., 1463, 1. XVI, p. 134. 
Si la dette était fiscale où privilégiée. 
Sian PaIVIL&G:AT per lo senher apostoli. 
Tit. de 1283. Dour, t. LXXIX, fol. 153. 
Soient privilégiés par le seigneur pape. 
Gr. ssp. PORT. Privilegiar. ir. Privileggiare. 


13. ASELEI, ANELEH, 5. /M., injustice, 
iniquité. 
Que m vol deseretar per AnNELet. 


Karles mi fai gran tort ct ANELEH. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 23 et 48. 


Va qu'il me veut déshériter par injustice. 
Charles me fait grand tort et injustice. 


24. SacRiLkO!, s. 2n., lat. sAcRILEGIUM, 
sacrilége. 
Quai rauba las gleizas... fai sacarixor, 


Trad. de Bède, fol. 42. 
Qui vole les églises... fait sacrilége. 


LEG 39 


— Aüj. Celui qui commet un sacrilège. 
Qui lo trenca es... sACaILRG1S. 
F. et Vert., bol. 98. 
Qui le rompt est... sacrilége. 


car. Sacrilegi. use. ronTr. 17. Sacrilegio. 


LEGAT , s. m., lat. LEGATuS, envové, 
légat. 
Per cardenals e per LRGATz. 
Poxs pr Carpueïis : En honor. 
Par cardinaux ct par {égats. | 
© Nostres Lacars, don ieu vos dic per ver’ 
Qu’ els vendon Dieu el perdon per aver. 
Le CHEVALIER DU TEMPLE : fra e dolor. 
Nos légats, dont je vous dis en vérité qu’ils ven- 
dent Dieu et le pardun pour argent. 


car, Llegat. zsr. rOnT. Legado. 17. Legato. 


2. LEGACIO, LEGATION, LEGUATION , 5. f., 
lat. Lecarionem, légation, ambassade, 
députation. 

Lor LEGATION e messatge an fait. 
Chronique des Albigeois, p. 6. 
Ont fait leur ambassade ct leur message. 
Messagaria e LxGAC10. 
E luc. de las propr., fol. 10. 
Mission et députation. 
Fo descarguat del fach de la rxcuarrox. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 184. 
Fut déchargé du fait de la /égation. 
AnC. CAT. Llegacia. usp. Legacion. ront. Le- 
gaçäo. 17. Legazione. 


3. LecaT, s. m., lat. Lxcarum, legs. 
O per LxGaT o per fideicomis o per do que 
hom fai a sa mort. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 15. 
Ou par legs ou par fidéicommis ou per don qu'on 
fait à sa mort. 
caAT. Llegat. xse. Pont. Legado. 1r. Legato. 


4. ALLEGATION , s. f., lat. ALLKGATIO- 
nem, allégation. 
Non vol admetre las exceptions, ALLEGA - 
TIONS. 
Statuts de Provence. JULIER, 1. IT, p. 430. 
Ne veut admettre les exceptions , allégations. 
Ni per ALLuGATIO=S de dreg. 
Tit. de 1268. Doart, t. CLXXIL, fol. 41. 
Ni par allégations de droit. 
car. Allegacio. use. Alegacion. vont. Allega- 
cdo. 17. Allegaszione. 


40 LEG 


5. ALLEGAR, ALLEGUAR, v., lat. ALLE- 


cane, alléguer, rapporter. 
Ni pot hom ges calaompniar 
Deuan luy ni fals ALLEGAR. 
Contricio e penas ifernals. 
Ni on ne peut point accuser (injustement) devant 
lui oi alléguer faux. 
Car s0 dis la Escriptara, e $. Gregori o aL- 
LEGA. 
V. et Vert., fol. 97. 
Car cela dit l’Écriture, et saint Grégoire le rap- 
porte. 
Part. pas. Aponctamens dessus dits et ALLE- 
QUATS. 
Chronique des Albigeois, col. 20. 
_ Accords dessus dits et a{légués. 
caAT. Allegar. xs. Alegar. pont. Allegar. 1T. 
Allegare. 


6. DELEGAR, DELEGUAR, v., lat. DELE- 
cage, déléguer. 
Part. pas. Substantiv. Trawes lo papa aiqus 
DELEGUATZ. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 210. 
:_ Le pape envoya quelques délégués. 
DacsGar de la meissa sea. 
Tit. de 1262. Doar,t. LAXIX, fol. 115. 
Délégué du même siége. 


caT. asp. PORT. Delegar. ir. Delegare. 


7. RELEGAR, RELEGUAR, v., lat. RELE- 
cage, reléguer, éloigner. 
Part. pas. Lo layre sera aezxGaTr del loc et de 
la honor. 
Ord. des R. de Fr., 1463, t. XVI, p. 128. 


Le voleur sera relégué (hors) du lieu et du domaine. 
xsr. Relegar. 1T. Relegare, 


L'ancien catalan avait relegacio. 


LEGA, zacua, s. f., lat. Leuca , lieue. 
Voator sent de tres Lxcas caronhadas. 
Naturas d’alcuns ausels. 

Le vautour sent de trois lieues les charognes. 

Una zrxoua te la ost per totz los latz. 
Roman de Fierabras, v. 46. 
L'armée tient une lieue de tous les côtés. 
ANG. CAT. Llega.caTt.won. Llegua nsp. Legua. 

PORT. Legoa. 17. Lega. 


LEGIR , 118, v., lat. Lrcrre, élire, 


choisir. 
Apren del pom 


LEG 


Per que ni com 
Na Discordia lo fes Lacta. 
GinauD DE CaLANSON : Fadet joglar. 
Apprends de la pomme pourquoi et comment dam 
Discorde la ft choisir. 
Totz los bes qu’om pot Lrax. 
G. Fainir : Quoras que m des. 
Tous les biens qu'on peut choisir. 
Part. pas. L'eligidor que zrerr s0. 
FoiqQuer pe LuneL : Ai bon rey. 
Les électeurs qui sont choisis 
Teu suy de tal enquistaire 
Qu’ ai d’entre cent belles Lasra. 
G. Apurxan : Be m’agr'ops. 
Je suis solliciteur de telle que j'ai choisie entr. 
cent belles. ° 
Dans l’ancien catalan on trouve LEsTA 
pour choix, Wiage; LxsTar pour chocï- 


sir, trier. 


2. Lecrio, s. f., lat. ezxcrio, choix, 
élection. 
E'1 Roman, ses tot contrastar, 
Volon a Jui la zecrio 
Del emperi, e Milan e Pavia. 
Fozquer pe Luxrz : A] bon rey. 
Et les Romains , sans aucunement contredire, veu. 
lent pour lui l'élection à l'empire et Milan et Pavie. 


3. Lrc10, LEG10N, 5. f., lat. LEGIONern, 
légion. 
De sas gens nna grand rxG10x. 
Chronique des Albigeois, col. 91. 
De 1es gens une grande {égion. 


.XIL. LBG10s de companhas d’ angels. 
Abr. de l'A. et du N.-T., fol. 26. 
Douse /égions de compagnies d’anges. 


Si deu aver en nna LxG10 .vII. .M. peos. 
L'Arbre de Batalhas, fol. 94. 
Il doit y avoir en une légion sept mille fantassins. 
caT. Legiô. sp. Legion. »ronT. Legiäo. 17. Le- 
gione. 


4. ELFGIR, ELIGIR, ELEGER , KSLIRE, ES- 


LIR, %., lat. xuicese, élire, choisir, 
distinguer. 
Cascans volgra zLaGu&n evesque d’an dels sieus. 
V. de S. Honorat. 
Chacun voudrait élire évêque d’un des siens. 
Vol triar et xsLrax,. 


H. Bauxsr : Conezamen. 
Veut trier et choisir. 


LEG 


Gardes cal deu la domna mais ssLtn? 
T. D'Henni 7 D'ARUER : Amic Aruer. 

Regardez quel la dame doit plus choisir ? 
Belb’e plarens, si que no n'es a dire 
Negas bos syps qu'om puesc’en domn’ssrtax. 

Poss ve CapouriL : Tant m’a dovat. 

Belle et agréable , tellement que n’en est à dire 
‘sl a’y manque) aul bon avantage qu’on puisse dis- 
haguer en dame. 

Erzcaon poestatz, 
Per que entr els fos patz. 
AuxauD De ManuriL : Rasos es. 

Élurent wagistrats, pour qu’il fût paix entre euz. 

Part. pas. 
Car Diens m’a sLaGrT maestre e doctor. 
GUILLAUME DE TuDELA. 
Car Dieu m’a choisi maître et doctear. 
Tot lo mons vos avia £LEGUT 
Pel melhor rey que anc portes escat. 
BxRTuAND D& Boax : Mon chan. 


LEG 41 
5. Eracrio, eLaCTION, s. f., lat. rLrc- 
rionem, élection, choix. 
Per elegir prelat; 
Aytsls azacrions 


No s den far am tenzons. 
V. de S. Honorat. 
Pour élire prélat ; telle élection ne se doit faire 
avec disputes. 
Far... ELECTION de papa. 
L'Arbre de Batalhas, fol. 2. 
Faire. élection de pape. 
En aquesta xzacriox deu esser lo senhor 
rei..., O un messatge.…. per lo dit senhor rei. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 46. 
En cette élection doit être le seigneur roi... , ou 
un message. pour ledit seigneur roi. 
car. Elecci6. anc. msr. Eslecion. xsr. Mon. 
Eleccion. roar. Eleicäo. 1r. Elesione. 


Toat le monde vous avait é/x pour le meilleur 6. EzecTio, ad). » électif. 


roi qui oncques portât écu. 
M a sobr’els amans xtzuc 
Ma dona. 
RamBauD px VAQUELRAS : Guerra ni plats. 
Ma dame m'a choisi sur les amants. 
Lo jorn que ns ac Amorg abdos arars. 
RamsAUD DS VAQUEIRAS : Non puesc saber. 
Le joor qu’Amour nous eut choisis tous deux. 
les tn s0la verges £LxCTA. 
Los VII Gaugs de Maria. 
Ta es senle vierge élue. 
Sabst. Tan lor deu del zruo de Valensa doler. 
Hvueuxs ve S. Cra : Un sirventes vuelh. 
Tant leur doit donloir de l'élu de Valence. 
Al zcacu son vengut. 


F. de S. Honornat. 
Sont venus à l'élu. 


Del pascor vei la atasra. 
BrarraAnp px Bonn : Al dous nou. 
Du printemps je vois l’élue (la beauté ). 
Prega ton filh e ton paire 
Que ns fassa 608 SLEGITZ. 
G. Riquier : Sancta Verges. 
Prie ton fls et ton pere qu’il nous fasse ses é/us. 
axc. ra. Cil de Jada m'ant eslit. 
Anc.trad. des Liv. des Rois, fol. 42. 
Si eshalcei l'eslit del people. 
Anc. trad. du Psaut., Ms. n° 1, ps. 88. 
Et les granz joies des esliz. 
Maure DE France, t. Il, p. 424. 
axc. CAT. Eleger. cat. mon. Elegir. Anc. nsr. 
Esleer, esleir. usr. mon. Elegir. ronr. Ele- 


ger.1r. Kleggere. 
ITf. 


Liberalment xLacriva. 

Eluc. de las propr., fol. 23. 
Libéralement élective. 
Que comparatia o sencTIu. 
Ecacrivas, coma : ans, mays. 

Leys d’amors, foi. 77 et 100. 

Que comperatif ou electif. 
Electives, comme : AVANT, DAVANTAGE. 


CAT. Electiu. zsr. poaT. Electivo. 1r. Elettivo. 


7. ELzGreen, s. m., élection. 


No fezes de Saal rey per sLexcrmuxs. 
P. px Constac : El nom de. 
Ne fit de Saül un roi par é/ections. 


ir. Eleggimento. 


8. Ecroinon , &LIG1DO8 , s. m., électeur. 


._Lhi princep d'Alamanha , zurGtbons del 
emperador. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 191. 
Les princes d'Allemagne , électeurs de l’empereur, 
D'aisso m fan meravilhar 
L’#Li1a1non que ligit so, 
Qui puescon emperadôr far. 
Focquer DE LuxuL : Al bon rey. 
De cela me font émerveiller les électeurs qui sont 
choisis, qu’ils puissent faire un empereur. 
anc. rnR. Qui feit l'office dun marquis de Bran- 
debourg, esliseur du roy d’Allemaigne. 
MonsTReLert, t. I, fol. 212. 
auc. ssr. Elegidor, esleidor. rsv. mon. Elector. 
ronr. Éleitor. 1r. Ælettore. 


6 


4a LEG 


9. CoLL&GIR, COLLIGIR, ®., lat. cotzr- 
esre, colliger, assembler , amasser, 


cueillir. 
Dels apostemas que COLLEGEYsS0 sania. 
Trad. d’Albucasis, fol. 36. 
Des apostèmes qui amassent sanie. 
Part. pas. À cozu1G1T mota sania. 
Trad. d’Albucasis, fol. 24. 
À amassé beaucoup de sanie. 
cat. Collegir. xsr. Colegir. ronr. Colligir. 


10. Cozreacriu, ad., lat. cozzecrivus, 


collectif. 
Noms coLLecrrus, es aquel que, en siugu- 
lar, significs motas cauzas coma : pobles. 
:  Leys d'amors, fol. 8. 
Le nom collectif, c’est celui qui, au siugalier, 
signifie plusieurs choses , comme : PEUPLE. 


Unitat COLLRCTIVA. 
Eluc. de las propr., fol. 279. 
Unité collective. 


car. Collectiu. xsr. Colectivo. ronT. Collectivo. 
1T. Collettivo. 


11. Cocrecia, adj., lat. coLLeGraALéS , 
collégial. 


Los aatres capeles , confraires non cathe- 
drals, cocLLeGtaLs ni habituatz. 
Tir. de 1535. Doaur,t. XC, fol. 211. 
Les aatres prêtres, confrères non cathédraux, 
collégiaux ni habitués. 
caT. Collegial. xsr. Colegial. ront. Collegial. 
17. Collegiale. 


12. CoLLEcraT, adj., collérial. 

Fetz una glycia coLLE«GIADA. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 217. 
Fit une église collégiale. 
Fandada en la gleysa coLLEGtADA. 
Tic. de 1468, de Bordeaux. Bibl. Monteil. 
Fondée en l’église collégiale. 
ir. Collegiato. 
Le car., l'esp. et le porT. n’emploient 


ce mot qu’au féminin et substantive- 

ment. 

cat. Collegiada, collegiata. user. Colegiata. 
ronT. Collegiata. 


13. CoiLecrTio, s. f., lat. coccecTio, 


collection , assemblage, amas. 
Mar es d’aygas grauda cozcecrto. 

Eluc. de las propr., fol. 152. 
La mer est grand amas d'eaux. 


LEG 


Cottecrio de sanis, 


Trad. d'Albucasis, fol. 46. 
” Amas de sanie. 


Cozcecrios o ajustamens d’uanitelz. 
Leys d'amors, tol. 53. 
Réunion ou ajustement d’aaités. 
car. Collecciô. Esr. Coleccion. ronr. Colleceäv 
ir. Coilezione. 


14. Coczxcron, s. m., lat. corxrcror, 


collecteur. 


Non a estat ordenat dengun cozrecron. 
Tic. de 1392. Bailliage de Sisteron. 
‘N'a été ordonné nul collecteus-. 


Cor.zxcror apostolical. 
Tie. de 1398. Dour, t. LIV, fol. 166. 
Collecteur apostolique. 


caT. Collector. xsr. Colector. ronr. Collector. 
ir. Collettore. 


15. COLLECTA, 5. f., lat. COLLECTA , Col- 


lecte , prière. 
Fes e compos las CoLLEcrAs. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 90. 
Fit et composa les collectes. 
CAT. Collecta. sr. Colecta. pont. Collecta. 
ir. Colletta, 


16. Cozzecr, s. m., lat. correciun, 
collège, assemblée, association. 
Non auzan far... cozrxer al prejudici del 


senuhor, 
Charte de Gréalon, p. 108. 
N'osent faire. association au préjudice du seigueu.. 


— Collége des cardinaux. 
Dementre qu’el cor1zer altendia lassenti- 
men del imperador. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 55. 
Pendant que le roliége attendait l'essentiment ‘+ 
l'empereur. 


caT. Collegi. use. Colegio. ponr. ir. Collesio. 


17. Corecr, s, m., collège des cardi- 
naux. 
Als cardenals 
Al corcres. 
Poëme sur la mort du roi de Naples. 
Aux cardinaux au collége. 
18. Recozrecir, v., lat. RECOLLIGERE, 
colliger, recueillir, rassembler, ramas- 
ser, réunir. 








+ 


LEG 


Totas aquestas diflinicios RECOLLIGEN eu 















Eluc. de las propr., fol. 13. 
Colligeant toules ces définitions en somme. 
Los quals Seneca pres e ascoLL=GrT de Sa- 


e de Caio. 
Leys d'amors, fol. 138. 


Lesquels Sénèque prit et recueillit de Salomon et 
Caton. 


. Recolegir. 


. Ricoczecri0 , s. f., réunion, ras- 
semblement , ramas, assemblage. 
Dins ela. cervel ha sa RECOLLrCTIO. 

ÆEluc. de las propr., fol. 35. 
Dans elle... cervean à son assemblage. 
T. Recollecciô. 2se. Recoleccion. 


GIR, cre , 2., lat. Laceae, lire. 
Si eom in iso pargemen es escrit, et Om 
mio pot. 

Titre de 1053. 
Ainsi comme en CE parchemin il est écrit, et on 
peut dre. 
Mais volia per .c. dobles combatre e fayr 
lha que cacra santeri ni cantar. 

PHILOMENA. 

Plus il aimait an centuple combattre et faire ba- 
taille que lire psautier et chanter. 
Cant nos oram, nos parlam ab Deu, e cant 


Licex , perla ab nos. 
Trad. de Bède, fol. 82. 


Quand nous prions , nous parlons avec Dieu , et 
quod vous lisons, il parle avec nous. 
Laparts que uaeox Eduardus. 
Tarif des monnaies en provençal. 
Les léopards où ils Lisent EnuARDus- 
Pen. prés. Lxcaxs , legeyres, legedors. 
Leys d’amors, fol. 49. 
Lüsent, lecteur, lecteur. 
Part, pas, eu ai ja -vist home que conoys fort, 
Et a Lxcxr nigromansÿ e sort. 
G. Amurman : El temps d’estiu. 
J'ai déà vu un bomme qui connaît besucoup, et 
à ln sécomaneie et sort. 
Moysen ay LEsCuT. | 
V. de S. Honorat. 
J'ai ls Moise. 
ARC. car. Leger. car. mov. Llegir. nsr. Leer. 
var. Ler. xx. Leggere. 


2. Lecsue , ad/., lat. Lecisizem, lisible. 
Per sa transparencia fa letras LuciBras. 
Eluc. de las propr., fol. 196. 
Par sa transparence fait les lettres lisibles. 


LEG 43 


car. Llegible. nse, Legible. ront. Legivel. 1r. 


Leggibile. 


3. Lursso, LESSO, LEYCZzON, s. f., lat. 


L&CTIONEM, leçon, lecture. 
Lurssos de las divinas Escriptoras. 
Trad. de Bède, fol. 82. 
Lecture des divines Écritures. 
Volc li sa Lxtssom moetrar. 
Evang. de l'Enfance. 
Voulut lui montrer sa leçon. 


Una nobla Lerczon. 
La nobla Leycson. 
Une noble {eçon. 


— Terme de liturgie. 


Chantoo e dizon lurs Lasos. 
Posocs : Si’l mal 
Chantent et disent leurs /eçons. 


CAT. Lliss6 user. Leccion. ronr. Ligäo. 13. Le- 


4. LEGENDA, LEGENSA, LIGENDA , 5. f., 


lat. Lxcenna, légende. 
Segon que la Lxous pa dits. 
Brev. d’amor, fol. 188. 
Selon que la légende dit. 
Si troba pér la cicxpa de sant Pal. 
Tit. de Narbonne. Doar, t. L, fol. 3. 
Se trouve per la {égende de saint Paul. 
Car sos sagels es 
De tan bren Lrcsssa, 
B. Arnac» De Mosrcuc : Er caa li. 
Car son sceau est de si petite {égende. 


— Inscriptiou autour des monnaies. 


A1 comensament de la LrGxmDA a ana cros. 
Tarif des Monnaies en provençal. 
Au commencement de la légende il y a une croix. 


car. Llegenda. anc. usr. Legenda. ronr. 


Lenda. 17. Leggenda. 


5. L&CTRE, LECTOR , s. m., lat. LExcTO- 


razm, lecteur, lettré, littérateur. 
Bos rxcrass es qui quer l’ententio dels dits. 
Pros e sabis Lacrax. 

Trad. de Bède, (ol. 83. 
Bon lecteur est qui cherche l’ivteation des mots. 
Preux et sage lettré. 


— L'un des quatre ordres mineurs de 


l'Église. , 


Aitals clercs non deu aver molier, si el a 


orde sobre cantor o sobre Lacton. 


Trad. du Code de Justinien, fol. 2. 


LEN 


LEIT , LKICH, LIECH, LIEG, LIET, $. M. 

- lat. cacrum, lit, 

Venc s’en al czrr de ma dons N’Asalais. 
V. de P. Vidal. 
S’en vint au lit de madame dame Analsis. 
Ben sai, la nueg quan mi despuelb, 
En Lx1Cu que non dormirai ges. 
B. pe VENTADOUR : Quan par la. Var. 
Je sais bien, la nuit quand je me déshabille, que 
dans le lit je ne dormirai point. 

Fig. Deu soven lavar, ab sas caudas lagremas, 
lo Lrec de sa conciencia , ont ses volndat 
lo serpen verinos de yfern. 

V. et Vert., fol. 68. 
Doit souvent laver, avec ses chaudes larmes, le lil 


| de sa conscience, où s’est vautré Je serpent veni- 
meux d'enfer. 


44 LEI 
Tel clerc ne doit pas avoir femme, s'il a ordre 
au-dessus de chantre ou au-dessus de lecteur. 
caT. &sr. Lector. pont. Leitor. ir. Lettore. 







6. LEGEYRE, LRGEDOR , LEGIDOR, $. M., 


lecteur. 
Legens, LEGATYRES, LAGKDORS. 

Leys d’amors, fol. 49. 
Lisant, Lecteur, lecteur. 


— Celui qui, dans les couvents, fait la 


lecture au réfectoire. 

La taula dels fraires.. no deu esser ses LaGt- 
von... , ni votx de negu home no sia auvrida, 
mas del zacrpor. 

Trad. de la règle de S. Benoît, fol. 19. 


La table des frères... ne doit être sans lecteur.…., 
et que la voix de nul homme ne soit entendue, ex- 


cepté du lecteur. 
Aquil qu’ el digmergue, intrsn LxG1DoRs. 
Regla de S. Beneseg, fol. 49. 
Ceux qui , le dimanche, entrent lecteurs. 


caT. Llegidor. 


LEGUM , vue, s. mn., lat. Lecuxen, 
légume. 


Fava, antiquament aquest LAGUM era urat 


en vianda. 
Eluc. de las propr., fol. 208. 


La fève, anciennement ce légume était employé 
cu nourriture. 
Pero d'erbss saladas e de riuux prenia 
Cant venian las grantz festas. 
V. de S. Honordat. 
Pourtant il prenait des herbes salées et du légume 
quand venaient les grandes fêtes. 
anc. rR. €il alad pur herbes querree /éum. 
Anc. trad. des Liv. des Rois, fol. 127. 
Bestes et gens, blez et /éun. 
G. Gurant,t. I, p. 258. 
car. Llegum. se. Legumbre. ront.1T.Legume. 


LEISSA, s./., lat. zxcisca, lice, chienne. 
E us met. 
Mangua per lebre, Luïssa sol non giata. 
T. vs Bonxerox ET DE BLACAS : Seingn’ En Blacas. 
Et vous met... manchon pour lièvre , seulement 
que la lice ne glapisse pas. 
. AncC. FR. D'ane /eisse vus veil conter 
Qui preste esteit à chaeler. 
Manie px France ,t. II, p. 86. 





Loc. Ai estat en grant error 
En Lxrr e quan sui vestida. 
La conTEssE DE Dre : Estat ai. 
J'ai été en grande erreur au lit et quand je suis 
babillée. 


CAT. Lit. ssp, Lecho. pont. Leito. 17. Letto. 


2. Leirimra, LiTTiena, s.f., du lat. 
LECTICA , litière. 
Se fazia portar en LaiTixra. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 30. 
Se faisait porter en litière. 


Sa zrrrixna cuberta. 
Tit. de 1535. Doar , t. CIV, foi. 322- 
Sa litière couverte. 
car. Llitera. usr. Litera. pont. Leiteira. 17. 
Lettica, letiga. 


LEN , adj, lat. Lenés, lisse, doux, glis- 


sant , délicat. 
Pois i hom per catre gras mout LES. 
Ginaup DE CALANSON : À lieys cui am. 
On y monte par quatre degrés moalt glissanis. 
Gient e fresca , blanca e LEA. 
Lamsenari pe BonAnEL : Pois vei. 
Gentille et fraîche, blanche et lisse. 
Estrenha vas me 
Son cors blanc, gras e Lu. 
B. de VenTaApouR : Pus mi preiats. 
Que j'étreigne vers moi soa corps blanc , gras tt 
délicat. 


ANC. ESP. IT. Lene. 


2. Lens, adj., lat. Lenem, lisse, doux, 


délicat. 


LEN 


Lentisc… es Lxnx, mol et plicable. 
Eluc. de las propr., fol. 211. 


Le lentisque.. est lisse, mou et pliable. 


3. Lemriu, adj., lénitif, adoucissant. 
Per accident es LENITIVA. 
Eluc. de las propr., fol. 25. 
Accidentellement elle est Zénitive. 
car. Lenitiu. as». PORT. 17. Lenitivo. 


4. Lexrrar, s. f., lat. LeniTaATem, dou- 
ceor, délicatesse. 
Plazo… per LENITAT al tocament. 
Eluc. de Las propr., fol. 209. 
Pisiseut… par douceur à l’attouchement. 
ur. Lenidad. ponr. Lenidade, rr. Lenità, le- 
sitate, lenitade, 
5, Lenwzza, 5. f., douceur, délicatesse. 
Mol es... ab alguna Lexaza. | 
Eluc. de las propr., fol. 21. 
Est mou. avec quelque douceur. 


6, Lanin, %., lat. Lenie, adoucir, 
calmer, affaiblir. 


Que mollifique e Lxn1meca. 
Trad. d'Albucasis, fol. 67. 
Qui amollisse et adoarcisse. 
Part. pas. Cam l’estomach sis trop Lawc. 
Eluc. de las propr., fol. 269. 
Comme l'estomac soit beaucoup afaibli. 
asc. xse. Lenir, 17. Lenire. 


-. Lensean, »., glisser. 
Leu 1aNzG4A O escapa. 
Colsn de leu escapa et Lxnsca. 
Eluc. de las propr., fol. 248 et 236. 
Fatilement glisse ou échappe. 
Conlant facilement échappe et glisse. 


8. Laxmicariu, adj., lénitif, adoucis- 
sant, 
De las partidas tacadas penetrativs et Lani- 


FICATIVA, 
Eluc. de las propr., fol. 6. 
Pénétrative et lénitive des parties techées. 


ie. rr. Lenificativo. 


9. Laxmocan, »., lénifier, adouair. 
Part. pas. Las partidas de jos.. s0 Lamiricapas. 
Trad. d Albucasis, fol. 36. 
Les parties de dessous. sont lénifices. 


is. Lemficar. tr. Lenificare. 


LEN 


10. ExLenis, ». , adoucir, oindre. 
Part. pas. Fo xNLEnrTz et enrozatz.…. 


Del oli del cel glorios. 
Leys d'amors, fol. 135. 


Fat oint et arrosé. de l'huile du ciel glorieux. 


45 


LENDE, s. m., lat. zenpem, lente, œuf 
de pou. 


Auaci Lxnves, pezolhs, etc. 
! Eluc. de las propr., fol. 184. 
Tue lentes, poux, etc. 


xsr. Liendre. ronT. Lendea. 


LENGUA, LENGA, 5. f., lat. Lincua, 


langue. 
Ans vaelh qu’om me talh ls zemca, 
S’ieu ja de leis crezi lauzenga. 
RamBAUD D'ORANGE : Pos tals. 
Mais je veux qu’on me coupe la langue si jamais 
je crois médisance d’elle. 
La LanouA vir on la dent mi fa mal. 
Hueuess px L'Escuse : De mots. 
Je tourne la langue où la dent me fait mal. 
Quai non sap ab la Leneua 
Dir s0 que il coven. 
RawsauD D'ORANGE : Pos tals. 
Qui ne sait avec la langue dire ce qui lui convient. 
Fig. et allus. Agra l’obs zanca d'argen 
Al vilau qu’er ans pelliciers. 
Lu noiwx DE Monrauonx : Pus Peyre. 
Il lui serait nécessaire d’une {angus d'argent au 
vilain qui était un pelletier. 


— Fig. Parole, propos. 


Ab les Laxcas verinosas. 
V.. et Vert., fol. 25. 


Avec les langues venimeuses. 


LxnGa suaus apaia ira. 
Trad. de Bède, fol. 20. 


Parole douce apaise colère. 
‘Fo mout cridat et auzit pel mont, e doptats 


per sa LEMOA. 
V. de Marcabrus. 


Fut moult renommé et écouté par le monde, et 
redouté pour sa langue. 


— Langage, idiome. 
Richart tornet sa LENGUA , e parlet arago. 
Roman de Fierabras, v. 4030. . 
Ricbard changea son langage, et parla aragonais. 
Senes breu de pargamina ; 
Tramet lo vers en chantan, 


46 LEN 
Ev plana Lanqua romana. 


G. Rupez : Quan lo rius. 
Sans bref de parchemin, je transmets le vers en 
chantant, en simple langue romane. Loc. En autra terra irei penre LanGass. 
Par ext. Li auzellet en lor leis.… Guicravaz pe Casrsraine : Mout m’alegra. 
En autre terre j'irai prendre langue. 


LEN 


Fig. Quecx auzel en son ramcuarer. 


AnxauD Ds Manutic : Bel m’es quan. 
Chaque oiseau en son langage. 


Usqnecs s’alegr' en sa LENGA. 
RausauD D'OnANGer : Pos tals. cat. Llenguatge. xsr. Lenguaje, ronr. Lin 
Les oiselets à jeur manière... chacun se réjouit en 


goagem.1T. Linguaggio. 
son langage. | 3. LEencuos, LENGOS, ad). , verbeux 
Loc. Quascus s'en gaba e s’en ri, bavard 

Gieta Lanca e fai bossi. " 


Armwan DE RocaricaA : No m lau. Hom Lancuos es fols. 


Chacun s’en raille et s’en rit, tire la langue et Morgues 1xxGuos torbe s0s fraires. 
fait la moue. n x Trad. de Bède, fol. 78 et 62. 
t . 
Loc. fig. Lauzengiers fsls, Lxxcas de colobra. Mans " a ar trouble se frères 
À. DanisL : Douts braills. tr, Linguoso. 
Médisants faux , langues de couleuvre. 


No sai quals son plos avearzitz 4. LenouT » adj, parleur, bavard. 
De laurengiers Laxoua forbitz, Digz durs 
O selhs que crezon ditz savays. D'omes iros ni lauzengiers Lancurz. 
Ansaup px Coricnac : Mout desir. Pigaux D’AUVERGNE : Lo fuelhs. 
Je ne sais quels sont plus méprisables de médisants Propos durs d'hommes colères et médisants bavanus. 
aiguisés par la langue, ou (de) ceux qui cruient mé- 


car. Lengud. rr. Linguuto. 
chants propos. Laorengier, 5, LEnGUEIAR, v., parler, bavarder, 
Laxoua loget, creba mostier. criailler. 
Mancasaus : Pus mos coratges. De LEnGuasAR 
Médisants, mis à louage pour la langue, renverseurs Contrs jogler, 
de monastère. Etz pus afilatz qne miles 
LanGuaA forcat, engres, Del vostre bec. . 
Lo trastornon ades. Mancanaus : Seuher. 
B. Manrin : À senhor. Pour bavarder contre jongleur, vous êtes plu: 
Fourchés de langue, ficheux , le bouleversent in- | affilé que milan de votre bec. 
cessamment. 


axc. ra. Et finablement ils /angagèrene tant 
— Bout, extrémité d’une flamme, d'une ensemble qu'enfin… ils couclurent. 
banderole, d’un guidon. 


MoxsrauLer, t Il, p. 135. 
Defors pendon las Laxouas d'un gonfaino. | #"C: Sr. Lenguear. rr. Lirguertare. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 74. 


LENT, ad}., lat.zenrus, lent, paresseux. 
Debors pendent les Langues d’un gonfanon. Si n'ai estat alques rans, 
cAT. Liengua. us. Lengua. ront. Lingua, No m'en deu hom ochaizonar. 
lingoa. 17%. Lingua. BEnrNoun DE PALAsOL : S’ieu sebi” aver. 
Si y'ai été quelquefois {ent , on ne doit ’ 
2. LENGUATGE, LENGATGE, LENGAIE, 5.| reproche, T , pes æe 
m., laugage, langue. Dei donar m'es Laxra. 
Vos, entendetz e veiatz, P. Rocixss : Tan no plou. 
Que sabetz mon LENGATES. | 


Dao donner m'est lente. 
GinauD DE BoanEIL : No pues sofrir. 


Fig. Nos cove qu’ al sieu mandamen 
Vous, qui savez mon langage, entendez et voyez. 


Sia mos sabers flacx ni Lens. 
Seran de divers LaNGATGRS. Forquer Dr Mansrizce : Tant mov de. 
Liv. de Sydrac, fol. 21. Îl ne convient pas qu’au sien commandement mon 
Seront de divers langages. 


avoir soit flasque et dent. 


LEN LEO 47 


Adrerb. M'esgarde, mss »0 fai tau Lux t LENTILLA , cewricma, 5. f., lat, LEN- 
| C’uns sols dias me dura cen. ricuLa , lentille. 
B- nx VenTApOUR : Chantars no pot- 


Me ryarde , mais cela elle fait si lentement qu'on Que semblan grans LeNTILLAS rossas. 
l jur me dure cent. Deuves px PAADES, Aus. cass. 
Mas ven Lan sa merces Qui ressemblent à grandes lentilles rouges. 
Rausaup vx Vaquætnas : Ben for” oimais. Del gros d’uns LENTILHA. 
Mais sa merci vient trop lentement. Liv. de Sydrac, fol. 29. 
. .. Du gros d’une lentille. 
— Tranquille, paisible, dans le sens du De zxnTiLLas la farina. 
passage de Virgile : Deunes DE PaaDes, Aus. cass. 
To, Tityre, LENTUS io umbra. La farine de lentilles. 


Eglog. 1, v. 4. 
Totas vetz assestatz 
Larr dedins lor ustal. 


— Lentille de marais. 
D’ un'erba que a nom LeanriLLa, 


| Qu’ en aiga nais per meravilla. 
Cine Nar DE Mons : Sitot non es. Deuves Dr PaADES , Aus. cass. 
tune lement assis päisibles dans leur demeure. D'une herbe quia nom lentille, qui naît dsus l'eau 


UT. ESP. PORT, 1T, Lento. par merveille. 


2. Levrauewr, ado., lentement. ANG. CAT. Llentilla. as. Lenteja. vont. Len- 
Dizo que caxramanr... o liquidament, segon tilha. xx, Lenticchia. 
bti, sonan las ditas letras. 2. Lenrizos, ad}., lat. reNricurosus, 


Die Leys d'amors, fol. 111. lentilleux , couvert de rousseurs. 

tque lentement... ou liquideraent , selon le Tota | EH 

htin ; sanent lesdites lettres. ota la eara li torne LanTiLcoza. 
Eluc. de las propr., fol. 258. 

Toute la figure lui devient couverte de rousseurs. 
3. Auenran, »., ralentir, retarder. ir. Lentigginoso, lintigginoso. 

Ges per aisso no m’ALEK; 

Aus dobl’ades mos pessaruens. 


QT. Lentament. nse. »ORT. 17. Lentamente. 


3. LanricuLan, adj., lat. LenTricuLanis, 


Forquer px ManseiLe : Tant mov de. lenticulaire. 
Point pour cela je ne me ralentis ; au contraire, La partida LENTICULAR. 
k redouble incesamment mes pensées. Trad. d'Albucasis, fol. 59. 
len sai ben qu’ en lai no resta La partie enticulaire. 
La gnerra, ni no s’ALENTA. «SP. PORT. Lenyicular. 


Benraanp pe Boan : Al dous nou. . 
Je ais bien qu’en lui la guerre ne s'arrête, ni ne _LENTISC > Se Mm., lat. Lanriscus, len- 


fe ralentit. tisque. 

Nr. Allentare. Laxrisc es aybre breu et medicinal. 

, . Eluc. de las propr., fol. aus. 
+ Alert, »., ralentir , retarder. Le lentisque est arbre court et médicinal. 


Per naill auxel no »’ ALENTIS : 
L'aigla no ill fai nuilla paor. . 
Davass vx Paanes, Aus. cass. | LEO, s. m., lat. Lro, lion. 


CAT. Llentisc. xse. rOaT. rTr. Lentisca. 


À ne se ralentit par nul oiseau ; l’aigle ne lui fait Aissi cnm lo tuos 
vale peur. Huelhs ubertz es dormens. 
Cr. N'onques por ce ne s'alenr. GixauD ne CALANSON : Ei mon non. 
Roman du Renart, t. 1, p.311. Ainsi comme le lion est dormant les yeux nuverts. 
Molière s'est encore servi de cette Fig.  Auhels oui, ilh m'es Luos. 
“pression : Buouss pe S. Cyr : Nulba res. 


Je suis agneau , elle m'est lion. 
Je veax de son rival alentir les transporis. ss 


L'Étonrdi , acte III, se. 1. —— Enseigne, étendard. 


LEO 


Crit ma enseigna , e desplec mon Laon. 
Gui px CAVAILLON : Doas coblas. 
Je crie mon signal , et je déploie mon lion. 


caT. Lle6. xse. Leon. ronT. Ledo. ir. Leone. 


48 


2. Leona, s. f., lat. croenrssa, lionne. 


Mi dons es a semblan de 1xoxa. 
RarmowD DE M1RAVAL : Chansoneta, 
Ma dame est à ressemblance de lionne. 


cat. Lleona. xsr. Leona. ronT. Le6a. 


3. Lronessa, s. f., lionne. 
Can la Luowsssa a leonat. 


Naturas d'alcunas bestias. 
Quand la lionne a mis bas. 


ir. Leonessa, lionessa. 


4. Luonez, s. m. dim., lionceau. 
Cou Lo leos 

Qu'es tan fers quau s’irais 

De son LxomEL. 

RicuARD DE BARBEZIEUX : Atressi com. 

Comme le lion qui est si féroce quand il s'irrite au 
sujet de son ljonceau. 
xs». Leoncillo. pont. Leonculo, léäozinho. 1. 
Leoncello. 


5. Lxower, s. m. dim., lionceau. 


It. Laonztz d'aur hi avia figuratz. 
Roman de Fierabras, v. 1046. 
Quatre lionceaux d'or il y avait figurés. 


cat. Lleonet. 


6. LronaT, s. m. dim., lionceau. 
Filhs miens, puiatz yest a la presa 
Cum LxoNATz, per ta proeza. 
Leys d’amors, fol. 135. 
Mon fils ,tu es monté à la prise comme lionceau, 
‘par ta prouesse. 


7. Lxonin, adj., lat. LroniNus, léonin, 
de lion. 
Pel Luom1iwa. 


Eluc. de las propr., fol. 233. 
Peau de lion. 


&se, 17, Leonino. 


8. Lronan, v., mettre bas des petits 
lhionceaux. 


Part. pas. Can la leonessa a L20xAT. 


Natura d’alcunas bestias. 
Quand la lionne a mis bas. 


LEONISME, ad/., du lat. Lroninus, léo- 


LEP 


nin , terme qui sert à désigner un 

sorte de vers. 

Ab rims sonans, consonans, LXONISMES. 

La Crusca provensale, p. 101. 

Avee rimes soucantes , cousonnantes , {éonines. 

Alqanas consonans, alquuas simplas rro 
NisMAs , slqanas perfiechas LE«on1ISsm as. 

Leys d'amors, fol. 26. 

Aacunes consonnantes, aucunes simples {éonines 

aucunes parfaites /éonines. 


2. LEONISMETAT , 5. f., léonisme , rim: 
léonine. 

Sonansa e consonansa se fan per una vo 
cal, e LEONISMETATS se fay tos temps per Jdoa: 
vocals. 

Tractem de Lxonismarar perfiecha. 

Leys d’'amors, fol. 21. 

Sonnance et consonvance se font par une voyeile 
et léonisme se fait toujours par deux voyelles. 

Traitons de léonisme parfait. 


LEOPART , LEUPART, LAUPART, LHAU- 
PART , LUPART, 5. M1., lat, LEOPABD&S, 
léopard. 

LzoPanT est mot cruel bestia. 

Æluc. de las propr.. fol. 253. 
Le léopard est moult cruelle bête. 
Mot son ardit li LauPAaT. 

Brev. d'amor, fol. 52. 
Moult sont hardis les {éopards. 
Fig. Si degos m'es LAUPART, ieu li serai leos. 
GuiiLauxs Dx TuneLa. 

Si aucun m'est {‘opard, je lui serai lion. 


— Allusio. aux armes d'Angleterre. 


Sendatz vermelhs, endis e ros…. 
Veirem en breu qu'el LsaAU»PAaT fenh 
Que say per Flor calhir s’espenh. 
Prerne pu Viran : Sendats vermelhs. 
Étendards vermeils , violets et rouges... nous ver- 
rous bientôt, vu que le /sopard feinat qu’il s’élance 
ici pour cueillir la Fleur. 


— Nom de monnaie. 


LupanrTs que liegon Eduardus. 


Tarif des monnaies en provençal. 
Les léopards où ils lisent EbuaARDUs. 


cat. Lieopardo. use. vont. rr. Leopardo. 
LEPAR, v., du lat. ramBene, laper, 


lécher, flatter, cajoler. 
L'escorpion... Læra e blandis tot premiera- 


ment ab la lenga. 


V. et Vert., fol. 32. 


LEP 


Le sorpion... lèche et caresse tout premièrement 
avec b bague. 

Le mayre lo Lara am Ja lengua. 
ÆEluc. de las propr., fol. 21. 

La mère le lèche avec la langue. 

Bero 1xrAn, quals s0 gat et ca. 

Eluc. de las propr., fol. 231. 

Boivent eu lapant, tels sont chats et chiens. 


cat. Liepar. 


2. Lepauprer, s. #1, lécheur, flatteur, 


cajaleur. 
Es a femna LE&PAUDIERS, 
Per s0 qne l’am plus voluntiers. 
Brev. d'amor, {ol. 120. 
Îl est cajoleur de femme , pour cela qu’elle l’aime 


las volontiers. 


LEPOS, s. m., lat. zæpos, lépos, figure 
de grammaire. 
Lrros, es can, per causa d’onor o de cor- 
tezia, hom parla ad una persoua en plural. 
Leys d’amors, fo. 143. 
Lépos, c'est quand, pour cause d’honneur ou de 
œurtoisse, on parle à une personne au pluriel. - 


LEPRA , s. f., lat. Lepna , lèpre. 
Aicest onguens val contra Larna. 
Drupes pe PRADES , Aus. cass. 
Cet ooguent vant contre lèpre. 


Cauterizscio de LEPRA. : 
Trad. d’'Albucasis. 


Cautérisation de lèpre. 
asc. CAT. Llepra. CAT. MOD. usP. PORT. 17. Le. 


pra. 
2. Lesnosra, 5. f., lèpre. 


Vai penre mal de LasnosIA. 
V. de S. Honorat. 
Va prendre mal de ièpre. 
Malantia de peccatz qui es plus vil que ne- 
gUna LEBROSIA. 
V.. et Vert., fol. 79. 
Mibdie de péchés qui est plus vile que nulle 
lepre. 
asc. car. Ligbrosia. 17. Lebbrosia. 


3. Leuaos, adj., lat. Leprosus, lépreux. 
Tot lo cors a LEBROS, que no s pot sostener 
de pes. 
Roman de La Prise de Jérusalem, fol. 1. 
A toat le corps lépreux, de sorte qu’il ne se 
peut soutenir en pieds. 
ITI. 


LET 


Substant. Car semblava que fos Lxsnos, 
E no semblava que homs fos. 
Passio de Maria. 


Car il semblait qu'il fût un lépreux, et il ne sem- 
blait pas qu’un homme il fût. 


49 


ANC. CAT. Lebros. CAT. mon. Lepros. nse. pont. 
IT. Leproso. 


LERI, adj., jovial, alerte. 


Joglar zanr, 
Del salteri 
Faras .x. cordas estrangir. 
GiRAUD DE CALANSON : Fadet joglar. 


Jongleur alerte, du psaltérion tu feras les dix 
cordes résonner. 


Fig. Eu est sonet caend' e Lunr. 


A. Dai : Ab guai. 
En ce sonnet gracieux et jovial. 


LESCA, 5. f., lèche, mince tranche , 
morceau. 
Prendeiz carn de porc grassa e fresca, 
O veilla, sin faitz una Lasca. 
Devpes DE PRADES, Aus. cass. 


Prenes chair de porc grasse et fraîche » Ou vieille, 
ainsi faites-en une lèche. 


Franh leu, e fai maynta Lesca. 
E. Cainezs : Era no vei. 
Se brise facilenfent , et fait maint morceau. 
car. Llesca. 


LET, adj., lat. Larrus, joyeux, content, 
satisfait. 
Voyez ALDRETF, p. 180. 
Del vezer soi ien bantz e Lerz. 
P. Rociers : Per far esbaudir. 
Je suis fier et joyeux du voir. 
Quar pueis no fai Lxrs ni guays. 
GinauD Ds Boaneix : Ges aissi del. 
Car depuis je ne fus joyeux ni gai. | 
anc. ra. De sa veue ert moult /iez. 
Fabl. et cont. anc., 1. IL, p. 47. 


11 me sembloit merveilleusement /ié et aise 


de cuer. | 
JornviLce, p. 245. 


Et ont esté mont Liez et joyeux. 
MonsTaëLer ,t. I, p. 181. 


Chascuns en ert joians et lies. 
Roman du Renart, t. Il, p. 210. 


ANC. CAT. Let. xsp., PORT. Ledo. 17. Lieto. 


7 


5o LET 


2. Lecon, LrGuoR, s. f., joie, aise, 


loisir. 
Las vanas LxGOnS 
Del segle fals. 
B. Zorci : Ben es adreigs. 
Les vaines joies du siècle faux. 


{ 


Per qu’ es folhs qai non cor 
Als cortes fuitz, mentre que n’a Laon. 
P. CARDINAL : Non es cortes. 


Loc. 


C’est pourquoi est fou qui ne court pas aux faits 


courtois, landis qu’il en a loisir. 
Auwans fis no viu ses greu martire, 


- Pus de vezer si dons non & LEGOR. 
SonpeLz : Gran esfortz. 


Amant fidèle ne vit pas sans pénible martyre, de- 


puis que de voir sa dame il n’a pas loisir. 


Adv. comp. Cil d’ Arll'estavan À zscon, 
Ses trebalh e ses nausa. 


BERTRAND D'ALLAMANON : Al arcivesque. 
Ceux d’Arles se tenaient À l'aise, sans tracas et 


sans noise. 


3. Laricia, s. f., lat. Larriria, joie, fé- 
licité. 
Vera LuTiciA. 

Trad. de Bède, fol. vr. 

Vraie joie. 

IT. Letiria. 


4. Luriricariu, adj., du lat. LazTiri- 
eus, létificatif, propre à réjouir. 
Dels anzels LETIVICATIU. 

Lutz es LXTIVICATIVA. 
Eluc. de las propr., fol. 126 et 110. 


Des oiseaux létificatif. 
La lumière est létificative. 


5. Lerirican, %., LakTirICaRe, réjouir, 


rendre joyeux. 

Ab instraomens muzicals LerivicaR. 
Eluc. de las propr., fol. 81. 

Réjouir avec instruments de musique. 


sr. Letificar. 1T. Letificare. 


6. Dericios, adÿj., lat, nerrcrosus, déli- 
cieux, joyeux, agréable. 
Es plazent et Dxztcros. 
Per habitar plus perictoza. 
Eluc. de las propr., fol. 123 et 153. 
Est plaisant ét agréable. 
Plus agréable pour habiter. 






LET 


—: Voluptueux. 


Hom pecicios e Inxnrios a adeseveia de sor 
fraire. 
Trad. de Bède , fol. 9. 


L’homme woluptueur et luxurieux a incessan- 
ment envie de son frère. 


— Délicat, mou. 
Substantiv. Als pæricios sis commandada tal: 
fazenda que... no sio lezeros. 
Trad. de la règ. de S. Benoît, fol. 52. 
Aux mous soit commandée telle occupation que… 
ils ne soient pas oisifs. e 
CAT. Delicios. ssr. ponr. Delicioso. 1x. Deli- 
21050. 


7. Derxiros, DELscuosS, adj., délicieux, 
joyeux , agréable. 
Eras suy bautz e parscuos. 
G. Anuzman : S’ieu conogues. 
Maintenant je suis fier et joyeux. 
El ser douatz li a manjar 
De carn suau e DaLarTosA. 
Dreupes px PRADES, dus. cass. 
Au soir donnez-lui à manger de la chair suave et 
agréable. 
ANC. FR. Cele cace ert moult delitose. 
Cunesrien pe Troyes, Hise. litt. de la Fr.,t. XV, 


| p- 200. 
Sor autres ovres delitoses. 


B. De SaiNTE-MaurE. Chron. de Norm., fol. 58. 


ANG. CAT. Delitos. car. mon. Deleytos. xsr. 
PORT. Deleitoso. 17. Dilettoso. 


8. DELICIOSAMENT, ade., délicieusement, 
voluptueusement, agréablement. 
Vivo D&LICIOZAMENT. 


Eluc. de las propr., fol. 3o. 
Vivent délicieusement. 


Qui nuiris s0s sers DxLIC108aMeNT. 
Trad. de Bède, fol. 74: 
Qui nourrit ses serfs délicieusement. 


CAT. Deliciosament., ssr. ronrr. Deliciosamente. 
1T. Deliziosamente. 


9. DeLkCHOZAMEN » ad, » délicieuse- 


ment, joyeusement, agréablement. 


À Tors, li margue vivio trop DaLEcHozA- 
MAX, 


Cat. dels apost. de Roma, fol. 109 
À Tours , les moines vivaient trop délicieusement. 


&sP, PORT. Deleïtosamente. :T, Dilettosamente. 


LET 


10. DELIRG , DELIECH, DELIET, DELEIC, 


s.m., délice, plaisir, volupté. 
Pel nuztxc c’ al cors cossentes, 
Seras ponits malamen. 
P. CanpimaL : Jhesum Crist. 


Pour la volupté que tu accordes au corps, tu seras 


paai malement. 
Li pxcrece de ls carn. 
F. de $. Honorat. 
Les délices de la chair. 
Qaar autre baisatz 
No m’es Dazrarz ni sabors. 
ALrsoxses II, mot p’ARaGONn : Per mantas. 
Car aatre baiser ne m'est délice ni saveur. 
Los vains Dxtr.u16z 
E las vanas legors 
Del segle fals. 
B. Zonet : Ben es. 
Les vaines délices et les vaines joies du siècle faux. 
axc. 8. Monlt est couciés à grant délit. 
Roman de Partonopeus de Blois, t. 1, p. 39. 
Ta te coucheras en ton lit, 
Ou ta aaras poi de délit. 
Roman de la Rose, v. 2438. 
«ar. Deleyte. nse. pont. Deleite. 1r. Dilerto. 


1. Dauicias, s.f. pl., lat. Dezicras, dé- 
lices. 
Les naricras de la carn. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 126. 
Les délices de la chair. 


QT. Es». PORT. Delrcia. 17. Delizia. 


12. DxuiciOz1TAT , s. f., agrément, vo- 
lupté, joie. 
Amenitat vol dire naLictozrrar. 
Es temps de odor et de D&LICIOZITATZ. 
Eluc. de las propr., fol. 151et 129. : 
Améai!é veut dire agrément. 
Cat temps de parfum et de woluptés. 


13, Duuscrario, s. f., lat. DELECTATIO, 
dectation, délice, agrément. 
Driscrarços d'aquest segle. 

Trad. de Bède, fol. 3. 
Détectation de ce monde. - 
En luec de DEL&CTATIO. 
Deuscrario de la carn. 


F.deS. Fltors. Donx © CXXIII, fol. 253 et 254. 
En lien de délectation. 
Delice de la hair. 


LET 1 


cat. Delectacié. nsv. Delectacion, deleitacion. 
ronr. Deleitacäo. 17. Dilettasione. 


14. Dazecmamen, s. m., délectation, 
agrément , jouissance. 
D’ on avia alcan paLsCRAMES. 
La Confessio. 
D'où j'avais aucune délectation. 
aAxc. zsr. Delectamiento. xsr. mon. Deleita- 
miento. 17. Dilettamento. 


15. DrLeCTASLE, DELEITABLE, DELS- 
CHABLE , ad}., lat. DELECTABILEM, dé- 
léctable , délicieux, agréable. 

Aquel loc plasent e paLsCraRLs. 
Prartsos, Woy. au purg. de S. Patrice. 
Ce lieu plaisant et délectable. 
Aquela ciutat tant bela e tant DELECTABLA. 
L'’'Arbre de Batalhas, fol. 53. 
Cette cité si belle et si délectable. 
Quals laox es lo plus pazzcnasxs del mon. 
Liv. de Sydrac, fol. 58. 
Quel lieu est le plas délicieux du monde. 
Lo riu de la font, lo qual fai pacerrascx beure. 
Trad. de Bide, fol. 22. 
Le ruisseau de la fontaine, lequel fait un boire de- 
lectable. 
Auc. FR. Déleitaules sont les oyvres Nostre 
Signor. 
$Sermons de $. Bernard, fol. Go. 
Et sachiés que je caidai estre, 
Por voir, en paradis terrestre, 
Taat estoit li leus délitables. 
Roman de la Rose, v. 641. 
anC. enr. Delitables. cat. mon. Delectable. xs». 
Deleytable, pont. Deleitavel. 1r. Dilettabile. 


16. DaeLicTABLaMEn, adv., délectable- 
ment, délicieusement. 
Per trop beure D&LICTABLAMEN. 
Les .X. Commandements de Dieu. 
Pour trop boire délectablement. 
cat. Delectablement. asp. Delectablemente. xx. 
Dülettabilmente. 


17. Dececrariv, ad)., délectable, pro- 
pre à délecter. 


Es al odorament DRaL=CTATIU. 


Eluc. de las propr., fol. 132. 
Est délectable à V'odorat. 


16. DErecran, DELLECTAR, DELIEITAR, 


5a LET 


DÉLECHAR, 2., lat. pEzrcraRe, délec- 
ter, charmer. 


No se paLLacrAVA mais en guerra de si e 
d'autrui. 
V. de Bertrand de Born. 
Nese délectait excepté en guerre desoi et d'autrui. 
Ta non maujas per ton cors naLacHAn, mais 
per Dieu servir. 
VF. et Vert., fol. 21. 
Tu ne manges pas pour délecter ton corps, mais 
pour servir Dieu. 
Mos pessamens alenja mos afans, 
E neLtxyr me, e m sojorn, e m respaus. 
BÉRENGER DE PaLasOL : Tan m’abelis jois. 
Ma pensée allége mes peines, et me charme, et 
me récrée, el me repose, 
ANC. FR. Que le fromache a tot mengié 
Dont forment s'aloit delechant 
Roman du Renart, 1. 1, p. 273. 
Pure conscience. délite les regarz de Dieu. 
JoinviLee , p. 360. 
En lor biau chanter se délitene. * 
Roman de la Rose, v.664. 
ANC. CAT. Delitar. cAx. mon. Delectar, deleyrtar. 
xsP. Delectar, deleitar, pont. Deleitar. 1T. 
Dilettare. 


19. ADELIECHAR , 2., délecter, réjouir. 
Lhi paure s’ AD&LtRCHO en la pauriers , aissi 
coma li ric en lor riquezas. 
Liv. de Sydrac, fol. 30. 
Les pauvres se délectent en la pauvreté, ainsi 
comme les riches en leurs richesses. 


ANC. CAT. Adelitar, 


20. Decicar, adj., lat. pecicarus, dé- 
licat, faible. 
Als fraires enferms o pxricarsz. 


Reg. monast. Ms. regius, 4 sui, 
Aux frères infirmes ou délicats. 


— Délicieux, recherché, fin. 

Per s0 que aquels D&cicATz noyrimens no ‘ls 

aduga a las penas d'ifern. 
Regla de S. Beneseg, fol. 10. 

Afin que cet aliment délicat ne les conduise pas 
aux peines d’enfer. 

En loc d’autres piicars condimens. 

Eluc. de las propr., fol. 196. 
En lieu d’autres assaisonuements délicats. 


Car, Delicat. sr. ronr. Delicado. 1r. Delicato. 


LET 


21. Dazicapamens , ade., délicatement. 


Per beure o per mavjar trop DELICADAMENS. 
V. et Vert., fol. 3. 
Pour boire ou pour manger trop délicatement. 


Ni els non deu trop pezrcADAMENS noyrir. 
Regla de S. Beneseg, fol. 10. 
Et ne les doit trop délicatement nourrir. 
caAT. Delicadament. xse. PpoxT. Delicadarnente. 
1T. Delicatamente. 


22. DELICAMEN , s. m., friandise. 
Mavja grans nuicamens. 
, ÆBrev. d’amor, fol. 120. 
Mange grandes friandises. 
ANC. CAT. Delicament. axc. sr. Delicamienio. 
ir. Delicamento. 


23. DELGUAT, DALGAT, adj., 


svelte, mince, fin, délicat. 


Cors ben faitz, DRLGATz e plans. 
B. pe Venrapour : Lo temps vai. 


délié, 


Corps bien fait, svelte et uni. 
E Is cilhs voutz e DRtGaTz. 
GinauD DE CaLANsON : Tan dossamen. 
Et les cils arqués et déliés. 
El fuecs que m'art es tals, que Nils 
No"Î tudaria plus q’us fils 
DaLceuarz sostendria nna tor. 
GUILLAUME DE CABESTAINE : Ar vey. 
Le feu qui me brûle est tel, que le Nil ne l’étein- 
drait pas plus qu’un fil déié soutiendrait une tour. 
El cors DALGAT, graile e fresc e lis. 
BERTRAND DE Bonn : Ges de disnar. 
Le corps mince, grèle et frais et lisse. 
ANC. CAT. Delgat. xsP. PoRT. Delgado. 


24. ALrGRE, adj., lat. aLacnum, allè- 
gre, rlant, joyeux, gai. 
No sui acranxs ni iratz. 
Le CONTE DE Poiriens : Farai un vers. 
Je ne suis joyeux ni triste. 
Li bon ome an molt ALaGnx vizatge, car ilh 
an bona cossiencia. 
Liv. de Sydrac, fol. 24. 
Les hommes bons ont moult riant visage, car il, 
ont bonne conscience, 
Totas sazos 
Acxenes e bautz e joios. 
ARNAUD DE ManuuiL : Dona sel que. 
Toujours allegre et Ger et joyeux. 


CAT, ESP. PORT. #legre. tr. Allegra. 


LET LET 53 


13 AL&GRANEN, ads. , allégrement,| Quaod je considère qu'en allégresse les peines 
jor ent, gaîment. me peuvent tourner. 


É ANC. ESP. 
S'euanc nulh temps chantiei AL=GAAMEX, Medio cäno et arpa con el rabe morisco 
Ar chant marritz 5 tag en ben Sie Entrellos alegransa el galipe francisco. 

. D eu anc. 
A ARCIPRESTE DE HiTa , cop. 1204. 


Si ooeques eu nul temps je chantai joyeusement, 
raintesant je chante triste , et j'en ai bien raison. Am. car, Afegransa. 1r. Ailegranza. 


De sa propris volantat, e AL&GRAMEN. 30. ALecaon, s. f., allégresse, joie, 
Trad. de la règ. de S. Benoît, fol. 25. gaité 
De e 
= propre volonté, et gafmens. .J. eant cantero d’arrcnon. 
Qt. Algrament. usr. ronr. Alegremente, 17. Trad. de l’Évang. de Nicodème. 
Alegramente. Chantèrent un chant d’allégresse. 
26. Auscagrar, s. f., lat. ALacRiTATeM, | 31. ALEGRATGE, s. m., allégresse, joie, 
allégresse, gaité. contentement. 
Ab gaug et ab AL&GRETAT. À antroy don AL=GRATGE, 
F.. de S. Enimie, fol. 30. Et a mi peu’ e turmen. 
Avec joie etavec allégresse. P. RA1MOND DE TOULOUSE : Atressi cum. 
Mos chans qu’es ses ALSGRETAT. À autrui je donne joie, et à moi peine et tourment. 
G. Riquien : Be m degra. ANC. CAT. Alegratge. 1r. Allegraggio. 


Noa chant qui est sans gafié. 
32. ArrGRiEn , s. m., allégresse , joie, 
plaisir. 
Non agro la meitat de joy 
Ni d’azecrtzr ab lors amis, 
Com iea ab vos. 


2°. ALEGRAMEN s $.Mm., allégresse, joie , AnnAUD DE ManuEIL : Dona genser. 
contentement. N’eurent la moitié de joie et de plaisir, avec leurs 


amis, comme moi avec vous. 
En gran ALEGRAMEN Ab .  acord 
Torvero vostre marrimen. marimen nuO s aCOrda ALEGRIERS. 


Leys d’amors, fol. 33. , Pen: Be m dison. 
Ea grand contentement tournèrent vos chagrius. Avec tristesse ne s'accorde joie. 
, Les autres langues néolatines n'ont 
18. ALLEGRESA, ALEGREZA , 5. f., allé- , . 
pas conservé ce mot; mais on trouve 


resse L] e- e Ld =, e 
gresse, joie, hilarité pour le car., l'esp. et le pont. Alegria; 


El comensa a far ALLrGRESA et a s’esgaudir. , j 
V. de Raimond Jordan. et pour l'1r. Allegria. 


Îl'commence à montrer de l'a/légresse et à se ve éjoui 
réjtair. 33. ALEGRAR, 2., réjouir, se réjouir, 


Estemps de gauch et de ALEGRETAT. 
Eluc. de las propr., foi. 129. 
C'est temps de joie et d’allègresse. 
ir. Alacrita. 


Atmpra l’AczGRuza de son front. égayer. 
Trad. de Bède, fol. 60. /  Arxcrar me volgr'en cantan, 
Tewptre l’hilarité de son front. O cantar per que m’ALxGna&S. 


Ginaup De BonnuiL : Alegrar. 
Je voudrais me réjouir en chantant, on chanter 


29: ALEGRANSA > Ses allégresse , joie. pour que je me rejouisse. 


MC ur. dlegreza. 1r. Allegrezsa. 


Non si al cor gran arsGnANsA. Veï Azxonan chantadors. 
Pons DE LA Ganps : Sitot non. ALPHONSE IL, RO1 D’ARAGOS : Per man!as. 
Je n'ai au cœur grande joie. Je vois se réjouir les chanteurs. 
Quan cosir qu'en A£zcRaNSA Sapchats ben que mais jois no mi soste 
Me podo 1 maltrag tornar. Mas lo vostre, que m’ALEGRA € m reve. 


G. Fair : Al semblan. La DAME CASTELLOZE : Amics s’ie us. 


54 LET 


Sachez bien que joie ne me soutient plus que la LETANIAS, s. 


vôtre , qui me réjouit et me ranime. 
Neis lauselet s’ ALzGRox per s’ amor, 
Quan la vezon, tal joi n’an entre lor. 
PISTOLETA : Aitan sospir. 
Les oiselets même se réjouissent par amour d'elle, 
quaud ils la voient, telle joieils en ont entre eux. 


ANC. FR, 
Si vesquist vostre mere, orfust mult halegrée. 


Roman de Horn, fol. 20 
«NC. 17. Lo spirito s’ AL«GRA € gaude. 
L’anima mia s AL«GRA, 
Guirrows D’AREzzO, Lett. Bet 22. 


CAT. ESP. PORT. Alegrar. 1T. Mob. Allegrare. 


34. ALEGORAR , v., égayer, réjouir. 
Que‘l conoyssen, 
De qu'iea suy amicx, 
Dizon qu’ es abricx 
De vera valor 
Eu que m’ aLxGon. 
P. Baremon Ricas Novas : Si m ten. 
Vu que les connaissants, de qui je suis ami, disent 
que c’est protection de vraie valeur, en quoi je me 
réjouis. 
Part. pas. Ni’ls feignenz ALxGonRATz. 
B. Ca vo : En luecde. 
Ni les feignants réjouis. 
Tot l’an son ALEGORAT, 
E mantenon gautz e solatz. 
Roman de Jaufre, fol. 35. 
Toute l’année ils sont réjouis, et maintiennent 
joies et plaisirs. 
Substant. Aissi com ne vei vinre assatz 
De rics e d’ALEGORATz. < 
CADEN&T : Amors e cum er. 


Ainsi comme j'en vois vivre beaucoup de riches et 


de joyeux. 
35. ALEGREZIR, %., réjouir, égayer. 
Aquest amors m’ALEGRESIS. 
R. Viva DE BEzAUDUN : 
Cet amour me réjouit. 
Part. pas, Mou cor sent AL=GRuzIT. 
P. Vipar : Baron de mon. 
Je sens mon cœur réjoui. 


Belh m’es. 


36. EssareGRar, v., réjouir, tenir con- 


tent. 


Paors de Diea zssazxGna lo cor, e donara 


alegreza e joi tos temps a celui que tem Deu. 
Trad, de Bède, fol. 31. 


Crainte de Dieu réjouit le cœur, et donnera allé- 


gresse et joie toujours à celui qui craint Dicu. 


LET 
f. plur., lat. zéranias, 
litanies. 
Son aicu nom plural en vots, e singular en 
significat, COMA LATAMIAS. 
Leys d'amors, fol. 53. 
Quelques r noms sont pluriels en vois, et singuliers 
en signification , comme litanies. 
Leo anava a Sanh Peyre, disen las LEra- 
n£as, las qaals avia establidas. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 101. 
Léon allait à Saint-Pierre, disant les litanies, les- 
quelles il avait établies. 


Il s’est dit aussi au singulier, 


Ab la Larantra de la lesso. 
Trad. de la Règle de S. Benoît, fol. 22. 
Avec la litanie de la leçon. 
caT. Lletania. sv. Letania. vonr. Ladainka. 
1T. Letante, letane. 


| LETHES, s. m., grec Anô», Léthé. 


Laruzss.. vol dire oblidamen. 
Eluc. de las propr., fol. 81. 
Léthé... veut dire oubli. 


ssr. Lete, Leteo. 


2. LATARGIA, LITARGUIA, 5. f., lat. Lr- 


ThaRGIA , léthargie. 
LirauGia... es talment nomada quar lethes, 
d'on ve aquel nom, vol dire oblidamen. 
LiranGtraA fa hom oblidos. 
Eluc. de las propr., fol. 81. 
Léthargie... est ainsi nommée parce que léthé, 
d'où vient ce nom, veut dire oubli. 
Léthargie rend homme oublieux. 
Suc d’api, contra frenezi 
E LaTARGUIA issamens, 
Es not medicinal enguens. 
Brev. d'amor, fol. 50. 
Le suc de céleri , contre la frénésie et la létharpie 
également , est moult médicinal onguent. 
ANC. CAT. ANC. SP. Letargia. ronT. Lethargia. 
ir. Letargia. 


3. Lirancix, adj., lat. Lermanciczs, 

léthargique. 

Substant. Als malautes, majorment Lrrancts. 
Els frenetix o els LITARGrx. 

Eluc. de las propr., fol. 77 et 44. 

Aux malades, principalement (aux) léthargiques. 

Aux frénétiques ou aux léthargiques. 


ssP. Letargico. ronT. Lethargico. 1r. Letargico. 


LET 


LETTRA , Luraa , 5. /., lat. LiTrens, 


kttre, caractère de l'alphabet. 
Voyez Duanrz Nonss px Lio, Or- 
tlosr. da Lingoa portug., p. 156. 
Tres Larraas del a è c 


Aprendetz, plas no us demac. 
CADENET : Amors. 


Apprenez trois lettres de l'A 8 C, plus je ne vous 


demande. 
Larsa es votz no divizabla. 
Leys d’amors, fol. 2. 
Lettre est voix non divisible. 
Libres scritz am LrTRAsSs d’aor. 


Libre de Tindal. 
Livres écrits avec lettres d'or. 


— Lectore. 
Qui met un efan a LxrAA, al comensamen 
bom li essenha lo Pater noster. 
PV. et Vert., fol. 37. 
Qui met un enfant à /ettre, au commencement 
«a lai enseigne le PATER NOSTER. 


— Écriture. 


Aisi com fan los escrivas que mostron 
bons L&rna sl comenssamen, e pois fan la 
malvaysa, 

F. et Vert., fol. 17. 

Ainsi comme font les écrivains qui montrent 
brese lettre au commencement , et puis la font mau- 
vale. 


— Texte, latin. 
Mal enteuden e corrompen 
La 1atra del Vielh Testamen. 
Brev. damor, fol. 88. 


Eatendent mal et corrompent la leftre du Vieux 
Tttament. 


Aquest peccat es apelat en LATRA presomp- 
fo, mas en romans se deu apellar folla espe- 
ransa, 

V.. et V'ert., fol. 13. 

Ce pétbé est appelé en latin PRESOMPTIO, mais 
ea roœun il se doit appeler folle espérance. 

Pro. La Lxrna aacis, € l’esperit vivifia. 
Leys d'amors, fol. 128. 
Le lettre tue , et l'esprit vivibe. 


— Les lettres, littérature. 
Yo hom de bas afar, mas savis hom de Ls- 
TLas e de sen natural. 
V. de Giraud de Borneil. 
Fet homme de bese condition, mais savant 
Lomme de lettres et de se0s naturel. 


LET 55 


Car non podia viure per las suas LErnas, el 

s’en anet per lo mon. 
VF, d’'Arnaud de Marueil. 

Parce qu’il ne pouvait vivre de ses lsttres, il 
s'en alla par le monde. 

Emparet ben LaTaAs, e deleitet se en trobar. 

VF. d’Arnaud Daniel. 
Apprit bien les letres, et se délecta à composer. 


— Ouvrage littéraire. 


Car mantes causas nos an dichas 
Li auctor en LETRAs escrichas. 
UN TaOUBADOUR ANONYME : Mot aurai. 
Car maintes choses nous ont dites les auteurs eo 
lettres écrites. 


— Épitre , missive. 


Ela li mandet messetje ab Lxrnas amorosas. 
V. de Guillaume de Balaun. 
Elle lui envoya message avee lettres amoureuses. 
Ja no m man Lsraa ni sagelh. 
Dzupss pe Paapss : Eu un sonet. 
Jamais ne m'envoie leftre ni cachet. 


— Ordre, dépêche. 


Loc. Fetz Luxrnas de part lo rei a°N Gnilem 
del Bsus q' el vengues al rei. 
F. de Guillaume de Baux. 
Fit lettres de par le roi au seigneur Guillaume du 
Baux qu’il vint au roi. 
Laraas de segurtat. 


VF. de S. Honorat. 
Lettres de sûreté. 


So son Lerras de perdon e de la indul: 

gencia. 
V. et Vert., fo. 95. 

Ce sont lettres de pardon et de l’indulgence. 

Per portar LaTraas clausas de part mossen- 
hor lo juge maje. , 

Tis. de 1428. Hist. de Nimes, 1. 11, pr., p. 229. 

Pour porter lettres closes de par monseigneur le 
juge-mage. 
car. Lietra. asp. rorT. Letra. tr. Lettera. 


2. Leraien, s. m., lutrin, pupitre. 


Avian davant Laraiees en los quals stavan 
libres scritz am letras d’aur, e en aquels libres 
cantavan. 

Libre de Tindal. 

Avaient devant lutrins sur lesquels étaient des 

livres écrits avec lettres d'or, et ils chantaient dans 


ces livres. 


3. Lirrena, adj., lat. LrrrenaLis, lit- 


téral. 


LET 


Sillsba es votz LITTRAaAL. 
 Leys d'amors, fol. 6. 
La syllabe est voix littérale. 


cat.uzxsr. PORT. Literal, xt. Litrerale. 


56 


4. Lerrar, adj., lat. Lirfenarus, écrit, 
copié. 
Si co avetz aazit en la gesta LxTRADA. 
GUILLAUME DE Topsta. 
Ainsi comme vous aves appris dans l’histoire 
écrite. | 
— Lettré, homme de lettres. 
Savis homs fo e ben L2TRATz. 
V. de Pierre d'Auvergne. 
Fut homme savant et bien lettre. 
Deu dir sa condicio, 
- Si es laicx o clers o pages, 
O es homs simples o Lxraarz. 
Brev. d’amor, fol. 12r. 
Doit dire sa condition , s’il est laïque ou clerc ou 
paysan... , ou (si) il est homme simple ou lettre. 
Substantiv. De LETRATz n'i a gaure 
Qu’el lati non entendo be. 
Un TROUBADOUR ANONYME : Mot aurai. 
De lettrés il y en a beaucoup qui n’entendent pas 
bien Je latin. : 
Es grans meravilha de vas autres LETRATZ 
Com, senes penedensa , solvetz ni perdonatz. 
GUILLAUME DE TUDELA. 
C’est grande merveille de vous autres lettrés com- 
ment , sans pénitence , vous absolvez el pardonnes. 


ANC. FR. 
Ne parreit remembrer nul sage clerc {ersret. 
Roman de Horn, fol. 20. 


car. Lletrat. xsr. ronr. Letrade. 1Tr. Letterato, 


LETZ, »., lat. zicer, il est licite, per- 
mis, loisible. | 
En autr’ afar pessar no in LerTz. 
‘ AnwauD DE MaruEïtt : Dona genser. 

]1 ne m'est pas permis de penser à autre affaire. 
Si negas es del vers contradirens, 
Fassa s’enau, qu’ieu dirai per que m Lxc 
Metr'en est vers tres motz de divers sens. 

ÂLEGRET : Âra pareisson. 

Si nul est contredisant du vers, qu’il se mette en 
avant, vu que je dirai pourquoi i/ me fut permis de 
mettre dans ce vers trois mots de divers sens. 

Tos temps, si m Lrouxs, blasmers 
Legs: P. VipaL : Amors pres. 


Toujours , s’il m'était permis, je blämerais elle. 


LET 


Tant cant poiras fai ben de ssa, 


Que ja pueis no t Lasuna. 
Libre de Senequa. 


Tant que tu pourras fais bien de çà (dans ce 
monde ), vu que jamais après {{ ne te sera loisiblr. 


Lxza ad aquels qu’ el dan o ‘l tort aaran su- 


fert, penhorar e vengar. 
Statuts de Montpellier, de 1204. 


Qu'il soit permis à ceux qui auront souffert lc 
dommage ou le tort, de mettre en cause et venger. 


AnNC. rR. Non ne leist à seigurage de partit le: 


cultivurs de leur terre. 
Lois de Guill.-le-Conquérant , 33. 


En ces deus cas les loist deffendre. 
Roman de la Rose, v. 4735. 
Si qu’à chacan loisoit de le aller veoir, qui 


veoir le vouloit. 
MoxsTReLer, t. II, fol. v30. 


Celuy auquel ce qu’il veult loë, 
Venlt tonsjours plas que ce qu’il doit. 
AnyoT, Trad. de Plutarque, Morales , t. 1, p. 4. 
Il noas oise et appartiengne... créer en 


chascane bonne ville, jurés. 
Ord. des R. de Fr., 1461,t. XV, p. 8. 


caT. Licit. xsp. roRT. Licito. 1%. Lecito , licito. 


a. LecuT, adj., licite, permis, loisible. 
Que sia LxGuT a cascun de la prendre. 
Ti. de 1424. Hist. de Lang.,t. IV,pr., col. 424. 
Qu'il soit ficite à chacun de la prendre. 


Aytals madamens es LaGuTz. 
Leys d’amors, fol. 68. 
Pareil changement est permis. 


Non es LEGuDA causa jurar. 
Les .X. Commandements de Dieu. 


Jurer n’est pas chose licite. 


No”’l laissa desviar en chausas non Lxcupas. 
Regla de S. Beneseg, fol. 6. 


Ne le laisse dévier en choses non permises. 
ANC, CAT. Legüt. 


3. Lecupamex, adv., licitement. 


Hom parla non LaGupamex. 
Regla de S. Beneseg, fol. 22. 


On parle non licitement. 
Las causas dessus dichas far no podo Lzrcu- 


DAMEN. 
Tit. du xine siècle. Dour, t. CXVIII, fol. 88. 


Les choses dessusdites ne peuvent faire licitemens. 
ANC. CAT. Legudament. 


LET 


k. LicenCIA , LICENSIA, LISSENSIA, 5. f., 


lt ucenra , licence, permission. 
$es Deau Licancra ja non faran torment. 
Poëme sur Boèce. 


Sas la licence de Dieu jamais ils ne feront tour- 


tent. 
Lircancra empetrada. 
Brev. d'amor, fol. 132. 
Permission impétrée. 
Douads que lor sc Lrsssxsta. 
PaILOMEN A. 
Doané qu’il leur eût la permission. 


— Dérèglement, désordre. 
Per la Licæssxa d’un sol. 


Trad. de Bède, (ol. 48. 
Par le désordre d’un seul. 


car. Licencia. asp. Licencia. PORT. Licenca. 


mr. Licenzia. 


à. Licencran , v., licencier, congédier, 


donner le degré de licence, émanciper. 
Sant Nazari requer un jorn est ipocrita 
Que lo cicewcixs, que vol se far ermita. 
V. de S. Honorat. 
Cet hypocrite requiert nn jour saint Nazaire qu’il 
k licenciét, va qu'il veut se faire ermite. 
Partpas. No pot esser maridada 
Si no es denant LICENCIADA. 
Eluc. de las propr., fol. 50. 
Ne peut être mariée si elle n’est auparavant éman- 
cipee. 
En preseusa de mossen Guillem Aramon, Li- 
ascur en leys. 
Titre de Périgueux , de 1386. 
Fa présence de monseigneur Guillaume Aramon, 
licencié en lois. 
D Dsyron, zicawrrar en leys. 
Ti. de 14389. Hise. de Nimes, t. Ill, pr., p. 228. 
Domergue Dayron , licencié en lois. 
Sabrans, So dit lo zicanctar. 
L’Arbre de Batalhas, fol. 198. 
Ce dit le licencié. 
Br.roar. Licenciar. 1?. Licensiare. 


Lecur. a le participe passé Wicenciat. 


6. Len, s. m., loisir, permission, 
moyen. 
Voyez Demi, t. III, p. 117 et 118. 
Ab vostres laus dir mi sofranh ruzxns. 
Auavd pe Manuere : L’ensenhamentz. 
À dire vos louanges me manque loisir. 
IT, 


LET 
Aitals maltraitsz m'es Lazzns. 


Fozquer px Mansmiie : Us volers. 
Pareil tourment m’est loisir. 


Dos n’i a guerreyadors, 
Quasr au de mal far Lazzn. 
BERTRAND DE Bonn : S’abrils e fuclhas. 
Il y en a deux ennemis, car ils ont moyen de 
mal faire. 
Tait sels que m pregan qu’ien chan, 
Volgra ‘n saubesson lo ver, 
S’ien n'ai aire ni Lezzr. 
B. pe Venranour : Tuit sels. 
Tous ceux qui me prient que je chante, je vou- 
drais qu'ils en sussent le vrai, si j’en ai aise et loisir. 
Ado. comp. Paeis non pot dormir À Lezzn. 
Devunes De PRADES, Aus. cass. 
Pais il ne peut dormir à Loisir. 
Lo pot laissar domneiar 
Et estar ab leys a ruzze. 
Ganin D’Apcuter : Mos Cominals. 


Le peut laisser galantiser et demeurer avec elle à 
loisir. 


À celat o Par Lazxe. 


AnNAUD D£ ManvriL : Dons genser. 
En cachette ou avec permission. 


57 


7. Luzon, s. f., loisir, repos, désoccu- 
pation. 
Dos jorns « una nueyt aqni fero Lazon. 

Roman de Fierabras, v. fja27. 

Deux jours et une nuit là ils frent repos. 

Adv. comp. Qu'ades À Luzon 
M'adatz e m’ acuelha 
Jays encantador. 
G. Pigane px CasALs : Ab lo pascor. 


Qu’incessamment à loisir me conduise et m’ac- 
cueille joie enchanteresse. 


8. Lezenos, adj., qui est de loisir, dés- 
|  œuvré, désoccupé. 
Que negus non estis nualhos ni Lezsnos. 
Trad. de la règ. de S. Benoît, fol. 25. 
Que nul ne soit paresseux ni désœuvré. 
Aiatz membransa 
De gardar vostr’arney, 
Si trossa ni conrey 
Y falh ni ardalhos, 
Mentre qu’ es Lazxnos 
Al ostal, costa ‘1 foc. 
Axanreu Des Escas : El temps de. 
Ayez souvenance de regarder votre harnais, si 
trousse ni courroie y manque ni ardillon, tandis 
que vous êtes désoccupé à la maison , contre le feu. 


8 


58 LEU 


9. ‘ÂLEZERAR , ALHÉ£EBAR, ., charmer 
les loisirs, désoccuper, distraire. 
El consirs don jeu m° ALxzEx , 
Me pais mais qu’ autra vitalha. 
Pexaous : Manta gens me. 
La pensée dont je rharme mes loisirs, me repaît 
plusqu’autre victuaille. 
Part. pas. En nuls autres pensats 
No fai ALxI=RATz. 
AnsauD DE Manuuiz : Ses joy. 
Par nulles autres pensées je ne fus distrait. 
Om si deu gardar, 
Mentr'es ALMEZRRATS, 
E de far grans peccatz 
E de tot malestar. 
Gisaup px Boaneit : Solats. 
On doit se garder, tandis qu’on est désoccupé, et 
de faire grands péchés et de tout mal-étre. 
Substant. De ricx e d’ALEzRRATZ 
Qu’an la vergonha perdada. 
CADENET : Amors e com er. 
De ricbes et de désoccupés qui ont perdu la rer- 
gogne. 


LEU, s. m., poumon. 
Lo Laws i es per slenar 
E l'aire freg al cor tirar. 
Brev. d'amor, fol. 53. 

Le poumon y est pour respirer et l'air frais au 
cœur atlirer. 

Le front e’ls tens ab suc de lachuga e de 
papaver unguen, e’l cap en Lau de porc o 
d’autra bestia evolven. 

Eluc. de las propr., fol. 80. 

Le front et les tempes avec suc de laitue et de 
pavot oignant, et la tête avec poumon de porc ou 
d'autre bête enveloppant. 

AMC. CAT. Leu, 


2. Levana, s. f., mou, poumon. 
Las Lzxvavas dels motons ni de les Fedas 
non botarai. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 129. 
Les mous des moutons ni des brebis je ne mettrai. 


LEU, zuixu, adj., lat Levis, léger, 
prompt , leste. 
Com selh qu’ es correus e zraus. 
ArmEni DE PzautLain : Nulhs bom. 
Comme celui qui est courant et leste. 
Fig. Non es camjans ni Lraus. 


- RaimoOND DE CasteLnav : Era ben. 
N'est changeant ni léger. 


LEU 


Ancmais no fai Lacs s enamorar. 
G. Faivir : Mon cor e me. 
Oacques plus je ne fus prompt à amouracber. 


— Aisé, facile. 
Farai hueymais mon chsn 
Lau a chautar e d’anzir agradan. 
BLacas : Bel m’ es ab. 
Je ferai désormais mon chsnt facile à chanter et 
plaisant à ouir. 


Le troubadour Elias Cairels a ap- 
pelé cHanson£ra DE LRU RIMA une pièce 
où le dernier mot de chaque couplet 
est répété au commencement du sui- 
vant, et où les rimes des vers du pre- 
mier sont exactement et méthodique- 
ment répétées à chaque vers des autres 
couplets. 


ANC. CAT. Leu, lieu. CAT. MOD. sr. Pont. 
Leve. rr. Leve, lieve. 


Adverb. Ni camje zau s0s sens ni s0s acortz, 
Car qui ru vol, rau falh e Lau »° estorts. 
Nar pe Mons : La valors. 

Ni qu’il ne change pas légèrement ses sentiments 
ni ses sympathies , car qui légèremet veut , f'acile- 
ment faut et facilement se sauve. 

Law reven e Lev rrfai, 
Lau s'apai e Lau s’irais. 
RA1MOND DE MIRAVAL : Âr ab la. 

Aisément revient et aisément s'enfuit, aisément 
s’apsise et aisément s'irrile. 

Loc. Car tenc a reu 
Lo dig de Dieu. 
Lanwreanc Cieaua : Ea chantar. 
Car elle tint à {éger la parole de Dieu. 
Ady. comp. D'aquesta natural amor 
An mot cantat li trobador, 
Disen de lieis en manhs logals, 
À Leu graus bes, À Lau grans mals. 
Brev. d'amor, foi. 193. 

De ce naturel amour gut moult chante les trouba- 
dours, disant de lui en maints lieux, tantét de 
grands biens , tantôt de grands maux. 

Tu lo deves far saber AL PLUS LEU que poiras. 
Liv. de Sydrac, fol. 65. 
Tu dois le faire savoir au plus tôt que tu pourras. 
Amicx, sax Leu deman morrsas. 
Ganina LE Baux : Nueg e jorn. 
Ami, peut-étre demain tu mourras. 


Bx Law pezara us de ma mort, 


LEU LEU 59 


E volriats m’aver estort. Dona gran joy, qui be mente 
Ananxuo pas Escas : Done per cui. Los airimens. 
Pukétre il vous pésers de ma mort ,et vous vou- Le con7s px Potriuns : Pas vesem. 
dres m'avoir sanvé. Pourtant facilement donne | grande j joie , qui bien 
Com cel qui er maintient les aises. 
Yisquet mor haï px Lev. Adterbis es una part d'oratio que Lauuwzx 
B. Zone: : Ben es adreigs. vol, ses tot meia, esser pausat aprop lo verb; 
Comme celui qui vécut hier meurt aujourd’hui] direm Lauxas ,quar alqun adverbi son que 
avec facilité. requiero esser pauzat denau lo verb. 
Quar lea despen qui px Lau a guazan. Leys d'amors, fol. 99. | 
G. Fa1DiT : Mantas sasos. L’adverbe est une partie du discours qui ordinai- 


Car fscilement dépense qui avec facilité a proft. | rement veul, sans nul intermédiaire, être plscé 
après le verbe ; nous disons ordinairement , car au- 


Aurem secors del rey Marselli Lau x rosr. cuns adverbes sont qui demaudent à être placés de- 


| PHILOMEN A. vant le verbe. 
n FF ARTORR PeCOU da roi Marsile facilement et ANC. Car. Leument. CAT. MOD. Levement. use. 
. . PORT. 1T. Levemente. 
sxc. ra, Car chose de legier venue legiere- 
ment dechiet. 5. Luvaza, s. f., légèreté, inconstance. 
Œuvres d'Alain Chartier, p. 208. Es seuhals de sequesa grau 
Qui de légier se puet muer. E senhals de gran Lavaza 
C'est uns homs qui ment de légier. : D’umors e de subtileza. 
Roman de la Rose, v. 9932 et 3580. Brev. d'amor, fol. 56. 
Comparat, O pena Lævion o penitencia. C’est signe de grande maigreur et signe de grande 
Cartulaire de Montpellier, fol. 54. inconstance d'humeurs et de subtilité. 
Ou peine plus légère ou pénitence. Pont. Leveza, 17. Levesra. 
2. Lever, adj. dim, léger, facile. 6. Levrrar, s.f., lat. LEVITATON, légè- 
Fai s08 s05 LevxTz € plas. reté, souplesse, agilité. 
Le oise De Montaupon : Pus Peyre. Ni ba autrag armas qne cavirar de mem- 
Fait ses airs légers et simples. bres. | 
Adrerb. À leis complairia? Dam..., cum sia bestia mot paaruga... na- 
Liver, s’Amors volia. tara li a donat... a fugir Levirar. 
P. Rocias : Ben volgra. Eluc. de las propr., fol. 253 et 248. 
À elle phairais-je? Facilement, si Amour roulait. Ni n’a autres armes qu’apgilité de membres. 


Le daim... , comme il soit béte moult peureuse… 
5) Sosanizv, ad). , trés léger, très facile. | la nature lui a donné. légèreté à fuir. 
Adrer, Vos avetz ben talant de fondat, asp. Levodad. ir. Levità , levitate » levitade. 


Qu'auc no vim joi sosnxLEU conquistat. 


T.oz G. pe La Tour 27 D'Iusenr : Seinguer. 7. Levuso, s. f., allégement, soula- 


Vous avez bien goût de-folie, vu que oncques nous gement » Saignee. 


2e rimes je bonheur conquis très facilement. Quai 1 sanc caut d’ana £avrazo 
D'howe li dons, fort es bo. 
4 Lux, LeumExs, ade., légèrement, Dxvnes pe PRADES, Aus. cass. 


aisément > facilement , incontinent ) Qui lui donne le sang chaud d’une saignée d’hom- 


ordinairemen t. me, c’est fort bon. 
A! for aunids , 8. Leucixa, adj., léger, qui ne pèse 
Sicreses LxuMEN. guère. 
Liu: 6. RIQUIER : L'autre jorn. Lauorsas m'es lo fays. 
: Je serais honnie si je crusse Fdyèrement. B. pe VanraDour : Quan la fuelha- 


Pero Laumans Léger west le fais. 


60 LEU 


— Prompt, yolage, frivole. 
Ja mos cors vas lieys non er Lauorzns. 
AnsauD DE Manu : Anc vas amor. 
Jamais mon cœur ne sera volage envers elle. 
Lo joy d’aquest segle zxuarxs. 
Pizane D’Auvenexes : De Dieu no. 
La joie de ce monde frivole. 
Car Lxucten 
Son a mal far e fuls e messongier. 
B. CansONEL : Per espassar. 
Car ils sont prompts à mal faire et faux et men- 
songers. 


— Facile, commode, aisé. 
Non es LruGI=RA 
La dreits via per seguir. 
P. VibaL : Abril issic. 
N'est pas facile la droite voie à suivre. 
axc. ra, Ne sont mie li mur legier à efondrer. 
Roman de Rou, v. 4118. 
De ceste matière les exemples sont partout 
draëment semez ès escriptares, et légiers à 
troaver. 
Œuvres d'Alain Chartier, p. 382. 


— Gracieux, coulant. 
Bel m’es, ab motz raueizns, de far 
Chanson. 


Sonpez : Bel m’es. 
Il m'est beau , avec mots /égers, de faire chanson. 


Violatz e chantËtz cointamen 
De ma chanson los mots e ’lso rauurze. 
ALBERT DE St8TERON : Bon chantar. 


Violez et chantes gracieusement de ma chanson les 
paroles et l'air {éger. 


car. Lleuger. xsr. Ligero. ronr. Ligeiro. tr. 


Leggiere. 


y. LEuzEnxT, adj. dim., gracieuset, 
guilleret, 
Chansoneta leu e plana 
Laucxaz?a, ses ufana. 
GUILLAUME Dx BERGUEDAN : Chansoneta. 
Clansonnette légère et simple, gracieusette, sans 
apparat. 


10. LEUGIERAMEN, LRUGRIRAMEN, LEU- 
GIBYAAMEN , adv., légèrement, facile- 
ment, aisément. 


Tot aisso pot hom LeuarzrAMzx saber, 
Lie. de Sydrac, fol. &9. 
Tout cels on peut aisément savoir. 


LEU 


On plus haut son, cazon LEUGRIRAMEN. 
‘ Fozquer px Manstice : Hueimais. 
Où plus élevés ils sont , { plus ) ils tombent Jacile- 
ment. 
Dratz qu’aissi L&UGIRYRAMEN 
Se part de si dons breumen. 
T.De G.Fainirer ps H. DE LA BACHELERIE : N Ut. 
Amant qui ainsi légèrement se sépare de sa dame 
brusquement. 
«nc. FR. Toz les prist, nul n’en escapa, 
Legierement les pout l'en prendre ; 
Ne se porent mie desfendre. 
Roman de Rou, v. 16294. 
caT. Leugerament. xs. Ligeramente. ronr. 
Ligeiramente. 17. Leggieramente, leggera- 
mente. 


11. LEvIAR , LBUJAR , v., alléger, sou- 
lager. 
Que m dones joi e m Lxucss ma dolor. 
ALMERI DE SARLAT : Quan si cargo. 
Qu'elle me donnât joie et m’a/{{ége4t ma douleur. 
Part. pas. Pois ra° a caviar de greu pena 
Us motz gsis. 
B. Zonci : Sitot m° estanc. 
Depuis qu’un mot gai m’a soulagé de cruelle peine. 


12. Leusagra, LEuIAIRIA, 5. f., légèreté, 
frivolité, iuconstance, folie. 
Pas amors tornet en LEUSARIA. 
G. FaiDir : Chant e deport. 
Depuis qu’amour tourna en inconstance. 
Mesura m dits suau e gen 
Que fassa mon afar ab sen, 
E Lausantra la ’n desmen. 
Ganins LE Baux : Nueg e jorn. 
Raison me dit doucement et gentiment que je fasse 
mon affaire avec discernement, et Folie l'en dément. 
Pero vers es que per Ma LEUJAIRIA 
Vuelh mais paiar que drechura no manda. 
PERDIGON : Aissi cum. 
Pourtant il est vrai que par ma légèreté je veux 
plus m’élever que droitnre ne commande. 


ANC. FR, 


Quant il gaba de moi par si grant légerie. 
Trav. of Chartem., p. 26. 
ANC. CAT. Leugerta. 


13. ALEVIAR, ALLRVIAB, ALEUJAR, AL- 
LEUJAR, v., lat. arzxvrane, alléger, 
soulager. 


LEU 


Per ALEVIAR Ma pena 
Yaelh far alb’ ab son novel. 
Bccuss De LA BAcHELRRIE : Per grazir la. 
Pur alléger ma peine je veux faire aubade avec 
as BU VESR. 
Per Dieu, ALAUJATZ mm’ aquest fays! 
G. Ana : Lanquan vei. 
Pour Dieu , elléges-moi ce fardeau ! 
Part. pas. ALLEV1ADAS son tas dolors. 
F. de S. Honorat. 
Tes douleurs sont al/égées. 
ur, Alleujar, alleugerar. ns». Aliviar, alige- 
rar. roaT. Ailiviar, aligeirar. tr. Allegiare, 
allegerire. 
14. ALLRVIATIU, ad/., allévatif, propre 
à alléger, à soulager. 
De greus corses ALLRVIATIVA. 


Eluc. de las propr., fol. 2. 
De corps lourds al/évative. 


15. ALLEVACIO, ALLEVIACIO, 5. f. , lat. 
ALLEVATIO , allégement, soulagement. 


De la malautia ALLxvACIO. 
Trad. d'Albucasis, fol. 70: 
Soslagement de la maladie. 
Si es en qualitat temprat, al malaute dons 
ALLEYACI0. 
ÆE luc. de las propr., fol. 76. 
S'il est tempéré en qualité, au malade il donne 
sulagement. 
Entro que. malaute atrobe ALLRvIACIO. 
Trad. d’Albucasis, fol. 31. 
Jusqu'à ce que. le malade trouve soulagement. 


nr. Alleviazione, alleviagione, 


16. ALEVIAMENT, 5. ., lat. ALLEvA- 


usrum, allégement, soulagement. 
À melantias ALEVIAMENT. 
Cap pren ALEVIAMENT. 
Eluc. de las propr., fol. 126 et 33. 
Seulagement à maladies. 
Latète prend soulagement. 
Qt, Alleujament , alleugerament. asr. Alige- 
ramiento. 1T. Alleviamento, alleggiamento. 


15. Auruoansa , 5. f., légèreté. 
Le pesanture e l’ALaUGAnsA.. non es mas 
del ponh de La planeta. 
Liv. de Sydrac, fol. 94. 


La peanteur et la légèreté... n’est que du point 
de la planète. 


LEV 61 


LEUDA, LEDDA, LEIDA, LESDA, 5. f., 
leude, droit de péage, sorte de 
tribut. 

Pas no pren en la Laupa tornezs 
Qu’a Monpeslier li tollon siey borges. 
BranñanD DE Rovenac : D’uu sirventes. 
Puisqu'il n’en prend pas la leude tournoièe qu'à 
Moatpellier lui enlèvent ses bourgeois. 
Lappa aora... Lunpa non prendra. 
Tit, de 1103. Hist. de Lang., t. L, pr., col. 363. 
Aura /eude... Leude ne prendra. 
Non dara ja Lxrpa d’aver que venda que 
seus sis. 
Charte de Besse en Auvergne, de 1270. 
Ne donnera pas la leude de bien qu’il vende qui 
soit sien. 
Eu egua © en mul e en mula .it. D. de 
LEsDa, qui lo veut. 
Charte de Montferrand, de 1248. 


En jument et en mulet et en mule quatre deniers 
de leude, qui le vend. 


2. Leupixa , Lespea, s. m., leudier, re- 
ceveur de la leude. 
El fetz.…. 
D'un Lzaupien , evangelista. 
Brev. d'amor, fol. 181. 
Il fit... d’un leudier, un évangéliste. 
Lo Lxspzns, que porta la carta, no dea 
loier penre per la carta bailar, mas la lesda. 
Charte de Montferrand, de 1248. 
Le leudier, qui porte la charte , ne doit pas pren- 


dre honoraire pour livrer la charte, excepté la 
leude. 


LEUNE, s. m., lierre. 


Las faeillas de Lxuxz terrest. 
DeEuprs DE PRaDes, Aus. cass. 
Les feuilles de lierre terrestre. 


LEVAR, »., lat. Lrvare, lever, relever, 
faire lever, se lever. 
Atressi cum l’olifans 
Que, quan chai, no s pot Lavan 
ro que l’autre, ab lo cridar 
Delor votz, lo Lxvox sus. 
RicuARD px BARBEïIEUX : Atressi cum. 
Ainsi comme l'ééphant qui, quaod il choit, ne 
se peut lever, jusqu’à ce que les autres, avec le 
crier de leur voix , le font lever sus. 
S'ien mais chai, no m Lavxrz del fanh. 
GuizLauxe px BaLaun : Mon vers. 


6a LEV 


Si davantage je chois, ne me relsues pas de la 
fange. - 
Aquel LavxT, quant ac dormit,. 

P. CanDinAL : Una cieutat. 


Celui-là se leva, quand il eut dormi. 


Quan sanz Peyres venc e dis li : 
« Honorat. frayre, eva ti. » 
F. de S. Honorat. 
Quand saint’ Pierre vint et lui dit : « Honorat, 
frère , lève-toi. » 


Estatz sus, e rxvATz. 
Forquer pe Mansizce : Vers Dieus. 
Soyezsus , et leves-vous. 


Loc. Encontra lieys volon Lavau senhieyra. 
RawsauD be VAQUEtRAS : Truan mala. 
Contre elle ils veulent lever enseigne. 


Laver la crotz, e pris confessio. 
Raumsaup DE VAQUEtRAS : Valen marques. 
Je levaila croix , et je pris confession. 
Quar anc fetz vers ni canso 
Degra l’om tost Lavan al ven. 
* Lx moiwx DE MonTaAuDon : Pus Peyre. 
Parce qu’il t oncques vers et chanson on devrail 
tôt le lever au vent. 


— Paraître, apparaître, en parlant des 
astres. 
.T. dia, mati, can lo solelh si rxvxr. 


Roman de la Prise de Jérusalem, foi. 7. 
Ua jour, au matin, quaod le soleil se leva. 


— Élever, hausser, hisser. 
Dieus se laisset per nos en crotz Lavan. 
RaAusAUD DE VAQUEIRAS : Âras pot, 
Dieu se laissa pour nous en croix élever. 


Nos’en vol anuar cofessar, ni neys aco- 
celhar contra sas temptations, ni vol Evan los 
huelbs a Dieu per contritio. - 

W. et Vert., fol. 12. 

Ne s’en veut aller confesser, ni même aviser con- 
tre ses tentations, ni no veut {ever les yeux à Dieu 
par contrition. 

Mentre Thomas Lavava elh cors de Jhesu 


Christ a la messa. 
PRILOMENA. 
Tandis que Thomas élevait le corps de Jésus- 
Christ à la messe. 
Meton s' en mar, Lavox la vela. 
Y. de S. Honorat. 
Se mettent en mer, hissent la voile. 
Fig. Quais lans se pot al teu Luvan. 
Deupss pe Prapes : Qui finamen, 
Quelle louange se peul à la tienne d/eper. 


LEV 


— Soulever, emporter, entraîner par 
le poids. 
Mes ‘des linras sus la balausa, 
E la fueylla tan fort s’ enanta 
C’ayssi las Lrva de randon, 
Com fera un petit boton. 
F.. de S. Honorat. 
Mit dix livres sur Ja balance, et la feuille s’élance 
si fort qu’ainsi elle les /ève d'emblée, comme elle 
ferait un petit bouton. 


— Percevoir, exiger. 
Lavanan vovelamen 
Talhas e quistas et uzatgos 
‘ E gabelas e pezatges. 
Brev. d’amor, fol. 122. 


Lèveront de nouveau tailles et questes et usages 
et gabelles et péages. 


— Produire, porter, rapporter. 
Terra es que no Lava blat. 
Aybres es ramos, qui, en loc de frug, Lava 


bacas. . 
Eluc. de las propr., fol. 183 et 202. 


Est terre qui ne produit blé. 

Est arbre rameux, qui, au lieu de fruit, porte 
des baies. ; 

Terra... plus apta a noyrir bestia que à 
meyshos LzvaR. 

Eluc. de las propr., fol. 182. 

Terre. plus apte à nourrir bête qu’à produire 

moiss0ns. 


— Enlever, emporter, retirer. 
Ab paac d'espleg mi pot Lzvan mon mal. 
G. Fair : Pel messatgier. Var. 
Avec peu de peine me peut enlever mon mal. 
D'aqui la zxvanox li diable. 
F. de S. Honorat. 
De là l’emportèrent les diahles. 
La Laver del port al embarquer. 
RausauD DE VAQux1RAS : Honrat marques. 
Je l’enlevai du port à l’emberquer. 


— Exalter, faire l’exaltation. 
Quan tavanax en cadeira… 
Lo pros comte de Rodes. 
Forquxrt pe Lunez: Per amor. 
Quand ils é/èveront au trône... le preux comte ile 
Rhodes. 
À una volontat elegz, vos an Lavar. 
V., de S. Ronorat. 
Par une même volonté élu, ils vous ont exalte. 


LEV 


— Soulever, révolter. 
Cntencontra Dien si Laver. 
Trad. d'un Évang. apocr. 
Quod contre Dieu il se révolta. 
Per, pres. 
Dela n mar d’Anglaterra tro al soleil LavaNT. 
V. de S. Honorat. 
Del mer d'Angleterre jusqu’au soleil /evant. 
Lœ.  Mimeuet LavaurT, cazen. 
PEnpia0x : Entr amor. 
Me mena levant, tombant. 
Sabstanniv. Cam vezem de las flors que al Lx- 
vant del solelh si expando. ° 
Etuc. de las propr., fol. 116. 
Comme nous voyons des fleurs qui au levant du 
solnl s'etalent. | 
— L'an des quatre vents cardinaux. 
Los priacipals aissi uomnem 
En nostra lengua romans : 
Lavax, grec e trasmontana. 
Brev. Pamor, fol. 4r. 
Le principaux nous nommons ainsi dans notre 
logue romane : Levan£, grec et tramontane. 
Part, pas. ° 
len venc vas vos, senber, fauda Lavapa. 
T. ve MONTANT ET D'URE DAME : Jeu venc. 
Je viens vers vous , seigneur, le devant levé. 
Fui bisbes LRvATz. 
Izaux : Diguas me. 
Je fus erallé évêque. 
Pr. Tug dessenero, LEVAT ns. 
P. CARDINAL : Una cieutat. Var. 
Tous devinrent fous, excepté un. 


Ab ell s'en son eyssit 1ug li clergue tan tost, 
Linr lo sagrestan e lo malvays prebost, 
Y. de S. Honorat. 
Aræ lui s'en sont sortis tous les clercs aussitôt, 
uteplé le neristain et le mauvais prévôt. 
AC. PA, 
Demain, par matin, qnant li baron levérent. 
Roman de Rou, v. 3915. 
En ce temps les gens des communes 
Du pays de Cauix se Jevérent. 
Vigiles de Charles VII,t.1,p. 146. 
ANG. CAT. ANC. asp. Levar. CAT. MOD, ESP. MOD. 
Levar, vont. Levar. 17. Levare. 


2. Levanrr, ad;., levis. 
rver ponts LEVADITS. 


Tu. du xve siècle. Doat,t. CXUVII, fol. 282. 
Doit avoir ponts-levis. 


LEV 63 


car. Lievagis. nsr. Levadiso. vont. Levadico. 
1T. Levatoio, 


3. Lrvauexnr, s. m., élévation, soulève- 
ment. 
Lo Lxvauxxr de las mieuas mans. 
Hist. abr. de la Bible, fol. 65. 
L'élévation des miennes mains. 
Lavamxnr de l’ayga. 


Eluc. de las propr., ta. 248. 
S'oulèvement de l’eau. 


ANC. &sP. Lévamiento. 17. Levamento. 


4. LEvana, s. f., élévation, monticule. 
Ho autras possessions que an LavaDa. 
Trad. du Traité de l'Arpentage, 1° part., ch. 17. 
Ou autres possessions qui ont élévation. 


— Levée, chaussée. 
Aquel’ ayga del Rose i venis; 
Car adonc LxvaDAs non i avia. 
Vie de S, Trophims. 


Cetle eau y veuait du Rhône; car alors chanssées 
il n’y avait. 


ANC. ESP, PORT, Levada. 17. Levata, 


5. Luavanon, s. m., percepteur, rece- 
veur, qui lève les impôts. 
Lavavon del dich emprumpt. 


Tit. de 1433. Hist. de Nimes, 1. IX » Pre, P. 239. 
Percepteur dudit emprunt. 


anc. nsr. Levador. rt. Levatore. 


— Adject. À lever, à percevoir. 


.[u. gros per quintal.. zLavanons coma 
dessus es dich. 
Reg. des Etats de Provence, de 1ho1. 
Trois gros par qnintal.… à pervevair comme des- 
sus est dit. ù 


6. LevarriTZ, LEVAYRITZ, 5. f., accou- 


cheuse. 

LavarniTz, es aquela que ha sciencia de 
minisirar et ajudar femna en son enfantament. 

Eluc. de las propr., fol. 70. 

L’accoucheuse, c’est celle qui a science de secon- 
rir et aider la femme en son enfantement.' 

Matroua LavarniTz d'enfant. 

Trad. d'un Évang. apocr. 
Matrone accoucheuse d'enfant. 


17. Allevatrice, 


7. Levam,s, m., levain. 





64 LEV 


Voy. Lursnirz, Coll. Etym., p. 119. 
Farina, O pasta ses LEvAM , es dita azima. 
Eluc. de las propr., fol. 209. 
Farine, ou pâte sans levain, est dite asyme. 

Fig. Notre Segnier dis en l” Avangile : « No 
voliatz jatgar l’ us l’autre, e eschivatz lo 
LEvAM dels Farireus ». 

Trad. de Bède, fol. 33. 
Notre Seigneur dit dans l'Évangile : « Ne veuillez 


juger l’un l’aatre, et évitez le levain des Phari- 
siens ». 


8. Levar, s. m., levain. 


Farina ab Lxvarz mesclada. 
Eluc. de las propr., fol. 208. 


Farine mélée avec levains. 


Si com lo LavarT corromp la pasta ,et la torna 


a ssa sabor. 
F.. et Vert., fol. 85. 


Ainsi comme le levain corrompt la pâte, et la | 


tourne à sa saveur. 
cat. Llevat. 1%. Lievito. 


9. Levanuna, s. f., levure, levain. 


No sia trobada LavaADunra en totas vostras 


mayzos. 
Hist. abr. de la Bible, fol. 28. 


Que ne soit trouvée levure en toutes vus maisons. 
sr. PORT. Levadura. 


10. Esravan, ., élever, exalter. 
El se mstava sobre tot. 


Doctrine des Vaudois. 
11 s’élève au-dessus de tout. 


— Lever. 
La nueg nos usLEvEM. 
Regla de S. Beneseg, fol. 33. 
La nait nous nous levons. 
Part. pas. Mais lor cor an aissi nscavar en 
Dieu, que non prezon tot lo mon un boto. 
V. et Vert., fol. 33. 


Mais leur cœur ils ont ainsi élevé en Dieu , qu’ils 
ne prisent le monde entier un bouton. 


anc. FR. Ne sant esleves li mien oil. 
Trad. du Psaut. de Corbie, ps. 130. 


CAT. ESP. PORT. Eslevar. ir. Elevare. 
11. EcxvarTiu, adj, , élévatif, propre à 


élever, à soulever. 
De les andas 2LavaTIU. 


distinguée. 
Part. pas. Messorgas trobadas et ALL&vADAS 


LEV 


Virtut atractiva et =LHVATIVA. 

Eluc. de las propr., fol. 133 et 131. 
Élévatif des ondes. 
Force attractive et d{évative. 


12. ÉSsLEVATION, ELKVATIO, 5. f., lat. 


ELATIONEMR, élévation. 


Escavarion de mans. 


, Doctrine des Vaudois. 
Elévation de msinus. 


Fig. Eravacio de vots. 
Aytals raaniera de pronunciar ab ELuvario 
o am depressio. 
, Leys d'amors, fol. 9 et 7. 
Ælévation de voix. 
Telle manière de prononcer avec élévation ou avec 
dépression. 
Sos... segon FLRvAOtO et depressio. 
Eluc. de las propr., fol. 281. 
Le son. selon élévation et dépression. 
car. Elevaci6. xs». Elevacion. pont. Elevacäo. 
ir. Elevazione. 


13. ESLEVAMENT, ELEVAMENT, S$. M., 


haussement, élévation. 
En l’ascevamänr de s0s oils e de s08 pelios. 
Trad. de Bède, fol. 4o. 
Dans le haussement de ses yeux et de ses pau- 
pières. 
Fig. Erxvamenr 0 abaysshamen del accen. 
Leys d'amors, (ol. 10. 
Élévation ou abaissemenut de l'accent. 
sr. Elevamiento. 17. Elevamento. 


14. ALLEVAR, ALEVAR, V., lat. ALLEVARE, 


soulever, supposer, imposer. 

Arrzvan lo mal e lo blaspheme que non es 
vers. 

Per se yssausar, et acLavan blasme ad 
aquells. 

ALcavon mal que non s’era vist ni ausit. 

V. et Vert., fol. 3, 8 et 52. 

Supposer le mal et le blasphème qui n'est pas vrai. 

Pour s’exbausser, et imposer blème à ceux-là. 

Soulèvent mal qui ne s'était vu ni entendu. 


— Faire l'éducation, élever. 


Si com l’enfas qu’es azxvarz petitz 

En cort valen. 

P. RaimonD px TouLouss : Si com l’ enfas. 
Ainsi comme l'enfant qui est élevé petit en cour 


r far rire la gen. 
P° V. et Vert., fol. 24. 


LEV 


LI 65 


Meusonges trouvés et supposés pour faire rire la! 20. Sozxvan, v., lat. subzavane, soule- 


eat 
nr. dlevare. 


15. ÉnEvan, »., enlever, emporter. 
Mort el sol jazia, 
E‘non era qui l’uxcavxs. 
Brev. d’amor, fol. 69. 

Mort il gisait à terre , et (nul ) n'était qui l’enlevdt. 
Loc. 
Non si trobet sa par d’ Aragon ni d’Espanba; 
On plas de quatre centz n’avia dins lo vergier, 
La bella Herenborcz xxLaver l’esparvier. 

V. de S. Honorat.: 

Ne se trouva sa pareille d'Aragon ni d'Espagne ; 
où plus de quatre cents y en avait dans le verger, la 
bee Herembore enleva l’épervier. 


16. Rezv, s. m., lat. axcevium, relief, 
reste. 


-Xu. ples cofres de nxzau. 
Liv. de Sydrac, fol. 123. 
Douse pleins coffres de relief. 


at. Relleu. nse. Relieve. 17. Rilevo, rilievo. 


17. Rezevan , »., lat. nELrvaRe, relever, 
retabbr. 
Nos non podem naczvan aquells que son 
carats, si nos no nos enclinam vas ells. 
V. et Vert., fol. 61. 
Nocs ve pouvons relever ceux qui sont tombés, 
9 200$ ne nous inclinons vers eux. 
Fg, Sila cortz del Paei el ric bobans.… 
No m srcevon, jamais non serai sors. 
RicuanD pe BARSEZIEUX : Atressi cum. 
$ là œur du Puy et la noble générosité... ne me 
relivent, jamais je ue serai debout. 


QT. ur. RonT, Relevar. 17. Rüievare. 


18. ReevaTiON , 5. f., lat. RELEVATIO- 


sem, soulagement. 
Peratavarion…. © utilitat. 

Statuts de Provence. JULIEN, t. 1, p. 90. 
Pour soulagement. et utilité. 


1?, Relepacion . 


19. Racuvawmar, s. 72., lat. RELEVAMEN- 
um, soulagement, secours. 
Aattevammer e consolacio de tot lo realme. 

5. °°, fonds de Gaignières, Maison royale. 
À soulagement et consolation de tout le royaume. 
‘7. Rileramento. 
II, 


ver, exciter. 
Per la forsa de las colretz jaunas que socxvo 
las aatras colretz del oors. 
Liv. de Sydrac, fol. 79. 
Par la force des flegmes jaunes qui soulèvent les 
autres flegmes du corps. 


asp. Solevar. 1Tr. Soillevare. 


LHIJA, s.f., lie, marc. 
Loc. fig. Senhors, ar esgardatz 
Si suibealacnta. 
BEnTRAND D'ALLAMANON : Lo segle. 


Seigneurs , regardes mainteuant si je suis bien à 
la lie. 


Es?. PORT. Lia, 


! 


LI, art. masc. plur., lat. ilzx, les. 


Voyez la Grammaire romane, p. 113 
et suiv., et la Grammaire comparée 
des langues de l'Europe latine, p. 3 et 
suiv. 

Sup. Lr cavalier an prets... 


Lx on son bon guerrier. 
ARnaAuD DE ManurniL : Rasos es. 
Les chevaliers ont mérite... Les uns sont bons 
guerriers. 
Tan son L1 mal e sai e lai. 


P. RoctŒas : Tant ai mon. 
* Tant les maux sont et çà et là. 


AnC. FR. Là péri de France la flor 
E des baronz tnit 4 meillor. 
Roman de Rou, v. 317. 
Li oisel qui se sunt ten. 
Li bois recovrent lor verdure. 
Roman de la Rose, v. 67 et 53. 
ARC. 1T. Pacifichi & uomini viveriano , se via 
fusse tolio mio e tno. 
GUITTONE D'Ansszo, Lett, 3. 


Li angel fan festa en quella eterna vita. 
Jacoronx pa Toni, Oda ai, lib. III. 


Quelques manuscrits des poésies des 
troubadours, offrent parfois Li em— 
ployé comme sujet féminin, mais on 
le trouve plus souvent dans les oa- 
vrages en prose. En voici deux exem- 
ples tirés des poésies des troubadours. 

S’ ontra mar non fan seccors breumen, 


9 


LI 


Lx terra s pert, ses tot reveuemen. 
BERTRAND D'ALLAMANON : D'un sirventes mi. 
Si outre-mer ils ne font secours bientôt, la 
terre se perd sans aucun retour. 


Que ‘1 genser e 1x plus gaia 
M'’a promes. 
B. ne VENTADOUR : Anc no vi. Var. 
Vu que la plus gentille et la plus gaie m'a promis. 
Dans quelques passages des manuscrits 
des poésies des troubadours, on trouve 
l’article pluriel z1 employé comme ré- 
gime, tandis qu'il n’indiquait réellement 
que le sujet, et qu'il était constamment 
employé comme tel. Je regarde cet acci- 
dent grammatical plutôt comme une 
faute de copiste.que comme une ex- 
ception ; d’ailleurs, il est si rare et il 
se trouve si généralement rectifié par 
les autres manuscrits que je crois de- 
voir ici me borner à le constater. 


66 


a. Li, pron. pers. masc. sing., lui, à 
lui. 
Rég. ind, No l rt tolra, ni no ‘l cr devedars. 

| Titre de 960. 

Ne le {ui ôtera , ni ne le lui prohibera. 
$’aac cr fi tort, que lo m perdo. 

Le COMTE DE POITIERS : Pus de chantar. 
Si oncques à lui je fis Lort, qu’il le me pardonne. 

Greu veiretz chantador , 

Ben chan , quan wal 11 vai. 

B. pe VENTALOUR : Pus mi proiatsz. 
Difficilemenl vous verres que chanteur chante 
bien, quand mal jui va. 

ANC. ra. Il me dist que l’évesque Guillaume de 
Paris /é avoit conté que un grant mestre de 
divinité estoit venu à 4, et À avoit dit que 
il vouloit parler à #, et il Zi dist. 

JoinviLzs, p. 14. 
anc. 17. Ad famiglio. impose che come in 
parte fosse con la dona che wigliore li pa- 
resse… Ja doveva uccidere. 
Boccaccio, Decam., 11, 9. 


3. Li, pron. pers. fém. sing., lui, à 
elle. 
Rég. ind. Ela m fai un regard amoros, 


Et iea rt bais la boc’ e ‘ls huels amdos 
B. pe Vexranour : Bels Monrucls. 


LIA 


Elle me fait un regard amoureux, et je fui baise 
la bouche et les yeux tous deux. 
Tots joys zt deu humiliar. 
Le conTE De Poitiers : Mout jsuzens. 
Toute joie à elle doit être soumise. 
ANC. rR. Rég. ind. 
Et vous ne poez miez honir 
Fame tençant que par tesir; 
Le cuer el ventre /i crevez 
Quant respondre ne Æ volez. 
Fabl. et cont. anc., t. I}, p. 193. 
ANC. 17. LO iucomincià a servir si bene... che 
egli /: venne oltre modo a grado. 
Boccaccio, Decam., XI, 9. 


&. Lui, Lux, pron. m. et f. séng., lui, 
elle; à lui, à elle. 


 Rég. dir. Tug cels qui anriau Lur se mera- 
vilhavan. 
Trad. du N.-Test., S. Luc, ch. 2. 
Tous ceux qui entendaient lui s'émerveillaient. 
Ab tot mi platz la belha d’aut paratge, 
E plagra m panc chans , si per Lui no fos. 
PEyrnoOLSs : Be m cuiava. 
Avec tout me plaît la belle de haut parage , et me 
plairait peu chant , si pour e/le il ue fut. 
Rég. ind. Vos el pros Peitavis 
Sal Diens e benezia, 
Car zur sui aclis. 
G. Fainir : Era nos sia, 
Vous et les preux Poitevins sauve Dieu et bénisse, 
car je suis soumis à lui. 


LIAMER , Lramien , s. m., limier. 
Braquet e LIAMIER. 
BEATRAND DE Born : Rassa mes. 
Brachet et limier. 


Lramens frezadors. 
GirAUD DE SALIGNAC : Esparviers. 
Limiers agiles. 


LIAR, LEA, adj., pommelé, gris, 
gris-pommelé. 
Us escudiers qu'enimena 


Lo ros LiAn. 
RAMBAUD DE VAQUEIRAS : El s0 que. 


Ua écuyer qui emmène le roussin gris-pommelc. 
Cavalcant un roncin Lran. 
Roman de Jaufre, (ol. 5. 
Chevauchant un roussin gris-pommelc. 


Fig. Entre mos nessis pessars 


LIB LIB 67 


Son endevengatzs Lians. À la valor de mil rxuna pas de la moueda. 
Gixaun pe Bonne : Be veg e concsc. Tit. de 1308. Dour, t. CLXX VIH, fol. 29t. 
Esire mes dottes pensées je suis devenu gris. À la valeur de mille livres de la monnaie. 


wc. ra. Contre grise, contre larde. 


&. LivunaroN, LrvRasoON, s. f., lat. LiBe- 
Voire a fauvel ou a art. 


Roman da la Rose, v. 14265 et 14x71. BATIONEM, fourniture, livraison, ra- 
Et bi venerres vet devant tion. 
Sor on grant chacéor liart. F1 paire li dava certa Lrunazon de deniers 


Roman du Renart, t. IN1,p.#3. | Per viande. 
; V.. de Bertrand de Born. 
Le père lui donnait certaine fourniture de de- 
LIBRA , LIURA, LIVRA , 5. f., lat. LIBRA, | niers pour aliment. 


ir. Leardo. 


balance. | Que donon quada jorn , ses oblit, 
La es estrument de pes. Doas bestiss ai cruel draguon, 

Eluc. de las propr., fol. 111. D'ever meuut, per LIURASON. 
Balance est instrament de poids. Fragment de la V.deS. Georges. 


Qu'ils donnent chaque jour, sans oubli, deux bé- 


En Sigue du zodiaque. tes de menu bétail au cruel dragon, pour ration. 
Ajouts si ab le cercle zodine el signe dit] Loc. Malvats fai, quar aissi vin a randa, 
anes et el senhal de Lisaa. À LIvVAAsON , a comte et a garauda. 
Eluc, de las propr., fol. 108. BanTrAnp DE Bonx : D’un sirventes ne, 
Sajuste avec le cercle du zodiaque au sigue dit Il fait le méchant, car ainsi il vit entièrement à 
léher et au signe de La balance. ration, à crédit et à promesse. 
— Livre, espèce de poids. ANC Fa. Au soir fn mis em prison à petite 


divroison ; car on ne lai donnoit chascun 


Mes des zivnas en la balanza. 
jonr que pain et ÿavue tant sealement. 


VF. de S. Honorat. 


Mit dix livres dans la balance. Li Rec. des Hist. de Fr.,t. II s P- ot. 
Lron peza .xrT. unsas. 1 potiers aurs .11. 5. pour ses pos par jour, 

Elue. de las propr., fol. 281. et mangera tous seus à court, et n'aure point 
Là livre pèse douze onces. de lvroson. 


| Arch. du Rpy., tr. des ch. Reg., LVII, fol. 13. 
— $orte de monnaie de compte. 


Ging uraaas li leissave en son testament. 5. Liunanpa, LIOURANDA ; 5. f., livrai- 
K. et Vert., fol. 75. son, largesse, ration, fourniture, 
Cioq livres lui laissait dans son testament. gra ufication. 
L'une fremna , qui vert la terra pent, 
No comprar? om ab mil Lrünas d'argent. 
Poëme sur Boère. 
L'use frange , qui vers la terre pend , on n'achète- 
lit avec mille livres d’argent. 


Atressi com lo carmel 
Ten hom ab pauca LiunaNDA. 
B. Zonc: : Atrossi com. 
Pareillement comme le chameau on soutient avec 
petite ration. 


Qeseun jorn cen Lisnas per despendre. Gent fai uostre reis LIOURANDA, 
PisroLrTa : Ar agues. Per s0 son tuit gran ’ 
Ouque jour cent livres à dépenser. Sei Engles. 


A5, ra, Trois cent libres de blancs chacun an Lanrnanp px Bonx : Gent fai. 
Let. d'Hon. de Blois. MARTENNE, Thes. rov. |. Notre roi fait gentiment fourniture ,. pour cola 


anecd., t. 1, fol. 1008. sont tous gras ses Anglais. 
ar. Liare. sse. sou. Libra. tr, Libbra, lira.| Pretz sojorn’ ab los cortes, 
E no y quier LIURANDA. 
2. Lnraunaz, s. m., balance. Forquer ps Bowass : Far vuelh. 
De inrrunaz fals & de liure falsa. Mérite séjourne avec les conrtois , et n'y cherche 
Tit. de 1400. Arch. du Roy., K. 772. roint de gratification. 
De balance fausse et de livre fausse. 


6. LIURAMENT , LIVRAMEN, 5. m., livrai- 
Ÿ. Licaana, crvmapa, s.f., livre, livrée.| sun. 


68 LIB 


Per tradicion e LIVRAMENT de las presens. 


Tit. de 1468. Hist. de Languedoc,t. V, pr., col. 37. 


Par tradition et livraison des présentes. 
Lrunasaxr et tradition de possession. 
Fors de Béarn, p. 1095. 
Livraison et tradition de possession. 
Ab Lrvaamax de la causa. 
Petit Thalamus de Montpellier, p. 77. 
Avec livraison de la chose. 


9. Liguna, s. f., allivrement , fixation 
cadastrale. 


Recason aquelas metre en LIEURA. 
Statuts de Provence. BOuY , p. 224. 


Refusent de mettre celles-là en allivrement. 


— Part, portion, livraison. 


Car aisso es la LizunA e la ratio que Diens 
dona, per cascun jorn, a s0s canorgues que 
canton sas horas, e fan 80 servizi. 

V. et Vert., fol. 43. 
Car ceci est la portion et la ration que Dieu donne, 


pour chaque jour, à ses chanoines qui chantent ses 
heures, et font son service. 


8. LruRAR, LIEURAR, LIVRAR, %., lat. 
LIBRAne, peser à la livre. 


À gran pes recebon, et a petit pes LIURON € 
vendon. 
V. et Vert., fol. 17. 


A grand poids reçoivent, et à petit poids pèsent 
et vendent. 
Part. pas. Vendran vos avols sivadas 
Mal rraunapas, e fes poiritz. 
Forquet pe Lune : E nom del. 
Vous vendront mauvaises avoines mal pesées, et 
foins pourris. 
— Livrer, accorder. 
Part. pas. Ja nou er per lui LtvAATz cartiers. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 21. 
Jamais par lui ne sera accordé quartier. 


— Délivrer. 
Orara perte, e ti LIURARA de tot mal. 
Trad. de Bède, fol. 66. 
Priera pour toi, et te délivrera de tout mal. 


caT. Lüiurar, llibrar, sr. Librar. 1r. Librare, 
liberare. 


9. ALLIEURAR, v., allivrer, régler la 
quotité d'impôt. 


LIB 
Quant es cas d'aquellas aLcLrEuURAR, non en 
manifestan la mitat. 
Statuts de Provence. BOUT, p. 224. 
Quand c’est le cas d’allivrer celles-là, ils n°ea ma- 
nifestent pas la moitié. 
ir. Allibrare. 


10. Birisai, s. m., lat. BILIBRIS, poids 
de deux livres. 
Bruisais, es pes de dons liaras. 


Eluc. de las propr., fol. 281. 
Bilibris, c'est poids de deux livres. 


LIBRE, s. m., lat. cisnum, livre, tome. 
Lo calh Lisax era tot enlumenat de letras 
d'aur. 
PHILOMENA. 
Lequel livre était tout enluminé de lettres d'or. 


— Partie, division d’un ouvrage. 


Quatre Lynnus y a, trsstotz en uua tiers. 
F.. de S. Honorat. 
Quatre livres y a , tous en une suite. 


— Nom donné à un ouvrage. 
So trobam el Lrenx dels Reys. 
V. de S. Honorat. 
Nous trouvons cela au Livre des Rois. 


caT. Lilibre. ns. Libro. pont. Livro. 1x. Libro. 


2. Lrpat, s. m., livre, tome. 
Fig. Legir el Lisnx de sa conciencia. 


W, et Vert., fol. 17. 
Lire dsus le livre de sa conscience. 


3. Lisxzu, Lisez, s. m.,lat. LiBxLLus, 


mémoire , placet, requête, libelle. 
De platz 
Penser e d'avocatz, 
Per far Linxzus tot dia. 
BERTRAND D'ALLAMANON : Lo segle m’ es. 
Penser de procès et d'avocats, pour faire mémoire: 
toujours. 
Condamnet lo rer que Joachim , abbas 
avis fach contra maestre Peyre Lombart. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. :6:. 
Condamna le libelle que Joachim , abbé, avait fai 
contre maître Pierre Lombart. 


— Titre, acte. 


Vol æobrar, ses Lise dat ni pres, 
So qu'a conquis Charles. 
AICARTS DEL FossaT : Entre dos reis. 
Veut recouvrer, sans titre donné ni pris, ce qu 
Charles a conquis. 


LIE 


À plag , avan sagramen, 
Querou Lszts. 
P. CanpinNaL : Ün decret. 
4a plaid , avant le serment , ils requièrent acte. 


ar. Libeilo, mr. Libelo. ronr. rr. Libello. 


4. Lisnanra, s.f., lat. Lisranta, librai- 
rie, bibliothèque. 
Avia tant de libres... en sa LIBRARIA ajustatz. 

Cat. dels apost. de Roma, fol. 33. 

Avait tant de livres... dans sa bibliothèque as- 

semblés. 

car. Librera. ssr. Libreria. pont. Livrana. 

mr. Libreria. 


5. Lsanaar, s. rx. , librairie, biblio- 


thèque. 
Conte en se molteza, coma : LIBRIARI. 
Leys d'amors, fol. 49. 
Cootient en soi multiplicité, comme : bibliothèque. 
6. Lignant, s. "2., libraire, bibliothé- 
caire. 
De L., LisRaRïIS. 


Leys d'amors, fol. 150. 
De L., libraire. 


asc. cat. Librer. xsr. Librerio. pont. Li- 


vretro. 1T. Libraio. 


LIEIS, rexs, LIÆI, LIEY, LIES, LEIS, 
LEYS, L&I, pron. pers. sing., elle, la. 
Reg. dr. Ben sui folhs, quar no m recre 
D’amar zræys, que be m par folhors. 
Foiquer px Mansxrier : Ab pauc ieu. 
Biea je suis fou, parce que je ne cesse d’aimer 
el, vo que (cela } me paraît bien folie. 
Tant ai volgnt sos bes e sos enans, 
E dexirat Lreys e sa companhia. 
Bexzwcra DE PALASOL : Tan m’abelis. 
Tant j'ai voulu ses biens et ses avantages, et désiré 
lle et a compagnie. 
Cant el era per Lis joios. 
R. Vipas : Lei on cobrs. 
Quad il était par elle joyeux. 
— Kg. ind. À elle, lui. 
Amor blasmon per non saber 


Fola gens, mas LEys non es dans. 
B. ns VEnNTADOUR : Cbantars no. 


Amoar hlment par non-savoir folle gent, mais: 


(cela) ne Jui est pas dommage. 
Mas uaxs non cal'si m pert, per qu'ieu no m 
daelb. 
Pons De Carpuxis : Leials amicx. 


LIG 69 


Mais à elle ne soucie si elle me perd , par quoi je 
ne m'en aflige. 


— Pron. démonstr. Celle. 
Suj. Aisso m veda de que m det sondansa 
Lurs qu’es gaia, cortesa e gen parlan. 
Ramsaup ne VAQUEIRAS : Era m requier. 
Ceci me défend de quoi elle me donna abondance 
celle qui est gaie, courtoise et gentiment parlant. 
En mi non a mais poder 
Liayxs qu’ amar solia. 
PEyRoLs : Quoras que. 
En moi n’a plus de pouvoir celle qu’aimer je sou- 
lis. 
Rég. dir. Quar riaxs cui desir 
Non vey ni remir. 
G. Fair : Lo rossinholet. 
Car celle que je désire je ne vois ni contemple. 
Amors m’a faig eslire 
Lau on es gaug e plazers. 
B. Cavo : Temps e luec. 
Amour m'a fait choisir celle où est joie et plaisir. 


— Rég. indir. À celle, 


Vas Narbona portatz lai 
Ma chanson, ab la finida, 
Let cui jois e joven guida. 
AzZALAIS DE PORCAIRAGUE : Ar em al. 
Vers Narbonne portes là ma chanson, avec la 
conclusion, à celle que joie et jeunesse guide. 
Mielhs m'estai 
Pos zus plai 
Que m ten jai. 
RamsauD n'ORANGE : Ben sai qu’. 
Mieux me sied puisqu'il plaît à celle qui me tient 
joyeux. 
ANC. IT. De lempiezza di lei, che mntà forma 
Nel uccel ch’ a cantar più si diletta. 
Danrz, Purg., c. 17. 
CAT. Leys, 17. mob. Lei. 


LIENTERIA, s. f., lat. LrENTERIA, 
lienterie. 
Lixxrenra es cors de ventre ab expalsio de 
viandas. 
Dissenteris, LIENTERIA, dyarria. 
ÆEluc. de las propr., fol. 94. 
Lienterie est cours de ventre avec expulsion d’a- 
liments. 
Dyssenterie, lienterie, diarrbée. 


xsr. Lienteria, lientera. ronrr. Lienteria. 


LIGUAR , ziar, v., lat. Licane, lier, 
attacher. 


LIG 
La franhadora sranxrz 
Ab un fil. 


Dunes pbs PRADES , dus. cass. 
Vous lieres la fracture avec un fil. 


70 


Fig. E m destreing lo cor e m ra. 
AUGIER : Per vos. 
Et m'étreint et me Lie le cœur. 
Amors mi met e moa fols cors en via 
Que as clam merce a lei de fiu aman, 
E can vos cug preiar, la lenga m La. 
R. Bisrons : Aissi col. 


Amour me met ainsi que mon fou cœur en voie 


que je vous crie merci à manière de tendre amant, 
et quand je crois vous priér, la laugue se lie en moi. 


— Allusio. et fig. Refuser de remettre 
les péchés. 
So que Lransrs en terra er LIATS en cel. 
Trad. de Bède, fol. 79. 
Ce que vous l'ieres sur terre sera lié au ciel. 
Proverb. Qui ben cra ben desli. 
Mancasnus : Dirai vos. 
Qui bien attache bien détache. 
Part. pas. Mas janhas, col L:GuaT. 
G. FauntT : Trop malamen. 
Mains jointes , cou lié. 
Lai on tenian Sebelisa 
Vencuda e LraDa. 
F. de S. Honorat. 
Là où ils tenaient Séhélie vaineue et lice. 
Fig. Non son Lrats de matremoni, ni an fag 
vot. 
‘ V. et Vert., fol. 18. 
Ne sont liés par mariage, ni n’ont fait vœu. 


car. Lliger.xsr. pont. Liger, Lar. tr. Legare. 


2. Liroz, L16E, adj., lige, terme de 
féodalité. 
Car atressi cam bon senhor scuelh 
Son zrrex ser, mi devets sculhir. 
AnnauD Ds Maavueit : Us jois. 
Car ainsi comme bon seigneur accueille son serf 
lige, vous me deves accueillir. 
Subst. El mon nou es crestias de lun aire 
Que sieus Lross o dels parens no fos. 
Gunavb D6 CaAzawsox : Belh senkher. 
Au monde il n'est chrétien de nulle qualité qui 
son homme-lige vu de ses parents ne fût. 


Les troubadours employèrent ce mot 


allusivement pour exprimer leur sou- 
mission cuvers leurs dames, 


LIG 


$ela que vol que sos tres remaingns. 
Poxs DE CaAPDUEIL : Ges per la. 
Celle qui veut que je demeure son homme-lige. 
AnC. F8. E sis hoems liges devendreit. 
Ta es sis liges homs, ta nel voil avoer. 
Roman de Rou, v. 11687 et 4452. 
Vostre home lige devendrai. 
Roman du Renart, t. 1, p. 194. 
anc. CAT. Lige, litge. 17. Ligio. 


3. Lis, adj., lige. 
Substant. Chamarlenx fo al dac e totz s08 L:s. 


Roman de Gerard de Rossillon, fol. 110. 
Il fut chambellan du duc et tout son Aomme-lige. 


4. Liam, s. m., lat. cigauen, lien , at- 
tache. 
Lrax ni cadena 
No'lte ni’l tenria. 
PEnnicon : Verges es. 
Lien ni chaîne ne le tient ni le tiendrait. 
Fig. Sentara propriamen 
Liam d’ amor signifis. 
Brev. d'amor, foi. 8. 
Ceinture proprement lien d'amour signifie. 
Retz e Lrams... del diable. 
V. et Vert., fol. 29. 
Rets et liens... du diable. 


caT. Lligam. rort. Ligame. rr. Legame. 


5. Lianrer, s. m1. dim., petit lien. 
El deissendra vitemen 
Per LrAMET que el pe sen. 
”  Dxupsspx Paanss, fus. cass. 
A descendra vitement à cause du petit lien qu'il 
sent au pied. 


6. Licaxenr, LIAMEN, s. m.,lat. L1Ga- 


MEnNTum , lien, ligament , attache. 
Auocmais nulh temps no trobei lisdor 
Que tan ferm lies ab tau pauc Lramen. 
Anar pe PSCGILAIS : Atressi m pren. 
Oncques plus en aucun temps je ne trouvai lieur 
qui si ferme liât avec si petit lie. 
Ab nerviset autres LIGAME=xs adaptatz. 
Eluc. de las propr., fol. 33. 
Avec uerfs et autres ligaments adaptés. 
anc. CAT. Lligament. xse. Ligamiento. vont 


Ligamento. 17. Legamento. 


-. Licansa, Lransa, s. f., alliance. 
Ferou los Tarantes 11A5SA am la cictat de 
Cartaghs. 
L’Arère de Batalhas, fol. 53. 


LIG 
Le Tarentins frent a//iance avec la eité de Car- 
age. 
— Hommage-lige , terme de féodalité, 
Hobediensas e L1axsas et subjectios. 
Dit du wave siècle. Doar,t. VIII, fol. 222. 
Obédiences et hommages-liges et soumissions. 
Alluso. Pos de mi vos fas 110axs4 , 
Promeles mi bon’ esperansa. 
AnmauD DE ManuriL : Dona genser. 
Puisque de moi je vous fais hommage-lige, pro- 
mcttez-moi bonne espérance. 
Fis de mi LIA#SA 
À lei de fin amador. 


G. Fatpir : Jausens. 
Je fisde moi hommage-lige à manière de tendre 


irast. … 


asc. va. S'il vaint, il aura le ligance 
De tot le roiame de France. 
Roman de Partonopeus de Blois, 1.1, P- 96. 


Que serrement nul ne ligance. 
Bu Sare-MAURE, Chron. de Norm., fol. 100. 


AJC. CAT. Lijanza. it. Leganza. 


8. Licanura, LIADURA, 5. f:, ligature, 
lien. 
Conveniens LIGADURAS. 


Eluc. de las prapr., fol. 69. 
Ligatures eonvenables. . 


Es sparelbada la Lrapuna. 
Trad. d'Albucasis, fol. 60. 
L ligature est apprêtée. 
Car plus fortz es tals LrADuRA. 
Deopss D£ PraDrs , Aus. cass. 
Car plus forte est telle ligature. 
nc, ra. Liées ensemble à grosses bandes et 


lieures de fer. 

AusoT, Trad. de Plutarque. Vie d'Antoine. 
ar, Ligadura. asp. Pont. Ligadura. xx. Le- 

geltura. 


9. Liassa , s. f., liasee. 
Exxxv. letras papals en .xr. Liassas. 
Cartulaire de Montpellier, ol. 202. 
Quire-singt-cinq lettres papales en one liasses. 


10. Liapon , s. #7., lieur, qui attache. 
Aucmais nulh temps no trobei r1aDoR 
Que tan ferm Hies ab tan panc liamen. 

A1MsAT DE PEGUILAIN : Atressi m pren. 


Oncques plus en aucun temps je ne trouvai lieur 
sai si ferme liât avec si petit lien. 


LIG 1 
À zrapons, lo portel non. 
Cartulaire de Montpellier, (ol. 44. 
Aux lieurs, le portail neuf, 
ir. Legatore, 


11. ÂLIAR, ALHIAR, ®., lat. aczigane, 
allier. 
Part. pas. substant. Manda s0s amics et ActaTs 
et sabjets. 
Chronique des Albigeois, col. 8. 
Mande ses amis et alliés et sujets. 
Per negu dels seus ni de sos ALu1AT%S. 
T'it. du xive siècle. Doar, t. CXLVI, fol. 234. 
Par nul des siens ni de ses alliés. 
CAT. Esv. Alar. ronr. Aliar, alliar. 17. Alle- 
gare. 


12. ALIAMENT, s. #., lien, alliance, 
union. 


Fig. Per auAMENT de molieransa, 


Trad. de Bède, fol. 72. 
Par lien de mariage. 


13. ALIANSA, ALHIANSA, 5. f., alliance, 
union. 
Que son de la ALrAmSA... mossen lo comte. 
ALransas sian fermes. 

Tit. de 1388. Dour, t. CLXXVIIT, fol. 250. 
Quisont de l’alliance… de monseigneurlecomte. 
Que les alliances soient fermes. 

Amb aquest ac tan gran amor e tan gran 
ALHIANSA. 
Cat. dels apost. de Homa, fol. 112. 
A vec celui-ci il eut si grand amour et si grande 
alliance. 
CAT. Aliansa. xsr. Alianza. vont. Allianca. 
1T. Alleanza. 


14. CoLnicars, 2., lat. coruicare, lier 


ensemble, conjoivdre, comprimer. 
Per las venas et arterias.… COr.LIGAR. 
ÆEluc. de las propr., fol. 35. 
Pour les veines et artères. lier ensemble. 
Part. prés. La quarta es humor los membres 


COLLIGANT. ‘ 
Eluc. de las propr., fol. 88. 


La quatrième est humeur comprimant les mem- 
bres. 
Part. pas. Las partidas cor.LicADas. 
‘Æluç. de las propr., fol. 82. 
Les parties conjointes. 
caT. Colligar. xsr. Coligar. ronr. Colligar. 
17, Colligare, collegare. 


72 | LIG 

15. Coruicariu, adj., colligatif, propre 
à conjoindre, à lier ensemble. 
Es quaysh dels nelhs coLurGaTivA. 


Eluc. de las propr., fol. 37. 
Est quasi colligative des yeux. 


16. Cozicacto , s. f., lat. COLLIGATIO, 
liaison, réunion, enlacement. 


Per donar a lors partidas coLriGacto. 
Lor dona coLciGacio et ajustament. 
‘Eluc. de las propr., fol. 195 et 63. 
Pour donner Liaison à leurs parties. 
Leur donne liaison et ajustement. 
car. Colligacié. zse. Coligacion. ronr. Colli- 
gacäo. 1r. Collegazione. 


17. COLLIGAMENT, s. m., liaison, union, 
cnlacement. 


Razitz que han entre si COLLIGAMENT. 
Eluc. de las propr., fal. ato. 
Racines qui ont entre &i enlacement. 


xse. Coligamiento. ir. Collegamento. 


LIG 


— Reconnaissant. 
Aytant cant ell val plus que iea, aytant li 
soy ieu plus oBLiGATz. 
V. et Vert., fol. 66. 
Autant qu'il vaut plus que moi, autant je lu: 
suis plus obligé. 
ANC. FR. Que li crediteurs soit obligier. 
Charte de Valenciennes, 1114, p. 421. 
caT. «sr. Obligar. ronT. Obrigar. 17. Obbl. 
gare, obliare. 


20. OBLIGATIO, s. f., lat. oBLICATIO, 
obligation, engagement. 
Per aquo que non fo donada osc1GATIos. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 25. 
Par cela que ne fut donuée obligation. 


Pagaar la dita o811GaT10 © promessio. 
Tie. de 1294. Doar, t. XCVIL, fol. 265. 
Payer ladite obligation ou promesse. 
car. Obligaciô. ssr. Obligacion. ronT. Obri- 
gacäo. 17. Obbligazione, obbligagionc, 
obliazione. e 


18. Cozuicancia, s. f., liaison, union ,| ar. OBLiGamMenT, s. m., lat. OBLIGAMEX- 


enlacement. 
Per lor granda cozLiGancra. 
Per COLLIGANCIA dels membres. 
Eluc. de las propr., fol. 51 et 33. 
Par leur grande union. 
Par liaison des membres. 


anc. cat. Colliganza. 17. Colleganza. 


19. OsLiGan, v., lat. oBLicare, obliger, 
engager, lier. 
Deu oBciGan las soas causas en penhora. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 68. 
Doit engager les siennes choses en nantissement. 
Nos onLiGam 
A perdonar de bon talen. 
Brev. d’amor, fol. 106. 
Nous nous obligeons à pardonner de bonne vo- 
lonté. 
Fig. S’OoBLIGUET, 
Per sa desobediencia, 
À carnal concupiscencia. 
Brev. d’amor, fol. 50. 
Il se lia, par sa désobéissance, à charnelle con- 
cupiscence. 
Part. pas. Que hom se tenga per plus oBLIGAT 
a Dieu servir. 
F. et Vert., fol. 6t. 
Qu'on se tienne pour plus obligé à servir Dieu. 


Tum, obligation, engagement. 
Oncraamanr de lotz s0s bes. 
Tit. de 1269. Arch. du Roy., K. 17. 
Engagement de tous ses biens. 
Per expres OsLIGAMENT de maridatge. 
Tit. de 1313. Doar,t. XXXVLIL, fol. 185. 
Par exprès engagement de mariage. 
Anc. sr. Obligamiento. 17. Obbligamento, 
obliamento. 


22. OBLIGANSA, OBLIGANSSA, s. f., obli- 
gation , engagement. | 
Quar prendre no vol la onciGanssa. 


Ord. des R. de Fr., 1463, t. XVI, p. 134. 
Car il ne veut pas prendre l'obligation. 


Per oBL1GANSAS generals sensa specification. 
Statuts de Provence. BouY, p. 223. 
Par obligations générales sans spécificati on. 


Per raso de la dicha oBLiGansa. 
Tit. de 1395. Dour, t. CXXXVII, fol. 365. 
Par raison de ladite obligation. 


1T. Obbliganze. 


23. RELIGUAR, RELIAR, V., lat. nELIGARe, 
lier, attacher, rallier. 


Iea serai l'estendart, ab me vos RALIATS. 
Roman de Fierabras, v. 3119. 
Je serai l'étendard , avec moi rallies-vous. 


LIC 


Par pas. Bayns..., sa langua se te de part 
dessnt ab la boca, mas desdins... no es az- 
LIGUADA. 

Eluc. de las propr., fol. 25. 
Line, sa langue se tient de per devant avee la 
xarbe, mais dedans... elle n’est pas aftachée. 


ur. Relligar. use. Religar.1r. Rilegare. 


14. ReuiGIO, RELIGION, s. f., lat. AxEI- 
clone, religion. 
Li bon home de azziG1ox foron ab les crotz 
ea brais. 
V. de Bertrand de Born. 
Les bous hommes de religion allèrent avec les 
cri en bras. 
Monestiers o maio de azziGro. 
F. et Vert., fol. 16. 
Moeasière ou maison de religion. 
Selui… 
Cm ten estreg vera RELIGIOS. 
Le nousx De Foissan : Ben volria quar. 
Celi… que tient étreint la vraic religion. 


— Monastère, couvent. 
Mantas axLtG10Ns 
Mes a foc et a carbons. 
Hueuxs ps 5. Cyn : Cansons. 
Maiats couvents mit à feu et à charbons. 
Mercat fazen entren eu A&LIGION. 
V. et Vert., fol. 16. 

arche faisant ils entrent en couvent. 


— Ordre religieux. 

Aachorita, que es maniera de naLIG10 en 
Egypte per sanbta vida. 

Cat. dels apost. de Roma, fol. 50. 

Ancborète , qni est sorte d'ordre en Égypte per 
duste vie. 
(AT. Religiô, ssp. Religion. ronr. Religiäo. 

mr. Religione. 


13. Ruutosrrar, s. f., piété, dévotion. 
Ritsosrras, es airamens de pechat. 
Trad. de Bède, fol. 36. 
Pieté, c'est haine de péché. 


26. Reucros, neLecros, ad)., lat. ne- 
LIGiosus, relgieux, pieux. 
Dome axuroros ab femna nezrarosa. 
V. et Vert., fol. 19. 
Dane religieux avec femme religieuse. 
“ent, Silenci que toz asLxc1os den tener. 
Trad. de la Règ. de S. Benoît, fol. 8. 
Silence que tout religieux doït tenir. 
fit, 


LIG 73 
Subse. et prov. L'abit no fa pas bon auLic10s. 
V.. et Vert., foi. 65. 
L’habit ne fait pas le bon religieux. 
car. Religios. us». Pour. 17. Religioso, riligioso, 


27. RELIGIOZAMEN, RELIGIOZAMENS, adv., 
religieusement. 
Devoa lo auyrir et esenhar neL1G1OzAM ans. 
7 W.et Vert., fol. 19. 
Loivent le nourrir et enseigner religieusement. 
Aquels que vivio a&LIGIOZAMES. 


Cat. dels apost. de Roma, fol. 96. 
Ceux qui vivaient re/igieusemerit. 


caT. Religiosament. sr. ronT. 17. Religiosa- 
mente. 


28. ReconciLran, v., lat. nEcONcILtARE, 
réconcilier. 
Nos vuelha axconcitran, e nos metre en la 
sua gratis. 
Tit. du xuve siècle. Doart, t. CXLVI, fol. 232. 
Nous veuille réconcilier, et nous mettre en la 
sieone grâce. 
Quan lon naconcittanta , 0 ‘ls absolvria. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 27, 
Quand il les réconcilierait, ou les absoudrait. 
CAT. &sr. PORT. Reconciliar. 17. Reconciliare, 
riconciliare. | 
29. RacCONCILIATIO, 5. .f., lat. nxconcI- 
LIATIO , réconciliation. 
Apres sa AUCONCILIATIO € sa retractatio. 
Aportet la auconciciario de Tholozs, 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 143 et 181. 
Après sa réconciliation et sa rétractation. 
Apporta la réconciliation de Toulouse. 
car. Reconciliaciô. xsr. Reconciliacion. vont. 
Reconciliacäo. ir. Riconciliazione, riconci- 
liagione. 
30. RecONCILIAUENT, 5. m., réconcilia- 
tion, raccommodemenit. 
Per lo cal recebem ara A«CONCILIAMENT. 
Trad. de l'Éptt. de S. Paul aux Romains. 


Par lequel nous recevons maintenaat réconcilia- 
tion. 


ir. Riconcihamento. 


31. EsLran, vd., délier, détacher. 
Tot so que hom enemic lia, 
L’' avenimen de Dieu l’xarra. 
Deupss ps PrADEs, dus. cass. 


Tout ce qu’homme ennemi lie, l’intervention de 
Dieu le délie. 


10 


74 LIG LIL 
32. Desctan, 2., délier, délacer, déta-! Cui malvestatz soB=zL1A. 
cher, déballer. | Hueuss Bauner : Lanquan son li. ar. 
Duszran la donna qu’era encadenada. , Tel so pomponne et se migoote , en qui msuraisel 
F. de S, Honorat. s eRracine: 
Délient la dame qui était enchaînée. 
Si merchadiers ven a Bessa ses merchat o 
feira, e paszra, e no i vent, no i dara ja leida. 
Charte de Besse en Auvergne, de 1270. 
Si marchand vient à Besse sans marché ou foire, 
et déballe, et n’y vend pes, il n’y donnera jamais 
leude. 
Fig. Quaar lo dreit lo psscta. 
BEnTaAND D'ALLAMANON : Ja de chantar. 
Car le droit le délis. 


— Alusiv. et fig. Remettre les péchés. 
Deu querre tal cofessor que sapcha liar e 
DESLIAR. 








36. Liaman, ®., lier, attacher, resserrer 
Fig. Fin’amors mi LIAMA, 
Qu'en mi non »« pont d’enjan. 
RaïmonD pe MiRAVAL : Sitot s’es. J'or 
Por amour m'attache, de sorte qu’en moi il n'y: 
point de tromperie. 


37. ALramas, ., lier, attacher, en. 


chainer. 
Fig. La su’ amors m’afama 
Que m ten pres e m’aLIAMA. 
G. Fami : Una dolors. 
Le sien amour, qui me tient prisonnier et m'en 


chaîfne, m'aflame. 
V. et Vert., fol. 68. 


Doit chercher tel confesseur qui sache lier et dé- 
lier. 
Proverbial. Quai ben lia, ben pesur. 
Marcasaus : Dirai vos senes. 
Qui bien lie, bien délie. 
Part. pas, Ella sentir sa DESLIADA. 
Deupes DE PRADES, #lus.cass. 
Élle se sentira délice. 
ane, car. Desliguar. car. Mon. Desiligar. zsr. 
Desliar, desligar. vonr. Desliar. 1. Slegar. 


38. ExLramar , v., attacher, lier, enla- 


cer. 
Fig. Ges per s0 no m puesc partir nn doru, 
Si mi ten pres s amors e m'ENLIAMA. 
B. ne VEnTaDour : Be m’ an perdut. 
Pour cela je ne puis point m'en séparer d'un 
darne , tant me tient pris son amour et m'enlare. 
Ab son vol m’EnLrAMA. 
À. Daxiez : Anc ieu n00. 
Avec sa volonté elle m'enlace. 
Part. pas. ExLIAMATz soi tan que, si m vol 
Desliamar, ges far non o poitis. 
ATMER1 DE ProurLAUX : Atressi m pren. 
_Lié je suis tellement que, si je voulsis me délier 
je ne le pourrais point faire. 


33. Descecan, 7., délayer, dissoudre, 


fondre. _ 


Part. pas. Cant la neus fon DxsLrGADA. 
YF. de S. Honorat. 


Quand la neige fut fondue. 
39. Deszramar, v., délier, détacher. 
Enlismatz soi tan que, si m volis : 
Dascraman, ges far non o poiriu. 
ÂTMERI DE PEGUILAIN : Atressi m pren. 


34. EnrreLtas, v., entrelacer, nouer, 


embarrasser. 
Per que 1 lengna m'anTazLta, 
Quan ieu denant ley me prezen. 
B. pe VENTADOUR : En cossirier. 
C'est pourquoi la langue s’embarrasse en moi, 
quand devant elle je me présente. 
La boca m’ anava secan, 
E la lengaa mm’ aNTRELIAN. 
Passio de Maria. 
La bouche m'allait se séchant, et la langue se 


nouant en moi. 


Lié je suis tellement que, si je voulais me délier 
je ne le pourrais point faire. 


LILI, s.m., lat. Lisrum, lis. 
Ayssi coma garda Lict sa flor e sa blanc 
entre las espiuss. 
Virginitat, entre las autras virtuiz, es CO 


parada a LILIS. 
V. et Vert., fol. 95. 
Ainsi comme Le lis garde sa fleur et sa blanche 
parmi les épines. 
Virginité, entre les autres vertus, est compert 
aux lis. 


35. SosneLtan, .v., sur-lier, s’attacher, 


s'enraciner. 
Tal se pipa e s aplanha, 


LIM 


Coma de rosas e de LiLis. 
F.de S. Flors. Doat, t. CXXIIL, fol. 285. 
Comme de roses et de lis. 
mr. Giglio. 
2, Lai, s. me. , His. 
List a for blanca defors et daurada dedins. 
Eluc. de las propr., fol. 212. 
Le lis à fleur blanche dehors et dorée dedans. 
ar. Lhri. xs. ronT. Lirio, 


3. Las, s. m., lis. 
Roza de pascor 
Sembla de la color, 
E z1s de la blancor. 
P. Vipa : Mout viu. 
Rae de printemps elle ressemble par la couleur. 
« lis per la blancheur. 
Lay s’espan la blanca flors de z1s. 
B. pe Venranovn : Bela Monruelhs. 
Li s'épanouit la blanche fleur de Lis. 
wr, Li. 


LIMA , s. f., lat. ziama, lime. 

Aissi coma la Lima esmera e purge lo fer. 

PV. et Vert., fol. 77. 

Ainsi comme la lime polit et purge le fer. 

Fig. En mon cor port la Lrxa 
Ab que mos cars motz lim. 
RarmosD DE MinavaL : Aissi me. 

Ea mon cœur je porte la lime avec quoi mes difñi- 
ëles mots je lime. 
Gr. Lima. xse. ronr. 17. Lima. 


2. Lonpuna , s. f., lat. LIMATURA , li- 
maille. 
Limapuna de fer. 


Daunes pr PraADes, #us. cass. 
Limaille de fer. 


asc. ra. Î| y semoit de la limeure d'or. 
änor, Trad. de Plutargque, Vie de Dénétrius. 
ar. Limadura. ase. rour. Limadura. 1r. Li. 
mature. 


3. Loun , »., lat, Limane, limer, affiner, 
polir. 


Sies dent eminent, rrma aquel’ am lima de 

ferr, 
Trad. d'Albucasis, fol. ar. 

Sic'et dent émireue, linse celle-là avec lime de fer. 

Fe. Obri e L1x 
Mots de valor. 
_ À. Dani : Canson. 
Je travaille et line mots de valeur. 


Part. pas. 


‘LIM 95 
Sofre e fer r1ata7T. 
Deupes DE PRADES , Aus. cass. 


Soufre et fer limc. 
caAT. Lliimar. sv. poar. Limar. tr. Limare. 


LHIMATZ, Lrmc, s. f., lat. L1xax, 
limas, limaçon. 


Les Lurwmavs jeisso de la suor de la calor de 


l’herba e de la hamor de la terra. 


Liv. de Sydrac , fol. 77. 


Les limagçons proviennent de la sueur de ls chs- 
leur de l’herbe et de l'humeur de la terre. 


Lamac… porta sa mayzo ou se clan, et ha 


alons cornetz. 


Eluc. de las propr., fol. 254. 


Le limas... porte sa maison où il se clot , et s au- 
eunes petites cornes. 
car. Llimac. 


2. Lrmassa, s, f., limace. 
Coma lo Lombart que non susava iutrar el 
cendier per la LimAssa que trezia s0s corns. 


VW. et Vert., fol. 12. 


Comme le Lombard qui n'osait entrer au sentier 
à cause de la limaes qui tirait ses cornes. 


ase. Limasa. rr. Lumaca, lumaccia. 


LIMBE, s. m., lat. Limpus, bord, abord, 
limbe. 
— Fig, en terme de théologie, limbes. 


Laoch que hom apelhava zrunx. 
Trad. de l'Évang. de Nicodème. 


Lieu qu'on appelait limbes. 
El moriris ses baptisme, e s'en iris eu 
aquela part de infern que nos apelam Limas. 


L'Arbre de Batalhas, fol. 180. 


I1 mourrait sons baptême, et s’en irait dans cette 
partie d'enfer que uoas appelons limbes. 
car. Lims. esp, PORT. 17. £imbo. 


LIMIT, s. m., lat. zimrrem, limite! 


borne. 
Los Limurrs et decxs. 


Fors de Béarn, p. 1082. 


Les limites et barrières. 
cart. Limit. limit. ner. PORT. 17. Limite. 
2. Limracio, 5. f., lat. LIMITAMIO, limi- 


tation, fixation, abornement. 
Dona als membres Lrmrracto et distinecio. 


Eluc. de las propr., fol. 113. 


Donne aux membres limitation et distinction. 
cat. Limitaci6. ssr. Limitacion. ronTr. Lünita- 


câo. 17. Limitazione. 





76 LIM 


LIN 


3. Luuran, v., lat. Limirare, limiter, | — Baveux. 


déterminer, fixer. 

Aysshi cam aquest zumarra le temps del 
mascle, semlautment riurra, en aquel me- 
teyssh libre, le temps de la formacio. 

Eluc. de las propr., fol. 68. 

Ainsi comme celui-ci limite le temps du mâle, 
semblablement il limite, dans ce même livre, le 
temps de la formation. 

Part. pas. Foro lhi terme d’ aquests evesqnatz 
tantost apres LIMITATS. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 217. 
Furent les bornes de ces évèchés sitôt après li- 
miteës. ‘ 

Plus LrMmtTADA potestat. 

ÆEluc. de las propr., fol. 10. 
Puissance plus limitée. 
CAT. &sP. PORT. Lünitar. 17. Limitare. 


LIMO, Lrmon, s. m., lat. zimus, limon. 
Fetz de Lrmo de terra tot derairanamens 
Adam, que fetz senhor de totas res vivens. 

P. px Cogsiac : El nom de. 
Fit du lémon de la terre tout en dernier Adam, 
qu’il fit seigneur de toutes choses vivantes. 
Del Lxmon de la terra. 
Hist. abr. de la Bible, fol, 1. 
Du limon de la terre. 


caAT. Lim. esp. ronrT, 1T. Limo. 


2. Lruanna, 5. f., limon. 
Dieus nos fes d’aital Lruanma. 
T. pe G, RiquiEr ET px Hanai : Senher. 
Dieu nous fit de tel limon. 


3. Limosirar, s. f., lat. Lrmosiraremn, 
limon, vase. 
Aquest fluvi per razo de sa LIMOSITAT. 
AYEAns... 6es LIMOZITAT. 

Eluc. de !as propr., fol. \5tet 154. 

Ce fleuve en raison de son limon. 
Eaux... sans limon. 

ss. Limosidad. rr. Limosità, limositate, limo- 

sitade. 


4. Limos, adj., lat. Lrmosus, limoncux, 
bourbeux. 


El es tot... Lrmos et trebol. 
Hamor r1mosA et viscoza. 
Eluc. de Las propr., fol. 151 et 237. 
Il est tout... limoneux et trouble. 
Humeur limoneuse et visqueusc. 


Nol beau o vaqua 11M0s o LIMOSa. 
Ord. des R. de Fr., 1461,t. XV, p.414. 


Nul bœuf ou vache baveux ou baveuse. 
ESP. PORT. 1T. Limoso. | 


LIMO, s. m., lat. cimorium , limon, 
citron. 


Voyez AzDaerTe, p. 366, et Mayans, 
Orig. de la ling. esp., t. I, p. 233 ct 


| 260. 


Pus tost que quant us LiMOs 
De perra venc en mudansa. 
GuiLLAUME DE SaiNT-Dinusr : Aissi cum. 
Plus tôt que quand un limon vint en métamor- 
phase de poire. 
cat. Llim6. zsr. Limon. rontr. Limdo. tr. Li- 
mone. 


LIN , s. m., lat. zinuwm, ln. 


Fay penchenayre de Lt. 
RAtMOND D'AVIGKNON : Sirvens suy. 


Je fus peigneur de lin. . 


Ja non vesta drap de carbe ni de zrs. 
GuriLauxx Ds Tunsia. 


Jamais ne revète étoffe de chanvre ni de lin. 
O canebe, Oo Lin,0 lana. 
Trad. d’un Evang. apocr. 
Ou chanvre, ou lin, ou laine. 
car. Lili. se. Lino. ronTr. Linho. 1r. Lino. 


2. Linos, s. m., graine de lin. 
Ple ponh de Lixos solamen 
Faretz fort coser e builir. 
Deupnes px PRADES , Aus. cass. 


Pleine poignée de graine de lie seulement vou: 
feres cuire ot bouillir fort. , 


3. LiNSoL, LENSOL, LANSSOL, s. m., lin- 


ceul, drap de lit. 
Lo Lrasoc torseretz lendema. 
T. D'uNE DAME ET DE MONTANT : leu vence. 
Vous tordres le lincer le lendemaia. 
Era ‘1 suari e ‘1 Lxnsot. 

Brev. d'amor, fol. 175. 

C'était le suaire et le linceusl. 
Laxssozs bagadats. - 
Jsanx : Diguas me ta. 
Linceuls lessivés, 
cAT. Llensol. ronT. Eanocol. ir. Lenzuoto. 


LIN 


&. Lssonxr, s. »., ligneul, cordonnet. 
Ab on fil | 
0 ab an cramonxr sotil. 
Davupss pe PRADES, Aus. cass. 
Avec ua 6l ou avec un cordonnaet délié. 


i. Lncz,s. m., lat. Linreum, linge. 
Mobles, cam es LINGE © ustencilhas. 
Fors de Béarn, p. 108. 
Meubles, comme est linge ou ustensiles. 
asr, Lienso. 


6. Lun, mer, adj., lat. 1inmus, de lin. 
De tot drap zixr. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 113. 
De toute étoffe de Lin. 
Una cargua de telas Limnras. 
Tis. de 1285. Dour, t. XVII, fol. 191. 
Une charge de toiles de Lin. 


LING, Lexwx, Lim, s. m., lat. 11GRwm, 
bois. 
Âquest faitz fo meravilhos 
Qu'el nm, on mortz pres naissemen, 
Nos nasquet vida e perdos. 
P. CanDinaL : Dels quatre. 
Ce fit fut merveilleux qu'au bois, où la mort 
nt musaance , il nous naquit vie et pardon. 


— Barque, chaloupe. 
Si eum val mais grans naus en mar 
Que uisos ni sagecia. 
P. Caapimaz : Jeu volgra. 
Ainsi comme vaut plus grand navire en mer que 
barque oa mique. 
À greu pot hom conoisser en la mar 
Cani, sitot s’en passa LINKS € naus. 
SERVER DE GIRONE : À greu pot. 
Dificilement on peut conpaître en la mer chemiao, 
uique y passe barque et navire. 


— Vaisseau ; navire. 
Car ses la decima, non es 
Us tant caat qu’ en armes un Laxx. 
Panne pu VrLan: Sendats vermelhs. 
Car 08 la décime, il n’en est pas un si chaud qui 
Sirait un navire. 
sic, rk, Messire de Chepoy retint à galies et 
1h. 
C1 de Salonique armoient 5 Zns pour nous 
destourner les vivres. 
Compte de Théobald de Chepoy, 1310. 
Aëc. ar. Leny, lleny, Anc. usr. Leño. ronT. 


Lenho. 1. Legno. 


LIN 


Lena, LEIGNA, 
LINHA , 5. f., bois. 
Si non es de peira o de Lxcna. 
RaALMENz B1STORS : Ar agues. 
S'il n’est de pierre où de bots. 
Loc. Quan trob tornei ni cembel, 
Voloatiers desplei m’enseigna, 
E joing , e fatz d’astas Lx1GKA. 
P. Via : Pois ubert. 
Quand je trouve tournoi et joute, je déploie vo- 
lontiers mon enseigne, et joins, et fais de lances 
du bois. 
Proverb. Fas faec ses Lznxa. 
G. Riquisr : En re. 
Tu fais feu sans bois. 
Grans Laura fai grant fuoc. 
Flama fail, cant fail... Laxtra. 
Trad. de Bède, foi. 54. 
Beaucoup de bois fait grand feu. 
Le feu manque , quand manque... le bois. 
ANC. FR. Cele alome le fu de laingne. 
Fabl. et cont. anc., 1. 1V, p. 247. 
Ji vilains a demandé laingne…. 
En la sale fa fez li fens. 
Fabl. et cont. anc.,t. III, p. tt. 
En laquelle maison je ai mis ma laigne e fagos. 
Lett. de rém. de 1361. Canrentixn, t. Il, col. 99. 
CAT. Llenya. xsr. Lena. ronr. Lenha. 1T. 
Legna. 
— Lieu planté d'arbres. 
Tost chai 
Blanc en bai, 
Coma flors en Lanma. 
Prannx D'AUVERGNE : Rossinhols. 


Le blanc tombe aussitôt en bai, comme la fleur en 
bois. 


77 


2. LENHA, LENIA, 


t 
LINHA, Licna, s. f., lat. Lrnea, ligne, 
cordeau, direction. 
Tot o mens a plom et a livell et a drecha 
LINHA. 
Wet Vert., fol. 59. 
L le mène tout à plomb et de niveau et en droite 
digne. 
Bastit ses regle ses LION. 
RaxgauD D'OnaAnGe : En nitsl rimeta. 
Bâati sans règle et sans rordeau. 
Pren sa LrNuA, e vol anar dreita via. 
V. et Vert., fol. 59. 
Prend sa direction, et veut aller droit chemin. 


78 LIN 


LIN 


Fig. Tot o adordeusa s regla et à imma de|4. LINMATCS, LIGRATGE, 5. 78., ligne 


razo. 
FV. et Vert. fol. 47. 


11 l'ordonne tout à la règle et au cordeau de la raison. 


— Terme d'écriture, 


Vingt et sieis LINNAS en cascuna plans, et 


eu CASCUDS LIMAA SiNC 1NO!s. 
Fors de Béarn, p. 1077. 


Vingt-six lignes en chaque page, et en chaque 


ligne cinq mots. 


— Instrument de pêche.  * 


La Lima ab que lo pescayre de ifern pren 


los peyssos. 
V.. et Vert., fol. 20. 


La ligne avec quoi le pêcheur d’eufer prend les 


poissons. 
CAT. sr. Linea. pont. Linha. 17. Linea. 


2. Linm, LiNG, s. m., lignée, race, 
descendance. 
Del gran Line N Adam. 
LE CONTE DE Poitiers : Farai chansoneta. 
De la grande lignee du seigneur Adam. 
Pois lo fils de Dieu vos somo 
Qa’ el vengetz del LixQ Farao. 
Maucasavs : Emperaire. 
Puisque le fils de Diea vous somme que vous le 
vengies de la lignée de Pharaon. 
azc. r8. Ke jà n'ientrera, ne home de son lin. 
Prist une fame de haut ln. 
Roman de Rou, v. 3442 et 963. 
La dame quident de bas ln. 
Roman del conte de Poitiers , v. gt2. 
Il n'est pas nés de povre kan. 
Roman de Partonopeus de Blois, t. IL, p. 110. 


3. Lrxuana, s. f., lignée, race, descen- 
dance. 
Tota la LrNmaDA 
Que pres d'Ex Adam naissensa. 
GavauDan LE ViEux : Un vers. 
Toute la lignée qui prit du seigneur Adam nais- 
sance. 
Lixaanss destermeuadas. 
Tr. de la ire Ep. de S. Paul aux Thessaloniciens. 
Lignées infimes. 
En aquest... faihi la Lzersmana a la proge- 
nies del rey Clodovieu. . 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 97. 


En celui-ci... faillit la ligmee ou la race du roi 
Clovis. 


direction , alignement. 
Adv. comp. Dons auxels, eu son estatge 
Iras, quan vears ‘l matis, 
E digues li «x Dax Limmares 
De qual guizs l’obedis. 
P1ERE D'AUVERGKE : Rossinhol on. 
Doux oiseau, dans sa demeure tu iras, quan: 
viendra le matin, et dis-lui en droite ligne de quel 
manière je lui suis obéissant. 


— Lignage, lignée, race, descendance 


Mil cavalier de gran 11NHAT@R 
E mil dompnas de gran valor. 
GUILLAUME , MOUNE DE BEzLw RG : Quascus plor. 
Mille chevaliers de grand lignage et mille dame 
de grand mérite. 
Desliuorar d'enfern 
Trastot human LinRATGES. 
V. de S. Honorat. 
Délivrer d’enfer tout l’humain lignage. 
Una falsa deschauzida 
E raditz de mal Lrauarer 
Ma trahit, etes trahida. 
B. px Vanrapoun : La doussa vots. 
Une fausse déconsidérée et racine de mauvais 4- 
gnage m'a trahi , et est trahie. 
Fig. Proeza eis del coraige, 
Veus son meïlhor Lrsmares. 
AnnauD DE MaaueiL : Rasos es. 
Prouesse provient du cœur, voilà sa meilleure 
lignée. 
anc rr. Conjoinets ensemble par saug de d- 
gnaige ainsi que cousins. 
MonsTarLer, t. I, fol. 110. 
caT. Llinatge. sr. Linage. ronr. Linhagem 


ir. Legnaggto. 


5. ALIGNAMEN, ALLINAMEN, 5. M., ali- 


gnement. ° ° 


Si la terra es el mei per dreich AuGsAMExz 
Piaans D& Conaïac : El nem de. 
Si la terre est au milieu par droit alignement. 
Enfra lors propres AtLINAmERS. 
Tit. de 1392. Bailliage de Sisteron. 
Au-desous de leurs propres alignements. 


ANC. &sP. Ælinamiento. roar. Alinhamento. 


6. ALinNHan, v., aligner, ajuster, 


Part. pas. RE] vei adreit et ALIsoaT. 
Baaraasp px Bons : Fuecilbetas. 
Je le vois juste et aligné. 


LIN 


Fig. Eqaitatz not es autra causa mays engal- 
bat tota ALINKHADA. 
F. et Vert., fol, 60. 
Équité west autre chose excepté égalité toute 
elpuee. 
ct. Abnyar. wse. Alinar. vont. Alinhar. 


-, Daumas , %., dévier, disjoindre, 
écarter. 
Aquel qui de sa naturs Dauinma. 


Eluc. de las propr., fol. 140. 
Celui qui de sa nature dévie. 


— Part. prés. Discordant. 
Nayho pazcanAns parts. 
Eluc. de Las propr., fol. ‘253. 
\aissent perties discordantes. 


8. Foazinæan , ., forligner, dégénérer. 
E s deu gardar de ronztWuman. 
Brev. d’amor, fol. 104. 
Et se doit garder de Jorligner. 
Part. pas. No seria bos filhs, mays setis ron- 


LISUATSZ. 
V. et Vert., fol. 74. 


Ne serait pes bon fils , mais il serait dégénére. 
Sabst. Dels ronLINHATz d’avol' aire. 
Pixaat D'AUTERGNE : Belh m'es. 
Des dégénérés de mauvaise mine. 
asc. r6. Forlignez de \a constance de voz pères. 
Œuvres d'Alain Chartier, p. 409. 
Silhomrue ne se fast forligné du devoir. 
Dusantrss , p. 9. 


9. Reztwsag , ®., ressembler. 
Li dea qaecx voler azLINRAR... 
Re viven , li AKLINHA. 
Brev. d’'amor, fol. 104. 
Claean doit vouloir lui ressembler. 
En vivant bien , il lui ressemble. 


10. Ixranuiwean , v., interligner, inter- 


caler. 


Part. pas, Rasat, cancellat Q INTERLINSAT. 
Fors de Béarn, p. 1082. 
ré, eancelié on inéerligné. 


be. pour. Interlinear. 1T. Interlineare. 


LINIR , »., lat. anime, enduire, oïndre, 


frotter. 

Part. pas. Sa goma... val tant a conservar li- 
bres que, quan s0 Lix1Ts d’ela, per ardas 
no prendo mal. 

Elnc. de las propr., fol. 201. 


LIQ 79 


Sa gomme... vaut tant pour conserver Les livres 
que, quand ils sont enduits d'elle, ils ne prennent mal 


par teignes. 
a. Lintmenr, s. m., lat. LINIMENTUM, 


liniment. 


Aprop pausa LINIMENT. 
Trad. d’Albucasis, fol. 4. 
Après pose liniment. 


«sp. Linimiento. von. 17. Linimento. 


3. Lizan , v., enduire, oindre, 
Lrzan tot entorn d’alguua materia glutinaza. 
Eluc. de Las propr., fol. 142. 


Enduire tout autour d'aucune matière glutineuse. 


Ac. xse. Lisar. 17. Lisciare. 


LINX , s.m., lat. Lynx, lynx. 
Lisx no fo par a leis en gardadura. 
Palayts de Saviesa. 
Lynx pe fut pareil à elle en regard. 
Engendra tygres, LiNCRs , serpens. 
Eluc. de las propr., fol. 176. 
Engondre tigres, {ynx , serpents. 
CaT. «sr, Lince. ronT. Lince, lynce. 17. Lince. 


LIPPOS , adj., lat. zxprus, chassieux. 
Uelhs... LiPpos. 
Eluc. de las propr., fol. 227. 
Yeux... chassieux. 


ir. Lippo. 


2. Lippozirar, s. f,, lippitude. 
Lagauha O L(PPOZITAT. 
Eluc. de las propr., fol. 83. 
Chassie ou lippitude. 


3. Lipxza, s. f., lippitude. 
Ret les uelhs clars et delish lor taca, val 
contra LIPEZA. 
Eluc. de las propr., fol. 221. 
Rend les yeux clairs êt détruit leur tache, vaut 
contre /{{ppitude. 


LIPTOTE , s. j., litote, figure de rhé- 
torique. 


Liprors.… tol alqnns proprietat accidental 
ad alcana canza. 
Leys d'amors, fol. 143. 
La litote... ôte quelque propriété accidentelle à 
quelque chose. 


LIQUOR , uicon, s. m., lat. ziquor, li- 
queur, liquide. 
Quar olis, que es veramens 





80 LIQ 
I. dels principals hongemens, 
‘Vai totas vetz, so es versples, 
Eu totas rrcons sobiras. 
Brev. d’amor, fol. 145, 
Car huile, qui est vraiment un des principaux li- 
niments, va toujours, cela est vrai pleinement , eu 
tous liquides supérieure. 
De riquozs, alcunas so compostas , alcuuas 
so simplas. 
Eluc. de las propr., fol. 271. 
Des liqueurs, aucunes sont composées, aucunes 
sont simples. 
Fig, Detu fara hom la zrQUuon 
Don seran onchg l’aatri trachor. 
P. CanpinaL : D’ Esteve. 
De toi on fera la liqueur dont seront oints les au- 
tres traîtres. 


CAT, ESP. PORT. Licor. 1T. Liquore. 


2. Liquinirar, s. f., lat. LiQuiDITATEM, 
liquidité, fluidité, limpidité. 
Per razo de sa LIQUIDITAT. 
Contra tropa LIQUIDITAT. 
, Eluc. de las propr., fol. 32 et 35. . 
Par raison de sa liquidité. 
Centre considérable liquidité. 
tr. Liquidità , liquiditate, liquiditade. 
3. Lrqueracrio, s. f., lat. LIQUErACTIO, 
liquéfaction. | 
- Ja sia que prenga LIQUErACTI0. 
Eluc. de las propr., fol. 153. 
Bien qu’il prenne liqué faction. 
xsr. Liquefaccion. pont. Liquefaccäo. rr. Li- 
quefazione. 


4. Liquin , adÿ., lat. ziquipus, liquide, 
limpide. 
“Si la materia es trop LIQUIDA et clara. 
Don naysh adhoras goma L1QuiDA. 

Eluc. de las propr., fol. 104 et 198. 
Si la matière est très liguide et claire. 
Dont naît parfois gomme liquide. : 
Fig. Que las ditas letras puescan esser dicbas 


LIQUIDAS. 
Leys d’amors, fol. vit. 


Que lesdites lettres puissent être dites liquides. 
cat. Liquid, liquid. se. pont. 17. Liquido. 


5. Liquinamexs, ade., liquidement. 
Lentsmens 6 lotamens 0 LIQUIDAMENS, se- 
gou lati, souan las ditas letras. 
. Leys d’amors, fol. 1u1. 


LIS 


Lentement ou lourdement ou diguidemen£ , selon 
le latin, sonnent lesdites lettres. 


sr. PORT. 17. Liguidanente. 


LIS, ziz, adj., grec AMeves, lisse; uni, 
poli. 
Blanc e zrs pus qu'us almatits. 


Guiiauxe DE CABESTAING : Er vey qu’en. 
Blanc et lisse plus qu’une améthyste. 


Sa pel es plana, Lr£a et ses pels. 
Eluc. de las propr., fol. 3t. 
Sa peau est plane, lisse et sans poils. 


. CAT. Lis. xs. Liso. ront. Lico. rr. Liscio. 


LIS, s. m., lat. 11, procès, débat, dis- 
cussion. 
Lis et controversia. 


Tie. de 1283. Dour, t. XCI , fol. 21+. 
Débat et controverse. 


Esp. PORT. 17. Lite. 


a. Lrrici,s. m., LiTiGtum, litige. 
Lrrrer entre partidas. 
Statuts de Provence. Boux, p. 10. 

Litige entre parties. 
Plays, LtriGts e questions. 

Statuts de Provence. Jun, 1. [,p. 350. 
Plaids , litiges et questions. 

28P. PORT. 1T. Litigio. 


3. Lrricros, adj., lat. Lirrotosus, liti- 


gieux, querelleur. 
Femna fada , lengossa, 
Male e LITIG1084. 
Brev. d'amor, fol. 233. 
Femme folle, bavarde, méchante et guerelleuse. 


Ny dengana causa autra LIT1G108a. 
Statuts de Provence. Boux, p. 5. 
Ni nulle autre cause litigieuse. 


xsP. PORT. IT. Lifigioso. 


4. LiriGan , v., lat, Liricare, contester, 
être litigant. 


Part. prés. Fan obligar las personnes Lrri- 


GANS. 
Statuts de Provence. Bomy, p. 10. 


Font obliger les personnes litigantes. 
ss. PORT. Litigar. 17. Litigare. 


LISERA , s. f., lisière. 
No per la risxna. 


Fors de Béarn, p. 1086. 
Non per la lisière. 


LIS 


LISSIU, Læreiu , s. me, lat. Lrutvium, 
ksive. 
Se neguna autra mescla de Lissru de sabon, 
Cartulaire de Montpellier, fol. 193. 
Ssus aucun autre mélange de lessive de savon. 
Aiatz de fort Larssiu de vitz 
Que sia colats et esclarzitz. 
Devupes px Paapas, “us. cass. 
Ayez de forte lessive de vigne qui soit coulée et 
canibée. 
Qne neguns tenchariers, que blanquis seda, 
non suse blanqair ab negun urseru. 
Cartulaire de Montpellier, fol 192. 


Que nul teinturier, qui blanchit soie, n’ose blan- 
chir avee nulle lessive. 


at. Lemiu. 


USTA , s.f. , bande, hordure, liteau, 
bord. | 
Voyez Dexina, t. III, p. 45 et 46. 


L'ancien teutonique avait LISTE, 
dont l'allemand a fait z157=. 

Le poëme sur l’expédition de Char- 
lemagne en Espagne offre ce mot dans 
l'inscription gravée autour du bonclier 
de Roland : 

Mit Guldinem bohstaven 
Was an there LISTEx ergraven. 


V. 1852 et 1853. 
Scunrss, T'hes. antig.teut., Lt. 1IL , v° Liste. 


. Un mantelh 
Dan drap de seda bon e belh 
Que bom apela sisclato, 
Vermelh ab Lisra d’argen fo. 
R. Vipac ps BEYAUDUN : Unas novas. 


LIV 81 
ANT. FR. 

Ochirent le traytre ou hault palais Ziséé. 
Poëme de Hugues Capet, fol. 19. 

Le ban de Macidoine qui fa listé d'orfrois. 

Poëte anonyme. Du Cancer, t. IV, col. 233. 
Li quatre fil Aymon sont el palais listé. 
Roman de Renaud de Montauban. 


ARC. CAT. Ldistar. suc. nr, Lister, 17. Listare. 


3. Lisrar, s. m., lisière, bordure. 


Bons es per LISTRE € pet drap. 
T. ps G. Rainozs D'ApT ET D G. Macner : Maigret. 
Il est bon per lisière et par drap. 


Le pont. et l'air. ont Zstra. 


4. Lisraan , ®., jasper, border, tracer 
des bandes. 
Part. pas. 
| A son col a pendut san bon escut LIsTRATz. 


Roman de Fierabras, v. 1045 
À suspendu à son cou son bon éeu borde. 


pOoaT. Listrar. 


LIVELL, s. mn., lat. LiBeLLa, niveau. 
Tot o mena a plom et a civELL et a drecha 
binba. , 
Fay tot a regla coma peyralier lo mur tot 
engal a LIVELL. 
V. et Vert., fol. 59. 
Mène tout d’aplomb et de niveau et en droite ligne. 
Fait tout À la règle comme le tuaçon le mur tout 
égal de niveau. . 
Anc. CAT. Livell. pont. Livel. ir. Livello. 


|2. Nivez, s. m., niveau. 
Mesura tenent le corde « mtvzc de l'ayga. 
Trad. du Tr. de l’Arpentage, part. ire, ce. 35. 
Mesure tenant ls corde au niveas de l’eau. 
| CAT. MOD. Vivell. use, ronT. Vivel. 


Un manteau d’un drap de soie bon et beau qu’on LIVOR, s./., lat. ivon, couleur livide, 


wplebrocard, il fut vermeil avec bordure d'argent. 
AXC, FL 
L rois fu en la sale bien painturée à liste. 
Roman de Berte, p. 125. 
ar. Lista, esp. vont. 1r. Lista. 


2. Lisrsn, ©., jasper, border, tracer 
des bandes , veiner. 
Part. pas, 
Vengat es a la cambra del f marbre LIsTar. 
Roman de Fierabras, v. 2680. 
Est venu à Ja chambre du pur marbre jaspé. 
In1, 


lividité. 

A blancor perteno... LIvoR 0 flavbr. 

Les autras causas de zivon. 

Eluc. de las propr., fol. 265 et 266. 

A blencheur appartiennent. lividité ou jaune- 
vert. 

Les autres causes de lividite. 
asp. PORT. Livor. 1T. Livore. 


a. Livinrrar, s. f., lividité. 
Liviotrar 0 blaveza. 
Eluc. de las propr., fol. 88. 
Lividité ou paleur. 
II 


82 LIV 
3. Livenc, ad)., livide. 
Quan, per operacio de natare, vert o negre 
torna ztvanc. 
lue, de las propre, fol. 266. 
Quand, per opération de nature, vert ou noir de- 
vient Hide. 


LIVRE , Lruax, adj., lat. men, libre, 
affranchi, détaché. 
Bia sers, sia LIVRES. 
Trad. de Bède, fol. 74. 
Soit serf, soit libre. 
Fig. Es zivaus de peril. 
C'om sia s1vaus de mal 
Trad. de Bède, fol. 4 et 13. 
Est afranchi de péril. 
Qu'on soit afranchi de mal. 
car. Libre. sr. Libre. ront. Livre. 1. Li- 
bero. 











a. Livaan, Liunan, v., lat, LrBenane, 
délivrer, sauver, débarrasser. 
Lo sanh bers on Dieus fon sebelhits 
Volon Lrunan aissilh que de lay s0. 
Goivtause 2e Mon : D'un sirventes. 
Le saint tombenn où Dieu fut enseveli veulent dé- 





Qui ztvaa lo colpable de torinent. 
Trad. de Bède, fol. 78. 
Qui délivre le coupable de tourment. 
— Livrer, accorder, remettre entre les 
mains, adonner. 
De s08 pres pres esmenda 
Del rey, qu'els à degra crunan. 
Benraanp px Bonn : Quan vey pels. 
Pour ses prison: prit rançon du roi , c'est 
pourquoi il devrait los lui livrer. 
Livni vos lo rial gant per seyubalh e per 
fermetat de possessio de la calh vos meti. 
PaiLomEn. 
Je vous livre le gant royal pour marque et pour 
assurance de la possession en laquelle je vous mets. 
Mi rent a lieys © m tiunr. 
Le cowre pe PorriEns : Farai chansoneta. 
Je me rends ot me livre à ell 
Loc. Aquest hom Lrusan a mort. 
Trad. de l'Évang. de Nicodème. 
Livrer cet homme à mort. 
Los quals nos venen zivnan batalha. 
Chronique des Albigeois, col. 97 
Lequels nous vieunent livrer bataille. 

















LIV 
Part. pas. Qu'om via zivmarz de mal, 
Trad. de Bède, fol. 
Qu'on soit délivré de mal. 
Ja non er per loi Livaars cartiers. 
Roman de Gerard de Rosillon, fo. 21. 
Jamais ne sera per lui accordé quartier. 
Substantiv, Li vtunar à maltraire, 
G. Farbir : Fort chauss. 
Les adonnés à mal agir. 
car, Llibrar, Uiarar. asr. Librar. vour. Li 
vrar. ant. 1e. Livrare, liverare, 17. mou. 


Liberare. 
3. LivnaMEn, LIURAMEN, 5. m., dél 
vrance. 


Paors de Dieu es fons de vida e Livnamens 
de mort, 








Trad. de Bède, fol. 31. 
La crainte de Dieu est fontaine de vie et del 
wrance de mort. 
auc. sr. Libramiento. tr. Liberamento. 


4 Lavera, munza, s. f., liberté, in- 

dépendance. 

Aqui'ant es l'esperiz de Den, squi es vit- 
Rss. 

Mellier es sosgeita cereituz que LrUREzA er- 
golioss. 

El porsegra la grandeza dels peccatz per la 
Ltvansa de virtat. 

Trad. de Bède, fol. 74 et 50. 

Là où est l'esprit de Dieu , là est liberté. 

Meilleure est servitude soumise que liberté or. 
gueilleuse. 

11 poursuivra l'énormité des péchés par l'indépen- 
dance de la vertu. 








5. Liear, s. m., lat. Lisentus, af- 
franchi, libéré. 
Lo zaments non pot clamar son patron en 
plait ses maudamen de la poestat. 
Trad. du Code de Justinien, (ol. 3. 
L'affranchi ne peut appeler son patron en justice 
sans permission de l'autorité. 
car. Liibert. sv. vont. 1r. Liberto. 





6. Lasenrin, 5. m., lat. 118ERTINuS, af 
franchi. 
Lo patros non es tenguts per 40 LIBERTE, 
ai lo Lisa ins non es tengutz per s0n patron. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 27. 
Le patron n'est pas tenu pour son afranchi, ni 
V'afranchi n'est pes tenu pour s0a patron. 


LIV 


LIV 83 


asc r&. C'est en vain qu'un lidertin, qui a — Libéral, 


ætrefois esté esclave, souhaitteroit d’estre 

isgénu ; sa condition originelle et acciden- 

tlle y répugne. 

Cancs 0x BELLAY, Diversités, t. 1, fol. 271. 
rs. PORT. 17. Libertino. 


*. Lisearina, 5. f., lat. LIBERTINA , af- 
franchie. 


Adjectv. Sera franca, e sera. 1inanrina del 
vendedor. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 41. 
Sera libre , et sera affrunchie du vendeur. 


8. Lissnrar, 5. f., lat. ripmaratem, 
liberté, indépendance, franchise, im- 
munité. | 
Seson las LrBxaTATz sobre dichas. 

Churte de Gréalou, p. 114. 
Selon les libertés susdites. 
Recoguoe l’ amor que son poble li portava, 
etdonet plasors dons e LIBxATATS. 
Genologia dels contes de Tholosa. 
Recoannt l’amour que son peuple lui portait, et 
êcuna plusieurs dons et libertés. 
tr. Lhübertat. se. Libertad. pont. Liberdade. 
ir. Libertà, libertate, libertade. 


9. Lipxeacio, s. f., lat. LisæRaTio, li- 


bération , délivrance. 
Dels mels passatz querem perdo; 
Dels presens, LIBRRACIO. 
Brev, d’amor, fol. 104, 
Des maux passés nous requérons pardon ; des pré- 
wuts, délivrance. 
Per razo de sa LIB&RAGIO. 
Eluc. de las propr., fol. 128. 
Par raison de sa délivrance. 
asc ra. Louant la clémence dudit empereur 
en la Zibération de plusieurs prisonniers 
qu'il avoit prins. 
MonsTrecet, t. II, fol. 76. 
xs. Liberacion. 17. Liberazione. 


19. Lsxnaz , adj., lat. 1iBrnaLis, libre. 
Aa perdat Lrsænar volantat. 
L'Arbre de Batalhas, fol. 26. 
Ont perdu libre volonté. 
En leial et LrBnnaz... possessio. 
Tic. de 1295. Dour, t. CXXXIX, fol. 125. 
Es loyale et libre. possession. 
Los cansas sosmezas a Lraun ac arbitre. 
Eluc. de las propr., fol. 1t. 
Les choses soumises à libre arbitre. 


Era larx a donar e zinxnats. 
Exercitats en las sciensas LrBxnALS. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 21 et 153. 
Était large et libéral à donner. 
Exercé daas les sciences libérales. 

Axc. va. Les voluptés du boire et da manger 
ont un souvenir qui n’est point libéral ne 
digne de gens d'honveor. 

AnxorT, Trad. de Plutarque. Morales, t. I, p. 265. 


CAT. Liüiberal, use. rour. Liberal, 17. Fiberale. 


11. LIBERALMEN , LIBERALMENS, adr., 
librement , libéralement, généreuse- 


ment. 
Fos LIB=nALMEX laiseda als crestias. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 16. 
Füt librement laissée aux chrétiens. 
Sa gracie LuB&RALMExX 
Tramet sondosamen 
Tot jorn a cels que s vol el platz 
Brev. amor, fo). 2. 
Sa grêce libéralement il transmet avec abondance 
toujours à ceux qu’il veut et (qu’il) lui plaît. 
Si tu as petit d’aquo, dona LiasRALMENS 
segon ton poder. 
V.. et Vert., fol. Br. 
Si tu as peu de cela, donue libéralement selon ton 
pouvoir. | 
car. Llberalment. xse. poar.1r. Liberalmente. 


12. DrsrivRE, DESLIURE ,; DESLIRURE, 
DELIVRE, DELIUBE, ad}, khbre, indé- 


pendant. 
Negas homs nou es franc ni paszivans de 
mala servitat, sinon en gracia de Dieu. 
VF. et Vert., fol. 33. 
Nul bomme n’est affranchi ni libre de nmtale ser- 
vitude , sinon en grâce de Dieu. 
Anar s'eu pot DsL1vaas ab adreitz comjatz. 
" GuicLauxE px TupxLa. 
Peut s’en aller libre avec de jusies congés. 
Ab pazivaa entrada e ab pzzivra eissida. 
Cout. de Condom. 
Avec Libre entrée et afæc libre sortie. 
El regne del cel, 
On son pasr1auns li fizel. 
Brev. d’amor, fol. 108. 
Âu royaume du ciel , où sont libres les fidèles. 


— Délivré, débarrassé. . 


84 LIV k LIV 
Procuret si vomit, et ayshi fo parivax. Qu'en chaiene ricement vivre. 
ÆEluc. de las propr., fol. 243. Mantes DS Faance, t. El, p. 177. 
Se procura vomissement , et fat ainsi délivré. cat. Desiliure, delture. 


Serem pxscivaz del diable. 13. DESLIVRAMEN, DESLIURAMEN, Dss- 
V. et Vert., fol. 45. 


Nous serons délivrés du diable. 


Pop uastiraa 
De iota malananes. 


LIEURAMEN ; DELIVRAMEN , DELIUBA- 
MEN, s. m., délivrance, absolution, 


liberté. 


VF. de S. Honorat. 
Fat délivrée de toute maladie. 


DuscizurRaAMEnx de peccats. 
Aruxar DE BELLINOY : Cossiros. 


anc. na. Se li passages fast délivres. Absolution de péchés. 
Roman de la Rose, +. 490. Tro Dieus e sos bos astres li det Dazrunanur. 
Non, non, ton trépas m'a renda: . … Guuxauxs pe Tuner. 
D’espoir et de crainte délivre. Jusqu'à ce que Dieu et son bon astre Jui donos de. 
livrance. 


Je ne crains plas rien que de vivre. 
BERTAUT, P. 227. 
Sans les emmailloter ni lier de baudes ni de 
langes, de sorte qu'elles les renduient plos| 14. DELIVRAZO, DELIURAZO, 5. f., déli- 
délivres de leurs membres. vrance. | 
AnxoT, Trad. de Plutarque. Vie de Lycurgue. Ausi s’ ancæmais dir de nolh preisonier 


… tt Que non ames fort sa DRLrVRa20P 
En termes de jurisprudence > quitte, GavssEnan Ds Saunr-Lasipren : Puois fin’amor:. 


libéré, affranchi. S’entendit-il oncques plus dire de aul prisonnier 
El es pusriauuxs d’aquel dan que s0s sers | qu'il n’aimât pas fort sa délivrance ? 


avia fait. anc. rR. Ke il prenge conroi de lor delivraison. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 22. Roman de Rou, v. 1631. 


Il est quitte de co dommage que son serf avait fait. 


AM£. CAT. Deslliurament, delivrament. asc. 
nsp. Delibramiento. 


15. DxLrvnaTio, DELIURATIO, 5. f., déli- 


vrance, livraison, remise. 
Eu la p#c1vaATIO d’'amont dits. 

Tit. de 1419. Doar, t& LIVW, fol. 292. 
En la livraison dessus dite. 


— Prompt, expéditif, diligent, alerte. 
El mon no sai hom tan nxszrune 
Pogues tots mos peccatz escrieure. 
FoLquer Dr MauseiLe : Senher Dieus. 
Gr re mon vs “expédiif qu'il pêtl 6 Desrivran > DESLIURAB , DESLIEURAE, 
DELIVRAR, DELIUBAR , %., délivrer, af- 
franchir, débarrasser, acquitter. 
Rezemer e D&sLIVRAR los prezoniers. 
PV. et Vert., fol. 80. 
Racheter et délivrer les prisonniers. 
Miels saup Lozoïics DesLtunAR 
Guillelme. 
| BERTRAND DE BORN LE rizs : Quant vei b. 
| Mieux sut Louis délivrer Guillaume. 
De que ai puescan DEsLIVRAR 
Tanz dentes com ss a pagar. 
F, de S. Honorat. 
De quoi se puissent acquitter tant de detir 
comme tu as à payer. 
De pagans e d’avol gen 
Deusvran lo mounimen. 
Giaaup pe Bonæuiz : Jos sua. Far. 
De paiens et de méchante gent délivrer Le tombeau 


anc. rn. Afin qu'ils allassent pins légers et 

plus délivres à ce voyage. | 
Autor, Trad. de Plutarque. Vic de Psul-Emile. 
Fig. Ben greu trob hom joi psscivar. | 
A. DanixL : Lancan. | 





Bien difficilement on trouve joie prompte. 
Adv. comp. Quan foro totx garnitz, vengro 
s'en tot À DELIURK vais Marseli. 
PHILOMENA. 
Quand ils furent tous équipés, ils s’en vinrent 
tout promptement vers Marsile. 





Vos est cela que À D&SLIURE 
Me podetz far morir o viare. 
Roman de Jaufre, fol. 78. 
Vous étes celle qui promptement me pouvez faire 
mourir Où vivre. 


Anc. FR. Miez voil estre lcoz à délivre . 


LIV 
Fenna fai, al efantar, 


Mes leugiciramen DasztauUnan. 
Brev. d'amor, fol. bp. 


Fame, au moment d’eafanter, fait plus aisément 


dim. 
x ra. E nus debvret fumes. 
Seent deheret li tuen ami. 
Anc. trad, du Psaut. de Corbie, ps. 123 et 59. 


La roine Frédegonde se délivra d’un fil; 


baptixiez fa à Paris. 
Rec. des hist. de Fr.,t. A, p. 235. 


— Hiter, presser. 


Dis al abbat que no fes tan gran messa, e 


que s'en DELIURES. 
Que s nrtunesso de far la batalls. 
PuILOMENA. 


Dit à l'abbé qu'il ne fit pes si longue messe , et 


qu'il s'en Rdtât. 
Qu'il se Adtassent de livrer la bataille. 


— Écarter, retirer. 
C'om pazrvaz la brasa a forza et a poder, 
F.. de S. Honorat. 
Qu'os écarte ls braiss à force et à puissance. 
Sebst. Qui al rusctunan nou cur 
Greu sera per lai deslinratz. 
Aunrai DS Brzcinov : Cossiros. 
Qui se court au délivrer sera difficilement délivré 
per hui. 
Par. pas. Anc hom mais pres no fo 
No volgnes esser Dast1vVaAT. 
GRaser : Fin prets. 
Oucques plus homme ne fat prisonnier qui ne 
voulël être délivré. 
Âors pestixunar Israel. 
Liv. de Sydrac, fol. 119. 
Aua délivre Israël. 
QT. Deslliurar, auc. use. Delibrar. 1r. Deli- 
vrure. 


l;. Destivaanmnn, DESLIURAMEN, DELHI- 
"unr, ado. , Nbrement, indépen- 
damment. 

Obrs plus apertamen 
Ades, e plas DESLIVRAMEN. 
Deuves pe Pranes , Poëme sur les Vertus. 
Ant plus ouvertement toujours, et plus librement. 
Awel fai mudar bel c gen 
Ea pauc de temps pasziuRAMES. 
Drvprs 0e Paanrs, Æus. cass, 


LIV 85 


Fait œuer bien et gentiment un oiseau en peu de 
temps librement. 
Paesca poisr et decendre D&ëLHIVRAMENT. 
Tit. de 1219. Dour , t. CXVUII, fol. 16. 
Puisse monter et descendre librement. 

18. DELIVAIER, DELIURIER, DESLIEURIER, 
s. m., délivrance, absolution, débar- 
ras. 

Se ieu mueir, er mi gran DALIURIERS. 
Braraasp Ds Bonn : Mivs sirventes. 

Si je meurs , (ce) me sers grand débarras. 

Paeys ses argen no y trob om pasziaunien. 
B. CansoneL : Per espassar. 

Puis sans argent on n’y trouve absolution. 
Couquaier 

Als encsrceratz DasLiaURIEn. 


Brev. d'amor, fol. 92. 
Conquiert délivrance aux incarcérés. 


19. ALLIVRAR, ALLIURAR, 2., délivrer, 
débarrasser. 


Part. pas. ALtivaaDa jacia d’un precios enfnn. 
V. de S. Honorat. 
Gissit délivrée d’un précieux cufant. 


20. DaziBsRACIO, s. f., lat. DELIBERA- 
r10 , délibératiou, réflexion. 
Saviament et ab DaLIBERATIO. 

V. et Vert., fol. 68. 
Sagement et avec délibération. 
Senes DELIB&RACIO. 

Brev. d’amor, lol. 212. 
Sans réflexion. 
Am gran DALIBERATIO, 

Tit. de 1351. Doar, t. CXLVI, fol. 218. 
Avec grande déliberation. 
caT. Deliberaciô. xsr. Veliberacion. ronr. De- 
liberaçäo. 1r. Deliberasionc. 


21. DxLiBxnam, 2., lat. DELIBERARC, 
délibérer, résoudre. 
Van narrsanan... de laissar et abandonnur 
la dita plassa. 
Chroniques des Albigeois, col. 18. 
Vont déliberer... de laisser et abandonner ladite 
place. 
Part. pas. Entendet que lo dit leguat venia 
DELIBERAT. 
L'hronique des Albigeois, col. 8. 
| _ Apprit que ledit légat venait reso/n. 
caAT. rsr. roRT, Deliberar. 1r. Deliberarce. 


86 , LO 


22. DELIBERADAMEN, adv., délibérément, 


résolument. 
DaLiBxRADAMEX et sm bon conselh. , 
Tit. de 1389. Doar, t. XXXIX, fol. 206. 
Délibérément et avec bon conseil. 
cAT. Delberadament. xsr. ronr. Deliberada- 
mente. 17. Deliberatamente. 


23. DrsLivRansa, DESLIURANSA, DELI- 
VRANSA, DELIURANSA , 5. f., délivrance, 


action de livrer, livraison. 
T'ant que ad aquela pas tunaANsA. 
Tit. de 1270. Doar, t. IX, fol. 67. 

Tant qu'à cette livraison. 

S'endevenis qu’en la paciunamsa fos tro- 
bats meinhs an gras. | 

Tit. de 1282. Doar , t. CXVIITI, fol. 192. 

S'il sdvenait qu'eu la délivrance fût trouvé un 

grain de moins. 


LO , Le, art. masc. sing., le. 


Voyez la Grammaire romane, p.111, 
et la Grammaire comparée des langues 
de l’Europe latine , p. 3 et suiv. 

Su. De meg aripin..…., LO cart. 
| . T'it. de 987. 
De demi-arpent.… , le quart. 
Fetz li frangner Mausac, qaan Lo reis lo tenis. 
Lx DAUPHIN D'AUVERGNE : Vergoigns. 
Lui fit détruire Mausac, quaud {e roi le tenait. 
Lx solelh si revol sobre nostre emysperi. 
Eluc. de las propr., fol. 126. 
Le soleil fait sa révolution aur notre hémisphère. 
Rég. Nou vos tulrai Lo castel d’Albaron, Lo 
bastiment. | 
Titre de 1040. 
Je ne vous ôterai {e chôteeu d’Albaron , {e bâtiment. 
Bel m’es cant aug Lo resso 
Que fai l’aushercs ab L’arso. 
Pixrnz DE Braoænac : Bel m’es cant. 


I1 m'est beau quand j'entends {retentissement | 


que fait le haubert avec’arçon. 
Se Dex m'ait, 
Lo tot puissant. 
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc., 1.1, p. 44. 
Out occis Daire, {o roi de Perse, e combati 
soi od Tholome, Lo rei de Egypte. 
Anc: trad. du Ier liv. des Machabées, fol. 155. 
Rég. Il esleit /o bien e si refavast /o mal. 
Ile sermon de S. Bernard sur l’Avent. 


ANC. FA. Su). 


LO 


Par lo sanc de sa passion desarmeit lo ciel, 
Com. d'Haimon sur l'Ep. de S. Paul. 
ANC. PORT. On Îlo men amour prougesss. 
Mays lo poder ja non er meu. 
Canc. do coll. dos nobres de Lisboa, fol. 107 et 108. 


car. xsp. Lo. roaT. mon. O.rr. Lo. 


2. Los, Les, art, masc. plur., les. 
Suj. Dira : «Los mieus amans, 
Venetz a mi, que tot m'avetz conques.» 
R. GauceLx : Qui vol aver. 
Dira : « Les miens amants, venez à moi,ta 
que vous m'avez conquis entièrement. » 
Los bes d’amor venon a tart. 
P. CanpinaL : Bon ten per fols. 
Les biens d'amour viennent tardivement. 
En elas Las rachtz del solelh fan divers 
inpressions. 
Eluc. de las propr., fol. 12. 
En elles {es rayons du soleil font diverses impres- 
sions. . 
Rég. Toit Los sugets. 


Titre de 1035. 
Ote les sujets. 


Ab Los pros de Proensa. 
B. px Ventapous : En squest. 
Avec Les preux de Provence. 
Els riu son clar de sobre Los sablos. 
B. ps VExTapoun : Belh Monrusl. 
Les ruisseaux sont clairs dessus Les sables. 
ANC. PORT. 
Suj. Mas los mens ollos per algaen verr. 
Los dias en'que eu viver. 
C'anc. do coll. dos nobres de Lisboa, fol. 88 et 92. 


Rég. Sobre os santos livros. 
Carta del Rei D. Dinis, 1284 , Elacid. , 2. I}, 
p- P- 


CAT. sp. Los. poRT, mob. Os. 


3. Lo, pron. pers. m. 3° pers. sing., le, 
lui. 
Rég.Tu, Lo juva. 


Litanies de l'an 580. 
Toi , aide-le. 


Si io retarnar no L' int pois. 
S'erments de 842. 
Si je ne puis lea détourner. 
Conosc que malvat labor 
Fan Lombart del emperador, 
Quar no Lo tenon per senhor. 
G. Ficvetnas : Ja de far. 
Je cofinais que méchante œuvre font les Lom- 
Lards au sujet de l’empereur, parce qu'ils ne {6 
tienment pes pour seigueur. 


LO 


as. rs. Si /o mist sur son cheval. 
VILLEHARDOUIX , p. 27. 
asc. ar, Si col malalt qu'il metje /o fa cert 
Que no spot fer que de la mort escap. 
Austas Manca : Si col malalt. 
ASC. &SP. 
El padre de .vrr. annos metio lo a leer, 


Dio lo a maestros ornados de ses0 & de saber.… 


Que lo sopiessen en las .vir. artes emponer. 
Poema de Alexandro, cop. 16. 
sc. naar. Bon desejo de se mostrar Kl Rey 
imteiro e faze-lo amado do povo. ‘ 
D. Hixn. Osono, Cart. 3. 
asc. 1T. Teneami lo più affitto. 
Jacvone pa Toni, lib. I, sat. 3. 
QT. MOD. ESP. MOD. Lo. PONT. MOD. O. 17. 
mon. Lo. | 


4. Los, pron. pers. m, 3° pers. plur., les, 
eux. 
Reg. II] nostre son frenc e de bel solatz; 
Gent acuillens e de gaia semblansa 
Los trobaretz e dejus e disnatsz. 
T.'Azsrat p£ SISTEAON ET DU MOINE : Monges. 
Les oôtres sont francs et de belle gaîté; vous /es 
trouverez accueillant agréablement et de joyeuse 
manière et à jeûn et repus. 
asc. PORT. Àos nossos filbos o filhas herdei- 
ros, se no os Deos der. 
Docum. de 1386. Elucid., t. 1, p. 162. 
Em josticas nom som ousadas a /hos defender. 
Docum. de 1430. Elucid. 


Gr.sse. Los. roRT. MOD. Os. 


5. Lo, pron. démonstr. masc. sing., le, 
celui, 

Aysi que pusquiam reguar en quest pre- 
sent segle, en ayssi… pusquism regnar en Lo 
que es a venir. 

Pne, corc. par les R. d'Angleterre, fol. 1. 

__ Aisei que nous puissions vivre dans ce présent 
sede, par ainsi... que nous puissions vivre dans 
cela qui est à venir. 

AIC GT. Aco no ’nten lo qne viu grossament. 
Ausias Mancu : Lo tot es poch. 


6. Lo, pron. rel. m. sing., le, lui. 
Reg. Sacrament... non Lo stanit. 
Serments de 842. 
Le serment. ne Le tient. 
Lo dormir pert, quar ieu Lo m taelh. 
B. x VENTADOUR : Quan par la. 
Je perds le dormir, car je me l'ête. 


LOC 87 
— Empl. neutral. 


Si res prometetz, atendetz Lo. 
PaiLoxzna. 
Si vous promettez quelque chose, tenez-le. 
Devedon renon e raubaria, 
Et elbs fan Lo. 
Pons p£ La Ganpe : D'un sirventes. 
Défendent usure et vilenie, et ils {e font. 
amc. PR. Dens lo seit, pardonneiz {o moi. 
Tr. de S. Bernard. Mém. de l’Acad. des Inser., 
t. XVII, p. 7a1. 
ANC.&AT. ÂAltres e pochs entenen lo, que fan 
E faran be sb mala eutencio. 
Ausias Mancu : Lo tot es poch. 
Agc. ssP. Es mi manger? — Si lo es. 
Lor. DE VEGaA , Aut. sac. Los agread. del hombre. 
axc. PosT, Meua ben seria direr //p a si, 
, Mays non lo digo ca non ey poder, 
Sol non {lo digo ca non ey sazon. 
Cane. do coll. dos nobres de Lisboa, fol. 107. 
Em testimonio de lo dei esta carta. 
Docum. de 1346. Elucid., 1. I, p. 441. 
anc. 17. Ed acciocchè quello, che a me par di 
fare, conosciate, con poche parole ve lo 
intendo di dimostrare. 
Boccaccto, Decam., I. 


7. Los, pron. rel. m. plur., les, eux. 


Reg. Adoncez cugei que fos morts pretz e dos... 
Mas ar Los vei restauratz ambedos. 
ArmEnt DE PrcuiLaix : En aquelb. 
Alors je crus que fut mort mérite et don... mais 
maintenant je les vois rétablis tous les deux. 
Premierament mos ditz, 
Si cum zos ai escritz. 
AanAUD Dx ManavuriL : Raszos es. 
Premièrement mes dits, ainsi comme je Les ai 
écrits. 


LOC, zuoc, Lurc, s. m., lat. Locus, 


lieu, place, endroit. 
E mans bos zocs n'er chantad’ et apreza. 
Pexnozs : Be m cujavs. 

En mainta bons lieux elle en sera chantée et apprise. 
Jerusalems es zurcs desansparats. 

Laxraanc CiGaLA : Si mos chaus. 

Jérusalem est lieu délaissé. 

_Tug silh qu'el vostre Loc seran. 
G. Famnir : Forts chaus2. 
Tous ceux qui seront à votre place. 


Fig. Qui en Loc feminil 


LOC 


Caia fentat trober. 
Pisaae »g Bussicnac : Quan lo dous. 
Qui eu lieu féminin croit trouver fidélité. 
Loc. Misericordia fara Loc a eascun segont lo 
deserviment de sas obras. 
Trad. de Bède, fol. 64. 
Miséricorde fera place à chacun selon l’accomplis- 
sement de ses ϟvres. 
Lo menre si leve e fassa hi Loc. 
Trad. de la Règ. de S. Benoît, fol. 33. 
Que le moindre ( plus jeune ) se lève et lui fasse 
place. 
ir, Gridando si : Fa /nogo, fa luogo.® 
Boccaccio, Dec., II, 1. 


88 


— Occasion, moment opportun, cir- 


constance , situation. 
En mans ruocs s’ave 
Qu'el mal taing qu’ el bes vensa. 
GUILLAUME DE CABESTAING : Ancmais no. 

En maintes occasions il avieut qu’il faut que le 

bien surmonte le mal. 
En mans Locx val mais tarda que cocha. 
* Sos Locx n’er melhuros. 
G. Oztvien v'Aszes, Coblas triadas. 

En maintes circonstances vaut mieux retard que 
presse. 

Sa situation en sera sméliorée. 
Loc. Dieus do m vezer Loc e temps 

Que portetz vostra part del fais, 
ANANIEU DEs Escas : Dona per cui. 

Dieu me donne de voir lieu et temps que vous 

rorties votre part du faix. 
Quan non ai zoc de vos vezer, 
Joi ni deport non puesc aver. ‘ 
AnnauD DE MARuEit : Dona genser. 

Quand je n'ai lieu de vous voir, joie ni plaisir je 
. ne puis avoir. 
Aquest article a Loc en causas peccuniariss 


e civils. 
Cout. de Condom. 


Cet artitle a lien en causes pécuniaires et civiles. 
Aquestas leys an Loc. 
L’Arbre de Batalhas, foi. 132. 
Ces lois ont lieu. 
Prov. (Car li sens et li joc 
An lar temps e lur Loc. 
AnNAUD DE Manurit : Rasos es. 
Car les sens et les jeux ont leur temps et leur lieu. 
anc. rh. Elle n’avoit leu ne aisement, par 
quoi elle s'em peust fair. 
Rec. des Hist. de Fr., t. I, p. 24. 
Tellement que justice n°y avoit point de lieu. 
Moxsraster ,t.!, fol. 198. 


LOC 


Le velours n’avoit lies, la soye, ni le lin 
Ni le drap enyvré des eaux de Gobelin. 
P. Roxsanp , t. IE, p. go. 
AC. 1T. Si dispregiarvi voglio non ha già loc 
Guirrons D’AneszO, Leët. 18. 
Be m degrats dar de vos Loc et aizina. 
GuiLLAUuxE DE BERGUEDAR : Quao vey ! 
Vous devriez bien me donner, à l’éyard de vou 
lien et facilité. 
Donats vos LUzCS a tornar lo fres 
Eu las bochas de cels que, per conten 
Qu’avetz mest vos, s’en van desconoisse 
-_ B. Carvo : Ges n0 m’es. 
Donnez-vous lieu de tourner le frein dans | 
bouches de ceux qui , à cause de la dispute que vo: 
aves parmi vous, s’en vont irrespectueux. 
Lo cofessor es aqui solamen teuen soc € 


l’autlhs de Dieu. 
. V. et Vert., fol. 70. 


Le confesseur est là seulement tenant Zieu de |" 
reille de Dieu. | 
Cel que ten Luoc de pastor. 
Trad. de Bède, fol. 5. 
Celui quitient Zies de pasteur. 
Mest lor gabon : « Franc, fais nos Loc. » 
GaAvAUDAN LE Vtaux : Seuhors per. 
Au milieu d'eax ils hablent : « Franchement 
fais-nous place. » 
Eras quan vei que n'es LOCs € saz0s. 
G. Faubir : Ja non. 
Maintenant quand je vois qu'il en est lieu et saison 
Luxcx es qn’ om si deu alegrar. 
P. Fasnx D’Usès : Luecx es. 
C'est le moment qu’on se doit amuser. 
Non pot esser fort senats.… 
Qui non conquier, quan Luxcs es, 
Amics. . 
RausauD pe VaQuEtRas : Ja hos. 
Ne peut être fort sensé... qui ne conquiert, quan 
c'est le moment , des smis. 
Adv. D'on poiran zusc cobrer 


Armas. 
B. Cazvo : Mout a que. 


D'où ils pourront aussitôt recouvrer armes. 
AnC. FR. Ainz s'en fuit /uès qu’il voit le leu. 
Ce qu’il aporte moustre lès. 

Fabl. et cont. anc.,t. 1, p. 298 et t. IV, p. 233. 
ANC. ESP. 

El infant quando los vio, éaege los fe ferir, 

Empezo los {uego todos a desordir. 

Poema de Alexandro, cop. 150. 


LOC 


Que loco sis finata 
La terra e terminata. 
Bererro Larin1, Tesoret. dial. nap., p. 72. 
4à, comp. Onrada folhia - 
Val xs Luzc mais que sen. 
AnsauD DE Maautiz : Sabers. 
Fobe konorée vaut parfois plus que sens.  : 
Voelh iea esser chantaire, 
Étas Luzc mon saber mostrar. 
P. Fasas D'Uzès : Luecx es qu’om. 
Je veux étre chanteur, et montrer à propos mou 
a?ear. 
Ges ergoelhs totss vetz non es bos, 
Et estai gen À LUrCX et a 58108. 
G. 1e Roux : Ara sabrai. 
Orgueil toutes fois point n’est bon , et il sied bien 
en leur et en temps. | 
Padeladas Dz LURC zx LuncC. 
Dsupes pr Prapes, Æus. cass. 
Poëlées de temps en temps. 
Prép. comp. Compron veyres «x Luoc de ss- 
püirs, e plom per argen. 
V.. et Vert., fol. 29. 
Achètent verres en place de saphies, et plomb 
pour argent. 
L'elephant usa, 2x Loc de ma, del nas. 
Eluc. de las propr., fol. 48. 
L'ééphant se sert , en place de main , du nes. 
Lai on amors s'enten, 
Val foadatz ax Luxc de sen. 
P. RaA1MOND DE TOULOUSE : Atressi. 
Là où amour s’affectionne, vaut folie au lieu de 
set. 
aëc. FA. 
En lieu de vons el lit la fersi-je mucier. 
Roman de Berte, p. 20. 
asc, at. Loch. car. mon. Lloc. ir. Loco, luogo. 


AnC. TT. 


2. Locaz, s. m., local, demeure, sé- 


jour, emplacement , lieu. 
Pus es faiditz de son propre LOGAL. 
P. Via : Si col paubres. Var. 
Pusqu’il est banni de sa propre demeure. 
Termes moven 
De lor LoGAL, o trasmudav. 
Brev. d'amor, fol. 127. 
BRemvsnt ou changeant les limites de leur /ocal. 
Qu'a l’arma m retenga sal 
Bon LoGaL, 
Lai el reing celestia). 
B. Zonci : Jesu Crist. 
Que pour l’âme il me retienne sauf bon lora/, là 
a regne céleste. 


LL. 


LOC 
— Passage d'un ouvrage. 


D’ aquesta natural amor 

An mot cantat li trobador, 

Disen de lieys, en manhs Locars, 
A lea grans bes, « leu grans mals. 


Brev. d’amor, fol. 193. 
De ce naturel amour ont moult chanté les trou- 


badours , disant de lui , en maints passages, tantôt 
grands biens, tantôt grands maux. 


ANC. ESP. PORT. Local. 


3. Locaz, LoGaL, ad}j., lat. Locarts, 

local , de lieu. 
Quant a mutacio LocaL. 

Eluc. de las propr., fol. 107. 
Quant à changement de lies. 
Son quatre enterrogatios LocaLs. 

Leys d'amors, fol. 77. 
Sont quatre interrogations locales. . 
CAT. er. ponr. Local. 17. Locale. 


4. Luzca, s. f., lieu, place. 
Alcun temps LuzGA de prelat 
Tioc ieu en aquesta ciptat. 
V. de S. Honoruat. 
Quelque tempe la place de prélat je tins dans 
cette cité. 


5. Locis, s. m., logis. 
En son Locts s’es retirat. 
Chronique des Albigeois, col. 56. 
En son logis s'est retiré. 


6. Lorsa, s. f., loge, haraque. 
De Lorsas e de traps vic totz los camps vestis. 
Donx derenjon Frances de r.0rsas e de traps. 
Roman de Fierabras, v. 631 et 1690. 
De loges et de tentes vit tous les champs couverts. 
Donc se dérangent les Français de loges et de 
tentes. 


CAT. Llotja. use. Lonja. roat. Loja. 17. Loggia. 


7. Minc LUOC, MIKH LUOC, MEI LOC, 
s. m., milieu. 
Proeza acabada, 
Qu’ el 120 Luoc non sia oscads 
O fracha en l'an cartier, 
Brarsanp px BORN : Rassa m’es. 
Prouesse achevée, qui au milieu ne soit point ébré.- 
chée ou rompue en l’un quartier. 
El san Luoc de la taula metras una petita 
broca de fast per sostener uns candela. 
Liv. de Sydrac, fol. 138. 


12 


90 LOC 


LOC 


Au milieu de la lable tu mettras une petite bro-| 12, ALOGAR, ®., loger, établir, placer, 


che de bois pour soutenir une chandelle, 
En mat Loc d’an samit pleiatz. 
Un TROUBADOUR ANONYME : Seinor vos que. 
Plié au milieu d'un manteau. 


Per lo mizo ruot. 
V. et Vert., fol. 101. 


Par le milieu. 


8. Mrcu LOGAN, adj., mitoyen, inter- 
médiaire. 
Fig. La quartaetat es juventut , et es Mxc= LO- 


canA entre totsas. 
Eluc. de las propr., fol. 66. 
Le quatrième âge c'est jeunesse, et il est mi- 
toyen entre tous. 


9. LocTeNENT , s. m., lat. Locum Te- 


NeNTem, lieutenant. 
Al Lcocresxxt del senhor... Et jurara als 
homs lo Locrz#exr del senhor que lor gardara 


lor libertatz. 
Charte de Gréalou, p. 120. 


Au lieutenant du seigneur... Et jurera aux hom- 
mes le lieutenant du seigneur qu’il leur gardera leur 
liberté. 

Anc. CAT. Loctinent. cAT. MOD. Lloctinent. xs». 
Lugartiniente. roRT. Logotenente. ir. Lo- 
cotenente, luogotenente. 


10. Locario, s. f., place, lieu, siége. 
Lau LocaTio de la sua malantis. 
Trad. d'Albucasis, fol. 2. 
Le siège de la sienue maladie. 


11. ÂLLOC, ALUOC , ALUEC, adv., aussi- 
tôt , incontinent, sur-le-champ. 
Al prince lo deron azLoc. 
V. de S. Honorat. 
Au prince le donnèrent aussitôt. 
Pres l'aiga, e bec arroc 


Set vez. , 
Trad. d’un Évang. apocr. 


Prit l’eau, et but incontinent sept fois. 


— Parfois, à propos. 
Sitot atuxc m’esmaya 
Ni m dona afan. 
G. PiEnRE D& Casazs : Ab lo pascor. 
Quoique parfois elle me chagrine et me donne de 
la peine. 
Pero ALurc en melbura. 
B. Zonat : Tots hom. * 

Pourtant parfois en améliore. 


N 


Quan lay atra son trap tendut, 
Nos ALoGRREm d’enviro. 
BERTRAND DE Bonx : Lo coms. 
Quand il aura tendu là sa tente, nous nous loge. 
rons à l’entour. 
Part. pas. En qual ordre dels angels 
Es aLoGaTz cascus dels elegitz. 
Brev. d’amor., fol. 20. 
Dans quel ordre des anges est placé chacun de: 
élus. 
ARC. CAT. Allocar. 


13. CoLoGAR, coLoGuan, »., lat. co. 


Locare, colloquer, placer, établir. 
Van se cocoGuan gran re de compauha. 


Fls cococunao lors tendas. 
PuiLouewaA. 


Voat se colloquer beaucoup de compaguie. 
Ils établirent leurs tentes. 
Part. pas. Sabem per sert que lurs armas son 
COLOGADAS al regne celestialh. 
PRiLOMEN A. 
Nous savons pour certain que leurs âmes sont co! 
loquées au règne céleste. 
CaT. Collocar. usP. Colocar. ront. Collocar. 
ir. Collocare. 


14. Descoocan, v., déplacer. 
Tan tost qu’es feritz d’an toc, 
Se psscqcoaa de son loc. 
Leys d’amors, fol. 20. 
Aussitôt qu'il est frappé d’un coup, il se déplax 
de son Lieu. ‘ 


15. Disocacto, s. f:, dislocation. 
Restauracio de fractura e de ptscocacro. 
Trad. d'Albucasis, fol. 56. 
Restauratiou de fracture et de dislocation. 
caT. Dislocaciô. xs. Dislocacion. ronr. Dislo. 
cacäo, deslocacäo. 


16. DELOGAMENT, s. m., dislocation. 
DaroGamenT ve per cazuta , batement , res 
trenhement et per semblans violencias qu 

geto la junctara de son loc. 
Eluc. de las propr., fol. 4. 
Dislocation vient par chute , coup, resserremen 
et par semblables violences qui mettent La jointur: 
hors de sa place. 


it. Dislocamento. 


17. DeLocapura, s. f., dislocation. 


LOC 


Owes... prendo greach per... ruptura…. et 


DELOGADUSA . 
Eluc. de las propr., fol. 62. 
Le os... prennent dommage par... fracture... et 
2#08ti0n, 


w. Dislocadura. ponr. Deslocadurs. 


18. DrasLocan, DESLOGUAR, DisLoCag, 
r., déplacer, agiter. 
F:e. leu no m meravill si m pasLoc 
Per amor, que maint s en DESLOGUA. 
Us raOUBADOUR ANONYME : Si ’1 dous jois. 
le se m'émerveille pas si je m'agite par amour, 
‘à que maint s'en agile. 


— Disloquer. 

Part. pas. Perun petit movement es DISLOCAT. 

Si la janctara es DIsrOCADA. 
Trad. d’Albucasis, fol. 6. 

Par un petit mouvement est disloqué. 
$ la jointure est disloquée. 

ut. asp. Dislocar. vour. Deslocar, dislocar. 

ir. Dislocare, dislogare, disluogare. 


19. Cozcar , coLcAR, %., du lat. cor- 


locane, coucher, reposer. 
leu m lev quan me degra coccan. 
GiaauD pe Bonaxix : Un sonet fats. 
Je me lève quand je devrais me coucher. 
Am may servir lieys en perdo 
Qu’autra qu’ ab si m degues coccan. 
BLacas : Bel m’es. 
J'aime mieux servir elle en pure perte qu'une au- 
‘re qui avec soi me dût coucher. 
Non er dans, 
Si ls autruis enfans 
Cocca el mien bressol, 


BsaTnAnD DE Bonn : Anc nos. 
le sera pas dommage, si les enfants d'autrui 


‘ie couche dass mon berceau. 
Coceur me sobr’el bras destre, 
E pueis me vire el senestre. 
AnnauD DE Maavuriz : Dona genser. 
Je me couche sur le bras droit , et puis me lourne 
ar le gauche. 
‘wsantiv. Al matin com al coLGan. 
B. Zoncei : S’ ieu trobes. 
Au matin comme au coucher. 
Part. prés. 
Qu’ab ta molher et ab tæ vas cotrax, 
E manÿ e beu ts femna d’un gibos. 
B. CansoONEL : Joan Fabre. 
Vu qu'avec ta femme et avec toi va se couchant, 
“ mange et boit ja femme d’un hossu. 


LOG 91 


Part, pas. 
No podetz vos vezer, qu’ el solelh es cor carz. 
Roman de Fierabras, v. 1980. 
Vous ne pouves voir, vu que le soleil est couche. 


car. Colgar. rr. Colcare. 


20. Cozca, s. f., couche. 


Iea arrosarai de lagremas tota via ma couoa. 
PV. et Vert., fol. 67. 
J'arroserai de larmes toujours ma couche. 
Fig. Intra iu ta co1Ga, 80 es el repaus de ton 


cor. 
F. et Vert., (ol. 88. 


Entre en ta couche, c'est-à-dire dans le repos de 
ton cœur. ‘ 


ponr. Colchäo. 


21. Cozcapa, s. f., conchée. 


Ea Gui, de clausida coc&apa 
Ai vist rics mauz. 
T. ne Gut et DE Mazwanp : En Msensrd. 
Seigneur Gui, j'ai vu maints riches de secrète 
couchée. 


LOCIO, s. j., lat. Lorio, lotion, action 


de laver. | 

Dona boua color a la cara fayta Loctos. 
Eluc. de las propr., fol. 112. 

Lotion faite donne bonne couleur à la face. 


cat. Loctô, sr. Locion. 


2. ABsLuci0, s. f., lat. asLur10, abiu- 


tion, lotion. 
Asscucto... am aygoa de mel. 
Trad. d'Albucasis, fol. 43. 
Lotion... avec eau de miel. 
CAT. ÆAbiuciô. ssr. Ablucion. ronr. Ablucäo. 
tr. Abluzione. 


3. Lovanauca, 5. f., lavoir, lavure, 


lessive. 

Que fos gitada en nua Lovanauca. 
Hist. abr. de la Bible, foi. 1. 

Qu'elle fut jetée en un lavoir. 


LOGAR , LoGuaR , LOraB, %., lat. L1o- 


care, louer, donner ou prendre en 


location, mettre à louage. 
Atbergar los viandans paubres que no po- 


don rocan ostal. 
V. et Vert., fol. =. 


Héberger les voyageurs pauvres qui ne peuvent 
louer gite. 





LOG 
Ditz hom que, per dos poges, 
Sai si Loaua, € lai si ven. 
Prenne D'AUVERGNE : Chantarai. 
On dit que, pour deux pougeois , ici il se loue, et 
là se vend. 
Se vol de veilla Locan. 
T. pe BEATRAND ET DE JAUSBERT : Jausbert. 
Se veut donner en location à vieille. 
Part. pas. Jeu soi de parlar LOGATz... 
Lengua LoGana non lassa. 
P. CanoixaL : De parauiss. 
Je suis mis à louage pour parler... Langue mise 
à louage ne se lasse. 
Loc.  Homicidi e lauzengier, 
Lengua LoGuar, creba mostier. 
Mancasaus : Pus mos coratges. 
Homicides et médisants, mis à louage pour la 
langue , renverseurs de monastères. 
caT. Llogar. anc.x<r. Logar. axc. rr. Locare. 


2. LOGAIRE, LOGADOR, s. mm., lat. LOca- 
Ton , locataire, loueur, qui prend où 


donne à loyer. 
Lo senher o’l Locarns de la maio. 
Tie. du xuni® siècle. DoarT,t. CXVIIL, fol. 42. 
Le seigueur ou le locataire de la maison. 
Apres dels tres ans esta hom al sagrament 


del Loganon. 
Statuts de Montpellier, de 1212. 
Epsuite des trois ans ou est au serment du loueur. 


car. Llogador. 


3. Locaprxn, LOGATIER, LOCADIER, 


s, m., mercenaire , salarié, journalier. 
. Éls atendon la mort, co fay lo Locanisr la 
hora de sa paga. 


92 


V.. et Vert., fol. 33. 
Ils attendent la mort, comme fait Le mercenaire 


V’heure de sa paye. 


— Locataire. 
Dengun home que sera estranb no manjars 


del anhel, ni deguu rocarien ni oste. 
Hist. abr. de la Bible, fol. 28. 


LOG 


4. Locuiss, Locuse , s. m., loyer, prix, 


salaire, récompense. 
Bos er lo garardo e meilher lo Loeurens. 
Jzanx : Diguas me tu. 
Bon sera le guerdon et meilleur le salaire. 
Cels que retenon a tort los rocurEns de 
lurs messatge e dels abriers que fan lur obrss. 
V. et Vert., fol. 15. 

Ceux qui retiennent à tort les salaires de leurs 

messages et des ouvriers qui font leurs ouvrages. 
De vesoa ni d’orfe enfant, 
Non pris Loeuræn petit ni grant. 
Trad. d’un Évang. apocr.. 

De veuve ni d'enfant orphelin, je ne pris salaire 
petit ni grand. 

No perdra s0 Loeuxa. 

Trad. du N.-Test., S. Mar. , ch. 10. 

Me perdra pas sa récompense. 
ANC. ESP. 

a en loguer prometes me asaz mala sollada. 

V. de S. Domingo de Silos, cop. 144. 


CAT. Loguer. nsr. mon. Loguerc. 


5. Locarion, s. f., lat. Locarionem, 


location , louage. 


Instramens de rocarions de maizons. 
Statuts de Montpellier, du xuu° siècle. 
Actes de locations de maisons. 


sr. Locacion. roRT. Locacäo. ir. Locazione. 


6. Locazo, s. f., louage. 


Si cam es de vendezo e de Logazo e de totss 
causas que son de bona fe. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 34. 
Ainsi comme il est de vente et de lougge et de 
toutes choses qui sont de bonne foi. 


7. CONLOGATION, s. f., sous-location. 


Instrumens de logations.…., de concoca- 


TIONS. 
Statuts de Montpellier, du xu° siècle. 
Actes de locations. , de sous-locütions. 


Nail homme qui sera étranger ne mangera de 8. Locuapanra > She louage, location. 


l'agneau, ni nul locataire ni hôte. 
Negan hoste ui negun LOoCADIER. 
Abr. de PA. et du N.-T., fol. 10. 
Nul hôte ni nul locataire. 


En Locuapania de mayos. 
- Tit. du xur® siècle. Doat,t. CXVIIT, fol. 4r. 
En location de maisons. 


anc. v8. Y a-t-il différence de demourer en | 9: LOGADIT, LOGUADIT, Losanir, ad)., 


ane maison, où il y ait plusieurs /ouagiers, 
ou en celle où jamais personne n'ait habite? 
MacauLT, Trad. des Apopht., fol. 134. 

car. Llogater. Anc. sr. Logadero. 


salarié , stipendié, mercenaire. 
Sabia com era vengatz al rei Henric esser 


soudadiers LOGADITZ. 
VF. de Bertrand de Born. 


LOG 


avait conament il était venu au roi Henri (pour) 

ttre sodart stipendié. 
Per messatge LOGUADIPS. 
Ur TAOUBADOUR ANONYME : Seinor vos que. 

Per message salarié. 

Louaprz, es cel que ten luoc de pastor, e non 
qoer. salut de las armas. 

Trad. de Bède, fol. 56. 

Mercenaire, c’est celui qui tient lieu de pasteur, 

el se cherche pes. le salut des âmes. 


10. ALOGAR, ., louer, prendre à gages, 


allouer, assigner. 
Aqaels lials obriers 
Que Dieas mes en la viuha, c’ aitan det als 
derriers, ° 
Can los ac ALOGATZ, coma fetz als premiers. 
Izans : Diguas me tu. 

Ces loyaux ouvriers que Dieu mit dans la vigne, 
vo qu'autant il donns aux derniers, quand il les 
eut loués, comme il ft aux premiers. 

Part. pas. fig. Quar aqui es ALoGADA 
L’ amor desobre nompnada. 
Brev. d'amor, fol. 7. 
Car Là est assigné l'amour dessus nommé. 
suc. ra Le seigneur peut saisir pour sa rente 
les bestes pasturantes sur son fonds, en- 
core qu’elles n'appartiennent à son vassal, 
sins à ceux... qui ont alloué lesdites 
bestes. 
Coutumes de Normandie, art. 6. 


asc. 18. Alogar. 1T. Allogare. 


LOGRE,, s m1, lat. rucrum, lucre, 
gain, profit. 
Sens deception et sans LoGax d’aver. 
Titre de 1059. 
Save déception et sans lucre d'argent. 


asc. cat. Llogre. ssr. Lucro, logro. port. tr. 
Lacro, 


2. Locnam, v., lat. Lucrani, gagner, 
obtenir, acquérir. 
Locna 
Tals morcels que pueis l’amargs. 
Gavaupan Le Virux : Lo mes. 


Acquiert morceaux tels que puis (cela) lui cause 
2mertume. 


CAT. ssr, Lograr. ronT. Lucrar. 17. Lucrare. 


3. Lucaiea, adj., riche, opulent, puis- 
sant. 


LOM 


Mas lai on sap baro que es tucatzss, 
Que a .r1rx. castels ni .v. entiers. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 21. 
Mais là où il sait baron qui est riche, qui a qua- 


93 


tre et cinq chêteaux entiers. 


ANC. CAT. Logrer. use. Logrero. 
LOIRE, s. m., leurre, appât. 


Can lo veira apropchar, 
Lo coran deu hom lai gitar; . 
Pero tota hors li sovenha 
Qu’ el Lornz per la corda tenha. 
Davuves px Prapses, Aus. cass. 
Quand on le verra approcher, le leurre on doit 


à jeter; pourtant qu’à toute heure on se souvienne 
qu’on tienne le {eurre par la corde. 


anC. ra. Et fist tornoiement ès nues 


D'astoirs, de faucons et de graes, 
Et les fist au Loirre venir. 
Roman de la Rose, v%. 20351. 


On trouve, en anc. caT., Loyra. 


2. Lornas, »., leurrer, attirer au leurre. 
Fig. Ma domn’ es tan bell’ e cortes’ e pros 


Que m fai rorran plas que falcos lanier. 
G. Raisozs D’Apr : Quant aug. 
Ma dame est si belle et courtoise et méritante 


qu’elle me fait leurrer plus que faucon lanier. 


ANC. CAT. Loyrar. 


3. ALornan, D., leurrer, allécher, attirer. 


ALoraaR coma falco 
Et adobar. 
Devuprss pe Phapss , Aus. cass. 
Leurrer ct arranger comme faucon. 


Fig. Per lo peccador ALorsaR. 


Brev. d’amor, fol. 130. 
Pour leurrer le pécheur. 
Part. pas. Can lo falx es fort be ALoInATz, 
E ben maniers e ben privats. 
Deupes pr PRADES, Aus. cass. 
Quand le faucon est fort bien leurré, et bien ma- 


nisble et bien privé. 


ANC. CAT. Aloyrar. 


LOM, rowP,s. m., lat. Lumsus, lombe, 


rein, longe, filet. 
Als ronhos et als roms. 
Eluc. de las propr., fol. 95. 
Aux rognons et aux reins. 
Vostre LOMBE sein. 
Trad. de Bède, fol. 4o. 


Vos reins ceints, 


LON 


Dieus comandet ad aquells que sacrifiarian 
lanhell pascal que senchesson be lurs Los. 
V.. et Vert., fol. 97. 
Dieu commanda à ceux qui sacrifieraient l’agneau 
pascal qu’ils ceignissent bien leurs reins. 


94 


Son porc. vendre fara; deu vendre los 
LoMPs als senhors. 
Cout. de Tarraube, de 1284. 
Son porc... il fera vendre ; il doit vendre les 
_filets aux seigneurs. 


car. Llom. xsr. Lomo. ponT. 17. Lombo. 


LON 


La pecairis s’estent aitant LONGA cant fou. 
| W. de S. Madeleine. 
La pécheresse s'étend autant /ongue qu’elle fut. 


Substantis. Aitan a de Lonc cuma de larc. 
Liv, de Sydrac , fol. 45. 
Autant a de /ang comme de large. 
Adv. comp. Vi per un gran paviment 
Da Losc ax LOnc la gran serpent 
Roman de Blandin de Cornouailles. 


Vit sar un grand pavé de long en long Île gran: 
serpent. 


LOMBRIC, zumsric, s. m., lat. LumM-| __ Désignant la durée. 


sRicus, lombric, sorte de ver. 
Quan ?”’ arma sieo lai los camis estretz, 
_ B'lcors es sai vianda dels LomBRicx. 
P. CanDinaL : D’un sirventes far. 
Quand l’ême suit là les chemins étroits, et le 
corps est ici la pâture des vers. 
Lomsnrx de terra qui so esca a pescar ab 


bams. 
Eluc. de las propr., fol. 262. 


Vers de terre qui sont amorce à pécher avec ha- 
mceçons. 


— Ver d'intestin. 
Verms... alcus so en bestias cum LUMBRIX. 
Auci LuMBRICS et verts d'aurelbas. 
Eluc. de las propr., fol. 262 et 200. 
Vers... aucuns sont dans les animaux comme les 
lombrics. 
Détruit lombrics et vers d'oreilles. 


ssr. Lombriz. pont. Lombriga. 1r. Lombrico. 


2. Lousec, s. m., lombex, sorte de ver 
à sole. 
Lowsex es verm nayshent els rams de cipres, 
de fraishe... , e ministra seda per sa egestio. 
Eluc. de las propr., fol. 241. 
Lombex est ver naissant aux branches de cyprès, 
de frêne... , et il fournit soie par son évacuation. 


LONA, s./f., lagune, mare, flaque. 
Una granda Loxa o *stauh d’ayga dousa o 
salade. 
En la terra essucha que sera entre los senhals 
e la zoxa o l'estauh 0 l’aiga. 

Trad. du Tr. de l’Arpentage, 17e part., ch. 30. 
Une grande lagune ou étang d’eau douce ou salée. 
En la terre sèche qui sera entre les signaux et la 

mare où l'étang ou l’eau. 


LONG, Loc, Loinc , ad}., lat. Loncus, 
long , désignant l’étenduc. 


Lanquan li jorn son LONC en mai. 
G. Rupez : Lanquan. 
Lorsque les jours sont longs en mai. 
Aissi finira ma chanso, 
E no vuelh pus LonGa sia. 
BERENGER DE PALASOL : S’ieu saki” aver. 
Ici finira ma chanson, et je ne veux pas qu'elk 
soit plus longue. 
Adv. comp. Lonca s410 ai estat vas amor 
Hamils e francs, et ai fait sou coma. 
CADENET : Longa sazo. 
Longtemps j'ai été envers amour humble « 
franc , et j'ai fait son commandement. 
— Différé. 
LomeuaA paraula d’amar 
Es grans enueitz, e par enjans. 
B. pe VENTADOUS : Quant erla. 
Longue parole d'aimer est grand enaui , et parait 
iromperie. 
leu no ’n trob ges doas en mil 
Ses falsa paraula LoroxA. 
A. Danrez : Lancan son passat. 
Je n’en trouve pas deux en mille sens fausse pa 
role différée. 
Prép. L'antr’ier Lonc un hose falhos. 
CaDensr ou Tmisaup px BLi10N : L’autr” ier. 
L'autre jour le long d’ua bois feuillu. 
Si uns si presents 
Qu'ill denh Loxc se assire. 
P. Roctss : Tan no plou. 
Si un se présente qu’elle daigne à côté de soi fair 
asseoir. . 
Prép. comp. De Loxc celui qui plus li plai. 
T. pe PEYAOLS £T DE GAUCELN : Gaucelm. 
A vôté de celui qui plus lui plaît. 


Jaufre, com ben ensegnhatz, 
Vai ne Lonc Braonezen sezer. 
Roman de Jaufre, fol. 88. 


LON 


Jaefre, comme bien appris , “a auprès de Brune- 
set S'UMOLr. 
sc at. Zlonch. anc. Esp. Luengo. ronr. 
Lorgo. 17. Lunso. 
Compar. 
D'on sirventes no m qual far Loxcon ganda. 
BERTRAND DE Boux : D'un sirventes. . 
D’an sirvente il ne me faut pas faire plus long 
échi. 
Aissi vai lo vers definen, 
Et ieu noi paesc far Lonwron. 
PrEnns D'AUVERGNE : Belha m’es la. 
Ja va le vers finissant, et js ne le puis faire plus 
long. 


2. SosxeLonc, ad/., très long. 
Jorns s0snELONc=æ. 
Eluc. de las Propre, foL. 109. 
Jours très longs. 
3. Loc, LOING, LONH, LUNCG , LUENH, 
Luxa, ado., loin. 
No m sai quors mais la veyrai, 


Qaar tan son nostras terras LONH. 
G. Ropez : Lanquan li jorn. 


LON 95 


Pres e valor vezem pauc ax LUrN& enantir. 
G. Fasne DE NARBONNE : On mais vey. 
Mérite et valeur nous voyons peu s’avancer au 
loin. 
Prép. comp.Menet lo ab si foras Lonu del cas- 
tel. 
V. de G. de Cabestaing. 
. Le mena avec soi dehors Loin du château. 
Las serisias vi LOInG de se. 
T. DE B. DE VENTADOUR ET Dz PEYROLS : Peirols. 
Les cerises vit loin de soi. 


Fig. Lo eor de lor es Lono de mi. 
Doctrine des Vaudois. 
Le cœur d’eux est loin de moi. 
caT. Lluny. anc. asp. Luene. ronr. Longe. 1r. 
Lungi. 


4. Lonca, s. f., longue, délai. 


Ady. comp. 
Be sabon qu'a LA LOnGA no i poiran pas durar. 
GUILLAUME DE TUDELA. 
Lls savent bien qu’à {a longue ils n'y pourront pas 
durer. 


asp. Luenga. 


Je ne sais quand plus je la verrai, car tant sont 5. Loncurza, LONGuUESsa > LONCESA, 


Eà terres loin. 


Cug esser LorxG en Espanba , 
Preon entre Surazis. 
Focquer pe MansxiLLe : Ja non volgra. 
Je crois ètre loin en Espagne, bieu avañt parmi 
# Sarrasins. 
Lusxu es lo castelbs e la tors 
Ont elha jay e son maritz. 
G. Ru»ez : Pro ai. 
Loin est le château et la tour où elle gît et son 
man. 
D’aquest’ amor son LuxG forsdutz. 
À. Dante : Lanquan vei. 
Je suis écooduit loin de cet amour. 
Loc. Anc tan non amey LU=ENE ni prop. 
ARNAUD DE MARurIL : Dona sel. 
Oneques tant je n’aimai loin ni près. 
Mielhor ni geusor non sai 
Ves pulhs part, ni pres ni LONS. 
G. Runez : Lanquao li jorn. 
Meilleure ni plus belle je ne sais vers nulle part, 
a près ni loin. 
Adr, comp. 
Mes belhs dous chans d’auzelhs Ds LoN«. 
G. Rupez : Lanquan li jorn. 
Le doux chant d'oiseaux m'est beau de loin. 


s. f., longueur. 
La largneza, la Lonouzza, l’euteza e la 
pregondeza. 
Trad. de l'Ép. de S. Paul aux Éphésiens. 
La largeur, la longueur, la hauteur et la profon- 
deur. 
Mesurec Îa Lomcusssa de .1. peyra entro 
} antra. 
PuiLomena , fol. 22. 
Mesura la longueur d’une pierre jusqu’à l’autre. 
Li LonGssA de la terra non part pas aquels 
que charitaz sjostet. 
Trad. de Bède, fol. 20. 
La longueur de la terre ne sépare pas ceux quo 
charité réunit. 
ANC. FR. Les bons usages... 
longuesse de temps. 
Not. des Mss. de la bibl. dite de Bourgogne, p. 10. 


ANC. CAT. ANC. Esp. Longueza. 17. Lunghezsa. 


se refroidissent par 


6. LoncriTz, LONGEIS, adv. de compar., 


plus longuement, plus longtemps. 
Tot atressi cam Duransa 
Pert en mar major 
Sou nom, que LonwGrIs non ecor. 
RicuanD Dr BARBEZIEUX : Lo nous mes, 


LON 


96 
Tout ainsi comme la Durance perd en haute mer 
son nom, vu qu’elle ne court pas plus longtemps. 
Si’l mala Lonexrrs li durs, 


Paac viarsa. 
P. Rocters : Al pareissen. ar. 
Si le mal plus longuement lui dure , il vivra peu. 


7. Loncas, LoNGuAS, LONIAS, adv., long- 


temps. 
Las! ges Loncas non posc sofrir l' afan. 
RAïMOND DE SALAS : Si m fos. 
Hélas! longtemps je ne peux point souffrir la 
peine. 
Ad. comp. À Lonsas n° ay sufert lo fays. 
Jonpax Ds CoroLsx : Non estarai. 
Dès longtemps j'en ai supporté le faix. 


8. LONGAMEN , LONGUAMEN, LONJAMEN, 
adv., longuement , longtemps. 
Aiïssi com hom LoxGuaAMENx 
Noa pot viure ses vianda. 
B. Zonat : Atressi. 
Ainsi comme on ne peut vivre longtemps sans 
nourriture. 
S’'ieu n’ai LONJAMEN 
Gran ben dig, no m desplatz. 
ARNAUD DE MantEiL : Ja non er. 
Si j'en ai longtemps dit grand bien, il ne me 
déplait pas. 
Ady. comp. La carta”l porto .vrr. Juzieu, 
Dz LonGcamex hon amic sieu. 
Trad. de P'Évang. de Nicodème. 
La charte lui portent sept Juifs, de longtemps ses 
bons amis. 
asc. CAT. Llongament. anc. sr. Luengamente. 
roaT. Longamente. 1Tr. Lungamente. 


9. SOBRELONGAMENT, adv., très longue- 


‘ment. 


Vin sOBRELONGAMENT. 
Eluc. de las propr., fol. 232. 
Vit très longuement. 


10. Loncirur, s. J., lat. Lonciruno, 


longueur. 


Fig. Per roncrrur... d'estudi. 
Trad. d'Albucasis, fol. 2. 


Par longueur... d'étude. 
car. Longitut. usp, Longitud. pont. Longitude. 
ir. Longitudine., 
11. Loncinc, adj., lat. Loncinquus, 
éloigné, distant, lointain. 


LON 


El loc de la seccio, sobre peyra, en la: 
femnas, es Lomorxc del loc de la peyra. 
Fig. Aquesta operacio es pus salva e pus 1os. 

etxqua de flux de sanc. 
Trad. d Albucasis , fol. 32 et 33. 

Le lieu de la section, sur la pierre, dans le: 
femmes , est distant du lieu de la pierre. 

Cette opération est plus sûre et plus distante de 
flux de saog. 


gsr. Longincuo. ront. 1T. Longinquo. 


12.. LONGANSA , 5. f., retard , prolonga- 


tion, ajournement. 
Ab brau respos et ab Loncaxsa. 
Aruxai DE PreuiLain : S’ieu fui. 
Avec dure réponse et avec ajournement. 


13. LONHDAN, LUNHDAN, LOINDAN, ad}., 
lointain , éloigné. 
Voyez Munaroni, Diss. 33. 
Ja negus uon er tan plazentiers, 
.… Ni Lunapas ni vesis, 
Que ja sia de mos afars devis. 
AaNAUD DE MARUKRIL : Anc vas amors. 
Jamais nul ne sera si agréable... ni éloigné ni voi- 
sin , que jamais il soit médisaut de mes afhires. 
Una non sai LOrNDAXA ni vezina, 
Si vol amar, vas vos no si' aclina. 
La conuTEsss DE Dis : À chantar m' er. 
Je n'en sais pas une éloignée ni voisine, si elle 
veut aimer, qui envers vous ne soit soumise. 
Fin’ amors jonh e lia 
Dos cors de LONnDAn pais. 
PEYROLS : Quores que. 
Amour pur rapproche et unit deux cœurs de 
lointain pays. 
— Adverbial. Longuement. 
Si’l mals rorxpans li dura, 
® Pauc viura. 
| P. RoGiers : Al pareissen. 
Si le mal longuement lui dure, peu il vivra. 
1T. Lontano. 


14. LoNOAR, LOINGNAR, LONHAR, LUEN- 
HAR ; LUNHAR , v., éloigner, renvoyer, 
écarter, reculer, s'éloigner. 

Assatz par 
Que Loirnenan 
Me volc de sa reio. 
V. de Pierre Vidal. 
11 paraît assez qu'elle voulut m'éloigner de son pays. 


LON 


Partie Lo de sie'lcosuxr, e no ’l vesti ni 
l'armet. 
Y. de Peyrols. 
Le sépara de soi et le renvoya, et ne le vétit ui 
Pare. 
Que joi mi rends, 
E m cuxxua sospirs e plors. 
GUILLAUME DE CasESTAING : Lodous. 
Qu'elle me rende joie, et écarte de moi soupirs et 
pleurs. 
Sera reys d'Engiaterr’ o de Franss, 
Loxzzxaa1 m'en per far totz s08 comans. 
Bamsaup DE Vaqueinas : Era m requier. 


LON 


En breu d’ora y ven aLoxcawzns. 
H. Bauxzr : Cuendas rasos. 
En peu de temps y vient reterd. 
Ses plas d’aconcaux. 
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 2 his. 
Sans plus de retard. 


Queron inducias, s0 es respech e ALomGA= 
MEx. 


97 


Trad. du Code de Justinien, fol. 14. 
Demandent renvois , c'est-à-dire répit et prolon- 
&ation. 
ANC. sr. Alongamiento. ront. Alongamento. 
ir. Ailungamento. 


S j'étais roi d’Angleterre ou de France , je m'en li 6. ALONGuI 9 $. m.;, délai , prolongation. 


eloignerais pour faire tous ses commandements. 
À does legss Lonuzt d'aqui. 
À. Vipa px BazAUDUN : Unas novss. 
À deux lieues il s’éloigna de là. 


— Séparer. 
Tro lauzengiers crois e savais 
Nos Losczrax ab lors fals brais. 
RanBauD D'OnANGr : Entre gel. 
Juiqu'à ce que médisants méchants et Jâches 
ons séparèrent avec leurs faux cris.’ 
Part. prés. L’ esperitz 
Es de lieis privats et aizitz, 
Sitot lo cors s en es LON&AXS. 
B. ns Venranoun : Pel dols. 
L'esprit est d’elle familier et accueilli, quoique le 
Grps s’en est éloignant. 
Fig. Que san’ ades LOINHAN 
Per mielhs salhir enan. 
B. px Venrapoun : Pus mi preiats. 


Paabres den atrobar perdo 
Et aLONGur, cant falh promessio. 
B. Cansonez De Mansuizzz, Coblas triadas. 
Le pauvre doit trouver excuse et délai, quand 
promesse manque. 
ALoneuts de .1111. mes non sis autreiats. 
Cout. d’Alais. Arch. du Roy., K,714. 
Qu’an délai de quatre mois ne soit pes octroyé. 


17. ÂALONGUIER , 5. m., retard, retar- 
dement, délai, prolongation. 
Dama, ditz En Lucats, no fassam ALOmGuIEn. 
GuicLauxrs DE Tupxza. 
Dame, dit le seigneur Lucas , ne faisons point re- 
tardement. 
No quieyras ALo#GurEn ni definida de jorn. 
No lur permet ALoNGuïIER entro a dema. 
V. et Vert., fol. 6ÿ et 71. 
Ne requiers prolongation ni assignation de jour. 
Ne leur permet délai jusqu’à demain. 


Qu'il sen aille incontinent reculant pour mieux | 18. ALLONGANSA > ALOINGNANSA , 5, f., 


taster en avant. 
Part. pas. fig. Auc no fay tan LunuAT d’amor. 
G. RupeL : Belb m'’es. 
Oncques je ne fus si éloigné d'amour. 
Annet en pellerinstge en LuxmaDa terra. 
Trad. du N.-Test.,S. Luc, ch. 15. 
Ala en pélerinage en terre éloignée. 
ax, rr, Si forte esso longiando. 
Guirronz p’ARezzo , Lett. 30. 


ASC. CAT. Lunyar. 


15. ALONGAMENT, ALONHAMENT , 5. M., 


éloignement. 
Per gran ALOommam=nT del solelh. 
Eluc. de las propr., fol. 134. 
Par grand éloignement du soleil. 
— Retard, prolongation, délai. 
IN, 


prolongation, délai, allongement. 

Val mais us cortes nos, 

Quant ocs non trob’ sbondansa, 

Que »’ om ditz per ALLONGARSA : 

Si farai. 
AzEman Lx Noix : Era m don. 
Mieux vaut un nou courtois, quand oui n’y trouve 
suffsance , que si on dit pour délai : Si ferai, 


Un manuscrit porte ALOINGNANSA. 
AxC. xsr. dlonganza. 


19. ALONGAR, ALONGUAR, ALONJAR, 
ALUNHAR, %., allonger, prolonger. 
— Désignant l’étendue. 


Regnas breus qu’ om non puesc’ Aromeuan. 
BERTRAND DE Bonn : Ieu m’escondisc. 
Rènes courtes qu’on ne puisse a/longer. 


13 


98 LON 
Las regnas ALonGuzT al seu bausen destrier. 


Roman de Fierabras, v. 170. 
Les rênes allongen à sou destrier bauçant. 
S’azomsan e s’abrevian cum li msscalin. 
Gramm. provenf. 
S’allongent et s’abrègent comme les masculins. 


— Désignant la durée. | 
Ab deniers dels mortz ALONGA al rei sa guerra. 
Le DAUPBIN D'AUVERGNE : Vergoigna. 
Avec deniers des morts il prolonge au roi sa guerre. 
ALoncon las cansas, e fan far grans damp- 


natges. 
F. et Vert., fol. 15. 


Prolongent les causes, et font faire grands dom- 
mages. 


— kRetarder, différer. 
Mas si m'ALoNGuEs dé morir, 
Ma vida for’ el sieu servir. 
P. RaimonD ne TouLouse : Enquera. 
Mais si elle me retardait de moarir, ma vie serait 
au sien servir. 
Part. pas. Mandet que la sagraessio fos aLoN- 
G@aDa entro lendema mati. 
PuILOmMENA. 
Ordonna que la consécration fût différée jusqu'au 
lendemain matin. 
L'ALoNGA s0l meig an, 
E fa carta novela. 
G. RIQUIER : Si m fos. 
Le diffère seulement d’un demi-an , et fait titre 
nouveau. 


— Éloigner. 
Si nos de las tendas no ‘ls podem ALUKHAR. 
GuiLLAUME DE TUDELA. 


Si nous ne les pouvons éloigner des tentes. 
ANC. CAT. ANG. ESP, PORT. Ælongar. 17. Allun- 
gare. 


20. DESLONGAR, DESLONHAR, DESLONJAR, 
DESLUENHAR, DESLUNHAR, 2., éloigner, 
écarter. 

Plus que serps de sicomor 


M'en DssLonc. 
GuILLACNE DE CABESTAING : Âr vei qu’em. 


Je m'en éloigne plus que serpent de syoomore. 
Per descasar e per D&szonxan lo diable, 


PV. et Vert., fol. 70. 
Pour chasser et pour éloigner le diable. 


En la sua desmesura, 


LON 


Mi part de si, e m DESLUK=&A. 
Guixzauxes DE SammT-Dinies : Bel m’es. 
Dans son mauvais procédé, elle me sépare de sn: 
et m’eloigne. 
No s pot sebrar ni psszunaan de vos. 
P. RatmonwD DE TouLouss : Tos temps au:. 
Ne se peut séparer ni éloigner de vous. 


Fig. Detota joia m pasLonsa 
Ma dona. 
| PEYROLS : Manta gens. 


De tout plaisir ma dame m’écarte. 


21. ESLOIGNAR, ESLUFEINGNAR, ESLONHAR 
v., éloigner, éviter. 
Fig. Esruxinoma de turmen 


Los las. 
B. Zonci : On hom plus. 


Éloigne de tourment les malheureux. 
Doncx per que s’en vai negus tarran 
Ni xsLonuax d’aquelh senhor servir? 

ELras DE BaAnoLs : Qui saubes. 


Donc pourquoi nul s’en va tardant et évitant di 
servir ce seigneur? 


Que d'afan 
Lo puosca anar E«sLOIGNAN. 
B. Zonai : Sitot. 


Que de peine je puisse aller l’éloigrant. 
ARC. CAT. Elongar, 


22. PERLONCAMEN, PROLONCAMENT, © 
m., prolongation, délai. 
Dilacio... vol dire PRRLONGAMEN. 
V, et Vert., fol. 12. 
Dilatation.. veut dire prolongation. 
Senes PROLONGAMENT, devon enquerir 


cercar lo tort. 
Cout. de Tarraube, de 128. 


Sans délai, ils doivent enquérir et chercher le tort 
ANC. CAT. Prolongament. asr. Prolongamiente 
ponT. Prolongamento. it. Prolungament: 


23. PaoLONGACI0, s. f., prolongation 
allongement. 
Abrevisment et PROLONGACIO. 
Eluc. de las propr., lol. 1%. 
Abrégement et prolongation. 
caAT. Prolongaciô. sr. Prolongacion. vont 


Prolongacäo. ir. Prolongazione , prolun 
gazione. 


LOQ 


24. PERLOINJANSA , 5. f., retard, pro- 


loxation. 

Qor om la reda ses tota PERLOINIANSA, 
Traité de La Pénitence, en prov., fol. 59. 

Qu'oa La rende sans aucun retard. 


23. PERLONGAR, PERLONJAR, PROLON- 
tan, 2., lat. PROLONGaRe, prolon- 


ser, différer, retarder. 


Pracosca de jorn en jorn d’enansar sa via. 


Liv, de Sydrac, fol. 128. 
Differe de jour en jour d’avancer son chemin. 
Non raaromeuss ton do als frachuros. 
F. et Vert., fol. 8. 
Que tu ne diffères pas ton don aux indigents. 


Part. pas. Per so car lo cosselh era PRoLoN- 


GUAT. 
Tu. de 1428. Hist. de Nîmes, t. II], pr., p. 226. 
Parce que le conseil était prolongé. 
Ésperansa PERLONJADA. 
Trad. de Bède, fol. 58. 
Espérance prolongée. 


asc. car. Periongar. car.mon. Prolongar.usr. 


ronr. Perlongar, prolongar.1r. Prolungare. 


LOQ 99 


Langoustes qui mangeront les herbes et lesarbres. 
Casegro tantas LANGOSTAs. 
Abr. de VA. et du N.-T., fol. 9. 
Tombèrent si nombreuses langoustss. 
Linmcosras e rosilh 
Que tornavan los blats. 
F. de S. Honorat. 
Langoustes et rouille qui détruissient les bles. 
AC. FR. Et laoustes et miel sauvage. 
Roman du Renart, t. IV, p. 442. 
ANC. CAT. Lagosta, llangosta. cat. mon. Lla- 
gosta. xsr. Langosta. pornT. Lagosta. 


LOQUUIO, Locurio, s. f., lat. Locurio, 
langage, parole, élocution. 
Els parlo per Loqueio mental. 


Eluc. de las propr., fol. 11. 
Ils parlent par {engage mental. 


— Locution, expression. 
En autra mauiera appar fada la Locur1os. 
Leye d’amors, fol. 33. 
En autre manière paraît folle La focution. 
car. Loeuciô. wsp. Locucion. pont. Locucäo. 
1r. Locusione. 


LOQUSTA , s. f., lat. Locusra, lan-| 


gouste , sorte de sauterelle. 

Ero tans Sarresis que semblavo LoQusras 
sobre terra. 

Cat. dels apost. de Roma, fol. 115. 

Étaent si nombreux les Sarrasins qu'ils rossem- 
bent à sauterelles sur terre. 
ac ra. Jeo mesneroi demain Jocustes en tes 

etrées. - 

Trad. de la Bible, Exode, e. 10. 
PORT. 17. Locusta. 


2. LAsGOSTA, LENGOSTA, LINCOSTA, 5. 


f, langouste, sorte d’écrevisse. 
Semlant a la zxwcosra de la mar. 


Let. de Preste Jean à Frédéric, fol. 10. 
Renemblant à la /angouste de la mer. 


— $orte de sauterelle. - ‘ 

di as mena pescer al lac, 

Greu metretz LAmGOsTA en clavel. 

Les paAUvuIN D'AUVERGNE : Puois sai. 

il vous mène pécher au lac, difficilement vous 
metres langouste en hameçon. 

Lascosras que manjaran las herbas e ’Ls 
atbres. 

Hist. abr. de la Bible, fol. 26. 


2. Loquacio, s.f., langage, parole, 
élocution. ‘ 
Boca... es necessaria a parlar et Loquacio. 
Eluc. de las propr., fol. 42. 


La bouche... est nécessaire pour parler et ( pour ) 
l’élocution. 


3. Ciacumrocurio, s. f., lat. cincuw- 
LOCUTI0, circonlocution. 
Vol dire crrcumLocurTios circunstancia de 


paraulas quaysh semblans ad aquelas qu’ om 
enten. 
Leys d'amors, fol. 132. 
Circonlocation veut dire circonstance de paroles 
quasi semblables à celles qu’on entend. 
caT. Circumlocucid, asp. Circumdlocucion. ronr. 
Circumlocucäo. ir. Circonlocusione. 


4. Loqueza, s. f., lat. Loquezra , loquèle, 
parole, langage. 
Liament.. ve en la lengua e prohibeys 1o- 
QUELA. 
Trad. d'Albucasis, fol. 32. 
Ligament... vient eu la langne et paralyse la parole. 
PORT, IT. Loquela. 


100 


LOQ 
5. ELoquexTu , sLoQUuEnc1A, 5. f., lat. 
ELOQUENTIA , éloquence. 
Per nobla zacoquancra. 
De savieza et de azLoquexrira, 
Eluc. de las propr., fol. 23 et 15. 
Par noble éloguence. 
De sagesse et d’'éloquence. 
CAT. &sP. PORT. ÆMoquencia. 1r. Eloguensia. 


6. Ezoquensa, s. f., éloquence. 
Era be parlans e de bona sacLoquensa. 
| Cat. dels apost. de Roma, fol. 27. 
Etait bien parlaut et de bonne éloguence. 
Tr. Eloquensa. 


7. Eroquex, adj., lat Loquentem, 
éloquent. 
Aquest papa era ben xLoQuexs. 
Gran clerc e ben scoques. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 175. 
Ce pape était bien d/oquent. 
Grand clerc et bien éloquent. 


car. Eloquent, as». ronr. 1r. Eloquente. 


8, Locica, Loica, s. f., lat. Locrca, 
logique, raisonnement, 
Voyez Dexnina, t. ILE, p. 36. 


Gramatica, LoercA , rethorica. 
Leys d'amors, fol. 13, 

Grammaire , logique, rhétorique. 

Un conseill hi a que es bos, 

E be i a kom sa Lorca salva. 

Deupss DE PRADES, Aus. cass. 
N yaun conseil qui est bon, et on ÿ 2 bien ça 
logique sauve. 


CAT. K6P. PORT. 1T. Logica. 


9. Locrcrax, s. m., logicien. 
E "1 lengua de Loarcra. 
P. CARDINAL : Tan son valen. 
Et le langue de logicien. 
Li LoG1ctrA prendo gendre coma plus gene- 


ral que especia, 
Leys d’amors, fol. 139. 
Les logiciens prennent genre comme plus géné- 
ral qu'espèce. 
10. Locrcar, adj., logique, conforme 
à la logique. 
De intencios Loctca cs cum s0 noms et verbi. 


ÆEluc. de las propr., fol. 18. 
D'intentions logiques comme sont noms et verbes. 


asp. Logical, 1r. Logicale, 


LOQ 


11. Paozgc, s. m., lat. PROLKOGOmeZA, 
prolégomène, prologue. 
Ayssi eomenss lo PnoLxc de la tersa partids. 
Trad. Albucasis, fol. 56. 
Ici commence le prologue de la troisième partie. 
caT. Proleg. 


12. PROLOGUE, PROLOGRE, 5. m., lat. 
PROLOGUS, prologue, exorde. 


Aiso es lo PnoLoGuss de la regla... E sons 
aytan PROLOGUES COM comensamen de parau- 
las. 

Trad. de la règle de S. Benoît, foi. v. 

Ceci est le prologue de la règle. Et prologue 6i- 
gnifie autant comme commencement de paroles. 

Non ausavan far PROLOGUS ni sermou. 
F. de S. Honorat. 
N'ocaient faire exorde ni sermoo. 
Lo PrRoLOca= es finitz, 
Comensa lo romans. 
Deupxs px PRADES, dus. cass. 

Le prologue est fini , le roman commence. 

Esp. PORT. IT. Prologo. 


13. CATHALOGUE , 5. m., lat. cATALOGUS, 


catalogue , liste. 

Carsazoous dels apostolis de Roma. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 2. 

Catalogue des évéques de Rome. 


caT. Catalog. xsr. roRT. 17. Catalogo. 


14. Erinocus, s. m., lat. xprrocus, 
épilogue. 

Errvocus es una figura que, en breus mots, 
compren generalmen, recita e replica tot aquo 
de que ha parlat e tractat en especial. 

Leys d'amors, fol. 142. 

L'épilogue est une figure qui, en peu de mots, 
comprend généralement , rapporte et rappelle tout 
cela de quoi il a parlé et traité spécialement. 

CAT. E8P. PORT. IT. Æpilogo. 


15. INTRRLOCUTORI, INTERLOQUORI, 
adj. , interlocutoire. 
Sentensa INTERLOCUTORIA.. que non diff- 

nesca la materia. 

Fors de Béarn, p. 103. 

Sentence interlocutoire... qui ue définisse pes la 

matière. ° 

Subst. Dona tal rNr«RLOQUroR IA. 


Tit. de 1294. Dour, t. XCVII, fol. 251. 
Donne tel interlocutoire, 


LOR LOR tot 


Dossr wrsncoquron1a ni definitivs. Axc. FR. Li rois Richart qui près eur ière. 
Ord. des R. de Fr., 1463,t. XVI, p. 125. G. Guotanr,t. I, p. 95. 


Desser interlocutoire et décision. ee 

Rég. indr. À eux , 

ar. Interlocutori. sr. rOnT. 17. Jnterlocu- C1 : » à elles, leur 
Destriers ferrans e bays 


trio. 
Trameton als Mors per paor, 
16. EmoxocuaR, AMOLOGUAR, %., du Que lor orguelh con an doblat. 


P. VIpaL : À per pauc. 
ist. AOMOLOGUS, homologuer. Destriers gris et hais ils transmettent aux Mau- 


Conferma et zamoLoaua. res par peur, vu que leur orgueil ils ont doublé à 
Tis. de 1318. Dour ,t. XLI], fol. 217. eux. 
Couiirme et Aomologus. S’elhas se genson, no vos tir; 
Aproo et confirmo et xMOLOGO. Abans Lun o devets grazir. 
Tu. de 1319. Doar , t. GXXXUI, fol. 344. La mors px MonTAUDOn : Autrs veis. 
Approuvent et confirment et homologuent. Si elles s’embeilissent , qu’il ne vous peine ; avant 
Part. pas. Approbat, ratifiat, confermat et | vous le deves agréer à elles. 
AROLOGUAT. AnC. rR. Andouz ses braïs {or ait à col pendus. 
Tis. de 3318. Dour, t. XLI, fol. 218. Roman de Gerard ds Vienne, BE&&En , p. 13. 
Approuvé , ratifié, confirmé et homologué. Li freres /or jarerent e lor fei Zor plevirent. 
mar. Homologuar. Roman de Rou, v. 813. 


L 
=. SLLoc1SwE, s. m., lat. sYLLOGISMuS, — Pron. poss. m. et f., leur, d'eux, 


syllogisme. d'elles, à eux, à elles. 
En sxrocisuxs e paralogismes. Suj. Ab totas mas vey clergnes assaiar, 


Que totz lo mons es Luns. 
Lers d'amors, fol. 113. P. CanDiN AL : Un sirventes. 


Ea syllogis i . 
7 ee ® paralogionnes De toutes mains je vois les clercs éprouver, vu 
nu Sillogisme. Sr. Silogismo. ronr. Sillo- que tout le monde est /eur. 
gumo, sytlogismo.1r. Sillogismo, silogismo. Trazon prim 
18. Panazocismx, s. 72., lat. PARALO- Ro rTier mehor 
CSNES » paralogisme. Guizzauxe 2x Monraesacour : Belh m’es. 
Ea sillogismes e raRALOGISMES. Tirent menu les archers meilleurs nôtres et {eurs. 
En svllogi | 291 ga mors, fol. 115. Par ben que seus li falha 
STORIES EL PArACOE ETES . Qai donas joves engalha 
ar. Paralogisme. use, Pont. 1r. Paralogismo. Ab las vielhas, que an pretz ses baralhs’ 
LOR, Lmon, LUR, pron. pers, m. et f. Quar. . . 


Lon companha es garanhs. 


pl, lat. élLonum, eux, elles. Aus. Cailce ou B. Zonei : Aras quan plou. 


Reg. dir. Mout mi tenon a gran honor Il paraît bien que sens manque à celui qui les 
Totz selhs cay ieu n’ey obeditz, jeunes dames égale aus vieilles, qui ont prix sans 
Quar a mon joy suy revertitz ; | contestation s CArooe leur compagnie est profit. 
Et laus en lieys e Dieu e Laon. ANC. FR. Li primier colp deit estre /or. 
G. RupeL : Belhs m’6s !’estius. Roman de Rou, v. 12900. 
Noult me tiennent en grand houuéur tous ceux à Criants que tout estoit leur, et qu’ils vins- 
qui j'en ai obéi, car à ma joie je suis retourné ; et | sent au gain. 
J'en loue elle et Dieu et eux. Comines, liv.I, p. 327. 


ANC. CAT. La Lun gola es vas ubert. 


Qu’ Trad. des Ps. en lang. cat., pe. 5. 
aus nos preguaran Que nOs LOR. ! } nn | 
T.w P. p'Auvenens xr px B. px Venrapoun : | AMC. tr. Li padri e le madri i figliuoli, quasi 
Amicx. loro non fossero, di visitare e di servire 
Elles vous feront tant d'honneur qu'elles nous schifavano. 
Foeront avant que nous elles. Boccaccio, Decam., 1, procm. 


Elas nos feiran tan d’onor 


102 LOR 


Rég. dir. Car on Artus demandon frevolmen. 
BERTRAND DE Bonx : Gent fai nostre. 
Car ils demandent frivolement leur Artus. 
Car li sen e ii joc 
An Lun temps e Lun loc. 
ARNAUD DE ManuriL : Rasos es. 
Car les sens et les jeux ont {eur temps et leur lieu. 
De las domnas, que naturn 
Es que Lun cars tenguon gen, 
Lx MOINE DE MonNTAUDON : Autra vets. 
Des dames, de qui la nature est que leur face elles 
tiengent gentiment. 
Pois lo reys e ‘l coms Richartz 
M' an perdonat Luns mals talans. 
BesTaAND DE Bonn : Ges de far. 
Puisque le roi et Le comte Richard m'ont pardonné 
leurs mauvaises volontés. 
cat. Lur.1T. Loro. 
Substantiv. Conquistan, defenden lo Los. 
PauLET DE MansEiLLe : L’autr’ier. 
Conquièrent , en défendant le leur. 
Silh que aucio la gen per aver lo r.0n. 
Liv. de Sydrac, fol. 68. 
Ceux qui tuent la gent pour avoir le leur. 
Ai! Seigner Dieus, cui nou platz 
Morts de negun peccador, 
Ans per aucire la LOnR, 
Sofritz, Vos, la vostra en pats. 
Fozquer DE ManseiLLe : Si cum sel. 
Ab ! Seigneur Dieu, à qui ne plaît mort de nul 
pécheur, mais (qui ) pour détruire la leur, souf- 
frîtes, vous, la vôtre en paix. 
Ab las aatrais van aprenden 
Eugienhs, ab que gardon las Lon. 
PIERRE D'AUVERGKE : Belha m’ es la. 
Avec celles d'autrui vont apprenant engins , avec 
quoi ils gardent les leurs. 
AnC. rR. Quant issi perdent la lor, 
Cument querrez altrai enor? 
Roman de Rou, v. 12435. 
ANC. IT. 
Faillirono i maggiori mercatanti d'Italia, 
E la cagione fa ch’ ellino avien messo 
Il /oro re Adosrdo. 
Vrai, XII, 54. 
Loc. Tan no m’a sabor 
Manjars ni heure ni dormir, 
Cum a quant sug cridar : À Lon! 
BEnTranD DE Boax : Be m play lo. 
Tant ne m’a saveur manger ni boire ni dormir 
comme a quand j'entends crier : À eux! 


LOT 
LOSC, adÿ., lat. Luscus, borgne, louche. 


Enans fos orba o Losca, 
Qu'ieu perdes ma virginitat! 
Trad. d'un Évang. apocr. 
Que je fusse aveugle ou borgne, avant que Je 
perdisse ma virginité ! 
Fig. Cuiatz vos qu'ieu non conosca, 
D’amor, si ’s orba 0 Losca ? 
Mascasnus : Dirai vos. 
Croyes-vous que je ne connaisse pes, touchant 
amour, s’il est aveugle ou borgne? 
caT. Llusco. Amc. nsp. Lusco, xsP. mov. Bizco. 
PORT. Vesgo. 


LOT, adj., lent, indolent, lourd. 
Non es Lors ni coarts. 
RAIMOND DE LA Tour : Ares drets. 
N'est indolent ni Iéche. 
N'osta, vos non es ges LOTrA , 
Ben o conosc al montar. 
GuiLLAUME »& LA Tous : Unas doas. 
Dame hôtesse, vous n'êtes point lourde, bien je le 
connais su monter. 
Per s0 l’apelam lenta o Lors. 
Leys d’amors, fol. tt. 
Pour cela nous l’appelons lente ou lourde. 


2. Loramens, adv., lourdement. 
Diso que lentamens 0 LOTAMENS... 8000 las 


dichas letras. 
Leys d'amors, fol. 113. 


Disent que lentement ou lourdement... sonnent 
lesdites lettres. 


LOT ,s. m., lat, zuram, limon, boue, 
vase, fange. 
Cel que cercha l’aur, tant lava 
Lo cor, e trastorna la grava 
Tro que trueba lo lusent aur. 
Ux TROUBADOUR ANONYME : Seinor vos que. 
Celui qui cherche l'or, tant lave La wase et re- 
tourne le sable jusqu'à ce qu’il trouve l'or luisant. 
Si no ofai, es porc que se fueilla 
Volontier en fanc e en Lor. 
Deunes pE Paapes , Poème sur les Vertus. 
S'il ne le fait, il est porc qui fouille volontiers 
dans la fange et dans la boue. 
caAT. Llot. ase. Pont. Lodo. 1T. Loto. 


2. Luros, adj., lat. sutosus, boueux, 
fangeux. | 


Ploia... las vias fa curozas. 
Eluc. de las propr., fot. 13>. 
La pluie... rend les chemins boueux. 


cat. Liotos, asr. rorT, Lodoso. ir. Lotaso. 


LUC 
LUBRIC, adj., lat. cusnicus, glissant, 


lrique , lascif. 
Per caasa de humiditats LusRICAS. 
Trad. d’Albucasis, fol. 6. 
Rr cause d'humidités g/issantes. 
Le. PORT, 1T. Lubrico. 


a. LusaicirTaT, 5. f., lubricité. 


Per LüBRICITAT... pert la tutela. 
Fors de Béarn, p. 1087. 
Pr lubricité.… il perd la tutelle. 
ir. Lubricidad, 1r. Lubricità, lubricitate, lu- 
bnatade. 


LUCHA, coca, LO1TA, s. f., lat. LUCTA, 
lutte, résistance , effort. 


Tal m'avetz tornat, qu’ a LucxA 
Ko m defendria d’un manc. 
Ginavn ve Bonnet : Quan la bruna. 
Vous m'avez rendu tel, qu’à la Jufée je ne me dé- 
fodrais pas d’un manchot. 
Fig. Li nais eu son cor una novella rucra. 
V. et Vert., fol. 71. 
Lui nait en son cœur une nouvelle /utte. 
En mans locx val maïs tarda que cocha, 
Sol contra Dien no s fassa la LocHA. 
G. Ourvren D’Anzss, Coblas triadas. 
Fa maintes circonstances mieux vaut retard que 
frese . seulement que contre Dieu ne se fasse la re- 
Filante. 
Le. prov. Mas res no m'ajuda, 
Aus es LUCHA perduda. 
PIERRE n’AUVERGNE : Pois de mon. 
Mau rien ne m'aide, au contraire c’est lutte 


perdue. 


asc. ra. L'escrime des poings représente le | 


charger de l'ennemi et se convrir de lui; li 
laicte, le harper et le terrasser. 
Autor, Trad. de Plutarque, Morales, t. 1, p. 102. 
“eur. Luyta, lluyta. xse. Lucha. ronT. Luta. 
r. Lutta, lotta. 


2. Lorramex, s. m2, lutte, combat. 
Fig. Cant nansa de vices e Lorramexs de pas- 
so es els abitadors. 
Trad. de Bède, foi. 35. 


Quand voise de vices et /utte de passion est chez 
les habitants, 


3. Lrcæanon, Lorranon, s. ”., lat, Luc- 
108, lutteur, adversaire. 


LUM 103 


Confondem nostre Lorrapon e "1 sobre- 


monte. 
Trad. de Bède , fol. 65. 


Nous confondons notre adversaire et le surmon- 
tons. 
Del frag... uzavo Lucæapons, prumier que 


luchesso. 
Eluc. de las propr., fol. 207. 


Du fruit... faisaient usage les lufteurs, avant 
qu'ils Juttassent. 


ssP, Luchador. pour. Lutador. ir. Lottatore. 


4. Lucman, LocHan , LoiTAR , »., lat. 
Lucrari, lutter, résister, combattre. 
Escomes lo de zocaan , e tLucREnoN amdos. 

Abr. de l'A.etduN.T., fol. 5. 
Le défia de lutter, et ils Luttèrent tous deux. 
Si”’l sieus cors ab lo mieu r.ocua. 
Haneus px LA BROQUERIE : Quan. 
8i le sien corps avec le mien {uste. 
Si l’aazel LorTa € ponha. 
DEupes pe PRADES, Aus. cass. 
Si l'oiseau résiste et s'efforce. 
AnC. CAT. Lluytar, »sr. Luchar. ronvt. Lutar. 
tr. Lottare. 


LUM, s. m., lat. Lumen, lumière, lumi- 
naire. 

Entre Lux et lutz no a autra diferensia, 
sino que lats es plus general que Lux, quac 
tot Lum es luiz, mas tota lotz no es Lux. 

Eluc. de las propr., fol. 120. 

Eatre lumière et clarté il n’y a autre différence , 
sinon que clarté est plus générale que lumière, car 
toute lusrnière est clarté, mais toute clarié n'est pas 
lumière. 

Plus son ardens non es Luus en lanterua. 
A1s. CAILLE : Aras quen. 
Plus sont ardentes que n’est {umière en lanterne. 
N° art zuws de cer’e d’oli. 
A. DANIEL : Ab guai. 
J’en brûle lumières de cire et d’huile. 
De tontas e de rezendas 
Fai sos dos e sas esmendas, 
Sos zums e sas oferendas. 
P. CasDiNaL : Qui ve gran. 

De toltes et d'exactions il fait ses dons et ses ré- 
parations , ses luminaires et ses offrandes. 

Fig. Lo carswiralhs, qu’ es Lums de salvamen. 
GuiLLAUME DE S. Dimien : El temps quan. 
Le cher miroir, qui est {mière de salut. 


LUM 


Reiï glorios, verais Luus € clardatz. 
GrrauD ps Bosnuiz : Rei glorios. 
Roi glorieux , vraie lumière et clarté. 


104 


— On a dit des chrétiens : 
Siatz filh de Lux, 


Fragm. de trad. de la Passion. 
Soyes fils de lumière. 


LUM 


La mitat al rey nostre senhor, e l’aatra : 
la Lumimanta per servir Dieu. 
Tic. de 1394. Hist. de Nîmes, XII, pr., p. 126. 
La moitié au roi notre seigneur, et l’autre au {x 
minaire pour servir Dieu. 
car. Lluminaria. xsr. Luminaria. tour. Eur: 
nartas. AnNC. 17. Luminaria, luminara. 


caT. Llum. axc. usp. Lumbre. vont. 1r. Lume.|,, Luauxos, adj., lat. Luminosus, lumi. 


2. LUMEIRA, LUMERA, LUMNEIRA, LUM- 
NEYBA, LHUMNIEYRA, $. f., lumière, 
flambeau. 

À la Lumerna, 
Es plus temsutz que laire. 
T. px Bonneroyx &T DE BLacas : Seign’ En. 
À la lumière, vous êtes plus craint que larron. 
La nueg donet LUumnNEYR As, las estelas lureus ; 
Et el jorn, lo solelh. 
Prenne DE Constac : El nom de. 
A la nuit il donna (pour) flambeaux, les étoiles 
luisantes ; et au jour, le soleil. 
Fig. Darz d' acer voill que ill pertus la pansa, 
E brocas voill que il tragan la zumxra, 
Lanza : Emperador avem. 
Je veux que dard d’acier lui perce la panse , et je 
veux que broches lui arrachent la lumière. 
La veraya Laumniayaa que Dieus es. 
Livre de Sydrac, fol. 98. 
La véritable {umière qui est Dieu. 
ANC. ESP. 
Luego que el sol yex a la ora primera, 
Luego las estrellas pierden toda /umnera. 
Poema de Alexandro, cop. 1166. 
ANc. CAT. Lumera, lumiera. xse. mon. Lum- 
brera. ront. Lumieira. 17. Lumiera. 


3. LuutNantA, LUMENARIA, 5. f., lumi- 
naire. 


Foron fachas Lumrxanias, s0 es lo solelh e 
la iana. 

‘ Hist. abr. de la Bibl., fol. x. 

Furent faits les /uminaires, c’est-à-dire le soleil 
et la lune. 


— Terme collectif, spécialement nsité 
dans les églises. 
A la obra € a la rummnanta. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 175. 
A l’œuvre et au luminaire. 
Un quartayron de cera per la LumananraA 
mantenir. 
Statuts de la Confr. du S. Esprit. 
Un quarteron de cire pour le /uminaire entretenir. 


Deux. 


Dels cors lasens e Luw1NOS. 
L'Arbre de Batathas, fol. 250. 
Des corps luisants et lumineux. 
Ea loc be Luur:xos. 
ÆEluc. de las propr., fol. 81. 
En lieu bien lumineux. 


car. Lluminos. nsp. PORT. 1T. Luminoso. 


5. LuxinoziTar, s. f., luminosité, qua- 
lité de ce qui est lumineux. 
Rach a en si LUMINOrTTAT. 
Eluc. de Las propr., fol. x20. 
Le rayon a en soi luminosité. 
ir. Luminosità, luminositate, luminositade. 
6. ALUMNAMEN , s. m., éclairage, illu- 
mination. 
Si quo ’l solelhs sobr’ aatr' ALumn=aAmzx 
Nos ren clardat. 
Capexer : Ab leyal. 
Ainsi comme le soleil par-dessus autre éciairagt 
nous rend clarté. 
Fig. Compunctios es ALUMNAMEx d’arma, 


Trad. de Bède, fol. 23. 
Componction est il/umination d'âme. 


7: ALUMENATGE , s. m., éclat, lumière. 
Hh es clardatz, e rent ALUmMEnNATaz. 


CaDenerT : Ab leial. 
Elle est clarté, et rend lumière. 


8. ALUMENAR, ALUMNAR, ALHUMNAR, v., 
allumer, euflammer, éclairer. 

Aïssi co Jlums es melhs emplegatz cant azv- 
mena na sala plena de gens, que si servia sd 
I. sol. 

F. et Vert., fol. 39. 

Aiosi comme lumière est mieux employée quand 
elle éclaire une salle pleine de gens , que si elle ser- 
vait à un seul. 

Aissi coma lo faocx que aLaUœmx et art. 

Liv. de Sydrac, fol. 74. 

Ainsi comme le feu qui allume et brûle. 


LUM 


Fg. Lor azvuxma tot lo cors e lor meubres. 
Livre de Sydrac, fol. 97. 
Leur en flamme tout le corps et leurs membres. 


— Donner, rendre la vue, la clarté. 
Segner, © AzumxaR volguist 
Lo paure que non avia vist. 
F. de S. Honorat. 
Seigneur, quai voulus donner la clarté au pauvre 
qui s’avait pas vu. 
Part. pas. Ja no es obs fox i ssia ALUMNA%. 
Poëme sur Boëce. 
Jamais n’est besoin que feu y soit allumé. 
Lo dne Roilan cavalga totz d’ira ALUMNATz. 
Roman de Fierabras, v. (65. 
Le duc Roland chevauche tout enffammé de co- 
lère. | 
ABC. ESP. 
Los cegos ALUæNARON, los desnados vistieron. 
Martirio de S. Lorenso, cop. 40. 
Ovieron graut feuza de seer allumnados. 
V.. de S. Millan, cop. 323. 
EC. car. dlumar. £sr. MoD. Alumbrar. vorr. 
Alumear, allumiar. 17. Aluminare. 


9. ErLumimaTio, s. f., illumination, 
lomière. , 
Per ESLUMINATIO 
Nos a dada cognitio. 
Brev. d’amor, fol. 2. 
Par illumination il nous a donné connaissaucs. 
asc. car. Eniluminaci6. xsr. Iluminacion, 
ronr. /Huminacäo. 17. Illuminasione. 


10, Exzuxemaxenr, s, m., illumination, 
éclairage, splendeur, éclat. 
Donc , pos luns l’apellatz, ven d’aillors 
En lieis bentatz et aNLUMINAMENS. 
BLACASSET : Amics Guillem. 


Done , puisque lune vous l'appeles, vient d'ail- | 


leurs en elle beanté et splendeur. 
Fig. Per s0 qu’ s«NLUMEMAMENT del Avangeli… 
Don resplendisca en els. 
Trad. de La ae Éptt. de S. Paul aux Corinthiens. 
Pour cela que l’illumination de l'Évangile. ne 
resplendisse pas en eux. 
asc. car, Enlluminament. xt. Illuminamento. 


IT. ELLüNINAYRX, ILLUMINADOR , s. m., 
lt. mivunaron, illiminateur, qui 


donne la lumière. 
IL. 


LUM 105 


Us Dieus e us seuher nostre creayre e nostre 
ELLUMINAYRE. 
La Confessio. 
Un Dieu et un seigneur notre créateur et notre 
illuminateur. 
Ad aqael que era salvador e 1tLUm1INADOn. 
Hist. abr. de la Bible, fol. 78. 
À celui qui était sauveur et il/uminateur. 
AAC. CAT. ÆEnlluminador. xsv. Iluminador. 
ponr. J{luminador. rr. Illuminatore. 


12. livminariu, ad}. illuminatif, qui 
est propre à illuminer, à éclairer. 
De nuech 1LLUMINATIVAS. 
Eluc. de las propr., fol. 11%. 
Tlluminatives de ls nuit. 
CAT. {lluminaniu. xsp. ronr. ir. 1{lüminativo. 


13. EnLUNENAR, ENLUUMENAR, v., illu- 


miner, éclairer, enluminer. 
Clardat del solelh que l’axtauxmzxs. 
Liv. de Sydrac, fol. 35. 
Clarté du soleil qui l’éclaire. 
Fig. No'ls vol atrumxnan, 
Ni donar gracia de far be. 
Brev. d’amor, fol. 35. 
Ne les veut éclairer, ni (leur } donner grâce de 
bien faire. 
Part. pas. Ay! fin’ amors, fons de bontatz, 
Qu’avets lo mon zncumanars, 
Merce vos clam ! 
Mancassus : Pus mos coratge. 
Ab! pur amour, fontaine de bonté, qui aves i/{u- 
miné le monde, merci je vous crie! 
Lo calh libre era tot xmLumanar de letras 
d’aur. 
PHLonuEna. 
Lequel livre était tout ex{uminé de lettres d'or. 
ANG. FR. Afnsi comme l’escrivain qui a fait 
son livre, qui l'en/umine d'or et d'asur, 
enlumina ledit roy son royaume de belles 
abbaies qne il y fist. 
Joinvrie, p. 243. 
ANG. CAT. Enlluminar. 


14. ILLUMINAR, ILLUMENAR, ELLUMENAR, 
2., lat. iLLUmINARe, illuminer, éclai- 
rer l’esprit, instruire en matière de 
religion. | 
Los lebros 1L1LUuManNAR. 

V.. et Vert., fol. 22. 


14 


Éclairer es lépreux. 


106 LUN 


Aisso es la veraya saviezs que 1L1L0mxxu lo 


sens d’ome. 
V. et Vert., iol. 31. 


Ceci est la vraie cagesse qui illumine l'esprit de 
l’homme. 
Part. pas. Tut li monestier de trastot occident 
Foron 1LLUwINAT de la sia sanctetat. 
VW. de S. Honorat. 
Tous les monastères de l’occident entier furent il- 
luminés de sa sainteté. ‘ 
D’ on issira tan graus clardatz, 
Qu’ el mon er tot «LLUMINATZ. 
Contricio e Penas ifernals. 
D'où sortira si grande clarté, que le monde sera 
tout i/luminé. 
Lo solelh.........,,...e 
Que tant es ben zLLUMENATS. 
Les XV Signes de la f del mon. 
Le soleil. qui est si bien illuminé. 
CAT. [lluminar, usr. Iluminar. pont. Illumi- 
nar. 17. {lluminarce. 


15, SosrELUMINOS, adj., très lumineux. 
Fig. La s0nARLUMINOZA saviez. 
Eluc, de las propr., fol. 105. 
La très lumineuse sagesse. 


LUMTAR, LUMDAR , LHUMDAR, LUNTAR, 
LUNDAR , 5. M., Seuil, demeure. 
Sus en lo Lcumran son cazatz. 
V.. de S. Honorat. 
Sus en le seuil sont tombés. 
Consa el desires vizitar los sanhs Luumpans 
dels apostols. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 106. 
Comme il desirät visiter les saintes demeures des 
apôtres. 
Oubes en los Lunrans de las portas. 
Hist. abr. de la Bible, fol. 28. 
Oignez-en les seuils des portes. 
Clans e porta e LUNDAR. 
DeEupes De PRADES , Poëme sur les Vertus. 
Clef et porte ct seuil. 


Anc, usr. Lumbral. rour. Lumiar, 


LUNA, zuuna , s./f., lat. Luna, lune. 
En cela ora ve lo clipses de la Luuxa ; quar 
la Luuxa non ren clardat mas del solelh, que 
fer la aux, e lhi fai redre clardat. 
Liv. de Sydrac, fol. 5t et 52. 
En cette heure vient l’éclipse de la lune; car la 
lune ne rend clarté excepté du soleil , qui frappe la 
lune, et lui fait rendre clarté. ‘ 


LUN 


Atressi creys cum la Luna es creyssens. 
Ricmanp ne Baasgsruux : Lo nous me. 
Aiosi il croît comme la lune est croissante. 
Un cantel 


De la Luna. 
GuizLauxe DE Mun : Al avinen. 
Un quartier de la /une. 


CAT. Lluna. ssr. Luna. ronT. Lua.1v. Luna. 


2. Lunwanmex, s."”., lunaison. 
De .ccc. e de .xxx. e de .v. LUNAMEXS. 
PIERRE DE Constac : El nom de. 
De trois cents et de trente et de cinq lunaisons. 


ANC. CAT. Lunament. 1T. Lunamento. 


3. Luxnacio , Lunaso , s..f., lunaison. 
Apelam ana zuxaAcio mes loner. 
Eluc. de las propr., fol. 1a4. 
Nous appelons une lunaison mois luuaire. 
Es ruxasos complida. 
Brev. d'amor., fol. 33. 
La lunaison est accmplie. 
caT. Llunacio. asr. Lunacion. ront. Lunacä». 
rr. Lunasione. 


4h. Lunan, adj., lat. Luxauis, lunaire. 
Us mes... Lumans. 
Brev. d'amor, toi. 46. 
Un mois... /{unaire. 
Alcunas vetz apelam an LuxanR aquel espazi 
qui ha .xrt. lanacios. 
Eluc. de las propr., fol. 122. 
Aucunes fois nous appelons an lunaire cet espace 
qui a douse lunaisons. 
De figura Lunan. 
Trad. d'Albucasis, Col. 14. 


De forme lunaire. 
CAT. Esp. PORT. Lunar. 17. Lunare. 


5. Luxaric, ad}., lat. Lunaricus, luna- 
tique. 
À lhi an sieu filh presentat 
Lunaric et endemoniat. 
Brev. d'amor, fol. 158. 
Lui a présenté un sien fils lunatique et démo- 
niaque. 
Substanniv. Com vesem dels Lunarccx et dels 
epilenticx. 
ÆEluc. de las propr., fol. 117. 
Comme nous voyons des lunatiques et des épi- 
leptiques. 
caT. Lunañic. sp. vont. 17. Lanatico. 


LUP 


6. Lus, Luns, #. =. , lundi. 
Pres fe lo Lus e ’l mars el mercres eissamens. 
Prgans pe Constac : El nom de. 
Puis à ft le /undi et le mardi et le mercredi éga- 
lemest. 
Lus e dimartz, mati e ser. 
R. Vrpaz ps Brsaunux : En aquel. 
Lundi et mardi, matin et soir. 


-. Duus, nnuns, s. m., lundi. 
No y guart piLus, ni dimarts, 
Ni setmans, ni mes, ni aus. 
Benraanp DE Bonn : Ges de far. 


Je n’y regarde lundis, ni mardis , ni semaine, ni 
mois, ni ans. 
Voyez Dia. 


LUP, 1opr, s. n., lat. Lupus, loup. 


Domna, eu vos trobei tal goierdos, 
Com fai al up lo cabrol e lagnel. 
P. Mrrox : Pois que. 
Dune , en vous je trouvai tel profit, comme fait 
a loup le chevreuil et l’agneau. 
Fig. Vers es que nostre pastor 
Son tornat cor raubador. 
G. Ficusiras : No m laissarai. 
Îlest vrai que nos pesteurs sont devenus loups 
ravimears. 
Loc. Entre ea e zor , a la fin del jorn. 
Cat. dels apost. de Roma , fol. 150. 
Eatre chien et foup, à la fa du jour. 
QT, Liop. se. ronT. Lobo. 1t. Lapo. 


2. Losa, s. f., lat. Lura, louve. 


Las Losas noyrisson los efans gitatz. 
F. et Vert., fol. 73. 


Le lonves nourrissent les enfants exposés. 


Foron noyritz en aquel loc per una Losa. 
L'Arbre de Batalhas, foi. 36. 


Farent 2ourris en ce Lieu par une Jouve. 
ar, sp. PORT. Loba. 17. Lupa. 


}, Losar, s. m., louveteau. 
Lop ha merce del LoBAT, et devors l’anhel. 
Lop quan noyrish LosATz. 
Elue. de las propr., fol. 18 et 254. 


Loup a merci du louveteau, et dévore l'agneau. 
Loup quand il nourrit douvetens. 


4. Losuma , 5. f., louvière, tanière du 
loup. 


LUT 107 


Es plas temsutzs que laire ni Loaina. 
T. ps Bonsaroy ET DE BLacas : Seingn’ En. 
Est plus craint que larrou et /ouvière. 
Va fort lnenh de sa Losutna. 
Naturas d ulcunas bestias. 
Va fort loin ds sa louvière. 
xsr. Lobera. 


5. Lossaxa , 5. f., peau de loup. 
La dotzena de Losxemas, .11. d. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 113. 
Le dousaise de peaux de loup, deux deniers. 


LURIA, LurRIs, LOLRIA , 5. fe, lat. LufRA, 
loutre. 
Ornar las raubas d’ermeni o de Lunita. 
Tit. du xiie siècle. Doar, t. LI, fol. 138. 

Orner les robes d’hermine ou de loutre. 

La pessa de LU:IRIA, .1. mezalla. 
C'artulaire de Montpellier, fol. 113. 

La pièce de loutre, une maille. 

Una folradura de las meillurs de Lotatas. 
Tic. ds 1193. Doar , t. CV, fol. 118. 

Une fourrure des meilleures de loutres. 


Esp, Lutria. ponT, 17. Lontra. 


LUSTRA , 5. f., du lat, osrrea, huître. 


La Lusraa, la naech, ai obre al ros, et en 
si jo recuelh, et d’el pren graysha et noyri- 
ment. 

Eluc. de las propr., fol. 136. 

L’haftre, la nuit, s'ouvre à la rosée, ct en soi la 
recueille, et d’elle prend graisse et nourriture. 


LUTZ, ziurz, s.f., lat. Lux, lumière, 


clarté, lueur, luminaire. 
Voyez Leisnirz, Coll. étym., p. 62. 
Lurz çs plus general que Jam, quar tot lum 
es LUTS , Mas tOta LUTZ n0 es Inm. 
Eluc. de las propr., fol. 120. 
Clarté est plus générale que lumière, car toute lu- 
mière est clarté, mais toute clarté n’est pas lumière, 
À pena vei la clara zursz. 
Fozqust DE MansziLLe : Senher Dieus. 
À peine je vois la claire /urmière. 
Remanra l’autars senes draps e sens Luz, 
PaLais : Mot m’ enoia. 
L'autel restera sans nappes et sans luminaire. 
Fig. Selh qu’es Lorz 
Del mon e vera vida. | 
G. Fiouxtaas : Sirventes vuelh. 
Celui qui est /umière du monde et véritable vie. 
£SP. PORT. Luz. 17, Luce. 


108 LUT 


Adv. comp. 
Per qu'ieu comens, quant ausel falh, 
Un vers, si] puesc gitar À Lurz. 
Brxnanp DE VanrenAc : Iverns. 
C'est pourquoi, quand l’oisean fait défaut, je 
commence un vers , si je le puis condaire à fn. 
S’intratz en plaich 
Don no sabetz À LUTz issir. 
Mancasnus : D’ aisso laus Dieu. 
Si vous entres en plaid dont vous ne saves à fn 
sortir. 
Quan s'ave que non o tratz À LUTS, 
Alrmenhs n° sa prets qui be s’es cabtengntz. 
Canxwer : S’ieu pogues. 
Quand il advient qu’il ne Le tire à fx , au moins 
eu a mérite qui bien s’est conduit. 
lea fora pro ricx e de bon axaut, 
Sol de s’amor pogues issir A LLUTZ. 
Ransaup DE Vaquernas : D’ amor no m. 
Je serais assez puissant et de hon contentement, 
poarvu que je pusse sortir à fn de son amour. 


a. Luce, s. f., lueur, clarté, lumière, 


éclat. 
Cavalgan ab gran joia ab la clara Lucon. 
Guuraune Da TupeLa. 
Chevauchent avec grande joie avec la claire /u- 
mière. 
Fig. Done a sas obras Lucon 
Don sian mandat li peccador. 
G. Riquisn : Be m degra. 
Qu’il donne à ses œuvres éc/at dont soient parifiés 
les pécheurs. 


— Vue, faculté de voir. 
Li ric malvat........... 
Els an hoelbs e non an Lueon. 
Focquer ps Romans : Tornats es. 
Le riches mauvais. ils ont yeux et n'ont pas vus. 
anc. FR. Si pert la cambre sa luor. 
Roman de Partonopeus de Blois, t. 1, p. 59. 


3. Lucmirar, s. f., lat. Luciprrarem, 
lucidité, éclat. 
Am major difficultat pren suptilitat, clar- 
tat, LUCIDIFAT, perspicuitat. 
Eluc. de las propr., fol. 263. 
Avec plus grande difficulté il prend subtilité, 
clarté, lucidité, transparence. 
rr. Lucidita, luciditate, luciditade. 


4, Locanr, s. m., Lugart, nom de 
l'étoile du matin. 


LUT 
. Es dig squest planetas 


Lucasr, quant es en orien, 
Vesper, quant es eu occiden. 
Brev. d’'amor, fol. 32. 
Est dite cette planète Lugart, quand elle est 
orient, Vesper, quand elle est en occident. 


5. Lozen, LUSER, LUzIn , %., lat. Lucre 
luire, briller. 
Ara non vei Luzra soleil. 
B. pe V&nTADOUR : Âra non. 
Maintenant je ne vois pas luire le soleil. 
Uu manuscrit porte Lusen au lie 
de Luz. 
Lo palais Luz: tot de la gran resplandor. 
V. de S. Honorat. 
Le palais brille tout de la grande splendeur. 
Los uelbs li Luzo cum candelas. 
Eluc. de las propr., lol. 257. 
Les yeux Jui bri{{ext comme chandelles. 
An fats lo tench carzir, 
Ab que s fan la cara zuzre. 
Le MOuNE bx MonTAUDON : Auatra vets fus. 
Ont fait renchérir la teinture , avec quui eiles s 
font luire la face. 
Fig. Son pretz LuTz € resplan. 
GausEnT , MOYE Ds Puicisor : Un joys. 
Sou mérite {uit et resplendit. 
Sabstantiv. Non prets bonor escoududa, 
Ni carboncles ses Luzta. 
T. px BLacas xr Ds Ramaau : En Reymbauts. 
Je ne prise gloire cachée ni escarboucle saos L 
luire (éclat). 
Proverbial. Non es aurs tot cant que Lüorz. 
Auanœu pes Escas : Dons per. 
N’est pas or tout ce qui lait. 
Part. prés. Dels cors Lusxxs e laminos. 
L'Arbre de Batalhas, fol. 250. 
Des corps brillants et Jamiveux. 
Fstela marina, 
De las autres pus Luzexs. 
Pisanx DE Constac : Dona dels. 
Étoile marine, plus brillante que les autres. 
CAT. Lnir. sse. Lucir. vont. Lusir. rr. Lucere. 


6. Lucana, s./f., lamière, clarté, clair 
de lune. 
Per nueit escura, 
Ab leis ses LUGuaxA. 


B. Manrin : Amor. 
Par nuit obscure , avec elle sans {umière. 


LUT 


Soven soletz anar a la Lucana, 
T. pe Bosssroy xr DE BLacas : Seigan’ En. 
Seurent vous soulez aller au clair de lune. 
Fg. Es Lucana 
De salvatio, e clartatz 
De tota gen christians. 
Foiquer pe Luxxx : El nom de. 
En lumiére de saint, et clarté de toute gent 
3. Lucanna, LUZEnNA, 5. f., lat. zu- 
cena, lanterne, lampe, flambeau. 


Voyez Imnx, Diss. altera, p. 231. 
Dejans ses almorna... es LucRANA ses oli, 
Trad. de Bède, fol. 52. 
Jeüne sans aumône... c’est lampe sans huile. 
Fotrobada una Luzznma… que per ven ni 
per aigua no s podia escantir. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 142. 
Fat irouvée une /ampe.. qui par vent ni par eau 
st we pouvait éteindre. 
ue. 17. Lacerna. 


8. Lvorren + $. m. , lat. Lucrren ’ Lu- 
afer, planète de Vénus. 
Lraran es benigne. | 
Eluc. de las propr., fol. 115. 

Lucifer est benisn. | 
Sicomes Lucrrzn en cel. 

Trad. de Bède, fol. 78. 
Ami comme est Lucifer au ciel. 


— Le prince des ténèbres, le chef des 
démons. 
Ben ressemblas a Luciran, 
Las caras negras el vis fer. 
F. de S. Honorat. 
Ta resembles bien à Lucifer, les joues noires et 
x visage farouche. 
we. Lucifero. 17. Lucifero. 


9. Ac, s. m., lumière, éclat, jour. 
Ilh qu'es genser, josta si m col, 
E von tem braiïda ni ALuc.. 
leu maintas vetz, a grand azuc, 
Ai vist qu’ a penss te ni col. 
G. Psnnas pe CazaLs : Eras pus vey. 
_ Ellequi est plus belle, près de soi m’accueille, ct 
Fne crains brait ni éc/at. 
Maistes fois , au grand jour, j'ai vu qu’à peine elle 
læut et accueille. 


LUT 109 


10. ÂLUCAR, ALHUCAR, AILLUCAR, ®., 


allumer. 

Pueis fan ArmUCAR fuoc tot en torn. 

Auras denan te la roda d’austronomia ; tu 
ALHUCARAS la candela de la roda, et estengerss 
las antras Jhomneirss. 

Livre de Sydrac, fol. 31 et 138. 
: Puis ils font a//umer du feu tout autour. 

Tu auras devant toi la roue d'astronomie ; tu a//u- 
meras la chandelle de la roue, et éteindras les autres 
lumières. 

Fig. Un nou sirventes A1LLUC. 
Gasin D’APCHIER : Aissi cum hom. 

J’allume ua nouveau sirvente. 

Vers es que m’aflsm e m’ aLuc. 
G. Pirnas DE CazaLs : Erss pus. 

Il est vrai que je m’enflamme et m’allume. 
Part. pas. 

De vas Contastinoble s’ es lo rey regardatz, 

E vic sos castels ars e pres et ALUCATz. 

Roman de Fierabras, v. 111. 

Devers Constantinople s’est le roi regardé , et il 
vit ses chêèteeux brûlés et pris et allumés. 

Una candels ALaUCADA. 

Liv. de Sydrac, fol. 135. 

Une chandelle allumée. 

ANC. FR. | 

Nus ne doit a/uchier mal arbre ne male herbe. 

Laxore est uns pechiés que gloatonnie a/uche, 

Et si le fait flamber plas cler que seiche bache. 
Test. de J. de Meung, v. 1392 et 1749. 


11. CocLucaTiu, adj., du lat. cozLu- 
cere, collucatif, qui luit, qui brille 
de toutes parts. 


Solelh.. ha virtut.. conservativa.…, fecon- 
dativa, confortativa, augmentativa.…., COLLU- ‘ 


CATIVA. 
Eluc. de las propr., fol. 115. 


Le soleil... a vertu... conservatrice... , fécondante, 
confortative , augmentative.…. , collucative. 


12. Daesiucar, v., éclipser, évanouir. 


Fig. L’ autre segles se bxsLUGA. 
 Brnxano pe VENzENAC : Hueymais pus. 


L’autre siècle s’évanouit. 
car. Deslluir. xsr. Deslucir. 


13. Ecucipaat, s. m., éclaircissement , 
explication. 


110 


LUT 


Ezucipani de lss proprietats de totas res 
naturals. 
Eluc. de las propr., foi. 1. 
Explication des propriétés de toutes choses natu- 
relles. 


14. Escuucrana, s. f., éclair. 

Dels grans tonedres e de las xsLnucraDas que 
fasis. 

La resplandors pareis svans en terra que lo 
tonedres sia ; mas lo tonedres es abans que 
1h° nsLRUCIADA. 

Liv. de Sydrac, fol. 7 et 46. 

Des grands ionnerres et des éclairs qu’il faisait. 

Le splendeur paraît en terre avant que le tonnerre 
soit ; mais le tonnerre est avant que l'éclair. 


15. EyLHaus, s. m., éclair. 
Evrmausss e trons. 


. V.. de S. Honorat. 
Eclairs et tonnerres. 


36. EsLucan, EsLucHAR, v., éclaircir, 
Pel temps qu’es belhs e s’ xs1UGa. 
BrananD DE VenNsEnAC : Hueymais. 
Par le temps qui est beau et s’éclaircit. 
. Quaa la broua sora s’ xsrUCRA. 
Giaaup Ds Bonnetz : Quan la bruna. 
Quand le sombre temps s’éc/aircit. 


17. ALuGonan, %., rendre brillant, 
brillanter, illuminer. 
Fig. Quar sa beutatz aLuGonA 
Bel jorn, e clarzis nueg negra. 
B. ne VENTADOUR : Amors enquers. 


Car sa beauté illumine beau jour , et rend claire 
nuit noire. 


Part. pas. Vestimens dauratz 
E clars e ben ALUGOnATz. 
Brev. d’amor, fol. 31. 
Vêtements dorés et éclatants et bien brillantés. 


18. Izzusrai, s. m., lat. ILLUSTALS, il- 


lustre, titre de dignité du bas-empire. 
Per s0 que es de gran dignitat, si com es 
ILLUSTR1S, 80 es perfeitz o prelor. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 5. 


Parce qu’il est de grande dignité, comme est un 
illustre, c’est-à-dire un préfet on un préteur. 


car. Zllustre. nsv. Ilustre. vonr. it. Illustre. 


19. RELUZER, RRLUZIR, RELUIZIR, ., 
lat. aezucene, reluire, luire, briller. 


LUT 


Quan vei los cabeillz gentz e sors 
Que nzzuiso plus que fin ors. 
Fezquer pe Rowans : Doena ieu pren. 
Quand je vois les cheveux jolis et blonds qui re- 
luisent plus que pur or. 
Fig. E’l rossinhols qu’el ram narurz. 
Pixane n'AuvErens : Lo fuelhs. 
Et le rossignol qui brille sur le rameau. 
Part. prés. Las aigas d’aquesta fon son tau 
claras et nxLUzESs. 
V. et Vert., fol. 102. 
Les eaux de cette fontaine sont si claires et re/us- 
santes. 
anc. Fr. E virent armes reluisir. 
Escus é helmes reluisir. 
Roman de Rou, v. 13141 et 9091. 
car. Relluir. usr. Relucir. ront. Reluzir. tr. 
Rilucere. 


20. SOBRKLUZER, SOBRELUZIR, 2., Sur- 
luire ; briller beaucoup. 
Part. prés. Peyra preciosa s03R£LUSKX. 
F.. de S. Flors. Doar,t. CXXIII, fol. 261. 
Pierre précieuse sur-luisante. 


21. TRANSLUTZ, s. m., transparence, 
clarté, sérénité, 
En temps de rRANsLUTz semeuar et culhir, 
ÆEluc. de las propr., fol. 208. 
Au temps de sérénité semer et cueillir. 


22. TRANSLUCHURA , 5. f., Crevasse , ou- 
verture. 
Vezian, per una TRANSLUCEURA, 
Gran clardat que tro al cel dura. 
V. de S. Honorat. 


Voyaient, par une crevasse, grande clarté qui 
jusqu’au ciel s'étend. 


23. TRASLUZER, TRASLUZIR, ®., lat. TRANS- 


Lucere, être transparent, diaphane. 
Ab color... que TRASLUTS. 
Frad. du lapidaire de Marbode. 
Avec couleur... qui est transparente. 
Part. prés. L'aires pren naturalmens 
Lamneira, qar es TRASLUzEuS. 
Brev. d'amor, fol. 38. 
L'air reçoit naturellement La lumière, car il est 
transparent. 
Anc. FR. On treluisoit d’une couleur diverse 
En rayon d'or qui les feuillestraverse. 


M 
Et tire hors ton glaive treluisant. 
Du Bray, fol. 278 et 280. 
ut. Trasllur. asp. Traslncir. ronr. Traslusir. 
nr. Tralucere. 


LXURIA , s.f., lat. Lzuxuata, luxurc. 

Abrarar lo faec de zuxunra dedins el cor. 
V.. et Vert., fol. 18. 
Exbraser le feu de /uxrure dedans au cœur. 
Luxtara ve de glotonis e de pessar folamen, 
Liv. de Sydrac, fol. 130. 

Lurure vient de glontonnerie ei de penser folle- 

mat. 

at. laruna, lluxuria. usp. Lujuria. ruur. 
Luxunia. 1x. Lussuria. 


L. Loxumios, adj., lat. Luxuaiosus, 


laxurienx, débauché. 
How Luxun10s qui soen jatz ab femna. 
Liv. de Sydrac, fol. 76. 
Bonne luxurieux qui souvent gît avec femme. 
Fg.Oils cuxunios , ples d’azulteri. 
Loxuaiosa res es vis. 
Trad. de Bède, fol. 4 et 5. 
Year larurieux, pleins d’adaltère. 
Luxrurieuse chose est le vin. 
&éstantvy. Simoniaix, encantador, 
Loxvuaros et renovier 
Que vivon d’enoios mestier. 
Mancasaus : Pus mos coratge. 
Smoniaques, enchanteurs, débauchés et usu- 
nes qui vivent de dégoûtant métier. 
tv. Luxurios, Üuzxurios. nsP. Lujurioso. PonT. 
Larurioso. 1x. Lussurioso. 


 Lexcaran, ®., lat. Luxuarare, luxu- 
rier, se livrer à la débauche. 


M 


M ,5., treizième lettre et dixième con- 


soone de l'alphabet, m. 
La prima lettra d’ amor, 
Apellon a, e nota plor, 
E Les aotras qui apres van 
M,0,r,eten contan 
Ajostas les, e diran mor; 
Donc qui ben ama, plangen, mor. 
P. Mion : En amor. 
La premiére lettre d'amoun ils appellent À, et clle 


MAC 1IL 


Part. prés. Luxuntawr ab vos en lurs manjers. 
Trad. de la 2° Ép. de S. Pierre. 
Luzxuriant avec vous dans leurs mangers. 
Part. pas. Can seran LUXURIADAS. 
Trad. de la 1r° Éptt. de S. Paul à Timothée. 
Quand elles seront livrées à La débauche. 


Ksp. Lujuriar. 1r. Lussuriare. 


4. Luxuniosamenr, adv., luxurieuse- 
ment. 
Luxuniosauexr en lor juventnt. 
T'rad. de Bède, fol. 32. 
Luzxurieusement en leur jeunesse. 
CAT. Luxuriosament. nsr. Lujuriosamente. 
pont. Lururiosamente. 1r. Lussuriosamente. 


LUZ, s. m., lat. Lucius, brochet. 
11 pescador si us preiron com nn Luz, 
RamBaAuD DE VAQUEIRAS : Tuich me. 
Les pêcheurs ainsi vous prirent comme un brochet. 


Badel de Lus voill partan a lur guisa. 
UN TROUBADOUR ANONYME, Coblas esparsas. 
Boyau de brochet je veux qu'ils partagent à leur 
guise. 
ANC. FR. Lus et saumons et venisons. 
Roman du Renart, t. 1V, p. 42. 
Ne queroient saumons ne /us. 
Roman de la Rose, v. 8425. 

car. Llus. xsp, pont. rr. Lucio. 


LYRA, cima, s./J., lat. Lys, lyre. 


Lyna.…, fo per Mercari trobads. 
Eluc. de las propr., fol. 282. 
La {yre… fut trouvée par Mercure. 
Las viRas fay retenitir. 
GirauD DE CaLAwsON : Fadet joglar. 
Fais résonner les lyres. 


CAT. Esp. Lira. von. Lyra. 17. Lira. 


dénote pleur, et les autres qui vont après, m,0,R, 
et en comptant ajustes-les, et elles diront mon ; 
donc qui bien aime , en se plaignant , meurt. 
130. rn. La première est m qui senefic... 
Iceste rm est sa mère et s’ amie. 
Le rot DE NAVARRE, chanson LxIt. 


M s’employait comme afixe, pour mr. 


MACAR , macHaAB, v., meurtrir, battre, 


frapper, blesser, altérer. 


MAC 
Voyez Munarour, Diss. 33. 


Veirem escatz et elms xacan e fendre. 
AicanTs DEL Fossar : Entre dos. 
Nous verrons frapper et fendre écus et heaumes. 
Si m carga lo col, e m xaca. 
Ransaup D’Onaner : Âr vey. 
Ainsi me charge le cou , et me meurtrit. 
Engendra thos, et mao4 las dens. 
Eluc. de Las propr., fol. 150. 
Engendre toux, et altère les dents. 
Fig. Quar fois hom s gren sen ab se, 
Tro sa foudatz lo maca el castia. 
Enias px BARJOLS : Amors que vos 
Car fol homme a pénible seus avec soi, jusqu’à ce 
que sa folie le frappe et le châtie. 
Tant fon feritz e MACATz. 
E is uels tan paucs can us deniers, 
Lagsinos et esgrapelatz, 
E tot entorn bleus e MACHATz. 
Roman de Jaufre, fol. 32et 59. . 
Tant il fut frappé et meurtri. 
Et les yeux aussi petits qu’un denier, chassieux 
et éraillés , et tout à l’entour livides et battus. 
Don senti mas costas MACADAS. 
Leys d'amors, fol. 39. 
Dont je sens mes côtes meurtries. 
caT. Macar. usr. Machar, machacar. ronr. 
Macar. 1r. Macchiare. 


113 


U 


2. MACAMENT, MACHAMENT, S. /2., MEUTr- 
trissure, altération. 
Val contra MACBAMENT per cazuts. 
Deus prendo macamenT per hamor negra. 
Eluc. de las propr., fol. 207 et 43. 
Vaut contre meurtrissurs par chute. Ù 
Les dents prennent altération par humeur noire. 


On trouve dacs l’ancien français le 
substantif machéure. 
I n’y eut point de sang répandu, mais seu- 
lement machéure. 
Lett. de rém. de 1472. CanrenTrea, t. ÎI, col. 1101. 


MACHINAR , v., lat. macminNans, ma- 
chiner, tramer. 
Part. pas. Si en autra maniera fag sera, o en 


frau , alconsa causa e mACuINaT. 
Statuts de Montpellier, du xi° siècle. 


Si en autre manière, ou en fraude , il sera fait et 
machiné aucune chose. 


MAC 


El avis maAcutxaADA la mort del papa. 
Cat. dels apost: de Roma, fol. 217. 
I avait machine la mort du pape. ‘ 
CAT. SP. PORT, Maqguinar. 17. Macchinare. 


2. MACHINATIO, MACHINACION , 5. f. , À 


MACHINATIONEM, machination, tra 

Alcanas macarnaATrios. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 18€ 

Aucunes machinations. 

Frau, Oo MACHINACIOS. 
Statuts de Montpellier, de 1231 

Freude , ou machination 
caT. Maguinacio. use. Maquinacion. ro 


Maquinacäo. 17. Macchinasione. 


MACIS, s. m., lat. macrs, macis, écoi 


intérieure de la noix muscade. 
Ab polvera d'eces, de macts et ab mel... 


eces et MACIS. 
Eluc. de las propr., fol. 55 


Avec poudre d’encens, de macis et avec miel 
Avec encens et macis. 


ir. Macts. 


MACROLOGIA , s. f., redondance. 
Macrologia lougiloquium, res non neces 
rias comprehendens ut : Legati, non impetn 
pace, retro unde venerant domum reversi su! 
Ispon., Orig., 1, 33. 
MacnoLo@ïa panza paraulss que no son 1 
cessarias, cupero del tot no son vüeias ni 
sobreflaitat. 
Leys d’amors, fol. 152. 
La redondance emploie des paroles qui 0e « 
pas nécessaires , cependant elles ne sont pas entiè: 
ment vides et de superfuité. 


MACULA , s. f., lat. macuza, macuk 
tache. 
Parfeit e senza MACULA. 
Doctrine des Vaudois. 
Parfait et sans fache. 
AnC. PR, L'une de jaspe rouge tainet plaisai 
ment de diverses macuies. 
RaszsLais .liv. V, ch. 38. 
Reste de la macule originelle. 
Canus nu BeiLay, Diversités, t. II, fol. 1 
CAT. msP. por, Macala. rr. Macula, macoi 


2. MacuLan, v., lat. macuLane, mac 


ler, souiller, polluer. 


MAG 


Gurdar vostras mans que non sian tacadas 

Di HACULADAS. 
Hist. abr. de la Bible. 
Cerer vos mains qu'elles ne soient tachées oi 
Ostia no MACULADA. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 57. 

Hostie non maculée. 

ar.ssr. OT. Macular. 1r. Maculare Ymaco- 


lare. 


MADAISA , s. f., écheveau, tresse. 
Una vicilla saisa 


Ma'lcuer e ‘sos, e daval la mMaDarsa. 
Ocisas : Era quan. 
Uue vicille grise ‘qui n’a... excepté la peau et la 
vaux, etiourne l’écheveau. 


ut. Madexa. ns». Madeja. pont. Madeixa. 


2. Maypecuos, s. m., écheveau. . 
ou ause tenher ni far tenher troquas ni 
LATDECHOS. | 
Tite. de 1360. Dour, t. LXVII, fol. 372. 
Qu'il n'ose teindre ni faire teindre trorlets ni 
écheveanx, 
MADRE, s. »m., mors. 


Lo rey de Fransa se tenia al wapaz del fre 
de la cavalcadara’ del papa. 
Carya Magal., p. 7. 
Le ri de France se tenait au mors de la bride de 
4 mature du pape. 


AG, s. f, lat. mactra, maie, pétrin. 
Saumada de MAGz , que son pastieiras, dona 
L MG. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 107. 


Curçe de maies, qui sont des pétrins, donne une 
mue, 


MAGANHAR , maGacnan > MACAYNAR, 

v., blesser, condamner, infecter. 

Voyez Munaroni, Diss. 33. 
Pet, pas, El douzelz es cazug envers; 
Macarxarz es tau malament 
Que malavejet longament. 
Cassa la feda macawmana, 
Que non enferme ta maynada. 
F. de S. Honorat. 

Le dimoisel est tombé à la renverse: il est si 
cruellement blessé qu’il en fut malade pendant long- 
temps. 

Chatse la brebis infectée, de peur qu'elle ne rende 
ralide ton troupeau. 

TE, 


MAG 113 


Anc. rR. Cil en ocit malt e mékaigne. 
Roman de Rou, v. 1382. 
Et je le cuidai mehaingnier; 
Si l’ai ocis, ce poise mi. 
Fabl. et cont. anc.,t. IV, p. 462. 
Tellement qu'ils tuerent et mehaignerent la 
plaspart desdits archiers. 
Mossrazer, t. Ill, fol. 115. 


J'ajouterai l'exemple suivant avec la 
note de l’auteur : 
La navire poussée, 
Ayant la proue e la ponpe froissée, 
Alloit mehaigne, ainsi que le serpent 
Qui sur le ventre à peine va rampant. 
Mehaigne… nos critiques se moqueront de 
ce vieil mot francois, mais il les faut laisser 
caqueter ; au contraire, je suis d'opinion que 
nous devons retenir les vieux mots, vocables 
significatifs, jasques à tant que l'assge en 
aura forgé d’autres nonveaux en leur place. 
Romsanp , La Franciade, t. 1, p. 633. 
rr. Magagnare. 


MAGIC, ad}., lat. macicus, magique, de 
magie. 
Nigromaucia e tots mac1cA sciencia. 
En artz wAG1cAS ocupads. 
Eluc. de las propr., fol. 12 et 182. 
Nécromancie et toute science magique. 
Occupée aux arts magiques. 
CAT. Magic. use. ronr. tr. Magico. 


MAGN, manu, adj., lat. macnus, grand. 
Voyez Dexia, t. III, p. 196. 
Valor maaxa, 
En que s bagna. 
AuGrer DE S. Donar : Ses alegratge. 
La valeur grande, en quoi elle se délecte. 
Menor joy ni pus Manx 
No vaelh c’ab lieys m’en remanb. 
R, Via px BezauDux : En aquel. 
Moindre joie ni plus grande je ne veux pas qu'avec 
elle il m'en reste. 
ANC. ra. Si li a dist : Rois magnes, que fais-tu ? 
Monix, Dissert. sur le Roman de Roncevaux, 
p. 50. ‘ 
asr. 17. DMagno. 


2. Marx , MAGER, MAIER, MAJOR, MAIOR, 
MAIRE, adj. compar., lat. maon, plus 


grand. 


Voyez la Grammaire romane, p. 149. 


15 


MAG 


Car MALERS es sa merces 
Qu’ el mieus grans peccatz non es. 
Cansxer : Ben volgra. 
Car sa merci est plus grande que n'est grand le 
mien péche. 
Que s0s poders MAGERS sia. 
Brev. d’amor, fol. 16. 
Que son pouxoir soit plus grand. 
Aquist es maszns el regn del cel. 
Trad. du N.-Test., S. MaAtTu., ch. 18. 

Celui-ci est plus grand au royaume du ciel. 


Qual vos par que sion mMaïoR, 

O li beu o li mal d’'amor. 
T. p'Acs. Marquis Tr D GAUCELM : En Gaucelms. 
” Quels vous paraît que soient plus grands, ou les 
biens ou les maux d'amour. 

Sol que 1 plagues qu'ien la servis, 

No volgra guazardos matons. 

ARNAUD DE MARuErIL : Belh m’es lo. 
Seulement qu’il lui plât que je la servisse, je ne 

voudrais récompenses plus grandes. 


114 


— Majeur, plus considérable, principal. 
Que corn’ ades la corn xason. 
Roman de Jaufre, fol. 97. 

Qu'il sonne actuellement le cor principal. 

À joc maron jogatz. 
AnnauD DE Mansan : Qui comtes. 

À jeu plus considérable joues. 

Lor cosin , que d’ els es MArRz. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 59. 

Leur cousin , qui est plus considérable qu'eux. 

Avec l’article ou un pronom posses- 
sif, 11 devient superlatif : 
Car de las grans foudatz que son, 
Es ben La mAJORS, qui s’enten 
Segre son dan ad escien. 
G. Faintr : S’om pogues. 

Car des grandes folies qui existent, c’est bien /a 
plus grande, qui s'attache à suivre son dommaye 
sciemment. 

Mos masxns pessamens.… 
Es tot per far vostre plaser. 
AnsauD Ds Mancuit : Dona sel que. 

Ma plus grande pensée. est toute pour faire vo- 
tre plaisir. | 

À tot bon veiaire, 
Es dels bons pretz Lo matns. 
G. Fair : L’onrat jauseus. 
À tout bon avis, c’est des bons mérites le plus grand. 


— Subst, Maire, chef. 


MAG 


Fet sagrament al mA30R et als cossois. 
Titre de Périgueux, de 1386. 
Fit serment au maire et aux consuls. 
Lo fez MA30R de son palays. 
V.. de S. Honorat. 
Le fit maire de son palais. 
Totz los mals que las gens fan, raconto ale 
gramen a lor wagon en efern. 
Liv. de Sydrac, fol. 9. 
Tous les maux que les gens font , ils les raconter 
joyeusement à leur chef en enfer. 
Aquel que si part de la batalha contra 1 
mandamen de son senhor o de s0 mA3oR. 
L'’Arbre de Batalhas, fol. 95. 
Celui qui se sépare de la bataille contre le com 
mandement de son seigneur ou de son chef. 


— Subst, pl. Aïieux, ancêtres, grands 
Om nou ausa dels marons 
Aissi dir verais desonors, 
Com fai mensongieras lauzors. 
Pons BarsA : Sirventes. 
On n’ese des grands ainsi dire véritables déshon 
neurs, comme On fait mensongères louanges. 
So que pot esser proat 
Per escritz de nostres MAJORS, 
De felosophes o doctors. 
UK TROUBADOUR ANONYME : Non auras 
Ce qui peut être prouvé par les écrits de nos ax 
cétres, des philosophes ou docteurs. 
ANG. vR. 6e nos fuson major ou per. 
Roman du Renart, t. 1, p. tat. 
Mena Panurge an temple mayor. 
RaseLais ,liv. V,ch. xz1v. 
Plus grant chose vos puis ne maire 
Offrir, promettre ne douer. 
B. De Saunre-Maure, Chr. de Norm., fol. 65. 
Le prevost doit dire au mayeur : Maires, je 
vous dy par la loi, etc. 
Charte de Valenciennes, 1114, p. 4o$. 
En cela peuvent-ils bien encore aujonrd'hs: 
ensuivre leurs majeurs, et se rendre semblable: 
à ealx. 
AmYoT, Trad. de Plutarque, Morales, t. HI, 
P- 165. 
C'est an ancien dire uos majeurs. 
NicoLas Rarir. 
Mez poiz ke li peres fa morz, 
Lohier, li maire, li plus forz, 
Vout à sis frères tot tolir. 
Roman de Rou, v. 301. 
car. Mayor. sr. Mayor. pont. Maior. 1. 
Maggiore. 


MAG MAG 115 


3. MuwORDOME, MAIORDOME, 5. 7., Ma-| Les douse pairs et tous les principaux. 
ordome A Carcasona ne fes pendre .x1. dels xa- 
j | 3onALS de la vils. 
Ye fes son MAJOR DOM. Cartulaire de Montpellier, ft. 74. 


Abr. de l'A. et du NT, fol. 7. A Carcassonne il en fit pendre onse des principaux 
Ea $t son majordome. de La ville. 


En syssi que te fay maJORDOwE. 
Leys damors, fol. 46. . 
Par ainsi qu’il te fait majordome. 7. MAIORET, MAIORRT, Ad}. compar. dim. 
cr. Maordom. usr. Mayordomo. ronr. plus grandelet. 
Maiordomo. 1r. Maggiordomo. L'autre son un petit MAJORzT. 


4. Sorz-MAYER, s. M.» sous-maire. Deunes ps PRADES, dus. cass. 
Les autres sont un peu plus grandelets. 


car. Majoral. ssr. Mayoral. rour. Maioral. 


Nos, sors-MATER et juratz. 
Ord. des R. de Fr., 1462, t. XV, p. 475. 


8. MAORITAT, MAIORITAT; 5. f., IMajO-+ 
Nous, sous-maire et jurés. 


rité, supériorité. , ‘ 
5. MaAïORmENT , MAGERMENT , MAIOR— Engaltat, o MaJOnrraT. 
MENT, ado. compar., principalement, ” Leys d'amors, fol. 119. 
lité, ou majorité. 
plus grandement. x .. 
De valer deu mais volantos , xsr. Mayoridad, ronr. Maioridade. 
E de tot s0 que fassa ’ls pros grasir, 9. MarOnta, MAIORIA , 5. f. , supériorité. 


E maronxwexr de dar. 
B. Cazvo : Ab gran dreg. 
I\ doit étre plus désireux de valoir, et de tout ce 
qui fasse honorer les preux , ot principalement de 


Sobr els majors a una masonra. 
Aimenr Dr PEGuILAIn : Selh qui. 
Au-dessus des plus grands il y a une supériorité. 
Li majors an MAJORIA. 


donner. . Brev. d’amor, fol. 19. 
Quant hom , per si honrar, Les plus grands ont supériorité. 
Da 1 sieu, e nes desonrats, . 
Nos pot MAIORMENT desfar. — Mairie. 
B. Cayo : Qui ha talen. Aver .vicr. cOssols, e ne ostar la mazonta. 
Quand un homme , pour s’honorer, donne le sien, Docum. de 1475. Ville de Bergerac. 
etes est déshonoré , il ne peut plus grandement se Avoir huit consuls, et en ôter la mairie. 
perdre. zsr. Maÿoria, ront. Maioria. tr. Maggioria. 
Gr. Majorment. xsr. Mayormente. ront.Maior- . 
mente. xt. Maggiormente. 10. MaJonansa , MAIORANSA, 5..f., majo- 


rité, plus grande partie. 


6. Muonar, maïORaL, 5. m., supérieur, Auretz del dampnatge la Ma30nAmSA. 


pnacipal. Roman de Gerard de Rossillon, fol. 48. 
Fort onrava 508 MAJORALS, Vous aures du dommage la plus grande partie. 
Accordans fo ab s0s egals. anc. IT. Che per losenno o maioranta, o possa. 

Brev. d’amor, fol. ga. BAnRSERIN:, Docum. d’amore, p. 54. 
Hosvrait fort ses supérieurs, fut facile avec ses] 17. mon. Maggioranza. 
XL. 

F Sirventes non es leials ; 11. MAJKSTAT, MAIESTAT, 5. f., lat. MaJes- 

S'om no ji ausa dir los mals TATem, majesté. 

Dels menors e dels comnnals, Quan be se dreca, lo cel a pertnsat, 

E majorment dels MAJOR ALS. E ve lainz tota la MasxsTar. 

Pons Bansa : Sirvente; non. Poëme sur Boèce. 


Un sirvente n'est pas loyal , si on n'ose y dire les Quand bien se dresse, le ciel a percé, et voit 
défauts des petits et des moyens , et principalement | léans toute la mtajesté. 
des supérieurs. Dignes de vezer Dieu en sa MAJESTAT. 
Los .xrx. pars et totz los m4A10RALs. V. et Vert., fol. 84. 
Pnizon ra. Digne de voir Dieu dems sa majesté. 


116: MAG 


Mas Diens de masxsrar los puni mantenent. 
V. de S. Honorat. 
Mais le Dieu de majesté les punit aussitôt. 
Loc. Accnsatz de falsa moneda o de crim px 
MAJESTAT. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 28. 
Accusé de fausse monnaie ou de crime de /èse- 
majesté. 
caT. Magestat. nse. Magestad. ronr. Mages- 
tade. tr. Magestà, magestate, magestade, 


12. MAJESTRAL, MAESTRAL, MAISTRAL, 
adj., lat. maGisraaLts, excellent, su- 
périeur, suprême. 

Las domnas qn’entendian los sieus MAxs- 


TRALS ditz de las soas cansos. 
V. de Giraud de Borneil. 
Les dames qui entendaient les siens excellents 
mots des siennes chansons. 


Fig. MaisrraAts vertuz qui nos fai istar ab Deu. 
Trad. de Bède, fol. 80. 
Supréme vertu qui nous fait être avec Dieu. 


er, Maestral, 1r. Maestrevole. 


13. Maisrnazmen, adv., habilement, 
iogénieusement. 
Li sieu dechat, ben faitz MALSTRALMEN, 


Mostron que ieu non puesc dir lauzor pro. 
B. CAR3ONEL : S’ ieu anc. 
Les siens ditiés, bien faits habilement, montrent 
que je ne puis dire assez de louange. 


asr. Maestramente., 17. Maestrevolmente. 


14. Mazsruir, adj., supérieur, excel- 
lent. 
Qui bon'art e belh'e mazsraiz ha 
Per far obra be fort e mAESTRIL. 
Focquer p£ LoneEL : Tant fin’amors. 
Qui bon et bel et supérieur art a pour faire œuvre 
biea furte et supérieure. 
Si be s s0 1 mot mazsraiz, 
Lea seran d’entendr”’ a unquec. 
P. Raimonp pe TouLouse : Pos vezsem. 


Si les mots sont moult excellents, ils seront faciles 
à entendre pour un chacun. 


15. MAJESTRILMEN , MAESTRILMEN , adb., 


savamment, habilement. 
Atressi m pren com fai sl jogaador 
Qu’ al comensar jogua MAESTRILMEN. 
AUMERT DE PEGUILAIN : Atressi m pren. 


MAG 


Tout ainsi il me prend comme fait an joueur qu 
au commencer, joue habilement. 
Des manuscrits portent MAIESTRIL: 
MEN. 


16. MasesTRE, MAIESTRE, MAYESTRE 
MAESTRE, MAISTRE , MESTRE, S. 722., lat 
MAGISTR&M , Maître, savant, exper 
dans un art. 

Fo apellatz maxsraz dels trobadors. 
V.. de Giraud de Borneil. 
Fut appelé maître des troubadours. 
K. apelec Filomens lo wazsras de la estori 
ses mesorga. 
P&ILONENA. 
Charles appela Philomena le mañtre de l’histoir 
sans mensonge. 
Si non a l’amajestramen 
D’ Amor, qu’es massTRz liale. 
Arme: px PreuiLain : D’aisso don. 
S’il n’a la leçon d'Amour, qui est maître loyal. 
Fig. Es mortz Guillems Malespina, marques, 
Que fo miralhs e maxssraz dels bes. 
Amen: DE PEcuicaix : Era par ben. 
Est mort Guillaume Malespine, marquis , qui fu! 
miroir et maftre des biens. 


— Celui qui enseigne quelque science. 
quelque art. 
Neguna arz non es apresa ses MAISTR x. 


Trad. de Bède, fol. 80. 
Nul art n’est appris sans maître. 


— L'artiste lui-même. 
Si quo ’l marasrez vai prendre 
Lo jaspi lai on l'a vist. 
GuizLauxx DE BRiaRs : Si quo’l. 
Ainsi comme le maître va prendre le jaspe là où : 
l'a vu. 


— Titre attaché à certaines dignités, : 
certains emplois. 
Aquel que es mesraz de la milicia. 


Trad. du Code de Justinien, fol. 9. 
Celui qui est maître de la milice. 


— Titre donné aux membres de cer 
taines corporations. 
Al bon metge, masasrra Frederic. 
A1mEai DE PEeuILain : En aquelh temps. 
Au bon médecin, maître Frédéric. 
— Adj., Esser maAyxsTax tutor. 


Aruenr DE ProviLaix : La folh e 1 put. 
Être maftre tuteur. 


MAG 


Aquest 30 MAYESTRES USUFIETS. . 
V. et Vert., fol. 14. 

Cez-ci sont mañtres usuriers. 

ax. 2. Ce conte mestre Wace ki escrit a trové. 

Roman ‘de Rou, v. 1193. 

ist, CAT. Waestre, maïstre. cAT. Mon. Mestre. 
asc.zsP, Mestre, mestro.xsr.uop. Maestre, 
macstro. PORT. Mestre. 1r. Maestro. 


— Mistral, vent qui souffle sur la Mé- 
diterranée. 

Los principals aissi nomnam 

En nostra leugua romana, 

Levau, grec, e trasmontana, 

Massrns, ponent e l’abeg, 

Mieg joru , issalot. 

Brev. d'amor, fol. 41. 

Les principaux ainsi nous nommons dans notre 
hagne romane, levant, grec et tramontane, mistral, 
cochant et sud-ouest, midi, eyssiroc. 
asc. ra. Le maïstral... siffler à travers nos an- 

teanes. 
Rasezais , Liv. IV, chap. xvut. 
car. Mestral. xsr. Maestral. 1r. Maestrale. 


Ce vent, appelé mistral par les Provencaux, 
est le même que le cancrus, dont parlent les 
auteurs anciens. Auguste, lors de son séjour 
dans les Gaules, érigea un temple à cette 
etrange divinité ; les habitans de Narbonne et 
œx de plusieurs endroits de la Provence le 
toament encore le cers ; Aulugelle a dit que 
c rent renversait les hommes et les chars; il 
Produit encore aujourd’hui les mêmes effets. 

Voyage fait dans le Levant, Notes,p.1oet tr. 


15. Masrsrha, MAYESTRA, MAISTRA, 
MAYSTRA, 5. f., maitresse, savante, 
experte dans un art. 
leu suy marsrma d’aquell'art. 

Trad. d’un Evang. apocr. 
le suis ssaftresse de cet art. 
Fig. Ociozetat xs maxxsTRA de motz de mals. 
V.. et Vert., fol. 86. 
L'oisiveté est maftresse de beaucoup de maux. 
Adj. Cortesa fo et enseignada, svinens e fort 
MAISTRA , € saup trobar. 
F.. de la dame Tiberge. 


Elle fat courtoise et enseignée, avenante et fort 
tarante, et sut trouver. 


MAG 117 


18. MusESTRIA, MABSTRIA, MAYESTRIA, 
s. f., maîtrise, habileté, science, in- 
dustrie , capacité. 

Grans afaus es lo conquerers, 
Mas lo gardars es mazsraïa. 
P. Fasas n’Uzis : Lueex es. 
Grande peine est le conquérir, mais le garder est 
science. 
Faita per tal mausTata, 
Ses totz mails, mas ab totz bes. 
P. CanDinaz : Vera Vergens. 
Faite par telle industrie, sans tous maux, mais 
avec tous biens. 
Fig. Vos que avetz de preiar MAxsTRIA, 
Voill que preietz. 
T. os H. pe LA BACHELERIE ET DE B. DE S. FELIX : 
Digats. 
Vous qui avez la science de prier, je veux que 
vous prilez. 
— Digoité, gravité, sévérité. 
Quan vei vostra fresca color, 
Avinen ses MAJESTRIA. 
CADBNET : Ài sou. 
Quand je vois votre fraîche couleur, avenante 
sans séverilé. 

ANC. FR. Renart qui tant sot de messrie. 

Que nus ne puet, ce poise mi, 
Aujourd’hai venir à maistrie, 
Se il ne set de renardie. 

Roman du Renart,t.],p.5,ett.IV,p. 123. 

CAT. AMC. sr. Mestria. ksP. MOD. tr. Maestria. 


19. MAïESTRATGE , MAESTRATGE, S$. M. , 
supériorité, hauteur. 
Bella ses MASRSTRATGE. 


BLACASSET : Be m play. 
Belle sans hauteur. 


Un manuscrit porte MAESTRATGE. 
ANC. esr. Maestrage. 


20. MacisTRAL, ad}., lat. MAGISTRALiS, 
magistral. | 
Diffinicio MaAGtsTa AL. 
ÆEluc. de las propr., fol. 13. 


Défnition magistrale. 


CAT. sr. PORT. Magistral. Tr. Magistrale. 


car. Mestre. us. Maestra. ront. Mestra. 17. | 21: Macistaar, s. m., lat. MACISTRATUS, 


Maestra. 


magistrat. 


118 MAG 


Li preveyre e li mAGISTRAT. 
Trad. des Actes des apôtres, ch. 4. 
Les prêtres et les magistrats. 
car. Magistrat. nsp. Port. Magistrado. 17. Ma- 
gistrato. 


22. MacisrTeni, s. m., lat. MAGISTRRIUM, 
maîtrise, magistrature. 


De fe, de savieza, de maAcisruat, de honor, 
de sciencia. 
Eluc. de las propr., fol. 112. 
De foi, de sagesse, de maîtrise, d'honneur, de 
science. 
CAT. Magisteri. usr. ronT. Magisterio. 17. Ma- 
gisterio, magistero. 


23. MasESTRAR, MARSTRAR , MAISTRAR , 
MAYSTRAR ; MAESTREIAR, MAISTREIAR , 
MAYSTREIAR, MARSTRIAR, 2., faire, ar- 
ranger avec art, faconner, travailler 
en maître, élaborer, maîtriser, domi- 
ner, exceller. 

Vas pretz non an cor cler, 
E MAxSIRE1ON las proezas. 
P. VipaL : Abril issic. 
Vers mérite ils n’ont pas le cœur pur, et dominent 
les prouesses. 
Part. pas. Ja non auran pro botos.… 
Ni seran ja pro lavadas.… 
Ni lur cabelh pro ma8sTraT. 
Brev. d’amor, fol. 129. 
Jamais elles n'auront assez de boutons... , ni ne 
seront jamais asses lavées... , ni leurs cheveux assez 
arrangés avec art. 
Un estribot farai que er mot matsTRA’Tz 
De mots novels e d'art e de divinitat. 
P. CarDtNAL : Un estribot. 
Je ferai un estribot qui sera moult faconné de 
mots nouveaux et d’art et de divinité. 
Fes cansos MABSTRADAS. 
F. de Giraud de Calanson. 
Fit chansons excellentes. 
Coblas e balades 
D’ azaut MAISTREIADAS. 
G. Riquier : EI nom de. 
Stances et ballades parfaitement faites avec art. 
Adzaut e non trop MAYSTRAT 
Vostre vestir sian talhat, 
P. VipaL : Abril issic. 
Que convenablement et non trop f'açonnés vos vé- 
tements soient taillés. 


MAG 


De pauca odor, si mon es MARSTRIAT. 
Eluc. de las propr., fol. 
De faible odeur, s’il n’est élabore. 
Anc. ra. Si avoit haucié le pie destre ; 
Desus la gorge li volt metre, 
Qar miex l'en cuidoit mestroter. 
Roman du Renart, t. 1, p. 190. 
Nas ne vos sauroit si gouverner et si maistr 
com ge que vostre sire sui, 
VILLERARDOUIN , p. 25. 
Comme le supplient ne povoit mæssrier W 
dit cheval. 
Lett. de rém. de 1390. CARPENTIER, t. II, col. 1 cu 


ANC. asp. Maestrar. xse. mOD. Maestrear.r 
Maestrare. 


199- 


24. AMAJESTRAR ; AMAYESTRAR, AMAFS 
TRAR , 2., disposer, dresser, élaboret 


préparer. 

Cant hom aAmAza=sTaA la causa, que no 
dea pesar, de guisa que sis plus pezans. 

V. et Vert., fol. 17. 

Quand on dispose la chose, qui ne doit pas avoi 
le poids, de manière qu’elle soit plus pesante. 

Aqui esdeve sulpres, ec pueis las gens 1 
trazo e l’amazxsrao per lo sen, e’n fan ganr 
de medecinas. 

Liv. de Sydrac, fol. 43. 

Là survient soufre , et puis les gens le retirent e 
l'élaborent comme de raison, et en font beaucoup d 
médecines. 

Part. pas. Can soi armat n”’ el destrier.… 
E quan es ben AMA9IBSTRAT. 
Ausent DE PecutLain : Can qu’ eu fezes. 

Quand je suis armé et sur le destrier.… et quan 
il cst bien dressé. 

ANC. CAT. ESP. Amaëstrar. IT. Ammaestrare. 


25. AMAIESTRAMEN, AMAIESTRAMEN, 5. 7. 


enseignement , leçon, éducation. 
Si non a l’AMAJESTRANMEN 
D’ Amor, qu’es majestre lials. 
A1LMERI DE PacutLaIn : D’ aisso don. 
S'il n’a la leçon d'Amour, qui est maître loyal. 
ANC. CAT. Amaestrament. ESP. AmMmaestramient 
1T. Ammaestramento. 


26. Enxmaysrarr, adj., habile. 
Sest son xNMAYSTRIT 
Que, d’un pauc de valor, 
Cuian far cobertor 
A totz los falhimens. 
Nar ox Mons : Al bon rey. 


MAG MAG 119 


Car-ci sout habiles qui, d’un peu de mérite, Sire Deus, tu es magnified. 


pri lire couverture à toutes les fautes. Anc. trad. des Liv. des Rois, fol. 49. 
v. Micmricencra, 5. f., lat. macmri-| %*- ronT. Magnificar. re. Magnificare. 
ne magnificence. MAGNETA , s.f., lat. macnerem, ma- 
trans , +0 es far nobles fagz e no- gnète, pierre magnétique. 
° F. et Vert. fol. 64. La peyra dita MAGNETA. 
Msgmficence, c’est faire de nobles faits et de no- Macxara es peyra en color ferrenca... de 
Mes œuvres. ferr es atractiva. 


Eluc. de las propr., fol. 184 et 189. 
La pierre dite magnète. 
La magnète est une pierre de couleur de fer. de 
8. Micximc , ad}. , lat. macniricus, fer elle est attractive. 


ur.1sr. PORT. Mfagnificencia. 17. Magnif- 


ce za. 


magnifique. ANG. rR. Magnete trovent Troglodite 
Lo meriric et poyssant senhor. En Inde, e precieus est ditte ; 
Rég. des États de Prov. réo: tFer ressemble, e si le trait 


Altressi cnm l’aimant fait. 
Mans. , de Gem., art. 19, col. 1656 (Roquefort, 
t. IL, p. 109, col. 2). 


Le magnifique et puissant seigneur. 
UT. Nagnific. sr. ronT. 17. Magnifico. 


%. Macnirican, v., lat: macniricane ,| Pont. rr. Magnete. 


œlebrer, glorifier, honorer, exalter. 


MAGRE, maycaz, adj., lat. macrum, 
El seu san nom maAGNiIrICaR 


Brev. d'amor, fol. 79. maigre. 

Le neo saint nom glorifer. Pot leu son auzel gras baissar, 

Quant lo Senbor MAGxIF1QUET sa miseri- O, ses trop macnzs, engraissar. 
etdia. Deupes p£ PRADES, dus. cass. 

Trad. du N.-Test., S. Luc, ch. 1. Peut facilement diminuer son oiseau gras, ou, 

Quod le Seigneur era/ta sa miséricorde. s’il est trop maigre, l'engraiser. 

— . Maronans si teuis. 
Développer, agrandir, gonfler. V. de S. Honorat. 
La major vens de las sienas si dilata, laqual Maigre se tevait. 


éuda, totas las antras d’el procedens sil Subst. No sent la nafra, si no atenh al #AGne. 
LESrICO. Eluc. de las propr., fol. 156. 


Eluc. de las propr., fol. 55 Ne sent pas la blessure, si elle n’atteint au maigre. 


Li principele veine des siennes se dilate, laquelle , 
dl, toutes les autres dant de lui sel A"C PR. Li roncis est magres e las, 
ponfent, Magre sont andui de mesaise. 


Par. pas. Aquest fo maaniricarz per Jhesu- Roman de Partonopeus, t. 1, p. 27. 


— Adj., aride, sec. 


Cat. dels apost. de Roma, fol. 153. Fractifica plas en waona terra qu’en grassa. 
Caici fat glorifié par Jésus-Christ. PV. et Vert., fol. 75. 
Ses tardada la sua iascizio entro que sis Fructifie davantage en maigre terre qu'en grasse. 
MénrCaT, Fig. Ab son mare chantar dolen. 


Trad. d'Albucasis, fol. 20. 


& w0 incis: . , en PIERRE D'AUVERGNE : Chantarai. 
re. | st retardée juaqu'à ce qu'il soit ÀÂvec son maigre chanter doleut. 


ac r1, Poor magnifier sa victoire, Hannibal cat. Magre. use. roRT. 17. Magro 


‘av0ya en Cartage trois muis des annesalx | :. Macaer, adj. dim., maigrelet. 


d'or qui avoient esté prins. Prendetz una jove galina 
ALAIN CHARTIER , p. 429. Non ges MAGRETA. 
Tousnt et magnifiant sa vertu. Devuvogs pe Paanrs, Aus. cass. 


dnor, Trad. de Plutarque, Vie de Brutus. | Vous prenes une jeune poule non point maæigrelette. 


120 MAG 


AKNC. FA. Âuntant me plaist la grassette, 
Comme me plaist la maïgrerte. 
RoxsanD, t. Il, p. 1307. 


xsr. Magrito. xr. Magretto. 


MAG 


N° amacaezrsc a sobrier. 
AMANœŒU Des Escas : Don: per. 
J'en maigris à l'excès. 
CAT. Amagrir. «sv. Amagrecer. 


3. Maoreza , MAIGREZA, s. f., maigreur. | 7. EMAGREZtR, %., amaigrir, maigrir. 


Ds maAcazza inductivs. 
Eluc. de las propr., fol. 25. 
Productive de maigreur. 
Maïcnzra en chara es honors a morgue. 
Trad. de Bède , fol. 62. 
Maigreur en visage est honneur à moine. 
AxC. FR. Ne de paleur ne de megrece. 
Roman de la Rose, v. 297. 
Et, qui plas est, par fanlte d'avoir hledz, 
De toute part sont pauvres assemblez, 
Criaus, ploraus par carrefours et rues : 
Mesgresse fait ainsi ses esconrues, 
FAITFEU, p. 4. 
L'envie aux bigles yeux, grasse de la maïgresse 
De ses plus grans amis. 
Du BanTas, p. 125. 


CAT. ANC. ESP. PORT. Magreza. 17. Magrezza. 


4. Macrir > Ve, Maigrir. 
Per ma dona maonrs e sec. 
P. RaïmonD ne TouLouse : Pos vezem. 
Pour ma dame je maigris et sèche. 


5. Macreztm , »., lat. macrescire, mai- 
grir, amaigrir. 
Ben vei e sai e crei qu’ es vers 
Qu’ amors engraiss’e macREzIs 
L'an ab trichar, l'sutr ab dir vers. 
PIERRE D'AUVERGNE : De josta ‘ls. 
Je vois hien et sais et crois qu’il est vrai qu'amour 
engraissé et amaigrit l’un avec le tricher, l’autre 
avec le dire vrai. 
E m vey tot dia maGnruztr. 
P. Raï:monD px TouLousz : Enquera. 
Et je me vois chaque jour maigrir. 
Per qu’en MAGREzISG € sec. 
GinaUD DE BoRNEïL : Er auziretz. 
C'est pourquoi j'en maigris et sèche. 
ANC. CAT. Magrezir. ANG. Esp. Magrescer. 


G. AmMAGREzIR , V., AMaÏgrir, Maigrir. 
Quar tau nos fan AMAGRRIIA 
Plangz, pesssmens , badalhs, sospir. 
Brev. d’amor, fol. 20. 
Car tant nons font maigrir plaintes, soucis, 
häillements, soupirs. 


Bestia, si no pren son noyriment de sant 
si EMAGREZISSH. 

Continuament rMAGREz (SH. 

Eluc. de las propr., fol. 29 et 92. 

Une bête , si elle ne prend sa nourriture de sa0ç 
s'amaigrit. 

Contiauement maigrit. 
cAT. Enmagrir. sr. ronT. Enmagrecer. tr 

Immagrire. 


LS 


8. ESMAGREZIR, ®., amaïigrir, maigrir. 
Deu mot dompdar et EsMAGREzIR sa can. 
PV. et Vert., fol. 95. 
Doit moult dompter et amaigrir sa chair. 
AnNC. rR. Emmaiïgrissant son corps par faull 
de prendre suffisante nourriture. 
AuxoT, trad. de Plutargue, Vie d’Antoin: 


1T. Smagrire. 


9. Macrnan, MAzERAR, v., lat. mAcRnau 
macérer, mater, tourmenter. 
Macenar e tener en caytivitat. 

Tit. de 1352. Doar, 1. XLIV, fol. ro. 
Tourmenter et tenir en captivité. 

Part. pas. Charns sia MAC&RADA per abst 
pentia. 
Trad. de Bède, foi. 53. 
Que la chair soit matée par abstinence. 
Violas ab sucre MazE=RaDas. 
Eluc. de las propr., fol. 238. 


Violettes macérées avec sucre. 
CAT. ESP. PORT. Macerar. 17. Macerare. 


10. Mancrr, ad}., lat. mancinus , flétri 
fané, épuisé. 
De herbas mancrDas. 
De cauzas per freior mortas o MARCIDAs vi 
vificativa. 
Eluc. de las propr., fol. x26 et 24. 
D’herbes flétries. 
Vivificative de choses mortes on flétries pl 
frayeur. 


ANC. CAT. Marcit, rr. Marcido. 


11. MAnCESIR, MARCEZIR , ®., lat, max 
cescere, flétrir, faner, languir. 


MAI 


Te yest Iinms que no sescantis, 
Ta yest lors que no s mancezts. 
G. FOLQUET : Escrip trop. 
Tie lamière qui ne s'éteint pas , tu es fleur qui 
vs fane pas. 
Tan tot mancuziss coms la flor del camp. 
Viet Vert., fol. 31. 
Se fetrit aussitôt comme la fleur du chemp. 
Fg. Fai mancestr |” enjen de la pessa, 
Sofraita de vianda fai lo ventre mancazia. 
Trad. de Bède, fol, 53 et 54. 
Fait fetrir la faculté de la pensée. 
Privation de nourriture fait languir le ventre. 


12. Mancszize, adÿ., flétrissable, alté- 
rable. 
Eretat non coronpabis e non orezsda e non 
MAR CATIALA 
Trad. de La sr Épêtre de S. Pierre. 


Héritage non corruptible et non contaminé et non 
fetrissable. 


MAI, muy, s. mr. , lat. Matus, mai. 
Dona, ls genser creatura 
Que ane formes el mon naturs.., 
Pus bela que bels jorns de mar..., 
Roza de may, pluia d’abrieu. 
AnnauD DE Maauretr : Doua genser. 
Dame , la plus belle créature qu'oncques formät 
4 monde nature... plus belle que beaux jours de 
ma. rose de mai, pluie d'avril. 
Si cam abrils e mAYS 
Es d’antres temps plus guays. 
Anxaup px Manvurir : Mout eran dous. 
Aissi comme avril et mai est plus gai qu’autres 
ten. 


sc. ar, Mar, ss. Mayo. ront. Maio, mayo. 
1, Magpio. 
2. Mu, adj., de mai, qui appartient au 
mois de mai. 


Tro a kslenda mara. 
T.»’Eszes gr DE Gui D'Uisrer. : En Gui. 
Juqu'sux calendes de mai. 


5. Mu, s. f., mai, arbre planté de- 
vant l'habitation, ou rameau attaché 
à a porte de quelqu’un, en signe d'hon- 
teur ou d'affection, le premier jour 
de mai. | 


Ni planton aïbre, ni fssson ramadas per oc- 
«sion de maras. 


In. 


MAI 121 


Que d’siesi enan negas hom ni degana 
femna no fassa maïas en Monpexier. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 145. 


Nine plantengarbre, ni fassent ramées à l’occasion 
des mais. 


Que d'ici en avant nul homme ni aulle femme 
ne fasse mais dans Montpellier. 


MAILLA , s. f., lat. macura, maille, 
tache. 


*Apel’ om marzLa sella taca 
Que a el peiz el ventre. 
Auzel jove fai aazel ros 
Ab grossa maïcLa , ab hueills senros. 
Drupss DE PaADEs, dus. cass. 


On appelle maille cetie tache qu’il a à la poitrine 
et au ventre. 


Oiseau jeune fait oiseau roux avec grosse maille, 
avec yeux couleur de cendre. 


— Maladie de l'œil. 
L’ anzel cant a mal en l'ueil, 
Marcia O colp o escurdat. 
Deupes pr PrADts , %us. rass. 
L'oiseeu quand il a mal à l’œil, maille ou coup 
ou obscurité. 
Passio de uelhs dits taca o maLna. 


Eluc. de las propr., fol. 83. 
Maladie d’yeux dite tache ou maille. 


Polvera faitz, pais gitste ne 
Ins eu l’ueill, on la marzka s te. 
Devupes pr Paapss, “us. cass. 


Faites de la poudre, puis jeles-en au-dedans de 
l’œil , où la maille se tient. 


car. sr. Malla. vont. Malha. 1r. Magla. 


2. MaitLar, adj, maillé, tacheté. 


Braguier marLLar e ben triat. 
DEunes pe PrADES, Aus. Cass. 
Brayer maillé et bien distinct. 


MAILLOL, maALHoOL, s. m., lat. maL- 


LeoLus, marcotte de vigne, crossette. 
En Ja cartayrada plantada, hy entron 
.MDCCCAVI. MALHOLS. 
Trad. du Traité de l’ Arpentage, 2° pert., Prél. 
Dans la quartonnée plantée, y entrent dix-buit 
cent seize crosseftes. 


— Jeune vigne. 
Am isserment, e tot aquo que del MaALROL 
issirs. 
Tit. du xuse siècle. Dour, t. CXVI, fol. 92. 


Avec sarment , et tout ce qui de la jenne migne 
sortira. ° H 


16 


122 MAI 


S' afronta aquest carals e aquest MATLLOLS... 
ab las carreiras comunals. 
Tit. de 1234. Arch. du Roy., Toulouse, J. 322. 
(8e confronte ce casal et cette jeune vigne... avec 
les chemins communaux. 
axc, ra. En ung mailhol ou vigne nouvelle- 
ment plantée. 
Let. de rém. de 1459. Canpentisn, 1. III, col. 1132. 


MAIRE, mavme, s.f., lat. matnem, mère. 
Marans de Dion, verges emperairitz. 
R. GauceLx : Ab grans trebals. 
Mère de Dieu ; vierge impératrice. 
Ai tal dol al depart 
Cam a l’enfans, qui'l vol ostar 
De sa mars’, et aillors porter. 
Guizcavwe ve La Tous : Plus 
elle affiction an départir comme a l’enl 
qui veut le séparer de sa mère, et porter ailleurs. 
Fig. Fin’amors es sa-MAtRES. 
RaruonD pe Tons px Mansmiuux : Ar es drets. 
Pare amour est sn mère. 
Gola es mataz de non continensi 
Trad. de Bède, fol. 4. 
Bouche est mère de non contimence. 
Los. No l'en fara servizi lo filh ma warm 
+ Roman de Gerard de Rossitlon, fol. 5. 
Ne lui en fera pas service le fils de ma mère. 





Las. 














MAI 


A son remudar, si eversa la mans, e 
vai fors. 





Liv. de Sydrac, fol. 26 et 65. 
En la matrice de La femme il y « sept compart 
ments. 
À 08 remuer, la matrice se renverse , et l'en£ai 
va bors. 
ac. car. Maire. car. mob. Mare. ar. ron1 
ir. Madre. 


— Lit d’un fleuve. 
Ichi contre’! soda de Babilonia seguen | 
marne del flavi de Ni 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 180. 
Sortit contre le soudan de Babylone en suivart 
lit da fleuve de Nil. 








2. MatnASTRA, MAYRASTRA, 5. f., Mard 
tre, belle-mère. 
Accasem la pros Clariana, 
Nostra MATRASTRA. 
N'es intrats 
On es sa marRasTRA marride. 
F. de S. Honorat. 
Aceusons la vertueuse Clariane, notre mardtre, 
Il en est entré où est sa mardtre méchante. 
anc. xsr. Madrastra. ronr. Madrasta. tr. Mu 
trigna. 


E'1 melhor rey que ane nasquet de mana. | 3, Mavaina, 5. fe, lat. mataina , mar 


Bearaawp pe Bonn : Mon chan fenise. 
Et le meilleur roi qui oncques naquit de mère. 
Cette dernière façon de parler se 
trouve dans l'Évangile ; Jésus-Christ 
dit à ses disciples : 
Amen dico vobis, non surrexit inter natos 
muzranum major Joanne Baptista. 
Trad. du N. Test. S. Matru., cb. 11. 
anc. a. L'en ne trove mès vérité 
En nal home de mère né. 
Roman du Renart, t.1, p. 8. 
Nas homs qui soit de mère nés. 
Roman de la Rose, v. 16551. 
N'onques nulx homs de mère nés. 
Roman du chételain de Coucy, v. 332. 
Adjectie. À la festa de lor matne gleyss, 00 
es assaber a la Sanct Jaomes. 
Tit. de 1283. Doar , 1. XCI, fol. a13. 
À la fête de lour mère église , c’est à sn 
Saint-Jacques. 


il 





— Matrice. 
En la matne de la femos a sv. cambras. 


raine, 
© ab pairis o ab mararæas. 
Pet Fert., fol. 19. 
Ou avec parrains ou avec marraines. 
nc. cat. Mairina, xse. Madrina. ronr. Na 
drinha. 
4 Maraona, 5. f., lat. maTRowA, ma 
trone, sage-femme. 
Marsowa, levayriz d'enfant. 
Trad. d'un Évang. apocr. 
Matrone, accoucheuse d'enfant. 
car. ssr. ronT, tr, Matrona, 





— Matrice. 

La femna, cant vol efantar, ls janhtar: 
Ibi alargo la ana de l'autra, exceptat la ma 
roma. 








Liv. de Sydrac, fol. 265. 
La femme , quand elle vent enfanter, les jointun 
lui élargissent l’une de l'autre , excepté la matric: 
5. COMAIRE, COMAYRE, COMAIRA, 5. f. 
commère, 


MAI 


One am sa coMayex. 
V. et Vert., fol. 19- 
Emme avec 2 commère. 
Ben fai com couztmA. 
Le rsousapoca De ViLLanwAu» : Mal mon. 
L fit lien comme commère. 


Que”! filha ©’ an de comarez, : 


Fan lur nepta al maridar. 
B. CassoxEL : Tans ricx. 
Va que la lle qu'ils ont de commère, ils font 
kur nièce au marier. 


ar. Comare. xsP. ponT. Comadre. 17. Comare. 


6. Marenxac, MAYRENAL, ad/., mater- 
nel. 


Los bens paternals e MATERNALS. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 219. 
Les biens paternels et masernobs. 
A tots sutres bens payrenals e MAYRSNALS. 
Tic de1309. His. de La mais. de Turenne, Juste, 
p- 135. 


{tons autres biens paternels et maternels. 
Gr.ssr. PORT. Marernal. 17. Maternale. 


7. Mivarz, s. f., lat. mataix, matrice. 
Mararrz, es membre de femna especial. 
Ret apta la maynR1rz a conceptio. 

Eluc. de las propr., fol. 59 et 30. 
Matrice, c'est membre spécial de femme. 
Rod à matrice apte à conception. 


— Mtre, en parlant des végétaux. 
leolh del sybre per alcus ditz marnarrz. 


Eluc. de las propr., fol. 185. 
La moelle de l'arbre dite meère par aucuns. 


Qt. Vans, usp. ronT. Matris. 1r. Matrice. 


8. Minux,, adj., principal, mère. 


Que se caron totas las cavas sarnALs dels 


dit termenals. 
Tit. de 13098. Dour, t. LIV, fol. 169. 


Que 1e nettoient toutes les eaves mères desdits 


lemuz. 


lumtis, Que las MAIRALS'antiquas dels digz 


termenals se coron. 
Ti. de 1398. Dour, t. LIV, fol. 169. 


Queles mères antiques desdits termaux se nettoient. 


MAIS, mar, nas, ma, ado., lat. wagis, 


plus, davantage. 


Voyez Munaronr, Diss. 33, et Ixnx, 


ad, voc, mesogoth., p. 177. 


MAI 123 


Elsa daria lar en aitant com altre, & ma1s,. 
Titre de 1168. 
Elle leur en donnerait sutant comme autre, et plus. 
Plus l’esgart, mas la vey abelhir. 
B. px VenrADOUR : Quan la fuelha, 
Plus je la regarde , plus je La vois briller. 
Aqail que an mats d’aver 
Son pus cobe e pus savais. 
J. Estrvs : Planben ploran. 
Ceux qui ont davantage d’avoir sont plus con- 
voiteux et plus vilains. 
«nc. ra. Saul enquist de nostre Seigneur s'i 
déost pursieure mais les Philistins. 
Anc. trad. des Liv. des Rois, fol. 17. 
Je ne puis maïs cest mal soufrir. 
Fabl. et cont. anc.,t.1V, p. 154. 
” Si que nalhs ne le poroit inciter à ce qu'il 
fût mais évesques. 
Chronique de Cambray, fol. 46. 


— Employé comme adverbe de com- 


paraison et suivi de Que. 
Am e dezire 
Mais qu’ ieu no fas parven. 
GUILLAUME DE CABESTAING : Lo dous. 
J'aime et désire plus que je ne fais semblant. 
Caion que valba mais 
Hom messongiers QUE verais. 
P. CanDinaL : Pus ma boca. 
Pensent que vaille plus homme menteur que vé- 
ridique. 
Adv. comp. Totz gueritz sera 
Ades PER MA & M. 
P. CanDimaL : Sel que fes. 
Tout guéri sera désormais de plus en plus. 
Jeu, MAI QUE War, 
Ma domne, ieu sai 
Que vos mi donatz joy e prets. 
P. Rocigns : Per far esbaudir. 
Moi , de plus en plus, ma dame, je sais que vous 
me donnes joie et mérite. | 
Eu vos am MAIS E PLUS. 
Focquer px Romans : Domna ieu pren. 
Je vous sime davantage et plus. 
Sol que n= MAIS ADENANT no s’emprends. 
B. Tonris : Per ensenhar. 
Seulement que de plus en avant il ne s’embarrasse 
s. 
Lo soleilhs mayxs de sotz la ve 
Ox ways |’ cncontra lunh de se. 
Brev. amor, fol. 33. 
Le soleil plus dessous la voit où plus il la ren- 
contre loin de soi. 


124 MAI 
— Mais, désormais. 


La genser dona que s mir 
En tot lo mon, ni anc fos, nier mars. 
T. pe Tuoxas er DE BEnnaDo : Bernado. 
La plus belle dame qui se voie en tout le monde, 
et qui fut oncques et sera désormais. 
Loc. Dousa amiga , no ’n puesc mays. 
| P. Roatens : Dousa amiga. 
Douce amie , je n’en puis mais. 
Qo’ en puesc mais, s Amors mi vol aucire? 
FoLquET pe Maaskiice : Tant m’abellis. 
Qu'en puis-je mais, si Amour me veut occire? 
ANG. FA. Ains se laissent aller en des travaux 
et miseres extremes, en chastiant leur corps 
qui n'en peult mais. 
*_ Auvyor, Trad. de Plutarque, Morales, t.1V, p. 243. 
Biau doz sire, qu'en puis-je més2 
Roman du Renart't. 1, p. 154. 
Que si d'au frère mort la sanglante vengeance 
T'a mis le glaive au poing, hé! qu’en peut 
mais la France? 
Hé! qu’en peut mais le roy? 
Du BanTas, p. 423. 
Tos los temps qne maxs sie, 
E tos sels que vendran. 
F. de S. Honorat. 
Tous les temps que plus soit (quelle qu'en soit la 
durée ), et tous ceux qui viendront. 
Que mats ni meins no i tanhia. 
CaDEn=T : Hueimai m’aurets. 
Que plus ni moins n’y convienne. 
Aoconpanhadas, cascnna am .x. cavalcans, 
qui MAys, qui inens. 
Lett. de Preste Jean à Frédéric, fol. 19. 
Accompagnées , chacune avec mille cavaliers, qui 
plus, qui moins. 
Substant. El mars de quan vey mi desplatz. 
Fozquer ps Romans : Tornats es. 


Le plus de combien je vois (quoi que ce sit que 


je voie) me déplaît. 
Loc. De tot lo mon à ’l mielz e ‘1 mar. 


P. Vipac : Pois ubertz. 
De tout le monde il a le mieux et le plus. 


— Prép. Excepté, hormis. 
Per que tug amador 
Sun guay e cantador, 
Mas ieu que plan e plor. 
B. pe Venrapour : Lo gens temps. 
C'est pourquoi tous les amoureux sont gais et 
chaotcurs, excepté moi qui gémis et pleure. . 


MAI 
— Con. Mais. 
Tot jorn suefri aital batelha, 
Mas La nueg trag peior trebalha. 
AnnNAUD DE MARU&IL : Doua genser. 
Tout le jour je souffre tel combat, mais la oui! 
je traîne pire tourment. 
Una domna m det s’amor… 
Mas aras sai, per vertat, 
Que ‘1h a autr’ amic privat. 
B. pe VEnTrADOUR : Acossellats mi. 
Une dame me deana son amour... mais mainte- 
nant je sais , par vérité, qu’elle a autre ami privé. 


— Que, si ce n'est. 
No faitz mais gabar e rire, 
Dona, quan ren vos deman. 
B. px Vaxrapoux : Amors e que. 
Vous ne faites que railler et rire, dame, quand je 
vous demande quelque chose. 
Al meu chan, neys ni glatz 
No m’ajada, niestatz, 
Nires, mas Dieus et amors. 
ALPHONSE II, RoI D'ARAGOR : Per mantas. 
Daus mou chant , neige ni glace ne m'aide, ti 
été, ni rien , si ce n’est Dieu et amour. 


Aquesta vide non es MAYs mortz. 
V.. et Vert., fol. 25. 


Cette vie n’est que mort. 
Que val viare ses amor, 


Mas per far enueg a la gen? 
B. px VenraDour : Non es meravelha. 


Que vaut vivre sans amour, si ce n’est pour {arc 
ennui à la gent ? 


Dans ce sens, suivi de ques ou de 
D&, il sert à former uue conjonction 
composée. 

Bona domna, plos no us deman 


Mas que m prendatz per servidor. 
B. pe Vexrapour : Non es. 
Bonne dame , je ne vous demande pas plus, «1 
cepté que vous me prenies pour serviteur. 
Al res no y a mars DEL marir, 


S'alqua joy non ai en breumen. 
G. Ropet : Pro ai del. 
El n’y a pas autre chose si ce n'est du mourir. 
si quelque joie je n'ai dans peu. 
Res de be no y falh, mas Quax merces, 
P. RaimonD pe TouLouse : Si cum selus. 
Rien de bien n’y manque, si ce n’est que merci 


MAI 
Ni es belhs acalhimens 
Mas quaz p'aquels qn’elha fai. 
Ginaup 1x Roux : À la mia fe. 
Mi s'est bel accueil si ce n'ssf que de ceux qu’elle 
fat. 
axe, re. I] disoit que foy et créance estoit une 
chose où nous devions bien croire ferme- 
men!, encore n’en feussiens-nous certeins 
mez que par oùr dire. 
Join viLLe , p. 14. 
Ne vot autrement pagnir mais que illes osta 
de l’onor où il les avoit mis. 
Gestes de Louis le Déb. Rec. des Hist. de Fr., 
t. VI, p. 150. 
Ainsi en revenimes sanz riens perdre mès 
que cœ que Île mestre de saint Ladre y avoit 


perde. 
Joinville, p. 177. 
nr. Non avea pisuto ma che di sospiri. 
Dante, Inf., IN. 
On a dit an pour mais, Mas : 
Ua sirventes, si pogues, volgra far 
Que agrades e plagues a lagen, 
Man n0° sai fer. 
R. Gaucea : Un sirventes. 
Ua sirvente , si je pouvais, je voudrais faire qui 
cœtint et plût à la gent, mais je ne sais pas le faire. 
Car no devetz sofrir 
Entendedor x4R 02. 
AmaniEu pes Escas : En aquel mes. 
Gr sous ne devez souffrir qu’un soupirant. 


— Combiné avec 54. 
Ja no "n parlarai mars. 
Prenas px Bussiexac : Sirventes. 
Je n'es parlerai jamais. 
AC, Pa. Jà en ma vie 
Ne verrai maïs si bele chose. 
Fabl. et cont. anc., t. Il, p. 434. 
Ja n'snres mais un si loial ami 
Ne jamès jour ne pourrez recouvrer. 
Lx aoï DE NAVARRE, chanson 30. 
Voyez 3a. 


— Combiné avec axc. 
Asc nulh temps mars aital ardor 
Non sc mos cors nf no senti. 


Amanieu Des Escas : Dona per cui. 
Oncques plus en nul temps telleardeur n’eut mon 


tar ni ne sentait. 


Nop auzis ANC mats parlar 
Qu'om chant, quan plorar deuria. 


B. pe VenTApoOUR : En abril. 





MAI 125 


Je n'ouis oncgues plus dire qu'on chante, quand 
on devrait pleurer. 
ANC. FA. Oncqueg mais rois, ue quens, ne dus 
N'oirent de miflor estoire. 
Fabl. et cent. anc., 1. 1V, p. 80. 
Mais elle lui dit que le galand estoit entré 
_d'advanture léans et qu'oncg maïs y avoit este 
que celle fois. 
Les Quinse Joyes de Mariage, p. 185. 
Quant li sires l'ad entendu, 
Unques mais si dolans ne fo. 
Manis DE FRANCE, 1.1, p. 90. 
Car ains mais ne pot nus garir. 
Roman del conte de Poitiers, v. 744. 


Voyez anc. 


CAT. May. Anc. sr. Mais, sr, MOD. PonaT. 
Mas. 17. Ma. 


a. Huermurs, ormais, adv., désormais. 
Voyez nor. 


MAISSELLA , MAISSELA, MAYSELHA, 
MAICHELA , S. f., Îat. MAXILLA, mâ- 
choire , joue. 

Mals de dens, quan dol en la maissxca. 

P. Vibas : S’ieu fos en. 
Mai de dents , quand il fait mal en la méchoire. 
Dolor de dens e de marcneLas. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 189. 
Douleur de dents et de méchoires. 
Si” vuelh baisar ]a marsazna. 
Deupss px PRADES : Amors m'evida. 
Si je lui veux baiser Ja joue. 
Qui te ferira a la matssxta, doua Li l'altra. 
Trad. du N.-Test. S. Luc, ch. 6. 

Qui te frappera sur la joue, donne-lui l’autre. 

Fassa m bon’escadela, 

S’iea dejus sni, 

E s’ien, sotz la maïsszz La, 

Ben non l'estni. 

Ricnanp DE TARASCON : Cabest. 
Qu'il me fasse bonne écuelle , si je suis à jeân , et 
si, sous la méchoire, je ne la cache bien. 


Loc, 


ANC. FR. Quant canté ot la damoisiele, 
Sa main a mise à sa maïisiele, 
Roman de la Violette, p. 20. 
Qui là veist les .xx. puceles 
Rompre lor crins et lor maïseles. 
Roman del conte de Poitiers, v. 462. 
it. Mascella. 


126 MAL 


2. Maxssma, s. f., mâchoire, joue. 
Mayssxas Oo mandibulas s0 ditas, quar mi- 


nistro a manjar. 
Eluc. de las propr., fol. 41. 
Sont dites méchoires ou mandibules, car elles 
servent à manger. 


3. Maxicran, adj., lat. maxiLLanës, 


maxillaire. 
Cum defenda les nervis maAxrLLans del aire 
trop freg. 
Eluc. de las propr., fol. &1. 
Comme elle défende les nerfs maxillaires de l'air 
trop froid. | 
xt. Mascellare. 


MAJOFA , s. f., fraise. 
Ac talant de masoras, e Jhesu Crist las Ihi 
ministret. 
| Cat. dets apost. de Roma, fol. 141. 
Eut envie de fraises, et Jésus-Christ les lui 
fournit. 


MAJORANA, s. f., lat. masORANA, mar- 
Jolaine. 
Masonana es canda et seca. 
… Eluc. de las propr., fol. 215. 
La marjolaine est chaude et sèche. 
Pren semensa de MAJORANA. 
Collec. de recett. de médec. 
Prends semence de marjolaine. 
AnNC. zsr. Majarona. ssp. mon. Mejorana. 17. 
Maiorana, maggiorana. 


MAL, mau, adj., lat. marus, mal, mé- 
chant. pernicieux , mauvais. 
Cel que gurpis los mazs vices d'aquest segle. 
Trad. de Bède, fol. 67. 
Celui qui abandonne les vices pernicieux de ce 
monde. 

Vos m'es MAL’ e cozens. 

GAUSERT , MOINE DE Puici8or : Una gran. 
Vous m'êtes mauvaise et cuisante. 


— Intrépide. 
No seria pros ni MAUS, 
E parec be al badalbar. 
BERTRAND DE Bonn : Quan vey pels. 
Ne serait preux ni intrépide, et il parut bien au 
bâiller. 
Substant, Qu’om sia humils als bos, 
Et als mazs, ergulhos. 
AnnauD pr Manvxic : Rasos es. 


MAL 


Qu'on soit indulgent envers les bons et envers l« 

méchants, altier. 
Loc. Sai que mar lor es. 
R. GauceLu De Beziens : À penas. 

Je sais que mauvais il leur est. 

Anc. ra. Remède jusques à présent n’ha esi 
trouve contre la male fame. 
RaseLaïs, liv. IV, ch. 65. 

Et si estoient forgées de fer fort mal, d 
sorte qu'elles se courboient et plioient incon 
tinent. | 

AuyoT, Trad. de Plutarque, Vie de Camille. 

Se nons descendiuns par où nous estion 
montés, nous ne le pourrions faire sanz gran 
péril, pour ce que la coste estoit trop male 
et les Sarrazins nous descendroïent sur le con 

Join viLee, p. 190. 


— En parlant du diable, de l'esprit ma 
lin. 
Mac esperit que totz jorns guerreia las be 
Das creaturas. 
Liv. de Sydrac, fol. 72. 
Le malin esprit qui guerroie toujours les bout 
créatures. 
car. xs. Mal. pont. Mào. 1r. Malo. 
Adverb. Max er baillitz, 
So vos autrei. 
Giaaup px BoawriL : À 1” honor Dieu 
Il sera mal mené, cela je vous promets. 
Greu veiretz chantador 
Ben chan, quan MAL li vai. 
B. ne Venrapour : Pus mi preiatz. 
Vous verrez difficilement que chanteur chant 
bien , quand mal lui vs. 
Qui mac fai e Mau ditz, e MAL met € maL don 
PaLais : Un sirventes. 
Qui mal fait et mal dit, et dépense mal et don 
mal. 
CAT. ssp. PORT. Mal. 1r. Male. 


Adw. comp.  Qu’a maLa n0Ba 
Qui diable siec non la port. 
GavAuDAs LE VIEUX : Pata passien. 
Vu qu’à {a male heure qui diable suit ne la port 
pas. 
ANG. FR, Einsi fan la paiz graantée 
Ki à male hore fu donée. 
Roman de Rou, v. 53. 
1T. Quando tu nella tua mal’ ora venisti. 
Boccaccto, Decam., V, 10. 


MAL 


Souvent on sous-entendait le mot 
sou, et alors maLA était de même em- 
ployé comme adverbe. 

Ai! douss’ amia, 
Mira us viron mey huelh. 
G. Aouewan : El temps d’estiu. 
Ah ! douce amie , à male (heure) Ÿous virent mes 
pa. 
Mara veyra s0s efans. 


G. Riqu'ien : Qui m disses. 
4 male (heure) il verra ses enfants. 


3. Sosarmaz, adj., très mal, très man- 
vais, très méchant. 
Lo primier rams es mals, lo segon es peiors, 
b ters es s0BRKMALS. 
F. et Vert., fol. 7. 
Le premier rameau est mauvais, le second est 
pre. le troisième est très mauvais. 
4e. SosarMAL t’ arm’ enfornas 
Ea trebaill et en tarmen. 
P. CænpinaL : Jhesam Crist. 
Tu enfournes très mal ton âme en peine et en 
teurment. 


3. Ma, mau,s. m., lat. mazum, mal, 
douleur, souffrance. 
Pregavau li mot fort 
Qu’ en patz portes son maL. 
F. de S. Honorat. 
Le priaient moult fort qu’en paix il supportôt 
x nel. 
Graissans ni serps, que s’amola, 
No m fai espaven ni mau. 
MancAsRus : Pus la fucilla. 


Crpaod ni serpent, qui s’amoncélle, ne me fait | 


peur ni mel. 
Val a ar d’uelh atressi. 
Brev. d’amor, fol. 4o. 
Vaat pour mal d'œil aussi. 
Cara waz de rey et ydropizis. 
Eluc. de las propr., fol. 210. 
Gaérit mal de roi et hydropisie. , 


— Le contraire du bien. 
Non puesc maz dir de lieys, quar no i es ges. 
B. px VEenrapouR : Be m’an perdut. 
Je ne pais dire mal d'elle, car il n’y est pas. 


— Défaut. 


Sirventes non es leials, 
S'om uo i ausa dir los m4Ls 


MAL 


Dels menors e dels comunals, 
E majorment dels majorals. 
Pons Bansa : Sirventes non. 

Un sirvente n'est pas loyal, si on n'ose y dire les 
défauts des petits et des moyens, et principalement 
des principaux. 

CAT. usP. PORT. Mal. tr, mon, Male. 


127 


Tra de mar en peior. 
B. Zonet : Tots hom. 


Loc. 


Ira de mal en pis. 

rr. Andava di giorno in giorno di male in 
eggio. 
P°s8 Boccacci0, Decam., 1, 1. 
Per qu'iea vuel mac als huelhs ab que us remire. 
Forquer DE Mansrizzz : Tan m’abellis. 

C'est pourquoi je veux ma/aux yeux avec quoi je 
vous contemple. 

Ïea lor vuelh war de mort, et ilh a me. 

G. Anutman : Non pot esser. 
Je leur veux mal de mort, et eux à mai. 


MAL aia 1 jorns qu’amors mi fetz emprendre. 
Poxs DE LA GARDE : Sitot non. 
Mal ait le jour qu'amour me ft éprendre. 
AMC. FR. 
Mal uit traistre roiz qui sainz busuiug ment. 
Roman de Rou, v. 4526. 
Anc vos autres non demandetz venjansa 
De la mia mort, per s0 siatz a MAI, mes. 
R. Gauczzx : Qui vol aver. 
Oncques vous autres ne demandôtes vengeance de 
la mienne mort, pour cela soyez livrés à mal. 
Pot esser qu’ilh so tengua a mar. 
ARNAUD DE MARUEIL : Ab pauc. 
Il peut être qu’elle tienne cela à mal. 
Prov. Qui ma fai, maL pren. 
Pons DE Ca PDUEIL : Ja non er. 
Qui mal fait , mal prend. 


4. Marawex, adv. , méchamment, du- 


rement, pernicieusement. 
Per delieg c’al cors cossentes, 
Seras punitz MALAMEN. 
P. CanninaL : Jhesum Crist. 
Pour le plaisir que tu accordes au corps , tu seras 
puni durement. 
Mazaxzx renbatz, 
Roma. 
G. Fiaurinas : Sirventes vuelb. 
Vous régnes méchamment, Rome. 
anc. F8. E cil qui tel sentence sivent 
Contre Diex malament estrivent. 
Roman de la Rose, v. 17494. 





18 MAL | MAL 


Qu'il a ouvré moalt malement. . MALIGNITAT, s. f,, lat. macIGNTrATem 
Parthonopex ds Blois, Not. des Mss., t. IX, p. 44. mali gaité , malice. 


Pour aller en pays estrange Que non tema far MALIGNTEAT. 
Souz l'espoir de quelque louenge F. et Vert., fol. 16. 


Malement travailler mes jours. Qu'il ne craigne pas de faire malignité. 


Outvin DE Many, p. 112. Segon lor qualitat, ha lor vere mazrGwrrai 


car. Malament. sr. 17. Malamente. + Eluc. de las propr., fol. 2%. 
5. ManGne, adÿ., lat. mauicnus, malin, Selon leur qualité, leur venin à maligaite. 

.. caT. Malignitat. xsr. Malignidad. vont. M 
malicieux, pervers, perfide, mal- lignidade. 1r. Malignità, malignitate, ma 
faisant. lignitade. 

No tem truan wWALIGNE. | 
R. Vas pe Berauun : Entr'eltaur. | 8+ MaLicia, s. f., lat. mazrria, malict 


Je ne crains pas fripon malin. malignité. 
Han maztenx home que era de son conselh. En lars peccatz et en lurs waLicrAs. 
Abr. de PA. et du N.-T., fol. 34. F. et Vert., fol. 63. 


En leurs péchés et en leurs malices. 
CAT. nsP, 208T. Valicia. 17. Malizia. 


Uo malicieux homme qui était de son conseil. 
Aquelas s0 mALrGxAS, las quals no obeseysso 
a curacio. 9. Mauissa , 5. f., malice, malignité. 


Trad. d'Albucasis, fol. 25. Per obrviar a la wauissa d’aucuns marcbau 
lignes, lesquelles n’obéissent 
Celles-là sont malignes, lesquelles n’obéissent pas Statuts de Provence. JULIE , 1. XL, p. 588. 


à cure. Pour obvier à la malice d’aucuns marchands. 
Non i a tan MALIGNES que no sia doptos. 
Gurczauue DE Tuners. 10. Marzza, s.f., méchanceté, rudesse 
Îl n'y a si malicieux qui ne soit craintif. rigueur. 
Signe Platz me a ric bom franqueza 
Verenos, freg € MALIGNK. E, vas son enemic, mALEzA. 
Brev. d’amor, fol. 30. La moine pe Monrtaupon : Mout me plats. 
Signe vénéneux , froid et malfaisant. Me plaît franchise en homme puisæant et, enva 
. , son ennemi, rigueur. 
— En parlant du diable, des démons , De MALREA non a par. 
on a dit : | BenTrAnND DE Bonn : Mout mi pla. 


El fnoc del #AL1Gx esperit. En méchanceté n’a pareil. 


Mancasnus : Assats m’es. — Maladie, souffrance. 


Au feu da malin esprit. Couoc maLasa , qu’entaysegada fon. 

An poder de comandar als mALIGN&S esperitz. V. de S. Honorat. 
Liv. de Sydrac, fol. 9. Connut la maladie, vu qu’elle fut empoisonné 

Ont pouvoir de commander aux malins esprits. cat. Malesa. use. Malesa. ronr. Malesa. 


— Substantiv. et absolum. Le malin es-| 11. Mazictos, adj., lat. maALtTIOSuS, ma 


prit, le diable, licieux, malin, fourbe. 
Lo war1Gxes no lo toca. Encaras sou Li traidor 
Trad. de la ire Epitre de S. Jean. Diable, malvatz, peccador, 
Le malin esprit ne le touche pas. Mazrcros e desleal. 
CAT. sr. PORT, 1T. Maligno. Brev. d'amor, fol. 24. 
. Eacore sont lés traîtres diables, méchants, p 
6. Mazicwamex, adv., malignement. cheurs, malicieux et déloyaux. 
MaLtGnAMEn, Fig. Neys de paraula ociosa 
Ab semblausa d’ajadamen. ° E que no fos maL1crosa. 
Daunss pe Paapes , Poëme sur les Vertus. Contricio e penas Lfernals. 


Malignement, avec apparence d'assistance. Même de parole oiseuse et qui ne fut pas malicieus 


MAL 


Sabstontie. Si es ajnetatz .r. bos 
Amb un autre mazicios. 
Brev. d’amor, fol. 32. 
$ a bon est ajusté avec un autre malicieux. 
ur. Malicros. xsr. ponr. Malicioso. 17. Mali- 
7050. 


12 MALICIOSAMEN, adv. , malicieuse- 


ment, malignement. 
Non jara martciosamax ni aim blasphema. 
VW. et Vert., fol. 2. 
Ne jure malicieusement ni avec blasphéme. 
tar. Hahciosament. sr. ronaT. Maliciosamente. 
ir. Maliziosamente. 


13. MaLAIGNA , MALAINHA, $, f., mMa- 
limité, malice, humeur maligne. 


Fig. Ben volgra 1 reis fos devis. 
E conogues la MALAIGNA 
De que clocha Lemorsis. 
BenTRaAnD DE Bonn : Be m plats quar. 


Je voudrais bien que le roi fût devin... et connût 
l'humeur maligne de quoi eloche le Limousin. 


14. ExmaziGwan, ., irriter, envenimer. 
Part. pas. Era corossat ni xNMALIGNAT contra 
la dita villa. 
Chronique des Albigeois, co]. 0. 
État courroucé et irrité contre ladite ville. 


15. Exmazezin, v., irriter, devenir 
muvais, envenimer. 
Pen. pas. Aisei us es RNMALEZIDA 


Vas cels que ns an obezida. 
ELtas pe BAR:OLS : Amor be m. 


Àusi vous vous êtes érritée contre ceux qui vous 


Cat cbfe. 


16, Mazvarz, MALVAIS, adj., mauvais. 
Conosc que matvar labor 
Fan Lombart del emperador. 
G. Fiouzinas : Ja de (ar. 
Je œnnais que les Lombards font manvais la- 
ear de l'empereur. 
Dieas li do mal’ escarida 
Qai porta mazvars messatge. 
B. pz VENTADOUR : La doussa vois. 
Diea lui donne mauvaise avepture à qui porte 
Mauvais message. 


— Méchant, dangereux , enclin à faire 
le mal. 
in. 


MAL 129 


Mafomet de Mecha, maLvarsa creatura. 
VF. de S. Honorat. 
Mahomet de la Mecque, mauvaise créature. 


Ai! MALVAsA gen savaia. 
B. De VENTADOUR : Era non. 
Ab! mauvaise gent infàme. 
Substant. Adoucs paregron li mazvarz 
E las maLvaïsAS ad on latz. 
DEupes ps Paaness : Trop ben m’estera. 
Alors paraîtraient les mauvais et les mauvaises 
d’un côté. 
CAT. Malvad, xsr. ronr. Malvado. 17. Afal- 
vagio. 
Voyez Vazea. 


17. MaLVADAMENT, MALVAIZAMEN, MAL- 


VAYZAMEN, adv., méchamment. 
Per tu, Joan , que vey anar obran 
Marvayxzamen, soi per sert cossiros. 
B. Cansowre : Joan Fabre. 
Pour toi, Jean , que je vois aller travaillant me- 
chamment, je suis certainement inquiet. 
Las gens vey renhar maLvaizaAmen. 
- P. CanpinaL : Totz jo mons. 
Je vois les gens se comporter méchamment. 
Ela avia tractat sa mort MALVADAMENT.., 
per poyssos. 
L'Arbre de Batalhas, fol. 229. 
Elle avait traité sa mort méchamment... par 
poisons. 
car. Malvadament. xs». ronr. Malvadamente. 
ir. Malvagiamente. 


18. MaLvesTaT, s./., mauvaiseté, mé- 


chanceté. 
No m'en sapchan mal grat, 
S’iea dic lors mazvesrarz. 
AnNAUD DE Manueiz : Rasos es. 
Qu'ils ne m'en sachent pas mauvais gré , si je dis 
leurs méchancetes. 
Conosc et sai entendre 
Las lors MALVESTATZ. 
P. pe Busstonac : Sirventes e chansos. 
Je connais et sais entendre les leurs méchancetés. 
Fig. De MAuvESTAT vuoill que port la corona. 
PaLa1s : Un sirventes. 
De mauvaiseté je veux qu’il porte la couronne. 
Anc. FR. Et pour ce lor marvarigs fut cou- 
verte et aombrée d’aucune coulonur de 


droit. 
Annales du règne de S. Louis, p. 260. 


17 


130 MAL 


ano. sse. Omes deraïis mala asmaron malvestad. 
Poema de Alexandro, cop. 1742. 
anc. 1e. Ricchezza çcrèscere a misero 
Malvagio nomo e misera mnalvestà. 
Guirrous p’Arezzo, Lett. 25. 


anc. car. Malvestat. 1r. mob. Malvagità. 


MALA , s.f., lat. mars, mâchoire, joue. 
Maisshelas, per diminutio, so es a dire pe- 


titas MALAS. 
Eluc. de las propr., fol. 41. 


Mäcboires, par diminution, c’est-à-dire petites 
joues. 


MALA , s. f., malle, caisse. 
Ja no portarem maALa ni re aital. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 15. 
Jamais nous ne porterons malle ni chose pareille. 


sr. PORT. Mala. 


2. MarerTa, 5. f. dim., mallette, cas- 


sette. 
Quar Dieus sap tot que porta en sa MALETA. 
GuiLauxE px Mur : D’un sirventes. 
Car Dieu sait tout ce qu’il porte dans sa mallette. 


cart. asser. Maleta. 


MALH, mali, MAL, s. m., lat, marreus, 
mail, maillet. 
À Peiraguers, pres del muralh, 
Si que y poirai lansar ab maLx, 
Venrai armat sobre Bayart. 
BEnTRAND DE Bonn : Un sirventes on mots. 

A Périgueux , près de la muraille, de sorte que j'y 
pourrai lancer avec le mail, je viendrai armé sur 
Bayard. 

No ’l quier ges ni ab mazx ni ab bonba. 

GuiLLAUME DE DURFORT : Quar say petit. 

Je ne le cherche point ni avec maillet ni avec 
masse. 
anc. rr. Cil combatoit d'an mat/ d’achier qui 

fu pesant. 
Combat des Trente. 

Desquelles ils combatront d'estoc, de mail 
ou de taille, ninsi que mieulx leur plaira, sans 
reprinse. 

Hist. de Jehan de Saintré, 1. 11, p. 310. 
car. Mall. ser. Maso. roar. Malho.1r. Maglio. 


2. MaLcHa , MAILHA, 5. f., Massue, masse 
d'armes. 


Fa mal quan porta maAtLmA 


MAL 


Niarmas, mas los esperos , 
Que mais l’an valgut a saros 
Que lansa ni branz que tailha. 
LANTELMET D'AIGUILEON : Er ai ieu. 
Fait mal quaad il porte massue et armes, ex 
cepté les éperons, qui plus lui ont valu dans l'occausi 
que lance ni glaive qui taille. 
anc. rn. Et prindrent leurs espées, hacdhes 
mailles, becs de faacous et autres bastuvs 
frappant, abatent et occisant icenx. 
MonsTRELET , t. Ï, fol. 229 
ir. Maglia. 


3. Macaz, s. m., mail, masse. 
Va prendre lo maGaLz, 
Tres colps feri la peira. 
F. de S. Honorat. 
Va prendre la masse, trois coups frappa la pierre. 


car. Magall. 


4. MaLuEer, s. m. dim., maillet. 
Percuteys.. am un petit MALWKT entro qu 
inscidas tot. 
Trad. d’'Albucasis, fol. 59. 
Frappe... avec un petit maillet jusqu'a ce qu 
tu incises tout. 


5. MazLkasLx, adj., malléable. 
Art de far veyre MAIL: BLE. 
No es degu metalh mielh mALLEABrt. 
Eluc. de las propr., fol. 193 et 183. 
Art de faire verre malléable- 
Il n’est nul métal mieux malléable. 


6. MaLLEAR, MALHAR, MALLAR, ®., lil 


MALLEARe, marteler, battre. 
No s den mazHan rozent. 
Colp d’ aquel que mana. 
Al pacient apar que hom... sacre le ca} 
e ’l fiera. 
Eluc. de las propr., fol. 187, 183et "9. 
Ne se doit pas marteler rouge. 
Coup de celui qui martelle. 
11 paraît au patient qu'on... marfelle la tête, 
le frappe. 
Part. pas. De eram fondut o mazrrar. 
Trad. d'Albucasis, fol. 40. 
D'airain fondu ou battu. 
ANC. ra. Des puins des espées se maillent. 
Roman de la Violette, p. $. 
Hardiement, vaille que vaille, 
Renanot i fiert, Renaut i maille. 
G. Gutart ,t. 1, p. 305 et 306: 


MAL MAL 131 


MALHA, marra, s. f., lat. macura, E d’argen mxaLuaTtz. 
mille, tissu. Pignar Basc : Ab greu cossire. 


Avec or fin brodé , et d'argent ouvré. 
Yoyez Leisnirz, Coll étym., p. 120. 


Th'm'a mes en tal cadena À. DESMALHAR, DESMAILLAR, %., démail- 
Don MALABA n0 5 descadena. ler, rompre les mailles. 
BERTRAND Ds Bonx : Casuts sui. Part. pas. 
Elle m'a mis en elle chaîne dont maille ne se dé- 


Feric Olivier sus son ausberc safrat, 
Que de pus de.xx. malhas ses l’ansberc 
DESMALHATZ. 
Roman de Fierabras, v. 420. 
Frappa Olivier sur sou haubert safré, tellement 
que de plus de vingt mailles s’est le haubert démaillé. 


craie. 
Trauc’ ausberc de boua maLna, 
Trabuc e gans e capmalb. 
GavaruDan LE Vieux : Lo vers deg. 
Troue haubert de bonne maille, trébuchet et gants 


l amail. | | Mant albert pxsmatLLar. 
Enveia m, si Dieus me vailha, * Pauzer De Manseiiee : L’autr'ier. 
Longua taula ab breu toalha, Maint haubert démaillé. 
Et hom qu'ab mans ronhosas talhs, Euantz sera frailz mon escuts, 
Et ausberc pezan d'avol mazsa. E mon ausbercs totz DESMAILLATZ. 
Le moine DE Monraupon : Mot m'enueis. Roman de Jaufre, fol. 12. 


N'emuie, si Dieu me vaille, longue table avec Avant sera brisé mon écu, et mon haubert tout dé 
«wirte nappe, et homme qui avec mains rogneuses | maæillé. 


decoape, et haubert pesant de mauvaise rnaille. aNC. FR. 
El se armo de quota de mALuA. Ne pot haabert desrompre et desmailler. 
Pranaos, Voy. au purg. de S. Patrice. Monin , Diss. sur le roman de Roncevaux. 
ll farment de cotte de maille. Si lancent et fierent d’estoc 
Fg. Alamen fac, volpilh, de frevol marma, De tel force et de tel viertu 
Ja lo vers Dieas no us ajat ni vos vajha. Ke desmaillié et desronpu 
Pavuzer DE Manstiice : Ab marrimen. Soat lor esca et lor clavain. 
Aflemands fasques, lôches, de fragile tissu, que Roman du Renart, t. IV, p. 151. 
paais le vrai Dieu ne vous aide ni vous vaille. Vray que d'avoir tant chamaillé 
av. sr. Malla. ronr. Malha. 1r. Maglia. Son haubert en fut desmaillé. ° 


FonCADEL , p. 189. 


2. CAPNAL, CAPMALH, CAPMAIL, CAMAL ;| zsP. Desmallato. 17. Smagliato. 


s.m., camaïl, sorte d’armure de tête. k 
Tnt cAMaL derompre. . ENMALHOTAR, KEMMAYLLOTAR, ENMAIL- 


GUILLAUME DE TonELa. LORAR , ENMAILLOLAR, AMAILLOTAR , ®., 


Enser tant de camails. emmailloter, envelopper. 
Ni ausberc ab caPmaiL Calque forsa que hom fassa 
Non fon per els portatsz 


À son ausel ENMAIÏLLOLAR. 
‘ Aprop en an bel drap. 
L'AMAILLOTATZ tro sus el cap. 
Dsupes De PRADES, “us. cass. 
Quelque force qu’on fasse pour emmailloter son 
oiseau. 
Eosnite dans uo beau linge vous l’enveloppes jus- 


RansaAUD DE VAQUELRAS : Ges sitot. 
M laubert avec camsail ne fut par eux porté. 
Trauc ausberc de boua malha, 
Traboc e gans e CAPMALS. 
Gavaunan Le Vizux : Lo vers deg. 
Troue haubert de bonne maille, trébuchet et gant: 


‘amail. qu’au-dessus de la tête. 
FFE PR * Part. pas. L’enfantet «NMALUOTAT 
Et voit ses chevaliers bien armes de camail. Met sus l’autar. , 
Chronique de Bertrand Dugussclin, Ms. V’. de S. Honorat. 
1. Cemaglio. L'eufançon emmailloté il met sur l'autel. 
. ENMAILLORAT lo tenretz. 
3. Meacuan, v., mailler, ouvrer. Deuves DE PRADES, dus. cass. 


Part. pas. Ab aur fi frenatz, Vous le tiendres emmailloté. 


132 MAL 


MALVA, s. f., lat. mazva, mauve. 


La MALva postema madura. 
Brev. d'amor, fol. 50. 
La mauve mürit apostème. 
Macvas esfoilladas, 
Sol las costetas ben mandadas, 


Cozetz. 
Deupes DE PRADES, Aus. cass. 


Mauves effeuillées, seulement les petites côtes 
bien nettoyées , cuisez. 


CAT. ESP. PORT. 1T. Malva. 


MALEVAR, MANLEVAR, v., emprunter. 
MaLavar 
Deniers, blat o drap de Frausa. 
Brev. d’'amor, fol. 122. 
Emprunter deviers, bléou drap de France. 
Lo qual sapia be despendre e donar e ma- 


LEVAR. 
PRiLOMENA. 


Lequel savait bien dépenser et donner et emprunter. 
Om cove MANLEVAR 
Ades sobre penhoras. 
G. Riquien : Sel que sap. 
On convient d'emprunter actuellement sur gages. 


— Servir de caution, se rendre garant 
de, répondre pour. 

De perdoner lo deute ad aquelh que no lo 
pot pagar, es mandamen en la ley de Deu : «Si 
-1. de tos frayres cas en pauretat, tu non en- 
dorziras ton cor, ni retrairas ta ma: MANLEVA- 
nAS al paure, e prestaras Ji de so que ha mes- 
tiers.» 

V.. et Vert., fol. 78. 

De pardonner la dette à celui qui ne la peut pas 
payer, c’est un commandement en la loi de Dieu : « Si 
un de tes frères tombe en pauvreté, tu n’endurciras 
ton cœur, ni retireras ta main; tu servirus de cau- 
tion au pauvre, et lui prêteras de ce dont il a besoin.» 
Part. pas. Quan son MALKvAT en defauta del 

propri nom. 
| Leys d’amors, fol. 25. 

Quand ils sont empruntés à défaut du propre nom. 

Fig. Nostres deutes son nostres peccats que 
ROS avem MANL&VATZ sobre nostras armas. 
F. et Vert., fol. 43. 

Nos dettes, (ce) sont nos péchés que nous avons em- 

pruntés sur nos âmes. 


ANC. CAT. Manlevar. cAT%. mon. Manllevar. 


2. MALEU, MANLEU, 5. /4., emprunt, 
secours. 





Re... 


MAN 


No voill aillors querre MaxLsu. 
B. Cazvo: Tant auta. 
Je ne veux ailleurs querir secours. 
Est passatges del autr ensegra ”1 treu, 
Si no ns en fai la deingna crotz manLrt. 
B. Zorc:i : On hom plus. 
Cette croisade de l’autre suivra le train, si La digo 
croix ne vous en fait secours. 
Adverb. comp. Deu l’ om douar À marc. 
Cout. de Moissac, du xini® siècle. Doit, 
t. CXXVIL, fol. 5. 


On doit le donner à emprunt. 
caT. Manileu. 


MAMILLA, mMamELLA, 5. f., lat. ma 
MILLA, Mamelle. 
Las mawiLLas de alcus homes..., las 
MILLAS de las femnas. 
Trad. d’Albucasis, fol. 37. 
Les mamelles de quelques hommes... , les ma 
melles des femmes. 
Blauc peich ab dura wamzLLa. 
P. VipaL : Be m par. 
Blanche poitrine avec dure mamelle. 
Îl toc son pietz e sa mAMxLLA dura. 
T. ne Simon &T D’ALB&nT : N Albert. 
Je lui touche sa poitrine et sa mamelle dure. 
car. Mamella. sr. Mamila. vonr. Mamma 
mama. 17. Mammilla, mammella. 


MAN , ma,s. m., du lat. mane, matin 
Voyez Munaronr, Diss. 33. 


L’om l’a al ma, miga non l’a al ser. 
Poëme sur Boëce. 
L’homme l’a au matin, mie ne l’aau soir. 
Es n’altre que parla des lo max. 
Trad. de Bède, fol. 33. 
FH en est autre qui parle dès le matin. 
Loc. Si cum la nibles cobr’ el jorn lo be x. 
Poëme sur Boèce. 
Ainsi comme le brouillard couvre le jour le bie 
malin. ° 
Adverbial. Vau per temps jazer per max levai 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 61. 
Vont reposer à temps pour se lever matin. 
ANC. FR. 
El main por reposer tornerent en un prez. 
Je sois malt corios et el seir et el main 
Ke j'aie vostre amnr tresk’ al jor derrain. 
Roman de Rou, v. 1776 et 2692. 
Teas rit au main ki au soir pleure. 
Roman du Renart, t. AV, p.255. 


MAN 


ASC. LSP. 
Acordados fueron quando vino la man 


Mtines. 
Poema del Cid, v. 300. 


w no. Manana. PORT. Manha, 17. Mane. 
1x joint à SEPT, sept matins, a pro- 
cut seTmaNA , semaine. Voyez Sert. 


1. Deux, DEmMA, adr., demain. 
Non es amors, ans es engans proatz, 
S'aoi enqueretz, e D=Max 0 laissats. 

T. ns BLacas ET De P. VinaL : Peire. 

(e n'est pas amour, mais c’est tromperie prouvée, 
“aujeurd’hui vous recherchez, et demain vous le 
Lisez. 

Dax aurem cossel. 


PHILOMEN:A. 
Demain nous aurons conseil. 


ur. Demä., 1r. Dimane, domane. 


3. LENDEMAN, LENDEMA, 5. m., lende- 
main. 


Segant lo comandament del Evangeli, no 


ptue de LENDrM A. 
Trad. de Bède, fol. 62. 


Selon le commandement de l'Évangile, qu’il ne 
riecupe pas de lendemain. 
Ja no sers lo jorn de Laxpxwman passatz, 
(ne Karles, l'emperaire, n’er dolenzetiratz. 
Roman de Fierabras, v. 81. 
l'scrmais ne sera je jour de lendemain passé, que 
L'aes, l'empereur, en sera dolent et triste. 


Frverb. Tals se fia en Lan DEA 
Que ges no sap si "1 se veira. 
PisToceTa : Manta gent. 
1 se 6e en lendemain qui ne sait point s’il le 
"+ à, 
-idrerbial, E Capitoli cxxoesma, al dia clar. 
Poëme sur Boëce. 
A1 Canitole le lendemain, au jour clair. 
J: m'amigu’ a nueg no m’aura, 
Que no m vuelh' aver LENDE&A. 
Le couTE DE Poitiers : Ben vuelh que. 
lits mon amie de nuit ne m’aura, qu'elle ne me 
* &eavoir le lendemain. 
‘5 ra, Lendemain fist revestir le clergié. 
us, de Louis le Déb., Rec. des Hist. de Fr., 
t. VI, p. 133. 
(ue l'en paye le juste pris lendemain au plas 
lutd. 
Ont. des R. de Fr., 1355,t. HE, p. 28. 
f* quant ce vint lendemain. 
Ut le S..Denis, Rec. des Hist. de Fr.,t. NH, 
p- 127: 


MAN 133 


4. SOBREDRMAN, SOBREDEMA, ddv., après- 


demain, au premier jour, bientôt. 
Loc.  L’a tolgut ogoau 
Engolesme, don s es fagz poderos, 
E Toloza qu’elte, *0BRE=DEMAN. 
BERTRAND DE Bonx : S’ieu fos. 
Lui a enlevé dernièrement Angoulème, dont il 
s'est fait possesseur, et Toulouse qu’il tient, après- 
demain. 


5. Mari,s. m., lat. maturiraum , matin. 
Per la frescor del mart. 
AnxaAUD DE ManuEIL : Belh m’es quan. 
Par la fraîcheur du matin. 
Adverb. Ara sai en de pretz quais l’a plus gran 
De totz aquels que s leveiron mari. 
BExTRAND DE Bonn : Ara sai eu. 
Je sais maintenant du mérite lequel l’a plus grand 
de tous ceux qui se lerèrent matin. 


Le poëte fait allusion aux princes 
les plus empressés à se croiser. 


Adv. comp. Deuriatz blanchir 
Vostras dens TOTZ MATI1S. 
AMANIEU DES Escas : Eu aquel. 
Vous devries blanchir vos dents tous Les matins. 
Jeu nou dorm MATI Nt #ER. 
B. pe VEnNTADOU : Tuit sels que. 
Je ne dors matin ni soir. 
La donna la vol vendre DE MATIN & DE SER 


A malvays. 
V’. de S. Honorut. 


La dame veut la vendre de matin et de soir à 
méchants. 
AL BEL MATI!, 


Ans qu’ el cant nil solelh s’espanda. 
R. Vipaz Dr Bezauoux : En aquel. 
Au beau matin, avant que le chaud et le soleil sc 
répande. 
Ux 00N Mart, 


Enans de l’albets. 
Un TBOUBADOUR ANONYME : Per amor. 
Un bon matin, avant la petite aube. 
ANC. Fa. Tant qu'en la terre d'Avrencin 
S'aparurent nn bien matin. 
B. ne Sainte-Maure. CAron. de Norm., fol. 187. 
car, Mati. 17. Mattino. 


6, MaTineT, s. m. dim., matinet, petit 


matin, point du jour. 
Adverbial. 
Lo MATINET sus l’albs , can sera adiat. 
Roman de Ficrabras, v. 3384. 
le matinet sur l'aube, quand il sera fait jour. 


134 MAN 
Lo maTinN&t, ab la frescor. 
Dauves DE Pnapes, Aus. cass. 
Au point du jour, avec la fraîcheur. 
ANC. FR. Ân matinet, satiz nul sejour. 
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc., t. 1, p. 321. 
El matinet, aïuz l’ajoruant. 


Roman de Rou, v. 10019. 
cAT. Matinet. 


7. MATINA, s. f., Matinée. 
Loc. Jap son grat ser ni MATINA. 
GuiLLAUME DE BERGUEDAN : Un trichaire. 
Ahoie à son gré soir et matinée. 
ir. Mattina. 


8. MaTINaDA , 5. f., matinée. 
Deman ab la MATINADA. 
MancaBrus : Estornelh. 
Demain avec la matinée. 
Mays val perdre .1111. messas que Qna MATI- 


nADA de bon dormir. 
V. et Vert., fol. 12. 


Plus vaut perdre quatre messes qu’une matinée de 
bon dormir. 
ANC. ESP. 
Que fusse recaldando de bona matinada. 
Poema de Alexandro, cop. 2288. 
cAT. Matinada. nse mon. PORT. Madrugada. 
tr. Matuinata. 


9- MarTinar, ad}., lat. MA(UTINALES, Ma- 


tinal, du matin. 


De ros MATINAL. 
Eluc. de las propr., fol. 189. 
De rosée du matin, 
Lux MATINALS. 
Sermons en provençal, fol. 33. 
Lumière matinale. 


— Subst. Livre des matines. 
Duy psalme del marinar. 
Regla de S. Benezeg, lol. 31. 
Deux psaumes du livre des matines. 
ANC. ESP. 
Udieron los matiues , las missas matinales. 
F. de S. Millan, cop. 361. 
caT. Matinal. 


10. MATINIEB, MATINER , Gd)., Matinier, 


matinal, matineux. 
Dieus! e com es tan MATINER ? 
So li pres Melian a dir, 
Que ja soliatz tant dormir? 
Roman de Jaufre, fol. 110. 


MAN 


Dieu ! et comment êtes-vous si matinal ? cel: 
prit Mélian à lui dire, vu que désormais vous sou 
tant dormir ? 

Cosselb vos premier 
Que siatz MATINIKIRA 
Cascun jorn. 
AmAnNtEU DEs Escas : En aquel 

Je vous couteille premièrement que vous s0 
matineuse chaque jour. 
car. Matiner. 


tr. Marinas, s. f. plur., matines, ter: 


de liturgie. 
Cant avian dich marTimAs. 
F. de S. Honorst. 
Quand ils avaient dit matines. 
Enans que digua sas oracios O sas MATIN 
V. et Vert., fol. 20 
Avant qu’il dise ses oraisons ou ses ma£ines. 
Fig. Torpins lor cantara maTINAS. 
V. de S. Honorat. 
Turpin leur chantera malines. 
CAT. ANC. xsr. Matines. xs. mon. Maytin 
roRT. Matinas. 


12. Maruti, adj., lat. mATUuTIx& 
matinier, matineux, du matin. 


Estela MATUTINA, lux matinals. 
Sermons en provençal, fol. 33. 
Étoile du matin, lumière matinale. 


Esp ponT. Matutino. 17. Mattutino. 


13. Marurtina, adj., lat. MATUTINAL 


matutinal, qui appartient au matin 
Estela MATUTINATS. 

S'ermons en provençal, fol. 24. 
Étoile matutinale. 
Apres la nuech tenebroza ve la hora x 


TUTINAL. 
Eluc. de las propr., fol. 10. 


Après la nuit ténébreuse vient l'heure matxtina 
«sr. Matutinal. tr. Mattunnale. 


MAN, s. m., lat. mandatum , ordr 


commandement , message. 
Per s0 no us cal, bons dona, temer.. 
Qu’ els vostres MANS no m tenha per seuho 
AnnauD DE MARuEïL : Tot quant ieu 
Pour cela , bonne dame , il ne vous faut pas era 
dre... que je ne tienne vos ordres pour suprémes 
Auc de re non passei son max. 


P. RatmonD pe TouLouse : Enquera 
Oncques de rien je ne passai son commandeme 


MAN MAN 135 


En Proensa tramet MAS e salais. Dea donsr manbacuzss e fornagues. 
B. pe VasTADoOUR : Be m’ an perdut. Var. Tit. de 1204. Arch. du Roy., J. 320. 

Es Provence je transmets rnessages et saluts. Doit donner mandages et fournages. 

ax ra. Quant re ot le mani, moultfaen| 5. Manpanon, s. m., lat. MANDATOR, 
prant cesir. mandataire. 
Roman de Berte, p. 22. . 
Avem vos donats per MANDADORS € per gui- 

ur. sp. PORT. Mando. rens 


d Tit. de 1203. Dont, t. CXV , fol. 14. 
L HANDAMEN, s. 7., mandement, or- Nous vous avons donné pour mandataires et pour 


dre, commandement. garants. 
Eps li satan son en 50 MANDAMEÆN. ANC. ESP. PORT. Mandador. 17. Mandatore. 


Poëme sur Boèce. 6. Manpar , v., lat. manpane, mander, 


commander, ordonner, recommander. 
Aitantost elh va manpan que tot hom s’en 
anes a sa tenda. 


Meme les satans sont à son mandement. 


Dieus, donatz mesabere sen, ab qu'iea aprenda 
Vostres sanhs manDAMEnS, e ‘ls complis e’ls 
atenda. PHILOMENA. 
Forquer Dr MsnseiLie : Vers Dieus. Aussitôt il va ordonner que tout homme s’en allit - 
Diea, donnez-moi le savoir et l’intelligence, avec | à sa tente. 
qi j'apprenne vos saints commandements, et ]es Predicator 
axnplisse et les médite. Tenc per meillor, 


.. Cant fai lobra que manpa far. 
- Condition, règle. P. CARDINAL : Predicator. 


Que'l mawDamxx de trobar son aquest. Prédicateur je tiens pour meilleur, quand il fait 
Leys d'amors, fol. 1. l'œuvre qu’il recommande de faire. 


Que les conditions de trouver sont celles-ci. . .. . 
— Faire savoir, instruire par message. 


— District, ressort, territoire, domaine, Ren per autrai nou l’aus manDan. 
De Gamel ai lo castel e’| MANDAMEN. Le couTe Ds Porriers : Mout jausens. 
Lx CONTE DE Poitiers : Companho. Rien par autrui je n'ose lui mander. 
De Gumel j'ai le château et le domaine. Part. pas. Maxpar e coveugat a 'N Gaillem. 
ar. Manament. sse. Mandamiento. ronr. tr. Tie. de 1203. Dour ,t. CXV, fol. 14. 
Yndamento Mandé et convenu avec le seigueur Guillaume. 
Manparz, 
3. Manpar > 5. m., lat. MANnATum, E pregatz 
mandat, commandement, ordre, vœu. Sui de chants per qu’ n fais. 
. . Pirnre px Casazs : Al avinenu. 
Agat en ai PRE de S. Honorat Je suis commandé, el prié de chant, c'est pour- 
J'ai eu mandat. quoi je le fais. 
Âras, dis l almiran, sia faytz 605 MANDATz. Venc s’en lai al dia manpar. 
Roman de Fierabras, v. 4395. en vob au F. de G. Faidit. 
Mintemant, dit l’émir, soit fait son commande- S'en vint H au jour mandé. 
ment, anc. r&. Manasses li avoit mandet par lettres 
Ut. zse. Mandato. ronr. Mandado, 1r. Man- qu'il destroisit Cambray. 
dato ( Chronique de Cambray, fol. 26. 


car. Manar. xsr. ront. Mandar.1ir. Mandare. 
4. MaxDATGE, MANDAGUE, 5. M., man- 


dase, droit d'avertissement dû aux 
fourniers des fours bauaux. Sos comams, e qu’ els aprenda. 
La meitat de totz manvarcss dè 1otz forns. P. Canpinau : Jhesumn Crist. 


Tit. de 1230. Arch. du Ray., J. 323. Dieu commande qu'on entende ses commanile- 
Li moitié de tous mandages de tous fours. ments, et qu'on les apprenne. 


7. COMAN, s. m., commandement, ordre. 
Dieus comanda com entenda 





MAN 


leu fui noyritz enfans 
Per far vostres comMAnNs. 
GUILLAUME DE CABESTAING : Lo dous. 
Je fus nourri enfant pour faire vos commandements. 


Loc. 


136 


Al sieu coman 
Sai e serai, on qu’ieu m'’an. 
* P. Ramon DE TouLouse : No m puesc. 
À son commandement je suis et serai, où que je 
m'aille. 
leu , en baisan, 
Tot al mien coman, 
Remir son cÔrs benestan. 
P. RaimonD DE TouLouse : Non puesc. 
En embrassant , tout à ma volonté, j'admire son 
corps parfait. 
Sian quiti et assoatz, des aqnell’ hora enant, 
De totas penedentias que avian en cOMANT. 
F. de S. Honorat. 
Qu'ils soient quittes et absous , dès cette heure en 
avant, de toutes les pénitences qu’ils avaient en 
commandement. 
Plus trai mos cors ves amor, 
E mielhs sui faitz a son comax. 
B. pe VEnrApour : Non es. 
Plus mon cœur penche vers amour, et mieux je 
suis fait à son commandement. 
: Mot ai grau talan 
Qu’ ie us tengues a mon comax. 
ALBERT, MARQUIS DE MALESPINE : Dona a vos. 
Moult j'ai grand désir que je vous tinsse à ma dis- 
position. 
ANC. FR. . 
Par le command de maistre Jean de Vailly. 
Au command du comte de Charrolois. 
MonsTRheLerT, t. 1, fol. 219, et t. III, fol. 100. 
sr. 17. Commando. 


—Sujet, serviteur, homme recommandé. 
D'aquesta serai cOMANSs. 
; GirauD De BorxeiL : De chantar. 
De celle-ci je serai le serviteur. 
Si vos, cai sai homs liges e comans, 
No m socoretz. 
G. Fair : Pel messatgier. 
Si vous, à qui je suis homme-lige et sujet, ne me 
secourez. 


8. CowanNDA, COMMANDA, 5. f., comman- 
dement, puissance, domination, ordre, 
recommandation. 

Qa'ien sia, per sa COMANDA, 
Pres del lieg. 


 B. pe VENTADOUR : Lanquan vey pet. 
Que je sois, par son ordre, près du lit. 


MAN 


Voilgra fos premiers natz, 
Car es cortes, e fos en sa COMAnDA 
Regismes e dungaatr. 
BERTRAND DE Borx : D’ un sirventes no m 
Je voudrais qu’il füt premier-né, car il est cou 
tois, et que füt sous sa domination royaume et duci 


— Commandite. 
Far entre se COMANDAS, 
Camjhes e compras e veudas. 
En la riquezu granda 
Non a res mas la cOMAnna. 
Brev. d'amor., fol. 64 et 102. 
Faire entre soi commandites, changes et xca 
et ventes. 
Dans la grande richesse il n’y a rien que la cer 
mandite. 
Loc. Teno bestials.. a cabal o en commax2 
Tit. de 1389. Doar, t. CXLVII, fol. 15;. 
Tienncat bestiaux.… à cheptel ou en commandit 


car. Comanda. port. Comenda, commenda, 


9. COMENDATIO, s. f., lat. COMMENDATIC 


recommandation, considération. 

Per aytal COMENDATIO. 

À comanparTio et a lauzor de sa dignitat. 
Leys d'amors, foi. 1 48. 

Par telle recommandation. 

En considération et à la louange de sa diguite. 


rr. Commendazione. 


10. COMANDAMEN, 5. 7., commande 


ment , ordre. 
Amar Dieu e temer, 
E gardar s0s COMANDAMENS. 
P. CanDiINaAL : Una cieutat. 
Aimer et craindre Dieu, et garder ses commanie 
ments. 
Loc. Ieu sui faitz al vostre servir 
Et al vostre comanpamax. 
G. Fair : Ab chanter. 
Je suis fait au votre servir et au voire comman.: 
ment. 


— Recommandation. 
E ’I dratz deu far precx e COMANDAMES. 
T. DE MARIE DE VENTADOUR ET DE Gi D'Uiset 
Gui d'Uisel. 

Et l’amant doit faire prière ct recommandanor. 
ANC. cAT, Comandament. axc. «sr. Comandi 
miento. PORT. Commandamento. 17. lv 

mandamento. 


11. COMANDAIRE, COMANDADOR, 5. M., 
lt comeenpaTos , commandant, qui 


commande, commandeur. 


Coma reys e seuhers e governaires e comax- 


BLAIREZ 5. 
F. et Vert., fol. 42. 


Comme roi et scigneur et gouverneur et conman- 
dent. 
A vos, (7. Rotbert, comxxxpanon del Hospital. 
Tit. de 1395. Cab. de Corcelles, n° 5678 
À voas, G. Robert, commandeur de l'Hôpital. 
S'els'en fai comanpanon, 
AI meins pot dire : « Ieu ai domneiador 
«Que m’ama. » 
T.pt cousix D’ELtas xr D'Ezras : N Elias a son. 
Sil s'en fait commandant, au moins elle peut 
dire : « J’ai courtiseur qui m'aime. » 
ut. Comanador. 5sP. PORT. Comendador. 17. 
Commendatore. 


1. ComexDABLE, adj., lat. coMMENDA- 


“LEA, recommandable. 
De sancta et comampasLa vida. 

Cat. dels apost. de Roma, fol. 80. 
De sainte et recommandable vie. 


asc. asp. Comendable. 1r. Commendabile. 


D. CoxxenDarTiv, adj., lat. COMMENDA- 
vus, commandatif, qui sert au com- 
mandement. 


Conmexparius, de comanda. 
Leys d’amors, fo]. 57. 
Commandatif, de commandement. 


14. COMANDATARI, COMMANDITARI, 5, M., 
commanditaire. 
Depositaris o cOMmABDITARIS. 
Fors de Béarn, p. 1081. 
Dépositaire où commanditaire. 
Lo sobre dig comamparant. 
Statuts de Montpellier, du xuie siècle. 
Le sudit commanditaire. 


15. Comaxpan, v., lat. commenpane, | _ Part. 


commander, ordonner. 
Tot so qu’ela li comanpanta. 
F. de G. Faidit. 
Tout ce qu’elle lui commanderait. 
No puesc far esdig ni garda 
NL. 


MAN 


En s0 que Amors me comAxpa. 
AnnauD De Maruniz : Dons genser. 
Je ne puis faire dédit ni garde en ce qu'Amour me 
commande. 


137 


— Confier, recommander, donner en 
dépôt. 

À son cosi el l’anet comanpan. 

Passio de Maria. 
À son cousin il l’alla recommander. 
Dieus li fes richa comanda 
Lo jorn que”l comanper las clans 
De lai on es pretz chabaus. 
G. Annzuman : Quan La. 

Dieu lui fit riche commandite le jour qu’il lui 
confa les clefs de là où est mérite supérieur. 

Us ome comanDer, © prestet aver ad un au- 
tre, et amduiï en feirunt cartas; aquel que co- 
MANDET l’aver «a perdudas las s0as cartss. 

Trad. du Code de Justinien, fol. 3. 

Un bomme donna en dépôt, ou prêta de l’argent à 
un autre, et tous les deux en firent actes ; celui qui 
déposa l'argent a perdu les siens actes. 

Doua, a vos me COMan, 
C’anc res mai non amei tant. 
ALBERT , MARQUIS DE MALESP1INE : Dona. 

Dame , à vous je me recommande, vu qu’oncques 
rien plus je n’aimai tant. 

Us comanpar a Johan, 
Quan sus en la crotz pendis. 
GEnxys : Dieus verais. 

Vous recommanda à Jean, quand sus en la croix il 
pendait. 

À Dieu, nostre Senhor.., 
Comax mon esperit. 
G. Ficurinas : Del preveire. 

À Dieu , notre Seigneur. , je recommande mon 
esprit. 

En tas mas mi comaAnDI, aias ne pietat. 

Roman de Fierabras, v. 3710. 

Je me recommande eu tes mains , aie-s-en pitié. 


— Se déclarer vassal. 


Tota sa terra li comANDA. 
F.. de S. Honorat. 
Lui recommande toute sa terre. 


prés. empl. substant. Comman-" 
ditaire. 

À la premiera requezition del comaxpan, 
vist l’estramen de la dicha commanda, o com- 
panhia. 

Statuts de Montpellier, du xu1° siècle. 


18 


138 MAN 


A la première réquisition du commanditaire, vu 
l’instrument de ladite commandite , ou compagnie. 
Part. pas. Amors m'’a COMANDAT escriure 

So que”l boca non ausa dire. 
AnnauD DE MaausiL : Dons genser. 

Amour m’a commandé d'écrire ce que la bouche 

n’ose dire. 
AnNC. FA. Quant il orent veu le roy il le com- 
manderent à Dieu. 
Joinvix, p. 185. 
cat. Comanar. zse. PORT. Comandar. 17. Co- 
mandare. 


16. DEmax, s. m., demande, réclama- 


tion. 
Anc jorn no m vole precx ni pamaAxs sofrir. 
” BerenGEr DE PaLasoL : De la gensor. 
Jamais elle ne me voulut souffrir prières ni de- 
mandes. 
Ges no crei Frances, ses DEMAN, 
Tengan lo deseret que fan 
A tort a mant barou presan. 
BERTRAND DE BoRx : Guerra e trebalh. 
Point je ne crois que les Français, sans réclama- 
tion, maintiennent le dépouillement qu’à tort ils 
font à maint baron distingué. 


17. Deumanpa , s. f., demande, réclama- 


tion. 
‘Tro ’l prMANDA que fai aia couquezs. 
BERTRAND DE Bonn : Pus li baron. 
Jusqu'à ce qu’il ait conquis la reclamation qu'il 
fait. 
CAT. ESP. POAT, Demanda. 17. Dimanda. 


18. DEMANDAMEN, s. m»., demande, 


réclamation. 

Per aquest DEMANDAMEXN pot demandar ca- 
daus oin la partida d'aqnela causa cominal. 
Aquest DEMANDAMENS dura entro à .xxx. ans. 

Trad. du Code de Justinien, fol. 21. 

Par cette réclamation chaque homme peut récla- 
mer la partie de cette chose commune. 

Cette réclamation dure jusques à trente ans. 
Anc. FR. Mais à toz lur denandemens. 

B. De SatNTE-MauRE, Chron. de Norm., fol. 57. 


iT. Dinandamento. 


19. Damanpaxsa, s. f., demande. 
Con el sagramentul ancian es tengat, e’l 


PENARDANSA € ‘l responsion issamen. 
Cout. d'Alais. Arch. du Roy., K_714 


MAN 


Comme leserment ancien est tenu, et la demun 
et la réponse également. 


20. DEMANDAIRE, DEMANDADOR, 5. m 


demandeur. 

Si lo pDxmAnDAIRE= non poiria prosr aque 
aver. 

Aquels ones que volunt esser actors, so 

| DEMANDADORS per autre. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 33 et 5. 

Si le demandeur ne pourrait prouver cette pus: 
sion. 

Ces hommes qui veulent être acteurs , c'est-à: 
demandeurs pour un autre. 
cAT. Demanador. zsr. roar. Demandador, r 

Dimandatore. 


21. DEMANDAIRITZ, 5. f., demandercsse 
DaMANDAIRITZ en vostra Causa. 
Tit. de 1255. DoarT,t. CXXIV, fol. 2 
Demanderesse dans votre cause. 


22. DEmanpar, 2., lat. nEmaAnnaRne, de 


mander, réclamer. 
S’esbaic d’esgnardar 
Tan, que no saup DEMANDAR 
De que servia 
La lausa ni'l Grasaus. 
RicuanD DE BARBEz (EUX : Atressi cum Per-1va1 
S’éhahit à regarder tellement, qu'il ne sat de 
mander de quoi servait la lance et le Saini-Greal. 
De mi dons ai lo guap e'l ris, 
E sui fols, s'ieu plus li bxman. 
P. Rocixrs : Per far esbaucir 
De ma dame j'ai la plaisanterie et le ris , ct je sui 
fou , si plus je lui demande. 
S'aguem paor, no us o cal DemAamDaR. 
RansauD DE VAQUEIRAS : Honratz marqu:.. 
Sinous eûmes pour, il ne vous le faut pas demanie:. 
Tot ai quan vaelh, qu'ieu non pamax ren al 
B. DE VENTADOUR : Quaa par la flans. 
J'ai tout ce que je veux , c'est pourquoi je ne r6 
clame rien autre. 
Loc, Anc vos autres non DEMANDETZ venjans 
De la mia mort. 
R. GAUCELM : Qui vol aver. 
Oncques vousautres vous ne demandätes vengeanc 
de la mienne mort. 
Prov. Qui nemAnxDA, recep, e qui quier, atro': 
V. et Vert., fol. 87. 
Qui demande, reçoit, et qui cherche , trouve. 


Part. prés. Sia be de sa mort pxmanpaxs 


MAN 


E de l’anta qu’ el per nos autres pres. 
R. GauceLu : Qui vol aver. 
Qil soit bien réclamant de sa mort et de la honte 
«3 L Ent pour nous autres. 
ur. Demanar. zse. ronT. Demandar. 17. Di- 
mandare. 


1. DEeswan, s. m., contre-ordre, refus. 
Mas eu teing ben per prsman, si no m manda. 
AtmeRr DE PEGUILAIN : En amor trob. 


Nais je tiens bien pour contre-ordre, si elle ne 
me mande. 


rs. Desman. 


21. DESMaxDAR, v., contremander, don- 


ner contre-ordre, refuser. 
Pero d’un be la prec que. no m paswax. 
AIMERT DE PEGUILAIN : En amor trob. 
Pourtant je la prie qu’elle ne me refuse pas d’un 
Lwn. 
Blasmes es grans e desonors 
À rei que leu man e Dxsman. 
Nar px Mons : La valors. 
Uest grand blème et déshonueur à roi qui légère- 
tect ordonne et contremande. 


QT. i$Pe. Desnandar. 


23. RepemanNDAR, v., redemander. 
En qualque maneira nos vos demandessem 
bi us poguessemM REDEMANDAR. 
Dit. de 1248. Dour ,t. XXXI , fol. 146. 
Eo quelque manière que nous vous demandassions 
dise: possions redemander. | 


16. RECOMAMDATIO , 5. f., recommanda- 
tion, 
lea agui jetras de nRecomanpario al rei 
d'Englaterra. 
Peuzuos, Voy.au Purg. de S. Patrice. 
J'eus des lettres de recommandation au rui d’An- 
:terre, . 7 
QT Recommendacié. rsr. Recomendacion. 
raT. Recommendacäo. 1r. Raccomanda- 
zone, 


2}. RECOMMANDAR , RECOMANDAR, v., re- 
commander. 
Lo dit conte de Montfort se AKCOMMANDAVA 
äel 
Chronique des Albigeois , col. 76. 
Ledit comte de Montfort se recommandait à lui. 
Nos nos azcomAnDaM huruilment à la vos- 
(41 magnificencia. 
Tit. de 1392. Trois états de Sisteron. 


MAN 139 
Nous nous recommandons huwblement à la votre 
magnifcence. 
CAT, Recomanar. xsr. Recomendar. ronr. Re- 
commendar. 17. Raccomandare. 


MAN, ma,5s.m.et f., lat. manus, main. 
Quan la blanca mas ses gusn 
Estrenh son amic doussamen. 
T. »e S. x Mauzeon , ne G. Faipir gr DE H. p£ 
LA DACRELER1E : Gaucelm. 
Quand la blanche main sans gant presse doucement 
son ami. 


Aissi cam hom tra lo deto la ma fors de l’aiga. 
Liv. de Sydrac, fol. 26. 
Ainsi comme on tire le doigt ou la main hors de 
l’eau. 
Cavaliers si avuaitzs que s met s domneiar 
Pas que toca dels mas motos belans. 
Giraup DE Borseit : Per solats. 
Que chevalier soit honni qui se met à galantiser 
après qu’il touche des mains moutous bélants. 
À °N Guio de Bergonha an be los w4s liatz. 
Roman de Fierabras, v. 3045. 
Au seigneur Guyon de Bourgogne ils ont bien lié 
les mains. 
Fig. L’apostol comanda que hom leve puras 
MAS en oratio; las pures mas s0n las puras 
e netas obras fachas ab pura conciencis. 
Aquell ven am mas vuciss davan Dieu que 
lo ve pregar ni querre, ses far preszen de bo- 


nas obras. 
W. et Vert., fol. go et 91. 


L'apôtre commande qu’on lève des mains pures en 
oraison; les mains pures sont les pures et nettes 
œuvres faites avec pure conscience. 

Celui-là vient les mains vides devant Dieu qui 
vient le prier et requérir, sans faire présent de bon- 
nes œuvres. 


En man morta ni en max forsiva. 
Terrier de la confrérie du S.-Esprit, de Bordeaux, 


fol. 1. 


En main morte ni en main ferme. 


Loc. Dizem de bo pinheyre o escriva que a 
bona m4, s0 es a dire, es bos maestre en 


aquela art. 
Eluc. de las propr., fol. 48. 


Nous disons de bon peintre ou écrivain qu’il a 
bonne main, c’est-à-dire, il est bon maître dans cet 


art. 
Mais volria an cordo 


Que iea l’agues de sa max. 
Hueuss DE S. Cra : Aissi cam es. 
Plus je voudrais un cordon que je l’eusse de sa 
main; 


140 MAN 
7 Merce mi dons, a cui baiziey las mas. 
Poxs px LA GARDE : Farai chanson. 
Merci ma dame, à qui je baisai les mains. 
El letra portsra 
Al sant qu’ ell meteys Karlles, de sa wax, 


escriora. 
F. de S. Honorat. 


T1 portera su saint une lettreque lui-même Charles, 
de sa main, écrira. 
Be t fier ab la max drecha. 
R. Vipaz pe BEzaupun : Entr”’ el taur. 
Bien je te frappe avec la main droite. 
Tut lauzan Dieu jonthas las mans. 
F.. de $. Honorat. 
Tous louent Dieu les mains jointes. 
Que s rend’a vos mas joinbs, de ginolhos. 
G. Peur De CasaLs : Be m plagr’ ueymais. 
Qu'il se rende à vous mains jointes , à genoux. 
Mes max a son cotel per la gola tayllar. 
F. de S. Honorat. 
Mit main à son couteau pour la gorge couper. 
Qui met sa ma al arayre. 
V. et Vert., fol. 99. 
Qui met sa main à l’araire. 
Meton max a lobra. 
F. de S. Honorat. 
Mettent main à l’œuvre. 
Quar si 1 metiatz en la wa, 
Per ver dir, un marabeti, 
E per mentir, un barbari, 
Lo barbari guazanuhars. 
P. CARDINAL : Tan son valeu. 
Car si vous lui metties dans la main, pour dire 
vrai, uu maravédis, et pour mentir, un barbarin , le 
barbarin gagnera. 
Loc. fg. Tant am fermamen 
Lieis que a e MAN Me e mOn sen. 
P. RaimowD DE TouLouse : Pois lo novel. 
Tant j'aime fermement celle qui a en main moi et 
mon sens. 
Lo vers chant qui ‘1 sabra ses brays, 
On mot mi platz de qui mas bays. 
PISRRE D'AUVERGKE : L’ airs clars. 
Qui Le saura chante le vers sans cris, où moult me 
plaît (celle) de qui je baise les mains. 
En tas mas coman mon esperit. 
Liv. de Sydrac, fol. 113. 
Dans tes mains je recommande mon esprit. 
Til er ops que’l max estenda, 
E pens de soven armar. 
BERTRAND D'ALLAMANON : Pucis. 


MAN 


Il lui sera besoin qu’il étende la main, et pense d 
souvent armer. 
. Tant sia ardit 
Qu’ al fach max estenda. 
P. Canniwaz : Manz barou: 
Tant il soit hardi qu’il étende la main au fait. 


Laiche la max al sers, e querra livreza. 
Trad. de Bède, fol. 74. 
Lôche la main au serf , et il cherchera liberte. 
Ni cavayer ni donzelo 
C’ om agnes noirit en sa max. 
P. Via : Abril issic 
! Ni chevalier ni jeune damoisel qu’on eût noun 
dans sa main. 
Los bes de son senhor que passon per sas m4: 
PV, et Vert., fol. 52. 
Les biens de son seigneur qui passent par ses main: 
Prenez max © fes, fez R., qu’en vos jur 
us plevis, ge us en valrai tot mon poder. 
PV. de Guillaume de Cabestaing. 
Recevez main et foi, fit Raimond , que je vot 
jure et vous promets que je vous en sérvirai de to: 
mon pouvoir. 
ANC. ESP. 
Rachel è Vidas amos me dat las manos 
Que non me descubrades à Moros ni à Cbr 


stianos. 
Poema del Cid, v. 106. 


Prometre pena entre lur o en la ma del a: 
bitre. 
Quar aissi es usanss que 1ss partz solon pr 
metre en mas del arbitre. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 10. 
S’engager à satisfaction entre eux ou dans la ma! 
de l’arbitre. 
Car ainsi il est d'usage que les parties ont couten 
de faire promesse entre les mains de l’arbitre. 
.L. non recep cosseil de mA de prestre. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 6S. 
Un seul ne reçut conseil de main de prêtre. 
Lo mon tenra tot sotz sa Ma. 
Trad. de l'Évang. de Nicodème. 
Tiendra tout le monde sous sa main. 
Proverb. Juoc de mas engenra bregas. 
Liv. de Sydrac, fol. 106. 
Jeu de mains engendre querelles. 
. Un reprochier que fort m' azauta, 
C’ ab una max lav’om l’aatra, 
Et, ambas, los haelhs e la cara. 
AMANIEU DES Escas : Dons per cui. 
Ua proverbe qui me plaît fort, (c’est) qu'avec u: 
main on lave l’autre ,et, (avec) les deux , les ver 
nt la face. 


MAN MAN 141 


dé. comp. L'aigua s'estai D’a Toras Mans, |, ManNRIADOR , 5. m., Manieur, receveur. 
Com si fos postat, o murs plans. Cambiador e mAm=rADOR d’ergent. 


. F. des. Honorat. Eluc. de las propr., fol. 115. 
L'au s'arrête de tous côtés, comme si (ce) füt Changeur et manieur d'argent 


cs , cu mur plan. 


Qu'ieu aia perdo »5R ras MANS. 5. Manuaz, MaNAL, adj., lat. MANUALES, 
.. Los VIT. gaugs de la Mayre. manuel, qui travaille avec les mains, 
pepe = Re M ne qui est à la portée de la main, fami- 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 149. lier. 
S'esallèrent main à main (côte à côte) ensemble. L’obrier MARUAL 
Às roras mas vey clergues assajar Son tug menestairal. 
Que totz lo mons er lars, cny que mal sia. G. Riquren : Pus Dieu. 
P. CaaprxaL : Un sirventes fas. Les ouvriers qui travaillent avec les mains sont 


De toutes mains je vois clercs essayer que tout le tous artisans. 

moude sera leur, à qui qne mal soit. En son paire ac bou sirven 
Per trair ab arc maxaz d’alborn. 
PIERRE D'AUVERONE : Chantarai. 

En son père eut bon sergent pour tirer avec arc 
manuel d’aubour. 
Fig. Mot no maxnuaL, s0 es qu'om no l'a 

Una mana d'isop. PRRE per La d’amors, fol. 68. 

, | Abr: de l'A. et du N.-T., fol. 10. Mot non familier, c'est-à-dire qu’on ne l’a pas 

Une poignée d’hysope. accoutumé à dire. 
at. Es. Manada. 1%. Manata. 


asc, rR. Or s’an vont andui main à main. 
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc.,t. I, p. 106. 


ur. Ma. xsp. Mano. Pont. Mäo. 17. Mano. 


1. Manana , s. f., poignée. 


AaNC rR. Que vous arés son gent snel 
Qu’ele porte en son doit manel. 
Roman del conte de Poitiers, v. 269. 


CAT. Esb. PORT. Manual. 1r. Manuale. 


3. ManiER, MAINIER, MANER, Gdj., 
qu'on porte à la main, familier, ap- 


nvoise. 
! S’ieu ai mon austor anedier 6. ManuaLmenT, adv,, manuellement. 
Bon e volsu e prenden e marie. Mas junthas et MANUALMENT eu s0 vosire 
Braraanp px Bosx : leu m’escondisc. | hom. 
$ j'ai mon autour à canards bon et volant et pre- Metem MANUALMENT en tenezo et en Cor- 
œaat el apprivoisé. poral possessio. 
lea sai d’aquels malvatz, T'it. de 1263 et de 1255. Doar, t.CVI, fol. 209 et 129. 
E ses tota valensa, Maios jointes et manuellement je suis votre 
En avt luec poyatz homme. 


Mettons manuellement en jouissance et en posses- 


E maurrERs € privatsz. 
sion corporelle. 


G. Fair : Lo gens cor. 

Je convais de ces méchants, et sans aucun mérite, | ESP. IT. Manualmente. 
va haut lieu t li t intimes. 
“ea parvenns ét familiers et intimes 7. MANUDIERAMENT, adv., manuelle- 


A e t l t , » ° 
ne non vi tan sa vatge ment, de la main à la main. 


Mais pueys fon maniIxas e privats. 


Giaaur pe Bonnets : No puesc sofrir. Si pagan MANUDIERAMENT, et se0sa Depuüna 
Ontques je ne vis si sauvage, mais après il fut | apodissa. 
fanilier à privé. Que tals mercenaris si pagan MANUDIERA- 


asc. ra. Cories , targes prenent, e lor ars ma- | MExT. 
niers tendent. 
Chevaliers i a bons e maniers de joster. 
quittance. 


Roman de Rou, v. 4088 et 4u1Q. Que tels mercenaires se payent de {a main à lu 
sr. Menero. 1. Vantero. | Main. 


Statuts de Provence. BONY, p. 213. 
Se payent de la main à la main, et sans nulle 


142 MAN 


8. Manumissio , s. f., lat. MANUMISSI0 , 


manumission. 
Maxuuiss10s, 50 es quant alcus hom afran-. 
chis son sers. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 15. 
Manumission, c’est quand quelque homme af? 
franchit son esclave. 
car. Manumissio. sr. Manumision. vorT. Ala- 
numissäo. 1T. Manumissione. 


9. Mancir, massrr, adj., lat. MANCIPatus, 


pubère, adolescent. | 
Mentre qu’es maxctPs € tos, 
L'eschai solatz e pretz e dos. | 
 GinauD px Boxer : Ops m’agra. | 
Tandis qu’il est pubère et jeune garçon , il lui 
échoit plaisirs et distinctions et dons. | 
Âqui ac an douzel mansrr € tos. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 2. 
I y eut là un damoisel pubère et jeune garçon. 
| 
| 


— Subst. Jeune homme, garçon. 


Metam lo massre en carcer, pueis direm que 
no vim la letra de K., et aissi serem excusatz. 
PuiLomEna. 
Mettons le jeune homme en prisou , puis nous di- 
rons que nous ne vimes pas la lettre de Charles , et 
ainsi nous serons excusés. 


Que mastr... apprentiz aia be. acabat son 
terme. 
Ord. des R. de Fr., 1457, t. XIV, p. 436. 


Que garçon... apprenti ait bien... achevé son 
terme. 





| 

ANC. FR. Chétif comme an pauvre mancip. | 

Blason des faulces amours. | 

Se donna mancipe et serf volantaire soy et | 
sa postérité. 

RaABELAIS, liv.I,ch. 50. | 

ir. Mancipio. | 

| 

| 

Î 


— Subst. Jeune fille. 


Auzi la vos d’un pastoriu 
Ab ana maxcipa chantar. 
Mancasaus : L’autr’ier. 

J'entends la voix d’un pastoureau chanter avec 
une jeune fille. 

Aqui avian masstPas negras que vestion ves- 
timens negres, que pudion a pega € a solpre, 
€ tenian en lors cols serpens et dragose foc. | 

Revelatio de las penas d'Ifern. 

Avaient là de jeunes filles noires qui portaient ! 
vétements noirs, qui puaiept à poix et à soufre, rl 
tenaient en leurs cous serpents et dragons ct feu.  ! 


MAN 


10. ManciPancion, 5. f., lat. emancir 
TIONem, émancipation. 
Si cum es en MANCIPANCION, s0 es quant | 
paire sol son filh de son poder. 
Trad. du Codede Justinien, ol. 15. 
Ainsi comme il est dans l'émancipation, c'est 
dire quand le père délie sou fils de son pouvoir. 
sr. Mancipacion. 


; 11. EMANCIPATIO, EMANCIPATION, 5. f. 


lat. EMANCIPATIONEM, Émancipation. 
EmancrPATion…. plus pleneirement contenu 
guda en carta. 
T'it. de 1289. Dour, t. CCXLII, fol. 113. 


Émancipation.. plus pleinement contenue dan 
charte. 


Que los cossols puesco.…. far x A mcrPaTios 
Tit. de 1287. Dour, t. CX VI, fol. &. 
Que les consuls puissent. faire érsancipatun: 
caT. Emancipacié. xsr FEmancipacion. ron1 
Emancipacäo. ir. Emancipazione. 


12. Emanctpan, v., lat. KManNcipare, 
émanciper. , 
Part. pas. À vos... fill xwanctrar. 
T'it. du xui* siècle. DoaT , t. CXVI, fol. #4. 
À vous... fils enancipe. 
Fla es «mAnNCIPADA, «0 es issida del podei 
del paire. 
* . Trad. du Code de Justinien, foi. 50. 


Elle est émancipée, c'est-à-dire sortie du pourvoi! 
du père. 


CAT. ESP. PORT. Emancipar. 1r. Emancipare. 


13. MANEIAR, MANEYAR, MANIAR, Mi- 


NEAR, %., Manier, palper, caresser. 
Ab deniers qne tenha e manxry. 
Pienne ne Bussiemac : Sirvente:. 
Avec deniers qu'il tienne et manie. 
Quar no pot esser iratz 
Nals hom lo jorn que’l mana. 
Pons ve LA GARDE : Mandat ϡ es. 
Car ne peut étre triste nul homme Le jour qu'il |: 
caresse. ° 
Ernbrass’ e baira e xannya. 
AnnauD DE ManueiL : Dona genser. 
Embrasse et baise et caresse. 


CAT. EsP. PORT. Mancejar. 17. Maneggiare. 


14. MANIBLAR, MANEBLAR, ®., MOUVOI!, 
agiter, diniger. 


MAN 


No vuelh s’ asemble 

Mos cors ab antr amor, 

Si qu’en maxistx 

Ni’n volva”l cap alhor. 

A. DaxtEL : Quan cbai. 
Jeve veux pas que mon cœur s’unisse avec antre 

«ar, de manière qu’il en dirige et en détourne la 
‘eaideurs. 


15, Manruzan, v., manier, prendre 
avec la main. 
Nuills bom, qu’es trop luxarios, 
À tener suzel non es bas; 
Trop gran mal li fai, si’l maxTuza. 
Dsvuves px PRADES , Auz. cass. 


Nal bomme, qui est très luxurieux, à tenir oiseau 
d'est bon ; très grand mal lui fait , s’il le manie. 


MANAYA , s. f, merci, discrétion. 
Ai mes mon cor sobrier 
En la sua MAMAYA. 
ALBERT DE SIATERON : Ah son guay. 
J'ai mis mou cœur indépendant en la sienne dis- 
trrlion. 
asc ra. Et que soïez en ma manaye. 
Roman d'Athis. Du Cancer ,t. 1V, col. 338. 
Or vous metez du tout en la moie manate. 
Roman de Berte, p.81. 


KANBOR , s. me. , mainbour, tutelle, 
curatelle, administration. 

Tot: bom que auria guarda o Manson, %i 
bon lb’ en demandava re, den en esser creut, 
del noble, per son sagrament. 

Charte de Monferrand, de 1240. 

Tout bomme qui aurait garde ou administration, 
4% lui en demandait quelque chose, doit en être 
a, queat au mobilier, per son sermest. 
as€ ra. Nos effans estans avec nous en nostre 

mainbournie. 
Ord. des R. de Fr., 1308, t. 1, p. 459. 


MANC, adj., lat. mancus, imparfait, 
qui manque, manchot, 
Vielba rics ten per wanca, 
Quant a poder, e non dona. 
P. Vipac : Car” amigua. 
Une vieille riche je tiens pour imparfuite, quand 
Île à pouvoir, et ne donne pas. 
anti, Tal m° avets tornatz, qu'a lucha 
No m defendria d’an manc. 
| GinauD DE BoRNEIL : Quan la. 
‘1 m'avez rendu tel, qu'à la lutte je ne me dé- 
“tra pas d'un manchot. 


MAN 143 


ANG, FR. Miex vodroie estre d'un pié manc 


Que vos mesface tant ne qant. 
Roman dt Renart, t. 1, p. Go. 


Ceste ardeur et allégresse d’esprit qui nata- 


rellement excite les poètes, et sans laquelle 
tonte doctrine leur seroit mangue et inutile. 


Œuvres de Du Bellay, foi. 24. 


Il sers trouvé marque et imparfait. 
Du BanrTas, p. 344. 


CAT. ESP. PORT. 1T. Manco. 


2. MAnNCAMEN, 5. mn., manquement, 


faute. 


Purament se confess0 sencza alcun mMANcA- 


MaNT. . 
La nobla Leicson. 


Simplement se confessent sans aucun manquement. 


caAT. Mancament, xsp. Mancamiento. 17. Man- 


camento. 


3. ManCAR, MANQUAR, 2., manquer, 


faire défaut. 


Ja no cug trsspas ni maxc. 
GavauDan LE VIEUX : Paz passien, 


Je ne pense pas que jamais il trépasse ni mangue. 


Non li mancana ren per null temps. 
Poëme de S. Trophime. 
Ne lui manquera rien par nul temps. 


Part. pas. L’'aiga lor es MANQUADA. 


Chronique des Albigeois, col. 26. 
L'eau leur est manguée. 


CAT. ANC Esp. Mancar. 17. Mancare. 


“ÆANDIBULA, s./f., lat. mannisura, 


mandibule, mâchoire. - 
Bestia ab dens en cascuna manpieura. 
Eluc. de las propr., (ol. 254. 
Bête avec dents en chaque mandibule. 
La continuatio de la maAnDrBuLA. 
Las MANDIBULAS. 
Trad. d'Albucasis, fol. 3 et 14. 


La continuation de la mandibule. 
Les mandibules. 


Esr, PORT. Mandibula. 


MANDRAGORA , s. f., lat. manpra- 


GoRA, Mandragore. 


ManpaaGona fay dormir. 
Brev. d'amor, fol. ñ. 
La mandragore fait dormir. 





144 MAN 


Trobo, en loc rescot, MANKDRAGORA. 
Eluc. de las propr., fol. 250. 
Trouvent , en lieu caché, mandragore. 


caT. «sp. PORT. Mandragora. 17. Mandragola. 


2. Manpnacont, adj., de mandragore. 


Oli MANDRAGORI. 
Eluc. de las propr., fol. 216. 
Huile de mandragore. 


MANDURCAR, MARDURGAR, 2. , jouer 


de la mandore. 
Sistolar 
E mMAñDURCAR. 
GinauD DE CALANSON : Fadet joglar. 
Jouer du sistre et jouer de la mandore. 


Un autre Ms. porte mardurgar. 


La mandore s'appelle en car. et en 
Esp. bandurria, en rPonT. bandurra, en 
17. Mmandola. 


MANES, ado., promptement, sur-le- 


champ, soudain. 
Aqui l’an mass mort eu un sablo. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 82. 
L'ont tué là soudain sur une grève. 

ANC. FR. Quant Honoreit estoit escherniz de 
ces paroles, manès el couvive défalit aigae 
et service. 

Trad. des Dialogues de S. Grégoire, Hist. litt., 
t. XIII, p. 10. 
Le poing li fait voler maneis. 
Georrroi Gaiman. #rch. brit., t. XVII, p. 97. 


2. Demanes, adv., incontinent, à l'in- 
stant, soudainement. 
Mant colp ferir pxamMANxs. 
BERTRAND DE Bonn : Guerra e trebalh. 
Frapper maint coup incontinent. 
Lo portel obri peMANES. 
R. Vipa De BEzauDun : Unas novas. 
Ouvrit soudainement le guichet. 
axc. ra. Ki près furent, vindrent demaneis. 
Roman de Rou, v. 8540. 
Lors s'en issi tout demanois. 
'abl. et cont. anc.,t. III, p. 54. 


3. AManOIR, 2., être prompt, s'em- 
presser. 


Part. pas. Voill com s’ egaill 
De proessa, que non tresaill, 


MAN 
E que n’ estia AMAMOIz 
Aiïssi cam s’ era ‘1 temps erbntz 
Mancasaus : Al prim Comens. 
Je veux qu'on s’égalise de prouesse, qu’elle : 
passe pas outre, et qu’on en soit empressé ain 
comme si c'était le temps herbu. 
CAT. Amanir. 


4. AMANAVIR, v., être prompt, s'en 
presser. 
Part. pas. Jeu Ihi respandic aMANAvITz. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 59. 
Je lui répondis empressé. 
ANC. F&. Maintenant l'ait saisi, 
Et de joster fat bien amanevis. 
Roman de Gérard de Vienne, vx. 820. 
Qui d'armes sont amenevi. 
Roman du châtelain de Coucy, v. 684. 


MANESCAL, MAN=SCALC, s. m., mart 
chal. 
Voyez Denixa, t. IIL, p. 49 et 154 
Lersxirz, Coll. étym., p. 62; et | 
Lurse, Epist. ad Belg., 44. 


Fuy manxscaLc de cavalhs. 
RA1mOND D’AVIGNON : Sirvens suy. 
Je fus maréchal de chevaux. 
Semblet maAnzscar en forja. 
Roman de Blandin de Cornouailles. 
Resseinbla à maréchal en forge. 
CAT. sse. Mariscal. 17. Maniscallo. 


MANEIRA , MaNIEIRA, MANIERA, M 
NERA, 5. f., SOth. MANER, manière 
sorte, forme, façon. 

Voyez Munaront, Diss. 33; Maxax 
Orig. de la Leng. esp., t. XX, p. 22 


et ALDBETE, p. 362. 
L' esser e la MAnNKIRA 
Dels avols e dels pros. 
AnwAuUD DE MARUEIL : Rasos es. 
L'être et la manière des lêches et des preux. 
D'aquest dreg naisson doas MANIEIRAS d’amc 
Brev. d'amor, fol. 4. 
De ce droit naissent deux sortes d'amour. 
No us serai, per mou grat, 
Pro femna de manxrna. 
G. RiQuiER : À Sant Pos. 
Je ne vous serai pas, de mon gré, prude-femi 
de ( bonne) manière. 


Adv. comp. Enueïa M DF FORT MANFIRA 


Loc. 


MAN MAN 145 


Honm volpilhs que porta baneyra. Aquest ManGuUzs es d’evori. 
Le moisx pe Moxraubox : Mot m’ enucia. Leys d'amors, fol. 58. 
Fanuie de forte manière homme lâche qui porte Ce manche est d'ivoire. 
teuère. Saumada de manGuES d’aissadss, .1. MARGUS. 
Es raL maANRAA que cascan pague. Cartulaire de Montpellier, fol. 115. 
Petit Thalamus de Montpellier, p. 154. La charge de manches de baches , un manche. 
De telle manière que chacun paye. 


, MANGANEL, MANGUANEL, MANGONELH, 
No faire re oLTRA man&iRA folament. 


? 
Trad. de Bède , fol. 78. $. Mm., grec Hay'yarer, MangODeau. 
Xe faire rien outre façon follement. Mangana, quæ proprio vulgi libitu vocitentar, 


ar.ssr. Manera. Pont. Mancira. ir. Maniera.| S2xa quibus jaciunt ingentia. 
Ass0N , Poëme sur le Siège de Paris, liv. 1, 


MANGA , MANGUA, MANCHA, MARCA; v. 364. 
s,f., lat. manicaA, manche, bracélet, Voyez ALDRETE, p. 271. 
poignet. Lo regisme de Ssionic, 


Ses peirier e ses MANGUANEL, 
Pogratz aver, e man castel. 
E. Cairez : Pus chai la. 
Vous pourriez avoir, sans pierrier et sans mango- 
Que portes neau, le royaume de Thessalonique et maint château. 
Anels e MANCHAS per s'amor. Faitz li toire elh cap, e de membre e mem- 


R. Vrpa px Bazaupux : En squel. bre, ab los mAnGonELES , gitaran lo lains a la 
Qu'il portét anneaux et bracelets pour son amour. | ciutat. 


MaxGas, cordos et orfres. 
Us TRaOTBADOUR ANONYME : Seinor vos que. 
Manches, cordons et orfrois. 


Us met un estront ben per milgrana, PHILOXEN A. 
E MANGUA per lebre , leissa sol non glata. Faites-lui enlever la tête, et de membre en mem- 
T.ox Bonmeroy Et DE BLacas : Seingn’ En. bre, avec les mangoneaur, ils le jetteront léans en 


- la cité. 
Vos met bien un étron pour grenade , et manche . . 
pur lièvre, seulement que la lice ne glapisse. anc, PR. Drecier s fet meint mangonel, 


L. manca del vestir de sant Marti. Meint trébuchet et meint chaable. 


Roman du Renart, t. ILL, p. 259. 


PHILOMENA. 
Une manche du vêtement de saint Martin. Qai fa feruz d’une pierre de mangonel al front. 
Las MAnGAS de fin aur ero. Vita RpouE , P- 163. 
Vie de sainte Fides d'Agen. ir, Mangano, manganello. | 
La poignets étaient de pur or. MANIA , s. f., lat. manta, manie , sorte 
asc. ra Las de soie, mance ou anel. de maladie. 


Roman du châtelain de Couci, v.647. 


Engendra manta. 
N'y ot anbert, fande ne mange 


De maxra o de frenezia. 


Où demoursst anel ne maille. Eluc. de las propr., fol. 51 et 78. 
Trad. de La Consol. de Boèce, liv. IV. CARPEN- Engendre manie. 
Tien ,t. HIT, col. 1149. De manie ou de frénésie. 


Ut. Maxega. ase. ronr. Manga. 1T. Manica.| Lin. PORT. 17. Mania. 


2. Minco, s. m., manchon, fourrure. |, Minsaxc, maniac, adj., lat. maxta- 
Non per aver ni per MANCOs ncus maniaque 
, ? ° 
Ni per cavahs oi per be conogues. Dezigna ManrACA passio. 
| nu ° | Eluc. de las propr., fol. 32. 
Nou pour richesse ni pour fourrures ni pour che- Désigne passion maniaque. 
vaux m1 pour besants. 
ssc. ra, D'ane viez chape senz majoz. 
B. pt Sacmre-MauRe, CAron. de Norm., fol. 174. 


Substant., Cuin vezem els manraxcs, frenetix. 
Eluc. de las propr., foi. 20. 
Comme nous voyons aux maniaques, frénétiques. 


3. Macue, s.m., manche, Esp. PORT. 17. Maniaco. 
ILE, 10) 





146 MAN 


MANIFESTATION, s. f., lat. MANIrES- 


TATIONEM, manifestation. 
La waniresrATiOn de l’execation de ley. 
Doctrine des Vaudois. 
La manifestation de l’exécutiou de loi. 
Maxcrasrarions d'esperit es donada. 
Trad. de l'Épit. de S. Paul aux Corinthiens. 
Manifestation d'esprit est donnée. 
car. Manifestaciô. usP. Manifestacion. PORT. 
Manifestacäo. 1r. Manifestazione. 


2. Maniresr, adj., lat. MANIFESTUS, 
manifeste, évident. 


Voyez DEnina, t. Il, p. 263. 


Per tal que pus maxiresr fos aquest mire- 


cle a totz. 
PHILOMENA. 


Pour tel que plas manifeste fut ce miracle à tous. 
Error MANIFRASTA. 
V.. de S. Honorat. 
Erreur manifeste. 


Aquest se apellon usurier MANIFEST. 
V.. et Vert., fol. 13. 
Ceux-ci s'appellent usuriers manifestes. 


car. Manifest. xs. Manifiesto. pont. 17. Ma- 
nifesto. 


3. MANIFESTATIU, adj., manifestatif, 
propre à manifester, productif. 
D’ herbas rescostas MANIFESTATIU. 
Forma es de materia MANIFESTATIVA. 
Lotz es de color MANIFESTATIVA. 
Eluc. de las propr., fol. 123, 130 et 263. 
Produrtif d'herbes cachées. 
La forme est manifestative de la matière. 
La lumière est manifestative de la couleur. 


4. Maxiresran, v., lat. MANIFESTARC, 
manifester, découvrir, montrer, pu- 
blier. 


Deu man:resTan tota la causa que lo moc a 


far lo peccat. 
V. et Vert., fol. 69. 


Doit manifester tout le motif qui le porta à faire 
le péché. 
Car tan ben a MANIFESTAT 
De Maria la sanctetst. 
Trad. d'un Evang. apocr. 
Car il a si bien découvert la sainteté de Marie. 
Lo velh qu’avia emblat lur vay MANIFESTAR. 
V, de S. Honoruat. 


MAN 
Le voile qu’elle avait dérobé leur va montrer. 
_ Be MANIF&STARAS tOs peccatz. 
Declaratio de motas demandas. 
Tu découvriras bien tes péchés. 
Part, pas. No pot esser per re celsda, 
Aus fo per tot MANIFESTAD. 
V. de S. Enimie, fol. #. 
Ne pat étre celée par rien, mais fut pari 
publiée. 
CAT. asp. PORT. Manifestar. 17. Manifestare. 


6, ManNIFESTAMENT, MANIFESTAMEN, ad" 


manifestement, évidemment. 
Cant viro MANIFESTAMERT aquest miracle. 
PaiLOMEN«. 
Quand ils virent manifestement ce miracle. 
Si cum o podetz veire MANIFESTAMES. 
Liv. de Sydrac, fol. 48. 
Ainsi comme vous pouvez le voir mani/estemen 
car. Manifestament. sr. Manifistane! 
pont. 17. Manifestamente. 


MANJAR, »., lat. manducane, mange 


dévorer, ronger. 
Fes lo wawa a sa molher en semblan qu 


DC MANJES. 
V. de Guillaume de Cabestaing. 


Le fit manger à sa femme en simulant quil! 
mangeät. 
Los us fai ranstir, e ’ls autres fai balbir, s 
gon aisso que ilh so bo a mansau. 
Lie. de Sydrac, fol. 15: 
Les uns fait rôtir, et les autres fait bouillir, se 
ce qu’ils sont bons à manger. 


Fig. Seuhors de terra qui fan quistas e touts 
malas accios, et escorgon e rsubon e si! 


30x lurs homes. 
V. et Vert., fol. 15. 


Seigneurs de la terre qui font questes et tol 
el méchantes actions , et écorchent et dérobent et d 
vorent leurs hommes. 

Car autramen hom sa mort MANJARIA 

Qui ’1 sagramen fermainen non creiria. 

Marre EnMENGAUD, Épée. à sa sœur 

Car autrement l’homme mangerait sa mort, qu! 
sacrement fermement nc croirait. 

Subse. Que jamais autre mawJans.. 00 lol 
la sabor de la boca. 
F. de Guillaume deCabestairg 

Que jamais autre manger... ne lui ôterait ls ! 
veur de la bouche. 
anc. rn. Puisque ele ont mangied e bend. 

Anc. trad, des Liv. des Rois, ol. 2: 


MAN | MAN 14 


Beles despensees , biaus celliers, 6. Manpacauna, s. f., droit de nourri- 
Ebans poires è uns Monge. ture, de subsistance, mangerie. 
| NE DEC RANCES Le 96e Esters las xanDaAcauRAs que s0 del abat. 
ur Near. asr. ronr. Manjar.1r. Mangiare. Tit. du xine siècle. Arch. du Roy., 3. 304. 


Excepté les mangeries qui sont de l'abbé. 


3. NassaIRE, MANJADOR , s. m., lat. MAN- 
7. REMANIAB, v., remanger, manger de 


dCATOR , Mangeur. 


Es rudes e grans MANJaïRss. nouveau, ruminer. 
Liv. de Sydrac, fol. 127. Lor viande devoro ses maschar, e la vomego 
Est rude et grand mangeur. apres mauÿjsr, et la R«mMAN so. 
LimaAnsaDon erau .v. milia bomes. Eluc. de las propr., fol. 253. 
Trad. du N.-Test.,S.Manc, ch. 6. * Dévorent leur nourriture ssns mécher, et la vo- 
Les mangeurs étaient cinq mille bommes. missent après le manger, et la ruminent. 

À Ï MANJADORS 8. Maxisuran, v., manger, mâcher 
Entorn .v. milhiers d’omes grans, ° 7 Bet ? 
Estiers femnas e paucs efans. ronger. 

Brev. d'amor, fol. 157. El te dire : Maxsvra e beu. 
Li y eut de nangeurs environ cinq mille hommes | Fig, Eveia MamsU1A lo cors d’ome atressi coma 
treads (faits), outre les femmes et les petits enfants. pestilentia. 


Trad. de Bède, fol. 34. 
Il te dira : Mange 1 bois. 


} Maxsamen, s. m., manducation,ac-| Envie ronge le corps d'homme parcillement com- 


ur. Menjador. 17. Mangiatore. 


üon de manger, consommation. me épidémie. 
Fenberan del maAN3AMEN. MANNA, mana, s. f., lat. MANNA, manne. 
| Brev. d'amor, fol. 130. Detz als filhs d’ Israel 
Fandront de le mandacation, Lach e bresca, maxxa e mel. 
Una quartairada de terra qu’en podon re- Pieune D'AUVERGNE : Dieus vera. 
tener per Ort € per MANJAMEN. Vous dounâêtes aux fils d'Israël lait et gaufre, 
Cartulaire du Bugue, fol. 24. manne et miel. 
Le quartonnée de terre qu’ils en peuvent retenir | La mawxa qu'es dossa , en que cascus , que 
Par Jrdin et pour consommalion. ne manjava, trobava aquells sabor et aqnella 
QT, Nenjament . IT. Mangiamento. dossor que desirava. 


. F. et Vert., fol, 72. 
{ Maxaporna, s. f., mangeoire, auge. La manne qui est douce, en quoi chacun, qui 
Aqui ont non es bous , es voida la mAnsJA-| en mangeait, trouvait cette saveur et cette douceur 


LOLRA. qu’il désirait. 
Trad. de Bède, fol. 54. Fig. Mal m’es dols e saborius, 
La où n'est pas bœuf, la mangeoire est vide. E 1 pauc ben, mana don mi pais. 
at. Venjadora. pont. Manjadoura. 17. Man- GUILLAUME DE CABESTAING : Âr vey. 
gtatola. Mal m'est doux et savoureux , et le peu de bien, 
. . manne dont je me repais. 
+ Maxsapon, MANGADON, ad]., mangeable. Es ben paisatz de manxA , 
Yeb creysho fragz mansaDon. Qui de s'amor ren guaranhe. 
Remaxsanon no era aparelhat G. Ropez : Quan lo rius. 
Eluc. de las propr., fol. 197 et 127. Est bien repu de manne, qui gague quelque chose 
Mieux croisent les fruits mangeables. de son amour. 
Ben de mangeable n’était apprèté. car. Manna. xse. Mana. ront.1ir. Manna. 


Si sicus revendeyre comprs, dins la vila 
na masci sens à Pres *|MANSION, manci0, 5. f., lat. mansro- 


For de Montcuc. Ord. des R. de Fr., 1463, Nem, séjour, station, pause, demeure. 
t. XVI, p. 135. A els venrem, et ab els farom mansion. 
Si socun revendeur achète, dans la ville, chose Frag. de trad. de la Passion. 
mangeable. À eux nous viendrons, et avec eux nous ferons sé/our. 





148 MAN 


MAN 


La trentena wanwcio on estero, quan foro 6. Maïoniz, s. m., ménil, habitatio 


partits de Egypte. 
ÆEluc. de Las propr., fo]. 160. 


La trentième station où ils se reposèrent , quand 


ils furent partis d'Egypte. 
ANc. PR. Lur duna terres e mnansiuns. 
Roman de Rou, v. 6122. 
Et de faire les hériter 
En ta joieuse mancion. 
Jeuax Ds Meunc, Trés., v. 768. 
Mais s'en alla droict en ss mansion. 
FaITrEu , p. 103. 


Car. Mansio. nsr. Mansion. ront. Mansäo. 17. 


Mansione. 


2. Mas, s. m., mas, maison, habitation. 
Vinhas e prats e terrss e laors, 
Fieus e alos, mas e castels e tors. 
P. CanDiNaAL : Ges no m suy. 


Vignes et prés et terres et champs labourables, 
fiefs et alleus, mas et châteaux et tours. 
Nal temps no gazanhei castel, 
Borda ni mas. 
R. GaucsLa Dr BEezixns : À penas vauc. 
En nul temps je ne gagnai château, métairie ni 
mas. | 
Anc. rR. Jamais n'enterrai en son mez. 


Fabl. et cont. anc., t. 1, p. 375. 
car. Mas. 


3. CAMPMAS, CAPMAS, CAMMAS, 5. M, 
bass. lat. campæasiwn, campmas, ha- 


bitation principale, maison de maître. 
Sion mas o camrxæas © bordarias, 
Tit. de 1275. Bibl. du R., f. de D. Villevisille. 
Soient mas ou campmas ou borderies. 
Ab totz los cammas e ‘ls commazils. 
T'it. de 1266. Doar, t. VIIL, fol, 196. 


Avec tous les campmas et les campméhnils. 


4. Mazarce, s. m., hameau. 
Borc ni sieutat ni MAZATGE. 
Fozquear De LUnELz : E nom de. 
Bourg ni cité ni hameau. 
AnCc. rR. Un maissaige on tous les edifimens 
dessus edifiez, lequel massaige est assis. 
Un masage oveques les edifices. 
Cartul. de S. Vandreg, 1279 et 1293, t. I, p. 45. 
Du Cancer, t. IV, col. 581. 


5. Mazenia, s. f., masure. 
Paret de la MAZER IA. 
Trad. de l'Epit. de S. Paul aux Éphésiens. 
Muraille de la masure. | 


entourée de champs. 


E ”1 caslar e ‘1 castelar els matonizs. 


Tit. de 1248. Arch. du Roy., 3.33. 
Et le château et la forteresse et les meénils. 


7. Camwazir, s. m., campménil, | 
principal ménil. 
Ab tots los cammas els cammarzits. 


Tit. de 1266. Doar, t. VIII, fol. 196. 
Avec tous les campmas et les campmenils. 


8. Marso, MAYSON, MAIZO, MAIO, 5. f. 
maison , demeure. 
Am mais boscx e boisso 
No faac palaits ni marzo. 
P, Via : De chantar m'en. 
J'aime mieux bois et buisson que je ne fais pal 
nl MAISON. 
S'enfug a sa marxo de santz. 
P. CARDINAL : Una cientat. 
S’enfuit à sa maison à la course. 
Limat... porta sa MAyxzO, On se clau. 
Eluc. de las propr., fol. 254. 
Le limaçon.. porte sa maison, où il s’enferme. 


— Couvent, communauté religieuse. 


À la w4180 de Moissac. 


Titre de 1160. 
À la maison de Moissac. 


Las discention 
Dels frayres e de la marsonx. 
F. de S. Honorat. 
La dissension des frères et de la muisox. 
Morges de la dicha maro. 
Tit. de 1256. Dour, t. CXXXIX, fol. 83. 
Moines de ladite maison. 
Fig. Ab quatr aanas de filet, 
Los tramet en tal maizo, 
Ont atrobon de mal pro. 
P. CanDinaL : Tartarassa. 
Avec quatre aunes de toile, les envoie en tell 
maison, où ils trouvent assez de mal. 
ANC. ESP. 
Mando tener à todos los de ssa mayson 
Jeiunio tridaano con grant sflition. 
F. de S. Millan, cop. 159- 


9- MAIZONETA, MAYONETA, 5. f. dim. 


maisonnette. 
De maizo, MAIZONKTA. 


Leys d’amors, fol. 39 
De maison , maisonnette. 


MAN 


Habitent en las maAyxowxTas amb Iessac et 
amb Jacob. 
Trad. de PEpît. de S. Paul aux Hébreux. 
Hbitant dans les maisonnettes avec Isaac et avec 
Jet. 


10. MasonamenT, s. m., logement, 
bâtisse, édifice. 
Niea palays nien grant MAISONAMENT. 


Lo desprezi del mont. 

Ni en palais ni en grand édifice. 

1, Mazontez , s.m., habitant, séjour- 
nant, locataire. 

0" logaire de la maison o sos mesatges, 
per el, lo maizomixR pot gitar de la maizon 
per la propria estatga del senher o del logador. 

Statuts de Montpellier, de 1204. 

On le loueur de La maison ou son envoyé, pour lui, 
peut mettre hors de la maison le {ocataire pour la 
propre résidence du maître ou du loueur. 
asc. a. Des forfaits que li borgois ou li mes- 

aiers des borgois feront envers les mesniers 
des canoines. 
Aie de 1287. Hist. de Liège, p. 4or. 


12. Mann, s. "., manoir, demeure. 
Membre "1h cam m’afizet on ser, 
Al sien maxzn. 
Giaaup DE BoaxeiL : Nulba res. 
Qu'il lui souvienne comme elle m'assura un çoir, 
nan manoir. 
asc ra. Villes essillent et maners, 
Mesons ardent, prenent avers. 
Wace cité par Du Cancx, t. IV, col. 405. 


13. Marnapa, MAYNADA, S. f., troupe, 
compagnie, société, famille, gens de 
la maison, domestique. 

Voyez Munaront, Diss. 33. 
Com si pot far 
Que la bestis, que no sap parler, 
Mi faza trobar ma matnaDaP 
V.. de S. Honorat. 
Conment se peut-il faire que la bête , qui ne sait 

Pss parler, me fasse trouver ma compagnie ? 

Fon gran brega entre la maxxapa dels car- 


Cartulaire de Montpellier, fol. 76. 
Fat grande dispute parmi la société des cardinaux. 
À tota sa matmapa fes toire los cabels e a se 
Meleis. 
V. de Pierre Vidal. Var. 


MAN 149 


À tout son domestique il fit couper les cheveux et 
à lui-même. 

Los paures sou maAxnADa petits de Dieu. 

Coma lors marnapas e lurs officials se por- 
ton en lars officis. 

P. et Vert., fol. 74 et 70. 
Les pauvres sont la petite famille de Dieu. 
Comment leurs gens et leurs officiers se compor- 

tent dans leurs offices. 
Proverb. Tal senhor, tal maxrwADa. 
V. et Vert., fol. 97. 
Tel seigneur, tel domestique. 
anc. r8. Voyant trop grièvement chargée 
Sa maison de trop de maïgnée, 
Mist sa fille en religion. 
Ra: Bezzeau,t. IL, p. 152. 
Et point n'auras 
Tousjours d’enfans grande maïgnie 
Aatour de toy, pour compagnie. 
Anvor, Trad. de Plutarque, Morales,t. IV, p. 255. 
Pour l'honneur da roy et des seigneurs de 
la mesgnie du roy de France, il consentit à 
donner sa fille à monseigneur de Orléans. 
Monsrarcer ,t. I, fol. 66. 
Je cognois toute la mesgnie 
De léans; quelle compaguie! 
CL. Manor ,t. IV, p. 183. 
S'en alla, à privée mesgnie, ou chastel de 
Marcoussy. 
Fey Monsrarzert,t. 1, fol. 144. 
anc. CAT. Masnada. caT. mov. Mainada. ns». 
roRT. Manada. 17. Masnada. 


14. MaiNADER, MAINADIER, s. m., chef 
de famille. 
Voyez Munaront, Diss. 33. 
Tug li maïwaDen € totas las mainisderas 
que venran en la vils de Montalba. 
Tite. de 1194. Doar, t. LXXXVII, fol. 6. 


Tous les chefs de famille et toutes les familles 
qui viendront dans la ville de Montauban. 


— Chef de troupe, de mercenaires. 


Àissi quo ’l MAINADIER 
Que s gieta a bando 
Per faire sa preso. 
ALBERT DE SIST ERON : Ab son guay. 
Ainsi comme le chef de mercenaires qui se jette 
sans réserve pour faire sa prise. 


xs». Manadero. 


15. MaiNianEsa, 5. f., famille. 


152 MAN MAN 


que mestier Jhi fai, el nemaxux laisse sd aa- Voyez ALDneTk, p. 291 et 36 
ira vetz. 


Liv. de Sydrae , fol. 33. Maxans, Orig. de la Leng. esp.,t.1 


Car Dieu à établi que l’homme mangeät cequilui| pP. 234 et 250. 


fait besoin, et qu’il laisse le reste pour une autre fois. La una m pres sotz 50 MANTHELS. 


anc. Pr. Et li renananz qui fu eschapés de la Le couTE DE Poitiers : En Alvernhe. 
desconfitare. L’une me prit sous son manteau. 
VILLEHARDOUIN , p. 170. Quan viest capa sobre MANTEL=. 

Et le remanant se sauva par bien fayr là où . BraTRanD DE Bon : Bel m’ es qu. 
ils peurent le mieux Quand il revêt cape sur manteau. | 
P Monstre ex ,t. Il. ol. 105 E m fes escat de son ric MANTELR endi. 
eo vos no: A. Dani : Los braills. 

CAT. Remanent. sr. Remanente. roax. Rema- 


Et me fit écu de son riche manteau violet. 


necente. 1T. Rimanente. Ac MAnNTEU acolat. 


Roman de Jaufre, fol. #. 
30. ARROMANER , v., rester, demeurer. Eut manteau accolé. 
Part. prés. AnnOMANENT en fermetat. | Fig. Nostra Dons fes son MANTELL de mali 
T'it. de 1289. Doar, t. CCXLII, fol. 67. moni per celar sa virginitat. 
Demeurant en assurance. PV. et Vert., fol. 91. 
MANT, adj., maint, plusieurs. a rginhé fit son manteau du mariage pour! 
er sa virginité. 
DUT bratz, MANTA er pans ’ ANC. r8. Puis s affuble an mantel 
Mine nat fonae ni esFac a Vair d'escarlate taint en graine. 
OFSAE € COnqUes. Fabl. et cont. anc., t. III, p. 311. 
| BERTRAND DE Born : Guerre e trebalb. Et seurcot et mantel de samit. 

Maint bras, mainte tête brisée, maint mur,  TonNvILLE 33 
mainte tour renversée, maint château forcé et con- , % P- ‘ 
quis. Prent ung mentel d'ypocrisie. Gé 

. Roman de la Rose, v. 10143. 
Ady. comp. ee cas h MANTAS TE los balais ANC. CAT. Mantell. xse. Manteo. rour. Na 
qu’ el mezeis se bulaia, 


e° ll . 
La comtesse pe Dix: Ab joi. sr. Mantello 


On cueille maintes fois les verges avec quoi on se 


2. ManTa, s./f., mante, manteau, co 
frappe soi-même. 


verture , housse. 
ANC. FR. Et neporquant j'ai mains annis Us vay dolan ab tal ayssa 
Soffers et maintes males nuis. Que no us te pro cot ni mAnTa. 
Roman de la Rose, v. 3561. 


B. ALaAgAnN DÉ NanBo%xE : No pue. 
Et maint d'autres hones gens. Vous va dolant avec telle hache que ne vous ti 


ViILLEHARDOUIN , p. 3. profit cotte ni mante. 

Maïiz par préière del clergié MaxrTa portey mantas ves. 

Ki l'en ont meinte fez préié, … RalmonD D'AVIGNON : Sirvenssu 
E par le cunseil des barons, Manteau je portai maintes fois. 

Ki metnte fez l'en unt semunz. Caval que t sia bos 

Roman de Rou, v. 5772. Ab cabestre, ab manra. | 
. ,. Raimonp px MiRAVaL : À Dieu m. 
AnC, 17, Mante fate di senno s’infinge. Cheval qui te soit bon avec chevétre, avec ci 

Che mante volte perd morti vidi, 


verture. 

CAT. ESP. PORT, 1T. Manta. 

MANTEL, MANTELE, MANTELL, MAN-|3, Mani, s. »., manteau, mantel 
TEU, S. mMm., lat. MANTELLUM , man- 


BaRseriINO , Docum. d’Amore, p. 13. 


mantille. 
teau. Lo menrrer 
Mantum Hispani vocant quod manus tegat C’ ai trayt de mon armari. 
tantum. 


GuILLAUME DE S. GREGoat : Raro e dreit 
Le mantelet que j’ai tiré de mon armoire. 


Istnone, lib. XIX , c. 24. 





MAR MAR 153 


ut. Mamellina. xsr. Mantilla, mantellina.| à. Manicx, MARAIE, 5. m., plage, côte, 
rar. Mantilka. :7. Mantellina. 


rivage. 
MAR, s. m. et f., lat. ane, mer. Laï on lo monestiers es aras el manaon. 
Voyez Læisnirz, Coll. étym., p. 120. Sus en un puech pres del man16x. 
El trametia los breus nltra la man. .  V.de S. Honoret. 
Là où le monastère est maintenant sur ja p/age. 
Poëme sur Boèce. Sus en une élévation près du ri POREe 
Ï transmettait les lettres outre la mer. ac ra iou p u rivage. 
Éron passat per lo man Rog, a pe sec. De ; . 
F. et Vert., fol. 6. <s Oure vers mer ' tn Pas see 
Etnent passés par la mer Rouge , à pied sec, | sv. ‘ 


La farent assemblé icele gent marage, 


Fig. Aquesta xm41R amara d’aquest man. Poëme d'Alexandre, CarpenTien,t. If, col. 1169. 


Que lo puescan afangar en l’abis et en lo | 

man de ifern. 3. Mann, 5. f., plage, côte, rivage, 
W. et Vert., fol. 102 et 19. | mer. 

Carte mer amère de ce monde. . 

Qu'ils le puissent embourber dans l’abîmeet dans | TraMeton espias soven a la manrxa 


h mer d'enfer. Velasan e bon vent, van s’en per la manIya. 
La gran mar Lur pregan quelas barcas metan a la Mana . 
Dels blatz en espic ondeier. F.. de S. Honorat. 
Leys d’amors, fo). 36. Envoient souvent des espions à la côte. 
La grande mer des blés en épi ondoyer. Ont voiles et bon vent, s’en vont par la côte. 
La man de las ystorias. Leur prient qu’ils mettent les barques à la mer. 
Mém. sur Narbonne. Doart,t. L, fol. 3. AMC. FR. Des nés sant ki sinz ains issus, 
La mer des histoires. Par la marine sunt coruz. 
Loc. Tant es grossa la man. | Roman de Rou, +. 6243. 
Y. de S. Honorat. CAT. sr. Marina. ronr. Marinha. 17. Marina. 
Tant mer est grosse. . , . 
El nsuchier, can ve lo bel temps clar, 4. Mauss, ad}. mar in, de mer. 
Que s coch’ e cor tro qu’es.en auta man. Subst.  Peissoa d’estanh e fluvials 
P. Esracno : Entre. Fay mot plus tost que lo mans. 
Le vocher, quand il voit le beau temps clair, qui Brev. d'amor, fol. 52. 
æhite et coûrt jusqu'à ce qu'il est en hauts mer. | Poison d'étang et de fleuve produit moult plus 
tôt que le marin (celui de mer). 
En lo gran pelech | 
De la man. 5. Mancx, s. m., mare, marais. 


F. de S. Honorat. | Quan hom las rainas aus braire 
Dans à grande plaine de la mer. 


Per lo maRcx e per lo ria. 
Coms son homes de man. © B. Manrin : Quan l’erbe. 
F. et Vert., fol. 54. Quand on entend les raines coasser par le marais 

Comme sont hommes de mer. et per le ruisseau. 
axc. 78. Les suppliants feussent alez peschier 

‘en on marchaiz commun. 

Le supplisnt abuvroit les bœufs de son hos- 
tel en un marchais ou lac. 

Lett. de rém, de 1410 et de 1467. Canrenrien, 


Passsi on bratz de mar ab mo navei. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 42. 
Je pesai un bras de mer avec mon navire. 
La crebadura de la terra per Ja qual la ans 
Betada passa per mieh la terra. 
Liv. de Sydrac, fol. 40. 


t. IL, col. 1174. 
L'ouverture de la terre par laquelle la mer Betée | 

Passe par le milieu de la terre. 6. Marin, Mani, «dj., lat, maninus , 
asc, ra, Et tu le déusses savoir marin, de mer. 

Qu'il n'a jusqu'à la mer Betée Via d’aurels wants. 

Garçon qui ne l'ait garçonée. Eluc. de las propr., {ol. 141. 

Roman du Renart, t. III , Y. 309. Vit d'oiseaux marins. . 

SAT. LP. PORT. War. rr. Mare. L’ aires, segon natara, 


ILL, 20 





154 MAR 


Espeissät d’aigs MARINA, 
Pluis fai e nevolines. 
Brev. d’'amor, fol. 38. 
L'air, selon nature , condensé d’eau de mer, pro- 
duit pluie et brouillard. 
Son bestias marinas. 
Doctrine des Vaudois. 
Sont bêtes marines. 
car. Mari. Rsr. Marino. ronT. Marinho. 17. 


Martno. 


7. OUTRAMARIN, adj., outre-marin, 


d'outre-mer. 
À cas negres OUTRAMARIS. 
GavauDAN LE VrEux : Senhors. 
A chiens noirs d’outre-mer. 
Ea li ai vist caval OUTRAMARIN. 
G. RAtNoLs D’APT : Ausir cugei. 
Je lui ai vu cheval d’outre-mer. 
ANC. FR. 
Là vient la grant richesce du règne ultre-marin. 
Roman de Rou, v. 3433. 
car. Ulrramar. zsr. vont. Ultramar, ultra- 
marino. 1T. Oltramarino. 


8. Maninier, s. 2, marinier, matelot. 
Atressi com fa ballena, 
Quant li MARINIKR sOn sus. 
LamBERTI DE BONANEL : Pois vei. 
Pareillemenut comme la baleine , quand les mari- 
niers sont dessus. 
Tant es grossa la mar...... ou... 
Que neguns mARINIERS non fera lo viatge. 
F. de S. Honorat. 
Tant est grosse la mer. que nul marinier ne fe- 
nait le voyage. 
Fig. Razos e discretios son carrstiers de totas 
las virtatsz, e MARINIKRS en la nau de 


l’arma. 
V. et Vert., fol. 62. 


Raison et discrétion sont conducteurs de toutes 
les vertus , et matelots dans le navire de l’âme. 
cAT. Mariner. ssr. Marinero.ronx. Marinkero. 

it. Mariniero, mariniere. 


9. MauiTimM, adj., lat. mwarlTImus, ma- 
ritime. 
Es terra MARITIMA. 


Eluc. de las propr., fol. 170. 
Eat terre maritime. 


Narbons es vila MARITIMA. 
Mém. sur Narbonne. Doart,t. L, fol. 3. 
Narbonne est ville maritime. 


MAR 


car. Marttim. usr. vont. Maritimo. 17, Mar 
#‘imo. 


10. ManiTimMaL, ad)., maritime. 
Sas lo pays MAnITiMAL. 
Régl. des états de Prov., de 14o! 
Sur le pays maritime. 


11. DewenaGan, v., lat, DEMERGERE, € 


gloutir, enfoncer, abimer. 
Part. pas. fig. VPero DAMEnRGAT sui. 
LaAnNFRANC CiGaLA : Gloriosz. 
Pourtant je suis englouti. 


12. SOMERCIR , SUBMERGIA , SUBMERCE 
v., SUBMxRCERe, submerger, plong 


noyer. 
Que Jhesas lo somuraca. 
GuiLLAUME DE BERGUEDAN : Trop ai esut. 
Que Jésus le submerge. 
Part. pas. Sian susmuaaGiDas am vi agre. 
Trad. d'Albucasis, fol. 23. 
Saient noyées avec vinaigre. 
Fig. Nocument es sU=MERGiT en juvamenti. 
Trad. d'Albucasis, fol. 1 
Le dommage est noyé daus le secours. 
Totas aquestas erbas o alennas de lors 
SUBMERSAS en aygua en la ola. 
. Trad. d'Albucasis, fol. $. 
Que toutes ces herbes ou quelques-unes d'e 
soient plongées dans l’eau dans la marmite. 
CAT. Esp. Sumgrgir. PORT. Submergir. 1T. Si 
mergere. 


13. EmEncen, »., lat. xmERGERe, ém 
ger, sortir, apparaître. 
Part. prés. Soven, al mieg del an rmErGE 
comensa l'an legal. 
Es an XmsaGxNT quan hom compta.…, 
mensan ad alcan notable cas o accident. 
Eluc. de las propr., fol. 12. 
Souvent , au milieu de l'an émergent, comm 
l'an légal. 
C’est l'an émergent quand on compte... com 
çant à quelque notsble cas ou accident. 
ANC. CAT. Emergir. 


14. ENuenaGen, %., lat. rxuracr 
plonger, enfoncer. 


EnmzrGzxys aquel en boder bulbit. 
Trad. dAlbucasis, fol. 17 
Plonge celui-là en beurre bouilli. 


MAR 


MARABETI, MARABOTI, s. M., mara- 
ris, marabotin. 


ST metiats en la ma, 
Per ver dir, un mMARABRT!, 
E per mentir, an barbari, 
Lo barbari guazauhara. 
P. CanpixaL : Tan son valen. 
S vous lui mettiez dans la main, pour dire vrai, 
œ maravédis, et pour mentir, un barberin , le bar- 
leris gagnera. 
Can del enfan qu’ ab un manasart 
Fa bon del plor laissar e departir. 
Aneni pe PEcuiaix : Si cum l’arbres. 
Comme de l'enfant qu'avec un maravédis on fait 
censer et départir du pleur. 
Que ill darian .cc. manasoris; el reis… 
pres los .cc. manasorss. 
F.. de Bertrand de Born. 
Qu'ils lui donneraient deux cents marabotins; 
tile roi... prit les deux cents marabotins. 


- Sorte de redevance. 
Des en donar, per senhoria , mAnRAB«TI 
d'aor per tot temps, cad an, a Nadal, 
Dit. de 1265. Doar, t. CXXX, fol. ar. 
Doit en douner, pour seigneurie, un marabotin 
Fee pour toajours , chaque an, à Noël. 
Ab on manaBzoTrs d’aur que lo dit Uc... ne 
des donar et pagar cad an. 
Tic. de 1266. Doar,t. LXXXIX, fol. 41. 
Âve un marabotin d'or que ledit Hugues. en 
do donner et payer chaque année. 


tr. Maravedis. »sr. Maravedi. 


ARAGDE, MARACDE, MARAUDE, ME 
AUDE, s. /7., lat. MARAGDUS, éme- 
raude. 

Fis manACDES, que resplan, 
Val mais que veires vertz ni grocs. 
G. ApuEmanr : Ben fora. 
Five émeraude, qui resplendit, vaut plus que 

Verre vert ni jaune. 

Lo manAGDx naturalmens 

Restrenh los carnals movemens. 

Brev. d'amor, fol. 4o. 
L'emeraude naturellement restreint les mouve- 
mets charnels. 
En manauD’es pus grans valors. 
SERVERL DE GIBRONNE : Manhs ricx. 

La émeraude est plus grande valeur. 


MAR 
Manauos, robi, safir, jaspi. 
Liv. de Sydrac, fel. 13. 
Émeraude, rubis, saphir, jaspe. 
Pro. Ieu nou dic ges c’ om en estanh 


Non puesca MARACDE pauzar. 
P. VipaL: Abril issic. 


155 


Je ne dis point qu’en étain on ne puisse émeraude 
enchâsser. 


ir. Smeralde. 


2. Manaana, s.f., émeraude. 


O per manacDas 0 per rubis d'Orient. 
F. et Vert., fol. 20. 


Ou pour émeraudes ou ponr rubis d'Orient. 


3. Esmenaupa, 5. f., lat. suanagnus, 
émeraude. 
Trenta et seys =5MRAAUDAS. 
Tic. de 1384. Arch. du Roy., K. 51. 
Trente et six émeraudes. 


AMC. CAT, Esmeragda. car. mon. zsr. PonT. 
Esmeralda. 


MARC, s. m., marc, sorte de poids. 

Falsa anna ni fais marc. 

Tit. de 1265. Doat,t. VIII, fol. 142. 
Fausse aune et faux marc. 
Âr agues ieu mil xancx de fin argen. 
PISTOLETA : Âr agues. 
Maintenant eussé-je mille marcs d'argent fin. 
Aissi vos pogratz un deuier 
Adesmar contra un maRcC d’argen. 
PtERRE, ROI D'ARAGON : Be m plairia. 

Vous pourriez ainsi évaluer un denier en compa- 

raison d'un marc d'argent. 
Fig. De ton aver ni de tos mancs 
No sias svars ni trop larcs. 
Libre de Senequa. 
De ton avoir ni de tes marcs ne sois avare ni trop 

large. 
cat. Marc. &sP. PORT. 17. Marco. 

Des troubadours ont joué sur le mot 
en faisant allusion à saint Marc. 


Quar, en lur corts, fa sayns Marcx acabar 
Mais que Jhesus. 
G. ANELIER DE TouLouse : El nom de. 
Car, dans leur cour, saint Marc fait achever plus 
que Jésus. 
Motss ves ieu truep que sans Mancx 
* Ajada mais et sans Donatz 


154 MAR 
Espeissat d’aigs MARINA, 
Plaia fai e nevolina. 
Brev. d’'amor, fol. 38. 
L'air, selon vature , condensé d’eau de mer, pro- 
duit pluie et brouillard. 
Son bestiss marinas. 
Doctrine des Vaudois. 
Sont bêtes marines. 
caT. Mari. se. Marino. PORT. Marinho. IT. 


Marino. 
7. OUTRAMARIN, Gd)., outre-marin , 


d'outre-mer. 
À cas negres OUTRAMARIS. 
GavauDAN LE VtEux : Senhors. 
A chiens noirs d'outre-mer. 
Ea li ai vist caval OUTRAMARIN. 
G. Ratnos D’APT : Auszir cugei. 
Je lui ai vu cheval d’outre-mer. 
ANC. FR. 
Là vient la grant richesce du règne uitre-marin. 
Roman de Rou, v. 3433. 
cat. Uleramar. usr. pont. Ultramar, ultra- 
marino, 17. Oltramarino. 


8. MauiniEn, s. M., Marinier, matelot. 
Atressi cam la ballena, 
Quant li MARINIER SON sus. 
LAMBERTI DE BONANEL : Pois vei. 
Pareillement comme la baleine , quand les mari- 
niers sont dessus. 
Tant es grossa la mar...... ... 
Que neguns MARINIERS nOn fera lo viatge. 
V. de S. Honorat. 
Tant est grosse la mer. que nul marinier ne fe- 
rait le voyage. 
Fig. Razos e discretios son carratiers de totas 
las virtutzs, e maninians en la nau de 


l’arma. 
V. et Vert., (ol. 62. 


Raison et discrétion sont conducteurs de toutes 
les vertus, et matelots dans le navire de l’âme. 
car. Mariner. xse. Marinero. vonv. Marinkero. 

17. Mariniero, mariniere. 


o. ManrTim, adj., lat. mariTIMUS, ma- 
ritime. 
Es terra MARITIMA. 
Eluc. de las propr., fol. 179. 
Est terre maritime. 
Nerbona es vila MARTTIMA. 
Mém. sur Narbonne. Doart,t. L, foi, 3. 
Narbonne est ville maritime. 


MAR 


cat. Marttim. use. voar. Mariamo. tr. Marit- 
umo. 


10. Manirimaz, adj., maritime. 


Sas lo pays MARITIMAL. 
Régl. des états de Prov., de 14o. 
Sur Le pays maritime. 


1. DeuxnGan, v., lat. DEMERGEBE, En- 


gloutir, enfoncer, abimer. 
Part. pas. fig. Pero DrmEneAT sni. 
Lanrranc Gi6a1a : Gloriose. 
Pourtant je suis englouti. 


12. SOMERGIR , SUBMERGIR, SUBMERCGES ; 
v., SUBMERGERE, submerger, plonger, 
noyer. 

Que Jhesas lo s0wzR GA. 
GuiLLAUME DE BERGUEDAN : Trop ai estal. 
Que Jésus le submcerge. 
Part. pas. Sian sUBMERGtDAS am viagre. 
Trad. d'Albucasis, fol. 23. 
Soient noyées avec vinaigre. 
Fig. Nocument es sUBMERGIT en javament. 
Trad. d’Aibucasis, foi. 2. 
Le dommage est noyé dans le secours. 
Totas aquestas erbas © alcanas de lor sisu 
sUBMERSAS en aygus eu la ola. 
. | Trad. d'Albucasis, fol. 3$. 
Que toutes ces lerbes ou quelques-unes d'elle: 
soient plongées dans l’eau dans la marmite. 
CAT. Esp. Sumgrgir. PORT. Submergir. rr. Son: 
mergere. 


13. EmEnGen, %., lat. EMRRGKRe, émer- 
ger, sortir, apparaître. 
Part. prés. Soven, al mieg del an RmxRGEnT, 
comensa l'an legal. 
Es an £zm=RGENT quan hom compta, 
mensan ad alcan notable cas o accident. 


Eluc. de las propr., foi. 122. 
Souvent , au milieu de l’an émergent, comment 


l'an légal. 
C’est l'an émergent quand on compte.…., 
çant à quelque notable cas ou accident. 


Emergir. 
14. ENMERGEA, ®., 


plonger, enfoncer. 

Enxxnozys aquel en boder bulhit. 
Trad. dAlbucasis, fol. 17. 

Plonge celui-là en beurre bouilli, 


C0: 


commen 


AMC. CAT. 


lat. 1mMeRGERe, 


MAR 


MARABETI]I, MARABOTI, s. M., ID8Ta- 
véis, marabotin. 


Si” metiats en la ma, 
Per ver dir, an MARABETI, 
E per mentir, on barbari, 
Lo barbari guazanhars. 
P. CanpixaL : Tan sou valen. 
S vous lui mettiez dans la main , pour dire vrai, 
us margsédés, et pour mentir, un berberin , le bar- 
bris gagners. 
Cam del enfan qu’ ab un manasert 
Fai hors del plor laissar e departir. 
AuxeRi DE Prcuiaix : Si cum l’arbres. 
Comme de l'enfant qu'avec un maravédis on fait 
cmver et départir du pleur. 
Que ill dsrian .cc. maAnABOTIS; el reis.… 
pres los .cc. MARASOFIS. 
F.. de Bertrand de Born. 
Qu'ils lni donneraient deux cents marubotins; 
a Le roi. prit les deux cents marabotins. 


— Sorte de redevance. 
Den en donar, per senhoria, manaBzTI 
d'aar per tot temps, cad sn, a Nadal. 
Tit. de 1265. Dour, t. CXXX, fol. ar. 
Doit en donner, pour seigneurie, un marabotin 
d'œ pour toujours , chaque an , à Noël. 
Ab un manazorrxs d’aur que lo dit Uc... ne 
des doner et pagar cad an. 
Tic. de 1266. Doar,t. LXXXIX, fol. 4r. 
te un marabotin d’or que ledit Hugues. en 
ét donner et payer chaque année. 


Gr. Maravedis, msp. Maravedi. 


MARAGDE, MARACDE, MARAUDE, ME 
AUDE, 5. 7n., lat. MARAGDAS, éme- 
raude. 

Fis MsRACDES, que resplan, 


Val mais que veires vertz ni grocs. 
G. ADxEman ;: Ben fora. 
Fine émeraude, qui resplendit, vaut plus que 
‘ere vert ni jaune. 
Lo manaAcDs naturalmens 
Restrenh los carnals movemens. 
Brev. d'amor, fol. 4o. 
L'émeraude naturellement restreint les mouve- 
ments charnels. 
En manauD’es pus grans valors. 
SERVERI DE GIRONNE : Manbs ricx. 
La émeraude est plus grande valeur. 


MAR 


Manaupz, robi, safir, jaspi. 
Liv. de Sydrac, fel. 130. 
Émoraude, rubis, saphir, jaspe. 


155 


Prov. leu non dic ges c’om en estanh 
Non puesca MARACDE pauzar. 
P. Vinaz: Abril issic. 


Je ne dis point qu’en étain on ne puisse émernude 
enchèsser. 


rr. Smeraldo. 


2. Manacna, s.f., émeraude. 


O per manacDas o per rubis d’ Orient. 
V. et Vert., fol. 29. 


Ou pour émeraudes ou pour rubis d'Orient. 


3. EsmenauDa, 5. f., lat. smanagDus, 


émeraude. 

Trenta et seys zasMzRAUDAS. . 
Tit. de 1384. Arch. du Roy., K. 52. 

Frente et six émeraudes. 


ANC. CAT. Esmeragda. CAT. MOD. EsP. PORT. 
Esmeralda. 


MARC, s. m., marc, sorte de poids. 

Falsa auna ni fals manc. 

Tit. de 1265. Doart,t. VEL, fol. 142. 
Fausse aune et faux marc. 
Ar agues ieu mil mancx de fin argen. 
PISTOLETA : Âr agues. 
Maintenant eussé-je mille mares d'argent fin. 
Aissi vos pogratz ua denier 
Adesmar contra un manc d'argen. 
PrERRE, RO D’ARAGON : Be m plairis. 

Vous pourriez ainsi évaluer un denier en compa- 

raison d’un marc d'argent. 
Fig. De ton aver ni de tos mancs 
No sias avars ni trop larcs. 
Libre de Senequa. 
De tou avoir ni de tes marcs ne sois avare ni trop 

large. 
caT. Marc. ssr. roRT. 17. Marco. 

Des troubadours ont joué sur le mot 
en faisant allusion à saint Marc. 


Quar, en lur corts, fa sayns Mancx acabar 
Mais que Jhesus. 
G. ANELIER DE TouLouss : El nom de. 
Car, dans leur cour, saint Æfarc fait achever plus 
que Jésus. 
Motss ves ieu truep que sans Mancx 
* Ajada mais et sans Donatz 


156 MAR 


Que Dieas ni dreits ni amistats. 
B. Cassonez DE Mansritze, Coblas triadas. 
Maintes fois je trouve que saint Afarc aide plus 
et saint Donat que Dieu ni droit ni amitié. 


MARCA , mMañQua , s.f., marque, indi- 
cation. 
Voyez Denina,t. Il, p. 190 ; Lers- 
NITZ, Coll. étym., p. 62; Imas, Diss. 
alf., p. 229. 


Facha lor manca e lur senhal en l’estanh, 
que los consolz au avut lo patron d’ aquela 
MARCA € mes en lostal del comun. 

Tit. de 1438. Hist. de Nîmes, t. IL, pr., p.258. 

Leur marque faite et leur signe sur l’étain, que 
les consuls ont eu et mis le patron de cette marque 
dans l’hôtel de la commune. 

Anc. #8. Et le hiaome li a trencie 
Tros qu’en la coife del hauberc. 
Li brans devale et fait son merc. 
Roman de Partonopeus, 1. Il, p. 164. 
Si qu’es costez parent li merc. 
B. D8 SainTE-Maure, Chron. de Norm., fol. 67. 
CAT. EsP.PORT. Marca. 


— Droit de représailles. 

En aquel ces en lo qual sera donada man- 
QUA contra un realme o encontra ana pro- 
vensa. 

Lo rey non deu autreyar MARQUA contra los 
clercs ni contra las personas de la gleysa ni 
ecclesiasticas. 

L'Arbre de Batalhas, fol. 207 et 209. 

En ce cas dans lequel sera donnée marque contre 
un royaume ou contre une province. 

Le roi ne doit octroyer marque contre les clercs ni 
contre les personnes de l’église ni ecclésiastiques. 


2. MancHA, MARCA, MARQUA , s.'f., lat. 
MARCH/A, marche, frontière d'une 
province , d'un état. 

Un. honrat baron qu'era de ia manca de 


Proensa. 
V. de Pons de Capdueil. 

Ua baron distingué qui était de la marche de Pro- 
vence. 

Casstellans de Saintonge, de la manQua de 
Peitieu, | 

Y. de Renaud de Pons. 

Chételain de Saintonge , de la marche de Poitou. 

sr, IT. Marca, 


MAR 
— Marquisat. 
Las MARCHAS s0n , 388 DO ‘is marques. 
BarranD Ds Bons : Volontiers. 
Les marquisats existent , mais nôn les marquis. 
ANC. FR 
Malt l'ont cil de ses marches creimuetredote. 
A sis hons des marches fist Richart gaerréier. 
. Roman de Rou, v. 26533 et 4318. 
L'on traitast de bonner les marches ent: 
les Bulgres et les Alemans et les François au: 
trasiens. . 
Gest. de Louis le Déb., Rec. des Hist. de Fr 
4 VI, p. 148. 
Quand au fait du chasteau de Fronsac, c'e 
le plus fort chasteau des marches de Guyenn 
MonstTaeLeT, t. III, fol. 36. 


3. ManCAR, MARQUAR, MARQUESAR , 2. 
confiner, marquer, désigner. 


Voyez Muraront, Diss. 33. 
Las terras del rei de Fransa que mancavo 
ab las terras d' En Richart. 
V.. de Bertrand de Born 
Les terres du roi de France qui confnaient ar: 
les terres du seigneur Richard. 
Podo manquan tant... Penhorar ni xasci 
ui penre. 
Cout. de Moyssac, xue siècle. Doar, t. CXXVI 
fol. it et 12. 
Peuvent marquer tant... Engsger ni marguer: 
prendre. 
Fig. Engans los caussic e’ls manca. 
GavauDax LE Vieux : Lo mes. 
Tromperie les choisit et les marque. 
Part. prés. subst. 
Dieus gart Lombardia, 
Boloigna e Milans… 
C’ans dels sers non sia, 
E‘ls bons MARQUESANS. 
Pirnnx DE LA CARAVARE : D’unsirventes 
Dieu garde Lombardie, Bologne et Milan... et | 
bons con/finants, qu’un d’eux ne soit esclave. 
Part, pas. No sia penhorads ni mancans 
destrigats. 
Tic. de 1239. Doar, t. CXXVEL, fol. 35 
Qu’il ne soit engagé, ni margué ni détourné. 
anc. FR. La marche du roiaume de Boargoig: 
qui marchist aus Lombartz... Et és terr 
voisines qui aus Francois marchissoient. 
Chron. de Fr., Rec. des Hist. de Fr.,t. Up: 
et 291. 


MAR MAR 157 
Les Liepgois marckissans à icelle seignentie de Ledit légat fit partager et distinguer ladite armée. 

Namar. UAT. RSP. PORT. Demarcar. 

Monsraszer, t. II, fol. 41. 

a. we. ronr. Marcar. 17. Marcare. 8. Manzscan, v., marquer, faire la 

marque pour laquelle on percevait 

uu droit. 

Manzscar e tersar. 


Tit. de 1490. Bordeaux, Bibl. Monteil. 
Marquer et tiercer. 


$. MaacancO , adj, commandant de 
marche. 
Eo an pah es Polchiers, lo mancaxco. 


Roman de Gerard de Rossillon, fol. 24. 
En une élévation est Folquet, le commandant de 


marche. MARGUARITA, manGaniDa, 5. f., lat. 
. ? , 
5. MARQUES, MARQUIS, 5. M., Mar quis. MABGARITA, perle, marguerite. 
Las marchas son mas no ls ï AnQUES Si engendro MARGUAuITAS, © perlas. 
BraTaanD DE Box : Volontiers. Eluc. de las propr., fol. 136. 


. . . S’engendrent marguerites, ou perles. 
Les marquisats existent , mais non les marquis. 8 d 7 FE 


A la mort no crimi De peiras preciosas e de MARGARIDAS. 
SP EREERRE Trad. de l’Apocalypse de S. Jean, ch. 17. 


Beis ai coms ni dacx ni manQu'S. De pierres précieuses et de perles. 


Pixane D'AUVERGNE : Cui bon vers. M . 
Ah t ne se sait soustraire roi pi comte nil 4": CAT- ESP. PORT. IT. Margarita. 
duc ni marquis. MARGE, s. m., lat. mancirem, marge, 


Reis et emperadors, bord 
Ducs, pe < comtors, , Declarar lo test els mancxs dels libres. 
IRAUD DE SALIGNAC : Esparviers. Cat. dels apost. de Roma, fol. 156 
Fois et empereurs, ducs, marquis et cgptors. ae pose. te 


Expliquer le teste aux marges des livres. 
UT. sr. Marques. ront. Marquez. 1r, Mar- 


chese Prop del manGx de la palpebra. 
° Trad, d’Albucasis, fol. 16, 
6.Manquesa, MARQUEZA, sf, marquise. Près du Bord de la paupière. 
Entendia se en la manquasA, qu’era filla | CAT- Marge. asr. Margen. ronr. Margem. 17. 
del comte d Urgel. Margine. 


V. de Bertrand de Born 
. Li] e. . a ] 
Mettait son affection en la marquise, qui était 2 Manoua, $ 7 Marge bord 
£le da comte d’Urgel. Sis de subtils manGuAs. 
Trad. d’'Albucasis, fol. 11. 


Tot mi plats de mi dons, la ManqQuEzA. Soit de bords délicats. 


Prynozs : Be n1 cujava. 
Tout me plait de ma dame, la marquise. 
F3. Sobre totas a de bentat l'empier; 
Reina es de joi ses contenso.. 
E manquesa de ben dir sa razo. 
Gavssenax DE S. Letpren : Puois fn’ amors. Que, s’ anc jorn fai recrezens, 
Sur toutes elle à l'empire de beauté ; elle est reine 


nu : u Ars m’en sui reprendens. 
de jme sans contestation... et marquise pour bien BeataanD DE Bonn : S’abrils. 
dire sa raison. ‘ 


Je ne suis point apostfat, au contraire , tant est 
ferme ma loi que, si jamais je fus fatigué, mainte- 


MARGERIT , s. m., renégat, apostat, 
parjure. 
Non sui MARGER!ITZ, 
Ans es tan ferma ma leis 


GT. Esp. Marquesa. ront. Marqueza. 17. 


| Narchesa. nant je suis m'en reprenant. 
7: Demncman, DEemanquaR , v., démar-| MARIDAR , »., lat. mantrane, marier, 
quer, séparer, distinguer. agcoupler, 
Lo dit legaat fec partir e nzmAnCuAR la dita Mais cen pinzellas vos ai vist manIDAR 
irmada. A coms, marques, a baros d’aut afar. 


Chronique des Albigeois, col. 8. Rausaup px VAQUE1RAS : Honrata marques. 


158 MAR 


Plus de cent pucelles je vous ai vu marier à com- 
tes, marquis, à barons de haute condition. 
Subst. Que ‘1 filha c’ an de comayre 
Fan lar fiepta al manipan. 
B. CARBONEL : Tans ricz. 
Vu que la fille qu’ils ont de commère ils (en) font 
leur nièce au marier. 
Part. pas. Adalteris, es cant horoz es molhe- 
ratz o femna mantpaDa, o ambidoy o so, 
e falso lor mariaige. 
Liv. de $Sydrac, fol. 130. 
Adultère , c’est quand l’homme est épousé ou la 
femme est mariée, ou tous deux le sont , et qu'ils 
faussent leur mariage. 
ANC. FA. Et ainsy seroit.il dan homme marier. 
Charte de Valenciennes, 1114, p. 428. 


ANC. CAT. ESP. Maridar, 17. Maridare. 


2. MARIDAMEN, s. m., mariage. 
En sOn MARIDAMEN. 
Tit. de 1321. Dour , t. XXXIX, fol. 1. 
À son mariage. 
AÏ vostre MAnIDAMEN... 
Reynas e donas gentils. 
Desirava yeu ajostar. 
Fragment de la V. de S. Georges. 
À votre mariage... reines et dames gentilles… 
je désirais réunir. 
ANC. FA. 
Je vou querons aussi ung binu mariement. 
Poème de Hugues Capet, fol. 10. 


17. Marttamento. 


3. MaRIDATGE, MARIATGR, 5. mMm., Ma- 
riage. 

Chapten te d'estrain manrparorz. 

Trad. de Bède, fol. 1. 

Abstiens-toi d’étrenge mariage. 

Falso lor MARIATGS. 

Cant hom jatz ab femna, cant a honestedat 
de MARïATGB, bon fai gran peccat, car ab sa 
molher pot hom peccar. 

Liv. da Sydrac, fol. 30 et 130. 

Faussent leur mariage. 

Quand on git avec femme , quand il y a honnêteté 
de mariage, on fait grand péché , car avec sa femme 
on peut pécher. 
car. Maridatge. xsP. Maridage. tr. Maritag- 


gro. 


4e ManiT, mannir, 5. 7n., lat. MARITUS , 
mari, homme marié. 












MAR 


Sapchatz gran talen n’auria 
Que us tengues en loc del mannir. 
La coxressx DE Dre : Estat ai en. 
Sachez que j'en aurais grand désir que je vous 
tinsse en place du mart. 
Luenkh es lo castelhs e la tors 
Ont elha jay e son mantrs. 
G. RupeL : Pro ai del. 
Loin est le château et la tour où elle gît et son man. 
ANC. FR, 
Que pour tele aventure me donnassent mari. 
Roman de Berte, p. 57. 


CAT. Marit. usr. pont. Marido. :r. Marito. 


5. MATRIMONI, MATREMONI, 5. 722. , lat. 


MATRIMONIUR, Mariage. 
Non son liatz de xaTrRamonr ni an fag vois. 
El sagrament de marRamoni. 
V. et Vert., fol. 18 et 5. 
Ne sont liés par le mariage ni n’ont fait vœux. 
Le sacrement de mariage. 


D'afar de MATRIMON: , per cal causa ‘1 demens, 
Qu'omz no s puesca salvar fils e filhas avens. 
Izarn : Diguas me tu. 

D'affsire de mariage, pour quelle cause il moeut, 

de sorte qu'on ne se puisse sauver fils et filles ayant. 


CAT. Matrimoni. xsr. ponrT. 17. Matrimonio. 


6. Marrimonrar, adj., lat.  MATRIMO- 


NIALis, matrimonial. 
Per MATRIMONIAr, remembrance. 

Eluc. de las propr., fol. 13. 
Pour commémoration matrimoniale. 


De hetad MATR:IMONIAL. 
Tite. de 1266. Doar, t. VIII, fol. 13. 
D'âge matrimonial. 
CAT. sr. PORT. Matrimonial. 1r. Matrimoniale. 


7. MATRIMONIALMEN, «dv. , matrimo- 


nialement , dans le mariage. 
En la terra sia, 
La cal poscezis justamen, 
Estan MATRIMONIALMEN. 
Brev. d'amor, fol. 225. 
Dans la terre sienne, laquelle il possède justement, 
étant dans le mariage. 


&sr. 1T. Matrimonialmente. 


8. AmaniDan, ., marier. 
Pauras tOza5 AMARIDAR. 
La Confessio. 
Marier pauvres filles. 


MAR 


y Rouarpan , v., remarier. 


Si æ sEMABIDA. 
Fors de Béarn, p. 1086. 
Si æ remarie. 


MARME, MABBRE, s. 77., lat. MARMO7EM, 


gairbre. 
Manmx blanc, can polverat es. 
Dsupes DE PRADES, Aus. cass. 
Marbre blanc , quand il est pulvérisé. 
Colompnas de wanmx pezans. 
F. de S. Honorat. 
Ca'onnes de marbre pesantes. 
Auet a las fenestras de fi mansrx obrat. 
Roman de Fierabras, v. 21h40. 
All aux fenêtres de pur marbre ouvragé. 
at. Marbre. xs. Marmol. ront. Marmore. 
17. Marmo. 


. Massus, adj., de marbre. 
Devalet o poiet als gras mARBaIS. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 74. 
Descendit ou monta aux degrés de marbre. 
asc, va. Haoltes tours marbrines, desquelles 
toat le circuit étoit orné. 
RaBELais, liv. IV, ch. 2. 
4 la fenestre mnarbrine, 
Là s'apoia la mescine. 
Fabl. et cont. anc.,t. 1, p. 384. 
Oo leur a establi deux statues marbrines. 
CL. Manor, t. IL, p. 15. 


MARRIR , manrmm, v., lat. moxnene, at- 
tnister, afHiger, chagriner. 

On lit dans les Capitulaires de 

Charles-le-Chauve , an 856, tit. XVI, 


ch. 13: 
$cis fidelibns aliquod damnom aut aliquam 
MaRarTionem NON faciat. 
Baucs., Cap. reg. franc., t. Il, col. 84. 
* Qu'el se pogues ja tener 
Que dois e plors no ‘l manais. 
T.pe G. pe La Tour ET DE SORDEL : Usamicx. 
Qu'il se pût jamais tenir que douleur et pleur ne 
'afigeät. 
, Omes entre las gens 
Que s sabon be, quan ren perdon, MARRIR, 
E del gadaing no s sabon esbaudir. 
CADEnET : Meraveill me. 
Hommes entre les gens qui savent bien , quand ils 
perdent quelque chose , s’attrister, et du profit ne se 
uvesl réjouir. 


MAR 


Ieu sai sieus, sitot mi guerrey, 
O sil play, o sis’en mannis. 
AnnauD DE Maur : Cni que, 
Je suis sien, quoiqu’elle me persécute, ou sil Jui 
plaît, ou si elle s’en affige. 
S’ a vos platz los mieus cars precs aazir, 
Jamais de joi entier no m cal manarn. 
P, Guiczex : Ai! Vergena. 
S'il vous plait ouïr les miennes prières chères, 
jamais de joie complète il ne me faut chagriner. 


159 


c 


— S'égarer, s'abuser, se méprendre. 


Hom non pot auar ses charitat, mas MARRIU. 
Trad. de Bède, fol. 20. 
L'homme ne peut aller sans charité, mais s’égarer. 
Part. pas. No sai quoras mais vos veirai 
Pas m'en vauiratz € MARRITZ. 
B. px Venrapoux : Pel dols chant. 
Je ne sais quand désormais je vous verrai, puis- 
que je m'en vais füché et afligé. 
Qui la gen mannarna 
Viest e pays, e los ajada. 
P. CARDINAL : Jhesum Crist. 
Qui revêt et nourrit la gent afligee, et les aide. 
Subst. Ill mannarTz e li consiros 
En tornon alegr’ e joios. 
G. ADuEman : L’aiga pueia. 
Les attristés et les mélancoliques en deviennent 
gais et joyeux. 


— Méchant, hideux , maudit. 
Comptet com follet mARAIT 
Emportavan son esperit. 
Deslivret lo pros om del diable manntr. 
F. de S. Honorat. 
Raconta comment follets kideux emportaient son 
âme. 
Délivra le brave homme du diable hideur. 
Subse. Li sant son esbait 
Cant viron lo Manarr. 
V.. de S. Honorat. 
Les saints sont ébahis quand ils virent le maudit. 
AnC. FR. Quai tantes foiz m'a decéa 
Par son engin et fait rrarrir. 
Moalt corociez et moult mariz. 
Roman du Renart, t. 11, p. 34oett. AL, p. 208. 
Bele très douce chière smie, 
Pour Dieu, ne vous marissiez mie. 
Fabl. et cont. anc.,t. IN, p.173. 
ANC. ESP. 
Mas dexanlas manrpas en briales é en camisas, 
Poema dei Cid, +. 2760. 





160 MAR 


ANC. 17. Certo marriti siemoO e nescienti siem 


fatti. 
GutTTONz p'Anrzzo , Lett. 1. 


cat. Marrit. xsr. MOD. Amarrido. 


2. MaAnIDAMEN, adv., tristement. 
S'ieu dic deschaozimen, 
FE chan mMAnIDAMEN. 
GAUBERT, MOINE DE PUICI8OT : Hueymais. 
Si je dis impolitesse , et chante tristement. 


3. Manar, s. m., tristesse, affliction. 
Quar ira, dol e Manar 
N° ai soffertat longamen. 
J. EsrTeve : Si m vay. 
Car chagrin, douleur et a 1ffiction j'en ai supporté 
longtemps. 
anc. F8. C’est trop souffert de peine et marisson 
Pour le plaisir d’ane jeane fillette. 
CL. Manor, t. Il, p. 237. 


4. MaRRIMENT, MARRIMEN, 5, M., tris- 


tesse, affliction, douleur. 
Dis o Boecis e ss0 gran MARRIMENT. 
Poëme sur Boèce. 
Dit cela Boëèce en sa grande affiction. 
Ab MARRIMEN no s’acorda alegriers. 
PERDIGON : Be m dizon. 
Avec tristesse ne s’accorde pas allégresse. 
AnC. FR. Od sospir et od mariment. 
Roman de Partonopeus, 1. 11, p. 67. 
Pour allegier son marrement. 
Demanda li privéement 
Dont li venoit cel marrement. 
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc., t. I], p. 302 
et 94. 


ANC. 1T. Marrimento. 


5. EsmaniR, v., attrister, affliger, gé- 
mir, 
Que m defen 
Lo pensar d’asmanRtr. 

RicuARD DE BARBEZIEUX : Atressi com Persavaus. 

Vu qu’elle me défend le penser de gémir. 
Part. pas. P. Vidal, per la mort del bon comte 
R. de Toloza, se zsmanrc mot, e det se gran 


tristessa. 
F. de Pierre Vidal. Var. 
Pierre Vidal , par la mort du bon comte Raïnond 

de Toulouse , s’affigea moult, et se donna grande 
tristesse. 
ANC, FA. Si s'esmarirent 
Si ke lor trois femes batirent. 

Roman du Renart, t. IV, p. 329. 


MAR 


Quant la pucelle en sot le voir 
S’en fat dolente et esmarie, 
Sovent jura sainte Marie. 
Fabl, et cont. anc.,t.1,p. 183 
IT, Smarrire. 


6. EsmaRRiMEN, s. m., afiliction, 
quiétude. 
Grazis a Dieu lo remanen, 
E non aias d'xsmanntMEn. 
Brev. d'amor, fol. 56. 


Rends grêces à Dieu ( pour ) le reste , et n' ave! 
d'inquiétude. 


1T. Smarrimento. 


MARROQUENA , 
sorte de monnaie. 
ManaoQuenas, marabetis 
Pauzon smons per mieg los pratz. 
GAVAUDAN LE VIEUX : Senhors per. 


"Maroquins, marabotins ils déposent amont di 
le milieu des prés. | 


MARRUBIUM, s. m., lat. maraueiui 


marrube, sorte de plante. 
Coma la herbs don pren son nom, dita po 
O MARAUBIUM, 


s. Î., 


maroqui 


Eluc. de las propr., fol. 31. 
Comme l’herbe dont il prend son nom , dite pi 
reau ou marrube. 


xsP. Marrubio. 1xr. Marrobio. 


MARS, Manrz,s. re. etf., lat. Ma 


Mars, planète. 
El dig planeta nomnat Mans. 
Brev. d’amor, fol. g. 
Ladite planète nommée Mars. 
La .ri1. planeta sy a nom Mans. 
Liv. de Sydrac, fol. 53. 
La troisième planète ainsi a nom Mars. 


— Le troisième mois de l’année. 
Mans es lo ters mes. 
Brev. d'amor, fol. 46. 
Mars est le troisième mois. 
Loc. Ni m lais, per abril ni per manrz, 
Qu’ieu non cerque cum venha dans 
À sels que m fan tort. 
BERTRAND DE Bonn : Ges de far. 
Ni je ne me laisse, par avril ni par mars, que 
ne cherche comment vienne dommage à ceux quin 
font tort. 


CAT. Mars.usr. Marzo.ponr. Marco. 1T. Mar: 


MAR 
— Mardi. 
Pueys fe lo lus e ’l mans e ‘l mercres. 
Pienar De Consiac : El nom de. 
Puis il ft le lundi et le mardi et le mercredi. 
19. Wartes. 


2. DIMARS , DIMARTZ, s. Mm., Mardi. 
Per un ptuaAns smati. e 


Amaniru DEs Escas : En aquel. 
Par un mardi matin. 


Yoyez Dia. 


MAR 


anc. rR. Ne li grevoient cop d’espée 
Nes que englume fait marte.. 
Roman du chätelain de Couci, +. 3307. 


CAT. Martell. nsr. Martillo. pont. 1r. Martello. 


161 


2. ManTELADA , s. f., coup de marteau. 
Fier ana MARTELADA. 
Leys d'amors, fol. 128. 
Frappe an coup de marteau. 
cat. Martellada. xsr. Martilladu. ronr. Mar. 
tellada. 1Tr. Martellata. 


3. Mancis , adj., de Mars, allusivement 3. ManTINET, 5. #., martinet, gros 


au dieu de la guerre. 
Champs Mancis, s0 es aquel champs un 
jatjavan li chavalier. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 73. 
Champ de Mars, c'est ce champ où les chevaliers 
Jageaient. 


MARSEYLLES, s. 
sorte de monnaie. 


Si vols dels petits MARSEYLLES. 
V.. de S. Honorat. 
Si tu veux des petits marseillais. 


m., 


MARTEL, manTELL, 5. m., martel, 
marteau. 
Anc non ausi plus menat batre 
Pairolliers ab quatre manTzLs. 
Roman de Jaufre, fol. 44. 
Oncques je n’entendis plus menu battre chaudron- 
miers avec quatre rmarleauT. 


Soven la batra del xaARTEL enans que sia 
bell vayssel. 
V. et Vert., fol. 66. 
Le battra souvent du marteau avant qu'elle soit 
Leau vase. 
Fig. Tribalatio es la farga e lo manracr de 
patiencia. 
V. et Vert., fol. 66. 
Tribulation est la forge et le marteau de patience. 
Pror. Bati ferr freg ab manrer.. 
Devupes p£ Prapes : En un sonet. 
Je bats fer froid avec marteau. 
Un troubadour a employé ce mot 
dans un sens obscène , quand il a dit : 
Porta major MARTEL 
D’ an mal d’ Espagna. 
GuiLLaumEz D£ BERGUEDAN : Un sirventes. 
Porte plas gros marteau qu’un mulet d'Espagne. 
TITI. 


marseillais, 


marteau müû ordinairement par la 
force de l’eau; le local où est le mar- 
tinet. 
Parador o molin o MARTINET. 
Trad. du Tr. de l’Arpentage, part. lre, in fine. 
Foulon ou moulin ou martinet. 
CAT. Martinet. xsr. Martinete. 


4. ManrTeLLar, »., marteler, frapper. 
ManTezza ab so martell sobre nostre dos. 
V.. et Vert., fol. 44. 
Martelle avec son marteau sur notre dos. 
Allusiv. Serpens, 
Totassonentorn luy que manTEeLLAN las dents. 
V, de S. Honorat. 


Serpents , tous sont autour de lui qui martellent 
les dents. 


Totz lo cors mi trembla, e m maarsax las 
dens. 
GuiLLAUME DE Tupura. 
Tout Le corps me tremble, et les dents me martellent. 
Fig.  Amors qu’en aissi MARTELLA. 
P. RaimonD pe TouLouse : Puois lo. 
Amour qui de la sorte martelle. 
ANC. FA. 
S'arrachant les cheveux, se martelant de coups. 
ROBERT GARNIER , Porvie, acte V, sc. 1. 
Qu'on oit les dents se marteller ensemble. 
SALET, Trad. de l’Iliade, fol. 183. 
car. Martellejar. xsr. Martillar. ronr. Mar- 
tellar. 1r. Martellare. 


MARTYR, manTIR, 5. m., lat. manrye, 
martyr. 
Quai murra ses duptansa 
Er el cel mARTyA coronatz. 
A1mEn! DE BELLINOY : Cossiros. 
Qui mourra sans crainte sera au ciel martyr cou- 
ronné. 


21 


164 MAS MAS 


he MASTIGUATORI, s. 78., Masticatoire. | Îlcrie, et veut seavoir s'il est masle on feme 
Aministra guarguarismes € MASTIGUATORIS. Premières OEuvres de Desportes, fol. 4 
Trad. d Albucasis, fol. 84. car. Mascle. xsr. pont. Macho. tr. Afascki 

Administre gargarismes et masticatoires. 


; 2. Mascuuin, ad}, lat. mascuzinus, m 
xsr. PORT. Mastigatorio. 


5. Mascaran, v., mâchurer, barbouïil-]  Parlar vos ai de las pareulas wascüii 
ler. feminines. 


Gramm. provenc. 
Je vous parlerai des paroles masculines et fé 
nines. 


Fig. Hom que sa lauzor declara, l’envelezish e 


la mascana. 
Leys d’amors, fol. 119. 


L'homme qui expose son éloge, l’avilit et le m4- Subse. Mascuuis es aquel que aperte a Las m 
chure. clas causas solamen. 


Gramm. proven:.. 
Le masculin est celui qui appartient aux ch 
MASCLAR > 5°M., hamecon. mäles seulement. 
Aquest peccat, es lo mascran e la linba ab CaT. Mascull, ns. vont. 1r. Mascnlino. 


ue lo pescaire de yfern prend los peyssos. 
L V. et Vert., fol. 20. MASSA » Se fs lat. MAS$A , MASSE, qua 


Ce péché, c’est le kamegçon et la ligne avec quoi tité, volume. 
le pécheur d’enfer prend les poissons. Trobet en sa via afa gran Massa d’aur. 


. VF. et Vert., fol. 55. 
MASCLE, s. m., lat. mascuzus, mâle. Trouve sur son chemin une grande masse d'or. 
Sapchatz que antiquameu 


Hom contava lo naissemen 
De mascces, e de femnss, no. 
Brev. d'amor, fol. 82. 


ASC. ESP. PORT. Mascarar. 


Mas tan gran massa n'y resta. 
P. CARDINAL : Qui ve gran. 
Mais si grande quantité il y en reste. 
Presentero li gran massa de cavalers. 


Sachez qu'anciennement on comptait la naissance | 7%, de 1178. JusT&L , pr. de la mais. de Tureur 


de médles, et de femelles, non. 


anc. rm. E oscist tor les mascles en la boche de Lui présentèrent grande masse de avalier. 
l'espée. | axc. FA. Li reis Alred ki ert dedenz 
Anc. trad. des Liv. des Rois, fol. 163. Od grant masse de ses parens 
Tout mascle dont la char... ne sera pss re- Kuïda desfendre la cité. 
taillée. Roman de Rou, v. 6503. 


#nc. Vers. de la Bible. Gloss. sur Joinville. 


— Adjectiv. Mascolis es aquel que aperte a las 
MASCLAS Causas solamen. 


cat. Massa. xsr. Masa. ronT. 1r. Massa. 


— Adverb. Trop, beaucoup. 


Gramm. provenç. Ricx hom que massa vol traire. | | 
Le masculin est celui qui appartient aux choses Le MOINE px MonraAunon : Be m’ennei 
mâles seulement. Homme puissant qui veut trop armasser. 


. So respon l’amiran : Vassal, 4851 parlat: 

— Par extens. Masculin. Roman de Fierabras, v. 2519. 

No i aurs maïs motr mMaAscruz. Ceci répond l’émir : Vassal, vous parlez trop. 
P. CARDINAL : Al nom del. 


Ab nmassa d’autres encombriers. 
Il n’y aura que des mots masculins. 


. G. Riquien : Be m degrs. 
Ieu ai motz mascres auzitr..., Avec beaucoup d’autres embarras. 
E motz femenis pauzatz. CAT. Massa. 
. Araent pr PEGUILAIN : Mantas vets. . . . 
J'ai entendu des mots masculins, et j'ai posé | 2° Massis, Mass, ad]. massif, plein. 


des mots féminins. De Joyosa lo fier Karles, rey de Paris, 


AMC. FR. No ‘l poc eutamenar l’elme, tan fo xmasts. 
Et quand an papillon volle autour de la belle, Roman de Fierabras, v. 4780. 


MAS MAS 165 


De Jorense le frappe Charles, roi de Paris, ilne] Seinhors, so es mos tesaurs e mOs AMASSAMENT. 


hi pat entamer le beaume , tant il fut massif. Pienne Dg ConsiAc : El nom de. 
Jaque, per sa natura, sia mAssrsA. Seigneur, c’est mon trésor et mon amas. 
Eluc. de las propr., fol. 157. ANC. CAT. Amassament. ESP. Amasamiento. 
Fes que, par sa nature , elle soit massive. IT. Ammassamento. 


Fe. Trobei pastora mestissa, 


De joi © de sen massrss4. 6. AMASSAIRE , AMASSADOR, 5. /7., thésau- 


Mancasnus : L’autrier. riseur. 
Jé trouvai pastourelle moyenne, de gaîte et de Vos dic qu’ es plus fins amaire , 
vas pleine. Qu’ el vostre qu’es AM :ssAIRR. 
asc. ra. Tours sèures et massices. |. T. D'ALSERTET ET DE PIERRE : Peire. 
Roman du Renart, t. IV, p. 157. Je vous dis qu’il est plus pur amant , que le vôtre 
ut. Massis. xsP. Macizo. vonr. Massico, ma-| qui est un thésauriseur. 
aico. tr. Massiccio. | Son larc donador 
E just AmAssADOR. 
. Auassan , D., amasser, ramasser, r'as- P. CaxmiwaL : Felsedats. 
sembler, réunir. Sont donneurs généreux et justes thésauriseurs. 
Per aver AMASSAR , ANC, Fa. On est bien aise d'ouir ceulx qui se 
Volc Jadas Den renegar. nomment amasseurs de sagesse. 
GiaauD px Bonxerr : Honras es hom. AuYxoT, trad. de Plutarque, Morales, t. Il, p. 411. 
Poar amasser de l'avoir, Judas voulut renier Dieu. Ne prisent rien qne l’avare amasseur. 
Sa maire calfava ”l forn, Cr. Manor, t. II, p. Gt. 
Et amassava l’issermen. xsP, Âmasador. 17. Ammassatore. 


PIERRE D'AUVERGKE : Chantarai. 
$ mére chauffait le four, et ramassait le sarment. | MASSA, MAÇA , 5: J.., lat. Massa, masse 


Ab sa gran ost que atrai et AMASSA. . d'armes, massue, ; 


BEzaTrAnND DE BORN : Pus Ventedorn. NE 
Avec sa grande armée qu’il attire et rassemble, Voyez Munaroni, Diss. 33 ;s et Ar- 
DRETE , P. 271. 


Ls vianda que hom manja s’ Asassa tota el 


estomac, Lo jayant una 24881 portava. 
| Liv. de Sydrac, foi. 80. Roman de Blandin de Cornouailles. 
La novrriture qu’on mange s’amasse toute dans Le géant portait une massue. 


l'estogae. 
en: Li dard e las massase cotels e destral, 


GUILLAUME D& TuDELA. 
Les dards et les masses et couteaux et haches. 


Proverb. Fier petit colp de grieu massa. 
R. Vipaz px Bezaupux : Unas novas. 


F£. Qui tot bon pretz vol aver et Amassa. 
B. nE VENTADOUR : En armar. 
Qui toute bonne qualité veut avoir et réunit. 


CAT. Amassar. sp. Amasar. 17. Ammassare. 


i. Axwas, s. m., amas , tas, collection. Frappe petit coup de dure masse. 
Singulars e d’un Anmas. cAT. Massa. xsr. Maza. Pont. Maca. 1t. 
Vos, flors hbumils, a cui fau mon amas Mazza. 


De mos dictatz. 
Leys d'amors, fol. 41e 34. | 2. Massora, s. f., massue, masse. 


Sugulier et d’ua tas. Porta pic e MassoLA 
Voas , fleur modeste , pour qui je fais ma collec- Don son gros abdai li malh. 
Lca de mes compositions. Mancasaus : Quan la. 


, Porte pic et massue dont les deux maillets sont 
! AMASSAMENT, AMASSAMEN, S. 72., AMAS, gros. 

collection. 
Qui ’n fai AMAssaAMaxX. 


P. CanpinaL : De selhs. trier. 
Qui ea fait amas. Lengua forcat, massanons, 


3. MAssADOR, s. m1., assommeur, meur- 


MAS 


Aquils fals escontador. 
B. Manrin : Companho. 
Fourchés de langue, assommeurs, ces faux écou- 
teurs. 


166 


4. Massan , »., frapper, taper. 

Cam les baous mais excite a labor, aquel 

que ara cantan que... MASSAN. 
Eluc. de las propr., fol. 46. 

Puisque plus excite les bœufs au travail, celui 
qui laboure en chantant que... en frappant. 
Part. pas. Are... es forment massaT. 

Eluc. de las propr., fol. 236. 
L’éne... est fortement frappé. 


MASTI, MAUSTI, s. m., mâtin, gros chien. 
Se fes cassar als pastors ab cas et ab xasris 
et ab lebriers, si com hom fac lop. 
V. de P. Vidal. 
Se fit chasser par les bergers avec chiens et avec 
mâtins et avec lévriers, ainsi comme on fait loup. 
Semblon xasriss que layron a totz, e mor- 
don aquelh que podon. 
V.. et Vert., fol. 25. 
Ressemblent à médtins qui aboient à tous, et 
mordent ceux qu’ils peuvent. 
Fig. Mueyran totz cestz MAUSTIs. 
Roman de Fierabras, v. 366. 
Meurent tous ces métins. 
Foron porc en Guavanda, 
E en Vianes foron ca, 
Et en Velaic foron xasrr. 
P. CanpixaL : Tan son valen. 
Furent porcs en Gévaudan, et en Viennois furet 
chiens, et en Vélay furent métins. 
anc. rR. Car un mastins de loing l'abaie, 
Qui en avoit senti la trace. 
Roman du Renart, 1.1, p. 92. 
CAT. Masti, xs. Mastin, ronrT. Mastim. 17. 
Masnno. 


2, Mavsrina, s. f., mâtine, la femelle 
du mâtin. 


Plas es pata que MAUSTrm A. 
Mancasaus : Dirai vos senes. 
Est plus libertine que mâtine. 
Adjectiv. Ans a voluntat MAUSTINA: 
. Mancavaus : L’iverns vai. 
Mais a volonté de mâtine. 
xsr. Mastina. 


MASTIC, masrec, s. m., lat. masrice, 
mastic, gomme, résine. 


MAT 


Fel de talpa, xaeric, enses, 
Merme blanc, con polverat es, 
Ab clara d’un hueu destrempats. 
Masrac polveratz gitas sus. 
Drupxs DE PnaDes, dus. cass. 
Détrempes fiel de taupe, mastic, encens , mar 
blanc , quand il est pulvérisé, avec glaire d’un a 
Jetes dessus mastic pulvérisé. 
Del frag geysh oli, e de la scorss, rozit 


dita masTrx. 
Eluc. de las propr., fol. ati. 


Du fruit il sort huile, et de l'écorce, résine, ( 
mastic. 
car. Masteg. anc. xsr. Masticis. ronT. M 
‘tique. 1T. Masaco. 


MAT, masr, s. m., du lat. malus, mât. 
Home que es en peccat mortal, es ai 
coma cel que se adorm sorbr’ el 347 en la u 
V. et Vert., fol. 49. 
L'homme gai est en péché mortel , est ainsi cxs 
celui qui s’endort sur le mét dans La nef. 
D el si fan masrs de naus. 
Eluc. de las propr., fol. 118. 
De lui se font méts de navire. | 
caAT. Mastil, asr. Masto. rout. Masto, mast 
it. Mastil. 


MATAR , »., lat. macrane, mater, fra 


per, tuer, assommer. 

Et non warasuxr hominem... et MATAst 
colpatam... quod Cbristianus marzr Alaurun 
MATENT COM... 

Ord. d’Alboacem, roi maure de Coïmbre, ao.” 

À trayta s’espaza ; Rollau cuyda maran. 

Roman de Fierabras, v. 3414. 

À tiré son épée; il croit fuer Roland. 

Sel s’ausi e s MATA. 
Auvcrer : Era quan. 

Celui-là s’oceit et se frappe. 

Lo van MATAn. 
Roman de Blandin de Cornouailles. 

Le vont frapper. 

Jeu ai ja vist albre failhat, 
Que s coche, puis gel lo mara. 
Bexraanp DE Bonn : Fuilhetas çes 
J'ai déjà vu arbre fenillé, qui se bête, puis a 
le frappe. 
Part. pas. 
Jamays no s partran tro l'as sin MATATz 
Roman de Fierabras, v. 1380. 

Jamais ils ne se sépareront jusqu'à ce que l’us : 

maté. 


MAT 


ASC Fa. 
Jiseseres par els ne veineux ne matez. 
Roman de Rou, v. 3229. 
Se Lenart le voloit mater, 
Jeœait qu’il se vodroit deffendre... 
Revart , fet-il, vos me cuidiez 
De vin mater, mès non ferez; 
Or verrai conment vos bevrez. 
Roman du Renart, t. 1, p. 74 et 120. 
Et, pour garder que plus je n’y retombe, 
Je veux macter aux dieux une hécatombe 
Roxsanp ,t. 1,p. 113. 


AT, ESP. PORT. Matar. 17. Mattare. 


- Fare mat, au jeu des échecs. 
ÿ. Tost l’agra ”l reys joves marar, 
Si 1 coms no l'agues essenhat. 
BenTsanD DE Bonn : leu chant. 
Le roi jeune l’aurait bientôt maté, si le comte ne 
rl enseigné. 
BC. ra. 
k tables é d'eschez sont compaignon mater. 
Roman de Rou, v. 2514. 
Se de fin cner i regardes, 
Satan as eschiés marerés. 
Roman du Renart,t. 1V, p. 369. 
t. Vatrare. 


Mir, adj., triste. 
Pos de chan vos es laissat, 
Recrezut vos lais e maT. 
ContwaL : Comtor d’ Apchier. 
Puisque de chant vous vous êtes désisté , je vous 
me fatigue et éris£e. 
vc.v2. Jà poor ce ne fust plus alevez en son 
Caer poar ses grans victoires, ne plus mas 
ne plos confus pour nule adversité. 
‘kon. de Fr., Rec. des hist. de Fr. \. V, p. 228. 
Mes molt esteit maz et penis. 
Mani DE Fnance ,t. 1, p. 06. 
L'apostoles et li senat 
Noalt sont dolens e moult sont mas. 
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc. ;1. LU, p. 103. 
Car n'i osoie la main tendre 
Tant iere maz e vergongnens. 
Roman de la Rose, x. 8129. 
Elle devint mont mate, vaine et morne. 
Hist. de Gérard de Nevers, p. 120. 


“Loc. fg. en terme du jeu des échecs. 


Albert, al corn del taulier, 


MAT 


Vos dirai mar. | 
T. D'ALSERTET ET DE Pise : Peire, 
Albert , au coin de l’échiquier, je vous dirai mat. 
El corn del taulier n’er marz. 
Aumzn1 DE BeLLinoY : Cossiros. 
En sera mat au coin de l’échiquier. 
Qu’iea remares del juec vencutz 6 mars. 
BEANARD D’AURIAC : S’ieu agues. 
Que je restasse du jeu vaincu et mat. 
Allusiv. Al flac jelos cug dir MAT ses tot roc. 
BLacasseT : Gerra mi play. 
Au flasque jaloux je pense dire rnat sans nulle tour. 
Ditz mar a la gent croya. 
Ra1M#OND DE CAsTELNAU : Ges sitot , 
Je dis mat à la gent méchante. 
axc, ra. Et deden l’anglez les mata 
Où mat le quiderent tenir. 
2° trad. du Chastoiement, cont. 17. 
Conment tu puisses rendre mas 
Li felons plains de tricherie. 
Roman du Renart, t. 11,p. 253. 


Voyez Escac. 


167 


3. MaracrLos, s. m., mate-jaloux. 
Al bran d’asier en clam merces, 
Et al feran maracitos. 
GUILLAUME De BEracUEDAN : Âra mens. 
Au glaive d’acier j'en crie merci, et au féroce 
mate-jaloux. 


he MATERILA, MADEIRA, MADEYRA, S.f., 
lat. MATERIA, matière. 
Voyez Munaroni, Diss. 33. 
Totz em fag d’una maraata, e format ad 


uua forma. 
V. et Vert., fol. 73. 


Nous sommes tous faits de même matière, et 
formés à même moule. 
Fig. Volunters volon auzir d’aytal maATxR1A 


parlar. 
W. et Pert., fol. 70. 


Veulent volontiers entendre parlor de telle ma- 
tière. 


— Matériaux pour bâtir. 

Una charrada de manxyra. 

Tit. de 1400. Arch. du Ray, K. 772: 

Une charretée de materiaux. 

Si aquel que bastit de la mia mADRtRA, 50 
es de la mia fusta o de las mias peiras, en sa 
terra, o fetz per mala fe, el n’es tengutz per 
laironici. 

Trad. du Code de Justinien, p.33. 


168 MAT MAT 


Si celui qui bâtit de la mienne matière, c'est-à- Inter carros rotssque, MATARAS ac tragn 
dire du mien bois de construction ou des miennes | snbjiciebant, nostrosque vulnerabaot. 


pierres en #. ere le fit par mauvais foi, ileu| Mn paya lay veuc, que porta un marai 
est tenu po ù Roman de Fierabras, v. 268. 


CAT. ESP. PORT. IT. Materia. e 
Mais un paien vint là, qui porte un javelot. 


5. MarTentai, ad}j., lat. MATERIALES, Ma- Tal marnas, 
tériel, de matière. . Que n1 fier detras, 
Coma lo lam warzanrar esclarziss las teue- Cascus me lansa. 
bras. Leys d’amors, fol. 14. 
W. et Vert., fol. 83. Tel javelot, qui me frappe derrière, chacun : 
Comme la lumière matérielle éclaircit les ténèbres. | ],.. 
Li cel matanraz…. , li cel spiritual. . 
Doctrine des Vaudois. — Verge, membre viril. 
Les cieux matériels..…, les cieux spirituels. Ab las bolas redondss que pendon als maTa:1 
CAT. Esp. PORT. Material. 1r. Materiale. P. CarnixaL : Un estrihot. 


6. Marenian, ®., lat. MATERIARE, char- Avec les boules rondes qni pendent aux wergres 


penter, préparer. 2. MaTRAssEyYAR, v., matrasser, asson 
Part. pas. La materia es pauzada per la causa mer. 
MATERIADA. Fig. Sitot mi MATRASSEYATEZ, 


Leys d’amors, fol. 130. 


La matière est posée pour la chose préparée. lea vos respon. 


T. D’ALSERT ET D'AlMERI : Âmicx. 


nm, MATERIALMEN, adv., matériellement. Quoique vous m'assommies, je vous répoud:. 
Sillabas se fan marTantazmen d’uua © de| ,xc. rn. Le bruit qne vous aviez... été por 
motas letras. Leys d'amors, fol. 7 par terre, sahoulé et petillé aux pieds à 
a » e "Je e 
Les syllabes se composent atériellement d’une gens matrassé et charpenté de ui 
e coups. 


ou de plusieurs lettres. 


car. Materialment. xsr. ront. 17, Material. Mémoires de Sully, r. 1, p. 12. 


mente. MATHEMATICA , s. f., lat. maATREN 
8. Mana, S. M., Merrain. TICA, mathématiques. 
Vendre lo bosc a carpentiers..… per far] Apres, senes maestre , totas las sciensas ( 
MAIRAM. MATHEMATICAS. 
Tie. de 1274. Arch. du Roy., Toulouse, J. 3ar. Cat. dels apost. de Roma, fol. 53. 
Vendre le bois à charpentiers... pour faire mer- Apprit, sans maître, toutes les sciences de m 
rain. thématiques. 
9. IMMATERIAL , ad}j., immatériel. CAT. Esr. Matematica. pont. Mathematica. : 
Matematica. 


* Las operacios divinas, IMMATERIALS. 
Eluc. de las propr., fol. 8. 
Les opérations divines, inmatérielles. | . 
car. Immaterial. xsr. Inmaterial, ronr. Im- cus, mathématique. 


material, xx. Immateriale. Ses nombre no podem saber negaona mATs 


MATRAT, s. m., grand javelot, bâton | MATiS4 sciencis, 
de guerre ’ ë J ? Eluc. de las propr., fol. 278. 


, | , Sans nombre nous ne pouvons savoir nulle scien 
Ce mot est d'origine gauloise, On| mathématique. 


lit dans Strabon, liv. IV: | caAT. Matematic, asr. Matematico. ronr. Mi 
Ka: perepis, méarou mi ados. thematico. 1r. Matematico. 

Et dans César, de Bello gallico, lib. 1, MATURITAT, s./f., lat. marunrraren 

c. 26 : maturité. : 


2. MaTHemarTiC, adj., lat. mATHEMAT 


MAT 
Si sicus depopularia camps, vinhas o blat 


davant MATURITAT. 
For de Montcuc. Ord. des R. de Fr., 1463, 
t. XVI, p. 133. 
$0cun dépeuplerait champs , vignes ou bléavant 
mure. 
an. ra. On voit à meureté venir tous fraits. 
Bataille de Crécy. 
asc. car. Maturitat. 17. Maturitä, maturitate, 
maturitade. 


L MarcracrO, s. f., lat. marunarTio, 
maturation. 
Fragz veno à MATURAC10. 
Quan l’apostema es en MArURACIO. 
Eluc. de las propr., fol. 84. 
Les fruits viennent à maturation. 
Quand l'apostème est en maturation. 
x. Maduracion. ponr. Maduracäo. rr. Ma- 
turazione. 


}, Mancresa, MADUREZA, s. f., matu- 
rilé. 
Pueis qu’es venguts A MADUREZA, et €s 88. 
V.. et Vert., fol. 20. 
Paisqu’il est venu à maturité, et qu’il est sain. 
Fig. Sin facha ab sobeyrana wanunzss € 
atrempansa. 
Regla de S. Beneseg, fol. 53. 
Soit fite avec extrême maturité et modération. 
ut. Waduresa. anc. msP. POaT. Madureza. 
rr. Maturezza. 


1. MaDURAMENT, 5. 77., maturité. 
Color et MADURAMENT. 
Pren... MADURAMENT. 
Eluc. de las propr., fol. 225 et 197. 
Cocleur et maturité. 
Prend. maturité. 
Ut. Vadurament. xsr. Maduramiento.1r. Ma- 
&ramento. 


5. Maur, adj. , lat. marunus, mûr. 
La fnelb’ e°l flors e'1 frugz mapuns. 
Pranas D'AUVERGNE : La fuelh’ e ?] flors. 
La feuille et la fleur et le fruit mr. 
Sa fraits, cant es MADURA. 
Drunss pe PRADESs, Aus. cass. 
Son fruit, quaud il est mir. 
Fie, Mas yeu par ybres, 
Quan li dic so don sui mADurs. 
RaaauD DE VAQUEIRAS : Ar vey escur. 
INT. 


MAU 169 


Mais je parais ivre, quand je lui dis ce dont je suis 


mur. 


Lo cellarier.. sis elegutz... savis et MADURs 


de costamas. 


Regla de S. Beneseg, fol. 43. 
Le cellérier.. soit élu... sage et mir de coutumes. 
Agut maDur cosselh. 
T'it. de 1395. Dour, t. CXXXVIT, fol. 367. 
Eu mur conseil. 


Subst. loc. Quan n’ac pres lo vert e ’! xaDuUn. 


Brnrnanp De Bonn : Pus lo gens. 
Quand il eu eut pris le vert et le mufr. 


CAT. Madur. xsp. ronr. Maduro. 17. Maturo. 


6. Marunariu, adj., maturatif, hâtif, 


actif. 


Mesclat ab sal, d’apostemas maTURATIU. 
De frugz MATURATIV}. 

Eluc. de las propr., fol. 208 et 125. 
Mélé avec sel , maturatif d’apostèmes. 
Maturative de fruits. 
Ministra MaTURATIUS emplastres. 

Collect. de recettes de médec. 

Administre emplôtres maturatifs. 


xs». Madurativo. 17. Maturativo. 


7. Manunan, v., lat. maTunase, mürir, 


Fragz fa MADURAR. 
Apostemas MADURA. 
Eluc. de las propr., fol. 123 et 208. 
Fait mrir les fruits. 
Mürit les apostèmes. 


car. sr, Madurar, roat. Maturar, madurar. 


ir. Maturare. 


MAUCA, s./f., panse, bedaine, gros 


ventre. 
El bras d’ontra en outra tranca, 
Mas l’ausberc li gueri la wauca. 


Roman de Jaufre, fol. 90. 
Perce le bras d’outre en outre, mais le haubert lui 


garantit la panse. 


2. Maucur, adj., ventru. 


Iea t’agra dat caval mMaAUCUT 
Ab sela de Carcassona 
Et entressenh et escut 
De la cort de Narbons. 
Raimonn pe MIRAVAL : À Dieu me. 
Je t’aurais donné cleval wentru avec selle de Car- 


cassonne et enseigne et écu de Ja cour de Narbonne. 


MAURELA , s. f., morelle, sorte de 


plante. 
29 


168 MAT | MAT 


Si celui qui bâtit de la mieune matière, c'est-à- Inter carros rotasque, MATARAS ac tragula 
dire du mien bois de construction ou des miennes sabjiciebant , uostrosque vulnerabant. 


pierres en sa terre, le fit par mauvaise foi, il en: Mas un pays lay venc, que ports n mareur 


est tenu pour vol. Roman de Fierabras, v. 38. 


CAT. ESP. PORT. 17. Materia. .…., 
Mais un païen vint là, qui porte un javelot. 


5. MareriaL, ad)., lat. MATERIALIS, Ma- Tal MATRAS, 
tériel, de matière. . Que ni fier detras, 
Coma lo lum maranraz esclarziss Îles tene- Cascus me lansa. 
bras. Leys d’amors, fol. 14. 
VW. et Vert., fol. 83. Tel javelot, qui me frappe derrière, chacun me 


Comme la lumière matérielle éclaircit les ténèbres. | je. 
Li cel maranraz…., li cel spiritnal. 


Doctrine des Vaudois. — Verge, membre viril. 
Les cieux matériels…,, les cieux spirituels. Ab las bolas redondas que pendonals wariurz. 
caT. xsP. POnT. Material. 1r. Materiale. P. CARDINAL : Un estribot. 
6. Marznian, v., lat. matTER1aRt, cher- Avec les boules rondes qui pendent aux verger 
penter, préparer. 2. MaTRasseyxan, 2., matrasser, assom- 
Part. pas. La materia es pauzada per la causa mer. 
MATERIADA. Fig. Sitot mi MATRASSEYATZ, 


Leys d’amors, fol. 130. 


La matière est posée pour la chose préparée. lea vos respon. 


T. D'ALBERT ET D'A1MERI : Amicx. 


7. MATERIALMEN, ado., matér iellement. Quoique vous m’assommies, je vous réponds. 
Sillabas se fan maTantaimes d'une O de| ixc, rn. Le bruit qne vous aviez. été porté 
motas letras. , . sed des 
Leys d'amors, fol. 7. Sol e, sabonle A perle ant 
Les syllabes se composent matériellement d’une à cvaux... mafrassé € Charpe 
e coups. 


ou de plusieurs lettres. 


car. Materialment. asp. rOuT. 17. Material Mémoires de Sully, 1. 1,p. 1%. 


mente. MATHEMATICA, s. f., lat, maraei- 
8. Matra, 5. m., merrain. rICA, mathématiques. 
Vendre lo bosc a carpentiers.. per far| Apres, senes maestre , totas las sciensas de 
MAIRAM. MATHEMATICAS. | 
Tit. de 1274. Arch. du Roy., Toulouse, J. 3a1. Cat. dels apost. de Roma, fol. 53. 
Vendre le bois à charpentiers…. pour faire mer- Apprit, sans maître, toutes les sciences de mi 
rain. thématiques. 
9. IMMATERIAL, ad}j., immatériel. CAT. «sp. Matematica. roRT. Mathemañica. 1. 


: Las operacios divinas, IMMATRAIALS. Matematica. 


Eluc. de las propr., fol. 8. . = 
Les opérations divines, immatérielles. 2. MATHEMATIC, ad}j., lat. MATHEMATI 


car. Jmmaterial, xsr. Inmaterial. rorT. Im- cus, mathématique. 
material. xr. Immateriale. Ses nombre no podem saber neguna MTS 


MATRAT,, s. m., grand iavelot MATICA sciencis. 
de guerre "6 . > bâton Eluc. de Las propr., fol. 258. 


- , . . Sans nombre nous ne pouvons savoir nullescientt 
Ce mot est d origine gauloise. On mathématique. 


lit dans Strabon, liv. IV : car. Matematic. asr. Marematico. Pont. Wc- 
Kas paærspie, méaTou ms sid'ec. thematico, 1r. Matematico. 


Et dans César, de Bello gallico, lib. 1, | MATURITAT, s.f., lat. marunrrae”, 
c. 26: maturité. : 


ME 


deient sur leurs picques très inhaniaine- 
ment. 
Monsraeer ,t.1l, fol. 265. 
aronr, Wasellando se en sens coracoens. 
Ur. de D. P.Dx Manxzxs. Elucid., t. LL, p. 125. 


r. Macellare. 


ME, pr. pers. m. et f., 1"° pers. sing, 
lt. ME, je, moi, me, à moi. 
&j. Mon escadier e wa 
Avem cor e talen. 
B. ps VEN TADOUR : Pus mi preiats. 
Mou écuyer et moé avons courage et désir. 
S’'suzes dire quar xs fos 
Un ser lai on se desvestis. 
Anxaop DE Manuuk : Belh m’es. Var. 
Si j'ose dire afin que je fusse un soir là où 
se déshabille. 
Rés. dir. Salanderon xx francamen. 
Le core DE Poiriers : En Alvernbe. 
Salnèrent soi franchement. 
Molt am selieys que m’a conquis, 
Et elha, ms. ‘ 
P. Rocxrxas : Entr’ ira e joy. 
Moalt j'aime celle qui m’a conquis, et elle, moi. 
Rés, ind, À manjar mx deron capos. 
Le COMTE DE Poiriers : En Alvernhe. 
À manger à moi donnèrent chapons. 
Aatre ris mx sembla plorar. 
RansauD D'ORAN#GE : Ab nou cor. 
Autre rire à mof semble pleurer. 


CAT. ESP. PORT. IT. Me. 


2. Mi, pr. pers. m. et J., 1"° pers. sing., 
lat mihé, je, moi, me, à moi. 
Sa. No sai on vauc ni d’on xx venc. 
AnRAUD DE Manuiz : Dons genser. 
Je ne sais où je vais ni d’où je viens. 
S'iea actes dir quar 51 fos 
Un ser lai on se devestis. 
AumauD DE MasuriL : Belh m'es lo. 
 j'onsse dire afin que je fusse un soir là où 
rle se déshabille. 
Rcg. dir, Si m1 tenu pres s’amors e m'enliama. 
B. ns Venrapour : Ben m’an perdut. 
Tdlement son amour tient moi prisonnier et melie. 
Ors ni leos non ets vos ges, 
Que m’aucisatz, s’a vos m1 ren. 
B. ve Venrapoun : Non es mcravelha. 
Outs ni lion vous n'êtes point , que vous me taies, 
‘1 à vous je me rends. 


ME 171 
Rég. ind. 
Plats m1 fort que ieu d’ amor vos vensa. 
La conTesss DE Dix : À chantar m’er. 
Il plaît à moi fort que je vous vainque en amour. 
El mon non ai smic que tan mt vailla. 
B. px VenrapouR : Per mielhe. 
Au monde je n’ai semi qui tant À moi vaille. 
ANG. FR. Tout mi sui donné. 
Ausoins px SÉsans. Ess.surla mus., t. 1, p. 156. 
Mes bras li tendi, 
Si la très vers ri. 
Juan Eanass. Kss. sur La mus.,t. Il, p. 188. 


Bien ni devroit mon servise mérir. . 
Simon D’ATairs. Ess. sur la mus., 1. Il, p. 158. 


CAT. ESP. PORT, 1T. Me. 


elle 3. Mer, Mey, pr. pers, m. et f., 1"° pers. 


sing. rÉg., MOÏ. 
Cum s agues fait son drat de mxy. 
P. Rocixas : Per far esbaudir. 
Comme si elle eût fait son galant de moi. 
Trobsr vos cag, domna, lats wi. 
Anxaup »E Maui : Dona genser. 
Je erois vous trouver, dame, à côté de moi. 
ANC. rR. Mei atendirent li pechéor que il per- 
dissent meï. 
E entendit à met. 
Anc. trad, du Psaut. de Corbie, pe. 118 et 76. 


4. M, pr. pers, contraction de me ou 


de wi; se plaçait toujours, comme af- 
fixe, après les mots terminés par une 
voyelle. 


Voyezla Grammaire romane, p. 187. 
Si be x ri ni x chan. 

P. RaïxonD pe TouLouss : Enquers. 

Si bien je ris et je chante. 
Rég. dir. Si trop grans afars no x rete. 

P. Rocrens : Tant ai mon cor. 

Si trop grande affaire ne retient moi, 

Rég. ind. Que uw fos dats, a rescos, 
En baïisan, guisardos. 
B. px VENTADOUR : Lo gens temps. 

Que à moi fut donnée, en cachette, en embrassant, 
une récompense. 
anc.rn, Va,ca m viendra pent-estre. 

Te. CornEiLce, le Festin de Pierre. 


Anc. xsp. E da m grand soldada. 
ARCIPRESTE DE H1TA , cop. 1001. 


Sur. 


170 MAZ 
Serpens que manja MAURELA 
Tot mantenen renovela. 
Brev. d'amor, fol. 50. 
Serpent qui mange morelle tout aussitôt se renou- 
velle. 


car. ir. Morella. 


MAZAN, masan, s. m., tapage, tin 
tamarre , bruit, murmure. 


Il crite il masan 
Que il corn e las trombas fan. 
Pienre DS BERGERAC : Bel m'es cant. 
Les cris et les tintamarres que les cors et les 
trompettes font. | 
En breu veirem qual mais poiran 
Sofrir lo maltrach e ’l mazax. 
BraTrAND DE Bonn : Guerra € trebalh. 
Dans peu nous verrons lesquels pourront davan- 
tage supporter la fatigue et le tapage. 
Manjar ab maszan 
De viol’ e de chan. 
BEaTrAND DE Bonx : Mon chan fenisc. 
Manger au bruit de viole et de chant. 
Al avinen mazan 
Que fan entr’ els l’auzelh. 
G. Piranz pe GAsazs : Al avisen. 
À l'avenant tapage que font entre eux les oiseaux. 
M’agrada l’aura e ’l temps c’l mes 
E ‘1 gaps e ‘l ris e ’! jois e ’l chans 
E 1 donz mMazans 
Que creis quan s’airina ’l matis, 
GraauD De Bonnet : Quan creis la. 
M'agrée l’aure et le temps et le mois et la plaisan- 
terie et le ris et la joie et le chant et le doux mur- 
mure qui s’accroît quand le matin se déploie. 


MAZELH, mazez , MazeLL, s. m., lat. 
MACELLAMm, boucherie. 


Voyez Dexina, t. Il, p. 286. 


Lo despezon plus menndament que hom 
no fay carn « MazLL. 

Lo baou que hom enten menar al mazeL 
cagraissa hom. 

V. et Vert., fol. 25 et 76. 

Le dépècent plus menu qu'ou ue fait chair à bou- 
cherie. 

On engraisse le bœuf qu’on entend conduire à la 
boucherie. 


ANC. FR, Laquelle femme le supliant trouva en 


la boucherie, ou macel. 
Lett. de rèm. de 1460. CaRPenTiER, t. IE, col. 1102. 


MAZ 


Cabache , escorcheur de vasches au masel 


S. Jacques. 
MonstTaeLet, t. I, fol. 165. 
ir. Macello. 


— Carnage. 
À Bezers fezets faire 
Mount estranh mazxzs. 
G. Ficuxtmas : Sirventes ruelh. 
À Bésiers vous fîtes faire moult étrange boucken-. 
axc. rR. N'oi l’om mai ai fort mazel. 
B. ns SaiNTe-Maure , Chron. de Norm., fol. 1::. 


— Boucher. 
Liatz a la coza d'un taur, 
Degr’ esser frustratz pel »4zaL. 
P. Vipac : Pois ubert. 
Lié à la queue d’uu taureau, il devrait étre de 
pecé par le boucher. 


2. MAZELIFER, MAZPLLER , s. m., lat. a- 


ceLlanius, boucher. 
Desembre penh hom aissi 
À manieïra de MAZZLIER. 
Brev. d'amor, fol. (, 
Décembre on peint ainsi à manière de bourher. 
axc. FR. La hale des machecliers, lequele li 
imacheclier meismes tiennent. 
Et li machecliers qu'il ne puist wagnier a 
poarchiel tuer ke six deniers. 
Tit. de 1274. Canrenrien , t. 11, col. 1101. 


it. Macellaio. 


— Bourreau. 

Quant hom la menava al martire, mot de 
malvada gen la seguia… dels quais la defien- 
dia Bazilides, lo maAzxLixr. 

Cat. dels apost. de Roma, fol. 22. 

Quand on la menait au martyre, moult de m3" 
vaise gent la suivait. desquels la défendait Basilidr.. 
le bourreau. 


3. MazxLLan, v., luer, égorger, ass0n- 


mer. 

Om mielhs non mAzELLA 

Aatrai pure. 

P. CarRDINAL : Un sirventes. 
On v’egorge pas mieux le porc d'autrui. 
Cocha e mazazu’ e trenca. 
RamBAuUD D'ORANGE : Ar s’espan. 
Poursuit et fue et tranche. 
axc. ra. Les autres les recevoient sur leurs Pit: 
ques et sur leurs bastons, et là, les machr 


ME 


ME 171 


cleient sur leurs picques très inhamaine-| ÆRég. ind. 


ment. 
Monsraecer ,t.1, fol. 265. 


asc où Tr. Wascllando se en seus coracoens. 
(iæa de D. P. DE Menzzes. Elucid., t. LU, P- 125. 
n. Nacellare. 


ME, pr. pers. m. et f., 1"° pers. sing., 
lat me, je, moi, me, à moi. 
&;. Mon escadier e wx 
Avem cor e talen. 
B. pe VENTADOUR : Pus mi preiats. 
Mon écuyer et mo avons courage cet désir. 
S'auzes dire quer mx fos 
Un ser lai on se desvestis. 
AaxauD De Manuuit : Belh m’es. Var. 


Plats m1 fort que ieu d'amor vos vensa. 
La conTesse DE Dis : À chantar m’er. 


Il plaît à moi fort que je vous vainque en amour. 
El mon non ai amic que tan mt vailla, 
B. px VenrapouR : Per mielhs. 
Au moude je n’ai semi qui tant à moi vaille. 
anc. »n. Tout mi sui donné. 
Ausoixs px SÉzanx. Kss. surla mus., t. LI, p.156. 
Mes bras li tendi, 
Si la très vers rai. 
Juan Ennaus. Kss. sur La mus., t. Il, p. 188. 
Bien ni devroit mon servise mérir.. 
Simox D'Aruirs. Ess. sur la mus., 1. Il, p. 158. 
CAT. ESP. PORT, IT. 6. 


Si j'œame dire afin que je fusse un soir Ià où elle | + Mei, MEY, pr. pers, m. et f., 1°* pers. 


s déshabille. 
Rés. dir. Saladeron xx francamen. 
Le cowT£ D& POoirTiErs : En Alvernhe. 
Saluèrent moi franchement. 
Molt am selieys que m’a conquis, 
Et elha, x. ‘ 
P. Rocrens : Entr’ ira e joy. 
Moult j'aime celle qui m’a conquis, et elle, moi. 
Reg. ind. À manjar mx deron capos. 
Le COMTE DE Poiriens : En Alvernhe. 
À manger à moi donnèrent chapons. 
Aatre ris xx sembla plorar. 
RausauD D'OnancE : Ab nou cor. 
Autre rire à moi semble pleurer. 
UT. &sP. PORT. IT. De. 


2. Mi, pr. pers. m. et J., 1"° pers. sing., 
lat mihé, je, moi, me, à moi. 
Sur. No sai on vauc ni d’on xx venc. 
AnxauD DE Manuiz : Dons geneer. 
Je ne sais où je vais ni d’où je viens. 
S'iea actes dir quar m1 fos 
Un ser lai on se devestis. 
AxmauD DE MauuEis : Belh m’es lo. 
Si j'osasse dire afnñ que je fusse un soir là où 
te se déshabille. 
Reg. dir, Si mx ten pres s’amors e m'enliama. 
B. ps Veznrapour : Ben m’an perdut. 
Tellement son amour tient moi prisonnier et melie. 
Ors ni leos non ets vos ges, 
Que m’aucisatz, s’a vos m1 ren. 
B. pe Vextanoun : Non es meravelha. 
Ours ni lion vous n'êtes point , que vous me tuies, 
5 à vous je xee reods. 


sing. rÉg., MOI. 
Cam s’ agues fait son drat de mzrx. 
P. Rociens : Per far esbeudir. 
Comm si elle eût fait son galant de moi. 
Trobar vos cug, domna, latz wui. 
AnxauD DE MaauriL : Dona genser. 
Je erois vous trouver, dame , à côté de moi. 
ancC. #8. Afei atendirent li pechéor que il per- 
dissent mer. 
E entendit à met. 
Anc. trad. du Psaut. de Corbis, pe. 118 et 56. 


4. M, pr. pers., contraction de xe ou 


de mi; se plaçait toujours, comme af- 
fixe, après les mots terminés par une 


voyelle. 

Voyez la Grammaire romane, p. 187. 
Si be x ri ni x chan. 

P. RarxonD De Tourouss : Enquera. 

Si bien je ris et je chante. 
Rég. dir. Si trop grans afers no m rete. 

P. Roerens : Tant ai mon cor. 

Si trop grande affaire ne retient moi. 

Rég. ind. Que  fos datz, a rescos, 
En baïsan , guisardos. 
B. px VenTADoUR : Lo gens temps. 

Que à moi fut donnée, en cachette, en embrassant, 
une récompense. 
anc.rn. Va,ca m viendra pent-estre. 

Tu. ConnriLLe, le Festin de Pierre. 


Anc. xsp, E da m grand soldada. 
ARCIPRESTE DE HiTA, cop. 1001. 


Sur. 


172 MEC 
MEAT, s."., lat. muarus, canal, ou- 


verture, passage. 
Entro al wuar de la vergus. 
En lo naar del prepuei. 
Trad. d'Albwcasis, fol. 39 et 3e. 
Jusqu'au canal de la verge. . 
Dans l’ouverture du prépuce. 
ESP. PORT. 17. Meato. 


MEC , ad)., triste. 
Auszels que son mac 
Per lo freg temps. 
ALEGRET : Âra pareisson. 
Oiseaux qui sont tristes par le froid temps. 


MECA, muecxa , s. f., du lat. xrxus, 
mèche. 
Papiri es jonc spte a far mxcas per ardre. 
Eluc. de las propr., fol. 218. 
Le papyrus est jonc apte à faire mèches pour brüler. 
Si col cera e macna el faocx d’entre issentz, 
Cestas tres res essemble son us ciris srdens. 
Pienne De Consiac : El nom de. 


Ainsi comme la cire et la mèche, et le feu d’entre 
telles) sortant, ces trois choses ensemble sont un 
cierge allumé. 


— Tente, terme de chirurgie. 
Una mxaca de drap de li. 
Cove que tu pauses MxcA en quascun trauc. 
Trad. d’Albucasis, fol. 17 et 24. 
Une tente de drap de lin. 
F1 convient que tu poses fente dans chaque trou. 


CAT. VWezxta. nsr. pont. Mecha, ir. Miccia. 


MECHANIC, adj., lat mecuanicus, 
mécanique. 


A semblansa de sciencia o art M&CHAMICA. 
Eluc. de las propr., fol. 105. 
À ressemblance de science ou art mécanique. 


— Terme d'anatomie. 


Algunas venas ditas macmaxicas. 
Éluc. de las propr., fol. 54. 
Quelques veines dites mécaniques. 


— Substantiv. Mécanicien. 
En la pensa del maestre mxcmanic. 
Eluc. de las propr., fol. 105. 
En la pensée du maître mécanicien. 
CAT. Mecanic., sr. ront. Mecanico. ir. Mec- 
canico. 


MED 
MEDECINA, mepicrna, s. f., lat. x 


DICINA, médecine, remède. 
En fan ganre de wanecinas. 
Liv. de Sydrac , fol. &=. 
En font beaucoup de médecines. 
Non pot suffrir que metges y toque, e to 
MEDICISA li torna en veri. 
F. et Vert., (ol. 8. 
Ne peut souffrir que médecin y touche , et ta 
remède lui tourne en venin. 
Fig. D’angels es don’ e regina, 
E de peccadors MaDzcrxA. 
Passio de Maria. 
Des anges elle est dame et reine , et de pécheur 
remède. 
Peccat es mot greu malautis, e la confes 


es sa MEDECIMA. 
V. et Vert., fol. 68. 


Le péché est moult griève maladie, et La confessx 
est son remède. 


— Art de la médecine. 
Dis li sisaupra mxpacrss. 
F.. de S. Honoret. 
Lui demande sil saura la médecine. 
CAT. ESP. PORT. IT. Medicina. 


2. MrprciINAL, MEDICINAL, adj., la 
MEDICINALES, médicinal. 
Sac d’api................. 
Es mot ManiCrsALs enguens. 
Brev. d’amor, fol. 50. 
Suc d’ache... est moult médicinal onguent. 
Herbas MaDiICiNALS et aromaticas. 
Eluc. de las propr., fol. 248. 
Herbes médicinales et aromatiques. 
Subst. Deuria anar al lavador, 
Que ns es versys mEDECTMALS. 
Mancaanaus : Pax in nomine. 
Devrait aller au lavoir, qui nous est vrai remède. 


CAT. asp. PORT. Medicinal. 1r. Medicnale. 


3. MxpeciNan, MEDICINAR, 2., médeci 


per, médicamenter, panser, traiter. 
Si l’ns membres es nafratz, totz los aatrt 
li ajadon a msDgciNan et a garir. 
V.'et Vert., fol. 55. 
Si l’un membre est blessé, tous les autres lui a: 
dent à se traiter et à gnérir. 
Part. pas. subst. Util.. als mxDICINATs. 
Eluc. de las propr., fol. 57. 
Utile... aux médicamentés. 
Anc. ra. Dont il se fist médeciner. 
Nouv. rec. de fabl. et cont. ane., 1.11,p.1X 


MED 
Pour guérir et médeciner les navres. 
Monstres, t. Il, fol. 52. 
uv. ESP. PORT. Medicinar. 17. Medicinare. 


4 MenicamenT, s. m., lat. mepica- 
wesrum , médicament , remède. 
Fort MEDICAMENT. 
$outils per far maprcamanr. 
Eluc. de las propr., fol. 233. 
Fort medicament. 


$cat utiles pour faire médicament. 
ir. Medicament. xs». ronT, 17. Medicamento. 


. Menicacio, s. f., lat. mepicario, 
médication , traitement. 
No aprofieyta le tua manrcacro. 
En la hora de la tua maprcacio. 
Trad. d'Albucasis, fol. 4 et 48. 
Ne profite pas la tienne médication. 
A l'heure du tien traitement. 
r. Medicasione. 


 ManiQUAR, MEDEGAR, 2., lat. menir- 


cu, médeciner, médicamenter, trai- 

ter. 

No weniQuxrz malautia mala, per s0 que 
mals metges no siatz nomnats. 

Trad. d’Albucasis, fol. v. 

Ne traites pas mauvaise maladie, afin que vous ve 
wyez pas vommés mauvais médecins. 
UT. axc. as». rORT. Medicar. 17. Medicare. 


. MerziNa, MEZINA, s. f., remède, 
médecine, philtre. 
Aus, ta que dones MxzINAs, 
E que jatjas las orinas. 
P. CARDINAL : Jhesum Crist. 
Entends , toi qui donnes remèdes, et qui juges les 
crices. 
Laurador terras sensals tenen, 
Festas obran, e Muzrxas crezen. 
RatuonD DE CasTELxAU : Mon sirventes. 
Labooreurs tenant terres à cens, aux fêtes travail- 
bat,etaux philtres croyant. 
F8. Per vos tot lo cor mi dol, 
E non puesc trobar METzINA. 
G. Rupez : Quan lo rius. 
Per vous tout le cœur me fait mal, et je ne peux 
lrtover remède. 
So qu’ a amor es veraya MEzINA. 
GUILLAUME DE BEnGuzDAN : Quan vey lo. 
Ce qui à l’amour est véritable médecine. 
Poxr. Mezinka. 


MED 173 
8. Mazixan, v., médeciner, médica- 
menter, traiter. 
E 1 mal don sui guaritz 


No m qual ja mazrnan. 
GirnaoD DE BonxriL : Per solats. 


Et le mal dont je suis guéri ne me faut désormais 
médicamenter. 
Anc hom no vi metge de son joven…, 
Per que s«p mielhs mxzrwan e plas gen. 
ArmEn: DE PacuiLain : Eu aquelh temps. 
Oncques on ne vit médecin de son mérite... , c’est 
pourquoi il sait mieux médeciner et plus genti- 
ment. 
Part. pas. Seran ben mxztwAT siey amic. 
AIMER! DE PEouILAIN : En squelh temps. 
Seront bien meédecinés ses amis. 


ANC. CAT. Metzinar. ronr. Mezinhar. 


9. Mrrcr, mzcr, s. m., lat. mxpicus, 
médecin. 
Ipocras, s0 ai auzit dir, 
Ditz que wzrczs non deu falhir 
De nolh cosselh qu’om li deman. 
P. Rarxon» Ds TouLouse : Enquera m vai. 
Hippocrate, cela j'ai ouï dire, dit que mé- 
decin ne doit faillir à nu] conseil qu'on lui de- 
mande. 
Bos mxTGzs es qui m pot guerir. 
Le cOuTE DE Poitiers : Farai un vers. 
Bon médecin est qui peut me guérir. 


Fig. Mxrex dels coratges dels homes. 
Trad. de Bède, fol. 79. 


Médecin des cœurs des hommes. 


Prov. Mrress si den garir primeirament. 
Trad. de Bède, fol. 79. 


Médecin doit se guérir premièrement. 


Adject, Que tu prengas una femns muTGa. 
Trad. d’Albucasis, fol. 32. 


Que tu prennes une femme médecin. 


ANC. BSP. 
Aristobulus, an mege, era bien conocido. 
Poema de Alexandro, cop. 2086. 


car. Metge. xsr. MOD. PORT. 17. Medico. 


10. Mxrcra, 5. f., art de la médecine. 


Aquest metges sap de MaTGrA tan. 
Atmxar: DE PEGUILAIN : En equelh temps. 


Ce médecin sait tant de médecine. 


— Médicament, potion. 


MED 


Mas per METGrAS ni per, artz 
Que fezesson. 


174 


F. de S. Énimie, fol. 8. 
. Mais pour potions ni pour artifices qu’ils fissent. 
ANC. CAT. Mecgia. 


11. Mercan, METGIAR, 2., médeciner, 
médicamenter, traiter. 


Fes lo xxroan entro que fon gueritz. 
Y, de Pierre Vidal. 
Le fit traiter jusqu’à ee qu'il fut guéri. 
Al bon metge, maiestre Frederic, 
Di, Metgia, que de mar@ran no s tric. 
Aimer: DE PEGUILAIN : En aquelh temps. 


Au bon médecin, maître Frédéric, dis, Médecine, 
que de médeciner il ne se tarde. 


ANC. CAT. Metjar. 


12. REMEDI, AEMEZI, 5. m., lat Rxmr- 
pium, remède, médicament. 
Que sapia guerir la malautia, e que sapia 


pauzar bon R«muDI. 
PV. et Vert., fol. 68. 


Qu’il sache guérir la maladie, et qu'il sache ap- 
pliquer bon remède. 
Fig. Aisso es nE«muzI contra totas temptacios 


de totz peccatz. 
V.. et Vert., fol. 86. 


Ceci est remède contre toutes tentations de tous 


péchés. 


— Fig. En terme de monnayage. 


Se battre d'aur fin al mens a -xxtH. cayratz 
e miech, inclus lo nzmavt. 
Tic. de 1424. Hist. de Lang., t.1V, pr., col. 424. 


Se battra d’or fin au moins à vingt-trois carats et 
demi , joint le remède. 


ANC. CAT. Remedi. use. PORT. 1Tr. Remedito. 


13. Remepran, v., lat. REMEDIARe, re- 


médier, porter remède. 

Per art de sargia hom deu azmSDtAR. 
Eluc. de las propr., fol. 81. 

Par art de chirurgie on doit remédier. 


Sus aiso far REMEDIAR,. 
Tit. de 1391. Bailliage de Sisteron. 


Sur ceci faire remédier. 


car. xsP. pont. Remediar. 17, Rimediare, 


MEDITATIO, s. f., la. 
méditation. 


MÉDITATIO , 


MED 
Per bonas MxDITATIOs. 
Regla de S. Benezeg, fol. 2. 
Par bonnes méditations. 
caT. Meditacié. vsr. Meditacion. ronr. Ma 
taçäo. 1r. Meditazione. 


2. Maeprrartiu, adj., lat. mEDrrATIvu 
méditatif, 
Substantiv. La mxbrrATiva, coma : Yeu pe 


pesse a legir. 
Leys d'amors, fol. #3. 
La méditative, comme : Je pense à lire. 
car. Meditatiu. zsv. pont. 1r. Meditanvo. 


MEDULLA, s. f., lat. mMEDULLA, moell 
La corrupcio ja ha conseguda la saut: 


del os. 
Trad, d’'Albucasis, fol. &i. 
La corruption a déjà pénétré la moelle de l'œ. 


— Ce qu'il y a de plus pur, fleur, € 
parlant de la farine. 
Polvera de moli..., es abuLLA de 1a farin 
Trad. d'Albucasis, fol. 57. 


La poussière de moulin... , c’est la fleur de La farin 
asp. PORT. Medula. 1r. Midolla. 


2. MEOLA, MEALHA, MELHA, MUELEI 
MEZOLA , MEZOLLA, MEZOLHA, 5. f. 
moelle , centre, moitié, milieu. 

Car si m'art dinz la maoca 
Lo fuecx, non vuelh que s escanta. 
À. DANIEL : Autet e bes. 

Car si le feu me brûle dans la moelle, je nc ve 
pas qu’il s’éteigne. 

Un manuscrit porte MUELHA. 

La mxzosa de la spina del dors. 

Eluc. de las propr., fel. 20. 

La moelle de Y’épine du dos. 

Merma mxzoras e cervelas. 

Brev. d’amor, fol. %. 

Diminue moelles et cervelles. 

Fig. Comensero a tornar atras ans que fos 
la muxrna. 
PHILOMENA. 

Commencèrent à relourner en arrière avant qu' 
fussent à la moitié. 

La sancta arma de Jhesu Crist que fon b 
plena e noyrida de la preciosa xaroLLA , s0 
de la savieza de Dieu. 

V. et Vert., fol. à. 

La sainte âme de Jésus-Christ qui fut bien plei 
et nourrie de la précicuse moelle, c'est-à-dire de 
sagesse de Dieu. 


MEI 


Pro. lea ‘Th part l'uov e la mxarna. 
BrarranD DE Boax : Un sirventes on mots. 
Je lui partage l’œuf et la moelle. 


3. MzOL, MEZOLL, MEZOLH , 5. m., 

moelle, centre , milieu , noyau. 

L cor el wxzoc d’ aquest albre. 

V. et Vert., fol. 56. 
Le œyur et la moelle de cet arbre. 
Loncs rams redons, ples d’alca uxzors. 
Eluc. de las propr., fol. 222. 

Longs rameaux ronds, pleins d'aucune moelle. 
Fig. Escalfon totz los mazorcs del cor e lo 

fan escumar en luxuria. 

| V.. et Vert., fol. 85. 
Echauflent tous les noyaux du cœur et le font 
tamer en Iuxure. | 


&w, Meollo. rr. Medollo. 


. Meoucran, adj. , lat. meDULLAR&S, 
medullaire. 
Consampcio d’hamor munuzLan. 


Eluc. de las propr., fol. 62. 
Consomption d'humeur méduilaire, 


. Mezozaos, adj., lat. 
moelleux. 
Es be uxzoLnos et ab pauca ’scorss. 
Humida et mezoLSoSss. 
Eluc. de las propr., fol. 224 et 225. 


Est bien moelleux et avec mince écorce. 
Hamide et moelleuse. 


MEdulLosus, 


El, ec, wEIG, MEITZ, MEICH, MIFI, 
NEC, MIECH, MIETZ, MIEY , MIEIC, 
xtE12, ad)., lat. mxdius, mi, demi, qui 
est an milieu, mitoyen. 

Voyez Denina, t. III, p. 120; et 

mx, Diss. ait., p. 255. 

De uxG aripin de vinea, lo cart. 
Titre de 98]. 
De demi arpent de VIGNE , le quart. 


Misca chanso semenarai e Mr=G vers. 
SAVABIDE MAULEON : Qui bon frug. 
Je èmerai demie chanson et demi vers. 


Van oatra mar, e son en MIxIA vis. 
Lot cowTe DE PaovENCE ET D'ARNAUD : Arnaud. 
Vont outre mer, et sont à mi chemin. 


Per muras las palatz. 
GuitLAumE DE TUDELA. 
Par les marais mitoyens. 


MEI 179 

Cet adjectif, joint à Loc, J0RN, pla, 

NUECH, à formé des substantifs com- 
posés. Voyez ces mots. 


Substantiv. Lo comenzamen e la f 
Vol saber, e’l mer stressi. 
Daupss pE Pnanes, Poëme sur les Vertus. 
Le commencement et la fn veut savoir, et le i- 
lieu aussi. 


Loc. Que mesesso las messios MIEIG E MIEIG. 
Ti. de 1203. Arch. du Roy., J 304. 
Qu'ils missent les dépenses moilié par moitié. 
Adverbial. À crebar ni a m1xCx partir. 
MancCABRUS : Pois s’ enfulleysson. 
À crever ni à mi partir. 
Mrxrz mortz vau per nn sendier. 
RaiïMOND DE CASTELNAU : Entr ira. 
Demi mort je vais par un sentier. 
Malamen tenia Autafort, qu’era M1x1z seus. 
V.. de Bertrand de Born. 
Tenait injustement Hautefort, qui était moitie 
sien. 
Adv. comp. 
N' Astorga casec el sablon px m12y morts. 
V. de S, Honorat. 
Dame Astorgue tomba sur le sable à demi morte. 
Dax x1xu7z fo arabitz px MIETz morais. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 96. 
Fut à moitié arabe et à moitié maure. 
Prép. comp. 
Anc no m gardiei, tro fui zx sera la flama. 
B. px VEnTADOUR : Be m’an perdut. 
Oncques je ne pris garde, jusqu'à ce que je fus 
au milieu de la famme. 
Prop » guerra qui l'a zx 16 del sol, 
E plos prop l'a qui l’a sotz son coychi. 
P. CaRDinaL : Prop a guerra. 
Proche a guerre qui l’a au milieu du sol, et plus 
procbe l’a qui l’a sous son coussin. 
Anc. vn. Æn mi-voie de son manoir. 
Fabl. et cont. anc.,t. IV, p. 2. 
Il attendoit tont seal illec ez mt la rue. 
Arréts d'amour, p. 82. 
L'aigna m cor denau rer must lo vis. 
B. pe VEenNTADOUR : Bels Monruelhs. 
L'eau me court devant au milieu du visage. 
ANC. ra. Sovent vait par mi cele rue. 
Tresperce soi par mi le flanc. 
Fabl. et cont. anc., 1.11, p. 94,ett. IV, p. 349. 
Més il m’e par mi la main pris. 
Roman de la Rose, v. 1937. 
car. Medi. xsr. Medio. ront. Meio. tr. Mezzo. 


176 MEI 


2. Mesr, Mez, prép., parmi, entre. 
Paeys er mxsr nos tot l’aurs partit. 
GAvVAUDAN LE VIEUX : Senhors per. 
Puis sera entre nous tout l’or partagé. 
Sai mxsTr nos mostran gran cobeezs. 
Le CazvaLiER DU TempLe : fra e dolor. 
Ici parmi nous ils montrent grande convoitise. 
Prép, comp. Ks la meiïller e la plus pros 
Dompna que sia DE MEST nos. 
GuiLLaumE px BERGUEDAN : Ar el mes. 
Est la meilleure et la plus vertueuse dame qui 
soit au milieu de nous. 
Ben volgra fos say 
Aquel bos costum P£R MEST nos. 
T. 0e G. RUDEL ET DE GiRAUD : Guiraut. 
Bien je voudrais qu’existät ici cette bonne cou- 
tume au milieu de nous. 


3. Mas, MEIAN, MEJAN, adj., moyen, 
mitoyen, du milieu, médiateur. 
Alcos son , lus aatz, los autres plus bas, 


alcos autres MErASs. 
* F. et Vert., fol. 46. 


Aucuns sont , les uns hauts, les autres plus bas, 
quelques autres mitoyens. 
Selarier, sacrista 
Major, menor, mutra. 
G. Riquien : Pus Dieu. 
Cellérier, sacristain majeur, mineur, moyen. 
Ric hom, quan va per carreira, 
El mena per compauheira 
Malvestat, que vai primeira 
E mxysaxna e derreira. 
P. CARDINAL : Qui ve gran. 
Homme puissant , quand il va par voie, il mène 
pour compagne méchanceté, qui va première et 
moyenne et dernière. 
Substantiv. Als grans, als mxraxs, als menors. 
G. OLivier D'ARLES , Coblas triadas. 
Aus grands, aux moyens, aux moindres. 
Lo mxraxs a rossas las alas. 
Deupss px PRADES , Aus. cass.' 
Le moyen a les ailes rousses. 
Adv. comp. Car Dieus non perdona À mers. 
V. et Vert... fol. 69. 
Car Dieu ne pardonne pas à demi. 
Anc. rR. Lesquels il pria moult d'estre ses 
moyens envers le roy et son conseil. 
MonsTReLer ,t. I, fol. 106. 
Et l’avoit dit au roi, anquel il plat sembla- 


MEI 


blement que je fasse moyen de le faire son ai 


et son serviteur. 
Coxrxes , liv. E,p. 353. 


caAT. Media. xsp. pont. Mediano. 1r. Mezzer 


h. MEJANAMENT, adv., moyennement. 
Perticipo MEJANAMENT. 
Eluc. de las propr., fol. 1 
Participent moyennement. 
car. Medianament. xsr. pont. Medianamen 
ir. Mezzanamente. 


5. MEyantes, adj., médiateur, entr 


metteur. 

Ac entre lor motz tractamens per alquu 
persORNAS MEJANETRAS. 

Cat, dels apost. de Roma, fol. 114. 

IL y ent entre eux beaucoup de traités par auca 
personnes médiatrices. 
car. Medianer. xsr. Medianero. vont. Med 

neiro. 


6. Meranenc, ad)., mitoyen, moyen. 
Pel intratge MEIANENC. 
Cartulaire du Bugue, fol. 13. 
Par l’entrée mitoyenne. 


7. Masansexc, adj., moyen, mitoyen. 
Col drech et mersansanc. 


Eluc. de las propr., fol. 148. 
Cou droit et moyen. 


8. Mesanczer, adj., mitoyen, moye 
du milieu, médiateur. 
Quar ades son plenier et ades MasANCIERS 
Leys d’amors, fol. 24. 
Car tantôt ils sont pleins et tantôt moyens. 
Manieras 
Bonas © MESANCIER AS 
E vils e malestans. 
G. Riquien : Pus Dieus. 
Manières bonnes et moyennes et viles et m 
séantes. 
Masaxcisn entre estiu et yvern. 
Eluc. de Las propr., foi. 122. 
Moyen entre éte et hiver. 
Substantiv. Per so que el fo masancisns.…, 
Receup la pagua sobre se, 
Car el avia pro de que. 
Brev. d’'amor, fol. 171. 
Parce qu’il fut médiateur... , il reçut Je paieme 
sur lui , car il avait assez de quoi. 


MEI 


MEI 177 


ax. ra. Par enis li reqnéroit que il fost| 14. Mxirar, mrrar, s. f., moitié, par- 


moienierres de la païx entre lui et le roi 
Challemsine. 
Chrez de Fr., Rec. des hist. de Fr.,t. V, p. 245. 
Le parlemens de France qui se disent moyen- 
son entre le prince et les sujets. 
Contes d'Eutrapel, fol. 13. 


ÿ MeanCIERAMEN , adv., moyenne- 
ment. 
N sons molamen, 50 es MLIANCIRRAMEN. 


Leys d'amors, (ol. 73. 
N wnce mollement , c'est-à-dire moyennement. 


10. MeanszanIER, adÿ., mitoyen. 
La paretz es MRJANSZANEIRA per totz temps. 
Tic. de 1205, Arck. du Roy., J, 323. 
La muraille est mitoyenne pour toujours. 


11, MRJANSAR, MEGANSAR, MEYANSSAR, ®., 
moyenner, partager, diviser. 
Part. prés. S' acordero, entre Jor tractans e 
MIGAFSANS. 

Tit, du aie siècle. Doar,t. CXXXVIII, fol. 224. 
S'icordèrent , traitant et moyennant entre eus. 
Adrerbial, S’aordeno leumen... am nominatia 

MLAsaAN aquest adverbi. 

Muaxsam aquest vocatiu expressat O en- 

tendat. 
Leys d'amors, fol. 49 et 57. 

S'xcordent aisément. avec le nominatif moyen- 
sun cet adverbe. 

Moyennant ce vocatif exprimé ou sous-entendu. 

Miraxssax seyrament. 

Tit. de 1448. Doar,t. XCVI, fol. 186. 


Moyennant serment. 


1. Mxpraron , s. m., lat. MRDIATOR, mé- 
diateur. 
Per lo æapraron Jesus Christ. 
Doctrine des Vaudois. 
Par le médiateur Jésus-Christ. 
ür. Mediador. ns», ronr. Mediator. xr. Me- 
datore. 


1. Menigran, s. f., lat. mepieraTem, 
moitié. | 
La manreran de las dominicaturas. 
Ti. de 106. Hist. de Languedoc,t. IL, pr., col. 261. 
La moitié des domaines. 
asc. ra. Selon ls première proportion et me- 
dieté, que nons appellons arithmétique. 
Avor, Trad. de Plutarque, Morales, t, 1, p. 442. 
1". Nedietà, medietate, medietade. 
II, 


tage. | 
Taut es vera vostra lauzors 
Que la matTAT no’n sai comtar. 
BxaTRAND DE Boax LE FiLs : Quan vei lo. Var. 
Tant est vraie votre louange que je n’en sais ra- 
conter la moitié. 
Pero s’ ieu pogues 
Far la mrrar de s0 qu’ieu pes. 
B. pe Venrapoun : Estat ai. 
Pourtant si je pouvais faire la moitié de ce que je 
pense. 
D’ amor no m par qu’ om puesca far MEITAT. 
AnNauD pr ManuEtL : Tot quant ieu. 
D'amour il ne me paraît pas qu'on puisse faire 
partage. 
Ren no val cors de doas mErTaArz. 
G. Fainir : Chant e deport. 
p 
Rieu ne vaut cœur de deux moilies. 
ANC. F&. La metted de l’aver à laron. 
Lois de Guillaume-le- Conquérant, XXXL. 
En dous meitez le cuer li fent. 
Grorraot Gaiman, Poëme d’Haveloc, v. 212. 
cAT. Meytat. xsr. Mitad. ponr. Metade. 17. 
Metà, metate, metade. 


15. Merranan, 2., mi-partir, partager 
par moitié , mitiger, pourfendre. 
Per qn’ eu dei mon chant mxrrADAn. 
BEnTRAND D'ÂALLAMANON ou P. BREMON RICaS 
NOVAS : Pos tau volon. 
Par quoi je dois mi-partir mon chant. 
Lo coms de Montfort a los sieus marraparz. 
GuiLLaume DE TupeLa. 
Le comte de Montfort a mi-parti les siens. 
MxtTADATz 
Sens ab foudatz, 
° C’om trop sens!z 
Entr els presatz 
Non val gaire. 
Ra1monD DE Mina var : Fornier per. 
Mitigez sagesse avec folie, vu qu’un homme trop 
sensé entre les gens de mérite ne vaut guère. 
Part. pas. 
Manta carn perida e mant cap MarTADAT. 
GuiLLAUME DE TUDELA. 
Mainte chair périe et mainte tête pourfendue. 
Fig. Sui aissi MEITADAT£, 
Que no m desesper 
Ni aus esperans' aver. 
Forquer px MansEILLE : Uns volers. 


23 


188 MEN 


Le membre n’est autre chose sinon une manière de 
point appelé colum. . | 
cAT. Membre. isp, ponrT. Miembro. 17. Mem- 
bro. 


2. MempauT, ad)., membru. 
Oncas luns hom no vic cavayer si Mzmpaur. 
Roman de Fierabras, v. 981. 
Oncques nul homme ne vit chevalier si membru. 
ANC ra. Àu surplus un asue bien fait, 
Bien membru, bien gras, bien refait. 
Satyre Ménippée, p. 216. 
cAT. Membrud. sup. ronr. Membrudo. :1T. 
Membruto. 


3 Ê DISMEMBRAMEN , s, M.) démembre- 
ment, séparation , distinction. 
Dis l’angel : « Aquels que son mes en aqnest 
. potz, nOn aura DISMEMBRAMEN d' elhs. » 
Revelatio de las penas dyfern. 
L'ange dit : « Ceux qui sont mis dans ce puits, il 
n’y aura pas do distinction d'eux. » 
car. Desmembrament. xsP. Desmembramiento. 
ir. Snembramento. 


4. DesmemBrar, v., démembrer, écar- 
teler, mettre en pièces. 
. <ÆElhlofe paswmxmsaan,et, ab los manganels, 
elh lo:fe gitar dins la ciutat. 
PHILOMENA. 
Il le fit écariteler, et, avec les mangoneaux , il le 
fit jeter dans la cité. 

Part. pas. Silh que jatgo los malvatz homes de 
lor faitz leyalmen , jaci aigso qu’ilh sion 
desfah o na«suxmsnax, ilh non pecco. 

Liv. de Sydrac, fol. 133. 
Ceux qui jugent loyalement les méchants hommes 
touchant leurs actions, hien qu’ils soient détruits ou 
écartelés, ils ne pèchent pas. 
Car mays amaria esser ades totz DESMRMBRATZ. 
Roman de Fierabras, v. 664. 
Car j'aimerais davantage être incontinent tout mis 
en pièces. 

Anc. FR. Trente escuyers qui... desmembrent 
des oyes, oysous, chapons, etc. 

Hist. macar., 1. 1, p. 24. 

CAT. £sP, PORT, Desmembrar.ir. Dismembrare. 


MENAR , »., lat. minane, mener, con- 
duire, emmener. 
En paradis vos deurian mznan, 


Si, per merce, nnls hom hi den intrar. 
RAMBAUD DE VAQUEIRAS : Honrat marques. 


MEN 


En paradis vous devraieut mener, si, par merc 
vul bomme y doit entrer. 
Si ja podetz d'esta terra 
Ex Bascol traire ni mawAn, 
Veus mos cors per justiziar. 
R. Vipas DE BEZAUDUR : Unas nova. 
Si jamais vous pouvez de cette terre le sæigoe 
Bascol tirer et emmener, voici ma personne pat 
justicier. 
Fig. Vaac lai o ‘l cors mi maxa. 
BenTRAND DE Bonn : Casuts sui. 
Je vais là où le cœur me mène. 
Loc. fig. Proeza, eossi us vei rota 
E mxxan de tort en travers. 
Pitnaz L'AUVERGNE : Bel m’es. 
Prouesse , comme je vous vois brisée et mens i 
tort en travers. 
Mot ben euseyuat 
De maman saucta vida. 
V. de S. Honoret. 
Mouit bien enseignés à mener sainte vie. 


Ce verbe était en outre employé dan 
un grand nombre d’autres locutions 
dans lesquelles il recevait des acceptior 
différentes ; voici les principales : 


Li MxnA gran festa. 


V. de S. Honorat. 
.« Lui fait grande fête. 


Lai venc lo rei sa felnia mewan. 
Poëme sur Boèce. 
Là vint le roi sa félonie montrer. 
Maxanat si las mans e ‘ls bratz 
Tro paus tot mon afar en patz. 
Le DAUPHIN D'AUVERGNE : Del mxkç 
Je ferai tant des mains et des bras jusqu’à ce qi 
je pose mon affaire en paix. 
Quan non poirai magyar la lengus. 
Forquer ne MansEïLLe : Senber Dieus. 
Quand je ne pourrai remuer la langue. 
Mzxan à fuec e a barrey. 
V. de S. Honorat. 
Mettent à feu et à dévastation. 
Maxa tos secretz ab sabis homes. 
Trad. de Bède, fol. 55. 
Confie tes secrets à sages hommes. 
Tot o maxa a plom et a livell et a dred 
linha. 
V. et Vert., fol. 59. 
Tout cela il mène à plomb et à niveau et à droi 
ligne. 
Las autras gens mxxo gran solatx entoi 
lo taulier. 


MEN 


Las autres gens que mexon la gran festa an 
gaure d’estarmens. 
Liv. de Sydrac, fol. 31. 
La autres gens mènent grande joie autour da ta- 
Le. 
Les autres gens qui mènent la grande fête avec 
bugcoup d'instruments. 
Monx gran baador per tota la ciutat. 
F. de S. Honorat. 
Menent grande allégresse par toute ia cité. 
Dol manan, 
Veoc Gslrens am s0s companos. 
Roman de Jaufre, fol. &. 
En menant afiction, Gauvain vint avec'ses com- 
Fipons. 
Paazadors e banzatz 
Valor mxxox derreira, 
B. Sicanr DE MARIE VOLS : Ab greu. 
Trompeurs et trompés mènent mérite derrière. 
Loc. fig. Msner tan lo barutel, 
Que senti si grossa d'enfant. 
F.. de S. Honorat. 
Elle mena tant le blutoir qu’elle se sentit grosse 
d'eufant. 
Tot ginhozameus 
Mesa mon adversari a descofizemens. 
PIERRE DE Constac: El nom de. 
Tout ingénieusement meser mon adversaire à dé- 
toftare. 
Part. pas. Aissilh de Lombardia 
Mai volon esser be manar 
Per rey, que per comte forsat. 
Bentsamp DE Boan : Jeu chan qu’ el reys. 
Ceux de Lombardie plus veulent être bien menés 
fr roi, que par comte contraints. 
Loc. 
GoTenten l’almiran, gran joya n’a mxxapa. 
Roman de Fierabras, v. 2755. 
(uod l’émir l'entend , graude joie il en a montrée. 
Es ben xxmATz estra ley 
Qui ten car s0 que l’avilis. 
AnNAUD DE MARCEIL : Cui que. 
Ext bien mené hors la loi celui qui tient cher ce 
qu l'anilit. 
asc. na. Ceulx où le mayre l'aura mener poor 
eux adjourner. 
Charte de Valenciennes, de 1114, p. 308. 
Les compsinnuun de lai seront menet à tei ; 
d'erunt mener en leesce. 
Ane. trad. du Psaut., Ms. n° 1, ps. 44. 
Fors de mener jolivetes. 
Roman de la Rosc, v. 8461. 


MEN 189 


ANC. E6P. 
Otros que wzxanax simios é xafarrones. 
Poema de Alexandro, cop. 1798. 
CAT. Menar. usr. moD. PURT. Menear. 17. Me- 
nare. 


2. MExA , 5. f., maniere, façon. 
Un vers farai de tal mxxa, 
Un vuelh qne mos sens paresca. 
RamsAcD D'ORANGE : Un vers. 
Je ferai un vers de telle manière, où je veux que 
mon sens paraisse. 
Tan vos sai lauzengier 
E fait d’amorosa mx, 
Qu’ ien cug que de cavalier 
Siatz devengntz camjaire, 
T. ps LA COMTESSE DE Die ET DE RaAmsAUD 
. D'OnRANGE : Amicz. 
Tant je vous sais flatteur et fait d’amoureuse fa- 
fon, que je crois que de chevalier vous soyez devenu 
changeur. 


CAT. IT. Mena. 


3. MENAIRE, MENAYRE, MENADOR , $. /., 
meneur. conducteur. 


Tertullien a employé le mot latin 
MINATOR en ce sens. 
leu, hom mounier, bo mxxatne, o farinier, 
Cartulaire de Montpellier, fol. 140. 
Moi, homme meunier, ou meneur, ou farinier. 
Lai intret Ja reina ab sa seror, 
E remairo defors siei MEN A Don. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 90. 
Là entra la reine avec sa sœur, et restèrent dehors 
ses conducteurs. * 
Fig. Car el era manNayREs de la paraula. 
Trad. des Actes des apôtres, ch. 14. 
Car il était conducteur de la parole. | 
anC. Fr. Tant ont ale, que lor meneres 
Les a mis en la court au roi. 
Roman du Renart, t. 1V, p. 46. 
xsr. Menador. 17. Menatore. 


4. AMENAR, V., amener, guider, con- 
duire. 


Vengro siei cassador de cassar, et AMxgxRO 
.cec, bestias salvayas. 
PHILOMENA. 
Vinrent ses chasseurs de chasser, et amentrent 
trois cenis bêtes sauvages, 


180 MEL 


MEL 


Je fus toujours de méchanceté, et maintins œuvre| 6, JMALENGONIAR, v., chagriner, al 


de démon. 


Adjectiy. Pucis li Jusieu maLxnconr 
Ffazian fals testimoni. 
Brev. d'amor, fol. 163. 
PuislesJaifs méchants faisaient faux témoignage. 


3. MELANCOLIC, MALANCOLIC, MALENCO- 
_ Lic, adj., lat. mrranchoricus, mé- 


lancolique. 


Cant es pur de hamor maLAnNCOLic. 
Trad. d’'Albucasis, fol. 1. 
Quand il est pur d'humeur mélancolique. 


Contra tota autra passio MELANCOLICA, 
Eluc. de las propr., fol. 192. 
Contre toute autre souffrance mélancolique. , 


— Triste. 
Aze... es MELANCOLIC. 


tnister. 


Mentre que Josep se MALKHGOKIAVA. 
Abr. de l'A. et du N.-T., fol. 22. 
Tandis que Joseph se chagrinait. 


ANC. FR. À ces paroles se melancolia le roy. 
FaotssanT, t. II, ch. 30. 


Sans se soucier ni melancholier de rien. 
Mém. de Sully, t. IX , p. 360. 


MELANITES, s. j., malthe, sorte de pé 
trole plus noir que le pétrole ordi 


naire, poix minérale. 
MxLantres es peyra…., ret dos suc cum me 
Eluc. de las propr., fol. 189. 
La malthe est une pierre. , elle rend suc des 
comme miel. 


Eluc. de las propr., fo. 235. | MELINA , s. f., lat. wauixum, melinam 


L’ène... est mélancolique. 


Substant, MaLzencozicx per natnra 
Es de mot luia figura. 
Brev. d’amor, fol. 55. 
Le mélancolique naturellement est de moult laide 
figure. 
cAT. Melancolic. nsr. ronr. Melancolico. 1r. 
Melancolico, malinconico. 


4. MALENCOLIOS , MELANCONIOS, a&d}., 


mélancolique. 

Lo diables..., hom maLencocros tempta de 
enueg e de tristor, 

W. et Vert., fol. 61. 

Le diable.…, homme mélancolique tente par en- 
pui et par tristesse. 

Cove que sion felh o mELAnNcOnI OS. 

Liv. de Sydrae, fol, 32. 

L convient qu’ils soient farouches ou mélancoli- 
ques. 
ANC, F8. On disoit qu'il estoit songeard et me. 


lancholieux. 
Arrests d'amour, p. 946. 


Où ne sont point gens melancolieux. 
CL. Manor, t.I, p. 369. 
Laï deffend ladite court tontes compagnies 
melancholieuses. 
Arrests d'amour, p. 749. 


LA 


b. MAaLENCAYS, 5. /n., haine. 
Ves l'enfant a MALENCAYS, 
Aaciria lo volentiers. 
Trad. d’un Évang. apocr. 
À haine contre l'enfant, il le tuerait volontiers. 


sorte d’ocre, 
Colors... alcunas nayssho en veuas de terr 
nataralmen, cum 50 MaLINA. 
Eluc. de las propr., foi. #. 


Les couleurs... aucunes naissent naturellemen 
dans les veines de la terre, comme sont le melinum 


2. Meuix, ad}., lat. uecrnus, de melinum 


de coing, de conleur de coïing , jaune 
Ha gran rog, flors maLruas. 
Eluc. de las propr., fol. au. 
À grain rouge, fleurs jaunes. 
Mazina color es blancs. 
E luc. de las propr., fol. #1. 
Le couleur de melinum est blanche. 


MELLILOT, s. m., lat. wecrrorun 
mélilot. 


Ayssi cum s0 fuelas de altes.… e de mELzILOT 
Trad, d'Albucasis, fol. 66. 
Ainsi comme sont feuilles de guimauve... eté 
mélilot. 


MELO ,s. m., lat. meropepo, melon 
Las causas ses sabor, dizem que s0 coiss 
MELOS et semlans. 
Eluc. de las propr., fol. 271. 
Les choses sans saveur, nous disons que (ce) sn 
courges , »#selons et semblables. 
Un non hi a dels garzos 
Que, denan vos, non assailha ; 
Si s defendian ab muzos, 


MEL 


Cascus intreri'. aus que vos, 
$'arias elms e ventailha. 
Banrnauo pe Bons : Maitolin. 

Dr'ya pas un des goujats qui, avant vous, n’aille à 
lawet ; s’ils se défendaient avec des melons, cha- 
qu aitrerait plus tôt que vous, si vous avies heaume 
e raiere. 
cr, Velô. asp. Melon. ronr. Meläo. 17. Mel- 

lone. 


KELOCHITES, s. /., lat. mMaALACHITES , 
malachite, sorte de pierre précieuse. 


Mnocsrras es peyra vert, semlant me- 
rauda. 
Eluc. de las propr., fol. 189. 
Malachite est pierre verte , semblable à émeraude. 
Macocarres per sa vertut deffent e garda. 
Trad. du lapidaire de Marbode. 
L malachite par sa vertu défend et préserve. 


ELODIA , s. f., lat. mzconia , mélodie. 
Cant aquestas .11. partz del cor se acordon, 
ds fan mot dons cant e doussa MzLODIA. 
F. et Vert., fol. 59. 
Quand ces deux parties du cœur s'accordent , elles 
het moult doux chant et douce mélodie, 
La gran macopDia 
Que an los benhauratz en l’auta ierarchia. 
V. de S.' Honorat. 
La grande mélodie qu’ont les bienheureux dans 
h haute biérarchie. 
Redo dossa et plazent mELODIA. 
Eluc. de las propr., fol. 281. 
Bendent douce et agréable mélodie. 
Siei compaynon cantavan mirabla macopta. 
F. de S. Honorat. 
Ses cowpagnons chantaient admirable mélodie. 


(t.ssr. PORT. 17. Melodia. 


: Meonios, adj., lat. meLOoDus, mé- 

lodieux. 
Ab 08 uxLoDros € prims. 

La Crusca provensale, p. 100. 
Avec airs mélodieux et délicats. 

So es cant maLOD1I0S. 
Leys d'amors, fol. 7. 
Cest chant mélodieux. 
Cansos.. mMaLODIOSas. 
Eluc. de las propr., fol. 69. 

Chansons. mélodieuses. 


Nat. Melodioso. 17. Melodiose. 


IELOTA , s. m., du lat. mais, blaireau. 


MEL 181 


Marorta.. es nom de taysho. 
Aquesta liquor smo trop alcunas bestias, 
qual es uaLora. 
Elue. de las propr., fol. 259 et 272. 
Blaireau.. c’est le nom de taisson. 
Cette liqueur aiment beaucoup quelques bêtes, 
tel est le blaireau. 


a. MeLora, s..f, lat. mELOTA, peau gar- 


nie de son poil, fourrure. 
Ab pel mot peluda, dita mzLOTA. 

Eluc. de las propr., fol. 259. 
Âvec pesu moult velue , dite fourrure. 


MELS, nmxiLs, MIFLHS, MIRLS, adv. 


compar., lat. meuius, mieux. 
Sap ben dir e wiszus faire. 
Auxeni DE PacuiLaix : Pus descobrir. 
Sait bien dira et mieux faire. 
On plos vau, mircns am e mais vuelb. 
BERANGER DE PALASOL : Mais ai. 
Où plus je vais, mieux j'aime et plus je veux. 
Se bien l'ont fet, mielx Le feront. 
Roman de Rou, v. 11251. 
Loc. Dona, si m don vostr’amor Dieus, 
Cen tants soi mrxLS vostres que mieus. 
ARNAUD DE ManEuIL : Dons genser. 
Dame, si Dieu me donne votre amour, cent (fois) 
autant je suis mieux vôtre que mieu. 
El vos volia mx1L1s que ad home del mon. 
V. de Bertrand de Born. 
Il vous voulait mieux (plus de bien ) qu’à bomme 
du monde. 
Pero maltraitz ni afans 
No m dezenansa nimte 
De vos servir mrazus de be. 
Atmxai DE PEGuILAIN : Eissamen cum. 
Pourtant persécution ni peine ne me décourage ni 
me retient de vous servir mieux que bien. 
Mrazss de dompna, quan vei vostre cors gen. 
RicuAsD Dx BARSEZIEUX : Atressi com Persavaus. 
Mieux de dame , quand je vois votre corps gentil. 
Adyv. comp. Las trips s’ajosteron aqui, 
Tat li home qui mrazz & MIEL, 
Trad. d'un Évang. apocr. 
Les tribus s’asermblèrent là, tous les hommes à 
qui mieux mieux. 
Anc. FR. Î acoururent que mieus mieus. 
Roman du Renart, 1. IV, p. 275. 
Dances et chieres à merveilles 
D'angz et d’autres à qui mieulx mieulx. 
Wigiles de Charles VII, t. L, p. 35. 


ANC. FR, 


182 MEL 


Dieas don li bona via tener 
De sax zx MIEL RS 6 de pretz en poder. 
Hucuss BRuner : Per lo dous. 
Dieu lui donne bonne voie à tenir de bien en 
mieux et de mérite en puissance. 
aAnc. PR. De bien en mieulr renouvelloïent les 
biens, 
Hist. de J. de Saintré, p. 203. 
IT. Quando montar credea di bene in meglio. 
Rentr, Dittiram., v. 22. 


Pero m’a fait Amor tan d’onramen 
Que wars & mxirs, ab ferm cor natoral, 
Am que nals hom. 
P. Raison» DE TouLovuse : De fin’ amor. 
Pourtant Amour m’a fait tant d'honneur que plus 
et davantage, avec cœur ferme et naturel, j'aime 
que nul homme, 
Substant. Dic vos que m par vilania, 
Qai partis, e qui ’l mrxLus se tria. 
BErnanpD De ROvEnAC : D'un sirventes. 
Je vous dis que (cela) me paraît vilenie, qui par- 
tage , et qui se choisit le mieux. 
Mas elha m deu mon urzzns triar. 
Le CONTE DE Porrixss : Mout jausens. 
Mais elle me doit trier mon mieu. 
Loc. Era nos a mostrat Morts que pot faire, 
Qu’ a un sol colp a lo xrxrs del mon pres. 
G. Faimir : Forts chauss. 
. Maintenant la Mort nous a montré ce qu’elle peut 
faire, vu qu’à un seul coup elle a {e mieux du monde 
pris. 
Ab dels »zzs de la vila e dels emparentatz. 
GuiLLAume pe Tuner. 
Avec des mieux de la ville et des apparentés. 
anc. FR. Là fu li mielx, là fo li plus. 
Li plus de la chevalerie, ! 
* Eli mielx de la baronie. 
Roman de Rou, v. 13070 et 16267. 
Subst. comp. 
Pero ‘| MtxLS DEL MI2LS que hom ve, 
Mi dons, que val mais que valors, 
En pot leu far acordamen. 
Fozquer pe Mansziice : Mout i fets, 
Pourtant le mieux du mieux qu’on voit, ma 
dame, qui vaut plus que valeur, en peut facilement 
faire accord. 


ANC, CAT. Mills. 


2. MELHOR, MEILLOR, MELHER , MEILHER, 
MIELHER , MEILLER , Gd). compar., lat. 


MELIOR , Meilleur. 
Âdes m° agr’ obs, sitot s’es bos, 


MEL 
Mos chans fos xraLnxns que non es. 
B. px VEnTADOUR : Ja mos chantars. 
Maintenant j'aurais besoin, quoiqu'il soit ba 
que mon chant fût meilleur qu’il n’est. 
Pero bon m’es, mas mrxzuza volgra fos. 
Gtaaup Le Roux : Auiatz la. 
Pourtant bon m'est, mais meilleur je voudra 
qu’il fût, 
Précédé de l’article ou suivi de ps 
qui se traduit ordinairement par que 
ce mot exprimait le superlatif. 


Pas, domna, ets la mxrcuun. 
G. Prrnne pe CasaLs : Be m plagra. 
Puisque , dame, vous êtes la meilleure. 
Si meLuzn es dels pros. 
AnxauD DE MARUEIL : Razos «s. 
S'il est meilleur que les preux. 
Bona domna, mxtzcen de las marrons. 
PisTOLETA : Sens e sabers. 
Bonne dame , meilleure que les meilleures. 
Loc, Dons M&ILLER DE 208, 
E la genser c’om anc pogues vezer. 
G. Macner : Cel cui senbor. 
Dame meilleurs que bonne, et la plus gentil 
qu'on pût oncques voir. ù 
Substant. Esperans’ an tuit li mxrzcon 
Els vostres cars precs merceians. 
FoLquer x MansxiLis : Si cum #1. 
Espérance ont tous les meilleurs aux votres chèn 
prières produisant merci. 
Vai s’en lo temps, e perdem lo mxrsos. 
B. pe VENTADOUR : Quant erba. 
Le temps s’en va, et nous perdons le meilleur. 
AñC. vR. Oncques mais rois, ne quens, ne di 
N'oïrent de millor estoire. 
Fabl. et cont. anc., t. IV, p. 80. 
La ville qui ere une des meillors. 
VILLERARDOULN , P. 116. 
Dona sa terre e son réalme 
À son meillor parent Willealme, 
Li dus out chevaliers des meïllors de Bretainga 
De Bretaigne manda li meillors ensement. 
Roman de Rou, v. 11918, 3943 et 2368. 


L'ancien français avait change « 
en eur, maïs cette dernière désinen 
se conserva longtemps invariable pot 
les deux genres. 


A la meilleur da royaume de France. 
Le conTe DE BÉTSUNE. Ess. sur la mus., t. À 
pe 170. 


MEL 
Puis comme an camp épars qui cherche meil- 
leur place. 
Parzrvrz Hrozmonx, p. 28. 
ut, Milor. sr. Mejor. ronr. Melhor. 1r. 
Mgliore. 


3. MELHORAMEN , MELHURAMEN , MEILLU- 
LANEST , MILHORAMEN, MILHURAMEN, 
s, m., amélioration , soulagement. 

Res que fassa ni que dis, 
No conosc que pros me sis, 
Ni no y vei MELHURAMEX. 
B. ox VEexrapoun : Lo temps. 
Bien que je fasse ni que je dise , je ne connais pas 
que profit me soit, ni je n’y vois pas amélioration. 
Nas de la nostra part er lo uILBURANz=. 
GuizLauxe DR TuneLa, 
Mais de la notre part sera l'amélioration. 
La domva conoc mantenent 
Que l’enfas ac MEILLURAMENT. 
F. de S. Honorat. 
La dame reconnut aussitôt que l’enfant eut sou- 
ligement. 

asc. T, Milorament. zsr. Mejoramento. 

roar. Melhoramento. 1r. Miglioramento. 


: MILHURAZO, MELHUIRAZO, MEILURAZO, 
AELIURAZO , 5. f., lat. mecionario, 
amélioration , abonissement, soula- 
gement. 

Pas, domns , ets la meïlher, ses duptansa, 
Ben deu venir a mi MELHURAZOS. 
G. Presne px CasaLs : Be m plagra. 
Puisque, dame, vous êtes la meilleure, sans 
doute, il m'en doit bien venir amélioration. 
Aïiea dicha tan gran mxILURAzO 


Al vostre prets. 
Ransaun px VAQUEIRAS : Senher marques. 


Jai moi proclamé si grande amélioration pour 
vétre mérite. 


45 rx, S'impriment certaines dispositions 
d'empiremens ou de méliorations. 
Anvor, Trad. de Plutarque, Morales, t.IV, p. 334. 


ASC. CAT. Melloraco. 


L MertuuRANZA , MEILLURANZA, MEGLO- 
BAXZA , 5. f., amélioration, avantage. 


Totr hom qu’en vai, taing que sia menbratz, 
el combatre y ha tan de muirrunanra. 
B. Zonc: : Non lassarai. 


MEL ‘” 183 
Tout homme qui s’en ve, il convient qu’il soit 
bien avisé, vu qu’au combattre il y a autant d'amé- 
lioration. 
En lorb trop aitan de mzcLonansa 
Que jawais sols non ira volontiers. 
P. Przissren : Seingner Blacats. 
Dans l’aveugie je trouve tant d'avantage que ja- 
mais seul il n’ira volontiers. 
sr. Miglioranza. 


6. MEeLHUAIER, MRILLURIER , 5. M., amé- 
lioration , avantage, mieux. 
No i conoisseretz mELHURIER. 
Brev. d’amor, fol. 124. 
Vous n'y connaîtres pas amélioration. 
Trop sa grsns marzrunrxns 
Sel que te gen los sieus e ‘ls estranhers. 
T. px RAMBAUD,.DE PERDIGON ET D'ADHEMAX : 
Senher. 

À très grands avantages celui qui tient agréable- 
ment les siens et les étrangers. 

Posco mermar o creisser de ls tailla d’aquella 
persona segon lo martiuntex 0 *] pejnrier que 
aura pres. 

Tit. de 1263. Dour, | CXLVI, fol. 31. 

Puissent diminuer ou croître de Ia taille de cette 
persoune selon le mieux ou le pire qu’elle aura pris. 


7. Mrzaunos, adj., avantageux, fier. 
Sos locx n°er xxzsunos. 
G. Ozivien v’Anzces, Coblas triadas. 
Sa situation en sera avantageuse. 
Com joyos ni macznunos 


Eu sis. 
CaDenar : Camjadn s’ es. 
Comme joyeux et fer j'en sois. 


8. MELHORAR, MEILLORAR , MKILLUBARB, 
MELHUBAR » MELUYRAR, V., lat. ME- 
LIOnARe, améliorer, élever, perfec- 


tiooner, rendre meilleur. 
* Amors fa ill meillors merrronan. 
RAMBAUD DE VAQUEIRAS : Leu pot. 
Amour fsit améliorer les meilleurs. 
Qualque re 
De que mxLHURES ma razos. 
G. Fair : AL chantar. 
Quelque chose par quoi ma raison se perfectionnät. 
Ben a malvats cor e mendic 
Sel qui amae no s Macnuna. 
B. ne VenTADOUR : Lanquan fuelhon. 
Bien a mauvais cœur et perfide celui qui aime et 
ne s’améliore pas. | 





184 . MEL 


Bos seigner creis los sieus e ‘ls MeILLURA. 
BennanD Dx LA BARTRE : Foilla ni flors. 
Bon seigneur accroît les siens et les élève. 
L’enrequi e ‘l uxizconeT. 
F. du moine de Montaudon. 
L'enrichit et l’éleva. 
Part. pas. Ab aisso m'a joy e deport rendat, 
E mon saber tenc en dreg MELUY&AT. 
G. Anusmar : Non pot esser. 
Avec cela m’a rendu joie et transport, et mon sa- 
voir tient justement amélioré. 
ASC. FR. 
L'aaltre riche importun le long de la journee 
Avec flammes et fer meliore ses champs. 
Anc. trad. des Épft. d’Horace, \iv. IL, p. 3%. 
Partant désiroit de poavoir traitter quelque 
chose de certain avec le roy, pendant qu'il es- 
toit hugaenot, afin de méliorerleur condition. 
Mém. de Sully, t.1, p. 182. 
ANC. 17. Uno ven meno, altro meilliora. 
GuITTONE D’AREZZO , Lett. 27. 
car. Müllorar. xsr. Mejorar. vont. Melliorar. 
ir. mon. Migliorare. 


9. AMEILHURAMENT, $. M., amélioration. 
De las reparations et dels AMKILHURAMENTS. 
Tit. de 1358. Doar, t. CXIV, fol. 103. 
Des réparations et des améliorations. 


10. ADMILIOBACIO, 5. f., amélioration. 
Aprop alcas dias retornet ADMILIORACIO de 
las suas disposicios. 
Trad. d’Allucasis, fol. 26. 
Après quelques jours revint amélioration des 
siennes dispositions. 


11. ÂAMILORAR, %., améliorer. 


Que pessetz d’AmILORAR aquest loc. 
PHILOMENA. 
Que vous pensies d'améliorer ce lieu. 


— Se prévaloir, faire le fier, s’avantager. 
Amirorar de tan noble baro ni de tan pros 


quo el es. 
PHILOMENA. 


Se prévaloir de si noble baron et de si preux 
comme il est. | 


MELSA ,, 5. f., rate. 
Mxcsa dona a la partida sinestra suppliment 
et perfeccio. 
Contra inflacio de maLsa. 
Eluce. de las propr., fol. 56 et 212. 


# 


MEM 


La rate donne à La partie gauche souplesse et 
fection. 

Contre gonflement de rate. 
car. Melsa. 


MEMBRAR , MENBRAR, NEMBRAR , » 
lat. wemonane, remiémorer, se rapp 


ler, se souvenir, revenir en mémoir 
En chantan m'aven a memenan 
So qu’ ieu cug, chantau, oblider. 
Foiquer px MARSEILLE : Env chantes 
En chantant il m’arriye de remsémorer ce que 
pense , en chantant, oublier. 
Quai be s uamsna del segle qa' es passatr. 
SonDEL : Qui be s membn. 
Qui bien se souvient du siècle qui est passe. 
Li Mxupax del fu cor qu'ieu l’ai. 
ARNAUD DE MaAnuEIL : À guisa de. 
Qu'il lui souvienne de la pure affection que j' 
pour elle. 
Si d’aquetzs dos mamBRava 
Ad home. 
P. CARDINAL : Jhesum Cris 
Si de ces deux il souvenait à l’homme. 
Part. prés. Gloriosa, siatz de mi msxwenars 
GuiLLaunx n’AUTPOUL : Esperansa. 
Glorieuse , soyez de moi vous souvenant. 
Hom que a merce d'ome chaitin es un 


BRAXS de s€. 
Trad. de Bède, fol. 5. 


L'homme qui a merci d’homme chétif est se 50 
venant de soi. 
Part. pas. Mantes vetz m’es pacis mxusat 

L' amor que me fetz al comjat. 
B. px VENTADOUR : Accossellats. 

Maintes fois m'est depuis revenu en memol 
l’amour qu’elle me fit au congé. 

Per s0 que MEMBRADA €D Sia. 

Trad. d'un Evang. apocr. 
Pour qu'elle en soit remémorée. 


Mortz fay per vos, dou vos es mal xawssi 

Focquet pE Romans : Quan lo dos 

Je fus mis à mort pour vous, dont il vous est a 
souvenu. 


Loc. Baro, estem MeMBRAT € cert. 
GutLliauxe DE Tunes. 


Barons , soyons sûrs et certains. 


— lPrudent, bien avisé, renommé. 
A dratz de bona domna tanh 


Que sia savis © MEMBAATZ. 
P. Vipac : Neu ni gel. 


MEM 


Il cogvient à emant de bonne dsme qu’il soit 
uéc et prudent. 
Quar uu effant pauc tenia 
En sa fauda, que darmia, 
E filava cor wamsraDa. . 
G. Riquier : L’autrier. 
Cr elle tenait dans son giroo un petit enfant , qui 
émail , et elle flait comme bien avisée. 
Apres si t demanda s0s cavayers MEMRRATZ 
Roman de Fierabras, v. 4526. 
Apres s’il te demande ses chevaliers renommés. 
Sabsiantiv. Nescis als fatz, 
E dregz e savis als MamBnATz. 
GinauD DE BonNEiL : S’auc jorn. 
Single avec les ignorants, et juste et sage avec 
les bien avisés. : 
sxc. ta. Faites li de moi membrer. 
Ls no1 DE NAVARRE , chanson XII. 
Bien l'en menbre et bien l'en sovient. 
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc.,t. 1, p. 228. 
Fa li bons rois Pépins à la chaire membrée. 
Roman de Berte, p. 155. 
Gart que toz jors seit bien menbrez 
Quels choses covienent à rei. 
2° trad. du Chastoiement, cout. 22. 
asc. CAT, ESP. Membrar. vont. Lembrar. 17. 
HMembrare. 


1. MEMBRAMEN , s. m2., sSOuvenir, souve- 
NaDCe. 
Mas non es dreits c’ om valens ni prezatz 
$e recreza per aital MEMBRANE. 
SonpDEL : Qui be s membra. 
Mais il n’est pas juste qu'homme vaillant et prisé 
it decourage pour pareil souvenir- 


. > 
3 Mrmmnansa, s. f., souvenance, sou- 


venir. | 
Sol qu’el cor sia de mi mamBransa. 
Hucues Bauner : Cortesamen. 
Seulement qu’au cœur elle ait de moi souvenance. 
Grea n’ aura Diens mempnansa 


D'aquels per cuy es oblidatz. 
AtMsat DE B£&LLiNOY : Cossiros. 
Diffcilement Dieu en aura souvenance de ceux 
per qui il est oublié. 
asc. rR. Et dit Renart : Par la mermnbrance, 


Par les plaies, par la mort beu. 
Roman du Renart, t.II, p. 46. 


NC. CAT, Membranca. xs. Membransa. ronr. 


Lembranca. 1r. Membran:a. 
II. 


MEM 185 


4. MrMBRADAMENT, adv., sciemment, en 
connaissance de cause. 
Alcns MEMBRADAMENT 0 per sa folor anava 
encontra. | 


T'it. de 1248. Doar, t. CXXXVII, fol. 221. 
Aucun sciemment ou par sa folie allait contre. 


5. Memonra, s.f., lat. mEmon14, mémoire. 
Bona memonra per ben retener. 
PV. et Vert., foi. 9. 
Bonne memoure pour bien retenir. 
Ela a mamonix per qu'ilh remenbre las 
causas que s0 aoras trespassadas. 
Liv. de Sydrac, fol. 10. 
Elle a mémoire pour qu’elle remémore les choses 
qui sont maintenant passées. 
Loc. Son flz, px sONA mEMon1A. 
Statuts de Provence. JULIE, 1. 1, p. 82. 
Son fils , de bonne mémoire. 


— Compte, état sommaire de ce qui 
est dü. ‘ 
I. copia de las petitss mamonras. 
Tic. de 1428. Hist. de Nimes, t. 111, pr., p. 227. 
Une copie des petits mémoires. 


CAT. ESP. PORT. 1T, Memoria. 


6. MemonaTiu, adj., mémoratif. 
Apela Aristotil... la quinta virtut, mamo- 


RATIVA. . 
Eluc, de las propr., fol. 14. 


Aristote appelle... la cinquième qualité, mémora- 
tive. 
PORT. 1T. Memorativo. 


7. Meuontraz, adj., lat. MEmMoRtALe, mé- 


morial, avertissement. 
Lo vestir que hom dona al paure li es coma 
MEMORIAL que pregae Dieu per aquell que fay 


aquella almorna. 
V.. et Vert., fol. 38. 


Le vêtement qu’on donne au pauvre lui est comme 
avertissement qu’il prie Dieu pour celui qui fait 
celte aumône. 


— Subst. Memoire, état sommaire d’un 


compte. 


Per la copia dels MxmontrAzs facha. 
Tit. de 1428. Hist. de Nimes, t. X11, pr., p. 227. 
Pour Ja copie faite des mémoires. 


. . e 
CAT. sr. pOnT. Memorial. rr. Memoriale. 


8. CoMEMORACIO, COMEMORATIO, 5. f., 
lat. COMMKMORATIO, commémoration. 
24 


186 MEM 


Oratios ab comxmonacro de la santa passio 


del filh de Dieu. 


Brev. d’amor, fol. 100. 
Oraison avec commémoration de la sainte passion 
du fils de Dieu. 
Per comemonaTio e per gloria d’elh. 
PuiILOMENA. 


Pour commémoration et pour gloire de lui. 
car, Commemoraciô. zse. Commemoracion. 
pont. Commemoracäo. 17. Commemora- 
zione. 


9. DESMEMBRAR, DEMEMBBAR, 2., Oublier. 
Que vuelha DESMEMBRAR MOs peccatz, mas 


dolors. 
F, de S. Honorat. 


Qu'il veuille onblier mes péchés , mes douleurs. 
Que non an DEMEMBRAN 
Mi ni négus de totz selhs que estan 
En est segle malvat, galisdor. 
R. GaucELu : À Dieu. 
Qu'il n'aille pas oubliant moi ni paul de tous ceux 
qui sont en ce siècle méchant , trompeur. 
Part. pas. Quau si vol recordar de causa pes- 


MEMBRADA. 
Eluc. de las propr., fol. 18. 


. Quand il veut se souvenir de chose oubliée. 
ANC. CAT. Desmembrar. 17. Dismemorare. 


10. DESMEMORIAMENT, s. M., perte de 


la mémoire, folie. 
Alienacio, O DESMEMORIAMENT. 

Eluc. de las propr., fol. 50. 
Aliénation , ou perte de la mémoire. 


11. Dememonrar, %., priver de mé- 
moire, être fou, insensé, extrava- 


guer. 
Part. pas. Aquels qui so fora uzagge de razo, 
O DEMEMORIATZ. 
Eluc. de las propr., fol. 194. 
Ceux qui sont hors d'usage de raison ; ou insenses. 


xsr. Desmemoriar. 


12. REMEMBRANSA, RENEMBRANSA, 5. f., 
souvenance, commémoration, res- 


souvenir. 
Ades m’saci sa doussa REMEMBRANSA. 
Hueuvues DE SarnTr-Cvr : Ses dezir. 
Sans cesse me tue sa douce souvenanre. 
Eatorn lieys que m ten en REMEMBRANSA. 
A1MERI DE BELLINOY : Meravil ane. 
Autour d'elle qui me tient en souvenanrce. 


MEM 


Rawxmsnansa de la passio de Jhesa Crist. 
F. et Vert., fol. 83. 
Commémoration de la passion de Jésus-Chri:t. 
Tait li mal e‘1 ben del mont son mesen r1- 
MEMBRANSA per trobadors. 
Gramm. provenc. 
Tous les maux et les biens du monde sont mis en 
ressouvenir par les troubadours. 
Car ieu fanc tota era R«NEmBR:NSA de ve- 
senes entrelaissament, 
Trad. de l spé. de S. Paul aux Romains. 
Car je fais toujours commémoration de vous san 
discontinuation. 
ANG. FA. Lors te vendra en remembrance, 
Et la facon et la semblance. 
Roman de la Rose, v. 25. 
Se ne fust tant de remembrance. 
Roman de Rou, v. 16. 
anc. cat. Remembrança. xsr. Remembran:e. 
ir. Rimembranza. 


13. REMXMBRAMENT, REMEMBRAMEN, «. 


m., ressouvenir. 

Per taïh que tos temps agunesso REMEMBRA- 
MEnT d'aquelha aigua beneseyta. 

PHILOMEN A. 

Pour tel que toujours ils eussent ressouvenir d- 
celte eau bénite. 
Loc. Per su que d’ el fos fag tos temps REM:x- 

BRAMENS. 
Pirnre DE Conmac : El nom de. 


Pour ce que de lui fut fait en tout temps ressos- 
venir. 


ANC, FR, Quant de sa doulce mère li vient re. 


membrament. | 
Roman des quatre fils Aymon. BER&ER , p. 4. 


14. REMEMBRE, adf., remémoratif, sou- 
venant, ressouvenant. 


Ne siutz REMEMBRES € testimonis. 
it. de 1333. Doar, 1. XLILL, fol. 39. 


Ea soyez remémoratifs et Lémoins. 


15. REMEMBRIUS, adj., mémoratif. 
De mort no suy REMEMBRIUS 
Ni temens. 
G. RiQuiER : À moua da. 
De mort je ne suis mémoratif ni craintif. 


16. REMEMBRADOR, RENEMRBADOR , dd). 
mémoratif. 


MEN 


MEN 197 


14. Menvr, ad}, lat. minurus, menu, | 15. Menupawex, ado., pelitement, menu, 


petit, mince. 
Ric escas non pot aver honransa 
Ab menurz dos. 
T. n£ RANSAUD, D'ADHEMAR ET DE PERD1GON : 
Senber. 
Riche avare ne peut avoir honneur avec de menus 
és. 
Prendetz gran re de serps MaxUDAs. 
Daeuves DE PaaDes, dus. cass. 
Voas prenez beaucoup de petits serpents. 
Fg. Tant es avols e de MENUT coratge. 
Lanrnanc CicaLa : Estiers mon. 
Tant il est vil et de mince courage. 
Plan se s0s dois e sos MaNUz peccaz. 
Poëme sur Boëce. 
Il se plaint ses fautes et ses menus péchés. 
Loc. fig. Hom murtrier ni raubaire 
No plats tant a Dieu lo paire, 
Ni tan non ama son frut, 
Com fai del pobol wxxur. 
P. CanpinaL : Rasos es. 
Homme meurtrier et voleur ne plait pas tant à 
Dieu le père, ni (Dieu } n’aime pas tant son fruit, 
cœmme il fait (celui) du menu peuple. 
Per conselh de mEnNUDAs gens. 
Rarcmonn DE MinAvAL : Grans. 
Par conseil de petites gens. 
Subst. Remanran li mxnur e "1 venal. 
ALMERI DE PEGUILAIN : Ara para. 
Resteront les menus et les intéressés. 
Li grant e Li mawur mandon ad Honorat. 
VF. de S. Honorat. 
Les grands et les petits mandent à Honorat. 
Adverbial. F'ls trefanetz mManur vestitz. 
Graaup DE BoawiL : En honor Dieu. 
Et les petits trompeurs menu vêtus. 
Anc pus MENUT ayga non ploc. 
GavauDax 1e Virux : Senhors per"los. 
Oncques plus menu eau ne tomba. 
Ad. comp. Quel tavernier venda À MEenuT lo 
vin. 
Cartulaire de Montpellier, du x siècle. 
Que le tavernier vende en detail le vin. 
Se camjan s0VEN k MENUT. 
P. VipaL : Abril issic. 
Se changent souvent et fréquemment. 
Contan sOvVEN ET MENUT. 
Y. de S. Honorat. 
Comptent souvent et minutieusement. 
(ar. Menud. ssr. Menudo. ront. Miudo. 17. 
Minnto. 


Substantiv. 


peu à peu, en petits morceaux. 
Son auxel pais uanupauux. 
Deuves pr PraDts, Aus. cass. 
Son oiseau il paît peu à peu. 
Els albres e las vinhas sxnupaxuxns falhar. 
GuiLiauux DE TuneLa. 
Les acbres et les vignes peu à peu feuiller. 


Lo despezon plas uxnupaux#=s que hom no 


fay carn a marell, 


VF. et Vert., fol. 25. 
Ils le dépècent plus menu qu'on ne fait chair à 


boucherie. 
CAT. Menudament. uspe. Menudamente. roux. 


Miudamente. 17. Minutamente. 


16. Menuper, adj. dim., tout menu, 


tout petit. 
Paisetz lo d’ ausels waxuDxrz. 
Devupes pe PRADES, Aus. cass. 
Paissez-le d'oiseaux fout petits. 
Las dents paucas e M&NUDETAS. 
Ux TROUBADOUR ANONYME : Seinor vos que. 
Les dents petites et toufes menues. 


Adverbial. De flors de lizs es coronada, 


Que naïs MENUDET en la prada. 
UN TRAOUSADOUR ANONYME : Seinor vos que. 
Elle est couronnée de fleurs de lis, qui naît tout 


menu en la prairie. 


caAT. Menudet. xsr. Menudito. 


7. Menupeza, s..f., ténuité, faiblesse, 


maigreur, délicatesse. 
Primeza et MENUD&zA de popas. 


Eluc. de las propr., fol. 51. 
Petitesse et délicatesse de mamelles. 


18. MEenNUDIER, MENUDER, MENUZIER, 
‘ ad, menu, petit, moindre, inférieur. 


El ric manuzran 
An cassa per sans. 
B. AnxauD DE Monrcuc : Er can. 
Et les puissants in/érieurs ont chasse par marais. 


Proverbial. 


11 dich son gros, e il faich son mexunren. 
SORDEL : Quan qu’ ieu. 
Les dits sont gros, et les faits sont menus. 
De tres luiros, 
Lo qual pres piez per emblar uxxupxns. 
BLacas : En Pelissier. 
De trois larrons , lequel prit pire pour voler me- 


nues choses. 


188 MEN 


Le membre n'est autre chose sinon une manière de 
point appelé colum. . 
cAT. Membre. isP, pont. Miembro. xt. Mem- 
bro. 


2. MemeauT, adj., membru. 
Oncas luns hom no vic cavayer si uxmpaur. 
Roman de Fierabras, v. o8t. 
Oncques nul homme ne vit chevalier si membru. 
ANC. FA. Âu surplas un asne bien fait, 
Bien membru, bien gras, bien refait. 
Satyre Ménippée, p. 216. 
CAT. Membrud, xar. PorT. Membrudo. 1r. 
Membruto. 


3. DisMEMBRAMEN, s. m., démembre- 
ment, séparation, distinction. 
Dis l angel : « Aquels que son mes en aquest 
. potz, non süra DISMAMBSAMEN d'elhs. » 
Revelatio de las penas dyfern. 
L'ange dit : « Ceux qui sont mis dans ce puits, il 
n’y aura pas de distinction d'eux. » 
car. Desmembrament. xsP. Desmembramiento. 
ir. Smembramento. 


4. Desurmsnan, v., démembrer, écar- 
teler, mettre en pièces. 
.Elh lo fe pasmamBrar,et, ab los manganels, 
elh lo fe gitar dins la ciutat. 
PHILOMENA. 
Il le fit écarteler, et, avec les mangoneaux , il le 
fit jeter dans la cité. 

Part. pas. Silh que jatgo los malvats homes de 
lor faitz leyalmen , jaci aigso qu’ilh sion 
desfah o Dxsmzmsnan, ilh non pecco. 

Liv. de Sydrac, fol. 133. 
Ceux qui jugent Jloyalement les méchants hommes 
touchant leurs actions, hien qu’ils soient détruits ou 
écartelés, ils ne pèchent pas. 
Car mays amaria esser ades tot DESMEMBRATZ. 
Roman de Fierabras, v. 664. 
Car j'aimerais davantage être incontinent tout mis 
en pièces. 

AnC. FR. Trente escuyers qui... desmembrent 
des oyes, oysons, chapons, etc. 

Hist., macar., 1.1, p. 24. 

CAT. EsP, PORT. Desmemnbrar,1T. Dismembrare. 


MENAR , v., lat. mixare, mener, con- 
duire, emmener. 
En paradis vos denrian mManan, 


Si, per merce, nuls hom hi den intrar. 
RAMBAUD DE VAQUE1RAS : Honrat marques. 


MEN 


En paradis vous devraient mener, si, per merci, 
pul bomme y doit entrer. 
Si ja podetz d'esta terra 
Ex Bascol traire ni maman, 
Veus mos cors per justiziar. 
R. Vipa pe BerAuDUux : Unas novas. 
Si jamais vous pouvez de ceite terre le seigneur 
Bascol tirer et emmener, voici ma personne pour 
justicier. 
Fig. Vauc lai ol cors mi mzxa. 
BentaanD pe Bonx : Casuts sui. 
Je vais là où le cœur me mène. 
Loc. fig. Proeza, eossi us vei rota 
E maxan de tort en travers. 
Pigsax L’AUVERGNE : Bel m’es. 
Prouesse , comme je vous vois brisée et mener de 
tort en travers. 
Mot bon enseynat 
De maman sancta vida. 
F. de S. Honorat. 
Moult bien enseignés à mener sainte vie. 


Ce verbe était en outre employé dans 
un grand nombre d’autres locutions, 
dans lesquelles il recevait des acceptions 
différentes ; voici les principales : 


Li muna gran festa. 


V. de S. Honorat. 
. Lui J'ait grande fête. 


Lai venc lo rei sa felnia maman. 
Poëme sur Boèce. 
Là vint le roi sa félonie montrer. 
Maxanat si las manse ‘ls bratz 
Tro paus tot mon afar en patz. 
Le pDAUPHIN D'AUVERGNE : Del mie. 
Je ferai tant des mains et des bras jusqu'à ce que 
je pose mon affaire en paix. 
Quan non poirai magyar la lengaa. 
For.queT p£E MARsEILLe : Senber Dieus. 
Quand je ne pourrai remuer la langue. 
Maxan a fuec e a barrey. 
V. de S. Honorat. 
Mettent à feu et à dévastation. 
Muxa tos secretz ab sabis homes, 
Trad. de Bède, fol. 75. 
C'onfie tes secrets à sages hommes. 
Tot o mzxa a plom et a livell et a drecha 
linha, 
V.et Vert., fol. 59. 
Tout cela il mène à plomb et à niveau et à droite 
ligne. 
Las antras gens mxxo gran solatz entorn 
lo taulier. 


MEN 
Ag. Se laissa toire ni xExnman 


Lo dreyt. 
G. Ficuxina : Ja de far. 
Se hisse enlever et diminuer le droit. 


Ni sanp far semblauns faus 
Ni parvensa, don mxamss sas bontats. 
AnwauD DE Manui : La cortesis. 
M sat faire sembleuts faux ni apparence, dont 
dk amoindrit ses bontés. 


- Îl servait à exprimer la durée. 

ên estien creisso lhi jorn, e mxnmo las nuehs. 
Liv. de Sydrac, fol. 71. 

En été les jours croissent , et les nuits décroissent. 


MEN 199 
de beaucoup de gens , et en diménution des aumôves 
qu’ils pourraient et devraient faire. 

29. Menmania , 5. f., diminution , dé 
périssement. 


No s ve muanmarta de re. 
Brev. d’amor, fol, 3. 
Ne se voit diminution de rien. 


30. AuenMansA, s. f., diminution, dé- 
périssement. 


Sens... afolament ni... AMRRMANSA. 
Dit. de 3384. Arch. du Roy., K. 52. 
Sans. détérioration ni... deépérissement. 


+ Donner moins d'intensité, de vio-|3,, AÂMERMAMENT, 5. Mm., diminution, 


lence. 


Qui vol xxnxan o del tot amortir lo fuoe, 


ka sostrayre la lenba. 
P., et Vert., fol. 99. 


Qui veut diminuer ou du tout amortir le feu, 
#t soustraire le bois. 
-* Abaisser, rabaïsser. 

Es fols qui be no'l mznma 

Quan lo vetz sobrepuiar. 

BERTRAND DE Box : Mout mi plai. 

Est fou celai qui bien ne l’abaisse quand il le voit 
trélever. 


at. LP, Mermar. 


} Menmansa , 5. /., diminution , déca- 
dence. 
Aïso es per la mxRmansA de 80 sanc,e per 
1 febleza de s08 ranhos. 
Liv. de Sydrac, fol. 78. 
Ceci est par La diminution de son sang, et par la 
übleue de ses reins. 
En sa cort, on sui vengut, 
Es fams e vera mxnmANSA. 
Pisnns D’AUvEacne: Bel m’ es qui. 
La æ cour, où je suis venu, est faim et vraie 
€e 


| Menmamex, 5. #7. , diminution, 


abaissement. 

E'lsobrevers non pren nulh manmamxx. 

P. CanDinwaL : Tots lo mons. 
El le bouleversement ne prend nulle diminution. 
Ells fan trops grans despessas , et en greuge 
? Dotas gens, et en MERAMAMEA de las almor- 
ssque pogran et degran far. 
V. et Vert., fol. ar. 

Il font trop grandes dépenses, et au préjudice 


amoindrissement. 
Lo paubres laborars en l’AmxawamexTr del 
viure, que no sia sofraitos en la fi. 
Trad. de Bède, fo. 91. 
Le pauvre travaillera à la diminution du vivre, 
afin qu’il ne soit pas souffreteux à la fn. 
Anmxamamaxr de ben. 


Nobla Leycson. 
Diminution de bien. 


32. Amxnman, v., diminuer, décroitre, 
affaiblir. 


Anxamanx los bes d’autres. 
Adoucs sx AmxRxA lur vida. 
V.. et Vert., fol. 53 et 20. 
Diminuent les biens des autres. 
Alors leur vie s’afaiblit. 
Per que lo bes awznua , e lo malses doblatz. 
GuiLLaAunE DE Tupeza, 
C'est pourquoi le bien diminue, et le mal est doublé. 
Part. pas. Amnamarz dese m’ er onor. 
P. Va : Abril issic. 
Diminué incontinent me sera le domaine. 


33. Comanuis, v., lat comminuene, 
briser, fracasser, 


Part. pas. La partids cONMINUTA e atrita. 
Trad. dAlbucasis, fol. 58. 
La partie fracassés et triturée. 
> 


34. Comminuct10, 5. f., fracture, brisure. 
Dels quals la cOMMINUGCIO n0 es temnds, ni 


lor dissolucio. 
Trad. d'Albucasis, fol. 61. 


Desquels la fracture n’est pas crainte , ni leur dis- 
solution. 


MENSA, s.f., lat. uaxsa, mense, table. 


300 MEN 


Maxnsa per taula. 
Leys d'amors, fol. 69. 
Mense pour table. 
xsr. Mesa. ir. Mensa. 


MENSURA, mEsURA, MEZURA, 5. Jf., 


lat. MENSURA, mesure. 
Una nasura de sivada, 
Tel que pot un rossis manjar. 
Deupxs px Prapes, Aus. cass. 
Une mesure d'avoine, telle que peut manger un 
roussin. 
Barat que hom fay en pes et en MazURAs. 
F. et Vert., fol. 17. 
Tromperie qu’on fait ea poids et en mesures. 
Fig. Volon mezarar lur entendemen e lur razo 
a la muzura de la fe. 
V.et Vert., fol. 102. 
Veulent mesurer leur entendement et leur raison 
à la mesure de la foi. 


— Sagesse, raison, modération, règle. 
Aissi m’ an partita egaalmen 
Musuna e Leujaria. 
Ganixs LE Brun : Nueg e jora. 
Ainsi m'ont partagé également Raison et Folie. 
En totz sos fatz met masuna. 
P. CanpinaL : Jhesum Crist. 
En toutes ses actions met mesure. 
La mazura que lur es jancha en lur peue- 
densa per lor cofessor. 
W., et Vert., fol. at. 
La règle qui leur est enjointe en leur pénitence 
par leur confesseur. 
Loc. Els farau totz estar d’una man:urA. 
GuiLLAUME DE MonTAGNAGOUT : Per lo mon. 
Les feront tous être de même mesure. 


Prov. En aquela masuna ont mesuraresz, voser 


mesurat. 
Trad. de Bède, fol. "8. 


En cette mesure où vous mesurerez, il vous sera 
mesuré. 
Adv. comp. 
El fon savis, conoyssens, e saup far 
À MRzURA. 
AtMERt DE PEGUILAIN : Anc non cugey. 
IL fut sage, intelligent , et sut agir avec mesure. 
Comanda saaunmentz, parlaras à Masuna. 
F.. de S. Honorat. 
Commande doucement , tu parleras avec mesure. 
Per qu’ eu, quan venc vas vos, en vau de cors, 
Toste viatz, e non fatz DE musURA. 
PisToLeTaA : Sens e sabers. 


MEN 
C'est pourquoi, quand je viens vers vous, 
vais À la course, tôt et promptement, et ne fai: 
de mesure ( modérément ). 
Devenc gros OTRA MESURA. 
V. de Gaucelm Faid 
Devint gros outre mesure. 
L’ amors de lor dos... fo sxs Trora Mzstvs 
F. de R. Jordan, vicomte de S. Anton 
L'amour d’eux deux... fut sans nulle mesurt 


CAT. asp. Mesura. 1r. Misura. 


2. SOBREMESURA, 5. f., sur-mesure, 5: 


plus, surabondance. 
Per garnir lors bancs 
De la sonnxmsurA. 
Leys d’amors, fol. 29. 
Pour garnir leurs bancs du surplus. 


3. MEZURAMEN, s. m., mesure, art 
mesurer. 
De geometria sai tan dels mesunamaxs, 
C’an basto en mon poub, si m'estau en jase 
Mezari las tors autas. 
P1ERRE pe Cons14c : El uom de. 
De géométrie je sais tant des mesures, qu'un 
ton en mon poing, si je suis en gisant, je mes 
les bautes tours. 
ANC. CAT. Mesurament. anc. xsr. Mes 
miento. 1r. Misuramento. 


4. MEensunacio, MENSURATIO , 5. f., 
MENSURATIO, Mesurage, COmmens 
rabilité. 

Inmensitat ses MENSURACIO. 


Ni geometria sapia en sas figuras max: 
RATIO. 
Eluc. de las propr., (ol. & et 280. 
Immensité sans mesurage. 
Ni géométrie ne sache commensurabilite en 
figures. 
ir. Misurasione. 


5. MEsuRATGE, 5. m., mesurage. 
Lo mxsunaATes sobredichs. 
Tic. du xive siècle. Dour, t. LXXXVIU, fol. L 
Le mesurage susdit. 


6. Mezunasce, adj., lat. mensunasii 
mesurable. 
No so mazunAsLes aino per unitat. 
Eluc. de las propr., fol. 0 


Ne sont mesurables sinon par unité. 
17. Misurabile. 


MEN 


. Masunan, mazunan, v., lat. mrrsu- 
use, mesurer, régler, comparer. 
Voyez Damina, t. Il, p. 263. 


Un basto en mon ponh.…. 
Mazontr las tors antas. 
Prennr ox Constac : El nom de. 
Cabiton en mou poing... je mesure les hautes 
eurs. 


Mrsvarc .xzx. brassas. 
PRILOMENA. 
Mesura trente brasses. 

Fig. Cam fan los eretges e los menescrezens 
que volon mEzura lor entendemen e lur 
razo a la mezura de la fe. 

-F. et Vert., fol. 102. 
Comme font les hérétiques et les mécréants qui 
rulent mesurer leur entendement et leur raison à 
mesure de La foi. 
Si qa’amdaoi cominal 
Mazunuss«x engal. 
B. px VENTADOUR : Lo gens temps. 
De sorte que tous deux conjointement nous mesu- 
usions également. 

Part. pas. Fes los sieus vers plas mezunaTs de 

bom que anc mais trobes. 
V. de Gaubert Amiels. 
Fit les siens vers plus mesyrés qu’homme qui 
ocques plus troavêt. 

ar. sr. Mesurar. 17. Misurare. 


. Masunapamzn, adr., avec mesure, 


moderément. 
Mrstnanamsx e vertuosamen. 
Arbre de Batalhas, fol. y. 
Modérément et vertueusement. 
at. Vesaradament. xsr. Mesuradamente. 17. 
Misuratamente. 


| ÂAMESURAR, AMEZURAR, D., MESUrer, 
regler, comparer, modérer, être so- 
bre, être prudent. 
AMESURAR 
Sos dos e sa snession. ‘ 
Giraavp Dr Bornei : Honras es. 
Régler ses dous et sa dépense. 
Om, pos que s sap AMREURAR, 
Non es pueys adregz amoros, 
RaimosDp DE MinAvAL : Selh que. 
Homme, dès qu'il sait se modérer, n'est puis 
tritable amoureux. 
Senher, cellei fez mais d'amor 
II, 


MEN 201 


Que no s’en ssup AM=sSURAR. 
T. pe G. Faibir &T D'ALsEùT : N Albert. 
Seigneur, celle-là fit plus d'amour qui ne s’en sut 


pas modérer. 
Part. pas. Plus AMEZzURATz 


Vos faitz d’amador qu’ anc fos natz. 
T. os P. Guicuex sr pe Sonpes : En Sordel. 
Vous vous faites plus modéré qu’amant qui onc- 


ques fut né. 


Siatz AMEZURAT, € velhas. 
Trad. de la yte Epttre de S. Pierre. 
Soyes modérés, et veillez. 


ANC. FR. Lors ne pot plus Dangier durer, 


Aius le convient amesurer. 
Roman de la Rose, v. 3330. 

De ceo fat molt Rotlan amesaré. 
Roman de Gerard de Vienne, v. 1364. 


ANC. ESP. Amesurar.1Tr. Ammisurare. 


10. AMEZURAMEN, AMESURADAMENT, AME- 


ZURADAMEN, Adv., raisonnablement, 


convenablement, modérément. 
Pero a luec en meillnra 
Qui pas AMaxURAMaX. 
B. Zone: : Tots hom qu’ enten. 
Pourtant parfois en devient meilleur celui qui 


souffre modsrément. 


Despendr’ el cove 
AMEZURADAMEN. 
Nar pe Moss : Sitot non. 
N1 convient de le dépenser raisonnablement. 


Vis beguz AMBSURADAMENT es sandaz del 


cors e de l'arma. 


Trad. de Bède , fol. 45. 
Vin bu modérément est santé du corps et de l’âme. 


AnC. FR. Qui a grâce et qni prie amesuréement. 


Jruax pe Meunc, Test., v. 1360. 


ANC. UAT. Amesuradament. 1r. Ammisurata- 


mente. 


11. SOBREAMESURAR, %., Sur-mesurer, 


sur-régler, sur-modérer. 


Part. pas. Aquest fo s08REAMEsSURATE en amas- 


sar. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 5. 


Celui-ci fut sur-modéré à amaster. 


12. DrxsMESURA, DESMEZURA , $. f., eXCèS, 


désordre, déréglement, injustice. 
Li poble s plauhon de prsmzzura 
De lors senbors. 
GUILLAUME DE MONTAGNAGOUT : Per lo mon. 


20 


192 MEN 


Mawassanox fort los pelegris. 
Trad. de PÉvang. de Nicodème. 
Menacèrent fort les pélerins. 
Mawasso lor dutameu que sian savi en la fe. 
Trad. de l'Éptt. à Tie., 1. 
Les gourmande durement (pour) qu’ils soient 
savants en la foi. 
Proverb. Tal mewassa c'a paor. 
Roman de Jaufre, fol. 12. 
Tel menace qui a peur. 
S'azira…, 
. Cridan, 
Maxassan. 


Giraup px BonetL : Eras si. 
S'irrite …, criant, menaçant. 


— Présager. 


Ni perilhs ni rea que tot lo mon li puesca 
MENASSAR. 
V.. et Vert., fol. 65. 
Ni périls ni rien que tout le monde lui puisse 
présager. 
Part. pas. Senher, cant auretz pro parlat 
E vil tengut e MENASSAT. 
R. Vipa DE BEzAUDUN : Unas uovas. 
Scigneur, quand vous aurez assez parlé et injurié 
et menacé | 
Substant. A\ auzen de mon Menassar. 
BERTRAND ne Bonx : leu chan qu el. 
A l’oyant de mon Menace. 


ANC. CAT. Menassar. 17, Minacciare. 


4. AMENASSA, s. f,, menace. | 
Mescla belas paraulas a las Amenassas. 
Regla de S. Beneseg, fol. 13. 
Mile belles paroles aux menaces. 


CAT. ÂAmMmenassa. Esp. Amenaza. PORT. Amenaca. 


5. AMENASSAR, V., menacer. 
Repren, presa, AMENASSA. ‘ 
Regla de S, Beneseg, fol. 13. 
Reprend, prie , genace. 
Part. pas. Taut me an amenassaDa. 


Libre de Tindal. 
Tant m'ont menacée. 


CAT: Amenassar. ESP. Amenazar. rORT. Ame- 
nacar. 


6, Comrnacio, 5. f., lat. 
menace. 
Drechura et comiNAcC10. 
Kluc. de las propr., fol. 161. 


Droilure et menace. 


COMMINATI(, 


MEN 


CAT. Comminacté. xse. Comminacion. rot. 


Commin acäo . 


MENAZO, s. f., dyssenterie. 
Jazia malautes de febre e de mrxwazo. 
Trad. des Actes des apôtres, ch. 28. 
Gisaît malade de fèvre et de dyssenterie. 
ANC. Fa. Certes j'en ruengeai l’autre fois 
Tant que j'en each la menison. 
Li gieus de Robin et de Manon. 


MENDA, s./f., lat. menna, faute , taciw, 


défaut , imperfection. 
Fresca, vermelba, ses Mann, 
Es la cars sotz la benda. 
Hucuss pe SainT-Cxy : Servit aura. 


Fraîche, vermeille, sans imperfection, est : 
face sous le bandeau. 


1T. Menda. 


2. ÉSMENDA , EMENDA, 5. f., réparation. 
satisfaction, correction. 
Corda, borrel ni benda 
On calha far ssmEnDa. 
AMANIEU DES Escas : En aquel mes. 
Corde , buugrelet ni bandeau où il faille faire re- 
paration. 
Fig. Dels sieas tortz farai «smanDa. 


Pevnous : Dels sicus. 
Des sieus torts je ferai réparation. 


— Amende. 


Meton bans et malas coslamas, per occayz1 
d'aver xMKaDas. 
. V. et Vert., fol. 15. 
Mettent hans «tt mauvaises coutumes, pour ocra- 
sion d’avoir amendes. 
caT. Emena. axc. xs. Emenda. xsr. moo. En 
mienda. vunr. ir. Emenda. 


3. Emennacio, rMenNnacionw, s. f., la! 


EMENDATIONeM, amendement. 
À major satisfacion e EMENDAC(O. 
Entro que n’ aura facha EMEsnDACiOS cove 
nabla, 
Begla de S. Benezeg, fol. 56 et 51. 
À plus grande satisfaction et amendement. 


Jusqu'à ce qu'il en aura fait amendement con: ° 
nble. 


ANC. CAT. EmendaciÔ. Esr. Emendacton. 11 
Ernendazione. 


4. ESMENDAMEN, EMENDAMEX, s. "1. 
amendement. 


MEN 


Venia ad =SMENDANMEN. 


Brev. d'amor, fol. 117. 
Verait à amendement. 


iquel que aministra als autres E=MaNDAMEN 


per sas amonicios. 
Regla de S. Beneseg, fol. 15. 


Celui qui fournit aux autres amendement par ses 
émaitions. 
ac. xse. Emendamiento, enmendamiento. 1*. 
Emendamento. 


5. EsenDanoR , $. m1., lat. XMENDATOR, 
correcteur. 
Mas ja no ‘Ib calgra xsmenDADon. 
Gui p’UiseL : Ges de chantar. 
Maïs jamais ne lui faudra correcteur. 
wr, Enmendador. vorr. Emendador. :1T. 
Emendatore. 


6, Esxswpan, EMENDAR, ®., lat. EmMEN- 
muse, amender, corriger, réparer. 
Que aswrxpxx nostra vida. 
Brev. d'amor, fol. 56. 
Que nons amsendions notre vie. 
Li prec qu’ el xsuzxD me, 
S'ieu y mespren en re. 
AnmauD DE Manueiz : Rasos es. 
Je le prie qu’il me corrige, si j'y méprendsen rien. 
M'asuzapa los mals que m fetz sofrir. 
G. Fair : Jamais oulh. 
Me répare les maux qu’il me fit souffrir. 
Lo jatges deu far xmxapan lo dan, s0 es lo 
pejurament de la caüsa. 
Trad. ds Code de Justinien, fol. 18. 
Le juge doit faire réparer le dommage, c'est-à- 
dire la détérioration de la chose. 
Nis'en pot amEnDas. . 
V.. et Vert., fol. 11. 
Ni 0e s'en peut amender. 


ar. Esmenar. xsr. Emendar, enmendar. »ORT. 
Emendar. 1r. Emendare. 


5. Reywexpan, 2., rétablir, ranimer. 
Car solez si axMaNDA. 
GtaauD'DE SALIGNAC : Esparviers. 
Car réjouissance se ranime. 


car. Pont. Remendar. 1x7. Rimendare. 


. Rewxxpanon, ædj., qui ranime, qui 
excite, boute-en-train. 
Als contra fazens 
Ditz bom xs=maNDADORSs. 
G. Riquiee : Sitot s es. 
Aux contrefaisants on dit boute-en-train. 
nt. Rimendatore. 
III. 


MEN 193 


MENDIC, uenvic, ad}., lat, uenpicus, 
mendiant, pauvre, gueux, misérable, 
vil. 

Ab der, fo Alixandres rics, 
E°N Darius per tener manprcs. 
Aucres : Laig faill cor. 
Avec donner, Alexandre fut puissant, et le sei- 
gneur Darius pauvre pour garder. 
Fig. Lurs plazers 
Ni lur manpiGa paria. 


B. Cazvo : Per tot s0. 
Leur plaisir ni leur misérable compagnie. 


— Perfide, fourbe, trompeur. 
La rime faisait dire menpia pour 
MENDIGA. 
Mes ana dona maxpra, 
Falsa, que Dieus la maldia, 
Mes entre nos aquest destorbamen. 
RaïmonD DE MinaAvaL : D’amor son. 
Mais une dame perfide, fausse’, que Dieu la mau- 
disse, mit entre nous ce treuble. 
Fig. Ben a malvatz cor e menpic 
Sel qui ama e no s melhura. 
B. pe VenTapous : Lanquan fuelhon. 
Bien a mauvais cœur et perfide celui qui aime et 
pe s'améliore pas. 
Eu sai que sa lenga mxnniGa 
M' en veujara mot ricament. 
Roman de Jaufre, fo). 6. 
Je sais que sa langue perfide m'en vengera moult 
puissamment. 
Substantiv. Nalvays mxmDic, 
Quar sol layssetz el camp lo pros N Enric. 
PauLet DE MAnsEiLce : Ab marrimen. 
Mauvais fourbes, car seul vous laissâtes au camp 
le preux seigneur Henri. 
leu suy guays, cum que sia, 
Malgrat dols malvatz mennicx. 
BERNARD DE TOT LO MON : Mals fregs. 
Je suis gai, comment que soit , malgré les mauvais 
perfides. 


— Sorcier, magicien. 
Subst. Ib fay obra que las antijas 
Non-sabron far ni las manDiGas. 
Trad. d’un Evang. apocr. 
Elle fait œuvre que les vieilles ni les sorcières ne 
surent faire. 
ANC. FR. 
Quai là gaaigne, jamais n'en iert mendis. 
Romans de Garin le Loherain, t. 1, p.60. 
asp. PORT. Mendigo. 15. Mendico. 


25 


194 MEN 

2. Menpioan, v., lat. wenpicane, men- 
dier. 
Querir ni MENDIG AR. 


GUILLAUME DE Topeca. 
Quéter et mendier. 


Anet nutz pes, MENDIGAN. 
Cat. dels apost. de Romu, fol. 150. 
Alla nus pieds, mendiant. 


car. Mendicar. ns. roRT. Mendigar. 17. Men- 
dicare. 


MENS, MENHS, MENZ, MEINS, MEYNHS, 
MEYNS, adv. de quantité, lat. minus, 
moins. 

Voyez Denina,t.I,p. 169. 


Si comensa alcuna bona obra ab alcana 
fervor, lendema n'a mans, lo ters jorn mens, 


e lo quart cays non re. 
V. et Vert., fol. 13. 


S’il commence sucune bonne œuvre avec quelque 
ardeur, le lendemain :l en a moins, le troisième 
jour moins, et le quatrième quasi rien. 

Adv. de compar. 
Plus m'’esfors, e merns me val. 
Devnes p£ Praves: Ab cor leial. 
Plus je m’efforce , et moins me vaut. 
Aquel que mins amam, Mains sofertam. 
Trad. de Bède , fol. 22. 
Celui que moins nous aimons, moins nous supportons. 
Car pot esser .c. milia ans, o plas o anus. 
Liv. de Sydrac, fol. 30. 
Car il peut être cent mille ans, ou plus ou moins. 
Pauc m'es del dol , e mxnz del dan. 
BERTRAND DE Bonx : Guerra e trebalh. 
Peu m'importe du deuil, et moins du dommage. 


Quoique seul, s'il était suivi d'un 
adjectif, il indiquait relation : 
El faria tot son voler, 
- Per mzyxxnas bella, quar l’ahellis. 
GUILLAUME DE BERGUEDAN : Mais volgra. 
J1 ferait toute sa volonté, pour moins belle, parce 
qu’elle lui plaît. 
Ordinairement la relation était indi- 
quée par QUE Où DE : 


S’ ieu derenan sui sicus, 
À maxs metenh qux Juzieus. 
P. VipaL : De chanter. 
8i dorénavant je suis sien, je me tiens à moins que 
Juif. 
Maxs D'orp es selh que per estranb pays 


MEN 


Se fai menar ad orp qu’ el vuelh aucir. 
Sea ven: DE GONE : Del mou volgra. 
Moins qu'aveugle est celui qui par étranger pi 
se fait mener à aveugle qui veut l’occire. 
Loc. Qui trop s’yssaussa, mxxs es 
Bayssan. 
B. ManrTis : D’entier. 
Qui trop s’exbausse , est moins en baissaut. 


Res no y es Mxmus, mas quar merce no’ pre 
De me. 
Le moine px MonxrauDon : Aissi cu selk, 
Rien n’y est moins (n’y manque), excepté «1 
merci ne lui prend de moi. 
Ab Dieu servir ve gratz et onramens, 
E, sens servir, cavayer a ’l mielbs as. 
SERVERI DE GIAONE : Cavayer:. 
Avec servir Dieu vient agrément et houneur, « 
sans ( le) servir, cavalier a le mieux en mois. 
Substantiv. 
En ma dompna non tanh niwxyns ni mais. 
P. BremonD Ricas Novas : Ben deu estar. 
En m#dame ne convient ni moins ni plus. 
Ops es qu’amix que ben ama 
Prenga ’l «anus, e ponh'el mays. 
GinauD DE BonNEIL : Quau branche 
Est nécessaire qu'ami qui aime bien preaue | 
moins, et tente le plus. 
Adv. comp. Muer ades MES CADA Mans, 
Focquet px Mansrice : Tant mov de. 
Je meurs maintenant petit à petit. 
Res MAS NT MEINS NO i COVE. 
B. pe VEenrApour : Conorts era. 
Rien plus ni moins n’y convient. 
Mas roT LO MExs aitant en retendrai, 
Qu’ ins en mon cor l’amarai a rescos. 
Focquer De ManseiLLe : S’al cor plagues. 
Mais tout le moins autant j'en retiendrai , qu'a 
dedans de mon cœur je J'aimerai en secret. 
À Tor Lo mans m'’er l’atendres honors. 
A1MERt DE SARLAT : Fis e leials. 
A tout le moins me sera l’atitcadre honneur. 
ANG. FR. 
Regarde à tout le moins \a douleur quej'endorr 
Premières OEuvres de Desportes, fol. 294. 


Que mas cansos aprenda, 
O az Par mxns que, sil plai, las entends. 
ALBERT DE SiSTEROK : En amor ai. 
Qu'elle apprenne mes chansons , ou pour de mois 
que, s’il lui plaît, elle les entende. 
Selh que plas volia mantener… 
Haumilitat, orguelh ses vilania, 
E ‘ls bons mestiers totz ss MERS x SRS mat 
A1mER: DE PaGuiLAIn : Ere par bes. 


MEN 


Celui qui plus voulait mainteoir... humilité, 
ferté sans vilenie, et les bons offices tous sans moins 
ct sans plus. 

Va ssc li vai mostrar de deniers rAuCuxws plen. 
V. de S. Honorat. 

Cane lui va moutrer de deniers à peu près plein. 
Pré. comp. Sai que plus gen murrai, 

Et as mxixas p’afan. 
PEYROLS : Atressi col signes. 

Je ais que je mourrai plus gentiment , et avec 
moins de peine. 

Pauc val sella À» werxwus D’arzons, 

Guizrauwxs Da BsacuxDan : Mal o fes. 

Peu vaut selle avec moins que (sans) arçons. 

Conj. comp. Ex muxs que non clageres l’ueyil. 
V. de 5. Honorat. 

En moins que ta ne clignerss l'œil. 

Précédant divers mots, auxquels il 
æ joignait , il les modifiait : 

Cr verbe. 

Sai n’agtra que anc res no m meyxxs pres. 
L noise pe MonTAUDOr : Aissi cum selh qu’ es. 

J'en ais une autre qui oucques ne me moins prit 
méprisa). 

Re substantif. Per s0 n’sy temor, 

Quar conosc la maws valensa. 

T. DE BERNARD ET DE GAUCELM : Gausselm no. 

Poar cela j'en ai crainte , car je connais la moins 
leur, 

Il était aussi modifié lui-même, mais 
alors il se joignait au mot qui le modi- 
fait. 

Contra la gent que nostra lei mEsCRE. 

P. VipaL : Si col paubres. 

Contre la gent qui notre loi mécroit. 

Mos musrarrz m’es tan greus e pesans. 

RicuanD DE BARSEZIEUX : Atressi cum. 

Moo méfait m'est si pénible et pesant. 

À s’arma MErMESCABADA. 

Contricio e penas ifernals. 

À son me perdue. 

ANC. CAT. Éfenys. CAT. MOD. asr. PORT. Menos. 
nr. Meno. 


. MENRE, MENDRS, MENOR, adj. 
compar., lat. minor, moindre, plus 
petit, inférieur. 

Si noibs es de mi manau 
De seu ni de sciensa. 


AnsauD D& Manunrt : Rasos es. 
S aul est moindre que moi en sens et en science. 


MEN 


Ela sers muxaz de ]ns antras. 
Livrv de Sydrac, fol. 93. 
Elle sera moindre que les autres. 
Mas n’ er ma dolor mxxpaz. 
Hueuss px SAINT-CrR : Canson que leu. 
Mais en sera ma douleur moindre. 
Seran maxar que nos. 
Liv. de Sydrac, fol. 93. 
Seront moindres que nous. 
La ongla del det mxxon. 
PV, de Guillaume de Balaun. 
L’'ongle du doigt plus petit. 
Substantiv. Ben serai fols, s’ieu no pren, 
D’ aquestz dos mals, lo xxnon. 
B. px VENTADOUR : Accosselhats. 
Je serai bien fou , si je ne prends, de ces deux 
maux, le moindre. 
Mas quan lo ricx s0s maxons aouelh gen, 
Dobla son pretz. : | 
P. RaimonD px TouLouss : Si cum seloy. 
Mais quand le puissant accueille gentiment ses in- 
Jérieurs, il double son mérite. 
Don te per despendre 
Un dels seus dons, e seras rics del ManDa. 
T. pe BLacas &T DE PEYROLS : Peyrols pois. 
Qu’elle te donne à dépenser un des siens dons , et 
Lu serss riche du moindre. 


195 


De Bretaine la menor sui. 
Manie DE FRANCE ,t. Ï, p. 72. 
Tuit li greignor e li menor 
Portoient à richece honor. 
Roman de la Rose, v. 1031. 
Les occistrent tuus da plas grant jasques 
au menor. 
Chron. de Fr., Rec. des hist. de Fr.,t. V, p. 203. 
Aimé sera tant du grand que du mendre. 
CL, Manor, t. I, p. 153. 


CAT. MSP. PORT. Menor. 1%. Minore. 


3. Mexonxr, ad}. dim., moindre, plus 
petit, inférieur. 
Al sieu MENOR=T messatge 
Faria yeu mil tant d’onors 
C’ al plus ric de totz mos senhors. 
Ras:moxD DE Mira vaL : Lonex temps. 

Au sieo moindre message je ferais mille fois au- 
tant d’honneurs qu’au plus puissant de tous mes sei- 
gneurs. 

Substantiv. Non cre ieu 
Qu’els uxnonsrs no renhon folsmen. 
RA1MOND DE CASTÉLNAU : Mou sirventes. Var. 

Je ne crois pas que les plus petits ne se gouvernent 
pes follement. 


196 MEN 


— Sœur-mineure. 
Per on hom va de la maio de las xxxons- 
TAs a la glicis. 
Tit. de 1203. Dour, t. CXVIIT, fol. 246. 
Par où on va de la maison des sœurs-mineures à 
l'église. 
4. Menonra, s. f., infériorité. 
Manonra 
Au ses eveia hi menor. 
Brev. d'amor, fol. 19. 
Infériorité ont sans envie les inférieurs. 
xs». Menoria. 


5. Mxnon&Tar, s. f., lat. minonrrarTem, 
minorité. 
A tot benefici de maNOR&TAT. 
Tic. de 1258. Doar, t. CVE, fol. 171. 
À tout bénéfice de minorité. 
car. Minoritat. anc. xsP. Menondad. xsr. mon. 
Minoridad. ronTr. Minoridade. xr. Minorttà. 


6. MenuensA, s. f., diminution. 
Ta creyssensa o ta MRNU«xSA pren de mieh 
de las .11. parts, con que si parta o de lonc o 
de travers. 
Trad. du Traité de l Arpentage, 11° part., c. 27. 
Prends ton accroissement ou ta diminution du 
milieu des deux parties , comment qu’elle se partage 
ou de long ou de travers. 


7. Minuan, v., lat. inuxne, diminuer. 
No puescan minuan. 
No puesca creisser ni MINUAR. 

Charte de Gréalou, p. 86 et 88. 
Ne puissent diminuer. 
Ne puisse croître ni diminuer. 
cAT. Minorar. ac. as. Menorar. xsr. mon. 
Minorar. 17. Minuire. 


8. Dianxvacio, s. f., diminution. 
Nocument ni DIMINUACIO. 
Trad. d’Albucasis, fol. 18. 
Dommage ni diminution. 


9. Drminuar , 2., diminuer. 
Part. pas. Que lo pays de Lengadoch sia fort 
depopulat, prmInuar, damneiat et depau- 

perat, et plus que jamais non foc. 


Tit. de 1424. Hist. de Languedoc, 1. IV, pr., 
col. 422. 


Que le pays de Languedoc soit fort dépeuplé , di- 


minué, endommagé et appauvri , et plus que jamais 
il ne fut. 
ANC. CAT. ANC. Esp. Diminuar, 


MEN 


10. Diunurio, s./f., lat. pmenuTio , di- 


mioution. 
Que las monedas.. sian tengudss.. sens al- 
cun«a DIMINUTIO. 
Tit. de 1424. Hist. de Languedoc, t. IV, pr., 
col. 424. 
Que les monnaies... soient tenues. sans aucane 
diminution. 


— Figure de grammaire. 


Druinurios es humilitats de sentencis. 
Leys d'amors, fol. 147. 
La diminution est abaissement de sentence. 
car. Diminuciô. asp. Diminucion. ronT. Diri- 
nuicäo. 1r. Diminuzione. 


11. Daxon, adj., lat. pDanuTIvus, 


diminutif, 
Noms prumnuTIus, es cant diminuish o amer- 
ma lo siguificat d’aquel don se deriva. 
Per s0 los apelam quaysh ntwinauriIu. 
Leys d'amors, fol. 49 et 69. 
Nom diminutif, c’est quand il diminue ou amois- 
drit la signification de celui dont il se dérive. 
Pour cela nous les appelons quasi diminuti/fs. 
Substantv. S. Jacme apella totz los autres bes 
que Dieus nos doua, donatios, ayssi com 
DIMINUTIU de menutz dos. 
V. et Vert., fol. 46. 
Saint Jacques appelle tous les autres biens que 
Dieu nous donne, donations, ainsi comme dimi- 
nutif de menus dons. 


cat. Diminutiu. xs». PORT. 17. Diminunvo. 


12. Diminuin, DEMENIR, %., lat. puu- 


NuERe, diminuer. 
Noms diminutius, es cant DIMINUtSE 0 amer- 
ma lo significat d’aquel don se deriva. 
Leys d’amors, fol. 49. 
Nom dimioutif, c’est quaud il diminue ou amois- 
drit la signification de celui dont il se dérive. 
Part. pas. Cant que sion Daman1Das, 
Los budels ne deu on gitar. 
DEunss px PRADES, dus. cass. 
Combien qu'elles soient diminuées, les boyaux 
en doit-on jeter. 
cAT. Disminuir. usr. Diminuir, disminuir. 
PORT. Diminuir. 1r. Diminuire. 


13. AMENRADAMEN, adv,, petitement. 


Que vivan AMENRADAMEN € bonamen. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 215. 
Qui vivent petitement ct bonnement. 


MEN 


15. Meur, ad}., lat. xinurus, menu, 
petit, mince. 
Ric escas nou pot aver honransa 
Ab wexvurz dos. 
T. ne RAMSAUD, D'ADHEXAR ET DE Peanicox : 
Senber. 


Riche avare ne peut avoir honneur avec de menus 
dens. 


Prendetz gran re de serps MaNUDAs. 
Devors DE Paapnes, Auz. cass. 
Vous prenez beaucoup de petits serpents. 
Fig. Tant es avols e de maxuT coratge. 
Lanrranc CicaLA : Estiers mon. 
Taot il est vil et de mince courage. 


Plan se s0s dols e s05 manUz peccaz. 
Poëme sur Boëce. 
Îl se plaint ses fautes et ses menus péchés. 
Loc. fg. Hom murtrier ni raubaire 
No platz tant a Dien lo paire, 
Ni tan non ama son frut, 
Com fai del pobol mxxur. 
P. CARDINAL : Rasos es. 
Homme meurtrier et voleur ne plait pas tant à 
Dieu le père, ni (Dieu ) n’aime pas tant son fruit, 
cmme il fait (celui) du men peuple. 
Per conselh de mxnuDas gens. 
RarmonD DE Minavar : Grans. 
Par conseil de petites gens. 
Sas. Remanran li manur el venal. 
ALEERI DK PEGUILAIN : Ara para. 
Resteront les menus et les intéressés. 
Li grant e li xenvdr mandon ad Honorat. 
V. de S. Honorat. 
Les grands et les petits mandent à Honorat. 
Adrerbial. E'ls trefanetz mEnuT vestitz. 
Giaaup DE BonsxiL : En honor Dieu. 
Etles petits trompeurs menu vêtus. 
Anc pas MxNUT ayga nou ploc. 
GavauDax Le Vieux : Seuhors per'‘los. 
Oncques plus menu eau ne tomba. 
4de. comp. Que] tavernier venda À maxur lo 
vin. 
Cartulaire de Montpellier, du xanie siècle. 
Que le tavernier vende en détail le vin. 
Se camjan sovex £ MENUT. 
P. VipaL : Abril issic. 
Se changent souvent et fréquemment. 
Contan s0vEn xT MENUT. 
Y.. de S. Honorat. 
Comptent souvent et minutieusement. 
QT. Menud. zsv. Menudo. ronat, Miudo. 1r. 
Minnco, 


Substantiv. 


MEN 197 


15. Mxxupamex, adv., petitement, menu, 


peu à peu, en petits morceaux. 
Son aurel pais mxnvpamxx. 
Devpes px PRADES , Aus. cass. 
Son oiseau il paît pez à peu. 
Els albres e las vinhas wenupauxns fulhar. 
GuizLauus De Tupea. 
Les arbres et les vignes peu à peu feuiller. 


Lo despezon plas xnupamxns que hom no 


fay carn a mazell. 


V. et Vert., fol. 25. 
Ds le dépècent plus menu qu'on ne fait chair à 


boucherie. 
CAT. Menudament. »sr. Menudamente. von. 


Miudamente. 1r. Minutamente. 


16. Menuper, adj. dim., tout menu, 


tout petit. 
Paisetz lo d' ausels wanuparz. 
DEvunes DE PRADES, Aus. cass. 
Paisses-le d'oiseaux tout petits. 
Las dents paucas e MEanNuDeTss. 


Ux TroUBADOUR ANONYME : Seinor vos que. 
Les dents petites et toufes menues. 


Adverbial. De flors de lizs es coronada, 


Qué naïs mexuDzT en la prada. 
UN TROUBADOUR ANONYME : Seinor vos que. 
Elle est couronnée de fleurs de lis, qui naît ous 


menu en la prairie. 


caAT. Menudet. xsr. Menudito. 


7. Menuprza, s. f., ténuité, faiblesse, 


maigreur, délicatesse. 
Primezs et MNUDEzA de popss. 


Eluc. de las propr., fol. 51. 
Petitesse et délicatesse de mamelles. 


18. MENUDIER, MENUDER, MENUZIER, 
‘ adj., menu, petit, moindre, inférieur. 


El ric manxuzran 
An cassa per sana. 
B. Anxaup DE Monrcuc : Er can. 
Et les puissants inférieurs ont chasse par marais. 


Proverbial, 


Il dich son gros, e il faich son xxnunrzn. 
SoRDEL : Quan qu’ ieu. 
Les dits sont gros, et les faits sont menus. 
De tres luiros, 
Lo qual pres piez per emblar maxupans, 
BLacas : En Pelissier. 
De trois larrons , lequel prit pire pour voler me- 


nues choses. 


198 MEN 
19. Menuzan, %., amoindrir, diminuer, 
subdiviser. 
Per que no la pot manuzan. 
ÆEluc. de las propr., fol. 137. 
Par quoi il ne la peut amoindrir. 
Aiesi van lurs pretz MaNUzAN. 
Mancasaus : Pus s’ eufulleysson. 
Ainsi ils vont amoindrissant leurs mérites. 
Car jois e bon usatje 
Aissi MENUZA € faill. 
Ginaup Ds Bonxuir : Los apleits. 
Car gaîté et bonne habitude ainsi diminue et 
manque. 
Per s0 de leu si MxNUzA en mantas partidas. 
Æluc. de las propr., fol. 132. 
Par cela promptement se subdivise en maintes 
parties. 
Axc. FA. Cil ki les encachent et menuient. 
Roman de Rou, v. 9293. . 
Ni rien aussi qui si fort les menuisent. 
CL. Manor, t. I, p. 287. 
Anc. asr. Menuzar, rr. Minuezare. 


20. AMENUDAR, AMENUZAR, %., amMOin- 


drir, morceler, réduire. 
Tot l’aur e |’ argent fassam pizer e mortier 
de coire, e AM=NUDAR fort a menndas pessas. 
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 18. 
Tout l’or et l’argent faisous piler en mertier de 
cuivre, et réduire fort à petites pièces. 
Que las raitz AMENUZISCON, 
E que totas evauiscon. 
Devupes DE PRADES , Aus. cass. 
Que les racines s’amoindrissent, et que toutes 
disparaissent. 
ANC. FR. 
Ke da don kil m’a fait m'alout amenuisant. 
Roman de Rou, v. 325. 
Que ja n’en seroit estreciez ne amnenuisiez 
ne de santé ne d’ onor. 
Rec. des Hist. de Fr., 1. V1, p. 159. 
Son mal maintes fois amenuise. 
Œuvres d'Alain Chartier, p. 607. 
De jour en jour suivant s'amenuissoit ma vie. 
RonsanD,t.l,p. 767. 


IT. Amminutare. 
* ® 


21. AMETNIAR, 2., diminuer. 
Elh volc que fos tos temps elh pes delh pa 


per tal que no ’1l poguesson AmzTnrAn. 
PuILOMEN A. 


MEN 


Il vonlnt que le poids dn pain fât toujours 
telle (sorte) qu'ils ne le pussent dinsiauer. 


22. Minis, ad]}., lat. minruus, moindr 
Element, es una mrs1mA € simpla partidi 
Eluc. de las propr., fol. 131. 

Élément , c’est une minime et simple partie. 


CAT. Minim. use, PORT. 1T. Minimo. 


23. Minima, s. f., minime, terme € 
musique. 
Han mudat lo s0 de dansa en s0 de redond: 


ah lors minrmas et am los semibreus de l 
motetz. 
Leys d'amors, fol. 4o. 
Ont changé l'air de danse en air de rondeau , av 
leurs minimes et avec les semi-brèves de leu 
motets. 


CAT. ESP. PORT. IT. finima. 


24. Miniman, v%., minimer, faire em 
ploi des minimes, abréger par mi 
nimes, terme de musique. 

Part. pas. Bals ha so mays mimtmaATr e viacie 
e mays apte per cantar amb esturmens, 
Leys d’amors, fol. 41. 
Bal a air plus minimé et rapide , et plus apte pu 
chanter avec instruments. 


25. Menpizar, v., déprécier, affaiblir 
Quar dos mal datz desabriza 
Valor e prets, e’ls Mxnpiza. 
T. 0e G. pe Casanaset D'EscuiLeTa : N Esquilet: 
Car don mal donné brise valeur et mérite, et l 
déprécie. 
26. MEsmar , v., diminuer, amoindnir 
décroitre. 
Le rei demanda : « Lo mars pot manmau}?s 


Liv. de Sydrac, fol. 80. 
Le roi demande : & La mer peut-elle diminuer ? 


S’ al rey frances mrnxA sas tenezos. 
BenwanD DE ROVENAC : Ja no vudb. | 
Si au roi français il diminue ses teuures. 
Ni ja nou manmana, ans er tos temps creissen! 


Pierre DE Constac : El nom de. 
Ni jamais ne diminuera, mais sera toujours croi 


. Sant. 


Coma aur que, cant plus es el fuoc , e pla 
se MERMA, € plus es purs. | 
V., et Vert., fol. 66. 
Comme or qui , quand plus il est au feu, plusi 
s’'amoindrit, et plus il est pur. 


MEN 
Rg. Se laissa toire ni mzaman 


G. FieuxinA : Ja de far. 
Se hisse enlever et diminuer le droit. 
Ni sanp far semblans faus 
Ni parvenss, don mxamss sas bontats. 
AnxwauD DE MaauxiL : La cortezia. 


N sat faire semblants faux ni apparence, dont 
ek amoindrit ses bontés. 


- Il servait à exprimer la durée. 
Fa estieu creisso lhi jorn, e xxnmo las nuehs. 
Liv. de Sydrac, fol. 75. 
En été les jours croissent , et les nuits décroissent. 


- Donner moins d'intensité, de vio- 


lence. ° 
Qui vol mxnman o del tot amortir lo face, 


leu sostrayre la lenha. 
V. et Vert., fol. 99. 


Qui veut diminuer ou du tout amortir le feu, 
kit soustraire le bois. 


- Abaisser, rabaisser. 
Es fols qui be no'l mxrma 
Quan lo vetz sobrepuiar. 
BertaanxD p« Bonx : Mout mi plai. 
Est fou celui qui bien ne l’abaisse quand il le voit 
urélever. 


AT. sr. ermar. 


7. Menmansa, 5. /., diminution, déca- 
dence. 
Aisso es per la mxrmansA de s0 sanc, e per 
à febleza de s0s ranhos. 
Liv. de Sydrac, fol. 78. 
Ceci est par La diminution de son sang, et par la 
hblesse de ses reins. 
En sa cort, on sui vengut, 
Es fams e vera MER MANSA. 
Piznns D'AUVERGRE : Bel m’ es qui. 
Ea 2 cour, où je suis venu, est faim et vraie 


kcadence. 


} Menmamen, s. 72., diminution, 
abaissement. 
E’l sobrevers non pren nulh wsamamex. 
P. CaaDinaL : Tots lo mons. 
Et le bouleversement ne prend nulle diminution. 
Ells fan trops grans despessas, et en grenge 
e motas gens, et en MERMAMER de Las almor- 
as que pogran et degran far. 
V, et Vert., fol. at. 
Îs font trop grandes dépenses , et au préjudice 


MEN 199 


de beaucoup de gens , et en diméautinn des anmôues 
qu’ils pourraient et devraient faire. 


29. Mrnmania,s.f., diminution , dé- 


périssement. 


No s ve manmanta de re. 
Brev. d'amor, fol. 3. 
Ne se voit diminution de rieu. 


30. AmEnmansA, 5. f., diminution, dé- 


périssement. 


Sens... afolament ni... AMRRMANSA. 
Tit. de 3384. Arch. du Roy., K. 52. 
Sans. détérioration ni... dépérissement. 


31. AMERMAMENT, $. "2, diminution, 


amoindrissement. 
Lo paubres lahorara en l’Amznwamenr del 


vire, que no «ia sofraitos en la f. 


Trad. de Bède, fol. 71. 
Le pauvre travaillera à la diminution du vivre, 


afin qu’il ne soit pas souffreteux à la fn. 


Auxzamamexr de ben. 


Nobla Leyczon. 
Diminution de bien. 


32. AmsnMar, v., diminuer, décroitre, 


affaiblir. 


Anmxaxmax los bes d’aatres. 
Adoncs sx AmMxaxa lur vida. 
V.. et Vert., fol. 53 et 20. 
Diminuent les biens des autres. 
Alors leur vie s'afaiblit. 


Per que lo bes AMERMA € lo malses doblatz. 


GuiLLAUNE DE TunELA,. 


C'est pourquoi le bien diminue, et le mal est doublé. 
Part, pas. Amuenmarz dese m° er onor. 


P. VipaL : Abril issic. 
Diminué iacontinent me sera le domaine. 


33. Coxnanuir, v., lat. comainuene, 


briser, fracasser, 


Part. pas. La partida commiwura e atrita. 


Trad. d'Albucasis, lol. 58. 
La partie fracassés et triturée. 
» 


34. Comminucro, s. f., fracture, brisure. 


Dels quals la comminucro no es temuda, ni 


lor dissolacio. 


Trad. d'Albucasis, fol. 61. 
Desquels la fracture n'est pas crainte, ni leur dis- 


solution. 


MENSA , s.f., lat. mensa, mense, table. 


200 MEN MEN 


Mansa per tauls. y C'est pourqnoi, quand je viens vers vous, ; 
Leys d'amors, fol. 69. vais à la course, tôt et promptement, et ne fais 
Mense pour table. de mesure ( modérément ). 


se. Mesa. 1r. Mensa. 
mere es Devenc gros OTRA MESURA. 


MENSURA, mESURA, MEZURA, 5. J., F. de Gaucelm Faidi 


] Devint gros outre mesure. 
at. MENSURA ; Mesure. L’ amors de lor dos... fo sxs roTraA masta, 


Una mzsuna de sivada, F. de R. Jordan, vicomte de S. Anton 

Tal que pot un rossis manjar. L'amour d’eux deux... fut sans nulle mesure. 
Deupnss pe Prapes, dus. cass. 

Une mesure d'avoine, telle que peut manger ua 


roussin. 2. SOBREMESURA, 5. f., sur-mesure, su 


Barat que hom fay en pes et en MezuRAs. plus, surabondance. 
V. et Vert., fol. 17. 


Tromperie qu’on fait en poids et en mesures. 


caT. asp. Mesura. ir. Misura. 


Per garnir lors bancs 
| De la s05Rn=MxsURA. 
Fig. Volon mezurar lur entendemen e lur razo Leys d'amors, fol. %. 
a la muzuna de la fe. Pour garnir leurs bancs du surpliss. 
V. et Vert., fol. 102. | 
Veulent mesurer leur eutendement et leur raison | 3. MEZURAMEN, 5. M1., mesure, arti 
à la mesure de la foi. 


mesurer. | 
— Sagesse, raison, modération , règle. | De geometria sai tan dels uxsunamxss, 
Aissi man partita egualmen C’an bssto en mon pouk, si m'estau en jaza 


Mezari las tors autas. 
P1ERRE DE Consiac : EL nom de. 
De géométrie je sais tant des mesures, qu'un | 
ton en mon poing, si je suis en gisant, je mei 
les hautes tours. 
ANC. CAT. Mesurament. ANC. xsr. Host 


ento.1T. Mi . 
Là mxzuna que lur es jancha en inc pene- miento. 1T. Misuramento | 


densa per lor cofessor. 4. MENSURACIO, MENSURATIO , 5, f., la 


Pet Fert., fol. at. MENSURATIO, Mesurage, COmIMens 
La règle qui leur est enjointe en leur pénitence d 6€) 


Mxsuna 6 Leujaria. 
Ganixs LE Baux : Nueg e jorn. 
Ainsi m'ont partagé également Raison et Folie. 


En totz sos fatz met MEsUna. 


P. CarniwaAL : Jhesum Crist. 
En toutes ses actions met mesure. 


par leur confesseur. rabilité. 
Loc. Els faran totz estar d’una mEnsuR A. Inmensitat ses MENSURACIO. 
GuiLLAUME DE MonTAGNAGOUT : Per lo mon. Ni geometria sapia en sas figoras masi 
Les ferout tous être de même mesure. RATIO. 


Elue. de las propr., fol. & et 380. 
Immensité sans mesurage. 
Trad. de Bède, fol. 58. Ni géométrie ne sache commensurabilité ea | 


Prov. Eu aquela masuna unt mesurarez, voser 
mesurat. 


En cette mesure où vous mesurerez , il vous sera figures. . 
mesuré. 1T. Misurarione. 
Ady. comp. 5. MesuRATGE , s. m., mesurage. 
El fon savis, conoyssens, e saup far Lo mxsunares sobrediche. 
À MazunA. Tit. du xive siècle. Doar, t. LXXXVILL, fol. 1 
ÂLMER( DE PEGUILAIN : Anc non cugey. Le mesurage suvdit. 


11 fut sage, intelligent , et sut agir avec mesure. | . 
Comanda suaumentz, parlaras à Masuna. 6. Mezunasce, adj., lat. marsunanit 


V. de S. Honorat. mesurable, 
Commande doucement , tu parleras avec mesure. No so mazunASLEsS sino per unitat. 
Per qu’ eu, quan venc vas vos, en vau de cors, Eluc. de las propr., fol. 0. 
Toste viatz, e non fatz Dx MESURA. Ne sont mesurables sinon par unité. 


PIsTOLxTA : Sens e sabers. ir. Misurabile. 


MEN 


, Masuaan, mazoran, v., lat. mersu- 
mue, mesurer, régler, comparer. 


Voyez Danina,t. Il, p. 263. 


Un basto en mon ponh.. 
Mazoar las tors antas. 
Prenaz ox Constac : El nom de. 
Us bâton en mon poing... je mesure les hautes 
sers. 


Mescarc .xxx. brassas. 
PRILOMENA. 
Mesurs trente brasses. 


ie, Com fan los eretges e los menescrezens 
que volon wxzunax lur entendemen € lur 
razo à la mezura de la fe. 
-F. et Vert., lol. 102. 
Comme font les hérétiques et les mécréants qui 
eulent mesurer leur entendement et leur raison à 
mesure de La foi. 
Si qa’ amdui comiaal 
Marunussxm engal. 
B. ps Vexrapoun : Lo gens temps. 
De sorte que tous deux conjointement nous mesu- 
Lssions également. 
art, pas. Fes los siens vers plus mezunars de 
bom que anc maïs trobes. 
V. de Gaubert Amiels. 
Fit les siens vers plus mesyrés qu’homme qui 
soques plas trouvêt. 
av. asr. Mesurar. 17. Misurare. 


_Mescuapamen, ads., avec mesure, 
moderement. 
Musvnanamex © vertuosamen. 


Arbre de Batalhas, fol. 9. 
Modérément et vertueusement. 


‘47. Mesanradament. nsr. Mesuradamente. :T. 
Misuratamente. 


: AMESURAR , AMEZURAR, V., mesurer, 


MEN 


Que no s’en ssup AMESURAn. 
T. ve G. Fair sr D’ALsehr : N Albert. 
Seigneur, celle-là ft plus d'amour qui ne s’en sut 
pes modérer. 
Part. pas, Plus AMEZzUnATz 
Vos faits d’amador qu'anc fos nats. 
T. pe P. Guiccex sr pe Sonpet : En Sordel. 
Vous vous faites plus modéré qu'amant qui onc- 
ques fat né. 


201 


Siatz AMEZURAT, e velhas. 
Trad. de la 11° Épttre de S. Pierre. 
Soyes modérés, et veillez. 
Anc. rn. Lors ne pot plus Dangier durer, 
Aius le convient amesurer. 
Roman de la Rose, vx. 3330. 
De ceo fat moit Rotlan amesuré, 
Roman de Gerard de Vienne, v. 1264. 
ANC. ESP. Amesurar.1Tt. Ammisurare. 


10. AMEZURAMEN, AMESURADAMENT, AME- 
ZUBADAMEN , adv., raisonnablement, 


convenablement, modérément. 
Pero a laec en meillura 
Qui pas AMEZURAMEX. 
B. Zoncei : Tots hom qu’ enten. 
Pourtant parfois en devient meilleur celui qui 
souffre modérément. 
Despendr' el cove 
AMEZURADAMEN. 
Nar px Mons : Sitot nou. 
A convient de le dépenser raisonnablement. 
Vis beguz AMssURADAMENT es sandaz del 


cors e de l’ arma. 
Trad. de Bède , foi. 45. 


Vin bu modérément est santé du corps et de l’âme. 
ANC. FA. Quai a grâce et qni prie amesuréement. 
Jruan px Meuwc, Test., v. 1360. 
ANC. CAT. Amesuradament. 1T+. Ammisurata- 
mente. 


régler, comparer, modérer, être 50-| 11. SOBREAMESURAR >» v., Ssur-mesurer, 


bre, être prudent. 
Anasuran 
Sos dos e sa mesion. 
Ginaup Dr Born : Honras es. 

Régler ses dous et sa dépense. 

Om, pos que s sap AMRSURAR, 

Non es pueys adregz amoros. 

Ratmosp DE MinavaL : Selh que. 

Homme, dès qu’il sait se modérer, n'est puis 
‘able amoureux. 

Senher, cellei fez mais d'amor 


IT, 


sur-régler, sur-modérer. 
Part. pas. Âquest fo sO8=RKAMusURATE en ames- 


sar. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 5. 


Celui-ci fut sur-modéré à amasser. 


12. DeSMESURA, DESMEZURA , 5. f., excès, 
désordre, déréglement, injustice. 
Li poble s planhon de pssmxzurA 


De lors senhors. 
GUILLAUME DE MONTAGNAGOUT : Per lo mon. 


20 


202 MEN MEN 


Les peuples se plaiguent de l'injustice de leurs | 15, Sosnapesitezunan , v., sur-dérégl 


seigneurs. , sur-désordonner. 
Que no’ plassa pxsmasun en lansor. Paor ai que fals lausenjador, 


Sorpe : Lai a ’N Peire. Felh 
Que ve lui plaise pas ercès en louange. re et esqniu, SOBR LDESMEZURAT, 
M' entendesson. 


Ady. comp. Ârtns, si t’es bons lo bros, Grmarn pe Bonnets : Ar ai gran. 


Ben ne À DESMEZURA, J'ai peur que de faux médisants, cruels et du 
La DAGCPHUX D'AUVERGKE : Joglarets. sur-désordonnés, m’entendissent. 


Artus , si t'est bon le brouet, bois-en à l'excès. 


anc. FR. Kar bèle esteit à desmesure. 16. CoMENSURACIO , £. J.s commen 


Manie DE FRANCE, t. Ï, p. 100. rabilité. 
car. ssr. Desmesura. 17. Dismisura. Per COMENSURACIO. 
Dieus no es en loc per comsxsunactro. 
13. DESMESURANSA , DESMRZURANSA , S.f., Eluc. de las propr., fol. 5. 


Par commensurabilite. 


injustice, excés. Dieu n’est en place par commensurabilite. 


Er grans DESME=URAANSA , 
Si m faits mal, pus no m defen. 
ELias px BaRIOLS : En atretal. 17. Dimencio, s 


cAT. Commensuraciô. xsr. Conmensuracion 


., lat. D1MEXS10, d 
Sera grande injustice, si vous me faites mal, 


puisque je se me défends pas. 
D’ aatra ren po fai DESMESURANSA. 
P. VipaL : Quant hom honorats. 
D'autre chose il ne fait excès. 


mension. 
Ses D:MxNCIO corporal. 
En lors nimxxcros. 


ÆEluc. de las propr., fol. 8 et 101. 


FU. . Sans dimension corporelle. 
it. Dismisuransa. En leurs dimensions. 


cAT. Dimensiô. xse. Dimension. ronr. Din 


14. DESMESURAR, DESMEZURAB, ., déme- un nt 
sdo. rr. Dimensione. 


surer, désordonner, dérégler, empor- 


ter, débaucher. 18. IMMENSITAT, INMENSITAT, 5. f., | 
Tan s'a laissat sobrendre, IMMENSITATEN, immensité, étendu 
Falser e DasMazURA«. Per 1x#xMaNsrTAT Oo diminution. 
B. Zone : S’ ieu trobes. Fors de Béarn, p. 105$. 
Tant il s’est laissé surmonter, fausser et dérégler. Par étendue ou diminution. 
Quar, qu’ ab plus fort de si se nasmasunA, Infinitat et H'MaNSITAT. 
Fai gran foldat. Eluc. de las propr., fol. 4. 
Fozquer pe MansiLLe : Sitot n me soi. Tnfnité et immensité. 
Car, qui avec plus fort que soi s ‘emporte, fait | CAT. {mmensitat. asp. Inmensidad. ruxr. 1 
grande folie. mensidade. xx. Immensità, immensta 


Part. Pas. Ay DESMESURATEZ alcos homes o immensitade. 


alcanas femuas. MENT, s. f., lat. menrewm, esprit, pe 
La Confessio. 
J'ai débauché aucuns hommes ou aucunes femmes. sée, manière. 
Ea la muanr d’un chascnn viador. 
Amans dretz non es DESMEZURATEZ, 
Doctrine des Vandoi: 
Enans ama amezuradamen. » 
Guoirvauxs x Monranacour : Nulshom.| En Pesprit d'un chacun FREE 
Amant sincère n’est pas démesuré, il aime au Si mi dons qu’es d'avinen 


contraire avec mesure. Mans. 
T. »x Covoer, pe G. RiquiEr ET De Micani ! 


CasriLLon : À ’N Miquel 

Si ma dame qui est d’agréable esprit. 

| No lo confessa d’autra MENTz. 
caT. «sr. Desmesurar. tr. Dismisurare. l F. de S. Honore! 


Anc. Fr. C'est contre s0y conjurer, 
C’est raison desmesurer. 
Œuvres d'Alain Chartier, p. 277: 


MEN 

Ne le confessé pes d'autre manière. 
GT. ESP. PORT. 17. fente. 

Les adverbes en menr se sont for- 
més en ajoutant le mot menr à l’adjec- 
tif des deux genres : auxic adÿ., xu- 
NLMENT, Gdv. ; BREU Gd]., BREUMENT, 
adb. 

Pregou sant Honorat auniLuanT. 

F. de S. Honorat. 
Pnest sint Honorat kumblement. 

Diguss li m que sazumzx lo veirai. 

B. »E VasTapoun : Bels m’ es qu’ ieu. 
Dites-lui moi que bientôt je le verrai. 

Lorsque les adjectifs ont eu les deux 
genres, le mot xanr a été ajouté au 
feminin : BON, BONA, Gd}., BONAMENT, 
ad, 

A sevhor tanh qu’am los sieus sonamax. 

Gonrauxe px MonNTAGNAGOUT : Per lo mou. 

4 seigneur il convient qu’il aime les siens bonne- 
ment, 

Si plasieurs adverbes sont à la suite 
l'un de l’autre, la terminaison xsnr ne 
sattache ordinairement qu'à un seul, 

Plsyn e crida rORMENT € DURA. 
V. de S. Honvrat. 
Génit et crie fortement et péniblement. 
Lo prega DOUSSAMEKS € DAVOTA. 
F'. et Vert., fol. 52. 
Le prie doucement et dévotement. 
Bowamarr © suau l’an del fag conortada. 
Y. de S. Honorat. 
Bonnement et paisiblement l'ont du feit rassurée. 
asc. vn. Bel et courtoisement a Je roy salaé. 
Roman de Berte, p. 92. 
Gr. De yo e d’ Amor me trop apassionat 
Tant egualment e fort qu’ estich torbet. 
Awsias Mancs : Yo so molt. 
er. Franjas texidas bella y futilnente. 
Luis px Léon , Prov. de Salomon, v. 75. 
rar. Onde sotil € artificiosamente estava la- 
vrada e esculpida toda a maneira de saa 
rids. 
Pazwrinis px IxeLaTsans ,t, [, p.131. 
1. Non vederete anñica o nuovamente esser di- 
venuto. ° 
Gurrrous »'Anrzzo, Lett. XIV, p. 42. 


2. MenrTaL , adj., lat. MENTALIS, mental. 


203 


MEN 


Loqacio MsxTar.. 
ÆEluc. de las propr., fol. 11. 
Locution mentale. 


De dolsors manTaLs. 
F. de santa Flors. Doar,t. CXXIIL, fol. 257. 
De douceurs mentales. 


car. 8sp. ront., Mental. 17. Mentale. 


3. MexraLuenr, adv., mentalement. 


Parler MANTALMRET. 
Eluc. de las propr., fol. 11. 
Parler mentalement. 


car. Mentalment. zse. ronr. tr. Mentalmente. 


4. Mexcio, mewsio, s. f., lat. menrio, 


mention. 
Desus n’averu fachba wexsro. . 
Roman de la Prise de Jérusalem, foi. 21. 
Dessus nous én avons fait mention. 
Trobam en nataral escrig 
D'eatras estelas msxci10. 
. Brev. d’amor, fol. 36. 
Nous trouvons en écrit sur la nature mention 


d'autres étoiles. 
car. Menciô. ns. Mencion. ront. Mençcäo. 


ir. Menzsione. 


5. MExSONAR, v%., mentionner. 


La ana lo senhal meamsoxa, 
L’ altra lo nom de la persons. 
Leys d'amors, fol. &i. 
L'une mentionne le titre, l’autre le nom de la 


personne. 


6. Menraune, v., mentionner, rappeler, 


citer. 
Can se auzi apelar per so nom, ni ansi men- 
TauRE Jhesa Christ. 
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 5. 
Quand il s'entendit appeler par son nom , et en- 
tendit mentionner Jésus-Christ. 
La gensor com ManxTAU. 
BEnTRAND DE Bonn : Ges de disnar. 
La plus belle qu’ou cite. 
Substant. Tan m'’es lar MENTAURE non sens. 
RaAmsAUD D'OnANGE : Era m’es. 
Tant est pour moi leur mentionner non sens. 
Part. pas. L'autre son MENTAUGUT 
Savi ses saber grans. 
G. Riquisr : Tant petit. 
Les autres sont cifés savants sens grand svoir. 


El mon non ha manTAGuDA 


MEN 
Domna que vos uon aietz 
De lau e de pretz vencude. 
RaLuenz BisTORs : À vos. 
Au monde il n'y a pas dame citée que vous n’ayes 
en louange et en mérite vaincue. 
rr. Dentovare. 


204 


7. MeNTAGUDAMENT, ado., spécialement, 
particulièrement. 
De tota la sobretlicha donatio, e maxraau- 
DAMxNT de la tersa part. 
Tit. de 1285. Arch. du Roy., J. 302. 


De toute la susdite donation, et spécialement de 
la troisième paitie. 


8. AMENTAVER, v., rappeler, mentionner. 
L'estorn qu’avetz auzit AMENTAVER. 
* Roman de Gerard de Rossillon, fol. 3. 
Le combat que vous aves ouï rappeler. 
Anc. ra. Ne sauroïz riens amentevoir, 
Ne conmander que je ne face. 
Roman du Renart, t. III, p. 204. 
Une chose li ai requise * 
Quai bien fait à amentevoir. 
Roman de la Rose, v.3393. 
iT. Amentar. 


9. Anœencra, s..f., lat. amenria, folie, 


égarement , extravagance, manie. 
Awxncia es una malautia. 
Pres soven , engendra AMENCIA. 
Eluc. de las propr., fol. 80 et 204. 
La folie est une maladie. 
Pris souvent , il engendre folie. 
ARC. XsP. Amencia. 1T. Amenza. 


10. CoMExs, s. m., coMmentaire. 
Far couxr«s sobre las sanhtas escripturss. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 23. 
Faire commentaire sur les saintes écritures. 
ANC. FR. ÀÂvec ample comment, glose interli- 


neare. 
Rasezais.liv. V, ch. 27. 
CAT. Coment. usr. PORT. IT. Comento. 


MENTA , s. f., lat. uenra, menthe. 


Fes an capelh 
De flor ab mena. 
GUILLAUME D'AUTPOUL ; L’autr’ ier. 
Fit un chapeau de fleurs avec menthe. 
Ab maxTa negra. 
Deunxs DE PAADES, Aus. cass. 
Avec menthe noire. 
CAT. ESP. 17. Menta. 


MEN 


2. Menrasraz, s. m., lat. meNTasraum 
menthe sauvage. 
Destrempatz ab sac de muwrasras. 
Deunes px Pnapxs, dus.cass. 
Détrempés avec suc de menthe sauvage. 
asr. Mentastro. rontT. Mentrasto. 17. Mn 
{astro. 


MENT IR, »., lat. uentiré, mentir, nier 
fausser. 
Qui ‘a ditz mal no pot plos lag masi. 
B. pe VenTaDouR : Ab joi. 
Qui en dit du mal ne peut plus laidement mentr 
Dir n'ai doncx mal, iea ? no, qu'ieu mrwriau 
ÂTMERT DE SARLAT : Fis e leials. 
En dirai-je donc du mal, moi? non, vu que} 
mentirais. 
Ni Jehsu Crist descreire, ni sagrament masria 
Sonpe : Sel que. 
Ni Jésus-Christ mécroire , ni sacrement nier. 
Fig. Tant capmal derompre, e tant ausben 
MENTIR, 
GuoiLLAuxE DE Tupnia. 
Tant de camails rompre, et tant de hauberts fausse. 
Loc. Fatz wuxrta lo brag dels maldisens. 
Pons pe Carpurir : Humils e fs. 
Vous faites mentir le bruit des médisants. 
Si monge nier vol Dieus que sian sal 
Per pro maujar ni per femnas tenir, 
Ni monge blanc per boulas a muxrrrs. 
RaïmonD Dx CASTELNAU : Mon sirventes. 
Si Dieu veut que les moines noirs soient sauve 
pour beaucoup manger et pour tenir des femmes , t 
les moines blancs pour fraudes à mentir. 
Substantiv. Non ai peccat del maxrin, 
Quar iea cuiava ver dir. 
GausERT, MOLNE DE Puicisor : Be s cuget 
Je n'ai pas péché par le mentir, car je croyais dir 
vrai. | 
ANC. FR, La fiance a en fin mente 
Ke à Willame aveit plevie. 
Roman de Rou, v. 8517. 
CAT. sr. PUOAT. Menur. 1r. Mentire. 


2. MenxTiex, MENTIDOR, s, M., menteur 
Li son maxTrer, 
Car plus soven 
No la remire. 
Pous DE Carpuair : Ua gai descort. 
. Je lui suis menteur, parce que plus souvent je o 
la contemple. 


MEN 
Ai paor 
Que m tengua per MESTIDOR. 
G. Faintr : D'un dois bel. 
J'u peur qu’elle me tienne pour menteur. 
asc. ra. 
Lio me dist de vos, certes ne fnd manriez. 
Roman de Horn, fol. 9, col. :. 

ur. Menader, zse. ronr. Mentiroso. 17. Men- 

btore. 
. MENSONCIER, MESSONGIER, MESSOR- 
GtIER, adj., menteur, mensonger. 


Manozxcerzns en fos ieu € faus! 
B. pe VenrAnous : Clantars no. 
Mensonger en fusé-je et faux !: 


Tal ver y a qu'es fals e uxssoncrzns. 
AaxauD pz Manvuiz : Ane vas amors. 
Telle vérité il y a qui est fausse et mensongère. 


Quer wrsmonOUIER son compran e venden. 
Pons DE LA GARDE : D’nn sirventes a fur. 

Gr ils sont senteurs en achetant et en vendant. 

ht Al rertadier dsrsi d’aur un gran mon, 

is don’ on haou quecx Massowe1xn que ys0n. 

P. CasnimaL : Tos temps. 

Au veridique je donnerai un grand mont d’or, si 

x donne un œuf chaque menteur qui y sont. 

r. Menzognero. 


MassSONGrIRAMENT, adv., mensongé- 


rement, faussement. 
Chastia MAMONGEIRAMENT qai alirui fai eu- 


ina. 
Trad. de Bède, fol. 55. 


Chitie mensongèrement qui fait injure à autrui. 


Mexrizo , s. f., lat. menTrirIo, men- 


songe, menterie. 
Totes vers ses mot de mawTizo. 
Rassaro Dx VAQUEIRAS : Senher marques. 


Tout est vrai sans mot de menterie. 


Mexsonca , MENZONGA, MENSONJA , 
XESSONGA ;, MESSONGUA ; MESSONJA, MES- 
Soxca, s. f., mensonge, menterie. 

Voyez Munaront, Diss. 33. 

Contra mxxzonGA sun fait de veritat. 


Poëme sur Boëce. 
Contre mensonge sont faits de vérité. 


Sa bentst es tan grands, 


Que semblaria us mssonGA. 
A. Danixz : Ans qu’ els. 


MEN 105 


Sa boesuté est si grande, que vous sembicrait 
MERSONGE. 
Aizo es grans massonGA c'om no deu escotar. 
Izann : Diguas me tu. 
Ceci est grand mensonge qu'on ne doit pas écouter. 


Prov. Massomsa no s pot cobrir 
Que no s mostre qualque sazo. 
Forqusr px Manserzie : Tan mov. 
Le mensonge ne se peut cacher qu'il ue se montre 
en quelque saison, 
anC. CAT. Mensongia, mencongia, mensongue. 
1T. Menzogna. 


. DrsmenTin, %., démentir. 
Ja no creirai DxsMEnTA sas faissos. 
Pons px CaPDOrIL : Asirucs es. 
Je ne croirai jamais qu'elle démente ses façoas. 
Fig. On plus en parlatz,. 
Plus DEsmanTarz vostras chansos. 
T. pe G. FarviTt et DE Pranicon : Perdigons. 
* Où plus vous en parlez, plus vous démentes vos 
chansons. 
Contensos , es cant se DEsMEnTON l’us a 
l’autre , o se dizon grossas paraalas. 
F. et Vert., fol. 25. 
La contention, c’est quand ile se démentent l’nn à 
l’autre , ou se disent de grosses paroles. 
Trop parlar fai DasmanTin 
Si meteys manta sazos. 
G. Ouivien D’Anczs, Coblas triadas. 
Trop parler fait démentir soi-même mainte fois. 


— Contredire, empêcher. 
Pero Boecis trastuz los en Daswzxr. 
Poëme sur Boëce. 
Pourtant Boèce trestous les en dément. 
Mesura me ditz suau e gen . 
Que fassa mon afar ab sen, 
E Leujaria la ’n pasuzx. 
Ganixs Lx Brun : Nueg e jorn: 
Raison me dit doucement et gentiment que je 
fasse mon affhire avec discernement, ct Folie l’en de- 
ment. 
D'ayso que dixetz, cum brico vos pssmax. 
Roman de Fierabras, v. 3830. 
De ceci que vous dites, je vous démens comme un 
fripon.. 
Part. pas. S'ieu en sui DE«sMEnNTITs 
Qu’aisso no sia vertatz. 
AuMER: DE PEGUILAIN : Mantes vets. 
Si j’eu suis démenti que ceci ne soit vérité. 
CAT. sse. PORT. Desmentir. 17. Smentire. 


8. Femenrir, adj., infidèle, parjure. 


MEN 


Fals enveios, rxwxxTtr lausengier… 
Be us lanzera que m iaissassetz estar. 
Banraannp Dx Bonx : leu m’ escondise. 
‘aux envieux, parjures médisants.… , bien je 
vous spprouverais que vous me laissassiez être (trau- 
quille). 
ANC. Fh. 


206 


Poanr çou a-il tant fauseté 

Où monde et tant de renardie, 

Cascuns est, mais Din, foi-mentie… 

Diex parjare, Diex foi-mentie. 
Roman du Renart,t.IV,p. 369, et t. Il, p. 46. 

xs», ronT. Fementido. 


9- MenTOx, MENTO, s. m., lat. MENTUM, 


menton. 
Maxro e gola, e peitrina 
Blanca com neus e flors d’espiua. 
AunauD DE MaruEIL : Doua genser. 
Menton et gorge, et poitrine blanche comme neige 
et fleur d’épine. 
Regardas li la cara e los huelhs.e ’l menton. 
. F. de S. Honorat. 
Regardes-lui la face et les yeux et le menton. 
1T. Mento. 


10. MenTOnET, s. m. dim., petit menton. 
Lo mwasrowxr bel e redont. 
Ux TSOUSADOUR ARONŸME : Seinor vos que. 
Le petit menton beau et rond. 


11. MenTIRON, 5. M1., Menton. 
Del mxnTiaon 
Entro sobre laisseila. 
Aucrer : Er quan. 
Du menton jusque sur l’aisselle. 


MENTRE, conj., du lat. ivrenim, tan- 
dis que, pendant que. 
Voyez Munaronr, Dess. 33. 
MenTaz secx pot querer 
Loi, qu’es vers reis e salvaire. 
* Pienar D'AUVERGNE : Gent es. 
Tandis qu'aveugle peut requérir lui , qui est vrai 
roi et sauveur. 
Prov. El ric s'irais MaxTRz l’amoros dansa. 
P. CanDiNaL : Eu trati. 
Le riche s’attriste tandis que l’amoureux danse. 
Conj. comp. 
Molt m'entremis de chantar volentiers.…., 
Muxran que fui d’amor en bon esper. 
Pine D’Auvenene : Moit. 
Moult je me mélai de chanter volonliers.…., {an- 
dis que je fus en bou espoir d'amour. 


MER 


AMC. EsP. 
Mientra que vivades, non seredes mengusdos. 
Mientra que visquieredes, bien se fara lo to 
Poema del Cid, v. 158 et 412. 
anc. 1T. Mentreche vegnon lieti gli occhi bell 
Che lagrimando a te venir mi fennc 
DANTE , Purgat., xxv\. 
caAT. Mentre. nsr. mon. Mientras. 17. m0 
Mentre. 


2. DEMENTAK, DOMENTRES, COn)., lai 
dis que. 
A Narbons, pxmxnTas la tenrem assetixi 
PurLonuxs. 
À Narboune, tandis que nous la tiendrons asnég 
Conj.comp. Mas pousaTazs Qu'ieu tenc losdi 
Lor eu caich rendre guoizerdon. 
Gui ne Ca vaAILLON : Seigneisas. 
Mais tandis que je tiens les dés, je pense leur 
rendre profit. 
Anc. rR. Dementiers que li plaïs dara, 
Graelent pas ne s’ nblia. 
Manux DE France ,t. Î,p. 5K. 
anc. CAT. Dementre. 


MER , aies, adj., lat. mxaus, pur,vr 
fin. 
Auel e boto de ‘wixn avr fi. 
Vergat d’aar mrzn. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 3; 8 
Anneau et boaton de pur or fin. 
Broché d'or pur. 
Fig. Joyos qui, per bon enders, 
No s’alegra, fols es mans. 
GinauD DE BosxuiL : Er ausiret:. 
Joyeux qui, pour bonne élévation, ne se réf 
pas , est vrai fou, 


ANC. FA. 
Point li dus le cheval des esperons d'or 


Huon de Villeneuve ; Du Veanans ,t. I, p.: 
car. Mer. use. ronT. 17. Mero. 


2. Menztan, »., briller, éclater. 
Fer Folchier eo la tärgna qu’ ab aur wrui: 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 1 
Frappe Folchier sur le bouclier qui avec or Br 


3. Esmens, adj., pur, vrai. 
Tenia ‘l dreich per envers, 
Tan sui vas amor asMS8Rs. 
Giraun ps Bonniz : Er auvirets. 
Je tenais l’endroit pour envers, tant je suis 
euvers l'amour. 


4. Eswenapuna, s.f., gentillesse, joliv 


MER 


Yen sols fas abstenénsa 
De far 2sMERADURA. 
RamsauD DE Vaquatnas : El mon. 
Moi seul je fais abetinence de faire gentillesse. 


5. Eswrnan, EMxRAB, v., épurer, affiner. 
Aissi coma Ja lima nsmzra e parga lo fer. 
P'. et Vert., fol. 77. 
Aiosi comme la lime affine et purge le fer. 
ssmzaox mielhs que l’aurs el fuec arden. 
Huevss pe L'Escuus : De mots. 
Feparent mieux que l’or au feu ardent. 
Fg. Ben dey tot mon chan xsmznan, 
Mancasnus : Pus mos coratges. 
Je dois bien éparer tout mon chant. 
Esmena 
Lo sen la fondatz. 
GirauD px BON EIL : Ja m vai. 
La folie épure le sens. 
Tot jorn melhaor et zswrat. | 
À. Daniez : Ab guai co. 
Chèque jour j'améliore et m'epure. 
- Briller. 
Si suc nolhs joys poc florir, 
Âquest deu sobre totz grauar, 
E part los autres zsmznRaR. 
Le comte pe Porriens : Mout jauzens. 
Si oacques nalle joie pât fleurir, celle-ci doit au- 
lesci de toutes grainer, et par-delà les autres briller. 
Pert. pas, Bellas dens, 
Plus blancas qu’asMaRATz argens. 
AnwauD D& Maaueir : Dona genser. 
Belles dents , pius blanches qu’argent épuré. 
Restias e flurs 
Totas de fin aur amarAT. 
P. VipaL : Lai oo cobra. 
Bétes et feurs toutes de fn or épuré. 
asc ra. Qai plus laisent c'ors esmerez. 
Si nete et si trés esmerée 
K'il n’i remest gonte ne take. 
Fabl. etcont. anc., t. IV, p. 146 et t. 1, p. 239. 
Li cloa furent d’or esmeré. 
Roman de la Rose, v. 1089. 
Tes paroles sant cume esmerées par fa. 
Anc. trad. des Liv. des Rois, fol. 72. 
(aT.isr. PORT. Ésmerar. 1t. Smerare. 


LERCE, mencey, s. f., lat. mences, 
merci, grâce, indulgence, pitié. 
Voyez ArbarTe , p. 180. 
Ja non er ni anc no fo 


Bona dona senes MERCK. 
Ginavc®d Le Roux : Auiats. 


LI 


MER 207 


Jamais ne sera ni oncques ne fut bonne dame savs 
merci. 


Fig. Per que waæncxs mi deu faire socors. 
RicuanD ne BantEz1EUx : Atressi cum. 
C’est pourquoi merci me doit faire secours. 
Vers Diens, vers hom, vera vida, MaaœEs, 
Perdona li! 
G. Fawtr : Forts clause. 
Vrai Dieu, vrai homme, vraie vie, merci, par- 
donne-lui! 
car. Merce. sr. Merced. pont. Mercé. 17. 
Mercè. 


Loc. Senher, per Dieu, graus mancus. 
Chronique d'Arles. 
Seigneur, pour Dieu , grands mervcis. 
Ieu fas tot so que vol ni cove, 
E lieys non denba ni vol aver wance. 
T. os P. Tonar et pe G. RiquiEn : Guiraot. 
Je fais tout ce qu’elle vent et (lui) convient, et elle 
ne daigne ni ne veut avoir merci. 
Que deigneson per mi elamar mxace. 
Ricuaap DE Bansssteux : Atressi cum. 
Qu'ils daigusssent pour moi crier merci. 
Merceian vas vos sui, domn', e serai jasse 
Vostr'om claman, MERC=, MERCE, MIACR ! 
Atmeat DE PEGUILA:x : Per solats d'autrui. 
Demandant merci vers vous je suis, dame, et je 
serai toujours votre homme criant merci, merci, 
merci ! 
ANC. va. Merci vus crie, ne me véesz. 
Roman de Rou, v. 7272. 
_ Merci li cria moalt pitensement. | 
Chr. de Fr. Rec. des Hist. de Fr., t. III, p. 188. 
Et jou , dsme , crie merct, merci. 
Le noi De Navaane , chanson 8. 
Si m vol perdonar, 
Gratze marcss li ’n ren. 
Pons pe CarpueiL : Qui per nesci. 
Si elle veut me pardonner, grés et mercis je lui en 


rends. 


ANC. FR. En loi rendant graces et mercis. 
H. Estixnns, #pol. pour Hérodote,.t. 1, p. 211. 
De Niort pert la rend’ e l’espley, 
E Caercins reman sai a MERCET, 
BERTRAND DE Bonn : Pus li baron. 
De Niort perd la rente et le profit, et Quercy reste 
çà (ici) à merci. 
S'eu a sas mxnc=s m'estais. 
V. de Raimond de Mfiraval. 
Si je suis dans ses bonnes grâces. 
L’ercperador los volgues penre x wuncx. 
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 7. 
Que l’empereur voulût les prendre à merci. 


MER 


208 


ABC. PB. . 
Les aima mieux tuer que les prendre à mer. 
RonraT GARNIER, Cornélie, acte Y, sc. 1. 
Amics , s'ie us trobes avinen, 
Hnaœils e franc e de bona mancz, 
Be us amers. 
LA Daux CAsTELOSE : Amies. 
Ami, si je vous trouvais avenant, modeste et 
franc et de bonne merci, je vous aimerais bien. 
Car molt es de gran mxncx. 
Ranmsaup px VAQUEtRAs : D’ una dons. 
Car elle est moult de grande mervi. 
Desarmatz fon de peior mancsy 
Que quant el cap ac la ventalha meza. 
BERTRAND DE Bosx : Pus li baron. 
. Désarmé il fut de pire merci que quand à la tête 
il eut le vantail mis. 
Del plus no us prec, ni no s cove, 
Mas tot si’ en vostra MERCE. 
Anxaub pz MaruRIL : Dopa genser. 
A l’égard du surplus je ne vous prie pas, ni il ne 
convieut pas, mais que tout soit à votre merci. 
Cazatz soi en msla sance. 
B. px VENTADOUR : Quan vey la. 
Je suis tombé en male merci. 
Me dis : « Belhs amics, tornatz, 
Per Manc&, vas me de cors. » 
ALPHONSE 11, Roï D’ARAGOR : Per mantas. 
Elle me dit : « Bel ami, reiournes, par pitie, vers 
moi sur-le-champ. » 
Par l’ellipse de la préposition, ce 
. mot fut employé en locution absolue, 
et, en quelque sorte, tint lieu de la 
préposition. 
Mance Dieu e sant Honorat. 
V.. de S. Honorat. 
Merci de Dieu et de ssint Honorat. 
Aras, la xxacx Dien, avem la a nostra volontat. 
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 19. 
Maintenant, par la merci de Dieu, nous l'avons 
à notre volonté. 
anc. rr. Et dist : # Sire, la Deu merci, 
‘ Tait sont venca vostre enemi. » 
Roman du Renart, t. II, p. 248. 
Et eucore, Dien merci, ne se départent-elles 
mie. 
Chr. de Fr. Rec. des Hist. de Fr., t. III, p. 154. 
Seignor, nos somes acordé, la Dieu merci, 
de faire empereor. 
VILLERARDOUIN , p. 107. 
esr. Nanca os falten señorias 


MER 


Ni a mi la merced de Dios. 
D. Francisco DE Queveno , Mus. 6, Rom. 3 
PORT. Herce de Ceo. 
PALMERIX , part. III, ec. 37, p. “8. 
IT. Mercè di Dio e di questa gentil dona scan 
pato sono. 
To son vivo, la Dio merce. 
Boccaccio, Dec., VIT ,6 et X,°. 
Quar ieu vos suy, vostra MERCE, privatz 
Le MOINE DE MONTAUDON : Aissi cum selh qu'à 
Car je vous suis, par votre merci, familier. 
Fag o ab totas orss, la tieua gran xwuncr. 
V. de Ste. Magdelaine. 
Je le fais à toutes les heures, par la votre gran 
merci. 
anc. FR. Seignor, dist-il, vostre merci 
Conquis m'avez à vostre ami. 
Roman du Renart,t.3, p. #:. 
I] lor respont : « Les vos merciz, 
Por Dex, ne séiez esbahiz. » 
Roman de Rou, v. 12593. 
rr. Dalla qual voi vostra buona mercè tosto| 
bera’ mi vedrete. 
Boccacco , Decam., X , °. 


2. MEACRYAMEN, s. m., pitié, miser: 
corde , indulgence , supplication. 
Clam merceian merce, maRCEYAMESS. 
A. BRANCALEON : Pessius pesssn. 
Je crie en suppliant merci, miséricorde. 
Eu dreg d’amor prets pauc MRRCEYAME. 
AIMER DE PKGUILAIN : Destreitz cochats. 
Ea droit d'amour je prise peu supplication. 
3. Mencexaine, ad}., suppliant, demar 
dant merci. 
Mais vuelh esser MEACXTAIRE 
De lieys, qu’ antr aver conquesta. 
G. Anuexan : Be m’ agrops. 
Mieux je veux étre suppliant d'elle, qu’une salt 
avoir conquise. | 
Francs e sufrens, bumils e mxnCxyTaïRE. 
Pryaozs : Ben dei. 
Franc et souffrant , humble et suppliant. 


1. MenrceNER, adj., miséricordieux. 
Car es MERCENERS, 
Perdona volantiers 
Qui penet sos peccats. 
Nar pr Moxs : Albon rei. 
Parce qu’il est miséricordieux, il pardonne vole: 
tiers à qui se repent de ses péchés. 
ANC. CAT. Mercener. anc. ssr. Mercendero. 


MER 


5. Mancxgant, s. m., lat. encexanius, 
mercenaire. 
Maacaanis et logatiers. 
Trad. d'un Evang. apocr. 
Mercenaires et journaliers. 
ar. Mercenart. vsr. 3T. rornr. Mercenario. 


t. MEenCEIAR, NMERCEYAR , v., crier merci, 
implorer, supplier. 
Ben dei Jhesa Crist temer e mancrrar. 
GUILLAUME DE TupeLa. 
Je dis bien craindre et supplier Jésus-Christ. 
Far homenes 
Com sers a senhor deu far, 
Et en ploran WenCRTaR. 
P. Rarmonp pe TouLovuse : Ar ai ben. 


Faire bommage comme serf à seigneur doit faire, 
et ea pleurant crier merri. 


— Remercier, rendre grâces. 
Dels mals e dels bes, del tot lo mencararz. 
GUILLAUME DE Tubrza. 
Des maux et des biens, du tout lui rendez gnâce. 
Part prés. Per qn'ieu suy mencayans 
Que m razonetz, plazens dompna, si os platz. 
GuiLLAUAE D'AUTPOUL : Esperansa. 


MER 


En lo azmzncrax. 
Chronique des Albigeois, coi. 77. 
En le remerciant. 


209 


€ 


8. Déswencryan, »., refuser merci ,re- 
pousser. 
Vos vauc ancse merceyan en perdos, 
Et on plus vos mercey, Mi DESMERCEYA 
Lo vost erguelhs. 
Aturat px PEGUILAIN : Destrets gochatsz. 
Je vais toujours vous criant merci en vain, et où 
plus je vous crie merci , (plus) me refuse merri le 


‘votre orgueil. 


| MERCURI, s. m., lat. Mrncunius, 


Mercure, une des sept planètes. 
Del Muacurt, s0 sapchatz, 
Es le mercres sissi nomnats. 
Brev. d'amor., foi. ää. 


Du Mercure, sachez cela, est le mercredi ainsi 
nommé. 


Las .vrr. planetas... salvat. Mançuar. 


Liv. de Sydrac , fol. 55. 
Les sept planètes. sauf... Mercure. 


caT. Mercuri. zsr. PonT 17. Merourio. 


2. MrRCRE, s. m., mercredi. 


C'est pourquoi je suis suppliant que vous me dé-| Pueis fe lo lus e’l marse’l mxncars cissament. 


Pahes , bone dame , s’il vous platt. 
Esperans’ an tuit li meillor 
Els vostres cars pretz MERCEIANS. 
Fozquer DE MARSKILLE : Si cum sel. 
Expéranee ont tous les meilleurs aux votres chères 
onieres suppliantes. : 


- Recevoir à merci, faire grâce, être 
misricordieux. 
Part prés. Poderos Dieus, verays € MRRCEYANS. 
GuniLauxz n’Aurroür : Esperansa. 
Dieu puissant , vrai et miséricordieux. 
15 rr. Doivent venir mercier audit prieur. 
Ord. des R. de Fr., 1461, 1. XV, p. 75. 
Moolt les mercia tous, et leur rendi grâces de 
leur bone amor. 
Rec. des Hist. de Fr.,t. VI, p. 160. 
L'en a merciet come sages. 
Parzipre Mousxzs. 


Lequel les mercia de tel hienu et honneur. 
J. Manor, t. V, p. 162. 





Presre pr Constac : El nom de. 
Puis il fit le Jundi et le mardi et le mercredi éga- 
lement. . 
xsP. Miercoles. 


Voyez Dia. 


MERCZ, mens, 5. f., lat. MERX, Mar- 


chandise, mercerie. 


Non podon lo paire ni lo senhor retener 
d'aquelas wencz, mas aitant quant il donon 
per pagamen. : 

Trad. du Code de Justinien, fol. 31. 

Ne peuvent le père ui le seigneur retenir de ces 
marchandises, excepté qu'autaut qu'ils donnent 
pour paiement. * 

Ven la mzns pus que no val. 

F. et Vert., fol. 14. 

Vend la marchandise plas qu’elle ne vaut. 
Nengans non comprara pluslas wxncus de lor. 

Trad. de l'Apocalypse, ch. 18. 

Nul n’achètera plus les marchandises d'eux. 

ir. Merce. | 


Ï . 
ivre. 4 . , 
. AT, Mercenegar 23. MERCER, MERCIFR, MBRSSIER, 5. 7., 


, ° . 
. Remanctan, ». , remercier. | mercier. 
TIC, 


237 


210 MER MER 


Atrestal razos es si lo paire fetz del filh ta- Ben sai goazanhar mon pa 
verner O MEACER. Fa totz MBRCATz. 
Trad. du Code de Justinien, foi. 31. Le cours ps Poiriras : Ben vuelb. 
Pareille raison est si le père 6t du fils tavernier ou Je sais bien gagner mon pain eu tous marches. 
mercier. ANG. FR. Et qui donne son marchiet der 
À menssixns del peiron. eschevins... que tel marchiet fait avoit 
Cartulaire de Montpellier, fol. 44. Charte de Valenciennes, 1114, p. oi. 
A merviers dt perron. CAT. Mercat. se. ront. Mervado. tr. Merca 


De mxncixn o de sabbatier. F , 
Tie. de 1246. #rch. du Roy. Comtes de Toulouse. 9. Mencacio, s..f., lat. MERCATIO, COf 
De mercier ou de savetier. merce, trafic. 


car. Mercer, ass. Mercero. ronr. Mercieiro. Es temps de gszanh et de muancacio, q 
.… la mar es be navigabla. 
ir. Merctaio. 8 
Eluc. de las propr., fot. 12. 


3. Mensania, 5. f., mercerie, marchan-| Îlest temps de gain et de commerce, car ln 


dise est bien navigable. 
Pecauia o Mansanta o eutras causss.. penra | 6. MEnCGADAL, 5. m., marché, place p 
en cowanda. blique. 
Statuts de Montpellier, du xt siècle. Intran a Maurel pet mei lo mancavat. 
Pécune ou mercerie ou autres choses... prendra en Guictauxes pe Tupeta. 
commande. Entrent à Murel par le milieu du marche. 
car. esP. Merceria. ronr. Merciaria, mercea-| Anc. sr. Otro dia maunana fuera al mercad 
ria. Tr. Merceria. Poema de Alexandro, cop. 2 


Adjectiv. À mesura mancanas del Pueg. 
4. MEnCAT, 5. m., lat. MRACATUS, mar-| Ti de 1270. drch du Roy., Toulouse, J. 3 


ché, lieu public où se font les ventes. | À mesure marchande du Puy. 
No vol que hom fassa de sa mayo mencar| 4T: Mercadal. 


i plassa. . MERCAIROL, s. m., bouti 
mp F. et Vert., fol. 89. 7 d »b utique, son ct 
Ne veut pas qu'on fasse de sa maison marché et tenu. 
place. S’ as paubres hom emblava on lansol, 
Tant es trassios a vil for, Laires seri’, et irin cap clis, 
Que si l’hom que plus n’aelcor E si ns ricx emblava MERCAIROL, 
La trazia en plan mancar venal, Iria dreitz paeis denan Constanti. 
No ’n trobera mezaills del quintal. | P. CaRDiNAL : Prop a guerm 
P. Carbinat : D’un sirventes faire. Si un pauvre homme volait un linceul, il se 


larron, et irait tête baissée , et si un riche volait 


, A . . 
Tant est trahison à vil prix , que si l'homme qui boutique, il irait droit ensuite devant Loti 


en a le plus au cœur l’exposait en plein marche vé- 
nal , il u’en trouverait maille du quiatal. 8. MeRCADARIA, MERCADAIRIA, 5. . 
Fig. Petit troba hom que lur diga veritat, marchandise. 
mais afflatarias; e de messorgas ha gran 
menacaT en lors parludors. 
V. et Vert., fol. 104. 
Peu trouve-ton qui leur dise vérité, davantage 
flatteries ; et il y a grand marché de mensonges entre 


En totz inestiers vey far galismen, 
Sol que y corra nalha mancapanta. 
Pons DE LA Ganpe : D'un sirventes à { 
En tous métiers je vois faire tromperie, pou 
seulement qu'y ait cours nulle marchandise. 


leurs interlocuteurs. Mercadiet pecco issamen, 
— Arrangement, convention da prix Lurs MEACADAnITAS venden. 
, Drev. d'amor, fol. 125. 
d une chose. Senh Les marchands péchent également eu vendant k 
Fan MRRCAT ab nostre Senhor, marchandises. 


W.. et Vert., fol. 29. 
Font marche avec notre Seigneur. | — Commerce , tra fic. 


MER 


Usara es en fslsa mancapanita, quau ven la 
mers pus que no val. 

Vida d’ome el regimen del mon es ayssi 
COM3 MERCADARIA. 

V. et Vert., fol. 14 et 63. 

Usure est en faux commerce, quand il vend la 
carchesdise plus qu’elle ne vaut. 

La vie de l’homme dans la condoite du monde est 
an comme commerce. 
ar. zsr. Mercaderia, ronr. 

Mercanzia. 


Mercadoria. 17. 


3 Mracanize , s. 1., marchand , com- 
merçant, trafiquant. 
Er racapruns que tenia draps a veudre, 
V. d'Aimori de Péguilaix. 
Étit marchand qui teuait draps à vendre. 
Mencapixns qui enga dever Fransa. 
BuaraanwDp DE BORN » Mies sirventes. 
Marchand qui sille devers la France. 
axc. ESP, 
Fablemos su vegada del pleit del mercadero. 
Milagr. de Nuestra Senora, cop. 681. 
Non es mercador nin clerigo de scola 
Que podies paner precio à ls qna espaere. 
Poema de Alexandro, cap. 84. 
(AT. sp. MOD. MWercader. pont. Mercador. 1r. 
Mercadante, mercatante. 


0. MEBCADIERA ; MERCADIKIBA, MERCAI- 
DA, 5. f., marchande, commer- 
qante, trafiquante. 

Fg. Aquellss qu'amon per aver, 

E s0N MEACADIRIAAS veuaus. 


B. pe Vanrapous : Chantsrs 00. 
Celles qui aiment pour argont et sont marchandes 


te. Kercadera. 


déject, Rica genz MuncatDERA 
Vos fetz aquo......... 

Ben car comprest s0 qu * emblets en la feira. 
T. ss Bonxerot cr De BLacas : Seiga’ En. 
Bebe gent commerçanie vous ft cela. Bien cher 

ous achetates @ que vous volôtes à la foire. 


1. Mencapainer, s. 7. dim., petit 
marchand. 
Lo dotzes, es En Folquetz 
De Marcelha, us MERCADAIRETSZ. 
La xoimx Ds ManTAuDuK : Pus Peyre. 


Le donrième , c’est le seigneur Folqnet de Mar- 
«le, un petit marchaod. 


MER A1] 


12. MaacaDpantan, 5. 4,, marchand, 
trafiquant. 
Fay boviers, 
E mais d’un mes wzncananrens. 
Ra1monD p’Avicnon : Sirvens suy. 
Je fus bôuvier, et plus d’ua mois traffquant. 


13. MrEncanana, s. f., ustensile de 


commerce. 
Li pes, las aanas, las canas et gltras mun- 
CADANKAS. 
Charte de Gréalou, p. 84. 
Les poids , les aunes , les cannes et autres usten 
siles de commerce. 


14. MERCADAR, MERCADEIAR , MERACAN- 
® DRIAR, MERCADIAR, %., marchander, 


acheter, commercer, faire marché. 
Crampar.…, mtaaaDan en la dicha vila. 
Charte de Gréalou, p. 84. 
Acheter..…., rommercer dans ladite ville. 
Sai ven e lai mxacaDa. 
ManacABRUs : Al 500. 
Jei vend et là achète. 
Be m par qu’ieu mal mxzcaDiur. 
Brev. d’amor, fol. 114. 
I1 me paraît bien que j'achetei mal. 
Lo borseis enten a gasanhar et a mxnca- 
DEIAR et & multiplicar s0n avet. 
V.. et Vert., fol. 63. 
Le bourgeois entend à gagner et à commercer et à 
multiplier son avoir. 
Ben sai ME&RCANDETIAR, 
Mas del vendre sui plus caitos. 
Gui Ds GLoros : Diode ben. 
Je sais bien acheter, mais je suis du vendre plus 
empressé. 

Part. prés. substantiv. Guillems del Bans, pria- 
ceps d’ Aurenga, si raubet on MBAaCAnAx 
de Fransa... El mxncapaxs s'en anetare- 
clam al rei de Fransa. | 

V'. de Guillaume de Baux. 

Guillaume de Baux, prince d’Orenge, vola un 

marchand de France... Le marchand s'en alla en 

réclamation au roi de France. 

Part. pas. Els aviau MEnCADAT Jhesu Crist per 
.XXx. deniers. 

Hist. de la Bible en proveng., fol. 57 
ls avaient acheté Jésus-Christ pour trente de- 


niers. 








MER 


Anc. rr. Ce paavre noble, autant affame 
d'argent, comme le mercadant estoit. 
Contes d'Eutrapel, fol. 173. 
Ce que vantent si hault nos marcadants d'hon- 
neur. 
Œuvres de Du Bellay, fol. 426. 
CAT. Mercadejar. sr. Mercadear. rot. Mer- 
cadejar. 17. Mercanteggiare. 


MERETRICI, s. me. , lat. menrraicium, 
prostitution. 
Pretz gazanhat per MER&TRICI. 
Eluc. de las propr., fol. 241. 
‘Prix gagné par prostitution. 
ANC. ESP. IT. Meretricio. 


MERGA , 5. J., lat. mena, merde, ex- 
crément. 
À vos m'autrei, valens dona de Pergs; 
Vos es fis aurs e vostre marritz, MEGA. 
GuicLauxe Dr BERGUEDAN : Trop ai estat. 
À vous je m'octroie, vaillante dame de Berge ; 
vous êtes pur or et votre mari, merde, 
car. Merda. use. Mierda. pont. 1r. Merda. 


212 


2. Mrnpos, ad}., merdeux, sale, 
Fig. Aquels anssels qu’eron manpos. 


Evang. de l'Enfance. 
Ces oiseaux qui etaient sales. 


Car. Merdos. ssr. ronr. 17. Merdoso. 


3. Esmxnpar, EMERDAR, ., emmerdet, 
salir. 
Fig. Los fals Jusius tot ssmEnDEnoN. 


Évang. de l'Enfance. 
Les faux Juifs salirent tout. 
Part. pas. Los anssels qu'el avia getatz 
Ius el fanc, e totz RMRRDATz. 
Évang. de l'Enfance. 
Les oiseaux qu'il avait jetés dans la fange , et tout 
salis. 
ir. Smerdare. 


MERGULI, s. m., lat menGus, plou- 
geon , oiseau aquatique. 
Maneurr es dit quar mergere vol dire ca- 
bussar. 
Eluc. de las propr., fol. 147. 
Est dit plongeon parce que MERGERE veut dire 
plonger. 


FORT. Mergulhäo. 1r. Mergo. 


MERIR , v., lat. mxnent, mériter, être 


digne de. 


MER 


Si m muse grat del rei celestial. 
LanrnAnc Cieara : No sai si m chant. 
Si je mérite gré du roi céleste. 
Falhir apel so don blasme se mizn. 
Nar px Mous : La valu. 
J'appelle faillir ce dont blème se mérite. 
Segon que mzarna la grandesa del membi: 
Trad. d'Albucasis, fol. 11. 
Selon que méritera la grandeur du membre. 


— Récompenser, valoir. 


Lo ben qu'ieu fats ma dona deu mans. 
T. pe Ramsaup ET DE COYNE : Senh’ En Cor 


Le hien que je fais ma dame doit récompenser. 


— Pris en mauvaise part. 


En vai mentrr los mescrezens malvatz. 
B.‘’Zosct : Non lassarai, 
Eu va récompenser les mécréauts méchants. 
Ni falh , so us dic, negus 
Que Dieus non li o mxtRa. 
Naz pe Mons : Sitot noe. 
Ni faux , je vous le dis, nul que Dieu ne le| 
vaille. 
Loc. Manox mal clercx e prezicador, 
Quar devedon s0 qu’a els no s cove. 
GutLLAUME DE MonracnacourT : Del tot res 
Méritent mal (déméritent) clercs et prédicateu 
car ils défendent ce qu’à eux il ne couvient pas. 
Part. prés. Aura conogat ben mxazxs, et 30 
atrobat plas favorables. 
Priv. acc. par les R. d'Angleterre, p. 
Aura counu bien mérilants, et aura trouvé p 
favorables. 
Part. pas, Es razos que tug li mal 
Seran paait e ‘1 be mar. 
Nar px Mons : Al uoble rev. 
C’est raisou que tous les maux seront punas 
bieus récompensés. 
Si cum a maaGur 
Segon virie vertat. 
P. CasptuaL : Rauos e3. 
Ainsi comme il a mérite selon vice et vertu. 
Ilb per se no l’an mancupa. 
Brev. d'amor, fol. 55. 
Eux par soi ne l’ont pas méritée. 
axc. ra. Diex le loc saura bien merir. 
Roman de la Rose, v. 5142. 
Autre chose ne m'a amors mert. 
LE rot DE NaAvanne, chanson do 
Sire, ce a dit Berte, de Dien vous soit # 
Roman de Berte, p. Tû. 


MER 


car. Merexer. se. ronr. Kerecer. 17. Men- 
tare. 


2 Mentr, MERITE, 5. n., lat. menirum, 
mérite , récompense, salaire. 

Sivals, dona, sie us membres del manen 

Que laisset Lazer morir denan si, 

Quals fo ‘} wnnrrz que apres lo ’n segui, 

Paeis de ben leu preiratz esgardamen 

Co m traissessetz d’esta greu malanansa. 

P. VipaL : Una chanso. 

Au moins, dame, si je vous rappelais du riche, 
qui lisses mourir Lasare devant lui, quel fut le sa- 
laire qui après l’en suivit , ensuite peut-être vous 
prendries attention comment vous me tirassies de ce 
peutble malaise. 

Tot aisso non aura negu M£aïIT, enans, ai 
mer ses karitat, per cert sera dampnatz. 

Per mays aver de MaRITS. 

W. Vert., fol. 34 et 70. 

Tout cela n’aura nul mérite, au contraire, s’il 
meurt sans charité, certainement il sera damné. 

Pour plus avoir de mérite. 

Quan se regarda be, bo mxarrs l'en rent. 

Poëme sur Boëce. 

Quad il se regarde bien, bonne récompense lui 
« rend. 
asc rR. Par son sens et par sa mérite. 

Roman de la Rose, v. 17864. 
Et la mérite en est si dure. 

Nouv. rec. de fabl. et cont. anc., t. Il, p. 194. 

QT. Verte. esp. PORT 17. Merito. 


k Msarronr , ad/., méritoire. 
Non es en tan menrroni 
Laozar Dieu en prosperitat, 
Quo es qui ‘Th lauza trebalhat. 
Brev. d’amor, fol. 60. 
N'est pas aussi méritoire de louer Dieu en prospé- 
nié, comme est qui le joue tourmenté. 
Almoraa… profecbabla ad squell que la fay, 
et ad aquel que la pren Mznrronta. 
F. et Vert., fol. 80. 
L'iamêne... profitable à celui qui la fait , et à ce- 
lai qui la reçoit, méritoire. 
QT. Merttori, xsv. pour. 17. Meritorio. 
+ Dempair, DSMERITE, 5. m., démé- 
rite, méfait, faute. 


Algus punish en prezent per lors Dxmxnrrz. 
Eluc. de las propr., fol. 6. 


Quelques-uns puait sur-le-champ pour leurs de- | 


réruUes. 


MER 213 


. Lo baylet a la cort setglar per sos DzM=aITuS. 
Cartulaire de Montpellier, fol, 79. 
Le livre à la cour séculière pour ses deémérites. 


CaT. Demerit. asp. »on%T. 17. Demerito. 


5. MazmzutR, %., démériter, se mal 


conduire. 


Part. prés. 


S’ieu mi dons e vos non vei breumens, 
Lo valens coms Carles n°er mALMunEns. 
Gtaaup D'EÉsracurx : S’ieu en. 
Si je ne vois bientôt ma dame et vous , le vaillant 


comte Charles en sera déméritant 


6. Maruxine, s. m., déméritant, qui 


mérite l’improbation, blâmable. 


Non sai macxwxiaz ni laire. 
MancCasaus : Al son. 
Je ne suis b/ämable ni larron. 


7. ÂMERITAR, %., lat. MERITARE, méri- 


ter, encourir. 
Penedensa li a donada 
Segon c’avia AMERITADA. 
Car non avem AMERITAT 
Fossem amb els martirisat. 
F. de S. Honorat. 
Lui a donné pénitence selon qu’il (l”) avait ms- 


ritée. 


Car nous v’avons pas mérité que nous fussivns 


martyrisés avec eux, 
ANC. CAT. Meritar. 1r. Meritare. 


MERITES, s. m., lat. menocrss, mala- 


chite, sorte de pierre précieuse. 


Manirrss es peyra.….. semlant a mirra en culor. 


Eluc, de las propr., fol. 189. 
Malachite est une pierre... semblable à la myrrhe 


en couleur. 


MERLAR , »., créneler. 


Part. pas. Quant enpugiei sus el bari manLAT. 


G. Raïnozs D’APT : Auzir cugei. 
Quand je montai sur le rempart crenelé. 


ir. Merlare. 


MERLE, s. m., lat. mxnuLa, merle. 


Mznarxs noiris hom volontiers.., e a ‘l pus 


plazen can que auzel que sis. 


Naturas d'alcus ausels. 
On élève volontiers des merles…, et il a le plus 


agréable chant qu'oiseau qui soit. 


Quant ang chautar lo gal sus e l’erbos, 
E ’l pic e ’l jai e ’l munix. 
G. Rainozs D’APT : Quant aug. 


214 MES 
Quand j'entends chanter le coq sus en La pelouse, 
et le pic et Le goai et le merie. 
caT. Merla. Anc.usr. Mierla. sr. mon. Mieria, 
Mirlo. ronr. Merlo, melro. rr. Merlo, 
merla. 


MERLUS , s. m., merluche. 


Mzeaius cofit. 


Merluche confite. 


Cinq cens mzRLUs. 
Tit. de 1249. Doar, 1. LXXVIII , fol. 385. 
Cinq cents merluches. 


car. Merlussa. zsr. Merluza. 17. Merluzso. 


Carya Magalon. 


MES, s. m., lat. wensis, mois. 
No y guart dilus, ni dimartz, 
Ni septmana, ni xs, ni aus. 
BERTRAND DE Bonn : Ges de far. 
Je n’y regarde lundi, ni mardi, ni semaiue, ni 
mois, ui années. 
Bels m’es qu’ ieu chant’en aiselh wus, 
Quan flor e fuelha vei parer. 
B. pe VenTaDOUR : Bels m’ es. 
Il m'est beau que je chante dans ce mois, quand 
je vois fleur et feuille paraître. 


CAT. sp. Mes. pont. Mes, mes. 17. Mese. 


2. MxsTauas, s. f. pl., MEASTAUA, men- 


strues. 
Malautias de la msyre, e aretencio de wxs- 
TAUAS. 
Son carrompudas las mrsrauas. 
Trad. d'Albucasis, fol. 54 et 8. 
Maladies de la matrice, et rétention de menstrues. 
Les menstrues sont corrompues. | 


CAT. ESP. TORT. IT. Menstruo. 


3. Mrasrauaz, od., lat. mensrauazis, 
menstruel. 
Exces de sanc mesrauaL en Îas femnas. 
Engendra si superfluitut MasTRUAL. 
Eluc. de las propr., fol. 30. 

Excès de sang menstruel dans les femmes. 
S’engendre superfluité menstruelle. 

xeP. PORT. Menstrual. 17. Menstruale. 


MES, s. f., lat. messis, moisson. 
L’ autre culbiran las mus; 
Qu’ ieu dé mon laborsg’ aten 
Un frug. 
G. Apusman : Chantan dissera. 


MES 


Les auires réoulteront les moissans; va que: 
mon laboorage j'attends un fruit. 
anc. caT. Messes. xse. Alies. ronr. 17. Messe 


a. Maisso, MEYS5S0, MRISHO, 5. f., la 
MESS0 , moisson , récolte. 
Malas xx1s908 € vouz espics. | 
P. VipaL : Pois ubert. 
Mauvaises moissons et épis vides. 
Co fai lo logadier la hora de sa paga,0| 
bos lahoraire lo temps de sas maxyxssos. 
V.. et Vert., fol. 33. 
Comme fait le mercenaire l’heure de sa pari 
ou le bon laboureur le temps de ses moissons. 


3. Mressonren , MEISSONTER , s, me., du la 


MESSOR , MOissonneur. 
Tenia sa viande aparelhada que volia pa 
tar als massontzns al camp. 
Hist, abr. de la Bible en prov., fol. 45. 
Tenait sa nourriture apprêtée qu'il voulait port: 
aux moissonneurs au Champ. 
Mas petit i a MEISSONIERS. 
Brev. d’amor., fol. 156. 
Mais peu il y a de moissonneurs. 
tr. Mietitore. 


4. Mapa, MIA, ., lat. mETeRR , moi 
sonner. 
Que li fraire anesso msDas. 
Trad. de la règ. de S. Benoît, fol. 34. 
Que les frères allassent moissonner. 
Proverb. Qui petit semena, petit usT. 
Trad. de Rède, fol. 66. 
Qui peu sème, peu moissonne. 
ir. Mietere. 


5. MxyssONAR , MEISONAR, MEIXONAR, ?. 


moissonner, récolter. 
Es temps de maxssoman. 
Eluc. de Las propr., fol. 12- 
11 est temps de moissonner. 
Proverb. ‘Tal semena ben e gen 
Son blat, qui no ‘l xerxom. 
Giraup pe Boanxit : Tals ges 
Tel sème bies et gentiment son hlé, qui | 
moissonne pas. 
Suwbstantir. Lo temp del metsonan. 
L'Evang, de li quatre semen:. 
Le temps du moissonner. 


MESCLAR, v., du lat. wiscenc, méler 
mélanger, brouiller. 


MES 


Selh que premiers trobet 
Qu’ om wrsctus fin aur ab acier. 
Druprs pe Peabes : Anc mais hom. 
Cdai qui le premier trouva qu’en m"é/4t pur or 
aset acier. 
Mncrars hi pro d’aiga freis. 
Devopgs vx PaaDts, fus. cass. 
Mélez-y assez d’eau froide. 
Fig, Sique viar e mourir 
Me fai essems masCLAS. 
Auser: DE Paourtarn : Qui sufiir. 
Tellement que le vivreet le mourir elle me fait 
mesemble méler. | 
Quar ja no m cal doptar, si ie us avia, 
Que mascrasszrz falsia ni enjans. 
Braxzmern D£ PALASOL : Tan m’abelis. 
Car désormais il ne me faut douter, si je vous pos- 
sais ,que vous mélassies fausseté et tromperie. 


- S'engager, se jeter dans la mélée. 
lez a pe anei m’sb els muscrar, 
E fai nafratz ab lansa pel colar. 
RausauD dx VAquEtnas : Senber marques. 
Moi à pied j'allai avec eux me méler, et je fus 
Lesé avec lance à travers le collier. 
asc. rx. Este vas chascuns se fad mellez à san 
compaigaun , e forment graut fu l'ocisiou, 
Anc. trad. des Liv. des Rois, fol. 16. 


— S'attaquer, s’en prendre. 

Mas qui a flor sx vol mescLan, 

Ben deu gardar lo sieu baston, 

Car Frances sabou-grans colps dar. . 

Le coute px Foix : Mas qui. 
Mais qui à fleur (de lis) veut s’aftaguer, doit bien 

garder sa lance, car les Français savent grands coups 
douner. 


— Brouiller, quereller, tracasser. 
Per merce us prec que non puescON MESCLAR 
Vostre gent cors adreg e plazentier… 
Eacontra 1 mieu per messonguas comtar. 
BerrrAwD DE Bonx : Ieu m’ escondise. 
Par merci je vous prie qu’ils ne puissent brouiller 
tutre gentilte personne bien faite et agréable... avec 
: mienne par conter (en contant) des mensonges. 
Fay los mascan e pelciar. 
VF, et Vert., fol. 25. 
Les fait brouiller et chamailler. 
Le marit âe zocrzr ah lai. 
V. d'Aimeri de Péguilain. 
Le mari se qnerella avec lui. 
asc. re. Suvent les ant medié al rei. 


MES 215 


Heraat e Guert tant estrivèrent 
Ke per parole se medlèrent. 
Roman de Rou, v. 9903 et 12180. 


Loc. Lur uxscca discordias et autras trebu- 


lations. 
F. et Vert., fol. 92. 


Leur suscite discordes et antres tribulations. 
MuscLa tot l'an gerra. 
BERTRAND D'ALLAMASON : Del arcivesque. 
Suscits toute l’année guerre. 
Masctana 1 torneys pel cambo. 
BenTaaAnD DE Boex : Lo coms m’a. 
Livrera le combet par le champ. 
E 1 colombet , per gaug d’estieu, 
Mascrax Îur amoros torney. 
- À. Danrez : Ab platers. 
Et les pigeouneaux , par joie d’été, livrent leur 


amoureux combat. 


Per qu’el marritz et eu muascrtw de guerra. 
Guizrauus DE BERGUEDAN : Trop ai estat. 
Par quoi le mari et moi nous nons mé/fmes de 


guerre (nous nous fimes la guerre). 


Que si de cantar vos MasCLATS..., 
Totz diran : Vos etz fois proatz. 
Forquer »z Romans : Tornats es. 
Que si vous vous méles de chanter... tous diront : 


Vous êtes fou prouvé. 
Part. pas. Sedas de porc capoladss 


Li donetz sb carn mesctapas. 
Deupes pe Pnaanes . us. cass. 
Soies de porc hachées vous lui donnez avec chair 


mélées. 
Fig. Ab sospirs wxsczarz de plors. 


ALPuONSE II , no1 D'AnAGOR : Per mantas. 
Avec soupirs méles de pleurs. 
caAT. Mesclar. se. Mesciar. ronr. Mesclar. Tr. 
Méchiare. 


2. CHANT MESCLAT, $. m., chant-mélé, 


sorte de poésie. 
Ves N Arias, mon seubor, 
Vaie cors, CHANS MESGLATZ! 
Penpicon : Entr’ emor. 
Vers le seigneur Arias, moa seigneur, va et cours, 
chant-méle ! 


3. MRSCLADAMEN, MESCLAMEN, ado., 


péle-méle, confusément, ensemble, 


tout à la fois. 
El beu el mal muscLapaAmsnr. 
LAMBERT: DE BonNANEL : D'un salut. 
Le bien et le mal péle-méle. 


a16 MES MES 


Viore m fuilz e morir M&sCLAMEN. Jamais non seretz prezat, 
FoLLquet px MARSEILLE : Amors merce. Si non etz en la muscLaxxa. 
Vous me faites vivre et mourir tout à la fois. BERTRAND DE Bonn : leu char 
anc. CAT. Mescladament. xs». Mezcladamente. Jamais vous ne serez prisé, si vous n'êtes dan! 
ir. Mischiatamente. mélée. | 


, 92 Un novel plait c’adutz guerre musctatc: 
4. Mrscra, s. f., mélange, mélée, con- ve P z gu 1 


AICARTS DEL Fossar : Entre dos rei 

fusion , rixe. Un nouveau différend qui amène guerre et tro 
Eoyura fort, per que requier masctA d’ayga. Las eveias, las mrsctaxxas e hi rual dib. 
Eluc. de las propr., fol. 227. Trad. de la règ. de S. Benoît, fol. 4. 
Enivre fort, c'est pourquoi requiert mélange] Les envies, les disputes et les mauvais propas. 

d’eau. L 
D’ aital mascza comonalmen 8. MEscLanNSsA, s. f., dispute , Alterc 
Metatz an pauc en un bndel. tion. 

Daupes pe PRADES, dus. cass. Fig. Curtezsamen mov en mon cor mssctani 


De tel mélange mettez simplement un peu dans Que m fai tornar en l’amoros dezire. 


un boyau. H. Bruwxr : Corteramen. 
Fig. Masèras e bregas, retrah e contensos et Courtoisement je meus dans mon cœur alter 
omicidis. tion qui me fait retourner en l’amoureux désir. 


V. et Vert., fol. 22. 
Mélées et querelles , reproches et contestations et 


homicides. 9. Mescuius, adj., brouillon, traa 
anc. CAT. Mescla. sr. Mezcla. Pont. Mescla. . 
sier, querelleur, 


ir. Mischia. 
Ben conosc que dratz mxscirus…. 


xr. Mischianza. 


5. MesCLanMEN, s. m., mélange. Es mais amatz e grazitz. 
Si no i ha de quescu uxsCLAMEX, RaïmonD D£ MtnavaL : Pucis ogao. 
Non es bona sola l’ una mitats. Je connais bien qu'amaut fracassier… est pl 
AIMER DE PEGUILAtX : Si cum l’ arbres. aimé et agréé. 
S’iln’y a de chacun mélange, n'est pas bonne Quar una doneta m trays, 
seule l’une moitié. Tornar n'en ai vilas mescrres? 
Continuar e seguir ses MESCLAMEN d’antras Non. 
diversas paraulas. Raïmonp nr MirAwAL : Entre dos vole 


Leys d'amors, fol. 133. 
Continuer et suivre sans mélange d’autres diverses 
paroles. 
ANC. CAT. Mesclament. sse. Mezsclamiento. 
1T. Mischiamento. 


Parce qu’une petite dame me trahit , en devis 
drai-je grossier querelleur? Non. 


10. Mescros, adj., mêlé, engagé, agit 
11h anavo 
Mzsccos de tenso. 
Le uotxE DE Monraunon : Mare. 
Ils allaient engagés de querelle. 





6.. Mrscrana, s. f., combat, mélée. 
Totz temps mi laisson derrier, 
Quan m'’an mes en la mescrapa. 





BERTRAND DE Bonn : Rassa mes se. 11. MrscLanuna, s. f., mélange. 
Toujours ils me laissent dernier, quand ils m'ont Plena de vinagre e de fel... 
mis en la mélée. Bec Dien d°aquela mssctanuns. 
axc. FR. Dures paroles meuvent les mellées, Trad. de PÉvang. de Nicodimt. 
dont mille hommes sont mors. Pleine de vinaigre et de fiel... Dieu but de ec" 
JoinviLe, p. 5. lange. 
La quarte ai-jeo si devisée, | €sP. Mezcladura.1r. Mischiatura. 
Que nus ne l’aura sanz mellée. 
Manre pe Faance,t. Il, p.oo-1or. | 12. MESTURA , s. f., mélange, assemblagt 


Lanbs homs no met la wasruna del dra 00 
à e la vestimenta viel. 
dispute, trouble. Trad. dn N.-Test., S. Matte. ch. 0 


7. MEsCLANHA , MESCLAIGNA , 5. f., mêlée, 


MES MES 217 


Nul bomsme ne fait usage de l'assemblage du drap Mas ja no sal sels que us son matmuscziu. 
senf et du vêtement vieux. P. Vinaz : Be m’ agrada. 
ee , Dieu vous sauve , dame, car vous êtes belle et mé- 
- Méteil, meture. ritante , mais qu'il ne sauve jemais conx qui vous 

Una carta de froment e una carta de mas-| sont dénigrants. 


YCRA. . Er dira hom que ieu sni mALMascLIUS 
Tu. de 1375. Arch. du Roy., Toulouse, J. 338. De las molhers e dels avols espos. 
[ze quarte de froment et une quarte de méseil. P. CanvinAL : Nôn es cortes. 
l.earteira de MxsTUuRA. Maiateoant on dira que je suis agitateur des fem- 
Cartulaire du Bugue, fol. 27. mes et des vils époux. 
Une quartière de méture. Substantiv. Ja negus MALMESCLIEUS 


3. Mesris, adj., métis. Non dira ja tan que m n'azir. 
, 9. + . RatMOnND pk MiaavaL : Res contr’amor. 
L'avtr’ier, jost’ una sebissa, 


Trobei pastora MRsTissA. 
Blancadaus : L’aatr ier. 
L'atre jour, contre ane baie, je trouvai une pes-| 17, ENTREMESCLAR', v., entreméler, con- 
verelle métisse. fondre. .* e 


sc. ve. Les enfans mestifs, c'est-à-dire ceux . . 
. + . s k Cant dins en la vila nos KNTA=MEICLAREM. 
qui n'estoient pss ués de père et de mère Guincaves pe Tu 


naturels citoyens d'Athènes. | . 
Amor, Trad. de Plutarque. Vie de Thémistocle. Lorsque en dedans la ville nous nous entremélerons. 
Els se aNTAKMESCLERO € feriro se. 


‘ils ne fassent nobles d'anci 
Qu'ils ne fassent nobles d'ancienne race Roman de la Prise.de Jérusalem, fol. 12. 


kquelie s'interprète tant du costé paternel Lu sc k c 
que maternel, car autrement, clochans d'un ls s'entremélèrent et se frappérent. 


Jamais nul brouillon n’en dira jamais tant que je 
m'en chagrine. 


œste, ils sont appellez mestifs et briquets. Vey caut e freÿt auranmricLas. 
Contes d'Eutrapel, fol. 14. RamsAUD DE VaqQuEtRas : Los frevols. 
sr. Messizo. PoñT. Mestico. Je vois chaud et froid se confondre. 
" . Part. pas. Quar mais mi plat honretz moñirs 
ÿ. AMESCLADAMEN , adv., d'une manière Que vilhs xtrazmercuars jausirs. 
mélée. . Aimen D6 Becctnoy : No m laissa. 
Ni bos ni mals per se, Mas AMESCLADAMENS. Car plus me plaît l'honorable mourir que le vil 
Prenas pe ConsiAc : El nom de. jouir entremélé. 
Nibon ni mauvais par soi, mais d'une manière | CAT. Entremesclar. se. Entremezclar. 17. In- 
wles. ‘ tramischiare. 


. Mazmescras, %., compromettre, | 18. ENTREMESCLAMENT, s. m., mélange, 


reprocher, calomnier. confusion , mixtion. 
Can volon parliar Per aNTREMSSCLAMENT de terrestras vapors. 
D’ome que volon mazmsscLan. D'on ve zNTALMESCLAMENT e evolopament. 
Nav px Mons : Al bon rey. Eluc. de las propr., fol. 133 et 65. 
Quaod ils veulent parler d'homme qu'ils veulent Par confusion de terrestres vapeurs. 
mmettre. ° D'où vient mélange et enveloppement. 
Car vos aantre lo volisiz MALMasCLAR usr. Entremesclamiento. 
Qu' el era fals # son senhor Cesar. , 
Passio de Maria. 19. ENTAEMESCLADAMEN, adv., confusé- 
Gr vous autres vous voulies lui reprocher qu'il ment, communément. 
li faux à son seigneur César. Ab los ansias r\TR£MESCLADAMEN. 


Trad. de la règ. de $. Benoît, fol. 13. 


5. MaLmrsCLIUS, MALMESCLIFUS , ad}. , 
A vec les anciens confusement. 


calomniateur, brouillon, agitateur. | 
Dieus vos sal, domna, car es belle pros,.| 20. M1xTe, ad}., lat. misrus, mixte. 


Ill. 28 


218 MES 


Antra condicios es, qu'es appelada mixra. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 62. 
Autre condition est, qui est appelée mixte. 
cart.xsP. Mito. ronr. Misto, mixto. tr. Miso. 


21. Mixrio, MIXTION, 5. f., dat. mis- 
rionem, mixtion , mélange. 
Certana wrxriox de sulpre en podra. 
Chronique des Aibigeois, col. 71. 
Certaine mixtion de soufre en poudre. 
Las virtuts de les causas naturals e las M1x- 


r10s dels elemens. 
Eluc. de las propr., fol. 12. 


Les vertus des choses naturelles et les mélanges 
des éléments. 
car. Mixtié. use. Mixtion. roar. Mixtéo. tr. 
Mistione. 
22. Maæruna, s./f., lat. MISTURA, mé- 
lange , mixtion. , 
De diverses colors ha m1xTunA. 
La wrxrunA de sas colors. 
Eluc. de las propr., fol. 135 et 136. 
De diverses couleurs a mélange. 
Le mélange de ses couleurs. 
car. Mixtura. xsr. PORT. Mistura, mixtura. 
ir. Mutura. 


23. ADmzxTio, s. fe, lat. ADMIXTIO, 


rpixtion, mélange. 
Per ADMIxTIO de senc. 

Eluc. de las propr., fol. 31. 
Par mélange de sang. 


24. ParmixTio , s. f., lat. PERmISTIO, 


mixtion, mélange. 
Ses la qual P«RMIxTIO no si faria aytal ge- 
peracio. 
Aygs.…, cum sia clara, appar que no ha 
PERMIXTIO de iupuritat. 
E luc. de las propr., ol. 67 et 74. 
Sans laquelle mixtion ne se ferait pareille géné- 


ralionu. 
Eau... comme elle soit claire, il paraît qu’elle 


n'a pas mélange d'impareté. 
xsr. Permistion. vont. Permistäo. 1T. Permis- 
tione. 


MESQUIN , MESQIN, MESCHIN, Gdj., Mes- 
quin, chétif, misérable , pauvre. 
En arabe aizQuiN, pauper, tenuis. 
Voy. J. Lirs., Ep. 44 ad Belgas; 
Denina, t. III, p. 51 ; Aupazre, p. 366; 


MES 


Mowx:, Proposta, etc., t. II, part. : 
p- 307 ; Munaront, Diss. 33; Maxax 
Orig. de la Leng. esp., t IX, p. 2: 
et 251. 
Que m fessetz ric de MRsQUI. 
Arxer: DE PaoutLais : Eissam 
Que vous me fissies de pauvre riche. 
Tu escaitinse-masQis. 
Trad. de l'AÆpoc., ch. 3. 
Tu es malheureux et chétif. 
Bueus e bosx e cabra autressi 
Engraissoun tot auzel musqur. 
Devpes pe Paanes, dus. cass. 
Bœuf et bouc et chèvre pareillement engraiss 
tout oiseau chetif. 
Qui vos ve la cara MEsQUIN A. 
V. de S. Honorut. 
Qui vous voit la figure chétive. | 
Fig. Tan es d'avol cor e mxsqut. 
Aïmar DE RocaricrA : No m lo. 
Tant il est d’au cœur lâche et mesgais. 


— Faible, délicat. 
Mal li faran tug li plusor 
Qu’el veyran jovenet, mascer. 
Lx cours pe Porriens : Pus de chantar. 
Mal lui feront tous les plusieurs qui le verro 
jeunet , faible. 
Domna joves e MaASQUIKA, 
Fost a Diea obediens 
En totz sos comandamens. 
Pœaxs px ConBiac : Domna dels. 
Dame jeune et délicate, vous fâtes à Dieu obéi 
sante en tous ses commandements. 
Substant. Semblaria us pelegris 
Malautes, quan chants, "1 mssquis 
Qu’ a pauc pietstz no m’ en pren. 
PIERRE D'AUVERGRE : Chantarai. 
Semblerait un pélerin malade quand il chante, 
mesquin, (si bien) que peu s'en faut que pitié! 
m'en prenne. 
car. Mesqui. nsv. Mezquino. PORT. Mesqu 
nho. ir. Meschino.* 


a. Mysquixer, adj. dim., pauvret, ch 
tif, frèle. 


On plas mxsquisurs las vesia, 
F. de Ste. Énimie, fol. 4. 
Où plus elle les voyait panvrets. 


3. Masquinrna , s. /., mesquinerie, ä 
tresse. 


MES 


Mout viu a gran MasQUrNEnA 


MET 
Jesham Criet lo salvaire.…, 


219 


Et a dolor angoissoza, - Que ilh appellan Maseïas. 
Selh que totz jorus assenhora Brev. d'amor, fol. 8. 
Mala domna. ‘ Jésus-Christ le sauveur..…., qu'ils appellent Messie. 


cAT. Messias, nsr. Mesias. ponT. Messias. 1r. 
Messia. 


B. px VENTADOUR : Amors enquera. 
Nonlt vit à grande détresse et À douleur angois- 
us , cœlui que toujours domine méchante dame. T, adÿ., lat. wossrus, triste, affigé. 
Am semblan wusr, 
Qu’ ira m tenia sobriera. 
Ginaup px Bonwatz : L’autr ier le primier. 


Avec air afligé, vu que tristesse profonde me 
tenait. 


PORT. 17. Mesto. 


at. Mesquinaria. Pont. Mesquinharia. 

. MESQUINITAT, 5. f., mesquinerie, 
petitesse , sordidité. 
Lur donet tanta MESQUINITAT que... en totz 


lsocs los apela hon cans. 
Hist. de La Bible en prov., fol. 75. 


Leur donna telle sordidité que. en tous lieux on MESTIER, s. m., lat. MYSTERIUM, Dys- 


les appelle chiens. 
ue. Mesquindad. 


ESSA , s. j., lat. missa, messe. 
El bo mati, apres la mussa. 


tère. 
Cant al mostier 
Seretz per lo xnsrixn 
E per la mess'auzir. 


Awasixu pus Escas : En aquelh. 
- Quand vous seres au moutier pour le #ystère et 
pour la messe onir. 


Cant lo wxsriens fou consnmats 
E fnitzs e sanctificatz. 
Cant lo masrrsns fou complits. 
VF. de S. Honoret. 
Quand le mystère fut consommé et fini et sanctifié. 
Quand le mystère fut accompli. 
AnC. rn. Pufs sont alé à nn mostier, 
Si ont oi le Den mestier. 
Roman de la Violette, p. 86. 
caT. Misteri. xsr. Misterio. ronr. Mysterio. rr. 
Misterio. 


METHACISME, s. m., métacisme, terme 
de grammaire. 

Metacismi quoque sant, cum În fine partis 
orationis invenitar x littera et sequens a vo- 
cali incipit, quæ non aît loco consonentis po- 

En on mostier antic…., sita, 
Mi jareron mant ric 
Sobr un xussar.. 
BEaTRARD DE Born : Ges 90 mi. 


Dies un moutier antique..., maints puissants me 
jarérent sur un wmissel. 


inc. ra. Le cardinal de Bar apporta un messel 
ouvert sar lequel jarèrent les deux parties. 


re: Metacismo. 
Monsrazuer, t. 1, fol. 82. METHALENSIS , s..f., lat. merarepsis 
eat. Missal. mer. Misal. ronr. Missal. 1r. Mes- ? f 


sale. métalepse , figure de rhétorique. 
Meraxsie est dictio gradatim pergens ad 
id quod ostenditur, at : Sed Pater Ompipotens 


R. Vipas DE BEzAUDUN : En aquel. 
Au bou matin , après la messe. 
Parec a san Caprasi, que |n mxssa disia. 
F.. de S. Honorat. 
Apparat à ssint Capraise, qni disait la messe. 
La messa li cantet l'arsivesque Tarpi. 
Roman de Ficrabras, *. 5030. 
L'archevéque Turpin lui chanta la messe. 
Loc, Au la »mxssA senhor que l’abas di. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 37. 
Entend la messe principale que l’abbé dit. 
car. Missa. sse. Misa. pont. Missa. 17. Messa. 


. Messar, aissaL, s. m., lat. missare, 
misse]. | 
Non es venal, 
Ans es vers si cam d'un massaL. 
AtmERI DE PEGUILAIN : Pus ma bella. 
N'est pas vénal , au contraire est vrai ainsi comme 
d'an misse/. 


Diowzp., De Part. orat., col. 448. 
Muaruactsmxs, es cant una dictios feniah en 
m, © la seguens comensa per vocals. 
Leys d’'amors, fol. 109. 
Métacisme, c'est quand un mot fnit en M, et que 
le suivant commence par voyelle. 


. Mussias , s. m., lat. Mussias, Messie. 


220 MET 


speluncis abdidit atris; post aliqaot mea regna 
videns mirabor aristas. 
Doxar., De Tropis, col. 1775, ed. Putsch. 
. Mxraarensis, es cant hom procezish, per 
motz grazes e per motz meias, de la caura 
preceden a ia subsegnen, so es de la cauzs que 
es primieramen ad aquo que s'en sec. 
Leys d'amors, fol. 129. 

Métalepse, c'est quand on procède , par mots gra- 

dués et par mots moyens, de la chose précédente à 


la subséquente, c’est-à-dire de la chose qui est pre-. 


mièrement à ce qui s’en suit. 
caT. esr. Metalepsis. ronr. Metalepse. 


METALH , s. m., lat. merazzum, métal. 
Aissi sai fis cnm fis aurs a fineza 
Sobr’ els autres MxTALus. 
J. Esreve pe Beziers : Aissi com. 
Ainsi je suis pur comme pur or a pureté sur Îles 
autres métaux, 
Coma fer que dompda totz los autres marTaLs. 
F. et Vert. fol. 66. 
Comme le fer qui dompte tous les antres métaux. 


car. Metall, xsr. ronr. Metal. rr. Metallo. 


L 


2. MxærTazuin, adj, du lat. meraLuicus, 
métallique , minéral. 
De las aygs1.. algana es... alauminoza, au- 
tra METALLINA. 
AYga MSTALLINA. 
| Eluc. de las propr., fol. 75. 
Des eaux... aucune est... alumineuse, autre mni- 
nérale. 
Eau minérale. 
AncC. &sr. Metalino. 


METHAPLASMUS, s.f., lat. merarLas- 
aus, aphérèse, figure de grammaire. 
Metaplasmus græca lingna, latine dicitur 

transformatio : qui fit in uno verbo propter 

méçtri necessitatem et licenciam poetarum. 
Istpor., Origin., L. 34. 

Fig. Sa molher, Na Msruarrasmus, sor de 


Na Dictio. 
Leys d'amors, fol. 120. 
Sa femme, dame Aphérèse, sœur de dame Diction. 


METHAPHORA, s. f., lat. meraPmona, 
métaphore, figure de rhétorique. 
Murapopæ est dictio translata a propria 

significatione ad non proprism. 
SosPAT. Cuanis., Jastit, gramm., col. 243, cd. 
Putsch. 


MET 
MaraarnonA.….. es en 2850, que las dict 
son trasporiadas de significat propri ad i 


propri. 
‘Leys d'amors, fol. 128. 
La métaphore... est en ceci, que les mots s 
transportés de signification propre à impropre. 
caAT. «sr. Metafora. ronT. Metaphora, mc 
fora. 15. Metafora. 


2. METAFORAR; METHAFORAR, V., Met 
phoriser, rendre métaphorique. 


Part. pas. Una cobla sera... mMaTaAroRaDa. 
O son... METHAFORADAS. | 
Leys d’amors, fol. #6. 
Un couplet sera... métaphorisé. 
Ou elles sont. métaphorisées. 
zsr. Metaforizar, 


3. METHAFORICALMEN, adv. , métaph 


riquement. 
Cant nna dictios pot estar eu locutio = 


THAFORICALMEN. 
Leys d’amors, fol. 142. 


Quand na mot peut être en locution meétapko 
quement. 
cat. Metafôricament. xsr. ir. Metaf6ricamex 


METHATEZIS, s. f., lat. merarTerst 
métathèse, figure de grammaire. 
Msrédsaoic est translatio litterarum in ali 
nom locom, nulla tamen ex dictione sabla 
ut Evandre pro Evander, Thymbre pro Ths 
ber. 
DonaïT., De Schemat., col. 1773, |. 1, ed. Patx 
Marwarazis, es transportamens de sillab: 
de letra d'un loc en autre. 
Leys d'amors, fol. at. 
Métathèse, c'est transposition de syllabe oa 
lettre d’un lieu en un autre. 
CAT. ssr. Metatésis. ronr. Metathese. 


2. MeTuaTezie, v., métathéser, suk 
ou faire subir la métathèse. 

Part. pas. Que una letra o una sillab : 
translatada d’un loc en autre, adonx ay 
mot son apelat METHATELIT, 

. Leys d'amors, fol. 68. 
Qu’une lettre ou une syHlabe soit transporté À 
lieu en autre, alors de tels mots sont appelés # 
tathésés. 


METHONOMIA , s. /., lat. ueroxrui 
métonymic, figure de rhétorique. 


MET 


Metonymsa est trausnominaiio ab alia signi- 
fcatione ad aliam proximitatesm trenslata. Fit 
stem multis modis, etc. 

Isrpor., Orig., 1,36. 

Alcanas dictios grecas o quays grecas…. 
0B2... METHONOMIA, 

Mrrnonomia es transnominatios Oo trans- 
frmatios d’ana significacio ad auntra. 

Leys d’amors, fol. 13 et 130. 

Aucuos mots grecs ou quasi grecs..., comme... 
metony mic. 

Métonymie, c'est la transnomination ou la trans- 
krmation d’une siguification à autre. 


cat.ssr. Wetonimia. ronr. Metonymia. 


METOA , s. f., grimace, moue. 
L'antre parlet e non saup que, 
L'autre fes maruas dese. 
P. CanpinaL : Una cieutat. 
L'autre parla et ne sut de quoi, l’autre fit des gri- 
macrs sa0$ cesse. . 
is. Mueca. 


METRE , »., lat. urrienx , mettre, po- 
ser, placer. ° 
Msra i bom jonc e fueills fresca. 
Davupots ve Paaprs, #us. cass, 
Qu'on y mette jone et feuilte fraîche. 
Lo pe uxr en l'estrinp. 
Gurciauxe pe Tuneza. 
Le pied il met en l'étrier. 
Sanz Nazaris si MES premier ; 
Van s'en a la sancta abadia. 
VF. de S. Honorat. 
Saint Nazaire se mit le premier; ils s’en vont à la 
winte abbaye. 
Fg. Vostra bentetz on ai mzs mon esper. 
Le moinx px MonratDon : Aissi com. 
Votre beanté où j'ai mis mon espoir. 
Per la boca m mxTxrz al cor 
Un dous baizar de fin’ amor coral, 
. Que ï sxra joy, e ’n giet ira mortal. 
B. pr VENTADOUR : Quan par ia. 
Por la bouche vous me meftes au cœur un doux 
leur de pur amour cordial, pour qu’il y mette joie, 
et en chasse tristesse mortelle. 


— Installer, déposer. 
Portan l al evescat , en cadeira l'an mxs. 
 V. de S. Honorat. 
Le portent à l’évéché , en chaire ils l'ont mis. 
Fez sos mes segre; si ‘Iz fez mxTez e preso. 
Poëme sur Boèce. 


MET 221 
Fit suivre ses messagers ; si les fit mettre en prison. 
Fig. El cor e 1 cors m’a sait, 
E xs en cstreit cortil. 
AxEXAR LE NOIR : Ja d’ogan. 
Le cœur et le corps m'a saisi, et mis en étroit 
jardin. 
— Employer, dépenser. 
En Joy servir mxrras ta corsa. 
Passio de Maria. 
En la servir tu meftres ton soin. 
Tot quant a dona e mar. 
Perraand pu Poser : De sirventes. 
Tout ce qu’il a il donne et emploie. 
Creys, warex, de pretz e de poder. 
Hucues BRUNET : Pus lo dous. 
En dépensant, il croft de prix et de valeur. 


— Avec un pron. pers. Se faire. 
O x merazy, si m'o alongatz, 
.Hermitas. . 
GavauDan Le ViEux : Dessmparats. 
On je me mettrai ermite , si vous me Je diféres. 
Par que us vulhatz murax monjs. 
Lx COMTE DE PoitiEns : Farai chansoneta. 
Il paraît que vous vouliez vous faire religieuse. 


—1 Traduire, translater. 
Ay mxs de lati en romans. 


Passio de Maria. 
J'ai mis de latin en roman. 


— Donner origine , établir. 
Entr’ amairitz et amans 
S'es xs nn pales enjans. 
AïMEn: DE PEQUILAIN : Mantas vets. 


Entre amantes et amants s’est établie une mani- 
feste tromperie. 


Ce verbe se combina avec plusieurs 
mots et forma un grand nombre de 
locutions ; en voici quelques-unes : 


Quascon dia 
Son vostre fag pus cabal, 
Quar gent hi sabetz warax sai 
. Ab solatz et ab paria. 
A1MERI DE PrcuILaAIx : Pus ma belba. 
Chaque jour sont vos faits plus supérieurs, car 
gentiment vous y savez mettre sel avec soulas et 
gracieuseté. 
Peirol, aiso mETxTz jos. 
T. DE P*YROLS ET DU DAUPHIN D'AUVERGKE : 
Dalfin. 


Peyrols , metlez cela en bas. 


229 MET 


Vol proeze e bon pretz Maras jos. 
T. px RAMBAUD , D'ÂASEMAR ET DR PERDIGON : 
Senber. 
Veut prouesse et mérite mettre à bas. 
Paeis li fals Juzieu 
Mazxno |’ x carnatge. 
Un TRouU»ADOUR ANONYME : Flors de paradis. 
Puis les faux Juifs le mirent à carnage (le tuèrent). 
Que los vensa e los xxra al desots. 
Liv. de Sydrac, fol. 109. 
Qu'il les vainque et les mefte au-dessous. 
Sol qu’ ab vos puesca trobar merce, 
À mon dan xxr quascou que per amie no me. 
Sonpe : Planher vuelb. 
Pourvu qu'avec vous je puisse trouver merci, je 
mets à mon dam (je brave) quiconque pour ami ne 
me tient. 
Man baozat ni xs a lur dan. 
RamsauD p£‘VAquainas : Ges sitet. 
Mont trompé et mis à leur dam (se sont moqués 
de moi ). 
Mar a mal aquo de son ostal, vaysella e 
draps, coma endiablat. 
V.. et Vert., fol. 11. 
Met À mal cele de son hôtel, vaisselle et vête- 
ments , comme endiablé. ù 
Ar es morts, ai Diens! quals dans es! 
Caitia, com em tug a mal xs! 
GutLLAUME, MOINE DE Beziers : Quaseus plor. 
Maintenant il est mort, ah Dieu ! quel dommage 
c'est! Malheureux , comme nous sommes tous mis à 
mal ! 
Mantas religions 
Mar a fuec et a carbous. 
Hvueuss px San T-Cya : Canson que. 
Maints couvents met à feu et à charbons. 
À faoc 6 a flamma ayian sussa lor terra. 
V. de $. Honorat. 
À feu et à flamme avaient mis leur terre. 
Fo tot mxs en escrit. 
PuiLOMENA. 
Fut tout mis en écrit. 
Mxs lo en arnes de totas res. 
V. d'Aimari de Peguilain. 
Le mit en harnois (l'équipa ) de toutes choses. 
Aquelb home que so mas eu clam de crim. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 15. 
Ces hommes qui sont mis en accusation de crime. 
Zo qu’ eu faz no dei meras en desdeing. 
Pienne D'AUVERGNE : Pois entremis. 
Ce que je fais elle ne doit pas mettre en dédain. 


MET 


. M'an xs en tan grau esfrei. 
ADSARI DE SARLAT : Quan si cargo. 
Mont mis en si grand effroi. 
Ja laire no s’en x2TA en grans espisamens 
Pisane DE Consiac : El nom de. 
Jamais larron ne s’en mette en grandes exploration 
Pren los us, els autres destrenb, 
E, qui Li play, mxr en sou fuelh. 
À. DantæL : Ab plasers. 
Prend les uns, et écarte les autres, et, qui l 
plaît, mes sur va feuille. 
Mxrara tot lo plag veluatier 
En dos amic, per far bon acordier. 
Le uornx Dx MONTAUDON : Ayssi cos. 
Je mettrais volontiers toute la contestation et 
deux amis, pour faire hou accord. 
El trop marirs lo vai MxTEx en vis 


D’ abreviamen de jorns e de s0s aus. 
B. Cansonez Dx Mansuizzx, Coblas triadas. 
Le beaucoup souffrir le va meftant en voie d'abn 
gement de jours et de ses ans. 
Als Juziens lo was en venda. 
BenrraAnp DE Bonn : Quan vey pel:. 
Aux Juifs le mit en vente. 
Ton los destrein nofes e cobeitatz 
C' ouor e pretz en mxTrax en sosu. 
Amen DE PEGuILAIN : Qui be s membns. 
Tant les presse non-foi et convoitise qu’honneur ( 
mérite ils mettent en mépris. 
Per que m sui mas en assai, 
Si ja "L bon jorn trobarai. 
Saic ps ScoLa : De Ben. 
C’est pourquoi je me suis meis en essai , si jamai 
le bon jour je trouverai. 
leu m suy mas en vosira bailis. 
Pons pe LA Ganps : D’ an sirvente. 
Je me suis mis en votre puissance. 
Si m mxrxrz en asir, 
Tem que totz lo mons m' axire. 
| Ectas pv BansOLs : Car comprei. 
Si vous me mettes en haine, je crains que tout | 
moude me haïsse. 
Toza , vau far ma jornads. 
— Senher, Mere us en carreira. 
G. Riqures : L'eutr’ ier trobe 
Jeune fille , je vais faire ma journée. — Seigoeu 
melles-vous en roule. 
Maszno s lots en oracio, e pregero. 
Pawonena. 
Se mirènt tous en oraisou , et prièrent. 


MET 


— Substantie. Ce mot servait à indiquer 


l ponctuation. 

Coma ha nom primier maras...; colom, 
#gon MITRE; peryodus, ters METZ. 

Leys d'amors, fol. 144. 

Coma à nom premier mettre... ; colum , second 
ættre, période , troisième maître. 
asc. car. Metrer. nsr. Moter. ronr. Metter, 

mr. Mettere. 


. Mes, s. m., messager, envoyé. 
Fez sos Mas segre ; si'ls fez metre e preso. 
Poëme sur Boèce. 

Fit suivre ses messagers; si les fit mettre en 
prisss. 
asc. va. Li mes retournèrent; il raportèrent 

le jagement le roy Tierri, que tuit li Fran- 
cois loërent. 

Un mes s'en vint aus Wandes, qui leur dist 
que lor fames et leur enfans estoient tuit 
ocis. 

Ckron. de Fr., Rec. des Hist. de Fr.,t. III, 
P- 193et 182. 
Que Renart fist quant vit en voie 
Le mes le pape et ciaus de Ronie. 
Roman du Renart, t. IV, p. 110. 


: MESSATGE, MPSSAGE, 5. ., Message. 
Musarez trametrai fizci , 
Breu sagelat de mon anel. 
AunauD Ds Manuerr : Dona genser. 


J'enverrai message fidèle, bref scellé de mon 
RLeau. 


Diens li do mat’ escarida 
Qui porta malvais massATOz. 
B. or VenrApoun : La doussa vots. 
Diea lui donne mauvaise aventure à qui porte 
naturais Message. 
Le. Li dis: Amicx, ses tot mussarez, 
Voelh que ns anem ades disnar. 
P. VipaL* Abril issic. 
Elle lui dit : Ami, sans autre cérémonie, je veux 
pe nous allions sur-le-champ diner. 
NC. Esp. 
Recahds el messaje cuemo bon messsjero. 
Poema de Alexandro, cop. 60. 
AT. Missarge. se. mon. Mensage. ronr. Men- 


sagem. 17. Messaggio. 
- Messager, commissionnaire. 
Aysi coma MEssATGx que non porta letras. 


ou intra pas laugieramens davan lo rey. 
F. et Vert, fol. 88. 


MET 223 


Aiosi comme messager qui ne porte lettres. 
n’entre pas facilement devant le roi. 

Tramet el rei mxssATGx semblan romieu. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 72. 

Transmet au roi un messager semblable à un 
Péleria. 

Aquells que non preston pes de Îur mas, 
mays que feu prestar Iurs deniers « lurs mxs- 
SATOLS, aquestz 50 mayestres ururiers, 

F. et Vert., fol. 13 et 14, 

Ceux qui ne prêtent pas de leur main, mais qui 
font prêter leurs deniers à leurs commissionnaires, 
ceux-ci sont maîtres usuriers. 

Fig. Li uol son tot temps del cor mzsaTes, 
E fan amar cel que non amaria. 
T. »E GinAUD ET DE PEYRONET : Peronet. 

Les yeux sont toujours les messagers du cœur, et 
fout aimer celui qui n’aimerait pas. 

ARC. FA. 
Sire, font li messaige, un petit nos oez. 
Roman de Rou, v. 2081. 

Li message le conte Thiebaut furent Joffroy 
de Ville-Hardoin, li mareschaus de Campaigne, 
et Miles li Braibansz. 

VILLEHARDOUIN , p. 6. 
ANC. CAT. Missatge. zsr. Mensage. 17. Mes- 


sag60: 


4. MessaToren, s. m., messager. 
Mount mi venon soven li mxssATG@1sn 
Ab anel d’aur, ab cordon blanc o nier. 
P. Vipaz : Drogoman. ° 
Moult me viennent souvent les messagers avec 
anneau d'or, avec cordon blanc ou noir, 
Un wussaTGran, qne me venc l'autre dis. 
GuicLauur Dx BEziers : Erransa. 
Un messager, qui me vint l’autre jour. 
Fig. Mon cor, qu’ es lai vostr’ ostaliers, 
M’en ven de vos soi MESATGIRRS. 
AawauD DE Manuuir : Dons genser. 
Mon cœur, qui est là votre hôte, m’en vient de 
vous ici messager. 
Les eurelbas so mxssarorxn del cor. 
Liv. de Sydrac, fol. 34. 
Les oreilles sont messagers du cœur. 


" AC. FR. Riches juiaus et moult grant sonme 


D'avoir donna li mesagier. 
, Roman du Renart,t. IV, p.110. 
anc. xsP. Venioron de Cecilia al rey messageros. 
Poema de Alexandro, cop. 1754. 
ANC. CAT. Missatger. sr. MOD. Mensagero. 
ronr. Mensageiro. 1x. Messaggiero, missa- 
giere. 


224 MET 


5. MessaGciERA, 5. f., messagère. 
. Giconia... de primavera et de novel temps 


es MESSAGGIERA, 
Eluc. de las propr., fol. 144. 


La cigogne.. de primevère et de nouveau temps |. 


est messagère. 


6. MESsATGARIA, MESSATIARIA , 5. f., MeS- 
sage, mission, commission. 
L’ arcangel son premier 
E sobira tota via 
En faire MRASATGARTA. 
Brev. d’amor, fol. 20. 
Les archanges sont les premiers et toujours les 
supérieurs à faire message. 
La mussarGanta Ihi plai, e'l s’esjauzis e 
s'alegra. 
Livre de Sydrac, fol. 34. 
Le message lui plaît, et il se réjouit et s’allègre. 
Tals fo la massareanta. 
. ‘ Brev. d'amor, fol. 82. 
Telle fut la mission. 
_ Sirvens et officials e messutgiers que fan totz 
los officis de la cort e las mussatsantas, ayssi 


co hom Ilar dis. 
V. et Vert., fol. 46. 


Sergents et officiers et messagers qui font tous les 
offices de la cour et les commissions, ainsi comme 
ou leur dit. 

Anc. FR. Quant le roy ou le soudanc meurt, 
cil qui sont en smnessagerie, soit en paen- 
nime ou en crestieuté, sout prison et es- 
clave. | 

JoinviLLe, p. 77. 

AnC. Esr. Vieno à Alexandre uua rnessageria. 

Poema de Alexandro, cop. 1753. 
ANC. CAT. Missatgeria. 


7. Massio, s. f., mise, émission, dé- 
pense. 
Yeu faray mussio qn ieu sautaria .x. pas. 
Leys d'amors, fol. 86. 
Je ferai mise que je sauterais dix pas. 
Us autres joglars escomes lu. e ferou wxs- 
s10s cascun de son palafre. 
PV. d'A. Daniel. 
Un autre jongleur le défia.… et ils firent mise cha- 
cun de son prlefroi. 
Las sxss10s qu’ el a fachas en arar, o en se- 
rmenar, Oo en segar, © en estivar lo blat. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 17. 
Les dépenses qu’il a faites à labourer, ou à semer, 
ou à scier, ou à récolter le blé. 


MET 


Lo santz, per sas massros, 
N° a pres alcana cantitat, 
El sobreplus lur a layssat. 
F. de $. Honorat. 
Le saint, pour ses dépenses, en a pris aucu 
quantité , et le surplus leur a laissé. 
AnC. FA. Âessions et dépens pour la défensio 
Ord. des R. de Fr., 1336, t. 1, p.99. 
À grans frais et missions. 
Méèm. d’Oliv. de la Marche, p. 31%. 
AMC. CAT. Messi6. 


8. METrEMENT, s. m., mise. 
Lo sesTrzmanr de possession. 
Fors de Béarn, p. 1091. 
La mise en possession. 
Al marremanr de aguellas. 
Tic. de 1241. Doat, t. VA, fol. 152. 
À la mise de celles-là. 


9. Missiu, adj., missif. 
Per lettras misstvas. 


Fors de Bearn, p. 109 
Par lettres missives. 


CAT. Missiu. user. ront. Missivo. 


10. Merenon, s. m., dépensier, gén 
reux. 
Bon’ amor fug als malvatz 
E don’ als bons mxrznoss. 
R. Vinac De Bezaupos : En squel. 


Bon amour fait les méchants et donne aux bons d 
pensiers. 


11. AMETTRE, V., Mettre, placer. 
Mon cor uon pois aillors asmxrras, 
Ni nan pois ges de leis partir. 
LansEnTI DE BonAxL : D'un slot. 


Mon cœur je ne puis ailleurs mettre, ni ne pu 
point me séparer d’elle. 


12. ADMETTRE, 2., lal. ADMITTERE, 4 
mettre. 
Non vol abmsrras las exceptions, alles: 


tions e defensas. 
Siatuts de Provence. Mosse, p. 19). 
Ne veut admettre les exceptions, allégatious 
défenses. | 
CAT. Admetrer. xsP. Admitir. rort. Admitt 
IT. Ammittere. 


13. COMETRE, ., commettre. 


MET 


Qu’ aias tan gran peccat conuxs. 
© VW. de S. Honornt. 
Que vous ayez commis si grand péché. 


- Défier, provoquer, attaquer. 


Quant hom d’ amor la cower. 
Guiccauxrs De MonxTacnacouT : Non an. 
Quand 0a la déffe d'amour. 


M'a cons ab glazis et ab sanc 1o1z premiers. 
GUILLAUNE DE TUDELA. 
Na provoqué tout le premier avec glaives et 
ae sang. 
Couxrrz ns voill, Recalaire. 
T. 2e Huçuxs ET DE RECULAtRE : Cometre us. 
Je veux vous défier, Reculaire. 
Ben, Rigaat, sai que comEs 
Ab orgueilh gran. 
Ramon DE LA Toun : Bel orgueilhos. 
Rigst, bien je sais qu'il défe avec graud or- 
gonil. 
Aviohos e Belcaire los a comes primers. 
GuiLLAUME DE TupeLA. 


Angnon et Beaucaire les à attaqués les pre- 
Riers. 


— Confier. 


Cowzs lbi lo regimen d' Ytalia. 
Cat. deis apost. de Roma, fol. 114. 
Lai commit le gouvernement d'Italie. 


— Entreprendre, risquer. 
Quan la prec , mi dits qu’alhors comra. 
G. Pre DE Casaus : D’ una leu. 
Quand je la prie , elle me dit que j'entreprenne 
tlieurs. 
at. Cometrer. xsP Cometer. ronr. Commet- 
ter. 1T. Commettere. 


li. Escourrre , v., défier, attaquer, 
provoquer, questionner. 
Manens rscoxss lo frayri primiers. 
Le xotxx pe MontauDox : Manens e frayris. 
Le riche le’premier défa le misérable. 
Pois m'sscowsrarz de guerra. 
Mancoar : Una ren. 
Puisque vous me provoques de guerre. 
Us autres joglars zscowxs lo com el trobava 
en pus caras rimas que el. 
V. d'A; Daniel. 
Un sutre jongleur le défa comment il trouvait 
ec rlas riches rimes que Jui. 
III, 


MET 


Vers es qu'iea ai amada 
L'enganayritz, don m’atetz sscomxs. 
T.D'ALBERT MARQUIS ET DE RAMRAUD DE VAQUE1- 
. AS : Era m. 
Il est vrai que j'ai aimé la trompeuse, dont vous 
m'avez provoqué. 
Si m’ xscouxr de nolle ren, 
Ades li respondrsi en ben. 
Roman de Jaufre, fol. 73. 
S’il me questionne de nulle chose , alors je lui ré- 
pondrai en bien. 
caAT. Escometrer. 17. Scommettere, 


225 


15. Comissiox, s. f., lat. commissionem”:, 

commission, mandat. 

Per far la copia de la cowissrox del aide 
de .cz. .n. linras tornes. 

Tic. de 1428. Hist. de Nîmes, t. IX, pr., p. 227. 

Pour faire la copie de la commission de l'aide de 
cent cinquante mille livres tournois. 

Negnna cow1iss1ox. 


Statuts de Provence. BOUY, p. 218. 
Nulle commission. 


caT. Comissiô. xsre. Comision. ronr. Commis- 
sdo. 17. Commissione. 


10. COMISSARI, CUMESSARIT, $. M., COM- 
missaire. 
Contssan1s de la cambra. 
Statuts de Provence. JUIL1ER , 1.1, p. 4. 
Commissaires de la chambre. 
Cowsssau: el pays de Lenguedoc , per lo rey. 
Ait. de 1412. Hist. de Nêmes, t. III, pr., p. 209. 
Commissaire au pays de Languedoc, pour le roi. 
caT. Comissari, xs». Comisario. PonT. 1Tr, Com- 
missario. 


17. DEMETRE, ., lat. prmirtenr, mettre, 
rejeter sur, imputer. 
No m poiria mi dons DEmMrTR= 
Nal mefait. 
Lausenri pe Bonanxz : D’un salus. 
Ma dame ne me pourrait imputer nul méfait. 


| — Désister, démettre. 


Ben mi meravilh qu’ en aissi s’en b&«MaTaA. 
G. Piguar px Casas : D’ una leu. 
Je m'étonne bien qu'elle s’en désiste ainsi. 


caT. Demetrer. axc. ss. Demitir. xsr. mon. 
Dimitir. vonr. Demittir. 17. Dimettere. 
18. Esusrar, v%., émettre, manifester, 
livrer, entremettre. 


29 


226 MET 


Pas alhors nou aus mon fin cor esdemetre. 
Ben deuria mos sens subtils en lai RsMRTRE. 
GUILLAUME DE SaunT-Dibier : Pus lan mi. 
Puisqu’ailleurs je n’ose abandonner mon fidèle 
cœur, je devrais biéo manifester là-bas mes connais- 
sances délicates. 
Tant es a lieis mon cor «smxs. 
| A. DANIEL : Amors e. 
Tant est à elle mon cœur livre. 
De nulha ren no s’xsmer ni s’ embarga 
Ses ben ysrir. . 
Guicvauus DE Durronr : Quar say petit. 
De nulle chose ne s'entremet ni s’embarrasse sans 
bien sortir. 


— Ruiver, épuiser d'argent. 
O dira : Est ostal 
Que ai fag m'a xsurs. 
G. Riquisa : Selh que sap. 
Ou dira : Cet hôtel que j'ai fait m'a ruine. 
Part. pas. Anatz a la cort, si es zsmis, 
E preiatz la reina que vos vestis. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 88. 
Allez à la cour, si vous êtes ruiné, et priez la 
reine qu'elle vous vêlisse. 


19. ENTREMETRE, v., lat. INTERMITIERE, 
entremettre, tenter, méler, essayer, 
placer. 

Mal enseuhat , vilas e mal apres 
M'an ab mentir aitan ant ENTREMES, 
Que fan cuiar que la genser del mon 
Mi tenha gai, jauzen e dezirun. 
BEnTRAND DE Bonn : Quan Ja novella. 
Mal élevés, vilains et mal appris m'ont avec le 
mentir si haut plaré, qu'ils font croire que la plus 
belle da monde me tienne gai, joyeux et désirant. 
Pas tan mi fors’ amours que mi fai aNTREMETRE 
Qu'ala gensor del mon ans ma chanso trametre. 
GuiLzLauME De SaiNT-Dipier : Pus tan mi. 
Puisque l'amour me force tant qu’il me fait ten- 
ter qu’à la plus belle du monde j'ose trausmettre 
ma chanson. 
ExTR=MeTRE n’ang cent pasiors. 
PIERRE D'AUVERGKNE : Chantarai. 
J'entends s'en entremettre cent pasteurs. 
Qai no s’aNTREMET d’amar, 
Non pot esser vulens ni pros. 
RAIMOND DE Mina vaL : Selh que no vol. 


Qui ne se méle d'aimer, ne peut être vaillant ni 
j'reux. 


MET 


Pet febre lo sal home sancuar, 
Mas qui be o no ssp far, 
No »’en den per re ENTREMETRE. 
DeEuDEs DE PaanDEs , Aus. cass. 
Pour fièvre on a coutume de le saigner, mais 
ue sait pas bien le faire, ne doit pour rien s’e0 « 
sayer. 
M'es bon e belh hueymais qu'ieu M'EnTREME 
D’ un sirventes per elhs aconortar. 
BEnTrAND DE Boax : Pus Veutedorn. 
Il m’est bon et beau désormais que je m'ess 
d’un sirvente pour les encourager. 
Part. pas. Pois znTRsM&s me soi de far chans 
PIERRE D'AUVERGNE : Pois entreme. 
Puisque je me suis mélé de faire chanson. 
Si negnna ses de m’amor RNTREMFSSA. 
GuizLauxs DE SatnT-Dipien : Pus too 
Si nulle s’est de mon amour entremise. 


ca. Entremetrer. xsr. Entremeter. vont. Ë 
trameter. 1r+. Intramettere. 


20. EsnpemeTRe, v., abandonner, ct 
fier, déployer. 
Pus alhors non aus mon fiu cor xspematii 
Ben deuria mos sens subtils en lai esmetre. 
GuiLLaAuME pe SAINT-DIiDiEr : Pus tan mi 
Puisqu'ailleurs je n'ose abandonner mon bde 
cœur, je devrais bien manifester là-bas mes connai 
sances délicates, 
Part. pas. Las goles grans et rsnamussas. 
SF. de S. Honorat. 
Les gueules grandes et déployées. 


ar. Esprmessa, s./f., effort, élan, di 
ploiement. 
De chantar farai 
Una asDEME SA. | 
TontErs &T PALazis : De chaatr. 
Le chanter je ferai un c/an. 
Per lieys amar no feira nn’ rsnxamrssa. 
ALBERT DE SISTERON : En amor true” 
Pour l’aimer je ne ferais pas un effort. 


22. ENTROMETRE, Ÿ., lat. INTROKITERE 


introduire. 
Comauda a la matrona que xNTRAOmET: | 


sieu det. 
Trad. d'Albucasis , fol. 32. 


Commaade à la matrone qu'elle ixfroduise le n° 
doigt. 
Fig. EnTRoMxT gang e leticia. 
Trad. d'Albucasis, fol. 6. 
Introduit joie et gaîte. 


MET 


car. Entrometrer. AwC. se. Intrometer. xs». 
Mon. Entrometer. POonT. Intrometter. 1T. 


Jntromettere. 


1. Exraoxes, 1NTROMES , 5. 1., sonde. 
Am xnraoxmes cayrat. 
Le forma de 1wTraoxas petit. 
Trad. d’Albucasis, fol. 32 et 26. 
Arec sonde carrée. ; 
Le forme de petite sonde. 
Ir. ntromesso. 


4. Ivraowissio, s. f., lat. iNraomiss10, 


intromission , introduction. 

Per que es fayta inTrRomiss10 de lur. 
Trad. d’'Albucasis, fol. 43. 

Par quoi est faite l’intromission d’eux. 


PORT. /Rtromiss@o. 1T. Intromessione. 


5. Maweraz, manMETez , ©., imposer, 
déplacer, déranger, maltraiter. 
En las penas d’ifern, las cals nou pot pessar 
Cor, ni boca retraire, ni‘ls huelhs adesgardar… 
âquelas deu manmaTan, establir e donar….. 
À v05 aatres hereijes. 
Izann : Diguas me tu. 

Ders les peines d’enfer, lesquelles le cœur ne peu 
poser, ni la bouche raconter, ni les yeux voir... 
elles-L il doit imposer, établir et donner. à vous 
mtres hérétiques. 

M'a manmis, que m fo dolsana. 
B. Manrin : Bel m’es. 

Elle m'a maltraité, vu qu’elle me fut douce. 
Part, pas. 

Fig. Prets es estoriz, qn’era guastsz € MALMES. 
Arment DE PreuiLAIn : En aquelb. 

Mérite est délivré , qui était endommagé et mal/- 
raite. 

Sc. va, Qoi sa fame li a maurnise. 
Roman du Renart, t. 11, p. 162. 


- Assigner. 
El quals dichs deniers avia donats e mans. 


Tic. de 1240. Doar, t. CXL, fol. 137. 
Auxquels dits i] avait donné et assigné deniers. 


47. Malmetrer, suc. asr. Malmetcr. 17. Mal- 
nettere. 


5. Paowxres, »., lat. PaOMITIeRE, pro- 
mettre, 
Si res PRaouxrzTz, atendetz lo. 


PRILOMENA. 
N sous promettez quelque chose , tenez-le. 


MET 


So que m Pnomss, er m'estrai. 
P. Raimonz ve Tourouss : Us novel. 


Ce qu'elle me promit, maintenant elle me l’ar- 
rache. 


237 


À lei de mal deutor 
Qu’ ades raomxT, mas re non pagaris. 
Forquer De Mansricee : Sitot me. 
À la manière de mauvais débiteur qui toujours 
Promet, mais ne payerait rien. 


— Assurer. 
Le us PRomMaT:, 50 dix K., qu’ elha l’aura 
per marit. 
PaiLonzra. 
Je vous promets, ce dit Charles, qu’elle l'aura 
pour mari. 
Substantis. No in sap bo PRomxrTR= ses aver. 
G. Faivrr : Tug cilh. 
Ne m'est agréable le promettre sans avoir. 
El rnomzTaz m'es gen. 
GuizLAuss DE SAINT-DiDten : Pus tan mi. 
Le promettre m'est agréable. 
Part. pas. Del rey en la ley Pnowus. 
P. CanDiNaL : Vers vergens. 
Du roi promis dans la loi. 
Subst. Lo Senhor uon tarza lo sieu raowes. 
Trad. de la 2° Ép. de S. Pierre. 
Le Seigneur ne tarde pas la sienne promesse. 
caT. Prometrer. xse. Prometer, ronT. Promet- ‘ 
ter. 1T. Promettere. 


27. PROMESSA, s. f., promesse. 
El prometre m’es gen, e fos falsa ‘1 PAoxussA. 
GuinLauax De Sarnr-Dinise : Pas tan mi. 
Le promettre m'est agréable, et fut fausse la pro- 
messe. 
Aus, tn que cantas tas messai, 
E fas a Dieu tas 5nomxssas. 
P. CanninaL : Jhesum Crist. 
Écoute, toi qui chantes tes messes, et fais à Dieu 
tes promesses. 
CAT. &sP. Promesa. ronT.1T. Promessa. 


28. PaoMESsIO, PROMISS10, 5. f., lat. PRO 
MUSSio, promesse, assurance » pro- 
mission. 

La PRow=Se10 qu’ el reis fes a] comte et a Jui 
de rendre s0 qu’ avion perdat. 
V.. de Raimond de Miraval. 
La promesse que le roi fit au comte et à lui de 
rendre ce qu'ils avaient perdu. 
Loc. Los metrs en terre de rRomissro. 


Liv. de Sydrac, fol. 119. 
Les mettra en terre de promission. 





228 MET 


ANC. CAT. Promessié, promissiô. se. Pro- 
mision, PORT. Promissäo. 17. Promessione. 


29. PAOMETEIRE, PROMETEDOR , S. #2. , 


promeiteur, qui promet, garant. 
Non es tengatz Jo PROMETEIRE. 
Trad, du Code de Justinien, fol. 92. 
Le prometteur u’est pas tenu. 
Jhesus es fatz PROMETKIRE del melhor testa- 
ment. 
Trad. de PÉpit. de S. Paul aux Hébreua:. 
Jésus est fait garant du meilleur testament. 
Prov. Prometres taing a bon entendedor, 
Et stendres a bon rROMETEDOR. 
B. Zonct : Mal aia cel. 
Le promettre convient à bon soupirant , et le tenir 
à bon prometteur. 
ANC. caT. xs». Prometedor. ronr. Promettedor. 
iT. Promettitore. 


30. COMPROMETRE, v., lat. COMPROMIT- 


tea, compromettre, engager. 
Se comProMESsKRO amigablamen. 
Tit. de 12790, de la famille Gasr. 
Se compromirent amiablement. 
Part. pas. 
E’1 sagrestan si son mautenent COMPROMES, 
Qae lur dones evesque cal que mais li plagues. 
V. de S. Honorat. 
Et les sacristains se sont maintenant compromis, 
qu’il leur donnât un évêque, celui qui ples lui plai- 
rait. 


car. Comprometrer. xsr. Comprometer. PORT. 
Comprometter. 7. Compromettere. 


31. COMPROMES, s. m., lat. COMPAUMIS- 


sum, COMpromis. 
Sotz la penx contenguda el comPaomas. 
Tir. de 1269. Arch. du Roy., M. 872. 

Sous la peine contenue au compromis. 

Lo dich comPnomss, e lo poder que las dichas 
partidas nos an donat. 

Titre de Périgueux de 1276. 

Ledit compromis, et le pouvoir que lesdites parties 
nous ont donné. 
ANC. CAT. Compromes. xsP. Comproiniso. PORT. 

Compromisso. :r. Compromesso. 


32. EMPROMXTRE, ENPROMETRE , 2., Pro 


mettre. 
ExraoneT a lor lo guiardon. 


Doctrine des Vaudois. 
Promet à eux la récompense. 


L: 


MET 


Lor anraomss lo regne celestiai. 


La nobla Leycsor. 
Leur promit le royaume céleste. 


iT. impromettere. 


33. EmPaomession, s. f., promesse, prt 

mission. 
Han las amPROMEss10NS... en despresi 

ment. 

La nobla Leyczon. 

Ont les promesses... en mépris. 

Loc. Hereteron la terra de l’amrnomessios. 

La nobla Leycson. 

Héritèrent de la terre de la promission. 


34. PROMETENSA, 5. f., éMISSIOD, pri 
nonciation. 
Per la PRomzTENsA de la oration en la qu 
dison : Senher, perdoua a nos 
Regla de S. Beneseg, fol. 32 
Par l'émission de l’oraison dans laquelle ils dises 
Seigoeur, pardonne à nous. 


35. RerrouisstO, s. f., lat. BEPROwISSI: 
engagement mutuel, promesse ric 
proque. 

Car aquesta R&PROMISSIO €5 à VOS € à 10 


tres filhs. 
Trad. des Actes des apôtres, ch. 3 


Car cet engagement mutuel est pour vous el po 
vos fils. 
Temps de RAPROMISSIO. 
Eluc. de las propr., fol. 8. 
Temps de promesse réciproque. 


xsr. Repromision. 17. Repromissione. 


36. Renissio, 5. f., lat. memissio, n 
mission. 
Per nEM1ss10 de mos peccatz. 


Liv. de Sydrac, fol. 131. 
Par rémission de mes péchés. 


Remrssto e perdo de peccatz. 
V. et Vert. fol. 5. 
Rémission et pardon de péchés. 
car. Remissi6, xsr, Remision. ronr. Remivä 
cr. Remissione. 


37. Remissiu, adj., lat. axmissivus, r 
missif, qui relâche, qui décroit. 
REMISSIVAS COM : pAUC € pauc. 


Leys d'amors, lol. 160. 
Rémissives comme : peu à peu. 


MET 


MET 229 


38. Sosaxmrraz, v., lat. supzamiriens ,| 2. Emissius, adj., émissif, productif. 


élever, surmonter, dominer. 
Paeys faziatz als menutz donadors 
Creisser lurs dons, quant auzian parlar 
Del vostre fait cum era s08sR2MES. 
AtmEni D& PEGUILAIN : Anc non. 
Purs vous faisies aux menus donueurs croître leurs 
as, quand ils entendaient parler de votre fait 

“ame 1l était élevé. 

39. SORMETRE, SOTZMETRE , SOSMETRE , 
v., lat. suzmiTteRE, soumettre, subor- 
donner. 

S'era vengut sozmxTRz à la gleysa. 
Chronique des Albigeois, col. 6. 
S'était venu soumettre à l’église. 
Part. pas. On plus li suy sers e sosuzs, 
Adoncx mi fai piegz. 
G. Hucues D’Azs1 : Quan lo braus. 
Où plus je lui suis esclave et soumis, alors elle 
me fait pire. 
Tota creatura es vana de se, e s0smxs” a 51 

Yapelat. 

W. et Vert., fol. &o. 
Toute créature est vaine de soi, et soumise à sa 
vaoulé. 

Sabstantis. 

En governar clerzia © trastotx s0s sosMxs. 
F. de S. Honorat. 
À gouverner le clergé et tous ses subordonnés. 
Dels sorzmus e dels vezis 
Malanans, paubres e mesquis, 
À dolor e compascio. 
Brev. d’amor, fol. a1. 
Des subordonnés et des voisins souffrants, pau- 
vres et mesquins , il a douleur et compassion. 
QT. Sornetrer. zsr. Someter, ronr. Sometter. 
[T. Sotomettere. | 


jo. Susxission , s. f., lat. susmissionem, 
soumission. 
Obligations, susm1ss10x%8. 
Tit. de 1384. Arch. du Roy., K. 52. 
Obligations , soumissions. 
QT. Submissi6. rsP. Sumision. roRT. Sabmis. 
säo. 1T. Sommissione, sommessione. 


41. Enissro, s. f., lat. Ex1ss10 , émission, 
éjection, évacuation. 
Entssso del brac de la plaga. 


| Trad. d'Albucasis, fol. 43. 
Emission du pus de la plaie. 


ts, Emiston. ronr. Emissdo. it. Emissione. 


Algos so de vatz xuissrus. 
Eluc. de las propr., fl. 45. 
Aucuns sont émissi fs de voix. 


h3. Inassiox, s. f., lat. momissionenr, 
envoi, mise. 
Immiss:ow de possession. 


Statuts de Provence. Boux , p. 7. 
Ænvoi en possession. 


4. IxTERMISSIO, 5. f., lat. INTERMISSIO, 


discontinuation, interruption. 
Dieu vezent ses INTER MISS10. 
Eluc. de las propr., fol. 9. 
Voyant Dieu sans interruption. 
CAT. Intermissiô. us». Intermision. ronT. Inter- 
missdo. 1%, {ntermissione. 


45. Expeues, ad]., fixé, établi. 
S’ ieu fos tan savis en amar 
Com soi en sutres faitz courtes, 
No m fora tant ant xmpxues. 
IzARN MARQUIS : S’ieu fos. 
Si j'étais si sage en aimer comme je suis en autres 
faits courtois , je ne serais si haut établi. 


46. Exnneuxs, anpemis, adv., sur-le- 


champ. 
Viatz et axDEMES son vengut a Muorel. 
GuizLauss DE TupeLa. 
Aussitôt et sur-le-champ ils sont venus à Murel. 
À trayta l’espazs, vas luy vencaxpanis. 
Roman de Fierabras, vx. 355. 
A tiré l'épée, vers lui vint sur-le-champ. 


17. ENDEMESSA , s. f., limite, division, 
borne. 
La qual estrada devesis entro en la xxoz- 
Mzssa de Bessac. 
Tit. de 1248. Doar, 1. CXXXVIL, fol. 236. 
Laquelle route sépare jusqu’à la limite de Bessac. 
Si neguua ses de m’amor entremessa, 
Entenda s’ en aatrui, qu’ ieu sec dreita anpx- 
MES5A. 
GUILLAUME DE SAINT-DIDIER : Pus tan mi. 
Si nulle s’est de mon amour entremise, qu’elle 
s’entende en autrui, vu que je suis la droite limite. 


18. REMETRE, v., lat. REMITIRE, re- 


mettre, rendre , pardonner. 
RamurT s0 que nos te devem 
Quao nos als antres REMSTEM. 


MET 


Rzuxr lo y de bon coratge. 
Brev. d'amor, fol. 104 et 71. 
Rermets ce que nous te devons comme nous remet- 
{ons aux autres. 
Le lui remet de bon cœur. 
caT. Remetrer. xçP. Remitir. ronr. Remittr. 
ir. Remittere. 


230 


4g. TRAMETAE, v., lat. rRansmiréerr, 
transmettre, envoyer. 
A la gensor del mon aus ma chanso rhamzTRE. 
GuILLAUXE DE SaINT-Dinren : Pus tan mi. 


À la plus belle du monde j’ose ma chanson {rans- 
mettre. 


Messatge TRAmETRA: fixel. 
ARNAUD DE ManuxiL : Dona genser. 
J'’enverrai message fidèle. 
El rramxria los breus ultra la mar. 


Poëme sur Boëce. 
Il transmettait les lettres outre la mer. 


— Ménager, moyenner. 
Prec Dieu que m sis gnit, 
E que Tramxra breumen 
Entr els reys acordamen. 
PEYROLS : Quant amors. 
Je prie Dieu qu’il me soit guide, et qu'il ménage 
bientôt accord entre les rois. 
ANC. CAT. Trametrer. caAT. mob. Transmitir. 
asp. Transmitir, trasmitir. pont. Transmit- 
tir. 17. Tramettere, trasmettere. 


bo. TRAmss, s. m., cours, flux d’eau. 
Tnamus es la partida del flnvi de la font 
plus drech entro mar corrent, 
Eluc. de las propr., fol. 152. 
Le cours est la partie du fleuve de la fontaine plus 
directement jusqu’à la mer courant. » 


5r. RETRAMETRE, d., renvoyer, retrans- 
mettre. 
La lutz... n&TRAMET per accio reflexiva. 
Eluc. de las propr., fol. 150. 
La lumière... renvoie par action réflective. 


52. RETRETRAMETRE , D., renvoyer. 


Lo cals jeu t’ai RETRETRAMES, 
Trad. de l’Epft. de S. Paul à Philémon. 
Lequel je t'ai renvoyé. 
METROPOLITAN, adj., lat. meraopo- 
LITANUS, métropolitain. 
Que la glyeia mxTROPOLITANA agues la tersa 
partida. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 112. 
Que l'église métropolitaine eut la tierce partie. 


MEZ 


Subst. .Xx. araororrras que avia sots se. 
Nega maraopozrra 0 arcivesque. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 13e 18. 
Vingt métropolitains qu’il avait sous soi. 
Nail métropolitain ou archevêque. 
2. MernorozirTar, adj., métropolitain 
Aix... ni Aux... no so eschrichas en Las ai 
tras ciotatz METROPOLITALS. 
Cat. dels apost. de Roma, fo. 12 
Aix... ni Auch... ne sont écrites parmi les autr 
cités métropolitaines. 
3. MernoroLiaL, adj., métropolitait 
provincial. 
Del coucili xxrnororraL. 


Cat. dels apost. de Roma, fol. 313 
Da concile provincial. | 


MEZEL , s. m., lat. misxLlus, ladre, li 


preux. 


Avia malautia de xezxt. | 
ù Y.. de S. Honorat. 
Avait maladie de lépreux. 
Desempareron totas lurs honors, e done 


se a servir los mazesLcs. 
FV. et Vert. {d."$. 


Abandonnèrent tous leurs domaines, et se de 
nérent à servir les /épreux. 
Tain se ben la malsana al musat. 
T. pe Taunez er pe FaLconer : Falcooe! 
Se convient bien la malsaine au {épreur. 
ANC. rh. Que tes oreilles estoupas 
Au mesel pauvre pélerin 
Lazaron , sans qui tu soupss. 
Le Reclus de Molliens, Gi. sur Joinville. 
Li sainz rois demanda audit chevalier lequi 
il voudroit miex ou avoir fait an péchie mi 
tel on estre mesel, et li chevaliers respo 
que il vodroit miex avoir fet trente péchie 
mortex que ce qne il fust mesel. 
V. de S. Louis, à la suite de Joinville, p. 3%. 
Adject, À cui a'l bisbatz sasxLs sa filla morts 
GuiLLAuxe De BERcuxDAx : Un sirvents. 
À qui l’évêque lépreux a tué sa fille. 
ANC. rR. Viex est lor vie orde et mescie. 
Fabl. et cont. anc., 1.1,p.309 


2. Mezeira, 5. f., lépreuse. 


Meynhs val qu’ uns mazxcca. 
Mancasaus : Dirai vos swescs 
Moins vant qu’une lépreuse. 
ANC, rR. Ostez, fet-il, ceste mesele. 
Nouv. rec. de fabl.et cont. anc.,t. 1, p. x: 


MIC 


. Mezxcn , s. f., lèpre. 
De que ve mxzxtra ni tinha. 
Aquest enguens es de tal vertat que el gueris 


de mEzELtA. 
Liv. de Sydrac, fol. 28 et 43. 


De quoi vient lèpre et trigne. 

Cet onguent est de telle vertu, qu'il guérit de 
Bpre. 
. MezxzcantA, MEZELARIA, 5. f., lé- 
pruserie, 

A la sazxccanra del castel. 


Tit. de 1225. Doar, t. CXIV, fol. 53. 
A léproserie du chéteau. 


- Lépre. 
Era estatz.. gueritz corporalmen de muzx- 
ati, e esperitalmen de peccat. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 38. 
Avait été. guéri corporellement de lèpre, et spi- 
ituellement de péché. 


IAU, s. m., miau, le miaulement, le 


eri du chat. 
De miau atressi, miular. 
Leys d'amors, fol. 132. 
De miau également, miauler. 
ar. Miol. ssr. Maullo. 


Micrar, d., miauler. 
De misu atressi, MIULAR. 
Leys d'amors, fol. 132. 
De miau également , miauler. 
tg. Berta del sien mantel s’afiula, 
Ta freols es qu’a penas miULA. 
Leys d'amors, fol. 178. 
Berte de son manteau s’affuble, si faible elle est 
d'à pee elle miauele. 
néant. Mivtans se perte c'als catz. 
Leys d'amors, fol. 128. 

Le miauler ne s'appartient qu'aux chats. 

ir. Midlar. asp. JMaullar, ronr. Mear. tr. 

Müugolare, miagulare. 
ICA,MA,MIGA, MINGA, MINGUA , MINJA, 
« f., lat. mica, mie. 

Dieta teana, cam so tridas de wtcas de pa 
ren lavadas en ayga. | 

Eluc. de las prop., fol. 80. 

Diteténue, comme sont débris de mie de pain sou- 
mt lavés en eau. 

3c. Car. Micd. wsP. Miga. 


* Adeerb, Point, pas. 
Quant o fait, rca no s’en repent… 


MIL 231 


L’'om l'a al ma, wrca non l'a al ser. 
Poëme sur Boèce. 
Quand il le fait, mie ne s’en repent… 
L'homme l’a au matin, mie ne l’a au soir. 
Pero no m’eu desconort wra. 
B. vx VenTavoun : En abril, 
Pourtant je ne m'en décourage point. 
Layssar m'en ai, ieu? Non mixoua. 
G.'Apurxan : Lanquan vev. 
M'en départirai-je? Non pas. 
AwC. rR. Ses cuers toz tans estoit lassus, 
Ne mie ès choses transitoires. 
Fabl. et cont. anc.,t.1, p. 292. 
ANC. PORT. No faria miga. 
Tic. de 1309, Elucidario, t. M. 
Pero que nom faria mingna ha levada. 
Docum. de Pendorado, 1309, Elucid., t. 11, p.20. 


ANC. CAT. Mic. 17. Mica, miga. 


MICHA , mica, s. f., miche. 
M' adoris , ab ana x1cna, 
San ce let al cap del au. 
GraauD pe Bonnrir : Er ausirets. 


Me conduirait , avec une miche, sain et joyeux au 


bout de l’an. 
Pas baratelatz 


Val be wrcnas de claustra. 
JzARN : Diguas me tu. 
Pain bluté vaut bien miches de cloître. 
Anc. ra. Il ne pèsent ore une micke. 
G. Guranr,t. I, p. 164. 


— Moelle. 
Sapias que la xrcua del os es salva. 
Trad. d’Albucasis, lol. 2. 
Sachez que la moelle de l'os est sauve. 


pont. Micha. 
MICHMAH , s. m., micmac. 


Anra lo reis en Fransa aquest MICHMAK. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 48. 
Aura le roi en France ce micmac. 


MIL , xenx, s.m., lat. mixium, mil, 


millet. 


Mieg pa de m1L dur. 
PHILOMENA. 
Demi-pain dur de millet. 


Qui en desert 
Semens fromen, ses arar, 
Ni en calmeilh 
Espan son murs, 
No sap gaire de laborer. 
P. CARDINAL : Predicator. 
Qui en désert sème froment , sans labourer, et en 


232 MIL 


chaume répand son millet, ne sait guère du tra- 
vailler. | 
Nég. expl. No prezon blasmc ni lan 
Un grau de mix. 
Maucasnus : Lo vers. 
Ne prisent bläme ni louange uu grain de mil. 


caT. Mill. mer. Mijo. ronr. Milho. 1r. Miglio. 


2. Micrancos, s. m., millet. - 
Porc, quom regarda MILLARGOS, 
Fai meillor escoutar que vos. 
BsatranD px Bonn : Maitolin. 
Porc, lorsqu'il regarde le millet, il fait meilleur 
écouter que vous. 


3. Mremoca, s..f., millococo, sorgho, 
millet de Barbarie. 
Mesura... de MILnOCA. 
De panis et de mirnoca, et de gairossa et 
de geichas. 
Cout. de Moyssac, xn° siècle. DoAT, t. CXXVII, 


fol. 8. 
Mesure. de sorgha. 


De panis et de millocoro, et de jarosse et de 
gcsses. 


MIL, adj. num. , lat. mile, mille. 
No comprart or ab m1x liuras d'argent. 
Poëme sur Boëce. 
On n'achèterait avec mille livres d'argent. 
Qu’ en sian trancat miz escnt. 
BERTRAND DE Ronx : Lo coms m'a. 
Qu'en soient troués mille boucliers. 


CAT. ESP. PORT. Mel. rr. Mille. 


Voyez Gracra. 


a. Micra, MELtA, adj. num., mille. 
Lx. mazta Torcxs s'en sou ab luy anat. 
Roman de Fierabras, v. 238. 
Soixante mille Turcs s’en sont allés avec lui. 
Us locs on n’agues .c. Mtera. 
Brev. d'amor, fol. 10. 
Un lieu où il y en eut cent mille. 
ANC, CAT. Milia. 


3. Mixesue, s. m., du lat. milresimus, 
millésime. 
Lo milesmes er:... M. CC. e Lx. 
Monnm. du x111° siècle. ALLou, Descr. de la 
Haute-Vienne, p. 258. 
Le millésime était... mil deux cent et soixante. 
PORT. 1T. Millesimo. 


4. Miczira, MILIER, 5. m., Millier. 


MIL 


Lo xrcriien de clavels de cavals. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 
Le millier de clous de cheval. 
.Xx. lo jorns e cinc cens lo mes, 
Ayssi que l’an son .vr. MILIER. 
P. CAnDIAL : Ânec no vi. 
Vingt le jour et cinq cents le mois. de sorte 
(au bout de) l’année ils sont six milliers. 
Loc. Faulas d’actor sai ieu a mrrmisnse ace 
Pirnre DE Consisc : El nom de. 
Fables d'auteurs je sais à milliers et à cents. 
cat. Miller. asr. Millar. porr. Milhar. sr : 
gliaio. 


5. Mie, MILLE, adj. rum., millien 
Dir la miILxMA parso 
De las grantz bontatz qu’ea Dieu 50. 
Brev. d'amor, fol. =. 
Dire la millième part des grandes Lontes qui : 
en Dieu. 


Subst. Sol qu’ilh agues lo xrire 
De la dolor. 
FoLquer DE MARSEILLE : Ab pauc. 
Seulement qu'elle eût le millième de la douieu 


L . 

6. Mini, s. m., grec, mopies, myriat 
l’er aqui mouten cent mrar auzello. 
Porme sur Boèce. 


Per là montent cent myriades d’oisillons. 


7. Mixio , s. m., million. 
Pagara al rey d’Angleterra tres xiLros. 


Entro que lus dichs tres MILtOS sian pag: 
Tit. du xive siècle. Doar ,t. VILE, fol. 233 


Payera au roi d'Angleterre trois millions. 
Jusqu’à ce que lesdits trois millions soient pet 
CAT. Mili6. esr. Müllon. ronr. Milkä. : 
Milione. 


8. Mirrani, s. m., lat. MILLIARIUS, M 
lième année. 
El tertz au de son enperi fo complits los 


LIARI de la costructio de la ciotat. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 25. 


Au troisième an de son règne fut accompli 
millième année de la construction de la cite. 
g. Mrrma, mia, s. f., lat. mini 
mille , mesure itinéraire. 
Voyez Mayans, Orig. de la Le! 
esp., t. LI, p. 251. 


MIL 


Quinse rzmas e plas agron aura sobriera. 
V.. de S. Honorat. 
Quinze milles et plas ils eurent le vent supérieur. 
Loc. prov. 
S'ana mizLA va drech , quatorze vai a l'orsa. 
YF. de S. Honorat. 
& on mille il va droit , quatorze il va à l’ourse. 


ar. es. Milla. pont. Milha. 1r. Miglio. 


10. Mitrar, s. m., lat. mizréane, mille, 


mesure Itinéraire. 
Dos uILLARS se van per entiers. 
Y.. de S. Honorat. 
Voot deux milles en entier. 


tar. Miller. se. Millar. eont. Milhar. 


LLAN , s. #0. , du lat. aicoius, milan. 
Qui vol comandar 
Alæwtzax ni baillar 
Sos polets per noyrir, 

là us d'els grans no m don pois per raustir. 
Pizan pe Bussicnac : Quan lo dons. 


Qui veut recommander et bailler au mifan ses pou- 
ea nourrir, jamais un d’eux grand ne me donne 


fais pour rôtir. 
Ut. Mid. se. Milano. vont, Milhano. 


. Mio, s. m., milan, busard. 

Mno o busac... auszel es fort. 

Mao o buzac fa paucs uous... pichatatz.…., 
lesaboratz. 

Eluc. de las propr., fol. 147 et 278. 

Le milan on busard.… est un oiseau fort. 

Le milan ou busard fait de petits œufs. picotés.… 
Kpourrus de goût. 


ELITAR , »., lat. mirrrare, militer, 
combattre. 
Lo qual comensset a miLtran et a cavalgar 
épramen contra los autres. 
Ël xucrar e renbet gloriosamen. 
Cat. dels apost, de Roma, fol. 30 et 50. 
Lequel ommeuça à 
dement contre les autres. 
'eombattit et régna glorieusement. 
Part. prés, Tota la gleysa MILITANTA. 
Chronique des Albigeois, col. 60. 
Toule l'église militante. 
#T.zsP. PORT. Miltar., 1r. Milttare. 


ILSOLDOR ) 
soudor. 


Cette expression s’appliqua aux 
Ilt, 


MILSOUDOR, ad}j., mil- 


à combattre et à chevaucber | 


MIN 233 


chevaux qui servaient dans les batailles 
et qui, en raison de leur beauté ou de 
leur vigueur, étaient estimés à mille 
sous d’or. 

Ieu ai vist caval mrrsoz pan 


À pretz de trenta sols toruar. 


T. D’EsPenouT ET DE Pons px MonNTLAUR : 
Seigner Pons. 


J'ai vu cheval milsouder passer au prix de trente 
sous. 
Garniscau lor cors e ’l caval xrLsoibon. 
GuizraAuxzx De TUDELA. 
Qu'ils équipeut leur corps et le cheval mi/soudor, 
Subst. Eu Jos mortals estors 
On Karle de sas mans trenquet tants m1rsoU- 
DORS. ‘ 
F.. de S. Honorat. 
Dans Îles combats mortels où Charles de ses mains 
abattit tant de milsoudors. 
ANC. FR. Armes désus le raiésoudor. 
B. pe SainTe-MauRe, Chron. de Norm. 
Et le fiert tel cop del tabor 
Qu'il l’abat jus del missoudor. 
Roman du Renart,t. LI, p. 225. 


,» fol. 106. 


MINA , s.f., lat. mxa, mine, sorte de 


mesure de capacité. 


Una wrxa de fromen. 
Cartulaire du Bugue, fol. 25. 
Une mine de froment. 


2. Minana, s. f., Émine, mesure de su- 


perficie. 


Det ana miwaDa de terra. 
Cartulaire du Bugue, fol. 6. 
Donna une émine de terre. 


3. Mexar, s. m., minel, mesure de ca- 
pacité. 
Cel que vin vendon a taverna, aion sestairal 
e MENAL, Cartal e mietz cartal. 
Cout. d’Alais. Arch. du Roy., sect. hist., K. 867. 
Ceux qui vendent du vin en taverne, qu’ils aient 
sesterot et minel, quartaut ct demi-quartaut. 


4. Euina, s. f., émine, mesure de ca- 


pacité et de superficie, 
Quals en ac an sestier, quals una »mtna. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 7: 

Quel en eût un setier, quel une émine. 

.[. auIxA de civada. 

Tit. du xni° siècle, #rch. du Roy., 3. 322. 
Une émine d'avoine. 

30 


234 MIN MIN 


III. zutxas de terra a Paeg Marti. Manran novell o viell desamparat. 
Tic de 1230. Arch. du Roy., J. 317. Régl. sur les mines d’Hierle, Hist. de Nime., 
Trois émines de terre à Puy-Martin. , t.E, pr., p.72. 
anc. asr. Emina. | Minière nouvelle ou vieille délaissée. 


o + ANC. CAT. Miner. 
5. Eutnana, s. f., éminée, mesure de 


superficie. h. MEnERA, MRNIRRA, 5. f., lat. MINER:. 
Tres zminADAs de terra. minière, mine. 

Tit. de 1238. Arch. du Roy., J. 388. Mananas d’ aur. 
Trois éminées de terre. Maxtnas de coyre. 
Doas sestairadas et =MINADA. Eluc. de las propr., fol. 176 et 26. 
Tic. de 1275. Arch. du Roy., Toulouse, J. 328. Minières d’or. 
Deux seterées et éminée. Minières de cuivre. 


, . 
6. EmixaL, s. f., émine, mesure de ca- Coven donx qu'el hais manrsnas 
. D’ sur o d’argen. 
pacite. Leys d’amors, fol. x. 
Teu adrechurarai.. las xwrmatLs, las cartals. Il couvient done qu'il ait mines d'or ou d'arcest 
Cartulaire de Montpellier, fol. 146. 


Ré ANC. xs. Minera. PORT. Minetra. 
Je réglerai… les mines, les quartauts. 


5. MinERAL, MENERAL , adJ., minéral. 
Causas MINERALS, cum s0 metalhs. 
Aquel qai es mzxzraz es plus resplendent. 

Eluc. de las propr., fol. 156 et 155. 
Choses minérales, comme sont métaux. 
Celui qui est minéral est plus resplendissant. 


MINA, MENA, 5. f., mine, minière. 
Lato, coire, plom issamen, 
So es a saber lor m1xnas. 
| Brev. d’amor, fol. 39. 
Laiton , cuivre, plomb également, c’est à savoir 
leurs mines. 
Las maxas de la terra solphroza. 
V. et Vert., Gloss. occit., p. 199. 
Les minières de la terre sulfureuse. 


CAT. RSr. PORT. Mineral. 1r. Minerale. 


6. MineranrT, adj., minéral. 


Las autras peyras mINL«RANTE. 
Trad. d'Albucasis, fol. 41. 


2. Minan, ®., miner, creuser. Les autres pierres minérales. 


Fetz mINAR una tor. 
Coma si volguesso m1INAR 305 terra. 


CAT. XSP. PORT. 1T. Mina. 


MINI, s. m., lat. minium”, minium, ver- 


Cat. dels apost. de Roma, fol. 165 et 185. millon. 
Fit miner une tour. Mimi es color roia. 
Comme s'ils voulussent miner sous terre. Eluc. de las propr., fol. #;. 


Fig. Pren son pic e sa pala, e acomensa a Le minium est couleur rouge. 


foyre et a miINAR et a cavar son cor. 


V. et Vert., fol. Gr. 2. Min10, MINO , 5. m., minium, ver- 


Prend son pic et sa pelle, et commence à fouir millon. 
et à miner et à caver son cœut. Mixto o mtwo , color es citrina o vermei!l:. 
Part. pas. Caut ha son cor miNaT € perfiecha- | declinant a rog, resplendent cum foc. 
men be examinat. Eluc. de las propr., fol. xt. 
F. et Vert., fol. &2. Le minium ou vermillon, est couleur citrine ca 
Quand il a miné son cœur et parfaitement bien | vermeille , inclinaat à rouge , resplendissant comm: 
examiné. feu. 
CAT. Esp. PORT. Minar. it. Minare. ESP. PORT. {T. Minio. 


3. MENER, MENIER, 5. M., mine, minière. | 3, Mine, adj., de minium. 
Els manens del argent son... nostres. De color mtNza. 
Tit. de 1166. Hist. de Lang., t. II, pr., col. 116. Eluc. de las propr., fol. 266. 
Les mines de l’argent sont. nôtres. De couleur de minium. 


MIN 


MIN 235 


{INISTRAR , uenesreas, 2., lat. m1-|2. Minisrax, uenisrBn, s. m., lat. Mix1- 


sisrRAse, administrer, régir. 

Mal avia MIMISTRAT 505 bens e sa rictat. 
V. de S. Honorat. 

Avail mal administré ses biens et sa richesse. 


— Servir. 
Motas donas issamen 
Que l avian seguitz longamen 


De Galiles w1x18TRAN. 
Passio de Maria. 


Beaucoup de dames également qui l’avaient suivi 
lucctemps de Galilée en servant. 


— Secourir, porter secours. 
Car non a de que ManasTRAR 


Si com a costuma de far. : 
V.. de S. Honorat. 


Car il n’a pas de quoi secourir ainsi comme il a 
coutame de faire. 
Poirian m1t#1sTaAR.. plus facilament a la lor 
familla. 
Doctrine des Vaudois. 
Poarraient porter secours. plus facilement à la 
leur famille. 


— Exhaler, produire, fournir. 
Sa lengua wenxsraa fuoc ades. 
- Trad. de Bède, fol. 77. 
S langue produit du feu sans cesse. 


— Donner. 
No s deu xrsisraan ab la decoctio. 
Clisteri MINISTRAR. 
Eluc. de las propr., fol. 194 et 81. 
Ne doit pas s'administrer avec la decoction. 
Administrer chystère. 
Part. prés. Nervis minisraans à las dites .v. 


virtutz sensilivas. 
Eluc. de las propr., fol. 18. 


Nerfs servant auxdites cinq vertus sensitives. 
Part. pas. Degadament miKisTRADA, val a di- 


versas malautias. 
Eluc. de las propr., fol. 207. 


Convemsblement administrée, elle vaut pour di- 
erses maladies. 
axc. ra. Auoquel ssint Jean ministra le bap- 


tesme. 
Foucqué, Fr. de J.-C., P- 28. 


Depuis le temps qu'icy je ministre à son très 
seré oracle. RasesLais, liv. V,cb. 44. 
ll meismes menistra iluec per longtemps as 
malades moalt dévotement. 
Chronique de Cambrui. 
anc. CAT. ur. PORT. Ministrar. 17, Ministrare. 


sraum, ministre, serviteur. 
Far honor e reverencia a Dien et a ssos xx- 


NISTRES. 
V. et Vert., fol. 89. 
Faire honneur et révérence à Dieu et à ses mi- 
nistres. 


— En parlant des soins qu’on donnait à 


un oiseau de proie. 


Rei o comte vol per MIN1STRa. 
Deunss ps Paanes, “fus. cass. 
Roi ou comte il veut pour serviteur. 


— Exécuteur des hautes-œuvres, bour- 


reau, sergent. 


Mauda 508 mrnisTas tortors. 
GUILLAUNE px TupaLa. 
Maude ses ministres tortureurs. 
Quan li xrmisraz viron la donna colorada 
Que cresian morts. 
F. de S. Honorat. 
Quand les bourreaux virent colorée la dame qu’ils 
croyaient morte. 
car. Ministre. ase. PORT. 17. Ministro. 


3. MinisTaa, s. f., lat. minisrra, ser- 
vante, executrice, entremetteuse. 
Virtut generativa es MinisrRa de general 

conservacio. 
Generacio de la qual es miN1sTRA. 
Eluc. de las propr., fol. 14 et 19. 
Vertu générative est exécutrice de conservation 
générale. 
La génération de laquelle elle est entremetteuse. 
gs». POnT. Ministra. 


4. Minisreni, s. m., lat. minisræniumn, 
ministère. 
Minierurt especisl es de. istrair nos. 


ÆEluc. de las propr., fol. 10. 
Le ministère epécial est de. nous instruire. 


car. Ministeri. anse. ronT. Ministerio. 17. Mi. 
nisterio, ministero. 


5. MIinISTRATIO, MENISTRATION, S. f., 
lat. adminwisrRaATIONem , administra- 


tion. 
Coma lurs officials se porton en lurs officis 
et en tota Jour MINISTRATIO. 
F. et Vert., fol. 76. 
Comme leurs officiers se comportent dans leurs 
offices et dans toute leur administration. 





236 MIN MIN 


— Terme d'église. De cels dels esasrimas, 
Maxisranarion de... sacramens. Vos dic qu’ e general 
Doctrine des Vaudois. Son tng meuestairal 
Administration de... sacrements. Apelat. 


. G. RiQUIER : Pus Dieus. 
Des métiers chacun est appelé et chacun noo: 


6. Mixisraanos , s. m., administrateur, | Par si. 
’ ? ’ De ceux des métiers, je vous dis qu'en général 


ir. Ministrazione. 


serviteur. sont tous appelés ouvriers. 
Que fosson gardas € MINISTRADORS. user. Menester. 
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 11. 

,: .…. 11. MresTiEn, MESTER, MEISTRIR, 5, 7% 
Qu'ils fussent gardiens et administrateurs. un 2. 
ANC. FR, métier, état, office, emploi, ministèn 

Car qui voudra estre grand par sus tous, besoin. 
Le plus petit de tous vous se fera, Son paubre gazanh que ac drecharier 
E plus subject ministrateur sera. De coxer, de filar de son masries. 
Foucqué, F. de J.-C., p. 357. Roman de Gerard de Rossillon, fol. 11. 
xsr. Ministrador. 1r. Ministratore. Son pauvre profit qu'elle eut légitime à œudre, 


filer de son métier. 


7. MINISTRATIU , ad}. » servant, fournis- Comtarai totz mos musrizns. 


seur, productif. RaïMOxD D'AVIGNON : Sirvens soy. 
Nas... al esperit animal x1x1STRATIT. Je compterai tous mes metiers. 
Es minisrraTIva de talent. Mos masrisas es qu’ieu dey lauzar los pra 
Eluc. de las propr., fol. 4o et 14. , GRANT : comte Karle. 
Le nes... servant à l'esprit animal. | Mon métier c’est que je dois louer les preu:. 
Est productive de désir. Chantars et esser joios 
| Es dreitz mxsrrzns dels amoros. 
8. MeneSTRAL, s. m., artisan. B. Cazvo : Euquer. 
Revendedor, obrier e MENRSTRAL. . Chanter et être joyeux est droit mésier des ana 


, reux. 
RaimonD DE CASTELNAU : Mon sirventes. 


Selb i 
Revendeur, ouvrier et artisan. que plus volis mantener 


Solatz, domney, largueza ab cor verai.. 

E'ls bons mesTixrs totz ses menhs e ses ma 
A1MER1 DE PrGurLaix : Era par ben. 

Celui qui plus voulait maintenir soulas, cart 

sie , largesse avec cœur franc. , et tous les bons c| 


Dorzes e mercadiers 
E MENEsTRAL aprop. 


G. RiQuiEr : Pus Dieus. 
Bourgeois et marchands et artisans après. 


CAT. 58P. Menestral, fices sans moins et sans plus. . 
9. MeweSrainaL, s. m., ouvrier, artisan. | — Corporation d’ouvriers. 
Ell fay obras corporals, coma fan los labo- Los masrrzns portavon am se los .vi. pen 
radors e los brussiers e los MenxsrayraLs. de las escalss. 
.… Wet Vert., fol. 34. : Carya Magal., p. 8. 
1 fait œuvres corporelles, comme font les lsbou- Les métiers portaient avec eux Jos six pe 
reurs et les manouvriers et les artisans. des compagnies. 
Soua tuch tota via . |— Qualité, mérite, 


Per ver MRNESTAIRAL, 
G. RiQuie : Pus Dieus. 
Sont tous toujours vraiment ouvriers. 


Fig. Cur u totz Jos wesrines 
Que lanh pros cavayers 
Aia mestier ab si. 
10. Mexesrien, 5, m., ministère, em | AMARIEU DES Éscas : El temps. 
. . Car il a tous les mérites dont un preux cheval 
ploi, méticr. ait besoin en lui. 
Es cascus apelatz Amors a taut de bos mxsrixns, 
E cadaus nomnatz Qu'a totz fai benestans socor. 
Dels MPNFSTIERS per si. | RaimonD Dr Mina vaL : D’amer ses 


MIN 


L'amoar à tant de bonnes qualités, qu'à tous il 


fait secours convenable. 
— Besoin. 
Quaseus si den de son xasrien fonmir. 
B. pr VenrADoUn : Ab joi mor. 
Chacun se doit satisfaire de sou besoin. 
Loc. Ben ai so que m’es mesTisn. 
Hucurs De Ssinr-Cyr : Seigner coms. 
J'ai bien ce qui m'est nécessaire. 
Mesrisns es uzar del glazi de drechara. 
W. et Vert., fol. 53. 
ILest nécessaire d'user du glaive de droiture. 
Bella domna, vostre socors 
M'agra mxstiar, s°4a vos plagues. 
B. px VENTADOUR : Ja mos chantar. 


Belle dame , votre secours me serait nécessaire, 


il vous plaisait. 


Lor fassam lo be que lur poyrem far, si an 


METIER de nos 
V. et Vert., fol. 44. 


Que nous leur fassions le bien que nous leur pour- 


was faire, s’ils ont besoin de nous. 


ue. re. Et il dient ke tuit sunt prest 
D'aler od Li, se mestier est. 
Roman de Rou, v. 11161. 
Que s'en venist pur lui aider, 
Kar mat en aveit grant mester. 
Mani DE FRANCE ,t. 1, p. 44o. 


\3C. CAT. ANC. ESP, PORT JMester. 17. Mestiere. 


2. ÂDMINISTRAR , AMINISTRAR, AMENIS- 
TAB, 2., lat. ADMINISTRARC, adminis- 
trer, gouverner. 

Enqnara las deia el gardar e AMINISTRAR cu- 
osament. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 73. 


Eccore qu’il doive Îes garder et administrer soi- 
eusement.. 


- Aider, secourir, fournir, servir. 
Dieus amanisraana cell que a adordenat. 
V. de S. Honorat. 
Dieu aidera celui qu’il a ordonné. 
San Esperit... us AMINISTRARA € us inspi- 
ara lvtas aguestas causas. 
Fragm. de trad. de la Passion. 
Le Saint-Esprit. vous administrera et vous in- 
Fera toutes ces choses. 


8. Charitats smrmiTaa lo be que non po- 
ders toi. 
Trad. de Bède, fol. 20. 
Clurité fournie le bien que non pouvoir ôte. 


MIN 237 


Qual que sia que a me aura AMIN1STRAT, mou 
paire lo honorificars. | 
Fragm. de trad. de la Passion. 
Quel qui soit qui m’aurs servi, mon père lui rens- 
dra honneur. 


— Terme d'église. 


Los capellas lo tracton , e lo AxIwISTaON a 
nos autres. 
V. et Vert., fol. 96. 
Les chapelains le touchent, et l’administrent à 
nous autres. 


— Rendre. 
ADmtxisTRAR justicia a nn cascon. 
Statuts de Provence. JULIEN , t. 1, p. 90. 
Administrer juslice à un chacun. 
Part. pas. Un sai que m par 
Trop be AmINISTRATS 
De far rix fagz prezatz. 
GinauD DE Bo8neir : Solats, joys. 
J'en sais un qui me paraît très-bien fourni pour 
faire de riches faits prisés. 
CAT. ESP. PORT. Administrar. 1T. Amministrare. 


13. ADMINISTRACIO, AMINISTRACIO, AMI 
NISTRACION, 5. f., lat. ADMINISTRA- 
TIONem , administration, gestion. 
Aquel a cuies vedada AMINISTRACIOS, 50 es 

baïilia de Jas soas cansas. 

Trad. du Code de Justinien, foi. 13. 
Celui à qui est défendue administration, c'est- 
à-dire gouvernement des siennes choses. 
An per el tengada s’ AMINISTRACION. 


F. de $. Honvrat. 
Ont tena pour lui son administration. 


Bo cante e leial de lor ADMINtSrRACIO. 
Cout. de Fumel, de 1265. Doar, t. VIL], fol. 146. 
Bon et loyal compte de leur administration. 
car. Administraci6. sr. Adninistracion. ronT. 
Administracäo. 17. Amministrazione. 


14. ÂDMINISTRAIRE, AMINISTRAIRE, AMI- 
NISTRADOR , $. /2., lat. ADMINISTRATOR, 


administrateur, régisseur. 
AMINISTRAIRKS del aver del comun. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 15. 
Administrateur de l'avoir de la communauté. 
Volian elegir lur AMINISTRADOR. 
V.. de S. Honorat. 
Voulaient élire leur administrateur. 
Priors et ADMINISTRAIRE. 
Tic. de 1234. Doar ,t. CXXXIV, lol. 55. 


Prieur et administrateur. 


238 MIR 


CAT. ESP. POAT. Âdmuinistrador. 17. Amminis- 
tratore. 


15. AMINISTRAIRIZ, 5. f., exécutrice, en- 


tremetteuse. 


Ira, AMINIsrnatnIz de crueltat. 
Trad. de Bède, foi. 1. 


Colère , entremetteuse de cruauté. 


16. SOTZMINISTRAMENT , 5. M., SOUS-AS- 
sistance, sous-aide. 
Per la vostra orazo e per lo s0Tz=m1ntsTRA- 
mxnT del esperit de Jhesus. 
Trad. de l'Épit. de S. Paul aux Philippiens. 
Par la votre prière et par la sous-assistance de 
l'esprit de Jésus. 


MIRABOLAN, MIRABOLA, $. mM., 
MYBOBALANUM, myrobolandier. 


Minasozass, aytals aybres han frug trop 
carps. 


lat. 


Eluc. de las propr., fol. 198. 


Le myrobolandier, de tels arbres ont fruit trop 
peu denses. 


— Myrobolan, fruit du myrobolandier. 


Semlans a MIRABOT.AS. 
Eluc. de las propr., fol. 71. 
Ressemblants à myrobolans. 


Escorca de minABoLAns. 
Rec. de remèdes en provençal. 
Écorce de myrobolans. 
cAT. Mirabolant. ss. Mirabolano. ronr. Mi- 
rabalano. 17. Mirabolano. 


2. Minasozanou, s. m., myrobolanum, 


remède fait avec le myrobolan. 


Pren nna unsa de MIRABOLANONM. 
Collect. de recettes de médec. 
Prends une once de myrobolanum. 


MIRABOLAT , s. m., mirabelle, sorte 
de prune. 
MinaBoLaTz conditz. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 120. 
Mirabelles confites. 


MIRAR , »., lat. mIRARZ, mirer, con- 
templer, admirer, voir. 
MinraTz vostra beutat gran 
En on miraill. 
RALMENZ BISTORS : À vos meillz. 
Mirez votre grande beauté dans un miroir. 


MIR 


Miralhs! pois me msnaurente, 
M’ an mort li sospir de preon, 
Qu’ aissi m perdei, cam perdet se 
Lo bels Narcezis en la fon. 
B. px VRNTADOUR : Quan vey la. 
Miroir! depuis que je me mirai en toi, les: 
pirs m'ont tué de profond , vu qu'ainsi je me per 
comme se perdit le beau Narcisse en la fontaine. 
Qui trop soven se M1IRA, 
No s cag c’om per pros lo wra. 
Hvours De Munez : Jes sitot. 
Qui trop souvent s’admire, qu’il ne se pense 
qu’on l’admire comme preux. 
Donzel qu’e sa camba s mrna. 
LE MOINE DE MonrTaupox : Mot m'eou 
Damoisel qui dans sa jambe s’admire. 
Fig. Els falhimens d'autrui tanb qu'omsæux 
Per s0 qu’ om gart se mezeis de falhir. 
FoLquET De ManssiLLe : Ja moiscs 
Aux fautes d'autrui il convient qu'ou # = 
pour cela qu’on garde soi-même de faillir. 
Loc. 
Taot geut cors non cre qu’ el mon se wii 
B. ne VENTADOUR : Be m' an perdu 
Si gentil corps je ne crois pas qu’au monde se = 


CAT. ESP. PORT. Mirar. 1r. Mirare. 


2. MiBaALH, MIBAILL, $. /7., miroir, ! 
flecteur. 
Ela m fetz a mos huels vezer 
En on mraarca que molt mi plai. 
B. De VENTADOUR : Quan rev 
Elle me fit voir à mes yeux en un mio 
moult me plait. 


Fig. lors de beutat, xrnALns d’amor. 
ARNAUD DE Maruti : Dona genxr 
Fleur de beauté , miroir d'amour. 


Hueymais non er chastiatz ni repres 

Negas, si falh, pas lo mrmarss no yt 

AIMERI Dk PEGUILAIN : Era per ben 

Désormais nul ne sera chêtié ni repris, sil 
une faute, puisque le réflecteur n’y est plus. 

Fora bo que no fos oblidatz 

Ten ricx minacs, qu’er breumen esfasl 

GUILLAUME DE SaiNT-Dinien : El temps q#f 

Il serait bon que ne fût pas oublié si puit! 

roir, vu qu’il sera bientôt effacé. 


cat. Mirall. 17. Miraglio. 





3. MinanoR, 5. m., miroir. 
Ja no m’ age ops fos faitz lo m1nanoss 

On vos mirats vostre cors. 
Poxs ps CArDUriIL : 





Aissi cum 


MIR MIR 239 


Il ne me serait jamais besoin que fût fait le mi- Fit faire une tour au Pay-de-Vilarberses avec 


rar où vous mirez votre Corp. deux donjons. ' 
F&. Denant nos estai lo mrRADORsS caAT. Miranda. 
Que fo a totz comunslmen donatz, 8. Minacre, s. m., lat. minacrLum, mi- 
Jerusalen. :] 
Gcitauuz DE Saisr-Dipren : El temps. racle, merveille. 
Deraot nous est le miroir qui fut à tous commo- Dieus, to que fis tan bel minaczs. 


Forquar px ManseiLce : Seuher Dieus. 


æment donné , Jérusalem. 
Dieu , toi qui Gs si beau miracle. 


asc. FR, Son vis n'a soig de mireor 


R. de Partonopex de Blois, uot. des MSS. , t. IX, Quant lo princes a vist Jos mxIRACLES tant 
P- 64. grants. 
V, de S. Honorat. 
. MIRAIRE, 5. M., contempla teur, ad Quand le prince a vu les miracles si grands. 
mirateur. car. Miracle. xsr. Milagro. ronr. Milagre. 17. 
Vers Dieus , so m laissa vezer Miracolo, 
En que puesc esser MIRAIBE — Donjon, belvéder. 
s m0 miss e sordeyaire Pero ilh de la vila lor an tals gens tendutz, 
ON Can. Qu’ elh capdolh e ’l mInACLE son aissi com- 
PIERRE D'AUVERGKE : Gent es. batat 
Vri Dieu , cela me laisse voir en quoi je puis être stats, . . 
éstrmplateur de mon mieux , et contempteur de Que lo fust e la peira e lo ploms n'es fondutz, 
GuiLLAUME DE TUDELA. 


son dommage. 


. ‘ » 1 e. 
ar. Mirador. 1. Miratore, miradore. Mais ceux de la ville leur ont tendu de tels engins, 


que le châtesu et le donjon sont combattus de telle 
Miuasce, adj., lat, mrnasitis, admi-| ‘rte; que le bois et la pierre et le plomb en est 


. , fondu. 
rable, merveilleux, étonnant. | 
Ar ansires .r. fag MIRABLE. 9. MrnacLa, s. f., lat. mrnacuzs, mira- 


Ski compaynon cantavan minaBza melodia.| cle, merveille. 


F. de S. Honorat. Per vezer la minacLa bela. 

Maictenant vous ouires un fait admirable. V. de S. Énimie, fol. 29. 

$s ompagoons chantaient une merveilleuse mé- Pour voir la belle merveille. | 
die. Loc. Fatz esfortz, MIRACLAS € vertutz, 
mr Car ieu li man aïso don non ai gaire. 
D'oue bonté mirable et plas grandes faveurs. B. pe VenrApour : Be m’ mu Derdot. 

k k PHILIPPE HreEMon » P- 2- Je fais efforts , merveilles et vertus , car je lui en- 
L'an près de l’autre en mirable ordonnance. voie ce dont je n'ai guères. | 
lBorcusr, Triomph. de François ler, fol. 47. anc. ra. Maintes miracles i demonstra puis 
sc. Esr. Mirable. rr. Mirabile. nostres Sires par les mérites des cors sains. 
. Gestes de Louis-le-Déb., Rec. des hist. de Fr., 

Minascamenz, ado., admirablement, t. VI, p. 150. 


merveilleusement. 
Diens s’en venget be de lai MIRABLAMENZ. 
Pirare De Consiac : El nom de. 
Diea s'en vengea bien de lui merveilleusement. 


10. MinacuLos, adj., miraculeux. 
Obras meravelhozas et MIRACULOZAS. 
ÆEluc. de las propr., fol. 10. 
O£uvres merveilleuses et miraculeuses. 


rt. Mirabilmente. . . 
caT. Miraculos. xsP. ronT. Miraculoso. 1T. Mi- 
Mnaxpa, s. f., donjon, belvéder. racoloso. 
De Peitias aura Ja MIRANDA. 
non aura la MIRAND 11. ME&RAVELHAR, MERAVEILLAR, MERA- 


Benraan px Box : D’ un sirventes no m. 
De Poiton il n’aura pas le donjon. 
Fe far ana tor alh Puey de Vilarbersas am 
I. MIRARDAS, 


VILLAR, 2., émerveiller, étonner. 
Ben s’en dec Dieus M£&RAVILLAR 


Quan mi poc de wi dons partir. 
PRILOMENA. B. px VEsnTADOUR : Eu abril quan. 


240 MIR 


Bien s’en dut Dieu émerveiller quand je me pus 


séparer de ma dame. 
Mas ges d’ aiss0 no M MERAVELS. 
H. BroneTt : Lanquan son li. 
Mais point de ceci je ne m'éfonne. 
Be m mznaviLe de vos, En Raimbaut, 
Con vos es tan contra me irascutz. 


G. pe Baux, PRINCE D'ORANOR : Be m meraveill. 
Bien je m'étonne de vous, seigneur Rambaud, 


comment vous êtes tant irrité coatre moi. 


Part. pas. Nuls hom non deu esser MERAVELAZ 


S’ jen non sui gai. 
BERTRAND D'ALLAMANON : Nuls hom. 


Nul homme ne doit être éfonnée si je ne suis pas 


gai- 
ANC. PA. 
Ernouf hai le duc, jo ne m'en merveël mie. 
Roman de Rou, v. 2642. 
Qai tot velt fere sanz conseil, 
Se mal l'en vient, ne m'en merveil. 
Fabl. et cont. anc.,t. IV, p. 143. 
Moalt s'esbaissent et merveillent. 
Roman de la Rose, v. 18520. 
Je me merveille moult comme toy, qui es 
prudent et sage, deviens si forcené. 
Œuvres d'Alain Chartier, p. 392. 
CAT. Maravellar. sr. Maravillar. ronr. Ma- 
ravilhar. it. Maravigliare. 


12. MERAVELHA, MERAVILLA, MERAVYLLA, 
s. J., merveille. 
Non es MERAVELHA s'ien chan 
Mielhs de nulh autre chantador. 
B. pe VENTADOUR : Non es. 
N'est point merveille si je chante mieux que nul 
autre chanteur. 
MaenRaAVILEAS vei assatz, 
Mas d'uns m sui esbaitz. 
LanNFaanc CiGALaA : Pensius de cor. 


Merveilles je vuis assez, mais d'une je me suis 


ébahi. 
Loc. 
Mantas gentz lo venian vezer per MERAVYLLAS. 
V.. de S. Honorat. 
Maintes gens venaient le voir pour (ses) merveilles. 
car. Maravella. nsr. Maravilla. rovar. Mara. 
vilha. 17. Maraviglia. 


13. MERAVELHANSA, s. f., merveille. 
Non es MARAVELHANSA 
S'iea ne fas lauzor. 


J. EsTEvE : Sim vai. 
Ce n'est pas merveille si j'en fais éloge. 


MIR 


14. MERAVRLHAIRE , MERAVILLAIRE, S. M. 
admirateur, admirant, s'étonnant, 
s'émerveillant. 

Adj. Ja no sia negus manavetuaïnx, 

S’iea aiso dic. 
R. Jonpan, VICONTE DE S.-ANTONEE : No pue: 
Que jamais ne soit nul s’émerveillant, si je parte 
ainsi. 

15. MeRAVILHOS, MERAVILLOS, MERAVIL- 
Lios, adj., merveilleux, etonnant, 
émerveillé. 

Un sonje qu’ ieu soguava 
ManRAVvILLIOS. 

T.orJrax d'Ausvosson £r D NicoLET : Ea Nil. 

Un songe merveilleux que je songeais. 
Cantaire fo manavirnos. 


P, VipaL : Abreil issic. 
Fut chanteur merveilleux. 


De mi sui plus marritz, 
MazeaviLios et iraz. 
LanrRAnc CIGALA : Pensius de cor. 
Sur moi je suis plus marri , émerveillé etaflue. 
ANC. FR. 
Sa fame € sa gent merverllos duil menant. 
Donc ont par tote Frauce merveillose chierte, 
E par Normendie out merveillose plente. 
Roman de Rou, v. 4847 et 4957-85. 
cat. Maravellos. xse. Maravilloso. ronr. Va- 
ravilhoso. 1r. Maraviglioso. 


16. MxRAVILHOZAMEN, adr., merveilleu- 


sement. 


Fo MERAVILAOZAMEN ples de gren sauhtetat. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 1À. 


Fut merveilleusement rempli de grande saintet-. 


17. ADMIRACIO, 5. .f., lat. ApMIRATIO, 
admiration. 
Color per sa... varietat MOv ADMIRACIO. 
Eluc. de las propr., fol. 563. 
Couleur par sa... variété excite admiration. 
CAT. Admiraciô. use. Admiracion. PORT. .{d- 
miracäo. 17. Admirazionc. 


18. RamiRan, 2., admirer, contempler, 


regarder. 


Quan de prop lx pnesc numIRaR. 
B. px VenTapoun : Quan bo. 
Quand de près je puis la contempler. 


MTR 
Quen se pot esdevenir 
Qu’ isa vos vey, dons, ni us anu1a. 
AnsauD DE Manueit : Done genser. 
Quand il se peut advenir que je vous vois, dame, 
a vous regarde. | 
Per. pas. Fos pels sieus belhs huels nuMIRATZz. 
G. Ropez : Lanqusn li. 
Fat per les siens beaux yeux regardé. 
sxc. ra. Que nuit e jor en plorsnt la remir. 
LE CHATELAIN D Coucry, chanson 10. 
‘Tvojours remir sa semblance. 
Le nor DE Navanne, chanson 9. 
Et toy, mère joyeuse , et tai, pere joyeux, 
Qui dedans cest enfant vons remirez tons deux. 
Scévorr px SANTE-Mantues , p. 36. 
ar. zsr. Remirar. 1x. Rimirare. 


9. Anaeminan, ®., regarder, contem- 
pler. 
Merce vos ai queza 
Que no m volcsetz del tot anrxmrnar. 
RamsauD n'ORANGE : Si ’l cor es pres. 
Je vous ai demandé merci que vous ne me voulus- 
ses regarder du tout. 


0. Mrar, s. #., sommet, haut. 
À la partida del x1RAT del ventre. 
El minar del ventre. 
Trad. d’Albucasis, fol. 32 et 33. 
À la partie du sommet du ventre. 
Âu sommet du ventre. 


URRA, s.f., lat. syanka, myrrhe. 


Ar et ences € MrRRA. 
Liv. de Sydrac, fol. 119. 
Or et encens et myrrhe. 


Mrana li presentet Gaspars. 
Brev. d’amor., fol. 150. 
Garperd lui présents de la myrrhe. 
a1. we, Mirra. pour. Myrrha. 17. Mirra., 


* Minna, v., méler de myrrhe. 


art, pas. Davan li a beure vin MIRRAT. 
Trad. du N.-Test., cb. 15. 
Lui donnaient à Loire vin méle de myrrhe. 


ART, s. m., lat. myarus, myrie. 
Miar.…., sos fragz, flors et rams so medi- 


Eluc. de Las propr., fol. 214. 
Le myrte.…., ses fruits, fleurs et rameaux sunt 
‘édicinaux . 
EP. POAT. IT. Aferto. 
IL. 


MIS 241 


2. Mira, 5. f., myrte. 


Ayssi cum fuelha de mrara. 
Trad. d’Albucasis, fol. 5. 
Ainsi comme feuille de myrte. 


3. Minrin, adf., lat. uynrinus, de myrte. 


De sas fuelhas et bagas si fa oli mtrri. 
Eluce. de las propr., fol. a14. 
De ses feuilles et baies se fait huile de myrte. 


Ese, 17. Mrrtino. 


4. Munra, s. f., myrte. 


Monra restrenb e fay sempre 
Ventre larc tornar en trempre. 
Brev. d’amor, fol. 50. 
Le myrte resserre et fait aussitôt changer le ven- 


tre relâché en tempéré. 
CAT. Murtra. use. rOonT. Murta. 


MIRTO, s. "m., mirto, sorte de raine. 


Minro es una rsyneta verda, que crida fort 


en estin per las trelhas e per los jardis. 


VF. et Fert., fol. VAË 
Le mirto est une rainette verte, qui crie fort l’été 


par les treilles et par les jardius. 


MISER , ad}., lab miser, misérable, 


malheureux. 
Lo mont wrser e doloiros. 


Lo Despresi del mon. 
Le monde misérable et douloureux. 


ESP. PORT, 17. Misero. 


a. Misxala, s. f., misère. 


La miszn1A d’aquest mount. 
Doctrine des Vaudois. 
La misère de ce monde. 
Pauretat e misent del pays. 
Régl. des États de Provence, de t4or. 
Pauvreté et misère du pays. 


CAT. ESP. PORT. 17. Miserta. 


3. Misenios, adj., malheureux, misé- 


rable. 

Misanios peccador day a duy al enfern. 

La sola arma mM1s&R1084. | 
Doctrine de Vaudois. 

Malheureux pécheurs deux à deux en l'enfer. 

L'âme seule misérable. 


4. Miseuin, mezeni, adj., malheureux, 
misérable. 


Una contracta molt m1sEn1NA. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 109. 

Une estropiée moult misérable. . 

31 


242 MIS 
Substantiv. Adoncs per ver li mazen 
Seran tan rie col palayzi 
Car non dones al merant. 
Les XF Signes da la.f del mon. 
Alors pour vrai les malheureux seront aussi ri- 
ces que les palatios. 
Car tu ne donnas pas aux malheureux. 


5. Misemiconnios, adÿ., lat. misenicons, 
miséricordieux, charitable, 
Verais, MSA 1CRDIOS. 
Brev. d'amor, fol. 2. 
Vni, miséricordieux. 
Cel nou pot Den deservir que non es misr- 
miconpros. 
Trad. de Bède, fol. 64. 
Celai-là ne peut point mériter Dieu qui n'est pas 
muséricordieux. 
Substantiv. Bouaarat…. li wisxnrconpros. 
Trad. de Bède, fol. 
Bienkenrés… les miséricordieux. 
car. Misericordios, use. ronr. 1. Misericor- 
dioso. 





6. Miseniconpra, 5. f., lat. misentco: 
pia, miséricorde, pitié, compassion. 
Majer es la misuriconnra de Diea qu’el 


peccat non put esser. 
Liv. de Sydrac, fol. 129. 





Plus grande est la miséricorde de Dieu que le pé- |. 


ché ne peut être. 
Loc. Criden mrsantconpra. 
Aiatz misentcoRDIA , sant payre, dels marritz, 


F. de S. Honorat. 
Criant miséricorde. 


Saint père , ayes pitié des afligés. 

Es ses mrsxniconpra à celui que no fai mr- 
searconpra. 

Trad. de Bède, fol. 83. 

Est sans miséricorde pour celui qui ne fait pas 
miséricorde. 

Inclinar a misxn1COnDIA. 

Sebellir los morts es obra de m1sEn1CORDIA 

V.et Vert. lol. 80. 





Iocliner à miséricorde. 
Eurevelir les morts c' 





t œuvre de miséricorde. 
«at. bse. runT, 17. Misericordia. 





Misenasce, adj., lat. misenanilis, 
misérable, malbeureux. 
‘Theodori, misnanLes prestre. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 46. 
Théodore , misenable prêtre. 
car: asv. Miserable. ronr. Miseravel. 1r. Mise 
rabile. 


MO 
MISIRAPA , s. f., cruche, pot. 


Han home que porta bana sssrmars d' 
Abr. de PA. et du N.-T., foi. 2, 
Un homme qui porte une cruche d'eau. 


MITRA , s.f., lat. wirna, mitre, 
Totz los sigues pontificals, L’anel e la mur 
e la capa. 
LV.c. evesques aus MrTRas. 
Cat. dels apost. de Roma, fa.a17 à 
Tous les signes pontificaux , l'anneau et là 
et ls chappe. 
Cinq cents évêques avec mitres. 
cat. mr. ronT. 17. Mitra. 


MIULA, s.f., mâchoire. 
Eu la razit de mtüLa 0 en palader, 
Trad. d'Albucasis, fol. 
En la racjue de la méchoire où dans le palus 
MO, s.m., lat. odus, mode, terme i 
grammaire. 








dicatins , imperatios, op: 
dis, conjunctias, infinñius. 
L'optatias es ters mos. 
Leys d'amors, d.: 
Cinq modes sont. l'indicatif, l'imperstit. la 
tatif, le conjonetif, l'infaitif. 
L'optatif est le troisième mode. 








2. Mont, s, m., lat. monus, mode, m 
nière d’être. 
Cinq sun li mont dels verbes. 
Gramm. prove 
Cinq sont les modes des verbes. 
CAT. sr. PORT, 17, Modo, 





3. Monenan, v., lat. moprmane, M 
dérer. 
Podo lo bayle e los consolz monrrit * 
gou... la qualitat del fag e de la persons. 
For de Montcuc, Ord. des R. de Fr. \f 
tXNL, pe 
Le bailli ct les consuls peuvent moderer #1 
la qualité du fait et de la personne. 
Part. pas. Lo salari monanar d'un jora üt 
solamen. 
it. de 1424. Hist. de Languedoc, tr 
eo. 4" 
Le salaire modéré d’un jour tant seulement 
car. sr, rar. Moderar, ir. Moderarr. 


4. Monirican, v., lat. mopiricant. M 


difier. 








MO 


Plassa à la dichs real majestat de MODEr1CAR 
e clarificar. 
Statats de Provence. JULIEX , 1. 1, p. 434. 
Pise à ladite royale majesté de modifier et 
«hiroir. 
Part. pas. Es en si perfiechament moptricana, 
ses a dire formada. 
Eluc. de las propr., fol. 281. 
Et en soi parfaitement modifiée, c’est-à-dire 
lrmée 


Ur. usr. PORT. Wodificar. 17. Modificare. 


. Monricarion, s. f., lat. Mmonrrica- 
rioxem, modification. 
La reformation et montricATIon de justicia. 
Statuts de Provence. JuLiEs , t. 1, p. 82. 
La réformation et modification de justice. 
ut. Vodificaciô. se. Modificacion. ronT. Mo. 
dificacäo. rr. Modificazione. 


. Monenario, MODERACGIO, 5. f., lat 


XODERATIO, Modération, réserve. 
À la xopanarto real. 
Tit. de 1379. Doar , t. CXXV, fol. vr9. 

À l modération royale. 

$mon qu'els agessan mes aatra condicio o 
RODERACIO O CONVENANSA. 

Arbre de Batathas, fol. 23]. 

Sinon qu’ils eussent mis autre condition ou ré- 
lerve ou convention. ‘ . 
UT. Voderaciô. sse. Moderacion. roar. Mo- 

deracäo. 1r. Moderazione. 


+ Monznamen, s. m., arrangement, 
tempérament, réserve. 
Sals als moprnAxmENS de nos fatz. 
Sals dels wopzxnamzns, et retenguda la juris- 
ction ostra. 
Statuts de Montpellier, de 1258. 
Sanfs aux arrangements par nous faits. 


Sufs des arrangements, et retenue la juridiction 
tre. 


c ssr. Moderamiento. 17. Moderamento. 


-Moncian , »., lat. mopuLani, moduler. 

Movvran o cantar dels salmes. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 90. 

Hoduler oa chanter des psaumes. 

HP, »0RT. Modu/ar. 17. Modulare. 

. Monuuaco, s. f., 
modulation. 
Movtzacro o muzical proporcio. 


lat. MODULATIO, 


MOF 
Modulation ou proportion musicale, 


cAT. Modulaci6. xsr. Modulacion. roxr. Mo- 
dulacäo. tr. Modulazione. 


243 


MOBLE, adj. , lat. mosirxm, mobilier, 
meuble. 
Totas las causas de la heretat e xoscas et 
immoblas. 
Trad. du Code de Justinien, fol. a1. 
Toutes les choses de l'héritage et mobilières et 
immobilières. 
Substantiv. Mosiz e non moble on que sia, ni 
qual que sis. | 
Tic. de 1200. Hist. de Languedoc, t. III, cel. 219. 
Meuble et immeuble où qu'il soit, et quel qu’il 
soit. 
Fig. Moscx d° un’egaleza 
Aaran li paubr’e’l manen. 
P. CanD1xAL : Jhesum Crist. 
Meuble d'une égale sorte auront les pauvres et les 


. riches. 


AMC. CAT. Moble. nsr. Moble, mueble. PORT, 
Movel. 1r. Mobile. 


2. Mosiu1a, s. f., mobilier. 
Si la gleisa à tan gran deate que non posca 
esser pagatz de la xontzra. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 1. 
Si l’église a si grande dette qu’il ne puisse être 
payé du mobilier. 


3. Immose, adj., lat. 1mmoriLRm , im- 
mobilier. 

O sia qu’ela sia mobia... 

IMMOBLA. 

Trad. du Code de Justinien, fol. 19. 

Ou soit qu’elle soit mobilière.. ou soit qu’elle soit 
immobilière. ° 

cat. Immoble. »sr. Inmoble, vonr. Immovel. 

17. Immobile. 


o sia qu’ ela sia 


MOCHAR, »., du grec mexisr, moquer, 
railler, taquiner. 


Voyez LeisniTrz, Coll. etym., p. 63 


et 120. 
Sy ta lo mocmas denan la gen, to lhi faras 
mal, et el t’aura en asir. 
Liv. de Sydrac, fol. 106. 
Si ta le railles devant la gent , tu lui feras mal, 
et il Laura en haine. 


Eluc. de las propr., fa. 280. | MOFLET, adj., mollet, tendre, frais. 





244 MOL 


Del pan worcar de farine. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 59. 
Du pain mollet de farine. 


MOL 


Moxa de fabre. | | 
T'it. de 1248. Dour, t. CXVI, fol. 1°. 
Meule de forgeron. 


MOIOL,, muioc, MuGoz, s. m., lat. mo- | — Môle, terme de médecine. 
diovus, moyeu, jaune d'œuf. A femna prens adhoras endeve la passio d 


Lo wotol d’un huen fort batretz. MOLA. | : 
Deupes DE PRADES, Aus. caess. Una horribla pesss de carn pels phiic 
Le moyeu d’un œuf vous battres fort. dita moLa. 


Eluc. de las propr., fol. 64. 


,  polets. 
Qnan uou ha dos urozs, ret dos polots À la femme enceinte survient parfois la mals 


ÆEluc. de las propr., fol. 276. 


. dite môle. 
es vo œuf a deux moyeux, il rend deux Une horrible pièce de chair dite m#6/e par les € 
pese rurgiens. 
Ar aucots de hoows. ; À: 1.6 car. Mola. xsr. Mola, muela. vont. Mo, mol 
Trad. d'Albucasis, fol. 62. cr. Mold. 


Avec moyeux d'œufs. 


— Pierre tumulaire. 
Qu’ el sien vas estes ses escrich, 
Et en aquel de sa filhols 
Mesesson lo nom sus La MOLA. 
PF. de S. Bnimie, fol. &. 


— Moyeu de charrette. 
Ses MuI:0L e ses retomba. 
ARNAUD DANIEL : Lan can 000. 
Sans moyeux et sans cycloïde. 


Fr. Mosso. Que son tombeau demeurât sans inscription ,et 
MOISETA, moysmerTa, s. f., mouette celui de sa flleule qu’ils missent le nom sur h pie 
? V7? ° tumulaire. 


Moxsnsra es un petit auzel de rapina, me- 
autz auzels prendent. 
| Eluc. de las propr., fol. 141. 
La mouette est un petit oiseau de rapine, prenant 
les petits oiseaux. 


2. Mocanexc, ade., en tas, en échevea 
Que negun drap bra no sia ordit ni te 


arm negun fial tenhs mocanenc. 
Ti. de 1351. Dour, t. CXLVI, fol. 219. 


Que nul drap brun ne soit ourdi pi tissé avec s 
fil teint en écheveau. 


Falc, esmerillos e worsara. 

Si no potz atrobar moizxra 

O d’autra pena petiteta, 

Si com es de tort e de tria. 

| Deupes px PaaApes , Aus. cass. 
Faucon , émérillon et mouette. 
Situ ne peux trouver mouette ou d’autre petite 

penue , comme serait de tourd ou de grive. 


3. Morar , ad}., lat. moLanÿis, meulièn 
propre à moudre. 


Si avia ana peira moLaR liada al col. 
Trad. du N.-Test., S. Luc, cb.1:. 


S'il avait une pierre meulière liée au cou. 


Peiras MOLARS hi ero soen trachss. 
Cat. dels apost, de Roma, fol. 1°5. 
Pierres meulières y étaient souvent jetée. 


MOLA , s. f., lat. mora, meule. 
Las plas dignas peiras que sion, s0 las mo- 
LAS del moli ab qne hom mol lo blat. 


Liv. de Sydrac, fol. 78. D . 
Les plus dignes pierres qui soient, ce sont les | Vent molaire. 


meules du moulin avec quoi on moud le blé. Dents ditas morans, quar s0 aptas a mo 

Allusiv. Mandibulas 30... cum quaysshi doas | la vianda. 
MOLAS per moldre la vianda ordenadas. 
Eluc. de Las propr., fol. 42. 


Eluc. de lus propr., Hi. (3. 


Dents dites mofaires, car elles sont aptes à bror 


Les mächoires sont... comme quasi deux meules la pourriture. 


établies pour broyer la nourriture. Subst. En las mozans adhoras si fan verms. 
Eluc. de las propr., fol. #5. 
— Roue de grès dont on se sert pour Dans les molaires parfois se font des vers. 


aiguiser, Esp. PORT. Molar. 17. Molare. 


MOL 


L Mouix, mozx, s. m2. , lat. moLe#r1na, 


moulin. 
Col mocrwz qu’ a roda de latz, 
Que s mov tot jorn, e no vai re. 
T. D'ATMERI 2T D'ALBERT : Amicx. 
Comme moulin qui a roue de côté, qui se meut 
bejours, et n’avance point. 

Fig. Met a sa lenga resclauza de discretionu, 
que pot retener lo veu de foll parlar, que 
non passe trop per lo mort de sa boca, 

V.. et Vert., fol. 103. 
Met à sa laugue écluse de discrétion, qui peut 
retenir le vent de fou parler, de sorte qu’il ne passe 
pes trop par le moulin de sa bouche. 
asc. ra. Seignor, j'ai encor trois moins 
Molans farine. | 
Fabl. et cont. anc.,t. 1, p. 244. 
Molins faire en eve toruer. 
Nono. rec, de fabl. et cont. anc., 1.1, p. 369. 
tar. Moli. asp. Molino. ronr. Moinho.1iTr. Mo- 
Eno. 


. Mounier, MOLINER , 5. m., meunier. 
Cam mozrarers viral moli, 
Manacasaus : Dirai vos. 
Comme mennier tourne le moulin. 
To tengas moLINaR en aqnest mali. 
Tit. de 1234. Arch. du R., 3. 304. 

Qve tu tiennes meunier dans ce moulin. 

ur. Woliner. usp. Modinero. ronr. Moleiro. 

rr. Molinaro. 


. NONIFR, MOUNIER , $. M., RIEUNIET. 
Aquist sagrament fan li mOnN1ER. 
Al molin en que ien estanc per MOUNIER. 
De l’escala del dissapte son... mounIERs. 

Cartulaire de Montpellier, fol. 140 et 45. 

Ce serment font les meuniers. 
Au moulin dans lequel je suis pour meunier. 
De la compagnie du samedi sont. les meuniers. 


- Mouruxa, MOLDURA, MOUTURA, MOU- 
btaa,s. f., lat. MOLITURA, mouture. 
Àis Pous de Mondragon la mozTuna el 

fermage. | 

Tit. de 1225. Arch. de arch. d'Arles, n° 86. 
Que Pons de Mondragon ait la mouture et le fer- 
mège, | 

Albirero aquo'que agro gasanhat de moLDuR A. 

Tit. de 1277. DoarT, t. LXXIX, fol. 303. 


Évalèrent ce qu’ils avaient gagné de mouture. 


MOL 


Ow non a gaog pas del moli, 
Mas per la mouruxa qu’entra. 
B. CansonEL De MARS&iLLE , Coblas triadas. 
On n’a pas de plaisir du moulin , si ce n’est par la 
mouture qu'on en tire. 
Las tres partz de la moupuna del fromental. 
Cartulaire du Bugue, fol. 25. 
Les trois parties de la mouture du froment. 
cat. Moltura. as. Molienda. ronr. Moedara. 
17. Molinatura. 


245 


8. Mozez, v., lat. moLzenx, moudre, 


tourner la roue du moulin. 
Las molas del moli ab que hom xoz lo blat. 
| Liv. de Sydrac, fol. 78. 
Les meules da moulin avec quoi on moud le blé. 
Lo yssorberon, e paeys lo feron viure a 
gran vergonba, e fasiau lo MoLaz a gran ser- 
vitat. 
V. et Vert., fol. 72. 
L'aveaglèrent, et puis le fireat vivre en grande 
vergogne , et ils ini faisaient tourner la meuls en 
grande servitude. 


— Broyer, mâcher. 


Las dens mo1o la vianda de que lo cors vieu, 
e la lenga mena la vianda s« las dens e lor 


ajada a MoLar. 
Liv. de Sydrac , fol. 60. 


Les dents brotent la nourriture dont le corps vit, 
et la langue mène Ia nourriture sous les dents et 
leur aide à broyer. 

Part, prés. Ea .v. molis morxxs. 
Tit. du xini° siècle. Arch. du Roy., Toulouse, 
J. 322. 
En cinq moulias moulants. 
ANC. pa. Fist de sanc saillir plein boisel, 
Par le champ en cort le ruisel 
Si can molin en péust moldre. 
Roman du Renart, t. 1, p. 371. 
Seignor, j'ai encor trois malins 
Molanz farine, muelent tait. 
Fabl. et cont. anc., 1.1, p. 244. 
Mais les folz arrester n’y vaelent 
Ne que molins qu’à tous vens meulent. 
Œuvres d'Alain Chartier, p. 6238. 


— Emoudre, aiguiser. 
Part. pas. 
Vay ferir l’autre am bran d'acier moLuT. 
Roman de Fierabras, x. 1601. 
Va frapper l’autre avec glaive d'acier émoulu. 


cart. Moldrer. xsr. Moler. ronr. Moer. 


246 MOL 
9. Mouruman, v., mouturer, prendre 
le droit de mouture. 


Que iea non mourone negun blat dins vila 
ni deforas ab negans antra mesure. - 
Cartulaire de Montpellier, fol. 140. 
Que je ne mouture nul blé dans le ville ni dehors 
avec nulle autre mesure. 





10. Moinan , v., mouliner, tournoyer, 
tourbillonner, précipiter avec tour- 


noiement. 
Li montayna s' apelle Dine, 
C' am roynas soven mouma; 
Deves l’adreg e°l vinayres 
Peyras y rogan mot espes. 
V. de S. Honorat. 
La montagne s'appelle Dine, qui avec ouragans 
souvent mouline; devers le levant et le vent des vi- 
gues Les pierres y roulent moult épais, 


— Part. pas. employé substantiv. 

Que lo woztnars del terrador…, ab tots s08 
apertenements, sia del dich P. de Panat, ex- 
ceptat que no i fasa moli. 

Tit. du xnite siècle. Doar, t. CXXXVIN, fol. 224. 

Que la chute d'eau du territoire... , avec toutes 
ses dépendances , soit dudit P. de Panat, pourvu 
qu'il n'y fasse pas de moulin. 

11. Mouna, s.f., moulin, moulinet, 
petit moulin. 

Per razo de la mortma. 

Tit. de 1274. Arch. du Roy. J. 333. 

À cause du moulinet. 

En las mourras de nostre dit comitat. 

Tüe, de 1448. Dour, t. XOVI, fol. 185. 

Dans les moulinets de notredit comté. 











22. Mourmania, 5. f., mouture. 
Tota le mourmanra d'aquest moli. 
Tite de 1234. Arch: du Roy, 3. 304. 
Toute ls mouture de ce moulin. 
13. Mouiman, s. m., vanne, chute d’eau. 
De l'aiga del morrtar. 


Tic, de 1274. Arch. du Roy. 3.333. 
De l'eau de la vanne. 


En .v. molis molens, et en làs aiguss e ‘ls 


MOLTIARS que i 0. 
Tit. du xwe siècle. Arek. du Roy, Toulouse, 
J. 322. 


En cinq moulins moulant , et en les eaux et lei 





MOL 


14. Amora, s..f., ampoule, fiole. 
Pres Samuel hana amoza tota pleus d'o 
e gitet la.sobre lo cap de Saul. 
Abr. de PA. et dus NT. fol 1e 
Prit Samuel une ampoule toute pleine d'hui 
et La jeta sur le chef de Saül. 





15. Amozera, s. f. dim., petite ampoul 


petite fiole. 
Pren hon'amorzra , € vay en l'ostil 


Yrayas. 
Abr. de l'A. et du N.-T., fol.15. 


Preods une petite ampoule, et va en l'bbteld'in 


16. Amoran, »., émoudre, aiguiser. 
Qui de fort fosil 
Non volh coltelh tochar, 
Ja no” nid’ aworan 
En un mol cembeli. 
Grnaun pe Bonxeit : Leu chansonet. F4 
Qui de fort fusil ne veut frotter coutæa, jan 
ne pense l'aiguiser sur une molle fourrure. 
Forte et longue l’espée et amoulét 
Gace De La Biexe , Mo. fol. 107. 





axe. 





sr. ronT. Amolar. 


17. Esmoznos , s. m., émouleur, n 
mouleur. 
Els agura e'ls esmol.…; 
Merces al 2sMOLEDOR ; 
Ben venran à vita etern 
BenrRawo DE Bonx 
Les siguise et les émoud.… ; grèce à l'émouls 
ils viendront bien à la vie éternelle. 
ane. Fr. Eust baillié nn fessouer poar an 
lier à l'emouleur. 
Lett. de rém. de 1334. Canrewnien, LL, ol19 
car. Esmolador. sv. ronr. Amolador. 








18. Esmoran, v., émoudre, affiler, à 
guiser. 
Part. pas. fig. An las lengas pos ssuour 
que rasors ni alena. 
V. et Vert. (à. 5 
Ont les langues plus apflées que rasoir et al 
car. Esmolar. 


19. Esmorne, v., émoudre, aiguis! 
affiler, perfectionner. 
Els agara o'ln 25x01. 





vannes qui y sont. 
axc. mer. Molinar. 


E'ls toca coma contelb. 
BraraanD pe Bonn : Greu 





MOL MOL 247 
Les aiguise et les émoud et les touche comme | MOLESTE , ad}. » lat. MOLrSTuS ; fà- 
tea cheux, incommode, chagrinant. 


Muormurios e morxsrz e turbolent. 
Trad. de Btde, fol. 20. 
Grondeur et fächeux et turbulent. 


g. D'on totz mos afurs 5’ «smoOL, 
E conoyssensa m reve 
Vas leys cay bou pretz mante. 
Azeman Le Noir : Era m vay. 
D'où toute mon affaire se per/ectionne, et la con- | ANC. FR. Si ne fut-il pas à son arrivée impor- 


isunce me revient vers celle qui maintient bon tan da commencement ne moleste aux 

rite. Grecs. 

rt. pas. Auxor, trad. de Plutargne. Vie d'Antoine. 

ktreochan e detalhan ab los brans zsmozuTz. | L'euvie, monstre horrible, abominuble peste, 

0 apcha smozuDa , fancilla o pilo. Plus que toat autre mal furieuse et moleste. 
GuiLLAUME DE TUDELA. ScÉévoLE DE SAINTE-MARTUE, p. 16. 

Trnchent et detaillent avec les glaives emoulus. CAT. Molest asr. »onr. 1r. Molesto. 


} biche émoulue, faucille vu javelot. 
is. Aa las lengas plus xsmoLupas que razors | 2. Mouxsria, s:.f., lat. moLrsriA, ennui, 


ni que alens. embarras, contrariété. 
F. et Vert., fol. 25. Var. 


G i i . 
ut Le langues plus afflées que rasoir et que arda ti de fol, que non aias mozusrra 


Trad. de Bède, fo. 73. 


L Los deschauzitz Tete de fou , afin que tu n'aies pas de con- 
Ab las lenguas as«mouTas. nel fé ! 
A. Dante : Dols brays. anc. rn. Que il ne li féist moleste. 


Tot jors nos avez fet moleste. 
. Roman du Renart, 1. IN, p. 138, ett. 11, p. 168. 
SC. ra. Âmors ne crient dart esmoin. 


Fabl. et cont. anc., 1. Il, p. 193. Plosiears antres honneurs ont jadis este tor- 


Pour l'emondre trop, lai fait perdre le fil. uez en molestie. 
Œuvres de Dubeilay, p. 4oi. G, Tony, Ti. des Polit. de Plutarque, fol. 53. 


ar. Esmolar. runT. Amolar. CAT. ESP. PORT. 1T. Molestia. 


Les grossiers avec les langues afflces. 


, Exozuwex, s. m., lat. emozumen- | 3. Mozesran, v., lat. mozesrane, mo- 


tm, émolnment , subside. lester. 

Los dits xmoLUumExSs que son grands e de Mozssrzx lo dit abbat, sos servidors et lo dit 
na valor. monestier. 

Tit. de 1424. Hist. de Languedoc, pr. , 1. IV, Tite. de 1440. Donrt,t. CXLIE, fol. 220. 

col. 422. Molestent ledit abbé , ses serviteurs et ledit mo- 

Ladits subsides qui sont grands et de grande valeur. | nastère. 

La meyiat dels xmoLumEns. Part. pas. Nou puesca esser MOLESTAT. 

Cout. de Saussignac, de 1319. Statuts de Provence. BomY, p. 200. 
Li moitié des énoluments. Qu'il ne puisse être molesté. ; 


41. Émolumens. zsp. vont. 1r. Emolumento. | cit. asp. ronr. Molestar. 1r. Molestate. 


OLADA , s. f., suie, noir de fumée. 
Ab clara d’ haeu et ab mocana 
Ben negra. 
Drvopes pe PraDnes, “us. cass. 
Ave glaire d'œuf et avec suie bien noire. 


4. Mozesrarion, s. f., molestalion, 


vexation. 
Preservar... de... MOLBSTATIONS. 
Tic. de 144o. Doar, 1. CXLII, fol. 221. 


lea vey lay on diable pus negre que moLa DA. Préserver. de... molestations. 


terabras, Y. . . . 
Je ru 1 va diable gle M Air que os 4207. | MOLH, adf., lat. mockis, mou, tendre, 
3%C.Fs, Aucou ne mettra. noir de chandière doux , souple. 
jue un appelle à Paris molée. | Lo pan del folh 
Tu, de 1391. CanrenTier, t. 11 , col. 1307. Caudet e mozu 


MOL 


Mandoe, e lays lo mieu frezir.. 
Manrcasaus : D’aisso laus. 
Le pain du fou chaudet et tendre je mange, et 
laisse le mien froidir. 
Trop son espes denan, 
E moLs deves lo trenchan. 
Benrranp De Bonn : Greu m'es. 
Sont très épais devant, et mors devers le tran- 
chant. 


248 


De cuer que sia mous e plas. 
Deupes DE PRADES , Aus. Cass. 
De cuir qui soit souple et uni. 
Fig. Ans n’a cor plus humil e mor. 
AnsauD Danter : D’autra guisu. 
Mais en a le cœur plus humble et mou. 
cat. Moll. usr. Mole, muelle. rurr. 17. Molle. 


2. Moramex, adv., mollement. 
Vigorosamen, 
‘ Non de paraula MOLAMEX. 
Brev. d’amor, fol. 68. 
Vigoureusement , non de paroles mo/lement. 
AnC. cat. Mollament. usr. Muellemente ronr. 
ir. Mollemente. 


3. Mocer, adj. dim., mollet. 
Es pauc ampla e be MOLETA. 
Deupes DE PRADES, Aus. cass. 
Est peu ample et bien mnollette. 
ANG. FR. 
Puis nous eadorinirons dessas l'herbe molette. 
RonsanD,t. 1,p. 164. 
car. Moilet. 


4. Mozeza, MOLEZA , 5.f., lat. mozLifia, 


mollesse , douceur, souplesse. 

En home deu resplandir vertut et forssa, non 
pas MozzzA de corrantio ni de frevolezs. 

Morzeza e tenreza de cor et de cors. 

V. et Vert., fol. 70 et 12. 

En J’Aomme doit resplendir vertu et force , non 
pas mollesse de corruption et de frivolité. 

Douceur et tendresse de cœur et de corps. 

Flasibilitat et muLxza. 

Eluc. de Las propr., fol. 275. 

Flexibilité et souplesse. 

anc. car. Mollesa. anc. nsr. Mollez. pont. 
Molleza. 1r. Mollezsa. 


5. AMOLLEZIR, AMOLEZIR, 2., amollir. 
Per AMOLLEzIA vigor et fermetat. 
Eluc. de las propr., fol. 12. 
Pour amollir vigueur et fermeté. 


MOL 
La quais La fay amoruzra. 


.Brev. d'amor, fol. 8:. 
Laquelle la fait amollir. 
Part, pas. Dels corns al foc redressats et 11 


LELITS. 
Eluc. de las propr., toi. 13. 


Des cornes rodressées et amollies au feu. 
car. Amollir. ANC. RsP. rOnT. Æmoilecer, 
Ammollire. 


6. Exorezie , v., amollir, adoucir. 
Si banhs per smotuztn la pel. 
Trop si EMOLEZISH. 
Eluc. de las propr., fol. 23: «11 
Se baigne pour amollir la peau. 
Beaucoup s’amollic. 


7. AMoLEGaR, ®., amollir, ameublir. 
Fig. El se laisset cazer als pes de Josæpl | 
vezer si lo poyria AMOLEGAR en sa grani 
Æist. abr. de la Bible en prov., foi. ». 
11 se laissa tomber aux pieds de Joseph pour * 
s’il le pourrait amollir dans sa grande colére. 
Que non poguesson ni vezer ni sunr 
seantir cauzas delechablas al cors, per que 
forssa del cor se poguies AmoLxGan. 
F. et Pert., lol. 55. 
Qu'ils ne pussent ni voir ni our ni sentir cho 
délectables au corps , par quoi la force du cœer 
pût amollir. 
Part. pas. Coma cera AMOLEGADA per hr! 
gel, e coma bona terra ben AMOoLEGADi 
aparelhada per recebre bona semens 


bonas plantas. 
V. et Vert., ol. #. 


Comme cire amoilie pour faire sceau , et co 
bonne terre bien ameublie et préparée pour rec:': 
bonne semeuce et bonues plantes. 
anc. rR Li pris que il refrainsist et evê 

la male volenté de son père. 

Muis il les sousplia et amolia leur orgueil 
Chron. de Fr., Rec. des hist. de Fr.,t. nt 

a! 
Moult a dir cœur qui n’amole, 
Quant il trove qui l'en suplie. 
Roman de la Rest, v. 
Vous le dites poar moi amolier. 
Le not DE NAVARRE, chanson 42. 


8. Mozuricariu, adj., mollifct 
adoucissant, émollient , assouplisait 
Am emplastre MOLLIFICArIu ayssi cam d" 


laquilon ben fayt. 
Trad. d'Altucasis, fol. 65 


MOL 


Avec emplitre adoucissans comme diachylon bien 
hit. 
Es del estomach moLLiricaATIvA. 
Eluc. de las propr., fol. 74. 
Est de l'estomac adoucissante. 


w. tr. Mollificativo. 


. Mozrricacio, s. f., lat. moLL1FICATI0, 
assouplissement, élasticité, souplesse. 
Dono « la carn mociricacto. 


Eluc. de las propr., fol. 117. 
Dosnent souplesse à la chair. 


- Fablesse, affaiblissement. 

Sies necessari en la malautia de morzrrr- 
ucro del corps. 

Trad. d'Albucasis, fol. 4. 

S'il est nécessaire dans la maladie d’affaiblisse- 
men du corps. 
ne. Mollificacion. rour. Mollificacäo. 1. Mol- 

lificasione. 


0 Mozzrrican , »., amollir, assouplir, 
adoucir. 
Mozutrican et recurvar ab foc. 
Ab unguens... membres MOLLIFICAR. 
Eluc. de las propr., fol. 62 et 82. 
Amollir et recourber avec feu. 
Avec onguent.… assouplir les membres. 


art. prés, Am aygua tebeza en la qual s0 
coytas erbas MOLLIFICANTS. 
Trad. d’Albucasis, fol. 66. 
Ave eau tiède dans laquelle sont cuites herbes 


Part. pas, Si per saliva no ero preparadas et 
MOLLIFICADAS. 
Eluc. de las propr., fol. 45. 
\ per la salive elles n'étaient préparées et amol- 


La palpebra es MOLLIF1CADA. 
Trad. d'Albucasis, fol. 16. 
La paupière est assouplie. 
AT. Mollificar. use. Molificar. pour. Mollifi- 
car. rr, Mollificare. 


OLHER, MOLLER, MOILLER, MOILLIER, 


s.[, lat. xuzien , femme, épouse. 
‘or camiz’ ab aur que’l xozuxr cotz tot l'an. 
Soapez : Sel que m. 
Porter chemise avec or que la femme coud toute 
dauée, 
Ab las autrui motrrans 
NL. 


MOL 249 


\ 


Faillir non doptei gaire. 
Lanrnanc CicaLa : Oi! maire. 
Avec les femmes d'autrui de faillir je ne craigais 
guère. 
No letz a, tu aver la moxzur de to fraire. 
Trad. du N.-Test. S. Manc, eh. 5. 
Il n’est pes permis à toi d’avoir la femme de ton 
frère. 

Fig. El rey d’ Arago donet per morusn las 
cansos d’En Guirant de Bornelh als sieas 
sirventes. 

V. de Bertrand de Born. 
Le roi d'Aragon donna pour femme les chansons 
de Giraud de Borneil aux siens sirventes. 


— Femelle. 

Passer... per 52 MOLHER guerreia. 

Gal... tant ama sas motuxns que, trobada 
pastora , el las sona, e per que manjo. 

ÆEluc. de las propr., fol. 148 et 146. 

Le passereau... guerroie pour sa femelle. 

Le coq... aime tant ses femelles que, la pâture 
trouvée, il les appelle , et pour qu’elles mangent. 
axc. ra. Molt ont grant doil de sa muillier. 

Roman de la Rose, v. 5388. 
Et vont devenir moulier, 
En filer entre pacelletes. 
| Vizrox, p. 36. 
Et prendre en pacience 
À sa noble moullier. 
Mouinar , p. 149. 
ANC. xs». Poor enferma moller. 
Onris DE Zunic , Ann. de Sevilla. 
Cat. Muller. ssr.mop. Muger. ronr. Muiker. 
iT. Mogliere, mogle. 


2. MoLirnansAa, 5. f., mariage, épou- 


saille, 


Ara digam de matremonis , so es de las mor- 

LIERANSAS. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 45. 

Maintenant parlons de mariages , c’est-à-dire des 
épousailles. \ 

Liat del no de mocrznaxsa. 

Trad. de Bède , fol. 32. 
Lié du nœud. de mariage. 


3. MoLuenAMEn, s. m., mariage. 


À nossas ni a MOLHERAMENS. 
IzARx : Diguas me tu. 
À noces ni à mariages. 


4. MoLnerar , MOILLERAN, v., marier, 


prendre femme. 


32 


MOL 


250 


MOL 


Ce mot ne se disait que pour l’hom-| MOLT, our, mor, morz, adv. de qu 


me, comme MAR1IDAR ne se disait que 
pour la femme, l’un venant de uuis- 


nem et l’autre de marem. 
Car mais val che ns mozLrnzx. 
Roman de Blandin de Cornouailles. 
Car micux vaut que nous nous mariions. 
Part. pas. Que gilozia defendatz 
A totz los homes MOLRERATZ 
Que en vostra terra estau. 
R. Vinaz DE BezauDux : Unas novas. 
Que vous défendies La jalousie à tous les hommes 
mariés qui sont daus votre terre. 
El coms venc en Bigorre, on a'l filh moLszRAT. 
GuILLAUNE DE TUDELA. 
Le comte vint en Bigorre , où il a Le 6ls marié. 
Adulteris , es cant homs es MOLBERATS, 0© 
femna maridada, o ambidoy o s0, e falso lor 
mariatge. 
Liv. de Sydrac, fol. 130. 
Adultère, c’est quand un homme est marié, ou 
une femme mariée, ou que tous deux le sont, et 
faussent leur mariage. 
Subst. Si m vol mi dons tener vestit o nnt, 
Baisau louc se, en luoc de MoILLEnAT. 
G. ApuEma : Non pot esser. 


Si ma dame veut me tenir vêtu ou ou, me bai- 


sant à côté d’elle , en place de mari. 
car. Mullerar. 


5. AMOoILLERAB, v., marier, prendre 


femme. 
Venc sx AMOILLERAR a l'Isla, e Venaissi, en 


Proensa. 
V. de Hugues de Pena. 


Il vint se marier à l’Ile, en Venaissin , en Pro- 
veace. 
Anc. CAT. Amoillerar. 1r. Ammogliare. 


MOLLE , s. m., moule. 
De cera en moLze. 
Vodet... son morze de cers. 
V. de S. Flors, Doat, t. CXXLIT, fol. 285 et 290. 
De cire en moule. 
Vous... son moule de cire (son cierge). 


MOLLETA , s. f., mollette, sorte de 


coiffure. 
En son cap porta barreta 
D’ ermini, l’apellan morzara 
° V. de S. Honorat. 
Sur sa tête porte barrette d'hermine, ils l'appel- 
lent mollette. 


tité, lat. murrum , moult, beaucou 
très. 
Mour val lo hes que l’ om fai e joven. 
Poëme sur Boèce. 
Moult vaut le bien que l’on fait en jeunesse. 
À donna, so sepcbatz, 
Esta mocr gent beutatz, 
AnNAUD px ManuEiL : Razos e. 
À dame , cela suches , sied mou/t gentiment be: 
Mor m’entremis de chantar volontiers 
Parrozs : Mot m’entrems 
Moult je m'entrewis de chanter voloatiers. 
Vos amarai, vos plassa o us pes, 
Mas mouT valgra mais que us plagues. 
GuiLLaAumE DE BERGUEDAN : Aisi cn 
Je vous aimerai, qu’il vous plaise ou vous p& 
mais il vaudrait beaucoup plus qu’il vous plüt 
Loc. Los enclinaran a morz de bes. 
V. et Vert., fol. 81. 
Les inclineront à moult de biens. 
anc. PR. Mult deit fère pur sa preière. 
Manie DE Fnance ,t. 11, p.t: 
Mez mult part fu cruel e male fa euviou:. 
Roman de Rou, v. 44tr. 
Certes ge sui marrie mofe. 
R. de Parthonopex de Blois, not. des MSS.,t. 1 
P- 21 
Quant Hannibal, roi de Cartage, 
Eat sabjngné moult de Romains. 
ALAIN CHANTIER, p. 720. 
Moult mauque à qui moult desire. 
Luc DE La Ponrs, Frad. des Od. d’'Horace, p.‘ 
caT. Molt. sv. Mucho. ronT. Mur, maïto.t 
Molto. 


— Adjectiv. Sanet en moTos qne eran treball 
de diversas langors. 
Trad. du N.-Test.,S.Maac, cb. 1. 
En guérit de nombreux qui étaient tourmente | 
diverses langueurs. 
Mouras sazus es hom plus volentos 
De so don mals e dans li den venir, 
Que de son ben. 
G. Fainir : Moutas. 
Nombreuses eaisons (très souvent) l’homme est pli 
désireux de ce dont wal et dam lui doit venir, gt 
de son bien. 
Loc, Moras de vetz pensara hom de far be 
Una causa de qui venra grans mals. 
B. CansoONEL : Motas de. 
Nombre de fois on pensera de bien faire une che 
de qui vicadra grand mal. 
cat. Molt. user. Mucho. ronr. Maito. rr. Mol 


. Mozrisae, ado. superl., extrémement, 
excessivement. 
En Jui ac chavalier wocrisus bo. 


Roman de Gerard de Rossillon, fol. 14. 
£a lui eut chevalier extrémement bon. 


. MoLTEzA, MOUTEZA, MOTEZA, S.f., 
multitude, quantité. 
Mocreza d'omes. 
Leys d'amors, fol. 53. 
Msltitude d'hommes. 
Ordes d angels, es MOUTEZA 
De celestials esperitz. 
Brev. d’amor, fol. 19. 
Urdre d’anges , C’est multitude d’esprits célestes. 
Fig. Tan grans es la moraza de la doussor que 
tu as rescota a 105 temeus. 
V.. et Vert., fol. 55. 
Tant est grande la quantité de la douceur que tu 
W cachée à cœux qui te craignent. 


. Motraeza , s. f., abondance , quan- 
tite. 
Ha de poble gran mourazzzs. 
Lebre.. ha de pels mourazaza. 
Eluc. de Las propr., fol. 174 et 254. 
À grande abondance de peuple. 
Le lièvre. a quantité de poils. 


. Mucrirur , s. f., lat. MULTITUDO, 
multitude. 


Lo Filh de la verge Maria deyscendet delh 
cb am gran mucrrrur d'arcangilhs © d’an- 


PSILOMSHA. 
Le Fils de la vierge Marie descendit da ciel avec 
gronde multitude d'avchanges et d'anges. 
car. Maltitus. ur. Multitud, vonr. Muladäo. 
tr. Mulatudine, molntudine. 


LL MULTIPLICAMEN, s. m., muitipli- 
cation. 
De s0s doze fils los MULTIPLICAMENS. 
Pœnsz ps Constac : El nom de. 
De ses douse fils les multiplications. 
asc. va. Por li mafripliement del peuple Deu. 
Anc. trad. des Liv. des Rois, fol. 1. 
asc, car. Multiplicament. 1r. Multiplicamento, 
molsplicamento. 


. Muzripciasze, adÿj., lat. MuLTIPLICA- 
siem, multipliable. 





MOL 


Am muLTiIPLrasLu replicames. 
Leys d’amors, fol. 110. 
Avec redoublement multipliable. 


251 


car. ssr. Multiplicable. ront. Multiplicavel. 


8. Morrrwuicariu, adj., multiplicatif, 


augmentatif. 
Rims MULTIPLICATIU. 
Cobla muLTIPLICATIVA. 
Leys d'amors, fol. 22 et 21. 

Rime multiplicative. 
Couplet multiplicatif. 
Vianda... es... de sanc HULYIPLICATIVA. 

Æluc. de las propr., fol. 73. 
Nourriture... est... anugmenfative de sang. 


9. MuLripLiciTar, s.f., multiplicité. 


Per la muLYIPLICITAT que ha. 
Leys d’amors, fol. 143. 
Par la multiplicité qu'il a. 
La uozvrriicrrAr de mostres negocis. 
Priv. accordés par les R. d'Angl., p. 6. 
La multiplicité de nos affaires. 


car. Multiplicitat. ner. Mulnplieidad, vont. 


Multiplcidade. 1e. Muliplicttà, molmph- 
cità, mulüplicitate, maltiplicitade. 


10. MuLcTipuicaTiO, s. f., lat. muLTI- 


PLICATIO, multiplication, augmenta- 
tion. 


MucrteLicarions de candelas. 
Doctrine des Vaudois. 
Multiplication de chandelles. 


car. Mulniplicacié. sr. Multiplicacion. vont. 


Multiplicacäo. 1x. Multiplicasione, molti- 
plicasione. 


11. MULTIPLICAR, MULTIPLIAR, ®., lat. 


MuLTIPLICARe, multiplier, augmenter, 
propager. 


Jhesu Crist cant... ae fatz mots de miracles, 


de wuzrtrzican los .v. pas e los dos peys0s. 


Lo borzes enten... # MULTIPLICAR SON aVer, 
V.. et Vert., foi. 55 « 63. 
Jésus-Christ quand... il eut fait moulé de mire- 


cles, de multiplier les cinq pains e1 les deux poissons. 


Le bourgeois entend... à augmenter son avoir. 


Fig. Viron MutrIrLican aicels gran folia. 


GurzLauxs »z Tuner. 
Virent propager cette grande folie. 
MusripLican merssorgas e vanas paraulss. 
V. et Vert., fol. 17. 
.Multiplier mensonges et vaines paroles. 








| dti 


K, ° 


25a MOL MOM 


Malvestatz — Bélier, l’un des signes du zodiaque 
Mais MULTIPLIA Lo solhel..., 
Deves tots latz. Quan passa per la regio 
Jran Esrevxz : Cossi moria. Del dih signe nomnat moro. 
Méchanceté plus se multiplie devers tous côtés. Brev. d’amor, fol. #. 
Apres, Dieus, quan los ac formats, Le soleil. , quand il passe par la région dudit 


Ditz : Creissetz e MULTIPLICATS. gne nommé bélier. 
Brev. d’'amor, fol. 56. . , 
Après , quand il les eut formés , Dieu dit : Crois- | 2: MOUTowzT, s. m. dim., petit moi 
ses et multiplies. ton, agneau. 
Raabetz dels mouronxrz velotz. 
Toncarozs : Comunal en. 
7 Que vous dérobassiez des petits moutons velw. 


— Terme de mathématiques. 


Creisser, MULTIPLICAR e mermar dividens. 
. Pine pe Consiac : El nom de. k 
Additionner, multiplier et amoindrir eu divisent. | 3. MuTroxnix, adj., de mouton, mouto: 


Part. pas. Eutruey que fosso murrircrapas| nier. 


pel mon. | No trobo carn murontxa. 
, Liv. de Sy drac, fol. 116. Bestias caudas et hamidas com s0 «un 
Jusqu'à ce qu’elles fussent multipliées per le NENAS 


monde. 
Anc.rr. Sire, parquei sunt multiplier mienemi? 
Anc. trad. du Psaut., Ms. n° 1, ps. 3. 
Sar gravele seient mulriplie. 
Anc. trad. du Psaut. de Corbie, ps. 138. 
CAT. zsr. PORT. Muluiplicar. 1r, Multiplicare, 4. Moronien , s. m., vendeur, marchan 
moltiplicare. de moutons. 
MOLTO, mouro, Moro, s. "”., mouton, dos mono 1v- ratlos, 80 es ame 
bélier. Cartulaire de Montpellier, fol. 45. 


Voyez Munaronr, Diss. 33. Que les bouchers aient cinq suffrages, c'est à 1 
Ar es pretz de raubar voir. deux , les vendeurs de moutons. 


Buous, moros e berbitz. 5. MoLTonNINA, MOTONINA, 5. f., pe 
GirauD px Bonnric : Per solatz. d 
e mouton. 
Maintenant c’est mérite de dérober bœufs, mou- Le dotzena de moLToxnrAs 


et brebis. 

Cons et ro . Dotsena de moroxixas afaitadas, .r. d. 
El pres .r. mozro, e tolc Jhi la testa. Cartulaire de Montpellier, fol. v1het1} 
Il vri Livre de Sy c fol. 4. La dousaine de peaux de moutons. 

prit un mouton, et lui enleva la tête. La dousaive de peaux de tons apprétée, 1 


Eluc. de las propr., fol. 23 et 333. 
Ne trouvent chair de mouton. 
Bêtes chaudes et humides comme sont les ma 
tonnières. 


Proverbial. Es plas necis que mouros. denier. 
BeaTnanD DE Bonn : Maitolin. 
Tu es plus niais que mouton. MOMENT, s. m., lat. omxxTum, m0 
Loc. fig. Trop ai estat sotz coza de mouron ment, l’une des divisions du temps 


Qu’ea non chantiei de ma dompne, ma sogra. 
GuiLLaume DE BERGUEDAN : Trop ai estat. 
J'ai trop été sous la queue de mouton (resté coi ) 
que je ne chantai de ma dame, ma belle-mère. 


ANC. rR. Ot Ja gresse des agnels e dels mulruns. 
Ænc. trad. du Psaut. de Corbie, ps. 75. 
Come mutuns serez tuez. 


Us pons es d’ora quarta partz; 
De quascus dels ponhs issamens, 
La dexena part es xomxxs. 
Mowxxs en .xit. partz partitz, 
Quascuna parts onsa se ditz. 
Brev. d'amor, fol. &. 
Un point est la quatrième partie d’une heure; d 


| Roman de Rou, v. 6303. chacun des points également, la dixième parte c'e 
ancC. ar. Que .xxrirr. loboscomerian un moton. | un moment. 


Poema de Alexandro, cop. 100. Le moment en douse parties partagé , chaque fe 
caAT. Molté. 17. Moltone. tie once se dit. 


MON 


Les onsas o’ls xouuxs. 
Prense px Consiac : El nom de. 
Les onces et les moments. 


ur. Noment. usb. vonr. tr. #fomento. 


(ONESTAR , 2., du lat. monrre, aver- 
ür, 

Ce verbe se trouve dans la liste que 
la Grammaire provençale donne des 
verbes de la première conjugaison 
FR AR. 

Mouter, moxasrTan. 

Gramm. provencç. 
Nonter, avertir. 

Endoire deu e MON&STAR.... 

Monusran, es mostran blanden 

Lo don pot pneis far mandamen. 

Deuves pe PraADEs , Poème sur les Vertns. 

Doit induire et avertir... Avertir, c’est mon- 
nat en caressant ce dont il peut après faire com- 
modement. 


. MomTion, MONICION , 5. f., lat. mo- 
nrioem, mouition, avertissement, 
avis, remontrance. 

Per xoxtrions et censuras ecclesiasticas. 


Fors de Béarn, p. 1073. 
Par remontrances et censures ecclésiastiques. 


En alcunas sienas mMontcI0s. 
Trad. d’Albucasis, fol. 1. 
Ea ancunes siennes monitions. 


at. Morici6. as. Monicion. tr. Monisione. 


 Moxrron:, adj., lat. moniTontus, mo- 
nitoire. 


Letras xonrronxras. 
Fors de Béarn, p. 1086. 
Lettres monitoires. 


AT. Nonitors. xsp, 1r. Monitorio. 


‘Axoxesran, v., avertir, admonéter, 


réprimander. 


L'archivesque prec, de cui es Toleta, 
Qu’asoxasrz lo bon rey d’ Arago. 
Guizzacxe DE Mon : D’ un sirventes. 


Je prie l'archevêque , à qui est Tolède , qu’il aver- 


35e le bon roi d’Aragon. 
leu vey als fals los fs Amonxsran. 


P. CanpinaL : Un sirventes fas. 


Je vois aux faux les fidèles admonéter. 





MON 253 


Part. pas. Per vazo © per essemple es Amowss- 


TADA. 
Trad. de Bède, foi. 58. 


Par raison et par exemple elle est avertis. 
ac. rR. Elle vous prie et amoneste ; 


Ne refusés pas sa requeste. 
Roman de la Rose, v. 3335. 
Par telles paroles me amonestoit. 
ALAIN CHARTIER , p. 276. 
CAT. ESP. Æmonestar. PORT. Admoestar. 


5. AmonesTasLz, adj., capable de per- 


suader, prévenant. 
En AMONESTASLAS paraulas. 
Trad. de l’Epître de S. Paul aux Corinthiens. 
En paroles prévenantes. 


6. AmonNRsSTANZzA, s. f., avertissement, 


réprimande. 

Li foi AMONESTAxzA , e li promet perdon. 
La nobla Leycson. 

Lui fait réprimande, et lui promet pardon. 


7. AMONESTASSI0, s. f., admonition, avis, 
instigation. 
Lo fermamen de son coratge orrezet per 
AMONESTASSIO del serp. 
Declaramens de motas demandas. 
La fermeté de son cœur il souilla par l’instiga- 


tion du serpent. 
CAT. Amonestaciô. xs». Amonestacion. PORT. 


Admoestacäo. 


8. AMONESTAMEN, 5. m., admonition, 


avertissement , suggestion. 
Per bos e sans AMONESTAMENS. 
V. et Vert., fol. 76. 
Par bons et saints avertissements. 
El fo desseubatz per l'amonzsramux del 


diable. 
Liv. de Sydrac, fol. 13. 


N fut déçu par la suggestion du diable. 
ANC. sp. #mnonestamento, amonestamiento. 


9. Amonicio, s. f., lat. AduoniTio , ad- 


monition , avertissement. 

Hy deu hom metre los enguens e los em- 
plaats de dossas Amonrctos. 

V. et Vert., fol. 51. 

On y doit mettre les onguents et les emplôtres de 

douces admonitions. 
_ AnC. FR. Adam fat pris en péchié par ton amo- 
nicion en un jardin. 
Modus et Ratio, Ms., fol. 202. 








254 MON 


Estonppez vos oreilles à toutes bonnes amo- 


nitions. 
ALAIN CHARTIER , p. 413. 
IT. AMMORIZIONC. 


10. DesamonesTaR , v., détourner. 
Los enclinaran a mots de bes, e los pxsa- 
MONRSTARAN motz de mais. 
W. et Vert., fol. 82. 
Les ivclineront à moult de biens, et moult les de- 
tourneront de maux. 


 AnNC. CAT. Desarmonestar. 


11. Comonin, CUMUNIR, V., lat. com- 


MONERE, avertir. 
Ta cununtaas.…., CUMUNIR me fares. 
Per quantas vez nOs en COMONIRELZ. 

| Titre de %o. 
Tu avertiras..., avertir me feras. 
Par combien de fois vous nous en avertires. 
Entro lo comonexsca. 


Titre de 1053. 
Jusqu'à ce qu’il l’avertisse. 


12. COMONRAR, COMMONBAR , 2., avertir. 
M'en commonnas.…., et... qui per te me Co- 
MONRA aut COMONRAR Im’ en volra. 
* Titre de 1066. 
Tu m'en avertiras.…, et. qui pour toi m’aver- 
tira OÙ avertir m'en voudra. 
Si ta, Hermengards..., me COMONS. 
Titre de 1068. 
Si toi, Hermengards.. , m'avertis. 


13. COMONIMENT, COMMONIMENT, 5. M. 


avertissement. 

Del comontmEnr no m’en vedarei. 
Titre de 960. 

De l’avertissement je ne m’eu défendrai. 

Si per dreit cOMMONIMENT non fa. 
Titre de 1053. 

Si per droit il ne fait avertissement. 


14. SEMONDRE, SOMONDRE, SEMONRE, 2., 
lat. sxbmonere, semondre, avertir, 


inviter, convier, semoncer. 
Jeu pauc sap servir 6 sEMONDR&. 
P. Vinaz : No m fay. 
Je sais peu scrvir et senondre. 
Nostre Senher somontrs el mezeis 
Totz los arditz el valens. 
BerTRAND nE Born : Nostre Senber. 
Notre Scigneur invite lui-même tous les hardis et 
les vaillants. 


MON 


How non s0m0x1 
Mas selhs qu’an soudansa 
De vin e d’anonx. 
P. CanptnaL : Falsedats. 
Qu'on ne convie que ceux qui ont abondand 
vin et de blé. 
No nos defina de somoxas e de repeure 
V., et Vert., fol. X 
Ne finit de nous semoncer et de nous reprend 


Part. pas. 


Per que tots hom deuri’ aver gran cars 
De gen parlar, cant se sen s0mocuT. 
B. CaRsONEL DE MansritLLe, Coblas trisi 
C’est pourquoi tout homme devrait avoir gr 
soin de bien parler, quand il se sent averti. 

Doncs, pus quescus n’es preguatz e som 

AIMER DE PEGUILAIN : Âra parra. 

Donc, puisque chacun en est prié et invite. 


— Substant. Avertissement, invitatk 
Tot chant cuiava laisser, 
Mas soras non aus mudar 
Qu’ iea no chant al vostre s0m0s. 
T. pe G. »'Uisez er DE M. DE Vesraroui:| 
d’ Uiseih 
Tout chsnt je pensais laisser, mais mainteusa 
n’ose m'empêcher que je ne chants à la votre is” 
tion. 
Que hom fassa la gaita per lo cors, al si 
que lo cominals lh'en faria. 
Charte de Besse en Auvergne, de 17% 
Qu’homme fasse le guet par le cours, à l'ravitel 
que la commune lui en ferait. 
Al somos que l'en faria. 
. Charte de Montferrand, de 12f: 
À l'invitation qu’il lui en ferait. 
axc. re. Li rois Loeis fist sermndre son 01 
Roman de Rou, v. 34. | 
De bien faire les ad sumuns. 
Manix DE Faance,t. 1, p. if. 
Sans l'avoir deffié ni semons de ries. 
Conres, liv. I, p. 1# 
J'y fus aussi semond entre les autres. 
Aurxor, érad. de Plutarque, Morales, t I, p- x 


15. Somoxsa, s./f., semonce, avertis 


ment. 
A la soxmonsa et a la requesta. 
Tie. de 1ag1. Dour, t. XL, fol. af 
À l'avertissement et à la requêts. 
16. Semosra, somosra, 5. f., infi 
tion , offre, démonstration. 


MON 


Domnes, ses sEMOSTA , 
Y venon de tots latz. 
Ransaup ne VAQUE:BAS : Truan mala. 


Les dames, «ns invitation, y viennent de tous côtés. 
De deniers e d”aver li fazia grau somosra. 


Fai denant lo sancts somosras e sembels. 
F. de S. Honorat. 
De deniers et d’avoir lui faisait grande offre. 
Fait devant le saint démonstrations et parades. 


+, Sonossa, s. f., exhortation, semonce, 
invitation , offre. 
Abe far als paures, et a bonas gens far pre- 
e0s e SOMOSSAS. 
Liv. de Sydrac, fol. 73. 
À bien faire aux pauvres , et à bonnes gens faire 
réseuls et invitations. 


| Sosruomia, v., requérir, avertir, 
mander. 
art. pas. À Rossilho vai K. ab gen privada 


Que non ac sosrmoxina ni lonh mandada. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 10. 


Charles va à Roussillon avec gent privée qu’il n’eut 
aise ni mandée de loin. 


}} SONONEMEN, SOMONOMENT, 5. n., re- 
quête , réquisition. 
Ab los prozoms de la villa et a lur somoxs- 
in. 
Cout.d”Alais, Arch. du Roy., K,867. 
Ave les prud'hommes de la ville et à leur reguéte. 
À s0 comonomenT li rendrai s0s deniers. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 131. 
Au réquisition je lui rendrai ses deniers. 


ONASTERI, s. m., lat. monasrenium, 


æonastère, couvent. 


Aiso fo fach al mOmAsTEnS. 
Tit. de 1240. Dour, t. CXL, fol. 141. 
Ceci fut fait au monastère. 


Del xoxasrsar de Moishac. 
Tite. de 1274. Doar, t. CXXX, fol. 55. 
Do monastère de Moissac. 
AT. Vonastir. ne». Monssterio. 17. Monaste- 
rio, mORaSsterO. 


Monsrien, MOSTIER, 5. /., MOU- 
ter, monastère , couvent. 


Per volnatat de femna isic del monwzsrtsn. 
V, de Gaubert, moine de Puicibot. 
Par désir de femme il sortit du monastère. 


MON 255 


Evo an mosrizn autic 
De san Marsal. 
BenTaanp DE Bonn : Ges no mi. 
Dans un antique moutier de saint Martial. 


— Église. 
Perpetnalment dos capellas el dit xonxsrizn. 
Tic. de 1394. Doar, t. CXLII, fol. 67. 
Perpétuellement deux ehapelains dans ladite 
église. 
ANC. FR. Aou moustier Sainct-Devis en France. 
Vigiles de Charles VII, t. 1, p. 146. 
Tous deux ellaus au monster de Sainct-Vic- 
tor ponr ouyr la messe. 
Monstarzer,t.l, fol. gr. 
ronT. Mosteiro. 


3. Monce, MONGUR, MOAGUE, MONEGUE, 
MOYNE, 5. M., gr. péories, MOine, 
religieux. 

Si moxcx nier vol Dieus que sian sal 
Per pro manjar e per femnas tenir. 
RainmoxD DE CASTELNAU : Mon sirventes. 
Si Dieu veut que les moines noirs soient sauvés 
” pour beaucoup manger et pour tenir femmes. 
Li morxa lansan Dieu. 
Monxcuzs cogulas vestens. 
V. de S. Honorat. 
Les moines louent Dieu. 
Moines revètant capuchons. 
Atressi com hom pot faire 
De covers monacuz toudut, 
Fai hom de trachor pendat. 
P. CaRDiNAL : Rasos es qu’ ieu. 
Pareillement comme on peut faire de convers 
moins tondu , on fait de traître pendu. 
AnC. rR. Tant est ces moignes desloiaus. 
Roman d'Eustacke le moine, p. 54. 


caT. Monjo. xee. ronr. Monge. 17. Monaco. 


4. MonsA, MONGA, MORGA, MOYNA , 5./f., 
religieuse, moinesse. 


Per qne us vulhatz metre mon? 
Le CONTE DE PotTIiERS : Farai chansoneta. 
11 paraît que vous vouliez vous faire religieuse ? 


Que sias MorxaA sagrada. 
V. de S. Honorut. 
Que vous soyez religieuse consacrée. 
Que creme las moacas de laiens. 
Pusocs : Si”’l mal, 
Que je brüle les religieuses de léans. 


CAT. &sP. PORT, onja. 1T. Monaca. 


256 MON 


5. Moncra, MORGIA, 5. f., couvent, mo- 


nastère, monachisme. 
Menet la en una momGia, ct aqui la fes 


rendre. 
V.. de Gaubert, moine de Puicibot. 


[A mena dans un couvent, et là la fit se vouer. 
Fasia coblas estau en la monc1a. 
V.. du moine de Montaudon. 
Faisait des couplets étant daus le couvent. 
Li det abiti de monG14. 
F. de S. Honorat. 
Lui donna habit de monachisme. 
Axc. sp. Avia dentro en ella una rica mongia 
De mai bonos omes mai sancta compannia. 
Milagros de Nuestra Señora, cop. 281. 
Clerigos è calonges certas e la mongia. 
Poema de Alexandro, cop. 1660. 
car. Monjia. 


6. Moxarr , adj., monastique. 
S' anc raabes loc xonart. 
Com1xaL : Comtor d’Apchier. 
Si oncques vous dérobôtes lieu monastique. 
Portan tota via los draps monerzs. 
V. du moine de Montaudon. 
Portant toujours les vêtements monastiques. 


xsp. Mongil. 17. Monachile. 


7. MonasricaL, adj., monastique. 
Reparador de la moxasricas diciplina. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 129. 
Réparateur de la discipline monastique. 


8. Axoncar, v., faire moine, faire en- 


trer an couvent. 
Part. pas. Na Honasias… , quan fo AMONGaADaA. 
Cartulaire de Bugue, fol. 11. 
Dame Honasias... , quand elle fut faite moinesse. 


MONEDULA,, s. f., 
choucas, corneille. 
Per l’auzel dit momspuLa ; el caus manja 

de nuech les nous de la monxpuLa. 
Eluc. de las propr., fol. 297. 
Par l'oiseau dit choucas; et La chouette mange de 
nuit les œufs de la corneille. 


MONEDA, «. f., lat. uonwxra, monnaie. 
How pot falsér la moxspa, o lo sagell del 
rey, 0 la balla del papa. 
W. et Vert., fol. 24. 
On peut fausser la monnaie, ou le sceau du roi, 
ou la bulle du pape. 


MONEDULA , 


MON 


Si1 rey eugles a fait don nilargues 
Al rey Felip, dreg es qu’ el l'en meres, 
Que’i fets liurar la mxonxDa ongles. 
BearnanD DE Bons : Pas li beron. 
Si le roi anglais a fait don et largesse au roi Pl 
lippe, il est juste qu'il l’en remercie, vu qu'il 
fit livrer la monnaie anglaise. 
Acusatz de falsa moxena. | 
Trad. du Code de Justinien, fol à. 
Accusé de fausse monnaie. | 
Fig. Vana gloria.… es la momava del diable e 
denier de ifera , dont lo diable acapta tot 
la bella sners que es en la fiera del mon. 
V. et Vert., fol. : 
La vaine gloire... est la monnaie du diable al 
denier d’enfer, dont le diable achète toute la bel 
marchandise qui est on la foire du monde, 
Voyez Connen. | 
car. xs. Moneda. ronr. Moeda.1r. Mon 


{ 





2. Monapien, s. m., lat, monerauws 


monuayeur. | 
Vos, com li fals montres, | 
Monedats. 
P. CanDiwaL : Anc nov 
Vous,comme les faux-monnayeurs, vous moans 
Per aysso sera jutjatz coma fals moxatss | 
coma falsari. 


V. et Vert. fo. | 
Pour ceci il sera jugé comme faux-monagrer 6 
comme faussaire. 


— Changeur. 

Los Moxzpixns sezent el temple. 
Trad. du N.-Test., S. Jean, 2 

Les changeurs séant au temple. 

Adject. Sian officiers momznians, saliniers 

Tit. de 1424. Hist. de Languedoc,t.1V,pr. _ 
Soient officiers monnayaurs, salinicrs. 

car. Moneder. sr. Monedero. roar. Mood 

ir. Monctiere. 


3. Monspan, v., monnayer, brie 
frapper monnaie. 


Fig. Moxuxparz ab lo fals voler 
Tals dits. 
P. CaAnpamaL : Ancno ni. 
Vous fabriquez de tels propos avec le faux voa 
Part. pas. Ditz que mays no ‘ls preza dos 
niers MOMEDATS. | 
Roman de Fierabras,v.5$% 
Dit qu’il ne les prise désormais deux deniers 
nayés. 
xse, Monedar. 11. Monetare. 





MON 


. Axomepan , D, monnayer, fabriquer, 
frapper monnaie, 


Part. pas. Ii. .c. deners ac d’aur AMoOn=DaT 
V. de S. Trophime. 
Eat trois cents deniers d’or monnayé. 


ONJOI, montro1, MONJOYA, inter]. , 
wonjoie, cri de guerre des Français. 
Es breu de temps veirem mos Brogoignou 


Cridar moxsot , e 1 criden Aragon. 
Le conte DE Foix : Mas qui ai. 
Es peu de temps nous verrons mes Buurguignons 
ner Monjoie, et ils crient Aragon. 
Vaelh que n’auion cridar : Arrat! 
E Moxsox ! e Dieus aia! | 
BEeaTaAND DE Box : Îeu chan. 


Je veux qu’ils en entendent crier : Au rang ! et 
fonjoie! et Dieu aide ! 
Adonc cridet : Moxsoxa ! Monwzsoxa, sant 
Denis! 

Roman de Fierabras, v. 365. 
Alors il cria : Monjoie ! Monjoie, saint Denis! 
sc. r8, Franceiz crient : Monjoe! e Nor- 

mausz : Dex aie! 

Roman de Rou, y. 4666. 

Voyez la Grammaire comparée des 
sxçues de i’Europe latine, p. xx 
txiv. — Du Cancz, Deuxième Dis- 
ertation sur Joinville. — Buizer, Dis- 
etations sur l'Histoire de France, 
ls. 6e, 


ONOCERON , s. »., lat. monocrno- 


tem, licorne. 
Aivoceron.. autrament es dit MONOCERON. 


Eluc. de las propr., fol. 257. 
Le rhinocéros.… autrement est dit licorne. 


ONODIER , adj., de même ton. 

doncx sonan ensemps .v.C. CONS MOMODIER. 
Roman de Fierabras, v. 4688. 

Lors sounent à la fois cinq cents cors de méme ton. 


ONOPOLI, s. m”., lat. monopocium, 


monopole. 

No fazens trassa ni rassa ni MOmoroLI. 
Statuts de Montpellier, fol. 186. 

Ne faisant queste ni extorsion ni monopole. 

at, Monopoli. xse. ronT. 17. Monopolio. 


IL, 


MON 257 
MONT, mon, mux, s. n., lat. monrem, 
mont, montagne. 


Voyez Dexina, t. III, p. 107. 
En mour Olivet s’en issi, 
E li disciple atressi. 
Brev. d’amor, fol. 161. 
S’en alla au mont des Oliviers, et les disciples 
aussi. 
leu pugei tant contra 'l mox, 
Que peure cugei l’ Acrion. 
G. Faintr : S’ om pogues. 
Je m'élevai tant sur la montagne, que je crus 
prendre l’Orion. 
Fig. De perdou daran un nos. 
G. Axezien De TouLouss : Ara farai. 
D’indulgences donneront une montagne. 
Loc. Pretz es vengatz de moxT en vau. 
Mancasaus : Lo vers comens. 
Le mérite est venu de mont en val. 
Aqnelhs que se gabon que faran aquo et 
aysso, e los muxs e las vals. 
V. et Vert., fol. 23. 
Ceux qui se vantent qu’ils feront cela et ceci , et 
les monts et les vaux. 
ANC. CAT. Mont, munt. se. PORT. 17. Monte. 


2. Monruos, ad}., lat. monruosus, mon- 
tueux. 
Neus... els locs monruozxs mays durs. 
Terra deves la fi muntTuoza, e”’l miech are- 
DOzZs. 
Eluc. de Las propr., fol. 137 et 158. 
La neige... dure davantage dans les lieux mox- 
tueux. 
Terre devers la fin montueuse, et au milieu sa- 
blonneuse. 


ESP. PORT. 17. Montuoso. 


3. MONTANHA, MONTAGNA, MONTAYNA , 


s. f., montagne. 
Quan vei la neu sus en l’auta MUNTAGNA. 
P. Vipa : Ges pel temps. 
Quand je vois la neige sus en la haute montagne. 
El temps d'Adam en jascas al temps del 
dolovi, non ac mMoxTANHA nulha, car totz lo 
wons fo aissi plas coma una poma. 
Liv. de Sydrac, fol. 48. 
Au temps d'Adam en jusqu’au temps du déluge, 
il n’y eut nulle montagne, car tout le monde fut 
aussi uni comme une pomme. 
Una MOonNTAYNA mot gran. 
V. de S. Honorat. 
Une montagne moult grande. 


33 


258 MON 


Fig. Eu la monraxna anta de perfectio. 
V. et Vert., fol. 63. 
Sur la haute montagne de perfection. 
Loc. 
Tan vos trob ferm en plan et en MoNTAG=A. 
LE COMTE DE PROVENCE : Carn et. 
Taot je vous trouve ferme en plaine et en mon- 
tagne (en tout ). 
En laiseron lo plan e la mMONTAGNA. 
Le cOnTE D'EuPuRiAs : Al varat rei. 
En abandonnèërent la plaine et la montagne. 
car. Montanya. use. Montana. ronr. Mon- 


tanha. 17. Montagna. 


4. Monranæexc, ad)., montagnard, de 


la montagne. 

Anzels salvayges, MONTANHENCS. 

Menta es herba…. salvagga e MONTANHENCA. 
Eluc. de las propr., fol. 139 et 214. 

Oiseaux sauvages, montagnards. 

Menthe est herbe... sauvage et de /a montagne. 


5, MONTANIER, MONTANHER, ad}., Qu 
lat. monranus, montagnard, de la 


montagne. 
Per .1. MONTANHER MOrfUe. 

Cat. dels apost. de Roma, fol. 57, 
Par un moine de {a montagne. 


Substantiv. 
L' ua fon dels monraxters lo plus corren. 


Le CONTE DE Poiriers : Compauho. 
L'un fut des montagnards le plus courant. 
anc. FR. Les sangliers, les lions, les ourses 
montagnères. 
R. GanNnira , Hippolyte, acte v, sc. 2. 
Mon Dieu! que de plaisir de voir nos monta- 
gnères 
Blanches commele laict, dispostement légères. 
Premières OEuvres de Desportes, fol. 286. 
cat. Motanyes. xsr. Montanes. rort. Mon- 
tanhez. ir. Montanaro. 


6. Monranis, adj., montagnard. 


Lo ters es lo falx monTaRIs. 
DeuDes DE PRADES , Aus. cass. 
Le troisième est le faueon montagnard. 


7. MonTaMEN, s. m., ascension , éléva- 


tion. 
En aiïtal MOoNTAMEeN que par a nos d’una 


palma. 
Liv. de Sydrac, fol. 72. 


Eu telle élévation qu’elle paraît à nous d’une palme. 


MON 


Lo monramsnr de Christ al ciel. 
Doctrine des Vaudos. 
L'ascension de Christ au ciel. 


ir. Montamento. 


8. MonTansa, MONTANSSA, 5. f., cler 
tion, hauteur. 
Del decliuamen del firmamen ela sy reut 
la MONTANSA d'una palma. 
Liv. de Sydrac, fol.°2. 
De la déclinaison du firmament elle s'écarte 
hauteur d’uue palme. 


— Montant, taux. 
À la valor et a la monranssa de dos 
liuras de moneda corsabla. 
T'it. de 1313. Doar,t. XXXVIL, iol.v 
À la valeur et au taux de deux cents lire 
monnaie ayaut cours. 
anc. ra, Dont sa dame en vie demore 
Le montance d’une sole hore. 
Roman de la Rose, v. 9% 
iT. Montanza. 


9. MoxTavos, adj., monteur, qui s'élé 
eu l'air. 
Falcos voladors, 
E ‘smirles wowranons. 
GtRauD DE Sauian Ac : Esparriers. F 
Faucons agiles , et émérilluns monteurs. 
ANG. FR. Où il a moalt bon montéor. 


Roman du Renart, t. M, p. u5, 
xse. Montador. | 


10, MonTaDuRa, 5. f., muoture. 
Sus en la womTaDuRA , sia mul o sis cat 
Arbre de Batalhas, ol. 13: 


Sus en la monture, soit mulet ou soit chers. 


asr. Montadura. 


11. MonTA, s. f., montant, taux, 
térét. 

Alcas qne preston los autres deniers, qx 
prendon a pauc de monra, et ells prestit 
gran MONTA. 

Sobre lu captal prenon las monras 0: 
deniers o en bestias. 

V.et Vert., fol. 1401! 

Aucuns qui prêtent les deniers des autre, 
qu'ils preunent cela à peu de taux, et les pre 
grand taur. 

Sur le cheptel ils prennent les interdits ou cad 
uiers ou en bêtes. 


MON 


ANC. Fa. 
Xe donroient de moi la monte d’un festu. 

Roman de Berte, p. 74. 
sr. Vonta. 


à Montana, s. f., montée, ascen- 
dance. . 
Lonc so e pauzat e noel arm belas melodio- 
… noxTADAS e deshendindas. 
Leys d’'amors, fol. &o. 


Long air et posé et nouveau avec belles ascen- 
lances et descendances meludieuses. 


}. Moxran, v., monter, s'élever. 
Ca lo filhs de Dien moxrasa el cel. 
Liv. de Sydrac, fol. 23. 
Quand le £ls de Dieu montera au ciel. 
Per ont xosra hom de bas en ant. 
V. et Vert., fol. 50. 
Par où on monte de has en haut. 
Moxrar a caval, e venc s’en a Balaun. 
V.. de Guillaume de Balaun. 
Mon!a à cheval , et s’en vint à Balauo. 
Rg. Quar joves rics cui non platz messios, 
Cortz ni guerra , non pot en pretz MONPAR. 
BesrsAnND ps Bonn : Un sirventes fats. 
Gr jeune puissant à qui ne plaît dépense, cour 
‘çuerre, ne peut s'élever en mérite. 
Roma, jeu say enicz, 
Quar vostre poders montra. 
G. Frouxinas : Sirventes vuelh. 
Reme, je suis afligé, parce que votre pouvoir 
LT 7 2 
E'1 diables qu’ a motz homes levatz, 
Qu'els moxrava sitan com fur podis. 
P. CanninaL : Ges ieu no m sui. 
Et le diable qui a élevé de nombreux hommes, 
vi ls montait autant comme il pouvait. 


- $e porter, s’avancer. 
Moxrax en mar, van s’en am vela. 
Moxrax en mar, tenon lur via. 
F. de S. Honorat. 
Montent en mer, s’en vont avec la voile. 
S'avancent en mer, tiennent leur chemin. 


3c. ra. |] monta sur la mer, et cinglu vers 
l'Asie. | 

Asvor, Trad. de Plutargue. Vie de Démétrius. 

* Augmenter en évaluation. 


Per mais MONTAR € creinser las nsuras. 
V. et Vert., fol. 13. 


Fr plus augmenter et accroître les intérêts. 


MON 259 


— En parlant d'un total. 

Plus que no mowra la rats. 

Tit. de 1291, Bailliage de Sisteron. 

Pius que ne monte le prorata. 

Lo rey demanda : Que moxra plus, l’arena 
de la terra o las gotas de la mar? 

Lis. de Sydrac, fol. 56. 

Le roi demande : Quoi monte plus, le sable de la 

terre ou Îles gouttes de la mer? 


— Saillir, savter. 
Ta fas fort de la mia causa... , si tu fas mon- 
TAR a ton cavul ma egas,eucontra ma voluntat. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 55. 
Tu fais larcin de la mienne chose... si tu fais saillir 
par ton cheval ma cavale, contre ma volonté. 
Part. prés. Hamor fumoza al cervel moxTanT. 
Eluc. de las propr., fol. 76. 
Humeur fumeuse montant au cerveau. 
Pus sos pretz es ricx € MONTANS. 
RaïmMOND DE MinaAvaL : Bel m'es. 
Puisque sou mérite est puissant et s'élevant. 
Substantiv. El moxTanT de la luna. 
Eluc. de las propr., fol. 153. 
Au montant de la lune. 
Part. pas. Can vi que l'avia tan monrapa eu 
pretz et en onor, volc gazardo. 
V. de Raimond de Miraval. 
Quand il vit qu'il l'avait tant montée en mérite 
et en honneur, il voulut récompense. 
caT. Muntar. xs». ront.1r. Montar. 


14. Moncez, s. m., monceau, tas. 
Voyez Denina,t. Ill, p. 119. 


Coma cel qui met la peire en moncar. 
Trad. de Bède, fol. 43. 
Comme celui qui met la pierre en monceau. 
nc. rR..1l ot, en leu de chevecel, 
Soys son chief d'erbe ang grant moncel. 
Roman de la Rose, v. 3658. 


15. AmON, ade., amont, en haut, au 


haut, à haut. 
Tot aco que es desotz, s0 es avall en yfern, 
et aco que es Jesus, s0 es Amon el cel. 
V. et Vert., fol. 4. 
Tout ce qui est dessous , c'est-è-dire en bas en en- 
fer, et ce qui est dessus , c’est-à-dire en haut au ciel. 
Loc. Gard’ aval e gard’ amon, 
Si negun savi n’i veira. 
P. CanbrmaL : Una cieuta. 
Regarde aval et regarde amont, si mul sage il n'y 
verra. 





258 MON 


Fig. En la monranna aata de perfectio. 
V. et Vert., lol. 63. 
Sur la haute montagne de perfection . 
Loc. 
T'au vos trob ferm en plan et en MonTAG@RA. 
Le CONTE DE PROVENCE : Carn et. 
Tant je vous trouve ferme en plaine et en mon- 
tagne (en tout ). 
Eu laiseron lo plan e la mOnNTAGKNA. 
Le conuTe D'EmPuRIAS : Al vnrat rei. 
Ea abandonnèrent la plaine et ia montagne. 
car. Montanya. nsr. Montana. rontT. Mon- 


tanha. xx. Montagna. 


4. Monranmenc, adj., montagnard, de 


la montagne. 

Anzels salvayges, MONTANHENCS. 

Menta es herba… salvagga e MONTANHENCA. 
Eluc. de las propr., fol. 139 et 214. 

Oiseaux sauvages, nontagnards. 

Menthe est herbe... sauvage et de la montagne. 


5, MONTANIER, MONTANHER, ad)., du 
lat, monranus, moutagnard, de la 


montagne. 
Per .1. MONTANHER MOrgue. 

Cat. dels apost, de Roma, fol. 57. 
Par un moine de {a montagne. 


Substantiv. 
L' un fon dels monrantæns lo plus corren. 


Le conTe D£ PoirTiers : Companho. 
L’ua fut des montagnards le plus courant. 
anc. FR, Les sangliers, les lions, les ourses 
montagnères. 
R. GAaNIER , Hippolyte, acte v, sc. 2. 
Mon Dieu! que «le plaisir de voir nos monra- 
gnères 
Blauches comme le laict, dispostement légères. 
Premières OEuvres de Desportes, fol. 286. 
caT. Motanyes. usr. Montanes. ront. Mon- 
tanhez. 17. Montanaro. 


6. Monranis, adj., montagnard. 


Lo ters es lo falx MONTARIS. 
Deupes De PRADES , Aus. cass. 
Le troisième est le faucon montagnard. 


7. MOonTauEn, s. ., ascension, éléva- 
tion. 
En aital monTamax que par a nos d’una 


palma. 
Liv. de Sydrac, fol. 72. 


Eu telle élévation qu'eHe paraît à nous d’une palme. 
i 


MON 


Lo moxramanr de Christ al ciel. 
Doctrine des Vaudo:s. 
L'ascension de Christ au ciel. 


IT. Montamento. 


8. MonTANSsA, MONTANSSA, 5. f., clevi- 


tion, hauteur. 
Del declinamen del firmamen ela sy remc:': 
la monTaxsA d'uua palma. 
Liv. de Sydrac, fol."2. 
De la déclinaison du firmament elle s'écart b 
hauteur d’une palme. 


— Montant, taux. 
À la valor et a la moxranssa de dos cent: 
liuras de moneda corsabla. 
Tit. de 1313. Doar, t. XXXVIX, fol. 17 
À la valeur et au taur de deux cents livre ls 
monnaie ayaut cours. 
aAxc. FR, Dont sa dame en vie demore 
La montance d’ane sole hore. 
Roman de la Rose, v. 9020 
it. Montanza. 


9. MonTanos, adj., monteur, qui s'elesr 
en l'air. 
Falcos voladors, 
E ‘'stuirles monrapuns. 
Ginaup DE SALIGNAC : Esparviers. Far, 
Faucoas agiles , et émérilluns montfeurs. 
anc. FR. Où il a moalt bon snontéor. 
Roman du Renart, 1. LL, p. 11. 
xsr. Montador. 


10. MonTapuRra, s. f., monture. 
Sus en la moNTADURA , sia mal o sis cavil. 
Arbre de Batalhas, fol. 135 


Sus en la monture, soit mulet ou soit cheval. 


use. Montadura. 


11. MonTA, s. f., montant, taux, in 
térét. 

. Aleas qne preston los aatres deniers, que « 
prendon a pauc de monra, et ells prestoni 
grau MONTA. 

Sobre 1v captal preuon las monras o et 
deniers o en bestias. 

V.et Vert., fol. 14 et 13 

Aucuos qui prêtent les deniers des auires, 1 
qu’ils preunent cela à peu de taux, et les prêtent i 
grand taux. 

Sur le cheptel ils prennent les intérvts ou en de: 
uiers ou en bêtes. 





MON MOR 261 


14, TaAsMONTANA, TRAMONTANA, TRE- S'ar no socort la crotz e’l moxuuex. 
re Poxs px Carpunir : Er nos sia. 

xonTama, s. f., tramontane, étoile Si maintenant il ne secourt la croix et le sépulcre. 
polaire. Lai per cobrar, ab la vostra valensa, 
Lo rei demanda : Totas las estelas torneio La sancta crotz e’l verai monrmxx. 

els? — Totas torneio.… estiers .1., qu’ es ape- G. Ficuzinas : Tots bom qui. 

la TRASMONTAKA. Pour recouvrer là, avee La votre vaillance, Ja 

Liv. de Sydrac, fol. 72. sainte croix et le vrai monument. 


Le roi demande : Toutes les étoiles tournent-elles? | car. Monument. asr. ronT. 17. Monumento. 
— Toutes tournent. excepté une, qui est appelée 


tremontane. MOR, s. m., More, nom de peuple. 
En aissi com la TRAMONTANA Sarrszi e Mon au tengut. 
Guida la nau sobre mar Forquer px Romans : Ausels no. 
À port. Sarrasins et Mores ont tenu. 
Ux TaOTBADOUR ANONYME : Coblas esparsas. car. sp, Moro. 
Ainsi comme la framontane guide ja nef sur la . 
me vers le port. | 2. Monex, ad}j., more, de couleur more, 
Las quals si movo eviron de la raemomTaxa. | noir. 
Eluc. de las propr., fol. 119. Quan l’ aura fag, de blan, monxx. 
Lexqnelles se meuvent autour de la tramontane. Mancasrus : Soudadier. 
Adjecuv. Cela estela rRAN°MONTANA. Quand il l'aura fait, de blanc, more. 


Liv. de Sydrac, fol. 14. 


Cette étoile tramontane (polaire). 3. Monais, adj., more, moresque. 


Bausans fon son chavals ferrans e bais, 


- Vent dn nord. De michtz fo arabis, de mietz monats. 
Los principals aissi nomnam Roman de Gerard de Rossillon, fol. 96. 
En nostra lengua romana : Bausant fut son cheval gris et bai, par moitié 
Levan, grec e TRASMONTAXA. fut arabe, par moitié moresque. 


Brev. d’amor, fol. 41. 
Les principaux ainsi mous nommons dans notre 
hogue romane : levant , grec et tramontane. 
(AT. ESP. PORT. IT. Tramontana. 


4. AMORAVIT, Ad). , more. 
Sis el alferan AmonAvITz. 
Roman de Gerard de Rossilton, fol. 27. 
Se plaça sur l’auférant more. 
5. TaasuoN, TRAMONT, adj., lat. rnaAns- 


xonTanus, tramontain, couchant. MOR , s. f., lat. mones, naturel, mœurs, 


La rocha es dans s0l TRASMON. humeur. 
F. de S. Énimie , fol. 25. Ta mal won 
La roche est devers le soleil couchant. C’ anc als seus niase 
Tenc lss mans levadas tro al solelh rnaMonT. Non tenc fe ni amor. 
Hist. de la Bible en prov., fol. 31. T. px Gut gr De FALCo : Falco. 
Tiat les mains levées jusqu'au soleil couchant. Si mauvais naturel qu'oncques aux siens ni à soi 


ne tiot foi ni affection. 


[ON - 
NUMEN , mon1æzx, s. m., lat. Mo Sabis hom atempra l’alegreza de son front 


*oxxxtum, monument, tombeau. per la greagetat de sas mons. 
Quant apelet lo Lazer del montwxxr, cant Trad. de Bède , fol. 69. 
D resoscitet de mort. Homme sage tempère l’allégresse de son front par 
| Fragm. de trad. de la Passion. . | la gravité de ses mœurs. 
,Pune  sppels le Larare du tombeau, quand il anc. rn. Que li enfés n’acoustumast mauvaises 
mors. 


Quant hom el moxumaxT . .__. 
Entrodniz et enseigniez en bonnes mors. 


W'avra pauzat. 
astres Gestes de Louis-le-Déb., rec. des hist. de Fr., 
Drupes De Paanes : Ai! s’ieu pogues. t. VI, p. 129 et 130. | 


Quand on m'aura mis au tombeau. , . , | 
Et d’anes meurs et d’an corage. 


- Le saint sépulcre. Roman du Renart, t. 1,p. 5. ; 


MOR 


Tiex mors avoir doivent et seulent 
Qui parfetement amer veulent. 
Roman de la Rose, v. 4717. 


262 


2. MoRALMEN, adv. moralement. 


Monazmax per esta msniera. 


Leys d'amors, fol. 135. 
Moralement de cette manière. 


CAT, Moralmnent. nsp. ronT. 17. Moralmente. 


3. MonaL, ady., lat. monaLis, moral. 
La gran vertut MORAL que era en luy. 
Arbre de Batalhas, fol. 60. 
La grande vertu morale qui était en lui. 
Per esshamples monaLs. 


Eluc. de las propr., fol. 10. 
Par exemples moraux. 


CAT. ESP. PORT. Moral. rr. Morale. 


4. MoraLiTar, s. f., lat. MORALITATEN, 
moralité. 
Sant Gregori el libre de mORALITATZ. 
Arbre de Batalhas, fol. 3. 
Saint Grégoire aa livre de morulités. 
cAT. Moralitat. xsr. Moralidad, vorr. Morali- 
dade. 1x. Moralitä, moralitate, moralitade. 


5. MoniGExa8, v., morigéner, former 
aux bonves mœurs, être de bonnes 
mœurs. 

Part. pas, Era hom be MORIGENATzZ. 
Femna honesta e be moRIGENADA. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 47 et 157. 


Était homme de bien bonnes mœurs. 
Femme honnête ct de bien bonnes mœurs. 


MOR , more, MORBk, $. 71., museau, 
trogne , grouin. 
Tas dens grans e’1 wonn trons. 


Roman de Jaufre, fol. 3. 
Les dents longues et le musear camus. 


Istramen .. semblant a monr de porc. 
ÆEluc. de las propr., fol. ar. 
Instrument. semblable à grouin de porc. 
Loc. Quai m’ apela traitor, 


El men per mieg lo mon. 
. Toncarozs : Comunal. 
Qui m'appelle traître, il ment par le milieu de 
la trogne. 
ANG. FR. Fais Iny en signe une gresle de coups 
de poing sns le mourre. 


RasELAIs, liv. 111, ch. 20. 
GAT. Esr. Morra. 


2. MonraDa, s../., coup de muscau. 


MOR 


Be ‘1 det bons monnapa. 
Leys d'amors, fol. fi. 
Lui donna bien un bon comp de museau. 
3. Monur, ad}., épais, lippu, rechin 
Que torneron diable fer, negre et morni 
Jzaunx : Diguas meta. 
Qui devinrent disbles cruels, noirs et rechiga 
Lavras grossas e MOnuDas. 
Roman de Jaufre, fol. 59. 
Lèvres grosses et lippues. 
cat. Morrud. ssP. Morrudo. 


4. MonaïLLa, s. f., visière. 
Quant es aberta la mORArLLA. 
P. Vipaz : Lai oo ϝ 
Quand la wisière est ouverte. 


MORA ,, s. f., lat. morum, mûre. 
Plus negra non es MORA , can es a 52 «3x 
F.. de S. Honcret. 
Plus noire n'est pas mrire, quand elle est à a ait 
Sac de monas verts. 
Eluc. de las propr., Hl.# 
Suc de mûres vertes. 
Nég. expl. No m valrian una mon, 
Sonet, ni voutas ni lais. 
GinauD DE Bonn : Quan brava. 
Ne me vaudraient une mure, sonnets, ni vd 
ni Jais. | 
ANC. FR. Si puisse-je boire demie 
Ne de more ne de vin cuit. 
Roman du Renart, 1. 1], p. à; 
CAT. Es». Mora. rorTr. Amora. 17. Morc. 


2. Monter, s. #1., lat. monus, münitr. 


Las moras del montrer. 

SERVERI DE G1RONKE : Del 508 “4 

Les mûres du sairier. , 
Aquest nom es appropriat a monise sltaf 
Eluc. de las propr., fol. ri. 
Ce nom est approprié à mrfrier sauvage. 
car. Morèra. se. Morera. ront. Amon 

1T. Moro. 


3. Dyamononx, s. m., lat. DIAMORON, d 


morum , sirop de mères. | 


Morier.. , del frug si fa electaari di ui 
RON. | 
Eluc. de las propr., (ol. 314 

Le müûrier... , du fruit se fait un électuut' 


diamorum. 


MORELLA , s. /., morelle, sorte 


plante. 


MOR 


Pren suc de plantage, de monzzca , de evol, 
irina de froment et mel. 
Coll. de remèdes en prov., fol. 1. 
Preods sue de plantain , de morelle, d'hièble, fa- 


we de froment et naniel. 


ut. 17. Morella. 


ORA, s. f., lat. mona, retard, retar- 
dement, délai. 
Eo li en dei donar gazain, enquera non sia 
gen MORA. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 7. 

Je doss lui en donner profit, encore que je ne sois 
we retard. 

No i a mestier de mona, 

Que trop ai estat musaire, 


Menan Le Notn ow Ra1mOnD Jonpanx : Era m don 
Dieus. 
Ïl u'y à pas besoin de délai, vu que trop j'ai été 
saurd. 


ir, Mora. 


. Comonacio, s. f., lat. commonario, 
délai, commoration , figure de rhéto- 
rique. 

Commoratio est, cam in loco firmisimo, 
70 lola causa nititur, manetur diutius et 
nden sæpias reditar. 

Auctor libb. ad Herennium, à , 45. 

Cowosacios , es cant hom retorna soen ans 
atoriat, o las paraulas qne son de gran 
sestnt. 

Leys d'amors, fol. 147. 


L commoration, c'est quand on retourne sou- 


na tue autorité , ou les paroles qui sont de grande 
r. 


: Deuon , s. m., demeure, séjour. 
On mais los aag, mens los cre: 
Et on plos entr’ en lor pxmon, 
Mens si de plazer en mon cor. 
P. CanpiNAL : D’ un sirventes faire. 
Où plus je les entends, moins je les crois ; et où 


Mau j'etre dans leur demeure, moins j'ai de plaisir 
‘2 Do0 cœur. 


- Fg Plaisir, bonheur. 
lea l’sm e l’amei de bon cor, 
El'amarai, sitot m'encora, 
E no m fassa be ni Dzmon. 
Ux rnocsanoun ANONTME : Si la bella que. 
Je l'aime et V'aimai de bou cœur, el l’aimerai , 
fsiqu'elle m’aflige , et ne me fasse bien nf plaisir. 


MOR 263 


Car on Dien avia son cor, 
Et en lui servir son pzxos. 
V. de sainte Énimie. 
Car en Dieu avait son cœur, et à le servir sou 
bonheur. 
Non ai DEmMOonR 
D’ autre bell’ amia. 
PAULET DE ManseiLce : Bella dompna. 
Je n'ai plaisir d'autre belle amie. 
ANG. FR. Fuiant s'en vet sanz plus demor. 
+ Roman du Renart, 1. 111, p. 182. 


4. Deuona, s. f., demeure, séjour, délai. 

Pois que en li en serai en DEMORA, s0 esen 
tarzament. 

Trad. du Code de Justinien, fol. 7. 

Après que je lui serai en demeure, c'est-à-dire 
en retard. 

Eleva born la votz mays e plas forment fa- 
zen major bsMORA de temps que no fai en de- 
gaua de las autras sillabas. 

Leys d'amors, fol. 8. 

Où élève la voix davantage et plus fortement en 
faisant plus grand delai de temps qu'oa ne fait sur 
aucune des autres syllabes. 

Mantenen ill eyxi fora 
En la plaza, sensa DEMORA. 
Trad. d’un Evarg. aporcr. 

Maintenant elle sortit dehors en La place, sans 
retard. 


— Eu parlant du coit. 
Pot esser tan longa la nxmoRA e tan escalfalz 
lo delieg que pot esser peccat mortal. 
V.. et Vert., fol. 18. 
Le scjour peut être si long et le plaisir si échauñle 
que (ce) pent étre péché mortel, 
Fig. Lo sanbz hom no volc fer pxmona, 
E demanda li per que s plora. 
SF. de sainte Ænimie, fol. 33. 
Le saint homme ne voulut faire sejour, et lui de- 
wande pourquoi elle pleure. 
Ady. Adonc lo sanhz hom sas DEMORA 
Senha son cors. 
F. de sainte Énimie, fol. 33. 
Âlurs le saint homme sans retard signe son curps. 
ANC. FR. 
He! dous amis, fait-elle, com longue demouree. 
Romancero français, p. 15. 
Et ses nonains sans demoree 
Ceste chose ont aperceue. 
Conte de l’abesse qui fut grosse. 


CAT. &sr. PORT. Demora. 17. Dimora. 





264 MOR 


5. DEmonansa, s. f., demeure, séjour, 
retard , retardement. 
Sy coma l’intrada e la issyda de la Dxmo- 
ransA de la planota e del signe. 
Liv. de Sydrac, fol. 87. 
Ainsi comme l'entrée et la sortie du séjour de la 
planète et du signe. 
Tals vegada es que hou en saffre autre dan 
per DEMORANSA. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 34. 
Telle fois est qu’on en souffre autre dommage par 
retardement. 
S’ il pasan ses longa DEmORANsA, 
Cristiandat garderan d’aunimen. 
BERTRAND D'ALLAMANON : D’un sirventes mi. 
S'ils passent sans long retardement, ils sauveraient 
de honte la chrétienté. 


ANC. FR. Sanz demorance 
Penduz seras à une branche. 
J'irai à lui sanz demorance. 
Roman du Renart,t. II ,p. 56 et 319. 


ANC. se. Demoranza. 17. Dimoranza. 


6. DemonacGr, s. M., Séjour. 


Fos lonc D=MORAGGEz. 


Palaytz de Saviesa. 
Fut long séjour. 


7. Demonana, 5. f., retard, délai. 
Doncx s’armero Frances ses lunha bsMORaADA. 
Vos, on etz, baros ? Trop fuytz gran D«MORA DA. 

… Roman de Fierabras, v. 3979 et 2775. 
Alors s'armèrent les Français sans aacua retard. 
Vous, où êtes-vous, barons ? Vous faites trop grand 
retard. 
anc. r8. Ne cuidiez pas que lor anaïit 
La demorée de la nuit. 
R. de Parthonopex de Blois, not. des MSS., t. IX, 
P- 29- 
8. DxmonaLH, DEMORAILL, s. mm. , élas- 


sement, passe-temps , récréation. 
Per o n° an grau mal pres 
Joyas e D«monar«n. 
Ginaup DE BonNEiL : Joys e chans. 
Par cela en ont grand mal pris joies et récréation. 


* Un manuscrit porte DEMOBAILL. 


9. Dxuonan, v., lat. nemoRant, demeu- 


rer, séjourner, rester, retarder. 
Passa per .xir. signes, e en cascun signe 
DEMORA .11. ans e demich. 
Liv. de s'ydrac, fol. 53. 


MOR 
Passe par douse signes, et en chaque sigue 
journe deux ans et demi. 
A convengat d’estar e DsmomAR en l'ereta, 
Preuves de l'Hist. de la maison de Turenne, 14 
À convenu de rester et séjourner dans l’héritag 
No cuid aprob altre dols li pemon. 
Poëme sur Boèce. 
Je ne pense pas qu’auprès autre deuil lui reste. 
Pero ben sai qu’ el partir me Damon. 
PEnD1GO% : D’ amor no m puese 
Pourtant je sais bien que le partir me reste. 
Si el nxmona que el no me pague :c0q 


me deu. 
Trad. du Code Justinien, fol.”. 


S'il retarde qu’il ne me paye ce qu'il me doit. 


— Se plaire, s'égayer. 
Donna, per qu’ieu chant e m paxos. 
B. ps VENTADOUR : Quant par la tions. 
Dame , pour qui je chante et me rvjouis. 
Ab joi que m pE«MORa 
Vuelh an sonet faire. 
PrynoLs : Ab joi. 
Avec la joie qui m’égaie je veux faire un wes 
Part. prés. Laborador DxmoRANT a una pt 
meutada. 
Terrier de la Confrérie du S -Esprit de Bordes 
. 15. 
Laboureur demeurant à une pineraie. ù 
Part. pas. No seria vamonArz en la plassa, à 
s enfugiria. 
Liv. de Sydrac, fol. 58. 
Ne serait demeure en la place, mais s’eafuirat 
La corruptio de Îa carn es tan grsns, q 
lo esperit non pot, en aquesta vida mort 
longamens pamonAR en tan haut estamen 
contemplatio. 
VW. et Vert., fol. 101. 
La corruption de la chair est tellement grasd 
que l’esprit ne peut, en cette vie mortelle, loost 
ment rester en si haut état de contemplatios. 


&sr. rORT. Demnorar. 1x. Dimorare. 


MORB , s. m., lat. monpus, maladie. 
Mons, es aco que non laissa ad home 0 
bestia faire aco que el deuria faire per nstsf 
Trad. du Code de Justinien, fo). 4 
Maladie, c'est ce qui ne laisse pes faire à! 
Lomme ou à une bête ce qu'il devrait faire par # 
ture, 


ANC. CAT. Morb. esr. Pont. 17. Moréo. 


à. Monsos, adj., lat. monnosus, maladt 
maladif. 


MOR 


Monsos ny infect. 
Tue. du xv° siècle, entre le seig. et les hab. de la 
Roche. 


Malade et infecté. 
Si la causa que ven us hom sd un autre es 
Mon20$A O viciOsa. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 41. 
Si chose qu’un homme vend à un autre est ma- 
ladive où vicieuse. | 
asc. car. Morbos. nsr. ronr. Morboso. 


IORDRE, »., lat. monpene, mordre. 
Semblon mastis que layron a totz, e MORDON 


uelh que on. 
4 que pod V. et Vert., fol. 25. 


Ressemblent à mâtins qui aboient à tous, et 
sordent celui qu’ils peuvent. 
Quai de parlar trassauta, 
Dreitz es qu’en la lengos s monDa. 
A. DaxieL : Autet e bas. 
Qui cutrepasse de parler, il est juste qu'à la lan- 
jee 1l se morde. 
Lai on no mor, ilh lecha 
Pos aspramens no fai chatz. 
MancaBRus : Dirai vos. 
Li où elle ne mord , elle lèche plus âprement que 
ie fit chat. 
Proy. Qui monr sas lavras, pessa mal. 
Trad. de Bède, fol. 34. 
Qui mord ses lèvres , pense mal. 
wc. re. Jusqu’en la vive char l’a mors. 
Roman du Renart,t. Il, p. 264. 
Des moutons qui ont esté mors du loup. 
Awtor, Trad. de Plutarque. Morales ,t. I, p. 109. 
Delivre la, que du chien ne soit snorse. 
CL. Manor, t. IV, p..262. 
\5C. car. Mordre, mordrer. xse. ponr. Mor- 
der. ir. Mordere. 


+ Mons, s. m., lat. monsus, morsure. 
À mors fort e rege. 
Naturas d’alcunas bestias. 
À morsure forte et rude. 
Mordon.. co fay serpen, et enverinon LIL. 
Rrionas en ,1. MORS. 
V. et Vert., lol. 24. 
Mordent.… comme fait serpent, et enveniment 
ns personnes en une MmOrsure. 
\ic. Fr. Adaus nous a, par un seul mors, 
Si malement honnis et mors. 
Roman de Mahomet, %. 707. 
Ce fa par le mors de la pomme. . 
Fabl. et cont. anc., 1. 1V, p. 194. 
Tot le manga à un sol mors. 
Roman du Renart, t. II, p. 302. 
re 


. ASP. Mordicacion. PORT, Mo 


MOR 265 


axc, ss». Que non trago peor muerso niu Judio 
nin Pagauo. 
Poema de Alexandro, cop. 1210. 
rr. Morso. , 


3. Monsura, s. f., morsure. 
MonsunA de serpen. 
Brev. d’amor, fol. 50. 

Morsure de serpent. - 

El poyria dampnatgar, per sa MORSsURA , 
manhtas gens o bestias. 

Liv. de Sydrac, fol. 29. 

Il pourrait endommager, par sa morsure, maintes 

gens ou bêtes. 


17. Morsura. 


4. MonDEMmEnT, s. m., morsure. 


Monpanuxsr de bestin” venenozs. 


Eluc. de las propr., fol. 98. 
Morsure-de bête venimeuse. 


xse, Mordimiento. 17. Mordimento. 


5. Monpepuna, s. f., morsure. 
Contra monpapurA de ca ravios. 
Monpzpura de vipra. 
Eluc. de las propr., fol. 191 et 145. 
Contre morsure de chien enragé. 
Morsure de vipère. 


ESP. PORT. Mordedura. 


6. MonnicaMEnT, s. m., picotement, ti- 
raillement. 
Val contra MORDICAMENT et arsura d’ esto- 


mach. 
Eluc. de las propr., fol. 212. 


Vaut contre tiraillement et irritation d'estomac. 


ir. Mordicamento. 


=, Monpicacio, 5. f., lat. MORDICATIO, 
excitation, picotement. 
Senta la monprcacio de la medecins. 
Las medecinas que fan çessar flux de sang 
ses MORDICACIO. 
Trad. d’Albucasis; fol. 5 et 35. 
Sente l'excitation de la médecine. 
Les médecines qui font cesser le flux de sang sans 
excitation. 
Go. 1T. Mor- 
dicazione. : 
8. Monprpon, s. m., mordant, sati- 


rique. 
34 





264 MOR 


5. DEmonANSA, s. f., demeure, séjour, 


retard, retardement. 

Sy coma l’intrada e la issyda de la nzxmo- 
RANsA de la planeta e del signe. 

Liv. de Sydrac, fol. 8. 

Ainsi comme l'entrée et la sortie du sejour de la 
planète et du signe. 

Tals vegada es que hom en saffre autre dan 
per DEMORANSA. 

Trad. du Code de Justinien, fol. 34. 

Telle fois est qu’on en souffre autre dommage par 

retardement. 
S’ il pasan ses longs pxmonansa, 
Cristiaadat garderan d' aunimen. 

BERTRAND D'ALLAMANON : D'un sirventes mi. 

S’ils passent sans long retardement, ils sauveraient 
de honte la chrétienté. 

Sanz demorance 
Pendaz seras à une brauche. 
J'irai à loi sanz demorance. 
Roman du Renart, t. II, p. 56 et 319. 

AnNC. sr. Demoranza. 17. Dimoranza. 


ANC. FR. 


6. DemonacGr, s. m., Séjour. 


Fos lonc psmoRAGGs. 
Palayts de Saviesa. 
Fut long séjour. 


7. Demonana, 5. f., retard, délai. 
Doncx s’armero Frances ses lnuha bamonaDA. 
Vos, on ets, baros ? Trop faytz gran ns«monADa. 

. Roman de Fierabras, v. 3979 et 2775. 
Alors s’armèrent les Frauçais sans aacun retard. 
Vous, où êtes-vous, barons ? Vous faites trop grand 
relard. 
anc. rr. Ne cuidiez pas que lor anait 
La demorée de la nuit. 
R. de Parthonopex de Blois, not. des MSS., t. IX, 
P- 29- 
8. DemonALx, DXMORAILL, s. m., délas- 


sement, passe-temps , récréation. 
Per o n’ an gran mal pres 
Joyas e DE«moRALE. 
Ginaup ps BonnEIL : Joys e chans. 
Par cela en ont grand mal pris joies et récréation. 


‘ Un manuscrit porte DEMORAILL. 


9. Damonan, v., lat. DkmoRAR;, demeu- 


rer, séjourner, rester, retarder. 
Passa per .xtI. signes, € en Cascuu signe 


DEMORA .It. 80s e demich. | 
Liv. de Sydrac, fol. 53. 


. MGR 
Passe par doute signes, et en chaque signe # 
Jjourne deux ans et demi. 
À convengut d’estar e DamORAR en l'erelaxi 
Preuves de l’Hist. de La maison de Turenne, 1i! 
À convenu de rester et séjourner dans l'héritage, 
No caid aprob altre dols li pemon. 
Poëme sur Boëce. 
Je ne peuse pas qu’auprès autre deuil lui reste. 
Pero ben sai qu’ el partir me pamon. 
PEanicox : D’ amor no m puex. 
Pourtant je sais bica que le partir mereste. | 
Si el pamona que el no me pague aco qi 


me deu. 
Trad. du Code Justinien, (ol.*. 


S'il retarde qu’il ne me paye ce qu'il me doit. 


— Se plaire, s'égayer. 
Domna, per qu’ ieu chant e m psmon. 
B. px VENTADOUR : Quant par La lors. 
Dame , pour qui je chaute et me réjouis. 
Ab joi que m paxonaA 
Vaelh nn souet faire. 
PEyaozs : Ab joi. 
Avec la joie qui m'égaie je veux faire un sem 
Part. prés. Laborador D&MORANT à una pe! 
meutada. 
Terrier de la Confrérie du S.-Esprit de Bordes 
fol. 156. 
Laboureur demeurant à une pineraie. ° 
Part. pas. No seria vamonarz en la plasss,a 
senfugiria. 
Liv. de Sydrac, fol. 58. 
Ne serait demeuré en la place, mais s'enfuinait 
La corraptio de la carn es tan grans,q 
lo esperit non pot, en aqnesta vida mort 
longamens DxMonRAR en tan haut estamez 
coatemplatio. 
V. et Vert., fol. 101. 
La corruption de la chair est tellement grasd 
que l’esprit ne peut , en cette vie mortelle, lost 
ment rester en si haut état de contemplation. 


«sr. rORT. Demnorar. 17. Dimorare. 


MORB, s. m., lat. monsus, maladie. 
Monss, es aco que non laissa ad home o 
bestia faire aco que el deuria faire per nat! 
Trad. du Code de Justinien, fol. 4i 
Maladie, c'est ce qui ne laisse pes faire à 
Lomme ou à une bête ce qu’il devrait faire par ! 
ture. 
ANC. CAT. Morb. nsr, PONT. 17. Morbo. 


2. Monsos, adÿ., lat. monnosus, malad 


maladif. 


MOR 


Monsos ny infect. 
Tie du xv° siècle, entre Le seig. et les hab. de la 
Roche. 


Malade et infecté. 
Si la causa que ven us hom ad un autre es 
HOR20SA O viciOsa. 
Trad. du Code de Justinien, fol. &r. 
Si à chose qu’un homme vend à un autre est #14- 
ladive ou vicieuse. | 
asc. cat. Morbos, xsr. porT. Morboso. 


ORDRE, »., lat. monpene, mordre. 
Semblon mastis que layrou a totz, e MORDON 


velh que on. 
pelh que pod V. et Vert., fol. 25. 


Ressemblent à mâtins qui aboïent à tous, et 
sordent celui qu’ils peuvent. 
Qai de parlar trassauta, 
Dreitz es qu’en la lengua s monpa. 
À. DAntEL : Autet e bas. 
Qui outrepasse de parler, il est juste qu’à la Jan- 
ue il se morde. 
Lai on no mor, ilh lecha 
Pos aspramens no fai chatz. 
Mancasnus : Dirai vos. 
La où elle ne mord , elle lèche plus äprement que 
ie fait chat. 
Proy. Qui monr sas lavras, pessa mal. 
Trad. de Bède, fol. 34. 
Qui mord ses lèvres , pense mal. 
wc. re. Josqu’en la vive char l'a mors. 
Roman du Renart,t. Il, p. 264. 
Des moutons qui ont esté mors du loap. 
Autor, Trad, de Plutarque. Morales ,t. 1, p. 109. 
Delivre la, que du chien ne soit morse. 
CL. Manor, t. IV, p.262. 
\c. car. Mordre, mordrer. nse. ponrT. Mor- 
der. tr. Mordere. 


+ Mons, s. m., lat. monsus, morsure. 
À mons fort e rege. 
Naturas d’alcunas bestias. 
À morsure forte et rude. 
Mordon.… co fay serpen, et enverinon .zt1. 


Penionas en .1. MURS. 
V. et Vert., fol. 24. 


Mocdent.… comme fait serpent, et enveniment 
où personnes en une MOrsure. 
\ic. ra, Adaus nous a, par un seul mors, 
Si malement honnis et mors. 
Roman de Mahomet, v. 70. 
Ce fa par le mors de la pomme. . 
Fabl, et cont. anc., t. 1V, p. 194. 
Tot le manga à un sol mors. 
Roman du Renart, t. 11, p. 302. 
JL. 


MOR 265 


anc. ssP. Que non trago peor muerso nin Judio 
nin Pagauo. 

Poema de Alexandro, cop. 1210. 

tr. Morso. 


3. Monsura, 5. f., morsure. 
| Monsuna de serpen. 
Brev. d’amor., fol. 50. 
Morsure de serpent. 
El poyria dampnatgar, per sa MORsURA, 
manhtas gens o bestias. 
Liv. de Sydrac, fol. 29. 
. pourrait endommager, par sa morsure, maintes 
gens ou bêtes. 
ir. Morsura. 


4. MonDBMENT, s. m., morsure. 
Monpzuxirr de bestia venenoss. , 
Eluc. de las propr., fol. 98. 


Morsure de bête venimeuse. 
xse, Mordimiento. 17. Mordimento. 


5. Monpxnuaa, s. f., morsure. 
Contrs monpanuna de ca ravios. 
Monpzpuna de vipra. 
Eluc. de las propr., fol. 191 et 145. 
Contre morsure de chien enragé. 
Morsure de vipère. 


ESP. PORT. Mordedura. 


6. MonpicamenT, s. m., picotement, ti- 
raillement. 
Val contra MORDICAMRNT et arsura d'esto- 


mach. 
Eluc. de las propr., fol. 212. 


Vaut contre tiraillement et irritation d'estomac. 


ir. Mordicamento. 


r. Monpicacio, s. f., lat. monnicario, 
excitation, picotement. . 


Senta la monpicacio de la medecins. 
Las medecinas que fan çessar flux de sang 
ses MORDICACIO. 
Trad: d’Albucasis; fol. 5 et 35. 
Sente l’excitation de la médecine. 
Les médecines qui font cesser le flux de sang sans 
excitation. 


, asr. Mordicacion. PORT, Mordicaçao. ir. Mor- 


dicazione. 
8. Monpenon, s. »m., mordant, sati- 


rique. 
34 





266 
Mg. 


MOR 


Son ja li s#onnxnon 
Per uu de nos, duy de lor. 
Au: dx PreviLaix : Li folh. 
Déjà les mordants sont pour un de nous, deux 
des leurs, 
xsp. PORT. Mordedor. 1r. Morditore. 


9. Monnicariu, adj., lat, monpicarivus, 
excitatif, mordicatif, qui cause des 
picotements. 

Aquela ayga es dels sfeus badels onpicarrva. 
De budels lavativa et monpicativa. 
Eluc. de las propr., fol. 144 et 273. 
Ceite eau est excitative des siens boyaux. 
De boyaux lavative et mordicative. 
xsr. 1T. Mordicativo. 


10. Monprrican, v., picoter, être mor- 
dicant. 
Part. prés. Sal... monniricax les badels. 


Eluc. de las propr., fol. 193. 
Sel... mordicant les boyaux. 


11. MonDiricatiu, adj., piquant, mor. 
dicatif, excitatif. 


Ayes salada... cum sia MORDIYICATIVA. 
Eluc. de las propr., fol. 75. 
Eau salée... comme elle soit mordicative. 


12. MORCKL, MORSEL, MORSEUS, $. /M., 
morceau. 


Fan thesaur de hos moncxcs e de lor lecarias. 
Liv. de Sydrac, fol. 120. 
, Font trésor de bons morceaux et de leurs frian- 
dises. 
De carn de vacha faitz monsxLs. 
Desupes pe PraDss , Aus. ass. 
De chair de vache faites des morveaux. 
Amon dinz lur maizos 
Mais bos vis e bos monsxus, 
C’ ab afan penre casteus. 
B. Car vo : Ea luee. 
Aiment davantage dans leurs maisons bons vins et 
bons morteaux, qu'avec peine prendre châteaux. 
Prov. Ah sermblan de bon monsar 
Se prenon li glot auzel, 
G. Ouivier D’ARLEs , Coblas triadas. 
Avec apparence de bou morceau se prenneut les 
gloutons oiseaux. 
ANG. ra. Ki del morsel fu estranglez. 
Roman de Rou, v. 10728. 
N'avez cure ds tel morsel. 


Roman du Renart, 1. 11, p. 256. 
tr. Morsello. 


MOR 


13. Reumonnae, v., lat. Rewonneu, 

martyriser, déchirer, bourreler. 
Fig. No stanh las jens nemonnas, 

Car peccas y mortalmen. 
P. CanDimAL : Jhesum Cris. 

Il ne convient pas que tu déchires les geos , cariu 
y pèches mortellement. 

La predicatio li axmon+ la cociencia de son 


peccat. 
F. et Vert., (ol. 49. 


La prédication lui marfyrise la conscience i 
cause de son péché. 
Sa consciencia l’en raamonp1a. 
Tit. de 1286. Dour, t. XLI, fol. 6 
Sa conscience l’en bourrelait. 
ANC. FR. 
Ne ce dont couscience le reprent et remor. 
Jruax pe Meonc, Tese., v. 316. 
Dont conscience vous remorde. 
Farce de Pathelin, p. 18. 
CAT. Remordir. us». PonT. Remorder. rr. Re- 
mordere. 


MORENAS, s./, pl., hémorrhoides. 


Estopacis verais per cert 
Val mot ad home que sanc pert.., 
E val encontra monexas. 

Brev. d’amor, fol. 40. 

La topase vraie certainement vaut moult à bomm 
qui perd son sang... , et vaut contre hémorrkoutes. 
CAT. Morenas. xsp. Aimorranas. pont. Aimor 

reimas. 1T. Morice, morici. 


MORGOIL , s. 


geon. 
Mongorz...,,...,,... 
Que hom apells corpmari. 
DeEupes pe PRADES, dus. cass. 
Plongeon... qu’on appelle coœrmoran. 
zsr. Somorgujo. ronr. Mergulhäo. vr. Merge 


m., du lat. xnoas, plon 


MORINOS, adj., léger, vite, prompt 
alerte, rapide. 


Engendrat el .xxx., ès montnos. 
Eluc. de las propr., fol. 235. 
Engendré au trentième , il est a/erte. 


MORIR , muni, ®., lat, monts, fair 
mourir, tuer, détruire, ravager. 
Milhs en valh montr, pendre o arder. 


Roman de Gerard de Rossillon, fol. 103. 
Mille j'en yeux faire mourir, pendre ou brülcr. 


MOR 


\wt. pas. Fer un autre qu’ieu voigraaver moRT. 
G. Fieuzinas : L’autr’ier. 
Pour un autre que je voudrais avoir {ué. 
. Contra Franses qu’an vostra terra MORTA, 
Montanr SARTRE : Coms de Tolsaa. 
Costre les Français qui ont ravagé votre terre. 
An monr prets e cgvalairia, 
E xoara tots cortexia. 
Ausronc D'OuLac : Ay ! Dieus. 
Ont dctruit honneur et chevalerie, et détruit 
ale œrtoisie. 
sc. rr, Jesque il ont mort tos les madles de] 
pas. 
Anc. trad. des Liv. des Rois, fol. 97. 
E il meisme éusseut mort, 
Quant vint li sire de Montfort. . 
Roman de Rou, %. 13478. 
Je t'ai oceis ton ennemi qui t'eust mort , se 


enst vesca. 
JoinviLre, p. 55. 


De dors assan!x qui tant de gens ont mors 
Jzan Manor, t. V, p. 103. 
ar. Por aver morto tres grandes capitaes. 
+ Jean De Bannos. 
. Ch’a torto m° ha morto lo mio figliulo. 
Cento Novelle antiche, n° 67. 
Que gli occhi che m° un morta. 
Boccaccro, Decam., WII, 10. 
Sanar le piaghe © hanno Italia morta. 
Dante, Purg., c. 7. 


: Mourir, cesser de vivre, 
Al jorn c’ om nai, comensa A MORIR. 
G. Faïrntr : Cascus hom. 
Du jour que l’homme nait, il commence à mourir. 
Qai nos pais que no wunex de fam. 
Poëme sur Boèce. 
Qui sous paît afin que nous ne mourions de faim. 
Euaus que m lais mOnIR. 
Monar me, si no m voletz jauxir 
De qualque joi. 
La DAME CASTELOSE : Amics s’ ie us. 
Avant que je me laisse mourir. 
Je we mourrai, si vous ue voulez me gratifier de 
ieique joie. 
ig. Quan vos vei, muon de desire, 
E puois moon , quan no ns puosc vezer. 
G. Fainir : Tant sui. 
Quaod je vous vois , je meurs de désir, et puis 
' meurs, quand je ne puis vous voir. 
En sa mort ve bom toiz Les monts. 
Ainen: pe PEeuizatx : Totas honors. 
Fa sa mort on voit tous biens mourir. 


MOR 267 


Loc. Main ad squest man, e viure en Dieu. 
PV, et Vert., fol. 55. 
Mourir à ce monde , et vivre en Dieu. 
Substantiv. Piegers es sofrirs que monias. 
Auastau pss Escas : Dona per cui. 
Pire est le souffrir que le mourir. 
AnC. Fa. Mès ainçois qu’ele se morist. 
Roman de la Rose, v. 1465. 
7.  Dopo non molto tempo si mori. 
Boccaccio, Dacam., II, 10. 
Part. prés. substantiv. Hyeys de la terra dels 
MonExs, e vai t'en el cel, en la terra dels 


vivens. 
V. et Vert., fol. 28. 


Sors de !a terre des mourants, et va-L’en au ciel, 
en la terre des vivants. 
Part. pas, Car paraula que frach non porta 
A si ni ad aatre, es paraula monTA. 
G. Ozrviss p’AnLes, Coblas triadas. 
Car parole qui ne porte fruit à soi ni à autre, 
est parole morte. 
Fes, ses obra, es mouTA. 
Trad. de Bède, fol. 5. 
Foi, sans œuvre, est morte. 
Subst. Qui re non s, an’ ab los morrz dormir. 
Un TROuUBADOUR ANONYME: Tot aissi soi. 
Qui n’a rien , aille avec les morts dormir. 


Car. sse. Mortr. ronrt. Morrer. 1%. Morire. 


Voyez Max. 


2. Moar, s. m., lat. monTem, mort, tré- 


pas. e * | 
Dieus pres per n0s MORT carnau. 
Pisans L'AUVSRGNE : Belha m’ es la flors. 
Dieu prit pour vous mort charnelle. 
Volrion morir, e la monrs lor falhira. 
Liv. de Sydrac, fol. 98. 
Voudraient mourir, et la mort leur fera défaut. 
Ai! Mon?z aradels, com lo valgist aucir? 
Ançxai pe PEcpipais : Totas honors. 
Ah! Mort cruelle, comment voulus-tu l’occire ? 
Loc. Ieu no voill que, a monrT ni a vida, 
La nosira amors sis partide. 
Ux TROUBADOUR ANONYME : Spinor vos que. 
Je ne veux pas qu'à mort ni à vio, le notne amour 
soit séparé, 
Loc. fig. An mes a monr domnei, joi e solatz. 
Sonpez : Qui bes membre. 
Ont mis à mort courtaisie, joie ei divertissements. 
Ieu lor vuelh mal de #onr, et ilh s me. 
G. Apuxman : Non pot esser. 
Je leur veux mal de mort, et eux à moi, 


268 MOR MOR 

anc. ra. Les Thébains qui leur vouloient un | Grant guerre a en sa terre de mortals anen 

mal de mort. Roman de Rou, v. 4389 et 3696. 
Auxor, trad. de Plutarque. Vie de Pélopidas. 

Prov. Soven, apres monT, penedensa. 


— Mystiquement. 
Amanieu Des Escas : Dona per cui. El ha los set peccatz MORTALS. 
Souvent , après la mort, pénitence. 


BERTRAND D’'ALLAMANOR : Del arcivesqu 
Il a les sept péchés mortels. 


— Sujet à la mort. 


car. Mort. xs». Muerte. ronT. 17. Morte. 


3. MonTALDAT, MORTAUDAT, #. f., lat. 
MORTALITATEN, Mortalité, massacre. 


Non Ia pot vezer hom moaraz. 
" Trad. d’un Evang. apocr. 
Fams ni MORTALDATEZ Ni GUeTTa Ne peut la voir homme mortel. 
No fai tan de mal en terra ° 
Com Amors. 


Nos em monracs, semblant a vos. 
Mancasrus : Dirai vos. 


Trad. des Actes des apôtres, ch. 14. 
Famine ni mortalité ni guerre ue fait pas autant Nous sommes mortels, semblables à vous. 
de mal sur terre comme Amour. 


CAT. sr. rORT. Mortal. tr. Mortale. 
Las grans moRTAUDATZ C’avia fach Karlle | | . 
maynes. | 5. SOBREMORTAL, adj., sur-mortel , tr 
F. de S. Honorat. mortel. 
Les grands massacres qu'avait faits Charlemagne Membrar fan Jlor sosasmonraL plais. 
ANC. ESP. | B. Zoncr : Mount fort. 
Faremos ae rom 0. Font rappeler leur très mortelle plaie. 
ANC. CAT. Mortalitar, car. mon. Mortaldat 


MdaE. | 6. MonTALMEN, adv., mortellement. 
ASP. MOD Mortandad. PORT. Mortalidade. Car peccas y MORTALMEN. 
xt. Mortalità, mortalitate, mortalitade. | 
&. MonraL, adÿ., lat. monrTaLis, mortel, 


P. CanniNaL : Jhesunm Crist 
Car tu y pèches mortellement. 
_ ancC. FR. Kar chescun des Normanz mortalne 
qui cause la mort. le haieit. | 
le us daraï an colp MonTaL. Roman de Rou, v. 333. 
RALmOwD L'ÉCRIVAIN : Senhers l’autrier. car. Mortalment. se. vont. ir. Mortalmen 
Je vous donnerai un coup mbrtel. 
leu trac per lieys mal monraz, 


Tal qu'a penas puesc viure. 


P. RoGtErs : Tan no pilou. 

Je traine pour elle mal mortel, tel qu’à peine je 
puis vivre. 
Fig. Tenra vos per son MORTAL gaerrier. 

Lx MOINE pk MONTAUDON : A yssi cum selh. 
Vous tiendra pour son mortel ennemi. 
Iea lur dirai novellas tan monTaLs. 


7. MURTRE, s. m., meurtre. 


Dieus defeudet a la gen. 
E munraes e layronicis. 
Brev. d'amor, fol. 14. 
Dieu défendit à la gent... et meurtres et larcins 
anc. Fr. Meurdre ne fis onc qu’en ponlaille. 
Les Repues Franches, p. {5 


; 


F. de S. Honorat. 
Je leur dirai nouvelles si mortelles. 


Per la boca m metetz al cor 
Un doas baizar de fin’ amor coral, 


Que i meta joy en giel’ ira MORTAL. 


8. MuurTuiee, s. m., meurtrier. 
Quan que sia peccaires, 
Trachere e monTRizRs € laires. 

Brev. d’amor, fol. 59. 
Combien qu’il soit pécheur, traître et meurtru 
B. pe VENTADOUR : Quan par la. et larron. 
Par la bouche vous me mettez au cœur un doux | Æd}. 
baiser de pur amour de cœur, qui y mette joie et en 


chasse tristesse rnortelle. 


Hom munratzn ni raubaire. 
ANC. FR. 


P. CARDINAL : Razos es. 


Homme meurtrier et voleur. 
Par vos l’oussent ociz ai n0rta/ anemi. 


9. Munrnainon, s. m., meurtrier. 


MOR 
lg. Esser MURTRIDOR de ta misericordia. 
Trad. de Bède, fol. 3. 
Être meurtrier de ta miséricorde. 
UC. ra. 
Car le roy enerbastez à loi de murdreour. 
Poëme sur Hugues Capet, fol. 15. 


o. Mcaruin, »., meurtrir, assassiner. 
Las gens ranbar o munTRtA. 
Aissi MURTAISSO la can. 
Brev. d’amor, fol. 62 et 124. 
Les gens voler ou meurtrir. 
Ainsi ils meurtrissent la gent. 
ac. ra. Ki sez Daneiz li unt murdris. 
Roman de Rou, v. 6405. 


l. Monrirican, Monririan , v., lat. 


xoaTirICARE, mortifier. 


Sa carn MORTIFICA VA. 
V.. de S. Honorat. 
MNortifait sa chair. 


- Faire mourir. 
Las herbas malas monrrr1ca. 
Eluc. de las propr., fol. 137. 
Les mauvaises herbes fait mourir. 
‘et. prés. Ha dons qualitatz monriricans, 
que s0 freior et siccitat. 
Eluc. de las propr., fol. 9. 
A deux qualités mord/fiantes, qui sont froideur 
 Scheresse. ; 
art. pas. Per penitencia MORTIFICATZ- 
Eluc. de las propr., fol. 122. 
Par L pénitence mortifié. 
Ta charos wonrir1aDa no pot t’arma damp- 
ar. , 
Trad, de Bède, fol. 32. 
Ta chair mortifiée ne peut damner ton âme. 
sc. Fa. Kar par tei sumes MORTIFIET. 
Anc. trad. du Psaut., Ms. n° 1,ps. 43. 
T.ase. sont. Mortificar. 1r. Mortificare. 


. MonTIFICATIO, MORTIFICACIO, 5. f., 


lat. worrrricaTIO, mortification. 


Ades portam e nostres cors la MORTIFICATIO 
t Jheso. 

Trad. de Bède, fol. 67. 
Nens portous toujours sur nos corps la mortif- 
thon de Jésus. 


* Mort. 
Le cor e’ls esperitz defalho, d’on ve vita, et 
£C si MORTIFICACIO. 

Eluc. de las propr., fol. 25. 
Le cœur et les esprits, d’où vient la vie, manquent, 
til s'en suit mort. 





MOR 269 
car. Mortificacié. usr. Mortificacion. ronT. 
Mortificacäo. 1+. Morti one. 


13. MORTIFICAMEN, 5. M., MOrtification. 
Lo mesprezamen 
Del mon e’l MORTIFICAMEN 
Dels deziriers carnals. 
Brev. d'amor, fol. 15. 
Le mépris du monde et la mortification des dé- 
sirs charnels. 


ir. Mortificamento. 


14. Monriricariu, ad}., du lat. monrTi- 
ricus, mortifiant, mortel, qui donne 


la mort. 
Calor... es MORTIFICATIVA quan es trop fort. 
Frejor..., quan es trop intensa, es MORTI- 


FICATIVA. : 
. Eluc. de las propr., fol. 24. 


Chaleur. est mortelle quand elle est trop forte. 
Froidure.., quand elle est trop intense , est mor- 
telle. 


15. AmonTim, 2., amortir, éteindre, 


étouffer. 
La flam’ esconduds 
Es gren per AMORTIR. 
Pieëune D'AUVERGNE : Pois de mon. 
La flamme cachée est difficile à amortir. 
Qai vol mermar o del tot amonria lo fuoc, 


deu sostraire la lenha. 
V. et Vert., fol. 00. 


Qui veut diminuer ou du tout amortir le feu, 
doit soustraire le bois. 
Fig. S’ AmonTISs0 e esdeveno suau € pazible. 
Livre de Sydrac, fol. 42. 
S’'amortissent et deviennent doux et paisibles. 
ANC. CAT. Amortir. IT. Ammortire. 


16. AMORTAR, ., amortir, éteindre. 
Iea faray ades tot lo foc AmonTan. 
Roman de Fierabras, v. 3347. 
Je ferai incontinent tout le feu éteindre. 
Vey cant e freyt entremesclar, 
Ab lan pot l’autre amonrar. 
RAMBAUD DE VAQUEIRAS : Los frevols venson. 
Je vois le chaud et le froid s’entremêler, avec l’un 
peut l’autre s’amortir. 
Per so li fols reprendedor 
Qu’ amonrax be, lauzan faillir. 
G. FaBRrE DE NARSONNE : Hom mays vey. 
Pour cela les faux critiques qui éfeignent le bien, 
en Jlouant le faillir. 


Fig. 


Lo 


On 
270 MOR MOR 


Sitot bon prets s'AMORTA 22. lumonrar, adj., lat, 1uuonraus, 
Pels fals cai destrenh Amors. immortel. | 
Hvevuss px Munez : Jes sitot. 
Quoique bon mérite s’étcigne par les faux que 
presse Amour. 
Part. pas. Quan lo lams es AMORTATS.. 
Brev. d'amor, fol. 142. 
Quand la lumière est éteinte. 


Angel..., per gracia, es 1MMOnTAL. 
Eluc. de Las propr., fl. Q. 
Ange... , par Îa grâce, est immortel. 


CAT. msP. PORT. Jmmortal. 17. Immortale. 


MORN, adj., morne, triste, pensif. 


axc. ra. L'empereriz a confortés E ’ peccat qu'els esglaya, 
Qui tant est triste et amortée. E’la ten monns € trits. 
Nouv. rec. de fabl. et cons. anc., 1. II, p. 70. G. Faipir : Era nos. 
Li pais ert si amortez, Et le péché qui les effraie , et les tient mornes ci 
Ni pooit croistre n’un ne el. tristes, 
Fabl. et cont. ano., t. 1, p. 328. Ill pon es de re trista ni mom. 
ANC. CAT. ANC. &sP. Amortar.ir. Ammortare. A. Dane : Lenquan vei. 
17. ADrAMORTAR, ., amortir, éteindre. | Elle n’est de rien triste ni more. 
. Part, pas. E ‘1 foc fo totz ADAMORTATS; Fig. La plaeia el vent - ‘1 temps moss. 


Un TAOUSADOBR ANONYME : Seinor vos. 


Ab vinagre”l fan escantir. 
La pluie et le vent et le temps morne. 


AnNAUD DE Cancasses : Dins un verdier. . 
Et le feu fut tout amorti; avec vinaigre ils le | ANC. ra. L'hiver morne de froid, blanc de nège 
font étouffer. . | et de glace. 


pe Rex Bsiesau ,t. I ,p. 
18. AmonTEzIR, v., amortir, éteindre. : re. 


, PORT. Morno. 
Fig. Cant lo faoc de misericordia falh , la amor 


de Dien s’AmonTz1ss el cor. 2. Mons, ad}. » triste, morne. 
Pet Vert., fol. 73-74. Voletz tan laits deseretar 
Quand le feu de miséricorde manque, l’amour de Una pulcella triste monsa, 
Dieu s’amortit au cœur. Car vesetz que no us pot far forss. 
ANC. ESP. PORT. Æmortecer. Roman de Jaufre, fol. 102. 


Vous voulez si laidement déshériter une pucelk 
triste ot morne, parce que vous voyez qu'elle ne 
calmer. peut vous faire résistance. 


Voyez Munaroni, Diss. 33. MORPHEA, s. f., morphée, sorte de 


Sanh Bernart amonsar Îa disimolansa que 


19. AmOnsar, %., amortir, assoupir, 


era entr el rey de Franse... e entr'el comte maladie. ° 
Theobal. | | Voyez Du Cance, à ce mot. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 154. Moupuxa, es taca et infectio de pel. 
entre le roi de France... et entre le comte Thibaut. Eluc. de las propr., fol. 100 et 65. 
20. AmonTraDon , s. 7n., destructeur. Morphée, c'est tache et infection de peu. 
d Comme en ceux qui ont morphée. 
Ieu serai AmonTADOR tien. 
Abr, de l'A. et du N.-T., fol. 32. ronr. Morphed. rr. Morfea. 
Je serai ton destruceaur, MORTAIROL, s. m., coulis. 
21. AMORTISSAMENT, AMORATESIMEN, $. /M7., Per far meillor monTAIROL 
amortissement, Ajusta i home del barbaiol. 
Fetz li sas lettras d'AMORYISAMENT, Daupss x Paapes , dus. cass. 
Sus le fach de nostres AMORTRESIMEANS. Pour faire meilleur coulis on y ajoute de h 
Tit. de 1393. Doar, t. CXXXII, fol. 201. | Joubarbe. 
Lui fit ses lettres d'amortissement. Si non cam els maugem la bons fress: 
Sur Le fait de nos amortissements. E ‘ls monTATROLS gresses e ben espes. 


xsr. Âmortecimiento. P. CARDINAL : Ab vots d’ançel- 


MOS MOS 271 


Si comme eux nous ne mangeons pas Îa bonne fres- Mos digs esconta e rete. 
re et les coulis gras et hien épais. B. vx VÉNTADOUR : Quan par la fors. 
r. us». Morterada. Elle éconte et retient mes dits. 


CA7. Senyor.. combat te ab mos combatadors. 
Trad. des Ps. en lang. cat., ps. 34. 


2. Mox, pron. poss. 1"° pers. sing., lat. 


JRTIER , s. m., lat. monTanium, mor- 
lier, sorte de vase. 
Pizar el HORTIER 


Pebre. Meum, MOD. 
Le moiïsz oz Mowraunon : Fort m’enueis. | Æég. Per s0 no us aus wox cor mostrar ni dire. 
Piler dans le mortier poivre. Forquer px Mauseilze : Tan m’ abellis. 
‘ot Paur e l’argent fassam pizar e monrians| Pour cela je ue vous ose montrer ni exprimer 
de coyre. mon cœur. 
Roman de La Prise de Jérusalem, fol. 1%. Mos chan finisc ab dol et ab maltraire. 
Que tont l'or et l’argent nous fassions piler dans BraTRano DS Bons : Mon chan. 
 mortiers de cuivre. Que mon chant je finisse avec deuil et'avec souffrir. 
r. Morter. use. Mortero. rot. Morteiro. rr.| CAT. Mon. 
Mortaio. 


3. Mieus, MEUS, pron. poss. m. 1°* pers., 
RTIER , s. "”., mortier, terme de| lat. eus, mien. 

naconnerie. Sing. suj. Cen tantz soi mielz vostres que mraus. 
kdins fan barreirss ab cautz ot ab monTiea. AnnauD DE Maauris : Dons genser. 

exo los aots mers c la sala peirina, Cent fois autant je suis mieux vôtre que mien. 
Me so faitz de mon?rixr,d’arena e de caucina. Lo maus Dieus que creset cel 6 terra € 1 


Guiccaowe pe Tuneca. solelh e ja lunha, 
Dedans font des barrières avec chaux et avec mor 


P 


Liv. de Sydrac, fol. 4. 
Le mien Dieu qui créa ciel et terre et le soleil et 


, la lune. . 
Mettent en pièces les hants murs et la salle de Ré Lo m1xv fin cor gardats. 
me, qui sout faits de mortier, de sable et de chaux. 6 Prynos : Ben dey chantar. 
8. Le mien pur cœur considéres. 
isap donar metzina que n'iesca’l poiridiers Pero quascus sap son afar, 
ñ la malaventura , tan es durs lo monrtzns Et ieu sai lo m1 eissamen. 
Itarn : Diguas me tu. PistoLxTA : Manta gent. 


31 sait douner médecine de manière qu’en sorte Pourtant chscun sait son affaire, et je sais la 
pourriture et la maladie , tant est durle mortier. | mienne également. 


T. Morter. asp. Mortero. ronr. Morteiro. Subst. Perdonat m'’er, ab que done del miav. 

P. Caaninaz : De selbs. 

Y, pron. poss. m. 1° pers., lat. meus,| 11 me ser pardonné, pourvu que je donne du 

Don, mes. mien. 

Ja, per ma fe, non aoretz ren del uxv. 
LE DAUPRIN D'AUVERGKE : Vilan cortes. 

&$. suj. Ja cos cors vas lieys non er leugiers. Jamais , par ma foi, vous n’aures rien du mien. 

AaxauD Ds MARUEIL : Âne vas Amor. CAT. PORT. Meu. 

Jamais mon cœur envers elle ne sera léger. 

Mos chantars li plai. 


Voyez la Grammaire romane, p. 192. 


Plur. saj, Si’l mieus regnes fos d’aquest mont, 
certas li mrxu ministre combatessan. 


B. »s Vrntanous : Quan la dos’ aura. Trad. du N.-Test. S. Jxan, c. 18. 
Mon chanter lui plats. Si le mien règve fût de ce monde , certes les miens 
ic. ra. Je sai vostre homs et vos mes sire. ministres combattissent. 
Roman du Renart, t. I1,p.307. | Rég. Senher, mostta m la drecha via, 
xr. rég. Mon cor eu l'autrei e m’ amor, E no y esgart los mxus neletz. 
Mon sen, mos oillz e ma vide. Fozquer De ManseiLite : Senber Dieus. 
La couresse De Die : Estat si. Seigneur, montre-moi la droite voie , et n’y re- 


Je lui octroie mon cœur et mon amour, mon sens, | garde les miens péchés. 
(4 yeux et ma vie. CAT. Meus. 


MOS 


ANC. rR. Éust tel fame com la mote. 
Fabl. et cont. anc.,t. 1V,p.13 


272 MOS 
4. Max, mre:, MRY, M&Y, pron. poss. M. 
La gregnur pars deit estre meïe. 
Maniz DE Francs, t. II, p. 100. 
Certes vengiez seroit enc ui 
Se la puissance en estoit mieue. 


plur., lat. mer, mes. 
Fabl. et cont. anc., t. 1, p. 81. 


Mal me faderon war pairi. 
G. Ronre : No sap chanter. 


Sur. 
Mal me féèrent mes parrains. 
Quan no us podon wir huelh vezer. 
ARNAUD DE ManuiL : Dona genser. . 
CAT. «sp. 1T. Mia. 
Plur. suj, Eu soi lor, et elles son mtas. 
UK TAOUBADOUR ANONYME : Seinor vos que. 


Je suis leur, et elles sont miennes. 


Las xinuas fedas auzen la mieua vot:. 
Trad. du N.-Test. S. Jzax,c.1n 


Les miennes brebis oyent la mienne vois. 
Rég. En cal mauiera creires las miavas pa 


Quand mes yeux ne vous peuvent voir. 


ir. Miei. 
5. Ma, pron. poss.f. 1"° pers., lat. MEA, 


ma. 
Sing. suj. Ma domua m laïis per autre cavalier. 
BenTaanD DE Bonn : Ieu m’ escondisc. 
Ma damé me laisse pour autre chevalier. 
Rég. Mos senher met ma terra en turmen. raules. 

RicHARD, ROI D'ANGLETERRE : Ja nuls hom. Trad. du N Test. S. Jraxe. ÿ 

Mon seigneur met ma terre en lourment. En quelle manière Vous croirez les PALERME FAR 
ARC. FA. Aprenés-moi donc toutevaies 
Quex choses puéent estre moter. 
Roman de la Rose, v. 533$. 


car. Ma. 
Plur. suj. Mas cansns me semblon sirventes. 
RamsauD D& VAQUEIRAS : D’ amor no m leu. 
Mes chansons me semblent sirventes. MOS, adj., mousse, émoussé, épointe. 
Plur. reg. Trop son espes deuan, 
rer cette E mos deves lo trenchan. 
Benraann Dg Bou : Greu w’es. F2. 
Sont trop épais devant, et émoussés dever: le 


Lo dous cossir 
Agrevia mout xas dolors e mos mals. 
CADENET : Ab leyal cor. 
La douce pensée. aggrave moult mes douleurs et | {hnchant. 
mer Hauk | Mort m'agratz, s'il lansa no fos mossa. 
6. on. fur r. SENS. . GUILLAUME DE BERGUEDAN : Ames. 
si Ro k paf e por F8 a. Vous m’auries tué , si la lance ne fût émoussce. 
Mrdons, qu'es pros, cortez’ e benestans. D'as NT h A blessé 
RaxsauD D& VAQUEIRAS : Era m requicr. nan e trop MOUSE AMOUE VORS A DER: 
Premières OEuvres de Desportes, p. 191. 
Depuis qu’il s'affoiblit et se lasche, le sent 
ment en devient aussi mousse, pesant et |er- 


Cela me défend de quoi elle me donne abondance, 
ma dame, qui est généreuse, courtoise et accomplie. 
restre. 
AuxoT, Trad. de Plutarque. Morales, t.3.p. $ 


Rég. Quant ieu mx dons sobrepren 
De la mia forfaitura. 
B. pe VEnTADOUR : Conorts era. 
Quand je surprends ma dame de la mienne forfaiture. MOSCA , s. f lat. usca, mouche. 
Plus suau ponh qu’ aus maosca. 
Mancasaus : Dirai vos. 
Pique plus doucement qu’une mouche. 


asp. Mi. 

7. Mia, MIEUA, pron. poss. f. 1°° pers., 
mienne. Moscas, formitr e gan re d’autras bestias. 

Sing. suj. Conosc que ja non er mra. Liv. de Sydrac, fol. 11. 

« BERTRAND DE Bonx : Casutz sui. Mouches, fourmis et beaucoup d'autres bêtes. 
Je connais que jamais elle ne sera mienne. axc. PR. E tel plente de mosques crut.. 
Et des mosques fu grant mervell. 
Roman de Brut, t. I, p. 101. 


En te se cofiza la mixuA arma. 
F. et Vert., fol. 86. 
CAT. ESP. PORT. IT. Mosca. 


a. Moscazuos, s. m., moucheron. 


En toi se confie la mienne âme. 
Règ. Nols bom no pot meils gardar la mia 
Soen volon entre nos 
Aici espes cum MOsCALHOS. 


chausa de me. 
| Trad. de Bède, fol. ho. 
Nul homme ne peut mieux garder la mienne chose 

| ‘Brev. d'amor, fol. 2; 


que moi. 


MOS 


Souvent ils volent entre uous aussi épais comme 

wucherons. °° 

at. Mosquit. aeP. ronr. Mosquito. 17. Mos- 
cherino. 


Moscaiz, s.m., émouchoir, éventail. 
Tenc en la man, per lo caut, 
Un moscarz ab que s’adus vent. 
Roman de Jaufre, fol. 60. 
Tiot à la main, à cause du chaud , un émouchoir 
te quoi elle s'amène vent. 
sc. va. Continnellement émouche de son 


mousckhet. 
Rasrzcats , liv.IT,ch. 15. 


.Mosquzran, »., émoucher, chasser, 


attraper les mouches. 

Ades en À aer mMosQuErA. 

Dsvpss pe Psaves, Poëme sur les Vertus. 
Inessamment attrape les mouches dans l'air. 
sw. Mosquear. 


OSCLAR , s. m., nasse. 


En ayssi pot hom pendre a ssa volontat 
l'aquel peys sens woscLan ai sens filat. 
Lett. du preste Jean à Frédéric, fol. 29. 
De la sorte on peut preadre à sa volonté de ce pois- 
où sans nasse ct sans filet. 


OSQUET, s. m"., lat. muscrTus, émou- 
chet, sorte d’oiseau de proie. 
Esparvier novel e mosquzr 
Dea hom ab petit auzelet 
Afuitar el comensamen. 
Esparvier e mosquar mudat 
A hom plans leamen adobat. 
Dsovnxs DE Paaprs, #luz.cass. 
Jeune épervier et émouchet on doit avec petits oi- 
aux affaiter au commencement. 
Évervier et émouchet mué on a plus facilement 
sposé. 
t. Moscardo. 


 Mosquera , s. f., émouchette, femelle 


de l'emouchet. 
Mosquzra es tant rabineira, 
C’ab so que pren vai sa carreira. 
Deuves pE PRaDrs, Aus. cass. 
L'emouchette est si pétulante, qu'avec ce qu’elle 
pend , elle poursuit sa carrière. 


[OSSA , s. f:, lat. muscus, mousse. 
Vestitz de mossA d’aybres. 
Eluc. de las propr., fol. 171. 
Vétus de nsousse d'arbres. 


nf, 


MOS 273 


Prov. Car qui sovent sa rauba trosss, 


Jamais non cuyilera x0ss4. 
Trad. d’un Évang. apocr. 
Car qui trousse souvent sa robe, jamais ne cucillers 


mousse. 


ss». Musco, musgo. rout. Musgo. 17. Musco, 


muschio. 


MOST, s. m., lat. musrum»r, moût. 


Vi novel es dit mosr. 
Eluc. de las propr., fol. 227. 
Vin nouveau est dit moût. 
Fom plus sorna la piscina 
Non es mosr en trueyll o en tins. 
Trad. d'un Évang. apocr. 
Fut plus trouble la piscine que n'est mot en 


treuil ou en tipe. 


CAT. Most. nSP. PORT. 1T. Mosto. 


2. Mosraupa, s. f., moutarde. 


Lo gras de la mosranDa es mots petits. 
YF. et Vert., fol. 55. 
Le graiv de la moutarde est moult petit. 


ARC. ra. Car aquerre, s’il n’i a garde, 


Ne vaut pas ang grain de mostarde. 
. Roman de la Rose, v. 14658. 


CAT. Mostassa, mostalla. xse. Mostasa. vont. 


ir. Mostarda. 


MOSTELA, s. f., lat. musrxzua, belette. 


Can la mosrLa a son mostelon qu'es natz, 


ela 1 muda per paor c’ om no lo y emble. 


Naturas d’alcunas bestias. 
Quand la belette a son beletton qui est né, elle le 


déplace par crainte qu’on ne le lui enlève. 


car. Mostela, mustela. Anc. se. Mustela. xT. 


Mustella. 


— Machine de guerre. 


Ung engin apellat mosreLLa. 
Chronique des Aibigeois, col. 73. 


Une machine appelée belette. 


2. Mosrzcox, s. m., beletton, petit de 


la belette. 

Can la inostela a son MosTzLON qu’es nats. 
Naturas d’alcunas bestias. 

Quand la belette a son belerion qui est né. 


MOSTRAR , »., lat. monsrrase, mon- 


trer, indiquer, faire voir. 


35 


274 MOS MOS 


Mosraan la veritat. 3. Monsraanssa, s. f., démonstration, 
Nar px Mons : Al bon rey. ° 
preuve. 


Montrer la vérité. 
Vuelh iea esser chantaire, Aquesta mowsrramssa fo facha. 
Et en luec mon saber mosraan. Docum. de 1409 , ville de Bergerac. 
, Cette démonstration fut faite. 
Poxs FAsre D'Uzes : Luecx es. M 
Je veux étre chanteur, et montrer à propos mon AMC. EsP. IT. Mosiransa. 


savoir. 4. MOsTRAMEN, s. m., preuve, démons 
Si m’ajut selh que s xosraar en colomba. tration. 


À. DANIEL : Si m fos Amor. deJh el . 
Si m'aide celui qui se montra en colombe. Sors de Jhesum Crist lo premiers mosraauss 
P. pe Cousiac : El nom de. 


— Enseigner, apprendre. La première preuve surgit de Jésas-Christ. 
Del segle mosrnanat, Anc. rn. Le mostrement, l'appareissance. 
Com se deu captener B. px SAunTe-MaurE , Chron. de Norm., fol. 5. 
Qui vol bon laus aver. ANC. CAT. Mostrament. rr. Mostramento. 


ARNAUD DE Maatvur:ic : Rasos es. 


Touchant le siècle, j’enseignerai comment se doit 5. Mosraane, MOSTRADOB, 5. m., de- 


conduire (celui) qui veut avoir bonne louange. monstrateur, indicateur. 
Tot quant ieu faac ni dic que m sia honrat L’ amor, don ieu sai mosrnarns, 
Me moste’ Amors. Nasquet en un gentil aire. 
AryacD De MarEurL : Tot quant. Mancasnaus : Al son desvüt. | 
Amour m’enseigne tout ce que je fais et dis qui L'amour, dont je suis indicateur, naquit en use 
me soit honorable. gentille demeure. 
Loc. A totas gena mosTaAR ad uelh Portador e mosrnanon d aquest public es- 
La dicha naissensa d’ Amors. trument. 


Tit. de 1286. #rck. du Roy., J. 1% 
Porteur et indicateur de cet instrument publi. 
ase. PORT. Mostrador. 1r. Mostratore. 


Brev. d’amor, fol. 3. 
À toutes gens montrer à l’œil ladite naissance 


d'Amour. 
caT. zse. PORT. Mostrar. 1r. Mostrare. : 6. Amosraan, %., montrer, enseigner, 
2. Mosrna, s. f., montre, apparence, apprendre. 

exposition. Que tu m denhes AmosraAR, en aquesta art 


Los autres compron blat eu herba e lo vi de planctss, la causa qu’iea quier a saber de 
en for, cant las vinhas fan bella wosrna. la. 
W. et Vert., fol. 14. 
Les autres achètent le blé en herbe et le vin en 
fleur, quand les vignes font belle apparence. 


Liv. de Sydrac, foi. 138. 
Que tu me dsignes apprendre, dans cet art de 
plauètes , la cause qua je cherche à savoir de lui. 
ANC. ÆsP. 


— Revue de troupes. Amostran los tedores escontra nos entrads. 
Se obligua aver en son poder .c. homes Poema de Alexandro , cop. 1515. 
d’armas ; apres, quan se ve a la mosraa, elloa| CAT- PORT. #mostrar. 


prescuta. Arbre de Batalhas, fo. 129 7. DeuosTaan, v., lat. prxonsraane, 


S’oblige à avoir en son pouvoir cent hommes d’ar- montrer, démontrer, désigner, repré- 
mes ; après, quand se vient à la montre, il les pré- senter. 


sente. Volguist Demosrran miracle tan apert. 
Proverb. Ses bo mot pauc val La wosrna. F. de $. Honorat. 
Leys d'amors, fol. 24. Tu voulus montrer miracle si manifeste. 
Saus bon mot peu vaut la montre. Dsxosraon substantia visibil. 
ANC. +2. La monstre de tous le triomphe fut Gramm. provenc. 
départie en trois jours. Désignent substance visible. 
Autor, Trad. de Plutarque. Vie de Paul Émile. Per DEMOSTRAR que est’ amors 


Car. Mostra. sse. Muestra. pont, rr. Mostra. Tramet als fizels aymadors 


MOS 


Totz los bos naïrimens. 
Brev. d'amer, fol. 118. 
Four démontrer que cet amour trausmet aux 
mants fidèles toutes les bonnes uourritures. 
Segon que la sorts DRMOsTRA VA. 
F. de S. Honorat. 
Selon que le sort désignait. 
'ert. pas. 
Tro qu’ es en faits o en digx D«moSTRATz. 
Banana D’AuniaAc : S’ieu agues tan. 
Jusqu'à ce qu'il est démontré en faits ou en pa- 
nes. 
La semblansa de la cara de Jhesa Crist que 
Re p«mOSTRADA en aquelba toalha. 
Abr. de l'A. et du N.-T., fol. 35. 
La ressemblance de la figure de Jésus-Christ qui 
#t représentée sur cette touaille. 
sr. Demostrar. anc. sr. Demonstrar. use. 
on. Demostrar. ont. Demonstrar. 1Tr. 
Drmostrare. 
DEMOSTRANSA, DEMONSTRANSA, S. f., 
démonstration , preuve. 
Fils es d avols creatura 
Qui fai avol pxwOSTRANSA. 

Pisanx p’AuvERGNE : Bel m’es qasn. 
Eu fls de mauvaise créature qui fait mauvaise 
imonstration. 

Leials bamomsrRAnsA d’aquela cansa dont es 
es. 

Trad. du Code de Justinien, fol. 27. 
loyale preuve de cette chose dont il est doute. 
Kk.ra. Ses fais en font la démonstrance. 

Cuances D’OnLéANs , p. 89. 
x. car. Demostrança. anc. esr. Demons- 
tranza. 1r. Dimostransa. 


DEMONSTRAMENT, s. m., présentation, 


manifestation. 
Eatro als jorns de son DAMOSTRAMENT ad 


Trad. du N.-Test., S. Luc, ch. 1. 
Jasques aux jours de sa manifestation à Israël. 


Preuve, démonstration. 
La taula Dionisi que es DxmosThAMEx. 
Prennx px Cons1ac : El nom de. 
L table de Denis qui est démonstration. 
ic. car, Demonstrament. Anc, xsr. Demons- 
tramiento. ns». MOD. Demostramiento. 17. 
Dimostramento. 


, Demosrnario, s. f., lat. DEMO7STRA- 
T0, démonstration, description. 


MOS 275 


Damosraartio, es cant hom recomta e recita 
alqu negoci qu’ es faytz. 
Leys d’amors, fol. 188. 
Description, c’est quand on rsconte et rapporte 
aucune affaire qui est faite. 
caAT. Demostraciô. anc. xsP. Demostracion. 
xs». MOD. Demonstracion. ronT. Demons- 
tracdo, demostracäo. 17. Dimostrasione, 
dimostragione. 
11. DRMOSTRATIU, adj., lat. DEMONSTRA- 
rivus, démonstratif. 
Sun apelat pronom DE«MosYRATIU, quar de- 
mostron certa persona. 
Gramm. provenc. 
Sont appelés pronoms démonstratifs, car ils dé- 
signent certaine personne. 
DamosTRATIvas, coma : Veus. 
Leys d'amors, fol. 100. 
Démonstratives, comme . Voilà. 
car. Demostratiu. xs». Demostrativo. pont. 
Demonstrativo. 1r. Dimostrativo. 


MOSTRE , s. m., lat. morsraum, 


monstre, 
Serena es .1. MOSTRE en mer, et ha cors de 


femna e coa de peysso. 
V.. et Vert., fel. 33. 
La sirène est un monstre en mer, et elle a corps 
de femme et queue de poisson. 
car. «sp. Monstruo. rvar. Monstro. rr. Mostro. 


2. MosTRUOZITAF, s. f., monstruosité. 
Aquesta MOSrAUOZITAT O defayssonament 
s’endeve per superfluitat de materia. 
Eluc. de las propr., fol. 33. 
Cette monstruosité où difformité se produit par 
superfluité de matière. | 
cat. Monstruositat. sr. Monstruosidad. vor. 
Monstruosidade. 1r. Mostrosità, mostruosi- 
tà, mostraositate, mostruositade. 


3. Mosrauos, MOounsrTRuOs , adj., lat. 


MONSTRUOSAS, MONSrUeUx. 
A vegadas mosräuos et desfayssonat. 
Eluc. de Las propr., fol. 130. 
Parfois monstrueux et déformé. 
Bestias que son dichas mOURsrRUosAS. 
Lett. de Preste Jean à Frédéric, fol. 29. 
Bêtes qui sont dites monstrueuses. 


Fig. Es cauza de diverses passios estranhas et 


MOSTRUOZAS. 
Eluc. de las propr., fol. 64. 


276 MOT 


Eat cause de diverses passions étranges et mons- 
trueuses. 
car. Monstruos. ner, ronr. Monstruoso. 1T. 
Mostroso, mostruoso. 


MOT, s. m., gr. puôws, mot, parole. 
Voyez Dexia, t. III, p. 52. 
À penas podian sospirar, 
Ni morz non podiau formar. 
Passio de Maria. 
À peine ils pouvaient soupirer, ni mots ne pou- 
vaient articuler. 
Jeu ai xorz mascles auzitz.. 
F morTz femenis panzatz. 
Qu’ elh aprenda de tu los xorz e ’1 s0. 
Aiment DE PrGuILAIN : Mantas vets. 
J'ai mots masculins ouïs.. et mots féminins posés. 
Qu’il apprenne de toi les paroles et l’air. 
Loc. Bon mor per rire. 
P. px Bussienac : Sirventes. Var. 
Bon mot pour rire. 
ANC. FR. 
Il faut avoir toujours le petit mor pour rire. 
Œuvres de Du Bellay, foi. 121. 


E’1 plan e la montauha 
Nos tolo”ls Turc, e Dieus non vol dir morz. 
RAMBAUD DE VAQUEIRAS : Âras pot bom. 
Les Turcs nous enlèvent et la plaine et la monta- 
gne, et Dieu ne veut dire mot. 


A50. FR. Bien l’aparchéu, mot n’en diet. 


Roman de Rou, v. 7045. 
Son crozat, e d’anar mor no fan. 
BERTRAND pe BORN : Ara sai eu. 
Sont croisés, et d’aller ne font mot. 
1T. Alessandro non li fece motto niente. 
Cento Novelle antiche, n° 3. 
Dels autres no son mor. 
AnxauD DE ManueiL : Rasos es. 
Des autres je ne sonne mot. 
AnNC. FR. Bien sont donc co li vint, mezx nol 
mot n’en sona, 
Roman de Rou, v. 3459. 
Tant redontoient la fourssenerie Frédégonde 
que nas n’osoit mot sonner. 
Chron. de Fr., Rec. des hist. de Fr., t. XII, p. 220. 
Ady. comp. Lo translatet Jeromia de ebraic 
on Îlati DE MOT A MOT. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 48. 
Jérôme le translata de l’hébreu en latin de mot à 
mot. 
Anc. rR. Contom li l’ovre mot à mot. 
BR. Dr SAINTE-MAURE, Chron. de Norm., fol. 158. 


MOV 


EL ver salm que comensa: 
Credo, cre tot Dx moT ax mor. 
Lanrranc CiaaLa : En chantan d’'aquet 
Au véritable psanme qui commence par CAE 
je crois entièrement de mof en mot. 


— Chant, chanson, genre de poésie. 
Er ai cor que m' assai 
De far nous morz ab son guai. 
Presre pe Mazwsac : Trop ai est. 
Maintenant j'ai désir que je m'essaie de lan 
nouveaux chants avec son agréable. | 
A lieys o dearia grazir | 
Si ja fas bos morz ni guai s0. 
Erras De Bamozs : Mascompt. 
A elle cela devrait plaire si je fais jamais bo 
chants et son agréable. 
cat. Mot.xsP. ponr. Mote. 1r. Moto. | 


2. Morim, »., déclarer, indiquer. 
Part. pas. Lo solelh es gravatz de saturnusd 


jorns moTiTz. | 
Liv. de Sydrac, fol. 15 bu 


Le soleil est grevé de saturne à jours indiques. | 
AnC. wR. Se la charretée du harenc en bas 
se deffant de plas de trois cens et demy qu 

il ne l'aura mot au vendre, le harencd 


la charretée est acquis au roy. | 
Ord. des Rois de Fr., 1258, 1. 1, p. 6. 


MOUCOS,, adj., lat mucosus, mu 
queux. 
Quan huiniditats moucosas s0 efandudss, 

Trad. d'Albucasis, Hol.8. 
Quand humidités muqueuses sont répandues. 
caT. Mocos. ssr. Mocoso. PORT. 17. Mucos 





MOVER , move, v., lat. MOvERE, mo 


voir, agiter, remuer, ébranler. 
Quan vey l’alandeta movzn 
De joi sas alas contra ’l rai. 
B. px VenrApous : Quai 
Quand je vois l’alouette mouvoir de joie we: ul 
contre le rayon. | 
La ciutatz se vaeia, | 
E movox lor carros. | 
RaxpauD DE Vaqueinas : Troan ab 
La cité se vide, et ils meuvent leur char. | 
Termes movxs | 
De 1or logal o transmudan, 
E l’antruy terra occupan. 
Brev. d’'amor, fol. 1%. 
Remuant ou transposant les termes de leu & 
placement , et occupant la terre d'autrui. 








MOY MOV 277 
_ Bouger, détacher. Maison ni terre qui mesws du sæigneur Bernard 
. de la Tour. 
Part. prés. Los bes movables e se movaxs et 
no movables. 
Tit. de 1270 , de la famille de Gasc. 
Les biens mouvables et se mouvaxt et non mou- 
vables. 
Part. pas. Ja no fora remazuda per nos 
Esta guerra, pus qu’ els faitz son moeurs. 
BERTRAND D’ALLAMANON : Ja de chantar. 
Jamais ne serait ahandonnée par nous cette guerre, 
puisque les faits sont suscités. 


Ja no m vuelh mais de sos pes #ovar. 
B. Ds VENTADOUR : Quan vei la flor. 
Désormais je ne me veux plus bouger de ses pieds. 
Fig. Ben a tres ans qu’ancd’an voler no ysmoc. 
AuGtxr : Per vos. 
[ ÿ a bien trois ans qu'oncques d'un même vou- 
nrilne s'y must. 
Pros. No s mova qui ben estai. 
PEynoLs : Quoras que m. 
Ne se meuve qui est bien. 


- Retirer, ôter, écarter. Gens contra Iuy mocupa 

Els huelhs non puesc de lieis movEn. Lo fai levar en vil bruda. 

G. Fair : Ben a Amors. G. RIQUIER : Anc mais. 
Et je ne puis écarter d’elle les yeux. Gent contre lui excitée le fait élever en vile re- 
, nommés. 

- Fig. Commencer. Cor de tot joi moeur. 

Aissi com mov mon chant, lo fenirai. Hueurs pr Sainr-Cya : Longamen. 

FoLqueT DE MARSEILLE : S’al cor plagues. Cœur écarté de toute joie. 


\insi comme je commence mon chant , je lefinirai. | anc. »r. Douloureux souspirs qui de cœur 
adoulé lay mouvoient. 


- Exprimer, manifester. Œuvres d'Alain Chartier, p. 409. 
Per so m planc e’n mov lanha. Ts apaisent les flots, ils mouvent les orages. 
Poxs ne Carpueiz : Ben es fol. Œuvres de P. Ronsard, t. A1, p. 1029. 
Pour cela je me plains et j'en manifeste affliction. | Cc\r, Hourer. xs. ronr. Mover. 1r. Movere. 
-Causer, exciter, susciter. 2. Mocupa, s..f., changement, départ. 
El dacx vol movax guerra. Malvaza m’es la moouDa 
| V.. de S. Honorat. D’estio, dou val meins mos chans 
Le due veat erciter la guerre. GuicLaue pe Sainr-Dipien : Malvass. 
Non movas trebayli ni naazs. Il m'est mauvais Je départ de l’été, dont mon 
Trad. d'un Evang. apocr. chant vaut moins. 


Ÿe causes tracasserie ni noise. lé 
Ben es fols qui ab Turcx mov contess. — Soulévement. 
Le CHEVALIER DU THwPLE : fra e dolor. Fon grand mocupa.…. que l’om appelava 


Fst bien fou qui suscite querelle avec les Tures. pastorels. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 79. 


- Venir, provenir. Fut grand soulèvement... que l'on appelait les 
D’on moeurs ni eu que tornas. pastoureaux- 
” P. CanDiNaL : Jhesum Crist. 3. MovEMEN, s. m., mouvement. 
lu vins et en quoi tu retournes, Los auzels que volon am lo movamsx de 
De Dieu mov tot saber, Salamos n’es guirens. lor alns. 
_ Prsnns DE Consrac : El nom de. Lo firmamen e’l movxxex e’l cors de las 
De Dieu vient tout savoir, Salomon en est garant. planetas 


Liv. de Sydrac, fol. 46 et 97. 


- Être mouvant,r r. 
Oo t, eleve Les oiseaux qui volent avec le mouvement de 


Non ai dreg al fien qu'ien ai, leurs ailes. 


Sal senhor don mov mals en ve. Le frmament et le mouvement et le cours des 
P. Roctgns : Tant ai. planètes. 


| Je n'ai droit au fef que j'ai, si au seigneur dont Fig. Necun movemex d'ira ni de rancor. 
d'est mouvart mal en vient. ° V. et Vert., fol. 57. 


us ni terra qne mova d'En Bernar de Nul mouvement de colère ni de rancune. 
or. 
Charte de Besse en Auvergne, de 1270. : — Impulsion. 


278 MOV 
Trobars e chantars son mOvEREzS de tolas 
galliardias. 
Gramm. provence. 
Le trouver et le chanter sont impulsions de toutes 


générosités. 
CAT. Moviment. nsr. Movimicnto. r08T. IT. 
Movimento. 
4. Mosicirar, s. f., lat. moBicrratTen, 
mobilité. 
Per douar temprament a sa MOBILITAT. 
En sas partidas a MOBILITAT. 
Eluc. de las propr., fol. 36 et 156. 
Pour donner proportion a sa mobilité. 
Davs ses parties a mobilité. 
CAT. Mobilitar. se. Mobilidad. vonr. Mobili- 
dade. 17. Mobilità, mobilitate, mobilitade. 


5. MovasLerTar, s. f., mutabilité. 
La non MOvABLxTAT del sien couselb., 
Trad. de l'Éptt. de S. Paul aux Hébreux. 
La non mutabilité du sien conseil. 


6. Movxvos, adj., mouvable, remuable. 
De causas non MOvKDOrRAS. 
Cout. d'Alais. Arch. du Roy., K. 704. 
De choses non mouvables. 


r. Movasze, adj. du lat. mosiris, mo- 


bile, mouvable. 

Uelhs de mantas colors et mot movantus. 
Eluc. de las propr., fol. 252. 

Yeux de maintes couleurs et moult mobiles. 


Th son bestias e creatnras MOVA3LAs. 
Liv. de Sydrac, fol. 30. 


Ils sont bêtes et créatures mouvables. 


La mar movasca e bruzens. 
PIERRE De Constiac: El nom de 


La mer mobile et bruyante. 


ANC. ra. Comme gens qni par nature sont le- 


gier et mouvable. 
Gest. de Louis le Déb., Rec. des Hist. de Fr., 
t. VI, p. 130. 
Selonc ce que movables farent. 


MOV 


car. Mocié. ner. Mocion. Pont. Bocûo. n. 


Mosione. 


9. Moriu, adj., mouvable, agitable. 


Als nervis sensitius et MOTIUs. 
Eluc. de las propr., fol. 8. 
Aux nerfs sensitifs et agitables. 


— Moteur, qui fait mouvoir. 


La virtut moriva. 
Eluc. de las propr., fol. 18. 
La force motrice. 


cat. Motiu. us». pont. rr. Motivo. 


10. ÂAMOVER, AMOVRE, v., lat. AMOvERE, 


faire mouvoir, diriger, conduire. 

Ja no cab en batalha nolhs om l’esper, 

Ni que ause en ss terra ost AMOVER. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 4. 

Jamais je ne pense qu’en bataille nul bomme l'at- 


tende, ni qu’il ose sur sa terre faire mouvoir armee. 
ESP. Amover. 


11. Commocio, comocio , s. f., lat. cox- 


MOTIO, commotion. 
Per forsa de comocro de vens contraris 
Toneyre.. el cervel fa comocto. 

Eluc. de las propr., fol. 1#. 
Par force de commotion de vents contraires. 
Tonnerre... au cerveau fait comsotion. 
Comxmorio de dents. 

Trad. d'Albucasis, fol. Go. 
Commotion de dents. 


caAT. Commoci6. xsr. Conmocion. ronT. Con- 


moçdo. rr. Commozione. 


12. ComoT, s. m., commotion, agit 


tion, bruit. 
Doncx , si be l’angel sou per tot, 
En nulh logal no fan comor. 
Brev. d'ameor., fol. 19. 


Donc, bien que les anges soient partout, en sl 


Roman de la Rose, v. 16961. 
lieu ils ne font bruits. 


— Qui est mouvant, qui relève. 
Los bes movasras e se movens e no movasLes. | 1 3. ESMOVER, RASMOVRK, ?., lat. AMOvEE, 

| Tit. de 1270, de la famille de Gasc. a giter, avancer, élanter. . 
Les biens mouvables et se mouvant et non mou- Silh que so sssalhits son plas erdih qu 


vables. 
. cilk que los assalho, e no si volo xsxori 
8. Mocio, s. f., lat. morio, émotion, cu ele. ' 
agitation. Liv. de Sydrac, fol. 58. 


Ceux qui sont assillis sont plus hardis que cœur 
qui les asaillent, et ne se veulent pas élan” 
contre eux. 


Per que aia granda mOCr0. 
Eluc. de las propr., fol. 17. 


Pour qu’il ait grande agitation. 


MOV 


Sail en enans, nsx0v las mans e’ls bretz. 
G. RAYNOL D’ArT : À tornar m’er. 
Je saute en avant, j’agite les mains et les bras. 
Part. pas, La servela lor es tota xsmoouDa 
per lo vi. 
Liv. de Sydrac, fol. 58. 
La cervelle leur est toute agitée par le vin. 


{ ESMOVEMEN, s. »., agitation, re- 
muement, mouvement. 
Éntendra l'asmovauzx de l’aygua. 
Liv. de Sydrac, fol. 123. 
Ecteodra le remuement de l’eau. 
sc. a. En ce temps là fu crolles et esmouve- 
ment de terre si grans. 
Chr. de Fr. Rec. des Hist. de Fr., t. XL, p. 176. 
Car ce tant seullement il feit pour esmouve- 
sent d'envie et de convoitise. 
MoxstaeLer, t. 1, fol. 63. 


. Escomoven, rscomovre, %., émou- 
voir, exciter. 


Escomoc los Sarrazis contra Karle. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 95. 
Excita les Sarrasins contre Charles. 
rw. Aspra paraula sscowov forceneria. 
V. et Vert., fol. 31. 
4pre parole excite violence. 


MOV 279 


18. Inmonicrrar, s. m0. , lat. nwwosirs- 
TaTem , immobilité. 


Ha escurtat et INMOBILITAT. 
Eluc. de las propr., fol. 106. 
À obecurité et immobilité. 

CAT. Immobilitat. use, Inmovilidad, vont. 
Immobilidade, 17. Immobilità, imynobili- 
tate, immobilitade. 

19. Paomoven, PROMOvRR , ©., Ïat. PRo- 
MOVERE , promouvoir. 


Vol »aomovaz en plus aut loc. 


Regla de S. Beneseg, fol. 71. 
Veut promouvoir en plus haut lieu. 


Part, pas. Era rey raomoaurz. 
Fo rnomoGuTz en l'emperi. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 166 et 176. 
tait roi promu. 
Fat promu à l'empire. 
CAT. Promourer. ns. ruRT. Promover. 1r. 
Promuovere. 


20. Paoxorio, s. f., lat. Pnomorio, 
promotion. 


À Ia PRomoTtIo dels cossols. 
Tic. de 1368. Doar, t. CXXXI, fol. 23. 


À la promotion des consuls. 


wt.pas. La regina, quan vic son frayre mort, CAT. Promoci6., xse. Promocion. ronr. Promo- 


Pb rscomaucupa de gran dol. 
Écomauçurz de pietat, elhs ploreron. 
Patzonexa. 
Le reine, quand elle vit son frère mort, fat mme 
* frande douleur. 
Emus de pitié, ils pleurèrent. 
sc. ra. Î] ne vit onques le benaiet roi lors 
iré ne escomméu pour ce. 
F. de Saint-Louis, à la fin de Joinville, p. 362. 


 Escomocro, s. f., commotion , agi- 
btion. 


M. Vis trop begus fai ira e xscomocto. 
Trad. de Bède, fol. 45. 
Vin trop bu fait colère et commotion. 


cäo iT. Promozione. 


21. ReMOvER, ARMOVRE, ., lat. aewo- 


VERE, renouveler, recommencer. 
Que fassa esta guerra mai nemoven. 

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 105. 
Qu'il fasse plus renouveler cette guerre. 


— Remuer, déplacer, retirer. 
Rasxova et oste tot aquel bastiment. 
Tit. de 1269. Arch. du Roy., K. 17. 
Qu'il déplace et ôte tout ce bâtiment. 
Part. pas. D'aquest loc ma carn non fon ano 
AEMOGUDA. 


F.. de Ste. Magdelaine. 
De ce lieu ma chair ne fut oncques ramuée. 


+ Ésconovæwxx, s. m. » émotion, agi-| Car. Remourer. user. Pont. Remover. 17, Ri.- 


tation, soulèvement. 


movere. 


Gran ESCOMOVEMEN se levet contra Loys, 22. RaMoOTIO, S. Je» Jat. REMOTIO, re- 


emperador. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 115. 
émotion se leva contre Louis , l’empereur. 
Écouovamsws de las reduptansas de is terra. 
Calendrier provençal. 
Agitations des puissances de 1 terre. 


muement, déplacement. 
La quinta per A&MOTIO. 

Leys d'amors, fol. 44, 
La cinquième par déplacement. 


— Secousse. 


280 MOV MOY 


Son remsugudas de lurslocs per pauca namoc10.| 29. Comonsa, 5. j., agitation, dispu 


Trad. d Albucasis, fol. 66. contestation. 
Sont remuées de leur place par petite secousse. 
Al comte que ton 
— Extraction, arrachement. Los Frances, e’ls escorsa, 
À las dentz.... concussio 0 R«MOCIO. E’ls pen, e’n fai pon, 
Trad. d’'Albucasis, fol. 22. Quant ab luy fau comonsa. 

Aux dents... choc ou arrachement. G. Ficusinas : Sirventes vuell 

car. Remoci6. xse. Remocion. 1Tr. Rimosione. Au comte qui tond les Français , et les écoreht 


les pend et en fait pont d avec Lui ils font i 
23. REMOVEMEN, s. m., remuement , io ait pout , quand avec lui ils foe 


déplacement. 30. ACOMORDER, ACOMORDBE, 2., EI 

Ramovaxaxs de letra o de sillaba. ". . ’ 77 
Leys d’amors, fol. 121. voir, agiter. 

Déplacement de lettre ou de syllabe. Amors m'afrena la guauta, 


asp. Removemiento. 17. Rimovimento. Que fols gaps non l’acomonpi. 
A. Danisz : Autet chu. 


24. REMOTA, 5. J.s trouble » remue- Amour m'’enfrène la bouche, de sorte que! 
ment, agitation. raillerie ne l’émeuve pas. | 


Lo fi * ’L critz fan tal . 

Que ane non auris major. a MOYS, mois, moix, adÿ., lâche, 

Roman de Gerard de Rossillon, foi. 73. sournois. 

Le feu et le vent et les cris font tel remuement 
qu'’oncques vous n’en entendiles plus grand. 


Falz prezicx 
D'omes moys ni tricx. 
r …. P. BremoxD Ricas Novas:Simlie 
25. RamuT, s. m., agitation, MUTIMUTE.| Fausses prédications d'hommes lâches et trom ps 


Gardetz no i sia fahs critz ni RAMUTz. Tug cominalmenu 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 97. Em trafeguier e moxs. 

Que vous prenies garde que n’y soit fait cri ni Nar pe Mows : Sitot non. 

agitation, Tous généralement nous sommes trompeuns «: 
26. RemoTiu, ad}j., expansif, qui se Aissi quo”l morx laire 
ropage Son quetz e celaire. | 
propage: . Raïimonp DE MinavaL : Eoqua 
Solelh.…. ba virtut.... REMOTIVA. Ainsi comme les voleurs sourmais sont cois ct 
Eluc. de las propr., fol. 115. simulés. 
Le soleil... a vertu... erpansive. Fig. Ab lisl cor, fi e pauc moxs. 


R. Via DE Bezaupux : En aquel tr 


27. SOZMOVER, SOZMOVRE, v., soulever. 
Avec cœur loyal, pur et peu sournois. | 


Fig. El sozmov lo pobol per tota la Judea. 
Hist. de la Bible en prov., fol. 62. 2. MoyssaRT, MOICHART, ad)., lid 

Il soulève le peuple par toute la Judée. | vil, méprisable. 
xxc. asp. Todo el fervor que era somovido. 


Poem de Alexandro, cop. 173. Adreg e franc ses cor mOxssa8T. 


R. Vipaz pe BEzaAUDUR : En aquel tr# 
28. CoMoRDER, COMORDRE, V., éMOU-| Loyal et franc sans cœur vil. 
Ab motcanpa machination. 


voir, exciter à. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 1} 


Sui brus Avec léch ina 
Et est vec lâche machination. 
“+ ne . Subst. Li folh e1 fellon el moyssant. | 
A las autras, el cor teing prems, 
. P. Carpina : Ben teul. 
. Mas pel siea joy trep e santa; Les fous et les félons et les /dches. 


No vaelh c’autra m’o comonpa. 
| A. DANIEL : Autet e bes. MOYSO, s. f., Mesure. 
Je suis sombre et fier aux autres, et le cœur je À forma ni a.moïrso dessas dits. 
tiens comprimé, mais pour la sienne joie je trépigne Tit. de 1360. Doar, t. LXVII, td. 8 
et saute; je ne veux pas qu'autre m'exrcife à cela. A forme et à mesure dessusdite. 


MUD * 


axc. 2. La bouche petite et grocete… 
Le col fa de bonne motison, 
Gros assez et lions par raison. 
Boutons i ot petis et clos... 
Sien i ot d'antre moison. 
Roman de la Rose, y. 539 et 1649. 


IOZTR , »., moisir. 
Part. pas. Ama locs mozrrz et pndens. 
Eluc. de las propr., fol. 240. 
Aime lieux moisis et puants. 
fc. CAT. Mosir. xse. Mohecer. 


UCAL, s. m., bas lat. wucazis, datte. 
Palma. , sos frags... so dits mucars. 
E luc. de las propr., fol. 219. 
Le palmier. , ses fruits. sont dits dattes. 


TCELLAGE, s. m., lat. mucirLaci- 
xem, mucilace. 
Que la femna sia cristerizada de mucurracrz 
le ptilli. 
NUCALLAGE de fenagrec am cizami. 
Trad. d’'Albucasis, fol. 36. 


Que là femme soit clystérisée avec mucilage de 
illeul. 


Hucilage de fénugrec avec sésame. 


3c. CAT. Mussilage. Esp. Mucilago. ronr. 
Mucilagem. 17. Mucilagine, mucillagine, 
mucellagine . . 


UDAR , »., lat. muranre, changer, 
trausporter, détourner, différer, dé- 
placer. ° 


Ja no volgr' alhors wupan mon garnimen. 
Le cowrz px Potriens : Companho. 
Je ne voudrais jamais fransporter ailleurs mon 
juipage. 
An wupar lur estaje. 


F. de S. Honorat. 
Ont changé leur demeure. 


Quascana creatara 
Pot MUDAR , segon ualura, 
Son bon esser de ben en mal. 
Brev. d’amor, fol. 10. 
Chaque créature peut changer, selon nature , son 
on ctre de bien en mal. 
El fols si muna coma li lana. 
Trad. de Bède, fol. 33. 
Le fon se change comme la lune. 
Los quals quatre mestres, cascun an, se mu- 
DARAz. 
Ord. des R. de Fr., 1462, t. XV, p. 475. 
TTL. 


MUD a81 


Lesquels quatre maîtres , chaque année , se chan- 
geront. | 
Tro'l nom d'amans 
En drut se xupa. 
Ramsaup Dr VAQuEIRAS : Kalenda maia. 
Jusqu'à ce que le nom d’amant se change en favori. 
Loc. ÂAoras non aus munan 
Qu'iea no chant al vostre somos. 
T. os G. »’Uiszz sr ps M. px Venrapoun : Gui 
d'Uiselb. 
Maintenant je n’ose différer que je ne chante à la 
votre invitation. 
Non mupanar deserenan 
Qu'ieu von despley 
Un son novelh qu'els esbaudey. 
P. Rocrers : Per far esbaudir. 
Je ne différerai pas désormais que je ne déploie un 
nouvel air qui les réjouisse. 


— Muer. 
Deu hom son aurel aguizsr 
Aissi que meills deia mupan. 


Dirai co si deu mupar 
Auzel. 
Deupss pr PRADES, Aus. cass. 
On doit affaiter son oiseau ainsi qu’il doive mieux 
muer. 
Je dirai comment se doit muer oiseau. 
Part. prés. À seuhor mubpax, s0 es assaber a 
abbat moren. 
Tit. de 1287. Doar, t. CXXX, fol. 158. 
À seigneur changeant, c’est à savoir à abbé mourant. 
Part. pas. 
Volrai lo donc mal muDAT, guallinier, 
Gras, debaten, que non puesca volar. 
BERTRAND DE Bozn : leu m’escondisc. 
Je le voudrai donc mal mué, gelinier, gras, se dé- 
battant , qu’il ue puisse voler. 
ANG. FR. Sans vostre amor ne m'a vie mestier , 
Ne je ne vuil tot lo siegle en muer. 
LE CHATELAIN DE Couct, chanson 8. 
Bien me revint son gracieux langaige, 
Et tost muey mon propos et coraige. 
CuanLes D'OnLéAns , p. 4. 
Ou sont-ce honneurs qui font muer les meurs. 
CRETIN , p. 232. 
Ceax-là sont incontinent mues d'amour en 
haine et de haine en amour. 
Cowmes, liv. I, p. 73. 
D'an visage constant et sans muer de couleur. 
AmxoT, Tr. de Plutarque. Vie de Sylla. 
CAT. RsP. PORT. Mudar. 17. Mutare. 


2, Mupa,s. f., mue. 


36 


282 MUD 


Si vostr’ansels, avan la xuna, 
À tota la coa perduda. 


Devupss DE Pnapss : “us. cass. 
Si votre oiseau, avant la mue, a toute la queue 


perdue. 


CAT. ESP. PORT. 1T. WMuda. 


3. Munauex, s. m., changement. 
Senes lunh mupanxax en se. 


Brev. d’amor, fol. 35. 


Sens nul changement on soi. 
L'orde de mupawxx del enperi. 


Cat. dels apost. de Roma , fol. 102. 


L'ordre de changement de l'empire. 
Tota la solfa sai e los set xunanwzns. 


Prennx pz ConBiac : El nom de. 
Je sais tout le solfége et les sept changements. 


ANC. FRA. Par muement de lien en autre. 
JoinviLLe, p. 149. 


car. Mudament. se. Mudamiento. sont. Mu- 


damento. 17. Mutamento. 


4. MurarTio, muTAcIO, MUDazO, 5. f., 
lat. moTATIO, mutation, changement. 


Dieus no pren MUTATI0. 
Segon diverses movemens 
E murTActos. 


Brev. d’amor, fol. 9 et 32. 


Dieu ne prend point de changement. 
Selon divers mouvements et mutations. 


Greus es sopdosa MUDAz0s. 


Trad. de Bède, fol. 30. 


Changement subit est pénible. 


car. Mutactô. se. Mutacion. ronT. Mutaçäo. 


ir. Mutazione. 


5. MurasiLiTar, s. f., lat. MUTARILITA- 
Tem, mutabilité, mobilité, incon- 


stance. 
MuraniLirar, sensibletat, 
Granda MUTABILITAT. 
Eluc. de las propr., fol. 1 et 117. 
Mobilité, sensibilité. 
Grande mobilité. 


caAT. Mutabilitat, xsp. Mutabilidad. ponr. Mu- 
tabilidade. 17. Mutabilità , mutabilitate, 


mutabilitade. 


6. Mupaynirz, s. f., muable, changeusc. 


Luna... es mupayarrs del ayre. 
Eluc. de las propr., fol. 116. 
La lune... est changeuse de l'air. 


MUD 


7. MuTasLE, MUDABLE, 5. f., lat, : 


raBiLis, mobile, changeant, muil 
Fa hom wurasza de loc en autre. 
Æluc. de les propr., fol. 11 

Fait l’homme changeant de lieu en autre. 

Alqu mot s0 mMuDasr.. 

Leys d’amors, foi. 68. 

Quelques mots sont muables. 

Tota creatura es MUDABLA per sa naton 

V. et Vert., fol. &o. 

Toute créature est changeante par sa nature. 
CAT. &sr. Mudable. pont. Mudavel. rr. | 

tabile. 

8. Commurario, s. f., lat. commurat 
commutation, changement, figure 
rhétorique. 

Coxxmurarios.… apelada anthimetabols 
fay can son doas sententias que laumes 
versaria a l’autra, et bom fay del mot der 
premier e del primier derrier. | 

Leys d'amors, fol. 146. 
La commutation... appelée antimétabole, 
quand deux phrases sont dont l’une est evotni 
l’autre , et qu’on fait du mot dernier le premis 
du premier le dernier. 
CAT. Commutati6. xsp. Conmutacion. r0 
Commutacäo. 17. Commutazione. 


9- ComuTATIU, adj. , commutatif, ch 
geable, variable. | 
O son... COMUTATIVAS. 
Leys d’amors, fi. 5. 
Ou elles sont... commutatives. 
CAT. Commutatiu. xsp. Conmutativo. post. 
Commutativo. 


| 
10. InwuTan, v., lat. mmurane, changl 
Part. prés. Reqoier latz 1nmuTanr. 
Segon la qualitat de la vapor uaurast 
cella phantastica. | 
Eluc. de las propr., fol. 1548 
Requiert lumière changeante. | 
Selon la qualité de la vapeur changeant le 
fantastique. 
Part. pas. Els inmurarz, l’esperit anis 
corr. 





Eluc. de las propr., fol. 16. : 
Eus changés, l'esprit animal court. 
CAT. Immutar. sr. Inmutar. sr. Immutst. 


11. ImmuTACIO, INMUTACIO, 5. f., l 
IMMUTATIO, changement. 


MUD 
Desordenads mmuracio. 


De 1MMUTACI0 receptivas. 
Elue. de las propr., fol. 34 et 114. 
Changement déscrdouné. 
Susceptibles de changement. 
ar. [nmalac6. sr. Inmutacion. 17. Immu- 
tasione, 
. Iuurasicirar, s. f., lat. 1xxuTra- 


suiTaTem”, immutabilité. 
Han 1NMUTASILITAT. 
bmoranicrrar ses transmaotacio. 
Eluc. de las propr., fol. 1 et 4. 
Ont inmutabilité. 
lumutabilité sans transformation. 
sr. lmnutabilitat. sv. Inmutabilidad. ronr. 
Imnutabilidade. ir. Immutabilità , immu- 
mbihtate, immutabilitade. 
| Imuvranv, adj., immutatif, chan- 
geant. 
Virtut HrMUTATIVA. 
So dels elemens InMUTATIVAS. 
Elue. de las propr., fol. 19 et 114. 
Verts changeante. 
Soot inmutatives des éléments. 
w, /amutativo. 


 Peauuran, v., lat. P&nMuTARe, per- 
muter. 


Desempari e doni e PxRœUTI de mien ves. 
Tit. de 1295. Arch. du Roy. Toulouse, J. 321. 
de désempare et donne et parmute de moi à vous. 
aT.wr. Permutar. ronT. Permudar. rr. Per- 
Mutare. 


} Pmuvrario, s. f., lat. PERMuTATIO , | 


Pérmutation, changement, 
Cofermi…. aquesta raamuTrATIO. 
Ti. de1355. Arch. du Roy. Toulouse, 3. 321. 
Jecnfrme..… cette permutation. . 
Paxvrarios de letra o de sillaba. 
Leys d'amors, fol. 121. 
Permutetion de lettre ou de syllabe. 
4. Permutacié. ase. Permutacion. Pont. Per- 
matscäo, tr. Permutasionc. 


ÿ. Peauura, 5. f., échange, troc. 
Noa ha loc en Panmuras simplas. 
Fors de Bearn , p. 1085. 
Ya pas lien en échanges simples. 
AT. up. tr, Pérmuta. 


: PrawuTaDon, 5. 2., troqueur. 


MUD 283 


Los antres.... PERMUTANORS. 


Cout. de Condom. 
Les autres... trogueurs. 


ir. Permutatore. 


13. Pannwurasze, adj, , lat. PeRmuTARI- 


Lis , permutable, changeable. 
PanMUTABLA per sa condicio. 

Prepausan.…. las que han inmutabilitet a las 
PERMUTABLAS. 
Eluc. de las propr., fol. 8 et 1. 

Permutable par sa condition. 
Préfèrent.… celles qui ont immobilité aux chan- 
geables. 


ir. Permutabile. 


19. PrnuuTariu, adj., permutatif, 
propre à permater. 
O son... PERMUTATIVAS. 
Leys d'amors, fol. 26. 
Ou elles sont…. permutatives. 
Dels cors d’aqnels qui la auzo Pxamurartva. 
Eluc. de las propr., fol. 46. 
Permutative des corps de ceux qui l’entendent. 
tr. Permutativo. 


20. REMUDAR, REMUIAR, %., lat. auxuu- 
Tare, remuer, changer, bouger, sé- 
parer. 

Parlar ni REMUDAR no i s pot. 
Liv. de Sydrac, ful. 16. 
Parler ni remuer ne s’y peut. 
Pero si s R&MUDA 
Malantes, quan mielhs coda 
Eu autra part gucrir. 
PEraoLs : Pus de mou. 
Pourtant sussi se remue le malade, quand il pense 
en autre part mieux guérir. 
Mas que per aiss0 n0 M REMUT. 
RauBauD D'OnAncer : Er quan. 
Pourvu que pour cela je ne me remue. 
Sol non polsa ni zxnUIA. 
Roman de Jaufre, fol. 44. 
Seulement ne souffle ni remuse. 
Fig. Doz cavaliers prezans 
Don largueza no s axmuDA. 
T. ve Guion «Tr px MArnAnD : En Maenerd. 
Deux chevaliers prisés dont générosité ne se 
sépare pes. 

Subst. À son nxmuDAR si eversa la maire. 

Liv. de Sydrac, fol. 65. 
À son remuer se renverse la matrice. 
caAT. ss». Remudar. 1r. Rimueare. 


284 MUD 


MUE 


21. RAMUDAMEN, s. m., remuement ,| 24. TRANSMUDAMRAN , TRASMUDAMEN, 


mouvement, agitation, changement. 


Per la vanetat del dih sanc e de son sRxmu- 
DAMEN. . 
Liv. de Sydrac, fol. 104. 
Par la légèreté dudit sang et de son agitation. 
AÏ REMUDAMENT no fassa barat. 
Arbre de Batalhas, fol. 130. 

Au changement qu'il ne fasse pas tromperie. 

esr. Remudarmiento. 17. Rimutamento. 


22. TRANSMUDAR, TRASMUDAR, ., lat. 
TRANSMUTARE, transmuer, transporter, 
changer. 

Virar e raawsmupan los mots, 
Leys d’amors, fol. 14. 

Changer et transporter les mots. 

Laurador termes moven 

De lor logal o raasmupax. 

Quan !’ouor a Dieu deguda 

En creatura TRANSMUDA. 

Brev. d’amor, fol. 127 et 74. 


Laboureurs remuant ou fransportant les limites 
de leur local. 

Quand il transporte à la créature l’honneur dû 
à Dieu. 
Part. pas. Las dichas dictios son TRANsMUDADAS. 


Leys d'amors, fol. 108. 
Les dits mots sont transportés. 


ANC. FR. Destruisit le royaume de Assur et en 
transinua la seigneurie aux Persaus et aux 


Mèdes. 
ALatN CHARTIER, p. 205. 


Vous qui m'avez en rocher tfransmué. 
Premières Œuvres de Desportes, p. 253. 
cAT.zsr, Transmutar, trasmudar., vont. Trans- 
mutar, transmudar. 1%. Trasmutare, tra- 
mutare. 


23. TRANSMUTACIO, TRASMUTACIO, 5. f., 


lat. TRANSMUTATIO, transformation. 
Entro que es digerida et la presa rnass- 
MUTACILO. 
En TRAsMUTACIOs de metalhs. 
Eluc. de las propr., fol. 14 et 240. 
Jusqu'à ce qu'elle est digérée et a pris transfor- 
mation. 
En transformations de métaux. 
car. Transmutaciô, trasmutaci6. xsv. Transmu- 
tacion, trasmutacion, trasmudacion. PORT. 
Transmutacäo, trasmudacäo. 17. Trasmu- 
tazione, trasmutagione , tramutazione, 
tramutagione. 


s. m., transformation, permutation, 


bouleversement, changement. 
Lo qual TRANSMUDAMES © transpogtio. 
Leys d'amors, fol. 108. 
Lequel changement ou transposition. 
Wai d'umors gran TRAMSMUDAMEN 


La lana merman e creissen. 
Brev. d'amor, fol. 4. 


Fait grand bouleversement d'humeurs la lune d: 
miouant et croissant. 
ANC. xsP. Trasmudamiento. 1Tr.Trasmutament, 
tramutarmento. 


2h. TRANSMUDABLE, TRASMUDABLE, dd. 
transmutable. 


Ses comensamen e ses fi, 
Non TRANSMUDABLES atressi. 
Brev. d’'ameor, fol. 2. 
Sans commencement et sans fin, non trans 
table pareillement. 
xsP. Trasmutable. ronr. Transmatarcl. n 
Trasmutabile. 


MUEIS, «ugc, MUC, MUOG , MOG , 5. #. 
lat. modius, muid. 


Richartz metra a muRIS et a sestiers 
Aur et argent. 
BERTRAND DE Bonn : lies sirventes. 
Richard dépensera à muids et à setiers or et arge# 
Tu li donaras .x. sols, Oo .xx. muGt d 
blatz chascun an. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 3. 
Tu lui donneras dix sous, on vingt muuds deb 
chaque année. 


PonT. Modio. tr. Moggio. 


MUELHAR , MOILLAR, MOLHAR, MULI 


v., mouiller, humecter, tremper. 
Pel miech de la mar Roïa, ses pe most 
ù Eluc. de las propr., fol. 120. 
Par le milieu de la mer Rouge, sans pied mouxli 
De tal suc morr.La soven 


Peuas tinhosas. 
Dsvpss pe Prapss, #us. cais. 


De pareil suc mouille souvent les pennes teigneust 
Pero soven de lagremas en wuxia 
Mon vis. 

Arme DE PreuiLaix : Loopo 

Pourtant souvent de larmes j'en mouille mon vi3; 

La toizos de la lansa 
Que s morrrsr en la sec’ aire. 
P1ERae de Constac : Domna del: 
La toison de la laine qui se mouille à l'ait -«. 


MUG 
Lo sol al matin solelha, 


E"l nivol el vespre muzL sa. 
BERNARD DE VENZENAC: Hueymais. 
Le soleil au matin luit, et la nue au soir mouille. 
Cant plou, soven muzL=A. 
VF, de S. Honorat. 
Quand il pleut , souvent il mouille. 
Sabstant. D’ aital cuer los cove far 
Que no duriscon per MOILLAn. 
Drupss pe Paanes, Aus. cass. 
De tel cuir il convient de les faire qu’ils ne dur- 
cisent pas par le mouiller. 
Part. pas. 
Pietatz l'en a preza, car li sant son mULAT. 
PF, de S. Honorat. 
Piété l'en a prise , car les saints sont mouillés. 
Daretz carn de petit anhel 
Ea lait de cabra freit xoiLLADpa. 
Dasvupess ne PRADES, Aus. cass. 


Vous donneres chair de petit agneau trempée en 
bit de chèvre froid. 


ur. Mullar. use. Mojar. ronT. Moihar. 


. Moyr.Lapura , s.'f., mouillure, hu- 
midité. 
Ni onnlla mOYLLADURA, 
Que non troberon aïigua. 
VF. de S. Honorat. 
Ni aucune humidité, vu qu’ils ne trouvèrent eau. 
cr. Mulladura. xsr. Mojadura. pont. Mol- 
hadura. 


. RemuELHaAR, %., mouiller, humecter, 
détremper. 
Quar plas mols tornsa qu’abelha 


Cuy tot jorn siga n«MUzLHA. 
BERNARD DE VENzEN AC : Hueymais pus. 


Car il devient plus mou qu’abeille que tout le jour 


l'eau mouille. 


ar. Remuilar. xs». Remojar. ponr. Remolhar. 


ir. Runollare. 


. REMURYLL, REMOIL , s. m., humidité, 


détrempe. 


Non troberon saygua ni vena de R«MUtYLL. 


F. de S. Honorat. 
Ne trouvèrent eau ni veine d'humidité. 
Fig. Las lez metez en R«MO1LL. 
T. pe LaAnNTELM aT DS LANFaANC : Lanfranc. 
Les lois vous mettez en détrempe. 
at. Remull. xsp. Remojo. ronr. Remolho. 


AUGIR, v., lat. mucire, mugir. 


MUL 285 


On trouve dans les Leys d’amors, 
fol. 92, pour la 3° pers. du prés. de 
l'indic. : mucisc, mucissar, il mugit; et 
fol. 94, pour la 3° pers. du prét. : xucr, 
MUGLC, il rmugtit. 
asr. PORT. Mugir. 17, Muggire. 


2. Muciuex, s. m., mugissement. 
Lo mwuctxxx del buon. 
Leys d'amors, fol. 2. 
Le mugissement du bœuf. 


— Cri, hurlement. 
Gitavo tan grans MUGIMENS. 


Cat. dels apost. da Roma, fol. 171. 
Jetaient de si grauds cris. 


MUJOL, s. m., lat. muciz, mulet, sorte 
de poisson. 
Musoz , quan ve lors agaytz... torna arreyra. 
Eluc. de las propr., fol. 155. 
Le mulet , quand il voit leurs piéges… retourne 
arrière. 
caT. asp. Mujol. 17. Muggine. 


MUL, 5. m., lat. muzus, mulet. 
Bardonem prodacit eqans conjnnctns asellæ, 
Procreat et muLum junctus asellos equæ. 
EsnanD. BETUN. , in græcismo. 
Perdet tres cavals et un mu. 
Guizzauus DE Beneuepan : Mal o fe. 
Perdit trois chevaux et un mulet. 
ANC, FR. Et si douna au roi Noblon 
Cargiés trente muls arragons 
De pieres et d'or et d'argent. 
Roman du Renart, 1.1V, p. 425. 
ANC. CAT. Mul. sp. PORT. 1T. Mulo. 


2. Muca, s.f., lat. ua, mule. 
Sembla muLa quan regaanha. 
GuizaAume pe BxaGuzDAn : Un trichaire. 
Ressemble à mule quand elle rechigne. 
CAT. ESP. PORT. 1T. Mula. 


3. Muer, s. m., mulet, 
Lo duc Teri d'Ardena sus an muLzxr lo lie. 
Roman de Fierabras, x. 4832. 
Le duc Thierry d’Ardenne sur un mulet le lie. 
xsP. Muleto. 1r. Muletto. 


4. Muzxiar, v., aller à mulet. 
Li Espauhol muzr1o. 
Leys d'amors, fol. 51. 
Les Espaguols vont à mulet. 


r- 


es 


286 MUN 


5. Muuix, adj., de mule, de mulet 
Carns muLIxAS 50 peiors que d'ase per digerir. 
Eluc. de las propr., fol. 254. 
Les chairs de mulet sont pires que d’äne pour digérer. 
ir. Mulino. 


MUN , mox, MONT, s. m., lat. munDus, 


monde, univers. 
Mielz sabetzx gardar home de dan, 
Que venh’a vos, qu'autre reys qu’ el mux sia. 
Foiquer ps Luxer : Al bon rey. 
Micux vous savez garantir de dommage homme 
qui vienne à vous, qu’autre roi qui soit au monde. 
Mielher etz del mox e la belaire. 
PEnDIaON : Aissi cum selb. 
Vous êtes la meilleure du monde et la plus belle. 


— Mystig. Le siècle. 
Trop ameron lo woxr, e pauc lo paradis. 
La noble Leycson. 
Aimèrent beaucoup le monde, et peu le paradis. 


—— La vie future, le ciel. 
Totz l’autre woxs no m poiria 
Tener nalb pro, s’ieu no us vezis. 
Pons De CappuxiL : S’anc fs ni. 
Tout l'autre monde ne me pourrait tenir nul pro- 
ft, si je ne vous voyais pas. 


— La nature, la terre. 
Belh m’es lo dous temps amoros, 
Lanquan lo moxs reverdezis. 
AsnauD DE ManutiL : Belb m’ es lo. 
M'est beau le doux temps amoureux, quand la 
nature reverdit. 
AuC. FA. Fortune se jeune del mont: 
Li un vienent, li autre vont. 
Roman du Renart, t. ILE, p. 291. 
E Li dus jura Dex, ki li nund pot salver. 
Roman de Rou, v. 3840. 
CAT. Mon. xsr. ronr. Mundo. 17. Mondo. 


2. MonDaN, MONDA, ad}., lat. munDA— 


nus, mondain, du monde. 
Jois moxpaxs es dolors. 
B. Zorcei : Ben es. 

Plaisir mondain est douleur. 

Aquestas doas maneras d’amors son comu- 
nuls a totas MONDANAS Creatures. 

Brev. d’amor, fol. 4. 

Ces deux maniéres d'amour sont communes à 
toutes créatures du monde. 
cAT. Mondä, munda, usr. pont. Mundano. 

ir. Mondano. 


MUN 


3, Munpana, MONDANAL, adj., mor. 


dain. 
Pessamens carnals e MONDAKATS. 
V.. et Vert., fol. #8. 

Pensées charnelles et mondaines. 
Ni’ls moxpaxazs bes. 

Leys d’amors, fol. 28. 
Ni les biens mondains. 
Cort ecclesiastica o MUNDANAL. 

Tit. de 1333. Dour, t. CXXV, fol. 6. 
Cour ecclésiastique ou mondaine. 
ANC. CAT. ANC. xs». Mundanal. 


4. Munpraz, MONDIAL, ad}., lat. ury 
praLis, mondain, du monde. 
De la natara e de disposicio æuxpiai. 
Dieus qui, en la civilitat mowbiaz, es & 
princep reglant, ordeuant. | 
Eluc. de las propr., fol. 105 et2. 
De la nature et de disposition dis monde. 
Dieu qui , dans la civilité mondaine, est us pris 
cipe réglant , ordonnant. 
ancC. Esp. Mundial. rt. Mondiale. 


MUNDAR , monnan, ®., lat. MUNDARL 


monder, nettoyer, purifier. 
De la sotil pel los #umDATrz. 
Drunss pe PRADES , lus. cass. 
De la fine peau vous les mondes. 
Fig. Monpax los de lors malvestatz. 
Brev. d'amor., fol. 2. 
En les purifiant de leurs méchancetés. 
E 1 mons es estranhatz de moxpan, 
Quar bom no cre autre ni es crezntz. 
G. Riqures : Forts guerre. 
Et le monde est éloigné de se purifier, car boss 
ne croit un autre ni n’est cru. 
$es monDan, non pot montar amon. 
SERVER DE GinONK : De] mon volgn. 
Sans se purifier, il ne peut monter là haut. 
Part. pas. Aprop aurets un budel quist 
De galina, e be moxmDar. 
Daupes px Prapes, #us. cass 
Après vous aures cherché un boyau de poule, 
bien nettoyé. 
Fo sanada e monNDADA. 
Roman de la Prise de Jérusalem, fol 
Fat guérie et purifée. 
ANC. ra. Monder ne se puet hom mondains 
S'il n'est desmondés dou monde sains 
Roman du Renart, t. IV, p. 175. 
Ainsi Jhésus-Crist te munda. 
Jznax DE MEunc, Test., v. 808. 


Les vieux péchés des âmes lave et nunde. 
FoncaneL, p. 265. 
tar. Vandar. xsr.voar. Mondar. rr. Mondare. 


. Mon, MON, MONDE, MUNDE, ad}., 


lat. munpus, pur, net. 
Er del tot moxs e lavatz. 
Poss px CarDu—IL : En honor. 
Sera du tout net et lavé. 
Us grens peccatz que m cofon, 
E vos podetz m'en far mon. 
G. RiQuiEn : Aissi com es. 
Ua grief péché qui me confond, et vous pouvez 
l'en faire par. 

Tan vos vi bona e bella, 

E de totz mals muxDa e pucella. 

Ux rRousADOUR ANONTHE : Si trobéss tan. 
Tant je vous vis bonne et belle , et de ions maux 
re et pucelle. 

$es cor vauc e ses cor veng.…., 
Que de cor soi monpxs e blos. 
Focquer px Roxans : Domna ieu pren. 
Sns cœur je vais et sans cœur je viens... , vu que 
cœur je suis met et vide. 
rc. ra. Nas n'est si justes ne si mondes 
Qui ne périsse à cel passaige. 
Fabl. et cont. anc.,t. 1, p. 287. 
Or preiom Den ke pur sa grace 
De nos péchiez mundes nos face. 
Mantes DE France, t. II, p. 400. 
Haute dame, pucele monde. 
Fabl. et cont. anc.,t. Il, p. 437. 
», Mondo. ronT. Mundo. 17. Mondo. 


Muxprria, monpicia, s.f., lat. MUN- 
DTA, pureté, propreté. 
Lors vestirs era blanx en signe de monprcta. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 151. 
Leor vétement était blanc en signe de pureté. 
Las non muxprrias.… del antechrist. 
Doctrine des Vaudois. 
Les non puretés.…. de l’antecbrist. 
K. re. Chasteté et mundicité doivent mettre 
la blanche nape licitemant. 
2 Esrienme, fpol. pour Hérodote, 1. IT, p. 2090. 
art. Mundicia. 17. Mondisia. 


MonpamEnT, s. m., épurement, pu- 
nfication. 


Moxpawuxer de l'esposa de Christ. 
Doctrine des Vaudois. 

Purifcation de l'épouse de Christ. 

+ Nondamento. 


MUN 


5. Monpaxsa, s. f., purification. 
Perdonuausa 
N’'er moxpansa. 


J. Esrevx : Lo senhers. 
Pardon en sera purification. 


287 


6. Monnanon, s. m., vanneur, nettoyeur. 
Monpanons et barnteladors fazen un cors 
de moxpanons, ho baruteladors. 
Cartulaire de Montpellier, in fine. 
Fanneurs et bluteurs faisant un corps de wan- 
neurs, ou bluteurs. 


zsP. PORT. Mondador. 1r. Mondatore. 


7. Munpirican, MONDIFICAR, %., puri- 
fier, nettoyer. 
Per nafra moxprriCan. 
Brev. d’amor., foi. 50. 
Pour nettoyer blessure. 
Muxporrican les malautes. 
Eluc. de Las propr., fol. at1. 
Purifier les malades. 
Fig. Home luocz non moxprr1oa, 
Mas hom sanbs lo loc sanctifica. 

Brev. d’amor, fol. 08. 

Le lieu ne purife pas l’homme, mais l’homme 
saint sanctifie le lieu. 
ANC, FR. Quaut cilz qui tont fist et créa 
Nos péchiezs y mondifia. 
Jeuax px Meuno. Test, v. 247. 
Crainte de Dieu est la vive fontaine 
Mondifiant toute macule howaine. 
J. Boucurr, Triomph. de François Ie, fol. 127. 
xsP. PORT. Mondificar. 1T. Mondificare. 


8. Munpiricacio, s. f., nettoiement, 
purification. 
Moxptricacto dels enfantz. 
Cove qu’el malaute use de muwprricacto del 


sieu cors. 
Trad. d'Aibucasis, fol. 30 et 48. 


Nettoiement des enfants. 

Il convient que le malade use de la purification 
de son corps. 
ir. Mondi 


g. Drsmunnan, %., salir, contaminer, 


souiller. 
E'1 mons degrs mondar, mas per un pom.…. 
Dasxuxper si. 
ServEnI DE G1i8OKE : Del mon volgra. 
Et le monde devrait se purifier, mais pour une 
pomme... il se souilla. 
anc. rKR. Ki se desmonde et ki se mont;…. 


one. 


MUN 


Et s’il avient L'il se desnondent, 
Errant faisons k'il se remondent. 
Roman du Renart, t. IV, p. 174. 


288 


10. Esmunpar, ®., lat. emuNDaRe, pur- 
ger, purifier. 

Fig. Non «smunDam nostra pessa. 
Fraire, zsMUNDKM nos de tota ardama de 


charn. 
Trad. de Bède, fol. 54 et 60. 


Nous ne purifions pas notre pensée. 
Frères , purifions-nous de toute ordure de chair. 


Part. pas. Per orazos sem E«MUNDAT. 
Trad. de Bède , fol. 66. 
Par oraisons nous sommes purifiés. 


ancC. FR. De mes péchiez trestoz m'esmonderoie. 
BERKER, p. 173. 


11. EMUNDAMEN, s. m., purification, 
épurement. 
Amors 
De Dien er guitz 
Dels zMUNDAMENS 


De lurs fallimens. 
J. EsTEvE : Quossi moris. 


Amour de Dieu sera guide des purifications de 
leurs fautes. 


13. Euunpacio, s. f., lat. EMUNDATIO, 


purification. 
Donec salut et xmumpacto. 
Eluc. de las propr., fol. 15t. 


Donna salut et purification. 
xsr. Emundacion. 


13. Inmunpnicia, 5. f., lat. 1MmMunD1TIA, 
immondicité, impureté, saleté. 
Tota INMUNDICIA NO Sia nomnada. 


Trad. de Bède , fol. 44. 
Que toute impureté me soit nommée. 


Parga iNxmunpicra de uelhs. 
E luc. de las propr., fol. ato. 
Purge immondicité d’yeux. 
cat. Immundicia. xse. Inmundicia. 
Iminundicia. 1x. Immondizia. 


MUNICIPAL, adj., lat. munictpazis, 


municipal. 


Statots muxictPALsS. 
Statuts de Provence. JuLtax ,t. I , p. 08. 
Statuts municipaux. 


FORT. 


MUN 


Las dichas costumas e leis umcrrats. 
Cartulaire de Montpellier, fol. }1 
Les dites coutumes et lois municipales. 


caAT. &sP. PORT. Municipal. 17. Municipale. 


2. Commun, como, adj., lat. cowmux: 


commun. 
Pais lo depart lo coms a gen couv. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 10] 
Puis le comte le distribue à gent commune. 


Comuox son aquel que perteno al mask 
al feme ensem. 
Gram. pror. 
Communs sont ceux qui appartiennent au 
culin et au féminin ensemble. 
Totas res... han ana fi couvxa. 
Eluce. de las propr., f\.1. 
Toutes choses. ont une fin commune. 
Segoud la disposition del drech comus. 
Statuts de Provence. Bout, p. à 
Selon la disposition du droit commun. 


Substantiv. Communauté , la commu 


Sona'l campana, 
E lo vielhs comuxs venc…. 
Tantas n’a prez e derocad’ e morta, 
Qu’ el vielhs comuxs s esmay’e s desconor 
RAMBAUD DE VAQUEIRAS : Truan nl 
Sonne la cloche, et la vieille communaute vin 
Tant en « pris et renversé et détruit, qu 
vieille communauté s'effraye et se déconcerte. 
L'onratz comus de Florensa valens. 
G. RIQUIER : Tan m'a. 

L’honorée commune de Florence vaillante. 

Aleus hom qui fo amministraire del : 
del comux d’alcana terra. | 

Trad, du Code de Justinien, fol. 1 

Aucun bomme qui fut administrateur de | 
de la communauté d'aucune terre. 

Autra despensa et servizis fachs en l' 
del comux als cossols, familiars et autres. 
Te. de 1428. Hist. de Nimes. 1. IEX, pr., p. 

Autre dépense et service faits en l’hôtel de la: 
mune aux consuls, domestiques et autres. 


— Trésor public. 

Den tornar al fisco, so es lo coxmos de R 
Trad. du Code de Justinien, fol. 
Doit retourner au fisc, c’est-à-dire le trésor de I 
Adv. comp. Quant tn metras ta oratio exc 
tu as part el comunal de sancta Glieya 
F. et Vert., fol. 3 
Quant tu mettras lon oraison en commxs, 

part à la communauté de sainte Église. 


MUN MUN 289 


asc. ra. S'assemblérent ceux dadit commun  S'om no i ausa dir los ruals 
en très grand nombre. Dels menors e dels comuxALs, 
Monsrarzet, t. I, fol. 244. E majorment dels msjorals. 
rar. Com. mp. Comin. roRT. Commun, 1T. Pows BARBA : Sirventes noa. 
Comune. Un sirvente n’est pas loyal, si on n'ose y dire les 


défauts des petits et des moyens, et principalement 
. Coxuxa, COMUNIA , s..f., commune. | qe supérieurs. 
Lo reis, sas comcxas 8 fort somo 
Per anar metre setge. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 93. 
Lerci, ses communes a fortement somme pour 
‘rer mettre siége. 
Aqui vengro gran re de comuxias. 
PuiLOMENA. 


Là vinrent beaucoup de communes. 
SC. CAT. 1T. Comuna. 


— Substant. Communauté, commune. 
En Rernar de la Tor a donat e altreiat al 
cuminAL de Eessa... Lo cumtxaLs de la vila. 
Charte de Besse en Auvergne, de 1270. 
Le seigneur Bernard de la Tour a donné et octroyé 
aucommun de Besse... Le commun de la ville. 
El coxuxaLz d'Agen, de la ciatad e del borc. 
Tit. de 1226. Hist. de Languedoc, t.1l,pr., col. 308. 
Au commun d'Agen , de la cité et du bourg. 


| Couixar!, COMUNAL, COMMUNAL, CU- | — Adverbial. À la fois, en commun. 


YUXAL, Adÿj., commun, public, moycn. Feron sobr’ els rotiers tuit essem, com1naL. 
Metrem l’a San Gili, com en loc com1maL. GuizLAUME DE TUDELA. 
P. BazmonD Ricas NOVAS : Pus partit. Frappent sur les routiers tous ensemble, à [a fois. 
Nous le mettrons à Saint-Gilles comme en lieu | dy. comp. A foc crido pan comrnaz. 
"EUAUR. | ARNAUD DE CARCAssEs : Dius un verdier. 
Aatafort, lo lor comunaz castel. Au feu ils crient en commun. 
F. de Bertrand de Born ANC. CAT. Esp. Comunal, xr. Comunale. 


Autefort , le leur château commun. 


5. CoMUNALKA, COMUNAILLA , 5. f. _ 
La vida cumuxaL de nosire refreytor. ? 9 S. » com 


V. de S. Honorat. munauté, société. 
La vie commune de notre réfectoire. E’1 met eu lx comunarzLa. 


MARCASRUS : Quant l'aura. , 
Et le met en la communaute. 
Adv. comp. eu'lh part l’uon e la mealha, 
E, s’el pueys vol la mia part, 


À totz es COMUNALS mortz. 
A1mMEu1 DE BELLINOY : Quant mi. 
\ tous est commune la mort. 
Si fempnas COMMUNALS usa. 


Devpes DE PRADES, Aus. rass. . lea la’Ih giet Da comuxarma. 
S'il fréquente femmes publiques. BERTRAND DE Bonx : Un sirventes on mots. 
St. FA. Après ce, retourna a la vie conmunal. Je lui partage l œuf et ]a moelle , si ensuite il 
Chronique, Ms. de Berne, 1. 11, fol. 48. vout la mienne part, je la lui jette de communauté. 
. Si’! tolc ana vetz lo castel d’Autafort qu’ era 
- Égal , pareil. d'andos EN COMUNAILLA. 
Amix, son home comimar. V.. de Bertrand de Born. 
R. Vipas De BEzauDun : En aquel. Ainsi lui enleva une fois le château d’Autefort qui 

Aœi, Les hommes sont égaux. était de tous deux en communaute. 

Vulgaire, bas. 6. COMINALTAT, CUMINALTAT, COMMUNAU- 
Naysser vole............... | TAT, COMUNITAT, 5. f., lat. comuuni- 
El pus comtsar luoc qne sis. TATEM , communauté, municipalité. 

| Les sept Joyes de la Vierge. Que la dicha cOMMUNAUTAT et universitat 
Voulut naître... au lieu le plus commun qui soit. aia… archa communa. 
hs. Mon sirventes tramet al comixar Charte de Gréalou, p. 64. 
De tota gen. Que la dite communauté et universlité ait... 
Ratmomp DE CASTELKNAU : Mon sirventes. caisse commune. 
Je transmets mon sirvente au commun de toute E”ls borzes de Tolosa , e la coMImALTATz. 
at. GUILLAUME DE Tuners. 
Sirventes nou es leials, Ft les bourgeois de Toulouse, et la communaute. 


11, 37 


290 MUN 
En la comuxniTaT de las planetas. 
Elnc. de las propr., fol. 2. 
En la communauté des planètes. 
Anc. rr. Contregarder la cité et la communité 
Macauzr, Trad. des Apopht., fol. 14. 
car. Comunitat. xsr. Comunidad. ronr. Com- 
munidade. xr. Comunaltà, comunitàä, co- 
munitate, comunitade. 


7. COMUNALEZA, CUMUNALEZA, CUMENA- 


LESAS COMINALEZA, $. f., cCOMmMmunauté. 
La comuxarxza del mestier. 
Trad. de la 2 Ép. de S. Paul aux Corinthlens. 
La communauté du ministère. 
Elegatz ad aconselhar la comunataza de 
Monpeslier. 
Ad ops de la comrwarxza de Monpeslier. 
Statuts de Montpellier, de 1204. 
Élus pour couseiller la communauté de Mont- 
pellier. 
Pour le besoin de la communauté de Montpellier. 
Ben es foll e plen de fadeza 
Que s0 qu’ es siea met en CUMENALESA. 
Dialogue de l'âme et du corps. 
Bien est fou et plein de sottise qui met en com- 
munauté ce qui est sien. 
anc. sr. Comunalesu. 


8. COMUNALMEN , CUMINALMENT , COMI- 
NALMEN, adv., communement, égale- 


ment, en commun, ensemble. 
Prendetz sal et agrimen, 
E crematz O0 COMUNALMEN. . 
Deunss pe PRADES , “us. cass. 
Prenes se) et aigremoine , et brûlez cela ensemble. 
Un jorn ve que so qu’ ajostas 
Ira tot COMINALMEN. 
P. CaaptwaL : Jhesum Crist. 
Un jour vient que ce que tu assembles ira tout en- 
semble. 
Que pogues dar a totz COMINALMEN. 
Un TROUBADOUR ANONYME : Tot aissi. 
Que je pusse donner à tous également. 
ANC. rk. Donc corurent as srines trestuit co 
munalment. 
Roman de Rou, v. 2217. 
ANC. CAT. Communalment, nsr. 17. Comunal- 
mente. 


9+ DESCOMINAL , DESCOMUNAL, ad]., 


excessif, démesuré, extraordinaire, 
désagréable, étrange, rigoureux. 


MUN 


Mos greus ruals 
Qu'ieu ai sufertz grans e pxscomttils. 
CaDener : Ab leyal cor. 
Mes pénibles maux que j'ai soufferts graods 
excessifs. 
Vas mi a cor DKsCOMINAL. 
G. Fainit : Bean a Amort. 
Vers moi elle a cœur rigoureux. 
Aquest baro pssconm1KaL. 
Le MOINE DE Monracpon : Be m'eaueu 
Ce baron étrange. 
Non pot aver plag plus nxscomvxa. 
LanrRanc Cicara : Non saisi 1s. 
Ne peut avoir plaid plus désagréable. 
uaAT. xsr. Descomunal. 


10, COMUNICABILITAT, 5. f., commuuic 
bilité, transmission. 
Lots... es de summa alegretat, de som 
COMUMICABILITAT. 
Eluc. de las propr., fol. 120. 
La lumière... est de grande allégresse, de gra 
communicabilité. 
car. Comunicabilitat. xse. Comunicabilidad 


11. COMUNICATIU, adj., communicat 
expansif. 
Luatz es... de si... COMUNICATIVA. 
" Eluc. de las propr., fol. 119. 
La lumière esl.... par soi... communicative. 
Fig. Tota bontat es de si naturalment difoz 
e liberslmeut comunICATI VA. 
Eluc. de las propr., fol. 2 
Toute bonté est de soi naturellement diffuse 
libéralement communicative. 
caT. Comunicatiu. use. Comunicativo. ro 
Communicativo. 17. Comunicativa. 


12. COMUUNIQUAR, COMUNICAR, v., À 
COMMUNICARE, COMMURIQUEr. 
Deves COMMUNIQUAR a la sancta Gleisa. 

Doctrine des Vaudos. 
Tu dois communiquer à la sinte Église. 
No posca si comux1cas. 
ÆEluc. de las propr., fol. 2. 
Ne puisse se communiquer, 
Part. prés. Doas autras suturas COMUXIC: 
las aatras plagas. 
Trad. d'Albucasis, fol. 42. 
Deux autres satures communiquant aux au 
plaies. 
caAT.ssr, Comunicar. rot. Communiguar. 
Comunicare. 


MUN 


3. Communion, comMumION , 5. f., lat. 
COMMUNIONER , COMMUNION. 
En ls saucta Glieya catholica, en la co. 


scxion dels sancts. 
F. et Vert., fol. 6. 


Ea la sainte Église catholique , en la communion 
les aints. 
Le spiritual refectio a coMmmUux10x. 
Doctrine des Vaudolis. 
La réfection spirituelle en communion. 
ut. Comani6. xsr. Comunion. PORT. Commun- 
käo, rr. Comunione. 


4. Coxmunian , CUMKNIAR , CUMENCAR, 
CUMENEGAR, ., lat. COMMUNICARNE, 


communier. 


Es si fach cUumEnIAR. 
F. de S. Honorat. 
1 s’est fait communier. 


So son doas cosas eu las quals commux10N 
i suint. 
Doctrine des Vaudois. 
Ce sont deux choses en lesquelles communient les 
aints. 
Âr si CUMENIAN tut. 
F. de S. Honorat. 
Maiotenant ils communient tous. 
sc. ra. Je ne fui communiez 
Bien a passé deus ans entiers. 
Fabl. et Cont. anc., t. IV, p. 108. 
sr. Comulgar. Pont. Commungar. 17. Comu- 
ricare. 


5, CuxERGuAR , V., communier. 
No ns devem tan asegurar 
Que cumzacuzu ses cofessar. 
Brev. d'amor, fol. 116. 
Nous ne devons pas tant nous assurer que nous 
emmuniions sans nous Coufesser. 
Pos lo ducs es absoutz, es CUMERGATZ. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 2. 
Après que le due est absous , il est communié. 


$. EsCOMINIO, EXCOMUNIO, ESCUMENIO, 
s.f., lat. exco/nmmunicatio, excom- 


munication. 

Trop estaitz en l’ascom1imo. 

Bxnsaan D'Auaiac : Nostre reys. 

Vous restez trop en l’ercommunication. 

Sentencia d’axcOMU1O. 

Brev. d’amor, fol. 116. 
Sentence d’ercommunication. 
Mespresan l'sscumunio del papa. 
Cat. dels apost. de Roma , fol. 194. 





MUN 


Méprisent l’excommnaication du pape. 
cart. Escomuni6. ns». Lxcomunion. ronr. Ezx- 
communhäo. 


291 


17. EscumEnIaZON , 5. f., lat. ExcOmmU- 


NicAtiONem, excommunication. 
En nsCUMENIA20N 
Vos metrism ades e e malediction. 
Gunizaunxs DE TuDEzA. 
En ercommunication nous vous mettrions inces- 
ssmment et en malédiction. 
car. Escomunicaci6, excomunicaci6. sr. Ex- 
comunicacion. IT. SCOMURICATIORS. 


18. ESCUMERGAMEN , ESCOMERGAMENT, 
s. m., excommunication. 
O per =:CUMERGAMES , O per yssilh. 
V. et Vert., fol. 58. 
Ou par excommunication, ou par exil. 
L'arssevesque Turpi lor a mandat em pena 


d'«sCOMSRAGAMENT. 
PaiLOMENA. 


L’archevêque Turpin leur a mandé sous peine 
d’excommunication. 
anc. rr. En prise si pou Jes escommeniemens. 
Joimviizs, p. 14. 
De cele escumengement 
Grondillierent Engleiz forment ; 
De l’escumenge ont grant poor. 
Roman de Rou, v. 12359. 
Car tousjours estoit en sentence d’ 


excom- 
muniment, 
Conrnes , liv.I,p. 114. 


Sar les peines d’excommunmiemens. 
Monsraxzer, t. II, fol. 118. 
xsr, Excomulgamiento. 17. Scomunicamento. 


19. EscumxNztasce, adj., exécrable, 
réprouvé. 


Escumwaxzsoasze jujamen. 
Trad. de la 2e Epttre de S. Pierre. 


Execrable jugement. 


20. ÉSCOMENIAR, ESCOMENGAR , ESCUMEN- 
JAR, ESCUMENGAB, ESCUMENEGAR, 7., 
lat. sxcommuniIcaRe, excommunier, 


réprouver. 
Son avesque lo deu zscomsnGan. 
Arbre de Batalhas, fol. 209. 
Son évêque le doit excommunier. 
AI apostoli mandem 
Un messatgiers, 
Que ssCOMDNIS . 


292 MUN MUR 


Cosselhs e cosselhiers. 23. REMUNERATION, 5. f., lat. nxuunr- 
P. Basc: Ab greu. RATIONEM , rémunération, récom- 
Au pape mandons un messager, aûn qu’il excom- 
munie conseils et conseillers. pense. 
Lo comte de Tolosa, anet axCOMENIANT. En gasardo et en REMUNERATION d'aquel 
GuicLauns De Tunea. anniversati. 
Le comte de Toulouse, il alla ercommuniant. Tic. de 1295. Dour. t. CXXXIX, fol. 1. 
Car, si a tort zsCUMRNIAS, En récompense et en rémunération de cet anni- 
De ta meteis cre que t venjas. versaire. 
P. CanninaL : Jhesum Crist. car. Remuneracié. xsr. Remuneracton. ront. 
Car, si à tort tu ercommunies, de toi-même crois Remuneracäo. 17. Remunerasione. 
que tu te venges. ° | : 
Part. pas. Seretz D'EscOMENTATZ. MUR, s. m., lat. munus, mur, muraille. 
G. FiouÈtnAs : No m laissarai. La ciutat s’ ajosts 
Vous en seres ercommunié. Per far muns e fossatz. 
Causa x4CUMENEGADA. RAMBAUD DE VAQUEIRAS : Troan ma. 
Trad. des Actes des Apôtres, ch. 10. | La cité s’assemble pour faire murs et fossés. 
Chose réprouvée. Las tors eron autas e los muns dentelhat. 
21. ESCUMERGAR, EXCUMERCAR, V., eXx- Lo mur batalhier. 
communier. GuiLraums DE Toners. 


Les tours étaient hautes et les murs crénelés. 


Part. pas. EscumznaarTz era de la anctoritat de Le mur défenseur. 


| ANC. CAT. Mur. «sp. PORT. 1T. Wuro. 
V.. et Vert., fol. 98. | . CAT. . . . IT. 


Il était ercommunié par l’autorité de Dieu. 
Ta yest E«sCUMERGATSZ. 
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 10. 
Tu es ercommunié. 
Aquel a tort xxCUMEAGATZ 
No seria. 


2. Muna, s.f., mur, muraille. 
Li on an els fandamens lor cura 
E l’altre en bastir la MURA. 
F. de Ste. Enimie, fol. S. 
Les uns ont leur sollicitude aux fondements, «à 


Brev. d’amor, fol. 116. les autres à batir la mruille. 


Celui-là à tort excommunié ne serait. 
ANC. FR. Avant se lessent les gens mourir ex- 
commeniés que il se facent absodre. 
Joinvilce, p. 14. 


E tuz iceux escumengout. | 
Manie DE FRANCE, t. I, p. 66. À Périgueux , près de ls muraille. je viecdni 


armé sur Bayard. 


3. MuraLu, s. m., muraille, mur. 
À Peiraguers, pres del munAL=… 


Veurai armat sobre Bayart. 
BERTRAND DE Bonx : Un sirventes on ects. 


J'ai bien esté neuf ans entiers 

. Parjures et escomentez. ANC.FA&. Dant li murail erent verté. 
Roman du Renart, t. AIX, p. 304. B. pe Saure-Maure, Chr. de Norm., fol-3t- 
caT. Escomunicar, excomunicar. usP. Excomul- 


. MuraLna, s. f., muraille. 
gar. roRT. Escommungar. 17. Scomunicare. 4 sf. 


Torneiada de vallatz e.... MURALRAS. 
22. IMMUNITAT, s. f., lat. 1MMuNITA- Dessus la mURALHA son montats per se dt- 


rem, innunité. fendre. 
Chronique des Albigeais, col. 49 et 1 
Jorar... servar e gardar... IMMUNITATS. 


Statuts de Provence. Bomy, p. 6. Entourée de fossés ete... murailles. . 
Jurer... observer et garder... immunités. Dessus la muraille ils sont montés pour sæ &t- 


Gracias, conventions, IMMUNITATS. fendre. 
Statuts de Provence. JuuEn ,t.I,p.63. | Car. xsp. Muralla. ronr. Muralha. tr. Mr- 
Graces, cunventions , immunitées. raglia. 


CAT. Immunitat. xsr. [nmunidad., pont. Im- tion 
munidade. 1%. Immunità, immunitate, im- 9. MuRAMEN , s. /., murement , acti0 


munitade. | de murer. 





MUR 


Las despensas del xuRAMEx del eretqne. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 54. 
Les dépenses du murement de l’hérétique. 
r. Muramento. 
. Mrxanon, ædj., condamné à être 
muré, mis entre quatre murailles, 


claquemure. 


Empero sera MURADORS. 
Cartulaire de Montpellier. fol. 54, 
Pour cela il sera claguemuré. 


MUR 293 

C'est une longue vallée emmurée de costé et 
d’antre de grandes et hautes montagnes. 

AnxoT, Trad. de Plutarque. Vie do Flaminius. 
Car ce fol dangier enmurer | 


Devoit un amoureux loyal. 
Œuvres d'Alain Chartier, p. 701. 


MURENA, s. f., rate, souris. 


La munsna ve ves ela, 
Eluc. de las propr., fol. 262. 
La souris vient vers elle. 


. Murs, v., du lat. MURATUS, murer, MURMURAR, v., lat. munmunane, 


clore, bâtir un mur. 
Ben er maj aventura, 
S'ellegatz ve, si no’l crema o no'l muna. 
BEATRAND D'ALLAMANON : Del arcivesque. 
Bien sera funeste aventure , si le légat vient, s'il 
r le brüle ou ne le mure pas. 
Say ben de peira mMURaR. 
RAIMOND D'AVIGNON : Sirvens suy. 
Je sais bien avec pierre murer. 
Re. Proeza franh et avoleza s munA, 
E no vol joi tener dinus sa clauzura. 
MARCABRUS : Auiatz de chao. Var. 
Provesse se brise et lächeté se mure, et ne veut 
& teuir joie dans sa clôture. 
art, pas. Que no sia crematz 
E munarz, ni destrug. 
Izaux : Diguas me tu. 
Que je ne sois pas brûlé et mure, ni détruit. 
Que La vila de Monpeslier sia munADA. 
Statuts de Montpellier, lol. 13. 
Que la ville de Montpellier soit murée. 
AC.CAT. ESP. PORT. Murar. 1T. Murare. 


_EvuunaR, EMURAR, ©., emmurer, 
fortifier. 


1. Be transparent cristalh entorh l’xnœmura. 
Palaytz de Savieza. 
Bin transparent cristal autour l’emmure. 
Foc lot eviro l'ex mur A. 
E luc. de las propr., fol. 176. 
Feu tout à l’entour l’emmure. 


murmurer. | 
Es molt grans peccatz cant hom muRmunA 
encontra Dieu o contra home... Tu no deves 


Pas MURMURAB. 
Liv. de Sydrac, fol. 128. 


C'est moult grand péché quand on murmure contre 
Dieu ou contre l’homme... Tu ne dois pas mur- 
murer. 

Part. prés. substant. Lo regnes del cel non re- 
cep pas los muRMuRANS. 
Trad. de Bède , fol. 63. 

Le royaume du ciel ne reçoit pas les murmurants. 
CAT. Murmurar. «sr. Murmurar, mormurar. 

PORT. Murmurar. ir. Mormorare. 


2. MurMur, s. #1, lat. MURMUR, mur- 


mure. 
Ni per vana gloria, ni per tristicia de cor, 


ni per MURMUS. 
F. et Vert., fol. 54. 


Ni par vaine gloire, ni par tristesse de cœur, ni 
par murmure. 
Ses MURMUR et ses duptansas. 
Trad. de Bède , fol. 63. 
Sans murmure et sans doutes. 
axc. FA. Ceux de l’ost qui ouyrent le murmur. 
MonsTrezeT, t. I, fol. 316. 
Dous et gracieus murmur retentissant par 


la voulte du temple. 
RameLais, liv. V, ch. 37. 


&sP. PORT. Murmurio. 17. Mormorio. 


art. pas, Sou fermatz et smmunarz los forts | 3. Muamunr, s. m., murmure. 


castells. 
F., et Vert., fol. 102. 


Sont fermés et emmurés les forts châteaux. 


Aquels que s0 jutgats per heretgiss, e 


NCRATS. 

Tit. du xute siècle. DoaT, t. XXXII, fol. 258. 
Ceux qui sont jugés pour hérésies, et emmurés. 
3C.rs. Gens qui si vous ont emmurées. 

Roman de la Rose, v. 5276. 


Munruunis lor.es amparat davan totas res. 
Trad. de la Règle de S. Benoft , fol. 21. 
Le murmure leur est défendu avant toutes choses. 


4. MuRMURATIO , MURMURACIO, s. f., lat. 


MURMURATIO, Murmure, plainte. 


MurmuraATio es la setena branca d’orguelh. 
Liv. de Sydrac, fol. 128. 


Le murmure est la septième brancbe d’orgueil. 


294 MUS 

La canso d'yfern, s0 es MUAMURAGIO que 
durara, en yfern, entre los dampnes, aytant 
cant Diens estara glorios el cel. 

F. et Vert., fol. 6. 

La chanson d'enfer, c'est muruiure qui durera, en 
enfer, entre les damnés, autant que Dieu sera glo- 
rieux au ciel. 
anc. ra. Considéré la murmuration da clergié, 

des nobles et du peuple. 
Moxssraseer, 1. I, fol. 22. 

Commencérent à sourdre les premières nur- 
murations et accusations secrètes à l'encontre 
de Ini. 

AuxoT, Trad. de Plutarque. Vie de Coriolan. 
caAT. Murmuractô. nsP. Murmuracion. ronT. 
Murmuracäo. 1r. Mormorazione. 


5. MunRMURAMENT, s. m., murmure, 
plainte. 
Nostre Senhor auzi lo MURAMURAMENT. 
A aaozsit lo vostre MURMURAMENT. 
Hist. de la Bible en provençal, fol. 30. 
Notre Seigneur ouit le murmure. 
À entendu le votre murmure. 
ANC. rR. Ici sorstrent murmuramens. 
B. px SainTe-MAURE, Chron. de Norm., fol. 105. 
ANC. CAT. Murmurament. 1vr. Mormoramento. 


6. Munauunios, adj., grondeur. 
Munaxuaios e moleste e tarbolent,. 
Trad. de Bède , fol. 20 

Grondeurs et fâcheux et turbulents. 

ANC. FR. Ou murmureux de doalx souspirs 

Entre les flots et les zéphirs. 
Luc pe LA Porte, Trad. des Odes d'Horace, p. 68. 
ir. Mormoroso. 


7. MuRMURATIU, ad}., murmuratif, qui 
cause, qui excite le murmure. 
Es MURMURATIU quan aten en prezent que 
hom fa mal, econtraditz. 
Eluc. de las propr., fo]. 23. 


Est cause de murmure quand il attend le mo- 
ment où l’on fait mal, et contredit. 


MUS, s. m., museau, face. 


Voyez Deniwa, t. III, p. 52. 

Ségon la naturae lus 

Que fan l’autre bon drat pel mon, 

Val may s0 d’aval no fa 'l nus. 

T. De Sirae at DE BEennarD : Mir Bernart. 

Selon la nature et l’usage que pratiquent Îles autres 

bons amants par le monde, vaut mieux ce d’en bas 
que ne fait la face. 


MUS 
L’ arc me te sal aus. 


+ _Leys d'amors, fol. 3. 
Me tient l’arc sur le museas. 


17. Muso. 


2. MuüunSRL, MURSOL, s. m., museat 
face, figure. 
E ’l munsez e'l front e’1 menton 


Negre e ruat e fronsit. 
Roman de Jaufre, fol. 5. 


Et la face et le front et le menton noir et ride 
froncé. 
Un manuscrit porte muAsOL. 
ANC. FA. Le sans li conle del musel. 
Roman du Renart, 1. ,p.37 
Moalt s’en faat poi, par saint are 
Que je ne vous oing le muæsel. 
Fabl. et cont. anc., t. II, p. w 


MUSA , s. f., lat. musa, muse. 


Las mias musas qui ant perdot lor cant 
Poëme sur Boëcs. 
Les miennes muses qui ont perdu leer chat. 


CAT. ESP. PORT. 17. Musa. 


2. Musan, v., jouer de la cornemus 
L’ us musA, l’autre caramels. | 
Roman de Flamenca, fol. 11. 
L'un joue de La cornemuse, l'autre joue du 
lumeau. 
ANC. FR. 
Quai a plus gros tabour et plus gross must 
Et qui miex set muser et plus haut La fet b\ 
Jongleurs et Trouvères, p. 16. 


3. Muzica, s.f., lat. musica, musiq 
De muz1ca sai yeu tot aondozamens 
Quatre tons principals. 

Pienns px Consiac : El nom de. 
De musique je sais tout suffisamment quatre! 
principaux. 
CAT. ESP. PORT. 27. Manca. 


4. Muzictan, s. m., musicien. 
Muzictas, phisicias. 
Leys d'amors, fol. 6. 
Musteien , physicien. 


5, Musicanon , s. m#., musicien. 


Vous de citarizadors e de musicanons 
Trad. de l'Apocalypse de S. Jean, ch. 15 


Voix de joueurs de iyre et de musiciens. 


MUS MUS 295 


. Mouca, adj., musical, de musique | 3. Musaine, adj., musard, lent, tar- 


Per ma art MUZICAL.. dif, sot. 
Cytholas et aatres MUzZICALS istrumens. No i a mestier de mora, 
Elue. de las propr., foi. 4f et 12. Que trop ai estat MUsAIA&. 
Par mon art musical. R. Jonpax ou Asxxæan LE Noun : Era don Dieus. 
Citoles et autres instruments de musique. 11 »’y a pas besoin de retard , vu que j'ai été trop 
me. roaT. Musical. rr. Musicale. musard. 
Fols pareis e MUSAIRE 

USAR, muzan, %., muser, attendrr Qai vol far, « non pot faire 

en vain. | So qu'ad amic taing e cove. 


T. D'ALSEATET ET D& Pixane : En Poire. 


Fou paraît et sof qui veut faire, et ne peut faire ce 
qui à ami appartient et couvient. 


Qai fin’ amor vol blasmar, 
Elha 1 fai si en fol muzan, 
Que per art caida esser peritz. 
Mancasaus : Pus mos coratges. 
Qui pure amour veut blimer, elle le fait tellc- 
mt muser en fou, qu'il pense par artifce étre 


ANC. FR, : 
Le roiz fu inalt dolent, malt se tint por musart 
De Richart ki li fa escapez par cest art. 


truit. Roman de Rou, v. 3080. 
Si l us MUSA , l autre bada. S’ il est chaiens, moult cest MuUSArS, 
Mancasnus : El son. Quant il ne vient là où je sui. 


Si l'an muse , l’autre bâille. Roman du Renart, t. IV, P- 52, 


Esperar 3. Musa, 5. f., vaine attente, retard. 


E muzan 
Mi fai coma Breto. Æoc. prov. Kach ai l’obra de l’arenha 
E la xusa del Breto. 


P. VinaL : Ajostar. 
Espérer et aféendre en vain me fait comme P. Vipaz : Mont es. 
J'ai fait l'œuvre de l’araignée et la vaine attente 


ton. 
du Breton. 


tra. Si ne æuses ne cà ne là, . . 
Tout droit devant vous regardez. anc. ra. Li roys de France fait la muse. 
G. Guranr,t. I, p. 129. 


Fabl. et cont. anc., 1. 11, p. 186. 


cs». Musar. xr. Musare. 5. MusaTGE, MUZATOEZ, 5. m., value at- 
Voyez Bavec. | tente, lenteur, retard. 

S'en fan pagar lo muzarox. 
Musanr, MU£ARD, Aadj., musard, P. CanninaL : El mon non. 


S'en font payer la vaine attente. 
ANC. FR. La li fist Renart le nusage. 
| Roman du Renart, t. 11, p. 163. 
Et fains et sois tant le damage 
Qu'il en olblie le musage. 
Roman de Partonopeus, 1. 1, p.31. 


igaud. 
Per fol e per MUzAnRT 
Vos tenon. 
Brarnasp DE Bonx : Un sirventes on mots. 


Xor fou et pour musard vous tiennent. 
Mot parliera fon e musAn DA. 


F. de S. Honorat. MUSC, s. m., lat. woschus, musc. 
lrolt Bavarde fut et musarde. Sia douat en beurre... medicament de musc. 
btantiv. Tracher, vieyll musanr, Trad. d’Albucasis, fol. 55. 
Per qn’ as fach tan gran malvestat? Soit donné à Loire... médicament de musc. 
F. de S. Hônorat. ANC. «sp. Musco. 17. Musco, muschio. 
friître, vieax musard, pourquoi as-tu fait si : 
sde méchanceté ? 2. MusQuET, s. »., musc. 
c. rx. De quel giu musarts s'entremet Odoramenus, ayssi co son musQuer 0 flors 
Quai por autrai en champ se met. et autras cauzss ben flayrans. 


Roman de la Violette, p. 261. W. et Vert., fol. 70. 


206 MUS 
Parfams , ainsi que sont musc ou fleurs et autres 
choses bien odorantes. 


3. Muscar, adj., muscat. 
Pus flayret doussament que canela muscapa. 
Roman de Fierabras., v. 4981. 
Sentit plus suavement que cannelle muscade. 


ir. Muscato, muschiato. ; 


4. MuscanEL, s. m., muscat. 
Adjectiv. Vyns de pays, vermelh e muscapear. 
Carya Magalon, p. 10. 
Vins du pays, vermeil et muscat. L 


MUSCLE, moscee, s. »., lat. MuscuLus, 


muscle. 
Car la corrija si abrassa 
Los musczes e’1 cors d'evirorn. 
DeEupes DE PRADES , dus. cass. 
Car la courroie embrasse ainsi les muscles et le 
corps tout autour. | 
Fazent els nervis et els moscLzs alteracio. 
Eluc. de las propr., fol. gt. 
Faisant alteration aux nerfs ct aux muscles. 
caAT. Muscles. nsr. roar. Musculo. 17. Muscolo. 


— Tête. 
Plus aut del MUSCLE en amout que tots. 
Abr. de l'A. et du N.-T., fol. 14. 
Pus baut de la tete en amont que tous. 


— Omoplate, 
Elh musczs e la 'spalla li'n va devalhar. 
PHILOMENA. 
L’omoplate et l'épaule lui en va abattre. 


— Épaule. 

La dislocatio del muscc. 

Als coides et uls muscues. 

Trad. d’'Albucasis, fol. 6 et 10. 

La dislocation de l'épaule. 

Aux coudes et aux épaules. 

L'aze vic s0 senhor intrar, e venc li eu- 
contra, cridan e braman, e volc li metre lus 
pes sobre los muscres. 

Liv. de Sydrac, fol. 61. 

L’äne vit son maître entrer, et lui vint au devant, 
criant et brayant , et voulut lui mettre les pieds sur 
les épaules. 


MUSEC, s. m., lat. musivum , mosaïque. 
Tot fo penhs a musec. 
Figoratz a musKc, 
Koman de Gerard de Rossillon, fol. 15 ct 22. 


MUT 


Tout fat peint en mosaique. 
Figuré en mosaique. 
usp. PORT. Mosaico. tr. Musaico. 


a. Mozaic, ad}., lat. mussicum, de m 


saique, en mosaique. 
Las paretz d'aquel oratori son depencha 
la mozaAICA maniera. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 914 
Les murs de cet oratoire sont peiats à la maui 
de mosaique. 
ANC. Fa. Et sont d’or musike aornë. , 
Roman de Partonopeus, t. 1. p. x. 
CAT. Mosaic. rvP. PORT. Mosaico. 


MUT , ady., lat. mures, muet. 
Hom que nais sortz e murz, que parhr 


auzir nn pot. | 
. Liv. de Sydrac, fol. 61. 


Homme qui naît sourd et muet, qui parler ni 
tendre ne peut. 
Ben es murs, 
E ja, per el, nostre secret 
Non er saubotz. 
Le conTE DE Poitiers : En Alserob 
I] est bien muet, et jamais, par lui, notre s« 
ne sera su. 
Ni oill cec, ni leugua mupa. 
T. pe BLacas ET DE RamsauD : Ravmbiu 
Ni œil aveugle , ni langue muette. 
Temensa m fai MUT. 
RaimOND DE Minawaz: Belh mi 
La crainte me fait muet. 


— Fig. Paresseux, inactif. 


Tan mi ten de joi mur. 
G. ApuEman : Al primpn 
Tant elle me tient muet de joie. 


L'emperaire de Fransa non esta pas cum x! 
C’ ap' l’espaza que porta n’a .cc. abatnt. 
Roman de Fierabras, y 33} 
L’ empereur de Frauce ne reste pas comui: : 
tif, vu qu'avec l'épée qu’il porte il en 2 1! 
deux cents. 
Lo reis engles cug qu’a’l sanglat, 
Car tau lo ve hom estar mur 
De demandar sas hcretatz. 
Bonirace DS CASTELANE : Era px: 
Le roi anglais je crois qu’il a le hoquet, car: 
voit tant demeurer zauet de demander ses bent 


— Terme de grammaire. 


De semivocals ni de xmunas ni de liquid: 
Leys d'amors, f\ à. 
De semi-vocales et de muertes et de liquide. 


NAD 


Séstanav. Rendre... als murs lo pariar. 
PF. et Vert., fol. 22. 
Rendre. aux muets le parler. 
asc. r8. E ai dit li Evangiles que cil deaubles 
estoit mas. 
Trad. ms. de La Consolation de Boèce, liv.1. 
Tous sont devenas plus mufs que poissons. 
Ung mas sourd de natare. 
RaseLais, liv. LIT, chap. 24 et 10. 
Et denindrent muts et taisaus. 
Roman de Giron le Courtois, foi. #3. 


ar. Maud. asp. ronT. Mudo. rr. Muto. 


. Morin, munir, v., lat. murme, de- 


renir muet, se taire. 
Sa ambra fa muorin totz les cas. 

Eluc. de las propr., fol. 252. 
Son ombre fait se faire tous les chiens. 


NAF 
Denan li fremise e’lh sospire, 
Quar sa beatatz fai ma boca muonin. 
Armunt Ds PreurLaix : De fu’ amor. 
Devant je lai frémis et lui soupire , car ss beauté 
fait ma bouche devenir muette. 


MUTILACIO, nwuricarTion, s. f., lat. 
MUTILATIONEM, mutilation. 
Effasion de sanc, muriLaTion de membre. 
Statuts de Provence. Boùx , p. 199. 
Efusion de saug , mxtilation de membre. 
Per MUTILAOIO Oo rumpement. 
Eluc. de las propr., fol. 468. 
Par mutilation ou fracture. 
car. Mutilaci6. asp. Mutilacion. ronr. Mutila. 
cäo. 17. Mutilasione. 


297 


N 


[,5.m., quatorzième lettre de l’alpha- 
bet et onzième des consonnes. 
Semivocales sunt, ut plerisque latinoram 

placait, septem : f,1,m,N,r,s,x. 

Persctant, lib. 1,6. 3, col. 5Ât , ed. Purscu. 
M, x s0 consonan. 
L'autra comensa per x. 
Leys d'amors, fol. 4. 
M, x sont consonnes. 
L'autre commence par 


ADAR, »., lat. NaTane, nager, navi- 
guer. 
Qui sap maDAR, MADA, e qui no sap, mors es. 
GuiLLauxe DE Tuprza. 
Qui sait mager, nage, et qui ne sait, est mort. 
Nan: contra suberna. 
A. DarwieL : Ab guay s0. 
Je nage contre le débordement. ° 
Quau cug a riba venir, 
Adoncs me cove a NALARB. 
Le MOINE DE MONTAUDON : Autra vets. 
Quand je pense à rive venir, alors il me convient 
e nager. 
art. prés. Per que si vay pensar un dia 
Si ,’n xADANT, yssir s’en poyria. 
F., de S. Honorat. 
C'est pourquoi il se va penser un jonr si, en na- 
ent, il s’en pourrait sortir. 
111. 


Part. pas. Cant ac xADAT on gran randon. 
V.. de S, Honorat. 
Quand il eut nagé un grand espace. 
CAT. «sp. PORT. /Vadar. 17. Natare. 


NAFRAR, warrran, v., blesser, meur- 
.trir. 
Ab las balestas los farem totsz marnanr. 
GuizLauxe Ds TupeLa. 
Avec les balistes nous les ferons tous blesser. 
Pel contat lo marnazT os felles. 
PusoLs : Dieus es. 
Par le côté le blessa un félon. 
Y marauy tres o quatre, #0 m par. 
RamsavD DE VAQuEtnAs : Honrats marques. 
J'y blessai trois ou quatre, ce me paraît. 
Fig. Ab lo escut de paciencia, negus colps non 


pot mArrRAR lo cor. 
V.. et Vert., lol. 65. 


Avec l’écu de patience, nul coup ne peut blesser 
le cœur. 
Narner mon cor d’on esgart amoros. 
P. Raimow» pr TouLouss : Tos temps aug. 
Blessa mon cœur d’un regard amoureux. 


Part. pas. Pel costat xaArRAT tan malamen. 
Foiquert Ds Romans : Quan lo dous. 
Par le côté blessé oi cruellement. 
Mantz cavals morts, mantx cavaliers narnarsz. 
BLacasser : Gerra mi play. 
Maints chevaux morts, maints cavalicrs blessés. 


38 


298 NAN 


Subst. K. comandet elhs narnarz alhs meges. 


PuiLoxena. 
Charles recommanda les blessés aux médecins. 
Que tragan sa vida los NArRATz. 
GuilLaAuuE DE TUDELA. 
Qu'ils rappellent à la vie les blessés. 
anc. ra. Parmi le cors un en na/fra. 
G. Gaïman. 
Le comte de Peembroc... y fat navré à mort 
MonsTReLET, t. Ï, fol. 20. . 


Du temalte, des plains, des mortz e des rafrez. 


Roman de Rou, v. 1765. 
car. Vañfrar. 


2. Narna, s. f., blessure, coup, meur- 


trissure. 


Receub tant gran nNArRA, c’s penas ne garig. 


GuiLcauxe pe TunxLa. 
Reçut si grande blessure, qu’à peine il en guérit. 
Seiner, faitz mi metge venir 
Que m poira ma mArRA garir. 
Roman de Jaufre, fol. 64. 


Seigneur, faites-moi venir médecin qui me pourra 


ma blessure guérir. 


anc. ra. Aucons de leur gens estoient morts de 


la navreure du traict. 
MonsTReLet, t. 1, fol. 20. 
car. Nafra. | 


NAGGAS, s.f. pl., du lat. nates, fesses. 


NaGcas son ditas. 
Eluc. de las propr., fol. 60. 
Fesses sont dites. 
Anc. rn. Ge vous eschaufferai les naches. 
Roman de la Rose, v. 20933. 
Le sappliant.. feri le dit Guillot Longuet 
de sa main deax cops sur les naches. 
Lett. de rém. de 1363. CARPENTIER, t. LI, col. 9. 
car. Enaguas. zse. Naguas, enaguas. 1r. Na- 
tiche. 


NAN, mar, s. m., lat. NaNus, nain. 
Jaufre a°l xax regardat. 
Us nanrz, que fou molt petitz, 
Torneiet al foc un sengiar. 
Roman de Jaufre, fol. 17 et 12. 
Jaufre a regardé le nain. 
Un nain, qui fut moult petit, tourna au feu un 
sanglier. 
CAT. ANC. SP. Nano, ESP. MOD. Enano. Pour, 
An, anäo. 17. Nano. 


2. NaweT, s. m. dim., petit nain. 


Demandet............ 
À on nAnN«T, qu'era porliers. 
Roman de Jaufre, fol. 22. 
Demauda... à un petif nain, qui élait portier. 


car. Vanet. xsr. Enanito. 


3. Nix, adj., enfantin. 
Nulba mielhs no s' aizina 
Tan jove, ni tan nixa, 
D’ aver sen e manieira 
Azant’e plazentieira. 
Amaniev pes Escas : En aquel. 
Nulle, si jeune, ni si enfantine, mieux ne s'arraof 
pour avoir sens et manière agréable et prévenanie. 
ANC. CAT. Win. ss. Niño, 


NAR, s. f., lat. nauis, narine. 
Alenar 
Non pot mas un pauc per la xan. 
DeEupss DE PRADES, dus. cass. 
Respirer ne peut qu’un peu par la aarine. 
Si vos fan respos peiors, 
Datz lor del ponh per mieg las mans. 
RAMBAUD D'ORANGE : Assatz si. 
Si elles vous font pires réponses , donner-leur d 
poing par le milieu des narines. 
La calors del solels intra e las mans. 
Liv. de Sydrac, fol. 104. 
La chaleur du soleil entre dans les xarines. 


xsp. ronT. Vars. 17. Nare, nart. 


2. Nanna, 5. f., narine. 
Que metre pogratz per las xannas 
Amdos los puintz. 
Roman de Jaufre, fol. 16. 
Que vous pourriez mettre dans les nari=ws k 
deux poings. 


3..Nannerz, s. f. pl., lat. Nan es, narine 
Aquel aires que dissendra per 14 manner: 
cissira pel pertus de la boca. 
Liv. de Sydrac, fol. 1c4 
Cet air qui descendra par les narines, sortira 
par le pertuis de La bouche. 
AnC. CAT. Narils, narisses. xsp. Nares, nance: 
ir. Narice, narici. 


4. NanicGoza, s. f., narine. 
Cel que a las mantGoLAas largas, es ros. 
Del plas pres sospiralh que el troba , et aiss 
s0 las NARIGOLAS. 
Liv. de Sydrac, fol. 126 et 104. 
Celui qui a les narines larges, est colère. 


NAS 
Du plus près soupirail qu'il trouve , et ce sont les 
narines. 


ur. Nariguilla. 


NARRAR, »., lat. nannase, narrer, ra- 
conter, interpréter, expliquer. 
Lo somnhe dis a mon senhor, 
Qu’ a son amic lo deu hom dir, 
Et el xanazr lo m’eu amor. 
Gtaau» ps Bonxziz : No pues sofrir. 

Je dis le songe à mon seigneur, vu qu’à son ami 
ca doit le dire , et il me l’interpréta en amour. 
Part. pas. Crey quel somjes sera vertatz 

Aissi dreg com mi fo mARRATS. 
Giaaup DE Bonxnui : No pues sofrir. 

Je crois que le songe sera vérité ainsi juste comme 
d me fat explique. | 
ar. sp. poRT. Varrar. 17. Narrare. 


. NaRRATIO, NARRACLO, s. f,, lat, wan- 
MTIO, Darration. 
Nannacros del fol, es charja en vise. 
Trad. de Bède, fol. 43. 
Narration du fou , e’est charge en route. 
Per mapiera de NARRATIO. 
Leys d’amors, fol. 150. 
Par manière de narration. 
car. Narraci6. xsr. Narracion, ront. Narra- 
do, rr. Narrazione. 


(AS, naz, s. m., lat. Nasus, nez. 
EE maz qu’es dreitz e be sezens. 
AnxauD DE ManuEiL : Dona genser. 
Et le nes qui est droit et bien séant. 
Loc. Leajaria m’ estai de les, 
E ditz me, e tira m pel nas. 
Gains LE Baux : Nueg e jorn. 
Folie m'est de côté, et me dit, et me tire par le 
ses (m'entraîne). 
Lo desiriers m’afama, 
E s vai cascun jorn doblan 
Tan que m’es poiatz sobr el was. 
RaimonD DE M1RA VAL : Sitot s’ es. 
Le désir m’affame , et se va chaque jour doublant 
tant qu'il m’est moaté sur le nez. 
Est bisbatz, nas de corba. 
GuILLAUNE DE B&AGUEDAN : Chanson ai. 
Cet évêque , nez de courbe. 
Porcier, cara de guiner, 
Nas de gat, color de fer. 
T. »e FoLQuer £t DE PonciEs : Porcier. 
çePorcier, visage de renard , nes de chat, couleur de 


Cr. Vas, 17. Naso. 


NAS 209 


a. Nasaz, s. m., nasal, partie du casque 
qui garantissait le nez. 
Lo masaz 
Li trenquet tro en la ventailla. 
Roman de Jaufre, fol. 13. 
Le nasal lui trancha jusqu’au ventail. 
xsp. PORT. Vasal. 17. Nasale. 


3. Esxasan, v., énaser, couper le nez. 


Part. pas. Lo nas li tayila mantenent...; 
Trobet sa filla xswAsADA. 
Y'. de S. Honorat. 
Le nes lui taille maintenant...: il trouva sa fille 
cnasée. . 


NASCER, naissen, v., lat. naAsci, naître. 
Fora m, so m par, 
Mielhs que fossetz a marssus. 
A1mEni DZ PKQUILALN : Ses mos apleits. 
Il me serait, ce me paraît, mieux que vous fus- 
sies à naftre. 
El jorn qu’om mor per Dien , xayxs justamen. 
G. Fieuxinas : Tots how. 
Le jour que Phomme meurt pour Dieu , il naft 
justement. 
Anc non nNAsSQURT sai, entre nos, 
Neguna c’aia eors tan gen. 
G. Ruprz : Quant lo rossignols. 
Oncques ne naguit ici, parmi nous, nulle qui ait 
corps si gentil. 


— Fig. Il s’appliqua aux choses phy- 


siques et morales. 
Aiïssi com nays aigua de fon, 
Navys d’el cavalaria. 
P. CanDinAL : Ieu voigre. 
Ainsi comme naft eau de fontaine, naît de lui 
chevalerie. 
. Conosc qu’ el be 
Qu’ iea dic de lieys no waïs de me, 
Ans mars de s’ amor natural. 
Foiquer Da MansriLce : Ab pauce 
Je connais que le bien que je dis d'elle ne naft 
pas de moi, mais naff de son amour naturel. 
Cuisvalortraire 
Lo pel don lor mars 
Maivestats, e vey 
Que per an lur en na1ss0N trey. 
Pisnne DE Bussionac : Sirveutes e chansos, 
Je pensais leur arracher le poil dont leur naft 
mauvaiseté , et je vois que pour un leur en naissent 
trois. . 


300 NAS 


Part, pas. loc. 
Non envei el mou nalh hom sar. 
G. Apuewan : Non pot esser. 
Je n’envie au monde nul homme ne. 
Aquela mal xaba gent. 
PuILONENA. 
Cette gent mal née. 
Ta fuat nana de Suria. 
P. CanninaL : Vera Vergens. 
Tu fus née de Syrie. 
Mais vaigra que degas no fos vius ni wascurz. 
Guicrauxs ps Tupeza. 
Mieux vaudrait que nul ne fût vif ni ns. 
ANG. FR, Que je ai fait, puis que je fuis xascos 
Roman de Roncevaux. 
lea plus fin joy espèr 
Qae naïhs marz de maire. 
P. Raimonn De TouLouse : Pessamen. 
Plus pure joie j'espère que nul né de mère 
( qu’homme quelconque ). 
Que us duptavon mais que hom nar de maire. 
G. Faïotr : Forts chauss. 
Qui vous rodoutaient plus qu’homme né de mère. 
AnC. PR. Qu'einz ne passa nus bons de mère né. 
Roman d’Agolant, v. 354. 
car. Naixer, naxer. xsr. Nacer. rour. Nascer, 
nacer, 17. Nascere. 


2. NASSEMEN, NAISSEMENT , NAYSSEMEN, 


NAYSEMEN , $, M., NAÏSSANCE. 
Des qu'ieu venc a NASSEMzN. 
AnNAUD CATALAN : Dieus veruis. 
Dès que je vins à naissance. 
De maissxmxnT e de mort. 
” Lie. de Sydrac, fol. 66. 
De naissance et de mort. 
Lay en Jherusalem , on Diens pres nArx:zuex. 
P. Baraon Ricas Novas : Pus partit. 
Là en Jérusalem , où Dieu prit naissance. 
Re no sai on fo mos naAYssEMEns. 
AusTon SEan&T : No sai qui m s0. 
Point ne sais où fut ma naissance. 
Axc. ra. Tenons donc pour vray fondement 
De Jhésa-Crist le naiscement. 
Roman de la Rose, v. Gt. 
car, Nairement, naxement. asr. Nacüniento. 
PORT. 17. Vascimento. 


3. Nassensa , NAYSENSA, NAISQUENZA, 


s. f., lat. naAscENTIA, naissance. 
Quar si Caym a el segle semensa, 


NAS 


Esteves cag que fon d’eyssa maxsszsa. 
P. CanninaL : Un sirventes ai en x. 
Car si Caïn a au siècle semence, je pense qu'Esté: 
fut de même naissance. 
Ges no nais ni comensa 
Segon autre marssznsa. 
ARNAUD» DE Manumtz : Rasos es. 
Point ae naît ni commence selon autre nai 
sance. 
Adoncas pren verais amors HAISQUENu. 
AtMERI DE PEGUILAUT : Âne mais de joi. 
Alors prend vrai amour aissance. 
Fig. D'on er sa morts justa, vera mayazsu, 
Qu’eljorn qu’om mor per Diea, nays justame: 
G. Fiourraas : Tots hom qui bes. 
D'où sera sa mort juste, véritable æaissance, 
que le jour que l’homme meurt pour Dieu, il s 
justement. | 
car. Naixensa, naxensa. anc. mse. Nasce 
ca, nacencia. 17. Nascenza. 


ke NATIVITAT, 5. f., lat. NaTrviraten 

nativité. 
Ill Jazieu los feiron ardre lo jorn de ls 5: 
rivrrat de Crist. 
‘ F. de Bertrand de Bons. 


Les Juifs les firent brûler le jour de la as 
de Christ. 


Tractem de la NaATIVITAT. 
Brev. d’amer, fol. 148. 
Traitons de la nativité. 
caT. Nauvitat, xse. Natividad. pour. Nat 
dade. 1r. Nativià , natvitate, nanvitade. 


5. Narssepuna, s..f., panaris, mal d': 
venture. 
Fan greviar la malaudia, 
Sie plaga o xarssanuna. 
Brev. damor, fol. 124. 
Font aggraver la maladie , soit plaie ou panarrs. 
caT. Naxedura. 


6. NATIO, NACIO, NASSIO, NAISION, 5. j 
lat. naATIONErr , nativité, naissance. 
El jorn de la Natstox, 
Fetz dos crestias brusar, 
Artus ab autre, son par. 
V. de Bertrand de Born. 
Le jour de la Natipité, il fit deux chrétiens bn 
ler, Artus avec un autre, son compagnon. 
ANC. FR. Dès le temps de sa nascion, le sep 


NAS 
pliant a esté entachié d'ane maladie con- 


tagiense. 
Lett. de rém. 1415. Canrenriss , t. UT, col. 10. 
wp.rr. Vatlo. 


- Nature, origine. 


Quan pens cum etz de gentil massro. 
B. ps VEnravoun : En pessamen. 


Quand je pense comme vous êtes de gentille | 


nafurs. 


- Nation, peuple. 

Mas cascuua de las xmarios cuiara esser 
miclher que Ih’autra. 

Aissi seran totas las xAss1oS que creiran el 
il de Dies. 

Liv. de Sydrac, fol, 21. 

is chacane des sations pensera être meilleure 

pue l’antre. 


Ainsi seront toutes les nations qui croiront au fils. 


le Dieu. 
Clemens, premier papa de la xar1o de Roma. 
Poncia, de la macro de Roma. 

Cat. dels apost. de Roma, fol. 14 et 23. 
Clément , premier pape de le nation de Rome. 
Ponce , de in nation de Rome. 

AT. VNaci6. msr. Nacion. ronr. Nacdo. 1r. 
Nazione. 

, Narru, xaniu, adj., Jat. narivus, 
natif, naturel, réel. 

Cel fez foadat xapiva, 

Que sa domna auset forfar. , 

T.o'unE DAME ET DE Rorin : Rofn, digats. 
Celnilà ft folie réelle , qui sa dame osa forfaire. 
ar. Natiu. «sp. PoaT. 17. Nativo. 


 Napaz, NADAU, 5. m., lat. NATALéS, 
Noël. | 
L’espirital 
Senhor, don an tort li Jozieu, 
Que nasquet la nueg de NapaL. 
| G. Maener : Atrestan. 
Le spirituel Seigneur, dont ont tort les Juifs, qui 
iquit Ja nuit de Noël. 
Blanc’ e fresc’ atretal 
Cam par neus a NapaL. | 
B. ps Venrapoun : Lo gens temps. 
Blanche et fraîche pareillement comme paraît 
rige à Noël. 
Aissel jorn mi sembla Nanaus 
Qu’ ab sos bels haels espiritaus 
M esgarda. 
B. pr VexTanoun : Chantars no pot. 


NAS 3oi 
Ce jour me semfle Noël qu'avec ses bœux yeux 
spirituels elle me regarde. 
caT. AMC. ms. Vadal. nsr. mon, ponr. WVatal. 
17. Natale. 


g. Nanazon, s. m., Noël. 
El temps de Nanazon, 
Cant vent ab plueis cor, 
E par la neu 6’l glatz. 
AsanIeu DES Escas : El temps. 
Au temps de Noë! , quand vent avec pluie court, 
et paraît la nelge et la glace. 


10. ANNATZ, s. m. du latin Anfe naTus, 
aîné. 
Natura ac dos effans gens : 
Dreg de natura, dreg de gens; 
Dreg de natura es l'AxxATS. 
Brev. d'amor, fol. 62. 
Nature eut deux enfants gentils : droit de nature, 
droit des geus ; droit de nature est l’afné. 


11. ANCNATION, s. f., lat. AGNATIONEM, 
agnation. 
Ses siencia et autreinmen.... dels plus savis 
de l’ANexATION, O cognation d’aquel menor. 
Statuts de Montpellier, du xui® siècle. 
Sans connaissance et concession... des plus sages 
de l’agnation, ou cognation de ce mineur. 
CAT. Agnaciô. use. Agnacion. PORT. Agnagäo. 
iT. Agnasione. 


12. COGKATION, s. f., lat. cOGNATIONEM, 
cognation, parenté, proximité du sang. 
Ses siencia et aatreiamen..…. dels plus savis 

de l’ancnation, o cocnarTiox d’aquel menor. 

Statuts de Montpellier, du xute siècle. 

Sans connaissance et concession... des plus sages 

de l'agnation, ou cognation de ce mineur. 

zsr. Cognacion. ront. Cognacdo. 1r. Cogna- 

zione. 


13. COGNAT, CONHAT, COINGNAT, Ad]., 
lat. cocnaTus, cognat, -allié du côté 
des femmes, beau-frère, cousin. 

Doua qne sap far de cocxmar drut, : 
E de marit sap far coaxaT, 
Arma e cor a tat perdut. 
B. Cassonez DE MansriLie, Coblas esparsas. 
Dame qui sait faire de cognat galant, et de mari 
sait faire cognat, âme et corps a tout perdu. 
E'l reys torn lai ab aiselhs de Guarlanda, 


NAT 


E l'antre s0s conmays. 
BenTaanD pz Bonx : D'un sirventes no. 
Et le roi revient là avec eeux do Garlande , et les 
autres ses alliés. 
Substantiv. Ademars, s08 CONGNATz. 
RamsavD Ds VAaquEtnas : Leu sonets. 
Adhémar, son allié. 


sr. PORT. Cognado. 17. Cognato. 


— Substantiv. au fém. Alliée, belle- 


sœur, cousine. 


Auselme sa CcoG#Apa. 
| V.. de S. Honorat. 
Anselme, sa belle-saur. 


xsP. PORT. Cognada. 17. Cognata. 


302 


14. Renascra, v., lat. nenasci, renai- 


tre, naître de nouveau. 
Part. pas. En lo baptism’es renada. 
Brev. d'amor, fol. 87. 
Dans le baptéme elle est rence. 
car. Renaixer, renaxer. xsr. Renacer. rot. 
Renascer. 17. Rinascere. 


NATURA , s. f., lat. NATURA, nature, 
principe des choses créées. 
Dona, la genser creatura 
Que anc formes el mon mATURA. 
ARNAUD DE Manuxiz : Dona genser. 
Dame , la plus belle créature que oncques formät 
au monde nature. 
Aissi parti NATURA, 
Gracia et aventura 
Los dons entre las gens. 
AnnauD DE ManuiL : Rasos es. 
Ainsi partagea raîure, grâce et hasard jes dons 
eatre les gens. 
Cazon soven vilmens el vil peccat de luxu- 
ria , € neys contrs NATURA, que es gran vileza. 
V. et Vert., fol. 91. 
Tombent souvent honteusement dans le vil péché 
de luxure, et même contre nature , qui est grande 
vilenie. 


— Penchant, habitude, caractère. 
Tota creatara 
Revertis a sa NATURA. 
Mazxcasrus : L’autr'ier. 
Toute créature retourne à sa nature. 
Mantes autras NATURAS 
Trobam en las creatoras. 
RArev. d'amor, fol. 53. 


NAT 


Maintes autres habitudes nous trouvons dans 
créatures. 
Fetz de diversas sATURAS 
Homes et autras cresturas. 
F. de S. Honorat. 
Fit de diverses natures hommes et autres c 
tures. 
Ieu sui hom d'aital NATURA, 
No vaelh l’onor qu’ el pro lays. 
P. Roctens : Al parassen 
Je suis homme de telle nature, je ne veu: 
l'honneur qui délaisse le profit. 
| Chaurimen 
Devetz aver e mesura 
De las domnas, que maTurA 
Es que lor cara tenguon gen. 
Le MoOixE px MonrAuDon : Autra vet 
Vous devez avoir égard et modération enver 
dames, vu que c’est nature qu'elles tiennent | 
visage gentiment. 


— Espèce, sorte. 
Negus aucels non manja autre de ss 


TUAA. 
V., et Vert., bol. 7: 


Nul oiseau ne mange autre de son espèce. 


— Partie sexuelle. 
Que si gardes de molhar sa marura dx 
d’ayga ni cauda ni freja. 
Liv. de Sydrac, fol. 7; 
Qu'il se gardèt de mouiller sa nature dans del 
ni chaude ni froide. 
Loc. Dreytz de maruna fo"l premiers, 
E dreytz de gens fo lo derriers. 
Brev. d'amor, (ol. 3. 
Droit de xature fat le premier, et droit des | 
fut le dernier. 
Adv. comp. S'es run mATURA alapens, 
Dsvpes px Paapes : fus. cat 
S’il est par nature aux ailes pendantes. 
S’ ieu ren vali ni trobi PSR NATUSA 
Plasen dona, a vos o deg graxir. 
B. CanBon«L : Motas de vd 
Si je vaux quelque chose et trouve natuwrella 
dame agréable, je dois vous en savoir gré. 
CAT. ESP. PORT. 1T. Vatura. 


2. NATURAL, NATURAU, adf., lat. 
naLis, naturel, conforme à l'ord 


qui est dans la nature. 


Selh que per nos det son sabc mAT“ 
Branaap De VEnzenac : Lo pair'e 6! 
Celui qui pour nous donna son sang naturel. 


NAT NAT 303 


Per sol entendemen et engien NATUnAL. * _ Quar perdat an Jar senhor maruRaz. 
F. et Vert., fol. 100. | J. Estzvz : Aissi quo. 
Par le seul entendement et génie naturel. Doit avoir tout le Narbonnais tristesse et douleur, 


jour et soir, car ils ont perdu leur seigneur naturel. 


Negana pariadara non es sATUnALS ni dre- ° 
Fig. Bella domna, vostr ome nATUnAL 


ba del nostre lengage. 


Gram. provenç. Podetz, si us platz, leugeiramen aucir. 
Nolle locution da notre langage n'est naturelle ni * P. Vipas : Anc no mori. 
ne. Belle dame, votre homme naturel vous pouves, 
s’il vous plaît, facilement occire. 
Propre , en ligne directe. Loc. De foldat veurs sens xATuRAL, 
Sera sos filhs per adoptio, e non es filhs B. CaRsONEL : Motas de vets. 
ATTRA LS. De folie viendra sens naturel. 
F. et Vert., fol. 39. Dieu que us fetz fol maTURAL. 
era s00 fils par adoption , et n’est pas fils naturel. T. pu DAUPHEN D'AUVERGNE ET DE P. PRLISSER : 
Vilan cortes. 
Qui n'est pas né en légitime mariage. | Dieu qui vous fit fou wrai. 
I. flh legal | Li folb e ‘Il garso maryRau. 
Mancaskus : Belha mes. 


Hac Abrams et .1. MATURAL. 
Leys damors, fol. 134. 
Un fils légitime eut Abraham et un nafurel. — Substantiv. Naturaliste, 
So dison li NATURAL 
Que, quar de vapor terrenal 
, Caada son li ven engenrat, 


Les fous et les goujats véritables. . 


Qui est conforme à la nature parti- 
ulière de chaque espèce. 


Semenan vau mos castiers An de se cauda qualitat. 
De sobr els marunazs rochiers, Brev. d'hmor, fol. 41. 
Que no vey granar ni florir., Cela disent les naturalistes que, parce que de 
Mancasnos : Pus s’ enfuelheysson. vapeur terrestre chaude sont les vents engendrés, 
le vais semant mes remontrances sur les nafurels ils ont par soi chaude qualité. 
bers , de sorte que je ne les vois grainer ni fleurir. | ANG: FR: 
Ke Richart ne perdissent lor natural seingnor. 
Vrai, véritable, sincère. Roman de Rou, v. 4625. 
Li port amor tan fin'e NATURAL CAT. «se, PORT. Natural, rr. Naturale. 


Que tug son fals vas mi li plus leyal. 3. NATUBALMENT, NATUBALMENS, adp. 
B. Dx VENTADOUR : Quan par la. d , 
elai porte amour si pur et naturel que tous naturellement. 
| faux envers moi les plus loyaux. NarTuRALMENT si mnda de mascle en feme.. 
Eluc. de las propr., fol. 252. 
Naturellement $e chenge de mâle en femelle. 
Leys de natura que NATURALMENS es escricha 
el cor de tascun. 


Amors me capdelh e mm te 
Mon cor en fin joi xATURAL. 
P. Roerens : Ten no plou. 


Imoar me guide et me tient mon cœur en pure V. et Vert., fol. 57. 


naturelle. Loi de nature qui est . naturellement écrite au 
Habitant, originaire d’un pays. cœur de chacun. 
Per totz aquels qui son xaTuRAL de Tholosa. Homs es... NATURALMENS amigubles. 
Leys d’amors, fol. 96. Leys d'amors, fo}. 145. 
L'homme est... naturellement capable d'attache- 


ar tous ceux qui sont naturels de Toulouse. 
ment. 


Direct , dont on relève directement. AnC. FR. Naturelment a vie dolerense. 
Comte MATURAL, Mmanen € ric. EusTacas DEs CHAWPS , p. 20. 


Roman ds Gerard de Rossillon , fol. 16. car. Naturalment. use. vont. tr. Natural- 


mente. 
omte natsrel, fortuné et puissant. * 


Den aver 4. Dxsxarunar, %., dénaturer, déran- 
Tot Narbones ira e dol, jorn e ser, ger, changer de nature. 


304 NAU 


Quant ai mon cor plen de joi 
Totz me pasnaTuRa ;: 
Flors blanca, vermeith'e bluia 
Me sembla freidura. 
B. px VEwTADOUR : Quant ai mon. 
Quand j'ai mon cœur plein de joie tout me déna- 
ture; fleur blanche, vermeille et bleue me semble 
froidure. 
Greu er ja fols ptsnaTun. 
Mancavaus : Bel m° es. 
11 sere difficile que jamais fou change de nature. 


— Déconcerter. 
Con lo girfalcx, quant a son crit levat, 
Fai la grua, que tan la D&sNATURA ; 
Ab sol son crit, ses autre batemen, 
La fai cazer, e, ses tornas, la pren. 
Pixnsx DE CoLs »'AonLac : Si quo. 
Comme le gerfaut, quand il a poussé son cri, fait 
à la grue , que tant il Ja déconcerte ; seulement avec 
sun cri, saus autre coup, il la fait choirs et, sans rési- 
stance, la prend. 
Part. pas, Nos esseuha natura que hom deu be 
far a sson payre et a ssa mayre, e qui uon 
Oo fa es DESSATURATLZ. 
Diens seria deslials e DRsNATURATz si tolia 
sos bes a sos amicx. 
V, et Vert., fol. 81 et 20. 
Nature nous apprend qu’on doit faire bien à son 
père et à sa mère , et qui ne le fait est dénaturé. 
Dieu serait déloyal et dénaturé sil ôtait ses biens 
à ses amis. 


— Insensé. 
DaswarTurar son li Frances 
Si, al fag de Dieu, dizon de no. 
MARCABRUS : Auiats. 
Insensés sont les Français si, au fait de Dieu , ils 
disent que non. 
ANC, CAT. ANC. Esp. PORT. Desnaturar. 1T. Dis- 
naturare. 


NAU, s. f., lat. navis, nef, navire, 
vaisseau. 
Naus en mar, quaut a perdut sa barja, 
Et à mal temps , e vai artar al rauc. 
BEaTRAND px Bonx : Non estarai. 
Navire en mer, quand il a perdu sa chaloupe , et 
a mauvais temps, et va heurter contre le rocher. 
Val mais graus NAUS en mar 
Que lings ni sagecis. 
P. CaaninaL : leu volgra. 
Vaut davantage grande nef en mer que barque ni 
saique. 


NAU 


°t Fig. El fes de se xav por nos recalhir 


Als grans perils don no podem gandir, 
Ses cofessar, e s0 qu’aurem fag dire. 
P. CanptnaL : Tot atressi. 

Il fit de soi nef pour nous arracher aux gris 
périls dont nous ne pouvons nous préserver, an 
confesser, et dire ce que nous auroms fait. 

Rasos e Discretios son... mariniers en à 
xau de l'arma. 

F. et Vert., fol. 62. 

Raison et Discrétion sont... mariniers ea li w/ 
de l’âme. 

Aux naux il sert d'ancre tortue. 
RonsanD,t. Il, p. 1336. 

A Bayonne, à Saint-Jean de Los, à Font 

rabie saisirez toutes les naufs. 
Rasezais, liv. IV, ch. 3. 
Je suis toat prest pour faire sur la mer 
Voguer tes naufs à rames et à voiles. 
La BoDEnIE, Meslanges poët., p. 7. 
Quand s'appercent en soi le père Énée 
Que sans pilote estoit la mau menes. 
Des Masuees, Trad. de l'Énéide, p. Ÿt. 
CAT. Nau. rsr. Nave, nao. porr. Na. nt 
Nave. 


ANC. FR, 


— Auge, baquet. 
Sai far guabias e navs. 
RAïMOND D'AVIGNON : Sirvens 507. 
Je sais faire cages et auges. 


2. NAvVEI, 5. Mm., navire, vaisseau. 
Ar son vengut al port, et eysson del xavrr. 
Aus barcas, am navarys. 
F. de S. Honorat. 
Maintenant sont venus au port, et sortent à 
navire. 
Avec barques , avec navires. 
Fig. et prov. Eras ai ien a bon port de salst, 
Fe qu'ieu vos dei, mou xavat aribat. 
G. Apuexman : Non pot esser. 
J'ai maintenant , foi que je vous dois , à boa pu 
de salut abordé mou navire. 
xsP, PORT. Vario. 


3. Navicr, naveLt, s. m., flotte, navire 
vaisseau. 
El mes tot can pot guszanbar a far savu 
qu’ el crezia anar conquaistar l’emperi. 
V. de Pierre Vidal. 
Il mit tout ce qu’il put gagner à faire flotte, 
qu’il croyait aller conquérir l'empire. 


NAU 


Son els navizis montat. 
Y. de S. Honorat. 
Soet montés sur les navires. 
L’emperador ac 05 mAvaL1s aparelhats, entre 
ès e lins e gnales, dos melis. 
Roman de la Prise de Jérusalem. 
L'empereur eut ses vaisseaux appereillés, entre 
avires et barques et galères , deux mille. 
wc. ra. Malt fa bien li naviles atornez. 
VILLERARDOUIN , p. 05. 


nc. AT. Navili. Tr. Napvile, narilio, naviglio. 


 NManct, s. m.,lat. wavicium, navire, 
vaisseau. 
Totz xaviGts qu’en mar son. 
Brev. d'amor, fol. 92. 
Tous vaisseaux qui sont en mer. 


r. Navigio. 


Navera, 5. f. dim., petite nef, 
barque. 

Poiet en la mavura. 

Ensenhava las companhias de ]la xavsra. 
Veagron, e van umplir amdoas las x1- 
ms. 

Trad. du N.-Test.,S. Luc, ch.8 et 5. 

Monts dans la bargue. 

Îl emseignait les compagnies do la barque. 

Ib vinrent , et vont remplir les deux barques. 
BC CAT. ANC. sp. PORT. ]Vaveta. 17. Na- 

retla. 


Navman, 5. f., barque. 
Per que no m veyrets d'ogan 
Passer per vOstra MAVIERA. 
Leys d'amors, fol. 32. 


Par quoi vous ne me verrez désormais passer par 
tre barque. 


Navasamen, s. m., navigation, tra- 

versée. 

«nt Jacmes passet mar ses totz NAVEJAMENS, 
Prannz De Cons1ac : El nom de. 

it Jacques pases la mer sans aucune navigation. 


. Nonigamento, navicamento. 


Navasan, wavxyan, v., lat. navicane, 
naviguer. 
Los discipols de Jhesa Crist que nAvRIAVAN 


mir. 
F.. et Vert., fo). 88. 


TE, 


NAU 305 


Les disciples de Jésus-Christ qui naviguaient sur 
la mer. 


Vengron mAvasax per la mar. 
Roman de la Prise de Jérusalem. 
Vinrent navigaant sur la mer. 
GAT. mer. PORT. Vavegar. 17. Navigare, navi- 
care. 


9. Nauron, s. m., du lat. KAUTA , nau- 
tonnier. 
Tag li xauron que devo passar lo comte e 
totas sas gents. 
Tic. de 1221. Arch. du Roy., J. 300. 
Tous les nautonniers qui doivent passer le comte 
et toutes ses gens. 
Naus, linhs e gales e naurons. 


Leys damors, foi. (5. 
Navires , barques et galères et nautonniers. 


10. NAUCRIER, s. m., nocher, nauton- 
nier, pilote. 
Col xaucaræn, can vol partir 
De port, e no’n pot issir. 
B. CARSONEL : Amors per. 
Comme le nocher, quand il veut partir du port, 
et n’en peut pas sortir. 
Nals hom no pot d’amor penre mezura 
Pos qu’el saucarsasfai, can ve bel temps clar, 
Que s cocha e cor tro qu‘es en auta mar. 
P. EspacnoL : Entre que m. 


Nul homme ne peut d'amour prendre modération 
plus que le nocher fait , quand il voit le temps clair, 
qui se presse ot court jusqu’à ce qu’il est en haute 
mer. 


car. Nauxer. anc. use. Naucher, nauchel. tr. 
Nocchiero, nocchiere. 


11. NAUCLER, s. m., lat. NAucLEnus, 


nocher, pilote, nautonnier. 


Per condach de nauctsns. 
Trad. du Code de Justinien, fol. #8. 
Par conduite de nochers. 


usP. Vauclero. 


12. NaAULAGE, s. m., du lat. NaAuLum , 


naulage, fret. 
Francs de nauLAGES et de pontages. 
Fors de Bearn , p. 1090. 
Francs de naulages et de pontages. 
NAU, s. f., du lat. noracula, cognée, 
instrument de charpentier. 


39 


306 NE 
Ausit una naù de cherpentiers. 
Roman de Gerard de Rossillon, fal. 81. 
Entendit une cognée de charpentier. 


NE, part. disjonct., lat, nec, ni. 


Non ai que prenga, xx no posg re donar. 
Poëme sur Boèce. 


Je n’ai que je prenne, ni ne puis rien donner. 
No li o tolrei nx l'en tolrei xx li o vedarei. 
Titre de 1066. 


Je ne le lui ôterai ri l’en ôterai ni le lui défendrai. 


Paratges no i des ren xs i tolgues. 
RamsAUD D'ORANGE : Aissi com selh. 


Que parage v’y donnût rien ni y ôtàt. 
ANC. CAT. ANC. Esp. ÎVe ronRT. Vem. 17. Ne. 


a. Ni, part. disjonct., ni. 
Pas ab mi dons no m pot valer 
Precs n1 merces x1°1 dregz qu’ieu ai. 
B. D VENTADOUR : Quan vey la. 
Puisque avec ma dame ne me peut valoir prière 
ni merci ni le droit que j'ai. ! 
Quan non ai loc de vos vezer, 
Joi n1 deport non puesc aver, 
ARNAUD DE MARu=IL : Dons genser. 


Quand je n’ai pas lieu de vous voir, joie ni allé- 
gresse je ne puis avoir. 

Je crois devoir faire observer que 
les troubadours firent toujours usage 
de nr de préférence à xx, quoique 
NE appartienne au premier temps de 


la formation de la langue. Pourtant, | 


dans quelques-uns des manuscrits 
où sont conservés les ouvrages de ces 
poëtes, on trouve NE pour NI, mais 
si rarement qu'il est permis de croire 
que ce sont des fautes de copistes, 
d’autant plus que, presque toujours, les 
manuscrits se rectifient les uns par les 
autres. 

L'ancien italien a employé #1 comme 
les troubadours dans le sens disjonctif 
de ne : 


D’ogni parte siemo sssagliti… e dove fag- 
gire n£ ascondere non ha mestiere. 
Guirrons D'Anezio, lett. 25. 


CAT. MOD. ESP, MOD. Vi. 


NEB 


3. Nr était aussi conjonction et se tr 
duisait par et, mais alors il n'y av: 
pas de négation qui agit sur ce mo 

Trop fats gran folor, 
Quar am nr desire 
Del mon la bellazor. 
B. ve Vaxtapour : Lenquan ver. 
Je fais très grande folie, car j'aime et désire 
plus belle du monde. 
On plus elha m'esglaia 
Nr m fai planher x1 doler. 
Hueuss ne S.-Cya : Nulba res. 
Où plus elle m’afflige et me fait plaindre et dou: 
L'ancien français employa dans 
même sens NI êt ME. 
Je vous pardoïins tout le meffait 
C’à mi ni as miens avés fait. 
Li Gieus de Robin et de Marios 
Si puisse je boire demie 
Ne de more ne de vin cuit. 
Roman du Renart, 1. I, p.31: 
En totes les manieresqnue... vos lor saurez} 
ne conseiller que il faire ne soffrir paissent 
ViLLemanDouIn , p. À 
Se arrestèrent pour prendre conseil q 
party ils prendroient ne quelle chose ils 
roient. 
Hist. de Jean de Saintré, t. XI, p. 4 
ANC. CAT. Pero ab tots pot hom far joϾh 
Si gaarda be fayso re loch. 
Trad. catal. dels aus. cass. 
anc. 17. Se gli occhi suoi ti far dolci sé car 
Psrnanca , Cans. : Che deb’ 
Au bas de ce vers, Tassoni met 
note : 


La nè usata in vece d'et. 


NEBLA , s. f., lat. Nesura, nue, nu 


brume, nuage, brouillard. 


Sa nusca cuch que s’espargua. 
Gavaupan LE Vixux : Lo mes e’l ten 
Je pense que son brouillard se répande. | 
Jorns de ira e jorns de nzazas, 
Jorns escurs, jorns de tenebras. 
Contricio e Penas ifernali. 
Jour de tristesse et jour de nues, jour obx 
jour de ténèbres. 


Fay lo solhel fructificar 


NEB 


E ten a vida tot quan nays…, 
E sascas 6 malas vapors 
Encausa la sua calors. 
Brev. d’amor, fol. 30. 
Fait Le soleil fruetifier et tieut à vie tout ce qui 
it. ., et brumes ct mauvaises vapeurs chasse la 
enne chaleur. 


se. Nichla. rr. Nobula, nebbia. 


 NesLe, 5. f., nue, nuée, nuage, 
brouillard, brume, vapeur. 
L’aigua pueia contra mon 
Ab fnm , ab xascas et ab ven. 
G. Annexar : L’aigua pueis. Par. 


L'eau s'élève coutre mont avec famée , avec va- 
sers et avec vent. 


Neva, s. f., lat. NxbuLa, nue, nuée, 
vapeur, brume, nuage, brouillard. 


Non entendatz que sela aygs venba ni yesca 
M aire, ans y monta de la mar. e esdeve 
auLA e plueia aissy cum vos podetz vezer. 

Liv. de Sydrac, fol. 103. 

Weptendes pas que cètte eau vienne ni sorte de 
ir, mais elle y monte de la mer... et devient nue 
plaie ainsi eomme vous pouves voir. 

Per la xauLa braua es P aires esbrunits. 

Guiciauxs ps TupaLa. 

Par la vapeur sombre est l’air obscurci. 


rc. car. Neala. 


NEVOLINA, KIVOLINA, NEOLINA, 8. fe, 
pue, uuée, vapeur, brume, nuage, 
brouillard , obscurité. 
L'aires, segou nature, 
Espeissat d’aiga marina, 
Plueia fai e XKVOLINA. 
Dis vos me veirets sexer, 
E venir ab sivozina 
Del cel. 
Brev. d'amor., fol. 38 et 163. 
L'air, selon nature, épaissi d’eau de mer, pluie 
ut et nuge. 
Je vous dis qne vous me verres soir, el venir avec 
ne du ciel. 
Las quals son comme HIVOLINAS senza aiga. 
Doctrine des Vaudois. 
Lesquelles sont comme aues sans eau. 
Si non fos la xuozrxa 
Que }’enuosa benda fai. 
Roman de Flamenca , fol. 54. 


NEC 307 
Si ne fat l'obscurité que l’ennuyeux bandeau fait. 
xar. PORT. Veblina. 


5. Niscx, s. f., nue, nuée, vapeur, 
brume, nuage, brouillard. 
Si cam la xrauus cobr el jorn lo be ma. 


Poëme sur Boèce. 
Ainsi comme la brwms couvre le jour le bien 


matin. 


6. Niora, s. f., nue, nuée, brume, va: 
peur, nuage, brouillard. 


Nroras ses aigas. 


Doctrinc des Vaudois. 
Nues sans eaux. 


7. Nivoz, SIOL, NIUL, s. f., nue, nuée, 
nuage, brume, vapeur, brouillard. 
Lo sol al mati solelha, 
E’l sivor al vespre muels. 
BERNARD DE VENZENAC : Hueymais pus. 
Le soleil au matin rayonne, et la nue au soir 
mouille. 
Diens qu’es sobre la mtvor leu. 
Trad. d'un Evang. apocr. 
Dieu qui est sur la nuée légère. 
Una s1oLs clara del cel es deycendada … 
De la x10L cazia neu per tot environ. 
F. de S. Honorat. 
Une nuée brillante du ciel est descendue..…. 
De la nue tombait neige partout environ. 
L’aigua pueia contrs mon 
Ab fam, ab xruc et ab ven. 
G. Ansruan : L’aigua pueis. Var. 
L'eau v’élève contre mont avec fumée, avec va- 
peur et avec vent. 
ANC. F8. 
Ce vent impétueux, qui soufile la froidure, 
Dissiper les nuaux, et, en si peu que rien, 
S'esvanouir par l'air ceste horrible figure. 
Œuvres de Du Bellay, p. 43. 


8. Niv, 5. f., nue, nuée, nuage, brume, 
brouillard , vapeur. 
Quau venrets en las xius 
Juatjar lo segl el jorn gran. 
PIRaRE D'AUVERGNE : Dieus vera. 


Quand vous viendres sur les nues juger le monde 
au graod jour. 


NECARI, s. m., timbale, sorte de tam- 
bour. 


308 NEC 


Tabors o xzcan1s. 
| Eluc. de Las propr., fol. 15. 
Tambours ou timbales. 
ANC. CAT. Nacara, nacre. Ant. us». Ndcara. 
ir. Nacchera. 


NECESSARI, adj., lat. nackssanius , 
nécessaire, indispensable. 

Lo nucessaAn1s comensamens d'ome es aigaa, 

fox, fers, lais, pas, mels, razims, olis e visti- 


mens. s 
Trad. de Bède, fol. 65. 


Le commencement nécsssaire de l’homme c’est 
eau, feu, fer, lait, pain, miel, raisins, huile et 
vêtements. 

O ela es necussania, 0 ela es utils. 

Trad. du Code de Justinien, fol. 18. 
Ou elle est nécessaire, ou elle est utile. 
car. Necessari. esr. Necesario. ronT. 1r. Ne- 
2. Nrecassirar, s. f., lat. NECESSITATEM, 
nécessité. 
Ja no ti layssarn en ta NAC&ASTTAT. 
V., de S, Honorat. 
Ne te laissera jamais dans ta nécessité. 
No demauda negnna sobrefluitat, mays sola 


sa NECESSITAT. : 
V. et Vert., fol. 42. 


Ne demande nulle superfluité, mais sa seule né- 
cessité. 
Prov. Proverbis es comus : À la mager naces- 
srrar deu hom primieyramens accorre. 
V. et Vert., fol. 87. 
Le proverbe est commun : À la plus grande neces- 
sité on doit premièrement porter secours. 
auc. rn. De jar necessitet delivrat els. 
Anc. trad. du Ps. de Corbie. Ms., ps. 106. 
car. Necessitat. xsP. Necesidad. ronr Neces- 
sidade. 1r. Necessità , necessitate, neces- 
sitade. ° 
3. NrciERA, NESCIEIRA, NESSIERA, NES- 
SIEYRA, NETCEIRA, 5. f., nécessité, 
manque, disette. 
Hom Deu temenz non aura NECIERA, 
E’l non temenz aura greu aondansa. 
P. CanpinaL : Jeu trazi. 
Homme craignant Dieu n’aura pas de nécessité, 
et le non craignant aura difficilement abondance. 
Ab prou tenir lay on sera nxss1ayra. 


P. CanninaL : Qui vol aver. 
Avec profit tenir la où sera nécessité. 


NEG 


Dol aias de las altrai xarczrnas. 
Trad. de Bbde, . 65. 
Aye deuil des nécessités d’autrai. 
Fig. De bon’ ami ai wascretns. 
GinauD px Bonus : L'autr'ier, 
De bonne amie j'ai disette. 
Ben a de sen gran nKssrzna 
Dratz qui domna joven qirs. 
ALsERT Cauzce : Era qua. 
Bien a de sens grande disette galant qui du 
Jeune recherche. 


NEFA , s. f., nèfe, gros du bec di 

oiseau de proie. | 
Om apella #xr4 o sera 
Lo gros del bec on las nars so. 
Nzæra jauna e lonc entr ueil. 

Dsupss pe PaaDes , dus. cass. 
On appelle nè/s ou scie le gros du bec où Les 4 
rines sont. 
Nèfe jaune et long entre-æil. 


IT. Niffa. 


NEGAR, v., lat necane, noyer, 
noyer. 
Fetz xzoan son nebot Artus. 
F. de Bertrand de Born le ft. 
Fit noyer son neveu Artus. 
.Pus xuoxro”l jaguan. 
Gtaaup n& CALANSOS : Belh senber 
Depuis que se noyèrent les géants. 
Can lo dnlivis venc el mon, las gens s( 
. Fagiro say e lai..., et ilh prendien lor efans: 
sus lor testas per els gardar de uxcan. 
Ilh si NxGo en aiga. 
Liv. de Sydrac, fol. 69 et . 
Quand le délnge vint au monde, les gens ses! 
rent çà et là..., et ils prenaient Jeurs enfants de 
leurs têtes pour les préserver de se noyer. 
Ils sc notent en eau. . 
Fig. Esbes qui ‘D amor fEGA 
Pus qu'en aigua corren. 
SAIL DE SCOLA : Gran esfou 
C'est bien qui en amour se noie plus qu'a 
courante. 
Loc. Per qu'eu dirai d’an fol, wxca barnst 
Qu’om ditz qu’es natz de Monferrat lins 
Lanrnanc Cicaa : Estiers mos ga 
C'est pourquoi je dirai d’an fou, moie baross 
qu’on dit qu’il est né du lignage de Monfernat. 
Part. pas. Home enebriat ha perduda si 
e sson entendemen , et es ayssi cOMA 2K 
FV. et Vert., fol. 101 


NEG 
Homme euivré à perdu sa raison et som entende- 
ment , et cst ainsi comme n0y6. 
Sant, En Barrau s’escabelha 
Coma nNzGAT, 
Puels rete’1 per l’aurelha. 
RamsauD ne VAQUE:RAS : El s0 que. 
Le signear Barral s’échevelle comme noyé, puis 
k retient per l’oreille. 
uc.rs. Par hante mer se venoient negant. 
Roman d'Auberi, v. 18. 
uc. car. Negar, anegar. asp. PORT. Anegar, 
IT. Annegare. 


EGLIGENCIA, s. J., lat. necur- 
ezxru , négligence , froideur , indif- 
férence, | 
Per la s0a NIGLIGENCIA , 50 es que el non 

g tal cara en l’administrar cum el deg. 

Trad. du Code de Justinien, fol. 7. 

Par la sienne négligence , cela est qu’il n’eut pas 
à soin en l’administrer comme il dut. 

Per emendar las xxoLIG=xc14s que hom fa. 

V. et Vert., fol. 89. 
Pour réparer les négligences qu’on commet. 
aT.1sr, PORT. Negligencia. 17. Negligenzia, 
rigligensia. | 
Nicuicenr, adj., lat. nrcuicexs, 
sgligent, indifférent. 
Malvestat vey quel sostcave, 
Et es del tot mxer1ers. 
P. CarDinat : Jhesum Crist. 

Je vois que méchanceté le mine, et il est du tout 

egligent. 
Pigre e SEGLIGENT de se convertir. 
V.. et Vert., fol. 6g. 

Pareseux et négligent de se convertir. 

Ben fai qni envia, 
Sol non remanha per cor xaot10zx. 
Poxs px CarDuxIs : Er nos sis. 

Ben fait qui envoie , seulement qu'il ne reste pas 
à cœur indifférent. . 
at. Negligens. use. vont. Negligente. tr. Ne- 

shgente, nigligente. 

Nrczecmos, neczicos, adj,, lat. wx- 
cLecrus, négligent, paresseux, in- 
différent. | 

Cal que sin’ prevcire forfag o maczacnos. 


Izanx : Diguas me tu. 
Quel que soit le yrétre coupable ou négligent. 


NEG 309 
Âdes hom n'es xxcLc1icos 


Vas selh que conoys aziros. 
RaimowD px MinavaL : Dels quatre. 


Incesemment l’homme en est négligent envers 
celui qu’il connait susceptible. 


Hom pot homes veger : 
Aacire o nafrar, 
E, segou vezer, par 
L’ aacisen nx=«CtEcHOs, 
E, si mostra razos 
Qa'el morts l’agues naleg, 
Razos fa cuiar dreg. 
Nar px Moxs: Al boo rey. 


Homme peut hommes voir tuer ou blesser, et, selou 
le voir, paraît le meurtrier indifférent, et, s’il mon- 
tre des raisons que le mort ent envers lui tort, (ces) 
raisons il fait croire droit. 

4. NeLeCH, NELEG, NELEIG, NELET, NE- 
LEIT, 5. M., négligence, faute, tort, 
indifférence. 


Qu’ el miens xazxiez 
No ill faza far venjansa. 
B. Zonei : Beu es adreigs. 


Que la mienne faute ne lui fasse faire vengeance. 


Cant no i pot avenir, 
Ni pot son vol complir, 
Ni s pert per son xELs6. 
G. Riquira : Si m fos saber. 


Quand il n’y peut arriver, et peut sa volonté ac- 
complir, et se perd par sa faute. 


Senber, mostra m la drecha via, 
E no y esgart los mieus narzrz. 
Forquer DE Mansetize : Senher Dieus. 


Seigneur, montre-moi la droite voie, et n’y re- 
garde les miens torts. 


De nostres N&LKITZ 
Trobam tot jorn perdo, 
Can volem esser bo. 
Nar pe Mons : Si Nat de Mons. 


De nos fautes nous trouvons toujours parden, 
quand nous voulons être bons. 


5. NAL=CH, NALEG, s. m., négligence, 
faute, tort, indifférence. 


L autre del naAzRa 


S'es ab Dieu averigutz. 
G. RiQuiEr : Tant petit. 


L'autre du tort s’est avec Dieu accommodé. 


Als mals dira, per lurs mazxcz:….. 
Anas el faoc perdarable. 
Contricio e Penas ifernals. 


310 NEG 


Aux méchants il dire, pour leurs fautes : .… Alles 
au feu éternel. 
El savis foi, per sufrensa, 
Semblar de son gran tort, dreg, 
E°1 fol de son bon dreg, xaLxa. 
Focquer px Luxe : No pot aver. 
Le sage fait, par sa patience, paraître de son 
graod tort, droit, et le fou do son bon droit, tort. 


6. Narecuos, ad}., négligent, coupable 
par indifférence, blâmable, indif- 
férent. 

Cant hom faih , et es sarzxcaos. 
Nar DE Moss : Al bon rey. 
Quand homme faut , et est coupable. 
Es pus naLxcnos 
Qui per mens d’obs fa mal. 
Nar ne Mons : Si Nat de Moss. 
Eet plus blémable qui par moins de bosoin 
fait mal. 
No’l vos laisarai casser, 
Sitot m'es fort xeLacuos, 
T. DE GuiLLAUME ET DE GiRAUD : De s0 don. 
Je ne vous le laisserai pas casser, bien qu’il m'est 
fort indifférent. 
Ày gran temensa 
Qu’ al conte sia fort xazxcuos, . 
E'l coms, a lai. 
T. px G. RiquiEr sT D’Ausronc : Senb’ En Austorc. 
J’ai grande crainte qu’au comte il soit fort indif- 
Jérent, et le comte, à lui. 


NEGOCI, wecossr, s. m., lat. nwrco- 

Tium , affaire, négoce. 

Alcana vetz esdeven qu’us hom fai lo meu 
N&GOCI, non per la mia amor, mas per amor 
d'autre. 

Trad. du Coude de Justinien, fol. 6. 

Aucune fois il arrive qu’un homme fait la mienne 
affaire, von par le mien amour, mais par amour 
d’autre. 

Si ta eras en ton ostal, 0 en autre laoc, e 
fasias Y nxGossIs secrets. 

Liv. de Sydrac, fol. 102. 

Si tu étais en ton hôtel, ou en autre lieu, et 
y faisais des affaires secrètes. : 

Los nacocts del mun li semblou aytant co 


un bel nient. 
V. et Vert., fol. 64-65. 
Les affaires du monde lui semblent autant comme 
un beau rien. 


caAT. Vegoci, ssr. rorT, Negocio, 17. Negosio. 


NEG 


NEGRE, ad}. , lat. wrosum, noir, son- 
bre, obscur. 
Olhs saouzs € cils espes. 
P. VipaL : Tant an ben dig. Far. 
Yeux noirs et cils épais. 
Elagors 
Bel jorn , e clarsis nois æzona. 
B. px Vexranoun : Amors enquer:. 
Tlumine le beau jour, et rend claire le nuit noir. 


— Appliqué aux personnes habillées de 
noir, ou qui ont la peau noire. 


Un monestier de monges nxGaxs. 
Aquest homes waanzs nos hen vencut. 
PmiLomer:. 
Un monastère de moines noirs. 
Ces hommes noirs nous ont vaincus. 
Substantiv. Tot le saone del uelh. 
Eluc. de las propr., fol. 83. 
Tout le noir de l’œil. 
Loc. Qui m’ apella de nonfey, 
No l'en soan xacax ni ros. 
__ GuizLauxs pe BracUEpas : Ar el mes. 
Qui m'appelle de non-foi , ne l’en méprise nor ni 
roux (qui que ce soit). 


_ car. Negre. ssr. roar. Negro. rr. Nes, 


nigro. 
Par extension, le féminin nrcena, em- 
ployé substantivement, a signifié puce. 


Com pezolhs, maGnas, scorpios. 
Brev. d’amor, fol 53. 
Comme poux , puces, scorpions. 


2. Niwn, ner, adj., lat. nigea, noï, 
sombre, obscur. 
Entreseinhs e cavals blancs e nrans 
Veirem en briea. 
BenTaAnD DE Bonx : Mies sirrentei. 


Éteudards et chévaux blancs et noirs nous verroei 
dans peu. 


Donar per vin blenc, man. 
T. ne Bonneroy sr px BLacas : Seisgn' Es 
Douner pour vin blanc, du noir. 
Potz ainple, fer, sen e preon veyra 
Del foc arden. 
Sexvent pe GiRONS : Pots ho deu 
Le puits vaste, horrible, noir et profond du feu 
ardent il verrs. 
17. Nero. 


NEG 311 


8. Enronkzir , »., noircir, rendre noir. 
Part. pas. El fo zxnonxz1:rs e tots descolorais. 
Roman de Fierabras, v. 3023. 
I! fut noirci et tout décoloré,. 
&sP. PORT. Ennegrecer. 


NEG 


3, Nrozon, s.f., lat. nranon, noirceur. 
Entre blancor et wucnon a tropas colors 
mejancierss. 
Eluc. de las propr., fol. 263. 
Eotre blancheur et noirceur il y a de nombreuses 
couleurs moyennes. , 
9. NiGROMANT, s. 0., lat. NeCROMENTA, 
necromant, nécromancien. 
Ti encantador... € XIGROMANT. 
Doctrine des Vaudois. 
Les enchanteurs... et nécromants. 


Plomz.… 
Laisss HxGaOR que s pren 
Aiseo On es tocats. 
G. RiQuIER : Als subtils. | 
Le plomb... laisse noirceur que se prend cela où 
il est touché. 
Fg. Aissi torn en grand maGnan. 
Mancasrus : En abrieu, 
Tourne ainsi en grande noirceur. 


sp. PORT. Vigromante. 17. Nigromante, ne- 
gromante. 


10. Nicaowmanric, adj., lat. necroman- 
TICUS, nécromant, nécromancien. 


Subst. Del sieu cor uzo x1@ROMAnNTIx en lors 
malefcis. 


CAT. ANC. ESP. Vegror. 


4. NECREZLMEN, $. M. , noirceur, noir- 


cissure. 
Peinh sos peills cnm s’er’ auras; 
Ben a trent’ ans que for albas, 
Si no fos lo xacazazrMex. 
LE MOINE DE MONTAUDOR : Pus Peyre. 
Peint ses poils comine s’il était évaporé ; il y a bien 
trente ans qu’il serait blanc, si ne fût la noircissure. 


Eluc. de las propr., fol. 149. 
De son cœur usent nécromanciens en leurs malé- 
fices. . 
ANC. CAT. Vegromantic. car. op. Nigroman- 
tic. sse. Nigromantico. 17. Nigromantico, 
negroman£&iCo. 


11. NIGROMANCIAN , NIGROMANCIA , 5. M., 


nécromancien, nécromant. 
Girbert, morgue e philosofe, mas mielhs lo 
degra hom apelar mrenowAncTA. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 134. 
Gerbert, moine et philosophe, mais mieux. le de- 
vrait-on appeler nécromancien. 


), NFGREJAR, NEGRRYAR, 2., du lat. nI- 
carficane, noircir, devenir noir. 
Le gra... quan comens’a NEGR&JAR. 
ÆEluc. de las propr., fol. 205. 
Le grain. quand il commence à devenir nor. 
cr. Vegrejar. xsr. Negrear. vour. Negrejar. 
ir. Negreggiare, nereggiare. Astronomias, NIGROMANCIAS. 
. Leys d’amors, fol. 6. 
. Necaxzin, v., lat. nicazscene, noir-| | omes, nécromanciens. 
cir, devenir noir. 
Car la pena ill naGRazrRA. 
DeEupes DE PRADES, Æus. cass. 
Car la penne lui noircira. 
Nacaxsxaox del sanc del filh. 
PI. de la Vierge. 
Devinrent noirs da sang du fils. 


12. NIGROMANCIA, NIGAOMANSIA, $. f., 


lat. NECROMANTIA, nécromanucie. 
Ieu ai ja vist home que conoys fort, 
Et a legit niosomaxsr e sort, 


T'rabit per femn’ a peccat et a tort. 
G. Apnxman : El temps d’estiu. 


Part. pas. De dol e de mal’ira totz neGRuziT. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 5. 
De chagrin et de males colère tout noirci. 


sp. Negrecer. 


. Dexicnariu, adj, noircissant, qui a 
la propriété de noircir. 
Pega… del si tocant DsNIORATIvA. 


Eluc. de las propr., fol. 218. 
Poix.… da touchant soi (elle) noircissante. 


J’ai déjà vu homme qui connsît beaucoup, et 
a lu nécromancie et magie , trabi par femme à péché 
et à tort. 

De micromawcra apris totz los encantamens. 
Praane px Consiac : El nom de. 

De nécromancie j'appris tous les eachantements. 

AC, CAT. Negromancia.' car. mon. Nigro- 
mancia. ANC. xsP. Negromancia. asp. mon. 
Nigromancia. ronr. Negromancia, nigro- 
mancia. 17. Negromanzia, nigromaniia. 


312 NEM 


13. GaOMANCIA, 5. f., magie. 
Mais, de cnomAxctA sai tots Îos esperimens. 
Prxnas pu Consrac : El nom de. 
Plus , de magie je sais toutes les expériences. 


* NEIS, NExyxs, NKEYSH, NEGURIS, NK- 
CUEYSH, NRUS, adv., même, aussi, en- 


core. 
Nate quan soi iratz, 
Ieu chant. 
AnnNauD DE MaavoiL : Ses joi non. 
Méme quand je suis chagrin , je chante. 
S'ien anc falhi ves vos, nxxs del peusar. 
BsaraanD DE Bon« : Jeu m’ escondise. 
Si je faillig oncques vers vous , méme du penser. 
Polira, 
Forbira 
Mon chan 
Ses afan gran. 
Que l’entendesson xuus l'enfan. 
GinauD DE BonneiL : Ares si m fos. 
Polirait, fourbirait mon chant sans peine grande. 
de sorte que l’entendissent méme les enfants. 
S'era xxyxs en Irlanda, 
De lai vearia sai chausir. 
Deupes pe PrAnEs : Puois Amors. 
Si j'étais méme en Irlande, de là je viendrais çà 
choisir. 
Senhor es lo fil del hom, xaouzis del dis- 


sabtes. | 
Trad. du N.-Test. S. MATT., ch. 12. 


Le Seigueur est le fils de l’homme, méme du 
sabbat. 
Conj. Son conjanctios…. NEYSR, NEGURYSE. 
Leys d’amors, fol. 101. 
Sont conjonctions... méme, aussi. 
AnNC. rR. Le saint ama tant vérité que, neis sux 
Sarrazins, ne voalt-il pas mentir. 
Jouwvizce, p. 5. 
Nous n'avons espoir, neis un seul jour de vie. 
J. »x Mevonxe, Test., v. 233. 
Ne tant ne saïi-ge en vérité 
Que ge la saiche nes nomer. 
Fabl. et cont. anc.,t. IL, p. 56. 


NEMES , eus, news, adv., lat. nimis, 
trop, mieux, beaucoup. 
Ieu ai vist en domnas ponhar 
D'ensenhatz e de ben apres, 
E°1 nescis avinen Namxs 
Qu’ el plus savis ab gen preyar. 
G. ADBEMAR : Jeu ai js. 


NEP 


J'ai vu s’eflorcer vers dames des savants et de 
bien appris, et le niais avenant paienx que le ple: 
savant avec gentil prier. 

À Diea coman tot quan reman de say; 
Ploran w’ en part 
Car am las domnas nawrs. 
| Pons DE LA Ganpr : Farai. 

A Dieu je recommande tout cs qui reste de à; 
en pleurent je m'en sépare, car j'aime les dm 
beaucoup. 

Tetz, hoca, xxxps pots lenguejar, 
Etest'en grans mais arramits. 
B. pe VEnTADOUR : Quen bo. 

Tais-toi, bouche, tu peux trop bavarder, et t'en 
est grand mal assuré. 


NEPS, wess, s. m., lat. Nepos, petit-fils, 
neveu, 
Las sutras personas soteiranas, si cam es ser, 
si el ven a mort. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 16. 
Les autres persounes descendantes , ainsi comme 
est petit-fils, s’il vient à mort. 
Mos xxrs, que sol flors portar, 
Vol cambiar.… 
Son senhal. . 
Lx not D’ARAGON : Peire. 
Mon neveu, qui a coutume de porter fleurs de bu 
veut changer... son enseigne. 
Bels xuss, so dits lo coms, non seretz des- 


mentits. 
GUILLAUME DE TupeLs. 


Beau neveu, ce dit le comte, vous ne serez pas dé- 
menti. 
anc. FR. Cil Attalns estoit nies S. Gregoire, 
l’evesqne de Lengres. 
Chron. de Fr., Rec. des Hist. de Fr., t. ON, p.66. 
Se je savoie où mes nies hante. 
| Fabl. et cont. anc., t. IV, p. 460. 
cat. et. sr. Nieto. vont. Nero. 


2. Nepra, NETSA, s. f., lat. wepres, pe- 
tite-fille, nièce. 
ÀÂc una donsela cortesa, 
Napra del senhor del castel. 
R. Vinas 2x BezauDun : En aquel. 
Il y eut une damoïselle courtoise, nièce du s:- 
gneur du château. 
E 1 fon donat a entendre qu’ els era Fri 


del empersdor. 
V.. de P. Vidal. 


NEQ 


Et loi fat donné à entendre qu'elle était nièce de 


l'empereur. 
ut. Neta. asp. Nieta. pour. Neta. 


. Nasor, s. m., neveu. 
Me son tag pus que #a30T ni oncle. 
A. Daniez : Lo ferm voler. 
Me sont tous plus que nevexs et oncle. 
Quatre xanoTz ai pros, que tuh s0 fraire. 
Roman ds Gerard de Rossillon, fol. 5. 
J'ai quatre neveux preux , qui tous sont frères. 


ar. Nebod, rr. Nepote, nipote. 


. Nenona, s.f., nièce. ‘. 
De ls manon: K., que {o sa sor. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 115. 
De la nièce de Charles , qui fut sa sœur. 
Car bas ma musonA per moler. 
PuiLonEe wa. 
Car tu as ma nièce poar épouse. 
De lor filhas et aicunas de lors xxsopas. 
Leys d'amors, fol. 106. 

De leurs filles et aucunes de leurs nièces. 


tar. Neboda. 


. Bor, s. m., neveu. 


Bor per nebot. 
Leys d’'amors, fol. 121. 
Neveu pour neveu. 


. Bopa, s. f., nièce. 

Naridar Jar fillas e lur sonas e lar parentas. 
Cout.d'Alais. Arch. du Roy., K,704. 

Mrier leurs $lles et leurs nièces et leurs parentes. 


EQUEDONC, xequaouxc, conj., du 
lat. axquanDo, néanmoins, toutefois, 
cependant. 

Dea hbom aver charitat ab toz homes, ab 
0 estrains e ab los privatz; xE«QuaDonc, per 
quela charitat, no si deu hom pas flechezir 
k l'amor de Deu. 

Mas, mequanonc, en alcuna maneira, no 
isapcha esser trop grans. 

Trad. de Bède, fol. 20 et 39. 

On doit avoir charité avec tous les hommes, avec 
# étrangers et avec les familiers; néanmoins, pour 
Ke charité, on ne se doit pas détourner de l’amour 
r Dieu. 

Mais, néanmoins, en aucune manière, qu’il ne 
‘sache pas étre trop grand. 
3c. ra. Li fils vesqui molt bonement 

Eu loyalte, et nequedent 
III, 


NET 313 


Ainsi que riens ne volt despendre. 
Fabl. et cont. anc.,t. IL, p. 113. 
Et nequedent forment se tiudrent. 
Roman de Rou, v. 7861. 


NERVI, s. m., lat. nenavus, nerf. 
Conforta nenvis atressi 
L’erba qu’ om nomna barbajol. 
Brev. d'amor, fol. 50. 
Fortife les nerfs également l’hecbe qu'on numme 
joubarbe. 
Ops i aariatz ortiga 
Qu’ el'xxavr vos estendes. 
GUILLAUME DE BEnGU=DAN : Cansonets. 
Vous y auriez besoin d’ortie qui vous étendtt le 
nerf. 
Contranhemen 
De zznvrs. 
Deupnes px PRapts, us. cass. 
Contraction de nerfs. 
ANG. CAT. Vervi. car. mon. Nirvi. xs». Nervio. 
PORT. 1T. Verve. : 


2. NERVOSITAT, 5. f., lat. Nxnvosirarem”, 
nervosité, vigueur. 
Homes. par raso de lor xxavostrar. 
. Eluc. de las propr., fol. 47. 
Les épaules. par raison de leur nervosité. 
caT. Mirviositat. ner. Nervositad, nerviosttad. 
ir. Nervosità, nervositate, nervositade. 


3. Nenvios, ad}., lat. nEnvoOsusS, nerveux. 

Mauja carn cauda et oss0sa, 

E lai on es plas manviosa. 

Deupes 2e Prapes, #us. cass. 
Mange chair chaude et osseuse , et là où elle est 
plus nerveuse. ‘ 
car. Nervios, nirvios. use. Nervioso. PORT. 1T. 
Nervoso. 


4. Nenveix, adj., nerveux. 
Pes ac voutis, CAUS € NEAVEINSZ. 
Roman de Flamenca. 
Eut les pieds bombés , creux et nerveux. 


NET, eo, enr, ad}., du lat. niridus, 
net, propre. 
En ana bella boissa s met 
Per s0 c’ ades estei plus xar. 
Deupss ps Paapes , Auz. cass. 
En une belle boîte il se met pour ce que toujours 
il soit plus nes. 
Mes el bacin l’aigua nxra. 
Y. de S. Honorat. 
Mit au bassin l’eau propre. 


fo 





314 NET NEU 


Fig. Dieus vol cor fin sb volontat xura. Nurayanas l’isla de tot cel caytivier. 
Gonrauxe ne Mur : D’unsirventes. V. de S. Honorat. 
Dicu veut cœur fidèle avec volonté pure. Tu nettoieras l’île de toute cette misère. 
Benhauorat cel sb cor nan. Nupasarz lo velh levam. 
Trad, du N.-Test., S. MATT., ch. 5. Trad. de la 2° Eptt. de S. Paul aux Corinthiers. 
Bienheureux celui avec cœur net. Purifies le vieux levain. 
Esser purs e naTE de peccair. Fig. Illumeaar e nxpuyan lo cor. 
F. et Vert., fol. &r. V. et Vert., fol. 42. 
Etre pur et net de péché. 1lluminer et purifier le cœur. 
Cel es xanes e lavaz que plaing los malsque| cr. Netcjar. 
a fais. | 
Trad. de Bède , fol. 51. 4. NETAMEN, NETAMENS, Gdv. , nelic- 


Celui-là est propre et lavé qui plaint les maux 


qu'il a faits. ment, proprement, purement. 


Naras ohras fachas ab pura conciencia. Nxramax l'estuiatz, 
F. et Vert., fol. 90. Et en bel drap l’esvelopatsz. 
OEuvres neftes failes avec pure conscience. Deupes DE PRADES, dus. cass. 


En parlant des opérations de l'esprit froprement vous le scrrez, et en beau drap l'ea- 
ve OÔ , 
et du style. PET 


» . Bon es aver acampar, 
Segon que l'escripturs ditz Qui far o pot naTAMExSs. 


Per rasos vivas € NETAS. G. Ortvier v'ARLES, Coblas triadas. 
Brev. d'amor, fol. 44. 


Il est bon d’ i i 
Selon que l’écriture dit par raisons vives et nettes. est bon d'amasser richesse, qui peut le faire 


purement. 
Bordos be pausatz ec nerz de tot vici. 

Leys d’amors, fol. 149. 
Vers bien placé ut nef de tout vice. 


cat. Met. ssr. Neto. ronr. Vedeo. 1r. Netto. 


CAT. WNetament. 1x. Nettamente. 


5. Danxran, %., nettoyer, purifier. 
Fig. Comensa a purgar son cor, e peau s 


‘ . conciencia, 
a. NRDESA, NETEZA , s. S. , du lat. nN1TIDe V. et Vert, fo. br. 
&as, nettete, proprele. Commence à purger son cœur, el purife sa con- 
Soven se bain, science. 


Et ab nanas se compain. . 
UN TROUBADOUR ANONYME : Scinor vos que. NEULA, s./f., yaufre, oublie. 


Souvent so baigne, et avec propreté va de com- Que hom fassa presen 
pagnie. À s0s amics de NaULAS am pimen. 
Fig. Deu hom gardar castetat, s0 es mater: Estas nauLas deu hom caudas manjar. 
de cor e de cors. Épit. de Matfre Ermengaud à sa saur. 
V. et Vert., fol. 91. Qu'on fasse présent à ses amis d'oublies avec js- 


On doit garder chasteté, c’est-à-dire neffeté de | ment. 


cœur et de corps. Ces oublies on doit manger chaudes. 


ANG. CAT. Nedeza. 1r. Nettezza. CAT. Weula. 


3. NETKJAR, NETEYAR, NELEJAR, NE- 


NEUTRE, ad}., lat. mEuTaum, neutre. 
pEyARB, 2., du lat. Niripare, nettoyer, 


Naurais es aquel que non perte al un niil 


rendre propre, purifier. autre. 
Quar auc no ‘li fes NeTxJAR. Podets las appellar nNaurras. 
G. Riquiën : Tant m’ es. Gramm. provençale. 
Car oncques ne le fit nettoyer. Est neutre celui qui n'appartient à l’un ni à 
Francx yverns DOs NEDEYA. l’autre. 
Marcasnus : Quan la. Vous poures les appeler neutres. 


Franc hiver nous purifie. caT. Veutre. xsr. ront. 1r. Nentro. 


NIC 


2. Nevrnaz,, ad}., lat. NEUTRALIS, neutre. 
Tres significatios.… , l'activa, la passiva, la 


SICTRALS. 
Leys d’amors, fol. 100. 


Trois significations. , l’active , la passive, la 
meuire. 
CAT. ESP. PORT. Veutral, 17. Neutrale. 


NICHUAR , s. m., nacelle, batelet. 
Molns, wicnuans, pescarias. 
Tit. de 1289- Dour, t. CCXLII, fol. 455. 


Moalins , macelles, pécherics. 


NICX, seu, mieu, s. f., lat. nix, neige, 
Tot blancs aissi com es n1Cx. | 
GUILLAUME DE CABESTAING : Âr vey. 
Tout blanc ainsi comme est neige. 


Vol far dir quel rosa sia micx. 
Seaveni DE GIRONE : Cui bon. 


Veut faire dire que la rose soit neige. 
Blsnca com xxaus e flors d'espina. 
AsnauD DE Maauxiz : Dons genser. 
Planche comme neige et fleur d’épine. 


Soi pas freg que nau ni glas. 
Forquer DE Manseizer : Senher Dieu. 


Je suis plus froid que neige et glace. 


En aïssi m faitz fondre com xtau. 
GuizLauxes DE BERGUEDAN : Lai on hom. 


Par ainsi vous me faites fondre comme neige. 


sxc. pa. Ses cheveus esteient blancs com nief. 
An. trad. ms. de PApocal., Bibl. de l’Arsenal. 


Plus est blanche que noif. 


RicaanD DE Sxaizci. Æss. sur la Mus.,t.II,p. 214. 


CAT. Veu. se. Mieve. ronT. 17. eve. 


. Nevrerma , s. f., nappe de neige. 
Una bergeira 
Lai vi, ab fresca color, 


Blanca com NavIEYRA., 
Joveux pe Toutrouss : L’'autr’ ier. 


4. Nrvar, ®., 


NICE 315 


lat. nivene, neiger. 
Tant non wavar ni ploc. 
P. Bazmox nicas mOVAS : En la mar. 
Tant il ne neiga ni plut. 


Cum ades plova, ades grandine, ades nuvu. 
Eluc. de las propr., fol. 135. 
Comme mainteuant il pleuve, maintenant il gréle, 


maintenant il neige. 
CAT. Esp. PORT. Vevar. 17. Nevare. 


NIEL, NtELL, s. m., émail, ciselure. 


Obra de xixL pertraita. 
Estug ac d'argent ab nter. 
Roman ds Flamenca. 
OEuvre garnie d'email. 
Eut étui d'argent avec émail. 


usr. Viel, rr. Niello. 


2. NIELAR, v., nieller, peindre en noir 


sur l'or ou l'argent, ciseler, émailler. 


Pendant le moyen âge on employa 
dans ce sens les mots NIGELLATUS, NIEL- 


LATUS. 
Anolo aureo siGxraro valente sol quatuor. 
Test. Ermentrudis. Masrzion, Liturg. gall., 
P- 463. 
Part. pas. El puuh teuc Autaciara am pons 
d'aur NIELAT. 
Roman de Fierabras, v. 376. 
Au poing il tint Hauteclaire avec pommeau d’or 
ciselé. 
anc.rn. E vint espiées au pont d’or noielez. 
Affichiez s'est en estriers noeles. 
Roman de Garin. Du Canex , 1. IV, col. 1184. 
Al narel néélet. 
Roman de Horn , fol. 19. 
Si estoit au col bien orlée 
D'une bende d'or néélée. 
Roman de la Rose, v. 1068. 
xsr. Vtelar. 17. Niellare. 


Use bergère je vis là , avec fraiche couleur, blan- NIELA , s. f., lat. NIPELLA, nielle, sorte 


ke comme nappe de neige. 


.Nevenc, adj., neigeux, couvert de 


neige. 


Quar es pres dels mons, es terra freia, wx- 


rEsca € ploioszs. 


Eluc. de las propr., fol. 173. 
Parce qu'elle est près des monts, elle est terre 


ride , neigeuse ct pluvicuse. 


de plante. 
Grana de ruda 


E de x1xLa polverads. 
Druprs ps Pranes, Auz. cass. 
Graine de rue et de nielle pulvérisée. 


Nraca abat lo froment. 
Trad. de Bède , fol. 44. 


La nielle abat le froment. 
cAT. Miella. 


320 NOM 


poral e non corporal am determenada apre- 
hensio. | 
-Leys d'amors, fol. 43. 

La propriété du nom est de signifier substance et 
qualité, c’est-à-dire de signifier chose corporelle et 
non corporelle avec signification déterminée. 

Vers Diens, el vostre nxox e de sancta Maris 
M'esvelhirai hueimais. 
. Fozquer pe Mansæiir : Vers Dieus. 
Vrai Dieu, au votre nom et de sainte Marie je 
m'éveillerai désormais. 
El xox de Jhesum Crist qu’es nostre salva- 
mens. 
PigrRe De Congsiac : El nom de, 

Au nom de Jésus-Christ qui est notre salut. 
Loc.  Maistre Peire ai xox. 

PuEraE DE Corsiac : El nom de. 

J'ai nom maître Pierre. 

Quar reys joves aviatz Nom agnt. 
BERTRAND nE Bonn : Mon chan fenisc. 
Car vous aviez eu nom roi jeune. 
Catre cauzas son fort nominativas.… 
L'an’ a som joc, l'autr'a nom amors. 
G. OLtvire D’Anzes, Coblas triadas. 
Quatre choses sont fort remarquables. l’une s 
nom jeu , l’autre a nom amour. 
Anc.rn. Marie ai r#7um, si sui de France. 
Mani DE Fnance,t. II, p. 4oi. 
Cette locution a été encore em- 
ployée par Racine : 
J'ai nom Éliscin, 
Racine. dthalie, acte 11 , se. 7. 
PORT. À quarts avera zone Sancta Cruz. 
J. Bannos, Dec. I, Liv. I, cap. ». 
ANG. 1T. lo ho nome don Diegio. 
Cento novelle antiche , n° 17. 
Monna Isabelle avea nome. 
l Boccacci0 , Dec. I, &. 

Meseron li nom Maria. 

Trad. d’un Évang. apocr. 

Lui donnerent nom Marie. 

Fier lo am l’espasa Joyosa per nom. 

PHILOMENA. 
Le frappe avec l’épée Joyeuse de nom. 
‘l'u m'en covenras per nom de sacrement. 
Titre de 1023. 

Tu m'en conviendras au non de serment. 

Adv. comp. D'ella fazia sas cansos; mas non 
las auzava dire a ela ni a negun rzn nom 
qu’ el las agues faitss, ans diria que autres 


las fazia. 
YF. d'érnaud de Marueil. 


NOM 
D'elle il faisait ses chansons ; mais il ne les ou 
dire à elle ni à personne nommément qu'il les « 
faites , mais il disait qu’un autre les faisait. 
car. Nom. anc. xsr. Vome. ssr. mon. You 
bre. pont. 1T. Nome. 


2. Nounauex, 5. m., nomination. 
Al nomxauxsx o la eleccion del bailon. 
Cartulaire de Montpellier, Loi. 
À la nomination ou l'élection du bailli. 


3. NomimATIO, Nomimacro, 5. f., li 
NOMINATIO, dénomination, nom. 
De Ia terra O0 passa, pren fluvi bou 

mala qualitat et conditio et propria sou 
NACIO. 

Eluc. de las propr., fol.151. 

De la terre où il passe, un fleuve prend be 

ou mauvaise qualité et condition et dénreusali 


propre. 


— Nomination, figure de rhétorique 
De quibus exornationibus nominano | 
prima, quæ nos admonet, nt, cui rei nom 
ant non sit, aut satis idoneura non sit, t 
nosmet idoneo verbo nominemns, ant ini 
tionis, aut siguificationis causa. | 
Auctor ad Herenn., IV, 3 
Now:inaTios, es cant hom nomna alt 
cauza, nOn ges per son propri nom, 
altre assatz covenable. 
Leys d'amors, fol. 17 
La nomination, c’est quand on nomme ac 
chose, non point par son propre nom , mais par 
autre assez convenable. 
car. Nominaciô. xsr. Nominacion. vor. 1 


meacdo. 17. Nominasione. | 


4. NONINATIU, s. m., terme de grai 
maire, nominatif. | 
Li cas son seis... NOMIMATIUS, etc. 

Gramm. proven:. 
Les cas sont six... le nominatif, etc. 
Nouixarius est ditz nompar, quar, perl 
es fayta nominatio. 


Leys d'amors, fol. 5. 
Le nominatifest dit (de) nommer, car, par lai, 
faite la dénomination. 


car. Nominatiu. usP, PORT. 17. Vominanse 


5. Nouinariu, adj., lat. noaxnarivi 
remarquable, renommé. | 
Es nomtmarius 


, Nteuos, s.f., lat. Nronon, noirceur. 
Entre blancor et macro a tropas colors 
vejancierss. 
Elac. de las propr., fol. 263. 
Estre blancheur et noirceur il y a de nombreuses 


leurs moyeanes. PI 
OZ... 


Laisse NXGAOR que s preu 
Añso on es tocats. 
G. RiQuier : Als seubtils. 
Le plomb, laisse noirceur que se prend cela où 
est touché. 
g. Aissi torn en grand nxGno0n. 
Mancasrus : En abrieu. 
Tourne ainsi en grande noirceur. 


T.anc. sp. Vegror. 


NEGREZAMEN, $. M., noirceur, noir- 
cissnre. 

Peinh sos peills cum s’er’ auras; 

Ben a trent’ ans que for albas, 

Si no fos lo xacnsz1mEx. 

Le moinx DE MontAuDon : Pus Peyre. 

Peiot ses poils corame s’il était évaporé ; il y a bien 
mte ans qu’il serait blanc, si ne fût la noircissure. 


NECRRJAR, NEGREYAR, %., Qu lat. NI- 


euficase, noircir, devenir noir, 
Le gra. quen comens’a wEGRRIAR. 
Eluc. de las propr., fol. 205. 
Le grain. quand il commence à devenir mor. 
ir. Negrejar. zsP. Negrear. vorr. Negrejar. 
tr. Negreggiare, nereggiare. 


Nicarzin, »., lat. nicarscere, noir- 


or, devenir noir. 
Car la pena ill xuGRazrnA. 
Deupess DE Prapzs, Aus. cass. 
Cr la penne Jui noircira. 
Necazsxnox del sanc del filh. 
PL. de la Vierge. 
Devinrent noirs du sang du fils. 
ut. pas. De doi e de mal'ira totz NeGRezIT. 
Roman de Gerard de Rossilion, fol. 5. 
De chagrin et de male colère tout noérci. 
», Negrecer. 
Dimcnariu, adj., noircissant, qui a 
k propriété de noircir. 
Pega... del si tocant DxsrGRaTIvA. 


| Eluc. de las propr., fol. 218. 
Pair. da touchent soi (elle) noircissante, 


NEG 311 


8. Exscazzin , v., noircir, rendre noir. 
Part. pas. El fo xxnonzrirs € tots descolorats. 
Roman de Fierabras, v. 3023. 
Il fut noirci et tout décoloré. 
xsp. PORT. Ennegrecer. 


9. Nicromanr, s. m., lat. NeCROMENTA, 


nécromant, nécromancien. 
Li encantador... € NIGROMANT. 
Doctrine des Vaudois. 
Les enchanteurs... et necromants. 
«sp. PORT. Vigromante. 17. Nigromante, ne- 
gromante. 


10. Nicaowanric, ad}., lat. Necmomax- 


TICUS, nécromant, nécromancien. 
Subst. Del sieu cor uzo wrenomanrix en lors 
malefcis. 
Eluc. de las propr., fol. 149. 
De son cœur usent nécromanciens en leurs malé- 
fices. 
Anc. CAT. Vegromantic. cAT. mop. Nigroman- 
ic. asp. Nigromantico. 17. Nigromantico, 
negromantico. 


11. NIGROMANCIAN ; NIGROMANCIA , $. M, 


nécromancien, nécromant. 

Girbert, morgue e philosofe, mas mielhs lo 
degra hom apelar x1GROMAxCTA. 

Cat. dels apost. de Roma, fol. 134. 

Gerbert, moine et philosophe, mais mieux le de- 
vrait-on appeler nécromancien. 

Astronomias, NIGROMANCIAS. 

Leys d'amors, fol. 6. 
Astronomes , nécromanciens. 


12. NIGROMANCIA, NIGROMANSIA, S fe, 


lat. NeCROMANTIA, nécromancie. 
leu ai ja vist home que conoys fort, 
Et a legit nienomaxsr e sort, 
Trahit per femn’ a peccat et a tort. 
G. Anseman : El temps d’ estiu. 
J'ai déjà vu bomme qui connaît beaueoup, et 
a lu mécromancie ei magie , trabi par femme à péché 
et à tort. 
De xicnomancra apris tots los encantamens. 
Prxnnx px Coastac : El nom de. 
De nécromancie j'appris tous les enchantements. 
Amo, car. Negromancia. car. 10D. Nigro- 
mancia. Anc. xsP. Negromancia. asr. mon. 
Nigromancia. ponr. Negromancia, nigro- 
mancia. 1r. Negromanzia, nigromantia. 


312 NEM 


13. GROMANCIA, 5. f., magie. 
Mais, de cxomäncra sai totz los esperimens. 
Pranaz D& Consrac : El nom de. 
Plus , de magie je sais toutes les expériences. 


 NEIS, NEYS, NEYSH, NEGURIS, NF- 
CUEYSEH, NEUS, adv., même, aussi, en- 


core. 
Nurs quan soi iratz, 
Jeu chant, 
ARNAUD DE ManuxiL : Ses joi non. 
Méme quand je suis chagrin , je chante. 
S’iea anc falhi ves vos, xaxs del pensar. 
BerTRAND DE Bonn : Jeu m’ escondisc. 
Si je faillis oncques vers vous , #éms du penser. 
Polira, 
Forbira 
Mon chan 
Ses afan gran. 
Que l entendesson xaus l’enfan. 
GIRAUD DE BORNEIL : Aras si m fos. 
Polirait, fourbirait mon chant sans peine grande. 
de sorte que l’entendissent méme les enfants. 
S'era xxxs en Irlanda, 
De lai venria sai chausir. 
Deures DE PrAnes : Puois Amors. 
Si j'étais méme en Irlande, de là je viendrais çà 
choisir. 
Senhor es lo fil del hom, wacuuis del dis- 


sabtes. 
Trad. du N.-Test. S. MATT., ch. 12. 


Le Seigneur est le fils de l’homme, méme du 
sabbat. 
Conj. Son conjunctios…. NRYSH, NEGULYSH. 
Leys d’amors, fol. 1ot. 


Sont conjonctions.… méme, aussi. 


AxcC. FA. Le saint ama tant vérité qne, neis aux 
Sarcazins, ne voalt-il pas mentir. 
Jounviize, p. 5. 
Nous n'avons espoir, neis un seul jour de vie. 
J. px MEune, Test., v. 233. 
No tant ne sai-ge en vérité 
Que ge la saiche nes nomer. 
Fabl. et cont. anc.,t. II, p. 56. 


NEMES, nwems, nemrs, adv., lat. némis, 
trop, mieux, beaucoup. 
leu ai vist ea domnas ponhar 
D'ensenhatz e de ben apres, 
El nescis avinen nrmzs 
Qw el plus savis ab gen preyar. 
G. Apneman : Jeu ai ja. 


NEP 


J'ai vu s’eflorcer vers dames des savants et | 
bien appris, et le niais avenant ssieux que le p 
savant avec gentil prier. 

À Dieu coman tot quan reman de say; 
Ploran m’ en part 
Car am las domnas nxmrs. 
| Pons DE LA Ganpe : Farai. 

À Dien je recommande tout ce qui reste de, 
en pleurant je m'en sépare, car j'aime les dus 
beaucoup. 

Tatz, hoca, mx?» potz lenguejar, 
Etest’en graus mals arramitz. 
B. pe VeznrApoun : Quan b. 

Tais-toi, bouche, tu peux trop bavarder, «| 
est grand mal assuré. 


NEPS, xess, s. m., lat. Nrpos, petiti 
neveu. 
Las aatras personas soteiranas, si cum es 51 
si el ven a mort. 
Trad. du Code de Justinien, ol 1 
Les autres personnes descendantes , ainsi co4 
est petit-fils, s’il vient à mort. 
Mos xxes, que sol flors portar, 
Vol cambiar.. 
Son senhal. . 
Lx not n’AnAcox : Pan 
Mon neveu, qui a coutume de porter fleurs de 
veut changer... son enseigne. 
Bels mass, 50 ditz lo coms, non serets 


mentitz, | 
GUILLAUNE DE Tune. 


Beau neveu, ce dit le comte, vous ne serez ps 
menti. 
anc. vR. Cil Attalns estoit nies S. Grégoi 

l’évesqne de Lengres. 
Chron. de Fr., Rec. des Hist. de Fr.,t.UL,p«1 
Se je savoie où mes nmiez hante. 
Fabl. et cont. anc., t IV,p# 

car. Net. xsr. Nieto. vont. Neto. 





2. Nepra, NETSA, s. f., lat. Nepris, | 
tite-fille, nièce. 
Ac uua dousela cortesa, 


Narra del senhor del castel. 

R. Vipar pe BezauDux : En aqul. 

Il y eut une damoiselle courtoise, nière ds! 

gneur du château. 

E"1 fon donat a entendre qu’ ela era " 
del emperador. 





F. de P. Vidl 


NEQ 
Et loi fet donné à entendre qu'elle était nièce de 
‘empereur. 
ar. Neta. zse. Nieta. ronr. Neta. 


.Nasor, s. m., neveu. 
Me son tug pus que xa80T ni oncle. 
À. Danrez : Lo ferm voler. 

Me soat tous plus que nevezs et oncle. 

Quatre xanoTrz ai pros, que tuk so fraire. 

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 5. 

J'ai quatre neveux preux , qui tous sont frères. 
it. Nebod. rr. Nepote, nipote. 


Nesona, s.f., nièce. ‘. 

De la sxsopa K., que (o sa sor. 

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 115. 
De la nièce de Charles , qui fut sa sœur. 
Car has ma mxBona per moler. 
PuiLomExA. 
Car tu as ma nièce pour épouse. 
De lor filhas et alcunas de lors xnn0Das. 
Leys d’amors, fol. 106. 

De leurs flles et aucunes de leurs nièces. 


2. Veboda. 


Bor, s. m., neveu. 
Bor per nebot. 

Leys d’'amors, fol. 121. 
Foes pour neveu. 


Bora, s. f., nièce. 

laridar Jar fillas e lur sopas e lur parentas. 
Cout. d'A lais. Arch. du Roy., K,704. 

lbrier leurs flles et leurs nièces et leurs parentes. 


QUEDONC, mEqUueDunNC, conj., du 
lt. xxquanpo, néanmoins, toutefois, 


cependant. 
Deu hom aver charitat sb toz homes, ab 
strains e ab los privatz; NRQUADONC, per 
Pela charitat, no si deu hom pas flechezir 
l'amor de Den. 
Mas, saquaponc, en alcuna maneira, no 
spcha esser trop grans. 

Trad. de Bède, fol. 20 et 39. 
Os doit avoir charité avec tous les hommes, avec 
létrangers et avec les familiers; néanmoins, pour 
ras , on ne se doit pes détourner de l'amour 
‘Mien, 


Ris, néanmoins, en aucuse manière, , qu'il ne 
ne pas étre trop grand. 
Kc. ra. Li fila vesqui molt bonement 
En loyalte, et nequedent 
It1, 


NET 313 


Ainsi que rieus ne volt despendre. 
Fabl. et cont. anc., t. II, p. 113. 
Et nequedent forment se tindrent. 
Roman de Rou, v. 7861. 


NERVI, s. m., lat. nenvus , nerf. 


Conforta nERvIS atressi 
L’erba qu' om nomna barbajol. 
Brev. d’amor, fol. 50. 


Fortifie les ner/s également l’herbe qu’on nomme 
joubarbe. 


Ops i auriatz ortiga 
Qu’ el'#uavr vos estendes. 
GuiLLause Dr BeRGUEDA : Cansoneta. 


Vous y auries besoin d’ortie qui vous étendit le 
nerf. 


Contranhemen 
. De xzavts. 
Deunss pe PRapes, dus. cass. 


Contraction de nerfs. 
ANG. CAT. Vervi. car. mon. Nirvi. xs». Nervio. 


PORT, 17. Vervo. : 


2. Nenvosirar, s. f., lat. Nenvosrrarem, 


vervosité , vigueur. 
Homes... par razo de lor xxavosrrar. 


Eluc. de las propr., fol. 47. 


Les épaules. par raison de leur nervosité. 
caT. Mirviositat. nsr. Nervositad, nerviositad. 


ir. Nervosità, nervositate, nervositade. 


3. Nenvios, ad}., lat. NERvVOsuS, nerveux. 


Manja carn cauda et oss0sa, 
E lai on es plus xxnviosa. 
Deupes pr PRADES, dns. cass. 


Mange chair chaude et osseuse , et là où elle est 
plus nerveuse. 
car. Nervios, nirvios. sp. Nervioso. porT. 1. 


Nervoso. 


4. Nenvein, ad}j., nerveux. 


Pes ao vontis, caus € NERVEINZ. 
Roman de Flamenca. 


Eut les pieds bombés, creux et nerveux. 


NET, nep, eve, adj, du lat. niridus, 
net, propre. 


En ana bella boissa s met 
Per so c’ades estei plus mar. 
Deupss pe PRADES , Aus. cass. 


En une belle boite il se met pour ce que toujours 
il soit plus net. 


Mes el bacin l'aigna xwxra. 
V.. de S. Honorat. 


Mit au bassin l’eau propre, 


4o 








314 NET 


Fig. Diens vol cor fn ab volontat mara. 
Goiszavux ve Mun : D'unsirventes. 
Dieu veut cœur fidèle avec volonté pure. 
Benhaurat cel ab cor weD. 
Trad, du N-Test., S. MATT., che 5. 
Bienbeureux celui avec cœur nef. 
Esser purs e mar de peccais. 
Pet Verts fa. 4. 
Être pur et net de péché. 
Cel es aves e lavas que plaing los mals que 
a fois. 





Trad, de Bdde , fol. 5t. 
Celui-là est propre et lavé qui plaint les maux 
qu'il a faits, 
Naras obras fachas ab para conciencia. 
Wet Vert., fol. go. 
OEuvres nettes faites avec pure conscience. 
En parlant des opérations de l'esprit 
et du style. 
Segon que l'escriptura ditz 
Per rasos vivas e neras, 





Brev. d'amor, fol. 4. 
Selon que l'écriture dit par raisons vives et nettes. 
Bordos be pausats e mare de tot vi 
Leys d'amors, fol. 149. 

Vers bien placé et net de tout vice. 
car. Net. ser, Neto. rour. Nedeo. rr. Netro. 





a. Nepesa, nereza,s. f., du lat. miTiné- 
tas, netteté, propreté. 
Soven se bain, 
Et ab mxpasa se compain. 
(Un TROUBADOUR ANONYME : Seinor vos que. 
Souvent se baigne, et avec propreté va de com- 
pegoie. 
Fig. Deu hom gardar castetat, s0 es meTasa 
de cor e de cors. 
Viet Vert., fol. 91. 
On doit garder chasteté, e'est-dire netteté de 
cœur et de corps. 
ane. car. Nedeza. 1r. Nettezza. 


3. NETHIAR, NETEYAR, NELEJAR, NE- 
pexan, v., du lat. miripare, nettoyer, 
rendre propre, purifier. 

Quar anc no”! fes merasan. 
G. Riquie : Tant m' es. 
Car oncques ne le ft nettoyer 
Franex yverns nos xepera. 
Mancasnus : Quan la. 
Franc hiver nous purifie. 











NEU 
Narwsanas l'isla de tot cel caytivier. 
F. de S. Honorat. 
Tu nettoieras l'ile de toute celle misère. 


Napwars lo velh levam. 
Trad. de la 2e Éptt. de S. Paul aux Corinthuer. 


Purifes le vieux lew 


Fig. Illumeuar e mxpaan lo cor. 
Viet Vert., fol. 42. 
Illuminer et purifier le cœur. 


car. Netsjar. 








4. NETAMEN, NETAMENS, Gdv, , nelle 
ment, proprement, puremeut. 
Naeramex l'estoiutz, 
Eten bel drap l’esvelopats. 
Deupes DE PRAOES, Aus. cas. 
Proprement vous le servez , et en beau drap l'a 
veloppes. 
Bon es aver acampar, 
Qui far o pot meramers. 
G.Ouvien v'Ances, Coblas triadas 
IL est bon d'amaser richese, qui peut le fi 
purement. 
«ar. Netament. 1r. Nettamente. 


5. Densian, ®., nettoyer, purifier. 
Fig. Comensa a purgar son cor, e pas 
concienci 





V. et Vert, fol. ft. 
Commence à purger son cœur, et purife 43 
science. 


NEULA, s.f., gnufre, oublie. 
Que hom fassa prezen 
À 508 amics de xzuLAs am pimen. 
Estas mauzas deu hom caudas maajar. 
Épit. de Matfre Ermengaud à sa ser. 
Qu'on fasse présent à 108 amis d'oublies ave | 
ment. 
Ces oublies on doit manger chaudes, 


car. Neula, 


NEUTRI, adj., lat. neurRum, neutre, 
Neuraus es aquel que non perte al un oi 

autre. 

Podets las appellar neurnas. 

Gramm. prormçale. 

Eet neutre celui qui n'appartient à l'ua oi 

tre. 

Vous pouves Les appeler neutres. 

car. Neutre, xs. vont. 1r. Nentro. 








NIC 


. Neon, ad}, lat. NEUTRALIS, neutre. 
Tres significatios.… , l’activa, la passiva, la 


FICTRALS. 
Leys d'amors, fol. 100. 


Trois significations... , l’active , la passive, Îa 
mure. 
dar. Ese. PORT. Veutral. 17. Neutrale. 


ICHUAR , s. m., nacelle, batelet. 


Molivs, mcnuans, pescarias. 
Tit. de 1289. Dour, 1. CCXLII , fol. 455. 


Moulins, nacelles, pêcheries. 


ICX, eu, eu, s. f., lat. Nix, neige. 


Tot blancs aissi com es xtcx. 
GurLLaume DE CABESTAING : Âr vey. 
Tout blanc ainsi comme est seige. 
Vol far dir que’l rosa sia x1cx. 
Sauveur px Giaoxt : Cui bon. 
Veut faire dire que la rose soit neige. 
Blanca com xxus € flors d'espina. 
AxnauD pe Manvi : Dons genser. 
Blaoche comme neige et fleur d’épine. 
Soi pus freg que xau ni glas. 
Foiquer DE Mansetzce : Senher Dieu. 
Je suis plus froid que neige et glace. 
En aissi m faitz fondre com xtav. 
GuuLauxe DE BERQUEDAN : Lai on hom. 
Par ainsi vous me faites fondre comme neige. 
ic. 7. Ses cheveus esteient blancs com nief. 
Ac. trad. ms. de l’Apocal., Bibl. de l’Arsenal. 
Plos est blanche que noif. 
ap pe SanrzLi. Ess. sur la Mus.,t.Il,p. 214. 
1. Veu. xsp. Nieve. PORT. 17. Meve. 


Nrvrerna , s. f., nappe de neige. 
Una bergeira 
Lai vi, sb fresca color, 
Blanca cum N&YIZYRA. 
Joreux pe Tourouss : L’'autr ier. 


NIE 


4. Nevan, v., lat. nivene, neiger. 
Tant non xavar ni ploc. 
P. Baemox siCAs NOVAS : En la mar. 
Tant il ne neiga ui plat. 
Cum ades plova, ades graudine, ades xave. 
Eluc. de las propr., fol. 135. 
Comme maintenant il pleuve, maintenant il gréle, 
maintenant il neige. 


315 


CAT. ESP. PORT. Vevar. 17. Nevare. 


NIEL ,mteLz, s. m., émail, ciselure. 
Obra de nixx pertraita. | 
Estug ac d'argent ab xraz. 

Roman ds Flamenca. 
Œuvre garnie d’émail. 
Eut étui d'argent avec émail. 
xsr. Yiel, rr. Niello. 


2. NixLan, v., nieller, peindre en noir 
sur l'or ou l'argent, ciseler, émailler. 


Pendant le moyen âge on employa 
dans ce sens les mots NIGELLATUS, NIEL- 


LATUS. 
Anolo aureo niGsLATo valente sol quatuor. 
Test. Ermentrudis. MastiLon, Liturg. gail., 
p- 463. 
Part. pas. El punh tenc Autaclara am pons 
d'aur NIELAT. | 
Roman de Fierabras, v. 376. 
Aa poing il tint Hauteclaire avec pommeau d’or 
ciselé. 
AnC. FR. E vint espiées au pont d’or noielez. 
Affichiez s'est en estriers nocles. 
Roman de Garin. Du Caxnez , t. IV, col. 1184. 
Al narel néélet. 
Roman de Horn, fol. 19. 
Si estoïit aa col bien orlée 
D'une bende d'or nédiée. 
Roman de la Rose, v. 1068. 
asp. Wielar. 17. Niellare. 


Joe bergère je vis là, avec fraiche couleur, blan- NIELA , s. f., lat. NISELLA, nielle, sorte 


‘œume nappe de neige. 


Nrvenc, adj., neigeux, couvert de 
kige. 
Quer es pres dels mons, es terra freis, xe- 
sc e ploiozs, 

ÆEluc. de las propr., fol. 173. 
Parce qu'elle est près des monts, elle est terre 
de , neigeuse et pluvieuse. 


de plante. 
Graua de ruda 
E de xn1zLa polverada. 
Drupss pe Prants, dus. cass. 

Graine de rue et de nielle pulvérisée. 

NrasLa abat lo froment. 

Trad. de Bède , fol. 44. 
La nielle abat le froment. 
caAT. Viella. 


316 NIU 


2. Nrczza, s. f., lat. NIG&LLA , nielle, 


sorte de plante. 


Camomilla, mentastre .… N1GELLA e semlans. 
Eluc. de las propr. , fol. 82. 
Camomille, menthe sauvage …. nielle et sem- 
blables. 


xs». Veguilla. ronr. rr. Nigella. 


NINA, s. /:, prunelle, pupille. 
Termena a la x1xA Oo pupilla. 
Eluc. de las propr., fol. 14. 
Finit à la prunelle ou pupille. 


car. Nina. use. Nina. 


NITOR, s.f., lat. niron, éclat, brillant. 
Per sa mrron et nodera. 
Draps que haio nIroR, s0 es a dire res- 
plendor. 
Eluc. de Las propr., fol. 193 et 26. 
Par son éclat et pureté. 
Draps qui aient brillant, c'est-à-dire lustre. 


NIÎTRE , s. m., lat. niraum, nitre. 
Nrraz es peyra... transparent. 
ÆEluc. de las propr., fol. 190. 
Le nitrs est pierre. transparente. 
Ab sal de xrrasz. 
Davupes px PRapes, fus. cass. 
Avec sel de nitre. 


car. Witre. xs». PoRT. 17. Vitro. 


2. Niraozirar, «. f., nitrosité, acidite. 
Per salseza et nrraoztrar mundifico l’esto- 


mach. 
Eluc. de las propr., fol. 270. 
Par salure et acidité ils nétoient l’estomac. 


ir, Mitrosità , nitrositate, nitrositade. 


3. Nrraos, adj., lat. wiraosus, nitreux. 


Alcanas liquors... cum syga nITROSA. 
E luc. de las propr., fol. 272. 
Aucunes liqueurs... comme eau nitreuse. 


car. Witros. asp. rour. 17. Witroso. 


NIU, 
nid. 
C' ades iesca del x10. 
Deuprs pe Paanes , dus. cass. 
Qui sorte maintenant du nid. 
Fai son xis en albre. 


Naturas d'alcus ausels. 
Fait son nid en arbre. 


NIEU, NIS, N1,5.n., lat. Nidus, 


NOB 


Coma si nos ardiam un wrau de formits. 
Liv. de Sydrac, fol 52. 
Comme si vous brâlions an nid de fourmis. 


— Par extension. 


Tigre... un dels cadels. port al s1. 
Eluc. de las propr., fol. #0. 
Le tigre. .… un des petits. porte au nid. 
caT. Niu. asp. Nido. pont. Ninho. tr. Xd 
Nidio. 


a. Nizaic, Naaic, ad}., niais, du nd 
Destriansa d'ausel w1za1c e de ramenc. 
Nrarcx es sel c’ om a noirit 
Des © om lo pres del ni petit. 
Devpss pe Paapes, Aus. cass. 
Distinction d’oiseau niais et de branchier. 
Niais est celui qu’on a nourri dès qu'on k p 
petit au nid. 


3. Nipzricacto, s. f., confection, co 
struction des nids. 
Es temps de xiprrrcacio. 


Eluc. de las propr., fol. 1. 
C’est le temps de la construction des nids. 


&. Ninirican, v., lat. Nipiricane, fair 
construire nid. 
Ninrrico… els boyshos. 
Cigne... pres aygas NIDIFICA. 
Eluc. de las propr., fol. 139 «à à 
Font nids... daus les buissons. 
Le cygne... près des eaux Jaif nid. 


xsr. PORT. Midificar. 1r. Nidificarse. 
NOBLE, adj., lat. nosicis, noble, 
lustre, distingué, renommé. 
Quar era la plus noaca persona, 
Per dreg dever, qne d'est lenguatge fos 
G. Riquien : Piles de trist. 
Car il était la plus noble personne, par à 
devoir, qui fut de ce langage. 
Tot en aissi ma dompna nosLa € pars 
Me lie m lasse e m pren. 
Pixxre DE CoLs D’AORLAc : Si quol dl 
Tout par ainsi ma dame noble et pure me b 
m’enlace et me prend. 

Fig. Si quo"l solelhs, xoscxs per gran cit 
On plos autes, gieta mais de calor. 
Piznaz pe CoLs D’AonLac : Si quo] siel 

Ainsi comme le soleil , renommé par fra 
clarté, où plus haut il est , plus il répand de cha: 


NOB NOB 317 


Mantener Semenat es en no ROBLaTAT. 
NosLxs cors e sens e saber. Trad, de la 1e Eptt. de S. Paul aux Corinthiens. 
P. Vrpa : Abril issic. Est semé en non noblesse. 
Mhintenir nobles cœurs et sens et savoir. ANC. FR, ° 
Magnificencia, so es far nonLus fagr e noBLAs Par ço vinc cà servir vostre nobilited. 
bras. Roman de Horn , fol. 17. 


V. et Vert., fol. 64. rr. Nobilità, nobilitate, nobilitade. 
ILquifconce , e’est faire nobles faits et nobles 
rvres. 6. Nosrriran, v., lat. Nosiztrane, en- 


sr. asp. Noble. ronr. Nobre. rr. Nobile. noblir, illnstrer, 


Per sa doctrina la nostzrrec. 


$Sorte de monnaie. Eluc. de las propr., fol. 163. 


Nouasde la rosa que liegon Eduardas. Par se doctrine l’ennoblit. 

Nous de la nau, que fes lo rey d'Ingle-| L,, pas. Anims.. a la ymagena de Dieus for- 

ss Tarif des Monnaies en provençal. mada, de sa semlansa NOBILITATA. 

Nobles à la rose auxquels ils lisent Eduardus, Meravelhozes es que tant sis wostLtTaDA. 

Nobles au navire , que fit le roi d'Angleterre. Eluc. de las propr., fol. 13 et 64. 
L'ême... à l’image de Dieu formée, de sa ressem- 

Soraexoszz, adj., sur-noble. blance ennoblie. 

Pie... soanmOwLx membre es. Il est merveilleux qu’elle soit tant snnoblis. 


ÆEluc. de las propr., fol. 50. ir. Nobilitare. 


…. oble membre. É 
est surcnoble membre 7. Nosienan, ®. , briller, éclater. 


NOSLAMENT, NOBLAMEN, adv., noble-| Substangv. Al monzuran 


pent. Del dous esgard. 
Noatawewr le ssluda G. Pixnaz px Casass : Ab lo. 
, " Au briller du doux regard. 
Xoblement la value. La nobla Leycson. auc.rn. E de parole se nobloie. 
Sabo be e nontamax dictar. Maure DE Fnance, 4. IE, p. 397. 
Leys d’amors, fol. 63. 8. Noszæzre, v., ennoblir, s'ennoblir, 
favent Lien et noblement composer. s’illustrer. 


ir. Noblement. xsr. Noblemente. »onr. No- 


iremente. 17. Nobilmente, nobilemente. Se entendon e xosceztn e mantar en autas 


honors et en grans dignitatz. 
F. et Vert., fol. 9. 
S'attachent à s’ennoblir et monter en hauts hon- 
neurs et en grandes dignités. 


NosLeza, NOBLESSA, 5. f., noblesse, 
distinction, grandeur. 


Veraya xoscxza ven ad home de cor franc. . 
F., et Vert., ol. 33. 9. AnosLesie , »., anoblir. 


Téritable noblesse vient à bomme de cœur franc. Part. pas. Lo dih heretatge deu esser ANOBLESIT. 


Pregam la vostra xoncessa aissi com prega Preuves de la maison de Turenne, 1604. 

& sinber. Ledit héritage doit être anobli. 
PniLonExs. AC. CAT. #nnoblir. rr. Annobilire. 

Vous prions la votre grandeur ainsi comme on prie . . 
| sigeur. 5 Pl 10. ExoBLezin » %., anoblir, ennoblir, 
%. Noblesa. nsr. Nobleza. rornr. Nobreza. honorer, illustrer, glorifier. 

ic. 1r. Nobtlessa. Ayss0 es la veraya nobleza de que Dieus nos 
Nosizrrar, NOBLETAT, sf. lat. NOBI- is 18 F. et Vert., fol. 33-34. 
LITartem , noblesse. Ceci est la véritable noblesse de quoi Dieu nous 

Per s0 car ien ti vey de gran NoB!LITAT. anoëlit. 

Roman de Fierabras, v. 1403. caT. Ennoblir. sr. Ennoblecer. ronr. Enno- 


Parce que je te vois de grande noblesse. brecer. 


318 NOI 


NOÏIT, noicH, NOIG, NUERCH, NURC, 
NUOIT, NUOT, NUEH, NUH, 5.f., lat. 
NOCTEM, nuit. 

De bentatz elugora 


Bel jorn, e clarzis norT negra. 
B. pr VENTADOUR : Amors enquera. 
De beautés elle illumine ke beau jour, et rend 
claire la nuit noire. . 
Enca xuu la reina en cercha vai. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol, 89. 
Cette nuit la reine va en recherche. 
Loc. Fan de la nuxa jorn, et del jorn nuxe. 
V. et Vert., fol. 20. 
Font de la nuit le jour, et du jour la nuit. 
Ni sort ni dia no fas que mal pensar. 
Poëme sur Boècs. 
Ni nuit ni jour je ue fais que mal penser. 
Nuxcn e jorn planc, sospir e plor. 
GAVAUDAN LE VIEUX : Cresens. 
Nuit et jour je gémis , soupire et pleure. 
Tota xuorr chanta sots la flor. 
T. pe PIERRE D’AUVERGNE ET DE B. pe VEnTA- 
DOUR : Amicx Bernats. 
Toute ln nuit il chante sous la fleur. 


caT. Nit. xsr. Noche. ronr. Noîte. tr. Notte. 


— Ado. comp. Aujourd’hui. 
Tant colps a À xorr receubnt. 
Roman de Jaufre, fol. 43. 
Tant de coups il a reçu aujourd’hul. 
À nuex li rei d'eqnesta encontrsda son 
vengut a mou comendamen, 
Liv. de Sydrae, tol. 2. 
Aujourd’hui les rois de cette contrée sont venus 
à mon commandement. 
ANC. FR. Se ta beanté te delecte, c'est annuît 
herbe, demain foin. 
Œuvres d'Alain Chartier, p. 34o. 
Tous les jours ne fait que acquerre.. 
Anuit chasteav et demain terre. 
Poëme à la louange de la dame de Beaujeu. 
Messeigueurs, oyez l’apointement 
Ennuyt donné en nostre court. 
Farce de Pathelin, p. 116. 
Chevalier vous fersy ou ennuit ou demain. 
Poëme d’'Hugues Capet, fol. 17. 


2. MEIA NUFCH, MIFIA NUEH, 5. f., mie 
nuit, minuit. 


NOI 


Dal prim som jusquas a w1rt4 nurs. 
Liv. de Sydrac, fol. 13. 
D’au premier sommeil jusques à la muie nuit. 
Lay ves la mis1A nuzcu. 
F.. de S. Honorst. 

Lè vers la mie nuit. 

D'a mrgca wozx en lay. 

Dissendra pueis en yffern a mata nuits 
sa resurrectio. 

Liv. de Sydrac, fol. 128 et 120. 

De la mie nuit en avant. 

Il descendra après en enfer à la mie nuit den 
surrection. | 
ANC. PR. Après mie nuit. 

Chr. de Fr., Rec. des Hist. de Fr.,t.V,p.1 

Je ne verrai la mie nuit. 
Fabl. et cont. anc., t. 1V, p. tu 

Un soir à la mie nuit. 

ViLLEMARDOULN, p. 89 
xsr. Media noche. ronr. Meia noite. xr. Mel 
nolte. 


3. Nuirera, s. f., nuitée. 


Trastota una nurTrRIA. 
TT. pe Perros 8T DE GAUCELE : Gavin 
Toute une nuitée. 
ir. Wottata. | 


&. Nocruex, adj., lat. NOCTURNE 


nocturne, de nuit. 

Taur es signe... NOCTURN. 

Val contra temors NOCTURKAS. 

Auzels xocruass com so nucholas. 
Eluc. de las propr., fol. 110, 186 et 11 

Le taureau est signe... nocturne. 

Vaut contre frayeurs nocturnes. 

Oiseaux de nuit comme sont hiboux. 


CAT. &sP. PORT. Vocturno. tr. Notturno. 





5. NOCTURNAL, NOITORSAL, ad}., nt 


turne, de nuit. 
Las NoCTURNALS vigilias sian diches | 
Regla de S. Beneseg, fol. 3. 
Les veilles de nuit soient dites. 
Per la sorrouxaL illosio. 
Trad. de Bède, foi. 81. 


Par l'illusion nocturne. 


CAT. &sP. Nocturnal. 


6. NoxTaL, adj., nocturne, de nuit. 


Déspolhadors xorTacs de ostals et de cam 
Priv. conced. par les R. d'Angi., p. ÿ 
Spoliateurs nocturnes d'hôtels et de champs. 


NOI 


7. NocriLvca , s. f., ver luisant. 
Ugntio socrrLUCAM vermem esse ait sic dic- 
tu quod noctu luceas. 
Du Cancer, t. IV, col. 1195. 
NocriLuca… es pauca bestiola. 
Eluc. de las propr., fol. 255. 
Le ver luisant.… est petite bestiole. 


L NocriLme, s. m., lat. nicraLoprm, 
oyctalope, qui voit mieux la nuit que 
le jour. 

Sana sacrrirrss clarifican lor vista. 


Eluc. de las propr., fol. 250. 
Goérit yctalopes en éclaireissant leur vue. 


 Nocrirxpa , 5. f., nyctalopie. 
Val contra socrrzæra. 
Eluc. de las propr., fol. 194. 
Vaut contre nyctalopie. 


» Nucora , s. f., chouette, hibou. 
Auzels noctarns com s0 NUCROLaS. 
Actrament es dit NucHOLA , quar la nuech 
€. mas Do de joru. 

Eluc. de las propr., fol. 127 et 147. 
Oiesux de nait comme sont Aibour. 
Satrement est dit chouette, car il voit la nuit. 
es con de jour. 


+ Nimiconac, s. m., chouette, hibou. 
Uous de xrricunac... a nous de curp s0 
mns, e dizo que valo a epilentics. 
qua o nuchola.. la nuech quer ss 
Eluc. de las propr., fol. 278 et 147. 

Ouf de chouette. à œufs de corbeau sont sem- 
âbles , et ils disent qu’ils valent à épileptiques. 
Qt ou hibou... cherche sa nourriture la 


: NuactoL, adj. , qui n’y voit que la 
voit. 
dx. Lo solelh clar 

No pot lo nuacsozs remirar, 

Ni ve re tro que s’ anuchis. 

Brev. d'amor, fol. 77° 

Cu qui n'y voit que la nuit ne peut adunirer 
al brillant , ni ne voit rien jusqu’à ce qu'il fait 
à 


* Équxocc, s. m., lat. aequinoc- 
Um, équinoxe. ‘ 
KUmoccr vernal.. #Quixocct autumpnal, 


NOM | 819 


Dos solsticis, dos aquinoccis. 
Eluc. de Las propr., fol. 109 et 121. 
Équinoxe du printemps. équinoxe d'automne. 
Deux solstices, deux équinoxes. 
caAT. Equinocci. msr. ronT, Æquinoccio. 17. 
Equinosio. 


14. Equinocciaz , EQuiINoxIAL, ad}., 
lat. axquinocTiaLis, équinoxial. 
La linha squinocctraz. 
Prumier apelam 2QUINOxIAL. 
Eluc. de las propr., fol. 22 et 108. 
La ligne éguinoxiale. 
Nous appelons le premier équinorial. 
CAT. zsr. rORT. Equinoccial. 17. Equinoziale. 


15, Anucuie, »., anuiter, faire nuit. 
Lo solelh clar 
No pot lo nuachols remnirar, 
Ni ve re tro que s’anucuis. 
Brev. d'amor, fol. 77. 
Celui qui n’y voit que la nuit ne peut admirer le 
soleil brillant, ni ne voit rien jusqu’à ce qu’il fait 
nuil. 
anc. FR, Si i fu tot le jor entier 
Tant que ce vint à l'anuitier. 
Roman du Renart, 1. 1, p. 120. 
Al seir quant fa anuirié. 
Roman de Rou, v. 6833. 


16. ANolTan, v., auuiter. 
Substantiv. C' abans del axmoïTan 
Veirem be cals s’ica darriers al caiwp levar. 
Guizzaunxe De TuDpELA. 


Qu’avant de l’anuiter nous verrons Lien quel 
s’en ira le dernier à lever le camp. 


17. TRASNUECHAR, TRASNUCHAR, 2., Veil 


ler, passer les nuits blanches. 


Per gerra, vey las nueigz TRASNUECHAR. 
BLacasseT : Gerra mi play. 


Pour guerre , je vois les nuits veiller. 
Subst. Penrai invern per pascor, 


El raasmucuar per pro dormir. 
DazrineT : Del mieg. Var. 


Je prendrai hiver pour printemps, et le veiller 
pour assez dormir. | 


NOM, s. m., lat. nomen, nom. 
La proprietatz del nom es significar sub- 
stancia e qualitat, co es siguificar causa cur- 


326 NON 


Il appelait Rasss le comte de Bretagne; et le roi 
d'Angleterre, Oui et Non; et le roi jeune, son fils, 
Marinier. 


2. NEGAR, NEGUAR, NEJAR, NEYAR, V., lat. 
NKeGaAe, nier, contester, refuser. 
Lo joves homa li #xauA tota la veritat. 
F. de S. Honorat. 
Le jeune homme lui nie toute la vérité. 
Ges mas parsulas non naxa, 
Ans vey qu'escota las be. 
PEyroLs : Nuls hom no. 
Point mes paroles ne confeste, au contraire je 
vois qu’elle les écoute bien. | 
No xuasan a 'ltrai so que desiras que altre ti 
fassa, 
Trad. de Bède, fol. 63. 
Ne pas refuser à autrai ce que tu désires qu'autre 
te fasse. 


ANC. rR. Ne porquant jà nel quier naier, 
Ma mère n’en seult riens paier. 
Roman de la Rose, v. 10853. 


CAT. &8P. TORT. Vegar. 17. Negare. 


3. Nacario, s. f., lat. nxGario, né- 
gation. 
Dons meGaTios, segon Îati, fan affirmatio. 
” Leys d’amors, fol. 99. 
Deux négations, selon le latin, font affirmation. 
caT. Negaci6. xse. Negacion. ronr. Negacäo. 
Tr. Negationc. 


4. Nxcariu, adj., lat. NeGATIVUS, né- 
gatif. 
NazoarTivas, com no, ni, non, ges. 


Leys d’amors, fol. 90. 
Négatives, comme ne, ni, non , point. 


CAT. Vegatiu. xse. PorT. 17. Negativo. 


5. ABNRGUAR, ABNEJAR, ABNEYAR, AM- 
NEJAR, AMNEYAR, V., lat. ABNRGAREC, 
nier, renoncer à, délaisser, faire ab- 
négation de. 

Per que mos cors las ABx«GUA. 
T. pe Bennanp rr px GAussenr : Gausbert. 
C'est pourquoi mon cœur les délaisse. 
Sitot roe desley, 
Ges per s0 no us ABNzT. 


GuitiAuxe D CAsEsTAING : Lo dous. 
Quoique je m’éloigne, point pour cele, je ne vous 
delaisse. 


NON 
Pero si dits : Qu’asquecx Angat 
” So qu'el mon plus li plats. 
Ginaup pe Bouxuis : Al bonor Dieu. Fur. 
Pourtant s’il dit : Qu’uu chacun délaisse ce qui 
au monde plus lui plaît. 
Per aquesta paor, laissam totas chausas..….+ 
nos mezeus ABNEJAM. 
Trad. de Bède, fol. 15. 
Pour cette crainte, nous laissons toutes choses. et 
faisons abnégation de nous-mêmes. 


xsP, PORT. #énegar. 1T. Annegare. 


G. DENRGAR, DENKYAR, DESNEGAR, DES- 
NEDAR, DESNEYAR , 2., lat. DRNEGA&F, 
dénier, renier, refuser. 


Ells ssbon defagir e DrsXaGAR aquo que 
dretz es. 
Es pus grans desconoyssenss qui s0 DExEG: 


o so oblids. 
V. et Vert., fol. 7 et 15. 


Ils event éviter et dénier ce qui est juste. 
C’est plus grande ingratitude qui cela démie où 
cela oublie. 
No cantara lo gal tro que per tres vegsds 
me DENEGARAS. 
Fragm. de trad. de La Passion. 
Ne chantera le coq jusqu'à ce que par trois fois tn 
me renierns. 
Me pzsnapeT que per res del mon non essages 
Psniznos, Voy. au Purg. de S. Patrice. 
Me refusa que pour rien au monde je n’esnyase. 
axc. rr. Ne me veuilles pas denée pardon 
de mes péchiez. 
Chron. de Fr., Rec. des hist. de Fr.,t. V,p.3à. 
Il n'y eut pas au de tous ceulx que Ciceroa 
feit exécuter par justice, à qui on demias #- 
pritare. 
Auvor, trad. de Plutarque. Vie d’Antouss. 


CAT. msP. PORT. Denegar. 17. Dinsgare. 


7. RENRGAR, RENEJAR, RENEYAR, .,1t 
nier, dénier, nier, refuser. 
Cuida, quar es maneus, 
Qu’ autre dieus non sia 
Mas sa manentia 
Que li fai Dieu aanzGan. 
P. Vidal : Si tn laismrs. 
Pense , parce qu’il est riche, qu'autre dieu ne sul 
que sa richesse qui lui fait renier Dien. 
Cant hom se fay joziena o sarrazis © heret: 


NOM 


Tots boms valens en mant bon luec per lor. 
P. Caantnaz : Nop es cortes. 
Est renommé tout bomme vaillant en maint bou 
eu par eux. 
Catre cansss son fort nOMINATIVAS. 
L'on’a nom joc, l’antr a nom amors. 
G. Ourvisn nD’An1xs, Coblas triadas. 


NOM 3a1 


anc. ra. Vint en terre de Israël, numéemenr 
en Afec. 
Anc. trad. des Liv. des Rois, fol. 115. 
ANC. CAT, Nomenadament. ns». Nombrada- 
mente. poRT. Nomeadamente. 1x. Nomina- 
tamente. 


Quatre choses sont fort remarquables. l'une a| 8. NoMINAMENT, adv., nommément , no- 


1 jeu, l'autre a nom amour. 


Nouxan, v., lat Nominare, nom- 
mer, appeler, désigner. 
Aurem comtar 
Que s fai momuxan 
Rey d'Arago. 
PIxRNE , RO! d’AR4GON : Peire. 
Nous entendons conter qu'il se fait nommer roi 
\ragoo. 
Senher, ss gran valensa 
Lo fai ab bevolensa 
À totas gens OMAN. 
GirauD RiQuiEx : À Sant Pos. 


minativement. 


lo die xomINAMENT 8 vos. 
Doctrine des Vaudois. 
Je dis nominativement à vous. 


9. NOMENATIVAR, NOMNATIVAR, V., DOM- 


mer, publier, divulguer. 
Part. pas. Que es xOmzNATIVAD dessus. 
Tit. de 1192. #rch. du Roy. Toulouse, J. 322. 
Qui est nommé dessus. 
Mais no sia mowxarivar el poble. 
Trad. des Actes des Apôtres, ch. 4. 
Plus nc soit divulgué au peuple. 


Sngneur, sa grande vaillance le fait avec bienveil- | 10. AGnou, s. m., lat. acnomen, nom 


ce per toutes geus nommer. 
Bel san si drap ; no sai xomxan lo fil. 
Poëme sur Boèce. 


Jaux sont ses vêtements ; je ne sais désigner 
il. 


rt, pas. 
tenus paire, Filhs salvaire, Crist NOMNATz. 
GuiLLausr D'AUTrOUL : Esperanss. 

Xeu père, Fils ssnveur, appelé Christ. 

Anc de mala re xowxwaba, 

Ni d’engoan no fo appelladas. 

BEaTARAND DE Bonn : Rassa tan. 

leoques pour méchante chose ne fut désignée, ni 
tweperie accusée. 
. sa. De cheli Rasoir devant nomet. 
wrte de 1260. CARPENTIER , Hist. de Cambrai. 
. ar. Nomenar. xsr. Nombrar. pont. No- 
mear. 17. Nominarc. 


\OMNADAMEN, NOMPNADAMEN, ady., 
ommément , nominativement, ex- 


ressement. 
ournanaïszx ad .1. esscun de s0s enfans. 
V. et Vert., fol. 38. 

xmmement à un chacua de ses enfants. 
ea los deshereter xomnwanamzx, e deu dire 
usa per que el los desherets. 

Trad. du Code de Justinien, (ol. 60. 
M les déshériter nominativement , et doit dire 
me pour laquelle il les déshérite. 


ILE, 


d'aventure, nom de guerre, sobriquet. 
Jaciaysso que, segon lati, siau quatre.…., 
preuoms..., propris noms..., sobrenoms..., AG- 


HOMS. 
Leys d'amors, fol. 46. 


Bien que , selon le latin, ils soient quatre.…., le 
prénom..., le nom propre... le surnom..., le s0- 
briquet. 


11. AGNOMINATIO, s. f., lat. AGNOmINA- 
TIO , agnomiuation, figure de mots. 
Hinc est rapoyouacia, qaæ dicitur anno- 

minatio : ea non uno modo fieri solet, sed ex 

vicinia quadsm prædicti nominis ducta casibus 
declinatur. 
Quixriz., Inst. or., IX, 3, 66. 
Nombre de manuscrits portent ag- 
nomninatio. 
Les commentateurs citent les exem- 


ples suivants d’agrominations : 
Tibi erunt parata verba, huïic homini verbera. 
Tenenr., Heaut., 11,2, 356. 
Ex oratore, arator factus. 
Cic., Philipp., 1, 9. 

AonomimaTi0s, la quals se fay ab aquela 

meteyssha maniera qu’ es estada dicha. 
Leys d’amors, fol. 124. 

L'agnomination , laquelle se fait de cette même 

manière qui a été dite. 
41 


NOM 


322 


car. Annominaciô. sr. Agnominacion, ano- 


minacion. 


12, COGNOM, CUGNON, s. m., lat. cocnu- 


Men, SUTNOM. 
Part generalitat, 
Per coenoxs declarat. 
G. Riquien : Sitots'es. 
Outre généralité, déclaré par surnoms. 
Sera inscrits... los noms et cocnoxs. 
Fors de Bearn , p. 1077. 
Il sera inscrit... les noms ct surnoms. 
axc. r8. Dont il a en le cognom Aphricunus. 
J.Cocrix, trad. du Tr. de l’ Amitié deCicéron, p- 2. 


axc. ss». Cognombre. roRT. tr. Cognome. 


13. DENOMINATIO , DENOMINACIO, 5, f., 
lat. DENOMINATIO, dénomination, nom. 
De la qual tota aquela partida del cel pren 

DENOMIMACIO. 

Eluc. de las propr., fol. 119. 
De laquelle toute cette partie du ciel prend déno- 
mination. 


— Figure de rhétorique. 

Denominatio est quæ, a propinquis et finiti- 
mis rebus trahit orationem, qua posait intellipi 
res, quæ non sno vocabulo sit appellata.…., at si 
quis Macedonas appellarit hoc modo : Nontam 
cito sarissæ Græcia potitæ sunt. 

Auctor ad Herenn., 1V, 32. 
C'est la figure que l'on appelle or- 
dinairement métonymie , perervpie. 


DxnominATios {ira vas si oratio per lo nom 
de las cauzas a liey muays promdanas e vezinas. 
Leys d’amors, fol. 131. 
La dénomination attire vers soi le discours par le 
nom des choses à elle plus proches et voisines. 
cat. Denominaciô. ssr. Denominacion. PuaT. 
Denominacäo. ir. Denominazione. 


14. DENOMINATIU, adj., lat. DENOwI- 
NATIVus , dénominatif, dérivé. 
Las furiuas dels noms DENOMINATIUS son 


aquestas. 
Ley's d'amors, fol. 49. 


Les formes des noms dnominati fs sont celles-ci. 


rOAT. 1T. Denominativo. 


15. Denomman, »., lat. pENomINARe, 
dénommer. 


NOM 
Part. pas. Mas si non es dias paxomxaT: 
. Trad. du Code de Justinien, fo. 11. 
Mais si le jour n’est pas dénommé. 
GAT. zsr. PORT. Denominar. 1x. Denominarr. 


16. PanoONOMazrA, s. f., lat. panonom: 
SIA, paronomase, paronomasie, fieur 
de rhétorique. 

PARONOMAZIA, es cant doss o motas dicix 
semblans , o quaysh semblans, en lo comen 
samen o en la fi, son pauzadas am divers 
significatz. 

Leys d'amors, (ol. 12}. 

Paronomasie, c'est quand deux ou pluie 
mots semblables , ou quasi semblables , au œnme 
cement ou à la fn , sont employes avec diverse: : 
gnifications. 


CAT. Es. PORT. Paronomasta. 


17. PARANOMEON, s. 77., paranomtot 
figure de rhétorique. 
PARANOMEON, es can motas dictios comenx 
per una meteyssha letra. : 
Leys d'amors, fol. 15. 
Paranoméëon, c’est lorsque nombre de mols os 
mepcent par une même lettre. | 


18. Prenom, s.m., lat. PRGENOMen, pr 


om. 

Juciaysso que, segon ati, sian quatre. 
PRANOMS.., propris noms…., sobrenons. 
agnoms 

Leys d'amors, fol. ÿ. 

Bien que, selon le latin, ils soient quatre... 
prénom... le nom propre... , le surnom... , le si 
quel. 


19. PRENOMINATIO, $. f., lat. Paoron 
NATIO, prouamination, figure de mots 
PronomimaTiIo est, quæ sicuti cognonis 

quoda extraneo demonsirat id, quod + 

uomine appelleri non potes! ; ut si quis.c# 

loquatur de Gracchis : at non Africeni » 
potes, inquiet, istius modi fuerant. 
Auctor ad Herenn., IV, 31. 
Quiwriz., VIII, G, 29, appelle 
même figure antonomosia. 





‘AvToropaoia id est PRONOMIBATIO que P 
proprio, alieno utitur, 
Diowspes , L. 1, col. 452, ed. Pate 


NOM 


PaxomnwATi08 es caut hom pansa .1. voca- 
ble agradable per no agradable, o pel contrari. 
Leys d’amors, fol. 147. 
La pronomination est quand on pose un mot agrés- 
le pour ua non agréable , ou par le contraire. 


0. PRUNOX, PRONOMER, s. m1., lat. PRO- 


OMEN, pronom. 
Paozowex es sici apelatz, qnar es en loc de 


wopri nome pausatz. 
Gramm. provenf. 


Le pronom est ainsi appelé, parce qu'il est mis 
2 plhce du propre nom. 

Paosoms es una partz d'oratio, la qual es 
aussda en loc de propri nom. 

Leys d’amors, fol. 71. 

Le pronom est une partie de discours, laquelle 
& mise en place du propre nom. 

San apelat Paomo» demostratin. 

Gramm. proven<. 

$oot appelés pronoms démonstratifs. 
ar. Pronom. use. pronombre. Pont. 1T. Pro- 

nome. 


Reno, s. #7. , renom, réputation, 
renommée. 


“Nobles homes e de gran nazxnox. 

Arbre de Batalhas, (oi. 48. 
Nobles hommes et de grand renom. 
ar. Renom. nse. Renombre. ronr. Renome. 


l RENOMADA, RENOMNADA, 5. f., re- 
10mmée, 

De bon pretz la ntnomapa. 

Ux raousaDOUR ANONYME : Hai ! dolsa. 
La rexommés de bon merite. 
'reerb. Bons REMOMNADA Val mais que avers. 
Trad. de Bède, foi. 4. 

Boncs renommée vaut davantage que richesse. 
r, Raomata. | 


l. Rexowmansa, s. f, renommée. 
Mas cant auzi lo reis de Fransa 
De la filha la nxnoMANsA. 
F. de S. Énimie , fol. 39. 
quand Île roi de France ouït la renommée de 


1. Rnomanza. 


k RENOMNAR, RENOMPNAR, RENOME- 
a, v., renommer, célébrer, réputer. 
Cant auzOn AENOMPHAR 


Las soas bontatz en que a volgut renhar. 
Poëme sur la mort de Robert, R. de Naples. 


NOM 323 


Quand ils entendent célébrer les siennes bontés 
avec lesquelles il a voulu résner. 
Part. pass. Esser temutx et amatz, 
E per lo mon nENoMExaTz. 
Ux TROUBADOUR ANONYME: Seingner N enfants. 
Être craint et simé , et par le monde renommé. 
Ero RENOMNATz d'alquna proessa. 
| Cat. dels apost. de Roma, fol. 161. 
Etaient réputés de quelque prouesse. 
axc. vu. Ung dyamant que l'on renommoi: de 
estre de la valeur de bien cinq cens dncatz. 
Légende de Failfeu , p. 58. 
xsr. Renombrar. 17. Rinomare. 


25. SESSIONOMATON , SCESSINOMATON , 
s. f., sessionomaton, scessinomaton, 
abondance de synonymes, figure de 


rhétorique. 

SxssIONOMATON, en autra maniera dicha 
SCRSINOMATON, es mOouieza de dictios o d'ora- 
tios, quaysh significans una meteyssha cauza 
de dictios, coma : « Per greu temps mal, fer, 
e salvatge.n 

Leys d'amors, fol. 124. 

Sessionomaton , en autre manière sppelée sces- 
sinomaton , est multitude de mots ou de discours , 
quasi signifiant une méme chose de mot, comme : 
« Par temps DUR, MAUVAIS, CRUEL et SAUVAGE. » 


26. SINONIMAR, v., synonymer, terme 


de rhétorique. 
Part. pass. Motz sINONIMATZ, 50 €s Can MmO- 
tas dictios significo ana cauza. 
Leys d’amors, fol. 7. 
Mots synonymés, c’est quand nombre de mots 
signifient même chose. 


7. SOBRENOM, $. M., SUPNOM. 
Al marques qu’ el sosxzmo pic 
De Monferrat, e pren selh de sa maire. 
E. CatreLs : Pus chai. 
Au marquis qui quitte le surnom de Montferrat , 
et prend celui de sa mère. ‘ 
Car aquel sosnzmox avian s08 parentatz. 
V. de S. Honorat. 
Car ce surnom avaient ses parents. 
Cest seurenom ai-je par vous. 
Fabl. et conf. anC., Le IV, P° 139. 
car. Sobrenom. xs». Sobrenombre. ronr. So- 
brenome. xx. Soprannome. 


ANC. FR. 


23. TRANXSNOMINATIO, 5. f., du lat. 


3a2 NOM 


car. Annominaci6. nsP. Agnomingcion, ano- 
mirRacion. 


12. Cocnwom, cUGNON, s. m., lat, coonu- 


Me7, SUFNONI. 
Part generalitat, 
Per cogxoms declarat. 
G. RiquiEn : Sitot s’es. 
Outre généralité, déclaré par surnoms. 
los noms et cocnons. 
Fors de Bearn, p. 1077. 
I1 sera inscrit... les noms ct surnoms. 
ac. 8. Dont il a eu le cognom Aphricunus. 
J.Cozuix, trad. du Tr. de l’Amitié deCicéron, p. 2. 


anc. ssP. Cognombre. PORT. t1T. Cognome. 


Sera inscrits. 


13. DENOMINATIO , DENOMINACIO, 5. f. , 
lat. DENOMINATIO, dénomination, non. 
De la qual tota squela partida del cel pren 

DANOMINACIO. 
Eluc. de las propr., fol. 119. 
De laquelle toute cette pertie du ciel prend déno- 
mination. 


— Figure de rhétorique. 

Denominatio est quæ, a propinquis et finiti- 
mis rebus trahit orationem, qua posait intelligi 
res, quæ non suo vocabulo sit appellata..… ut si 
quis Macedonss appellarit hoc modo : Nontam 
cito sarissæ Græcia potitæ sunt. 

Auctor ad Herenn., IV, 32. 
C'est la figure que l’on appelle or- 
dinairement métonymie , psrervpie. 


DanominATios tira vas si oratio per lo nom 
de las cauzas a liey mays promdanas e vezinas. 
Leys d’'amors, fol. 131. 
La dénomination attire vers soi le discours par le 
nom des choses à elle plus proches et voisines. 
cat. Denominacié. xsp. Denominacion. PuRT. 
Denominacäo. 1r. Denominazione, 


14. DEenomINaTIU, adj., lat. DENoMI- | 


NATIVus , dénominatif, dérive. 
Las forimas dels noms DENOMINATIUS son 


aquestsas. 
Leys d'amors, fol. 49. 


Les formes des noms dénominatifs sont celles-ci. 


PORT. 1T. Denominativo. 


15. DENOMMAR, %., lat. nENomiINare, 
denommer. 


NOM 


Part. pas. Mas si non es diss pxxommari 


, Trad. du Code de Justinien, foi. 11 
Mais si le jour n’est pas dénommé. 
CAT. ESP. PORT. Denominar. 17. Denominan 


16. Panonomazra, s. f., lat. Panonox 
SIA, parunomase, paronomasie, fier 
de rhétorique. 

PARONOMAZIA, es cant doas © molas dit 
semblans , o quaysh semblans , en lo come 
samen o en la fi, son pauzadas am diver 
siguificatz. : 

Leys d’ameors, fol. 12i, 
Paronomasie, c'est quand deux ou plus 

mots semblables, ou quasi semblables , au comm 

cement ou à la fin, sont employés avec diverse: 
goifications. 


CAT. ESP. PORT. Paronomasta. 


17. PARANOMEON, 5. 77., paranoméo 
figure de rhétorique. 
PARANOMEON, es can moOtas dictios comen 

per una meteyssha letra. 
Leys d'amors, fol. 135. 


Paranoméon, c’est lorsque nombre de mots a 
mencent par une même lettre. 


18. PRENOM, s.m., lat, PR@ENOMEZ, pi 


uom. 

Juciaysso que, segon lati, sian quatre 
PRENOMS..., propris DOms.., sobrenoms 
agnoms. 

Leys d'amors, fol. 46. 

Bien que, selou le latin, ils soient quatre... 
prénom, le nom propre. , le surnom... , les 
quet. 


19. PRENOMINATIO, 5. f., lat. PRoxo: 


NATIO, pronomination, figure dem 


PRONOMINATIO est, quæ sicuti COgn0m 
quodaë extraneo demonsirat id, quo 
uomine appelleri non potest ; ut si quis.c 
loquatur de Gracchis : at non Africani 
potes, inquiet, istins modi fuerant. 

ÆAuctor ad Herenn., IV, 3. 
Quinrir., VIII, 6, 29, appelle 
méme figure antonomosia. 


'ArrToropaoiæ id est FRONOMINATIO que 
proprio, alieno utitur. 
Diowenes , 1. 11, col. 452, ed. Put: 


NOM 


PazxomntaT10s es caut hom pausa .1. voca- 
ble agradable per no agradable, o pel contrari. 
Leys d’amors, fol. 147. 
La pronomination est quand où pose uu mot agrés- 
le poor un non agréable , ou par le contraire. 
0. PEUNOX, PRONOMER, s. #1., lat. PRO- 


SOMEN, pronom. 
Pxonomxx es sici apelatz, quar es en loc de 


opri nome pausatz. 
Gramm. provenf. 


Le pronom est sinsi appelé, parce qu’il est mis 
« phce du propre nom. | 

Paosoms es una partz d'oratio, la qual es 
susada en loc de propri nom. 

Leys d’amors, fol. 71. 

Le pronom est une partie de discours, laquelle 
u mise en place du propre nom. 

San apelat raonom demostratin. 

Gramm. provenç. 

Sont appelés pronoms démonstratifs. 
at. Pronom, asr. pronombre. ronT. 17. Pro- 

nome, 


. Renow, s. "7., renom, réputation, 
renommée. 
-Nobles homes e de gran azxox. 

Arbre de Batathas, (ol. 48. 
Nobles hommes et de grand renom. 
it. Renom. use. Renombre. ronr. Renome. 


| RENOMADA, RENOMNADA, 5. f., re- 
nommée. 
De bon pretz la naxowapa. 
Ux raousaApOUR ANONYME : lai ! dolse. 
La renommée de bon mérite. 
reerb. Bona R«NOMMADA val mais que avers. 
Trad. de Bède, fol. 4. 
Bonce renommée vaut davantage que richesse. 
t. Bnomata. 


|, Rexowansa, s. f., reriommée. 
Mas cant auzi lo reis de Fransa 
De la filha la RANOMANSA. 
F. de S. Énimie , fol. 39- 
Mis quand le roi de France ouït la renommée de 
fille. 


1, Rnomanza. 


+ RENOMNAR , BENOMPNAB, RENOME- 
san, v., renommer, célébrer, réputer. 
Cant suzon RENOMPHFAR 


Las soas bontatz en que s volgat renhar. 
Poëéme sur la mort de Robert, R. de Naples. 


NOM 323 


Quand ils entendent célébrer les siennes bontés 
avec lesquelles il a voulu résner. 
Part. pass. Esser temutx et amatz, 
E per lo mon n«nomEnaTz. 
Un TAOUBADOUR ANONYME: Seingner N enfants. 
Être craint et aimé , et par le monde renommé. 
Ero R&womwarTz d'alquna proessa. 
| Cat. dels apost. de Roma, fol. 161. 
Etaient réputés de quelque prouesse. 
Ac. rR. Ung dyamant que l’on renommoit de 
estre de la valeur de bien cinq cens dncatz. 
Légende de Faitfeu , p. 58. 
xer. Renombrar. 17. Rinomare. 


25. SESSIOROMATON , SCÆSSINOMATON , 
s. f., sessionomaton, scessinomaton, 
abondance de synonymes, figure de 


rhétorique. 

SussIONOMATON, en autra maniera dicha 
SCRSSINOMATON, es mouteza de dictios o d’orsa- 
tios, quaysh significans una meteyssha cauza 
de dictios, coms : « Per greu temps mal, fer, 
e salratge.n 

Leys d'amors, fol. 124. 

Sessionomaton , en autte manière appelée sces- 
sinomaton , est multitude de mots ou de discours, 
quasi signifiant une même chose de mot, comme : 
« Par temps DUR, MAUVAIS, CRUEL 6t SAUVAGE. » 


26. SINoNIMaR, v., synonymer, terme 


de rhétorique. 
Part. pass. Motz sINONIMATZ, 50 €s Can MmO- 
tas dictios significo ana causa. 
Leys d’'amors, fol. 7. 
Mots synonymés, c’est quand nombre de mots 
signifient méme chose. 


27. SOBRENOM, $. M., SUTNOM. 
Al marques qu’ el sosnzmox gic 
De Monferrat, e pren selh de sa maire. 
E. Caires : Pus chai. 
Au marquis qui quitte le surnom de Montferrat, 
et prend celui de sa mère. 
Car aquel sonnemox avian 608 parentatz. 
V. de S. Honorat. 
Car ce surnom avaient ses parents. 
Cest seurenom ai-je par vous. 
Fabl. et cont. anc., t. IV, p. 139. 
car. Sobrenom. xsr. Sobrenombre, ronr. So- 
brenome. 17. Soprannome. 


ANC. FA. 


23. TRANSNOMINATIO, 5. f., du lat. 


324 NON  : NON 


TRANSNOMINO , transnomination , fi- Partir 0 m puesc Gxs 
De vos. 
ure de mots. 
6 ê . GuiLLauxs pe CaAsxsTarnce : Lo dous 
Methonimia es TRANSNOMINATIOS O trans- 


Séparer je ne me puis point de vous. 
formatios d' una significatio ad antra. ds 0 ni looû no etx vOn Gus. 
Leys d'amors, fol. 130. 


. B. pe VenTapoun : Non es meravell. 
La métonymie est transnomination ou transfor- 


son d’ senification à autre Ours ni lion vous n'êtes point. 
mation une #Ignifcation à autre. Molt feyratz gran franquezse, 


. NON, «o, adv. nég., lat. non, non, ne. S’ al prim que as aîc enqueza 


4. + TE . M'amessetz, o non Gus. 
Now, non, était correlatif d’oc, ous. ssetz, , 
Qu’ amet mais dir oc que nor. ? GUILLAUME DE CABESTAING : Lo dons. 


Moult vous auries fait grande franchise, si au ox 
Gut ne CAVAILLOS : Senheiras. 


mencement que je recherchée 'e 
Que vous aimassiez davantage dire oui que non. es qe Je vous eus vous m 


ies aimé, 
Qui sol dir oc, ar ditz ox. | "None nai ae " oisc 
T. D’ALBEAT &T DE Pixnze : En Peire. puesc eys, quar = E 


. . - - . B. px VenrTADOUR : Be m’an perdat. 
Quia soatame de dire ou ss dit Pre Je ne puis mal dire d’elle , ear il n’y nue | 
Il s'employait aussi d'une manière L'om l’a al ma, m164 x0 l’a al ser. 
simplement négative sans opposition Quand o fait, m164 xo s’en repent. 
directe. Poëme sur Bocs. 
L'homme l’a au matin , mie ne l’a au soir. 
Quand il fait cela, mie ne s’en repent. 
Layssar m'en aï ieu ? Non mixaus. 


Nox dic e xox embrugis 
Com sui aissi guais e jausens. 
B. px VExTADOUR : Ab joi mov. 
Je ne dis et ne proclame comment je suis aussi gai M'en délai re x. Apatmsn : Lanqua. 
et joyeux. en délaisserai-je? Non mie. 
No sap chantar qui’l so mox di. 
G. Rupet : No sap. 
Ne sait chanter qui le sou ne dit. 


Pero xo m'en desconort uta. 
B. pe Vanrapour : En abril. 
Pourtant je ne m'en décourage mie. 

Senher xox es cauzitz Tots temps, xox ras dos jors ni tres. 
Si merces x0 l’umelia ’ PIERRE D'AUVERQNE : Eu non laudarai. 

B Zone « l’autr ier En tout temps, non pas deux jours ni troi. 
Seigneur n’est distingué, si merci ne l’adoncit. S’iea ai tengut lonc temps lo vostr ostal, 
amc. rn. Onques sor mer no s'aidèrent gens | NO us pessetz ras leu lo m fassatz gurpir. 


: ne . P. CanprwaL : De selhs. 

miels que les Vénitiens feirent. Si j'ai hanté longtemps le votre hôtel, ne n 
ViLLYHARDOUIN , p. 87. as que facilement le Css: 

No is dea assire ant. F PRE 4e Fer V08s me 7e ja 


Liv. de Sydrac, ol. 63. ep 
Ne s’y doit asseoir haut. No'"lh fai ronx de dampnage. | 
car. asp. No. ronr. Nâo.1r No, non. Liv. de Sydrec. 


Ne loi fait point de dommage. 
Divers mots exprimant des ob 
minimes se combinaient de même av 
l’adverbe négatif. non et y ajoutaie 


L'o de no s’élidait devant une 


voyelle. 
Es folia et enfansa.… 
Qu’a om x auze son fin cor descabrir, 


B. px VenTaDous : Ab joi mov. une force explétive. Voyez entre autr 
C'est folie et evfantillege... qu’à personne il n’ose | les mots : 
son fidèle cœur découvrir. 


AGUILEN, AIL, ASSANA, AVELINA, AURIO 
Divers mots se joignaient explétive-| nzzan, soroN, RAC, canonLA, casrasz 


ment à NON. CLAU, VIGA, GAN, GRAN, JURC, MEALS 
Ella s fen sorda, exxs a lai xox atend,. MORA, PAILLA , PLUMA, POGUES, PRAUMA, Al 
Poëme sur Boèce. RATA» SORITE, UOU. | 


Elle se feint sourde, point à lui ne fait attention. | Snbsrantie. Val mais us cortes nos 





NON 


Quant hocs no trob’ sundansa. 
R. Jonpax : Era no. 
Vaot plus un courtois non quand un oui he trouve 
fe 
No sai nal oc per qu'ieu des vostre nox. 
Anar Da PaourLain : Si com l’arbres. 
Je ne sais nul oui pour quei je donnasse votre non. 
Nox joint à un substantif lui donnait 
on sens négatif; en voici quelques 
remples : 
Ges per tan non a fag mon Daven, 
Quar a pres s0 qu’elhs no volon aver. 
Beanann DE RovENAc : D'un sirventes. 
Pourtant il n’a point fait non devoir, cer il a 
ris ce qu’ils ne veulent avoir. 
Tan los destreing xon rs e cobeitats. 
Sonpet : Qui se membre. 
Tant les étreint non foi et convoitise. 
Charitatzaministra lo be que xox ronen tol. 
Trad. de Bède, fol. 24. 
Charité administre le bien que non pouvoir ôte. 
En fan clamor alques per mon sAsxmsa. 
AIMER: DE PEGUILAIN : Ancmais de. 
E foat elameur aucuns par non science. 
Lai on so sexz pot plus valer. 
B. Zonct : Mout fai. 
Li où non sens peut plus valoir. 
El ris torna en plor.…, 
E’l gran poder en xox ns. 
P. CanDiNaL : Caritats es. 
Le ris tourne en pleur..., et le grand pouvoir en 
R rien. 
Nox a même modifié des verbes ; 
JYEZ CALER. 


#;. comp. Malvat hom dins sa maizo 
Que no fai ni ditz sr mal 2ro. 

Le motxe px Monraunon : Mot m'enneia. 
Méchant bomme dans sa maison qui ne fait ni dit 
on mal. 

Non agui m’entensio 
En autra s1 en vos no. 
Hveurs pe Sanntr-Cye : Longemen. 
le ’eus mon intention en autre sinon en vous. 
Erguelhs non es sxxox obra d’aranha. 
P. VipaL : Quor qu’on. 
Jrgueil n'est sinon œuvre d’araignée. 
© PR. 
astainz esteitz en France ki ne fist se mal non. 
Roman de Rou, v. 755. 


NON 


Ne desiroit ss joustes non. 
Fabl. et cont. anc.,t. 1, p. do. 
Eu amours n'a se plaisir non. 
Œuvres d'Alain Chartier, p. 502. 
À quien contare mis quexas 
Siati no. 
EL MARQUES D'AsTOnGA , Cançon. gener. 


325 


ANC. RSP. 


ANC. PORT. $e per vosso mandado non. 
Cancion. do coll. dos nobres de Lisboa, fol. 42. 
ir. À uian altro s’ba da attribuire la causa se 

alle donne no. 
CasTieLionx, Corteg., lib. III. 
Non qu despueys m’agues flac, envios. 
T. »'Esquirzra &Tt D2 Jost : Josi diats. 
Non que depuis il m’eût flasque , ennuyeux. 
Mores, qu’ien o sofrirai, 
Nox rza 0 qua fort mi peza. 
T. De BenTaanD 27 DE BEnnann : Bernarts. 
Moures , que je le souffrirai, non pour ce que 
fort me pèse. 
Loc. Ab semblant et ab oc, e”n xox dir. 
ATMERI DE BrLLINOY : Aissi col. 
Avec semblant et avec oui, et en dire non. 
Senher marques, ja uo diretz de xo. 
RAMBAUD DE VAQUKIRAS : Senher marques. 
Seigneur marquis, jamais vous ne direz de non. 
Si vos desdizetz un mot de xo. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 30. 
Si vous dédises un mot de non. 
anc. xs». Frayre cata derecho è non digas 
de non. 
Martirio de san Lorenso , st. 11. 
ir. Domandiate, se io ogni volta e quante 
volte a lui piaceva, senza dir mai di no, 
io di me stessa gli concedeva intera copis, 
0 no. 
Possa dir de no... Rispose del no. 
Boccaccio , Decam., V1,7; IX,2; 1,7. 
Et apres xox gaire jorns. 
Frag. de trad. de la Passion. 
Et après non beaucoup de jours. 


Heori II, roi d'Angleterre, reçut de 
la part de Bertrand de Born, qui se 
plaignait de sa politique versatile, le 
sobriquet de Oc e No, Oui et Non. 


Clamava Rassa lo coms de Bretanha ; e’l rei 
d’Anglaterra, Oc et No; e'l rei jove, so filh, 


Marinier. 
V. de Bertrand de Born. 


334 NOT 


E conosc ancta et honor. 
Le couTz D& Porrixas : Ben vuelh que. 
Je connais bien sens et folie, et je connais honte 
et honneur. 
Qui’l conotïssznta , 
Juaglars es. 
P. Bazuonv Ricas Novas : Lo bels. 
Qui le connattrait , il est jongleur. 
Lo jatges deu coxorsssn del plait. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 13. 
Le juge doit connaître du plaid. 


— Reconnaître, avouer. 
Comocron que del vescomte teniun tot 


quant avinuo. 
Titre de 1168. 


Reconnurent qu’ils tenaient du vicomte tout ce 
qu’ils avaient. 


— Connaître charnellement. 
Tot hom que, per violensa, conoaus fema, 
Charte de Gréalou, p. 100. 
Tout homme qui, par violence , conmft femme. 
Part. prés. 
Mas vos, 4micx, etz ben tan conorssens 
Que ben devetz conoisser la plos fina. 
La conTresss px Dir : À chanter m’er. 
Mais vous, ami, vous êtes bieh tant connaissant 
que bien vous deves connaître La plus fidèle. 
Las unas son plarens, 
Las antras coNnotIssEns. 
AnxauD px Marevrr, : Rasos es. 
Les unes sont agréables, les autres connaissantes. 
Subst. Ajudar puesc a mos coxmorssxss. 
BrarTaanD De Boan : Non estarai. 
Je puis aider à mes connaissances. 
Part. pass. 
Ben dei chanter pus Amors m’o ensenha… 
Quar s’ilh no fos, ja non fora chantaire 
Ni conxocurz per tanta bons gen. 
Pxynozs : Ben dei. 


Bien je dois chanter puisque Amour me l’ensei- 
gne..…. car #il ne fût, jemais je ne serais chanteur 


ni connu par tant de bonne gent. 


CAT. Conexer. Amc. Esr. Conoscer. asp. MOD. 


Conocer. ronrT. Conhecer. 17. Conoscere. 


25. AcONOYSSsER, v., reconnaître, 


Apren hom «a mal afhgir et AconoyssEn… 


tot pecat. 
F. et Vert., fol. 28. 


Onapprend à fuirle mel ct reconnæftre... tout péché. 
26. DESCONOISSENSA, DESCONOYSSRNSA, 


s. f., ingratitude, ignorance, folie. 





NOT 


Ton que quecx ls desampara 
Per D&sCONOYssENSA. 
GUILLAUME DE MonNTAGNRAGOUT : Ge pr. 
Tant que chacun l’abandonne par fngratiude. 
Us tmal essenhatz 
Ab gran pzsconorssz#sa. 
G. Fair : Lo genscors. 
Un mal enseipné avec grande ignorance. 
Qui, apres ben, dis mal, 
Fai gran nascOworssansA. 
Ansrenr De Prouttatnx : Per rase. 
Qui, eprès hien , dit mal, fait grande folie. 
axc. Fr. De grant descongnoëssance sant li hr 
par usage. 
J. ne Mrune, Test. v.ix 
En racomptant le fait qu’ils conguoisent : 
l'aeil, îlz demeurent en descongnoissance del 


cause. _ 
Œuvres d'Alain Chartier, p. {ÿ. 
anc. CAT. Desconexenca. tr. Dxsconescenss. 


27. DESCONOYSSEMENT, DESCONOISEME, 


s. m., ingratitude. 
Si nen lo servia tos ternps imays, 


Gran nascoxoysssmanT seris. 
Y. de S. Howrat. 
S'il ne le servait toujours plus, grande irgrai- 
tude (ce) serait. 
Per avols faits savais 
Que fai D=scORO1ISRUENX, 
GauseaT, MOINS px Puraornor : Pres sai. 
Par lèehes faits méchants que produit iagratifaét 
À gran pesconorssEman. 
Pons DE LA GaaDe : D'un sirrests- 
À grande ingratitude. 
sr. Desconocimiento. ronr. Desconhecmeat. 
ir. Sconoscimento. 


28. Desconoissenon, $. m., mauvab 


connaisseur, ignorant. 
S'entr’els Dxsconotssanons 
E donas de mals talans, 
Sovendeisava mos chans. 
RarmonD px Mina vaL : S’adreg fe. 
Si entre les mauvais connaisseurs et les dame êe 
mauvaises volontés , je répétais souvent mes chants. 


29. DESCONOSCER, DESCONOISSER , DEF 
CONOYSSER, %., méconnaître. 
Cossi fassa hom DascONOLSER 


Autrui ansel. 
Dsupss px Paants , Aus. cass. 


Comment on fasse méconnaltre oiseau étranfti 
Ieu non o puesc far DascONO!tssaR , 


NON 


ges, e sxxzoa la fe catholiea e son crestis- 


nisme, 
VF. et Vert., fol. 16. 


Quaod l’homme se fait juif ou sarrasin on héréti- 

que, et renis la foi catholique et son christianisme. 
Rarseuar 9 tota cortezia. 
Aura: pe BEeLzuunoy : Tant es d’smor. 

Renié il à toute courtoisie. 

Jaron e axxs60N , e jogon a tres dats. 
P. CaanisaL : Un escribot. 
Joreat et renient, et jouent à trois dés. 
St meteis se RRNEGARA, 
Qai per el salvar se voire. 
V. de S. Alexis. 
Si-même se reniera, qui voudra se sauver par lui. 
Part. pas. Li fals clergue nanscar. 
RarnonD DE CASTELNAU : Era pueys. 

Les faux cleres renégats. 

D'un fals sarazin RAAN&GAT. 
Guiiaraux De BEnGuEDan : Mal o fe. 

Don fux sarrasin renégat. 

Aquel es apellat ax#aGAaTz qui lo fieu, que 
teu de son senhor, met en las mas de son ene- 
ni, c li fay homenatge. 

V. et Vert., fol. 7. 

Celui-là est appelé renégat qui met le fief, qu’il 
bent de sou seigneur, entre les mains de son en- 
ei, et lui fait hommage. 

Swbsungv. Judens ni auxusATz 
Nou deuria voler 
Preizonniers destener. 
B. Zonci : On bom. 


Juif oi renégat ne devrait vouloir prisonniers NOS 


tenir. 
AT, isr. ronT. Nenegar. 17. Rinnegare. 


 RENEGAMENT, BENEJAMEN, RENEYA- 
XX, s. m., reniement, renonciation. 


Blsphemias et nENEGAMENTZ. 
Fors de Béarn, p. 1089. 
Blsphèmes et reniements. 


De $rans a«xNEGAMEns € blasphemamens de 


Statuts de Provence, JULIEN , 1.1, p- 250. 
De grauds reniements et blasphèmes de Dieu. 
liszsamexs de son pechat. 
Trad. de Bède, fol. 16. 
Renement de son péché. 
. Rinnegamento. 


DNA, s. f., nonne, nonnain, rcli- 
gieuse. 


NOS 


La nueg e’l jorn mi ven en pessamens 
Qu’ ien cavalgne, ab totz mos valedors, 
Dreyt a Sant Pos, sia sens o folhors, 
E que creme las nowas de laiens. 

Pusozs : Si’l mal. Var. 


327 


La nuit et le jour il me vient en la pensée que je 
chevauche, avec tous mes braves, droit à Saini- 
Pons, soit sens ou folie , et que je brûle les nonnes 
de là dedans. 


NONCUPATIU, «dj., du lat. nuncu- 


pare, noncupatif. 


Mon darrer testament nONCUPATIU cassan 
e revocan, 


Tit. de 1270. Dour, 1. IX, fol. 10. 


Mon dernier testament noncupatif cassant et ré- 
vocant. 


NORA , s./f., lat, munus, nore, bru. 


Per que d’alberc gieta fora 
Chascana suegra sa mORA, 


RaimonD De Tons DE MAnsSEILer : À totz marits. 
C’est pourquoi chaque belle-mère jette Lors de la 
maisun sa bru. 


La suegra fon tantost de son mal deslivrada, 
E la xona esdevenc mantenen deyssenada. 
V. de S. Honorat. 


La belle-mère fut aussitôt de son mal délivrée, et 
la bru devint incontinent insensée. 


anc. ra. Le suppliant et avec loi deux siennes 
braz qu nores, femmes de ses enfans. 


Lett. de rém., 1466. CanranTien , t. IL , col. 37. 
car. Nora. xsr. Nuera. roar. Nora. ir. Nuora. 


» Pron. pers. 1"° pers. plur. m. et f., 
lat. Nos, nous. 


Suj. Nos amau e volem so qu’es mal, 


A1mEn! DE PEGUILAIN : Âra parra. 
Nous aimons et voulons ee qui est mal. 
Domna, xos trei, vos et ieu et Amors. 
AnnauD DE Manueir : L’ensenbaments. 
Dame , nous trois, vous el moi et Amour. 
Rég. dir. Nos rezems del sien sanc precios. 
Pons p& CarDuziL : So qu’hom plus. 
Nous racheta de son sang précieux. 
Aissi Nos tenia onratz. 
Fozquer px MansriLcr : Si cum sel. 
Ainsi nous tenait houorés. 
Rég. ind. Er xos sia capdelhs e guerentia 
Selh qui guidet tres reis en Betleem, 
Que sa merces nos a mostrat tal via 
Per que’! peior venran «a salvamen. 
Pons pe CaArDurIL : Er nos sia. 


328 NOS 


Maintenant nous soit chef et garantie celui qui 
guida trois rois en Bethléem, vu que sa merci nous 
a moniré telle voie par quoi les pires viendront à 
sauvement. 
anc. FR. Si disoïient : Vos morrons tuit en 

nostre simplece , e li ciel e la terre porte- 
ront gsrautie à #05 que vos à tort 705 
osciez. 

Anc. trad, des Livres des Maccabées, fol. 157. 


Il se joignait explétivement à azrRes. 


Donex si ns volem nos ALTR&S fur grazire 


À Jhesa Crist. 
KR. GAUCELA : Qui vol aver. 


Donc si nous voulons faire agréer nous autres à 
Jésus-Christ. 
ANC. CAT. Axi amor pratica en nos altres. 
Austas Marca : Lo cinquen. 


CAT. MOD. Esp. PORT, Vos. 17. Voi. 


2. Ns, afire, pour nos, nous. 
$uj. Ans que xs sia morts vezina. 
Pisane DE ConstAc : Domna dels angels. 
Avant que la mort nous soil voisine. 


Rég. dir. Quar si xs vols a bon port traire, 
No tem uau ni'l governaire, 
Ni’l tempier qne xs estorbilla. 
Prsane DE Consiac : Domna dels angels. 
Car si tu nous veux à bon port conduire, je ne 
crains nef ni le pilote, ni la tempête qui nous tonr- 
mente. 
Jhesas Crist que xs a prezicatz. 
GAYAUDAN LE VIEUX : Senhors per los. 
Jésus-Christ qui nows a prêchés. 
Rég.ind. Ara xs don Dieus bona vi'e bon ven. 
PEtRoLs : Pos flum Jordan. 
Maintenant nous donne Dieu bonne voie et bou 
vent. 


3. NosTRE, pron. poss. m. 1"° pers., lat. 
NOSTR&MN , notre. 
Sing. suj. Ja per el mosraa secret 
Non er ssubut. 
Lx CouTE DE Poiriers : En Alvernhe. 
Jamais par lui nofre secret ne sera su. 
EI xosTazs viures, don en cobeitos, 
Sabem qu’es mals, et aquel morir hos. 
FoLquer De MARSEILLE : Hueimais. 
Le notre vivre, dont nous sommes convoiteux, 
nous savons qu'il est mal, et ce mourir bon. 
Sing. rég. 
Nosra’ estol gait sanh Nicolaus de Bar. 
RamaAuD Dr VAQUEIRAS : Aras pot hom. 


NOS 
Que saint Nicoles de Bar guide notre flotte. 
El nasquet pel xosThs salvamen. 
P. CanpixaL : Tot atresii. 
11 naquit pour le notre salut. 
Plur., suj. Tan son valen nosres vesi. 
P. CazDiRN AL : Tan son vales. 
Tant sont vaillants nos voisins. 
Plur. rég. Quan venc nosrazs torts deslir. 
Fozquer pz MansriLe : Huaimau. 
Quand il vint effacer nos torts. 
Per los nosrTrxs peccarz 
Creys la forsa dels Sarrasis. 
GAVAUDAN LE VIEUX : Senhors per. 
Par les notres péchés croit la force des Sarrasin! 
car. Mostre. use. Nuestro. ponr. Nosso. 1 
Nostro. 


4. NosrRa, pron. pers. f. 1"° pers., là 
NOSTRA, notre. | 
Sing. suj. Per que fos bonus xosraa fis. 
GAVAUDAN LE VIEUX : Senhors per. 
Par quoi fut bonne notre fin. 
La heretat sera xusrna. 
Trad. du N.-Test., S. Luc, ce. ». 
L'hérédité sera nôtre. 
Sing. rég. Ab sa mort la nosrna mort aucis 
Bennanv D’Atatac : Be volris. 


Avec sa mort la nôtre mort occit. | 
Plur. suj. 


Quar xosraas crotz van per crotz de torne 
Le cuEvaLiER DU Tewpzx : Ira e doler. 
Car nos croix vont pour croix de tournois. | 


No sai quora mais la veyrai, 
Que tan son nosrRas terras Inenh. 
G. Rupe : Lanquau li jorc. | 
Je ne sais quand plus je là verrai, va que tnt 
ñnos terres loiv. | 
Plur. rég. Non laissem nosraas heretati. 
GAVAUDAN LE VIEUX : Senhors per. 
Ne laissons pas nos hérédités. _ 
Qae tratten las nosraas fazendas per co0t 
general. 
Doctrine des Vaudois. 
Que nous traitions les nôtres affaires par cd 
général. 
AnC. FR. ÜWostre eniini subsannérent ou. 
Anc. trad. du Psaut. de Corbie, p:. 73 


Nostre père recuntèrent à nus Puevre. | 
Anc. trad. du Psaut., Ms. n° 1, ps. 4 
Nous fâmes essilées et tont nostre parent. 
Roman de Berte, p. 69 


NOT NOT 329 
OSA, noxsa, NAUSA, NAUZA , 5. f., lat. Totz nat, fon correjatz ab mors. 


k . . Gui FoLQUET : À te Verge. 
SOua, ROISE ; querelle, dispute. Tout na, il fut frappé de courroies avec nards. 
Entendet la mosa et la crior. 


Ta, fay un os a la corda. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 7. T ? , "a= 
Ïl'entendit la noise et la clameur. rad. du Tr. de l'Arpentage, 15e part. c. 35. 


Ni : batalb Toi, fais un nœwd à la corde. 
lpuerra, ni atalna, Prov. El mal xo del albre deu hom fichar mal 
Ni xauza, ni tensos. 


Giaaup DE BORNEIL : Qui chantar. clavel. Trad. de Bède, fol. 29. 


A1 guerre, ni bataille , ni noise, ni contestation. Au mauvais nœud de l'arbre on doit ficher mau- 


‘Bruit, tapage, gazouillement. vais clou. 

Fuen.…. HOXSA. axc. rR, Pour délacer le moindre de mes nouds. 
Arbre de Batalhas, fol. 55. RozsanD ,t. 1, p. 7. 

Fiat. tapage. — Boule. 

El temps qa’el rossignol faz mausa, La dicha partizos, que sia gitad” a sortz, s0 
Que, de nueit e de jorn, no pausa. es a sober, a nOTz, que, segon aquels xorz, 
Us TROTBADOUR ANONYME : Seinor vos. escara cascuna partz a aquel que s’avenra. 

Àa temps que le rossiguol fait gasouillement, que, Tit. de 1270 , de la famille Gasc. 
tamt et de jour, il ne cesse. Que ledit partage , soit jeté à sort, c’est à savoir 
ere. Sans faire brait ne nose. à boules, en sorte que, selon ces boules, échoira 


Roman de Galyen le Rethoré, fol. 90. chaque part à celui qu’elle adviendra. 
Pour ce que. il faisoïent noise au prestre, 
leur alai dire que il se ténssent. 

JoinviLce , p. 64. 
S'en aloit l’isue aval, fesant 


Une noise douce et plesant. k j | 
Roman de la Rose, v. 1308. . No li trobarias moT entier tro las cavilhas. 


Y. de S. Honorat. 
Voyez Moven. Vous ne lui trouveries nodus entier jusqu'aux 
(C. CAT, ANC, asp. Nora. chevilles. 

car. Nu. usr. Nodo. ront. N6, nodo. 17. Nodo. 


— Nodus, sorte de tumeur. 
Si vostr’ aurel a xos als pes. 
Deupes dE PRADES , Aus. cass. 
Si votre oiseau a nodus aux pieds. 


Nauzos, adj., lat. noxiosus, querel- 


leur. 2. Nonos, adj., lat. nonosus, noueux. 
g. Ivreza es xAUzOSA. Aloes. es... mot... NODOS. 

Trad. de Bède, fol. 45. Herba xopoza es en sas vergas. 
[rresse est querelleuse. Eluc. de las propr., fol. 199 et 210. 
cri Les gens qui sont si fort noiseux. Aloës.. est... moult... noueux. 


Poëme à la louange de la dame de Beaujeu. - Herbe est nonueuse en ses verges. 

k soyez point de laxure amateurs, ronT. IT. Vodoso. 

oïeux, gormans et moins hlasphémateurs. | 3, NoD10ZITAT, s. f., lat. NoposiTaTemn, 
«Borcaer, Triomph. de François 1ef, fol. 80. | nodosité. 


Nivcan , »,, noiïser, quereller. En pes, en nontoziTarT et redoleucia. 
Us fols Eluc. de Las propr., fol. 199. 


| 
‘ | En pied, en nodosité et odeur. 
Que s Cu N nes B oise : Qui chantar | ir. Nodositàä, nodosttate, nodositade. 


‘a fou... qui se querelle et s'y chamaille. 

tra. On brouille, on cliquette, on noise. 

CoquiLLauT, p. 147. | 
| 
| 
| 


4. Nopacio, s. f., lat. wonario, noue- 
ment, connexion. 
Nopacto de las arterias. 
Fistala, segon veritat, es NODACIO feutrada, 
dura, blenca. 





T, x0, s. m., lat. opus, nœud. 


Martiriatz de correjas ab notz. 
RamsaAuD DE VAQUEIRAS : Aras pot. Trad. d’Albucasis, fol. 33 et 44. 
Lrtyrisé de courroies avec nenls. Nouement des artères. 


IL, 42 


330 NOT 


Fistule, selon vérité, est connexion coagulée, 


dure , blanche. 
xsr. Vodacion. 


5. Nozanon, s. m., nuque, chiguon. 
Sul nozanon del col tal colp li a donat. 
Roman de Fierabras, v. 2305. 
Sur la nuque du cou tel coup lui a donné. 


6, Nozëz, s. m., nœud. 
Li NozEL sian apareillat. 
E ’ls noz&cs tro als genoills. 
Devupes px PRADES, Aus. cass. 
Que les nœuds soient appareillés. 
Et les nœuds jusqu’aux genoux. 
Als nozezs dels corns hom conoysh lors ans. 
Eluc. de las propr., fol. 242. 
Aux nœuds des cornes on connaît leurs ans. 


7. NOZELAMENT, s. m., nouement, con- 
nexité, assemblage. 
Humors... en las jancturas ajustadas, donans 
ad elas induziment et NOSELAMENT. 
Eluc. de las propr., fol. 49. 
Humeurs... assemblées dans les jointures, dou- 
nant à elles enduit et connexité. 


8. Nozeos, adj., noueux. 
L'aybre es mot dur, nozELOs et ramos. 
ÆEluc. de las propr., fol. 213. 
L'arbre est moult dur, noueux et rameux. 


9. Nozan, NOSAR , NOAR , V., lat. NOpane, 


nouer, attacher. 
Las xoza el centre. 
Eluc. de las propr., fol. 239. 

Les noue au centre. 

Fig. Li fizel amador 
Qui’lh plait d’amor subon noan, 
Prezon mais l’amoros plor. 
T. 28 G. Fa1DtT ET D’ALSERT : N Albert. 

Les fidèles amants qui savent nouer le plail 
d'amour, prisent davantage l’amoureux pleur. 
Part. pas. 

Nozarz a tort, quar lo dreitz lo deslia. 
BERTRAND D'ALLAMANON : Ja de chantar. 
Noué à tort , car le droit le délie. 
Lo fre li’scapet qu’ el tenia xozar. 
Roman de Fierabras, v. 1141. 
Le freio, qu’il tenait noue, lui échappa. 
Quatre correias 
De cuer de cer menut nosApas. 
Roman de Jaufre, 61. 

Quatre courroies de cuir de serpent nouces menu. 

car. Nuar, Esr. Annudar, ir. Annodare. 


NOT 


10. NozxLan , v., nouer, attacher. 
Lors corns si nozxLo. 
Eluc. de las propr., Hi. 1; 
Leurs corues se nouent. 
Part. pas. 
Lo Sarrazi s’ afica suls estrieaps sozrtar. 
Où li day brau pendian en l’arso nozer: 
Roman de Fierabras, v. 1042 et 1533. 
Le Sarrasin s’appuie sur les étriers noucs. 
Où les deux glaives pendaient atfachés à l'irs: 


rr. Naccro, s. f., connexion, nœud 
La forma de la xxccto es que, etc. 
Trad. d'Albucasis, fol. 21. 
La forme de la connexion est que, ete 


12. NecTaci0, s. f., jonction, attache 
La xacracro de doas dents sanas. 
Trad. d'Albucasis, lol 3. 
La jonction de deux dents saines. 


13. ANNEXIO, 5. f., lat. ANNEXIO, COI 
nexion, jonction. 
Per s0 que sia AXNEx1O engual. 
Trad. d'Albucasis, fol. 3: 
Pour cela que La connexion soit égale. 
EsP, Anexion. 


14. ANNEXE, ad}., lat. aNNaxus, annexe 
attaché. | 
Novas rimadas AMNKXAS... ; ANMEXAS 500 CI 

las razos o las materiss o themas, de que 1 

tan, termeuo en nombre no par de bordos 
Leys dameors, fol. 18. 

Nouvelles rimées annerées… ; elles sont anxrt 

quand les sujets ou les matières on thèmes , de ex 

elles traitent , finissent en nombre mon pair de ù 
Las partidas al cor a5xaxas. 

Las fnelhas ha anxaxas. 
Eluc. de Las propr. , fol. 58 et 19 
Les parties au corps anneréss. 
À les feuilles annexées. 
CAT. ARREXO, M3P. ÆREXO. PORT. ÆRREXO. 
ARneSssO. 


15. ConNEexIO, s. f., lat. cons" 
connexion. ° 
Han natural uvitat et commexro. 
Que amar sia anio et coxwexro amoross 
Eluc. de Las propr., fol. 2et 3. 
Ont vaturelle unité et connexion. 
Qu’aimer soit union et connexion amoureux 
car. Connexié, rsr. Conexion. ront. Ü®% 
nexäo, 17. Connessione. 


NOT NOT 331 


6. CoxnexrraT, s. f., connexité. L'offici de moran:Aa….; la venda de lss no- 


Per que haian coxmaxrraT entre lor. TARIAS. 


Leys d’amors, fol. 13. 
Poar qu'elles aient connexité entre elles. 


sc. car. Connexitat. sse. Conexitad. 


Tit. de 1241. Doar, t. VI, fol. 151. 
L'office de notariat... ; la vente des nofariats. 
car. xsr. Votaria. 1Tr. Notaria, noteria. 


4. Norantar, s. m., notariat, fonction 
de notaire. 
Finit lo terrmi de lor mOTAR1IAT. 


, Dexotan, w., lat. nenonane, dc- 
nouer, détacher. 


Agael cop pxsoza la ’squina. Fors de Béarn, p. 1077. 
Eluc. de las propr., fol. 237. Le terme de leur notariat fini. 
Ce coup dénoue l’échine. asP. Motariato. 


, Deœanar. sr. Desanudar. rr. Disnodare. 
5. Norario, s. f., lat. norario, obser- 


TA, NODA , S. fs lat. NOTA ; note, vation, remarque. 


marque. | Norarios es cant, per certs senhals, hom 
Noras ni quartas escrir. demostrs la natura d’ome. 

| P. CARDINAL : Qui vol. *_ Leys d'amors, fol. 148. 
Ecrire uotes et chartes. La remarque est quaod , par certains signes, un 
g. Honestemens uzar de vestirs ses exces € | indique la nature de l’homme. 

sæs xo7a de herguell. AXC. CAT. Notaci6. amc. zsr. Notacion. ronr. 

F. et Vert., fol. 104. Notacäo. 
User honnétement de vêtements sans excès et ° 
s note d'orgueil. 6. Norasce, adj., lat. norasiLis, no- 
Pesma xopA es ergoils en tenso. table, 
Trad. de Bède, fol. 35. Eh fage norTanzss. 
[res mauvaise margue est orgueil en contestation. Cat. dels apost. de Roma, fol. 1. 
. Et les faits notables. 
Note de musique. Esta doctrina 
En parauilas que pesson per la bocs o en Sancta, noranLa € fina. 
ra de cans o de s0s dissoluts. Brev. d’'ameor, fol. 110. 
F. et Vert., fol. 88. Cette doctrine sainte, notable et pure. 


Ea paroles qui passent par la bouche ou en notede| car. asp. Notable. ronr. Notavel. 1r. Notabile. 
at où d’airs désordonnés. 

t.LsP. PORT. tr. Nota. 7. NOTABLAMENT, NOTABLAMEN, ado. , 
notablement, honorablement. 


\ ] e e. e [4 
ou, s. m., lat. NOranius, notaire Ditz noraszamex de tres dietios. 


Certas que no son faîtes per cominal per- Leys d’amors, fol. 112. 
M, 20 €s per HOTARI- Dit notablement de trois mots. 

Trad. du Code de Justinien, fol. 28. Lo qual me recalhic mot noOTABLAMENT. 
dartes qui ne sont faites par personne commune, PeuLuos, Voy. au Purg. de S. Patrice. 
Hidire per notaire. Lequel me reçut moult Aonorsblement. 

Notanrs que fan falses letras, e falson los | car. Morablement. vsr. Notablamente. ronr, 
ells, e fan libells falces e falsas cartas. Notavelnente. 1r. Notabilmente, notabile- 
V.. et Vert., fol. 15. mente. 


lotaires qui font de fausses lettres, et faussent 

waut, et font des mémoires faux et de faux | 8. Norar, %., lat. noTane, noter, dé- 

l noter, indiquer. 

* Notari. xsp. ront. Notario. 17. Notaro, Noran.… e summariamen remembrer las is- 
ROtaiO . torias. ‘ 

. Cat. dels apost. de Roma, fol. 2. 

Noranna, s. J. > notariat, office de Noter... et sommairement rappeler les histoires. 


otaire. L'antre jorn, per aventura, 


NÔT 


M'anava sols cavalcan, 
Un sonet nOTAN. 
Guy D’Uisez : L'autre j jora. 
L'outre jour, par aventure , je m'en allais seul 
chevauchant, notant un sonnet. 
Noran quals sion las causas del nostre de- 
partiment. 


332 


Doctrine des Vaudois. 
Noter quelles soient les causes de notre séparation. 
Car la prima lettra d'amor 
Apellon a, e xora plor. 
P. MiLon : En amor trop. 
Car la première lettre d'amour on appelle A, et 
elle dénote pleur. 
CAT. Esr. PORT. Votar. rr. Notare. 


9. DEnoTAn, ®., lat. pENoTaARe, déno- 
ter, désigner. 
Aysso pxnoTa la virtut del vocable, cam 
simple vuelha dire ses plec. 
Daxoro indignacio de coragge. 
Eluc. de las propr., fol. 8 et 4o. 
Ceci dénote la qualité du mot, comme » simple 
veuille dire sans pli. 
Dénotent indignation de cœur. 
CAT. ESP. PORT. Denotar. 17. Denotare, dino- 
tare. 


10. Nortrican, v., lat. NOTIFICARE, no- 
tifier. 
Nortricax per la tenor de las preseus. 
Juste, Preuv. de l'Hist. de la maison de 
Turenne, 1404. 
Nous notifions par la teneur des présentes. 
Part. pas. Las benedictios.. 
et NOTIFICADAS. 
Eluc. de las propr., fol. 150. 
Les bénédictions... furent promulguées et no- 
tifiées. 
CAT. ESP. PORT, Votificar. 1T. Notificare. 


. foro promulgadas 


1. NortricaTiu, adj., qualificatif, in- 
dicatif. 
So xoriricATIus de las personas divinas. 


Eluc. de las propr., fol. 7. 
Sont qualificatifs des personnes divines. 


12. Norout, adj., lat. Noronius, no- 


toire, connu. 
À totz manifestz e NOTORIS. 


Leys d'amors, fol, 118. 
À tous manifeste et notoire. 


CAT. «tort. sr, PORT. Tr. N'otorto. 


NOT 


13. Noricia, s..f., lat. norrris, notice, 
connaissance , notion. 
Noms es ditz de nomnar o de sortes, 

es couoysshensà. 
Leys d'amors, fol. 4j. 

Nom est dit de nommer ou de notice, c'est-dire 

connaissance. 
Norrcra certa dels temps et dels momew. 

ÆEluc. de las propr., fol. 1a1. 

Notion certaine des temps et des moments. 

CAT. zsP. PORT, Voticia. 17. Notizia. 


14. Nocto, s. f., 
connaissance. 


D’aquestas mocros, sapias que casuue 
una et indiviza. 


lat. norio, notion, 


Eluc. de las propr., fol.;. 
De ces notions, sachez que chacune est unt € 
indivise, | 
cAT. Voct6, xs. Nocion. ronr. Nocäo. 17. Ye 
zione. | 


15. Noctonaz, adj., indicatif, quai 


catif, explicatif. 
Algus so noms... personals, autres NOCIOSALS 
Noms mocronaLs so ditz, 
Eluc. de las propr., fol. 6 et. 
Aucuns sont noms... personnels, autres qualifcabf 
Sont dits noms indicatifs. 
cAT. xsP. Vocional, 


16. ANKNOTATION, 5. f., annotation, de 
signation. 


La AnnoraTion de tos los bes mobles es 
mobles del fugitio. 
Cout. de Condom, de a 
La désignation de tous les biens meubles et . 
meubles du fugitif. 
sr. Anotacion. PORT. Annotacäo. tr. 42% 
tasione. | 


17. CoGniICI0, COGN1ITIO, 5. 


NITIO, Connaissance. 
Eu sa coenicio 
Pren quecx mout gran perfeccio. 
Per illaminatio | 
Nos a dada coexrrio. | 
Brev. d'amor, fol. 7e 
En sa connaissance chacun prend moult grsi 
perfection. 
Par illumination nous a donné connaissence. 
ANC. CAT. Cogniciô. ANC. SP. Cogmiaion. fl 
Cognizionr. 


., lat. coû 





NOT 
), Cono1sessa | CONOYSSENSA , CONOYS- 
SHENSA, CONOICHENSSA, S. f., CODDAiS- 
sance, savoir, distinction, avis. 
lea n’ai chauzit un pro e gen... 
On es sens e conorssausa. 
La couTresse px Dix : Ab joi. 
Jen ai choisi un preux et gentil, où est sens et 
Pocr. . 
Quer coxmoxssaxsa 
Vo’ ’n fai abstenir. 
G. Riquies : L'autre jorn. 
Cer connaissance vous en fait abstenir. 
lea mostrarai las conotssansas 
Dels auxels. 
Drupes px PRADES , dus. casse 
Je montrerai les distinctions des oiseaux. 


Terme de jurisprudence. 
Los digs consols au. la coxoycauxssa de 
xs. et de mslasfachas. 
w de Montcuc. Ord. des R. de Fr., 1463,t. XVI, 
P- 126. 
Ledits consuls ont. la connaissance de limites. 
de méfaits, 
x. Diguas m’en vostra conoissaxsa. 
T. e Caran ET Dx Hueuss : N Ugo lo. 
Dites-m’en votre connaissance. 
Segon ma CONOISSENSA . 
Anwauv DE Maaurir : Rasos es. 
Selon ma connaissance. 
7. Conexensa, amc. xs». Conocencia. 17. Co- 
Roscen za. 


. Coxoissneex, s. m1., connaissance, 
ans, - 
Can n’aura conotssrwzx, 
P. CanptxaL : Jhesum Crist. 
Quand il en aura connaissance. 
x. Al mieu conotsstuxx, 
El mon non es tau gaya. 
G. Faïptr : Be m plats. 
À ms connaissance , au monde il n'est si gaie. 
T. Conexement. xsr. Conocimiento. Pont. 
Conhecimento. rr. Cognoscimento, conosci- 
mento. 


: ConoGuDA, CONECUDA, s. f., con- 
baissance, 
*. À conocupA dels sens amics. 
Tit. de 1253. Arch. du Roy., M, 572. 
À connaissances des sieus amis. 
Fon ls melhor del pais 


NOT 


À cosoeupa dels vesis, 
À. Vinac DE BezauDux : En aquel temps. 
Elle fut la meilleure du pays à connaissance 
des voisins. 
Faill trop a ms conxocupa. 
Ux raousADOUR ANONLME, l'oblas esparsas. 
Elle faut trop à ma connaissance. 


333 


21. CONIOISSEMRE, CONOISSEDOR, CONOYS- 


SEDOR , $. M., CODNAÏSSEUT. 
No t justifies davant Deu, car el es coxrors- 
sarns de cor. 
Trad. de Bède, fol. 39. 
Ne te justifies devant Dieu , car il est connaisseur 
de cœur. 
Aug per qui m teno’l conmoxssxpon. 
G. Riquira : Fis e verays. 
J'entends pour qui me tiennent les connaisseurs. 
Per que s fan tug como:sax non 
De me, vas quel part ieu azor. 
BraraanD Dx Boax : Rassa tan. 
C'est pourquoi tous se font connaisseurs de moi, 
vers quelle part j'adore. 
AXC. IT. À ciascuno buono conoscidore. 
Guirrons D'AnEzzo , Lett. 5, 
asr. Conocedor. pont. Conhecedor, Tr, mon. 
Conoscitore. 


22. Cocxniriu, adj., lat. coonrrivus, 
appréciatif, qui connait. 
Virtut racional es potencia COGxrr1vA. 
De las potencias de l’anima,.. la una es 

COGNITIVA. 
ÆEluc. de las propr., fol. 22. 

Vertu rationnelle est puissance appréciative. 
Des puissances de l’âme,.… l’une est appréciativs. 


23. Cocxosctsze, adj., connaissable. 
Autra cauzs per autre sen COGNOSCISLA. 


Eluc. de las propr., fol. 15. 
Autre chose connaissable par autre sens. 


24. CONOSCER, CONOISCER, CONOISSER, 
v., lat. cognoscene, connaître, pren- 
dre connaissance. 

Us orbs o poiria conotssun 
Que vos m’avetz pres e lazat. 
Focquer DE Rowaxs : Domna ieu. 
Un aveugle pourrait cela connaître que vous 
m'aves pris et lacé. ° 
No sai si m conorssra. 
GAVAUDARN LE VIEUX : L'autre dia. 
Je ne sais si elle me connaissait. 
Ieu coxosc ben sen e folhor, 


334 NOT NOT 


E coxosc ancta et honor. Ton que quecx ls desampara 
Le cowurx px Porrisas : Ben vuelh que. + Per pxsconorssaxsa. 
Je connais bien sens et folie, et je connais honte GuiLiauxe DE MonTAGNAGOUT : Ges pe 
et honneur. Tant que chacan l’abandonne par {rgratitude 
Qui’l coxorssunta, Us mal essenhatz 
Juglars es. Ab gran pasconorssexsa. 
V. Bazuox» Ricas Novas : Lo bels. G. Farmir : Lo gens cors 
Qui le connaftrait , il est jongleur. Un mal enseigné avec grande ignorance. 
Lo jutges deu conorsszn del plait. Qui, apres ben, dis mal, 
Trad, du Code de Justinien, fol. 13. Fai gran DESCONOISSENSA. 
Le juge doit connaftre du plaid. Avant 28 Preor ans : Per rasoc. 
— Reconnaître, avouer. Qui, pri bien, ps mal, fait grande f net 
Conocnon que del vescomte teniun tot| "©: 75: 76 ee donnes santa 
quant avan. Titre de 1168. J. ne MEunRe . Test., v.{x 
Reconnurent qu’ils tenaient du vicomte tout ce En racomptant le fait qu'ils congnoissen 
qu’ils avaient. l'aeil, ils demeurent en descongnoëssance à 
cause. 
— Connaître charnellement. Œuvres d'Alain Chartier, p. ki 


Tot hom que, per violensa, conoouxs fema,| amc. caT. Desconexenca. re. Disconoxenss. 
Charts de Gréalou, p. 100. 


Tout homme qui, par violence, conmift femme. 27. DESCONOYSSEMENT, DESCONOISSEN 


Part. prés. s. m., ingratitude. 
Mas vos, amicx, etz ben tan comorssxxs :_ Si nen lo servia tos temps mays, 
Que ben devetz cunoisser la plus fina. Gran pasconorssamenT seris. 
La cowrassz px D1r : À chantar m’er. F. de 5. Honcrst. 
Mais vous, ami, vous êtes bieh tant connaissant S'il no le servait toujours plus, grande ingn 
que bien vous deves connaître la plus fidèle. tude (ce) serait. 
Las unas son plarens, Per avols faitz savais 
Las antras connorssens. Que fai Dasconorssauxx. 
AnxauD pe Manreutt : Rasos es. GAUBRAT, MOINE DR Puicrsor : Pres 
Les unes sont agréables, les autres connaissantes, | Par lâehes faits méchants que produit i | 
Subst. Ajuder puesc a mos conorsxss. À gran DESCONOISSEMEN. 
Baaraanp pe Boax : Non estarai. Pons px LA Ganpe : D’ un sirveœts 
Je puis aider à mes connzissances. À graode ingratitude. | 
Part. pass. xsr, Desconocimiento. ront. Desconkecme 
Ben dei chantar pus Amors m'o ensenha.… Tr. Sconoscimento. 


Quar s’ilh no fos, ja non fora chantaire 


. 28. Desconoissznon, +. m»., mauri 
Ni comocurz per tanta bons gen. 


PrvaoLs : Ben dei. connaisseur, ignorant. 
Bien je dois chanter puisque Amour me l’ensei- S’entr’els pxsconotssanors 
que... ear s’il ne fût, jamais je ne serais chanteur E donass de mals talans, 
ni connu par tant de bonne gent. Sovendeiava mos chans. 
cAT. Conexer. ANc, Esp. Conoscer. ase. MOD. RaïMonND DE MiRAVAL : S adreg ‘a. 
Conocer. ronr. Conhecer, 17. Conoscere. Si entre les mauvais connaisseurs et les dames 


| x mauvaises volontés, je répétais souvent mes chu 
25. ACONOYSSER, v., reconnaître. 


. . C CER, DESCONOISSER , DE 
Apren hom a mal sfugir et aconoYssER… 29. Drsconoscs, Ù 


tot pecat. CONOYSSER, Ÿ., Mmécounaître. 
V. et Vert., fol. 28. Cossi fassa hom pasconotssaen 
Onapprend à fuir le mel et reconnaître. tout péché, Autrai avsel. 


Dousxs pe Paanes , dus. cas 
26. DESCONOISSENSA, DESCONOYSSENSA, Comwent on fasse méconnaftre visenu &rags 


s. f., ingratitude, ignorance, folie. Ieu non o puesc far Dasconorsssa, 


NOT 


Qu'us orbs o poria conoisser.. 
Focquer px Rowans : Domns ieu. 


Je ne pois faire méconnafire cela, vu qu’un aveu- 


tk pourrait connaître. 
Om per complir sou plazer, 
Dascoxoys dreg e dever. 
G. Rrquren : Vertais. 


Homme pour sccemplir son plaisir, meconuaft 


uit et devoir. 
Drscosocvt d’ Amor, qu’ anc no m fes be. 
G. Faanir : De solats. 
wcoaus d'Amogr, vu qu’oncques il ne me fit bien. 
pt. prés. ” Cels que, per conten 
Q'avets mest vos, si van pascomoisax. 
B. Cacvo : Ges no m’es. 
Ceux qui, pour contestation que vous avez parmi 
w,5e vont méconnaissantis. 
ba. Tot aiso’n fan li ric pxsconotrssix. 
H. BauNET : Puois l’adreits. 


Foat cela en font les riches méconnaissants (igno- 


ds). 
Mas diran tot li pxsconoissax 
Que cel es fols qu'am’ autrui mais que se. 
Joapan px BONELS : S’ ira d’amor. 
Nais tous les méconnaissants (ingrats) diront 
: celui-là est fou qui aime autrui plus que soi. 

Aumors falset mon sen 

Tan qu'ana nssconarssas 

Amiey, 

GauBEaT, NOINE DE Puicis0T : Be s cujet. 
our faussa mou sens tant qu’une ingrate j'aimai. 
7. pas. Befatz DE«sCOROGUTz. 

Hueues ps S. Cra : Nulhs res. 
hefits méconnus. 
&ra, Pour lai desconnoistre, son vis 
Oint d'une erbe que blans ne bis 
Ne fu, mais entre dens couleurs. 
Roman du Renart, t. IV ,p. 180. 
Mais descognoissent leur cas et leur péril. 
: descongnoissans acointes que tn as servis. 

Œuvres d'Alain Chartier, p. 322 et 268. 
rard et sa compaignie, afin d'estre descog- 
#, furent couverts et honssez de blanc. 

Hist. de Gerard de Mons, p. 101. 
!. Desconexer, xsp. Desconocer. ronr. Des. 
conhecer. ir. Disconoscere. 


Exconocur, adj., inconnu. 

#t. Mais amats deniers e panbrarnes 

Qu’axcoxoevrz lamor de Na Felcona. 
GuiLLauxe px Baux : Be m meraveill. 

‘ous aimes davantage deniers et pauvre harnais 

inconnu l'amour de dame Falcone. 


NOT 335 


31. MxscONIOISRNSA, MESCONOISENCZA , 
s. f., ingratitude , ignorance. 
Masconioisansa es nairissa de vices. 
Trad. de Bèds, fol. 43. 
Ingratitude est nourrice de vices. 
La xxsconozsxnczA lo fsi mot fort errar. 
Lo Novel sermon. 
L’ignorance le fait moult fort errer. 
ANC. FR. 
Vos injastes cCOUrroux, voire MESCONMOISSANCE 
Par qui je me suis veu tout espoir retranche. 
Premières OEuvres de Desportes, p. 38. 


32. MESCONOISSER, MESCONOYSSER, D., 
méconnaître. 
Voyez Denina,t. III, p. 118. 


Frayre, ien non volh masconorssxa. 
Trad. de PÉp. de S. Paul aux Romains. 
Frères , je ne veux pas méconnaftre. 
IT, Mesconoscere, misconoscere. 


33. Pascocnicto, s. f., lat. paanxcocxni- 
TIO, préconnaissance, connaissance 
anticipée. 

Presciencia o PRacoGxIGIO de las iniquitats. 
De las causas... ventaras ha »paxcoonicto. 
ÆEluc. de las propr., fol. 6 et 9. 


Prescience ou préconnaissance des injiquités. 
Des choses... à venir a préconnaissance. 


34. PReCcONOYSHENSA , 5. f., préconnais- 


sance , connaissance anticipée. 
De guerra hau algans rarcoxorssaxsa. 
Eluc. de las propr., fol. 14g. 
De guerre ont aucune préconnaissance. 
1T. Preconoscensa, precognoscenza. 


35. RECONOISSENSA, RECONNOISSENSA, 
RECGONOYSSENSA , 5. f., reconnaissance, 


ressouvenance, aveu. 

Be m dei far bona chanso, 

Sivale per nAzcONO1SSENSA. 

P, VipaL : Pus tornats. 
Bien je dois faire bonne chanson, du moins par 
reconnaissance, 
‘Non a RECONNOISSENSA 
De sa vilania. 
P. Baxuonp Ricas Novas : Lo hels. 

N'a ressouvenance de sa vilouie. 
Veraya confessio es repentimens de cor e 


| RaGOonOTssEnNsA de boca. 


F. et Vert., fol. 13. 


336 NOT NOT 


Véritable confession est repentance de eœur et | Part. pas. Âns que a fosso nacomoaurz. 
aveu de bouche. PniLONEy A. 


Las nECONO1SENSAS Que premieramen n’avian. Avant qu'ils se fussent reconnus. 


Tit. de 1278. Charts de Capdenac. ss. Reconocer, ronr. Reconhecer. rr. Ri- 
Les reconnaissances que premièrement ils en noscere. | 
avaient. 


ronr. Reconhecenca. 1r. Riconoscenza. 38. PaonosTicAci0, 5. f., pronosticatio, 


36. RECONNOISSEMENT, RECONOYSSEMEN, | COR de pronostiquer. 
s. m., reconnaissance Usatz en le curscio ds totz vostres malauts 
0 ; : de rRomosSrICACIO € indicatio. 
Aissi valra sou ric pretz per on cen, Trad. d'Albucasis, fol. 12. 
Si acaelh Dieu hueimais per companho, Uses dans le traitement de tous vos malades de 
Qa’ elh uo vol re, mes axconworssemex. pronostication et indication. 
Forquet De MasseiLre : Hueimais no y. | car. Pronosticacié. xs». Pronosticacion. port. 


Aïnsi vaudra sou puissant mérite cent pour un, Pronosticacäo. ir. Pronosticasione. 
s’il accueille Dieu désormais pour compagnon, vu ° 


qu'il ne veut rien, excepté reconnaissance. 39. PRONOSTICAR, v., pronostiquer. 
Far omenatge € AKCONNOISSRMERT. Paoxosrican ni juggar del mudament ni de 
Tic. de 1166. Hist. de Languedoc, t. IL, pr., | terme de malautia. 
col. 116. Eluc. de las propr., fol. 117. 


Faire bommage et reconnaissance. Pronostiquer et juger du changement et du terme 
anc. PR. .Inir. deniers en reconoisement de maladie. 


Que de vos tiegue trestot son chasement, Part. pas. Coma papa Clement avla PROXOSTI- 
Roman d'Agolant, fol. 188. BenKkes , p. 181. CAT. 
z«p, Reconocimiento. ronT. Reconhecinento. Cat. dels apost. de Roma, fol. 195. 
ir, Riconoscimento. Comme le pape Clément avait pronostique. 


- CAT. ESP. »ORT. Pronosticar. 17. Promosticare. 
37. RecocnoscEen, RECONOSCER , RECON- 


connaître, payer de retour. SIA, 5. f., lat. IGNORANTIA , ignorance. 
D’ aquel be Icmonancts non los escuza en aquest cas 
V. et Vert., fol. 5%. 
Ignorance ne les excuse pas en ce cas. 
Sel que aytal rGxonANsIA aura, sera damp- 
nets. 


Que m'a volgut 
Raconosc que s vira. 
Ginaup px Bonnriz : M’amiga. 
De ce bien qu'elle m'a voulu je reconnais qu’elle 
se détourne. 
Glorios Dieus, tramet me lam.., 
E nsconosca ’Îs tieus sendiers. 
FoLqueT DE MansuiLee : Senher Dieus. 
Glorieuxs Dieu , transmets-moi lumière..., et que 
je reconnaisse les tiens sentiers. 
Que lo traut non axconooues al emperador. | 41. IGNORANSA, s. f., ignorance. 


Liv. de Sydrac, fol. 129. 
Celui qui aura telle ignorance, sera damné. 
Certa es l1iomonanTia de nostra fi. 
Trad. de Bède, fol. 82. 
Gertsine est l'ignorance de notre fa. 
CAT. &sP. PORT. {gnorancia. 1T. Ignoranzia. 


. Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 3. Per 1GHORANSA , O per nocalensa. 
Qu'il ne reconnét pas le tribut à l’empereur. Leys d'amors, fol. 5. 
Rscocxoc l’amor que son popble li por- Par ignorance, ou par noucbalence. 
tava.… , e donet plasors dons et libertstz. ir. Ignoransa. 


Genologia dels contes de Tholosa, p. 15. u 
Reconnut l'amour que son peuple lui portait... , | 42. IGNORANMENT, s.n., ignorance. 


ct accorda plusieurs dons et libertés. IewonammzanTr del fayt me poyria excusar. 
Racoxorssxx que ayuels bes Arbre de Batalhas, fol. 111. 
Dieuos lo paires li a trames. Ignorance du fait pourrait m'excuser. 


Brev. d’amor, fol. 105. . . 
? . u , 1g n0- 
Reconnaissant que Dieu le père lui a transmis 45 Icxonans, ad) » lat IGNOBANS, 15 


ces biens. j  rant. 


NOT 


Sera bos clerez , si be m soy.ranonans. 
Leys d'amors, fol. 79. 
Je serai bon clerc, bien que je suis ignorant. 
Icxonaws es cel que pogra saber la fe de 
Yeu si s volgnes. 

Liv. de Sydrae , fol. 129. 
frnorant est celui qui pourrait savoir la foi de 
keu s’il voalüt. 
sssanti, À destrnctio dels 1&xoRaNs. 

La Crusca provensale, p. 95. 
A destraction des ignorants. 


at. Îgnorant. «SP. PORT. 1T. {gnorante. 


. Icwann, adÿ., lat. 16nanus, ignare, 
ignorant. 
Îsxanns, 50 es a dire ses narrs, per defauta 
e joggament. 

Eluc. de Las propr., fol. 40. 
Ignare, C'est-à-dire saus narines, par défaut de 
gement. 


. Icxonan, »., lat. rononane, ignorer. 


art. pas. Cauza... fort 1GNORADA. 
Leys d’amors, fol. 9. 
Chose. fort ignorée. 


2e. PORT. Jgnorar. 1r. Ignorare. 


JTH, s. m., lat. norus, notus, vent 
du midi. 
Acta es le ters vent cardinal... ad el collate- 


les nor. 

ÆEluc. de las propr., fol. 134. 
Antan est Je troisième vent cardinal... à lui est 
latéral notus. 


P. PORT. IT, Vofo. 
TZ, s.f., lat. Nux, noix. 


Voyez Munaroni, Diss, 33. 


Ea la norz tres causas ha, 
L'escorsa , la testa e ’l nogalhs. 
Brev. d'amor, fol. 80. 


Eo la nnëx il y a trois choses, l'écorce , la coque 


le cerneau. 


Son meins grossas d’una xorz. 
Deupss DE Papers, Auz. cass. 
Sont moias grosses qu’une noix. 
De xorz a’scofellar. 
MancoaT : Mentre m. 
Des noix à écaler. 


œ. Non donaria doas norz, 
PienRE D'AUVERGNE : Qui hos vers. 
J- n'en donnerais pas deux noir. 


INT. 


NOU 337 
anc. va. Secours requiert aue autre fois, 
Mais ne lai vault pas d’une noix. 
* Psopet, 1, fab. 52. RoBear, t. E, p. 171. 
Voyez Ganpass. 
Car. Vou. xse. Nues. ponr. Nos.1Tr. Noce. 


2. Nocarx, NOGAILL, s. m., amande de 


noyau, cerneau. 
De presegas auretz NDGAILELS, 
Faitx n’oli. | 
Devupess px PRADES, Aus. Cass. 
Vous aures des amandes de noyaux de pêches, 
faites-en de l’huile. 
En la notz tres causss ha, 
L’ escorsa , la testa e’l socazus. 
Brev. d’'amor, fol. 80. 
Eo la noix il y a trois choses, l’écorce , la coque 
et le cerneau. 


3. Nocazuo, NOGuaALRo, s, m., amande, 


cerneau, 
De comprar oli ni noeuazsos nal jorn. 
Docum,. de 1381. Ville de Bergerac. 
D’acheter huile et cerneaux nul jour. 
Un nocar.mo d’avelana. 
Eluc. de las propr., fol. 184. 
Une amande d'aveline. 


4. NoGuieR, NOGIER, $. M., noyer. 
Al albre d'un noauisn per la gola si pent. 
F.. de S. Honorat. 
A l'arbre d’un noyer par la gueule il se pend. 
S’era non renverdisc en pascor, 
Be leu la nuot del Sa Giovan, 
Ausi cam li NoGrxn fan. 
UN TROUBADOUR ANONYME , Coblas esparsas. 
S’il ne reverdit maintenant en printemps, peut- 
être la nuit de la Saint-Jean, ainsi comme les noyers 
font. 
car. Noguer. 


NOU, nuzv, adf., lat. novus, nenf, nou- 


veati. 

Ab xou cor et ab xou talen… 

Vuelh an bon xou vers comensar. 

RamBAUD D'OBANGE : Ab nou. 
Avec nouveau cœur et avec nouveau désir... je 
veux uo bon nouveau vers commencer. 
Farai chansoneta NuzxvA 
Aus que vent ni gel ni plueva. 
Le coute pe Poiriens : Farsi. 

Je ferai chansoanelte nouvelle avant qu’il vente 


et gèle et pleuve. 
43 


338 NOU 


Adv. comp. Da nou renovellar. 
P. BaemowD Ricas Novas : Pois lo bel. 
Renouvelé à neuf. 
anc ra. En sou nuef ostel entrer. 
Nouv. rec. de fubl. et cont. anc.,t.1, p. 367. 
car. Vou. zsP. Nuevo. roRT. Novo. 1r. Nuovo. 


2. Novas, s. f. plur. , nouvelle, conte, 


histoire. 
Unas xovas vos vuelh contar 
Que auzi dir a un joglar. 
R. Vipaz DE BEezauDuN : Unas novas. 


Une nouvelle je veux vous conter que j'ouis dire 


+ à un jongleur. 
No sabetz las xovas de Tristan. 
BERTRAND DE Pants DE ROUFRGLE : Guordo. 
Vous ne saves pas les nouvelles de Tristan. | 
Guastos, cai es Bearns e Paus, 
Mi trames sai NOVAS comtar. 
BERTRAND DE Bonn : Quan vey. 
Gaston , à qui est Béarn et Pau, ru’envoya ici 
conter des nouvelles. 


car. Nova. zsP. Nueva. ronrt. Nova. 17. Nuova. 


3. NoveLL, NOVELH, NOrL, adÿj., lat. 
NOVELLUS, neuf, nouveau. 
El Novezz Testament. 
V. et Vert., foi. 80. 
Au Nouveau-Testament. 
En est son fas chansoneta NOVELHA. 
H. Bauxer : En est. 
Sur cet air je fais chansonnette nouvelle. 
Anet chantan .1. chan nozL. 
| P. Vipac : Lai on cobra. 
11 alla chantant un chant nouveau. 
Senher, on es En Gui, mos wozcs maridatz ? 
* Roman de Fierabras, v. 2985. 
Seigneur, où est le seigneur Gui, mon nouvel 
épousé ? 
Ab nous digz e de nova maestria, 
GuitcauME DE MoNTAGnNAGOUT : Non an tan. 
Avec nouveaux dits et de nouvelle science. 


Adyv. Raimond Gaucelm, avetz fac re novaLu ? 
R. GaucELx : À penas vau. 
Faimond Geucelm, avez-vous fait rien de nouveau ? 


Ady. comp. 
Novelha es, quar iea chant ps novazx. 
H. Bauner : En est, 
Elle est nouvelle, car je chante de nouveau. 
De mon nou vers, vuelh totz pregar 
Qu’ el m’anon px NovELE chantar 
A lieis qu’ am senes talan var. 
RamsauD n'ORANGE : Ab nou cor. 


NOU 


À Pégard de mon nouveau vers, je veus les} 
tous qu'its me l’aillent chanter de nouveau à | 
que j'aime sans désir changeant. 

AnC. van. De novels dras l’a feit vestir. 
G. Ga1maR, Poéme d’Haveloc, v. 65 
caT. Novell. asp. pont. Novel. 17. Novello 


&. Novezcer, ad}. dim., nouvelet. 
E mon cor ai ou xavazcer chantar. 
ARNAUD DE Manuniz : E mac 
En mon cœur j’ai uu chanter nouvelet. 


5. NovELLA, NOVELHA , NOELA , 5. f. | 

noveLLae, nouvelle, bruit, rumeu 
Estranha novrrua 
Podetz de mi aurir. 

B. pe VEnTADOUR : Lanqunn 

Étrange nouvelle vous pouvez entendre de na 

Veuc si celadamen, c’anc no'’n ssh 

novazuas tro qu’el fon jos al borc. 
F. de Bertrand de Born le fils. 
Vint si secrètement, qu'oncques ils n'en 
nouvelles jusqu’à ce qu’il fut en bas du bourg. 
Garda que tn no recepchas las xous 


tos homes. 
Trad. de Bède, fi. 3. 


Prends garde que tu u'accueilles les rune 
tes hommes. 


car. Movella. nyr. Novela. ronr. ir. Nord 


6. NoveLLarrs, s. f., nouveauté. | 
Cant issia de l’abadia, 

Apportava NOVELLARIA 

De peccat e de tracions, | 

Ab qu’ engannava los compagnons. 

PV. de S. Honorai. 

Quand il sortait de l'abbaye, il apportait # 

veauté de péché et de trahisons, avec quoi il tros 

les compagnons. : 


7. NoviTar, 5. f., lat. Novrrarem, ni 


veauté. 
De temps mudament, novrrar et finis 
Eluc. de las propr., fol. 3 
De temps changement , nouveauté et achèvemé 
car. Vovedat. asr. Novedad. pour. Nowidi 
17. Vovità, novitate, novitade. 


8. NOVELETAT, NOEL&TAT, 5. f., lat. 
VE/LITATEM, nouveauté. 
Ab aïtals nOVELETATZ 
Escorjon lor gens de tots latz. 
Brev. d'amor, (ol. 15: | 
Avec de telles nouveautés ils écorchent leur f 
de tous côtés. 


| 





NOU | NOU 339 


Feiz alqunas ENNOVACIOs. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 218. 


Fit ancunes innovations. 
CAT. Innovaciô. zsp. Innovacion. roaT. Inno- 
vacäo. 1T. {nnovasionc. 


13. Innovan, v., lat. INNovaRe, innover. 


Los fors.…, renovam, INNOvAM, los donam. 


For de Mimisan, 1389. Ord. des R. de Fr., 
t. XV, p. 635. 


Les fors..… , nous renouvelons, innovons, les 


dounous. 
CAT. «sr. rot. /nnovar. 17. Innovare. 


14. Renovatiu, adÿ., rénovatif, propre 


à renouveler. 


Solelh... ha virtut AzHOVATIVA. 
Eluc. de las propr., fol. 115. - 
Le soleil... à vertu rénovative. 


Mas sas reformat en la mOv&LETAT de vos- 
re sen. 
Trad. de PÉptt. de S. Paul aux Romains. 
Mai soyes réformés en la aouveauté de votre sens. 
No us hi fasse forsa ni NORLETAT. 
Tie. de 1283. Doar, t. X, fol. 143. 
Ne vous y fasse force ni nouveauté. 
sc. ra. Tousjours nouvellettez on veult. 
Vigiles de Charles VII, 1. I, p. 83. 
Ryeut à ce changement de l'État que re- 
m Lycargus, beaucoup de nouvelletez, mais 
première et la plas grande fut l'institution 
a sénat. 
Antor, trad. de Plutarque. Vie de Lycurgus. 
















NosLIAIRE, 5 m., auteur.de nou- 


velles. 
No bon trobaîre, mas xoncrarax fo. 
V.. d'Elias Fonsalada. 
Il e fat pas bon trouveur, mais auteur de nou- 
des. 
w. Novelador. Pont. Novelleiro. xr. Novella- 


inre. 


15. REnNOVELATIU, adj., renouvellatif, 


restauratif, propre à restaurer. 

De la terra per flors et herbas a&NOVSLATIU. 
Eluc. de las propr., fol. 123. 

Renouvellatif de la terre par fleurs et herbes. 


16. Renovacio, s. f., lat. RENOVATIO, 
rénovation, renouvellement. 


Es temps de az=movACIO. 
Eluc. de las propr., fol. 128. 
C'est temps de rénovation. 
car. Renovacié. xsr. Renovaction. ronT. Reno- 
vacdo. 17. Rinovasione, rinnovasione. 


. Novicr, movisst, s. m., lat. NOVvI- 


Tlus, NOVICE. 
De vos lauzar me conosc trop movicr. 
Leys d’amors, fol. 152. 
De vous louer je me connais trop novice. 
st, Meta l om en la maio dels novrssts. 
Trad. de la règ. de S. Benoît, fol. 29. 
Qu'on le mette dans la maison deg novices. 


7. Norici, ns. Noviçio. ronr. Noviço. 17. 


Novizio. 17. RENOU, RENIEU, 5. M., USUTE , 10- 
térét, courtage. 
Devedon aznou e raubaria, 
Et elhs fan lo. 
Poxs p£ LA Gaaps : D’ uu sirventes. 
Défendent usure et volerie, et ils le font. 
Adv. comp, 
Si monge nier vol Diens que sian sal 
Per pro manjar ni per femnas tenir. 
Ni canonge per prestar À RENIEU. 
Ra1s0nD DE CAsTELNAU : Mon sirventes. 
Si Dieu veut que moines noirs soient sauvés pour 
beaucoup manger et pour femmes tenir. et chanoine 
pour prêter à usure. 


18. RenoVIER, s. m., usurier, prêteur 
sur gages. 
Si cam es plas renoviens cobeitos 


On plus a d’aur e d'argent a se mes. 
Pons DE CAPDUEIL : Astrucx. 


 NOVELHAMEN, NOVELAMEN, NOELAMEN, 
ad. nouvellement, de nouveau. 
Àissi meto servitut 
E pezatge NUVELAMEN. 
Brev. d'amor, fol. 125. 
\insi ils imposent nouvellement servitude et péage. 
Nosamex intrar en l’orde. 
Trad. de La règl. de S. Benoît, fol. 29. 
Eatrer nouvellement dans l’ordre. 
Quant aug de fin-joy la doussor 
Que fan l’ auzelh novEaLHAMEX. 
Prennz D'AuvenGns : Belha m’ es. 
Quand j'entends la douceur de pure joie que font 
ioiseaux nouvellement. 
ir. Novellament. 1r. Novellamente. 


L Ennovacro, s. f., lat. INNOvATI0 , 
innovation. 


340 NOU 


Ainsi comme est l’usurier plus convoiteux où plus 
il a d'or et d'argent à soi placé. 
Rexovren yssamen com Juzieu. 
Rarmonp DE CAsTELNAU : Mon sirrentes. 
Préteurs sur gages également comme Juifs. 
xs». Renovero. 


19. RENOVELLAMENT, RENOVELAMENT . 


s. m., renouvellement. 

El R&NOVELAMENT de la lana. 
Eluc. de las propr., fol. 281. 

Au renouvellement de la lune. 

Car adonca comenczava lo RENOVELLAMENT. 

La nobla Leycson. 
Car alors commençait le renouvellement. 
17. Rinovellamento, rinnovellamento. 


20. REKOVAR, 2., lat. RENOVARE, renou- 


veler. | 
Los fors.…, RkNOvAM, innovam, los donam. 
For de Mimisan, 1389. Ord. des R. de Fr., 
1. XV, p. 635. 
Les fors..., nous renouvelons , innovons, les 
donnons. 
car. use. ponT. Renovar. 1Tr. Rinovare, rinno- 
vare. 


21. RENOVELLAR, RENOVELAR, 2., re- 


nouveler, recommencer, rajeunir. 
Per la carn RENOVELLAR, 
Que no puesca envellezir. 
LE CONTE DE Poitiers : Mout jausens. 
Pour renquveler la chair, afin qu'elle ne puisse 
vieillir. 
L’ odor de l’ erba floris, 
E ’1 dous chan que l’auzels cria, 
Mi fan mon joy RENOTELLAR. 
B. ne Ventapoun : En abril. 
L’odeur de l'herbe fleurie , et le doux chant que 
l'oiseau crie, me font ma joie renouveler. 
Quan lo boscatges es floritz, 
E vei lo temps R«NOVELAR. 
B. pe VenTaADOUR : Quan lo. 
Quand le bocage est fleuri , et je vois le temps re- 
nouveler. 
Serpens que manja manrela, 
Tot mantenen R&«NOVELA. 
Brev. d’amor, foi. 50. 
Serpent qui mange morelle, tout aussitôt renou- 
velle. 
Part, pas. Solelh de may, abrils RENOvKLLAT. 
Ginaup De CALANSON : Bel senher. 
Soleil de mai, avril renouvelé. 


NOV 


ANG. FR. Quant li prins-tems renovela, Kill 
li empereres, s'apareilla pour ostoier. 
Gest. de Louis-le-Débonn. Rec. des Hist. de Fr 
t. V1, p. 131 
Mesme l'an qui ce jour commence et renouw 
En diverses saisons départira son cours. 
Premières OEuvres de Desportes, fol. 52 
anc. caT. Renovellar. 1r. Rinovellare , rm 
vellare. 


22. NeomEniA, s. f., lat. NEOxxvuL 
néoménie. | 
Festa... apelada nxoxmexta , s0 es a direfes 
de novela lana. | 
Era sxoxwxxta una sollempnitat. 
ÆEluc. de las propr., fol. 126 et 1: 
Fête... appelée néoménie, c'est-à-dire fête d: :: 
velle lune. 
Néoménie était une solennité. 


CAT. ESP. PORT. Veomenta. 


NOV, s. m., lat. novem, neuf. 
Aprop nov jora que seran nat. | 
‘ Devpes DE Paapes , dus. Cass. | 
Neuf jours après qu’ils seront nés. 
AncC. FR. La diesme en feseient tarner, 
E li testes as nof colper. 
Roman de Rou, 5.9: 
ANC. ESP. 
Una niña de nuef años a oïo se para». 
, Poema del Cid, s. x 
cAT. (Voy. asr. MOD. Vucve. ponT. tr. More. 


>. NOVEN, NOVE, ad}., neuvième. 
Al sovsx joru. 
Los XP signes de la fi del ms 
Au neuvième jour. 
Substantiv. K1 novxs es En Raimbaotz 
PIERRE D'AUVERGNE : Chastant 
Le neuvième est le seigneur Raimbaud. 
caAT. ÜNové. Esp. ronT. Noveno. 


3. NovexaA , 5. f., neuvaine. 


A la xovexa de la oracio. 
Trad. des Actes des apôtres, ch. 3. 
À La neuvaine de l’oraisou. 
CAT. RSP, PORT. 1T. Vovena. 


4. Novexaz, adj., novenal, de nerf 
composé de neuf. 


.X. cicles o celcles novsmats. 
Cat. dets apost. de Roma, fol. 145 
Dix cycles ou cercles novenaux. 


NOV 


NovexawenT, adv., neuvièmement. 
NovrsamznT, requier, etc. 

Eluc. de las propr., fol. 15. 
Neuvièmement, requiert, etc. 


Novemsaz, 5. m., lat. NOVEMBRE, 


novembre. 
Novzwpazs es l’onzes nomnat. . 
Brev. d’'amor, fol. 48. 
L'onsièéme est nommé novembre. 
ur. Vorembre. xse. Noviembre. ronr. Novem- 
bro, rr. Novembre. 


Nox, adj., lat. nonus, neuvième. 
Entorn L'ora xoxa. 
V.. de S. Honorat. 
Esvirou la neuvième heure. 
Meidia fon ben passatz, 
E fon pres ja ben d’ora xoxa. 

Roman de Jaufre, foi. 2. 
Midi fot bien passé , et il fut déjà bien près de la 
mvième heure. 
æ. PORT. 1T. ÂVono. 


NoxanTa, 5. m., lat. NONASINTA, no- 
nante. | 
L'an de nostre Senhor .M. € NONANTA .VI. 
Lo soxanTA € cinque emperaire. 

Cat. dets apost. de Roma, fol. 146 et 176. 
L'an de notre Seigneur mil et nonante six. 
Le nonante et cinquième empereur. 


Noxas, s. f. pl., lat. nONas, noncs. 


En las #owas de januari. 
Al ters jorn de nonas d’ aost. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 144 et 160. 
En les nones de janvier. 
Au troisième jour des nones d’août. 


it. se. PORT. Nonas. 1r. None. 


», Nonnina, s.f:, lat. NUNDINA, non- 


dine, foire, marché. 


Las xomprxas, que s0 fieras. 
Eluc. de las propr., fol. 16. 
Les nondineg, qui sont foires. 


. Nonaz, adÿj., nonal, de marché, de 
foire. 
Dia xoxa pren son nom de las nondinas, 


ne son feras. 

Eluc. de las propr., fol. 126. 
Le joar nonal prend son nom des nondines , qui 
at foires. 


NOZ 341 


NOVERGA, s. f., lat. novEnca, ma- 


râtre. 
Grea es castiatz per verga, 
Ni crey sa mala nOVERGA. 
GavauDan Le Vieux : Lo mes. 
Est difficilement châtié par verge, ni ne croit sa 
méchante rsarditre. 
anc. pr. Rare est l'affection des parâtres, vi- 
trices, noverces et marätres envers les pri- 
vings et enfants des défants premiers pères 


et mères. 
RaseLais , liv: III, ch. 42. 


ir. Noverca. 


NOZER, v., lat. wocene, nuire, préju- 


dicier. 
Tot so que val pot xozxn atressi. 
Forquert De MansuiLiLe : Ai quant. 
Tout ce qui profite peut auire pareillement. 
No m nocua vostra rica valors. 
AnnauD DE MAnwEIL : Si m destrenhets. 
Que ne me nuise pas votre puissant mérite. 
Si cum tenia devora lo vestiment, e’l vers 
lo fust, en aissi xoz tristicis al cor. 
Trad. de Bède, fol. 26. 
Ainsi comme teigne dérore le vêtement, et le ver 
le bois , par ainsi nuit la tristesse au cœur. 


Part. prés. 
Si’1 mal d’amor m'auci ni m'es NOZENS. 
Pusous : Si”l mal. 
Si le mal d’amour m'occit et m'est nuisant. 


Ja negus no m puesq' esser NOZENS. 
Pigras DE Consiac : El nom de. 
Que jamais nul ne me puisse être nuisant. 
Cil tarmenz ne lui pout zuusir. 
Manis DE Franc, t. Il, p. 449. 


aAnc. sr. Nocir. 17. Nuocere. 


ANC. FR. 


2. NoysensA, NOZENSA, 5. f., lat. NOCEN- 
cla, nuisance, préjudice. 
La non xoxszxsa del baptisme. 
* Doctrine des Vaudois. 
La non nuisance du baptême. | 


Nou jes per no NOzENSA. 
Trad. de Bède, foi. 7. 
Non point par non nuisance. 
ANC. FA. 

N'i ont ki l'en féist destorbier ne nuisance. 
Roman de Rou, v.h296, 
Quel nuisance, quel dommaige eust-il enconru? 

RaseLais, liv. 111, ch. 16, 
Tr. Nocenza. 





LT 


342 NOZ 


3. Nozeuex, s, m., tort, préjudice, 
dommage. 
Fes aitals naturas 
Dieus d’alcunas creaturas 
- Que son tot jorn a nozxmxNS 
D'ome, aissi com es serpens. 
Brev. d'amor, ol. 18. 
Dieu fit les natures d’aucunes créatures telles 
qu'elles existent joujours à préjudices d'homme, 
aiasi comme est erpente 
ANC. FR. 
Ainz nos avez esté toz tems en nuisement. 
Roman de Rou, v. 3675. 
Si qu'il li tort à nuisement. 
Roman du Renart, t. II, p. 307. 
anc. Esr. Vocimiento, 17. Nocimento. 


4. NocLeTaT, 5. f., préjudice , dom- 
mage. 
No us hi fassa forsa ni NocLerar. 


Tic. de 1282. Doar. t. X, fol. 143. 
Ne vous y fasse force ni préjudice. 


5. NoctsiLtraT, s. f., nuisance, mali- 
gaité. 
Lana... pren, per coujanctio ab las autras 
malignas planetas , NocIBILITAT. 
Eluc. de las propr., fol. r17. 


La lune... prend , par conjonction avec les autres 
maligues planètes , zxalignite. 


6. Nozznon, s. m., ennemi, adver- 
saire , qui nuit. 
Neus samaray, si us platz, mos norxpons. 
AnnauD pe ManuiL : Tot quant. 
J'aimerai même, s’il vous plaît, mes ennemis. 
Ame. ra. Périr puisse en tel guise 
Qui d'aydier fait par faintise 
Sermblant, e vealt nuiseur estre. 
Ysopet, I, fab. 3. Rosxnr, t. 1, p. 260. 
ir. Noctiore. 


7. Nozase, adj., nuisible. 
Cest nos fai perezos, xozasLus e ponhens. 
Presne DE Consrac : El nom de. 
Celui-ci nons fait paresseux, nuisibles et souf- 
frants. 
Non profichables e nozasLes. 
Trad. de La 1° Épit. de S. Paul à Timothée. 
Non profitable et nuisible. 
auc. Fr. Que tel proière doit ham faire 
Quai à la gent ne seit nuisable. 
Manis DE FRANCE , t. Il, p. 144. 


NOZ 


La ville d'Orléans, laquelle. leur es 
moult nuisable. 
MoxsraLeT, t. Il, fol. 


Si noïsables, si angoissus. 
B. px Saurre-Maune, Chron. de Norm., 


8. Nocru, adj., lat. noxiws, nuisible, 
Es nocrt quan es corrumput. 
Bestia xocrva. 
Eluc. de las propr., fol. me 35 
Est nuisible quand il est corrompu. 
Bête nuisible. 


car. Nociu. xsp. poar. rr. Vocivo. 


9. Sosaenoctu, adj., sur-nuisible, t 
puisible. 

Es soBaxnoOCrtu. 

Es abhominacio no voluntaria de viandi 

de bearagge, SOBRENOGIVA A virtut nutriti 

Eluc. de las propr., fol. 13549 

Est très nuisible. | 

C’est abominatioù non volontaire de nourritsn 

de breuvage , très nuisible à vertu natritive. 


10. INNOCENT, IGNOCEN, IGNOSCER, dt 


lat. 1NNOCENTeM, innocent. | 
Coma efan simples et 1GmocRxs que sean 
e se acompanhon voluntiers ab persovs | 
mils. | 
V. et Vert., fo 
Comme enfants sirmples et innocents qui 
ment et se familiarisent volontiers avec les 
humbles. | 
Tant era nrNOCENT£. | 
: F. de S. Honorst. 
Tant il était innocent. 
Del fart es 1NNOCEnT. 
Eluc. de las propr., fol. 5 
Du vol est innocent. 
Substantir. Dieus lur es guirens 
Cum als 16m0ecaxs. | 
J. EsTave : Quosi mor. 
Dieu leur est protecteur comme aux innocent. 
Proverb. Sap mays us trahire 
Que day 1Gxoscax. 
P. Caanisaz : Selh jrs. 
Un traître sait plus que deux isnocenis. 
car. Innocent, ignocent. sr. Inocenie. Ps! 
ir. Innocente. 


11. INNOCENCIA, INNOSCENCIA , ICNOCH 
CIA, IGNOSSENCIA , #. f. , lat. INNOCH 
TIA, innocence. 


NOZ 


ls sexocancta que nos devem gardar l’os 


satre. 
PV. et Vert., {ol. 5. 


L'innocence que nous devons garder l’un à l’autre. 
Proar per son cors la 10w0esanc1A. 

Arbre de Batalhas, fol. 229. 
Prouver l’ixnocence par son corps. 
Dieas li promet lo vestir blanc de :#x0- 
sas. 
En lo estamen de 1xwocxxcra, enans que 
& ni femna agues negon temps peccat. 

F.. et Vert., fol. 72 et gt. 
Dieu lui promet le vétir blane d’innocence. 
Das l’état d’innocence, avant qu’homme ni 
tme eût en nul temps péché. 
Carec en colpa de mmoscaxcia. 
Eluc. de las propr., fol. 1t. 

D'innocence tomba en faute. 
r. Innocencia, ignocencia. nsr. Inocencia. 
roar. Junocencia. 1T. Innocenzia. 


.Nueu, s. f., enaui, chagrin, im- 
portunité. 

Voyez Dexia, t. II, p. 276, et 
I, p. 234. 


Si fort vos enneia 
Son solstz, e us fa xuzra. 
Awanreu DEs Escas : En aquel. 
K fort vous fatigue son entretien et vous fait 
ani. 
Nota. 


_Enosan, ENOIAR, ENUJAR , ENUIAR, 
DUEAR, ENUEIAR, ®., ennuyer, fà- 
her, fatiguer, attrister. 

Poiria nos a amdos =NUIAR, 

À me del dire, a vos del escotar. 

RansAUD DE VAQUEIRAS : Senher marques. 
loous pourrait à tous deux ennuyer, à moi du 
e,a vous de l’écouter. 

À vos non den sxuzIAR. 
Le mo1ïNx px MONTAUDON : Autra vets. 
\ vous il ne doit enauyer. 
Hom messongiers, mal e ginhos 
M'anogsa e trop cabeitos. 
Ls noix px Monraupon : Amicx Robert. 


lomme mensonger, méchant et rusé et trop con- | 


eux m'enauie. 
Ans, ta que tos jornals loias, 
E pueis del obrar t’axnoras. 
P. CanpiNaL : Jhesum Crist. 
conte , toi qui Les journées loue , et puis du tra- 
ler t'enauie. 


NOZ 343 


Quan sovinensa n’si, m’znaUze de me. 
B. Cazvo : Per tot 20. 
Quand j'en ai souvenance , je m’ennuis de moi. 
Part. pas. Lai for’ ieu 1ornaiz, 
Si no fos cilh per qui sui «NUIATz. 
B. px VEnTADOUR : Ja mos chantars. 
Là je serais retourné, si ne fût celle par qui je 
suis attristé. 
Senher, tan m'avetz lauzada 
Que tot en soi anorADa. 
Maacasaus : L’autr ier. 
Seigneur, tant vous m'aves louée que j'en suis 
tout ennuyée. 
AxC. CAT. Enojar, ennujar. car. mon. Enujar. 
xsP, PORT. Éhoÿjar. 1T. Annoiare. 


14. EnNUxIA , ENUztA , #. f., ennui, cha- 


grin. 
E m fai si morir d’'anvara, 
Car lieys cai dezir 
Non vey ni remir. 
G. Faintr : Lo rossinholet. 


Et me fait ainsi mourir d'eanui, parce que celle 
que je désire je ne vois ni contemple. 
Ailas! cal axuztA m'en ve. 
B. pe VenTADOUR : Quan vey. 
Hélss ! quel ennui m’en vient. 


15. ENUEG, ENUFET, ENUEY, ENUEIT, 
ENUIT, ENUOI, ENOC, ENUT, 5. M., 
ennui, souci, peine, chagrin. 

Dieus! qual xxuze 
Mi fai la nueg! 
Per qn’ienu dezir l’albs. 
Hucuxs px LA BacRELEuE : Per grazir. 
Dieu ! quel ennui me fait la nuit! c’est pourquoi 
je désire l’aube. 
Ab pauc iea d’amar no m recre 
Per xmuxa dels Jauzenjadors. 
FoLquer ps MaRsuiLLe : Ab pauc. 
Peu s’en faut que je ne me lasse d'aimer par ennui 
des médisants. 
Loc. Que val viure ses amor, 
Mas per far axuze s la gen? 
B. px Vanranoun : Non es meravelha. 
Que vaut vivre ssns amour, excepté pour faire 
ennui à la gent ? 
Grans aNUzrTZ es € grens nAUzs, 
De tos temps merce clamar. 
B. px VENTADOUR : Amors e que, 
Grand ennui c’est et grande noise, de toujours 
merci crier. 


344 NOZ 


Senher, a vos que val 
Dir axuzrz ni foldatz? 
T. pe Gui 27 Ds FALcCo : Falco en dire. 
Seigneur, à vous que vaut (de) dire ennui et folie? 
E'ls axuor alegrar. 
Hueuxs pe SainT-Cyn : Canson que. 
Et réjouir les ennuis. 
Car non es dreitz, mas grans =NuUTz. 
P. Vipa : Abril issic. 
Car ce n'est pas justice, mais grand ennui. 
Be s tanh qu’ ieu m luenh d'sxocx 
Chantan. 
P. RaïmonD pe TouLouse : Era pus hyverns. 
Bien il convient que je m'’éloigne d’ennui en chan- 
tant. 
ANC.rR. Mès duel et anui et souffraite, 
Fabl. et cont. anc., t. I, p. 138. 


car. Enutg. sp. PORT. Enoÿo. 


16. ENUIAMENT, ENUIAMENT, 5. M., en- 
pui, déplaisir, chagrin, fatigue. 
Que tornet ad aNUrAMEnT. 
V. de S. Honorat. 
Qui tourna à chagrin. 
Complacencis ses aNU3AMEXT. 
Eluc. de las propr., fol. 9. 
Agrément sans ennui. 


1T. Annoiamento. 


7. ENOJOS, ENOIOS, ENUJOS, ENUIOS, 
ENUEYXOS, adj., ennuyeux, fâcheux, 
fatiguant. 

Exvuios es preïars , pus es perdatz. 
B. px Venrapoun : Be m’an perdut. 
Ennuyeux est le prier, puisqu'il est perdu. 
La laid’ ab ditz sxo1:os 
Deu gardar lo maritz senatz. 
T. pe G. FaïDir ET DE PERDIGON : Perdigons. 
Le mari sensé doit garder la laide avec paroles 
Jächeuses. 
Subst, Li lauzengier e li xnosos 
M'enojan molt e li janglos. 
Lx MOINE px MonTAUDON : Amicx Robert. 
Les médisants et les ennuyeux et les moqueurs 
m'enouient moult. 
Soi cortes tenguts pels pros, 
E enemic dels awosos. 
DeEupes px PRADES : En un sonet. 


Je suis tenu (pour) courtois par les preux , et en- 
nemi des fächeux. 


NUA 


Niticorac... , la lutz ad el es xxtou. 
ÆEluc. de Las propr., fol. 14 
Le hibonu.. , la lumière est 'écheuse à lu. 
Quasqus per si cossir e pes 
Del segle quom es axurros. 
B. pe VEnTaDOUR : Ja mos chasts 
Que'chacun par soi considère et pense tee 
le siècle comme il est ennuyeux. 
CAT. Ænujos. xsP. roRT. Enoÿoso. 11. 4x 


18. Exic, adj., triste, affligé, fäché. 
Roma, jeu suy aWICx 
Quar vostre poders monta. 
G. Fieurimas : Sirvestes ru 
Rome , je suis triste car votre pouvoir moate, 
Si ns mostrava cor felon ni exic. 
La DAME CASTRLOSE : Amies s'ie u 
Si je vous montrais cœur félon et fécke. 
Vos, no m siatz =NIGUA. 
G. Anmexan : Lanquan ve 
Vous, ne me soyes féchée. 
Subst. Amors vol geug, e gnerpis los eric 
Pirnns D'AUVERGNE : De Jos 
Amour veut joie, et quitte les éristes. 


NOZET, s. f., noset, sorte de pie 

Nozzar, autrament dita crapaudins, es pe 
preciozs. 

Eluc. de Las propr., lol. 1. 

Noset, autrement dite crapaudine, at p 

précieuse. 


NUAILLOS , nuarnos, NUALLOS, 
LIOS, NOALHOS, ad/., paresseux, ! 
gligent. 

No sia flaox ni nuArz LOS. 
P. Vipa : Cant bon. 
Qu’il ne sit lèche ni paresseux. 
Ien non vi anc bon drat nuarmos. 
Gtaaux Le Roux : Ans ab: 
Je ne vis oncques bon galant paresseur. 
De sapiencia no fo trop auazsos. 
Poëme sur Bart. 
De sagesse ne fut trop négligent. 
Si fom isnel ressemblar los... mails, per 
sem NUALIOS ressemblar los bos. 
| Trad. de Bède, fol. 5. 
Si nous fûmes prompts à imiter les. neo 
pourquoi sommes-nous paresseux à imiter ié 
Comp. 
D’aur no sun ges, mas NUALLO 00 5 
Poëme sur Bot. 


D'or ne sont point, mais ils 0e sont ps *’ 
valant. 


NUA 


ixc, ra. Malment uversad Awbri vers nostre 
Seignur, assez nuals que nulz ki devant 
lai regnast. 
Anc. trad. des Livres des Rois , fol. 109. 
En lea de lit faiz soz cortine, 
L'anreiz de sarment nueillos. 
B. pe Sausre-Mauar, Chron. de Norm., fol. 159. 


.NuAILHA, NUALHA, NUALIA, NOALHA, 


s. f., paresse , lâcheté, indolence. 
Vaeits d’onor, plen de xuaitha. 
LANTELMET D'AIGUILLON : Er ai ieu. 
Vide d’honneur, plein de léchetc. 
Es tan ples de xuaALsA 
Que, qaant tot’ aatrs gen s’en part, 
El s’esteudill e badalha. 
BraTaanD DE Boan : Un sirventes on mots. 
Test si plein de paresse que, quaud toute autre 
mt s’en sépare, il s'étend et bäille. 
Escomovent los vices a la xuazra de negli- 


eotia. 
Trad. de Bède, fol. 30. 


Escitant les vices à la paresse de négligence. 

aptz peccatz mans qu'ai fag per ma NOALHA. 
Un TaOUBADOUR ANONYME : For de paradis. 

Mainu grands péchés que j’ai faits par mon indo- 


'ACE. 


Nuarreza, s. f., indolence, inertie. 
À vanetat e a NUALIEZA € a negligentis. 
Trad. de Bède, fol. 35. 
À ranité et à indolence et à négligence. 


NuatELan, NUALHAR, 2., fainéanter, 


fire l’indolent , se décourager. 
Non ai cor que NUAILL. 
Ginaup DE BoaneiL : Jois e chaos. 
de n'ai pas cœur que je 'aincante. 
Si m nuaLs, 
Quan dei aussar. 
Giaaup DE Bonneit : Rasvo. 
Si je fais Pindolent, quand je dois bausser. 
g. Car non es dreitz que chaus NuAïILL. 
Graaup D& Bonnet : Nuilla res. 
Car il n’est pas juste que chant se décourage. 
Paratges 
Er grea que non nuazs, 
Pos alegrausa’n falh. 
GinauD DE BoaneiL : Los aplets. 
Îl sera difficile que parage ne se décourage, puis- 
e joie en faut. 


IN]. 


NUD 345 


5. ANUAILLAR, ANUALHAR , ®., relâcher, 


attiédir, amolir. 
Es damatges 
Que tan len s’AnNUAIL. 
BRammAUD DE VaquEtaAs : Leu sonetz. 
Il est dommage que si promptement il se reldche. 
Per qu'ieu vas lieys no m'anuaze 
De servir. 
Lamseari DE Bonaxez : S’a Mon Restaur. 
Pour que je ne me reläche pas de servir envers elle. 
Fig. Per reu qae n’aia en poder, 
Mos cors no s’ ANUALHA. 
PEyaoLs : Manta gens. 
Pour rien que j'en aye en pouvoir, mon cœur ne 
s'altiédit. 


NUCA, nuca, s. f., nuque, chignon, 


moelle épinière. 
Sobre Ja xtca o servits. 
Mezollh de La ’sqnina dit xucsa pels phi- 
sicias. 
Eluc. de las propr., fol. 11 et 50. 
Sur la nuque ou cerveau. 
La moelle de l'échine dite nuque par les chirurgiens; 


ESP. POAT. 1T. {Vuica. 


NUD, «uT, adj., lat, nupus, nu, dé- 


pouillé, exempt. 
Ben volria mon cavallier 
Tener, un ser, en mos bratz sur. 
La conTEsse DE Dix : Estat ai. 
Bien je voudruis mon chevalier tenir, ua soir, nu 
eutre mes bras. 


La nens, quan illes xupa, 
Par vas lui brana et escnra. 
B. px VERTADOUR : Aitantas. 
La neige , quaud elle est nue , parait à oôté d'elle 
brune et obscure. 
Cascos tene son bran xur de bon acier 
tersprat. 
Roman de Fierabras, v. 370. 
Chacun tint #u son glaive de bon acier trempé. 


Fig. Ab cours de totz mals sibs xup. 
AtMERt DE BELLINOY : Al prim. 
Avec corpsexempt de toutes mauvaises qualités. 
Nou siatz 
Vas me de merce trop NUDa. 
RaLMEnz BisTOns : À vos miells. 
. Ne soyez pas envers moi trop exempte de merci. 


Loc. La genser c’anc nasques nupa. 
Atsent DE BELLINOY : Al prim. 
La plus gentille qui oncques naquit nue. 


44 


346 NUD 
Anar porc ses vestidara 
Norz en ma camiea. 


B. pe VEenTADOUR : Tant ai. 
Je puis aller sans vêtement nu en ma chemise. 


axc. FR. D'an homme qui tout nu de glaive 


et de courage. 
MaLuease, liv. I. 


car. Vu. AaNcC. «sr. Nudo. rorT. Nu. tr. Nudo. 


2. NUDAMENT, adv., nüment, à nu. 


Siia mescla, e omitrai glasi NUDAMENT. 
Charte de Besse en Auvergne, de 1270. 
S'il ya mélée, et on y tire le glaive niment. 


car. Nuament. ssr. Nudamente. rontr. Nua- 


mente. it. Nudamente. 


3. Nuperar, s.f., lat. nuptrarem, nu- 


dité. | 
Tant a tos temps souffert e fams e NUDRTATZ 


V. de S. Honorut. 
Tant il a toujours souffert et faim et nudités. 


ANC. CAT. Vuditat. 1r. 
ditade. 


4. Nueza, s. f., nudité. 


Fig. Re non profeita-a home nuxza, cant a 


ades cobeeza. 
Trad. de Bède, fol. 47. 
Nudité ne profite rien à l’homme, quand il a sens 
cesse convoitise. 


20nT. Nudesa. 


5. DENUT, DESNUD, DESNUG, adj., lat. px- 
xupatus, mis à nu , dépouillé, dénué, 
dépourvu. 

Car ma volantatz brava 
M'a faich failhir tot pxsxor. 
G. ADueman : Al prim. 
Car ma volonté fougueuse m’a fait faillir tout 
deénué. 
Dins fort castelh , o dins mor, o en tor, 
Lor vau fagen, Oo D=sNUGs, o armatz. 
LE MOINE DE MONTAUDON : Aissi com sel. 
Dans fort château, ou dans mur, ou en tour, je 
leur vais fuyant , ou dépouillé, ou armé. 


aANc. CAT. Desnu. xsr. Desnudo. 


6. Denupan, DEsNODAR, v., lat. DENT- 


pare, dépouiller, mettre à nu, dénuer. 
Part. pas. Nervis.… DsnuDarz de carn. 


Trad. d'Albucasis, fol. 54. 


Nerfs..…. déponillés de chair. 


Nudità, nuditate, nu. 


NUL 


À... loc religios.… ad altras personas vust- 
DADASs. | 
Charte de Gréalou , p. ®. 


A... lieu religieux... à autres persoone d- 


nuees, : 
Fig. De pecats DanuDarz. 
Eluc. de las propr., foi. rx. 
Dépouillés de péchés. 
AncC.rR De ces plumes l'a desnué. 


Fsopet, 1, fab. 34. RosenrT, t. 1, p.2. 
iT. Disnudare. 


NUGATIO, s. f., raillerie, moquer, 
sornette. 


Dizem scienmen, per mostrar major affire- 
tio de so qu’om ditz, quar estiers setia xt- 
GATIOS. 

Leys d'amors, fol. 12}. 

Nous disons sciemment, pour montrer plas gras 
affirmation de ce qu’on dit, car autrement ce sent 
raillerie. 


NUL, NULH, NUILL, ad}., lat. noi. 
nul. 


D 


Davan s0 vis NULz Om no s pot celar. 
Poëme sur Botre. 
Devant son visage #u£ homme ne peut se cacher. 
Dons, nuzas hom no pot dire. 
B. pe VEnNTADONR : Amors e que. 
Dame , nul homme ne peut dire. 
Aue nurzcs rualastrucs no'l fetz tal. 
RAnmBAUD D'ORANGE : Er no su. 
Oncques ru malheureux ne le fit tel. 
Nurze pro non y ai. 
Poxs Dr CaPDuEIL : Qui per ne. 
Nul profit je n'y ai. 
Nurca res no i pot pro tener. 
B. pe VEenxTADOUR : Chantars ao pot 
Nulle chose n’y peut tenir profit. 
Per NULSA ren que sis. 
AUGIER : Per vos belb: 
Par nulle chose qui soit. 


ANC. CAT. ul, null. rort tr. Nullo. 


2. NULLITAT, s. f., nullité. 
La pronunciation de la xucerrar. 
Statuts de Provence. JULtEX , 1. 1, p. 5j 
La prononciation de la nullité. 
caT. Nullitat. asp. Nulidad. vont. Nollidett. 
iT. Vullità, nullitate, nullitade. 


3. NucHas, v., aonuler, abolir, K- 
truire. 


NUL 


Part, pas. Per so non es NUL=AYS- 
Lo tarmens. 
Nar px Moxs : Al bou rey. 
Pour cela n’est pss détruit le tourment. 


|. ANULLATIO, 5. f., annulation. 
AstiLaTio. pronmiguads en la presencis 
de Felip, rey de Fransa. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 213. 
danulation.… promulguée en la présence de Phi- 
lippe , roi de France. 


nr. Anulacion. pour. Annullacäo. rr. Annul- 
lasione. | 


. ÂKNULLAR, ANULLAR, ANULHAR, Ÿ., 
annuler, détruire. 


Aquella revocar et ANNULLAR. 
Statuts de Provence. BONMY, p. 2. 
Révoquer et annuler celle-là . 


Aquo de tot en tot c2ssi... et ANULHI. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 125. 
Cela de toat en tout je casse... et annule. 
Part. pass. L'ordre del Terple fo ARULLAT. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 213. 
L'ordre du Temple fut détruit. 
tar, Anullar, nor. Auular. pont. Annular. 
mr. Annullare. 


. Loxx, ady., nul. 

La grans boutatz de lieis e la drechesa, 

Non es Luxus hom que trop lauzar pogues. 
Pevaos : M’ entencio. 


La grande beauté d’elle et la droiture , il h’est nul | 


omme qui trop louer pût. 
Morts es lo reys don em trastotz perdens, 
Tant que zuxas hom no pot ben adysmar. 
R. Gaucezx DE BEZIERS : Ab grans trabalhs. 
Mort est le roi dont nous sommes tous perdants, 
in que ul homme ne peut bien calculer. 
El mon no es crestias de Lun« aire 
Que sieus liges o dels parens no fos. 
GinauD DE CaLANsoOn : Belh senher. 
Au monde il n’est chrétien de nulle famille qui 
e fütson bomme-lige ou des parents. 


Per lo melhor qn° es mortz de LuxuAs gens. 
R. Maxuper : Ab grans. 
Pour le meilleur qui est mort de nulles gens. 


shit.  Sabia far son dever 


Mielhs que zuxas que remanha say. 
J. Esreve : Planhen ploran. 


Sarait faire son devoir mieux que nu/ qui de- 
eure ici, 


NUM 347 


NUMERAR, numBnRan, NOMBBAR, 2., 
lat. wumenare, nombrer, compter, 
énumérer. 

No las poyrio nuMEnAn. 
Eluc. de las propr., fol. x. 
Ne les pourraient romnbrer. 


Coma NUMERAR. 


Leys d'amors, fol. 2. 
Comme nombrer, 


Noxsaa de mantenent 
À la donna gentil .x. marcs de son argent. 
F. de S. Honorat. 


Compte sur-le-chsmp à la dame gentille dix marcs 
de son argent. 


Horguelh fay tantas brancas que a penas las 
pot hom numanas. ; 
Wet Vert., fol. 7. 

Orgueil produit tant de branches qu’à peine pent- 
on les nombrer. 

En mesurar o en pezsr 
O en nxowusaan per mescomtar. 
Brev. d’amor, fol. 119. 

À mesurer ou à peser ou à sombrer pour mé- 
compter. 

Part. pas. Ad exceptio de non xumraans pe- 
cauia. 
Tit. du xin° siècle. Arch. du Roy., J. 328. 

À exception de pécune non comptée. 
anc. CAT. Nombrar. cAT. mob, zsP. PORT. Vu. 

merar., 17. Numerare. 


A 


2. NUMERACIO , NUMERATION , 5. f., lat, 


NUMERATIONE”, numération, compte, 
calcul. | 
De distinctio e de xumxnacro. 
Eluc. de las propr., fol. 130. 
De distinction et de aumération. 
Ab principal nuæxaariox. 


Petit Thalamus de Montpellier, P. 77: 
Avec compte prineipal. 


as. Numeracion. vont, Numeracäo., 17. Nu- 


merasionce. 


3, Nuxmenos, adj., lat. numpnosus, nom- 


breux. 


Estelas nUMrROzAS, 
, Eluc. de las propr., fol. 108. 
Etoiles nombreuses. ‘ 


4. Nomsar, s. m., lat, Numenus, nombre. 


Nousns, es multitut de unitatz agregadas, 
Eluc. de las propr., fol. 278, 


348 NUM 
Nombre, c'est multitude d'unités assemblées. 
Tant ai peccat que no sai NOMBRE. 

Forquer pe ManseiLee : Senher Dieus. 

J'ai tant péché que je ne sais le nombre. 

Loc. Los mieus peceatz son per NowsRs. 

Forquer vx ManrseiLLe : Senher Dieps. 

Les miens péchés sont en nombre. 

Amena ab si .ccc. cavayers e de sirvens ses 


NOMBRE. 
PHILOMENA. 


Amène avec soi trois cents cavaliers et des ser- 
vants sans nombre. 


— Terme de grammaire. 
Nomwsnes es singulars o plurals. 
Gramm. provence. 
Nombre est singulier ou pluriel. 
Anc. cart. Nombre. CAT. MOD. EsP. PORT. IT. 
Numero. : 


5. NUMERABLE, ad}., lat. NUMERABILES , 


nombrable, calculable. 
En partidas no NUMERABIAS. 
Eluc. de Las propr., (ol. 183. 
En parties non ça/culables. 
car. asp. Vumerable. ront. Numeravel. rr. 
Numerabile. 


6. Numenaz, adj., lat. NumMeRALiS, nu- 


méral. 
Noms numEnaALs, es coma dos, tres, etc. 
Leys d’amors, fol. 48. 
Nom numéral, c'est comme deux, trois, etc. 
Diversas proporcios NUMxAALS. 
Eluc. de las propr., fol. 264, 
* Diverses proportions numérales. 
CAT. «SP. PORT, Vumeral. 17. Numerale. 


7. NUMERATIU, adj., numératif, propre 
à être énuméré. 
NuxsnaTivas unas vetz. 


Leys d'amors, fol. 100. 
Numératives une fois. 


8. NUMERADAMENT, ad, numnérique- 
ment, comptant. 


Agntz e resseubutz SUMERADAMENT. 
Tit. de 1273. Arch. du Roy. Toulouse, J. 321. 
Eu et reçu comptant. 


9. RENUMERATION, 5. f., compte réitéré. 
Sobre RyxnUMzRATION dels notaris. 
Statuts de Montpellier, du xue siècle. 
Sur compte réitéré des notaires. 


10. RENUMERAR, ®., compter de noi- 
veau. 
Part. pas. Pagatz... et RENUMERATTZ. 


Te. du xnite siècle. Doat, t. IX, fol. 3. 
Payés... et comptés de nouveau. 


NUNCIAR, v., lat. Rfuwriane, annoncir. 


Metges dea nunctan brea rualaptia. 
Trad. de Bède, fol. 5. 
Médecin doit annoncer courte maladie. 
Part. pas. Sia wuxcrar 
Que man mos-albercs penre en la ciptat. 
Roman de Gerard de Rossillon, lol. 15. 
Qu’il soit annoncé que j’ordonne de preoir ma 
logements dans La cité. 
ANC. FR. 
Tant de paires de robes ne valent ane tromje 
Que par les rues nuncent ta venue à gran 
pompe. 
JEuAN DE Meune, Test., v. 662 
Ses conpaignons caidoit roncier 
Qant lor bles seroït à soier. 
‘ Roman du Renart, t. II, p.10. 
Eavoya un de ses héranlits à La porte dt L 
ville noncer à ceux de dedans. 
Moxsraezer, t. E, fol. 20ÿ. 
ANC. ESP. PORT. Vunciar. 17. Nunciare, m4 
2. Noncrariu, adj., annonciatif, pre 
pre à annoncer, messager. 
Colamba de patz es NUNCIATIVA. 
Eluc. de las propr., fol. 133. 
Colombe est de paix messagère. 


3. ANNUNCIAR, ANUNCIAR, ANNONCLE 
, lat. ANNUNTIABE, annoncer, 13} 
porter. 
Can son delhieuradsas de pena, ARSUXCP | 
lor «mix. . 
Liv. de Sydrac, fol. @ 
Quand elles sont délivrées de peine, elles «zx 
cent à leurs amis. 
Eys Dieus nos Anün CI A : 
Qui trop s’yssaussa mens es. 
Bznnanr Marvin : D’entier vers 
Dieu même nous axnonce : Qui trop s'elar- 
moins est, 
Us AnuxCrAnA las cansas. 
Frag. de trad. de la Passior. 
Vous annoncera les choses. 
Part. pas. Per l’angel amxoncrana. 


Brev. d’amor, fol. 82 
Par l’ange annoncée. | 


NUN NUN 349 
CAT. ESP. ÆAAUACIAT. PORT. ARRUNCIAr. IT. An- Si clamor n’es facha, Oo DenonctATIOs. 
RUASIATE. | Cout. de Fumel, de 1265. Doar,t. VIII, fol. 141. 
Si plainte en est faite, ou dénonciation. 
car. Denunaaciô. xs. Denunciacion. »ronT. 
Denunciacäo. xr. Denunsiazione. 


4. ANNUNCIATIO, ANUNCIACION, 5. f., lat. 
ANNUNCIATIONE/R , AUNONCIATION, AN- 


Donce. 
Te fetz l'ANRUNCIATIO. 8. Denuncramex, s. m., dénonciation, 
Brev. d’amor, fol. 101. annonciation. 

Te ft l'ennonciation. Copia del DpEnUnCIAMEN. 

Des la AxvmcrAcION € des la nativitat. For de Montcuc. Ord. des R. de Fr., 1463, 
Hist. de la Bible en prov., fol. 6. t. XVI, p. 134. 

Dès l’anxonciation et dès la nativité. Copie de ls dénonciation. 

CT. faunctacié. sp. Anunciacion. PORT. An- Dexuncramen del an jubileu. 
nunciacäo. IT. Annunsiazione. Eluc. de las propr., fol. 281. 


Annonciation de l’an du jubilé. 


S. ARURCIAMEN, $. m., annonciation, | ,4c car. Denunciament. 


Tremes son Filb en terra naisser temporalmens 

De una sancta Verge per ANUNCIAMENS, 9: Denuncranos, SM.) lat. DERUNCIA- 
Pisnazx pe Consiac : El nom de. Tom, denonciatenr. 

Il envoya sou Fils en terre naître temporellement 


Re ne Si hi a DENUCrADOR. 
d’une sainte Vierge par annonciation. 


For de Montcuc. Ord. des R. de Fr., 1463, 
AR£. PR. t. XVI, p. 134. 
Par l'axnanciement du saint angel Gabriel. S’il y a dénonciateur. 

Roman fr. de Fierabras, liv. Il, part. 1;ch. 11.| car. ss. ponT. Denunciador., tr. Denunsiatore. 
ABC. CAT. Anunciament. ANC. ms». Anuncia- | 

miento. 17. Annunziamento. 10. Pronunciar, »., lat. PRONUNCIARE, 

prononcer. 

Se deu jatgar per los consols, e PRONUNCIAR 
en nom del bayle. 


41 


. DENUNCIAR , DENONCIAR , ®., lat. px- 
sunNTIARe , dénoncer, déclarer, signi- 


fier, annoncer. For de Montcuc. Ord. des R. de Fr., 1463, 
lea to venrai DENUNCI{ A. t. XVI, p. 127. 
Trad. d’un Evang. apocr. Se doit juger per les consuls, et prononcer en 
Je viendrai te annoncer. nom du bailli. 
Lo »zsuxcraA dampnat. CAT. EsP. PORT. Pronunciar. 17. Pronunciare, 
Liv. de Sydrac, fol. 104. pronunsiare. 

Le déclare darané. 

Si lo compraire no li pOC DENONCIAR qu el| 11. PRaONUNCIATIO ss PRONUNCIATION , 
ligaris la causa qu’ el li vendet. | s.f., lat. PRoNunNcIATIONEM, pronon- 


h Trad. du Code de Justinien, fol. 05. | ciation. 
Si l'acheteur ne lui put déclarer qu’il lui garantit | 
l chose qu’il lui vendit. . No reproam aquesta PRONUNCIATIO. 
Leys d’amors, fol. 149. 


Part. pas. Atrestan ben com si li fos pxxox- Nous ne réprourons pas cette prononciation. 


CIAT. 


Trad. du Code de Justinien, fol. 95. La pRonunctATIoN de Ja nullitat. 
Aussi bien comme s’il lui fat dénoncé. Statuts de Provence. JuLEN ,t. I, .p. 542. 
CAT. EsP. POAT. Denunciar. rr. Dinunziare. La prononciation de la nnllité. - 
car. Pronunctaci6. xsr. Pronunciacion. ronr. 
+ DenvunctaTIO , DENON CIATIO, 5. f., lat. Pronunciacäo. 17. Pronunziacione, pro- 
DERUNCIATIO, dénonciation. nunsiazione. 


Dins lo mes a la nxnuncrariIo. P 
Charte de Gréalou , p. 90. 12. SRONUNCIAMEN ;  PRONONCIAMEN ; 


Dans le mois de la dénonciation. s. m., prononciation, décision. 


5o NUR 


NUP 
E m gar de harbarisme en PRonuscIAMESS. | 2. NuPriALMEn, adv., nuptialement, en 
Psznnx Dx Consiac : El nom de. mariage 
Et me garde de barbarisme dans la prononciation bé 


Lo Prononctramex del senhor En Gai 
Cartulaire de Montpellier, fol. 53. 


Jurero que penrias SUPTIALMSS 
La décision du seigneur Le seigneur Gui 


Filha d'imperador. 


Roman de Gerard de Rossillon , fol. 2. 
: Jurèrent que vous prendriez en mariage Silk 
gse. Pronunciamiento. rr. Pronunziamento. d'empereur. 
13. PRONUNCIATIU, adj., précursif, pré- 1r. Nusialmente. 
sageant. 


3. Nursrran, nOCKIAR, 2, faire nocts, 
Corascacio... de toneyre PRONUNCIATIVA 


Eluc. de las propr., fol. 138. se marier. 
Coruscation.… précursive du tonnerre. 


Mais val aursxtai que ardre. 


Izanx : Diguas me tu. 
14. Renuncran, v., lat RENUNCIaRe, 


Mieux vaut /aire noces que brûler. 
rapporter, annoncer. Melh es NOCRIAR qe esser usclatz. 
Anas axxunCIAn a Johan so que aves vist ni 
auzit. 


Trad. de la 1°e Épit, de S. Paul aux Coriathieu. 
Mieux est se marier qu'être brûlé. 
Trad, du N.-Test.,S. Luc, cb. 7. Part. pas. La femua non wocarapa. 

Allez annoncer à Jean ce que vous avez vu et oui. | Trad. de la re Éptt. de S. Paul aux Corintues 

Renoncer : La femme non mariée. 

Raxuncran scientalmen ad aquels dreigs. + Fe Fame ra SE roger. Lo. # 

Tie. de 1274. Arch. du Roy., K, 17: ouv. rec. de fabl. et cont. ane., t. ],p. À: 

Nous renonçons sciemment à ces droits Anc. CAT. Vupciayar. 


Part. pas. RexonGtar a totz autres bens pay- | :, Nossas, s. f. pl, lat. muptis, noces 
renals e mayreuals. El ser la nmenet al sien castel, e lens 
Tit. de la maison de Turenne, 1399. JusTEL, p. 135 man l esporet , e fes grans mosus. 
V.. de Raimond de Miraval 
Au soir il l'emmena au sien château, et le leode- 
main il l'épousa, et fit grandes noces. 
15. RenunNctATIO, 5. f., lat. RENUNTIA- 


Totz jorns festas e nossas reyals. 
TIO, renonciation. 


F. et Vert., fol. 2. 
Toujours fêtes et noces royales. 


Renoncé à tous autres biens paternels et maternels 


CAT. Esp. PORT. Renunciar. tr. Renunziare, ri- 
nunziare. 


Sotz las dichas r«nNünciATI OS. 
Tic. de 1275. Bibl. du R., f. de D. Villevieille. 


Fig. An elegit las xonsas del.anhell 
] L£ re Î, “ 
Sous les dites renonciations. .. F. et Fert., fol, 
. Ont choisi les ñnores de l’agneau. 
ANC, CAT. Renunciaci6. xsr. Renunciacion, . 
_ . … . | CAT. af. PORT. Vupctas. rr. Nozse. 
ronr. Renonciacdo. 17. Rinunziazione, ri- 
nungiazione. 


5. NOCEYAMEN, 5, m., OC, mariage. 
36. RENUNCIAMEN, s.mM., renonciation Can fetz de l’aigua vi, lai on era pretens, 
"|  Eo cort d'architricli, on fol mocxrauss:. 
Totz los generals RENUNCIAMENS. 
Tit. de 1275. Bibl. du R., f. de D. Villevisille, 


Izanx : Digues me to. 
d il fit de l” in, là où il était présent 
Toutes les renonciations générales. Quand i e l'eau vin, là il était p 


. dans la cour de J'architriclin , où fut la noce 
xxr, Rennnctamiento. 1T. Rinunziamento. 


| | | _ {6. Novi, s. m., fiancé, marié. 
NUPTIAL, adj. lat. nupriaLis, nuptial 


Negas sovis ni autra persona 
de noce. Pareus o amiez del xovr. 
Las araubas nuPT1IALS et la arche e F’escrin. Cartulaire de Montpellier, fol. 4x. 
Cout. de Condom, de 1313. Nul marié ni autre personne 
Les robes nuptiales et le coffre et l’écriu. Parents ou amis du marié. 
GAT. EsP. PORT. Vupcial, 1r. Nusiale. 


car. Nuvi, novi. sr. Novia. 


NUT | NUT 351 


, Nova, 5. f., fiancée, mariée. | Par ettens, Per oli que xoxatss lo faoc en la 


Per lo novi » 9 per la NOVIA. lampeza. F, et Vert., fol. 73. 


Parens o amicx del novi, o de la movra. Per huile qui nourrit le feu dans la lampe. 
Cartulaire de Montpellier, fol. &1. 


Pour le marié, ou pour la mariée. 
Parents ou amis du marié , ou de la mariée. 


Fig. Bonas obras xoxx1ss0 ”l ab doussor. 
G. Fioueinas : Tots hom. 


Bonnes œuvres le nourrissent avec douceur. 


Tr. Vuvia, novia. nsP. Novia. 
be ° Los noxaïssox en lur peccat et en totz mals. 


VW. et Vert., fol. 23, 


, Novia, 5. f., noce, mariage. 
Les nourrissent en leur péché et en tous maux. 


Per occaizon de la wovia. 
Alberc en que movIas aia. 
Cartulaire de Montpellier, fol. Go. 


Par occasion de la noce. 


Razo destruy, merce noxn1s. 
AnnauD DE Maruti : Sel que vos. 
Raison détruit, merci nourrit. 


Hibitation dans laquelle il (y) ait noces. Substantiv. Per que no cre natura se desvi, 
| Si per xorna1a non muda son cami, 
UTRITIU, adj., lat. nurairius, nu-| G. Ouivrea D’Anes., Coblas triadas. 
intif. C’est pourquoi je ne crois pas que nature se dévic, 
Per defauta de sance nuTarTIv. si par le nourrir elle ne change son chemin. 
Qu'el malante sia pascat de viandas xurar-| Part. pas. Ni donzelo 
PLTAS, C’om agues nOIRIT en sa man. 
Eluc. de las propr., fol. 57 et 56. P. Via : Abril issic. 
Par défaut de sang nutritif. Ni jeune damoisel qu’on eût nourri dans sa main. 
Que le malade soit nourri d'aliments nutritifs: | Anc. rR. Ai-ge paour que Diex me faille, 
AT. Nutritiu. asp. PORT. 17. Nutritivo. Qui norrist les oisiaux au chans? 


Nouv. rec. de fabl, et cont. anc., t. IT, p. 452. 
 Nuraicio, s. f., lat. nuTricaTIo ,| car. Nudrir. nse. pont. Nutrir. ir. Nutrire. 
dutrition, nourriture. 


Quant à vianda et muTRtcro. 5. NuRIMEN, NOYRIMEN, s. "., lat. Nu- 


Elue. de las propr., fol. 154. termMENtun, nourriture, aliment. 
Quant à aliment et r#uérition. Pot sostener sa vida de pauc de noxarmex. 
AT. udriciô. nsr. Nutricion. pont. Nutricdo. F. et Vert., fol. ot. 


tr, Natrizione. Peut soutenir sa vie de peu d’aliment. 


Fig. Ayssi deu far qui vol afamar lo noxni- 
Ncrarmenra, ad}., nutritif. mxx de luxaria, 
Denegant al cor sance NUTRIMENTAL. W. et Vert., fol. 99. 
La homor NUTRAIMENTAL. Ainsi doit faire qui veut affamet l'aliment de 
Elue. de Las propr., fol. 53eta17. | luxure. 

L'espiritual nURIMENT. 

Doctrine des Vaudois. 
La nourriture spirituelle. 


Déniant aa corps sang nutritif. 

L'humeur nutritive. | 

‘». Nutrmental. rr. Nutrimentale. 
— Éducation. 


NURIR, NUYAIR, NOIRIR, NOYRIR, V., Bos norritmens dou regla, 


lat. nüfuine, nourrir, alimenter. E mals notrimexs la tol. 
En lor malvasa carn nüntn delicament, G. OLtvien D'AsLEs, Coblas triadas. 
Lo novel confort. Bonne education donne règle , et mauvaise édu- 
Pour leur manvaise chair nourrir délicatement. cation l'ôte. | 
Noxatn fara celadament caT. Nudriment. ssr. ronr. Tr. Nutrimento. 
L'enfant. 


V. de S. Honorat. 6. NurRISSEMENT, s. ., nourriture, ali- 


Fera nourrir en cachette l'enfant. ment. 


352 __. NUT NUT.. 


Que chascus , sogont son poder, en recep- Ayssi co la moxatssa cossola son efan, ex 
cha bos NUIRISSEMENS, plora, e li yssuga s0s huells. 
. Trad, de Bède, fol. 55. F.. et Vert., foi. 63. 
Que chacan , selon sbn pouvoir, en reçoive bonne | . Ainsi comme la nourrire console sou enfant, quan 
nourriture. il pleure, et lui essuie les yeux. 
Fig. Lo nutatsauanT de cobeezs. Norarssa del nostre paire. 
Trad. de Bède, fol. 77. Pierre 2e Consise: Dome del 
L’aliment de convoitise. Nourrice de notre père. des 
FA. l t des ve ce Fig. Mesconioissensa es NUIRISSA de vices. 
ano. Fr. Car amour prent des yeux sans cesse Trad, de Bède, fo. B. 
aècroissement, . . . 
. Ingratitude est nourrice de vices. 
Et se donne luy-mesme un grand nourrisse- | 
ment. 10. NOYRICUIER , $. M. , NOUTTISSEUT 
OŒEuvres de Dubellay, p. 309. producteur, cultivateur. 
7. NoYrITURA, NOIRIDURA , S. f., nour- La terra torna guasla, non y a HOTAIGLTE 
. sd . . . . V. de S. Honorat. 
nture, C ucation, instruction. La terre devient déserte, il n'y a pas de prod 
Sa nornipuna , es del sanc qu’ el beu per 10 | teurs. 
budel del emborilh. Norarcuræn panan so qu’ om lor plie 
Liv. de Sydrac, fol. 85. RatmonD DE CAsTELNAU : Moo sirventss. 


Sa nourriture, c’est du "08 qu'il boit par le Nourrisseurs volant ce qu’on leur garantit 
boyau du nombril. 
Fig. Moritz, per que nos as tont tant sancta 
creatara? 
Conmi nos as mort am lai tota sa mornIDURA P 
V. de S. Honorat. 
Mort , pourquoi nous as-tu enlevé si sainte créa-| 13. Nornim, s. /n., nourrain, rejeton 


11. NORRIGUFIRA, 5. f., nourrissens, 
Es richa e bona xonniGuzrra. 
T, pe Bonngroy ET DE BLacas : Seingu Es. 
Est riche et bonne nourrisseuse. 


ture? Commeut nous as-tu tué avec lui tonte sa nowr- bouture. 
rilure? . 
Gen paissetz vostre HOYAI«. 
AnC. FR. Qui eust jamais pensé et prédit si B. Manru : À senhori. 
grand courage et si grauile ambition à ce Vous paissez bien votre nuurræin. 
jeune roi, veu sa nourriture? Aquels conpainos 

Le vieux proverbe de jadis disoit que la Quai fan mont cogalar. 

nourriture passe nalure. Mancasaus : L’autr'ier al sidi 
BnanTôwz, Charles VIII. Ces compagnons qui font abâtardir nourris. 

ir. Vutritura. Mals albres de mal notntx; 

De mala hranca mala flors. 

8. NUIRIDOR, NOYRIDOR, s. M. lat. Nu- Mancasros : Bel m’ es quant. 
taxron, nourricier , instituteur, gou=|  Meuvais arbres, de mauvais rv/eton ; de mari 
branche , mauvaise fleur. 

verneur. . 

Can bo xuintpoR averm que di : Eu ti douei 13. ANOIRIR, V., DOUTTIr. 
dez, e tu no mn vols ana donar. Molt si fai tener cueindamen, 

Trad. de Bède, fol. 46. Et anorrtn cnriosamen, 

Quaud nous avons bon nourricier qui dit : Je le DEuDEs DE PaADES : dus. can 

donnai dix , et tu ne me veux donner une. Se fait tenir moult pruprement, et nounr* 


Fig. Es noxaipon de totz lachtz vicis, paeusement. 


Eluc. de las propr., fol. 227. l efravef 
Est nourricier de tous laids vices. 14. Drsrormir, »., repaire ; défra 


1r. Nutruore. 


FE ‘l sien flac cors c’ anc uo rm pssxoïi, 
Ni cavalguet, ni garni, ni reteu. 
P. Dusanp : Mi dons qui. 
, Et la sienne flisque persoune qui oncques ne ®°! 
lat. NUÉRIGIA  DOUFFICE. put, ni foutnit cheval, ni éqüipa, ni retint. 


g. NUIRISSA, NOYRISSA , NOIRISSA ; 5. f., 


OBE 


OBL 353 


O . 


D,s. m., quatrième voyelle et quin- 
zième lettre de l’alphabet, 0. 
.V. vocals son : &, &, i, Oo, u. 
Li datin e Ÿ ablatiu termeuat en o. 
Leys d’amors, fol. 2et 11. 
Cinq voyelles sont : A, £,1,0, U. 
Les dauifs et les ablatifs terminés en o. 


. O, con]. alternative, ou. 
Per nn, o per dos, o per tres. 
RamaauD D£ VAQus1RAs : Ja hom pres. 
Par on, ou par deux , où par trois. 
CAT. 0. ESP. IT. O. 


. 0, pron. relatif m. employé neutr., 
lat. hoc, le, cela. 
Voyez la Gramm. rom., p. 229. 
Qui fai deslial vbre, 
Segon © a servit, o cobra. 
P. CanprwaL : Jhesum Crist. 
Qui fait œuvre déloyale , selon qu'il a mérité, /e 
rRUUVre. 
$’ agues mais de que ns feses prezen, 
De tot lo mon o feyra , si mieus fos. 
PISTOLETA : Âr agues ieu. 
Si j'eusse plus de quoi je vous fisse présent, de tout 
+ monde je /e ferais, si mien il fût. 


BEDIR, osæzim , v%., lat. oseptre, 
obéir, être soumis. 
Qui fes totz los bes que pogra fur... 
Et oszsis so qu’es d’obedieusa, 
De belb saher agra belha sabensa. 
G. Riquixa : Forts guerra. 
Qui fit tous les biens qu’il pourrait faire..., et 
béfl à ce qui est d’obéissance , de beau savoir aurait 
elle science. 
art. pas. Moat mi tenon a gran honor 
Totz selhs cay ien u’ey os«pirz. 
G. Rupez : Belhs m’ es l’ estius. 
Moult me tiennent en grand hénneur tous ceux à 
pi j'en ai obéi. 
ar. Obeir. xsr. ront. Obedecer. 17. Obedire, 
obbedire, ubbidire. 
OBxDIENSA, HOBEDIENSA, s. f., lat. oBr- 
prenria , Obédience , obéissance, sou- 
mission. , 
IT, 


Us fan senhor 
Amors, Jovens ab Honor, 
E us portan oB£DIENSA 
Quascan jor. 
Ricuaxn DE Bansezteux : Lo nous mes. 
Amour, Grâce avec Honneur, vous font seigneur, 
et vous portent ohédience chaque jour. 
Hoszspteusas e liansas e subjectios. 
Tit, du xv° siècle. Dour, t. VIII, fol. 222. 
Obédiences et hommages-liges et soumissions. 
Qui fes totz los bes que pogra far... , 
Et obezis so qu’es d’onan:xxsa. 
G. Riquien : Forts guerrs. 
Qui fit tous les biens qu’il pourrait faire... , et 
obéit à ce qui est d’obéissance. 
CAT. sr. PORT. Obediencia. 17. Obbedienza, 
ubbidienza. 


3. Dzsosenie , »., désobéir. 
Part. prés. subst. Dasosxpruxs als senhors et al 
comunal de la villa. 
Cout. de Gourdon, de 12h4. 
Les désobéissants aux seigneurs et à ls commu- 
nsuté de la ville. 
car. Desobeir. use. ronr. Desobedecer. 17. Di- 
subbidire. 


OBLIC, adÿ., lat. osiquus, oblique. 


— Substantio. Biais, détour, obliquité. 


Tant non escrius ab grafi ni ab pena, 
Paescas saber d’amor totz los osuicx. 
SERVERI DE GIRONE : Qui bon frug. 
Tant tu n’écris avec poinçon ni avec plume, que 
tu puisses savoir tous les biais d'amour. 


— Cas oblique, terme de grammaire. 


Tog li osrc singuler... Termeno Jors osricz 


singulars ses s. 

Leys d'amors, fol. 68. 
” Tous les cas obliques singuliers... Terminent leurs 
cas obliques singuliers sans s. 


CAT. «sP. PORT. 17. Obliquo. 


OBLIDAR, v., lat. oszrrferane, oublier. 


En chsuntan m° aven a membrar 
So qu'ieu cug chantan osriban, 
E per so chant qu’ oscies la dolor. 
Fouquet ve Marseille : En chantan. 


45 


354 OBL 
Ea chantant il m'advient de rappeler ce que je 
en chantant oublier, et je chante pour cela que 
j'oubliasse la douleur. 
Onutpas 50 que deu osLipan. 
G. Riguues : Forts guerre. 
Qu'il oublidt ce qu’il doit oublier. 
Tot autre joy desconois et onLrpa 





Tout 
sien corps ge 
Quin vey l’alandeta mover 
De joi sas alas contra *l rsi 
Que s' omLrpa € # laissa cazer. 
B. ne VExTADOUR : Quan vey. 

Quand je vois l'alouette mouvoir de joie ses ailes 
contre le rayon , de sorte qu'elle s'oublie ete laisse 
choir. 

Proverb. Lo reprovier non dis ges ver 
Que cor osL19a qu’ uelbs no ve. 
PernoLs : Tot mon engienh. 

Le proverbe ne dit point vrai que cœur oublie 
(ce) qu'œil ne voit. 

Part. pas. Fora bos que no fos onuipats 
Tan ricx mirals. 
Gursuaume ve Samr-Divies : El temps. 

1 serait bon que ne fût pas oublié si riche miroi 
car. Oblidar, olvidar. asr. Olvidar. vr. Obliare, 

obbliare. 


méconnait 
4 courtois et gai. 























2. Ostipamen , 5. m., oubli. 

Desconoyssenss , 00 es onuxpamex de Dieu 

e de 0 beneficis, 

Pet Vert. fol. 7. 

Méconnaissance , c'est oubli de Dieu et de ses 

bienfaits. 

Prorerb. De neogligencia nays ocrmamans, 

Pa et Vart.s Pol. 12. 

De négligence naît oubli, 

17. Obliamento, obbliamanto. 


3. OsLiansa, OBLIDaNSSA, s. 
bliance, oubli. 
Per aquests 11. peocats, necgligencia et 
osLtpamsA , csdeven soven que hom no se sap 
ben cofessar. 


F, ou 


Viet Vert. fol. ta. 
Par ces deux péchés , négligence et oubli, il ad- 
rient souvent qu'on ne sait pas bien se confosser. 
Fontainas que, cant hom beu de lor, rendo 
ad home la memoria € tota onLiDAN SA. 
Liv. de Sydrae, fol. 55, 


OBL 
Fontaines qui, quand on boit d'elles, rendeat i 
l’homme la mémoire en loue oubliance. 
ar. Olvidanca. 1T. Oblianza, obbliamsa. 


4. Osuir, omis. m., du lat. otiiun. 
oubli. 
Non dea hom los oszrrs 
Nils viels faitz remembrar, 
Ginaun De Bons : Per sols 
On ne doit rappeler les oublis 
Loc, Quar meto tantost en onctr 
Lars pairos pueis que 20 noirit. 
Brev. d'amor, fo. 63. 
Car ils mettent leurs parents en oubli avi 
après qu'ils sont nourris. 
Ill crozat von reptan 
Del pasatge qu'au si mes en onu. 
BraraanD pe Bonn : Ara ui en 
is accusant du passage qu'ici 





les vieux fi 








Les croisés j 
tant mis en oubli. 
car, Oblit, oloit, xsr. Olvido. rx. Oblio, abs 


5. Osurva, s.f., oubli. 
Loc. Diguas li c’ Arnautz met en osuinu 
Tot autr amor, 


A. Dames : Lanquao ve 
Dis-lui qu’Arnaud met en oubli toat autre sms 
Aus que torn en oBuipa, 
Lo crims a tan corregut. 
Hvouxs px Sawr-Cra : Lonçaness 
Avant qu'il tourne en oubli, le crime à tu 
couru. 


17. Obblia, oblia. 





6. Osuinos, adj., lat. osrivioses, où 
blieux. 
Lo prets el sen e la bentat de ros 
Don, pois que ns vi, no fai avc our 
AnauD 0e ManuEIE : Si cum li pes. 
Le mérite ot le sens et la beunié de vous de: 
depuis que je vous vis, je ne fus oncques ouf 
Necgligens et osctpos e perezos. 
Pet Pert., fa. 13. 
Négligent et oublieux et paremeux. 
as». Olvidoso. xr. Obblioro, obblivioso. 











7: Desosuinan, v., oublier, perdie ! 

mémoire. 

Part, pas. 

Jasieus felons, trop ets pasoncrpare, 

Mal vos membra del temps que n° ez pass 

PL. de la Pierge. 

Jaifs félons , vous êtes trop oublieux, il roes« 

vient mal du temps qui en est passé. 


OBR 


3. Exssoscipan , xsso8Lipan, 2., oublier. 
Grans ricors fan Dieu xyxss02LiDan. 
G. OLrvier D’AnLEs, Coblas triadas. 
Grandes richesses font oublier Dieu. 
Qui es noncajens de cofessar, Yss0BLIDA 


sos peccatz. 
V’, et Vert., fol. 12. 
Qui est nonchelant à se confesser, oublie ses péchés. 


. ExrROsLIDAR, v., oublier intérieure- 


ment. 
Jeu non la puesc xNTROBLILAR 
La belha cui non aus pregar. 
PEynozs : Tot mon engienh. 
Je ne la puis onblier intérieurement la belle à qui 
je n'ose adresser des prières. | 
axc. ra. Se per vos est pitié entrobliée. 
Ls conTr D'An:où : Li grans désirs. 


JBRAR , »., lat. openane, ouvrer, opé- 


rer, travailler, ouvrager. 

Prepausan en lar cor que morissan enan 
Que osnassax la festa. 
F. de S. Honorat. 

Proposent dans leur cœur qu’ils mourussent avant 
qu'ils ouvrassent la fête. 

Lo fast s’ osnA per lo fer. | 
Liv. de Sydrac, fol. 81. 
Le bois s’ouvrage par le fer. 
Fe. Osni e lim 
Mots de valor. 
À. Danrez : Chanson. 
Je trasaille et lime mots de valeur. 
Si no so sanas tas pessss, 
Onaas « ton dampnamen. 
P. CanninaL : Jhesum Crist. 

Si ne sont saines tes pensées, tu travailles à ta 
limoatioe. 

Vers paires Diens,............... 

Fsitz nos osnAR tals obras ab crezensa 

Qu’ entr’ els guerits trobem ab vos guirensa. 
G. Riqursn : Forts guerra. 

Vrai père Dieu … faites-nous ouvrer telles œu- 
res avec croyance, qu'entre les préservés nous trou- 
+005 avec vous refuge. 

‘art. prés. Osnaxr e fezent de sas artz. 
#. de S. Honorat. 

Travaillant et faisant de (pratiquant) ses arts. 
Part. pas. Qui vi las peyras entailladas, 

D' anticas figuras osRA DAS. 
V. de S. Honorat. 

Qui vit les pierres entaillées, d’autiques fgures 

MVragées. 


OBR 


Copas osnaDAs meravelosament. 
PHILOMENA. 
Coupes onuvragées merveilleusement. 
CAT. asp. PORT. Obrar. 17. Operare. 


355 


3. Osra, s. f., lat. opera, œuvre, ou- 
vrage, action. 
Ergoelhs nou es sinon opnA d’arauba. 
P. Vinaz : Quor qu’ om. 
Orgueil n’est sinon ouvrage d'araignée. 
Osnas servils que podon esser fachss els au- 


tres jorns ferials. 
F. et Vert., fol. 89. 


Œuvres serviles qui peuvent être faites aux autres 
jours fériaux. 
Fig. Se deu hom gardar de oBrAs de peccat. 
Las .vi. oBRAS de misericordia. 
V. et P'ert., fol. 2 et 96. 
On doit se garder d'œuvres de péché. 
Les six œuvres de miséricorde. 
Loc. A Îas onnas pareis 
Qu’ el vol tant prets e tant bon’aventara. 
BzaTRAND 0£ Bosx : Nostre Senher. 
Aux œuvres il paraît qu’il veut tant gloire et tant 
bonne aventure. 
Proverb. Qui fai deslisi osna, 
Segon c’ a servit, 0 cobra. 
P. CanpiNaL : Jhesum Crist... 
Qui fait œuvre déloyale , selon qu’il a mérité, Je 
recouvre. 
A l’osaa conois hom lobrier. 
Brev. d'amor, fol. 81. 
À l’œuvre on connaît l’ouvrier. 
CAT. &sP. PORT. Obra. 17. Opera. 


3. Osnazma, $. f., ouvrage, fabrique. 
1h son de peior osRALzHA 
Que non es lo fers san Laanart. 
BEaTRAND DE Bonn : Un sirventes on. 


Ils sont de pire fabrique que n’est le fer de saint 
Léonard. 


4. OBRATGE, $. Mm., OUVrage. 
Que m’ ayen trencats mon OBRATGEs. 
Un TAOUSANOUR ANONYME : El nom de. 
Qui m’aient coupé mon ouvrage. 


car. Obraige. xsr. Obrage. 17. Operaggio. 


5, OBRIER , s. m., lat. openanius, ou- 


vrier, artisan. 
Ab pauc de foc fon l’aur e’l franh 
L' osrrxas, entro qu’ es esmerats. 
P. Vipac : Neu ni gel. 
Avec peu de feu fond l’or et le brise l’ouvrier, 
jusqu’à ce qu'il est épuré. 


OBR 


Pagar vol s08 oBatzns. 
F. de S. Honorat. 
Veut payer ses ouvriers. | 
Proverb. À l’ obra conois hom l’ osrten. 
Brev. d’amor, fol. 8t. 
A l'œuvre on connaît l’ouvrier. 


caT. Obrer. xsr. Obrero. ronr. Obreiro. 17. 
Operaio. 


6. Osranon, s."”., Ouvroir, laboratoire, 
atelier, boutique, fabrique. 
Ben vuelh que sapchon li plusor 
D’ est vers, si’s de bona color, 
Qu’ ieu ai trag de mon oBAADOn. 
Le conTE DE Poirisns : Ben vuelh. 
Bien je veux que les plusieurs (le plus graad 
nombre) sachent de ce vers, que j'ai tiré de ma fa- 
brique, s’il est de bonne couleur. 
À tot jorn acostamat 
De venir a lor osRADOR. 
Brev. d’amor, {ol. 125. 
À toujours accoutumé de venir à leur ouvrir. 
D’ aquo te onRADOR a renieu. 
DunanD DE CARPENTRAS : Un sirventes. 
De cela il tient boutique à usure. 
cAT. s8r. Obrador. 


r. OBRANSA, s./., œuvre, ouvrage. 
Per forsa d’oBnAnsA 
Del Senhor pietados. 
GUILLAUME DE SAINT-DiDiEn : Aissi cum. 
Par force d’œuvre du Seigneur miséricordieux. 


8. Osnant, adj., ouvrable. 
Neguna obra servil d’aqaellas que pot hom 
far els .vi. jorns oBRants de Ja setmana. 
V. et Vert., fol. 2 
Nalle œuvre servile de celles qu'on peut faire aux 
six jours ouvrables de la semaine. 


9. OP&RATIO, OPERACIO, 5. f., lat. OPE- 


RATIO, Opération, action. 
Nies homs del mon poderos 
Que de sas OP«RATIOS, 
Ni del siea secret jutgamen, 
Puesca saber perfiechamen 
La raso, 
Sou de contemplacio 
Pro mais que d’OP&RACIO. 
Brev. d'amor, fol. 61 et 4. 
Ni est homme du monde puissant qui, de ses ope- 


rations ni de son secret jugement, puisse savoir 
parfaitement la raison. 


OC 


Sont de contemplation beaucoup plus que d'ep- 
ration. \ | 
GAT. Operacié. zsr. Operacion. ronT. Opers- 
cdo. vr. Operasione, operagione. 


10. ÂDosrar, 2., travailler, exercer, 


façonner. 

Aqael om fai fart, qui anoss:, en alcon 
maniera, la causa d'autrui contra la volosnt 
del senhor. 

Trad. du Code de Justinien, fol. 54. 

Cet homme fait vol, qui façonne, en aucune rs 
nière , la chose d'autrui contre la volonté du maitre. 
Fig. Que lo jatges e l’actors e 1 reus, cam 

d’ aquels Abosaz son offci. | 
Trad. du Cods de Justinien, fol. 13. 

Que le jugé et Je demandeur et le défendeur, cbr 
cuo de ceux-là exerce son office. 
1T. Adoperare. 


OBSTANT, adj., lat. ossranrem, ol 
stant, qui s'oppose, qui fait obstacle 
Adv. comp. Nox onsraxr l'appellation. 
Fors Beaërn, p. 1053. 
Non-obstant l'appellation. 
GaT. Obstant. xsr, rOnT. 17. Obstante. 


OBSTINAR, v., ossTinane, obstiner, 
opiniâtrer. 
Part. pas. Los avia trobat grandamen osni: 
NATS. 
Lo dit leguat era ossrinaT. 
Chronique des Aibigeois, col. get 
Les avait trouvés grandement obstinés. | 
Ledit légat était obstiné. 
CAT. EP. PORT. Obstinar. tr. Ostinare. 


OC, uoc, ade. affirm., lat. moc, oui. 
Oc, oui, était corrélatif de nox, ». 
Que farai doncs deserenan ? 
Partirai m’enP — Oc, si pogues 
Peyaozs : Eu non laudara. 
Que ferai-je donc dorénavant? N'en sur 
rai-je? — Oui , si je pusse. 
À penas sai dir oc ni no, 
Quan no vey vostre guay cors gen. 
Poxs De CAPDUKIL : S’anc Si. 
À peine je sais dire oui et non, quand je se " 


| pas votre gaie personne gentille. 


La donzella respont : 
‘ Segner, uoc, de bon grat. 
V. de S. Honorat. 
La damoïselle répond : Seigneur, oùi, de bou ;r 


OC 


C'amets mais dir oc que non. 
Gus px CavaAILLON : Seigneiras. 
Que vous aimies davantage dire oui que non. 
Sabstante. Mi vengr’a plazer 
Qu’en pognes uu oc aver. 
Benencur DE PALAsOL : Tots temeros. 
Me viendrait à plaisir que j'en pusse avoir un oui. 
Ua no qu’es per me anxits, 
Que val mil ocs afortitz. 
G. Fair : No m’ alegra. 
Un non qui est par moi entendu , qui vaut mille 
ris assurés. 
Val mais us cortes nos 
Quant socs no i trob’ undanza. 
R. Joananx : Era m don. Var. 
Vat plus un non courtois , quand oui n’y trouve 
woût. 
Loc. Ab fe et ab religion 
_Deu gardar son soc e son non. 
Dsupes De Paanes, Poëme sur les Vertus. 
Avec foi et avec religion doit garder son oui et 
ts non. 
Cels que parlon ab me, ieu no ’ls enten, 
E fax lor en , al esgardar, parven, 
Etab rire, et ab oc e no dire. 
.. Anssat DE BELLINOY : Aissi col pres. 
Ceux qui parlent avec moi , je ne les entends, et 
tleur en fais, au regarder, semblant , etavec rire, 
4 avec dire oui et non. 
Non es bo , de so que reys autreya, 
Quant a dig d’oc, que pueis digna de no. 
Brnarnaxp Dx Bonn : Pus Ventedorn. 
ÏL n'est pas bon, de ce qu’un roi octroie, quand 
l'a dit d'oui, qu’il dise ensuite de non. 
Del vostre rei mi playria d’Arago 
Que, per son sen, disses d’oc o de no. 
Anseni DE BriLinoy : Meraveill me. 
De votre roi d'Aragon il me plairait que, selon 
" sens , 1l dît d’oui ou de non. 
Non a vassal tan bon... 
No’] torn son oc en no. 
GuiLLAUME DE BERGUEDAN : Joglar. 
N'a sasal si bon. qu'il ne lui tourne son oui en 
0e. 
Noîla res no m pot dar guarison, 
Si ma domvs no m vol far oc de no. 
RaïmonD px MinAvaz : Tuit sil que. 
Nalle chose ne peut me donner guérison, si ma 
ie ne me veut faire oui de non. 
sc. ra. Ne me distrent ne o ne non. 
Si ne lor dit ne ho ne non. 
Fabl. et cont, anc., t. IV, p. 239, ett. III, p. 413. 


OCC 


Je n'en sai plos ne o ne non. 
Lai d’'Ignaurès, p. 30. 
AnC. 17. E se volemo guardare in lingus d'oco 
et in lingua de si. 


357 


Dasra. 
caT. Hoc. 


Bertrand de Born donna le sobri- 
quet d'oc # xo, oui et non, à Henri II, 
roi d'Angleterre, pour désigner et ac- 
cuser la politique versatile de ce 
prince. 

Voyez Non. 


OCCIDENT, s. m., lat. Occinenrem, 


Occident, l’un des quatre points car- 
dinaux. 
Lo solelh que corr, e a totz jorns, d’Orien 


eu Occinaxr. 
V. et Vert., fol. 32. 
Le soleil qui court, et à toujours , d'Orient en 
Occident. 


— Partie du globe. 


Tat li mouestiers 
De trastoz l'Occroexr. 
V. de S. Honorat. 
Tous les monastères de tout l’Occident. 


— Les peuples qui habitent cette partie 


du globe. 


Tu saivarss tot Occrpaxr. 
VF. de S. Honorat. 
Tu sauveras tont Occident. 


caAT. Occident. xs». pont. tr. Occidente. 


OCCUPAR , ocupan, v., lat. occupare, 


occuper, s'emparer, s'appliquer. 
Occuran ni prendre las terras dels autres. 
Chronique des Albigeois, col. 19. 
Occuper et prendre les terres des autres. 
Part. pas. Ela vic que s0 marit fo ocurar. 
PuILOMENA. 
Elle vit que son mari fut occupe. 
Que lo diable, ton euemic, te trobe totz 
temps occoraTz eu bonas obras. 
Occurapas de non estar en lurs ostals. 
V. et Vert., fol. 86 et 93. 
Que le diable, ton ennemi, te trouve toujours 
occupé en bonnes œuvres. 
Appliquées à ne pas rester dans leur demeure. 


CAT. sr, Ocupar. ronT. Occupar. ir. Occuparc. 


358 OCI 


2. OccuPATIU, ad. » Occupatif, propre 


à occuper. 


O son... OCCUPATIVAS. 
Leys d’amors, fol. 27. 


Oa sont. occupatives. 


3. Occuracio, s. f., lat. occurario, 
occupation, soin. 
Fig. Er venqus per la occuracto del segle. 


| Trad. de Bède , fol. 71. 
Sera vaincu par l’occupation du siècle. 


— Terme de rhétorique. 
Occurarios, es cant hom fenh que no vol 


dire so que ditz. 
Leys d'amors, fol. 146. 


Occupation, c’est quand lomme feint qu’il ne 
veut dire ce qu’il dit. 
car. Ocupaciô. xs. Ocupacion. ronr. Occupa- 
cdo. 17. Occupazione. 


4. Preocupan, v., lat. PRaroccupane, 
saisir, anticiper, préoccuper, 
S'ira ti PRa«ocuPARA, tn, la snausa. 
Trad. de Bède, fol. 38. 
Si colère te saisit, toi, calme-la. 
Part. pas. Las causss PR«OCUrADAS per davant 


los jurats. 
Fors de Bearn, p. 1074. 


Les causes anticipées par devant les jurés, 
° GAT. £sP. Preocupar. ronr. Preoccupar. 17. 
Preoccupare. 


OCIOS, ocroz, ossios, adÿ., lat. oriosus, 
oisif. 
Home octos e pigre e necgligen. 
V.. et Vert., fol. 86. 
Homme oisif et paresseux et négligent. 
Que non estessan octosas. 
Trad. d'un Évang. apocr. 
Qu'elles ne demeurassent pas oisives. 


— Oiseux, frivole, désœuvreé. 
Dieas dis que de cascuna paraula ocrosa 
nos covenra a reddre razo. 


Mala molhier es clamoza... contrarioza, 


OCIOZA. 
V. et Vert., fol. 5t et 7t. 


Dieu dit que de chaque parole oiseuse il nous 
conviendra de rendre raison. 
Méchante femme est criarde... contrariante, des- 
œnvree. 
Loc. Qui estay octos de bonas obras, ell dona 
laoc al enermnic de ]ny temptar, 
W. et Vert., fol. 86. 


ODO 


Qui demeure oisif de bonnes œuvres, il den 
lieu au démon de le tenter. 
AU. FA. Ung moyne (j'entends de ces oces: 
moynes ). 
RaseLais , liv. I, cb. 40. 
CAT. Ocios. sp. ront. Ocioso. tr. Onoso. 


2. Ociozerar, s. f., lat. oriosirirem 
oisiveté. 
Ociozxrar vol dire necgligencis e pigrita d 
ben far. 


OcrozETAT, AYsS0 es .1. peccat que fay mot 


rals. 
V., et Vert., fol. 86 « 12. 


Oisiveté veat dire négligence et parewe de bia 
faire. 

Oisiveté, ceci est un péché qui fait de oombresi 
maux. 


caT. Ociositat. asp. Ociosidad. pour. Oces 
dade. 1r. Oziosità, osiositate, oziositade. 


ODI, mon:, s. m., lat, onrum, haie 


horreur. 
Onrs mov tenso. 
Per l’eveia e per l'ont de lor fraires. 
Trad. de Bède, fol. 194% 
Haine meut discussion. 
Par l'envie et par la haine de leurs frères. 
Non nos aias en uopi. 
Hist. de la Bible er prov., bi. ». 
Ne nous ayes pas en haine. \ 
CAT. Odi, usP. POnAT. 17. Odio. 


a. Ontoz, adj., lat. onrosæs, odieus. 
Mala molhier es... oD10z4. 
Eluc. de las propr., fl. 1. 
Méchante femmc est... odieuse. 
GaT. Odios. asp, PORT. 17. Odioso. 


ODOR, 5. f., lat. onon, odeur, senteut 
Opon, es qualitas del sen odoratio. 
Eluc. de las propr., fol. #:-#$. 
Odeur, c’est qualité du sens odoratif. 
L’onon de l'erba floria. 
B. pe VenNTADOUR : En abril 
L’odeur de l'herbe fleurie. 
Fig.  Quan la dons’ aura venta 
Deves vostre pais, 
M’es veiaire qu’ieu senta 
Opor de paradis. 
B. ps VENTADOUR : Quaah 
Quand la douce aure souffle derers voire pers, à 
m'est avis que je sente odeur de paradis. 
La gran opon de sa sanbtetat. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 19. 
La grande odeur de sa sainteté. 


ODO 


sc, re. On qui n’a mie bone odur.… 
Vous qui manvexe odor avez. 
Fabl. et Cont. anc.,t. 11, p. 196. 
ac. car. Odor, ronr. Odor. 17. Odore. 


Ononos, ad}., du lat. ononus, odorant. 
Oimais pois l’ovonos temps gais ve. 
Armrai DE PEGuILAIN : De fin’amor. 
Désormais puisque l’odorant temps gi vieut. 
sc. ra. Et flere espices odoreuses. 
Roman de la Rose, v. 18585. 
millans, ma mie et moy, des bouquetsodoreux. 


RonsanT,t. [,p. 43. 
7. Odoroso. 


Ononaszx, adj., odorant, odoriférant. 
Ua odor mixsta ODORaBLA. : 
Per rezoincio de la canza 0ODOnABLA. 
ÆEluc. de lus propr., fol. 268 et 16. 
Une odeur mixte odoriférante. 
Par résolution de la chose odoriferante. 


+ Propre à percevoir l'odeur. 
Algus nervis... apelatz oDORABLES. 
Eluc. de las propr., fol. 16. 
Aucuns nerfs... appelés odorants. 


ac. zx. Odorable. ir. Odorabile. 


 ODORAMENT, ODORAMEN, s. m., lat. 


ODORAMENTU/ , Odeur, parfum. 
Garder... lo nas de suaus oponaMans. 
Trop se delitar en oponamaxs. 
V. et Vert., fol. 85 et 70. 
Préserver. Île nes de suaves odeurs. 
Se trop délecter en odeurs. | 
sc. rr. Remplie fut du doulx odorement. 
Foucqué, Vie de J.-C., p. 364. 
Resjonit toujours le sens de l'odorement. 
intor, Trad. de Plutargque. Moral, t. IV, p. 284. 


-Odorat. 

$i tot fos auzir, on fora l'ononamanr? 
Trad. de la vre Ép. de S. Paul aux Corinthiens. 
Si tout füt l’outr, où serait l’odoruat ? 

Flors.… per odor plazo al ononawxkr. 

Eluc. de las propr., fol. 209. 

Fleurs. par odeur plaisent à l’odorat. 
r. Odoramento. 


Onoran, v., lat. oponani, odorer, 
sentir. 


Onozar, es odor movent la virtat odorativa. 
Eluc. de las propr., ful. 16. 
Olorer, c'est odeur excitant la vertu odorative. 


OFF 


La lenga de pariar, lo nas de ononan. 
V. et Vert., fol. 60. 
La langue de parler, le nes d’odorer. 
Ab be sentir et oposan. 
Brev. d'amor, fol. 52. 

Avec bien sentir et odorer. 

Remediar per cauzas freias, aplican elas al 
nas, et ODORAX. 

Eluc. de las propr., fol. 80. 

Remédier par choses froides, les appliquant au 
nez , et odorant. 
Substantiv. Ononars, savorars 

Son li sen e palpars. 
G. RIQUIER : À sel que. 
L’odorer., le savourer et le toucher, sont les sens. 
Part. prés. Flors 
Bellas et de mantss colors, 
Ovonaxs e preciosss. 
Brev. d’amor, fol. 50. 

Fleurs belles et de maintes couleurs, odorantes 
et précieuses. 
AMC. CAT. Odorar. 17. Odorare. 


359 


6. Ononant, adj., lat. ononanxus, odo- 
rant, odoriférant, 
Le .vr. oponanIA, may blenca, 


Eluc. de las propr., fol. 214. 
La sixième odorante , plus blanche. 


7. OnponaTiu, adj., lat. ononaTivus, 


odoratif, propre à percevoir l'odeur. 

Virtut ODORATIVA, es potencia naturel, de 
odors perceptivs. 

Odor, es qualitas del sen oboRaTrw. 

Nervi oDonariv. 

Eluc. de las propr., fol. 16, 27-268 et 35. 

Faculté odorative, c’est puissance naturelle , per- 
ceptive d’odeurs. 

Odeur, c’est qualité du sens odoratif. 

Nerf odoratif. 


OFFENDRE, orenpas, v., lat, orren- 


pere, offenser, blesser. 
S’om pogues partir de follor. 
E no volgues Dieus tan snven orraxpes. 
BEanaun n’Auntac : Be volris. 
Si l’homme pouvait se départir de folie... et qu’il 
ne voulüt pas si souvent offenser Dieu. 
Non t’orznpas a la peira. 
Trad. de Bède, fol. 73. 
Que tu ne te blesses pas à la pierre. 
Part. pas. Car l'avem orxnour. 
G. RiQuiER : Qui conois. 
Car nous l’avons offensé. 


360 OFF 


Axc. rn. Soy instamment exercer et travailler, 
part à la fortification de sa patrie et le dé- 
fendre, part au reponlsement des ennemis 


et les o/fendre. 
RaseLais, Prologue, liv. III. 


Vous gardez à tout povoir de offendre Diea. 
Jenan DE Sainraé ,t. I ,'p. #6. 
Se nous avons offendu à nulluy. 
Roman fr. de Fierabras, liv. Il, part. 11, cb. 5. 
car. Ofendrer. xse. Ofender. ronr. Offender. 
tr. Offendere. | 


2. OrFENSA, OFFENSSA, OFENSA, 5. f.;, 
lat. orrensa, offeuse, lésion. 


Patz e perdos d'oransa. 
G. Riquier : Cristian. 


Paix et pardon d’offense. 
Gardar de peccat e de la orraxssa de Dieu. 
V. et Vert., fol. 92. 
Préserver de péché et de l’offénse de Dieu. 
car. sr. Ofensa. Port. Offensa. 1r. Offenza. 


3. OrFrEnsi0, OFENSIO, s. f., lat. OFFEN- 


s10, offense, outrage. 
Orrsxsio no us fis jorn de ma via. 
RamBAUD D'ORANGE : Si de trobar. 
Offense je ne vous fis jour de ma vie. 
Qu’ ela degnes penre venjausa de lui, si el 
avia faita orxxsio vas els. 
F.. de Pons de Capdueil. 
Qu'elle dût prendre vengeance de lui, s’il avait 
fait ofense envers elle. 
axc. ra. Et a faict tous les deux gravement 
par son authorité, et sans grande offen- 
sion d'esperit. 
J. Couuin , Tr. d'Amytie de Cicéron, p. 36. 
zsP, Ofension. 17. Offensione. 


4. Orrensario, s. f., offense.: 


Per las OrF&NSATIOS. | 
Regla de S. Benezeg, fol. 79. 
Par les offenses. 


5. OrFrENDEMENT, 5. "4, lat. OFFENDI- 
MENTUM, offense, embarras, trans- 
gression. 


Per OFFENDRMENT. 
L'rad. de Bède , fol. 59. 

Par offense. 

Ien m’excozi en ays0 ses OFFENDEMENT, 
avent bona consciencia. 

Trad. des Actes des apôtres, ch. 24. 

Je m'excuse en ceci sans transgression, ayant 

honne conscience. 


ir. Offendimento. 


OFF 
6. OrrxxDxpon, s. m., violateur, trans 


gresseur. 
Vengar... de negon tort que sia fatz ad aque 


OFFENDEDOR. | 
Statuts de Montpellier, de v20ÿ. 


Venger… de nul tort qui soit fait à ce ransgresseu: 
ANC. CAT. Ofenedor. 


7. Derenpas, ®., lat. DErennenr, de 
fendre, garantir, prohiber. 
leu no soy reis coronalz... 
Que posc’ a mon fort seignor 
Darxupaz mas heretatz. 
Lx DAUPHIN D'AUVERGNE : Reis pus vas. 
Je ne suis pas roi couronné... (pour ) que | 
puisse contre mon seigneur puissant dsfendre mi 
héritages. 
Mi sui trebalhatz 
Cam pogues mi dons pxrexvaz 
Dels manens malvatz. 
Pixaux DE Bussicnac : Sirvents 
Je me suis tonrmenté comment je passe dé/rrd 
ma dame des riches méchants. 


— Faire défense, interdire, se refuser, 
Combat so don ieu no m posc nerexpas. 
G. Magret : En aissi. 
Je combats ce dont je ne puis me défendre. 
Si vol autr’amador 
Ma domna, non lo y nærex. 
B. DE VENTADOUR : Acossellats mi. 
Si ma dame veut autre amant, je ne Le lui d-/fu 
F° Maynthas vets dreits parxx 
So qu’amors cossen. 
Aumas DE RocaricRA : Si amer. 
Maintes fois droit interdit ce que amour perært. 
Es tan fers e salvatges que del ballar se pen: 
Le CONTE DE Porrtiens : Companhe. 
I est si farouche et sauvage que du dausr Ù 
défend. 
Part. pas. Me sui d’amor Der&mDuT tota “ù 
Domnea, tro vi vostre cors benestri 
Raurenz Bisrons D’AnLes : Aissi col fort 
Je me suis toujours défendu d'amour, de 
jusqu’à ce que je vis votre personne agréable. 
Auc. CAT. Defendre, denfendrer. esr. r01 
Defender. 1r. Difendere. 
8. Derensa, s.f., lat. pxrewsa , défens 
Los castels e plassas de sa terra , los quls 
de parxnsa , fara abatre e demolir. 
Chronique des Albigeois, cl. 31. 
Les châteaux et places de sa terre, lesqueh # 
de défense, il fera abattre et démolir. 


OFF OFF 36: 


Non vel admeiss las exceptions, allega-| Chevalier ne sergant , si je ne sai le non. 


tions € DAFESSAS. | Poème de Fierabras en vers français. 
Statuts de Provence. Jurrxs ,t. 11, p.430. | axc. car. Defensiô. asr. Defension. ronr. De- 
Ne veut admettre les exceptions, allégations et dé- fensäo. 1T. Difensione. 
enses. | 
at. asp. PORT. Defensa. 1r. Difensa. 11. DEFENDEMENT, DEFXNDEMEN, DEr- 


FENDEMENT, s. 9., défense, protection. 
Âquel p«rrenpumanr qu’el fara en aqnest 
plag , el pensa far per so drez. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 12. 
11 pense faire pour son droit cetie défense qu'il 
fera en ce plaïd. 


, DerexDensa , 5. f., résistance. 
Sell qui, per nos, fou pausatz en la crotz, 
E clavellatz ses tota paraxpexsa. 
Pusocs : Dieus es. 
Celui qui, pour nous, fut posé en la croix, et cloné 


ss toute resisfance. . . 
Vers paires Dieus,......... 


). DerunSsIO, DEFENSION , DEPRECION, Darxnoxuzxs, defendens d'aversiers. 

s. f., lat. Dxrensionem, défense, ré- - G. RiQuier : Forts guerra. 

f ? e : Vrai père Dieu, protection, protégeant d'en- 
sistance, retranchement, protection, 


uemis. 
forteresse. Per donar.. als uelhs pxrsnpauaxr. 
Per la arews1ox del pays. | Eluc. de las propr., fol. 30. 
Reg. des Etats de Prov., de 14or. Pour donner... aux yeux défense. 

Poor la défense du pays. snc. FR. Que il n'i ot desfendement. 

O gienhs, o Darznstos, Roman de Brut, t. 1, p. 297. 

O castelhs. Cavewer : Amors e. ANC. GAT. Defeniment, deffeniment. Anc. ser. 
Ou engin, ou retranchement , ou château. ” Defendimiento. ronr. Defendimento. 17. 


\p£rENsION qu'en ai al monestier de Tornac. Difendimento. 


it. de 1174. Hise. de Langued.,t.3Il, pr., col. 134. 


12. DrrEnNsAL, s. m., retran nt 
Le retranchement que j'ai au monastère de Tornac. ? 9 cheme , 


ns . barrière. | 
Drrasciox d'aqui enant non sia recebedoira. L Lesf 
Statuts de Montpellier, de 1258. antre portal es fermaiz.…. 
Défense de là eu avant ne soit recevable. E pois aquest es passatz, 


Pois no i ha nail parzwsar. 


Y . 
os pensetz de far pxransto Ux TRAOUBADOUR ANONYME : Chastel. 


RamsauD DE VaAQuEtnAS : Valen marques. 


Vous pensâtes de faire résistance. L'autre portail est fermé... et après que celui-ci 
S'alegra molt per la Darzw#sro de Miraval. est passé, pois il n'y * nulle Barrière. 
FV. de Raimond ds Miraval. an. ra. Îloec avait tel defensail, 
Se réjouit moult à cause de la protection de Mi- G. Gatwas , Poëmne d'Haveloc, v.551. 
à n. Poor ls deffension desdites frou-| 13 Derensaizza, s. f., résistance. 
tières. Volpills e nuailhos, 
. Monsrazzer, t. [, fol. 162. Flaes, ses tota D&r=NoAîL£A. 
De porter la parole-en defension publique. BERTRAND DE Bonn : Maitolin. 
or, Trad. de Plutarque. Moral., t. SI, p. 250. Poltron et lêche, flasque, sans toute résistance. 
Prohibition. 14. Derennepon, s. m., défenseur. 
Mandst m'a, .1xs. jors a ,efait perawsto | Trop son li combatedor 
Que no lays pasar home de luna regio. E psuc li DxraxpaDon. 
Roman de Fierabras, v. 4050. Aimer DE ProuiLais : Li folb. 
l'a maudé , il y a trois jours, et fait défense que Beaucoup sont les assaillants et peu les défenseurs. 
1e laisse passer homme d'aucune région. E°1 coms a cor d'esvazidor, 
FA. | El vescoms de pxranDeDon, 
andé m'a, jà .1x5. fois, et fait DErENCION E veiam los lai al pascor. 
ne je ne lais aler escaier ne garchon , BesTranD pe Bonn : Rasa tan. 


TTL, 46 


362 OFF 


OFF 


Et le cothte à cœur d’envahisseur, et le vicomte! OFFRIR , orm1n, vrai, ®., lat. orreure 


de défenseur, et voyons-les là au printemps. 
anc. car. Deffendedor, defenedor. axc. 2sr. 
roar. Defendedor. 17. Difenditore. 


15. Derexsise, ad}j., défensible. 
Lo castel, lo qual era fort Deransrarz. 
Chronique des Albigeois, p. 5a. 
Le château , lequel était fort défensible. 


axc. «sr. Defensible. 


16. Dxrensar, v., défendre. 

Los vassals son tengutz de naraxsar la per- 

sona de lor senhor. 
Arbre de Batalhas, fol. 106. 

Les vassaux sont tenus de défendre la personne 
de leur seigneur. 

Contra freior DEFENSAR. 

‘Eluc. de las propr., fol. 42. 
Défendre contre froideur. 


caT. AnC. asp. Defensar. 1T. Difensare. 


offrir, présenter. 
Mai lor vey deniers orraïn 
Que n'a negun del autar. 
B. Maurix : À Senbors. 
Je leur vois offrir plus de deniers que ner 
nul de l'autel. 
Elh va orata al autar un calice d'argent. 
PuiLowrna. 
I! va offrir à l’autel un calice d'argent. 
Part. pas. AÂra tal me sui orrznrs. 
R. Vipaz : Entr’el taur 
Maintenant je me suis ofért tel. 
Arnautz vol sos chans sia wrsnrz 


Lai on dous motz mov eu agre. 
À. Dane : Eo breu. 
Arnaud veut que son chant soit offert là où dm 


mot tourne en aigre. | 
car. Oférir. xs. Ofrecer. rour. Offrecer. 4 
ferecer, :r. Offerire, offerere. 


17. Derexparu, s. m., retrauchement ,| 2, OrrkaENDA, OFERENDA, UFRENN 


barrière. 

El frontal del mur havis .c. portas de me- 
talh, et per tot eviro certas estaggas € DAFEN- 
pacns ordenatz egalment a defendre. 

Eluc. de las propr., fol. 167. 

A la façade du mur il y avait cent portes de mé- 
tal, et partout environ certains élages et retranche- 
ments ordonnés également pour défendre. 


18. Drerexwsor, s. m., lat. prerenson, 
défenseur. 
No era razo que natura layshes ses armas 


defensivas aquel qui es del grey narzxson, 
Eluc. de las propr., fol. 234. 

Il n’était pas raison que nature laissêt sans armes 
défensives celui qui est défenseur du troupeau. 


GAT. ESP. PORT. Defensor. 1r. Difensore. 


19. Drerexsiu, adj., défensif. 
Membres... Darensius, s0 del cervel las doas 
telas e’l test. 
Eluc. de las propr., fol. 33. 


s. f., offrande. | 


Fai s0s dos... € sas OVERANDAS. 
P. CanpinaL : Qui ve gnu 
Fait ses dons... et ses ofrandes. 
Laissa aqui t’OrxAzNDA, € vai far pasabte 
fraire , e pois tourna offrir t’orzasxpa. 
Trad. de Bède, fol. 5. 
Laisse là ton ofrande, et va faire pais ave 
frère , et puis retourue offrir ton ofrande. 
Qaar ie us sdur eus cre, 
Seuher, e os faac ureasxpa 
De me e de ma fe. | 
Fozquer os Mansnzis : Vers Dies. 
Car je vous adore et vous crois, Seignear, à vo 
fais offrande de moi et de ma foi. 


— Terme de liturgie. 
Los introits e’ls graduals e la orrsarmi. 
‘Cat. dels apost. de Roma, fol. 55. 
Les iatroïts et les graduels et l’ofrande. 


asr. Ofrenda. ront. Offrenda. 1. Offer 


Membres. défensifs, ce sont les deux tissus du 3. OrrzaTa, UFEBTA, $. f. , offre, ci 


cerveau et le têt. 
Anar eu armas DAFENSIVAS. 
Arbre de Batalhas, fol. 222. 
Aller en armes défensives. 
car. Defensin. ssp. pont. Defensivo. 17. Di- 
fensivo. 


frande. 
Las orrxaTAS Oo las autras drechuras que 
per devotio establidas. 
V. et Vert., fo. 11. 
Les offrandes et les autres redevances qu -” 
étahlies par dévotion. 


OFF 


Facha l’urznaTa 
Del encens. 
Trad. d’un Evang. apocr. 
L'ofrande de l'eocens faite. 
Hs. Fa de sou cors urænTA. 
Leys d'amors, fol. 27. 
Fait de son corps ofrands. 
sc. PR. Quant il li firent tel offerte. 
Goprruoi De Panis, Chr. métr., p. 27. 


rar. sr. Oferta. ront. 17. Offerta. 


. OrrrA, s. f., offre. 
Ly fan orrna. 
Chronique des Albigeois, cl. 55. 
lai foat offre. 
Oltra Ins orrnAS dessus ditas. 
la de 1424. Hist. de Lang., t.1V,pr., cl. 452 
Outre les offres dessus dites. 


, Ureexna, s. f., offrande. 
Spiritels TraznNxAS. 
Trad. de la ire Épitre de S. Pierre. 
Ufrandes spirituelles. 


_ Paerenin, %., du lat. Paaxrxare, 
préférer. 
art. pas. Las personas plus prochanas en 
affinitat... sian PREFERIDAS. 
Statuts de Provence. Jouiex ,t. 1, p. 21. 
Que les personnes plus proches en affinité. 
Junt préférées. 
Sian PR&rznIDAS eufra nn mes. 
Statuts de Provence. BouY, p. 47. 
Quelles soient préférées pendant un mois. 
Ar. ESP. PORT. Preferir. 1r. Preferire. 


PROrERRE, Y., lat. PROFERRE, Pro- 
férer, produire, alléguer. 

Anc ho no i venc conseill querre, 

Per tal que dreït pages raOrEuRE, 

Que s'en anes desconseillatz. 

Roman de Jaufre, fol. 1. 

Uncques homme n’y vint quérir conseil, pourvu 
sl pât produire ue droit, qui s’en allit désap- 
noté. 

Si no'l platz que s'amor li rror&RA. 

T. DC ANONYME ET D'UNE DAME : Bona dons. 
S’al ne lui plaît pas qu’il lui produise son ambur. 


-Offnr. 
lot zo qu’ieu posc ni qu’eu sai, 
Vos PROrz=A, et eUCara mai. 
Lasraanc CiGALA : Seingner Thomas. 


OFF 363 


Tont ce que je puis et tout ce que je sais, je vous 
offre, et encore plus. 
Qui fai misericordia PRorxa sacrifizi. 
Trad. de Bède, Lol. 64. 
Qui fait miséricorde offre sacrifice. 
Part. pas. Si la bella, cui sui rRorzxns, 
Me vol honrar. 
Ginaup DE BonNELL : Quan lo freg. 
Si la belle, à qui je suis offért, me veut honurer. 
CAT. sb. PORT. Proferir. 17. Proferire, prof- 
ferire. 


8. Prorxara, s. f., offrande. 

Portavon li torcas et candelas e motas rno- 
FERTAS que cremavon nneg et jorn davan 
Nostra Dons. 

Cartulaire de Montpellier, fol. 74. 

Lui portaient torches et chandelles et nombreuses 
affrandes qui brâlaient nuit et jour devant Notre- 
Dame. 

ANC. CAT. ANC. Esp. Proferta. 17. Profertu, 


profferta. 


9. RereRENDARI, 5. m., lat. nurznax- 
bARIuS , référendaire. 

Veiam donx quans rims poyrem trobar… 
que comenso per a e pneys per b, etc... De 
a bavem adiversaris ... de 7, REPERENDARIS. 

Leys d'amors, fl. 150. 

Voyons donc combien de simes nous pourrons 
trouver... qui commencent par A et puis par B, etc... 
De A nous avons adversaire .… de R, ré/férendaire. 


se. PORT. 17. Referendario. 


10. Rerznnz, v., lat. REFEnRE, rap- 
porter, rendre. 
Loc. Ta, qual merce li’n azrans? 
Giunaux px Bonne : Ar ausirels. 
Toi, quelle grêce lui en rends-tu ? 
Ad aquesta soplei e joing 
Mas mas, per ARF&unz merces. 
GAUBEAT AmirLs : Breu vers. 
Vers celle-ci je supplie et joius mes mains, pour 
rendre grâces. 
Cant Deus nos bat, si nos o recsbem eu 
psz e li en narzrem gracias. 
Trad. de Bède , fol. 67. 
Quend Dieu nous frappe, si nous recevons cela cn 
paix et lui eu rendons gräce. 


Nal grat no ns narrxe. 
T. D LA COMTESSE DE Die ET DE Rampaup D'O- 
RANGE : Amicx. 
Je ne vous rends nul gré. 


4 


364 OIT OIT 


Âquesta dictios quays pot se azrennx a la! Loc. Qui aisso fai d'uxrr en car jorns. 

votz 0 al significat. DEuD=s Dr PAADES , Aus. cass. 
Leys d’amors, fol. 114. . Qui fait ceci de Auit en huit jours. 

Co mot peut quasi se rapporter à la voix ou à la | ap, Ocho. ronr. Oito. 1r. Otto. 
signification. | 
car. àse. ronT. Referir. 17. Referire. 2. OcHen, UCHEN , OCHE, adj., huitième 

L'ocuxx, es Bernatz de Sayssac, 
Qu'anc negun bon mestiers non se. 
P. D'AUVERGEE : Chantarai. 


OI, ox, énterj., oh! ah! 
* Or Diens! cam son escurzit li clar rai 


Qu’alamavan Toscana e Lombardia. Le huitième, c’est Bernard de Sayssac, qui «x 
ÂtMERI DE PEouILain : Era par ben. ques n’eut aul bon métier. 
Ah Dieu! comme sont obscurcis les clairs rayons Al sest jorn en Betleem intret 


qui éclairaient Toscane et Lombardio. 


On compli lo seten, e estet 
Ox Dieus ! ox Diens! de l’albs, tan tost ve! 


Al ccazx jorn. 


Ux rrRousaDouR ANONYME : En un vergier. Trad. d'un Évasg. apurr. 
OR Dieu! oh Dieu! de l'aube, sitôt elle vient ! Au sixième jour il entra à Bethléem où il scex 
tr. Oi! plit le septième, et demenura au Asitième jour. 


Aotreiam ad ocaz et acapte .v. sestairadi 


OIRE, oxne, s. m., lat. ufarm, outre. | 3 sera Per l’ocux que m devets donr à 


Nostre oxaz son sec e vuech. totz los blatz. 
Trad. d'un Évang. apocr. Tit. de 1279. Arch. du Roy. Toulouse, J. 
Nos outres sont sèches et vides. Nous octroyons à huitième et à acapte cicq * 
El segonz Guiraut de Borneill térées de terre... Pour le huitième que von = 
Que’ sembla otaz sec al soleill. deves donner de tous les blés. 


PIERRE D'AUVERGKE : Chantarai. Var. 3 U | huitai 
Le second Giraud de Borueil qui ressemble à ou- | *”° Ucxexs, s.f., huitaine. 


tre sèche au soleil. Poyria hom dire seirenas, setenas, UCaExi«. 
ANC, CAT. ESP. PORT. Odre. 17. Otre. | Leys d'amors, fol. S. 
On pourrait dire sixaines , septaioes, huitaires. 
OISSOR , s.f., lat. uxon, épouse. | n 
Li fillat e ill orsson. 4. Ocrau, adj., lat. ocravus, huitième 
Toncarozs : Comunal veill. Al ocrav jorn que sera natz. 
Les fillätres et jes épouses. | Liv. de Sydraec, fol. 8j. 
Quel verchiera de sa o1sson Au huitième jour qu’il sera né. 
Vendet. Fscorpios es per semblan 
Gains D’APCHIER : Mos comunals. L'ocrau signe. 


Brev. d’'amor, fol. x. 
Le scorpion est en apparence le Ænitième sig. 
CAT. Octau. sr. Octavo. roRT. Oïitaro. 1. À 
tavo. 


Vu que la dut de son épouse il vendit. 
AncC. FR. C’ on ne savoïit si bele oissor 
Ne si cortoise ne si franche. 
Fabl. et cont. anc.,t. 1, p. 166. 
Ke li frere li donast e cil en fist s'oisour. Bb. OCcTAVA, UCTAVA : s. f. , lat. ocTati 


. Roman de Ron, +. 3316. actave, intervalle de huit jours. 
Avoir vollez no dame à femine et à ofsour. 


Poëme d'Hugues Capet, fol. 15. Dimartz aprop la ocrava de Pases. 
PuiLonErA. 
OIT, urir, s. m., nom de nombr. card.,| Mardi après l'octave de Pâques. 
. Tro l’ucrava de Pandecosta 
« 1 LL] ° 
lat. ocro, huit F. de S. Honorit 


Per dos sols serai meillz accoillitz... 


x Jusqu'à l’octave de Pentecôte. 
Dels doze aurai ab beure et ab manjar, 


E'ls orrz daria a foc et a colgar. — Terme de musique. 
G. MAGaeT : Non valon. La premeira e |’ ocrava son aissi responcer 
Pour deux sous je serais mieux accueilli... avec P. pe Conntac : El nom de. 
les douze j'aurai à boire et à manger, et je donnerais | La première et l’octace sont ainsi correspondante 
les huit pour feu et pour coucher. CAT. as». Octava. 2oRT. Oftara. tt. Outars. 


OL 
6. OcravamenT, ade., huitiémement. 


OcrAvaMexT per... predications. 
Doctrine des Vaudols. 
Huitièmement par... prédications. 


. Orrexaz, adÿj., huitième , de la hui- 
ème partie. 
Moldre.… lo sesteyr per una copa oYTExaL. 

Tit. de 1400. #rch. du Roy., K. 772. 

Moudre.… le setier pour une coupe de {a huitième 

partie. 

}.OcrosRE, OCTEMBRE, OCTOYRE, S,/M., 
lat. ocrosais, octobre. 


Ocronazs es ditz lo dezes. | 
Brev. d’amor, fol. 47. 
Octobre est dit le dixième. 


Aiso fo en ocrrxmsex. 
ARNAUD DE Mansax : Qui comte. 
Ceci fut en octobre. 


OL 365 


kb oli d'ocrvas unhetz. 
Drvupes pe Pnapzs, dus. cass. 
Avec huile d'olives oignes. 
La rauostin en oli d'ocrvas. 
Liv. de Sydrac, fol. 77. 
La rôtissait en huile d'olives. 


CAT. ESP. IT. Oliva. 


4. OLiviza, oLtvER , s. m., lat. olivier. 


Un gran ram d’orvian tenc. 
Trad. d'un Évang. apocr. 
Un grand rameau d’olivier tint. 
Si el i plantet vinhas, o or.rvans. 
Trad. du Code de Justinien , fol. 5ù. 
S'il y planta vignes , ou olipiers. 
Ad ons foutanela, de pres un or1viss. 
Roman de Fierabras., y. 140. 
À une fontanelle, près d’an olivier. 


caT. Oliver. use. Olivo, olivera. pont. Oliveira. 


ir. Olivo. 


Ocrorass es le .x. mes..., es oCroxRx ape- 5. Ouivan, ad}., lat. ‘oLrvanis, d'huile. 


lat, quar es le .viit. apres mars. 
Elune. de las propr., fol, 125. 
Octobre est le dixième mois. , il est appelé oc- 
‘obre, parce qu’il est le huitième après mars. 


tar. asP. Octubre. Port. Outubro. 1r. Ottobre. 


IL, s. m., lat. oceum, huile. 
Ab oz rosat. 
Dunes px Psapuxs, Aus. cass, 
Avec huile rosée. 


. Oui, 5. m., huile. 
L'olivier fai our qu’es dous e fis. 
SERVERL DE G1RONE : Del mon. 
L'olivier fait huile qui est douce et fine. 
Fas Inn de cera e d’or. 
A. Daxiez : Ab guay. 
Je fais lumière de cire et d'huile. 
%g. Au lo cor plen d’otr de pietat. 
V. et Vert., fol. 91. 
Oot le cœur rempli d'huile de piété. 
Establi que li malacde o’ls enferms fosso 
abs del sanb o2x davant que morisso. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 68. 
Établit que les malades ou les infirmes fussent 
115 de l’Auile sainte avant qu’ils mourussent. 


sc.rr. Saintefñée de or/e e de creisme. 
B.ne Saunre-Maurr, Chr. de Norm., fol. 150. 


T. O, sr. Olio. ronr. Oleo. 1r. Olio. 


Ociva, 5. f., lat. oziva, olive. 


6. OLEASTRE, s. m., 


Aquest sia cauteri oLIvAz. 
Trad. d’Albucasis, fol. 4. 
Que celui-ci soit cantère d'huile. 


lat. OLEASTAUM, 


olivier sauvage. 

OzxasTas... amar es et uo fructuos. 
Eluc. de las propr., fol. 216. 

L’olivier sauvage... est amer et non fructueux. 


xsr. 17. Oleastro. 


7. Ouiu, s. m., lat. ouivetum, lieu 
- planté d’oliviers, champ d’oliviers. 


Si que pois lo penderon en .r. or. 
- Guiczauux DE TupsLa. 
De sorte qu'après ils le pendirent en un champ 


d'oliviers. 


8. Oran, »., du lat. orgatus, huiler, 


oindre d'huile. 
Paeis or.rATz 
Lai on la podagra sera. 
Deuves DE PaAnks, Aus. cass. 
Puis Auilez là où la goutte sera. 


caAT. Oliar. xsp ponr. Olear. 


g. Exnozrario, s. f., onction, action 


d’huiler. 


ET sagrament de matremoni et la sancia 


ENOLIATIO. 


V.. et Vert., fol. 5. 
Le sacrement de mariage et la sainte onction. 


366 OLE 


10. PEROLIAMEN, 5. »., Onction, ex- 


tréme-onction. 
Lo premier sagramen, es bategar.…. lo .vir., 
PRAOLIAMEN, 
Declaramens de motas demandas. 
Le premier sacrement, c’est baptiser.… le scp- 
tième, extréme-onction. 


OLA , s. f., lat. oL£A, marmite, grand 
pot, chaudière. 
Doss serpens, o una sola 
Cotz hom en aiga en an’ o1a. 
Dzunes Dx PaaDes, lus. cass. 
Deux serpents, ou un seul on cuit dans l’eau dans 
une marmile. 
Coma la oca, bolhea sobre lo faoc, que es- 
campa tot sv que es dins. 
W. et Vert., fol. 25. 
Comme la marmite, bouillant sur le feu, qui ré- 
pand tout ce qui est dedans. 
En la oca de Vulcan. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 6]. 
En le chaudière de Vulcain. 
caT. sr. Olla. ronr. Olka. 1r. Olla. 


2. OLana, s. f., potée, chaudronnée. 


Uns ocapa de braza de la premera fornada. 
For de Monteuc. Ord. des R. des Fr., 1468, 
t. XVI, p. 129. 
Une potde de braise de la première fournée. 


3. Ouen, s. m., potier, chaudronnier. 
Ad ozrsns et a teuliers, lo portal San Gili. 
Cartulaire de Montpellier, foi. 44. 
À potiers et à tuiliers, le portail Saint-Gilles. 
car. Oller. asp. Ollero. ront. Oleiro. 


OLER, v., lat. ocxre, sentir, exhaler 


de l'odeur, puer, odorer. 
No sen bragir ni oLxn 
Aquest malvais volatil. 
MancaBrus : Pus la fuelha. 
Je ne sens bruire ni puer ce mauvais volatile. 
Part. prés. Domna , roza ses espina, 
Sobre totas flors oLexs. 
Piraue De Consiac : Domna dels. 
Dsme , rose sans épine, sur toutes fleurs odo- 
rante. 
Ac. r8. Les flors en olent miex que basme. 
Roman de la Rose, v. 12881. 
Un jor li ala demander 
De s’alene s’ ele ert puanz, 


OLH 


Ou s'ele esteit souef oulans. 
Marie Ds Faance, t. Il, p. 102. 
ase. Oler. rr. Oître. 


2. OLon, s. f., lat. oLon, odeur. 


Li mort e ‘Th nafrat lor an tan mala o1os. 
Guinrauses pe Trotu. 
Les morts et les blessés leur ont si mauvaise odez. 
Me sealt oster de ma dolor 
Par sa très doucereuse olor. 
Roman de la Rose, v. 1045. 
cart. ssp. Olor. 17. Olore. 


ANC. FR. 


3. REDOLENT, ARDOLEN , adj. , lai. ar 


DocenTem, odorant, parfume. 

Causas aromaticas et REDOLENS. 

Fan aromatizant et ARDOLAnT. 
Eluc. de las propr., fol. 92 et131 

Choses aromatiques et odorantes. 

Vapeur aromatisante et odorante. 


5. Renoencu , s..f., parfum. 


Sa aromaticitat Oo arDOLEnCtA. 

Sobre bona odor et n=DOLE= T1. 
Eluc. de Las propr., fol. 1465 et 1tn 

Son arome ou parfum. 

Sur-bonne odeur et parfum. 


OLH, OL, OILL, HUELH, NUEL, CELL 


ULH, UILL, s.m., lat. ocuius, œil. 
No y veg clar dels auuzs ah que us remir. 
B. pe VenTADouR : Ab joi mx. 
Je n'y vois pas clair des yeux avec quoi je 14 
contemple. 
Ea li bais la bacha e‘ls ocs amdos. 
G. Apneman : Al chant d'ansd 
Je lui baise la bouche et les yeux tous deux. 
Que lo uzss de cel cap vos en salhis. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. ;} 
Que l’œil de cette tête vous en sortit. | 
Fig. E "ls auxrrs del cor tenc ades lai. 
Poss ps LA Ganns: Plus 
Et les yeux du cœur je tiens toujours l. | 
Providenza fai loyn gardar 
Ab vurzes de cor z0 c’om deu far. 
Devves pr Pranes, Poëme des Verts. 
Prévoyance fait regarder loin avec yeux de 
ce qu’on doit faire. 
Que denhes virer pres de me | 
Los auxzrs d’amor e de merce. 
AnxauD DE Mancertr : 51 que 
Qu'elle daignêt tourner près de mi "7 
d'amour et de merei. 


OLH OLH 367 


Lo solelh......... soso... L'ail de verre est un petit oiseau blanc... et il « 
Huscn de trastot lo mon et illuminamens.| la vue la plus subtile que rien qui soit. 


Prxnez De Cousiac : El nom de. e . : 
Le soleil... œil et lamière de tout le monde. 3. Uzmaz A ge visieré Der lo nasal 


Loc. Qui s vuelha, n’aia l’uxze moilhat. , 
P. CanpinaL : Qui vol sirventes. E per l'uzsaL del elite, que lo colps fo mortal. 
GUILLAUME DE TuDELa. 


Qui se veuille, en ait l’ail mouillé. | 
En sou regart o1L a OIL. Fut avec sajette frappé par le nazal et par la vi- 


Trad. de Bède, fol. 10. sière du heaume, (tellement) que le coup fut mortel. 
En son regard œil à ail. 4. EnTaukiz, s. m., entr’œil, espace 


E m fay auxzus de drago. 
P. VipaL : Ajustar. 
Et me fait yeux de dragon. 


qui sépare les yeux. 
Lo meias que es d'eviro 


À qui l'esgarda de dreg ruzt. Entro en hueill, zxxrauettL a nom. 
P. Rocuns : Entr’ ire e joi. Nefs jauna e lonc zwrauxtr. 
À qui le regarde de droit œil. Drupas pe PRADES, Aus. cass. 
Per squest tort mi podetz los auazus traire. Le milieu qui est à l’enwjron jusques en œil, a 
GuuLauxez ps SainT-Dipisn : El moa non a. | nom entr'ail. 

Pour ce tort vous pouvez m'arracher les yeux. Néfe jaune et long entr'æil. 

À totas gens mosträr à OLE ANC. FR, . , | 

La dicha naychensa d’ Amor. Entrueil plaïssnt, bouche bien ordonée. 


Brev. d'amor, fol. 3. . Eusracue Descamps, p. 08. 


À toutes gens montrer à l'ail ladite naissance | 5, Hurxan, v., être pourvu, être garni 


d'Amour. d’ 
Lo dax ditz que nou o creyria yeux. 
Si de 505 RUELLZ nOu 0 vezia. Part. pas. 
V.. de S. Honorat. Arnaut, joglar, mal muLAT, csra trona. 


Le due dit qu'il ne le croirait si de ses yeur il ne Graaun DE CALANSON : Sitot s’ csfors. 
le voyait. Arnaud, jongleur, mal garni d'yeux, figure plate. 


axe. ra. Que il n’aveit que un sol oi... blené| CAT: Ullar. roux, Olhar. 
l'ent par aventure, 6. Oczxran, v., du lat. ocurus, cli- 
Ua rains eu l’oil. gnoter. 


Un rains me feit dedens l’oi. Ca la vei » bel 
2° trad. du Castoiement, contes 5 et 7. nteu la ve » tot m'abellac, 
Et oczer mai d’un ratairol. 


8 ida dit il 
PRARICANCS CIE 6 BU UN TROUBADOUR ANONYME : Can vei. 


Si ne set que li pent al oël. . , = , 
B. »z Sarre Mauss Con. de Norm., fol. 118. Quand je la vois, je suis tout ébloui , ct je cligmote 
, ” plus qu’an petit rat. 


A ses oyês com flambe de fo. 
Trad. de PApocalypse, Bib. de Arsenal. | 7. AVOGOLAR, ». , aveugler. 
asc. CAT. Oùll, car. mon. UI. xar, Ojo. roar. Autras fontainas caudas que AvoGoLo la gen. 
Olho. re. Occhio. Liv. de Sydrac, fol. 55. 


— Terme de m onnayage. Autres fontaines chaudes qui aveuglent la gent. 


Li Peregozi deven esser fachs blanc ab .v. | 8. REIAUELHAR , v., regarder en arrière, 
OIms. blâmer. 
Titre de 1276. Commune de Périgueux. Tot lo mons lo°n netRuezHA. 
Les Périgourdins doivent être faits blanc avec Guizcauxr pe Monracnacour : Bel m°es 


aiq yeux. Tout le monde l’en regards en arrière. 
à. Huxze Ds verez, s. #., œil de verre, Que fols ai dig? lea mi axrnusLn. 
espèce d’oi G. Riqueer : Tot m’ es. 
P otseau. Qu'ai-je dit , fou? Je me bléme. 


Hozca px vernz es un petit ausel blanc... | 
et a la pus sotil vista que res que sis. 9. Orrmaruia, s. f., lat. (OPHTALMIS ; 


Naturas d’'alcus auzsels. oph thalmic. 


368 OLM 


Orvaimira que es passio del aelh. 
Eluc. de Las propr., fol. 99. 
Ophthalmie qui est souffrance de l'œil. 


OpPraLrmia € emigranes. 
Trad. d'Albucasis, fol. 54. 
Ophihalmie et migraine. 
caT. xsr. Oftalmia. ronT. Ophtalmia. xr. Ot- 
talmia. 


10. OPraLxi, s. m., lat. OPHTHALMILS, 


ophtalmi, sorte de pierre précieuse. 


Orracui es peyra de diversas colors. 
Eluc. de las propr., fol. 190. 
L’ophtalmi est pierre de diverses couleurs. 


OLIMPIADIS, s. f., lat. oLxmpianis, 
olympiade. 
L'an pramier de la oL1mPtADIS ,CLXxx Ir, 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 3. 
L'an premier de l’o/{ympiade cent quatre-vingt- 
troisième. 
2. Ozrwrtana, s. f., olympiade. 
De la pramiera OLIMPIADA. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 6. 
De la première olympiade. 
car. xsP. Olimpiada. ronr. Olympiada. 


3. Ortwr:, adj., lat. oLxwricus, olym- 
pien. | 
Regio del foc... la bassa es apelada cel orærr. 


Eluc. de las propr., fol. 107. 
Région du feu... La basse est appelée ciel o/ympien. 


OLIOPOMENON, s. m., du grec EA- 
Auwepsrer, ellipse. 
Bracologis, en autra maniera apelada oLro- 


POMEKNON. 
Leys d’amors, fol. 142. 


Bracologie, en autre manière appelée ellipse. 


OLM, oL1xe, s. m., lat. uLuus, orme. 
Jea no i trob plus ombra ni oLx ni resta. 
BenTRAND DE Bonn : Non estarai. 

Je n’y trouve plus ombre ni orme ni séjour. 


Vezetz vos cel brulhet ab cels oruss plantatz? 
Roman de Fierabras, v. 1678. 
Voyez-vous ce petit bois planté avec ces ormes? 


car. Olm. use. PORT. tr. Oimo. 


2. OLmaDa, 5. f., ormoie, lieu planté 
d'ormes. 


OMB 


Las plantadas de sobre l’otmaus. 
Tit. de 1225. Arch. de l'archev. d'Arles, v % 
Les pépinières dessus l’ormoie. 


OLUS, s. m., lat. orxs, légume, plant 
potagère. 
Ja que totas herbas sptas a cozinar sio dita 


‘ OLUS, empero caal especialment es dit orcs. 


Eluc. de las propr., fol. 216. 
Quoique toutes les herbes propres à cuisiner so: 
dites plantes potagères, cependant le chou es 1j< 
cialement dit plante potagère. 


OMBRA, uusna, s, J., lat. uMBaA, où 
bre , ombrage. 
Car anc Narcisus, qu’ amet l’omnaa de +, 
Si be s mori, no fo plus fols de me. 
Prenax D'AUVERGNE : Mot m’ entremis. 
Car oncques Narcisse , qui aima l'ombre de si 
quoiqu'il mourût, ne fut plus fou que moi. 
Josta à 
Assec me a l’omsra d’an telh. 
GAvAUDAN LE Veux : L'autre du. 
Auprès de soi elle me fit asseoir à l'ombre ds 
tilleul. 
Fig, Dona..............,...... 
Pas bela que bels jorns de may, 
Solelhs de mars, uupnaa d'estieu. 
AnnauD px Manor : Docs gens. 
Dame... plus belle que beaux jours de mi 
suleil de mars, ombre d'été. 
Loc. La lona eclipsa quan... ls terra li à ra 
BBA. 
Eluc. de las propr., fol. 117. 
La lune éclipse quand. la terre lui fait on°r. 
Prov. Lo sec en totz luocs coma la omsua à 


cors. 
F, et Pert., fol.” 


Le suit en tous lieux comme l'ombre du rm 


— Fantôme. 

Per uxnaas melvazas et espaventabls qu 
si mostron a lor. 

Liv. de Sydrac, fol. 41. 

Par ombres méchantes et épouvantables qu” 
mootrent à eux. 
CAT. Ombra. axc. sr. Umbra. nav. mon. toit 

Sombra. 1r. Ombra. 


2. OmsRaILL, s. m., ombrage. 
Trobei un’ amairits 
Al omsaarze d’an’ sbadis. 
B Zonct : L’autr'ier. 
Je trouvai une amanie à l’ombrage d'ane foret d 
sapins. 
Non podiou, ses morir, 


OMB 


Oatra l’omsaar del bruoill ânar. 
Guuitauxe D5 LA Toun : Plus que las. 
Elles ve pouvaient , sans mourir, aller outre lo 
érage du bois. « 


}. OuBaaTGE, s. m., ombrage, l'épais- 
seur du bois. 


M'es belh dous chan per l’omBraTes. 
MancasRus : Lauquao fuelhon. 
N'est beau doux chant par l’ombrage. 
Aug agnir 
Cavals voitz per l’ omsaaTez. 
BcaTaanD DE Bonx : Be m play. 
J'entends hennir les chevaux vides à travers l'e- 
paisseur dus bois. 
as. Sombraze. \ 


k OxsnErmA, OMBatEIRA , 5. f., ombrière, 
lieu ombragé. 
Sojornem en est’ OMBRIRIRA. 
GinauD px BonnœiL : L’autr'iet. 
Reposons en cette ombrière. 


Tro qu'en una omBnstma, 
Reviriey mus hnelhs alhor. 
Joreux ps TouLouse : L’autr’ ier. 
Jusqu'à ce qu’en un lieu ombragé, je détouruai 
mes yeux ailleurs. 


. Omsaiu, uusniu, adj,, ombreux, 
ombragé. 
Son omsarv li ramel. 
Mancasaus : Quaa laure. 
Les rameuux sont ombreux. 
Bel m’es quan sou omsaru li mon. 
MancasRus : À l’alena. 
Il m'est beau quaod les monts sont ombrages. 
asc. ra, Sar le plus haut des ombreuses mon- 
tagues. 
Premières OEuvres de Desportes, p. 228. 
Noos suivons les chemins ombreux et soli- 


taires. 
Braraur, p. 362. 
sP. PORT. Sombrio. 


- Ombrageux, défiant. 
Sembla cavall uusar a euy fey pahor la 


imbra. 
V.. et Vert., fol. 71. 


emble cheval onbrageux à qui l’ombre fait peur. 
On plus lai servida 
De mon poder, iea le trop plus umsrrva. 
P. VipaL : S’ ien fos en cort. 
Où plus je l'ai servie de mon pouvoir, je la trouve 
l1 ombrageuse. | 


ITIT, 


CMB 369 


Ves aquels ets omnntya 
C’avetz en poder. 
RamMBAUD D'ORANGE : Amors com. 
Vous êtes ombrageuse envers ceux que vous avez 
en pouvoir. 


6. Ouseerx, adj., ombreux, sombre. 
Fig. Blanc dig ah fag escur, omnaztu 
BERNARD DE VanzENAc : Hueymais pus. 
Clairs propos avec fait obscur, sombre. 


7. OuBnEJAS , OMBREIAR, v., ombrager, 
donner, apporter, faire de l'ombre. . 
Fig. Cui malvatz astres omsaura. 
- Mancasaus : Per savi”l tenc. 
À qui mauvais astre apporte ombre. 

ANC, rn. Avoit dedans le champ deux petites 
loges pour reposer et umbrer les cham- 
pions. 

Monsrtarzer,t. I, fol. 14. 

CAT. Sommbrejar. nse. ronr. Sombrear. 1Tr. Omn- 

breggiare. 


8. AzomBaAR, AUMBRAR, %., lat. ADUM- 


BRARE, ombrager, être ombreux. 

Hueymais pus s’ Az0MBRA ”l trelha. 

BsanAnD DE VENZENAC : Hueymais pus. 

Désormais puisque la treille s’ombrage. 

Lanquan vey florir l’espiga 

E s’Azomaxa'l vitz. 

G. Avuewan : Lanquan ver. 
Lorsque je vois fleurir l'épi et (que) s'ombrage 
la vigne. 


— Se tenir à Fombre, goûter le frais à 


l'ombre. 
Vi un albre mout sobrier 
E lone, que avia nom palmier, 
On volantier si repausera, 
Si fos desotz, e s’AOMBR«RA. 
Roman de Blandin de Cornouailles. 

Vit un arbre moult élevé et long, qui avait nom 
palmier, où volontiers il se reposerait, s’il élait des- 
sous, et se tiendrait à l'ombre. 

Axc. ra. Et truevent un lieu descombre, 
D'arbres açaint de feuille aombré. 
Fabl. et cont. anc.,t. IL, p. 28. 
C'est un espoir qui polit et adombre 
Le mal passé. 
| SAUNT-GELAIS , p. 3. 
ANC: CAT. Aombrar, Esr. Asombrar, ronr. #s- 
sombrar. 17. Adombrare. 


47 


350 ONA 


OND 


g. Enomsnan, v., lat. ixvumprane, 0b-}13. Onacne, s. m., lat. omacnus, onarre, 


scurcir, cacher. 


Esdeve escura per la terra que lhi xmompna 


la resplandor del solelh. 
| Liv. de Sydrac , fol. 52. 


Devient obscure per la terre qui lui cache la 


splendear du soleil. 


Part, pas. Can tota la lhuta es xwomsrapa de 


la terra. 
Liv. de Sydrac, fol. 52. 


Quand toute la lune est obscurcie par la terre. 
ANC. va. Qui s'esclipse comme la lane 
Que la terre obuable et erumbre 
Quant la lune chiet en son umbre. 
Roman de la Rose, v. 4802. 
Le S.-Esprit surviendra 'eu toy, et la verin 
da souverain t'enombrera. 
Apologie pour Hérod., t. 1, p. 605. 
ir. fnombrare. 


10. SoLuMBRAR, v., Ombrager, mettre 
à l'ombre, reposer. 


Fig. En lhyeis lo filhs de Dieu soLummnan, 


e penra carn € sanc de lhyeix. 
Liv. de Sydrac, fol. 119. 


En elle le fils de Dieu reposera, et prendra clair 
et sang d'elle. 


Apres l'avenimen del filh de Dieu, qui « 
sOLOMBRARA en la Vergis. 
Liv. de Sydrac, fol. 8. 


Après l’avéuement du fils de Dieu, qui s’ombru- 
gera en la Vicrge. 


OMELIA, s. f., lat. homizra, homélie. 
Crizostomus.…, en la dezena omazta. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 6. 
Chrysostôme... , dans la dixième Aomélie. 


CAT. ESP. PORT. Hormnilia. 17. Omnelia. 


ONAGER, s. m., lat. oNAGER, onagre, 
âne sauvage. 
Fo apelat onAGER, que es bestia fera et mai 


salvagga. 
ÆEluc. de las propr., fol. 167. 


Fut appelé onagre, qui est bête farouche et moult 
sauvage. 


2. Onacat,s. m., onagre. 
Cavals et onaGars. 


Eluc. de las propr., fol. 155. 
Chevaux et onagres. 


Oxaonx vol dire aze fer. 
Eluc. de las propr., fi. 5 
Onagre veut dire âne tsuvage. 


ESP. PORT. IT. Onagro. 


|[ONCI, s. m., lat. uncus, croc, crochet 


Pren onct, e fica aquel en la meula. 
Trad. d’Albucasis, fol. 2. 
Prend crochet, et fiche celui-là en la moelle. 


ONCLE,, s. m., lat. aruncuzxs, onde. 


Ja no creirai castic d’amic ni d’oxc1 
À. Dawtez : Lo ferm. 
Je ne croirai jamais avis d'ami ni d'oncie. 
Que de son oxccx la volcsetz amparar. 
RanBATD n£ VAQUE1RAS : Seuber marque 
Que de son oncle vous voulussies La préserver 


car. Oncle. 


ONDA , una, nonDa,s. f., lat. uxn: 


onde, flot, vague. 
Atressi m ten en balanza 
Com la nusu sos l’on. 
B. ne VesraDpour : Tant ai mov. 
Ainsi je me tiens en balance comme la nef 
l’onde. 
Cel que dopts sembla l ouxpa de la ser qu 
mov lo vens. 
Trad. de Bède, fol. à. 
Celui qui doute semble l'onde de la mer ax | 
vent agite. 
La mar fai grans oxDas. 
F. de S. Honorsi. 
La mer fait de grandes vagues. 
Las nonDas qu’ yssiran del mar, 
Sus vas lo cel volran poiar. 
Pass. de J.-. 
Les vagues qui sortiront de la mer, sus ven lec: 
voudront monter. 


CAT. ESP. PORT. IT. Onda. 


2. InONDATION, s. f., lat. 1NunDaTIt 


Nem, inondation. 
Per INONDATION d'aignas. 
Fors dé Béarn, p. 109}. 
Par inondation d'eaux. 
CaT. Inundaci6. use. Inundacion. von. l" 


daçcäo. 1r. Inondazione. 


3. Onpesan, ONDEIAR, v., ondover. 


La gran mar 


OND OND 351 


Dels blais en espic oxpursn. . Que l’ oc ses far aoïDANSA. 
Leys d'amors, fol. 128. G. OLrviss D'Ances, Coblas triadas. 
La graude mer des blés en épis ondoyer. C’est pourquoi , le non vaut davaniage , ce me pa- 
asc. 17. E i campi pieni di biade non altra-| raît, que l’oui sans faire profit. 
mente oxdeggiare che il mare. Ades vol de lAonDasa 
Boccaccio, giors. I. Del cor la boca parlar. 
asc. CAT. Onéjar. CAT. mov. Ondejar. xsr. Aimes1 DE PaouILAix : Ades vol. 
roaT. Ondear. 17. Ondeggiare. Incessamment veut de l’abondance du cœur la 
Louche parler. 
. OXDANSA, UNDANSA , s. f., avantage, | 17. 4bbondanza. 
profit , suffisance. 


7. AON, 5. m., aide, secours, assistance. 
Contr siso nos fes Dieus un 0x, 
Cant nos mandet c’ aiwassem ses faidia. 
Vaot plas ua courtois non quand oui n'y trouve G- Outvisn p'AnLES + Coblus triadas 
Frofi. Contre ceci Dieu nous fit une assistance, quand il 
: nous cCommanda que nous aimassions sans rebut. 
Un Ms. porte Unpansa. Dons, vos quier 40%. 
ALBERT DE SISTERON : Dons pros. 
Dame , je vous quiers aide. 


Lo. Val majs us cortes nos 
Quant hocs no i trob’ ompansA. 
R. Joananx : Era don Dieus. Var. 


. ABONDANTIA, ABONDANCIA, HABUN- 
Dacia, 5. f., lat. sBuNDanTIA, abon- 
dance. 

AsmDancsA de tot mal. 


8. HABunNDOZ, AVONDOS, AONDOS, AUN- 
»os , adj., abondant. 


F.. et F'ert., fol. 28. Terra en blats, frugz... et metalhs nasun Doza. 
Abondance de tout mal. Eluc. de las propr., fol. 175. 
Loc. De la nascavancia del cor parla la bocs. Terre en blé, fruits... et métaux abondante. 
V.et Vert., fol. 85. Tan avoxnos de totz bels garnimens. 
De l'abondance du cœur parle la bouche. B. Zonat : Non lassarai. 
AxC. FR. | | Si abondant et tous beaux équipages. 
Mais, comme scez, d’abondance de cœur Sest rire m’ a faig de ris tant AoDos. 
a bouche parle, et rien n’y cherche que heur. Lanrnanc Cicaca : Joios d’amor. 
G. Cserix, p. 196. Ce rire m'a fait de ris si abondant. 
AT. ESP, PORT, Æburdancia, 17. Abondansia, Auxpos en plors. 
abbundanzia. Trad. de Bède, fol. 51. 


Abondant en pleurs. 


dance. 9: ÂBONDAR , ABUNDAR, HABUNDAR, AUN- 
Quar eu trop tan de ben en lei « dir, | DAR, AONDAR , 0., lat. ABUNDARE, abon- 


Que sofraichos mi fai trop A=oMDANSA. | . 
FoLquer px Mansilse : Chantau. der, profiter, suffire, convenir, aider. 
El temps dels aneessors, 


Car je trouve en elle tant de bien à dire, que pau- 
re me rend trop d’abondunce. Quant aomBava joys. 
Selhs que an AomDANsA GirauD DE BonxEiz : Ben m’ era. 
De vin et d’anona. Au temps des ancêtres, quand plaisir aèondais. 


P. Canprmau : Falsedats. S'ien follei per vos, mais m’es d’onors 


Ceux qui ont abondance de vin et de blé. Que s’ ab outrà m”AsumDAvA mos sens. 

Ù . . AnnAub pe ManvuiL : La grans beutatz. 
Profit, avantage, satisfaction. Si je fais folies pour vous, (ce) m'est plus d’hon- 
«. Àisso m veda de que m don AoNDAnsA neurs que si avec autre m'abondait mon sens. 

Mi dons. Almorne auxDa ses dejogn, e dejans non 
RambauD DE Vaquetnas : Era m requier. | ,uxpa ses almorna. | 
Ma dame me défend ce par quoi elle me donne Trad. de Bède, fol. 52. 
lufactions Aumône profite sans jeûne, et jeûne ne profite 


Per qu’ el nos val mais, s0 3 par, pas sans aumône. 


OND 


EI gens terminis m’ «omDA. 
Mancasrus : Lo vers. 
Le gentil printemps me convient. 


Maire de Diea, fons de merce, 
La tua grans bontatz l’aox. 
J. EsTeve : Planhen ploran. 
Mèro de Dieu , fontaine de merci, que ta grande 
bonté lui aide. 


Loc. Clhascus hom AunDA e so sen. 
Trad. de Bède, fol. 73. 
Chaque homme abonde dans son sens. 
E] aasvuxpa en Dieu, 
V. et Vert., fol. 48. 


372 


Il abonde en Dieu. 
Part. prés. Terra es fertils et BABUNDANT en 


blatz. | 
Eluc. de las propr., fol. 175. 


Est terre fertile et abondante en blés. 
CAT. 2sP. ronT. Abundar. :T. Abbondare. 


10. HABONDOZAMENT, AONDOZAMEN, adp., 


abondamment, pleinement. ‘ 
Per .11. o per plus testimonis nABONDO34 - 


MENT. 
Cout. de Tarraube, de 1284. 


Par deux ou par plus de témoins abondamment. 
De muzica sai yeu tot AOMDOZAMENS 
Quatre tous principals. 

Pirrre pg Cons1ac : El nom de. 
De musique je sais tout pleinement quatre tons 
principaux. 
CAT. Abundosament. usP. PORT. Abundosa- 
mente. 17. Abbondosamente. 


. SABRERABONDANSA, 5. # ., surabou- 


‘dance. 
Cant hom vol assignar suBR«RABONDANSA 
d’acciden. 
Leys d’amors, lol. 142. 
Quand on veut désigner surabondance d'accident. 


se. Sobreabundancia. 17. Soprabbondanza. 


12. SOBRONDAR, v., surabonder. 

L' autre mal ve, car tan soBaONDA 

La colera que no l aonda 

Sel vainselet on deu estar. 

- Deupes Ds PRADES , Aus. cass. 
L'autre mal vient, parce que tant surabonde la 

bile que ne lui suffit pas ce petit vase où elle doit être. 
car. ss. Sobreabundar., rr. Soprabbondare. 


13. SOBREAUNDOSAMEN, adv., surabon- 
damment. 


ONG 


Sera mal fagz 402RnKAUNDOzAME. 
Calendrier en provençal. 
Sera wal fait surabondamment. 
CAT. Sobreabundantment. xs. Sobreabunda. 
temente, 17. Soprabbondantemente. 


ONGER, ocnE&2, OINGNER, ONHER, Tr. 
lat, uxcuzre, oindre, frotter, endnire 
Si fazia oxcxa d’aqael ongemen. 
Liv. de Sydrac, foi. 43. 
Se faisait frotter de cet ongueat. 
Que oxnxaxrz de buire frese, 
Daunes DE Pnapes, Aus. cass. 
Que vous oindres de beurre frais. 
Ones en los lautars de las portas. 
Hist. abr. de la Bible, fol. 
Oignes-en les seuils des portes. 
Loc. fig. Mas qui us ditz mal, aquel vos orxc 
BanraanD D£ Bonn LE rits : Quant ve. 
Mais qui vous dit le mal, celui-là vous ont. 


. Part. pas. Tu que iest tan grans prelats 


E fost ous et sanctificatz. 
VW. de S. Honorat. 
Toi qui es si grand prélat et fus oint et sactiie. 
El non era ous ni sagratz, 
Mas de pretz era coronatz. 
R. VipaL De BEzAUDUS : Unas son: 
Il n’était oint ni sacré , mais de mérite était 
ronné. 
anc. v4. Ne par riens que l'en sache ons&”. 
| La vie da cors alongier. 
Roman de la Rose, +. 1715 


sp. PORT. Ungir. 17. Ungere, ugnere. 
| 


2. Oxcxan, v., oindre, frotter. 
Enportet lo enguen don Dieus si fetz orcuus- 
Roman de Fierabras, v.64. 
Emports l’onguent dont Dieu se ft oiedrs. 
Maria pres una liara d'enguent.. et & 
caava los pes de Jhesn Crist. 
Fragm. de trad. de la Pass 
Marie prit une livre d’onguent.. et oigasil | 
pieds de Jésus-Christ. 
Oxcuer lo de precios enguen. 
V.. et Vert., hi. So. 
L’oignit de précieux onguent. | 
Part. pas. Son oncmaT et enbasmats. 
V. et Pert., fol. 5. 
Sont oints et embaumés. 
Quaat le cors enoint aveient 
Sur la bere il le meteient. 
Fr. Ms. de la Rés. de J.-L. 


ANC. FR. 


ONG 


3. Unran , ». ,-oindre. 
Part, pas. Can l'en ac UnTaT, 
El se senti pas sas que lunh falco madat. 
Roman de Fierabras, v. 2150. 
Quand il l'en eut oint, il se sentit plus sain que 
nul faucon mué. ; 
CAT. ESP, PORT. Üntar. 17. Untare. 


LS 


4. ONGRMEN , OGNEMEN, ONGNIMEN , ON- 
HEMEN, HONGEMEN, UNGNIMENT, $. /2.;, 
onguent, onction, pommade, emplà- 
tre, liniment. 

Ls mezelia si pot garir d'un oncamxx que 
s'apela oxcxxmux de chilorofle. . 
Liv. de Sydrac, fol. 42. 
La lèpre peut se guérir avec un onguent qui s'ap- 
pelle onguent de girofle. | 
No i val naills oxnxmexs. 
Drupes DE PRaADES, Aus. cCass. 
N'y vaut nulle onction. 
Quant elas an lor onentuxxz 
Totz ajustatz. 
Lx mo1NE px MonrAUDOx : Quant tuit. 
Quand elles ont leurs pommades toutes préparées. 
Olis, que es veramens 
I. dels principals soncxuzns. 
Brev. d'amor, fol. 145. 
Huile , qui est vraiment un des principaux lini- 
ments. 
nc. rs. Ge fosse mors et mal baillis 
Se li dous oignement ne fust. 
Roman de la Rose, v. 1870. 
Morte fassent, mon escient, 
$’an trop bon oingnement ne fust. 
Qui de tel oingnement éost, 
Jà ne fust mès de mal grevée. 
Fabl. et cont. anc., t. UI, p. 453. 
Raïllet mei sà cel uinnement, 
Si en oindrum cest cors present. 
- Fr. Ms. de la Rés. de J.-C. 
sr, Ungimiento. 17. Ugnimento. 


. ONGUEN , ENGUEN, ENGUENT, 5. m.,| 


lat. uNGUENTum, onguent , emplâtre, 
pommade. 
Aïsest onGuxxs val contra lepra. 
Deupxs DE PRADES, Aus. cass. 
Cet onguent vaut contre lèpre. 
Onchet lo de precios xxouzx. 
W. et Vert., foi. 80. 
L'oignit de précieux ongrent. 
(AT. Unguent. xs», roRT. 17. Unguento. 


ONG 373 


16. Oncaura, onrüna, s. f., onction, 


oing, assaisonnement. 
Banbs, issarops et oxcHunAs. 
Brev. d’amor, fol. 124. 
Bains , sirops et onctions. 
Onxcaunra d'oli non volon ges 
Ni peis fresc, gras de pescaria. 
P. CARDINAL : Ab vots. 
Assaisonnement d'huile ne veulent point ni 
poisson frais, gras de pêcherie. : 
Fig.  Vira als autres lo dos 
Que non veion l’'ornruna. 
Le DAUPEIN D'AUVERGNE : Joglarets. 
Tourne le dos aux autres pour qu'ils ne voient 
pes l’oing. 
ANG. FR. Par l'ointure de l'oignement. 
Roman de la Rose, v. 1862. 


7. Uxcrio, onccio, s. f., lat. uncrio, 
onction. 
Per que cessa lars omoctos. 
Brev. d’ameor, fol. 88. 
C’est pourquoi cesse leur onction. 
Metges fai suaus pimens e cofec suans uxcrt0s. 
Trad. de Bède, fol. 99. 
Médecin fait donces boissons et confectionne douce 
onction. 
CaT. Unciô. sr. Uncion. ront. Uncäo. xr. 
Unzione. 


ONGLA, unera, s. f., lat. uncurs, 
ongle , griffe, serre, 
OnvLas de mas e d’artellz. 
F. de S. Honorat. 
Ongles de mains et d’orteils. 
Jes las onGLAs dels detz 
Tan longas non portets. 
Amanieu pes Escis : En aquel mes. 
Que point les ongles des doigts si longs ne porties. 
Serenas... ba cors de femna e coa de peysso 
et onGLas d’aigle. 
V., et Vert., fol. 33. 
La sirène... a corps de femme et queue de pois- 
son et serres d’aigle. 


Loc. No m pot ges becx escoyssendre ni oxcLa. 
À. Danrez : Lo ferm voler. 
Ne peut point bec me déchirer ni ongle. 
Tos temps serai ab lieys cam carn et onNG1a. 
A. Daniez. : Lo ferm voler. 
Je serai toujours avec elle comme chair et ongle. 
CAT. Ungla.ssr.Uña. vont. Unha, 17. Unghia, 
HENA. | 


374 ONS 
2. Exoncran, v., agripper, attacher. 
Fig. Aissi s’enpren e s’ENONGLA 
Mon cor en lieÿs, cum l'escors’en la verja. 
A. Danies : Lo ferm voler. 


Ainsi s'éprend et s’atfache mon cœur en elle, 
comme l'écorce à la verge. 


ONIX, 5. f., lat. onvx, onyx, sorte de 
pierre précieuse. 
Ox1x es peyra. 
Eluc. de las propr., fol. 190. 
Onyx est pierre. 
car. Oniquel. asp. Onique. ront. Onix. 1r 
Onice. 

ONOCROTALI, s. m., lat. onocaora- 
Lus, butor, sorte d'oiseau aquatique. 
OnocroTaL: es auzel ab dos ventres, un 

per reculhir vianda, et autre per digerir. 
Eluc. de las propr., fol. 147. 
Le butor est oiseau avec deux ventres, un pour 
recueillir la nourriture, et l’autre pour digérer. 
zse. ronaT. Onocrôtalo. 


ONOMOTHOPEYA,, omoTHOPEIA , 5. f., 
lat. ONOMATOPGEIA, onomatopée. 
OxomoraoPsyA es uua fignra que s fay can 

la dictios pren vots del so. 
Prozopopeya.… e OMOTHOPEIA: 
Leys d’amors, fol. 132 et 143. 
L'onomatopée est une figure qui se fait quand le 
mot prend voix du son. 
Prosopopée.… et onomatopée. 


ONSA, s. f., lat. uncia, once, sorte de 
poids. 
Mil omsas d'aur ben aya. ' 


G. Fiquetuas : Un nou. 
Que j'aye bien mille onces d'or. 


— Phalange du doigt. 
Per las oxsas dels dets tot en brevademens 
Poiria comtar d’un rei totz los despensamens. 
Pisase pe ConsiAc : El nom de. 
Par les phalanges des doigts tout brièvement je 
pourrais compter toutes les dépenses d’un roi. 


— Division du temps. 
Momens en .xtr. parts partitz; 
Quascuna partz omsa se dits. 
Brev. d’amor, fol. 43. 
Moment divisé eu douse parties; chaque partie 
once se dit. ‘ 
cat. Unsa. sp. Onsa. PORT. Onca. 17. Oncia. 


ONT 


ONT, nox, ox, 0, adv., lat. une, où 
Quan me dis : Owr anaria? 
B. ps Venrapous : Es abnil. 
Quand elle me dit : Où ireis-je? 
Dix K. : Veyez nox sers elh monestier. 
ParLours:. 
Dit Charles : Voyes où sera le monastère. 
Lo mas o intra ins es en gran claritat, 
Poëme sur Boëce. 


La demeure où elle entre dedans est en çraod 
clarté. 


GAT. On. ANC. EsP. rORT. 17. Onde. 
Adv. comp. On mais n’a, plas l'en cove. 
Giaaup LE Roux : Auats 
Où davantage elle en a, plus il lui en convies! 
Maïs vos am ox Pzus me desesper. 
AnnAUD DE Manurix : Si rm destreuh. 
Je vous aime davantage où plus Je me désespère. 
Ni sai D’on ven ni on vau. 
Poxs Dp'Onraras : Si ai perdel. 
Ni je ne sais d’où je viens ni où je vai. 
Qai proeza dezira 
Fols es qui non cossira 
D'ox nais e don soste.' 
AnnauD px Manuxis : Rasos «. 
Qui désire prouesse est fou s’il ne considère d'a 
elle naît et de quoi elle se soutient. 
Es vos en tal razon mes 
D'ox ieu issirai. 
T. D'Aiment &T D'ALSERT : Amicx N Albert 
Vous vous êtes engegé dans matière d’où je ar 
tirai. 
Pois d’amor no m cal, 
No sai n° ox ni de que chan. 
FoLquer ps ManserLzs : Cour. 
Depuis que je ne me soucie d'amour, je sens 
ni de quoi je chante. | 
Lax ox Amors vol reubar, 
Razos non pot contrastar. 
Aus De Rocaricsa : Nomlu | 
Là où Amour vent régner, raison ne pesi n 
sister. 
Vau Lar ol cors mi mens. 
BaaTaanp px Bonn : Cesut sai. 
Je vais /à où le cœur me mène. 
leu vauc m'en Lar a selni 
On merce claman pellegrin. 
Ls coxrs px PorriEns : Pus de chant. 
Je m'en vais {à à celui où les pélenss et 
merci. 


ONZ OPS 3-5 


lapesats en traac rzn ON poisqua intrar. "Le onsième est Giraudet le Roux , qui s coutume 
PNILOMESA. de vivre de chansons d'autrui. 
Laisses un trou par où puisse entrer. cat. Onsé. sr. Onceno. rosT. Onteno. 17. 
Ans es pas ferms ox Qu’ iea an ni m’ estia. Undecimo. : 


Prxsns D'AUŸYERGNE : Ab lial cor. 


Au contraire il est plus ferme où que j'aille et je OPINIO + OPINION, 5. Jo lat. OPINIUNE/N, 


was. opinion , avis. 
isc. ra, D'ont estes-vous? Je sui d'Artois. Cazon en errorset en falsas oPtmros contra la fe, 
Fabl. et cont. anc., t. I, p.363. V.. et Vert., fol. 26. 
E fa mis là d’un: il chaï Tombent en erreurs et en fausses opinions contre 
Roman de Rou, v. 5623. la foi. , | 
Responds-moi, d'ond es-tn? Flera d'oP:xiox que mandessen lors amics. 


Chronique des Albigeois, p. 5. 
J1 était d’avis qu’ils mandassent leurs amis. 
car. Opiniô. zse. Opinion. PoRT. Opiniäo. 1T. 
Opinione. 


Raszcais, liv. II, ch. 6. 
On demandoit un jour d’ont ceste coustume 
toit pris son commencement. 
Auvor, trad. de Plutarque. Morales, t. I, p. 337. 
sc. sp. ÂAl tercer dia d’on yxo y es tornado. | 2, OpiNARn, v., lat. opINaRe, opiner. 


Poëma del Cid , v. 936. | Part. pas. Lo dit evesque avia dit et oPiINAT. 
se. op. De onde. ronr. 1r. Donde. Chronique des Albigeois, p. 56. 


Ledit évêque avait dit et opiné. 


Dox, pron. rel. indét., lat, pe uxde, CAT. EsP. PORT. Opinar. IT. Opinare. 


dont , de qui, de quoi. | 
De domna ab bellas faichos , OPION , s.m., lat. opium, opium. 
Don tot lo mons es enveios. Papaver.. del qual distilla suc, dit pels phi- 
T. »s G. Fainir Er DE Pramtcon: Perdigons. | Zicias , OPION. 
De dame avec belles manières dont tout le monde 
# désireux. 


Æluc. de las propr., fol. 218. 
Pavot... duquel découle suc, dit par les physi- 
ciens , opium. 


Dox chantsarem ien ni'l coms de Proensa? car, Opi. sr. ronr. Opio. ir. Oppio. 


Pusos : Si’l mal. 
De quoi chanterons-nous moi et Le comte de Pro- OPPORTUN, adj. , lat. oPPoRTUuNuS , 


race ? . 
Amic a Don no s partria. opportun. 
pe G. Farvir et D'H. pe LA BaAcagLRnie : N Uc. Consentir letras OPPORTUNAs. 
Elle à ami de qui elle ne se séparerait pes. Tit. de 1391. Bailliage de Sisteron. 
Consentir lettres opportunes. 


sc. ra. Cent paroles a fait acroire 


Dont il n'i avoit nule voire. caT. Oportä. use. Oportuno. ronr. 1T. Op- 


Roman du Renart, Gloss. sur Joinville. portuno. 
NZEN, nonze«, onNze, adj. ñnum.,|2. OPPOBTUNITAT, 5. f.s lat. orrornru- 
lat. unpxciuus, onzième. NITATEM ;, opportunité. 
Venc l’onzxx jor. Si avia Joc ni temps ni opportanitat. 
Pirare D'AUVERGNE : Lausat sia. | Les X Commandements de Dieu. 
Viot le onsième jour. S'il y avait lieu et temps et opportunité. 
Al soxzxs joru sorzeran. caT. Oportunitat. sr. Oportunidad, Pour. Op- 
Fragm. de trad. de la Passion. portunidade. vr. Opportunità, opportuni- 
Au onsième jour ils ressusciteront. tate, opportunitade. 


Epacta onzzsa. 


Cat. dels apost. de Roma, fol. 160. OPS, oss, s. m., lat. opus, besoin, uti- 


Épacte onsième. _ lité, secours, aide, appui, 
L'oxzss es Guiraudetz lo Ros, Ensenhamens e pretz e cortezia 
Que sol viure d'autrui cansos. Trobon en vos lurs ons e lur vianda. 


Le MOINX DE MonrauDoOn : Pus Peire. ARNAUD DE ManUEIL : Aissi com ce). 


376 OPT 


Éducation et mérite et courtoisie trouvent en vous 
leur aide et leur nourriture. 
Loc, Ja non es oss foc i ssia alamaz. 
Poëme sur Boèce. 
Jamais il n’est besoin que feu y soit allumé. 
Mot l’es ors, sapcha sofrir, 
Qui vol « gran honor venir. 
ABnAUD DE MaruriL : Totas bonas. 
Moult lui est besoin qu’il sache souffrir, qui veut 
parvenir à grand honneur. 
Ades m'agra ors, sitot s'es bos, 
Mos chans fos mielhers que non es. 


B. Ds VENTADOUR : Ja mos chantars. 
Incessamment il me serait besoin, bien qu’il soit 


bon , que mon chant fût meilleur qu’il n’est. 
O»s nv’aaria us ans entiers, 
B. ps VenraApoun : Pels dols chant. 
M'aurait besoin uu an entier. 
À mos ors chant et à mos ors flaviol, 
Car hom, mas eu, non enten mun lati. 
P. CanDiKAL : Les amairits. 
Pour mon besoin je chante et pour mon besoin je 
flageole, car homme, excepté moi, n’entea mon 
langage. 
Si tot no°l say a mos ors retenir. 
RAIMOND DE CASTELNAU : Mon sirventes. 
Quoique je ne le sais retenir à mes besoins. 
Al vostre ops n° ai eu vergoigna. 
BentTaAND DE Box : Seingner En coms. 
Pour le votre besoin, j'en ai vergogne. 
Cre 
Qu’ ad oprs de leis me fe Deus. 
GUILLAUME DE CABESTAING : Ancmais no. 
Je crois que Dieu me fit pour le besoin d'elle. 
Parlar per ors e quan n°es ops calhars. 
RaïmonD DE Minavac : Dels quatre. 

Parler par besoin et, quand il en est besoin, se taire. 

ARC. FR. | 
Dure Atropos à ops l'a faict soubmettre 
Pour Iny descripre en lay, ballade, on mettre 
Quelques secrets des infernsux palus. 

J. Manor, 1. V, p. 388. 

ANC. CAT. Ops. 

ANCe ESP. . 
Bien los mandô servir de quanto huebos han. 
Bien casarienios con sus fijas pora Auebos de 

pro. 
Poema del Cid, v. 1883 et 1383. 
i1T. Uopo. 


OPTATIU, onTariu, s. m., lat. oPTATI- 
vas, Optatif. 


ORA 


L’orrariu conoysh hom, con desirs au 

presen, passada o endevenidoyrs. 
. Leys d’amors, fol. 75. 

On connaît l’optatif, quand on désire chose pr 
sente, passée ou à venir. 

Ostarrus es aquel , quar deasirs. 

Gramm. provence. 

Celui-là c’est l'optatif, car il désire. 

CAT. Optatiu. msP. ronT. Optativo. rr. Otair. 


OPTIC, osrio, adj., lat. oericus, op- 
tique. 
Uu nervi en la snothomia spelat ovric. 
Eluc. de las propr., fol. 14. 
Un nerf en l’anatomie appelé optique. 
CAT. Oplic. nsP. PORT. Optrco, 1Tr. Office. 


OPTION, s. f., lat. oprionem, option. 
Lo senhor... a orrrox. 


Fors de Béarn, p. 108. 
Le seigneur... a option. 


CAT. Opci6. usP. Opcion. rour. Opcäo. 


OPULENCIA, 5. f., lat. opuzexru, opr 


lence. 


La terra es apelada Ops, per razo de sa or: 
LERCIA. 
Eluc. de Las propr., fol. 1. 
La terre est appelée Ops , par raison de soc op: 
lence. 


CAT. EsP. PORT. Opulencia. 1T. Opulensa. 


ORAR , »., lat. onane, prier, intercéder 
supplier. | 
lea vos on entre mos bratz, 
Que no i sai far autr' orazon. 
Fozquer px Romans : Domos ies pra. 
Je vous prie entre mes bras, vu que je a'; 2 
faire autre prière. 
Davant l’autar de Nostra Dona on. 
PBILONESA. 
Prier devant l’autel de Notre-Dame. 
Onan devem de cor non pas de lavras. 
Trad. de Bède, fol. x. 
Nous devons prier de cœur non pas de lèvre: 
Part, pas, Si anc s’averet onATz 
Dieus ! aquest me si’suireiatz 
Guicrauxe DE BEnGUEDAX : Mais volgra. 
Si oncques Dieu se reconnat adoré! que œ:u< 
me soit octroyé. 
AC, ra. Li oratoires. c'est que en i doiton” 
Trad. de la règ. de S. Benoît, fol. 13. 
Au main vont an moostier orer. 
Roman du Renart,t. IV, p. 25". 


ORA 
Quant’ Richart leva al jar eler, 
À Saint-Oen ola urer. 
Roman de Rou, v: 5641: 
Devant la Virge aloit orant. 
" Fabl. et cont. anc., 1, p. 273. 
car. Ep. PORT. Orar. 1T. Orare. 


2. ORATIO, ORASO , ORATION ; ORAZON ; 
s.f., lat. onaTionem, oraison, prière. 


La onav1o del parer noster passa totas au- 


tres ORATIOS. . 
F. et Vert., fol. 38. 
La prière du PATER HOSTER paste toutes autres 
prières. 
Tres jorns en oRAzOn estet. 
Com deiam servir Dieu, e far onATIoNs. 
- V. de S. Honorat. 


Resta trois jours en oruisan. 
Comment nous devions servir. Dieu , et faire des 


oraisons. 
car. Oraciô. use. Oracion. »0nT. Oracdo. IT. 
Orasione. 


} Onanon, 5. M. lat. onATOoR, Orateur, 
prédicateur. 


Dieus regarda lo cor del onspon plus que 


les paraules. 
Trad, de Bède, fol. 27. 
Dien considère le cœur du prédicateur plus que 
les paroles. 


car. sse. PORT. Orudor. 1r. Oratore. 


- Oratoire, chapelle. 
Intra en l’ORADOR.......... 
Josta J’onanon .. fontaïna avis. 
FV. de Ste. Magdelaine. 
Entre dans l’oratoire..… Près de l'oratoire il y 
vait une fontaine. 
Quant es en gleiza, ho denant onanon. 
R. Joapax : No puesc. 


Quand il est en église, ou derant oratoire. 


, OnaTORI, 5. m., lat. ORATORIWR, Ora- 


toire. 


D'enfra son onATOR: un jorn li appareys. 
F. de S. Honorat. 


Du fond de son oratoire lui spparaît un jour. 
En l'oraTont no sia facha sutra obra.., 


125 OFAsOS. ‘ 

Trad. de la règle de S. Benoît, foi. 26. 
Ea l’oratoira ne soit faite autre œuvre... , ex- 
pté oraison, 
«Tr. Oratori. asP. PORT. 1T. Oratorso. 


LL. | 


377 
ORBS, adj, lat. onsus, aveugle. 
Car qui d aquesta es taca!z ell es totx on2s. 
V. et Vert., fol. 84. 
. ‘Car qui est taché de celle-ci il est tont aveugle. 
Cuiats vos qu'ieu non conosca, 
D' Amor, sis onsa , oO losce. 
Mancasnus : Dirai vos. 
Croyez-vous que je ne connaisse pas, touchant 
: Amour, s’il est aveugle, ou louche, 
Fig. Tuit segon ousa via. 
G. Fiovrtnas : No m Inisearai. 
Tous suivent voie aveugle. 
Substantiv. Dones si l’uns onns l’antre guise. 
. G. Fiouxraas : No m laisserai. 
Donc si un aveugle guide l’autre. 
Ab folà et ab onxs estota sx guirenssse. 
Guisrauue pe La Toun : Un sirventes. 
Avec fous el avec dvongles est tout son ppui. 
Adr, comp. Aissi cam sel qu'a onsas si defen, 
Ai tot perdat la forsa e ardimen. 
P. Vipaz : Aoc no mov. 
Ainsi comme celui qui sc défend à l’aveuglette, 
j'ai tœut perdu la force et la hardiesse. 
ABC. FR. 
Donunant des-coups  orbes à droite et à gaache. 
Hist. Macar., t. 1, p. 299 
Etles muez parler et les orés esclerier. 
HezinanDou TmsaAuD x Maui, Vers sur la Mort. 
AC. CAT. Orb. 1r, Orbo. 


+ 


2. Onsan, v., lat. onsane, aveugler. 
Fig. Lodemoni lor onsa l'olh del entendement. 
Lo novel confort. 
Le démon lear aveugle l'œil de l'entendement. 
AnC. CAT. Orbar. s7t. Orbare. 


[3. Onsamen, ad. aveuglément. 


Adouc queretz gierdon onsamxx. 
V. de Pierre Pelissier. 
Alors recherchez profit aveuglément. 


:‘EissonBan , FEYSSORBAR , YSSORBAR , 
icmonnan, v., aveugler, ôter la lumière, 


perdre la vue. 
On l'espeza e l’sissonna e l’art e'l pen. 
T. »'Avucter T7 De BERTRAND : Bertran. 
On le met en pièces el l’aveugle et le brûle et le pend. 
Li creberon los huelhs de la testa, e lo ys- 


SORBERON. 
V. et Vert., fol. 72. 


Lui crevérent les yeux de la tête, et l'aveugièrent. 
Fig. Aissi ls axssonsa cobeltats. : 
FoLquer DE RomANs : Quan cug. 
Ainsi les aveugle convoitise. 
48 


ORC 


Amots zyssonna selh que ve. ‘ 
P. CARDINAL : Ben teah per. 

Amour aveugle celui qui voit. 

Coma huells malautes ni cassidos e lagan- 
hos no pot gardar lo lam, ans xrssonni 
pus... ont plas clars es lo lams. 

| F. et Vert., fol. 83. 

Comme œil malade et chassieux et plein d’hu- 
mears ne peut regarder la fumière , mais perd 
a vue davantage. où plus claire est la lumière. 
Part, pas. O vezian amlurs huels xssonnaTs. 

V. et Vert., fol. 51. 

Le voyaient avec leurs yeux aveuglés. 


3=8 


Fig. Volon comparar lar sen xss:0RBAT a la 


savieza de Dieu. 
Fr. et Vert., fol. ÿr. 


Veulent comparer leur sens aveuglé à la sagesse 
de Dieu. 
Theodoric... ICHORBATZ de la heretguia. 
Cat. dets apost, de Roma, fol. 67. 
Théodoric.… queugle de l’hérésie. 
Ax«. FR. Pendre as forche, on noiïer en mer, 
Ardoir en fea, on essorber. 
Roman du Renart, t. LI, p. 293. 


5. ISSORBAMEN , YSSOÂBAMEN , YCHORBA- 
MEN, s. m., âveuglement, perte de 
la vue. 

Lo ycnonsamex que la _empereiritz avia 
fach a son filh, 


Cat. dels apost. de ; Roms , fol. 109. 
La perte dé la vue que l’impératrice avait causée 


à son fils. de 
Fig. Lo xss0aBAMER en qo6 peccat met per- 
sous. 


Ainb aquest 5ss0nsAMEN espenb lo en peccat. 
V.. et Vert., fol. 49 et 11. 

L'aveuglement en quai le péché met la personne. 

Avec cet aveuglement il le pousse en péché. 


ORCA, s. f. lat. onca, jarre, cruche. 
Dreiset son cap 
Que ac maior, senes 10t gap, 
D'una onca de das sestiers. 
Roman de Jaufre, fol. 59. 
Dressa sa tête qu'elle eut, sans nulle raillerie, 

plus grosse qu’uno jarre de deux setiers. 
«sp. Orza. 


2, ORCOL, OBJOL, s. m., lat. unCeoLus, 


vase, pot à eau. 
Euups e eopas m'azautà, : 
E onuots 


— Rang, 


ORD 
D' argent e psirols. 
BERTRAND DE BORN : Âne no ts. 
Tasse et coupe me plaît, et vase d'argent « 
chaudron. 
Los fivamentz dels oncocs e dels calices. 
Trad. da N.-Test., S. Manc,ch*. 
Les lavages des vases et des ealices. 
Sanmada de dorcas, que son onzoLs, don: 


.i. dorce. 
Cart. de Montpellier, fol. 107. 


Uue charge de cruchons, qui sont pots à «au, dm 
un cruchon. 
asc. rn. Un orcel d'argent qui moait evil 
grans et pesanz. 
Chr. de Fr., Rec. des Hist. de Fr., t. I, p. 16. 


3, Onsozrr, s. f. dim., petit pot, Du- 
reîte. 
Corporals, o libres, o onsoLarTs. 


Cart. de Montpellier, fol. 155. 
Corporaux ; ou livres, ou bureftes. 


he Omwania, s. f., poterie, métier e 
potier. 
Li home del mestier de la onsanu. 


Cart. de MontpeHier, fol. 143 
Les hommes du métier de la poterie. 


5. Oncten, s. m., potier. 
Ad axorxas, lo portal del peiros. 
Cart. de Montpellier, fa. 4}. 


Aux potiers, le portail du perroa. 


ORDE, H0nD£E, ORDEN, OADEIN, ORDENC, 
OBDENH, s. 7n., lat. onDirEm, orure. 
arrangement, disposition des choss. 


Son pauzadas .1, davant autrs, segoc kr 
ORDE. 
V., et Pert., bol. $$. 
Elles sont posées l’une devant l’autre , selon le 
ordre. . 
Enqaerre e per cal onnx et en cal maux 
et a cal f o deu sdordenar. 
F.. et Vert., fol. 5% 
Eoquérir et dans quel ordre et de quelle sis? 
et à quelle fn à le doit disposer. 


—— Disposition de dernière volonté. 


Si alcus bom mor ses testament e ses ORDESS. 
Cout. de Fumel de 12655. Dour, t. VU, fl. 12 
Si aucun homme meurt sans testament et v# 
disposition. 
dignité. 


Thobias.. dizia a sa espora : Aquesta ou°: : 


ORD 
serem, en nmostre matremoni, en l’oavz deis 


$, patriarchas. 
V. et Vert., (ol. 92. 


Thobie.. disait à son épouse : Cette nuit. uous 
#rons, en notre mèriage, au rang des patriarches. 
Aitals clercs non deu ever molier, iela 
ons sobre cantor, o sobre lector. | 
Trad. du Code de Justinien, fol. 2. 
Pareil clerc ne doit pas avoir femme, s’il a rang 
20-dessus de chantre onu au-dessus de lecteur. 


— Les différents grades de la hiérarchie 

ecclésiastique. 

Los sanctz onDxs de sancta Glieya, so es a 
sber, sotadiague, disgue e capella. 

Los sans onpxs que recebon aquells que se 
rolon adordenar a Dieu servir. 

PV. Veri., fol. 5 et 96. 

Les saints ordres de la sainte Église, c'est à sa- 
voir, sous-dinere , diacre et chapelain. 

Les saints ordres que reçoivent ceux qui veulent 
w consacrer à servir Dieu. 


— Les différents chœurs de la hiérar- 
chie des anges. 


Creet rx monvas d’angils… d’aquels .1x. | 


SORDES C2ZEgrOn Una gran partida. 
Liv. de Sydrac, fol. 56. 
Crés neuf ordres d'ange... de ces neuf ordres 
une grande pertie tombèrent. 
L’ octaus onozs es Cherubin, 
E 1 nones oapxs, Serafin. 
Brev. d’amor, fol. to. 
Le huitième ordre est Chérubins, et le neuvième 
crdre, Séraphias. 


— Congrégation religieuse. 
Pois se rendet al onpx de Graumon. 
V. de Pierre Rogiers. 
Puis se rendit à l’ordre de Grammoat. 
L'ouvs Sanb Benech quier qne om lhi do. 
KRoman de Gerard de Rossillon, fol. 41. 
Réclame qu’on lui donne l’orgre Je Saint-Benoît. 
anc. F8. Au plus preudhomme de l'ordre 


blsuche. 
JoinNvie, p. 27. 


Une ordre et fraternité de vingt-quatre 
chevaliers. 
MonsTarLer, t. Il, fol. 56. 
— Règle, observance de la règle. 


Conæylh agron li sant que l’onvxs sia estret. 
V. de S. Honorat. 


ORD 379 


Les saints eurent conseil pour qué l'observance 
soit étroite. 
Ja no cal tondre ni raire, 
Ni en eatreg onpz maltraire. 
Poxs. px Carpuriz : En honor. 
Jamais ne lui faut se toudre ni se raser, ni souf- 
frir dans une étroite observance. 
Fig. Be m soi mes en onp’ estreg. 
RausauD DE Vaquinas : Guerra ni plats. 
Je me suis mis en bien étroite observance. 


— Ce mot s’appliquait à tous les sacre- 


ments. 
De .vit. onDes suy crezens. 
RAIMOND D’AVIGNON : Sirvens suy. 

De sept ordres je suis croyant. 
Can l’efan ieigz del’aigna, que a son onpx pres, 
Adoncx es soutz e quitis, aitals es nostre fes. 

Isaan : Diguas me tu. 

Quand l'enfant sort de l’eau, qu’il a pris sou su 
crement, alors il est absous et quitte, telle est 
notre foi. 


— L'ordinaire de la messe. 


Anet ausir al mostier 
La missa eo tuit sei cavalier. 
- E quant au tot l'onux ausit, 
Et il son del mostier eissit, 
| Roman de Jaufre, fol: 2. 
Alla ouïr la messe au moutier avec tous ses che- 
valiers.… et quand ils ont oui tout l'ordinaire, et 
qu'ils sont sortis du moutier. 


— Hoir, héritier direct. 


El sobredigs fevateirs nil sens onpuarxs no 
podo ni devo re donar a sobrefeu. 
Tit. de 1243. Arch. du Roy., J. 325. 
Le suodit feudataire ni les siens hoirs ne peuvent 
ni doivent rien donner à surfief. 
Ad. comp. Jacob comtet li tot pan onps. 
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 11. 
Jacob jui conta tout par ordre. 
axc. FR, Et environ en ordene assis. 
Roman de Parionopeus, t. II, p. 159. 
car. Orde. xsr. Orden. ronr. Ordem. IT. 
Ordine. - 


2. Onpenan, %., lat. oRpitane, mettre 


en ordre, ordonner, régler, disposer. 
Vol orpaxan las s0es causas a sa mort. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 6. 

Il veut mettre en ordre lés siennes affaires à ss mort. 


— Établir, instituer. 





380 ORD 


Deu la pocstat onpaxan un home que sn’ ab 
lo menor. . a 
Trad, du Code de Justinien, fol. 54. 


L'autorité doit établir un homme. qui aille avec 


Je mineur. 


Part. pas, Sia que l’heres es onpxxaTz el co- 
mensament del testament, o sia que el es 
ORDERATZ el mei, O sia que elesonDaxatz 
en la fin. 

Trad. du Code de Justinien, fol, 60. 
Soit que l'héritier est institué au commencement 
du testament , ou soit qu’il est institué an milieu, 
ou soit qu'il est institué à Ja fin. 
Certa mesura OnDENADA segon la cal ela 
pat donar La soa causa. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 1. 
Certsine mesure réglée selon laquelle elle peut 
donner la sienne chose, 


— Conférer les ordres religieux. 
En apres onpznar Honorat lo cors sant. 
F. de S. Honorat. 
Par après Honorat ordonna le corps saint. 
Asa. a. Tondre les fist ambedeus, le père fit 
ordener à prestre et le fils, à diacre. 


Chr. de Fr., rec. des Hist. de Fr., t. I, p. 195. | 


Johan fu clers è coronez, 
Et eveske fu ordenes. | 
Roman de Rou, v. 6213. 
Si qu’il i ot un grant covent 
Que d’ordenes, que d'autre gent. 
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc., t. Il, p. 36o. 


CAT. Esp. PORT. Ordencr. 17. Ordinare. 


3, OnpDINATId , ORDENATIO, ORDONA- 
TION, 5. f., lat. ORDINATIONEM”, or- 


donnance, disposition, arrangeinent. 


Onptmarios de paraulas, 
Leys d'amors, fol. 42. 
Disposition de paroles. 


— Ordination. 
Sanh Peire.. fe certas onnixarios…. 
evesques. 


.VI 


Cat. dels apost. de Roma, fol. 8. 
, Saint Pierre... fit certaines ordinations.…. six 
‘évêques. 
— Ordre, arrêté, décret. 
Oapzxario et declaratio sobr’ el fait de la 


moneda. 
- Tit. de 1270. Doar, t. IX, p. 67. 


Ordonnance et déclaration sur le fait de la monnaie. 


ORD 


Per volontat e onpoxarton de nostra bavlia. 
Tie. de 1392. Bailliage de Sisteron. 
Par volonté et arrété de notre laillisge. 
ANC. FR. Quand tous arent béa par ordinancr 
Combat des Trente. 
caT. Ordinaciô. xar. Ordenacion. pont. Orée- 
naçäo. 17. Ordinasione. 


4. Onpivar, ad}., lat. onvrmais, or- 
dinal. 
Noms onprnaLs, es coma primiers, segons, ek. 
Leys d’amors, fol. 48. 
Nom ordinal, c’est comme premier, secund, de. 
CAT. zsP, PORT. Ordinal. rr. Ordinale. 


5. OnDENER, s. %., ordonnateur. 
Mos execators e mos oxnaxzas d'squet 


testament, 
T'it. de t280. Dour, 1. X, fol. 5. . 
Mon exécuteur et mon ordonnafeur de œ ter 
ment. 


6. Onprwariu, adj., lat. onprxariver, 


ordinatif, qui marque l’ordre. 
Las unas son copualativas e Las autras onnt- 


RATIVAS. 
Gramm. provence. 
Les unes sont copnlatives et les autres ordinatis. 


asr. Ordinativo. 


7. ORDENAMENT, 5. M., disposition, 
arrangement, ordre, 
S'el paire non agues fait nuil testament ni 
nuil OADENAMENT. 
Non vol que li garent sapion La s0a valse 
tat Di S0R ORDÉNAMENT. 
Trad. du Codè de Justinien, fol. 60. 
Si le père n'eût fait nul testament ni nulle & 
position. 
Ne veut pas que les témoins sechent la ser 
volonté ni sa disposition. 
AncC. ra. Que nus ne fost ai hardix qu'il pe 
cel ordenement. 
Vricruanpouix, p- TT 
ARC. CAT. Ordenament. xsr. Ordinamiente. 11. 
Ordinamento. 


8. ORDENAIRE , ORDENADOR, ORDONADOR, 
s. m., lat. .onpinwaToR, ordonnateur, 
administrateur. 


Lo onvanatas de la maison deu faire ain 
esoriure. 


ORD 


Per consentement del onpomanon de ls 


Trad. du Code de Justinien, fol. 1. 


L'ordonnateur de la maison doit faire écrire ceci. 


Par consentement de l’ordonnatèur de l'Église. 


— Ad. Ordonnable, qui peut être or- 
douné. 
Causes ordenadas et ORADEFADOYRAS. 
Rég. des États de Provence, v. 1404. 
Choses ordonnées et ondonnables. 
asc, ra. Homère a accoustamé de nommer 
ls plas vaillens et plas royaux hommes 
méritans mienlx de commander , ordon- 
reurs da peuple. 
Anior, Trad. de Plutarque. Morales , t. I, p. 16. 
Directeur et ordinateur des affaires secrettes. 
Satyre Ménippée, p. 73. 
UT. LP. PORT, Ordenadpor. 17. Ordinatore, 


} Onprsanx, adj. , lat. onpinanius, 
ordinaire. 
Ni aquel bom que es jutges ORDINANIS si 
cum es proconsul. 
Trad. du Code de Justinien , fol. 10. 


Ni cet bomme qui sst juge ordinaire, ainsi comme 
rs 


7. Ordinari. asw. ponT. 17. Ordinario. 


0. ORDENANSA | ORDONNANSA ; 5. f., Or- 
donnance, ordre, disposition. 


Adone se son metutz en bella onnonxasss, | 


t, de la villa, son salhitz sus los enemics. 
Chronique des Albigeois, col. 12. 
Alors ils se sont mis en bel onvire, et, de la ville, 
x sont élancés sur les ennemis. 
Segon la dreyta onpanaxsa de las paraulas. 
Leys d'amors, fol. 42. 
Seloa L régulière disposition des paroles. 


- Arrêté, décret. 
Aucuns articles d’squella ORDENENSA. 
Ord. de Philippe-le-Bel, de 1306. 
Aucuns articles de cette ordonnance. 
at. Ordenansa. xs». Ordenansa. vost. Orde- 
ranca. 17. Ordinansa. 


. Onpewanamen, &adv., par ordre, 
régulièrement. 
Dieus l’a fah tan be e tan oanzxxanamax. 


Liv. de Sydrac, fol. 53. 
Dieu l’a fait si bien et si régulièrement. 


ORD 385 


ANC. FR. 
Li clergiés vint encontre moult ordenéement. 
Roman de Berts, p. 179. 
CAT. Ordenadament. usp. Pont. Ordenada- 
mente. 12. Ordinatamente. 


t 


12. OnDINARIAMEN, AGdv., ordinsire- 


ment. 
Li doctor lejon onpimanramex. 
Leys damors, fol. 6o. 
Les docteurs lisent ordinairement. 
caT. Ordinariament. ns». yOnT. 17. Ordina- 
riamente. | 


13. ADORDENAR , AORDENAR, ®., OrdOn- 
ner, organiser, disposer, régler. 
Aonpzxa las esqueiras dels baros de la s08 
gon, per passar a la bataille. 
V. de Bertrand de Born. 
Organise les escsdrons des barons de son perti, 
pour passer à la betaille. 
Fig. Non pot ben los autres AbonD=naAR sell 
que es en se mezgeys dezaordenatz. 
Non anonpzxox lûr ententio. 
PV. et Vert., fol. 79 et 92. 
Ne peut pas bien régler les autres celui qui en 
soi-même est désordonné. 
Ne règlent pas leur intention. 
Part. pas. 
À ben aonD&#AT sa gleysa e son ostal. 
Y. de S. Honorat. 
À bien disposé son église et son hôtel. 
Persona ben aponpax454 deu tantost repre- 
mer et estenher aytals folls pessarñens. 
, V. et Vert., fol. 18. 


Une personne bien régiée doit aussitôt comprimer 
et éteindre telles folles penséés. 


— Commander, enjoindre. 


Avonpanzr ab un cavayer del castel que 
sabia lo fag, que s’en anes a’N Guillaume de 


Balaon. 
VF. de Guillaume de Balaun. 


Ordonna à un chevalier du château qui savait 
le fait , qu’il s’en allit vers Guillaume de Balaun. 

Venc en .r. pais, am sa molher et am sùs 
efàns, per la terra multipliar, coma Dieus 40n- 


DEHAVA. 
. Liv. de Sydrac, fol. 136. 
Vint dans un pays, avec sa femme et avec ses 


| enfants, pour peupler la terre, comme Dieu er- 


donnait. 











3Ba . ORD 


— Conférer les ordres religieux. 
Los sans ordes que recϾbon squells que se 
volon Anonpaxna a Dieu servir. 
‘ FV.et Vert., fol. 6. 
Les mints ordres que reçoivent ceux qui veulent 
‘se consacrer à servir Dieu. 
Part. pas. Est vos preyres ADOnnE=x TS? 
V. de S. Honorat. 
Êtes-vous prêtre ordonné ? 
Dieus smencsirara cell que à ADORDRNAT. 
F. de S. Honorat. 
Dieu secourra celui qu’il « ordonné. 


— Titré, distingué. 
Ab persona ADORDENADA , segon que l’ordes 


es plas aut. 
V. et Vert., fol. 69. 


Avec personne titrée, selon que le rang est plus baut. 

14. ADORDENAMEN, AORKDÈNAMEN, AZOR- 

DENAMEN, $. M., Ordonnance, dispo- 
sition , arrangement. 


Apres ha los grans aponpanamens de son 


ostal. 
PF. ei Vert., fél. 9. 


Après il a les | grands arrangements de son hôtel. 


Sobr’ el AORDENAMEN que dessus conten- 


guises. . 
É Tit. de 1270, de la famille Gasc. 
Sur la disposition qui est contenue dessus. 


— Ordre, arrêté, décret. 
Per mandamen del emperador e per ADOR- 
DENAMEX de Dieu. 
. Roman de la Prise de Jérusalem , fol. 5. 
Par commandement de l'empereur et par ordre 
de Dieu. 


— Règle, principe. 
Dregz de natura es AZORDÉNAMENS COMUS que 


es donat per nétura. - | 
Brev. d’amor, fol. 4. 

Droit de nature esl règle commune qui est donnée 
par nature. 


— Commandement, précepte. 
AOnDENAMENS de leis es tota sabieza. 
Trad. de Bède, fol. Y. 
Commandement de-loi est toute sagesse. 


15. ADORDENAMENT, ade., avec orûre,. 


conséquernment, régulièrement. 
Qui s’eefors’a penre las vertus non apon- 


DLRAMENT, tost perilha. 
Trad. de Bède, foi. 44. 


" senttnsa. 


ORD 
Qui s'applique à saisir lés vertus non régubir- 
: ment, bientôt est en péril. 
Axc. ra. Mal ordonnément ncentmoins coache 
en langage françois. 
Caxus de BsLuey, Divers., t. 11, fa. 1%. 


16. ADORDEANADAMENS, ADORDENADANLS, 
AHORDENADAMEN, Gds., avec ordre, en 


rapg, régulièrement. 
Graas et aucas issamen 
Volon ADORDENADAMEN. 
Brev. d'amor, fol. 51. 
Grues et oies également volent en rang. 
ANORDENADAMEN ferir.… sus l’autra os. 


Liv. de Sydrac, fol. 60. 
Frapper er ordre. sur l’autre armée. 


Breumens et ADOAD£ZRADAMENS. 
F. et Vert., fol. 59. 
Brièvement et régulièremsent. 


37. AOonDINATIO, 5. f.;, règlement, di 
position. 
Conditios et «on DrmAPrI0s dejos escrichs. 


Charte de Gréalon, p.60. 
Conditions et règlements dessous écrits. 


18. ADORDENAYRE, 5. M, , ordonna 
administrateur. 


Pos que ell es payres, ell es governaires d 
ADORDENAYARS del ostal. 
F. et Vert., fa. 8. 
Puisqu’il est père, il est gouverneur et onde 
naleur de la maison. 
19. Drsonnr , s. m., désordre. 
Las malvolensas e 1hi pzsonns. 
Trad. de la Règ. de S. Benoît, fl. à 
Les malveillances et les désordres. 
Car. Desorde. rs». Desorden. »onr. Desorien 
rr. Disordine. 


20. DESORDENAMENT, 5. M., disproper 


tion. | 
Per pxsonpansAManT dels membres. 
Eluc. de las propr., @.5. 
Par disproportion des membres. 
caT. Desordenament. sr. Desordensmie® 


ir. Disordinamente. 

ar. DezonpewaTio, s. f., désordre, d* 
rangement. 

La pusonpematro d’eytal oratio, o d'art 








Leys d'amors, fol. 1: 


ORD 


Le désordre de tel discours , ou de telle peneée. 
nr, Desordenacion, 1x. Düsordinasione. 


13, DEZADORDENAR, DEZAORDEMAR, D., 


dérégler, désordonner. 
Per squestes .LII. Cauzas que corrompon e 
be10RDENO tot lo mon. 
F. «t Vert, fol. 68. * 
Par ces trois choses qui corrompent et désordon- 
sent tout le monde. 
Per. pas. D’on par qu’el nos es aversiers 
Per DSSADORDENMAT voler. 
G. Riquien : Be m degre. 
D'où il paraît qu'il nous est contraire par ua vou- 
bir désondonné. 
Los faits adordenatz e’ls DpzsAnonDanarTsz. 
G. Riquisa : Lo mons par. 
Les faits réglés et les déréglés. 
Negana canza non deguda € D&zAORDENA DA. 
VF. et Vert., fol. 19. 
Nulle chose non due et désordonnée. ° 


1. DEZADORDENAMEN, s. M., dérégle- 
ment, dérangement. 


De ntraponngnamæx del cor ve lo pxxApon- 


ramax del cors. 
© Wet Vert., fol. 104. 


De déréglement du cœur vient le déréglement 
la corps. 
wc, ra. Le désordonnement de sa justice. 
Œuvres d'Alain Chartier, p. 372. 


j. Exrnaonpinant, adj. , lat. zxTRA- 


onINaRwS, extraordinaire. 
Ceria joya «xTRAORDINARIA. 
Leys d'amors. LALOUBÈRE , p. 66. : 
Certaine joie «rtraordinaire. 
ar. Extraordinari. use. ronr. Extraordinario. 
Ir. Éstraordinario, straordinario. 


, PR£ORDENACIO , 5. f., préordination. 
Predestinacio es PARORDEMACIO de Dieus se- 
on la quul hom es destinat.… a salvacio. 
ÆEluc. de las propr., fol. 5. 
Prédestination est préordination de Dieu selon la- 
velle l’homme est destiné. à salut. 
AT. Preordinaci6. mer. Preordinacion. 


RDI, onpx, s. m., lat. monDrum, orge. 
Pan d’onny vielh e vi madat de tyna. 
T. ne Tuowas £? Dx Branapo : Bernado. 
Pain d'orge vieux et vin changé de tine. 
Porta aytan volontiers onn: coma fromen. 
V., et Fert., fol. 54. 
Porte autant volontiers orge comme froment. 


ORD 


De .v. pas d’onnx e de .11. peissons. 
._. Lie. de Sydrec, fol. 123. 
De cinq pains d'orge et de deux poissons. 
car. Ordi. 1e. Orso. 


383. 


ORDIR, »., lat. onnrné, ourdir. 
Ant pres una tells ad onp:m, 
Mancasaus : Eæperaire, 

Ont pris une toile à ourdir. 

Li teyssedor que primieramen aparelho et 
onptssho Jos filhs. . 
Leys d'amors, fol. 150. 

Les tisserands qui premièrement apprétent et our- 
dissent \ePfils. 

Fig. Qui vol sirventes anzir 
Tescut d’enneg, d'antas mesclat, 
A me’l deman, qu’ieu l’ay flat, 
Et sai lo teisser et onpta. 
- P, CanpinaL : Qui vol. 

Qui veut outr un sirvente tissé d'ennui, mélé de 
honte, à moi le demande, vu que je l’ai filé, et je sais 
le tisser et nurdir. 

Ar me sembla que mos chans no val gaire, 
Que de maldie l’ ai onprr e tescat. 
P. CARDINAL : Âissi com bom. 

Il me semble maintenant que mon chant ne vaut 
guère , vu que de médire je l'ai ourdi et tissé. 


— Par extens. Carillonner. 
Del temple. 
Fai los cascavels onpre. 
GinauD n& CaLANSON : Fadet joglar. 
Da temple. fais carillonner les cloches. 
car. Ordir. xsr, Urdir. vont. Ordir, urdir. 
ir. Ordre. 


2. Onpniz, 5. 72=., trame. 


Fig. Fals lauzeugiers ab lur on. 
Desvupes px Prapus: Ab cor laial. 
Faux médisants avec leur trame. 


3. Onninon , s. m., ourdisseur, celui qui 


dispose la chaine d’une étoffe. 
Teysshedors ;, o onnrpons. 

Leys d’amors, fol. 50. 
Tisserands, ou ourdisseurs. | 


— Ourdissoir. | 

Si per aventurs alcu onpiDon dels teisserss 

de la vila era mai lonc. 
Tic. de 1351. Dour, t. CXLVI, fol. xt8. 

Si par aventure aucun ourdissoir des tisserands de 
la ville était plus long. 
car. Ordidor. xs». ront. Urdidor, 17. Ordi- 

tore, orditoio. 


384 .  ORF ORG 
4. Onouezx, s. m3, ourdissure, ; Aossznas, v., rendre orphelin. 
Fig. Papzat havem nostre onnrmax dels rims. | Part. pas. D'on moutas domnas son marriës, 
Leys d'amors, fol. 151. E moutas pincelas faididas, 
: Nous avens posé notre ourdissurs des rimes. .  E mots enfans AOnr=HATS. 
anc. CAT. Ordiment. Roman de Jaufre, fol. 5. 
. D'où de nombreuses dames sont aflligées, et à 
ORFE, sonrsz, s. m., orphelin. | sombrenses pucelles Chess, et de nombreux 
Tanta veava, tant onrx cosselhar. *fants rendus orphelins. 


| RansaAuD 2€ VAQUKIRAS : Honrat marques. 
Tant de veuves, tant d’orphelins conseiller. ORGUE 8 M.) lat. ORGGAUM, Orgue. 


Adj. Repaus ses fi, capdelé d’onves enfans. Senila al pacient... que ania onçcuss. 
Gurnrauxe D'AuTrrOUL : Esperansa. Eluc. de las propr., fol. 8. 
Repos saus fin , guide d'enfants orphglins. Ressemble au patient... qui entende orgues. 
— Fig. Privé, d épourvu. xs. Organo. ronr. Orgdo. rr. Orgeno. 
Yrem a la mort 2. OnGaxic, ad}., lat. oncawicus, orgs 
Hours de bel ‘enfant. nique , d'orgue. 
Li les moyne doloyros, Oncaxica murica si forma per istrumess, 
Hoxrss, marritz e mal payats, sufilan. 
 L'islla de Lerins an‘uissats. Eluc. de Las propr., fol 81. 
F. de S. Honorat. Musique d'orgue se forme par instromeut « 
Nous irons à la mort privés de bel enfent. soufflant. 


Les melhgoreux moines douloureux , dépourvus, | car. Organis. usr. ront. rr. Organic. 


marris et mal contents, ont quitté l’île de Lerins. 
anC.'rn. L'aatre dè foillir ne refine, 3. Oncaxan, v., organiser. 
L'autre est de foilles orphenine. Verbe dela .r. conjugazo... oncaxaz 
Roman de la Rose, v. 5976. Gramm. prevent. 
Sont les seigneuries en mains d’enfans et Verbe de la première conjagaison.… organiser. 


d'orphenins. Oo : 
OEuvres d'Alain Chartier, p. 333. 4. ORGANIZAR, V., Organiser. 
cat. Orfe. ner. Huérfano. pont. Orfäo. rr.| Part. pas. Corrs natural oncamiuar. 
Orfano. Fo perfiechament oagantzar. 
| Eluc. de las propre, fol. 13468. 
2. Onranois,s. m. dim., petit orphelin. | Corps naturel organisé. 
Aiss merces dels onrANOLS. Fat parfaitement organisé. 

, Libre de Senequa. CAT. Organisar. xsP. PORT. Organiser. re. On 
Ayes merci des petits orphelins. ganisare. | 


ORGUELH, *ÉGUELK, ORGUOIL, 0+ 


3. OnPmEnxt, 5. m. dim., petit orphe- 
GOIL, 5. M., orgueil , insolence, à 


lin. 


Ero psscut els peregris : rogance. 
 “Etissamen los y ds. dlexis Florentis, mortx etz per vostr” ORGURLS, | 
Les pélerins étaient repus et Les petits orphelins Qu'ancuazas non e “non ob pr 
également. Florentins , vous êtes morts par votre orgaal, ‘! 


4. OnPexar, v., rendre orphelin. qu'orgueil n'est rien, sinon œuvre d'araignée. 
Part.pas. Mots efaus onP&aNaTz. Ni anc no vi zscuazx que no dechsyz 
F. et Vert., fol. 12. Graaup Ls Roux : Auut 
De nombreux enfants rendus orphelins. Nij Jamais je ne vis orgueil qui ne déchoie. 
ac. rr. Aux enfantz du premier lict : |: Dir qu' oRGOrLL dechai. 
G. Farpit : Ab non: 


Orphelinez de leur mère. 
Dire qu rorgueil déechoit. 


Luc De LA Ponte , tmmd, des Odes d’'Horare, 
liv. ILE, p. 92. Loc. Qu’ ai dig? Bocs, tu mens, --1"1_ 


ORG 


E dis contra mi dons saGuzLx. 
P. Roeizrs : Entr’ ira. 
Qu'ai-je dit? Bouche, tu mens, et tu dis inso- 
leacs contre ma dame. 
Quar molt vuelh mays per lieys cui am languir, 
Qv’autra m don s0 don ella m fai xanGuzzx. 
Daupxss ps Paaps : Ben ay” amors. 
Car moult je veux plus languir pour celle que 
j'ime, qu'autre me donne ce dont elle me fait or- 


Mi faits onGuEL= , en digz et en parvensa, 
Et etz humils vas totas autras gens. 
La coxuresse px Dix : À chantar mer. 
Vous me faites insolence, eu paroles ot en appa- 
raœæ, et vous êtes humble envers toutes autres 
geus. 
axc. PR. Et abati si leur orguel que il n’osè- 
rent riens enprendre contre lui. 
Montez en trop grant orguel. 
Gest. de Louis-le-Débon., Rec. des hist. de Fr., 
t. VI, p. 130 et 152. 
suc, CAT. Orgaoil. car. mon. Orgull. sr. Or- 
gullo. ronr. Orguiho. 1r. Orgogilio. 


2 ORGUELHAR, ERGUELHAR, ORGOLHAR, 
ORGUOILLAR,; ORGOILLAR, V., enor- 
gueillir, irriter. 

Es a selhs bona Amors 
Qui l’an en patz, ses rancura, 
Q@ us vas l sutre non s’zRGUsLHA. 
P. Rocixns : Al pareissen. 
Amour est bon à ceux qui l’ont en paix, sans re- 
proche , tellement qu’un vers l’autre ne v'irrite. 
$'oacoraozino vas Dieu. 
Liv. de Sydrac, fol. 113. 
S'enorgueillirent vers Dieu. 
Be m meravil cam vostre cors = OAGUELEA. 
La cowrussz px Die : À chantar m’ er. 
Je m'émerveille bien comment votre cœur s’irrite. 
Fig. L'lfreg sxacurtna. 
A. Dan TEL : Quan chai la. 
Et le froid s’irrite. 
axc. FR. Que par aventure ne orgueillissent 
lor enemi. 
Ac. trad. du Ps. de Corbie, ps. Audite cali. 
Mes les richeces les avoient 
Si orguilles qu'il ne cuidoient 
Que mort les osast envair. 
Fabl. et cont. anc., t. II, p. 409. 
Quiconques s’orgucillit de sa prospérité. 

Roset Gaanies , Trag. d'Hippolyte, act. 2, oc. 1. 

13c. zsp. Ergullir. rr. Orgogliare. 


ITS. 


ORG 385 


3. Oncvurinos, FRCUELHOS, FRGULKHOS, 


ORGULHOS y, ORGOLHOS, ORGUOILLOS, 
ORGOILLOS, ad}., orgueilleux, insolent, 
fier. 
Vas cai es ORGUO1LLOS. 
T. pe LanTezu #7 px RAIMOND : Ramond. 
Vers qui il est orgueilieux. 
Tlem que leis m’aya per zacuzmos. 
GraauD LE Roux : Auiats le. 
Je crains qu’elle m’ait pour orgueilleux. 
Contr’ orguoill es oncorzros. 
Brarnaxp Dz Bonn : Ar ven la. 
Contre orgueil il est insolent. 
Als avols es d’xnGuLnos semblans, 
RaxsauD pr VAQUELnAS : Ers m roquier. 
Aux méchants est d’orgusilleuse manière. 
Substantiv. EnouzLuos no ve son trabuc. 
BannanrD Dr VEN=RNAC : Pus vey. 
Orgucilleux ne wit son trébuchet. 
ANC. FR. Départit les orguillos. 
Anc. trad. du Psaut. de Corbie, ps. Magnificat. 
Qui moult est fiers et orgoillox. 
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc., 1.1, p. 338. 
caT. Orgullos. xsr.Orgulloso. ront.Orgulhoso. 
ir. Orgoglioso. 


4. ORGULHOSAMEN, ERGULHOZAMENT, OR- 


GOLHOSAMÈNT, adv., orgueilleusement. 
A dit als baros mot onGuLHosAME=. 
GuiLzauux px Tunxa. 
À dit aux barons moult orgueilleusement. 
EnGuL=OzAMENT volgro aquo que voler no 
devio. 
Eluc. de las propr., fol. 11. 
Voulurent orgusilleusement ce qu’ils ne devaient 
vouloir. . 
cat. Orgullosament. xsr. Orgullosamente. 
poar.Orgulhosamente. :r.Orgogliosamente. 


5. ORGOLHOZIR, ERGOLHOZIR, L., ENOr- 


gueillir. 
Los bobans e nostre grans poders que nos 
fazian sacocuozin sobre la paura gen. 
F'. et Vert., fol. 27. 
Les ostentatious et notre grand pouvoir qui nous 
faisaient enorguelllir sur la pauvre gent. 
No s’ en deu onGoLnozrn. 
Brev. d'amor, fol. 72. 
Ne s’en doit enorgueillir. 


6. Enoncozuosir, v., enorgueillir. 


O vaysel de miseria, or te aNoaGOLxost; ! 
La Barca. 


49 


386 ORI 


O vaisseau de misère, maintenant tu L'enorgueillis! 
AncC. CAT. Enorgullir. 


ORIENT, onrex, s. "7., lat. onIENTEm, 
orient. 
Lo solelh que corr, e a totz jorns, d'ontran 
en occident. 
W. et Vert., fol. 32. 
Le soleil qui court, et à toujours, d’orient en occi- 
dent. 


— Partie du globe. 
Er venon sai deves Onrex 
Li Tartari. 
Ganvauwe DE MonrAcNacooT : Per lo mon. 
Maintenant les Tartares viennent çà devers 
Orient. 


Axc. &sr. De parte de Orient vino un coronado. 
Poema del Cid, v. 1296. 
CAT. Orient. RP. MOD. PORT. 1T. Oriente. 


2. OnienTaz, adj., lat. ontmmrazts, 
oriental. 
Pero li ven ORIENTAL 
Ges totas vetz no son aital. 
Brev. d'amor, fol. 41. 


Pour cela les vents orientaux point en tout temps 
ne sont tels. 


CAT. ESP. PORT. Oriental. 1r. Orientale. 


ORIFICI, onurrict, s. m., lat. oRtFICIumN, 
orifice. 


Si ajasta de per de jus ab l’onrrror. 
Eluc. de las propr., fol. 56. 
S'ajuste de par dessous avec l’orifice, 


Al onnrercr de la vena. 


Trad. d'Albucasis, fol. 8. 
À Portfce de la veine. 


cat. Orifici. asp. ruRT. Orificio. 17. Orificio, 
orifizio. 
ORIGAMI, s. m., lat. oRicanum, ori- 
gau, plante. 


Manjo la herba dita on1Gawr. 


Eluc. de las propr., fol. 254. 
Mangent lPherbe dite origan. 


caAT. Orenga. ssr. Orégano. ront. Ouregäo. 
iT. Origano. 
ORIGINAL, adj., lat. oRtGINALtS, ori- 
ginal, originel, primitif. 
Pres corrupcio general 


ORL 


En lo peccat on1c1maz. 
Brev. amer, fol. 55. 
Prit corruption générale dans le pécleé origine! 
L’ oR1GINAL mon. 
Trad. de La s° Eptt. de S. Pire. 


Le monde primitif. 
Substantiv. La copia eollationada ab lo oc: 
HAL. 


Fors de Béarn, p. 107 
La copie collationnée avec l'original. 


CAT. &sP. PORT. Original. 17. Originale. 


2. OnIGINALMENT, ade. , originairemen'. 
Es composta de qualitat elemental osii- 
NALMENT. 
Eluc. de las propr., (ol. 8. 
Est composée de qualités élémentaires ons:7: 
rement. 
caT.Originaiment. sp. ronT.rr.Originalmer: 


ORINA, s. f., lat. uaixa, urine. 


De s’onrsa 
Fai metzina. 
GutLLauxx DE BsRGuEDAn : Un trichatr 
De son urine fait médecine 
Âus , tu que donas mezines 
E que jutjas las onrnas. 
P.CanninaL : Jbesum Cris’. 
Écoute, toi qui donnes médecines et qui j1:! 
les urines. 
CAT. &sP. Orina. r0nT. Orina, ourira. T 
Orina. 


ORIZON, s. m., lat. monrsos, horizon. 
Aquel cercle termenant nostra vista, e :: 
ORIZON:. 
£Eluc. de Las propr., fol. 108. 
Ce cercle terminant notre vue, ent dit korizsr. 
car. Horisont. «se. Horisente. voar. On 
horisonte. rx. Orissonte. 


ORLAR, v., ourler, border. 
Part. pas. Coma .r. vaissels de cera quees 
LATZ e avironatz de peiras pressiozss. 
Lo vaissels, que es de terra, onLarz ricasei 
Liv. de Sydrac, fol. 3. 
Comme un vase de cire qui est bordé et entra 
de pierres précieuses. 
Le vase, qui est de terre , bordé richement. 
xsp. PORT. Orlar. 1T. Orlare, 


2. OnzapuRA, 6. f., bordure, ourlet. 


Una bela orLADunA. 
Roman de Gerard de Rossillon, toi. 
Une belle bordure. 


ORN 


D'os estoit fete l'orieure. 
Roman du Renart, 1.1, p. 55. 


we. pont, Orladura., rr. Orlatura. 


AC. FR. 


JRNAR, uonxan, v., lat, onnane, or- 
ner, parer. 
Part, pas. I. calice uonnar de las pus pres- 
cioss peyras que podion esser trobadas. 
PuILOMENA. 
Un alice orné des plus précieuses pierres qui 
pouraient étre trouvées. 
Sabstantiv. Aprop que den hom panazar s per 
causa d'ORHAT. 
Leys d’amors, fol. 5. 
Après QUE on doit poser 8 pour cause d'ornement. 
ARC. CAT. ESP. PORT. Ornar. 17. Ornare. 


: OANAMENT, ORNAMEN, 5. 7., lat. on- 

NAMENTU*, Ornement. 

Cauzas sanctas, ayssi co son los onwamaxs 
de sancta Glieya, que son adordenatz al servizi 
de Dieu. 

Totz los autres onnaAMzxs del autar. 

V. et Vert., fol. 15 et 16. 

Choses saintes , ainsi eomme sont Îles ornements 

le ninte Eglise, qui somt consacrés au service de 


Dieu. 
Tous les autres ornements de l'autel. 
Qt. Ürnament, sse, PORT. tr. Ornamento. 


- Oumariu, adj., ornatif, qui sert à 
orner. 
0 son... onmarrvas. 


Leys d'amors, fol. 26. 
On elles sont... ornasives. 


: OxNAMENTA, s. f:, Ornement. 


Pueys à L'OnmAMENTA 
Del autar demandada. 
V.. de S. Honorat. 
Puis à demandé l’ornement de l'autel. 


 Anoax, adj., orné , élégant. 
Son anonx bel cors ses par. 
Pauzer De Manseiics : Er qu’ el joru. 
Son élégant beau corps sans pareil. 


‘AnORNAMEN, s. m., ornement, em- 
bellissement. 


Si fau aquells 4ponx AMEN per atrsyre plus 
. Peccat, 
ler .r. cascun anonwamzx de sobrefluitat. 
W.et Wert., fol. 70. 


ORT 387 


Se fat ces crmbellissements pour plus entrainer 
au péché. 


Par un chacun ornement de superfluité. 
AC. ra. Farent sauvées les reliques et les 
aornemens d’'icelle église. 
MoxsTReLet,t. Il, fol. 128. 
La splendeur et refalgence de son très no- 


ble et précieux aornement. 
J. Manor, 1. V, p. 48. 


ANC. CAT. A{dornament. aAnc. zsr. Adorna- 
miento. 17. Âdornamento. 


OROBI, s. m., lat. onosax, pivoine. 
Figas, menta, onost. 
Eluc. de les propr., fol. 103. 
Figues, menthe , pivoine. 


ORS, uns, s. m., lat. uasus, ours. 
Uxs pren aquel nom quar am la beca… 
forma los orsatz. 
No es animant tan engenhos a far mal cn 


ORs. 
Eluc. de las propr., fol. 6r. 
L'ours prend ce nom paseo que avec ls bouche... 
il forme les oursons. 


Il n’est animal si ingénieux à faire le mal comme 
ours. 


2. Onsa, unsa, s. f., lat. usa, ourse. 
Unsa O0 onsa es bestia mot eruzel, majur- 
men quan ha orssts. 
Elue. de las propr., fol. 461. 
L'ourse est bête moult eruolle, priscipalement 
quand elle a oursons. 
EsP. PORT. ÜUrsa. 17. Orsa. 


3. Onsa?, s. m., ourson. 
E'’ls onsarz semlo pessas de carn ses faysso- 
al comensament. 
Eluc. de las propr., ot. 235. 
Et les oursons ressemblent à des morceaux de 
chair sans forme au commencement. 


ORT, s. m., lat. Aontus, jardin, verger, 
potager. 
Pietz ol no fà fems en onr. 
A. Dani : Pois Raimons. 
Sent pire que ne fait fumier en jardin. 
Tsat amon or e jardis. 
BEnTRAnD DE Bonn : Be m plats. 
Tant ils aiment verger et jardin. 
Fig. De cobeseix ns planton onr. 
GAVAUDAN LE VIEUX : Patz passien. 
Nous plantent jardin de convoitise. 
Cambra de Diea, onr don naysso tug be. 
GuiLLAUNME D’'AuTrouL : Esperansa. 


388 ORT ORT 


Chambre de Dieu, jardin dont naissent tous les| 6, OnraLxssa, ORTALESSIA, HORTALICH, 


biens. OnTOLOZza , 5. f., légume, herbe 
— Par extens. Solitude. potagère , jardinage. 
Tornar faran de ciatat a un our. Si alcus pren. onTALussa d'ort. 
G. RAINOLSs : À tornar. For de Montcuc.Ord. des R. de Fr., 1463, t AVI, 
Feront tourner de cité en une solitude. pe 120 
Tots lo mons me par sol uns onTs. Si aucun prend... /égume de potager. : 
Raasaup D VAQUE12AS : No m’agrad’ iverns. O on TALEssrA de casai. 
Tout le monde me paraît seulement une solitude. Cout. de Fumel de 1265. Doat, t. VIIL, fol. 15. 
ancC. rR. Por coi venez en son hor herbergier. Ou jardinage de cal. 
Roman d’Agolant, v. 1227. Honrazictas de jardins. 
caT. Hort. xs». Huerto.ronr. Horto. 17. Orte. Fors de Béarn , p. 108. 
. . Légumes de jardin. 
2. OnTenc, adj., de jardin. car. Hortalissa. us». Hortaliza. ronr, Ho 
D’ aybres.. alcus s0 onrzncs 0 domesges. calica. 


Flors onTencas. 
Eluc. de las propr., fol. 195 et 14a. |7+ OnTOLANA , 5. f., hortolane, sort 
Des arbres. aucuns sont de jardin ou domestiques. de poésie. 
Fleurs de jardin. Coma son... vaquieras et ORTOLARAS € ter- 
rOnT. Hortense. gieras 
Leys d'amors, fol. 40. 


3. OnTOLAN, ORTOLA , s. m., lat. AonTu- 
To » CORTOLA ? Comme sont... vachères et Aortolames et vergire. 


LaNus , jardinier. | 
Âquest jardi plantet lo grans onrocas. ORTATIU, adj., lat. Aonrarves, exci 
F. et Vert., fol. 36. tatif, encourageant. 
Ce jardiu planta le grand jardinier. Ontarivas coma eyu! 
Adoncas Jhesu Crist, en forma de onToLax, Leys d'amors, fol. 100. 
Ac pietat, e dis : Non plorar, Maria. Excitatives comme 2x! 


F. de Ste. Magdelaine. 
Alors Jésus-Christ, en forme de jardinier, eut | 2. CononT, s. m., encouragement, cot- 


pitié .ct dit : Ne pleure pes, Marie. solation , espoir. 
ANC. ra. Sarviendrent deux pasteurs et un Per qu’ el siens cononrz m’es plus bos 
ortholan. Que tot quan vei sai entre nos. 

Lett. de rém., 1464. Cahrentisa, t. LIT, col. 102. P. Roerens : Per far esbauds. 
Anthoine Belot, ortholan de Nysmes. C’est pourquoi le sien encouragement m'est plu 
Tit. de 1473. Hist. de Nismes, pr., t. III, p. 3. | bon que tout ce que je vois ici entre nous. 

caT. Hortold. sr. Hortelano. ronr. Horteläo, Capdel non quier mas per CONORT. 
hortoläo. 1r. Ortolano. H. Bauner : Ko est sos. 


h l di Je ne cherche guide excepté pour consolation. 
4. Houraz, s. m., hortolage, jardinage. T'otz mon cowonrz perdi en .s. jorz. 
Pel pres commu fe, pailla et sonraL et hor- Trad. de l'Évang. de Nicodime. 


talas. Tout ir je perds jour. 
Charte de Gréalon, p. 102. PES PE AAPORT JE PARCS OR RER JR 


Pour le prix commun foin, paille et hortolage | — Preuve. 


et légumes. Si a leis plasia, era ben coxonT que re w 
5. Honrara, s. f., légume, produit du F'amavs. F. de Pons de Capdnéil 
jardin. S'il plaisait à elle, bien était la preuve qu'dles 


l’aimait point. 


Pel pres commu fe, pailla et hortal et mon- 
anc. &sr. Conhorte. 


TALAS, 
Charte de Gréalou, p. 102. 
l'our le prix commun foin , paille et hortolage et 3. ConORTAMEN , s. /n., encourft 


légumes. ment, consolation. 


ORT 


Lo vers vaelh qn’om mi dons me port, 

E quel sis cononramzaxs 

Tro que ns esguardem de dreg huelh. 
P. Rocixas : Entr’irs. 

Je veux qu'on me porte le vers à ma dame, et 
qu’il lui soit consolation jusqu’à ce que nous nous 
renrdions-de droit œil. 
asc. 187. Conhortamiento. 


. Conoros, ad}., satisfait, rassuré. 
Ses temeuss, ben comonros. 
V. de S, Georges. 
Sans crainte , bien rassuré. 


asc. mr, Conhortoso. 


| Conontan , 2., lat. CONHOBTARE, en- 


courager, consoler, réconforter. 
Jamais res na°l pot cononTan. 
GAYAUDAN LE VIEUX : Cresens fs. 
Jamais rien ne le peut encourager. 
Be m comonra selha qu’es fina e franca. 
H. BrumxT : En est son. 
Me console bien celle qui est sincère et franche. 
Per qu’anc res pueis no M CONORTET. 
GAYAUDAN LE VIEUX : L'autre dia. 
C'est pourquoi oncques rien depuis ne me récon- 
‘orta. 
En aisso m comonTr e m’ afortis. 
ARNAUD DE MAREUIL : Anc vas. 
En ceci je m’enconrage et je m’assure. 
: C'anc pueys non ac joy ni deport, 
Ni sap en cal guisa s coxont. 
Aanaun pe MaauxiL : Sel que vos es. 
Que depuis oncques il n’eut joie ni amusement, 
ii ne sait en quelle manière il se console. 


5, Conhortar. 


. Acoxonran, v., exhorter, encou- 

rager, 

Wes bon e belh hueymais que m’entremeta 

D'un sirventes per elhs AcomonTan. 
BzaxTaanD DE Boax : Pus Ventedorn. 

Î m'est bon et beau désormais que je m’entre- 

kite d’un sirvente pour les encourager. 


AC. x6r. Aconhortar. 


Dsscononr, s. m., découragement, 
afiction , désolation. 
Tot'autra vida m sembla mortz, 


E tot antre joi Dascononrz. 
RausAUD DE VAQUE1RAS : No m° agrad’iverns. 


OS 389 
Toute autre vie me semble mort, et Loute autre 
joie affliction. 
Per qu’en pert tot jauzimen, 
Tal pascoxosTr mi dona. 
PxynoLs : Manta gens. 
C’est pourquoi j'eu perds toute jouissance , tel 
découragement elle me donne. 
Adv. comp. Tos temps viuray À D&SCOMORT 
Car ieu no mori en ta mort. 
Passio de Maria. 
En tout temps je vivrai avec désolation parce que 
je ne mouras pas en ta mort. 
anc. cat. Desconort. Anc. asr. Desconorte, 
desconhortamiento. 


8. Descononpansa, s. f., désespoir, dé- 


couragement. 
Ab marrimen et ab pascomonpansi. 
Aucun: DE PrcuiLain : Ab marrimen. 
Avec aflliction et avec découragement. 


9. DescononTan, v., décourager, affli- 


ger, se tourmenter. 
Vos, qui que us en prsConoRT, 
Lauzats en Dieu. 
A. Daxrez : Pois Raimons. 
Vous, qui que ce soit qui vous en décourage, 
loues-en Dieu. 
No m pogues fer 
Ren que m fezes D&sCONORTAR. 
G. Fardir : Ja no cugei. 
Ne me pût faire rien qui me fit décourager. 
Quant ieu l’anzi DESCONORTAR, 
Ves lieis vengui, josta”l riu clar. 
Mancasrus : À la fontans. 
Quand je l’entendis se tourmenter, je vins vers 
elle, près le clair ruisseau. 
Fis amans no s deu DafsCONOATAA, 
Sitot si dons no ill vol al comenser 
Donar s' amor. 
T. ne GuicLaums ps LA Tour &r D’ImBERT : 
Senher. 
Fidèle amant ne doit pas se décourager, quoi- 
que sa dame ne veut pas au commencer Jui donver 
son amour. 
Subst. Eu sai qu’en prscomonran 
No pot hom ren conquistar. 
GuriLauxex De La Tour : Si mos fis. 
Je sais qu'avec le décourager on ne peut rien con- 
quérir. 
Anc. sr. Desconhortar. 


OS, s. m., lat. os, os. 


390 OSA 


Non triaria pel ni os. 
Le DAUPHIN D'AUVERGRE : Joglarets. 
Je ne choisirais peau ni os. 
No i a mesolla nios, 
Vena ni nervi que no’l sents. 
Roman de Jaufre, fol. 83. 
11 n’y a moelle ni os, veine ni nerf qui ne le sente. 
E°l gotamens de Paygua dona partida de L 
daressa de las peiras als os. 
Liv. de Sydrac, fol. ro. 
Et l’égouttement de lezu donne aux os partie de 
la dureté des pierres. 
Yea sui hom e de carn e d’ os. 
F. de S. Honorat. 
Je suis homme et de chair et d'os 
Par extens. Cuirassas........... 
, Ab que cobron lor os. 
e+ Raxsaup pe Vaqozinis : Train mala. 
Cuirasses.. avec quoi ils couvrent leurs os. 


GAT, Os, esp. Hueso, ponT. 17. Osso. 


2. Ossa, HosA, s. m., 03, ossement. 
Rom’, als homes pecx 
Rozetz la carn e l'ossa. 
GuiLLAUME FicuEinas : Sirventes vuelh. 


OST 


Et oxas de salabier. 
BEnaTrASD DE-Bonx : Base me 
Ganache et cape fourrée et bottes de peau vel: 
anc. ra. Morchofiex chauca les hueses ver. 
moiles... si se fist emperenr. 
VILLEMARDOULS , p. $0- 
De cortes hoses ert hosez 
Et Corte-hose est apeles. 
Roman de Rou, v. 14472. 


OSCAR, »., entailler, ébrécher. 
Part. pas. fig. No y truep baron entier 
Qu'aya proeza acahads, 
Qua'el mieg laoc non sis oscans, 
O fracha en l’nn cartier. 
BsnraanD DE Bons : Bass mes 


Je n’y trouve baron entier qui ait prouesse ab 
vée, mas miliea ne soit ébréchée où rompe: « 


| Puu quartier. 


anc. pr. Avant que Île saulcier mouille ke 
écuelles.…; et celles qui auronteste ocker: 2 
doivent pas estre comptées le lendemain. 
Docum. de Philippe-le-Long. MARTENSE, Ts, 
t. 1, où 136 
CAT. Oscar. 


Rome, aux bornmes imbéciles vous rongez la chair OSCLE, s. m., écrin. 


et l'ossement. 


Que on leves la caisa en que era la sosa de 


Josep. 
Abr. de l'A. et du N.-T., lol. 10. 


Lhi don de mon osczx l’auria for. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 1. 
Je lui donne de mon écrin la fleur d’or. 


Qu'on levät la caisse en quoi était l'ossement a | — Par ext. Douaire, present de noce 


Joseph. 
CAT. Ossa, 


3. Ossos, adj., lat. osseus , osseux. 
Manja carn cauda et 06074. 
Deupes ps Pranes , dus. cass. 
Mange chair chaude et osseuse. 


xsP. Ososo. PORT. Ossuoso. tr. Oss0s0. 


4. OSsEITAT, 5. f., osséité, qualité os- 
seuse. 


Per razo de Îor nervositat et osszrrarT. 
Eluc. de las propr., fol. 4. 
À cause de leur nervosité et osséité. 


OSA, 014, 5. f., houseau, botte. 
Voyez Denina,t. III, p. 43. 


Grans osas afaitadas ab ros. 
T. »'Eaces D'Uisez &T p6 Gui D'Uisez : En Gui. 
Grandes bottes embellies avec rouge. 


Gannacha e capa folrada 


Quinse ciptat en oeczs estier Proenss 
Lhi dara e Viana, Arie e Valense. 
Roman de Gerard de Rossillon, fl. 0 
Lui donnera quinse cités en douaire eatre Pr 
vence et Vienne , Arles et Valence. 
nc. ra. Privileges… octroyés à fsmes, c! i 
octroyer, soit par oscle, par douaire, pi 
mariage, etc. 
Tic. de 1294. Du Cawez, t. IV, où. 14 
Il est vraisemblable que ce mot & 
venu d’oscuLum, pour désigner le droi 
d’épouse, le prix du baiser conjugal. 


OSTAR, v., ôter, tirer, retirer. 
Voyez Dexina, t. III, p. 126. 
On hom plus n'osranta 
Guarnizos, 
Plas en seria enveyos. 
BEnTRAND DE BORN : Cazuli sa: 
Où plus homme en éferæit d’ajustements. |: : 
il en serait envieux. 


OST 


Lo sanc de sns vos n’osranarz. , 
Devres px Pranxs, dus. cass. 
Le sang de dessus vous en Ôteres. 
“e, Aquest don osva tota ordura de lsrma. 
Osrax e derazigan d’arma los .vir. peccatz 
sortals. 
V. et Vert., fol. 84 et 48. 
Ce don ôte tonte ordure de l’âme. 
Otent et arrachent de l’âme les sept péchés mortels. 
ïg. et moral. 
No los fasson osran del bon prepausament. 
V. de S. Honorat. 
Ne les fassent ter du bon propos. 
De solatz e de chansos, 
E de plasers far e dire 
Cagei osrar mon cossire. 
Azgman LE Note : De solats. 
D'entretiens et de chansons , et de faire et dire des 
bisirs je faillis à retirer na pensée. 


- Diminuer, retrancher. 
Non devem ren osran ni mais metre 
Gramm. provenc. 
ous ne devons rien retrancher ni mettre davantage. 


Qai de Fabre volgues osTan 

La querta letra, fora bo, 

Qu’adonex lo pogratz apellar 

En Guillen fa be per razo. 

BEnnanp Dp’AuRtAc : En Guillem. 
Qui de Fabre voudrait retrancher la quatrième 
fire, (ce) serait bon , vu qu'’alors vous pourriez 
ippeler par raison le seigneur Guillaume PAIT-BIEN. 
'art. pas. S'es de mie de bon pretz osTADA. 
.D'ALsenr MaaqQuis ET DE RanBAuD De VaQuei- 
RAS : Âra m diguats. 

Elle s’est de moi et de bon mérite séparée. 


En prezensa us diran alcun plaser 
Et osrar vos, diran mal per ver. 
G. Ozivren D’Anres, Coblas triadas. 
Eo présence ils vous diront aucun plaisir, et vous 
‘tiré, ils diront du mal en vérité. 
sc. rx, Ne nus qui oste ne qui met. 
Se me faites de ci oster. 
Partenopex de Blois. Not. des Mss.,t. IX, p. 19 
et 22. 
Qui avoit oster tel membre. 
Chronique de Cambrai. 


OsTauEn, 5. mn. retranchement. 
Per osramxx de la derniera letra. 

Leys d'amors, fol. 60. 
Par retramchement de la dernière lettre. 


OV 39r 
3. Fonosran, »., mettre dehors, chasser, 
exiler. 
Part. pas. fig. 
Era fag Desonors tot qu’anc volc faire, 
Qu’a ronosrana Honor de son pass. 
Amen: DE PEGvILAIX : Totas bonors. 


Maintenant Déshonneur fait tout ce que oneques 
il voulut faire, vu qu’il a chassé Houneur de son 


pays. 
OSTIARI, s. m., lat. osrranius, portier. 


Volia que premieramen fos osrianis. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 29. 
I1 voulait que premièrement il fut portier. 


CAT. Ostiari. asP. 17. Ostiario. 
OSTRA , s. f., lat. osrnea, huitre. 
De oernas, de thon. 


D’Auftres, de thon. 
CAT. ESP. PORT. Ostra. 1T. Ostrica. 


Carta Magaloa. 


OUTRA, o1TRA , OrRA, prép., lat. uL- 

TRA, Outre. 

Van ouTRA mar, e son en mieia via. 
T. DU COMTE DE PROVENCE 2T D'ARNAUD : Arnaud. 
Vont outre mer, et sont en mi-chemin. 
Adv. comp. En ayssi co vezem del ray, 
Que D'orra per lo veyre vay, 
Ses tot dau al veyre tener. 
Los VII Gaugs de la Mayre. 

Par ainsi comme nous voyons du rayon, qui va 
en outre par le verre, sans nul dommage faire au 
verre. 

El bras D’OuTRA EN OurnA trauca. 
Roman de Jaufre, fol. 103. 

Et le bras d’outre en outre il perce. 

cat. Oltra. 1r. Oltre. 


OV, vuov, veu, s. m., lat, ovum, œuf. 
Dieas, per son poder, fetz lo mon a la sem- 
blansa del vov. L'escorssa del wov si es ln 
firmamens que environa la terra, qu’es envi- 
ronada € assiza sobre l’aiga, aysai coma lo 
blencxs e’l jaunes del wo. 
Liv. de Sydrac, fol. 45. 
Dieu, per son pouvoir, fit le monde à la ressem- 
blance de l’œauf. L'écorce de l’auf'est le frmament 
qui environne la terre , qui est environnée et assise 
sur l’eau, ainsi comme Le blanc et le jaune de Pœuf. 
Padeladas de Înec en luec . 
Li dea hom der d’uzus cueitz en fuec. 
Deunes DE PRADES , Auz. cass. 


392 PAB 


Poëlonnées de tempe en temps on lui doit donner 
d'aufs cuits en feu. 
Loc. Ieu’lb part l'uov e la mealha. 
BznraanD DE Bonn : Un sirventes on. 
Je lui partage l’aufet la moelle. 
Nég. erpl. No saup de tracion un or. 
RAMBAUD DE VAQUEIRAS : Âr vei escur. 
Ne sut de trahison un œuf. 
ANC. FR. 
Ke la lei de Mahan de an of ne volt le quartier. 
Roman de Horn, fol. 11. 
caT. Ou. xsP. Huevo. Pont. Ovo. 1T. Uovo. 


2. Ovan, v., produire, faire des œufs. 
Part. prés. Bestias.. ovans 0 pondens. 
Eluc. de las propr., fol. 231. 
Bêtes.… faisant des œufs ou pondantes. 


OVELLA, OVELHA, OVEILLA, OELMA, 
s. f., lat. ovicuLa, ouaille, brebis. 
Ni modo subvenias, morior tua, pastor, 

ovilla. 
V. S. Romani. MARTENNE, T'hes., t. IL, col. 1663. 
Plus glotz es de pelha 
Non es lop d’ovxzca. 
Bs»nanp p£ Rovenac : Una sirventesca. 
Est plus avide de peille que n’est loup de brebis. 
Son drap nou camja per peilla, 
E son caval per ovatzLa. 
AucGten : Era quan. 
Change son drap neuf pour peille , et son cheval 
pour brebis. 


PAB 
Fig. et mystiq. 
A las suas ovxLnas m'a donat per pasior. 
GonLaune ne Turau. 


Aux siennes ouailles il m’a donné pour pastaur. 
Demandara la perda de sas oc uas al malra 
pastor. 
Trad. de la Règl. de 8. Benoît, fol. i. 
Demandera (compte de) la perte de ses onxli: 
au mauvais pasteur. 
Axc. rr. Si cam li agnel des oeilles, 
AÆnc. trad. du Psaut. de Corbie, ps. 113. 
Encontre an grand trope d'oerlles. 
Fabl. et cont. anc., 1. 1IV,p.} 
Pas ne douta à habandonner son con 
martyre pour la délivrance de ses ouesles. 
Gest. de Louis le Déb., Rec. des Hist. de Pr. 
t. VI, p.16. 
car. Ovella. xsr. Oveja. ronr. Ovelka. 


2. Ovizr, s. m., lat. ovie, bergerk. 


Esparsa eviro de oviur © pare. 
Eluc. de las propr., fol. 18 
Répandue à l’entour de bergerie ou part. 
xs». Ovillo. 


OXIZACRA, s. f., oxyzacrat, sorte d 
boisson. 
Ox1izacna de pomas salvaggas. 


Eluc. de las propr., dl. x1. 
Oxyzacrat de pommes sauvages. 


asp. Oxrisacre. 


P 


P, seizième lettre de l'alphabet et la 
douzième consonne, p. 
Soen pauzam pr per ë. 
Leys d'amors, fol. 4. 
Souvent nous posons p pour B. 
Qai be no sapcha que ditz » 
Ponchat. | 
B. CansonrL : Un sirventes. 
Qui ne sache bien que signifie p pointé. 
PABALHOL, s. m., papillon. 
Aytal volatil es dit PABALKOL. 


Eluc. de las propr., fol. 250. 
Pareil volatile est dit papillon. 


PABIL, PABEL, s. 7., lat. PABuLum, 
méche. 


| 


En la candels son tres causas : lacent 
Pants e‘l fox. 
Sermons en provençal , fol. 3 
Dans la chandelle sont trois choses : la cireatl 
mèche et le feu. 
Ciris ab »asaz d’estopas. 
Cartulaire de Montpellier, (a. 11° 
Gierges avec mèche d’étoupes. | 
CAT. ESP, PORT. Pabulo. 


2. PasiLux, 5. m., mèche. 


Quod omnes et singulæ faces. sicat de bot 
et sufficienti cera et. de rastLo lichino * 


cotone. . 
CanPsxTies , t. DEL, col. 11% 


Ir. onsas de »aApiLu2x en .r. livra de cer2. 
Cout. de Condon. 
Deux onces de mèche dans une livre de are. 


PAD 
PADELA, Panama, 5. f., lat. PATELLA, 


poéle. 
Rimss... in ela..., PADSLA. 

Gramm. provençale. 
Rimes... en ELE..., poéle. 


PAI 393 


Part. pas. Dels nervis en els comPaGtmaTs et 
ligats. 
Eluc. de las propr., fol. 61. 
Des nerfs en eux assemblés et liés. 


CAT. ms». Compaginar. 


La rapaxa de infern en que lo diable fa sas | PAIRE , PAYRE, 5. m., lat. PAfaRm, père. 


fregiduras. VW. et Vert., fol. 8. 
Le poéle d’enfer en quoi le dishle fait ses fritures. 
asc. ra. Paelles, chanderons. 
EusTtacue DEscHAMPS , p.211. 
ar. Paella. xr. Padella. 


2. PADELETA, PADPNETA, 5. f. dim., 
petite poêle. 
Es cotz en una PADELETA. 
Soritz vivas li datz gau re. 
Ea ana PADENETA. 
Deupes px PaaDes, Aus. cass. 
Est enit dans une petite poéle. 
Soaris vives vous lui donnes beaucoup... dans une 
petite pole. 
cat. Paelleta. 17. Padelleta. 


3. Panetapa, s. f., poêlée. 
Panszapas de luec en lnec 
Li dea hom dar d’uens cueitz en fuec. 
Deu hom faire Le PAD&LADA 
Fa fort escndela crozadas. 
Davnes pz PRaDEs , Aus. cass. 
Poélées de temps en temps on lui doit donner 
d'œufs cuits en feu. 
On doit faire la poélée dans une forte écuelle 
creusée 


at. Paellada. 17. Padellata. 


PAGINA , s..f., lat. PAGINA, page. 
Aquesta present rAGINA. 
Cout. de Condom, de 1314. 
Cette présente page. 
Eu FPautra arm. 
Trad. d'Albucasis, fol. 7. 
Ea l’aatre page. 
QT. ze. PORT. IT. Pagina. 


2. Compacrnaci10, 5. f., du lat. compaco, 


assemblage, emboîtement. 
So del corrs ligament et COMPAGINACIO. 
Eluc. de las propr., fol. 61. 
Sont du corps ligament et assemblage. 
cut. Compaginaciô. use. Compaginacion. 
i. CompaciNan , 2., lat. COMPAGINARE , 
assembler, relier, emboîter. 


IIL. 


Aquelas causas per que pot lo raine e la 
maire, e l’avis e la avia deseretar s0s5 enfans. 

La falcidia qu’ el para, o la maire, o las au- 
träs subeiranas personas sont destreitas de 
laissar a Jor enfans. 

Trad. du Code de Justinien, fol. 16 et 15. 

Ces causes pourquoi peut le père et la mère, et 
l’aïeul et l’areule déshériter ses enfants. 

La falcidie que le père, ou la mère, ou les autres 
personnes ascendantes sont obligées de laisser à leurs 
enfants. 

Fig. De joven erats capdels e »atnz. 
BaaraanD px Bonx : Mou chant. 
D’amabilité vous étiez chef et père. 
Selh qu’era de valor capse ratez, 
Lo rics, valens Richartz, reys dels Engles. 
G. Fainir : Forts chanss. 

Celui qui était chef et pére de valeur, le puissant, 

vaillant Richard , roi des Anglais. 


— Le chef d’une suite de générations. 
Del pom 
Que manget Adem nostre parus. 
Los VII Gaugs de Maria. 
De la pomme que maoges Adam notre père. 
Adam, lo premiers PAxaus, fon mes en paradis. 
V. de S. Honorat. ‘ 
Adam, le premier père, fut mis en paradis. 
— Nom donné aux membres des diffé- 
rents ordres religieux. 
Del onrat raAxax on Crist, 
Monsen Gauselm, l’abat, agat en ay mandat. 
F. de S. Honorat. 


De l’honoré père en Christ, monseigneur Gau- 
celm , l'abbé, j'en ai eu mandat. 


— Confesseur, directeur de conscience. 
Nos devem portar honor a nostres payrzs 
esperitals que an la cura de nos ensenkur et 
endressar en cors et en arma. 
VW, et Vert., fol. 2. 
Nous devons porter honneur à nos pères spirituels 
qui ont le soin de nous enseigner et diriger eu corps 
et en âme. 
À vos, car PAYR& esperitals. 


La Confessio. 
À vous, cher père spirituel. 
50 


394 PAI PAI 


— Loc. Désignant la première personne] La tenc a las fons e fo son rater. . Lac 
. | seynhava son rayar. 
de la Trinité. PHLOME:. 
El nom del Payxaz omaipoten. La tint sur les fonts et fut son parrain... 
Los VII Gaugs de Maria. | parrain l'instruisait. 

Au nom du Père tout-puissant. Mal desmens ton rAtRI et la crema que y ne 
Lo Payax del cel dont nos ve tota verava Jzaen : Diguss me to. 
nobleza. | Mal tu déments ton parrain et le chrème qu'i 

V. et Vert., fol. 37. mit. 
Le Père du ciel dont nous vient toute vraie no-! car. Padri. Ksr. Padrino. vont. Padriko r 
blesse. Patrino. 

— Désignant le pape. h. PaTerna, 5. f., Dieu le pere, Créater: 
Lo santz Payaes cavalca e ven son dreg camin.| Per tal que miels puscam la veraya Pareisi 
En ayssi lo sanz payaes descautz volia intrur.|  Prevar. | 

V. de S. Honorat. F.. de S. Honorat 
Le saint père chevauche et vicnt son droit chemin. De sorte que nous puissions mieux prier le rt: 
Par ainsi le saint pére voulait entrer déchauseé. Créateur. 


La vera PATrRNA 


— Désignant les docteurs de l'Église. Vos confonda 


La doctrina dels sanhs ratRes, E us rebonda. 
Trad. de la Règ. de S. Benoît, fol. 38. GavauDax LE ViEUx : Aras quan ph 
La doctrine des saints pères. Le vrai Créateur vous confonde et vous ense:«: : 


CAT. Pare. use. PORT. 1T. Padre. | 
5. PAIRASTRE, s. 77., parâtre. 


2. PATER NOSTER, PATER NOSTBE, PATRE El »arrasrae contra sou flhasire. 
NOSTRE, $. n., patenôtre, chapelct , Si lo PAIRASTRE noiris son filhastre. 
pater noster. Trad. du Code de Justinien, fol. 8°. 


Et le parätre contre son fillätre. 
No portaven PATER NOSTRES Si le parâtre nourrit son filtre. 


Ni autre senhal. ne caT. Padastre. use. Padrastro. ronr. Padr:". 
P. Vipar : Abri] issic. 
Ne portaient chapelets ni autre marque. 6. PaTenniTaT, s. f., lat. pates 


El legis chascun dia lo Salteri, e disia .c. € rem, paternité. 

-L. PATRES NOSTRES. .. Parznnirar.. solament al payre convenit: 
V. de Guillaume de la Tour. Eluc. de las propr.,\o.: 
| Il tait cae jour le Psautier, et disait cent et Paternité… seulement au père convesmt. | 
cinquante patenûires. | CAT. Paternitat. usv. Paternidad. rour Ps 
Quan ieu cuig dire PATRE NOSTRE, ternidade. Tr. Paternità , paternitat, jé 
Et ieo dic: Dorana, totz soi vostre. ternitade. 

Foiquer pe Romans : Domna ieu pren. 
Quand je pense dire patenôtre, et je dis : Damo , | 7. PAIRENAL, PAYRENAL, ad}. paternel 





je suis tout vôtre. Loxuria desplaz a Deu, e es perdicios del 
Loc. fig. Canta lo Para xosren del cimi. PAIRENAL benecio. i 
V. et Vert., fol. 5. C’ame ab rarR=xAL pietat cels que chsfl 

Chante la patenôtre du singe. Trad. de Bède, fol. 41e 5 
Prov. Aysso es vers coma lo »rATER wosrsa. Luxure déplait à Dieu , et est perdition de L 
V.. et Vert., fol. 27. nédiction paternelle. | 
Ceci est vrai comme le pater noster. Qu'il aime avec piété paternelle ceux qu'à ch 


À totz sntres bens PAYRENALS © MaÿTT 
JusrTkL, Hist. de la maison de Turerx.” , 
tit. de 130: 


3. Paint, PAYRI, 5. 72., lat. patRInuS, A tous autres biens paternels et materuels. 
parrain. 8. PaTEnNAL, adj. , paternel. 


CAT. Pare notre. wse. Padre nuestro. vonrT. 
Padre nosso. 1T. Paternostro. 


PAI 


Per regard de »arzauas. dilection et amor. 
T1. de 1468, Hist. de Languedoc, 1i.V, pr., col. 37. 
Ea coesidération d’affection et amour paternel. 

Per lo dreg PATERNAI. e maternal. 
Tit. de 1262. Doar, t. VU, fol. 39. 
Pour Le droit paternel et maternel. 


car. Esp, PORT. Paternal, 17. Paternale. 


. PaiRON, PALRO, PAYRO, s. ., chef 
de famille, supérieur, patron. 
Ades an clergues aital usanusa 
Que, quan trobon ratno de gran puisansa, 
Tat cant il vol fan ben et umilmeo. 
BExTRAND D’ALLAMANON II] : D’un sirventes. 
Maintenant les clercs ont telle habitude que, lors- 
pis touvent chef de famille de grand pouvoir, 
out ce qu’il veut ils font bien et hamblement. 
Atrestal dreit cum lo »araos, © la pairona 
an en las causas de son libertin, o de sa liber- 
liba, atrestal dreit i an li filh del Patrox, o de 
là pairons. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 58. 
Pareil droit comme le patron, ou la petronne ont 
mr les choses de leur affranchi, ou de leur affran- 
bie, pareil droit y ont les fils du patron, ou de la 
Rtronne. 


- Au plur. Ascendants au premier de- 
gré, les père et mère. 


Volc que fos faitz ses PAïROS 
Lo premier peccaire. 
Gurirauxxs DE SainT-Dipten : Aissi cum. 
Voalut qu’il ft eréé sans ascendants le premier 
écbeur. 
Viea ne moills 
Austors, cau es de rArnOxs vicills. 
Dsvpss DE Phanes : Aus. cass. 
L'autour en vit mieux, quaod il est (né) de vieux 
ères. 
ro. Meyns su fe l'eufant quels parnos. 
BranARD DE VEnNzENAC : Iverns vai. 
Moins ont de foi les enfants que les pères. 


). ParnoNA , s.f., patronne. 

Atrestal dreit cum lo pairos, o la rarnonwa 
a en les cansas de son libertin, © de sa liber- 
0 , atrestal dreit i an li filh del pairon, o de 
| PAIRONHA. 

Trad. du Code de Justinien , fol. 58. 

Pareil droit comme le petron , ou la pafronne ont 
r les choses de leur affranchi, ou de leur affran- 
1e , pareil droit y ont les fils du patron, on de la 


‘{(ronne. 


PAI 395 


15. PATRON, PATRO, 5. m., lat. PATRO- 
nus, patron, ancien maître d’un af 


franchi. 


Lo libertz non pot clamer son PAraoS% en 
plait, ses mandament de Ia poestat. 

Lo rAT20OsS non es tenguts per s0 libertin, ni 
lo libettia non es tengnt per son PATRO=. 

Trad. du Code de Justinien, fol. 3 et 37. 

L’affraachi ne peut appeler son patron en justice, 
sans la permission de l’autorité. 

Le patron n’est pas tenu pour son affranchi, ni 
l’affranchi n’est pas tenu pour son pafron. 


— Protecteur. 
De l’isla de Lerins PATRONS e governayres. 
F. de S. Honorat. 
De l’tle de Lerins patron et gouverneur. 
L'apostol $. Andrieus, 
Mot gran parnos dels amics sieus. 
Brev. d'amor, fol. 184. 
L'apôtre mint André, moult grand protecteur 
des siens amis. - 


— Guide, conducteur. 
Si en ana nau no y a un rATRO, mal vai a 


la nau. 
Arbre de Batalhas, fol. 185. 


Si dans un navire il v’y a pas un patron, mal 
il va au navire. 


— Modèle. 

Architipe... quar el es principal Paruo et 
exemplar figura del mon crest. 

Eluc. de las propr., fol. 105. 

Archétype. car il est principal patron et figure 
exemplaire du monde créé. 

Los consolz an avat 10 rArnow d'aquela 
marca, et l’an portat e mes en l’ostal del 
comun. 

Ti. de 1438. Hist. de Nîmes, t. INT, pr., p. 258. 

Les consuls ont eu le patron de cette marque, et 
l’ont porté et mis dans l'hôtel du commun. 
car. Padré, patré. mr. Patron, vont. Pa- 

trono., 17. Padrone. 


12. PATRONAT, s. m., lat. PATRONATUS, 
patronat, sorte de dignité. 
Que agues la dignitat del rarnowar de Roma. 

Cat. dels apost. de Roma, fol. 101. 

Qu'il eût la dignité du patronat de Rome. 

13. Paraocix, s. m., lat. PATROCINIUN, 
patrocine, sorte de salaire, de droit 
de patronage. 


396 PAI 
Latas ni PATROCINS non si demandan apres 
cinq ans. 
Statuts de Provence. Joziex , t. LI, p. 481. 
Lates ni patrocines ne se demandent après cinq ans. 
Per exegir las dichas latas et raraocrxs. 
Statuts de Provence, Boux, p. 235. 
Pour exiger les dites lates et parrocines. 
caT. Patrocini. nse. PORT. 17. Patrocinio. 


14. ParTaocinan, ®., lat. pATROCINARY, 
protéger, servir de patron, répondre. 
Las pauras gens per las quals PArnocINO=. 

Statuts de Provence. Bouxy, p. 8. 
Les pauvres gens pour lesquels ils répondent. 
CAT. ESP. PORT. Patrocinar, 1T. Patrocinare. 


15. PATRIMONI, PATREMONI, 5. 1., lat. 


PATALMONIKM ,; patrimoine. 
Aysso avem de nostre PATREMONI. 
. Lett. de Preste Jean à Frédéric, p. 3. 
Celu nous avons de notre patrimoine. 
Los bes de sancta Glieya que son lo rATR&- 


Moxz de Jhesu Crist. , 
V. et Vert., fol. 16. 


Les biens de sainte Église qui sont le patrimoine 
car. Patrimoni. xs». ronT. Tr. Patrimonio. 


16. PATAIMONIAL | PATAIMONIAU, aGdj., 
lat. PATRIMONIALES, patrimonial. 
En las causas PATRIMONIALS. 
4rbre de Batalhas, fol. 188. 
Dans les choses patrimoniales. 
Eretetges rATRIMONIAUS. 
Tic. de 1291. Dour, t. XI , p. 216. 
Héritages patrimoniaux. 
CAT. ASP. PORT. Patrimonial. 17. Patrimoniale. 


« 


17. Paraoninic, adj., lat, PATRONYMI- 
cus, patronymique. 

Noms rArxoNnwIcS... es aquel que s deriva 

e pren nom dels noms dels payros nostres. 

Leys d'amors, fol. 48. 
Le nom patrony mique... est celui qui se dérive 

et prend nom des noms de nos pères. 
caT. Patronimic. ns». Patronimico. ronT. Pa- 
eronymico. 17. Patronimico. 


18. ParTanaz, adj., patrial, qui appar- 
tient à la patrie. 


Noms PATAIALS es noms d’un pays. 
Leys d'amors, fol, 4. 
Le nom patrial est le nom d’un pays. 


PAI 


19e PARENT, panen, 5. 2., lat. ras. 


Tem, parent. 
Que dels PAnR=z qu'aten de vas Espsu 
Socors ogan non creia qu’a lai veni. 
Le cours n’Empuxtas : Al onrat rei. 
Que des parents qu'il attend devers Espagne i 
ne pense pas qu'il lui vienne secours cette année. 
Anc paire ni autre PAR&ER 
No us amero tan finamen, 
G. Fatpir : Coras que. 
Oncques père ni autres paren£s ne vous simèrat 
si purement. 
Soi, ienu, tos PAnz«S carnak 
E tos ranxxs espirituals. 
Forquer De Manseirze : Senber Dieu. 
Je suis, moi, ton parent charnel et ton para 
spirituel. 
Fig. Ar sai e conosc qu’es vertats 
Que’! diable son siei rares. 
P. Vipaz : Amor: pres. 
Maintenant je sais et connais qu’il est vrai que in 
diables sont ses parents. 


— Adam. 
Per peccata del premier pansx. 
Los VII Gaugs de Mans. 
Par péché du premier parent. 
Adj. No m'es rAnzNS ni vezins. 
LanrrANC CIGALA : Glorion mint 
Ne m'est parente ni voisine. 


CcaT. Parent. zsr. Partente. vont. 1r. Part 


20. PaRENTA, s. f., parente, alliée pat 


le sang. 
Mos parens e PAn=«NTAS. 
PruLuos, Voy. au Purg. de S. Patrir. 
Mes parents et parentes. 
. Pois prez onraiz 
Non a tan bona raAnarra. 
B. px Ventapour : En aquest pt 
Puisque mérite distingué n’a pas si boune albec 
Ien tenc per messongiers 
Cels que cercon sa ranaxra. 
B. Zonat : Entre tois mes. 
Je tiens pour mensongers cœux qui cherchent 
parent. 
CAT. Parenta, xsr. Parienta. ronr. Parents. 


21. PARENTAT, s. 72. et f., parentc. 
Pres molher outra lo grat 


De totz cellz de son PAR=NTAT. 
‘ V. de S. Honerni 


PAI PAI 397 


prit femme ontre le gré de tous ceux de sa pa- | Part. pas. substantir. 


realé : Ab dels miels de Ja vila e dels axranzurarz. 
La raaxmrar volgra donar a vendre, Guitrauus DE Tuneza. 
Sol que m pogues latz sun bel cors estendre. Avec des mieux de la ville et des apparentés. 
T. ox BLacas #7 DE PEYROLS : Peirols. Ano. ra. C'est des barons de France le plus 
La parenté je voudrais donner à vendre, pourvu emparentés. 
que je me pusse étendre à côté de son beau corps. Poëme de Hugues Capet, fol. 13. 
= Parent, allié. car. asp. ronT. Emparentar. 17. Imparentare. 


Car aquel sobrenom avian 808 PARENTATS. 


F. deS. Honorat. |?7- PATRICI, 4. m., lat, PATAICIUS, pa 


Car ce surnom avaient ses parents. irice. 
Tag siei PABENTAT Venc lor ajadsr lo pararcr dels Romas. 
Naison d’un faec de que son aflamat. Cat. dels apost. de Roma, fol. 58. 
G. FAmNIT : À lieys cui am. Vint leur aider le patrice des Romains. 


Tous ses parents naissent d’un feu de quoi ils sont | zxsp. PORT. Patricio. 17. Patrisio. 
efmmés. : 


tr. Parentado. 28. ParTarancua, s.n., lat. PATRIARCHA, 
, patriarche. 

3. PanenNTELA , s. f., parenté. Tro Noe, san PATRIARCHA. 

Las personnes plas prochanss en affinitat Brev. d’amor, fol. 148. 
et PARENTELA. Jusqu'à Noé, saint patriarche. 

Statuts de Provence. BouY, p. 47. Fon apellat Ysaac PATRIARCHA. 

Les personnes plus proches en affinité et parenté. Serem, en uostre matremoni , en l'orde dels 

GT. ESP. PORT. 17. Parentela. S. PATRIARCHAS. 


. V. et Vert., fol. 79 et 92. 
3, Panenron, s. m., parenté, famille. |  Fut appelé Issac le patriarche. 
Sabets vos cals hom era ni de quin Panemron?| Nous serons, en noire mariage, au rang des 
Roman de Fierabrus, v. 3651. saints pairiarches. 
Savez-vous quel homme il était et de quelle! __ Dignité ecclésiastique. 


P A 
amille ? Trames lo al pararanCA d'Antiocha, 


j. Panenriu, s. m., parenté, alliance. Liv. de Sydrac, fol. 1. 
No fui del vostre PARENTIU Le transmit au patriarche d’Antioche. 


. : ‘ Pregar n°ei lo rATA1ARCHA Jan. 

P ’ t . reg 

ul mou ns mie Trop a ca. T. n’IsasecLs er D'Erias Catnezs : N Elias. 
Je ne fus pes de votre parenté pour cela que je J'en prierai le patriarche Jean. 

os vise et vous embrussasse toujours. CAT. ESP. PORT. IT. Patriarca. 


ar. Parentin. 29. PATRIARCAL, adj., lat. PATRIARCAA- 


) PaRENTESC , 5. 79., parenté, alliance, | 14‘: patriarcal. 

union En las antras .1111. glyeyas PATAIARCALS. 
° Cat. dels apost. de Roma , fol. 2. 
Aywo es noble rAnzNTESC. Dans les quatre autres églises patriarcales. 


W. et Vart., fol. 34. CAT. use. PoaT. Patriarcal, 1r. Patriarcale. 
Ceri est noble parenté. 


Per vezinesc ni per PARENTESC. 30. Parox, s. m., aïeul. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 112. Hereter de Peyre de Lartigua , s0n PAPON. 
Pour voisinage et pour parenté. Tis. de 1429, Bibl. du R. Ville de Castres. 
Prost. 17. Parentesco. Héritier de Pierre de Lartigue, son aïeul. 
. ExpansnTaR , 2., apparenter. 31. ComPaiRe, s. m., compère. 
ea s'axPansaTA qui sm bon coratge s'ajosta. | Que a’N Guillem douo breumen cnfan 
Trad. de Bède, fol. 4. Dou, s’a lai platz, yeu s0s cOMPAIRE sia. 


Bien s'apparente qui s’uait avec bon cœur. Baanar» Dp'Avatac : En Guillem. 


398 PAL 


| Qu’au seigncur Guillaume ils dennent bientôt eu- 
fant doat , s’il lui pleît, je sois son compère. 
S’ieu trobava mon comparn’ En Blacats. 
CADENRT : S'ieu. 
Si je trouvais mon compère le seigneur Blaces. 


cAT. Compare. vsr. PORT. 17, Compadre. 


32. Comparnesc, s. 1., compérage. 
Ni s laysse ges per comParnxsc 
De far dreg, ni per parentesc. 
Contricio e Penas ifernals. 
Ni se laisse point par compérage de faire justice, 
ui par parenté. 


PAIROL, reroL, s. m., chaudron, mar- 
mite. | 
Ieu en sai on que n° ompli son parnoL. 
P. CARDINAL : Prop a guerra. 
J'en sais un qui en emplit son chaudron. 
Cordas e rAïROLS say far. 
RArnOND D’AVIGNON : Sirvens suy. 
Cordes et chaudrons je sais faire. 
En un plen r»atnoL d’oli. 
Pienne px Conprac : El nom de. 
Dans un plein chaudron d’huile. 
Dedius lo rP#roL los gitet. 
Trad. de PÉvang. de l'Enfance. 
Dans le chaudron les jeta. 
ANG. FR. Une charge de pairois. . 
Ts. de 1544. Carpentier, t. III , fol. 123. 
CAT. ssr. Perol, 


2. PayroLA , s. f., chaudière. 
En yfern arden 
On es la rAYAOLA. 
Leys d’amors, fol. 20. 
Dans l’eufer ardent où est la chaudière. 


3. Parmouier , s. m., chaudronnier. 
Anc non ausi plas menat batre 
Paraorrans ab .rtrr. martels. 
Roman de Jaufre, fol. 44. 
ù Oncques je n'ouïs plus menu battre chaudronniers 
avec quatre marteaux. 
Del dimecres s0u... PAIROLIRRS. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 45. 
Du mercredi sont... chaudronniers. 


PAL, s. m., lat. parus, pal, pieu, 
poteau, füt. 
Es tot entorn claas de fossatz 


Ab Lissas de fortz rALs serratz. 
BEnTRAND DE Bonn : Be m plav. 


PAL 


Est teut à l’entour clos de fossés avec palissade 
de forts pieux serrés. 
Senher Gui, ad.on raz 
Degratz estre cremnatz. 
T. »& Gui sr Ds FaLcos : Fala. 
Seigneur Gui, à un poteau vous devriez être brül:. 
Cant gardavon lo serpent pendat el rai, 
ells eron guerits. 
8o es Jhesu Crist sus el par de ln crots. 
F. et Vert., fol. 8. 
Quand ils regardaient le serpent suspendu 14 
poteau, ils étaient guéris. 
C'est Jésus-Christ sur le 'aée de la croix. 


9 


— Sorte de mesure d'étendne. 
Lo raz de la mesura d’Arle, del qual sif 
la cana. 
Trad. du Traité de l Arpentage, 17° part, wa. 
Le pal de la mesure d’Arles, duquel s fait 


canne. 
Car. Pal. xse. Palo: ponT. Pao. tr. Palo. 


2. Paziza, s. f., palissade. 
En Camartz non laysset clansara ni raitta 


Que non fezes portar. 
F. de S. Bonorat. 


Le seigneur Camart ne laissa clôture ni palissad 
qu'il ne fit porter. 


car. Palissada. xsr. Palirada. vonr. Pal. 
çada, palissada. 1x. Palisrata. 


3. Parenc, s. m”., forüfication fait 


avec des palissades, redoute. 
Fig. Mure forse e pazanc. 
Fe de sen. 
Gatupas 1e Vaux : Descmpanti 
Mur et forteresse et redoute il ft avec jugent 
sep. Palenque. 


4. Passez, PAYSEL, 5. m., pie 


échalas. | 
Un raysez mot en terra fermat. 
Trad. d'Albucasis, fo. * 
Un pieu moult afferrni en terre. 
Loc. fig. Malvestatz trelhs, 
E joys torn’ en raissais. 
Mancanaos : Lo vers comens. 
Méchanceté s'étend en treille , et joie tours ti 
échalns. 


5. PAysso, s. m., piquet, pieu. 
Cordss e becas e »Ayss0. 
Bzaraanp pe Bonx : Lo cos: m1 
Cordes et erocs et piquets. 


PAL 


6. PaysæxLapar , %., échalasser. 


Part. pas. Vit vol estre raxsnaLaDa et femada. |. 


Eluc. de las propr., fol. 225. 
Vigne veut être échalassée et fumée. 


-, Paysmena, s. f., barrage, clôture. 
Nile.…, Diens ordenant et fazent, deves la mar, 
nxxazma d’arena qu'el fa geyshir de ribas. 
Eluc. de las propr., fol. 15r. 
Le Nil... , Dieu ordonnant et faisant, devers la 
mer, barrage de sable qui le fait sortir des rives. 


PALA , s.f., lat, PaLa, pelle. 
Piquas e PALAs € d’autres feramens, 
PHILOMEWA . 
Piques et pelles et d'autres ferrements. 


Prenon PALAs et ayssadons. 
V. de S. Honorat. 


Prenuent pelles et hachettes. 

Fig. Confessio es la bona sirventa que purga 
ben lo ostal, e gieta tota la ordura deforas 
ab la para de la lenga. 

V. et Vert., foi. 68. 

La confession est la bonne servante qui purge 
bien l'hôtel , et jette tonte l’ordure dehors avec la 
pelle de la langue. 
ar. use. Pala, ronr. Pé. 17. Pala. 


2. Pauera, s. f. dim., palette. 


PALETA pauca. 
Trad. d Albucasis, fol. 65. 


Petite palette. 
car. as». pont. Paleta. 1r. Paletta. 


PALADEL,, s. »., du lat. PALATUM, pa- 
lais de la bouche. 


D’ aco bregats lo rALADEL 
E a lenga de vostre auxel. 
El pacanxz ne bregats fort 
Del auzel, et aurez l'estort. 
Drupes DE PrADES, Aus. cass. 
Frottez de cela le palais et la langue de votre oi- 


seau. 
Et frottes-en fort le palais de l'oiseau , et vous 


l'aurez sauvé. 
2. Pazapan , s. m., palais de la bouche. 
Per movament del rALADaR, de las lavias, 


de la lenga. 
Leys d’amors, fol. 9. 





PAL 309 


PALAFRE, PALArREI, 5. m., palefroi. 


« Voyez Leisnirz, Coll. étym., p. 121. 
L’ antr ier cavalgava 
Sus mon PALArR=. 
| G. Fiausinas : L’autr’ier, 
L'autre jour je chevauchais sur mon palefroi. 
Arnaudon, en ton PALAFREI, 
Me vai dire a mon seingnor lo rei. 
GUILLAUME DE BERGUEDAR : Âra mens que. 
Arnaudon, sur ton palefroi, va me dire à mon 


seigneur le roi. 


Fig. 


Al prim l'era destriers 

Et apres PALArA&S. 

RatmonD DE MinavaL : Ben aia”1. 
D'abord je lui étais destrier et après palefroi. 


ANC. CAT. Palafré. nsr. Palafren. por. Pala- 


frem. xt. Palafreno. 


PALAGRILH,s. m., pellegril, sorte 


d’instrument. 
Ni pics ni rALAGRtLu ni bos cuns brizadors. 
GUILLAUXE DE TUDELA. 
Ni pics ni pellegrils ni bous coins briseurs. 


PALAÏI, PALAY, PALAIT, 5. In., lat. Pa- 


Latium, palais. 
Am mais bosc e boisso 
No fauc PALAïrz ni maizo. 
P. Vipas : De chantar. 
J'aime mieux bois et buisson que je ne fais pa- 
lais ni maison. 
Ten de Toleda ‘1 pazars. 
BeaTaanD DE Bonax : Pois lo gens. 
Tient de Tolède le palais. 
Fig. Il m’es de joi tors e paLaïs e cambra. 
A. Daxiez : Lo ferm voler. 
Elle m'est de joie tour et palais et chambre. 
De bon pretz x fait PALa1Tz € sala. 
B. nx VEMTADOUR ou ALS. DE SISTERON : En amor. 
De bon mérite a fait palais et salle. 
Uu troubadour a dit du ciel : 
Verais Dieus, on ver” «mors pays, 
Fai nos venir al ver pALAYSs. 
B. ALAHAS DE Nansoxwr : No puese mudar 
Vrai Dieu , où naît le véritable amour, fais-nous 
venir au vrai palais. 


cAT. Palaci, use. poRr. Palacio. ir. Palazso. 


Par mouvement da palais, des lèvres, de la langue. | 2. PALATZ A ad}. , palatin , du palais. 


La cavitat del raLADAR. 
Eluc. de las propr., fol. 4o. 
La cavité du palais. 
car. mer. PORT. Pa/adar. 


Ni coms PALATZz 
Sai de Bordel. 
BERTRAND DE Box : D’ un sirventes. 
Ni comte palatin en deçà de Bordeaux. 





400 PAL 


3. PALAIZI, PALAZI, s. m., lat. PALATI- 
nus, palatin , du palais. 
Vas mi aon perjurat 
Trei raLazr. 
BenTaanD DE Bons : Ges no mi. 

Vers moi se sont perjurés trois palatins. 

E”1 »rarasr e maïinta autrs poestat. 

RansauD DE VAQUETRAS : Valens marques. 
Et le palatin et mainte autre puissance. 


.Vit. comtes ac ab si lo PaLatsrs. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 25. 
Sept comtes eut avec soi le palatin. 
Adj. So es proconsul, so es coms rALAsIs. 
Trad. du Coude de Justinien, fol. 5. 
C'est-à-dire proconsul , c'est-à-dire comte ds pa- 
lais. 
Que pregon lo lur Diea 
E’1 bon rey PALAzIx. 
Gurzrauwx DE BrncusDAN : Joglars no. 


Qu'ils prient le leur Dieu et le bon roi palatin. 


car. Palati, xsp. ronr. Palatino. 1r. Paladino. 


PALES , PALEZ, PALETZ, adj., du lat. 
pazam, public, ouvert, connu, évi- 
dent, manifeste. 

Entr smairitz et amans 
S’ es mes un rALxs enjans. 
A1MERt DE PEGUILAIN : Mantas ves. 
Entre emoureuses et amoureux s’est mise une 
manifeste tromperie. 
Era l’amor razuza de lor per tota ls encon- 


trads. 
V. de Raimond de Miraval. 


Était l’amour d'eux connu daus toute la contrée. 
Messatgiers e privatz e PALRS. 
AtcaaT DEL Fossat : Entre dos reys. 
Messagers et privés et publics. 
Adverb. Compta privat e rarxs 
- Lo miracles que Dieus li fes. 
F. de S. Honorat. 
Conte particulièrement et publiquement le mi- 
racle que Dieu lui fit. 
Ady, comp. Aus a jnrat et dich tot À Pazzs. 
Le caxvarren Du TEwrix : Ira e dolor. 
Au contraire il a juré et tout dit ouvertement. 


Aquel papa... era tan luxurios, que las fem- 
nas tenia A PALETZ. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 130. 


Ce pape... était si luxurieux , qu’il tenait Jes 
femmes ex public, 


PAL 


Comtan a rarxs las meravilhas grans 

F. de S. Honoret. 

Content publiquement les grandes merveilles. 
ir. Palese. 


On trouve en catalan l’adverbe con- 
posé a pales. 


a. Pazxsuwewr, ado, publiquement, ov- 
vertement. 
La malafaita fos faita PALaSaExT. 


Trad. du Code de Justinien, bi. 100. 
Le méfait fut fait publiquensent. 


3. PALESAMENS, PALEZAMEN, adb., publ 
quement, ouvertement. 
Sel que sec son dan PaLxzames. 
B. CansONEL : Aisi com sel. 
Celui qui suit son dommage ouvertement. 
-Tos temps ai parlat PALKSA2ME=S € ensenksi 
en la synagoga. 
Hist. de la Bible en provenc., hi. 61. 
Toujours j'ai perlé publiquement et enseigni a 
la synagogue. 
CAT. Palesament. xT. Palesemente. 


PALESTRA , s..f., lat. pALassru, pi- 
lestre, exercice du corps en luttant. 
De raLastTaa , s0 es de lucha. 

Eluc. de Las propr., Hi. 115 
De palestre, c'est-à-dire de lutte. 
CAT. RSP. PORT. IT. Palestra. 


PALHA, PaILHA, PAILLA, s. f., lat. raies, 


paille. 
Mescla”l gra ab la racma. 
Bentaand DE Bonx : Un sirveute «. 
Méle le grain avec la paille. | 
Metra le rausa al fuoc e lo gra es0s grasiens. 
V. et Vert., fol. 5. 
Mettra la paille au feu et le grain en ses grenier 
Loc. Porton l'en cossi fos rarLaa. 
VF. de S. Honors. 
L'’emportent comme s’il fût paille. 
Joïs, chans ensems erou quo’l parue gr 
Ginaup ne Bonxerx : Dels belsdigs. | 
Joie, chant ensemble étaient comme ka paie :. 
le grain. 
Loc. fig. Torn ferir en la pazna 
Don esper qu‘ el gras salha. 
Ginaup px BoaKEiL : Qui chantar #!- 
Je reviens frapper sur la paille, dont j'aper 
que le grain saillisse. 


PAL PAL do: 


Diea trisra lo gra de Ia patna al jorn del Andronic, qui avait été péle où muet, fut déjà 
jajames. roveau. 
F. et Vert., fol. 54. axc. ner. Palente. 1?. Pallente. 
Dieu triera le grain de La paille au jour du jugement. 


Yeg. expl. No velon en faitz de PatzLa. 2. Paruza, s. f., pâleur. 
Roman de Jaufre, p. 8. Pazeza ab homilitat. 
Ne valent un faix de paille. Trad. de Bède, fol. 62. 


ar. Palla. us». Paja. roux. Palha. ir. Paglia.|  PAleuravec humilité. 
CAT. Palidesa. 2sP. Palides. pont. Pallides. 


2. PALMIER, PAILLIER , 5. ., lat. PALEG- tr. Pallidesza. 
um, grenier à paille, meule de 
paille 3. Parron , s. f., lat. PaLLon, pâleur. 
Pacutzn La PALLOR 0 la blanquor del solelh. 
’ Cat. dels apost. de Roma, fol. 184. 
Escaras e boals. à . 
G. Riquisa : Segon qu’ieu. Le péleur ou la blancheur du soleil. 
Grenier à paille , écuries et étables à bœufs. sr. Palor. rr. Pallore. 
re Lan que era juxta La maison d'an &. Esrazezia , v., pâlir, blémir. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 100. Ë o nssraLuzts mé color. 
Uoe meule de paille qui était contre la maison Gurruauxs px Cassstaine : Ar vey. 
d'un pauvre bomme. Et m'en péiit ma couleur. 
ar. Paller. pont. Palheiro. rr. Pagliaio. PALLI, raut, s. m., lat. rauium, pal. 
3. Paumassa , s. f., chaume, litière. lium, sorte de manteau. 
La paznassa el naus… El sogra lo papa quan mestier fa, e porta 
Y an ben st avat. PALLI. es 
P. CanpiaL : Sel que fes. Papa Gregori 1hi trames lo pazr. 
La litière et l’auge.. y ont bien eu besoin. Cat. dels apost. de Roma, fol. 2 et 78. 
roar. Palhaca. tr. Pagliaccia. Il sacre le pape quand il fait besoin, et porte le 
‘ pallium. 
{. Partroa, s. f., gésine, couche. Le pape Grégoire lui envoya le palliune. 
Trobet Heremborc qu’ en »aïtzLoLa jascia. | Amc. va. Le pal virent riche e bel. 
F. de S. Honorat. : Sun pali porte e sun anel. 
Trouva Héremborc qui en gésine gisait. Maure D France, t.I,p. 152 et e58. 
tr. Pagliola. car. sr. Palio. ronr. tr. Pallio. 
. Parman, v., empailler, garnir de|— Pali, tapis, étoffe, drap de soie. 
paille, de nattes. Voyez Munaront, Diss. 33. 
Part. pas. E "1 foc fo nets et clers, Estau ab las domnas gensors 
E l'ostal gen rPALmATS. Sobre Paz: cobert de flors. 
Amastev pxs Escas : El temps. GcriLaunre ps BEnouxpan : Cossiros. 
Et le feu fut net et clair, et la maison bien garnie Sont avec les plus belles dames sur £æpis convert 
de nattes. de fleurs. 
. Dedins son trap de raur sen es Karles intrat. 
ALLES 9 ad]. , lat. PALLE/IS , pâle ’ Roman de Fierabras, +. 3854. 
blême. Dans sa tente d’étofe de soie s’en est Charles entré. 
Enpero PALLES es s0n vis. Mentre qne dormia, 
Audronicx fon js revengutz, En son palays aussor, sotz PaLt de Suria. 
C'avia estat rALLES € matz. F. de S. Honorat. 
VF. dS. Honorat. Tandis qu’il dorruait, dans son palais plus élevé, 
Cependant son visage est péle. sous drap de soie de Syrie. 


IT, 51 


402 PAL 


Cascas nc bo mantel de ract ben ebrat. 
Roman de Fierabras, v. 2190. 
Chacun eut bon mantera de pali bien travaillé. 
anc. car. Pal. ese, Palio, ronr. Pallio. 1r. 
Palio. 


7. Paru, v., lat, rautane, pallier, 
cacher, adoncir, mitiger. 





Pet Vert. foi. 6g. 
N'y doit rien céler ni pallier. 
Megge, medecins amara ab dossa deu rat 
un 
Elue. de Las propr., fol. 104. 
Médecin , médecine amère avec douce doit mifiger. 
Ja sin que si posce PALLIAR, nOR cuenr. 
Elue. de las propr.s fol. 85. 
Jà soit qu’elle se puisse pallier, non guérir. 
Part. pas. Usariers eaberis e raLLIATE que 
preston € moa fan mercate, 
Layros cabertz que sostrason l'antrai per. 
alcuna tracio rALLTADA. 
Pa et Port., fol. 13 et 14. 
Usuriers couverts et cachés qui prétent et e font 
pes de traités. 
Larrons couverts qui soustraient Le bien d'autrui 
par... aucune trahison cachée. 
car. ssr. Paliar, roar. Palliar. ir. Palliare. 


3. Paruracio, s. f., paliation, déguise- 
ment, adoucissement. 
Color. a corrs deformat dons PALL1AGIO. 
Eluc. de las propre, fol. 264. 
La couleur... à corps déformé donne déguisement. 


cat. Paliaciô. as. Paliacion. ronr. Palliacäo 








4.-Paruuamv, adÿ., palliatif, qui pallie. 
Limadora & anr... es de lébrozia.… retards 
tive o rattrareva. 
De corraplio rauurariva. 
Eluc. de las propr., fol. 183 ot 268. 
Limoille d'or... est de léprosie.… retardative où 
palliative. 
De corruption palliative. 
«ar. Palatin. ss. Paliativo. ronr. ir. Palliaivo 


PALLIURE, s. m., lat. aziunus, ronce. 
PazLtune es cardo mot aspre et spinos. 
Eluc. de las propr., fol. 218. 
La ronce est chardon moult rade et épineux. 


PALMA , 6. f., lat. raua, palmier. 
Cedres, rALMAS, cipresses. 








PAL 


Paussa os ayhre victorial. 
Elephant..., sl vol dormir, ad alce aybre 
rusjorment a la raz , ai soste. 
Eluc. de las propr., fol. 72,215 «1 
Le palmier est arbre de victoire. 
Éléphant. il veut dormir, à quelque aris 
surtout au palmser, s'appuie. 





— Palme. 
La ratma c'adays de Lerins. 
Ar agra gaszeynat la rauaa per entier 
F. de S. Ronorst 
La palme 
Maintenant il 
ronr. rr. Palma. 






er 





a. Pate, PaLMER , 5. 2m, palmier. 

En la senestra man porta un ram de stat 
F. de S. Honorst. 

En le meia gauche il porte un remean de palm 

car. Palmer, asr. Palmera. vont. Palmer 


3. Pauwenc, s.m., datte, fruit du palmier 
Palma, 203 frage.. s0 nomnets raturst 
Eluc. de Las propr., Ed. 21, 
Palmier. , ses fruits... sont nommés duré 





Ge Raspar, sm, du lat. Ramus raté 
Rameaux. 
C'est le nom qu'on donne an dimit 
che d'avant Pâques. 
1 dia de Pentecosten e a RamraLx. 


Bibl. du R. AU , tit. de 1x$ 
Au jour de Pentecôte et aux Rameanr. 


PALMA , s.f., lat. rarma, paume, pl 
de la main. 
Las espallas drechas e da rauma ses vent. 
Cel que a La raLMa espessa € bela es uvè 
de bon entendemen. 
. Liv. de Sydrac, (IT 
Les épaules droites et la paume sans veine 
Celui qui a la paume épaisse et belle où wi 
et de bon entendement. 
Titan los pele, baten les rats, 
Contricio « Penas iferaals 
Tirant les cheveux , battant les paumes. 











— Empan. 
A y una ida, prop de la terra, hon 3 





Liv. de Sydrac, fol 3 


PAL 


Il y a une ile, près de la terre , où a uns gent pe- 


le d’une palme et de moins. 
AT. ESP. PORT. 1T. Palma. 


Paru, s. m., empar , palme. 
Una candela sotil d’un »azx de lonc. 
Liv. de Sydrac, fol. 138. 
Une chandelle menue d'un empan de long. 
Un Paru de la gonelta bianca ° 
Li trencha. 
El cor l’en es un PALM levat, 
Roman de Jaufre, fol. 237 et 56. 
Ua empan de la tunique blanche il lui tranche. 
Le cœur lui en est soulevé d’un empan. 
Tan gran coip li va douar 
D’ana lanssa per la peytrina, 
Che un razx l'en passa per l’esqaina. 
Roman de Blandin de Cornouailles. 
M grand coup lui va donner d'une lance par la 
utrine, qu'un empan lui en passe par l’échine. 
ar. Palm. zsP. PORT. 17. Palmo. 


PaLwmaDa , s. f., paumée, coup du 
plat de la main. 


Fan mercat..., e feron la PALMADA per ferma 
lipalation de vot. 
F. et Vert., lol. 29. 

Fost marché.…, et frappent la paumnee pour ferme 
ipulation de convention. 

Compra o venda uou val ses PALMADA. 

Petit Thalarmus de Montpellier, fol. 7. 

Achat ou vente ne vaut sans paumée. 
ir. asp. PORT. Palmada. 17. Palmata. 


PALMAT, $. M3 IBPAN, palme. 
L'almires fo pas grans que Karle un rALMAT. 
Les aurelhas grans un gran demieg PA&MATz. 

Roman de Fierabras, v. 4788 et 4020. 
L'emir fut plus graod que Charles une paime. 
Les oreilles grandes un grand demi-enpan. 


EsPaLMAR , v., espalmer, frotter de 
suif fondu. 
art. pas. Aissi coma gales ben oncha 
Fai en Îa mar plus lea ss poncha 
Que a! quant no fo ssrALMADA. 
Drcpes pe Pranrs, Poëme sur les Vertus. 
Aosi comme galère bien ointe fait en la mer plus 
tement sn pointe qu'autre quand elle ne fut es- 
mee. 


ar. zsr. Espaimar. sr. Spainare. 
LMES , s. m., lat, PALMES, sarment, 
branche de vigne. 


PAL 4o3 


Pass, es ram de vit, les fuelhas del qual 
so ditas pampols. 
| Elue. de Las propr., fat. 215. 
Sarment, c'est rameau de vigne, les feuilles du- 
quel sont dites pampres. 


ir. Padmite. 
PALOTEILAR, »., escarmoucher. 


Can lo rei dels arlotz los vit rALoTræraR 
Contra l’ost dels Frances e braire e cridar. 
. GuiLLauxe px Tuprza. 
Quand le roi des goujats Res vit escarmoucher 
contre l’armée des Français et braier et crier. 
xs». Palotear. 


PALPAR , »., lat. pazpane, palper, tou- 
cher, manier. 
Nil savis Huc Arnant anc no s’ i vol raLran. 
Izanx : Diguas me tn. 


Ni le sage Hugues Aruaud ancques il n’y voulut 
toucher. 
Las mas lo PAtFAx mot dossamens. 
F. et Vert., fol. 57. 
Les mains le palyent moult doucement. 
Si non l’anave pacpax. 

Gurirauxs DE Sainwr-Dinier : D’ uua dons. 

S'il ne l’allait maniant. 


— Fig. Examiner, apprécier, peser. 
Part. pas. Lo tot debatat e ben »aLPAT per lu 
dit conseilh. 
Chronique des Albigeois, co. 6. 
Le tout débattu et bien examinée par ledit conseil. 


— Ménager, épargner. | 
Menavo lo baten, que no ’l volo Pazpar. 
Roman de Fierabras, v. 3060. 


Ils le menaient battant, vu qu'ils ne le veulent 
épargner. 


— Substantiv. L'un des cinq sens. 
Car ausirs e vezers, 
Odorars, saborars 
Son li sen e »PaALPARSs. 
G. RIQUIER : À sel que. 
Car l’entendre et le voir, fe sentir, le savourer e 
le toucher sont les sens. 


car. «sp. PORT. Palpar. rr. Palpare. 


2. Pazpamew?, s. m., dat. PALPARE=NTUM, 
attouchement, toucher. 
Per que haia plas subtil PazPANRNT. 


Ma suptil PALPAMSNT. 
Eluc. de las prepr., bol. 66 ei 238. 


éoë PAL 
Pour qu'il ait plus subtil aftonchement. 
À subtil sftouchement. 
car. Palpament. xs. Palpamiento. rr. Palpa- 
MmeERtO 


3. PazPariu, ad}., palpatif, propre an 
toucher, tactile. 
Virtut del sen PALPATIU. 
Virtat PALPATIVA, es potencia de qualitats 
palpablas. 
Eluc. de las propr., fol. 63 et 17. 
Vertu du sens pa/patif. 
Propriété tactile, c'est puissance de qualités pal- 
pables. 
&. Pazrasix, adj, lat. PazpaniLem, pal- 
pable. 
Virtut palpativa, es potencia de qualitats 


PALPABLAS. 
Eluc. de las propr., fol. 17. 


Propriété tactile, c’est puissance de qualités pal- 
pables. 
car. &sP. Palpable. pont. Palparel, 1x. Pal- 
pabile. 
5. Pazranna , s. f., lat. PaLpasaac, pau- 
pière. 
La patpszna es mollificada. 
Trad. d'Albucasis, fol. 5. 
La paupière est amollie. 
ANC. CAT. &sP. PORT, 1T. Pa/pebra. 


6. Pazrasnz, s. f., lat. PpALPKSAum, pau- 
pière. 
Sobre la PALr=saz dels hnels. 
La »racranaz del huel. | 
Trad. d'Albucasis, fol. 5. 
Sur la paupière des yeux. 
La paupière de l'œil. 


7. PALPET, 5. f., paupière. 

So dits paLPxrs o palpelss, quer si movo si 
palpan continuament. 

Ha pels en las pacrarz. 

Engrossans las racrxrs. 

Eluc. de las propr., fol. 38, 39 et 53. 

Sont dites paupières ou palpelles, car elles se 
meuvent en se palpant continuellement. 

A poils aux paupières. 

Groësissant les paupières. 


8. ParPaLa, s. f., paupière, palpelle. 


Tot nl élan son uelh ab la razrxza dejus. 


PAL 


Tots bestia ses rALraLas es de frevol vista. 
Eluc. de las propr., fol. 30. 

Tout oiseau clôt son œil avec ls paupière d’es les. 

Toute bête sans pampières est de faible vue. 


g. PALPRLADA, 5. f., mouvement des 
paupières , clin. 
En une razpæcapA de uelh, si movo d'o- 
rient entro occident. 
ÆEluc. de las propr., fol. 13. 
Ea un clin d'œil, se meuvent d’orient jusqu'es 
occident. 


PALPITAR ,., lat. pazrrrane, palpiter. 
Pulmo... PALPITAN atyra ayre. 
Eluc. de las propr., fol. 51. 
Poumon. en palpitant attire l'air. 


CAT. ssP. PORT. Palpitar. rr. Palpitare. 


a. PazPITATIU, adj., palpitatif, qui fait 
palpiter. 
Virtat PALPITATIVA, que es perceptiva de 
calor, freior e de semblans qualitats. 
Elune. de las propr., fa. 1i. 
Vertu palpitative, qui est perceptive de chaleur, 
froid et de semblables qualités. 


PALUS, »aLurz, s. f., lat. PALUS, palus, 
marais. 
Devedam los plans e las Parvs. 
G. Ram OLS : À toruer. 
Défendons les plaines et les marais. 
Jeu passarai part la rarvTS= d’ Userua, 
Cam pelegris, o lai per on corr Ebres 
A. Danrer : Ans quels ces. 
Je passerai au-delà du marais d'Userne , cum 
pélerin , ou là par où court l’Ébre. 
Fig. Pescam ab las ranas en la parus dels de- 
Legs carnals. 
V. et Vert., fol. &B. 
Nous pêchons avec les grenouilles dans le marcis 
des délices charnels. 
Non esguarda lai on salh, 
Per que chai del tot el raLuTs. 
BenxnanD DE VENEENAC : Îverns 
Ne regarde pas là où il saute, c'est pourques ti 
choit entièrement dans le maruis. 
AxC..yR. D'au noir palud estoit environnee. 
Œuvres de Du Bellay, p. 379. 
Des cannes et roseaux 
Croissants autour des paluds et des eaux. 
CL. Manor, t. IV, p.53. 
ANC, xs». 1T, Palude. 


PAL 


, Pazusrax, adj., lat. paLusTais, ma- 
récageux, de marais. 
En locs PaLusrAz=s. 
Uous d ausels rALUsSTazS 50 glaucs. . 

Eluc. de las propr., fol. 23a et 276. 

En lieux mervcageur. 
OEufs d'oiseaux de marais sont glauques. 

sr. 1r. Palustre. 


. Pazunos , ad}., lat. PALUDOSus, maré- 
cageux. 


Cam loc rarunos. 
Terres »PALUDOzA. 
ÆEluc. de las propr., fol. 97 et 170. 
Comme lien marécageux. 
Terre mardcageuse. 
use. 1T. Paludoso. 


, PaLuDAL, adj., marécageux, de ma- 
rais. 
So alcunas terrestras, autras marinas, antras 
ALUDALS et autras fluvials. 
Eluc. de las propr., fal. 260. 
Sont sueunes terrestres, autres marines, autres 
le marais et autres de fleuves. 


7. Paludale. 


AMPOL , s.m., lat. pAmpinus, pampre. 

Pawroz de la vit, en autumpne, quanes 
lexicat, tantost catz. 

Vit..…., s0 ditas las fuelhas rAmPOtLs. 

Elue. de las propr., fol. 87 et 225. 

Pampre de la vigne, en automne, quand il est 
lenéché , tombe aussitôt. 

Vigne. , les feuilles sont dites pampre. 


7. Pampol. sr. ronr.1r. Pampano. 


, Pawpinan , v., lat. PAMPINARE, épam- 
prer, effeuiller la vigne, ébourgeon- 
ner. ° 


’art. pas. Vit..…. vol estre PAMPINADA , 80 es a 
dire de pampol et faelhas denndada. 
Eluc. de las propr., fol. 225. 
Vigne. veut être épamprée, c'est-à-dire de pam- 
re et feuilles dépouillée. 


Pampinacio, s. f., lat. PAMPINATIO, 
épamprage, action d'épamprer la vi- 
gne, ébourgeonnement. 


Quan rAMPINACIO es necessaria. 
Eluc. de las propr., fol. 225. 
Quand epamprage est nécessaire. 


PAN 


PAN,pa,s.m., lat. panis, pain. 
Las carrugas cargadas e del vi e del rax. 
GuiLLAuUxe px Tune. 
Les charrettes chargées et du vin et du pain. 
Si voliats del nostre pa, voientiers vo'n 
dariam. 


_4oÿ 


PaiLOMENA. 

Si vous voulies de notre pain, volontiers nous 

vous en donnerions. 
De dos peis e de cinc paxs. 
Pixar n’Auvanons : Dieus vera. 

De deux poissons et de cinq pains. 

Fig. Lo pax del cel, lo Pan dels angels, lo 
pas de vida perdurabla. 
V. et Vert., fol. &a. 

Le pain du ciel, le pain des anges ,… le pain de 

vie éternelle. 
Dieus qu’es verais rAuS 
E cotidians. 
G. Fieuxraas : D’ un sirventes. 

Dieu qui est pain véritable et quotidien. 

Manjava PA de tribalatio e bevia aiga d’an- 
goisss. 

Cat. dels apost. de Roma, fol. 60. 

Mangeait pain de tribulation et buvait esu d’an- 
goisse. ° 
Loc. Van lur rax acaptan. 

BsaTRhA#D DE Boax : Mout wi plai. 

Vont leur pain mendiant. 


Loc. fig. Ben fora toz mos raxs cuich. 
Gurirauxes D£ LA Toux : Una does tres. 
Bien serait tout mon pain cuit. 
Ben sai gassnbar mon ra. 
Le course Ds Poirixns : Ben vuelh. 
Bien je sais gagner mou pain. 
L’autrui »Pax gasta ce despen, 
El sien met en lnec salvador. 
Prenant D'AuvEnGuE : Belba mes. 
Le pain d'autrui il gaspille et prodigue, et met le 
sien en lieu sûr. 


Pro. De mals grans 
Non pot issir mai bos raxs. 
Huauss pe S. Cra : Tant es de. 
De mauvais grains ne peut provenir désormais 
bon pain. 
Tals cuis trober lo rax fah qn’el fromens 


es el can. 
Liv. de Sydrac, fol. 108. 


Tel pense trouver le pain fait que le froment est 
au champ. 


caT. Pa. xsr. Pan. ponT. Päo. 17. Pane. 


2. PANaDA , 5. /., panade, sorte de mets. 


PAN 


Dos gros capons raustitz 
E tres pAñADAs de perditz. 
Roman de Jaufre, fol. 48. 
Deux gros chapons rôtis et trois panades de per- 
dris. 
ANG, CAT. PORT. Panada.‘vr. Panata. 


406 


3. Panan, D, nourrir, repaître. 
Fig. De joi d'amadors 
Mi saup rANAn. 
GinAuD DE CALANSON : Una dossa. 
De joie d’amoureux je sais me repaftre. 


4. PANETER, PANETIER, S. 1N., panetier, 


boulanger. 
PaxarTags qui no ha maizo a Montferrand, 
111. dehairadas de pa l'an. 
Charte de Montferrand , de 1240. 
Boulanger qui n’a pas de maison à Montferrand, 
trois denrées de pain l'an. 
L'un era PANETIER. 
Abr. de l'A. et du N.-T., fol. 6. 
L'un était panetier. 
AMC. CÂT. Panicer. sv. Panadero. 17. Panat- 
_tiere. 


5. PancoGoLa, s. m., cuiseur de pain, 


boulanger. 

Taclas de taverniers ni de PANCOGOLASs. 
Tit. de 1190. Doar, t. AV, fol. 303. 

Tables de taverniers et de boulangers. 


6. Aranan, v., donner du pain, nour- 


rir, repaître. 
E'} den del sieu AParan, 
BERTRAND De Boan : Moit mi plai. 
Et le doit nourrÿr du sien. _ 
Pregaem donc qui ns APANA. 
P. CanptNaL : Jhesum Crist. 
Prions done qui nous nourris. 
Fig. De s amor pos tres n’APAN#A. 
B. Manrix : Bel m’es. 
De son amour puisqu'elle en nourrit trois. 
lou vei que de nien 1° Arana 
Silh que non vol esser humans. 
B. DE VENTADOUR : Ja mos chantars. 
Je vois qu’elle me repañft de néant celle qui ne 
veut pas être humaine. 
Mas de mensonja a” APANA. 
AnxauD De Coricnac : Molt desir. 
Mais de meusonge il se repañt. 
Si, quan pot, de si dons s’ArANA. 
Dunes DE PRADES : Ab lo dous. 
Si, quand il peut , il se repaft de sa dame. 


PAN 


anc. ra. Plas que soffisamment appanez par le 


légat à eux faict. 
Joyeusetes , faceties, etc., p. 92. 


7. APANAMEN, $, Dt., nourriture. 


— Société, fréquentation. 


Om non esquicu lurs APAñamzys. 
G. Ouivien D'ArLes, Coblas triada,. 
On n'évite pas leurs fréquentations. 


— Part, portion. 


Per son APANAMENT deus deits heritatges 
Tit. de 1310. Dour, {. XXXVII, fol. 156 


Pour sa part des dits héritages. 


8. COMPANEH, COMPAIN, COMPANHO, cos- 


PAGNO ; COMPENKH, $. 1., COIMPAGDON. 
amant. 

Compas, qui mange le même pan, 
vint du mot PAN, comme camtint, 
qui est dans la même chambre, vit 
de caMBRA. 

Voyez Desinwa, t. KII, p. 18; Xi- 
RATORI, Diss. 33; Lersnirz, Oo. 


étym., p. 73. 
Fai hom bos son ben coærass, 
Qu’a sos graus ops no Li falh ni} ssfrssh 
J. EsTivr : Aiss cos. 
Homme Los fait bon son compagaon, va qui: 
grands besoins il ne lui faut ni ne hui masque. 
Volgra fos en ver coxramn 
Sel que del cornar se dedenb. 
Raïmom» pe Duaronr : Turcmsit. 
Je voudrais qu'il en fût vrei compare ci 
qui eut dédain de corner. 
AÏ manjar no queron comraxso. 
P. Canoenas : Riez ben 
* Pour le manger ils ne cherchent pas compegn" 
Ai ab mi mantas vez COMPAONOS, 
Per qu’'ieu volria mas tot solet estar. 
. G. Fasprr : Mon cr. 
J'ai maintes fois avec moi compagnons, ct! 
pourquoi je voudrais davantage être toui ovnlci- 
Amix e compPatss de taula. 
Frad. de Bède, fol. 55. 
Ami et compagnon de table. 
AnNc. FR. Estoit compaixs de sa table. 
Chronique de Cambrey, toi. 
Éstoit ses copains jures en armes. 
Chr. de Fr., Rec. des Hist. de Fr.,t.V,p.% 


PAN 
Compainz è mestre {a Bier 
Ke l'en clamont Coste-de-fier. 
Roman de Ron, +. 147. 
On pour jetter des fruits ja mears et beaux 
À mes compaigns qui tendoient lears chap- 


pesaxz. . 
«CL. Manor, t. 1, p. 217. 
Sus à ce vin, compaigns, enfans, buvez à 
leins godets. 
BaseLais, liv. EIT, Prologue. 
3C. car. Compagn. CAT. mov. Company. AnC. 
asp. Compano. rr. Compagno, compagnene 


-Adversaire. 
Son cuMP?ASEO no reuda oO mort o mat. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 38 
Son adversaire ne rende ou mort ou mâté. 


- Testicule. 

L'us coupaxes es grans e l’altre paux, 

Qui non a mas .1. COMPANBO pot engenrar 
itan be coma cel que pert l’un huelh. 

Liv. de Sydrac, fol. 113. 

L'un testicule est grand et l’autre petit. 

Qui n’a qu’un testicule peut engendrer aussi bien 
omme celui qui perd un œil. 
se. Compañon. 


. ComPANHONA, 5. f., compagnonne. 
À una COMPANSONA. 
P CanpinaL : L’arcivesque de. 
À une compagnonne. 


EC. CAF. Companions. 


D. COMPANHIER, 5. M., ASSOCI, COM- 


paguon. 
Trobei sole, ses COMPANBIER, 
Selha que no vol mou seclets. 
Mancasaus : À la fontses. 
Je trouvai seule, sans compagnon , cella qui ue 
eut pas mon soules. 


s>. Compa..ero. rour. Companheiro. 


1. COMPANHIRRA, COMPANHIEYRA , 5. f., 
compagne, associée, dame d'honneur. 
Mena per COMPANEIER A 
Malvestat que vai primeira. 
P. GaaniwaL : Qui ve gran. 
Mene peur compagne Méchanceté qui va première. 
La coMPANAIETRA de la regina. 
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 15. 
La dame d'honneur de la reine. 


se. Compañera. ronr. Companheira. 


PAN 407 
12. COMPANATOE , COMPANAGOE, COMPA- 
GNATGE, COMPAINGNATCE, S. /1., NOUT- 
riture, compagnonnage, assortiment, 
mélange. 
Han avantaggo eu vestir et en COMPANAGGEs. 
Eluc. de Las propr., fol. 71. 
Ont avantage en vétir et en nourriture. 
Aorpimen mesclatz ab lart d’ors 
Et ab graissa de cat salvatge; 
En deja dat sel comPAnaTes. 
Deupes ps Psapes : Aus. cass. 
Orpiment mélez avec lard d’ours et avec graisse de 
chat sauvage ; à jeun donnez ce mélange. 
Be conosc al trespassatge 
Qu'ab aital toza vilana 
Pot hom far ric comPAGNATGR, 
Mancannaus : L’autr’ier. 
Je connais bien au passage qu’on peut faire riche 
assortiment avec telle fillette villageoise. 
Per lur bel comPAINGNATez. 
B. Zone: : Si’ monts. 
Par leur belle compagnie. 

Fig. La premieyrs salsa ab que deu hom man- 
jar son cOMPANATGE, es pessar a las penas 
d'ifera. 

V. et Vert., ol. 77. 
La première sauce avéc quoi om doit manger sou 
compagnonnage, c’est de penser aux peines d'enfer, 


cAT. Companatge. 


13. CoxraANHA, COMPANHIA, COMPAGKIA , 
s. f., compagnie, société, troupe. 
Dins verdier, o sots cortine, 
Ab dezirada coxranxa. 
G. RupeL : Quan lo rius. 
Dans verger, ou sous courtine, avec désirée com- 
pagnie. 
Destors me soi de Ja via 
Per far a vos comPAN=IA. 
Mancasaus : L’autr’ier. 
Je me suis détourné de la voie pour faire à vou: 
société. 
Feiro las comPAnxAs tost desarmar. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 43. 
Firent aussitôt désarmer les froupes. 
El vol en sa comranmuta 
L' onrat marques. 
Ransaup D& VAQUEtRAS : A ras pot hom, 
Il veut en sa compagnie l’honoré marquis. 
ANG. FR. Que querez-vous à tel compagne : 


Roman del conte de Poitiers, p. 7. 


Loc. 


408 PAN 
caT. Companyia. nse. Compañia. ronr. Com- 
parhia. 1r. Compagnia. 
14. Companxan, v., mettre en compa- 
gnie. 
Na Beatrix, Diens, qu’es ple de merce, 
Vos cowrsxxa ab sa mair’et ab se. 
Ausratr De Prauizais : De tot en tot. 
Dame Béatrix, Dieu, qai est plein de miséri- 
corde, vous met en compagnie avec sa mère et 
avec lui. 


— Être de compagnie, s'associer. 
Ades vol coMPANRAR, 
Per natara, tota cauz’ab sa par. 
Ouivien D’Ances, Coblas triadas. 
Iacessamment veut s'associer, par nature, toute 
chose avec sa pareille. 

AMC, FA. Il manda à Bernart son neveu que 
il alast contre li, et que il le compagnast. 
Gest. de Louis-le-Déb., Rec. des Hist. de Fr., 

t. VI, p. 140. 
Poar le compagner au sacre du roy. 
Moustaacer, t. III, fol. #7. 
17. Compagnare. 


15. ACOMPANHAR, Y., accompagner, 
faire compagnie, être de compagnie, 
être réuni avec. 

Fig. Per que prets l’AcomPArxA. 
RanuBAUD DE VAQUEKIRAS : Aras pot hom. 
C’est pourquoi mérite lui fait compagnie. 
leu muer quan de lieys m’estranh, 
E maer quant ab lieys m’acowrans. 
Auscxar DE BELLUNOY : No æ. 
Je meurs quand je me sépare d'elle, et je meurs 
quand je suis réuni avec elle. 
Ab bona dons m'acomranx, 
E platz me jovens e beutats. 
P. Vinac : Neu mi gel. 
Avec bonne dame je suis de compagnie, et me plaît 
joie et beauté. 
CAT. Acompanyar. &sP. Acompañar. PORT. 
Accompanhar. 1r. Accompagnare. 


16. Excompanman, v., accompagner, 


associer, entourer. 
Part. pas. Comtor, mal axCOmPANHAT, 
Ab pauc de vi e de blat. 
Cominas : Comtor. 


Comior, mal entouré, avec peu de vin et de 
blé. 


PAN 


Tots squels que son amb els sxcomrasuin 
Roman de Fierabras, v. 80. 
Tous ceux qui sont associés avec eux. 


PAN,s.m., lat. pawñus, pan, étoffe 
linge, lambeau, lange , pennon. 
Vai penre Saffre per los ranz, 
Leva l'en l'aire contramon. 
F. de S. Honorst. 
Va prendre Suffren per les pans, l’enlère en fs: 
contremont. 
Del pax de son blizaut belament l'a bendsi 
Roman de Fierabras, v. 1665. 
Da pan de sou bliaut l’a bellement bandé. 
De PAN l'envelopero. 
La nobla Leycsn. 
De lange l’enveloppèrent. 
Perpong e pax. 
BenraanD D& Bonx : Moo cn 
Pourpoint et pennoz. 
Par extens. 
Un gran rax de ls tor en terra crebanu. 
Roman de Fierabras, v. 438. 
Un grand pan de la tour en terre s'écroule. 
Fig. Quantes fis deves totas parts, 
À mi resta de guerra uns pars. 
Benraand pe Bonx : Ges de br. 
Quaud il est paix devers toutes parts, à mi ire 
un lambeau de guerre. 
Fig. et par ext. E"1 maier ass 
Del pretz caira, si no'l soaten vertt. 
Ginaup px Bons : Qu cris 
Et le plus grand pan de mérite tombera , si téril 
ne le soutient. 
Mos sabers n’es mermatz qu'era gras. 
cs soosoove...s D'€8 CAZOS 03 PAS. 
T. px Ginaup Riquren st pe Bowris : Aui a 
Mon savoir, qui était grand , en est dimisst. \ 
en est tombé un pan. 
Loc. Malvestat vei trop poiar 
Et prets decaser a pass. 
G. Ra1mOLs : À torux 
Méchanceté je vois beaucoup s'élever et wi! 
tomber en lambeaux. | 
Car chai a paxs tot so c’ als amoros 
Solia esser enans. | 
Sonpez : Tant m’abdss. 
Car tombe en lambeaux tont ce qui sux 3° 
reux soulait étre encouragement. 
Loc. prov. Car tan n'es gran mercats 
Que, per .v. sols, a om la pese 1 nt 
SonpeL : Qui be s membn- 


PAN 


Car il en est si grand marché que, pour cinq sous, 
12 La pièce et le morceau. 
sr. Paso. ronT. Pano, panno. 17. Panno. 


PANNET, s. m. dim., petit pan, petit 
morceau, lambeau. 
Vai penre de son vestir, 
De la cogala un paxuur, 
El cap de la domua lo met. 
V. de S. Honorat. 


Va prendre de son vétir, du capuce un {ambeau, 
ir h tête de la dame il le met. 


Pexo, PENON, 5. 37,, pennon , flamme, 
banderole. 
Veirem en cham e PONS € seignals. 
AicanTs DEL Fossar : Entre dos reis. 
Noos verrons en champ et pennons et enseignes. 
E m plai refrims dels Pzxos. 
Puxnas De Brncrnac : Bel m’es. 
Et me plaît résonnement des pennons. 
Lanses e darts, seinberas e raxos. 
P. CanpisaL : Tendas e traps. 
Lances et dards , enseigues et pennons. 
sc. ra, Li baranz orent gonfunons, 
Li chevaliers orent penons. 
Roman de Rou, v. 11647. 
wc. car. Pand. cAT. mob. Pendô. xsr, Pen- 
don. vont. Pendäo, 1x. Pennone. 


- Panneau, paroi. 
Destrer ana crota longs. et los rxnoxs que 
iseran à Cascun Cap. 
Trad, du Tr. de PArpentage, part. Îre, cb. 34. 
Nesurer une longue grotte. et les parois qui lui 
eront à chaque bout. 


. PENEL, 5, M., pennon, girouette. 
Son semblan a Pawuer. que se gira a tots los 
'entz, 
V. et Vert., fol. 4t. 


Sont semblables à gérouerts qui se tourne à tous 
ts vents. 


Pexxa, PENA, s. f., panneau, paroi. 
Una paxa aura .vr. cenas de lonc et una 

aa d’aut. 

Trad. du Tr. de l'Arpentage, part. re, ch. 34. 


Une paroi aura six eannes de long et une caune 
e baut. 


- Panne, sorte de fourrure. 
Enueia m, per sant Marcelb, 
Doas ruxas en un mantelb. 
Le moine Dr Monraupox : Mot m’enueia. 
ITU, 


PAN 409 
M'eunuie, par saint Marcel, deux pannes en un 
mantesu. 
Ni crozs, ni annell, 
Nirxuxa en mon mautell. 


V. de S. Honorat. 
Ni crosse , ni auncan, ui panne en mon mauteau. 
ASC. rR. Forée d'ane pene ermine. 
Lai du Trot, v. K. 
Ses pennes de ses convertouers et de ses robes 
estoient de gamites on de jambes de lièvres. 
Join vilre, p. 140. 


6. Penonez, s. m. dim., petit pennon, 


petite banderole, petite flamme. 

Porta en l’espieut un P&xomec mot bis 
Roman de Fisrabras, v. 320. 

Porte à l'épieu une petit pennon moult bis. 


7- PENONCEL, 5. m., panonceau. 


lux. PeNOonNcarS au les armas de mossenhor 
de Fois. 
Tit. de 1433. Hist. de Nimes, 1. III, pr., p. 23. 
Quatre panonreaux avec les armes de monsei- 
gneur de Foix. 


asc. ra. Là véissiez maint penoncel venter. 
Roman de Garin le Lokerain, t. 1, p. 36. 


Où estoient six cent lances, et en chacune on 
pennoncel de satin vermeil à un soleil d’or. 
Monsraacer, t. II, fol. 221. 


ir. Pennoncello. 


8. Pannicoc, s. m., lat. ramnicuzus, 
pannicule, membrane, enveloppe, tu- 
nique, terme de médecine. 


Es nownat ciphac.., es eu propri rAmxIcor. 
Trad. d'Albucasis, fol. 33. 
Est nommé serotum..., est dans spéciale membrane. 


ssr. Panicalo. ronr. Paniculo, panniculo. 1r. 
Pannicolo. 


9. Pena, s.f., bass. lat. r1NnA, pignon, 
fort. 


Fo ben establida la »paxa e lo cloquier. 
GuriLavas pe Tuners. 


Fat bien établi le fort et le clocher. 
10. Panan, v., voler, ravir, dérober. 
Panan a été formé du substantif pax, 


drap, étoffe, linge, comme naunan l’a 
été de nauBA, robe, 


5a 








410 PAN 
Cylh que enginho la gen e l’ancio e la de- 
raubo, ni Pano l’altruy. 
- Liv. de Sydrac, Ho. 51. 
Ceux qui trompent la gent et la tuent et la dé- 
rubent , et volent le (bien) d'autrui. 
Diren : Aital vos PANA 
Et aital vos engana. 
G. RIQUIER : Aitan grans. 
Disent : Tel vous vole et tel vous trompe. 
Qni, per son mentir, 
-Paxa”l ver que deu dir, 
Si com per als PANAR 
Lo deuria hom jutjar. 
Nar De Mons : Sitot non. 
Qui, par son mentir, dérobe la vérité qu’il doit 
dire, ainsi comme pour voler autres (choses) on le: 
devrait juger. 
Fig. Mi saup PANAR 
T'ot mon cor ab s0s belhs plazers. 
GinavD DE CALANSON : Una doussa. 
Elle me sut voler tout mon cœur avec ses beaux 
plaisirs. 
Que l'amor de si dons li PaAx&. 
Deupnes Dt Pranrs, Poëme sur les Vertus. 
Que l'amour de sa dame il lui ravisse. ‘ 


Part. pas. 
Teu no Lay negun tort, ni tos deniers PANATS. 
Roman de Fierabras, v. 3561. 
Je ne Lai (fait) nul tort , ni volé tes deniers. 
Si us paubres hom a PANAT. 
P. CARDINAL : Las amairits. 
Si un pauvre homme a volé. 


— Enlever, soustraire, en parlant d’un 
, , p 


. danger. 
Cuiet dar ans el cervel 
A .1., lor ser, mais qne i s pequet, 
Car lo sers lo cap li PanurT. 
Brev. d'amor, fol. 162. 
Crut donner sur le cerveau à un , leur esclave , ex- 
cepté qu'il y faillit , car l’esclave lui déroba lechef. 


— Échapper, éloigner. 
Un bon mati, secretamen... 
De Nostra Dona se PANET. 
Évang. de l'Enfance. 
Un bon matin , secrètement. de Notre-Dame il se 
déroba. 
. Part. prés. 
Noirignier ranan s0 qu’om Jor plieu. 
Raivoxp DE CASTELNAU : Mon sirventes. 
Nourrisseurs dérobant cè qu’on leur garantit. 


PAN 


Dans l’ancien français PanFR à sis 
nifié saisir, prendre des gages. 
Saizir et panner sour les hommes de fi. 
Se aucan seigneur on autres gens adrote:: 


pris ou panné sur ceaur de Liège. 
tt. de 1324-1325. Canpenutrea, t. BIF, col. 1 


PANARICI, 5. m., PANARICIUM, |. 
naris. ; 
Pamantet es apostema... dejos la ungla d:! 

dit pous de la ma, o del pes 

T'rad. d’Albucasis, oi. {. 

Panaris est aposième... dessous l'uagle dc: 

pouce de la main, ou du pied. 

car. Panadis. nsv. Panariro, panadizo. r"1. 

Panaricio. 1r. Panereccio. 


PANEL, s. m., panneau, espèce de «!* 


sans arçons. 
Done vos sell’ e pannt. 
BenraAND DE Bonn Le riis : Po ui 
Qu'il vous denne selle et panneau. 


PANIER, s./7., pauier. 
D’aquest vers empli tos panixns. 
RansauD D'ORANGE : Als durs cru 
De ce vers emplis tes paniers. 
° Senton l’odor 
Del panrzn vielh del pescador, 
Per que s’intro plus volontier 
En lo nnou que el vielh paniae. 
Brev. d'amor, fol. 5? 
Ils sentent l’odeur du panier vieus du p&ie.. 
c'est pourquoi ils entrent plus volontiers dans k pl 
que dans le vieux panier. 


CAT. Paner. 1x. Paniere. 


— Fig. Trowperie, embüche. 
Albert matques, tota vostr esperans 
Es en trair et en faire rAnI2A. 
T. p'As. mAnQUIS ET DE Ras. DE VAQCEIS 
‘ Ara em dic' 
Albort marquis , toute votre espérance ex ec {"* 
hir et en faire tromperie. 


PANSA , s..f., panse, ventre, bedairt 
Darz d’acer voill que ill pertus la rasu. 
Lawza : Emperador 
Je veux que dard d’acier lui perce la panie 
Ja per els non empliretz la rassa. 
T.p'Arssarer er pv Moine : Monges dig: ! 
Jamais par eux vous n'emplirez la panse. 


PAN 


Loc. prov, Fan lur Dieu de la PAnsA. Sn 
Brev. d’amor, fol. 6:. 
Font leur Dieu de la panse. 
«at. Panxa. sse. Panza. ronr. Panca. 1r. 
Pancia. 


, Pansera, 5. f. dim., petite panse. 
La vostra PANSETA 
Esclatara, si avetz manjat pro. 
Tor Gaucezs er DE J. AliRaLcuas : Joan Mirellias. 
La votre petite panse éclatera , si vous avez beau- 
‘oup mange. 


rar. Panxeta. 


. PaxGa, s. m., panse, estomac. 
Usa petit de vi per lo tieu Panus. 
Trad. de la 11e Bp. de S. Paul à Timothée. 


Use peu de vin pour le tien estomac. 


ANTAIS, ranTays, s. m., essoufflement, 


respiration bruyante, cauchemar. 
Autel es de trop gran PANTAYS. 
Deunes DE PaaDes, Aus. cass. 

L'oiseau est de trop grand essouflement. 
0 disble fals............... 
l'as noech, en PanTazs, als donzsels a mostrat 
Que lar payres, lo reya, era mort. 
fai lor renembror del PAnTAYS qu'avian vist. 

F. de S. Honorat. 

Le diable faux. une nuit, en cauchemar, a mon- 

re aux damoisels que lear père , le roi, était mort. 


U' va leur ressouvenir da cauchemar qu'ils 
taxot vu. 


Souci, tourment , angoisse. 
Dons, no us puese lo cente dir... 
Del rasraxs ni de la dolor 
Qu'ieu trac, dona, per vostr’smor. 
AsnauD DE Maauziz : Dons genser. 
Dame, je ne vous puis le centième dire... du 
“rment et de la douleur que je souffre, dame, 
ar votre amour, 
Perdud’ ai la belluzor. 
Per qu'ay ira, dols e PanxTAIs. 
GAVAUDAS LE VIEUX : Cresens fis. 
J'ai perdu la plus belle. c’est pourquoi j'ai tris- 
se , deuil et souci. 
Car nuïlla ren non daran 
Meur de guerra e de PanTA IS. 
Pissar De BEnGErac : Bel m'’es. 


(ar 11 ne donneront nulle chose à moins du guerre 
ut (ourment. 


PAN 


Loc. Qui d'amor es en PANTAYS. 
MaAntASAUS : Aus que. 
Qui est en souci d'amour. 


gax 


— Pantois, trouble, confusion, agi- 


tation. 
An vout en tal rPAnTAYS 
L’apostolss e ‘lb fals doctor 
Sencta Gleiza, don Dieu s’irays. 
P.:Vinaz : À per pauc que. 
Le pape et les faux docteurs ont précipité dans 
telle confusion la sainte Eglise, de quoi Dieu 
s'irrite. 
Loc. 
E m do s'amor, e me tragua d'est PANTAYS. 
T. or Taowas ET DE Brawanno : Bernardo. 
Et me donne son amour, et me tirc de ce forment. 
Esta en PANTAYS 
Si lor o fassa dir. 
G. RiQuier : Sel que sap. 
1! est en souri s’il Le leur fasse dire. 
Domnas son intradas en ranrats. 
CerncAuoONs : Pois nostre. 
Les dames sont entrées en agitation. 
Lo desir qu’el ten en PanTAys. 
GUILLAUME DE SainT-Dinieu : Domna ven. 
Le désir qui le tient en haleine. 
CAT. Pantex. 


2. PANTAYSAR, PANTAYZAR, PANTAYTAR, 
PANTEYAR, %., pantoiser, rêver, s’agi- 
ter. 


La nueg, entre s0ns, PANTAYSA 


Mon cors. 
G. Annxman : Lenquan vey. 


La nuit, entre sommeil, mon cœur pantoise. 


Panxraxser aquel ser que'l donna s’ajacia, 
F. de S. Honorat. 
11 réva ce soir que la dame se couchait.. 


Sompaia e ranrayzA de festas e de nossas. 
V. et Vert., lol. 49. 
Songe et réve de fêtes et de noces. 


Del rey Fclip veirero be sipamTava. 
BEn?7nanD Ds Bonn : Pus Ventedorn. 
Quant au roi Philippe nous verrons bien s’il es! 
agité. | 
D] li dixian : Ta PANTAYZAS. : 
Trad. des Actes des Apôtres, chi. 12. 
Ils lui disaient : Tu reves. 


Part. pas. L'a tota nneg PANTAYAT. 
Trad. de l'Évang. de Nicodème. 


L’a toulc la nuit pantoise. 


. CAT. Pantexar, 








fra PAP 
PANTERA , s. f., lat. PANTARRA , pan- 
thère. 
Le PAnTenA a tan dous ale e tan de flairan 
que tot autra bestie. 
Naturas d’alcunas bestias. 
La panthère a si douce halsine et autant d’odorat 
que toute antre bête. 
Paxrzra es... de diversas colors. 
Eluc. de las propr., fol. 256. 
La panthère est. de diverses couleurs. 
caT.zsr. Pantera. ronr. Panthera. 17. Pantera. 


2. PANTERON, s. m., panteron, sorte de 
‘pierre précieuse. 
PaxTenoN, es peyra.….,es rog, vert, faubel, 
purpnrenc et rozenc. 
Eluc. de las propr., fol. x9r. 
Panteron, cest pierre... , il est rouge, vert, 
fauve , pourpré et rosé. 


PAO, PA&O, PAU, s. m., lat. PAVO, paon. 
Apres sia!z un PAO, 
La pel del peitz li romparetz. 
Devuprs 2& PRADES , Aus. cass. 
Ayes après un paon, la peau de la poitrine vous 
lui rompres. 
Lo rauo se horgolhozis de sa choa e lo gail 


de sa tests: 
W.. et Vert., fol. 104. 


Le paon s’enorgueillit de sa queue et le coq de sa 
tête. 
So qu’ el »aus dis a la gralha. 
Banraan pr Bonx : Un sirventes. 
Ce que le paon dit à la corueille. 
car. Pago. sr. Pavon. ront. Paväo. 17. Pa- 
vonc. 


2. Paonar, adj. nuancé. comme les cou- 
leurs du paon, brillanté. 
Ac gonella ben taillada, 
D’ una bruneta rAoNADA. 
Roman de Jaufre, fol. ”. 
Eut tunique bien taillée, d’une brunette bril- 
lantée. 


PAPA, s. m., lat. para, pape. 
Lo para fa de perdon gran larguezs. 
Le cHevaLtER DU TsMPLE : Ira e dolor. 
Le pape fait de pardon grande largesse. 
Qai’} papa pognes citar 
A maior de se, fora bo. 
For.QueT Dr Lune, : Al bon rey. 


PAP 
«Qui le pape pourrait citer à plus grand que lui. 
(pe) serait bon. 
CAT. ESP. PORT. IT. Papa. 


2. PaPaT, s. m., lat. PAPATUS, papauie. 
El fos gitat fora del ParaT. 
Ocapet lo raPar. 
Arbre de Batalhas, fol. 20. 
Qu'il fût jeté hors de la papauté. 
Occupa la papauté. 
Aquest pres lo Pa»ar lan de nostre Senbo: 


.CIV, 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 10. 


Celui-ci prit la papauté l'an de notre Seignes 
cent cinquante-cinq. 


caT. Papat. nsr. PORT. Papado. ir. Papate. 


3. Paraz, ad}j., lat. PapaLis, papal. 

Per letras PAPALS. 

Cat. dels apost. de Roma, foi. 1°0. 
Par lettres papales. 
La diguitat PAPrAL. 

Arbre de Batalhas, fol. 19 
La dignité papale. 
CAT. Esp. PORT. Papal. 1r. Papale. 


4. AnTipaPa, s. m., lat. ANTIPAPA, anti 
pape. 
Lo veray papa... fagic en Fransa, e lo as- 
æiparA demoret a Roma. 
Feron tres ANTIPAPAS. 
Arère de Batathas, fol. 21. 
Le vrai pape. fuit en France, et l'axtipape de 
meurs à Rome. 
Firent trois antipapes. 


CAT. ESP. PORT. IT. #ARtIpapa. 


PAPAGAI, PAPAGAY, PAPAGUAI, Pari 


GUAY, $. m. , perroquet. | 
ParaGay, trop es bel parliers. 
ARNAUD DE CARCASSES : Dins un verdr 
Perroquet, tu es fort beau parleur. | 
Si us escaravais 
Si fenhia raraGuarts. 
P. CanpitKaLr : Pus ma be. 
Si un scarsbée se feigaait perroquet. | 
Entr’ els auzels, algus uzo del pe cum bos 
de la ma, cam s0 PArAGUAY et pellica. 
Eluc. de las propr., fot. $ 
‘Parmi les oiseaux, aucuns se servent du fi“ 
comme l’homme de la main , comme sonl perrc;:t" 
rt pélicans. 


PAP 


ur. Papagall. nsr. Papagayo. Pont. Papa- 
gaio. 17. Papagallo. 


APALLO, PABALHO, PAVALHO, Pa— 
vaILLO, s. m., lat. PArILIO, pavillon, 
tente, 

Voyez Munaronr, Diss. 33, 
Elmes e brans, tendas 6 paraLLos. 
GRaAn£T : Comte Karle. 
Heaumes et glaives, tentes et pavillons. 
S’ ar no vezem tendas e PABALHOS, 
E murs fondre e cazer autas tors. 
Bennanp DE ROVExAcC : Ja no vuelh. 
Si nous ne voyons maintenant tentes et pavillons, 
twurs écrouler et tomber hautes tours. 
Fes venir son PAYALHO, 
E la gelda que mena la garizo. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 106. 
Fit venir son pavillon, et la troupe qui mène l’é- 
wupement. 
at. Pabello, pavello. sr. Pabellon. rour. 
Parelhäo. 17. Padiglione. 


APAVER, s. m., lat. PAPAVER, pavot. 
Car tres rapavuns hi a vers, 
So es blancx e vermelh e ners. 
Dunes D£ PRADES, Aus. cass. 
Cr il y a trois papots vrais, c’est blancet ver- 
sailet noir. 
Paraves.. val a far oli. 
… Eluc. de las propr., fol. 219. 
Pavot… vaut à faire huile. 


oxt. Papoula. 17. Papavero. 


Paven, s. m., pavot. 
Qui del pavan lo suc trai. 
DEuves px PRapes, “us. cass. 
Qui du pavot tire le suc. 


PAR 


413 
La caisba de parixn. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 116. 
La caisse de papier. 
car. Paper. zsr. ronT. Papel. 


PAR, ad}j., lat. pau, pair, pareil, sem- 
blable, égal. 


Ieu no sui pans 
Als entres trobadors. 
GavauDas LE VIEuUx : Jeu no sui. 
Je ne suis pas semblable aux autres troubadours. 


Substantiv. leu fora rans d’un dels sons. 
CADENET : Bel volgra. 
Je serais l’égal d’un des saints. 
No us sap pan ni companho, 
Car tug li valen baro 
Valon per vostra valense. 
P. VipaL : Pus tornat. 
Je ne vous sais pair ni compagnon, car tous les 
vaillants barons valent par votre valeur. 
El mon non sai sa Pan. . 
BeaTranD px Bonx : Ges no mi. 
Au monde je-ne sais sa pareille. 
Loc. Nostre reys qu’ es d’onor ses Pan. 
BsananD D’Auntac : Nostre reys. 
Notre roi qui est en honneur sans pareil, 
De cella qu’entre las gensors, 
Esta de beutat ses pan. 
RaïmOND DE MIRAVAL : Ave non atendici. 
De celle qui, parmi les plus gentilles, est de beauté 
sans pareille. 
anc. ra. Sovent li fesoit ses aeilles 
Non per, s’eles erent pareilles; 
Et sovent les rapareilloit, 
Se non pareilles les trovoit. 
Roman du Renart, 1.1, p. 275. 
Per le nombre par ou impar des syllabes. 
RasrLais, liv. IV, ch. 3. 


\PTRI, s. m., lat. papyaus, papyrus. | — Compagnon, époux. 


Parrar es junc apte a far mecas per ardre, 
tan es desicat. 

Eluc. de las propr., lol. 218. 
Papyrus est joue propre à faire mèches pour 
‘ler, quand il est desséché. 


+. Papiro, ronr. Papyro. ir. Papiro. 


Parrn, s. m., lat. PAPyRuSs, papier. 
Lo pargames e lo paru que sera englu- 


tz sus la taula. 
Liv. de Sydrac, fol. 138. 
je Ferchemin et le papier qui sera collé sur la 
€. 


Puey que la tortre a perdut son Pan, jamays 


no se ajusts ab antra. 
V. et Vert., fol. 93. 


Depuis que la tourterelle a perdu so0 compagnon, 
jamais elle ne s’accouple avec autre. 
Costa si fe sezer regina Floripar, 
De l'autra part rey Gui, que l’a presa per rar. 
Roman de Fierabras, v. 5003. 
À côté de soi il fit asseoir Ja reine Floripar, de 
l’autre part le roi Gui , qui l’a prise pour épouse. 


— Pair, en parlant des seigneurs d’unc 
noblesse égale , sorte de dignité. 


414 PAR PAR 


La fo Boecis, e foren i soi PAR. Mais valria cen taus aver PAR1A 


Poëme sur Boèce. D’ ome paubre, e mais profichsris. 
Là fut Boèce , et y furent ses pairs. R. Gaucrzx : Uosirvente. 


Ce nom se donnait plus particulière- Daventage vaudrait cent fois avoir la compagn: 
| d'homme pauvre , et elle profiterait davantage. 
ment aux membres de la cour que Îles 


| : À tota gens play sa Pan1A. 
romans disent avoir été instituée par G. Ourvisr v'AnLes, Coblas triadas 


Charlemagne. À toutes gens plaît sa société. 
Alexandres vos laisset son donar, Loc. Ans li falsa Panra. 
Et ardimen Rotlan e’lh dotze pan. T. D’UNE DANE ET DE SON AMI : Amucs. 
RaxBAUD DE VAQUEIRAS : Senber matques. Mais lui fausse compagnie. 
Alexand lai 1 et la hardi …., 
Roland et Les douse airs. on ° ere 3. Pauren ? ad]. » égal L pareil ; sembla- 
Elbs .xrr. pars de Fransa. ble, comparable » ACCOinte. 
| PRILOMEN A. Per que negas no l'es de pretz raimes. 
Les douse pairs de France. T. pe RANMSAUD , D'ADHEMAR ET D£ Prnicor: 
AnNC. rR. Entres ces pars de France. Senker. 


Les nobles pars de France. C’est pourquoi nul ue lui est en mérite com; 
Roman franç. de Fierabras, liv. X1, part. Il, | rable. 


ch. 9 et 15. Toz’ ab qui etz parierna ? 
Adv. comp. Adonc saubr ieu lo vostre afar, En F enfant? 
E vos lo mieu, tot PAR & PAR. G. Riquisa : L’autr ier. 
B. pe VENTADOUR : Quan lo boscatges. Fillette, avec qui êtes-vous accointée ? \1= 
Alors je saurais la votre affaire, et vous la mienne, l'enfant? 


tout égal à égal. 


| — ÂAccointant, familier. | 
CAT, #SP. PORT. Par. 1r. Pare, part. 


lea lo jatge per dreg a traydor, 


2. Paura, s. f., comparaison, ressem- Si s fai Panrens, e s det per servidor. 
blance, parité , égalité. T. pe Got D'Urser 27 DE MARIE DE VENTADOU : 
Gui d'Uisk. 
Si cum l’estela jornaas . . : 
Je) t t traître , s’il se fait ar: 
Que non a pauïa, ele Juge Jus ement pour sus 


, cointant, et se donna pour servieur. 
Es vostre ric prets ses par. 


RichARD De BARa«zIEUX : Alressi cum Percevaus. 


— Copropriétaire, copartageant, sont: 
Ainsi comme l'étoile du jour qui n’a pas de com- 


paraison, votre riche mérite est sans pareil taire. 
» . , e- 1 
Aquest parelh fai rana. pee molber d " Favegee ric e poderos & 
BERNARD DE VENZENAC : Lanquan. Caharet, Pa r. e cast } val 
Ce couple fait égalité. - de Raimond de Miravar. 


Était femme d’un chevalier riche et paissel d 
— Alliance, accouplement, compagnie, | Csberet, copropridtaire du chteau. 


société, familiarité, accointance. Substantiv. De ben er non ai PARIFA. 
Manda 505 amics, cels qu’ ab lai an Panra. __ Deus DE PRADES : Ea un sort. 
GuicLAUXE DE TUDELA. Pour bien simer Je n ai pas pareil. 

Mande ses amis, ceux qui avec lui ont alliance. Enaeia m, par sant nr nee 
Mais vueil estar al vostre mandamen, Drop ranas en un castel on 
Que d'auir’aver s’ amor € sa panta. Le moine D à onTAUDOS : Mot rm’ œuru. 

Canewer : Per jois. M’enauie, par saint Marcel ,.… trop de cepre- 


, ., jétai âteau. 
J'aime davantage être au votre commandement, priétaires dans un château 
que d'avoir d'une autre son amour et son accoin- 


n. PautaIRe, s. m., sociétaire, assoc 
fance. x 
Aras no ns plai mos chans ni ma »antA. confrére, compagnon. | 
Giraup pe Borei : Rei glorios. Non vaelb esser parsoniers. 
Maiatenant ne vous plaît mon chant ni ma com- Pars, PARTAIRE 0! pariers: 
lag nic. G. ADBEMAR : Comcnsme 


PAR 


Je ne veux être copropriétaire, pair, sogiéfaire vi 
areil. 


. PauanGz, s. m., pariage, sorte de 


contrat. 

Dedens los termes del rAntanGe. 
Cout. de Condom. 

Dedans les termes du pariage. 


Paurrar, s. f., lat. pantratem, parité, 
égalité. 
Si tant es que haïan PARITAT, 80 es engallat. 
Leys d'amors, fol. 26. 
$i tant est qu'ils aient parité, c’est-à-dire égalité. 
ir. Paritat. use. Paridad. ronr. Paridade. 
ir. Paritè, paritate, paritade. 


ParaLsL, 5. 1, , lat. PARAÎLELOS, pa- 


raliele. 
Le ters cercle apelam PARALEL septentrional. 
Eluc. de las propr., fol. 108. 
Le troisième cercle nous appelons para/{èle sep- 
atnonal, 
fdjectir, Cercles Panazers, que vol aitau dire, 
com cercles qui han entre si egal distancia. 
Eluc. de las propr., fol. 108. 
Cercles parallèles, (ce) qui veut autant dire, 
mme cercles qui ont entre soi égale distance. 
av. se. Paralelo, ponr. Parallelo 1r. Paral- 
lelo, paralello. 


Panio, adf., pareil, égal, correspon- 
dant. 


Per que amduy sian rAn1O d’accen. 
Novas rimadas PARIONAS son can, aqui on 
rmeua la razo © la materia, finisho amdoi 
terset que sON PARIO per aCCOrdansa. 

Leys d'amors, fol. 121 et 18. 
Poar que les denx soient pareils d’accent. 
Les nouvelles versifiées correspondantes sont 
mod , là où le sujet ou la matière finit, finissent 
ideux versets qui sont correspondants par accor- 
mee, 


Substantiv. Correspondance. 


L'empentatz bordos ha »au1o amb autre. 
Leys d'amors, fol. 17, 
Le vers enté a correspondance avec l'autre. 


T. Pario. 
Parun, ., copartager, coposséder, 
tre copossesseur. 


PAR 419 


Que cadsns y tengs sa dreichara, e qu'en. 
Pan1O bonamen sissi coms lo parier deu o far. 


Tit. de 1342. Doar, t. IV, fol. 68. 


Que chacun y tienne sa droiture , et qu’ils en 
soient copossesseurs de bonne foi ainsi comme le 
copropriélaire doit le faire. 

19. APauraR, v., apparier, unir, lier, ac- 
cointer, accoupler. 


Us ab son par no s pot apantan 


Ses decebre. 
G. RiQuirr : Forts guerra. 


Un avec son pair ne se peut unir sans décevoir. 
La tortre... jsmais no s’APArtaRtIA ab aatra. 


Naturas d'alcus ausels. 


La tourterelle... ne s’accouplerait jamais avec 
autre. 


Fig. Malvestat ab prets no s’APanra. 


BERTRAND pu Pucær : De sirventes. 


Méchanceté avec mérite ne s’apparie pas. 
Part. prés. Es ne pieitz APPARIANS, 


C'ades li par que "1 vengua dans. 
R. Vipa ps BszauDux : Unas novas. 


Il en est pire accointant, vu qu’il lui paraît tou- 
jours que lui vienne dommage. 


Part. pas. N’es hom pas cortes 


KE gon aAPaïataTs. 
AMANRIEU DEs Escas : El temps de. 


On en est plus courtois el gentiment accointe. 
CAT. Apariar, xsr. Aparear. 


11. DEsPABIAR, v., lat. pispanane, dépa- 
reiller, déranger, diviser. 
Adonec !’ obre.paspanta. 


Leys d'amors, fol. 18. 


Alors il divise l'œuvre. 

rr. Dispainre. 

12. DispaniTaT, s. f., lat. nispani/ra- 
Tem, disparité. 

Podon haver paritat o pisPantrar de sillabas. 


Leys d’amors, fol. 17. 


Peuvent avoir parité ou disparité de syllabes. 
caT. Disparitat. ns». Disparidad, ronr. Dispa- 


ridade. 17. Disparità, disparitate, dispari- 
tade. 


13. PARELH, s. M., paire, Couple. 


Anc no vitz plus bel ranxcn 
Del douzel et de la donzels. 
KR. VipaL : Lai ou cobra. 


Vous ne vîtes oncques plus beau couple que le 
damoisel et la damoiscile. 


416 PAR 


Noe iatret en l’archa,e pres de cascuna 
bestia e dels auzels an rAR&LR, que mestier 
avia de metre en P archa. 

Lis. de Sydrac, fol. 49. 

Noé entra dans l'arche , et prit de chaque bête et 
des oiseaux une paire, qu’il avait besoin de mettre 
dans l’arche. 

De .1r. panuLes de barras la porta es establia. 
| Roman de Fierabras, v. 3967. 

Par deux paires de barres la porte est assurée. 

car. Parelkh. 


— Pareil, mesure équivalente au setier. 
Var. .M. rAR&LES de grans e pro vianda. 
PRILOMNENA. 
Huit mille pareils de grains et assez de victuaille. 


Ce mot fut aussi employé adjective- 
ment, et signifia pareil, semblable, 
comparable. 

Tau pros domna, e quar no itruep PARELS, 
M'enten en lieis. 
RamsauD Ds VAQUEIRAS : Era m requier. 


Si noble dame, et parce que je n’y trouve sembla- 
ble, je m'affectionne à elle. 


14. Parezma, s. f., compagne, femelle, 
El temps qu’ el rossinhol s’ esjau 
E fa s0s lays sotz lo vert faelh 
Per sa PARRLHA, Can l’acnelh. 
Deupnes pe Prapes : El temps. 

Au temps que le rossiguol se réjouit et fait ses 
lais sous la verte feuille pour sa compagne, quand 
elle J’accueille. | 
car. Parella. sr. Pareja. ronr. Parelha. 


15. PARELHAR, PAREYLLAR, PAREIAR, 
PAREJAR, 2., apparier, assortir, ac- 
cointer, unir. 

ParxzuAR parelbhadura 
Devem , ieu e vos, vilans, 
Al abric, lonc la pastura. 
Mancasrus : L’autr’ier. 
Apparieraccouplement nous devons , moi et vous, 
villagooise , à l’abri , le long du pâturage. 
Dombre Dieus crei que m’o PanELn. 
GavauDan LE Vieux : L’ autre dia. 
Je crois que le seigneur Dieu me l’assortit. 
Ben sai PAREYLLAR € far motz 
Plas e clars. 
P. Ramon DE TouLouse : Era pus. 
Je sais bien assortir et faire mots simples et clairs. 


— Se comparer, s’égaler. 


PAR 


Una dona sai que no troba par 
Que de beutat puesc’ ab lei ranzran. 
Auxsni DE PEGuILAU : Tots bom qui. 
Une dame je sais qui ne trouve pareille qui 4 
beauté puisse s’égaler avec elle. 
ssp. Parear. 17. Pareggiare. 


16. PaAnkLKADURA, s. f., accointance, 


accouplement. 
Parelhar PARELHADURA 
Deven, ieu e vos, vilans, 
Al abric, lonc la pasturs. 
Mancasaus : L'actr'ier. 
Apparier accouplement nous devons, moi et vos 
villageoise , à l’abri , le long du péturage. 
ANC. asp. Fae a mi appareiada por esta rat 
Poema de Alexandro, cop. Ki. 


17. APARELHAR, APARELLAR , APABEILLU 
APAREYLAR, APPARELHAR , APPARELLU 
APPAREILLAR ; APPAREYLLAR , v., aPpà 
reiller, apprèter, préparer. 

‘Ni ren que puesca APAR£TLLAR, 
Car segner, a nostre dinar. 
F. de S. Honorsi. 
Ni rien que je puisse appréter, cher seigorer 
pour notre diner. 
Fan APPARBLEAR caras viandas et en toû 


de manieyras. 
V. et Vert. , (lu. 


Îls font preparer aliments rares et en tt Ü 
mavières. 
Fig. 
Aÿ APAR£YLLAT gauch a tu et a ton frarre 
V. de S. Honorat. 
J'ai apprété joie pour toi et pour ton frere. 
Can s0s sens miels l’ Aranxzaa 
Romans , o lenga latina. 
PrEnRe px Conatac : Does des 
Quend sa raison lui appréte mieux roœus | 
langue latine. | 


— Arranger, disposer, combiner, fa 
des préparatifs pour. 
K. Magnes fe aqui APAR&LEAR 525 teais 
Purnoxesr: 
Charlemagne fit disposer là ses tentes. 
Honorat APPAREYLLA mantenent s00 (IR 
F. de S. Honoret. 
Honorat aussitôt fait des préparatifs pour re 
Fig. En mas chansos no puesc ArazzL LR 
Dos motz, qu’al ters no m lays marrits 
FoLquer pe Romans : Menni 


PAR | 
Dans mes chansons je ne puis disposer deux mots, 
jean troisième je ne me laisse choir mari. 
Gen m’ APARnILL 
De far leu chanson grasids. 
G. Rarmom pe GraoweLLa : Gen æ’ apereill. 
Je m'appréte gentiment à faire promptement 
lansos agréable. 
Que s’ aranmiLLOn de ferir. 
Roman de Jaufre, foi. 62. 
Qu'ils se disposent à frapper. 
Chascan jorn s armavan € s°APARRILLAVAN 
le venir « La batailla. 
F. de Bertrand de Born. 
Chique jour ils s’armaient et s’apprétaient pour 
air à la bataille. 


- Comparer. 
Meravilhas 
Vas cuy res DO si APAR£ELHA. 
Los XV signes de La fi del mou. 
Nerveilles vers qui rien ne se compare. 
Non truep qui ab mi s’ aransLu. 
B. Manrix : Farei ua. 
Je ne trouve qui avec moi se compare. 
Car negun’ autra ab lieis no s’arAR&tL LA 
De prets entier. 
P. VrpaL : S ieu fos en. 
Car nulle autre avec elle ne se compare en mérite 
tmmpli. 
- Appareiller, terme de marine. 
Pueys an apannatzzaT barces. 
F. de S. Honorat. 
Pais ont «pparuillé barques. 


:S'apparier, s’accointer. 

Per Crist, fort mal »’ aconseilla 

Dratz qu’ ab vieilla s’ APAR&ILLA. 

Auoiza : Era quan. 
Par Christ , s’avise fort mal galant qui avec vieille 
Ktoinis. 
it. pas. En aissi aPAR&ILLAT à lei de fol. 
V. de S. Honorat. 

Per ainsi arrangé à manière de fou. 

Aranezsar e volontos 

c... . de far e de dir. 

Brev. d'amor, {oh 18. 

Disposé et désireux... de faire et de dire. 


t. 4parellar, sr. Aparejar. roat. éppa- 
relhar, tr. Apparecchiare. 

AnañtLm, s. M., appareil, prépa- 
auf, apprèt 

nur. | 


‘PAR 417 
Ac fab tot oon aranzzx, ° 
Portan de tortres .1. parelh. 
Brev. d’'amor, toi. 85. 
Eut fait tout son appréf, pertaut une paire de 
tourterelles. 
ANC. CAT. {pareël. xsr. Aparejo. rORT. Appa- 
relho. 17. Apparecchio. 


19. APARELHAMEN ; APARELLAMEN, 5. 2.) 
appareil, apprêt, ajustement. 
Qu’ en paradis sanht APARELIANES 
De corona de vida dignamen 
L’ aparellets. 
Pons Sanrauiz pe ToyLouss : Merritz eum : 
Qu'en parsdis saint appareil de couronne de vie 
dignement vous lai préparies. 
Avis fag son APAR=LuAMEN de noOssss. 
F, de Raimond de Miraval. 
Avait fait son apprét de noces. 
Deu aver son lieg ab son APARRLHAMEx. 
Regla de S. Beneseg, (ol. 38. 
Doit avoir son lit avec son ajustement. 
asc. rr. Quant il virent l'aparetllement que li 
roial faisoieut. Et entres en Aquitaine À 
grant apareillement de bataille. 
Chr. de Fr. Roc. des Mist. de Fr.,t. 1, p. 191 
et 222. 
AxC. ta», Aparejamiento. 1Tt. épparocchiamento. 
20. DasrAnezsan, v., séparer, désunir, 
déparier. 
A pauc no'ls paspanzcna. 
Rausaun D VAQuE1nAsS : El s0 que. 
Peu s’en faut qu’il ne les désunisse. 


ssr. Desparejar. ronr. Desparelhar. 17. Spa- 


ar. Compan, adj., lat. cowran, pareil, 
égal, semblable. 
Comean ,.… vol dire sytan quo paritats, s0 
es ongals Dombre de aillabas. 
Leys d'amors, fol. 145. 
Semblable,.… veat dire autant comme parité, 
c'est-à-dire égal nombre de syllabes. 


22. COMPARATIO, COMPARASO, 5. f., lat. 


COMPARATIO, COMpPArAISON. 
Non deu.hom far companaso. 
Brev. d'amor, fol. 145. 
On ne deit pas faire.de comparaison. 
Ado. comp. Tota la vida d'un home, si vivia 
.M. sens, es a penas sol .1. momenu A cox- 
PARATIO de l’autre vida, que durars ses fi. 


53 








418 PAR 
Coma vil ordara ax companariso de .r. 
bella arma. 
De gran gloris e de gran honor sxs comra- 


RATIO. 
V. et Vert., fol. 27, 31 ei 32. 


. Toute la vie d’un homme, s’il vivait mille ans, 
est à peine un seul moment en comparaison de l'au- 
tre vie, qui durera saus fin. 

Comme vile ordure en comparaison d’une belle 
êne. | 
De grande gloire et de grand honneur sans com- 
_paraison. 
‘car. Comparacié. use. Comparacion. PonT. 
- _ Comparacäo. 17. Comparazione. 


23. Comparansa, 5. f., comparaison, 


parallèle. 
No s ne pot comranansa 


Far. 
T. ox Guinzauxs at Ds G, Riquier : Giraut. 
Ne s’en peut faire comparaison. 


car. Comparansa. AnC. x6P. Comparansa. 


24. COMPARAMEN, $. M., COMparaison , 


parallèle, 
Adv. comp. La misericordia de Dieu 
Es majers, sus COMPARAMENE, 
Que negans mortals fayilimens. 
VF. de S. Honorat. 
- La miséricorde de Dieu est plus grande, sans com- 
paraison, que nul mortel manquement. 


25. CompanarTiu, adj. lat. COMPARATIVUS, 


comparatif. 
(Son) comranarivas mays... mens, elc. 
‘ Leys d'amors, fol. 100. 
(Sont) comparatives PLUS... MONS , elc. 
Substant. ComraAnaTius, es regularmens aquela 
meteyssa vots de positiu sb aquest sdverbi 


mays © plus. 
p' Lays d'amors, fol. do 
Comparatif, c’est régulièrement cette même voix 
du positif avec cet adverbe DAVANTAGE Ou PLUS. 


car. Comparatiu. ms». PORT. 17. Comparative. 
26. Companas, %., lat. cOmPARARe, com- 
parer, égaler. 


Lo fa companan a vile bestias, s0 es a porcs. 


V.et Vert., fol. 84. 
Le fait comparer à viles bêtes, c’est-à-dire à porcs. 
Je... compana a la vera sancia Maire. 
+ Doctrine des Vaudois. 


Se... compars à la véritable ssinte Mère. 


PAR 
Ad. comp. Sapehatz qu’ almorna val muy, 
Sas comranan, quant hou l Gr 
Donau de s0s bes temporals. 
Brev. d'amor, ol. 72. 
Sachez qu'aumêne vaut mieux , sans compare”, 
quand on la fait en donnant de ses biens temporeis 
Part. pas. Es comPanaTI 
Al dich terrenal paradis. 
Brev. d'amor, fl. 192 
Est comparé audit paradis terrestre. 
Son be cowranarz a volps per barrats e pe 


tricharia. 
V. et Pert., lol. 13. 


Sont bien comparés à renard pour fraude € 


pour tromperie. 


anc. vR. Richert et roy Henri sou pere, 


Qui la folie au fils compère. 
G. Gutar , 1. 1,p.62. 


CAT. ESP. PORT. Comparar. 1T. Comparart. 


27+ ACOMPARAR, D., comparer. 
Mas s03 maltraitz uo s fay acomranan 


Ab sel del croy. 
T. pe G. Riquren er De Hawat : Senber Far: 
Mais son tourment ne se fait pas comparer are 
celui du méchant. 


CAT. Acomparar, 


28. Conrnaran, adj. pareil, égal, set 
blable, 
Mas on rey uo”’l sai CONTRAPAR 


De largueszs. 
Forquer ps Luwez : Albos ra. 
Mais un roi je ne lui sais semb/able en largeïs: 


PARABOLA , s. f., lat. PARABOLA , pari 
bole. 

PanaBoLA, es expositios e declaratios d 58 
cauza mens conoguda per autra mays Cm 
gada, per aiquna semblansa qu’an entre x 

Leys d’amors, fol. 140. 

Parabole , e’est exposition et déclaration d'u 
chose moins connue par autre plus cosuue, ps’ 
cune ressemblance qu’elles ont entre elles. 


CAT. ESP. PORT. 1T. Parabola. 


a. ParauLa, 5. f., bas. lat. pansbou 
‘ parole, discours. 
On trouve dans la Pulgate : 


Addidit quoque Job , assomens ranasot" 
Jos,c. 27,v.r,et ©. 29,9! 








PAR | PAR | 419 


Asumpisque PARABOLA sua , dixit... ait. Loc. Cant hom es ardeus de batalhar o d’aver 
Nunsa.,c. 23, v. 7 et 18. FARAULAS ab alcuna persona, 


Le glossaire ajouté à la collection de Liv. de Sydrac, fol. 101. 


: : . Quand on est emprossé de disputer ou d’avoir des 
Lenis le Petit, mort en 556, porte : paroles avec aucune personne. 


Qui dicit in rustica rananoLA ungareh. Sa PARAULA aténdre. 

Un capitulaire de 853 : B. px VENTADOUR : Amors e que. 

Nostri seniores... PARABOLAVERUNT. Tenir sa parole. 

Un autre de 8 5 : Coatensos, es caut se desmenton l’us al au- 
| tre o se dizon grossas PARAULAS. 

losimal PARASOLARz potaissemus. F. et Vert. foi. 25. 


Daos ua titre de l’an 960 , rapporté Dispute, c'est quand ils se donnent des démentis 


atome I, p. 43, du Choix des Poésies l’us à Psutre ou se disent de grosses paroles. 
Eu las PARAULAS d’aquels sy deu hom fiar. 


onginales des Troubadours, on lit : Liv. de Sydrac, fol. 134. 
pas Pansmotas quæ ipse Issrnus disira Aux paroles de ceux-là on doit se fier. 
lip Froterio aut per sunm miséam li man- Eu ranAuLAs Ociosss pot hom peccsr. 
dura, Lo frog glorios de Panauza de. vida. 
Le poëme sur Boèce présente l'em- F.et Vert., fol. 22 et 37. 
ploi da verbe PAnLan. | On peut pécher en paroles cissuses. 


, Le fruit glorieux de parole de vie. 
Fe son sermo denant tots en aytalhs ranAu LAS. , 
PRILOMENA. Adv. comp. Dens no vol pas que l'amem 60- 


lameu PER PAAAULA, mais en faite. 
Trad. de Bède, fol. 33. 
Dieu ne veut pas que nous l’aimions seulement en 
parole, mais en faits. 


Fit son discours devant tons en telles paroles. 


Non vol mas PARAULAS aasir. 
Ricaanp ps Banseziaux : Be m quiava. 


N . 
e veut mes paroles oulr anc. ra. Vous eustes sur cela de grosses pa- 
À penas pot formir roles avec sa majesté. 
Sa PARAULA, Mémoires de Sully, t. 1, p. 130. 
Roman de Jaufre, fol. 60. 


anc. 17. Unde sopra di ci metto la mia pa- 
raula, che a voi, nè alouno non intendo 
piü faccia mistieri. 
Le fallacie delle divizie affogeno la paraula 
di Dio, e la paraula di Dio vita d’enims è. 


À peine il peut fourair s parois. 


- Loi, commandement, ordre. 


Ausir volontiers la ranauza de Dieu e los 
ermos. 


F. et Vert., fol. 84.  Guirrons D’Anezzo , lett. 1 et 3. 
Eatendre volontiers ls parofe de Dieu et les ser- | CAT. Paraula. nsr. Palabra. roxr. Palavra, 
Nas. rr. mon. Parole. 
Ella lo fetz ausire per ranauLA del rei d'A- Voyez Ave. 
on, 


V. de Bertrand de Born. . ETA. sf dim. ite parole 
Elle le ft occire par parole du roi d'Aragon. 3 ques arole f. ? Ponte pero’; 
‘g. Aquells que vendon La ranavza de Dieu, suce P ” 
: o_ Per plos enganar la gen, 
que predico principalmens per trayre de- Ab proverbis daurats de sen 


niers 
” Et ab PARAULATAS venals - 
p e , 
. re ociozas,.….. PARAULAS serpentinss l far c Lel L , als. 


V. et Vert., fl. 16 et 23. __ Aumœn DE PEGUILAIN : D’ aisso. 
Ceux qui vendent is parvis de Dieu. aui Ponr tromper davantage la gent, avec proverbes 
ent principalement cour tirer deniers. "qu pré dorés de sens et avec douces paroles vénales, il veut 


Paroles oiseuses ,.… paroles de serpent et veni-| fire accroire du bien qu’il est mal. 
"es, car Parauleta. rsr. Palabrita, 15. Paroletta. 


420 : PAR 


PAR 


4. PaaLanuna , 5. f., langage, manière | — Parlement, assemblée délibérante. 


de parier. 
Molt mi plats 
Vostra PARTADURA, 
PIE D'AUVERGNE : 
Moüit me plaît votre langage. 
ANC. FR. 
As Nurmaus l'enveia, ki sont lor parléure. 
Roman de Rou, v. 1227. 
Car bien voi ore apertement, 
Par vostre parléure bsude, 
Que vous estes fole ribande. 
Roman de la Rose, v. 17013. 
ar. Parladuria. ronr. Palradura. 17. Parla- 


dura, parlatura. 


5. Panzanra, s.f., parlage, bavardage. 
Aucripelst de ranLARrA. 
Dunes px PaADES , Aus. Cass. 
Brillanté de parlage. 
Folas PARLARIAS. 


Ben ha. 


PV. et Vort., fol. 91. 

Fous bavurdages. 

AñC. »n. Que trouverons-nous que sophisti- 
queries et règles confnees et incertsines 
dans la logique ou sert de parierie. 

Canvs pz Bezzsy, Diversités, t. I, fol. 302. 
cAT. usr. Parleria. 


6. PARLAMENT , PARLAMEN, 5. M., entre- 
tien, conversation. 
Venc sb els a ranramxzx. 
Titre de 1168. 
Vint avec elle à conversation. 
leu sai s0 que cascus ditz 
Al pus celat PARLAMEN. 
RatxonD DE MinavaL : 8’ adreg fos. 
Je sais ce que chacan dit dans le plus secret en- 
tretien. : 
— Caquetage, babil. 
Qui aira rARLAMENT estengera malicie. 


Trad. de Bède, fol. 33. 
Qui hait caguetage étoindra malice. 


— Conférence , congrès. 
Fon ordenats per lor uns rARLA#EN, Où fo- 
ron ensems en la marcha de Torena et de 


Berrieu. 
Y.. de Bertrand de Born. 
Fut disposée per eux une conférence, où ils fu- 
rent ensemble en la marche de Touraine et de Berri. 


Ten a s0s beros on rAnLAuss. 
Karles Martels Jai tenc son rantausr. 
Roman de Gerard de Rossillon, fel. 50 «à 2. 
Tint avec ses barons un parlement. 
Charles Martel tint là son parfexvent. 
Fig. Al derrier jorn que tenra pantauzs 
Aysel Senher que ns formet de nies. 
RAIMOND DE CASTELHAU : Mon sirrents. 
Au dernier jour que tiendra parlement « Se: 
gneur qui nous forms de néant. 
axc. ra. Li rois fist parlement de ses barons e 
du pueple. 
Chron. de Fr. Rec. des hist. de Fr.,LV,p. 3% 
Il avoit commandé que li baron e li people 
fassent là assemblé à parlement. 
Gest. de Louis-le-Débonn. Rec. des Hist. de Pr. 
t. V1, p. 19 
car. Parlament. 2sr. roar. rr. Parlane. 


7e PARLIER , PARLER , 5. #8., parleur, be 


vard. 
Non dupta lautengiers 


Ni pancrans. 
Atman px RocariCua : Si amer 
Ne craint médisants ni bavards. 
Papagay, trop es bel rAnzrans. 
AnxauD Ds Cancasses : Dins us verdr. 
Perroquet , tu es fort beau parleur. 
Adj. De lieys lausar no serai trop rascuss 
À. Jonpan : Vas vos. 
À la jouer je ne serei pas trop parier. 
De trastotz los lengatjes rantrans etentenden 
Puxnas px Coxsiac : El no à 
De tous les langages parisscr et entendesr. 
Ano. ra. Molt fu biaus pardiers. 
Roman de la Violette, p.35. 
ANC. CAT. Parler. xsr. Parlero. roxr. Por 
deiro. anc. tr. Parlsere. 


8. Pancreima, s. f., parleuse, bavarde. 


Nom’ aiats par trop PaARLrEersA. 
Ginaud pz Bomuz : L’setr'ix. 


Ne me tenies pour trop parlense. | 
Adj. Dis vostra lengua Panztarna 
Al comte greu mal. 


Bensaunn px Rovanac : Uns sirvetes- 
Votre langue Bavarde dit au comte grif ma. 
anc. ra. Mal parlière gent. 
Roman du chastelain de Coscy, +. X2 
anc. 1T. Ch’ 6 troppo gran parliers. 


BAnSERLNI, Docum. d'amsore, p. 38 


| ass. Partera. 


PAR 


| Araaziryna, s. f, bavarde, parleuse. 
AranL:EvRAS Occupadas de non estar en lurs 


ostals. 
V. et Vert., fol. 93. 

Baverdes occupées à ne pas demeurer dans leurs 
saisces. 
0. PARLAIRE, PARLADRE, PARLADOB, $. M., 

parleur, bavard, babillard. 
Sabis PanLApRE fai de grans paraulias, paucas. 

Trad. de Bède, fol. 55. 
Sage parleur fait de grandes paroles, petites. 
Ben sai que li mal PA8LADOn 
N'en appelaran sofridor. 
Braraanp ng Bonx : Corts e guerres. 

Je mis bien que les méchants avards m’en appel- 
lercat patient. 
48. Sabs tu d’aquestz amadors, 

Leus rAnLADOnsS ? 
Grau px Bonnxis : Alegrar me. 
Æis-tu de ces aments , légers parieurs ? 
Lausengiers ni mal PARLArR=. 
Ramos ps Muna var : Cet que. 

Médient ni meuvais parieur. 

tt. ser, Parlador. ronr. Palrador. 1r. Par- 
latore. 


- Parloir, salle de conférence. 
Pilat intret el panca Don. 
Trad. de PÉvang. de Nicodèmse. 

Pilate entra au pærloir. 

De mersorgas ha gran mercat en lurs ran- 
LADORS, 

F. et Vert., fol. 104. 

De mensonges il y a grand marché dans leurs par- 
ours. 


ur. Parlador. rr. Parlatorto. 


1. PantanLamenr, adv., disertement, 
verbeusement. 
Mot PARLABLAMEIT et en motas manierss. 


Trad. de PEptt. de S. Paul aux Hébreux. 
oalt disertement et en nombreuses manières. 


», Pantaronr, adj., parlatoire, qui 
est pour parler, pour articuler. 
en ons, COMR... PARLATORI. 


Leys d'amors, fol. 151. 
Rimes en OIRE, comme... parlatoirs. 


}. PanauzAn 9 Ÿ. » parler. 
L'us ranauLA ties, l'autre roman. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 18. 
L'an parts thiois , l’autre romeo. 


PAR 2x 


‘Si »anaAuzA ab tou amic,.… non deves esser 
gilos. 
Liv. de Sydrac, fol. 18. 
Si elle paris avec tou ami... tu ne dois pes être 
jaloux. 
axc. ra. Molt parojent parfondement 
Des décrez et dou testament. 
L'abé parole à tos ensanble. 
Fabl. et cont. anc., t. IL, p. 383 ,ett.1V,p. 131. 
Ceste gent dont je vous parole. 
Roman de la Rose, v. 731. 
Quant ainsi ensemble parollent. 
Œuvres d'Alain Chartier, p. 663. 


14. Panzan, v., parler, dire. 
Ses rAnLAn, la preguarai, 
E cam? Per semblan. 
Parnous : Atressi col. 
Sens parier, je la prierai, ot comment? Par ap- 
parence. | 
El mon non es vilas tan mal apres, 
Si PanL’ ab leys nn mot, non torn cortes. 
GuiiLauxe pe Sarsr-Dipre : Aissi cum. 
Au monde il n’est vilain si mal appris, s’il parie 
un mot avec elle, qui ne devienne poli. 
Ells ab Boeci ranLar ta dolsamen. 
| Poëme sur Boèce. 
Ells avec Boèce paris si doucement. 
Fig. Ades vol de l aondansa 
Del cor la boca rPanLan. 
Auezni: DE PEGUILAIN : Âdes. 
Incessamment veut la bouche parier de labos- 
dance du cœur. 
PanLaAvOw per me miei sospir. 
Passio de Maria. 
Parlaient pour moi mes soupirs. 
Part. pas. No pnesc mais 
S’ una vetz s0la ai PARr.AT 
So qu’ el cor a mil vets pensat. 
Ansaup Ds Manutiz : Dons genser. 
Je ne puis mais si une seule fois j’ai dit ce que 
lecœur a mille fois pensé. 
Aquestas CAUSAS VOS ay PARLADAS, estant 
ab vos. 
Fragm. ds trad. de la Passion. 
Ces choses je vous ai dites, étant avec vous. 
axc. pr. Les ancelles dont tu as paried. 
Ta as paried vers moi tun serf. 
Trad. des Livres des Rois, 1. 1, fol. 48 et 49. 
Vous sçaves bien que j'estoye parlée de ma- 
rier à tels et tels. 
Les XV Joyes de Mariage, p.21. 


PAR 


Qui dsigne escouter si soavent 
Les vers que ma muse lui parie. 
Orivien De Macny, p. 52. 
Ont tost mal dit et mal pariet. 
Roman du chastelain de Coucy, v. 4491. 
car. 8s». Parlar. vont. Palrar. 1r. Parlare. 


422 


15. Mxspaaraa, v., mal parler, médire. 
Muasraatan e contendre. 
. Ginaup ps Boexusx : Honras es hom. 
Médire et disputer. 
ANG, FR. Si jangleur u si losengier 
Le me voleut à mel turner, 
Ceo est lar dreit de mesparlier. 
Mans ps Francs, t. I, p. 48. 


16. SosamranLan, v., sur-parler, trop 


parler. 
Aumors m'a fsg c0nanzraRLan. 
P. VipaL : Ges del. 
Amour m'a fait sur-parier. 
Substantiv. Giet fors folia 
E fol sonazpanLan. 
Mancasaus : Lo vers. 

Jette hors folie et fou sur-parier. 


17. EnraaauLan, v., apprendre, infor- 


mer. 
Part. pas. Cortes et ensenhats 
E ben anrARAUTATEZ. 
Annaun DE Maasan : Qui comte. 
Courtois et enseigné et bien appris. 


18. EmpanLan, ENPARLAR, 2., appren- 
dre, emboucher, informer. 
Part. pas. À n° y d’anNrARLATS 
Que parlan len e plan. 
Nar ne Mons : Sitot non. 
1 y en a d’appris qui perlent facilement et uni- 
ment. 
Per que domna gen amPARLADA 
Sera tos lemps pros et onrada. 
US TROUBADOUR ANONYME : Seinor vos que. 
C'est pourquoi dame gentiment apprise sera en 
tous temps méritante et honorée. 
Doctrinatz, 
ExPanLATz 
De bon’ aventura. 
PitaRE D'AUVERONE : Bea a tengut. 
Iastruit , informé de bonne aventure. 
sxG. rh. Dix vos bénie, fait li uns qui plus fu 
enparlés des autres. 
Fabl. et cont. anc., 1. 1, p. 398. 


PAR 


Éeras-iu mès si empariee 
Cow tu as esté jusqu'à ore. 
Fabl. et cont. anc., t. LE, p. 39. 
Anc. 17. Imparolare, 


19. Pancemenran, v., parlementer. 


PaARLEMENTAR an els. 
Chronique des Albigoois, col. 16. 


Parlementer avec eus. 
ar. msr. Parlamentar. Pont. Parlanenws’, 
palramentear. rr. Parlamentare. 


PARADIGMA , s. m., lat. Panic, 
paradigme, figure de rhétorique. 
Voyez Isipon., Orrg., I, 36, 34. 

Es rananDiGwA epositios e declaratios d'a 

causa mens conoguda per una autra mys © 


noguda. 
Leys d'amers, fol. 150. 
Le paradigme est exposition et déclaratios d'un 
chose moins connue par ne anire plus connue. 


xsP. PORT. Paradigma. 


2. PanADIGMALMEN, ade., par part 
digme, par comparaison. 
Aquel que vol parler »anADIGMALRSS. 
Lays d’amors, fol. ul. 
Celui qui veut parler par paradigme. 


PARADIS, s. m”., lat. PanADIsas, part 
dis, jardin, verger. 
Plantet ranants de bels arbres floress. 
Piznxs px Consac : El nom ès. 
Planta paradis de beaux arbres fleurisssau- 
Avis mes nostre premier paire Adam deds 
PARADIS terrestre. 
PanapDis terrestres es © la premieirs rgÿ 
d’ Asia vas orien. 
Liv. de Sydrac, fol. go et 1% 
Avait mis notre premier père Adam dedans pt 
radis terrestre. | 
Le paradis terrestre est en la première ri 
d’Asie vers l’orient. 
Fig. Aver ajoster non es ranapts. 
Les motxx px Monrausos : Maness- 
Amasser richesse n’est point parwdis. 
Fig. et allus. No crezats que rm pogues li 
Retener nolhs ranantss. 
Pryaozs : Quoras que = 
Ne croyes pas que nul paradis put me reteni 
M'es veiaire qn' ieu senta 


PAR 


Odor de rananis. 
B. pe VawraAnouR : Quan la. 
N'est avis que je sente odeur de paradis. 
Adonc mi per un joy de rananis. 
B. be Vanranoun : Bels Monruels. 
Alors me paraît une joie de paradis. 
Fig. et par ext. 
Vostr’ es lo lans, e mi en »anabis 
Podetz metre de joy e d'alegransa. 
G. Fauntr : Tan me creis. 
Votre est la louange, et vous pouvez me mettre 
es paradis de joie et d'allégresse. 


- Sejour des bienheureus dans le ciel. 
Tog pregem Dieu que nos don bon ostal 
Eu ranaDiè, on es clars jorns et alba. 

Brananp ps Vensxnac: Le Pair e’1 Filh. 
Prions tous Dieu qu'il vous donue. bon hôtel en 

Mradis, où est beau jour et aube. 

Qui per Diea vai laver e 1 cor despendre, 

De rananis Per uberts la vis. 

G. Fainir : Cascus hom. 
Qui va pour Dieu la fortune et le courage dé- 
ter, de paradis ]ni sera onverte la voie. 

Le. fg. Pueis que Dieus lac assis els gants 


de panapnis. 
F.. de S. Honorat. 


Après que Dieu l’eut assis dans les joies de pa- 
at. Paradis. asp. on. Paraiso. 17. Paradiso. 


\RAGOGE, s. m., lat. PanA0OGE, pa- 
ragoge, figure de mots. 

Voyez Isinon., Orig., I, 34. 
Panacoczs , es creysshemens o ajustamens 
t letra o de sillaba eu la fi de dictio. 

Leys d’amors, fol, 121. 


Paragoge, c'est accroissement ou ajustement de 
ire ou de syllabe à la fin de mot. 


T- ksP, PORT, Paragoge. 


Panagosan , D, prregoger, accroître. 
Vt. pas. 8i preudo creyshemen en ls $, 
adoux son apelat mot PARAGOJAT. 
Leys d’amors, fol. 69. 
S'ils prennent accroissement à la fin , alors ils sont 


xlés mots paragogés. 
RANOMAZIA, s. f., lat. PanAnowA- 
4, paranomase, figure de mots. 


Voyez Isipon. , Orig., 1,35, 12. 
Pananomazra, es cant doss o motas dictios 


PAR 423 
semblans, o quays semblans, en lo comensa- 
men, 0 en la fi, son panuzadas am diverses si- 
guificats, 

Leys d’amors, fol. 124. 
Paranomase, c'est quand deux ou plusieurs mois 
semblables, ou quasi semblables, au commencement , 
ou à la fin , sont employés avec diverses significations. 
Car. sr. Paranomasia, poronomasia. ronT. 
Paronomasia, 


PARANOMEON, s. m., lat. PARAMOEON, 
‘ paranoméon, figure de mots. 
Paromæon [quelques Mss. portent parano- 

mæon] est multituda verborum ex una littera 
incohantiam , quale est illud apud Enniom : 
O Tite, tute, tali, tibi, tante, tironne, tulisti. 
Jsivon., Orig., X, 35. 
PARANOMEOX, es Can motas dictios comenso 
per una meteyssha letra. 
Leys d'amors, fol. 125. 
Paranoméon, Cest quaod plusieurs mots com- 
mencent par une même lettre. 


PARAR, v., lat. panane, préparer, 
appréter, disposer, parer, orner. 
Sovens s’en pano e s'en aparelhon plus va- 

nsmeus e plus deshouestamens. | 
P.. et Vert., fol. 18. 


Souvent s'en parent et s'en ornent plus vaniteu- 
sement et plus indécemment. 


— Présenter, tendre. 
Qui te fera a la tua gauts destrs, rana li 
l’aatra. 
Trad. du N.-Test.,S. Matr., ch. 5. 
À qui te frappe à la tienne joue droite, présente- 
lui l’autre. 

Part. pas. Lo bon draps d'escarlata tan soven 
es follatz als pes dels paradors enans qne 
sia PARATz et apparelhats per far la bella 
raubs, 

V. et Vert., fol. 66. 
Le bon drap d'écarlate est si souvent foalé aux 
pieds des appréteurs avant qu'il soit apprété et ap- 
pareillé pour faire la belle robe. 


— Distingué, honoré, élevé. 
Anc pietz non fon vianans aviats 
Qu'iea fai, quan vince ves mos parens PARATz. 
Auorxr : Tos temps. 
Oncques pire ne fut voyageur dévié que je fus, 
quand je vins vers mes parents distingués. 


CAT. «se. Parar. 1r, Parare. : 


424 PAR 
2. PABAMEN, 5. m., Ornement, parure. 
Au menesprezat nossas e tots ajustamens 
carnals e los joells etotzslos rAnauxxs mundas. 
F. et Vert., fol. 6. 
Ont méprisé noces et toutes copulations charnelles 
et les joyaux et tous les ornements mondains. 
De precios vestimens 
E d'aatres nobles rARAMENS. 
Brev. d'amor, fol. 78. 
De précieus vétements et d’autres nobles orns- 
ments. 
. CAT. Parament. mer. PORT. 1T. Paramento. 


3. PARAYRE, PARADOR, 5. M., appré- 
teur, pareur. 
De parer, PARAYRES... , parayrils. 
Leys d’amors, fol. 49. 
D’apprêter, appréteur.…., appréteuse. 
Es trepiatz als pes dels PARA Dons. 
V'. et Vert., fol. 66. 
Est foulé aux pieds des appréteurs. 


— Foulon. 
Valat de rARADOR, 0 molin. 
Trad. du Traité de l'Arpentage, part. 1°, ch. 9. 
Fossé d’appréteur, ou moulin. 


xsr. Parador. 


4. Panayairz, s. f., appréteuse. 
De parar, parayres..., PARAYRITZ. 
Leys d’amors, fol. 49. 
D’appréter, apprèteur.…, appréteuse. 


5. Pananna, s. f., apprétoir, lieu pour 
apprêter les draps. 

Feron far la PaAnaAntA de draps e Montpes- 
lier... , e derun franquezas als paradors que 
vengron a Montpeslier. 

Cartulaire de Montpellier, fol, 77. 

Firent faire l’apprétoir de draps à Montpellier... , 
et donnèrent franchises aux apprêteurs qui vinrent 
à Montpellier. 


6. PazPARAR, PERPARAR, V., lat. PRGRPA- 
RARE, préparer, disposer, apprèter, 
Sel que promet « son coral amic 
Son servici, quan lo vei benanan, 
Ni°l para, no fai ges esfors gran. 
Ausznt DE BeLLinoy : Sel que promet. 
Celui qui promeg à son ami de cœur son service, et 
le prépare quand il le voit heureux , ne fait pas 
grand effort. 


PAR 


À fait Panpanan la guats. 
Chronique des Albigoeois, cl. à. 
À fait préparer la chatte. 
No s pot far 
Qu’iea no m ranran 
Denau sa gentil cer. 
Un raousADOUR ANONYHE : Pos ses por. 
D ne peut pas se faire que je ne me dispose den: 
sa gentille figure. 
Senher, on que m vays, 
Gays chans sc PzRPARA 
D'En Guiraut Riquier. 
G. Riquie : L'autre jers. 
Seigneur, où que j'aille, gai chant du sig 
Giraud Riquier se prépare. 
Panranax dreg, es torts tant enantits 
Qu’el mons es ples de platz e de tease 
G. RiQu'uEa : Jameys sen «. 
En préparant justice, lo tort est si accre qu 
le monde est plein de plaids et de dispatss. 
CAT. «sr. PORT. Preparar. 1T. Preparare. 


7. PRRPARACIO, PREPARATION, 5. f., lat 
PRAEPARATIONEM , préparation, 2? 
prèt. 

Quand an agut vist les Pmmpanarions à 


lors enemics. 
Chronique des Albigoois, col. 1: 


Quand ils ont eu vu les appréts de Leurs cas 
Ab raxranacto de vinagre. 
Eluc. de Las propr., fi. 
“ Avec préparation de vinaigre. 
CAT. Preparaci6. sr. Preparacion. ror. Pr 
paraçäo. 1r. Preparasione. 


8. Rapanan, »., lat. nxpanane, répartt 


raccommoder, polir. 
Rupanan et adober, o far anranan ot sdebet 
Tit. de 1413, de S. Kulalie de Bordes. 
Réparer et arranger, ou faire réparer et arms 
RBaranan et emendar tot lo dompuatge. 
Statuts des tailloure de Bordeaux. Ord. des R. à 
Fr., 146a, t XV, pk 
Réparer et amender tout le dommage. 
Reforma l’arma, © La nxrana. 
V.et Vert., fol. 
Réforme l’ême , et la répare. 
Las plassas commaonas se nxPanrax. 
Charte de Gréalon , p- 103 
Les places communes se réparent. 
Part: pas. Que las vias sian naraRaDat. 
Charte de Gréalon , p- 10: 
Que les voies soient réparves. | 








PAR * 


La caro avia pus blenca qu’evori azranAT. 
Roman de Ficrabras, v. 2034. 
La chair avait plus blanche qu'ivoire poli. 


at. as. PORT. Reparar. 17. Riparare. 


9. Repananon, s. m., lat. nxPARATOR ;, 


réparateur, restaurateur. 


Rsramanon de la monastical disciplina. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 129. 
Restaurateur de la discipline monastique. 


ur. asp. ronT. Reparador. rr. Riparatore. 


10. R«&PARATORI, &d}., réparatoire, pro- 


pre à réparer. 

Aims en ori, COMME... REPARATORI. 
Leys d’amors, fol. 151. 

Rimes en O1RE , comme... rdparatoirs. 


11. RRPARATIO, REPARACIO, REPARATION, 
REPARACION, 5. f., lat. REPARATIONER, 


réparation, raccommodage. 
Las obras et axranacrons de la vila. 


Statuts des tailleurs de Bordeaux. Ord. des R. 


de Fr., 1462 ,t. XV, p. 476. 
Les ouvrages et réparations de la ville. 


Las obras et R&PARATIONS... necessariss. 


Tis. du xv° siècle. Toulouse. Cab. Monteil. 
Les ouvrages et réparations. nécessaires. 


Fig. Cant el regarda la nuranacia dels sains 


apres lo falhiment. 
Trad. de Bède, fol. 45. 


Quand il eonsidère la réparation des saints après 


la faute. 


car. Reparaci6. asp. Reparacton. pont. Repa- 


raçäo. Tr. Riparasione, 


3. RaPARABLE, Gdj., lat. REPARABELES, 


réparable. 
Rarananza en diffinitiva. 

Fors de Bearn, p. 1083. 
Réparabls en définitive. 


tar. nor. Aeparable. 


3. lmanasze, adj., irréparable. 
De damgnages 1xPAnRARLES. 


ftatuts des barbiers de Carcassonne. Ord. des R. 


de Fr., 1400, t. VII, p. 400. 
De dommages irréparubles. 


PAR 


425 
Perilb... loqual es 1nnzPanascs. 
Pauiruos, Voy. as Purg. de S. Patrice. 
Péril.. loquel est indritable. 
car. mar. Jrreparable. vont. Frrepararol. IT. 
Irreparabile. 


15. Duaspanax, v., démanteler, dépouil- 


ler, délaisser. 
Fig. Prets, don mau ric s’en Désrani. 
GuicLaune px MonracnAcOUT : Ges per. 
Le mérite, dont maiat riche s’en dépouille. 
Tosa, geaentars 
Lo dits, no s DEspaRa 
. De qu'ieu vos enquier. 
G. Riquien : L'autre jorn. 
Fillette , point encore le dit, de (ce) que je vous 
demande, ne se délaisse. 
Part. pas. Àn la DssPanaDa. 


GuizLavazs p2 Tupea. 
L'ont démantelée. 


CAT. ANC. 8sP.. Desparar. 1T. Disparare. 


PARATGE, s. m., parage, extraction, 


rang, qualité. 
Dis me que no m pot falhie 
Que del anssor PARATGr 
Conquerrai tal amiga. 
Gtaaun ps Boxer : No pues. 
Me dit qu’il ne peut me manquer que du plus haut 
parage je eonquerrai telle amie. 
PanATGns d'auta gen, 
Poder d’aur ni d’argen, 
No os dsran ja bou pretz, 
Si rie cor non avets. : 
Aaxaup p& Manueiz : Rasos es. 
Extraction de hante gent, pouvoir d’or ni d'ar- 
gent, ne vous donneront jamais bon mérite, si Do- 
ble cœur vous n'aves. 
Jov’ es dona que sap honrar ranarot. 
Buarnas px Box : Belh m'es quan. 
Gracieuse est dame qui sait honorer parage. 
Panbres e rics fai Amors d’un ranarGs. 
B. pe VENTADOUR : Quau per la. 
Pauvres et riches fait Ameur de même ruxg. 
anc. rR. Nos somes andui d’an parage. 
Roman de Rou, v. 14545. 
Nafiert à bome de parage. 
Roman du Renart, t. TIL, p. 327. 


ze. Parage. 1r. Paraggio. 


. Inampamaste, adj., lat. ranmpana- | 2. PanATIOS, ad}. , distingué, honoré, 


sus, irréparable, inévitable, 
Ir. 


élevé. 


54 


426 PAR 
Sitot non es de laec tan rARATIO8, 
ITh es sivals plas belha e plus pros. 
Prenez DE Bai : Tot francamen. 





Bien qu'elle n’est pas de lien si élevé, elle ent 
néanmoios plus belle et plus méritante. 
Far faitz PATIO, 
G. Riquien : Pos Dieus. 
distingués. 








re fäi 





3. Enparacia, ., rehausser, illustrer, 
élever. 
Erranacra 
Volon lars faite nessiamen. 
P. Vipa : Abril is 
Rehausser ils veulent sottement leurs actions. 





PARC, s. m., parc, bergerie. 
Voyez Dema, t II, p. 67, et 
Munmatout, Diss. 33. 
En Alengri, qu'an dia, 
Vole ad an ranc venir, 
Mas, pels cas que temia, 
Pel de moton vestic, 
Ab que los escarnic. 
P. Canpimaz à Li clere, 

Le seigneur Alengrin, qui, un jour, voulut venir 
dans un parc, mais, À anse des chiens g 
guait, peu de monton rerétit, avec q 
trompe. 

Qui entra el ranc de las fedas. 
Trad. du N.-T., 8. Jean, ch. 10. 
Qui entre an parc des brebis. 
Fig. Corte ses dos 
Non es mas rancs de baros. 
Braraax px Bonn : Casuts sui. 
Cour mans don n'est que parc de barons. 








— Palissade, retranchement. 
Si qu'a Roam n’entres per forsa el rAnc, 
E l’assoiges pel paeg e per le comba. 
Bexraaxp De Bonn : Non estarai. 
De sorte qu'à Rouen il en entrit par force dans le 
retranchement , et l'assiégeit per la banteur et par 
le vallon. 
wr. ront. Parque, rr, Parco. 


a. Panouz, 5. »e., parc, bergerie. 

Vay tot corren al ranaux on esta lo bestiari, 
Abrégé de l'A et du N-T., fol. 5. 

Va tout courant au pare où est le bétail. 





3. Emrancman, v., empêtrer, embar- 
rasser, 


° PAR 
Ben s de sen gran sofraicha 
Drats que de vieilla s'mrancaa. 
Aucira : Era ques. 
Pis de eus grade phare alt qui dev 
v'empétre. 
PARELISI, s. f., lat. ranazrsis, pa 
raly: 





Val contra ranazur. 
Brev. d'amor, fa. 50. 
Vaut contre paralysie. 


ac. Car. Paralisis, see. Perlesia. 





2. Pamaumic, adÿ., lat. panaurriou 
paralytique. 
Renden. 
Vigor als rARALtTICS. 
Brev. d'amor, fa. 15 
Reudant.…. vigueur aux parabytigi 
Subst. De movement volantari es impeñi 
com es clar els ramazrrix. 
Elue. de las propr., fx. 
De mouvement volontaire est impéliim, ea 
il est érident ches les parakytiques. 
car. Paralitic. Paralitico. ronr. Peur 
tico. 1r. Paralitico. 














3. Panaumicun, w., paralyser, êr 


devenir paralytique. 
Part. pas. À 
que era ra 
Trad. du N.-Tase., 8. Maxc, de 
Quatre hommes qui portaient un bomme goicut 
paralysé. 
Subst, Lo liech en que jaria lo ranaurrar. 
Trad. du N.Test., 8. Mac, à. 
Le lit en quoi gisit le parafytigue. 
car. sr. Paraliticar, 





4: PARALITICAMENT, s. mm, paralysie. 
Malaatia que ve per fregiditat, aisi ct 


PARALITICAMENT. 
Trad. d'Albucaris, fà.: 


Maladie qui vient per refroidissement. 2 
comme paralysie. 


5. Pataricawenr, s. f:, paralysie. 


Appoplezia que termina à rararicaut- 
pasio ab privacio o defanta de seatir o À 
movement. 

Eluc. de las propr., fa 

_ Apoplexie qui se termine en parabse.. 24 

rc privation ou défaut de sentir où de mort 





PAR 


6. PALATICAR, v., paralyser, tomber en 
paralysie. 


Dissol los nervis e’ls PALATICA. 
Eluc. de las propr., fol. 184. 
Disout les nerfs et les parayse. 
Subst. Pacarican qui ve per incizio de mem- 
bre no es curable. 
Eluc. de las propr., fol. 82. 
Le paralyser qui vient per: incision de membre 
n'est pas curable. 
Part. pas. Ma PALATICADA. 
Eluc. de Las propr., fol. &. 
Main paralysée. , 
Sabstantio. Cum appar els rALATICATS. 
Elac. de Las propr., fol. 20. 
Comme il paraît chez les paralysés. 


PARENTHEZIS , s. ., lat. PARENTHE- 
ns, parenthèse, interposition. 
Panasrunsis… se fai cent, el mieg de ja 

æntencia qu'es comensada, hom trenca € 

lxysshs aytal sentencis;e pauza la razo d'aquela 
enans que la dicha sentencia sis complide. 
Leys d'amors, fol. 133. 

La parenthèse... se fait quand , au milieu de la 
phrase qui est commencée, on coupe et laisse telle 
phrase, et pose le motif de celle-là avant que ladite 
phrase soit termimée. 
ur. ss». Parentesis. vont. Parëenthesis. tr. 

Parentesi. 


PARER , ®., lat. panne, paraître, ap- 
paraître, se montrer. 
Bels m’es qu’ienu chant en siselh mes, 
Quan flor e fuelha vei PARA. 
B. pe Vexranoun : Bels m'es. 
11 m'est beau que je chante dans ce mois , quand 
feur et feuille je vois paralire. 
Hacimais rannax li ric e ill pro. 
Piznanx D'AUVERGNE : Lo Senber. 
Désormais paraffront les puissants et les preux. 
Ara PAnRA qual seran enveios 
D’aver lo pretz del mon e”l pretz de Dien. 
AtmME31 DE PEGUILAIX : Ara parra. 
Maintenant il apparaîtra quels seront envieux 
d'avoir La gloire da monde et la gloire de Dieu. 
Era pan ben que valors se desfai. 
Armani DE PEQUILAIN : Era par. 
Maintenant il paraft bien que voleur se défait. 


— Sembler. 


Sembla m tracios, 


PAR 


Quant hom pra fraucx 6 bos, 
E pueys es orgalhos 
Lai on es poderos. 
- B. ps Vanranous : Lo gens temps. 

Me semble trshison, quand homme paruff franc 

et bon, et puis est orgueilleux là où il est puissant. 
Ben »anox de bon cdr blos. 
BEarTaanD 8 Bonn : Gent fai. 

Bien paruissent de bon courage dépourvus. 

Es tan flacx e marritz 
Que ran sis adarmitz. 
BEananD DE ROVENAC : Ja no vuelh. 

Ilest si flasque et marri qu’il semble qu’il soit 
endormi. 

Lo jorn que sa cortesia 
Me mostret , e m fets perer 
Ua paac d'amor ab plaser, 
Panxo be que m volc aucire. 
P. RaimowD DE TouLouss : Atressi cum. 

Le jour qu’elle me montra sa courtoisie , et me fit 
paraître uu peu d'amour avec plai isir, il sembla bien 
qu’elle voulât m’occire. 

Subst, La gran beutatz e’l solas avinen 
E”1 cortes dig e l’amoros paner 
Que m saubetz far. 
GuiLcauuzs DE CAszsTAINe : Lo jora. 

La grande beauté et le soulas avenant et le propos 
courtois et l’amoureux paraftre que vous sûtes me 
faire. 
ancC. FR. Le sage dit qne mésaise que l’homme 

ait on cuer ne li doit parer ou visage. 
JoiNvViLLe, p. 126. 
Sa vie doit paroir necte et pure et sans fronce. 
Jenan Dx MEùNG , T'est., v. 733. 


427 


ANC. CAT, Parer. 1r. Parere. 


2. PARKISSER, PARRYSSER, 2., paraître. 


apparaître, se montrer. 
Quan vei lo temps renovellar, 
E pans la fueill' e la flors. 
BEATRAND DE BORN LE Fils : Quant vei. 
Quand je vois le temps renouveler, et paraît la 
feuille et la fleur. | 
Tota lur PannYs la corada. 
F. de S. Honorat. 
Toute leur apparaît la fressure. 
Er no us sis veisire 
S’ el filhs fo de hon paire; 
Hom no s’en meravilh, 
Si non panats al filh. 
AnsauD DE Manauuiz : Razos es. 
Maintenant qu'il ne vous soit avis si le fils fut 


428 PAR 


de boo père ; on ne s’en étonne point , s’il ne paraft 
pas au fils. 


— Sembler. 
Li vergier, cam si erou canat, 
Pansceso blanc, e verdeyon li prat. 
G. Anazxan : Non pet ester. 
Les vergers, comme s'ils étaient chenus, paruissen! 
blancs , et Les prés verdissent. 
Part. prés, subst. Al Pannisaxx de las flors. 
P. Roeïzn : Al pareissen. 
À l’apparaissant des fours. 
car. Parexer. ss». ronr. Parecer. 


3. Pan, s. m., apparence, conjecture, 
avis. 
Loe. Donex, no y sc pro, al mieu ran. 


Le mourz ns Monraupon : Mos sens. 
Done, il n’y eut profit, au mien avis. 


4. Paaupa, s. f., apparence. 
M'es de bella ranupa. 
Azsman LE Nota : 
M'est de helle apparence. 


ir, Paruta. 


Era m vai. 


5. Panvax, s. m., apparence, marque, 
indice, semblant. 
Non a mais lo nom e'l PAR vEx. 
B. ps VenTADOUR : Chantars no. 
N'e que Je nom et l'apparence. 
Jeu am mais un bel PAR VEN 
Del sieu bel cors avinen. 
AnnAuD CATALAN : Amors ricx. 
J'aime davantage un beau semblant du sieu beau 
corps avenant. 
E°1 fron li’n sors nn'estramas, 
Que !li er jasse, mentre viva, ranvans. 
AL=GRET : Âra pareisson. 
Et au front lui en sort une bosse, qui lui sera tou- 


jours marçgus, tant qu'il vive. 
Loe. Aissi m trai 
Mos volers lai 


El fol captenemen 
Don m'’es mantas vetz PARVEN. 
PEraoLs : Quoras qu’amors. 
Ainsi m’entraîne mon vouloir là à la folle conduite 
dont il m'est maintes fois apparence. 
Quan jou la vey, be m’es rAnvEs, 
Als buels, al vis, a la color, 
Qu'eissamen trembli de paor 
Cum fa la fueïha contra ’l ven. 
B. ve Venrapoun : Non es meravelha. 


PAR 
Quand je la vois , il m'est bien indice, aux you, 
au visage , à la couleur, qu'également je tremble ée 
peur comme fait la feuille coatre le vent. 
rr. Parvente. 


6. Panvensa, s. f., semblant, sppa- 
rence, action, manière. 
Sitot fas de joy rAnvEN sa, 
Mot ai dins lo cor irat. 
B. px Vanrapoum : Lo temps vai. 
Quoique je feme semblant de gaité, moult j'ü 
intérieurement Je cœur triste. 
Tan gen finis e comenss 
Sos solats et sa rAnvaxSA. 
B. ne Vasranoun : En qu 
Si bien Snit et commence sa conversation & a 
manière, 
Loc.  Desamper e mescrey 
E desam en rAnva= SA. 
Guiirauxs ps Casssraine : Lo does comire. 
Je délaisse et mécrois et cesse d'aimer en apparent. 
Mi faits orguelh en dits ot en raavenu, 
Et ets humils vas totas autres gens. 
La coxresse DE Dre : À chautnr. 
Vous me faites insolence en propos et en manière, 
et vous êtes humble vers toutes autres gens. 
Plas ric joy que paradis 
Agre, a ma ranvzzsa. 
P. Rarmom px TouLouss : Penanes. 
Plus riche joie que paradis j'aurais, à mo er 
xr. Parvensa. 


7. PAnvVENTA, 5. f., apparence, semblant. 
Loc. S'il fai Panvanra 
Quel gainh ni l’heelh lor vire. 
P. Roctgn : Tan no plos. 


Si elle fait semblant que le guigrement a el 
elle leur adresse 


8. APaBRa, APPABER , D., lat. APPARES, 


apparaître, paraître, se montrer. 
Tau quan l’ausel de bon aire 
Vi ea beltat apanun. 
PIERRE D'AUVEROZE : Rosinbol. 
Aussitôt que l’oisœu de bonne manière nn 
beauté apparaître. 
La doussa color que ns araz, 
E'1 dous ris que tot autre vens. 
Pons D'Onraras : Aissi cum b. 
La douce couleur qui se montre en vous, et le dos: 
ris qui sur tout autre l’emporte. 
Que Dieus en forma corporal 
Ad hom nat ArAnsauss. 
Brev. d'amor, fol. 10 


PAR 


Que Dieu en forme corporelle à homme né se 
montrét. 
Geogz nos es donats per alegrar, 
‘E qui no l’a, si deu far apanxe. 
Hueuss BauwzT : Pus lo dous. 
Joie nous est donnée. pour (nous) réjouir, et qui 
ne Pa pas, pourtant doit la faire paruftre. 
Part, prés. Jutzar... que es bes ArAnzHS, e que 
es mmals aAPPAREyS. 
PV. et Vert., fol. 29. 
Jager..… quoi est le bien apparent, et quoi est le 
mel apparent. 
sc. FR. Se tantost armé n'aparons. 
Roman de la Rose, v. 15282. 
Dont il appairs par nos dites lettres patentes. 
Qu'il nous appaire clérement. 
Monsrazzer, t. I, fol. 185 et 100. 
Ce qu’il vous est bien apparut. 
Charte de Valenciennes, de 1114, P- 4o3. 


ARC. CAT. parer. 17. Apparere, apparire. 


J. APAREYSSER , APPARRYSSER , D., APPa- 
raître , paraître, se montrer. 
Cel que avian sagrat l’autar 
Ou apanzysiax diabhies. 
F. de S. Honorat. 
Ceux qui avaient consacré l'autel où apparuis- 
saient diableries. 
Part. prés. S’anc ansist miracles majors 
De sant ni plus ArPAR=TSRNTS. 
F. de S. Honorat. 
5 oncqnes vous apprîtes miracles de saint plus 
grands et plus apparents. 
Part. pas. Es ArAnzOUT a moîltss gens. 
Passion de J.-C., fol. 9h. 
Est appars à nombreuses gens. 
CAT. Aparexer. RGP. Aparocer. 02%. Appare- 
cer. ’ 


0. APARICIO, APPARICIO, APPARISSIO, 5. f., 
lat. APPAnrTIO, apparition. 
Lo jorn de l’apanicto. 
Brev. d'amer, fol. 152. 
Le jour de l’apparition. 
La vigilia de la ArPAnIcIO... 
de Dies. 


la ArPARICIO 


Calendrier provençal. 
Lea veille de l'apparition. l’apparition de Dico. 
Sobre l’arraniss1o de là ceomets. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 192. 
Sur l'apparition de la comète. 
car, Æpariei6. ner. Aparicion. ronT. Appari- 
câo. tr. Apparisione, 


PAR 429 
11. APPARENCIA , APARENSA , 5. f., lat, AP 
PARENTIA, apparence. , 


No seria equidistent segon existencia, mes 

Per APPARENCIA. 

Eluc. de Las propr., fol. 264. 
Ne sesait équidistant selon réalité, mais per ap- 
parencs. 
Home de aranzusa. 
Chronique des Albigeois, col. 19. 
Homme d'apparence. 

CAT. Apariencia, aparensa. ANC. Et. Aparen- 
cia. msP. MOD. Apariencia. PORT. Appa- 
rencia. IT. Apparenss. 

12. TRANSPARENT, ad/., transparent, 
diaphane. 
So planas, lisas, polides et rransranaxs. 
Cel cristalli.. tot et quascuna partida es 

TRANSPARENT. 

Eluc. de las propr., fol. 49 et 106. 
Sont planes , lisses, polies et transparentes. 
Ciel cristallin... tout et chacune partie est trans- 
parent. 

CAT. Transparent. use. rontT. Transparente. 

tr. Trasparente. 


13. TRANSPARENCIA, 5. f., transparence. 
Tropa TRANSPAR=NCIA et dyaphanitat, 
Per sa TRaxsPanzncCtA fa letras legiblas. 
Elue. de las propr., fol. 15 et 186. 
Excessive transparence et diapbanéité. 
Par sa transparence rend lettres lisibles. 
CAT. xsP. PORT. Tramsparencia. 17. Traspa- 
rensia. 
14. Despanua, v., disparaître. 
Fum ades naysh et appar, et tost mor e 
DESPAR. 
Eluc. de las propr., fol. 132. 
Fumée ineontinent naît et apparaît, ot anssitôt 
meurt et disparaft. 
Jhesu Crist lo seynet, et pxsranac brenmen. 
V. de S. Honorat. 
Jésus-Christ fit eur lui le signe de la croix, et dis- 
parut rapidement. 
Part. prés. D’aquest signe occident o puasra- 
RANT. 
ÆEluc. de las propr., fol. 110. 
De ce signe d’occident ou disparaissant. 
ANC. CAT. Desparer. xs». ronr. Desparecer. 
tr. Disparire. 


15. Dasarangn, v., disparaître s’éva- 
nouir. 


430 PAR 


Dasaranxr se l’estela. 
Abr. de l'A. et du N. T., fol. ar. 
L'étoile s’evanouit. : 


16. COMPARUTION, 5. f., comparation. 
À causa de lurs cowranurions. 
Rég. des Etats de Provence, 1401. 
À cause de leurs comparutions. 
caT. Comparicié. zse. Comparicion. 17. Com- 
pärisione. 
17. Compansa , %., lat. comparEere, 


comparaître. 
Si el fay citar Lo guirent e comran am lhai. 
For de Montcuc. Ord. des R. de Fr., 1463, 
t. XVI ,p. 139. 
S'il fait citer le garant et comparaft avec lui. 


ANC. CAT. Comparer. 17. Comparire. 


15. ComPAR&ISSER, v., comparaître. 
Part. pas. Per s0 car non era COMPAREGUT. 
Abr. de l'A. et du NT. fol. 19. 
Parce qu’il n’était pas comparu. 


CAT. mon. Comparexer. xs». PORT. Comparecer. 


19. SOBREAPAREYSER , ., Sur-apparaître. 
Part. prés. La sonnxaranzyxsanT caritat de la 
sciencia de Crist. . 
Trad. de PEptire de S. Paul aux Ephésiens. 
La sur-apparente charité de la science de Christ. 


PARET, s. f., lat. parixrem, paroi, 
mur, muraille. 
Eu ai tal dreg qu’eu puesca metre los trans 
de la mis maio en la sua rasar. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 19. 
J'ai tel droit que je puisse mettre les poutres de 
la mienne maison dans le sien mur. 
Quan tolh las autrai heretatz 
Ni bast castelhs, tors ni panxs. 
‘ Poxs pe CAPDOEIL : En honor. 
Quand elle ravit les héritages d'autrui et bétit chà- 
teaux , tours et muruilles. 
Totas las ranxrs foro faites. 
PHILOMENA. 
Toutes les murailles furent faites. 
Loba servieyra quai pot vezer otra .I. PABET. 
V. et Vert., fol. 31. 
Louve cervière qui peut voir à travers une "nuw- 
raille. 
auc. vn. Jehans estoit à la paroit 
Dedenz sa meson apuiez. 


PARROXISME,, s. m., lat. PanoxISuG:, 


PAR 


C'une parois et un mur seus 
Ere devise d’ambedens. 
Fabl. et cont. anc., t. IV, p. 469 «à 335. 


car. «sr. Pared. »onr, Parede. rr. Parete. 


2. Paniranna, s. f., lat. panieranu, 
pariétaire. 
PanrrantA autrement dits vitreols. 


ÆEluc. de Las propr., bol. 220. 
Partétaire sutrement dite vitréole. 


XSP. PORT. 1T. Partetarta. 


PARI, s. m., du lat. panius, parcs, 


marbre précieux. 
Pant, es marme... precios. 

Eluc. de las propr., fol. 190. 
Paros, c'en marbre... précieux. 


«se. PORT. Parto. 


2. PaniaTes, s. f., pariète, sorte de 


pierre précieuse. | 

PanraTRs, es peyra alcunament rois dei- 
nant a negre. | 
Eluc. de las propr., fol. 191. 
Pariète, c’est pierre un peu rouge déclinant à so. 


PARMULA , s. f., lat. PARMULA, men- 


brane, nageoire. 

No lor donec... PARMULAS per nadsr. | 

Ja sis que haio algunas paucas raaxuiu 
Elue. de las propr., ki.38. 

Ne leur donus.. membranes pour nager. 

Quoiqu’ils aient aucunes petites nageoires. 


PAROEMIA , s. f., lat. panommns, pare 


mie, figure de rhétorique. 
Paræmis rebus et temporibus accommods- 
tam proverbium. 
Ismon., Orig.,1,3%6,% 
Vol dire Panozmra, proverbis aproprisi- 
a temps o a cause. 
| Leys d'amors, fol 13: 
Veut dire parémie, proverbe approprié. à 
ou à chose. 


paroxysme , accès. 

Febre.… entr’els PARROXISMES. 
Eluc. de les propr., fol. 8 

Fièvre... entre les paroxysmes. 


esp. PORT. Paroxismo. 17. Parosismo. 





PAR 


PARPAILLO, s. m., lat. pariLio, pa- 
pillon. 
Col PaRPAILLOS, qu’ a tan folla natura, 
Que s fer el foc per la clardatz que lots. 
Fozquer bE MansniLze : Sitot me soi. 
Comme le papillon, qui a si folle nature, qu’il 
# frappe an feu à cause de le clarté qui luit. | 
asc. CAT. Papellé. cart. mon. Papallé. 1. 
Parpaglione. | 


ARPALHOLA , s. f., parpaillole, sorte 
de monnaie. 

Nontant detz e nov rAnPALROLAS, de las 
als .x1x. PaRPALKOLAS, en la valor dessus di- 
‘ha, soy content. | 
Ti. de 1433. Mist. de Nimes, t. XL, pr., p. 239. 

Montent dix et neuf parpailloles, desquelles dix- 


euf parpailloles , avec 1a valeur dessus dite, je suis 
poteat, 


ARRAGAGAN, s. m., lat. pARAGaU- 
me, galon, effilé , bordure, filet. 
Nemo aurates habent sut in tunicis ant in 
meis paragaudas. 

Cod. Thood., de Vestibus , 1. Il. 
PañRAGAGA I, argen viu. 


Cartulaire de Montpellier, fol. 116. 
Galon, argent vif. 


\RROCHIA, panmoQUuiA, 5..f., lat. pa- 
AOCHIA, paroisse. 
%e avia en la Pannocunra de la gleisa de 
Titre de 1160. 
Qu'il avait dans la paroisse de l'église de Buile. 
Al prestre d’autra rARROQUIA. 
Brev. d’'amor, fol. 117. 
Au prêtre d’aatre parvisse. 
‘+. asp, Parroquia. ronr. Parrochia, parro- 
gria. tr. Parrocchia. 


PannoquiaL, adj., lat. PAROCHIALIS , 
paroissial. 
S’ en deu venir 

Al rannoQuraL capels. 
| .… Brev. d’amor, fol. 117. 
Y'en doit venir au chapelain paroissial. 
C ra. À communauté de villes à église pa- 
rochial. 
lec. des Ond. des À. de Fr., 1319, 1. I, p. 68. 
T.usp. PORT. Parroquial. 1r. Parrocchiale. 


PAR 43: 


3. PARROCKHIAN, PAROQUIAN, ad}., lat. 


PAROCHIANKS, PArOISsIEN. 
Subst. Lo santx ac pietat de s08 rannocn1ans. 


F. de S. Honorat. 


Le saint eut pitié de ses paroissiens. 
Predicar à 5085 PAROQUIANS. 


Arbre ds Batalhas, fol. 127. 


Précher à ses paroissiens. 
car. Parroquia. usr. ronrT. Parroquiano. 17. 


Parrocchiano. 


4. PARROPIANT, adj., paroissien. 
Marchant, PAnnor:axT de la gleysa. 


T'it. de 1464 , Bordeaux. Cab. Monteil. 


Marchand , paroissien de l’église. 
Joban d’Aroqueg,.. rannorranT de Carinhan, 


Tit. de 1418, Bordeaux. Cab. Monteil. 


Jean d’Aroquey,.. paroissien de Cariguan. 


5. Panoc, s. m., paroissien. 


Si'l pastre maritz si desvin, 
Qui mostrara al rAnoc la via? 
Libre de Senequa. 


Si le pasteur malheureux se dévie, qui montrera 
au paroissien la voie? 


6. PARnOrIANATGEZ, 5. m., droit de pa- 
roisse. 
.X. d. € PARROFIANATOE. 


Cartulaire du Bugue, fol. 27. 


Dix deniers et le droit de paroisse. 


PARSI, s. m., prase, sorte d'agate. 
Pansi es peyra vert. 


Eluc. de las propr., fol. 191. 


La prase est pierre verte. 


PARSSA , s. j., épargne, économie. 


Maritz ja pAnssa non quier 
Del valeyssen d’un denier. 
Guicrauux px Sainr-Drpies : D’ una dons. 


Mari ne cherche jamais épargne de la valeur d’un 
denier. ‘ 
2. PaRCITAT, 5, f., lat. pañcirraTem, 
épargné, modération. 
En visnda, mesura et PARCITAT. 


ÆEluc. de las propr., fol. 173. 


En nourriture, mesure et modération. 


xer. Parcidad. vr. Parcità, parvitate, ‘parci- 


tade. 


PART, s. m., lat. Panpus, léopard. 





&32 . PAR 


Panr..., sa disposicio es cum de pantera, ni 
ha ab ela autra diferencia, sino qu’ els escacs 
de pantera s0 mays blancs, 

Leo conoysh per odor quan le PART si es ajus- 
tat ab la leona. 

Eluc. de Las propr., fol. 256 et 252. 

Léopard..…, sa disposition est comme (celle) de 
la panthère , et n’a avec elle d'autre différence , si- 
non que les taches de panthère sont plus blanches. 

Le lion connaît per l’odeur quand Le /éopard s'est 
accouplé avec la Lionne. 


Voyez Leo. 


PART, s. m., lat. panrtus, enfantement, 


accouchement. 
T’ajada o ti regart, 
Con fai femua cant ven en PAnT. 
Trad. d'un Évang. apocr. 
T'aide et te considère, comme fait femme quand 
elle vient en enfantement. 


— Portée des animaux. 
Leona... ha, el prumier »anr, .v. filhs. 
Eluc. de las propr., fol. 252. 
La lionne.….. a , à la première portée, cinq petits. 
car. Part. xs». ronT. 17. Parto. 7 


PART, s.f., lat. Panrem, part, portion. 
Per be qu’ a fait, Dieus a ssa ranr lo te. 
Poëme sur Boèce. 
Pour le bien qu’il a fait, Dieu le retient pour sa 
part... 
Donat, autreiat sa PART. 
Titre de 1060. 
Douné, octroyé «a portion. 
+ Fig. En amor pren peior PART 
Aquelh que plus si fis. 
P. CanpinaAL : Ben tenh per. 
En amour prend pire part celui qui plus s’y fe. 


— Certaine quantité d’un tout. 
Sabon tot lo santeri 
De cor os totas las rARTz, 
RaïmoxD DE La Toun : Âr es drets. 


Savent tout le psautier par cœur et toutes les parties. | 


Gran panr de s0s barons demanda. 
F. de S. Honorat. 
Grande partie de ses barons demande. 
axc. rs. De laquelle les marches estoient part 
de porphyre, part de pierre numidicque, 
part de rbarbre serpentin. 
Rasezais, liv. I, ch. 53. 


PAR 
— Partie, en parlant de ceux qui ont er 
tre eux une contestation, un procès. 
Quan lo plag es comensat, moltes vegas: 
aven que las PaAnTz queron indaciss. 
Per cossentimen de las pans. 
Trad, du Code ds Justinien, Hoi. 14e 11. 
Quand le plaid est commencé, il arrire de sen- 
breuses fois que les parties réclameat sursis. 
Par consentement des parties. 


— Côté, direction. 
Ells vezon clar dedins el cor et entor æ, 
vas totas PARTS. | 
FV. et Vaert., lol. 5. 
Ils voient clair dedans le cœur et autour de ni, 
vers tous côtés. 
Loc. Dona,'l genser que sis, 
Per vos me castia..…, 
E d’autra panr jovens 
Dits qu’ ourada foïlhis 
Val, en luecx, mais que sens. 
AnxAuD De Manu : Seben ec 
Dame , la plus belle qui soit, je m’emende pur: 
vous... , et d'autre pært plaisir dit qu’honorée fe 
vaut, parfois, mieux que sens. 
Loc, fig. Teu remanrai, e non irai albon, 
Ni virarai vas autra rar mou fre 
G. Apuxxan : Non pot eseer. 
Je resterai , et n’irai point ailleurs, ni ne tsr- 
nerai vers autre part mou frein. 
Adv. comp. 
À »anr los escriuray a la fin del rom: 
F. de S. Honoret. 
A part je les écrirai à la fn du romss. 
O apertamen, © À PART, © per sofisme. 
Murmura à PART. 
PF. et Vert., fol. 5. 
Ou spertement , ou à part, ou per sophisme. 
Murmure à part. 
Lo va tirer a PART, e va ki contar. 
Parnourssi. 
Va le tirer à part, et va lui conter. 
De colp de lansa se van ferir, 
E Gaillot li va tal donar, | 
Che pa ranT an ranrlhivaepessr. 
Roman de Blandin de Cornouaille, € 
De coup de lance vont se frapper, et Guillot lai 
donner tel, qu’il va le traverser de part ex part. 


— Prép. Au-delà, par-delà, outre, st: 
dessus, par-dessus. 
Amar mi fai, mal mon grat, finamen 


PAR 
Lieys qu’ilh m'a fag chaosir PanT les gensors. 
Ann 6 PEcurLaix : En greu. 
Aimer me fait, malgré moi, fidèlement celle 
cuil m'a fait choisir par-dessus les plus belles. 
Domna, cni dezir e tenc car 
E dopt e blan panT las melhors. 
BearnanD Dr Bosx : Pois vei lo. 
Dame , que je désire et tiens chère et crains et res- 
pecie au-dessus des meilleures. 
S’es mieils c’ aissi sofra et eudur, 
0, ranr son voler, me perjar. 


T. »'Aueni DE Preuicain £r p’'ELcias D'Üise : 
N Elias. 


S'il est mieux qu'ainsi je souffre et endure, ou 
qu'outre s00 vouloir, je me parjure. 
En Alvernhe, panr Lemosi, 
M'en aniey totz sols a tapi. 
Le conrz pe Poirixrs : En Alvernhe. 

Éa Auvergne, au-delà Limousin, je m’en allai 
toat seul en tapinois. 

Part lotz los monz voill qu'an mon sirventes 
Érrr totas las mars. 

Atweni De PsGuiLaix : Totas honors. 

Par-delà tous les monts je veux qu’aille mon sir- 
tente et par-delà loutes les mers. 

Si anc nalbs jois poc flarir, 
Aquest dea sobre totz granar, 
E part los satres esmerar. 
Le cowrx pe Porrigas : Mout jausens. 

Si oncques nul plaisir put fleurir, celui-ci doit 
Mauer sur tous , et par-dessus les autres briller. 
°rép. comp. Dizon à PAnT DE persona s0 que 

non dirian en sa presencia. 
V. et Vert., fol. 3. 

Disent à part de ja personne ce qu’ils ne diraient 
31 en sa présence. 

Maoda li unas letras DE panr hay. 

Liv. de Sydrac , fol. 2. 

Lai envoie une lettre de part lui. 

Sia De PAT mi souta, 

Qu'ien m tenc ps »AnT leis sont. 

GrRauD pr CALANSoON : Sitot s° esfarz. 

Qu'elle soit de part moi déliée, vu que je me 
‘0 de part elle délié. 

Dr ranr Karllemagne, lo rey. 

VF. de S. Honorat. 
De part Charlemagne , le roi. 

t. ra. De part nostre Seignor. 

Ænc. trad. des Liv. des Rois, fol. 76. 
De part Deu à vus parlerant. 
Mar Ds France ,t. JE, p. 43. 

De part Diea faictes le soer. 

Farce de Pathelin, p. 129. 
III, 


PAR 433 


Paix de part le diable. 


Rasazats, liv. 11, ch, 18. 
Depuis longtemps on avait substi- 


tué à DE PART la préposilion composée 
de par, et on disait de par le roi, pour 
de part le roi. 


D'an briez qui vint de par le roi. 
Manie DE France ,t. IL, p. 234. 
Mais mist le fait en ordonnance 
De par Amour le puissant roi. 
CHARLES D'ORLÉANS, p. 145. 


CAT. Part. xsb. PORT. 1T. Parte. 


2. ParTiA, 5. f., part, partie, portion. 


Pos auretz del don ana ranrTta. 
G. Faiprr : Tot atressi. 


Puisque vous aurez du don uve partie. 


Loc. Far vos ai una bella panTIA 


Que m tornetz lai d’on moec lo premier dia. 


P. CanDinaL : Un sirventes novel. 


Je vous ferai une belle part ( pour) que vous me 


retournies jà d’où je vins le premier jour. 


— Partage, choix. 


Ges no soi cossiros 
De peure tot en aquesta rARTrA. 


T. os G. RiquiEn 87 DE Jonpax : Senir En Jords. 


Point je ne suis soucieux de prendre tout dans 


ce partage. 


Quai plas n’a, plus pren d’enjan, 
Qaan ven a la PARTIA. 
Gains LE Baux : Nueg e jorn. 


Qui plus en a, plus prend de fourherie , quand 


il vient au partage. 


— Séparation, départ. 


Meinhs n’anrai, so cag, a la PanTIA 


Qu’ al comensar. 
GuiLLaAUME DE SaïiNT-Dipres : El mon non. 


J'en aurai moins, cela je crois, à la séparntion 


qu’au commencer. 


3. PanTina, s. f., partie, portion, divi- 


sion. 


Fan rARTIDAS entre sc. 
Brev. d'amor, fol. 125. 


Font portions entre soi. 


Estava solet del jorn nna raaTipa. 
V. de $. Honorat. 


Demeurait seulet une partie du jour. 


Fe'ls en tres PAnRTIDAS totz esserns escalar. 
GUILLAUME DE TubELA. 


Les fil en trois divisions tous cnsemble échelouner. 


59 





434 PAR 


Fig. Fun prohezs ha .1es. raATIDAS, ardimen, 


forsea e fermetat. 
V, et Vert., fol. 32. 


Ea prouesse il y a trois parties, _hardiesse . force 


et fermeté. 


Adv. comp. Foys,e selhqn'ex ranrinanoyric. 
G. Riquisa : Tant m’ es. 


Foix , et celui qu'en partis il nourrit. 
— Avantage. 
Ai saubut 
Chansir a ma FARTIDA, 


Ginauo DE Bonneïit, : Sol qu’ amors. 


J'ai su choisir à mon avantage. 


— Côté. 


El pausa a la destra ranvina. 
Deupss pr PravEs : Ben deu. 
Et le pose à la partie droite. 


— Séparation, départ. 
Douar L’ a rossin a la PARTIDA. 


AusToR Sc : No sui. 
Lui donnera roussin au départ. 


Ail tan mi dol la ranrroa! 


Huevuxs pe SainT-Cya : Longamens. 


Ah ! tant me peine la séparution : 
"CAT. 28v, On T. Partida. rr. Partita. 


LA 


- &. PañTIDURA, s. f., partie, portion, 


morceau , fragment. 
Portas del nas la PARTIDURA. 
Lo sancts a pres Ja PARTIDURA , 
Torna l'en luec; uon conogras 
C’auc fussa partida del nss. 


V. de S. Honorat. 
Apportes-moi la portion da nes. 


Le saint a pris le morceau, il le remet en place ; 
vous ne reconcailries pas qu’oncques il fût séparé du 


5. Ponctiox, 5. f., lat. PoRTIONeM, por- 


tion, partie. 
Amb els non aora Poncton. 


F. de S. Honorat. 
Avec eux il n'aura portion. 


car. Porti6. ss». Porcion. ronr. Porcäo. 1. 


Porsione. 


G. Paso, s. f., partie, portion. 
Parsonieras son dichas de part Oo rarso. 


Leys d'amors, fol. 26. 
Participantes sont dites de part on partie. 


PAR 


7. Panctea, s. m., copartageant, ayant- 
droit, contendant. 
Senher sis ou d'un castelh parsonirr, 
E qu’en la tor siam quatre ranctss. 
Baaraanp pe Boax : leu m’ escondix. 
Que je sois seigneur copartageeut d’un cbste, 
et que dans la tour nous soyons quatre coutendes's 
cAT. Parcer. 


8. PAnSONIER, PARIZONIER, $. Mt., COhe- 
ritier, copartageant, contendanl, 
concurrent, compétiteur, participant, 
associé, copropriétaire. 

Mos PARsSONIE2S es tan goalartz, 
Que vol la terr a mos enfans. 
BraTRAnND pe Bonn : Ges de ir. 
Mon copartageant est si perfide, qu'il vest L 
terre à mes enfants. 
Ditz que jamays siey enfant 
Non auran degun ranzonien. 
| F.. de S. Honorit. 
Dit que jamais ses enfants n'auront oul co; 
titeur. 
Tug senhor e PARSONIER 
Ab cor de guerra mesclada. 
BrarTranD DE Bonx : Resc mes. 
Tous seigneurs et concurrents avec désir : 
guerre engagée. 
Aquel Dieus drechariers, 
Que formet cel e terra, las aignas els temp 
E”1 sol e la lana, ses autres pansoxisns 


Isann : Digus els 
Ce Dieu jnste, qui forma ciel et terre, le at 
et les tempêtes, et Le soleil et la lune, sans at" 
associés. 
PansoxrEns es del mal, qui 1 consec. 
Guirrausx px Monracnacour : Nalhs be 
Participant est du mal , qui le consent. 
Fig. 
Aric pois non fni de mos huoill ransosst 
Ni de mon cor, c’ades me van fages. 
LansenTt DE Bonanwez : Moet chau: 
Onucques depuis je ne fus coproprictaire de 
yeux ni de mon cœur, vu que toujoers is me "# 
fuyant. 
Adject, Seuher sia ea d’un castel ransosit: 
Bsaraaxp DE Bons : Îeu exil < 
Que je sois seigneur copartageant d’an chitas 
anc, FR. Le fist compaignon et parcoier | 
son roianme. 


PAR 


Tait li aaire qui orent esté pargonmers de 
là traison. 
Chr. de Fr., Rec. des hist. de  Fre, t. Il, p.279, 
V, p- 24. 
Ta ne pues gecter d’estre parsonniers du péril, 
mais tu n'es pas esté compaignon du profit. 
Œuvres d'Alain Chartier, p. 268. 
Avec les autres parsonniers de la société à 
qui il avoit presié son argent à usure. 


Auvort, trad. de Plutarque. Vie de M. Catoo. | 


sac. cAT. Parconer. ns». Parcionero. 


3. Pansonie Ra, s. f., cohéritière, copar- 
tageante, participante. 
Pansoxinas son dichbas de pert o parsa. 
Leys d'amers, loi. 5. 
Participantes sont dites de part ou partie. 
rs, Parcionera. 


10. PARTICIO , PARTISO, PARTIZO , PARTI- 
SON, PARTIZON , 5. f., lat. PARTITIO- 
sem, division, partage, séparation. 
Ses divisio et PARTICIO, 

ÆEluc. de las propr., fol. 4. 
Sans division et séparation. 
Acordamen de far ranTisos del castel. 
Pt. de 1246. Dour, t. VE, fol. 306. 
Accord de faire partages du château. 
auc. vs. Conferma ceste partison par sa parole 
devant les barons et devant tout le pople. 
Gest. de Louis-le-Débonn. Rec. des hist. de Fr., 
t. V1, p. 166. 
Que nos avou ci uu torel 
Et une vache et un véel : 
De ce devon partisson fere. 
Roman du Renart,t.l,p. 224. 
Les ordres que vous tenies en la partition, 
distribution et coudaite des affaires générales 
le l'Estat. 
Mémoires de Sully, 1. Il, p. 509. 

AT. Partict6. use. Particion. ont. Particdo. 

rr. Partisione. 


- Tenson, contestation. 
Cal vos play may, vaqueira, PARTIZO? 
T. os R. Gaccxza ar Da J. Minazuas : Joan. 
Quel vous plaît davantage , vachère, fenson ? 
Drutz qu’ a domna conquezss 
Non deu movre PARTIZO=. 
T.»’Azsaan 27 DE MinavaL : Miraval. 
Galant qui a dame conquise ne doit pas ezxciler 
onéestation. 


PAR 


— Départ , éloignement. 
Qusn venra a la PAnTISON. 


 Hueuxs pe SainT-Cya : Vescoms. 
Quand il viendra au départ. 


435 


11. PARTIDOR, 5. #3., lat. PpanTiTon, 


partagear, copartageant, contendant. 
Vos fezetz gran folor, 
Cant prezes ab ranTiDoa. 
T. px GuiLLauux &T D'ARNAUD : Senh’ Eu. 
Vous fltes grande folie, quand vous prites avec 
Copartageanlt. 
snc. ra. Le vif deable, li ssignor 
M'avoient fet partisséer. 
Roman du Renart, t. 1, p. 239. 
O citadins des flots] quel partageur borua 
Vostre humide séjoer ? 
Du Baaras, p. 241. 


CAT. Esp. PORT. Partidor, 17. Partitore. 


12. PanTIMEN, 5.7. partage, division, 
jeu-parti. 
Sitot no s’ es lo ranrtuzx ongal. 
Aie: De Pacvisanx : Nuils bom. 
Bien que le partage n'est pas égal. 
Blacas, d'aquest rAaTIMaN 
Sai ieu chausir lo meillor. 
T. ps BLacas 5% De Ramsaun : En Resimbaut. 
Blacas, dece jeu-parti je sais choisir le meilleur. 
D’ est PARTIMEN nos partire. 
T. »= Goniaunx ar ps Pusozs : Del joi. 
De ce jeu-parti il nous partagers. 
as», Parnmento, partimiento. 17. Partimento. 


13. PARTENDER, s. :4., participant, s0- 
ciétaire. | 
Si es compains de la covercio dels bos, ta 
sers PARTENDERS de lor vertut. 
Trad. de Bède, fol. 94. 
Si tu es compagnon de la conversion des bons , tu 
seras participant de jeur vertu. 


14. Panria, v., lat, panriné, partager, 
fendre, entr’ouvrir, départir. 
Qu'els mals o’ls bes PAnTiIssEx entr’ amdos. 
Pons px CarDuei : Per joy. 
Que les maux et les biens nous partageassions 
entre nous deux. 
Aissi PARTI nature... 
Los dons entre las gens. 
AnxauD bs Manunsz : Rasos es. 
Ainsi partages nature... les dons entre Jes gens. 


136 PAR 


La terra se PARTIC. 
La nobla Leycson. 
La terre s’entr'ouvrit. 


— Séparer, éloigner, diviser. 
Panrimai m'en, et er sieus tots lo tortz. 
RamBAUD DE VAQuEIRASs : Ges sitot. 
Je m’en éloignerai, et sera sien tout le tort. 
Pos nos PARTIM de vos, avem agat grans mals. 
F. de S. Honorat. 
Depuis que nous nous sépardmes de vous, nous 
avons eu de grands maux. 
Belhs Monruelhs, aisselh que s ranT de vos, 
E nou plora, ges non es doloiros. 
B. »« Ventapour : Belhs Monruelhs. 
Beau Monruel , celui qui se sépare de vous , et ne 
pleure pas , point n’est sensible. 
Fig. Amiex nou pot nulhs hom ranTIR, 
Si 1 cor si volon consentir. 
P. Roeiers : Entre ira. 
Nul bômme ne peut diviser amis , si les cœurs 
veulent s’accorder. * 
Panri mon cor tot d'autre pessamen. 
… GUILLAUME DE CABESTAING : Lo jorn. 
Je sépare mon cœur entièrement d’autre pensée. 
Substantiv. Quan mi soven qu’ al rARTIR, 
L’ auri dire francamen. 
Pons De CAPDUEIL : Quoras que. 
Quand je me souviens qu'au séparer, je louis 
dire franchement. 
ANC. FR. Quant il le pout partir de sei, 
Si l'envéat servir le rei. 
Manuie DE France ,t. [,p. 52. 
Cealx qui avoient party et divisé entre eulx 
l'empire. 
AnyorT, trad. de Plutarque. Vie de Démétrius. 


— Partir, s’en aller. 
Quer era nueyiz, no s poyron PARTIR d’aqui. 
PHILOMENA. 
Parce qu'il était nuit, ils ne purent partir de là. 
D’uey en un an PARTRAS d’ayci. 
YF. de S. Honorat. 
D’aujourd’hui en un au tu partiras d’ici. 
Fig. D’autra part amor fay lonhar 
E ranrin maldir e malfar. 
” Brev. d'amor, fol. 3. 
D'autre part amour fait éloigner et partir mé- 
dire et méfaire. 
ANC. FR, Le jonr que je me parti de Joinville. 
JOINVILLE , p. 26. 


tenso. 


PAR 


Le roy se partit dadit pays, et vint a Limos: 
Œuvres d'Alain Chartier, p. 141. 
Avant que il se partist de celle ville. 
Chr. de Fr. Rec. des hist. de Fr.,t. V,p. 3 
Madame, à Dieu soyez; et à ces paroles, i 
tourna ses espaulles pour soy partir. 
JERAN DE Sa1NTRÉ, t. Î], p.20) 
Loc. Si m ranrxrz un jnec d’ amor. 
. Le conte DE PorriErs : Ben vue: 
Si vous me départes un jeu d'amour. 


Eu Savaric dis al prebost… que lin rarr 


V. de Savari de Mauleon. 
Le seigneur Savari dit au prévêt... qu'il lu c 
départit tenson. 
Blscatz, non tenc ges vostre chau per bon 
Car anc ranris plaich tan descominal. 
T. p£ BLacas ET D P. VipaL : Peire Vidil. 
Blacas , je ne tiens pas votre chant pour bo a 
oncques je (ne) départis discussion si extraordimun 
Part. pas. 
Pueys er mest nos totz L’anes raerrri. 
GAvaAUDAN LE VIEUX : Seabors per. 
Puis sera entre nous tout l’or partage. 
En doas partz li a son destrier mieg nant 
Roman de Ficrabras, *.{"Ù 
En deux parties il lui a mi-partagé sou destria 
Domna, puois de mi no ns cal 
E partir m'avetz de vos. 
DEerTrAnD DE Bonn : Does 
Dame , puisque de moi il ne vous soucie, et. 
vous m'avez éloigné de vous. 
Ab tan veus lo cosselh paarir. 
R. Vipaz : Unas von: 
En même temps voilà le conseil sépare. 
N Ugo, gen fazetz jocs panrirz, 
Si trobassetz bon chauzidor. 
T. ox Hucues pe LA BACHELERE Er DE BraTui 
pe S.-FEuiz : Dion 
Seigneur Hugues, gentiment vous faites »:5 
partis, si vous trouvies bon interlocuteur. 
Fig. Lo cor ranrrr d'un dol corau. 
Le come pe Porriess : Faraiis 
Le cœur fendu par une douleur cordile. 


CAT. ESP. PORT. Partir. tr. Partire. 


15. PARTIDAMENT, adv., séparément 
Siuns causa es messa en penhora à 
omes PAATIDAMENT. 
Trad. du Code de Justnien, 1. Ÿ 
Si une chose est mise en gage à deux hommæ”: 


parement. 


PAR 
Ad. comp. La mitat NOM PARTIDAMES. 
Tit. de 1275. Arch. de Toulouse, J. 321. 
La moitié no séparément (par indivis). 
zsP. PORT. Partidamente. vr. Partitamente. 


16. Parcrera, s. f., parcelle. 
Se contentaran de 1ns PARCELAS, 
Fors de Béarn, p. 1088. 
Se contenteront des parcelles. 
PonT. Parcella. 


17. PARSRLIER, PARCERIER ; PARCERER, 
s, m., Copartageant, participant, as- 
socié, compétiteur. 

Queres tan say e iay 
Tro lo cor aiatz jay 
D’una ses PARSELIER. 
Auanixu DES Escas : Eu aquel mes. 
Vous chercherez çà et ià jusqu'à ce que vous ayez 
le cœur joyeux d’une (dame) sans compétiteur. 
No sio Pancan1En de las rendas. 

Cout. de Moissac. Du Mécr, Vory. litt., p.09. 
Qu'ils ne soient pes participants aux rentes. 
Negos d'aquels rARCERERS. , 

Tit. de 1183. Arch. du Roy. Toulouse, J. 322. 
Nol de ces copartageants. 


8. PanraniT, adj, égal en partage. 

Es trinus et unitatz 

E Filbs e Sanct Fsperitz, 

E quasqus es rARTANITZ, 

Si qu’ us noms es'et us guits. 

PIERRE D'AUVERGNE : Lauzats sia. 
Est triple et unité et Fils et Saint-Esprit, et cha- 

un est égal en partage, tellement qu’un nom il 
st et un guide. . 


y PanTiaz, adj, partial, divisible. 
Havem motz o dictios PanTIALS..…. La dictios 
ABTIALS fai part de si meteyssha, ses mudar e 
» perdre so significat. 
Leys d'amors, fol. 66. 

Nous avons mots ou termes divisibles.... Le terme 
visible fait portion de soi-même , sans changer et 
es perdre sa signification. 

Fn .v. PARCIALS venas diviea. 

Eluc. de las propr., fol. 54. 

Ea cinq veines partielles divisée. 

+. esp. rOaT. Partial. 17. Parziale. 


, PARCIALITAT, s. f., partialité. 
La PARCIALITAT fos esquivada, 

Cat. dels apost. de Roma, fol. 218. 
Quc la partialité füt esquivée. 


‘ticip. 


PAR 43 

caT. Parcialitat. xsr. Parctalidad. vont. Par- 

cialidade. 1r. Parzialità, parzialitate, par- 
zialitade. 


21, PARTICIPATION, 5. f., lat. PARTICI- 
PATIONEM, participation, communi- 


cation. 
La ranTicrraTion a la communion. 
Doctrine des Vaudois. 
Le participation à la communion. 
Sera romogut de la PanTiciPaTIoN de la tauls. 
Regla de S. Beneseg, fol. 39. 
Sera éloigné de la participation de la table. 
car. Participaciô. xsr. Participacion. roRT. 
Participacäo. rr. Participazione. 


22. Panricers, ad)., lat. PARTICEPS, par- 


ticipant. | 
Mentir es cap d’engen, 
PanrTiczps de totz mals. 
Nar pe Mons : Sitot nou. 
Mentir est chef de tromperie , participant de tous 


maux. 


23. PARTICIPATIU, adj., participatif, qui 


participe. 

Entre si de lors proprietatz rARTICIPATIVAS,. 
‘ Eluc. de las propr., foi. 114. 

Entre soi participatives de leurs propriétés. 


24. PanTICIP, s. m., lat. PARTICIPIUM , 


participe. 
Es ditz ParTIGIrS, quar en partida participa 
am lo verbe et en partida am lo nom. 
Leys d'amors, fol. 100. 


Est dit participe, car en partie il partitipe avec 


le verbe et en partie avec le nom. 


Del panrictp e de la conjunctio. 
Gramm. provenç. 
Du participe et de la conjonction. 


cat. Particip. sr. PORT. 3T. Participio. 


25. PaRTICIPIAL, adj., participal, qui 


vient du participe. 
Noms PARTICIPIALS es Can se deriva de par- 


Leys d’amors, fol. 50. 
Le nom est participal quand il se dérive du par- 
ticipe. 


26. PARTICIPIALMEN , @dv., participale- 


ment, par le participe. 


438 PAR PAR 


Podon esser explicat... PARTICIPIALMEN O Nomnadas PARTICULARMENT. 


nominelwmen. Règl. des Etats de Provence, de uor. 
Leys d'amors, fol. 50. Nommées particulièrement. 
Peuvent être expliqués... par le participe oupar| sr, Perticularment. asr. roar. Particuler- 
Je nom. ments. 17. Particularmente, particolar- 
27. Panaricipan, PAR TIÈSIPAR » %., lat. mente. 
PABTICIPABE, participer, avoir part, |30. PARTICULADAMENT, ado., par par- 
faire part, partager. ticules, par parcelles. 
Pogues s08 gaugz PARTICIPAR. Petit a petit, PARTICULADAMENT. 
Contricio 8 penas infernals. Trad. d’'Albucasis, fol. 45. 
Qu'il pât partager ses joies. Petit à petit, par particules. | 
E ns fay al seu sobeira be, 
Que dezxiram part tota re, 31. AParTIR, ., séparer. 
PAnRTICIPAR. La qual senhoria no entend aranrin de &. 
Semblans a se nos voic crear Charte de Gréalos, p.61. 
Qu’ el poguessem PARTISSIPAR. Laquelle seigneurie il n'entend pes séparer dem. 
Brev. d’amor, fol. 2. CAT. EsP. PORT. Apartar. 
Et nous fait participer au sien souverain bien, 
que uous desirons au-delà de toute chose. 32. APPAACELAR, APPERCELAB, D., MOr- 


11 voulut nous créer semblables à lui, afn que! celer, diviser, partager, doter. 


Feet prions participer de lui. Part. pas. ArPARCELATZ... en vita, O per Kss- 
Substantiv. Panricirans vol dire penre part. 


ment. 
… Leys d'amors, fol. 100. Los enfants... nO APPERCELATS. 
Participer veut dire prendre part. Fors de Béarn , p. 1088 
Part. prés. Se fan Panticreaxs en tots Ja colpal  Partagés.… pendant la vie, ou per testament. 
cells que o recuibon et o celon. Les enfants... non dotés. | 


V.. et Vert., fol. 14. 
8e font participants de tonte la fante ceux qui 33. APARCELAMENT, 5. /., diVISi0D, pa- 


le recueillent et le cachent. tage. 
CAT. zsr. POST. Participar. 17. Participare. Per carta de APARCHLAMENT. 
. . - Fors de Béarn, p. 1096. 
28. PanricuLan , adj., lat. PARTICULARES, | D Les de partage. 

‘particulier. | 

Lo dit recebedor Panricuzan de cascuna | 34. APARSONAR, v., partager, doter. 
diocesa. Part. pas. Segôn que son ongendrers del peyre, 

Tit. de 1424. Hist. de Languedoc, t. IV, pr., 80 APARSONAT. 
col. 423. Eluc. de Las propr., fol. 51. 
Ledit receveur particulier de chaque diocèse. | Selon qu’ils sont engendrés du père, ils sont dois. 


Institution PARTICULAR. , . —…, 
Tit. du xrtte siècle. Doat, t. EX, fol. 30. 35. DaranTis, 5. J. 9 départie, separt 


Institution particulière. tion. 
cat. 2sP. rURT. Particular. 17. Particulare, Anc no fui plos augoissos 
particolare. Com soi de vostra n&rPanrTi1A. 


FocqueT 2x Romans : Domna ies pa 
29. PARTICULARMENT , PARTICULARMEN,|  Oncques je ne fus plus angoisseux comme je =: 


ade., particulièrement, en détail. de votre séparation. | 
Lo rey no pot pes saber PARTICULARMEN las | ANC. FR. La trompette m'apelle | 
gens d’aquest capitani. Sous les drapeaux de Mars, 
Arbre de Batalhas, fol. 130. Cruelle départie ! 
Le roi ne peut pas convaître particulièrement les Hsnai IV : Charmante Gabrielle. 


gens de ce capitaine. -_ Aiuai partit ledit Pierre de la ville, ou 





PAR PAR 439 
bien conseillé, à l'aide dodit Paul Ursin , qui] dv. comp. Que nos havem ab nostre senhor 


fot one piteuse départie pour lui. lo rei NON DRPARTIDAMENT. 
Comes, liv. I, p. 455. Tite. de 1270. Arch. du Roy. Toulouse, J. 3ar. 
. ’ e # N e = 
| _f, dé fe n. Que nous possédons avec notre seigneur le roi non 
16, Drranrina , s. f., départ, défectio séparément (par indivis). 


Per la paranripa qu el fec, el mes Lost en 


Fa Arbre de Batalhas, fol. 79. ee 

Par la déféction qu’il ft, il mit l'armée en péril. | 39- DrEPastin , v., départir, séparer, 
diviser, partager, distribuer, dis- 
soudre. 

Com del enfant c’ab an marahoti 

Fai om del plor laisser 6 pæranTin. 


&sr. PORT. Departidamente. 


”. DaraRTIMENT, DEPARTIMEN, DEPAR- 
TEMENT, $. M., Séparation, division. 
La mort non es autra causa Mays DEPARTI- 

vix del cors e de l’arma. 


Pet Vert. fol. 27. Atngnt DE PEGUILAIX : Si com l’arbres. 
La mort n'est autre chose que séparution du corps Comme de l'enfant qu'avec un maravédis on fait 
st de l'âme. | détacher et départir du pleur. 
Membre vos quel fo ‘1 comensamens Dzranrin dels autres membres lo membre 
De noetr” amor : ja Dume Dieus non vuelha | poyrit. | 
Qu'en ma colpa sia’l DzranrTimaxs. F. et Vert., foi. 58. 
La cowresse pe Dix : À chanter. Séparer des autres membres le membre pourri. 
Qu'il vous souvienne quel fut le commencement Vos, qu'iea am mais que res qu’el mon sis, 
enotreamour : que le Seigneur Dieu ne veuille pas An fuit de me nzranrin e Jonhar. 
d'en ma faute soit la séparation. CLaine D’Anbuss : En greu. 


Tractetlo pxranramanr de se e de sa molher. Vous, que j'aime plus que rien qui au mode soit, 


Cat. dels apost. de Roma, fol. 166. | ;}, ont fait séparer et éloigner de moi. 


T . . , . . . e 
raila la séparation de soi et de sa femme Avers ajostar non es paradis, 


Différence. Ans comandet Dieus qu’om lo pzranris 

Entr'els clergues non trnep D&rARTIMEN , Tot per cofrairia. 

log son d’un sen, d’an core d’un albire. Le moins Dk MonTAUDON : Manens. 
P, CaanixaL : Tot atressi. Armmasser richesses n’est pas paradis, au con- 


Entre les clercs je me trouve pas de différence , | traire Dieu commanda qu'on les partageñt entière- 
us sont de même esprit, de même cœur et de| ment par confrérie. 


éme pensée. Lo cosselh se paraaT, qui no a trop durat. 
‘c.ra. À son département, l'empereur luy Guizzavuuz De TupeLa. 
feit de grands dons. Le conseil, qui n’a pas beaucoup duré, se s6- 
RaseLats, liv. LES, ch. 19. pars. 
Après le département Bélissire. | Subst. Membre vos, si us plai, del bon coven 
kr. de Fr., Rec. des Hist. de Fr., t. T1, p. 191. Que mi fezetz al paranTir saber. 
Contestation. GuiLLAuxe px Casasrtaine : Lo jorn. 


Qu'il vous souvienne , s’il vous plaît, de ls bonne 


Que per aventara... detractions, enflament, | te 
convention que vous me fîtes connaître au départir. 


PARTIMENT NON sian entre vos. , 
rad. de la n° Épit. de S. Paul aux Corinthiens. | Part. pas. Era m soi paranrtrz 


Que par aventure... détractations, irritatioo, D'una fals’ ubetairitz. 

“estation ne soient pas entre vous. Ginaup pe Bonnie : L’autr’ ier. 

C. CAT. Departiment. ANC, ESP. Desparti- Maintenant je me suis départié d'une fausse 
miento. 17. Dipartimento. trompeuse. 


Cant li fraire an complit 


DEPARTIDAMENT s DEPARTIDAMEN , Luor mestier, els an parantrir 


de. , séparément. La palina, si com an d’usatge. 
losemps © DEPARTIDAMENT. F.. de S, Honorat. 
Tit. de 1291. Doa?, t. 11, fol. 210. Quand les frères ont accompli leur mystère, ils 


asemble ou séparément. ont distribré la palme ainsi comme ils ont l’usage. 


440 PAR 


Daæpanvipa es ls companis. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 36. 
La société est dissoute. 


— Substantiv. Dissident, schismatique. 
Aquetz patriarchas foro dezapauzatz, quar 
ero familiars als ppanrirz de la Glyeia de 


Roma. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 15t. 


Ces patriarches furent déposés , car ils étaient fa- 
miliers avec les dissidents de l'Église de Rome. 
ANC.yn. Il convient sien demourer 

Sans despartir jusqu’à la mort. 
CuanLes D'OnLÉANS, p. 242. 
La rivière qui départ les deux royaumes. 
Comines, Liv. I, p. 105. 

Devant que j'eusse achevé mon discours et 

que l’assemblée de l'auditoire füt départie. 
Auxot, Trad. de Plutarque. Morales, t. I, p. 406. 

La... plus difficile entreprise fut de faire de 
uouveau départir les terres. 

Auyor, Trad. de Plutarque. Vie de Lycurgus. 

Grand Dieu, de qai la main départ les dia- 

dèmes. 
BraTaUT, p. 8. 
ANC. CAT. ANC. EsP. Departir. CAT. MOD. Esr. 
MoD. ronT. Despartir. 17. Spartire. 


4o. ProPorTio, s. f., lat. PROPORTIO, 
proportion. 
Son d’una ProPoRTIO, cant al temps. 
Leys d'amors, fol. 49. 
Sont de même proportion, quant au temps. 
caT. Proporctô. zsr. Proporcion. pont. Pro- 
porcäo. 1T. Proporzione. 


A1. PROPORCIONAL,. ad}., lat. PROPOR- 
TIONALIS, proportionnel. 


Las forseys so de rRoroRCIONAL inscizio. 
Trad. d’Albucasis, fol. 30. 
Les ciseaux sont de tranchant proportionnel. 
GAT. Es. PORT. Proporcional. 17. Propor- 
zionale. 


42. Paoroncionas, %., proportionner, 
Part. pas. So rROPORCIONADAS... acuitats. 
Trad. d'Albucasis, fol. 30. 
Sont proportionnces.… les acuités. 
CAT. &3P. PORT. Proporcionar. 1T. Praporzio- 
nare. 


43. SorarTin, 2., distribuer, diviser, 
distinguer, détacher, trancher. 


PAS 


Vos ai be largament donat o sorarir. 
GuiLLaAUnE DE Tureus. 
Je vous ai bien largement donné ou distribue 


Part. pas. Tant bras e tant pe soPaarir. 
GoizLauus Ds Troeu. 
Tant de bras et tant de pieds tranches. 


44. TarmæanTIa, v., tripartir, partas: 
en trois. 

Part. pas. Segon qu'om litz en la’stori r'; 
PARTITA, 


Cat. dels apost. de Roma, fol. À 
Suivant qu’on lit en l’histoire triparti. 


CAT. EsP. Tripartir. 


PAS, s. m., lat. passus, pas, mour 
ment des pieds. 
Ben faria d’un pas dos. 


CADENET : Amori. 
Bien je ferais d'un pas deux. 
Loc. Menero lo filh de Dieu 


AÏ ostal d'Ampna, lo gran ras. 
Brev. d’'amer, fol. 162. 
Menèrent le fls de Dieu à l'hôtel d'Anne. : 
grand pas. 


Ady. comp. Aissi Jaafre s’en vaine rs, 
Car totz es enuiatx € las 
Ten son dreit camia 
Per La forest , lai on li pls, 
Totf jen e suau € ps ras. 
Roman de Jaufre, (ol. 3344 
Ainsi Jaufre s'eu va au pas, cr il etes 
et las. 
Tient son droit chemin par la forêt, là out :: 
plaît , tout gentiment et doucement ct as pas. 
Lor ost seguisa los tot jorn pas e ras. 
Cat. dels apost. de Roma, Kl. 1 
Leur armée les suivait toujours pas à p15 
L'angels li venc sx n18 LO Pas. 
V. de S. Énimie, fol 1: 
L'ange lui vint soudainement. 
Mas pus D’A pas m'anci. 
P. Vipar : Una ciues 
Mais puisqu'elle m'occit lentement. 
Pas que tan D'A Pas s'i pren. 
GuiLLAUME DE Batans : Si que: 
Puisqu’elle s’y prend si doucement. 
Deu se toiz homs cofessar 
Ben e D’a ras, ses trop cochar. 
Brev. d'amor, fol. 1:°. 
Doit tout homme se confesser bien et à ‘: © 
sans trop se presser. 


PAS 
— Pas, passage, détroit, ouverture. 
No sai quora mais la veiray, 
Que tan son nostras terras lonh, 


E taut y a Pas e camis. 
G. Rupez : Lanquas. 


Je ne sais quand davantage je la verrai, vu que 
tant sont vos terres loin , et tant il y a passages et 
/ 


chemins. 
Loc. Sirventes, diras 
Qu’enans que passes lo pas, 
Gar ben si l'es foudatz grands. 
Reis que gran terra demanda, 
Par que fassa ges, 
Quan caval non trai del ras. 
BaaTRAND DS Bons : Gent fai. 
Sirvente , tu dires qu'avant qu’il passèt Le détroit, 
il regarde bien s’il lui est grande folie. 


Roi qui demande grande terre , il paraît qu’il fasse 


raillerie, quand il ne tire point cheval du pas. 
car. Pas. xs». Paso. pônr. 17. Passo. 


2. Pas, ad. de nég., du lat. passus, 
pas, point. 
Ce mot était employé explétivement 
avec la négation nox. 
Sofrir m°er la pen'e l’afan 
Totz temps, mom pas dos jors ni tres. 
Pixsne D'AUVERGKE : Eu non laudarsi. 
]1 me sera à souffrir la peine et le souci toujours, 
non pas deux jours ni trois. | 
S'iea ai tengat lonc temps lo vostre ostal, 
No us pessetz Pas leu lo m fassatz gurpir. 
P. CaaDtxaL : De selhs. 
Si j'ai tenu longtemps le vôtre hôtel, ne vous 
penses pas que facilement vous me le fassies aban- 
donner. 


car. Pas, 


. Passapa, 5. f., passage, traversée, 
transit. 
Re de vassana ni d'intrada. 


For de Montcuc. Ord. des R. de Fr., 1301, 
t. XVI, p. 130. 


Rien de transit ni d'entrée. 
Loc. E'ls baros d'est’encontrada, 


Sels an fag vas vos PAsADA. 
BaaTaanp DE Bonx : Rassa mes. 


Et les barons de cette contrée, ceux-là ont fait 


enr vous passage. 
- Tranation. 
IL. 





PAS 


Den haver lonc s0 pauzat 
E noel, am belas montadas 
E desshendudas e rassapas. 
Leys d'amors, fol. &1. 
Doit avoir long air posé et gouveau, avec helles 
ascendances et descendances et transitions. 
car. Passada. xsr. Pasada. ronr. Passada. 1r. 
Passats. 


4Âr 


4. Passarez, s. m., passage, détroit. 


Tenisn... los PasATGus serrats, 
Chronique des Albigeois, col. 33. 
Tenaient.. les passages fermés. 
Fig. Aisso non esmorts, ans mi dara PASSAGE 
De las dolors del mont al sobeyran estage. 
F. de S. Honorat. 
Ceci n’est pas la mort, mais me donnera passage 
des souffrances du monde au souverain séjour. 


— Traversée, en parlant d'une rivière 


que l'on passe avec un bac. 
Er sou pus vil que vila del passaraz, 
Sxavenr px GiRONE : Cuends chanso. 
Maintenant ils sont plus vils que vilain du pas. 
sage. 
Il s'employait le plus souvent pour 
indiquer le voyage de la Terre-Sainte. 


Per so"! fatz que ill crozat veu reptan 
Del pAssATGz qu’an si mes en obli. 
S’el rassares no ill plats no crei que i an. 
Bzaraanp px Bonn : Âra sai eu. 
Pour cela je le fais que les croisés je vais accusant 
de passage qu'ils ont mis en oubli. 
Si le passage ne lui plaît pes, je ne crois pas qu’il 
y aille. 
cat. Passatge. usr. Pasage. ronr. Passagem. 


1T. Passaggio. 


5. PASSAMEN, s. M., passage, traversée. 


Fig. Aquesta vida non es mas .1. breus Pas- 


SAMENS. 
W. et Vert., fol. 27. 


Cette vie n'est qu'uu court passage. 


— Trépas. 


Cant plac a Jhesum Crist que fos s0s rAssAm ES, 
Sebeli l’ab los angels. 
Pisans ps Coustac : El nom de. 

Quand il plut à Jésus-Christ que (ce) fut son 
trépas, il l’ensevelit avec les anges. 
car. Passament. usr. Pasamiento roRT. 1T. 

Passamento. 
56 


44a PAS 


6. Passapon, s. Mm., passage. 
Lai venon trei 
A1 PAs#ADOR. 
E. FonsaLana : En abriu. 
Là ils viennent trois au passage. 


— Passant, passager. 
Aysi CON PASSADOR. 
Trad. de l'Épitre de S. Jacques. 
Ainsi comme passant. 
car. Passador. s6r. Pasador. ront. Passador. 
‘ ir. Passatore. 


7. PASSAR, %., passer, traverser. 
Peironet , passa riu d'Ili. 
G. Ruvez : No sap chantsr. 
Peironet , passe le ruisseau d’lli. 


PAS 


— Surpasser. 
Vens en aïssi totas antras hentatz, 
Com lo soleills passa totas clardatz. 
. AtMEnt pr BetLisot : Totas clardats 
Elle vainc par ainsi toutes autres heautés, core: 
la soteil surpasse toutes clartés. 


— Lancer, jeter. 
Moral. En Passez manu regart. 


Anxaup DE Minsan : Qui cat 
J'en passai mainte œillade. 


— Se résoudre, se changer. 
Si cam tonedres grans PAssAmA en plou. 
Trad. de Bède, fol. ”:. 
Ainsi comme grand tonnerre se résoudra es per. 


Tan sotils que pagues Passan per an anel| — Faire tremper, plonger. 


d’'an petit det. 
Liv. de Sydrac, fol. 106. 


Si mince qu’il put pdsser par uu anneau d’uu 
petit doigt. 


Per aiga baillen PAssarz 
Tota l’aatra carn que ill donatz. 
Devupts DE Prabrs, Æus. cass 
Par eau bouillante passes toute l’autre chair «- 


Il s'employait souvent pour indiquer | vous lui donnes. 


le voyage de la Terre-Sainte. 
Mas trop d’omes son que eras fan semblausa 
Que rassanAN, e ges no n'an dezire. 
R. GaucrLu DE Beziers : Qui vol aver. 
Mais beaucoup d'hommes sont qui maintenant 
font semblant qu’ils passeront, et ils n'en ont point 
envie. 


— Transporter. 


— Couler, écouler. 


À vegadas passa l’aigua que cor 
Desobr’ el pont, per forsa qu'acn«, 
Pueys merma tan que non passa re. 
P. CaaDinaL : Non es core. 
Parfois passe l’eau qui court dessus le pont px 
la force qu’elle a en soi , puis elle diminue tant «2°. 
ne passe rien.” 


Tag li nautor que deva passan lo comte e| __ Exister, agir, faire ses affaires, « 


totas sas gens. 
Tit. de 1221. Arch. du Roy., J. 309. 

Tous les nautoniers qui doivent passer le comte 

et toutes ses gens. 
Dos rossins tenis cascun an, 
Am que rassava l'aygua del Var als pellegrins. 
V. de S. Honorat. 

Il tenait deux roussins chaque année, avec quoi 

il passait l'eau du Var aux pèlerins. 


— Dépasser; transgresser, outre-passer. 
Fig. Trop rassarsz los decx 
De Dieu. 
G. Frouriaas : Sirventes vuelh. 
Vous passes beaucoup les commandements de 
Dieu. 
Ja no m desesper per tan, 
Qu’anc de re non Passxt son man. 
P. RamonD De Tourouse : Enquera. 
Jamais je ne me désespère pour autant, va que 
oncques en rien je ne dépassai son ordre, 


comporter. 

Las antras gens, que sabo las autras ar. 
fan gran bezonh al segle, mas hom se poir 
passaAR ses Îor. 

Lie. de Sydrac, fol. 81. 

Les autres gens, qui savent les autres arts, Let 
grand besoin au monde, mais on pourrait se pain” 
sans elles. 

Ab fols PAss1 com puosc, ab sabis, savismest. 
Press DE Constac : El nom de. 

Avec fous je passe comme je peux, avec 2". 
sagement. 

Loc. fig. Nis cug que m pas las dens 
Uns mot descovigens. 
GtnauD DE Cananson : El mon ve. 

Et qu'elle ne pense pas que me dépasse les denti 
un mot déplacé. 

Si qu’el dir no m passa les dens. 
RamsauD D'Onanct : Ere me 
De sorte que le dire ne me dépasse pas Les dent: 


PAS PAS 443 


Part. prés. subst, Ta yest l’estela que. guis Non es tan gran lo roinhos 
Los rassanxs d'aquesi paes. Qu’en un sol morsell o en dos 
P. CanDiwaL : Verg vergens. No'il xmpasses. 
Tu es l'étoile qai guide les passants de ce pays. BERTaAND DE Bons : Maitolin ges. 
Part. pas. À mais de tres mes PAsSATz. __ N'est pas si grand le rognon qu’en un seul mor- 
Gui ve CaAvaiLLON : Doas coblas. ceau ou en deux tu ne l’avales. 
H y a plus de trois mois passés. | car. Empassar. 


Quan la nuhs es PAssADA. . , 
Roman de Gerard de Rossillon , fol. 84. 11. Éspassan, ®., passer , finir, s'en 


Quint la nuit est passée. aller, dissiper. 
4. À passaT on an Per xspassan l’ira e la dolor 
C'Amors no m tenc ni pro ni dan. C’ay dins mon cor. 

Gui D’Uisxz : Ades on plus. B. CansONEL : Per espassar. 
À passé un an qu'Amour ne me tint ni profit ni Pour dissiper la tristesse et la douleur que j'ai 
mage. | dans mon cœur. 
lon fon tal mortsldet, »assar ha tres censans.| Part. pas. 

F. de S. Honorat. Lo jorns es xsPAssarz c’l sers renguts. 

Il ae fut telle mortalité, a passé trois cents ans. ‘ Roman de Gerard de Rossillon, fol. 89. 


Le jour est passé et le soir venu. 
Devenir, parvenir. 


art. pas, Aquel qui sera aprobat et PAassar 12. Cowpas, s.m.,-compas, mesure. 
mestre. Voyez ALnazTr, p. 361. 


Statuts des Cordonniers de Bordeaux. Pren son co mesura 
Ord. des R. de Fr., 1461, t. XV, p. 452. FR CORPARE Fr. Par. fol. 59. 


Celai qui sera approuvé et passé maltre. Prend son compas et «a mesure. 


Mourir, trépasser. | Sera partitz e ssenhatz per un compas. 
at, pas D Liv. de Sydrac, fol. 138. 


2 cors de Jhesa-Crist pres lo benacratz Sera partagé et marqué per un compas. 
Jela man sant Caprasi, apres s’en es Passarz. | — Rhythme, 


V. de S. Honorat. Qui pren cert compas e no’l continua, 

Le corps de Jésus-Christ prit le bienheureux de | vyicis es. 
main de saint Caproise , après il s’en est passé. Leys d’amors, fol, 26. 
T. Pasar, xp. Pasar. ronT. Passar. 17. Qui prend ceriaine mesure et ne la continue pas, 

Passare, cest vice. 

. Adv. comp. Faita d’un nou telh presan, 

Passanamen, adp., entièrement, to- À COMPAS € a guaran. 
alement passé. GAUSERT, MOINE DE Puicrs0T : Un joys. 


Faite d’une nouvelle taille distinguée, avec me- 
sure et avec proportion. 
Quar qui Pan comrAs va, 
Pzr comras deu obrar. | 
NaT DE Mons: Al bon rey. 
Car qui va par mesure, par mesure doit travailler 
Daspassan, v., dépasser, surmonter, | axc. ra. Cil à cheval è cil à pié, 
ominer. 8i com il orent eomencié, 
Tindrent lor eire è lor compas, 
Serréement lor petit pas 
Ke l’un l'altre ne trespassont. 
Roman de Rou, v. 12827. 
Mès toute taillie à compas. 
Roman de la Rose, v. 21001. 
caAT. &sr. Compas. ronT. Compasso, compaco. 
Expassan , v., faire passer, avaler. 1T. Compasso. 


Mas de mi, n’a dos ans PAssADAMEr 
Qu'ieu son privats. 

Le morne x MOnNTAUDON : Aïssi eum. 
lis ponr moi , il y en a entièrement passé deux 
que je suis privé. 


. Ges mos cors no s Jassa 
D'amar, ni m pespassa 
L'angoissos tarmen. 
G. RIQUIER : Ea res no. 
ïnt mon cœur ne se lasse d'aimer, ai me dé- 
€ le tourment angoisseux. 


444 PAS 


13. Compassan, v., compasser, mesu- 
rer, arranger, disposer. 
Tot jorn en lor cor compPassan 
Co en gastan te desfassan. 
Libre de Senequa. 
Toujours en leur cœur ils mesurent comment en 
géant ils te détruisent. 
Part. pas. Diea fe tot lo mon 
Compassar e redon. 
Nar De Mons : Al hon rey. 
Dieu fit tout le monde compassé et rond. 
Fig. Mon estribot fenisc que es tot comPassATz. 
. P. CanpinaL : Mon estribot. 
Je termine mon estribot qui est tout compassé. 
xsr. Compasar. pont. Compassar. 1T. Compas- 
sare. 


14. TRASPAS, TRESPAS, 5. 11. , trépas, 
trajet, trait. 
En bren d’ora s’esdeve 
Que om mor en an TRAsPAS. 
Forquer 2 Romans : Quan ben me. 
Éo peu de temps il advient qu’on meurt en un 
trait. 
Loc. Anet de vide a Tazspas. 
Chronique des Albigeois, fol. 7. 
Alla de vie à trépas. 
car. Traspas. xsr. Traspaso. ront. Traspasso, 


trespasso. 1T. Trapasso. 


15. TRRESPASSATGE, 5. M., PASSAGE, aC- 


tion d'aller outre. 
Be conosc, al TRESPASSATGXZ, 
Qu’ ab aital toza vilana 
Pot hom fer ric companatge. 
Mancanaus : L’autr'ier. 
Je connsis bien, au passage, qu'avec telle Bllette 
villageoise on peut faire riche assortiment. 


16. TRESPASSAMEN, 5. Mm., trajet, tra- 


versée, passage. 
E’1 ricors del segle malvaz 
Non es nas TRARSPASSAMENS, 
Focquer pre Romans : Quan ben me. 
Et la puissance du mauvais sièle n’est que 
passage. 


— Transgression. 
Paeys cant d'Adam fon lo sieu razspassamaxs. 
Pisanx DE Constac : El nom de. 
Depuis que d’Adem fat la sienne transgression. 


— Mort, trépas. 


PAS 


Que m valbatz a mon TazshAssaAmEx. 
P. CanpisaL : Un sirventes. 
Que vous me valliez à mon trépas. 
Non den hom dire de Dien fo o sera, car na 
pren negan TRESPASSAMEX. 
W. et Wert., foi. #. 
On ne doit pes dire de Dieu il fut oa il sn, a 
il ne prend nal trépas. 
axc. vr. De plorer le srespassement de ce sn 
prince. 
JormviLs, p. 15. 
Il senti que l’eure de son  trespassenel 
aprochoit. 
Gestes de Louis le Débon., Rec. des Hist. de Pr. 
t. VI, p. 169 
En ce teinps alla de vie à trespassement Si 
gismond de Bavière. 
ALAIN CHARTIER , p. 102. 


— Cours, durée. 
En aquel rnzsPassamManT del temps de 558 
Jehan Beptista jusqu’e papa Silvestre. 
Arbre de Batalhas, fol. 6. 
En ce cours du temps de saint Jean-Bapuite jui 
qu’au pape Silvestre. 


ssP. Traspasamiento. 17. Trapassament. 


17. TRASPASSAIRE ; TRASPASSADOR, 5. #. 


transgresseur. 
Si tu fest rRAspassarne de La ley. 

Trad. de PÉptt. de S. Paul aux Romain. 
Si ta es transgresseur de la li. 


anc. «sr. Traspasador. 1x. Trapassarore. 


— Adj. Qui doit trépasser, périssable. 


Ays0 que es TRASPASSADOR en presnl. 
Trad. de La 2° Épit. de S. Paul aux Coristhiet 


Ceci qui est périssæble présentement. 


18. TRASPASSAR, TRESPASSAR, TRAPASSSE 
v., dépasser, outre-passer, enfrei 
dre, transgresser. 

May no vuelh dromadari menar ni cavalg” 

Qu’ iea un jorn ne volria .xrt11. TAESPASAS. 

Roman de Fierabras, v. #08. 
Plus je ne veux dromadsire mener ni cherautb 
vu qu’ (en) un jour j'en voudrais dépasser quaiors 
Pensas 10 TRESPASSAR 
So que l’Ompnipoten a volgat ordensr” 
F. de S. Honeret. 
Penses-tu transgresser ce que le Tout-Pasmsi 
voulu établir? 


PAS 


Senher, Na Eva rassPasssr 
Los mandamens. 
GavAUDAN LE ViEux : L'autre dia. 
Seigoeur, dame Êve transgressa les ordres. 
ac. rR. Vostre commandement lequel je ne 
vouldroye trespasser. 
Hist. de Gérard de Nevers, p. 5. 

— Passer, aller, traverser, percer. 
L’aentre dia, per on mati, 
Tazxspassava per on simmelh. 

GavauDan LE Vieux : L'autre dis. 
L'autre jour, par un matin, je traversais par 
un coteau. 

Tnarassan lo camel per lo pertus de l’agullia. 

Doctrine des Vaudois. 

Passer le chameau par le trou de aiguille. 
asc. FR. Si vit d'aventure un home trespasser 
qui portoit sur son col une grant coignie. 
Chr. de Fr., Rec. des Hist. de Fr.,t. III, p. 203. 


— Finir, cesser. 
Lo cel e la terra rrausrassanam, mais las 
mieuas paraulas nO TRESPASSARAN. | 
Trad. du N.-T., S. Manc, ch. 13. 
Le ciel et laterre passeront , mais les miennes 
paroles ne passeront pas. 


— Trépasser, mourir. 
Mi muer e vnelh Tazspassan. 
B. pe VENTADOUR : Quaa lo boscatgs. 
Je me meurs et veus trépasser. 
Loc. Volrion vius TRASPASSAR 
Mais que aquelh turmen sofrir. 
Poxs D'OnrTaras : Aissi cum. 
Ils vondrsient vivants trépasser plus que souffrir 
œ tourment. 
Part. prés. Tro qu'es denan mi TaasPassans. 
G. Anazxan : Quan la. 
Jusqu’a ce qu’elle est passant devant moi. 
Qui avis huelhs razspassaxs coma loba ser- 
Vera. 
Aquestz bes Tazsrassaxs que Dieus dona 
neyss a 208 enemiz. 
V. et Vert., fol. 31 et 87. 
Qui avaît yeuz perçants comme louve cervière. 
Ces biens finissants que Dieu ‘lonne même à ses 
ennemis. | 
Subst. Anc no menespreziey los TR=sPASSANS. 
V.. et Vert., fol. 82. 
Oncques je ne méprisai les passan!s, 
Part.pas. Per temps avenidor 
E per lo rresrassar. 
G. RiqQuizn : Qui conois. 
Pour le temps à venir et pour le passé. 


PAS 
. Masnoneslong temps TRasPassaTz. 
V. de S. Honorat. 
Mais n’est pas long iemps passé. 
À tots fizels TransPAssATz. 


Brev. d'amer, fol. 103. 
À tous fidèles trépassés. 


ARC. FR. Ains que cist jors soit érespasses. 
Roman du Renart, t. Il, p. 214. 
car. Traspassar. xsr. Traspasar. ronr. Tras- 
Ppassar, trespassar. 17. Trapassare. 
14. OUTRAPASSAR, OUTREPASSAR , D., OU- 
trepasser, dépasser. 
Part. pas. Vei los morts que, pels costats, 
An los tronsons ouTazPASSATS. 
BxnraanD DE Bons : Be m play. 


Je vois les morts qui , par les côtés, ont les tron- 
çons outrepassés. 


445 


— Aller outre mer. 


Luecx es qu’hom deu ourrapassan. 
Pons Fasre n’Uzss : Luecx es. 
1i y a lieu qu’on doit aller outre mer. 
Tr, Oltrapassare, oltrepassar. 


PASCA, Pascra, Pasqua, s. f, lat. Pas- 


ca, Pâque. 
Pascaa, en ebroyt, vol dire... passagge. 
Eluc. de las propr., fol. 129. 
Pâque, en hébreu , veut dire... passage. 
Davan lo jorn festival de Pasca. 
Frag. de trad. de la Passion. 
Avant le jour solennel de Pégue. 
La vespra de Pascnas se mogron ans del dis. 
GuiLLauxx ps TupaLa. 
Le soir (la nuit) de Péque ils se murent avant le 
jour. 


Fig. Gren desirier ai desirada penre aquesta 


rascHa ab vos. 
V. et Vert., fol. 51. 


Grand désir j'ai de prendre vette péque désirée 
avec.vOtLs: 
Prov. Cre far Pasca o Nadal 
Quant son .xx. dinz sou ostal. 
BEaTRAnxD DE LA Tovn : Mauret. 


. Croit faire Pdgue ou Noël quand ils sont vingt 
dans son hôtel. 


— Loc. Servant à désigner le printemps. 


Atressi chan quan l’ivers es venguiz 
Cum faz l’estatz ni le rasca floria. 
P. Vipaz ou P. Guizex : No m fai chantar. 
Pareillement je chante quand l'hiver est vene 
comme je fais (dans) l'été et (à) la pégue fleurie. 


446 PAS PAS 
CAT. ANC. Pasca. GAT. mob. Pasqua. usr. Pas- 4. PLagman, ®., pâmer. 
cua. PORT. Pascoa. ir. Pasqua, leu no puesc la pena durar, 
De tal dolor roi fai PLASMAR. 
B. pe VENTADOUR : Quan L. 
Je: ne puis endurer La souffrance, de telle dos- 
leur elle me fait pémer. 
Aissi PLAsMRI quan vos vi dels oills rire. 
. G. Faimit : Mon cor. Far. 
Ainsi je pémai quand je vous vis des yeux sœunrr. 
Part. pas. Mi lais soven »Lasmar el sol chauer. 
G. Fair : Mot mi. 
Je me laisse souvent tomber pémé au sol. 
Ad aquesta paraula, cay del caval Lam 
Roman de Fierabraes, v. 1%. 
A cette parole, pémé il tombe du cheval. 
CAT. e5P. PORT. Pasmar. 










2. Pascaz, adj., lat. pascmaLis, pascal. 
Cant Diens comandet ad aquels que sacrifi- 
cariau l’anhell »rascaz que senchesson be lurs 


Joms. | 


V.. et Vert., fol. 9. 
Quard Dieu commanda à ceux qui escrifierajent 
l'agneau pascal qu'ils ceignissent bien leurs reins. 
Lo jorn rascwaL es dia de gauch. 
Eluc. de las propr., fol. 128. 
Le jour pascal est jour de joie. 
car. Pasqual. xs. Pascual. vont. Pascal, pas- 
coal. rr. Pasqnale. 


PASMAR, PALMAR , 2., du grec csaua, 
pdmer, se pâmer. 
Aïssi PASMEI qan vos vi dels oills rire. 
G. Farvir : Mon cor. Var. 
Ainsi je pémai quand je vous vis des yeux sourire. 


Si que no s poc tener que non Ppasmzs de 
dolor. 


5. PLasmazo, s. f., pamoison. 
Quan de PLasmazo en revenc. 
GuizLauue DE BEnGuEDAN : Lai ou bon. | 
Quand de pamoison il eà revint. 


6. EsPLasmMAR, ®., pâmer. 
.Irct. vets s xspcasmar desotz un olivier. 
Tal dol ace tal ira Ca terra sssrtast. 
Roman de Fierabras, v. 3640 «à 433 
Quatre fois il se p#ma dessous un olivier. 
Telle douleur il eut et tel chagrin qu'à terre ils 
pâme. 


PASSER, s. f., at. » PASSER , passent: 


moineau. 
Las rasens non obliles. 
Li done passzn 0 perditz. 
Devnes DE PRADES, #us. cass. 
Que tu n’oublies pas les passereaux. 
Qu'il lui donne passereau ou perdrix. 
ANC. ra. Pinsons, pivers, passer et passerots 
CL. Manor, t. I, p.38 


V. de Bertrand de Born. | 
De sorte qu'il ne se put tenir qu'il ne pémdt de 
douleur. 
Part. pas. Vos caires rasmADa. 
T. DE MonTANT Et D'UNE DAME : Leu venc. 
Vous tomberez pâmée. 
À s0s pes s’es PALMADA sus los marbres listratz. 
Romande Fierabras, v. 2990. 
À ses pieds s’est pimée sur les marbres jspés. 
ANC. FR. 
Qu’ elle quéy pausmée desus le pavement. 
Poëme d'Hugues Capet , fol. 20. 
CAT. ESP. PORT, Pasmar. 


2. Pasmazon, 5, f., pamoison. 
Quant el revenc de Pasmazox, el crida e dis, 
en ploran. 


17. Passere. 


2. PASSERAT, 5. M.) PASSCTEAU , MOIREAL. 
El reys Felips cassa Lay, ab falcos, | 
Sos rAsSsERATZ e'ls petitz auselhos. 
BenTranp n& Donx : S'ieu fes. 
Êt le roi Philippe chasse là , avec faucons , se3 ps 
sereaux et les petits oiseaux. 


W. de Bertrand de Born. 
Quand il revint de pamoison, il crie et dit, en 
pleurant. : 


3. EsPALMAR, %., pâmer. 
Doncx s’xspaLMaA lo rey sus lo col del destrier. 
lMloripars’esPaLMaT, que tant a grans beutatz; 


Gui, l’anet redressar, sos novels maridatz. 3. PassEnA , s. fs passereau, moineau. 
Roman de Fierabras, v. 3898 et 2819. Las passtnas que pitavan 
Alors le roi-se pâme sur le cou du destrier. Mot cochosamen e manjavan. 


Foripar, qui a de tant grandes beautés , se péma ; | 


Trad. dan Évarg. apecr. 
Guy, son nouveau marié, alla la relever. ra un Evans. apar 


Les passereanx qui becquetaient ct masgene 
ANC. E8P, PORT, Espasmar. tt. $Spasimare. moult avidement. 





PAS PAS ki 


IC. FR. — Pacage, pâturage, 

Et Ja passe défend de son bec conrroussé Al abric, lonc la pasTuaa, 

$es moineaux assaïllis dans le mur crevassé. Mancasaus : L’ autr’ier. 
Du Banras, p. 248. À l'abri, le long da päturage. 

ir, Passera. CAT. ESP. PORT. IT. Pastura. : 


\. PassanaTra, s. f. dim., petit passe-| 3. Pasrunaz, PASTORAU, s. m., pacage , 


reau, petit moineau. pâturage. 
O, si vols, una PASSARETTA. Las erbas els pasTunats e las aigas. 
Daunes DE PRADES , Auz. ass. Tic. de 1259. Arch. du Roy.,J. 33. 
Ou, si tu veux , un petit passereau. Les herbes et les parages et les eaux. 
r. Passaretta. Ea uns pasronaus, lonc ua rin. 


MarcasRus : L’autr’ier. 
| Passxnin, adj., de passereau, de Dans des péturages, le long d’un ruisseau. 


moineau. | 4. PasTenc,s. m., pâturage, pacage. 
D'egestio rasssa ina. Vergiers, bosc, rasrancs. 
Deupes pe PRADES, Aus. cass. Tit. de s291. Dour, t. XI, fol. 216. 


D'éjection de passereau. Vergers, bois, pâturages. 


AST, s. m., lat. pasrus, pâture, nour- Prengan per tots locs lenhas, aigas e rAs- 


TRNXS, 
niture, pâtée, mangeaille. . Tic. de 1aÿr. Doar, t. VI, fol. 151. 
Apres voillats que soven tast Qu'ils prennent en tous lieux bois . Œœux et pa- 
D’ squella pol a son PAST. cages: 
" Davbes De PaaDes Aus. cass. Cavals et autras Lestias copiosament han 
\ PASTENCS. 


Après veuilles que souvent il tête de cette pous- Eluc. de las propr., fol: 129 
24 lue e ., e e 
tee dans sa pétée. ss Chevaux et autres bêtes ont copieusement péfu- 
Sai ne motz que, dinz lsi on estan, rages. . | 
S’acluzon plus no fa son »asr ausel. ; 
— Aliment, pâture. 
R. GauceLx DE Baszisrs : À penas vau. ? , 
J'en sais de nombreux qui , là-dedans où ils sont , Peysshos... s0 PasTanc et vianda d’ home. 


 achent plus que ne fait oiseau sa péture. Ps: Eluc. de las propr., fie 154. 
sc. ra. Nol past, tant soit.il sauvoureux, issons… sont aliment et nourriture d'homme. 


Ne vin, tant soit-il délectable. 5. PASTURGUE, s. m., pâturage, pacage. 
Bossañn,t.{,p. 118. Aigas et erbas e PASTURGUES. 
Poar ls baste qu'il a de taster du pass. Tic. de 1198. Arch. du Roy. Toulouse, 3.38. 
Les quinse Joyes du Mariage, p. 16. Eaux et herbes et péturages. 
Avant le past où sprès. | CAT. Pasturatge. nsr. Pasturage. 


Rasgcais, liv. III, ch. 38. 


6. Pasquiae, »ascein, s. #n., lieu de 
ir. Past. xsp. PORT. 17. Pasto. L ? ? s ! 


commun pacage, parcours. 


PasTuna , 5. f., lat. pasTuRA, pâture,| Camso vinhas o cazas o devezas o Pasquiuns. 
nourriture. V. et Vert., fol. 15. 


. b . ‘ Champs ou vignes ou cases où «levèses ou parcours. 
Ayssi co buou romin sa PasTunA. Donat et altreiat los rascuxirs els bos cu- 
V. et Vert., fol. 42. : 


._ . inals. . 
Ainsi comme bœuf ruraine sa pétwrs. mipal Charte de Besse, er Auvergne. 
Serem de verms PasTuna. Donné et octroyé les parcours dans les bois com- 
SoaDEL : Puois trobat ai. munaux. °'” 
\oas serons péture de vers. anc. ra. Terre... qu'on appelle chsume et pas- 
. La pasruna de la paraula de Dieu. chier de bestes. 
Trad. de Bède, fol. 53. Cout. de la Marche, art. 425. Du Canox ,t. V, 


la pâture de la parole de Dieu. À col. 330. 


448 PAS 
7. Pascuos, adÿ., lat. Pascuosus, fécond 
en pâturage, propre au pâturage. 
Fractaos et rAscUos. 
Terra. fertil en herba rascuosza. 
Eluc. de Las propr., fol. 160 et 175. 


Fructueux et fécond en pâturage. 
Terre. fertile en herbe propre au péturage. 


8. Pascuaz, adj., de pâturage, propre 
au pâturage. 
Herbas rAsCUALS. 
Æluc. de las propr., fol. 231. 
Herbes propres au pâturage. 


9. Paissiu, Passiu, s. m., droit de pâtu- 
rage, de pacage. 
Senhorias e PAISSIUS. 
Tit. da 1243. Arch. du Roy, J. 325. 
Seigneuries et droits de péturage. 
Passtus , cassius, pesquius. 
Tic. de 1246. Arch. du Roy., J. 330. 
Droits de pacage, droits de chasse, droits de pêche. 


10. PAIcKIO, $. f., pacage, pâturage. 


Aigas © PAICHIOS., 
Tis. de 1248. Arch. du Roy., J. 323. 


Eaux et péturages. 


11. Pasciriu, adj., alimentaire. 
Virtut PAsCITIvA es ministra de virtut nu- 
tritiva. 
Eluc. de las propr., fol. 19. 
Vertu alimentaire est instrument de vertu nuatri- 
tive. 


12. PasronaL, adj, lat, PASTORALIS, pas- 


toral. 
Offici PASTORAL. . 
Doctrine des Vaudois. 
Office pastoral. 
Recebre la PASTORAL cura. 
Trad. de Bède , fol. 56. 
Recevoir le soin pastoral. 


OAT. ESP. PORT. Pastoral. vr. Pastorale. 


13. PasTORI, s. m., pâturage, pacage, 


herbe. 


Crey que m det Dieus aquest parelh 
Joy de cambra en rasroni. 
GAvAUDAN LE Vieux : L’aatre dis. 
Je crois que Dieu me donna cette joie pareille de 
chambre sur l'herbe. 


PAS 


14. PASTRE, PASTOR, s. m1. , lat. Pasto 
aem, pâtre, pasteur, berger. 
El rasrre, qu’ el mal sentis, 
Tornet son cantar en plor. 
Gui D'Uise : L'autre jors. 
Le pâtre, qui sentait le mal , tourss son chant 
en pleur. 
Belh m’es quan vey que boyer e rasroi 
Van si marrit q’us no sap vas on s'a0. 
B. AsnauD DE Monrcuc: Anscœais ts. 
I1 m'est beau quand je vois que bouviers et pétr 
vont si marris qu’un ne sait où il s’aille. 
Pasraz, laozengier gilos 
M' onron chascun dia. 
CADEner : L’autr’ier lonc. 
Berger, les médisants jaloux m'honorent ct 
jour. 
E’n tenria neys per seubor 
Un pasron que vengnes de lai, 
Annaup DE Manvnz : À quis 
Et j'en tiendrais même pour seigneur se FA 
qui viendrait de là. 
Moral. Es vide, guits e consolamens, 
Pasrans e lats. 
À. BRANCALEON : Pessius peus 
Îl est vie, guide et consolation, paster «tk 
mière. 
‘Ill Las fan morir e dechazer 
Ist fals PasTOR. 
G. Fiouxraas : No an laisearai. 
Ils les font mourir et déchoir ces faux pastsn: 


ANC. r&. Si coiement uns mouton prit | 
‘Que li paistres ne s'en part. 
" Fabl. et cont. anc.,t.IN,p à 
Mès tost L’aperçut le pastor, 
E li a bué deus mastins. | 
Roman du Renart, t. 1,p. 13 
CAT. a6P. PORT. Pastor. tr. Pastore. | 


15. Pasroner, s. m. dim., bergent 


pastoureau. 
Pueis li PASTORET, que gardavan 
Lur fedas, e las pastorgavan. 
‘ Trad. d'un Evang. apocr. 
Puis les pastonreaux, qui gardaient leurs brex 
et les faisaient paître. 
CAT. Pastoret. 


16. Pasromiu, s. "7. dim. , pastourei! 
bergerot. 


Ausi la votz d’ On PASTORIU 


PAS 
Ab ana maucipa chantar. 
Mancasaus : L’autr'ier. 


J’entendis la voix d’un Pastoureau chanter avec 


une jeune fille. 


17. PASTOREL, s. m. dim., pastoureau, 


bergeret. 


Quan vos forats natz vengro los PAsTORuLS. 


Passio de Maria. 

Quand vous fûtes né, vinrent les pastoureaur. 

Gays pastorella.… 

El PasTOR&r.. 

J. Esravs : El dous temps. 
Gaie pastourelle.… et le pastoureau. 
asc. FR.  Sovent regrète un pastorel.… 
Lessiez ester 
Cel 
Pastorel. 


Jean Ennans. Ess. sur la Mus.,t. II, p. t90et 191. 


x. Pastorcillo. rr. Pastorello. 


18. Pasrona , s. f., pastourelle , bergère. 


Ea on pradet, colhen flor, 
Encontrei PAsTORA ses par. 
J. Esrevs : L’autr'ierel. . 


Dans an petit pré, cueillant des fleurs , je ren- 


contrai pastourelle sans pareille. 


E’lrasrosa moc sas rasos. 
J. Esrsve : El dous temps. 
Et la pastourelle produisit ses raisons. 
suc. FR. Sans pastorel 
Pastore trouvai. 


Prssin s'AnGrCOURT. Ess. surla Mus.,t. 11, p.151. 


Trais pastore soz un pin. 
JEan Ennans. Ess. sur la Mus.,t. 11, p. 190. 


AT. ESP. PORT. Pastora. 


9. PasroneLra, s.f. dim., pastourelle, 
bergerette. 
leu vi denan, ab on pastor, 
Gaia PASTORELLA. 
J. Esrivz : El dous temps. 
Je vis devant , avec un pâtre, joyeuse pastourelle. 
D' una PASTORELLA que vi. 


GavauDan Le Vixux : Desemperais. 
D'ane pastourelle que je vis. 


+ Pastorelle, sorte de poésie. 
a primiera PASTORELLA facha en l’an .xcci.x. 
Ms. 7226 , art. GinAup Riquirn. 
Ja première pastorelle faite en l'an 1260. 
I1T. 


PAS 449 


En aissi cam es de cansos e de verses e de 
PASTORELLAS, 
F. de G. Riquier. 
Par ainsi comme il est de chansons et de vers et 
de pastorelles. 


CAT. Bar. 17, Pastorella. 


20. PasronzTa, s. f. dim., petite pasto- 
relle. 
Trobet vers e PASTORATAS à la nsanza an- 
tiga. 
V. de Cercamons. 


Il trouva vers et pelites pastorelles à la manière 
antique. 


21. PascoR, s. m., retour du pâturage, 
renaissance de la verdure, primevert, 
printemps, saison nouvelle. 

So fa , issen »pascon , quan iutra mais. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 74. 
Ce fut , sortant primevert, quand entre mai. 
Be m play lo gais temps de »pascon, 
Que fai fnelhas e flors venir. 
BERTRAND DE Bonn : Be m play. 


Bien me plaît le gai temps de la saison nouvelle, 
qui fait feuilles et fleurs venir. | 


Colora *l Pascons 
Los verdiers e los pratz. 
GinauD DE BonnriL : Qui chanter. 
Le printemps colore les vergers et les prés. 
Bel e fresca com ross en Pascon. 
B. De VENTADOUR : En smors. 
© Belle et fraîche comme rose en printemps. 


— Prairie. 
L’autr’ier sompuiey en Pascon. 
Ginaup De Bonxeiz : Non pues sufrir. 
L'autre jour je fis un songe en pruirie. 
axc. ra. Ne chantent fors en pascour. 
Lx cuaTeLain De Coucx. Kss. sur la Mus., 1. II . 
p. 260. 
L'erbe verdoi s0z la flor 
Com el novel tens de pascor…. 
Plus bel et plus fine blanchor 
Que flor d’espine en pascor. 
Parthonoperx de Blois. Du Caxcez , 1. V, col. 226. 


22. PASCER, PAISCER, v., lat. pascere, 


paître, repaître, nourrir, rassasier. 
Senes manjar, domna, m poiriats PASCER 
Ab gent parlar. 

‘ÂALMERT DE P&GUILAIR : Sens mon. 
Sans mauger, dame, vous pourriez me rassasier 


avec gentil parler. 
57 


450 PAS 


Pueis dela cueisa PatsERETz 
L'auvel. 
Drupes DE PRADES, Aus. cass. 
Puis de la caiue vous rvpafires l'oiseau. 
Mas si los autres patssta, 
Per aquo valria mais. 
P. CanDiwaL à Pus me boca. 
Mais s'il nourrissait les autres, jour cela il vau- 
drait davantage. 
Fig. Quant era amats e fs amaire, 
E m rayssta cortes' amors. 
Ramsau De VaqueiRas : No m’ agrad' iverns. 
Quand j'étais aimé et Gdèle amant , et (que) me 
issail amour courtois 
Jovens que guerra non rats, 
Eadeve lea flacx et savais. 
Bextaan DE Bonx : AI dous nou. 
Jeune homme que guerre ne nourrit pas , devieut 
bientôt fasque et lâche. 
Proverb. Beu sap far Patssen erba vert, 
Femna qu’ el marit incrima. 
Pitane D'AUVERONE : Abans que il. 
Bien mit faire paftre herbe verte (faire passer 
pour bête), femme qui le mari inculpe. 
Aras sai que mains fols rats, 
So di’l reprovier, farina. 
P. Camon : rats chant. 
Maintenant je sais que farine nourrit maints fous, 
cela dit le proverbe. 
Part. prés. 
Tea donci a son senhor polin rase. 
Le cours »5 Porriens : Companbo. 
Je donuai à son seigneur poulain paissant (qui ne 
tette plus). 
Part, pas. Es ben rauvrs de mans. 
G. Rupee : Quas lo rius, 
Est bien repu de manne. 
Al ser, cant son pleu e raGurs. 
Mancasaus : Al prim comens. 
Aa soir, quand ils sont pleins et repus. 
Sa gens vai descausa e nuda, 
Mal abeurada e raGupa. 
Huçues px Sainr-Crn : Tant es de. 
Sa gent va déchanssée et mue, mal abreuvée et 


repue. 





























Bien seit abevreis e péus. 
Mae De Faance, (. 1, p. 190. 
Sa jument a fait ensseler 
Qui granx estoit et bien péue. 
Fabl. et cont. ane. t. 1, p. . 
axe, car. Peirer. 
1. Pascere. 


anc. 1 

















PAS 


23. Pasrunan, v., pâturer, paître. 
Prea lo caval, e mena'l rasronan. 
Leys d'amors, fol. 61 
Prends le cheval, et mène-le pañtre. 
car. anc. a8r. Pasturar. ronv. Pasorar. 
Pasturare. 


26. PasrRNGUAR , 2., nourrir, repaire 
Part. pas. Panbres.… rasremGuar et vestit 
Priv. concéd. par les R. d'Angl., pi 
Pauvres... nourris et vêtus. 





25. PAsTURGAR, PASTORGAR , PASTORUE 
PASTORIAR, 2., faire paître, phtunt 
garder, paître. 

Aital tosa vilana 
No pot, ses plasens paria. 
Pasruncan tanta bestia 
En aital terra solaua. 
Mancasnus : L'aotrir. 
Pareille Sllette villagooïse ne peut, ess sin 
accointance , faire paire tant de bètes en mb 
Ile Lerre solitaire. 
Am ses fedas que rasronGara 
En le montaigue on estave. 
Trad. d'un Évang. aporr. 
Avec ses brebis qu'il faisait paftre sar b me 
tagoe où il 1e tenait. 
De poder, en tals terradors , Lars avers ns 
roncan. 








Statuts de Provence. Bon, p. 
De pouvoir, en tels terroirs , faire pair 
troupeaux. 
Part. prés, ea vaa mon aver menant 
Per las montaygnas rasroreant 
Trad. d'un Évang: apoer 
Je vais menant mon troupeau paissan se À 
montagnes. 
ar, rour, Pastorear. 





26. Apaissen, v., repaître, nourri 
rassasier. 
As, ta qu’en orde © ararssas 
E sejornas e à’ engraissss. 
P. Canpinat : Jhesom Cris 
Écoute, toi qui en ordre (monastique) te ri 
et Le reposes ot L'engraisses. 
27. Arasrencan, v., nourrir, donne 
la pâture. 
Poletz…. APATEnCA; quan troba pain 


soaa’ls. 
Eluc. de las propr., fol. 46 


PAS 


PAS 451 


Ses poulets. elle nourrit; quand elle trouve pé- Qu'il n’ait blé ni vin ni pain ni pdte. 


are , elle les appelle. 


j, APATISCAR, v., gorger, repaître, 
nourrir abondamment , empâter. 

Ben yest fols si non gardes, 

Cent t’apariscas ni t lardas, 

Que tn mezenses non t’ardas, 

P. Canniwar : Jhesum Crist. 

Ta es bien fou si tu ne prends garde, quand tu 
empdtes et te lardes , que toi-même tu ne te brâles. 


+ AnasTonGan , v., faire paitre , faire 


piturer, paitre. 
Aquo fon tot son mestriers 
De sas fodas APASTORGANR. 
Trad. d'un Évang. apocr. 
Ce fat tout son métier de faire pañtre ses brebis. 


« Apasrunan, v., DOurrir, faire pai- 
ire, paître. 
De figes.… las deu APAsTURAR. 


Eluc. de las propr., fui. 142. 
De figues. les doit nourrir. 


art. prés. APASTURANT porcs. 

Eluc. de las propr., fol. 125. 
Feisant paître pores. 
NC, CAT, ANC, RAP. AABSIUTrAr. 


. Depasr, s. m., lat. DxpasTus, nonrri- 


ture, appétit. 
Perda ”l durmir el purasr. 
Giaaup DE Bounuz : L’auir’ier. 
Que je perde le dormir et l'appétit. 


. Darsscen, ., lat. prvascene, pai- 
re, dévorer. 


Drrascuaa tot lo munt ab sas cruels dents. 
Trad. de Bède, fol. 44. 
Devorera tout le moude avec ses cruelles dents. 


STA , s. f., pâte. 
Voyez Demiwa , t. III, p. 57, et Mu- 


Ton, Diéss. 33. 


Si com lo levat corromp la PAsrA, e la torna 
2 sabor. 

V.. et F'ert., fol. 85. 
linsi comme le levain corrompt la pdte, et la 
me à sa saveur. 


ne non ais blat ni vi ni pau ni PAsTA. 
Un raousapour ANONYME, Coblas esparsas. 


Aquest pa apellan nostre, car fo fag de 
nostra PASTA. 
V. et Vert., fol. 43. 
Ce pain vous appelous nôtre, esr il fut fait de no- 
tre pâte. 


CAT. ESP. 1T. Pasta. 


2. PasreLa, s. f., pastille. 
De vipra se fan PAsTxL AS... contra veir. 
Eluc. de las propr., fol. 162. 
De vipère se font pastilles... contre venin. 


3, Pasran, ., faire de la pâte, gâcher, 
délayer, broyer. 
De baruteler..., de pasTan. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 50. 
De bluter.… , de faire de la pts. 
Part. pas. L’onhemen es complits 
E PasTATs € pestritz. 
P. CanpinaL : Sel que fes. 
L'onguent est composé et délayé et pétri. 
CAT. Pastar. 


4. Pastaz, s. m., lat. pisronxm, pétris- 
seur, boulanger. 
Sai esser pzsTazs e cocz. 
Ramon D'AVionOn : Sirvens suy. 
Je sais être boulanger et cuisinier. 


Li Pasrazss que fan lo pan a vendre. 
Coutume d'Alais. Arch. du Roy., K,704. 
Les pétrisseurs qui font le pain à vendre. 


ir. Pistore. 


5. PasTORESSA, PESTORESA, 5. f., pétris- 
seuse, boulangère. 
De cada PAsTOnusSA , que fsssa pan a vendre. 
T'it. de 1246. Arch. du Roy., comtes de Toulouse. 
De chaque pétrisseuse, qui fasse pain à veudre. 
De pestres e de pasronusas de Monpeslier. 
Statuts de Montpellier, du xitre siècle. 
De boulangers et de boulangères de Montpellier. 


6. Prsronra , s. f., boulangerie. 
Perda e cesse de tot en tot de son ofizi de 
PRSTORIA per tres ans. 
Statuts de Montpellier, du xni* siècle. 
Qu'il perde et qu'il se désiste de tout en tout de 
soa métier de boulangerie pendant trois ans. 


7. PESTRIR, PRESTIR, v., Qu lat. pis- 
TaIAG, pétrir, façonner. 


452 PAT PAT 
De cela aiga rassrrron. Les gueux paterins, qui vont per le moodc.., 
GuitLauss ve TupeLA. si importunément montrent leur pauvreté. 


De cette eau ils pétrirent. 


PATENA, PADELA , s. f., lat. PatTEni, 


Fig. Als clercx se laisso Pasrata. 


P. CaapinaL : Qui vol sirventes. patène. 
Par les clercs ils se laissent pétrir. La parzaxa era hornada entorn de noble 
peyras presiosas. | 
8. Empasran, v., empâter. Paisouras. 
Fig. Empasrarz coblas La patene était ornée autour de nobles pirra 


Ab soill de descovinensa, précieuses. 


Lawraawc CicaLa : Lantelm qui us. Las causes sagradaes ui la Papuza del cal. 


Cat. del . » bol. 
Vous empâtes des couplets avec fange d’inconve- Les el s " Site patèns du clice + 
nance. 
CAT. ESP. FORT. 17. Patena, 


— Part. pas. substantiv. Pâté. 
An aste O =MPASTAT. 


PATENT, ad}., lat. PATENT, patent 


Brev. d'amor, foi. 130. Exemple rATaNT e manifest. 
Ont brocke ou pété. Arbre de Batalhas, fol. °0 
De salsas de girofle e de bos amPasTaTz. Exemple patent et manifeste. 
JzaRx : Diguas me tu. Baylar sas lettras raTaxrAs en forms 3: 
De sauces de girofle et de bons pétés. thenticae. 


Tit. de 1424. Hist. de Languedoc,t.1V,pr.,col.{à 


se . . . . IT. Zi Lare. 
AMG. CAT, ESP. PORT. Empastar. 1T. Jmpas Bailler ses lettres-patentes eu forme autbestiqw. 


PASTENAGA, s. f., lat. PASPINACA, ca- Doas letras PaATaxs e doas clausas. 
rotte Tit. de 1392. Bailliage de Sisters. 
° Deux lettres-patentes et deux closes. 


Herbas ab razitx trop natritivas, quals so 
raba et PASTENAGA. 
ÆEluc. de las propr., fol. 230 et 221. 


Herbes avec racines fort nutritives, telles quu 
sont rave et Carotte. 


car. Pastanaga. ront. 1Tr. Pastinaca. 


car. Patent. nse. PORT. :T. Patente. 


PATI, s. m., pays. 
Depopalet lo PAT: arvernicimi. 
El rar: de Lemotjss. 
Cat. dels apost. de Roma, lei. 1: 


2. PASTENEGLA, s. f., carotte. peus = je 7: nes 
Prenetz PASTENBGLA , verben' e cost, 
E cozetz lo fort tot ensemps. PATIR , ®., lat. PATI, pâtir, souffrir. 
Deunss pe PRADES, Aus. cass. A luec en meïllara 
Prenes caroite, verveine et eoq, et cuisez-le fort Qui ras amesuradsmen. 
tout ensemble. B. Zonc1 : Totz bom qu’en 


\ d . Parfois en améliore qui pétit raisonnablement 
PATAC, s. m., patart,sorte de monnaie. K°} mal qu'el rar li mede sa propris colp. 


En moneda de papa .xxirr. gros, vit. ra-| el s’auci, cant lo mal que rar non reco 


racs bons. aver deservit. 
Tit. de 1428. Hist. de Nîmes, t. 111, pr., p. 226. Trad. de Bide, fol. 11 
En monnaie de pape vingl-trois gros, sept pa- Et que le mal qu'il souffre lui nettse sa pre 
tarts bons. faute..…., il se tue, quand il ne recbonaît pes a: : 


° mérité le mal qu’il souffre. 
PATARIS, s. m., paterin, sectaire | car. Pair. as». ronr. Padecer 17. Paure. 


v js. 
audois 2. PATIENT, PACIENT, PASCIEN, PASSIEN 
Los truans rATARIS, que van per lo seigle... , 


tan cnportüunamens mostron lurs paupertatz. adÿ., lat, PATIENTEN, patient, endo 
F. et Vert., foi. 69. raut, souffrant, tolérant, paisible. 


PAT 


S’afina e s’adonssis 
Lo bons paupres PACIENS 
En las trebalhas corens. 
P. CanninaL : Pus ma boca. 
Le bon pauvre patient s'épure et s'adoucit dans 
les tribulations cuisantes. 
Devem esser PAT1ENT vers los mals que hom 


nos fai. 
Trad. de Bède, foi. 21. 


Nous devons être endurants à l'égard des maux 
qu'on nous cause. 


Fig. Patz passrax ven del Senhor 
Que, per nos, pres carn, e moric. 
Gavaupan LE VIEUX : Pats pessien. 
Paix paisible vient da Seigneur qui, pour nous, 
prit chair, et mourut. 
Subst.  Si’l Pasciexs es vigoros. 
Brev. d’amor, fol. 95. 
Si le patient est vigoureux. 
Viauds deu estre ministrada segon la diver- 
sitat de la malautia, segon la virtut del P1- 


CIENT. 
Eluc. de las propr., fol. 74. 


Nourriture doit être administrée selon la diversité 
de la maladie, selon la force du patient. 
«ar. Pacient. usr. PORT. Paciente. 17. Pa- 
zente. 


. PAcIENCIA , PASCIENSA , 5. fe, lat. Pa- 
TIENTIA, patience, tranquillité d'âme. 
Per qne Dieus fu, ses pro, far penedensa 
Als crestias crestatz de PaAcI=#sa. 
G. Riquier : Forts guerra. 
C'est pourquoi Dieu fait, sans profit , faire péni- 
tepce aux chrétiens privés de patience. 
PasciencrA es lo escut daurat que sosten 
totz los colps per la emor de Dieu, e cobriss 


bome de totas partz. 
V. et Vert., fol. 65. 


La patience est l’éca doré qui soutient tous les 
“aps poar l’amour de Dieu , et couvre l’homme de 
outes partis. 
4dy. comp. Li requeron que portes 

Sos mals zx vera PAcIaNzA . 
V.. de S. Honorat. 

Lui requièrent qu’il portät ses maux en véritable 
'atence. 


loc. Los fatz de Jhesu Crist non as sw pacrxnza. | 


W. de S. Honorat. 
Les faits de Jésus-Christ tu n'as en patience (ne 
cux supporter). 


‘AT. ESP. PORT. Pactercia, 17, Pazienza. 


PAT 453 


G. PATIENMENT, PACIENMEN, Gdv., Ja- 


tiemment. 

Si rACIENMEX O soste. 

Brev. d'amor, fol. 59. 
Si patiemment il le supporte. 
Ien te pregui que mi auias PATIENMENT. 
Trad. des Actes des Apôtres, cl. 26. 
Je te prie que tu m'écoutes patiemment. 
Car. Pacientment. xsr. ronT. Pacientemente. 
iT. Pazientemente. 


5. Passio, s. f., lat. Passio, passion, 


souffrance, maladie. 
Verbs es una part d'oratio significans actio 
O PASSIO. 
Leys d'amors, fol. 73. 
Le verbe est une partie d’oraison signifiant action 
ou passion. 
Soffriron passion per mans de Sarrazins. 
Y. de S. Honorat. 
Souffrirent passion par mains de Serrasins. 
Greus Passi0s et mortals. 


. Eluc. de las propr., fol. 31. 
Graves maladies et mortelles. 


Il se dit plus particulièrement en 


parlant de Jésus-Christ. 
Venc, per nostre salvamen, 
Recebre mort e PAsstO, 
Pigase D'AUVERGNE : Lo Senber. 
Vint, pour notre salut, recevoir mort et pussion. 
Creessen Deu que sostenc rassro, 
Poëme sur Boëce. 

Qu'ils crussent Dieu qui supports passion. 


— Mouvements charnels. 


Aquel dea donar issemple en totas manei- 
ras, que es morz en totas las pass1os de la 


char. 
Trad. de Bède , fol. 80. 


Celui-là doit donner exemple en toutes ma- 
nières , qui est mort pour toutes les passions de la 
chair. 

Al cor me toca una tals rass1os. 
P. Vipaz : Aissi m’ave. 

Au cœur me touche une telle passion. 

CAT. Passi6 xsr. Pasion. ronr. Paixdo. 1T. 
Passione. 


6. Passionan, v., tourmenter, supplicier. 


Part. pas. Fon passionaTz fora la porta. 
Trad. de lÉpit. de S. Paul aux Hébrenx- 
Fut tourmente hors de Ï porte. 





454 PAT 
Motz sauhs son PAss10NATz per diversas pro- 
vincias. 
Cat. dels apost. de Roma , fol. 21. 
De nombreux saints sont martyrisés dans diverses 
provinces. 


1T. Passionare. 


7. PASSIBILITAT , $. f., lat. PASSIBILITA- 
Tem, passibilité, sensibilité. 
Terra... ha msjor PassrBtLrraT. 
Eluc. de las propr., fol. 157. 
La terre... à plus grande sensibilité. 
caT. Passibilitat. xsr. Pasibilidad. roux. Pas- 
sibilidade. 1v. Passibilità, passibilitate, pas- 
sibilitade, 


8. Passiu, adÿj., lat. Passivus, passif. 
L’ autre es dit entendement rAssru. 
ÆEluc. de las propr., fol. 22. 
L'autre est dit entendement passif. 


— Subst. Terme de grammaire. 
L'actia, lo »assio e'l neatri. 
Tres significatios.. l’activa, La passtva , la 


neutrals. 
Leys d’amors, fol. 74 et 100. 


L’actif, le passif et le neutre. 

Trois significations. l’active, la passive, Ja 
neutre. 
car. Passiu. usP. PORT. 1T. Passivo, 


9. PAssIVAMEN, adv., passivement. 
Doas manieras de significar, s0 es activamen 


€ PASSIVAMEN. 
Leys d'amors, fol. 74. 


Deux mauiéres de signifier, c’est-à-dire active- 
ment et passivement. 
xs». Pasivamente. roRT. 1T. Passivamente. 


10. InPaCIENT, adj., lat. 1MPpAT1ENTEm, 
impatient. 
Els so swractans, et fan resistencis. 


Eluc. de las propr., fol. 32. 
Ils sont impatients, et lunt résistance. 


- cAT. Zmpacient. ase. roAT. 1T. Impaciente. 


11. INPACIENCIA, ENPACIENCIA , 5. f., 


lat, IMPATIENTIA, impatience. 
Nou pot esser soptats ni torbats per ira ni 
rer LHPACIENCIA. 


Per sa ENPACIENCIA. 
V. et Vert., fol. 58 et 13. 


PAT 


Ne peut être surpris ni troublé par colère n° 
par impatience. 

Par son impatience. 
CAT. E«P. PORT. Jmpaciencia. tr. Impaziensa 


12. ComParTir, ®., lat. COMPATIN, com: 
patir, avoir pitié. 
Part. prés. Fos piatos ni cowpaciams ni mi- 
sericordios. 
V. et Vert., foi. de. 
Fut sensible et compatissant et miséricordient. 


cAT. Compadexer. nsP. ronr. Compadecrr. nt 


Compatire. 


13. Cowpassio, s. f., lat. cOmPAsSI0, coû: 


passion. 
Ab pietat et ab compassio. 

V'. et PVert., toi. 61. 
Avec pitié et avec compassion. 


— Douleur, souffrance, aflliction. 
Cant .r. membre es malautes o uafnt 
grsn comPAssio n’a lo cors. 
F. et Vert., fol. 5. 
Quand un membre est malade où blessé, grand 
souffrance en a le corps. 
CAT. Compassi6. xsr. Compasion. vor. Ce 
paixäo. rr. Compassione. 
PATZ, s. f., lat. PAx, paix, repos, tran 
quillité. 
Bona pars mi plats, quan durs, 
E PaTz forsada no m plats ges. 
BentaanD pe LA BanTus : Foilla ai #es. 
Bonne paix me plaît, quand elle dure, et pau 
forcée ne me plaît point. 
Ben volgra qu’el reis dels Frances 
LT reis engles feseson PaTz. 
Poxs px Carpunis : Ea sex. 
Je voudrais bien que le roi des Française kr 
anglais fissent pair. 
Loc. 1lh escoutan, e feron rarz. 
F. de 5. Honorst. 
Ils écoutent , et firent pair. 
Adv. comp. Ieu n’ am maïs soffrir xx Pari 
Penss e dans e dolor. 
Auroxss II, no1ï D’AnAcox : Per mais. 
J'aime mieux en souffrir en pair peines et do 
mages et douleur. 
Joves, deu far guerra e cavalaria, 
E, quant er veillz, taing ben qu’ax rarsests 
RausaUD DE Vaqueïnas: Del rei d’Arages. 
Jeune, il doit faire guerre et chevalerie, © 


PAT 


quod il sera vieux , il convient bien qu'il soit en 
repos. 
AnC. car. Patz. usp. pont. Pas, 17. Pace. 


1. PAZIBLETAT, 5. f., tranquillité, paix. 
La segurtaiz de princes fai plus certaua 
PASLBLATATS. 
Tals deu esser PAz:BLRTATZ de prince. 
Trad. de Bède, fol. 8 et 6. 
La sûreté de princes fait tranguillité plus certaine. 
Telle doit être tranguillité de prince. 


}. PAZIBLR, PAIZIBLE, PAISIBLE, Ad]. , 


paisible , tranquille, calme. 

Per 2ys340 especialmens son appellatz homes 
az18Lus filhs de Dieu. 

Cant elhs seran en PAzIALA possessio de 
l'heritatge de lar payre. 

V. et Vert., fol. 105. 

Pour cela spécialement les hommes paisibles sont 
appelés $ls de Dies. 

Quand ils seront en paisible possession de l’héri- 
ge de leur père. 

Mais val hom seglars PAIZIBLES que morgues 
iraissables. 

Trad. de Bède, foi. 62. 

Mieux vaut bomme du monde paisible que moine 
irascible. | 
Sabse. Bonazaratz son los PazrsLes, car ells 

seran appellatz fils de Dieu. 
VW. et Vert., fol. 105. 

Bienheureux sont les paisibles, car ils seront ap- 

pelés fils de Dieu. 


+ PAZIBLAMENT, PAZIBLAMEN, Gdb., pai- 


siblement, tranquillement. 
Tro, a tuta lur voluntat, 
PasiSLAMEN 2i0 pauzat 
Sant Alexi ai monimen. 
Y. de S. Alexis. 
Jasqu'à ce que, selon toute leur volonté, ils aient 
posé tranquillement saint Alexis au tombeau. 
Vera pacieotis, es cant hom sufri los mals que 
bom li fai PAZIBLAMENT. 
Trad. de Bède, foi. 21. 
véritable patience, c'est quend l’homme souffre 
aisiblement les maux qu'on lui fait. 


+ Paciric, PASSIFIC, PASSIFFIC, AdJ., 
lat. Pactricus, pacifique, paisible, 
tranquille. - 

EL es 2actric senhor de la dita terra. 


Chronique des Albigeois, col. 20. 
1} est tranguille possesseur de ladite terre. 


PAT 


Devon tenir la Gleysa »Ass1r1ca. 
Arbre de Batalhas, fol, 161. 
Ils doivent tenir l'Église paisible. 
car. Pacific. zsr. PORT. 1T. Pacifico. 


455 


6. Pacrrican, v., lat. pactricane, pa- 


cifier, tranquilliser. 
Semenan discordias, e non PACIFICAN. 
La Confessio. 
Sèment discordes , et ne pacifient pes. 
CAT, BP. PURT. 1T. Pacificare. 


7. PACIFFICAMENT, PACIFICAMEN, adv., 


pacifiquement , tranquillement. 
Los tractar ben e PACIFICAMEXN, 
Chronique des Albigeois, col. 8. 

Les traiter bien et parifiguement. 
PACIFFICAMENT, bonament, en pacs. 

Tit. de 14023, Bordeaux. Cab. Monteil. 
Pacifiquement , honnoment , en paix. 

car. Pacificament. nsp. ronT. 17. Pacifica- 
mente. 


8. Pacan , PAGUAR, PAIAR , PAYAR, 2., lat. 


PACABe, payer, satisfaire , acquitter. 
Voyez Denina, t. III, p. 54. 
Qaan Peire Pelissiers volc l’aver recobrar, lo 
Dalfins no’l vole pacaa. 
V. de Pierre Pélissier. 
Quand Pierre Pélissier voulut recouvrer l’argent, 
le Daupbin ne voulut pas le payer. 
Los deutes que devia trastotz li vai PAGuan. 
V. de S. Honorat. 

Les dettes qu’il devait toutes il va lui acquitter. 
Coblas e motz, cordos, anel e guan 
Solian paGan los amadors an an. 

H. Baunzr : Pus lo dous. 

Couplets et mots, cordons , anneaux et gants sou- 

laient satisfaire les amoureux un an. 
Fig. Longamen lo rAGzT esta dona ab sas fo- 


las promessas. ” 
V. de Savari de Mauléon. 


Longuement le paya cette dame avec ses folles 
promesses. 
Que m fai del miea tarmen PAGan. 
B. Cazvo : Tant auta. 
Vu qu'elle me fait du mien tourment payer. 
Loc. leu am trop mais frug que flor, 
E mais ric dou de senhor 
Que si m racava del ven. 
T. pe BLacas aT px RaAMBAUD px VAQUETRAS : En 
Raimbeud 
J'aime beaucoup plus fruit que fleur, et plus riche 
présent de seigneur que s’il me pay'ait du vent. 





Vous me payes de le bourse 
Subse. Ben pot esser fis qu'al ragan 
Veura centismes gazardos. 
Ginauv pe Bonwiz : Ben es 
IL peut bien étre sûr qu'au payer viendra cen- 
tuple in. 
Part. pas. Si'1 fets tan d'onor qu'el s’en tenc 
fort per PAGATE. : 
V. de Bertrand de Born. 
Ainsi lui £t tant d'honneur qu'il s'en tint fort 
pour payé. 
K. iratz e mal raouars de la mort de sa 
compainha. 








ParLomena. 

Charles chagriné et mal satisfait de la mort de 
conspagt 

Non es dons el mon que no s degnes tener 
per PAGADA de sa amor. 

V. de Gaucelm Faidit. 

A1 n'est dame au monde qui ne se dât tenir pour 

payée de son amour. 








awc. ra. Tout son despens li a payer. 
Nouv. rec. de fabl. etcont. ane. 1. 1, pe 100. 
Les parchoniers qui auroient paiet lear part 
de l'héritsige. 
Paix de Valenciennes, 1114 , p. 434. 
mr. ronr. Pagar. 1, Pagare. 





9. PAGA, PAGUA, PALA, PAYA, 5. fe, Paie, 
paiement, solde. 
Recebon raGA temporal, 
Brev. d'amor, Fol. 68. 
Reçoivent paie temporelle. 
Ea Ue, lo sart, o snp qai fe la rata. 
Larraarc CiGaLa : Ramon Robin. 
Le seigneur Hugues, le tailleur, qui fit le paie- 
ment, Ve vit. 
Deziron la mort ayssi co fay lo logedier la 
hora da sa raGa. 





Wet Vert. fol. 33. 
i comme fait le mercenaire 





Déirent la mort ai 
l'heure de sa paie. 
Loc. fig. Quar a la raGUA van tot 

L'enganat e l’enganaire, 
P. CanpinaL : Ravos es, 

Car à la paie ile vont tous le trompé et le trom- 
peur. 
car. se. ronr 





17. Page. 





10, PAGAMEN, PAGUAMEN, PAIAMEN, PAYA- 
MEN, # M., paiement, rétribution. 





PAT 

Cel que non fai ratuwes. 
B. Zone : Atresi can. 
Colai qui ne fait pes paiement 
Ses PATAMEX 0 se8 jan: 
Rando De Mina va 
Saus rétribution où ms joui 
car. Pagament. sr. ronr. tr, Pagamens. 


11. PaGatam, PAGADOR , 5. m., lat. rar 
Ton, payeur. 
Deveire e rAGaïRE. 
Tir. de 1198. Arch. du Ray, 1.30 
Débiteur et payeur. 
Devedor e raoanon principal. 
it. de 1278. Chdtoan de Capdeur. 
Débiteur et payeur principaux. 
— Adj. Payable. 
Quinze livras de cens.… PAGADOTRAS @ 
can an. 
Tir. de 1386. Bordeaux. Cab. Monts 
Quinse livres de cens.… payables chaque ani 


12. APAGAR, APAGUAR , APATAR, PEUT 
., apaiser, calmer, pacifier. 
Apaanan 40 entre lor. 
Trad. du lapidaire de Martel. 
S'apaiseront entre eux. 
Lengus suans arata ira, 
Trad. de Bad, bi. 31 
Langue douce apaise colère. 
Pens e sospir, e paois m'arar. 
B. De Venrapoue : An we. 
Je peuse ot soupire , et pais je m'apaise 
Us dous derirs me ten gusy e marina. 
Pons pe CarpuErz : Homil e à 
Un doux désir me tient gai et me calme. 
Part. pas, Lo cors toz arastaz, 
La pes ben arartana e serena. 
Trad. de Bède, fo. aa 18. 
Le cœur tout calme. 
La pensée bien apaisée et sereine. 
Snbst. Ow troba en |” Avangeli : Besont 


APAZIAT. 











Les contr'ame 




















. Trad. de Bède, lol. 18. 
On trouve dans l'Évangile : Bienboareur Le Fi 
cifiés. 





— Se complaire , s’affectionner, s'atti 
cher, s'appayer. 
Vielha la tenc si de dos dratr s'anii. 
BraraanD DE Boux : Bd s' 
Je la tiens vieille si elle s'aféctionne à ra 
amants. 











PAT 


Ges per s0, dona, no us cal temer, 
En dreg d’amor, qu’ieu vas autra m'aArays. 
Pons px CarDunis : Tant m’a donat. 
Point pour cela, dame, il ne vous faut craindre, 
a justice d'amour, qne vers autre je m'aféctionne. 
Vei mort jovent e valor 
E prets, que non trob’ons’apays. 
P. Vipa : Per pauc de. 
Je vois morte grâce et valeur et mérite, vu qu'elle 
etrouve où elle s'appuye. 
Si La guerra no s’apata, 
Crestisntatz greu sera que non cais. 
Lanraanc CiGaLa : Quan vei far. 
Si la guerre ne s'apaise, il sera difficile que 
brétienté ne tombe pas. 
Leu s’arar e leu s’ira. | 
RausonD ps Mina vaL : Er ab la. 
Facilement s’apaise et facilement s’irrite. 


30. FR. De ce mon cœur s'apaie 
Qu'en nul pais n’a gent plus douce ne plus 
vraie. 


Roman de Berte, p. 13. 
Li antre pélerin.… se tenroient tous apaiés 
e faire leur pélerinage. 
Join viLLs, p. 116. 


AT. ESP. PORT. Æpagar. 1T. Appagare. 


}. APAGANSA , 5. f., satisfaction, con- 


tentement. . 

No us cal aver doptansa 

De mi, c’ab leu d’apaansa 

M'aurets del tot tos temps a vostre latz. 

RarmomD DE M1nAvaL : Ben aia”]. 

Il ne vous faut avoir doute de moi, vu qu'avec 
m de contentement vous m'’aures entièrement tou- 
ars à votre côté. 


+ DusPaGaMEn, s. m., désappointc- 


ment, mécontentement. 

En DasPAGAMEN 

Venon ades aital afar. 
R. Vipaz px BesAUDUn : En squel. 
Fo désappointementtournent incessamment telles 
aires. 
rc. car. Despagament. Ànc. msr. Despaga- 
mIento. 


+ DasPAGAR, DESPAGUAR, v., désappoin- 


ter, fâcher, mécontenter, 
art, pas. Non den esser blasmatz, 
Car motn'es DEsPAGATZ. 
G. Riqures : Per re non. 


IT. 


PAU 457 
Il ne doit pas être blèmé, parce que moult il en est 
désappointé. 
Tan m’an lunhat li miei peccat 
De ton Filh que ieu ay pasracar. 
Los VII Gaugs de Maria. 
Tant les miens péchés m'ont éloigné de ton Fils 
que j'ai mécontenté. 
Estan DesPaAGaTz 
Eotr'’els mantas vetz l’an. 
G. Riquiza : Si m fos. 
Ts sont féchés entre eux maintes fois l'an. 
Nil trobes DasPAGUAT en re. 
R. VioaL De BazAUDUS : 
Ni le trouvét mécontenté en rss Fast 
ANC. CAT. ARC. zsP. Despagar. 


16. Pacrio, s. f., lat. pacrio, paction, 
pacte. 
Ab las PacrI0s e convenensas. 
Charte de Gréalou, p. 60. 
Avec les pactions et conventions. 
AnC. ra. Ainsi fat deffaite cette paction. 
Chronique de Cambray. 
ANG, CAT. Pacct6. zse. Paccion. 


17- Pari, s. m., pacte, convention. 
Que no acordarian plas los »ATts en cas que 
no los volguessen pagar. 
Docum. de 1376. Ville ds Bergerac. 
Qu'ils n’accorderaient le Ppacies en cas qu’ils 
ne les voulussent pas payer. 
car. Pacte, zsr. ronr. Pacto. 1r. Patto. 


18. Pacxa $ Î traité , accord > CONnven- 
tion , société. 
Parti m de lor pacua. 
J. Esrxvz : El dous temps. 
Je me séparai de leur société. 
Per que tots homs deu refadar la pacna 
D'ome, cant mal ni anta li a facha. 
B. Cansonxz DE Mansxizze, Coblas triadas. 
C’est pourquoi tout homme doit refuser l'accord 
d'homme , quand mal et honte il lui a fait. 
ANC. ra. Àvant que je fasse auitre pache à toi. 
Roman de Fierabras, liv. IL, part. 1, ch. 14. 
Je te ferai ane packe telle. 
Hist. de Gérard de Nevers, p. 96. 


PAUC, adj., lat. rPaucus, petit, court. 
Un »auc auzel en mon panh, que nos n’an , 
Am mais, qu’al cel una grue volen. 

G. Fawir : Tant ai sufert. 
Un petit oiseau en mon poing, qui ne s’en aille 
pas , j'aime davantage qu’au ciel une grue volant. 


58 


PAU 


De lieis me clam c’ai plus amada . 
Que nala dons c’auc fus nada, 
E amey la rAuCA € tora. 
GutLLAUME D8 BERGURDAN : Amiex senher. 
Je me plains de celle que j'ai plus simée que 
nulle dame qui oncques fut néc , et je l’aimai petite 
et jeune fille. . 
Troben, sobre ana aigua, dos pAucs mostiers 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 86. 
Trouvent, sur ( le bord d’}) une eau , deux petits 
moutiers. 
Substantiv. ‘Trop rozetz las mas. 
Als Paucs et als grans. 
G. Fiqurraas : Sirventes vuelh. 
Trop vous rooges les mains... aux petits ctaux 
grands. 
Vey cazer per los fossatz 
Paucs e grans per l'erbatge, 
BerraanD px Bonn : Be m plats. 
Je vois tomber dans les fossés petits et grands sur 
l'herbage. 


— Adv. Peu. 
Pauc vey lieys qu'ieu azor. 
SoapeL : Aylas. 
Je vois peu celle que j'adore. 
Si mi dons, qu’ieu am tan 
Et amarai, no m desam, 
Pauc tem antra desamor. 
À. CATALANS : Als entendens. 
. Si ma dame, que j'aime tant et j'aimerai, ne cesse 
pas de m'aimer, je crains peu autre indifférence. 
Del papa sai que dara largamen, 
Pro del perdon e pauc de san argen. 
BEaTaaAnD D'ALLAMANON III : D’un sirventes. 


458 


Du pape je sais qu’il donnera largement , beaucour 
du pardon et peu de son argent. 
axc. FR. Celui qui parle pauc. 
Trad. de S. Bernard. MontraAucox, Bibl. bibl. 
Ms., p. 139f. 
Substantiv. El trop velhar el pauc dormir. 
AnssauD DE Maui : Dona genser. 
Et le trop veiller et le pex dormir. 


Entr' el trop e’l pauc mesura jatz. 
GuurauxEe pe Monrasnaeourt : Nulhs hom. 
Entre le beaucoup et le peu gît sagesse. 
Loc. Dix a tots que anesso manjar .1. PAUC. 
PHILOMENA. 
Dit à tous qu’ils allassent manger un peu. 
De mon cor qu’ avetz tot, un pauc rendre. 
PsysoLs : Ben dei. 
De mon cœur que vous avez tout, rendre un per. 


PAU 


Loc prov. Gran be fai 
Un pauc de chanzimen. 
AanwacD DE Manauert : Bel m'e 
Grand bien fait un pes de gracieuseté. 
ANC. FR. Revenez nn pau devant mydi. 
Poëme d'Hugues Capet, loi. 13. 
caAT. Poc. rsv. Poco. ronr. Pouce. tr. Poco. 
Adv. comp. Aissi m mis pauc À paucen hi 14 
Aiïmxnt DE PEGUILALN : Âtressi n pr. 
Ainsi jewme mis peu à peu dans la voic. 
l’auc r raucC se laissa dechazer. 
BEaTaAND DE Bonn : S'ieu :. 
Peu à peu se laisse déchoir. 
Car. 4 poch a poch mon esforc sent descreisn 


Austas Mancu : La mia que. 
EXP. 


E fueron las rasones poco a poco cambisnd 
Poema de Alexrandro, st. 2j1. 
PORT. Milhor sera servir vos d'elhs poco «par: 
Docum. de 1446. Elucidario, 1. 1, p.& 
ir. Sicchè vada a poco a poco succiandol. 
_ Sagg. di Natar. esper., j 
Venc suau, celadameu, 
Pauc CADA PAUC. 
RaiMonD L'Écarvatx : Senhors l’aot':" 
Vint doucement , en cachette, petit à petit. 
So fo Roma la grans, PAUC CADA vauc creiset 
Press DE Congiac : El nom de. 
Ce fut Rome la grande, pes à peu croissant. 


Un sac li vai mostrar de deniers pauc mi" 


plen. 
F. de S. Honorat 
Un sac lui va montrer de deniers à peu pris pe: 


ANG. FR. Estoit de sept palmes, peu moëx:. 
RaseLais, liv. V,c. ;: 
No us deman oltra grat rauc m1 catns. 
BERANGER DB PaLASsOZ. : Bons do: 
Je ne vous demande outre gré pes ai beau" 
A3 PAUC no m rompet mos corRis. 
Le CONTE DE Porrixas : En Alvere 
Peu s’en fallut (si) ma conrroie ne rompit. 
À pauc lo cors no m’esclata. 
Raumaup D'ORANGE : Als dors cre- 
Peu s’en faut (si) le cœur ne m'éclate. 
anc. FR. £ ma dame truis de merci si derr 
Qu'à pou ne dis qu’en son cuer faut nstc 
Eusracue LE PRNTRE. Es. sur la Mus.,t. | 
p.197 
Se tint à pou que il ne farent tait mortet »° « 
VizLeuaARDouIx, p. À: 
A porn que il ne m'ont tué. 
Roman du Renart, 1. H, p.17 


PAU | | PAU 459 


4 poc li cuers ne li part sous l'axele. Con: comp. Ben sapchan -qu'els pretz aïran 
Roman de Gerard de Vienne, v. 2416. PAUCG COM ilh me. 
HAT. À poc. SoapeL : Planher vuelh. 
x, Qu'ils sachent bien que je les prise aussi, peu 


l'au anbimado que a pocos se le saliers elalma. | ‘o7me cux moi. 
Poema de Alexandro, cop. 8. 


| 2. Pauquer, adj: dim., petit, mince 
r. # poco ensieme la dec menare alla chiara à ? Ÿ » P ? , 


luce faible. 
Volgar. delle Pist. di Seneca, pist. 94. Sel que son PAUQUaT poder 
D | Fa volontiers, nan deu esser blarmats. 
& PAUC EN PAUC F€eCeup Conort. Le Moine DE MONTAUDON : Ara pot. 
D Passio de Maria. Celui qui fait voloutiers son pelit pouvoir, ne 
e peu en peu elle reçut encouragement. doit pas être blimé 
Ex »auc, dona, me pogras tan Substantiv 


Far d'amor e de bel semblan. N h l je naf 
Anxauv DE ManuriL : Dona sel que. ue es Some Mon, per ‘en que s'a Dalrat, 
Avec peu, dame, vous pourries me-faire tant d'a- Qu'en begues un PAUQUET, c'ades no fos sanai. 
mar et de belle apparence. Roman de Fierabras, v. 853. 

I] n'est homme au monde, pour combien qu’il soit 
blessé, qui en bût un petit (un peu), qui inconti- 
nent ne fut guéri. 
car. Poquet, sr. Poquito. 17. Pochetto. 


El cors el cur, e’1 saber e’l veisyre, 
E l’ardimen e’l sen e la vertut 
Aimes en lieys, e no n'ai retengat 
Ni rauc x1 pro per negon autr’afaire. 
P. RasmonD pe TouLouse : No m puesc. | 3. PAUQUEZA, 5. f., petitesse, pelitc 
Le eorps et le cœur, et l'esprit et la pensée , et le quantité. 
varage et le sens et la valeur j'ai mis en elle, ct 


1. | Quant a grandeza et PAUQUEZA. 
: ù ai reteau ni pes ni prou pour nulle autre Eluc. de las propr., fol. 231. 


Quant à grandeur et petitesse. 


Quan m'albir qu’en sui de joi loingnatz, Per PAUQUEsA de sanc. 


Pia rauc mos cors del tot no s desespera. Trad. d'Albucasis, fol. 4. 
RainonD DE SALAs : Si an fos grazits. Par petite quantité de sang. 
Quand jo pense que je suis éloigné de plaisir, | anc. car. Poquea. anc. ssr. Poqueza. tr. Po- 
«a s'en faut (si) mon cœur ne se désespère entiè- chesza. 
emeat. 
uv. Per poc lo taca. PAUPRE, PAUSR=, PAURE, adj., lat. 
" Dicc. cat, cast. lat. PAUPEREM , pauvre, indigent, néces- 


?or poco non vos digo que villanos semeiades. siteux. 
Posma de Alexandro, cop. 238. Hom paurres non troba ab manen 
Nalhb'amistat , si gazanh no y vezia. 
Pons DE La GanDx : D'un sirventes. 
Homme pauvre ne trouve avec riche nulle amilié, 
si profit il n’y voyait. 
len viu de PauPRA prevenda. 


r. Corse al cuor a Biancafiore nna subita 
ltizia e per poco non lo core. per debo- 
kzza non peri. 

Boccaccto, Filoc., lib. IV. 


Che per poco à che teco non mi risso. Hvoues ps SAnT-Cya : Servit surai. 
Danrs, Inferno, c. 30. Je vis de pauvre provende. 
À PER Pauc no m sai laïssatz de chan. S'ien sui PAUBRES, VOS AVEIZ pro argeu. 
CADENET : Quan la neus. Ettas D'Uise : Lo desirier. 
Peu s'en est fallu (si) je ne me suis pas hassé de Si je suis pauvre, vous avez assez d'argent. 
mat. Fig. Paurres de cor e d’aver poderos. 
Quant ar vos m’oblidatz, BernarD DE RovenaAC : Ja no vuclh. 
Per un PAUC non muer dese. Pauvres de cœur et de richesse puissants. 
B. ps Venranous : Conortz cra. Nos em totz raunes de poder. 
sand maintenant vons m'oublies , peu s'en Jaut W. et'Vert., fol. 45. 


1} je ne meurs sur-le-chemp. Nous sommes tous pauvres de nouveir. 





460 PAU PAU 


Subst. Mens a q'os patsnus despolhats. 


5. PAUPRIER, s. M., pauvreté, misère. 
Pons px Caroueiz : En Lonor. 


Mais ye t trairai de PAUPRIER 


Il a moins qu'un pauvre dépouillé. Ab un sirventes que t profier. 
Que ames Dieu, e que fes bo alhs rausaxs. RaïmonD DE MinavaL : A Dieu me. 
PRILOMENA. 


Mais je te tirerai de pauvreté avec un sirveit 


Qu'il simêt Dieu , et qu’il fit bien.aux pauvres. qui te profite. 


cAT. ssr. ronT. Pobre. 17. Povero. 
6. PauBRERIA, PAUBREIRA, PAUPREIL , 


2. PauaerT, adj. dim., pauvret. PAURIERA, PAURIEIRA , S. f., Pauvrete, 


Vi neis una femna PAURaTA. 


Trad. du N.-T., S. Luc, eh. 21. misère, indigence. 
Vit même une femme pauvrette. El geta lo paubre de ner 
GaT. Pobret. ronr. zse. Pobrete, rr. Poveretto. _ G. Ficuxisss : Un ne. 
Il retire le pauvre de pauvreté. 
3. PAUPRETAT, PAUBRETAT, PAUPERTAT, Lhi paore s’ adeliecho en lor pavatarna sisi 
PAURETAT, 5. f., lat. paupraTATem, | Coma lhi rie en lor riqnesss. 
auvreté | NS ence Liv. de Sydrac, fol. 3 
P os 7. 8 h Les pauvres se délectent dans leur pauvrei 15 
Aissi co ‘stai mal al pros PAUPRATAT. comme les riches dans leurs ricl 
SONDE : Pacis trobat, S a la PaupaxIRA de tos amics. 
occor 
Ainsi comme siod mal au preux la pauvreté. Trad, de Bède, fà. 2. 
Doptava sufrir vilesa e PAURETAT. Porte à la pauvreté de tes ami 
F. de S: Honorat. Loc. fig. Anc no goaris de rauBazIRA 
R ® e e _» . « ° » 
edontait de souffrir vieillesse et pauvreté Brananb De Rovenac : Una sirvent 
— Fig. Nudité. Oncques il ne guérit de pauvreté. 
Non «ac vestimen xs». Pobreria. 


De que pogues cabrir sas PAUBRETATZ. 


T. ps GUILLALMET ET D'UN PatEUR : Senher prior. | 7. PAUBRAMEN > PAURAMENT, Gd9., pair 


11 n'eut pas vêtement de quoi il pât couvrir ses vrement , misérablement. 
pauvretés. 


El sap que Dieu volc viure PAUBRANES. 
Tau enportunamens mostron lurs PAUrER- 


Gonzcavuux DE MonTAcNAGOUT : Per om 
us V. et Vert., fol. 69. 1 sait que Dieu voulut vivre pauvremnt. 
Si importunément montrent leurs pauvretes. Vien ses grat € PAUBRAMEX. 
Anc. rR. Chéoïr en poyretet. La moixe De Monraupos : Pas Perre 
Trad. de S. Bernard. Moxrraucu Bibl. bibl. Vit sans agrément et pauvreæent. 
+ p- 1364. CAT. Pobrement. xsr. Pont. Pobremezt. rl. 
Si jai froit et pauvreté. Poveramente. 


Roman de Berte, p. 53. | | 
axC. CAT. Pobretat. anc. ns Pobredad. tr. 8. PauBrezin , 2., appauvrir, rune. 


Povertà, povertate, povertade. Part. pas. Los as PauBaæzrrz e tot lor aire. 
P ë Roman de Gérard de Rossillen, (ol. %. 
4. PAUBREZA, PAUREZA , s. J., pauvreté, Tu les « appauvris @ toute leur famille. 
indigence. 


Quant hom honrat torna en gran PAUBREZA. | O. APAUBRIR, D. appauvrir, ruiner, :t- 

P. VipaL : Quant hom. duire à la misère. 

Quand homme honoré tourne en grande pauvreté. Per se enrequesir, volon arausan tt 3 
Per eyssir de PAUREzA. mon. 


F. de S. Honorat. Destruisson et Arausrox los cavaliers 
Pour sortir de pauvreté. 


V. et Vert., fd. à: 
Pour s’enrichir, veulent appauvrir tont le mere 
Détruisent et appauvrissent kes chevaliers 


CAT. Pobresa. usr, PORT. Pobreza. 17. Pove- 
rezc:a. 


PAU 


suc. sa. Tant qu'il les fist apovroier. 
Fabl. et cont. anc., t. 1, p. 243. 
Car apovrez les avez tos. 
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc., t. 1, p. 58. 


ASC. CAT. Æpobrir. 


10. EmPAUBRAIR , AMPAUBREZIR , ENPAU- 
BREZIR, D., appauvrir, devenir pauvre. 
Fes mainz paubres enriquir 
E mains manens ENPAUBRABSIR. 
Hveuxs px Pana : Cora que m. 
Fit maints pauvres enrichir et maiots riches ap- 
peuvrir. 
Part. Pas: 
Meten del sieu tro n’es =MPAUBRaAZITS. 
G. Riquixn : Jamais non. 
Dépensant du sien jusqu’à ce qu’il en est appauvri. 
Uns rics vilans sera miells acuillitz 
Qu’ans homs gentils que sia zmPAUBRIz. 
Ux TaOUBADOUR ANONYME, Coblas esparsas. 
Un riche vilain sera mieux accueilli qu’un gentil- 
bomme qui soit appauvri. 
asc. CAT. Empobresir. caT. moD. Empobrir. 
asr. PORT. Empobrecer. 1T. Impoverire. 


11. DaraurEran, v., lat. DEPAUPERARE, 


appauvrir, rendre pauvre. 
Part. pas. Que lo pays de Lengadoch sia fort 
depopulat... et DAPAUPRAAT, 
Tic. de 1424, Hist. de Languedoc, 1. AV, pr., 
p- 422. 
Que le pays de Lenguedoc soit fort dépeuplé. et 
appanvri. 
car. «sr. Depauperar. 


12. DEPAUPERACIO, 5. f., appauvrisse- 


ment. 
Fig. Depaupznacto de vigor. 
Eluc. de las propr., fol. 49. 
Appauvrissement de viguear. 


PAUSA , Pauza, s..f., lat. PAUSA, pause, 
repos, paix. 
Aian vida eterna e pauzA sempiterna. 
V. de S. Honorat. 
Qu'ils aient vie éternelle et repos sempiternel. 
En la fi de cobla deu esser tos temps rPAUzA 


plans e finals. 
Leys d’amors, fol. 17. 


A la fin de couplet doit toujours être pause plane 
et fnale. 


loc. Jamais non auren pausa, 


PAU 461 
Si aol meton tot vin de sot la lansa. 
BznTRAND D’ALLAMANON : Del arcivesque. 
Jamais ils n'auront repos, s’ils ne le mettent tout 
vif sous la pierre sépulcrale. 
Amors dits ver et escarnis, 
E dona Pausa ab gran afan. 
P. Rocixns : Tant ai. 
Amour dit vrai et raille, et donne repos avec 
grande peine. 
Per qu'ieu ti prec qu’ estias en PAUSA. 
Trad. d'un Évang. apocr. 
C’est pourquoi je te prie que tu sois en repos. 
Ara faizas PAUSA aissi. 
PniLOMENA. 
Maintenant que vous fassies pause ici. 
L'ost es meza en cami, non pren rausa ni fi. 
Roman de Ficrabras, v. 5033. 
L'armée est mise en chemin , elle ne prend pause 
ni fn. 


Adv, comp. Pueis sabon 
Far per que bhom mais valha 
Boma PAUSA. 


GAVAUDAN LE VIEUX : Aras quan plou. 
Puis savent faire pour qu’un homme vaille da- 
vantage longtemps. 
Atrestal pot de lieys far 
EN UNA PETITA PAUSA. 
B. ne VENTADOUR : Amors e que. 
Peut faire de même d'elle en un petit instant. 
ANC. PR. Si ne firent oncques pausée ui arrest. 
Roman de Galien Réthoré, fol. 77. 
CAT. SP. PORT. Pausa. 17. Posa. 


2. Paus, s.m., repos, pause, paix. 
Loc. Ab lo rey mi vnelh acardar 
D’ Aragon, e tornar en Paus. 
BsarrAnD Ds Bonx : Quan vey pels. 
Avec le roi d’Aragon je veux m'accorder, ot reve- 
ir en paix. 


3. PAUSAMENT,.PAUZAMEN , $. M., r'EPOS, 


délassement. 
Establi nueg e jorn ben e ginhozamens, 
Lo jorn per afauar, la nueg per rAUzAMENS. 
Piznaz Dx Cons1ac : El nom de. 
Établit nuit et jour bien et ingénieusement , le 
jour pour travailler, la nuit pour délassement. 


— Suspension, césure. 
Per lo qual rauramz=x, la sentensa es dup- 
toza o escura ad entendre. 
Leys d'amors, fol. 108. 
Par lequel repos, la phrase est douteuse ou obscure 
à enteadre. 


402 PAU 


— Convention, stipulation , traité. 
Fe acorder e pausamenT.…. L’acorders e"l 
PAUSAMENT fo aitals. 
Tic. de 1226. Arch. du Roy., J, 320. 
Fit accord et convention... L'accord et ls conven- 
tion fat tel. 
ir. Posamento. 


PAU 


La nuoich, BOR puesc PAUZAR. 
B. px VsnNYADOUS : Quan lo vert 

La auit, je ne puis reposer. 

Anec jurar Maometh que elh no rausa 
entro agues tout lo cap a K. 

° PaiLonrs:. 

Alle jurer Mahomet qu'il ne prendrait da repr: 

qu’il n’eût enlevé le chef à Charles. 


4. PauSan, PAUZAB, ., lat. pausane , | __ percher. 


poser, placer, mettre, planter. 
Elhs lo van rausan en .1. bel lieyt. 
, PHILOMENA. 
{ls vout le poser sur un beau lit. 
Venc josta me son cors PAUSAR. 
P. VrpaL : Abril issic. 
Vint auprès de moi poser son corps. 
lux. causellas a Pausan reliquias. 
PuiLomEnA. 
Quatre châsses à mettre reliques. 
Es vengutz a Murel, e rausa i lauriflor. 
Guicrauxsx pe Tupeza. 
Est venu à Murel , et y plante l’oriflamme. 
Fig. Domna que en bon pretz s’enten, 
Deu ben pausan s entendansa 
En un pro cavallier valen. 
La COonNTESsE DE Dix: Ab joi et. 
Dame qui en bon mérite s’affectionne, doit bien 
placer son affection en un preux chevalier vaillant. 
Tro PAUS tot mon afar en pats. 
Dauriner : De mieich. 
Jusqu'à ce que je mette toute mon affaire en paix. 
Mon chantar Pauzzn’ en remembransa. 
B. Zonaï : Non lassarai. 
Mon chanter je mettrais en souvenance. 


— Fixer, convenir, établir. 
Can venc al jorn del terine qu’ ilh raAusxao. 
Liv. de Sydrac, fol. 2. 
Quand vint au jour du terme qu’ils fxèrent. 


— Supposer, établir. 
Ar 0 PAUZEM aissi. | 
Jzasx : Diguas me tu. 
Maintenant supposons-le ainsi. 
Aissi propriamenus co lo lati o pausa. 
F. et Vert., fol. 64. 
Aussi expressément comme le Jatin l’établir. 


— Reposer, prendre du repos. 
Cant fon las de caminar, se venc pAUzAR a 


la fout de Jacob. 
V. et Vert., fol. 102. 


Quand il fut las de cheminer, il sc vint reposer 


à la fontaine de Jacob. 


Qui l’ ausel ve contra} cel voir, 
Grea pot saber lo Loc on s’an nis rats. 
. SERVER! DE GIRONE : À greu pet. 
Qui voit l'oiseau vers le ciel "voler, difales: 
peut savoir le lieu où il s'aille et se pose. 
Loc. Quan no la vey no fi ni Paus. 
G, Aputxan : Quas la bros. 
Quand je ne la vois, je ne finis ni pess. 
Non pausa ni fina jorn que Dieus ais ff. 
V. de S. Honorit. 
Ne pose ni finit jour que Dieu ait fait. 


— Déposer, quitter. 


Aquell rauza mezura e tempramen que wl 
quere razo natural en s0 que es sobre rasou t 


| sobre tot entendemen. 


VF. et Vert., io 1e 
Celui-là dépose mesure et modération qu "5: 
chercher raison naturelle en ce qui est au-desms de 
raison et au-dessus de tout entendement. 
Part. pas. Ar hi ai Pauzar lo cor e'l sen. 
Jonpan ne CowroLss : Anreni 
Maintenant j'y ai placé le cœur et l'esprit. 
PAusaTs= avetz premeirament. 
TT. pe Guuusx Et DE G. Riquixs : Garn. 
Etabli vous avez premièrement. 


— Apposer. 


Mandem que y sia PAUZATZ 
Nostre sagel. 
Hewnr:, comTe DE Ronez : Si m fe. 
Nous ordonnons que y soit apposé notre ses 


— Imposer, appliquer. 
Que puescas salvar home aissi ab ma raruit 
Aissi ab ma PaAusADA salvas ton companhs 
Izann : Diguss me to. 
Que tu puisses sinsi sauver un homwe imxx 
avec malin. 
Ainsi avec main imposée {u sauves ton comporet- 


— Soumettre. 
Qu' el dalfin sia ”l plaitz PAUzATz. 
T.ne G. Fainit &T DE PEnpicon : Perdises: 
Qu'au dauphin soit le différend soumis. 


PAU 


Loc, Den eser nomada comuns, PauzAT que 
la majors perts sia snnexa. 
Leys d’amors, fol. 18. 
Doit être nommée commune, supposé que la ma- 
jeure partie soit aunexe. 
Adv. comp. De qa’en pot comprar 
Sobiranamen AL PAUZAT. 
Brev. d'amor, fol. 67. 
De quoi il en peut acheter entièrement à loisir. 
car. Posar. ssp. ronT. Pausar. 17. Posare. 


5, PAUSADAMENT , adv., posément. 

Be PAUSADAMENT et apenssadsment. 
Tic. de 1293. Dour, t. XIE, fol. 22. 
Bien posément et avec réflexion. 
Van pauc et PAUZADAMENT. 
Eluc.delas propr., fol. 25. 
Vont peu et posément. 
anc. CAT. Posadament. car. mon. Pausada- 
ment. msP. PORT. Pausadamente. 


6. Arausan , v., appliquer, imputer. 
Vau Ji arausar la dissipation 


Dels bens del evescat. 
F. de S. Honorat. 


Vont lui imputer la dissipatios des biens de l’é- 
véché. 


— Exposer. 
Per dialectica, sai molt razonablamenz 


ApPaAuzAR € respondre, 
Pirane De Coasiac : El nom de. 
Par dialectique, je sais moult raisonnablement 
exposer et répondre. 
ABC. CAT. Aposar. 


-, Dapausan , v., déposer. 
El parauser del arcivescat de Rems Robert. 
Cat. dels apost. de Roma , fol. 94. 
11 déposa de l’archevéché de Reims Robert. 


Part. pas. Fo parausarz per la volontet del 


Hu 
don Cat. dels apost. de Roma, fol. 134. 
Fut dépasé par la volonté du roi Hugues. 
car. asp. Deposar. 


}. DresPaAUzATI0, s. f., déposition. 
D'aquesta pasrauzaTio d'aquest Chylderic. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 100. 
De cette déposition de ce Childéric. 


. D&PAUZAMENT, DEPAUZAMEN, $. J., 
dépôt. 
Garda lo DEPAUZAMENT. 
Trad. de la x Epft. de S. Paul à Timotkée. 


Garde le dépôt. 


PAU 463 


Lo narauzauenx de las causes o de las mer- 
ces del mort. 
Petit Thalamus de Montpellier, p. 91. 
Le dépôt des choses ou des marchasdises du mort. 


10. DazaPAUzaR , v., déposer. 
DuasaPAUzzT motz evesques, per simonie. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 141. 
Déposa de nombreux évêques , pour simonie. 
Palt. pas. Fo pazapauzaTz de la dignitat del 
emperi. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 116. 
Put déposé de la dignité de l'empire. 


11. ÉMPAUZAMENT, 5. M., imposition. 
Per xmrauzamenTt de las mas dels apostols. 
Trad. des Actes des apôtres, ch. 8. 
Par imposition des mains des apôtres. 


12. Expausac10, s.[., imposition, appli- 
cation. 
Per la xxpausacio de las mieuas mens. 
Trad, de la 2° Épit. de S. Paul à Timothée. 
Par l'imposition des miennes mains. 


13. Eupausan , KMPAUZAR , IMPAUSAR, V., 
imposer, appliquer. 
Nom amrauzaz, segon la valontat. 
Leys d'amors, fol. 41. 
Imposer vou , selon la volonté. 
No si presuma pas a zmPAUsaR lo nom de 
pastor, si non pot essegniar. 
Trad. de Bède, fol. 55. 
Qu'il n'ait pas la présomption de s'imposer le 
nom de pasteur, s’il ne peut enseigner. 
Empausan pena. 
Statuts de Provence. Bou, p. 2. 
Imposer peine. 
ImpaAusar.…. tailles. 
Statuts de Provence. Jun, 1. Il, p. 336. 
Imposer..… tailles. 
CAT. Imposar. 


14. Expauzan, v., exposer. 
Qu’ om =xrauzs O declare per autras pa- 


raules. : 
Leys d'amors, fol. 136. 


Qu'on expose ou déclare par autres paroles. 
Part. pas. Adhoras a gel, ades a ploia.. s0 


RXPAUZAT£. 
Eluc. de las propr., fol. 162. 


Tantôt à gelée, maintenaut à plaie. .… sont exposés. 
car. Exposar, 


15. Dispausau, v., disposer, projeter, 
arrêter. 


46% PAU 


Part. pas. À nispausaT de far son passage. 
Rég. des États de Provence, tot. 
A arrété de fâire son passage. 
caT. Disposar. 


16. PERPAUZAMEN, PARPAUZAMENT , PAO— 
PAUZAMEN, 5. m., propos, résolution, 
détermination , intention. 

Gurp tort et avareza: e 
E tot fals P&RPAUZAMEN. 
P. CanprsaL : Jhesum Crist. 

Quitte tort et avarioe et tonte fausse détermination. 
Totz sos PREPAUZAMENTEZ , es de far lo plazor 
De Jhesa Crist, lo rey. 

F. de S. Honorat. 
Toute son intention, c'est de faire le plaisir de 
Jésus-Christ , le roi. 
No y ai nalh ferm PROPAUZAMEN. 
Pons SANTEUIL DE TouLouss : Marrits cum. 
Je n’y ai nulle ferme détermination. 
Perseverancia, s0 es ferm PRrAUtAMEx de 
gardar s0 que hom a promes a Dieu. 
F. et Vert., fol. 05. 
Persévérance, c’ést ferme résolution de garder ce 
qu’on a promis à Dieu. 

17. PREPAUS, s. m., propos, résolution, 
intention. | 
Aras tornem al PRzPAUS. 


Cat. dels apost. de Roma, fol. 102. 
Maintenant retournons au propos. 


18. PERPAUZAR, PREPAUSAR, V., propo- 
ser, présenter, offrir. 
Ausit ay veritat, 
Que tu as una fylla que a mot gran beutet, 
E pazpausas l’a vendre. 
. V. de S. Honorat. 
J'ai appris vérité, que tu as une fille qui a moult 
grande beauté, et tu la proposes à vendre. 
El nom de Dien omaipotent, 
Vos raapaus de comter breument ; 
La vids d’un sant cavalier. 
Fragm. de la Vie de S. Georges. 
Au nom de Dieu tout-puissant, je vous propose 
de conter brièvement la vie d’un saint chevalier. 
Fig. Ditz e PAKPAUZA Sa ra20. 
Liv. de Sydrac, fol. 37. 
Dit et présente sa raison. 


— Résoudre, décider, se proposer. 


Pazrausox de iutrar a Lerins. 
F. de S. Honorat. 
Décident d'entrer à Lerins, 


PAU 


Part. prés. David , s0s paires , enans 
Lo temple bastir »asrausaxs, 
Aparelhec, ans de sa fi, 
La materia. 
Brev. d'amor, (ol. 40. 
David, son père, auparavant se proposent de br 
le temple, apprêta , avant sa fin, la matière. 
Part. pas. Auran PEnPAUSAT de fayre penedess. 
F. de S. Honorsi. 
Auront résolu de faire pénitence. 


— Préposer. 
Son rA&PAUzADAS ad aquesta dictio. 
Leys d’amers, fol. 11 
Sont préposées à ce mot. 
CAT. 17. Preposar. 


19. Ræpaus, s. m., repos, calme. 
Qaan me soi anatz jaser, 
E cug alcun arraus aver. 
Ansaup DE MARuEïL : Dons gens. 
Quand je me suis allé coucher, et pense ai n- 
cun repos. 
L’autrai axpaus t'es afans. 
P. CanptwaL : Per folbs 
Le repos d'autrui est peine. 
car. Repos. ss. Reposo. roar. Reponse. 11. 
Riposo. 


[a20. Rerausan, 2., reposer, fixer, a 


réter. 

Raraus mos huels on vostre cors estai 
AunAuD DE Maure : Aissi col peis 

Je repose mes yeux où votre corps ee tieni. 


…— Prendre du repos, se délasser. 
Cant lo pros cavalier a vencut lo torney, d 
s'en torna REPAUSAR a s0n hostal. 
FV.et Vert., {d.10 
Quand le preux chevalier a vaincu le toarsx.: 
s’en retourne reposer à son hôlel. 
Rapausan al leyt d’avaricia. 
Lo novels confort. 
Reposer sur le lit d’avarice. ° 
Delieyt me e m sojorn e m axPats. 
Benxnozn DE PaLASOL : Tan m'abd: 
Je me délecte et me séjourne et me repoxr. 
Fig. Rarausa se en Dieu, que lo coforts. 
F. et Vert., fol. 102 
Se repose en Dieu, qui le réconfort. 
Part. pas. Quau son estat arribatx, et an ff! 
AXPAUSAT. 
Chronique des Albigeois, cd. 6. 
Quand ils ont été arrivés , et ont eu pris de 7% 
car. «sr. Reposar. ronr. Repousar. tr. Ripaist 


PAU 


20. SuPausas , v., supposer. 
Surausans que la malantia lo laisse. 
Arbre de Batalhas, fol. 200. 
Supposons que la maladie le laisse. 
Part. pas. Surausar que un bero del rey de 
Franss mov guerra. 
Arbre de Batalkas, fol. 104. 
Sapposé qu’un beron du roi de France excite guerre. 
CAT. Suposar. 
21. SoTzrauzar, v., 
sous. | 
Per armistat… Oo per parentesc, non s0Tz- 
PAUZARAL lO mens digne s] autre mais digne. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 40. 
Par amitié... où par parenté , je ne mettrai pas le 
moins digne au-dessous de l'autre plus digue. 


mettre an-des- 


22. PRESSUPAUZAR, 2., présupposer. 
Aytal maniera de parlar PAzssuUrAUzA qu’ Om 
sspia plenieramen tot lo fag. 
Alcus motz que rRAESSUPAULO enterrogatio. 
Leys d'amors, fol. 120 et 77. 
Pareille manière de parler présuppose qu’on sache 
pleinement tout le fait. 
Aucuns mots qui présupposent interrogation. 
Part. pas. Tractat havem del accen, per que, 
segon l orde PREsSUPAUZzAT, devem tractar 
de rims e de coblas. 
Leys d’'amors, fol. 13. 
Nous avons traité de l’accent, c’est pourquoi, selon 
l'ordre présupposé, nous devons traiter de rimes et 
de coaplets. 
car. Presuposar. 


23. SosazPauzAR , V., poser dessus. 


Sobre aquellas neguna graissa non sosns- 


PAUZARAT. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 129. 
Sur celles-là nulle graisse je ne mettrai. 


24. ENTREPAUSAR, INTERPAUZAR , Ÿ., in- 


terposer, intercaler. 
Enterpositiva es dicha, quar anTazPauza 
las ditas conusonans entre la premiera letra e 


la vocal subsequen. 
Leys d'amors, fol. 110. 


‘Est dite interpositive, cer elle {nterpose lesdites 
consonnes entre ja première lettre et Ja voyelle sub- 
séquente. 

Part. pas. Persona INTERPAUZADA. 
Ts. de 1289. Doar, t. XI, fol, 97- 

Persoane interposée. 
anc. CAT. Entreposar. CAT. mov. {nterposar. 


ITTe 


PAU 


25. ConTaaPausan, 2., opposer. 
Conrasrausa.. la via de verits. 

Doctrine des Vaudois. 

Oppose.… la voie de vérité. 

Part. pas. Ves ergoil es conrmarausana l’omi- 
litatz de Crist. 


465 


Trad. de Bède, fol. 35. 
À orgueil est opposée humilité du Christ. 
CAT. Contraposar. 


PAUTA, s. f., patte. 
.L lop mai e cruel e afamat, lo qual pres 
lo cap entre sas PAUTAS premieras, ses tocar 
-de las dens. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 120. 
Ua loup méchant et cruel et affamé, lequel prit 
la tête entre ses pattes premières (de devant), sans 
toncher des dents. 


PAUTOMS, s. m., pautonier, gueux. 
Aisi com, per aventura, 
Pauroms pot ric devenir. 
G. Outvien n'Anurs, Coblas triadas. 
Ainsicomme, par aventure gueux peut devenir 
riche. 


17. Paltone. 


2. Paurones, PAUTONER , 5. 71., PautO- 

nier, vaurien, gueux , libertin. 

Voyez Munaront, Diss. 33. 
De .r1. parelhs de barras la porta es etablia 
E cadenas de fer faytas ab maestria : 
Us raurosine la garda de mot gran felonis ; 
Golafre es nomnats. 

Roman de Fierabras, v. 3960. 

La porte est affermie avec deux paires de barres 
et chaînes de fer faites avec habileté : un waurien 
de moult grande félonie la garde; Golafre il est 
nommé. 

Son filh de trotiers, 
De ribautz, o d’autres PAUTONIERS. 
B. Cansoxez px MansriLie, Coblas triadas. 

Sont fils de coureurs, de ribauds, ou d'autres 
gueux. 

Mas que fosson PAuTontEn. 
T. vx Bosxeroy sr px BLacas : Seign’ Eu. 

Pourvu qu’ils fussent vauriens. 

AxcC. ra. Quatre chivaus m'i faites anseler… 
Et par desas uu pautonier monter. 
Roman de Roncevaux. 
Mult véissiez larrons è pautoniers errer. 
Un pautonier fist sus lever 
Ki la porte debveit garder. 
Roman de Rou, v. 4253 et 8153. 


59 


466 PAV 

Souvent faitle penple de graut admirations 
de la riche robe d'an orgueilleux pautonnier, 
mais il ne sçait par quel labeur ny à quelle 
difficulté il l'e acquise. 

Œuvres d'Alain Chartier, p. 396. 
Adj. Molt m'enais d’una gent rauronana. 
PaLazts : Molt m’ enoi: 

Moult il m'ennuie d’une gent gueuse. 

ane. rm. Un ord félon, 











C'est par vous, dame pautonière, 
Et par vostre fole manière. 
Roman de la Rose , v. g\61. 
1. Paltoniere. 


PAVOR, raon, s..f,, lat. ravon, peur, 
frayeur, crainte. 
Non aiatz rayon que d'aquesta part nostra 
vos vengna degun dampnatge. 
Pattowena. 
N'ayes pas peur que de celle part nôtre vous 
vienne ul dommage. 
No m'en tenra raons 
Qu'ieu non digus s0 qu’ang dir entre nos 
Del nostre rey. 
Braraaw pe Box : Un sirventes farai. 
Ne m'en retiendra peur que je ne dise ce que j'en- 
tends dire entre mous de notre roi. 
PaoRs non es temors. 
Nar pe Mons : Sitot non. 
Paur n'est pas crainte. 
Loc. Eisamen trembli de raon, 





PAV 


anc. car. Paor. cat. mob. Por, parr. 1. 
von. Pavor, 


2. Pavonos, Paonos, adj., peureur, 
craintif, effrayé. 
Aquellas que son verayamens verges sn 
user ravonozas € vergonhozas. 
Pet Vert... 
Celles qoi sont véritsblement vierges salt Er 
craintives et honteuses. 
Paonos 
Son del passar com del morir. 
P. Cardrac : Quan 19 
Ils sont peureux du passer comme du mourir. 
Mot foron raonos € trist. 
V. de S. Honorat 
Moult furent efimyés et tristes. 
Et cil s'en vet tout péoros. 
Roman du Renart, 1. 1,p.3ÿ 
cat. Pavoros, se. ronT. Paroroto. 1. Pa- 
roso. 





3. PAonOZAMENS, PAOROSAME, adr., l- 
midement, craintivement. 
Anero y raOROzAMEnS. 
Abr. de l'A. et du N.-T., fav 
Is y sllèrent timidement, 
Non raonosAMEN, non tart. 


Regla de S. Beneseg, (à. 1 
Non timidement , non tardivement. 


car. Pavorosament. sxr. ronT. Pavorosane: 
17. Paurosamente, 





Com fa la faelha contra"! ven. 
B. pe Venrapoun : Non es meravéill 
“Également je tremble &e peur, comme fait la 
feuille contre le vent. ‘ 
Ges dompna non auss descobrir 
Tot s0 q'il vol, per rao de failli, 
Le cowTr DE PROVENCE : Vos que rm. 
*08e découvrir tout ce qu’elle veut, 














Tel poor a que tot tresse. 
Fabl. et cont, anc., 1. 1.P pe 255. 

De chiaax où Dex paor n'a 

Car ta péors parge et saache 


Tawsaun »e MaLti ou HeziwanD, Pers sur la 
Mort. 








11 a grant poor de l'enfant. 
Partonopex or à paor. 
_R. de Partonopex de Blois, Not. des Mu, t. IX. 
pe 15 et 16. 


4. Paunuc, PaonUC, adÿ., peureu. 
craintif, poltron. 
Qui us sppellava raonuc, 
Semblaria que vers non fos. 
Brarnan pe Boan : Matos 
Qui vous appelait poléron , il semblerait que 
ne fût pes vrai. 
Fig. Ab ma volontat rauocaa, 
No m'a laissat carn ni senc. 
GinauD De Bonners : Queat a beau. 
Avec ma volonté eraintive, elle me m'a ls 
chair ni sang 
ac. car. Paoruch. car. mon. Porsg. 








5. Paunucos, adj., peureux, crainüif, 


poltron. 


Los discipols raunucos 
Redet ardits e vigoros. 
Brev. d'amor, fol. 181 
Les disciples crnintift il rendit hardis et viser 


PAV 


Tota bestia ses sanc es Day rAURUGA. 
Eluc. de las propr., fol. 29. 
Tuute bète sans sang est plus peureuse. 


. ÉSPAVORBDIR, ESPAORDIR , ESPAORIR, 


v., effrayer, FPOUVARREE alarmer ,: 


«ffaroucher. 
Dis l’autre, per 5sPAYORDIR ! 
Vuelh qu'en veias d’suntres morir. 
Brev. d’amor, fol. 186. 
L'autre dit, pour efrayer: Je veux que vous en 
“çies d’autres mourir. 


Co fes Felip xsPAORDIR. 


GinauD DE CALANSON : Fadet joglar, : 


Comment il ft Philippe s’effrayer. 
Lo braus respos, domna, m's=sPaOnIC 
Que mi fazets apres an bel semblant. 
AxmEnt DE BeLLinoY : Sel que promet. 
La dure réponse que vons me faites, dame , sprès 
sn beau semblaut, m'alarme 
j'art. pas. 
EsPaon pres e daptos de venir vays Narbona. 
Vic tota sa compagna KSPAOE DIDA. 
PHILONENA. 
Effrayé et redoutant de veair vers Narbonne. 
Vit toute sa compagnie efarouchée. 
Si m'avetz &sSPAORIT. | 
Mancasaus : Assats m'es. 
Tellement vous m’aves effrayé. 
«ar. Espavordir. usr. ronr. Espavorir. 17. 
Spaurire. 


. EsPaven, s. m., épouvante, frayeur, 
effroi, 
Âras vos confortas, non aias &SPAYEN. 
V.. de S. Honorat. 
Maiotenant rassurez-vous , n’ayes pas de frayeur. 
No m’en lais mas per dreg xsrAvex. 
AnxaUD DE MAnUEIL : Aissi cum selh. 
Je ne m'en désiste que par juste efroi. 
var. Espant. sr. Espaviento. roux. Espanto. 
IT. Spavento. 


. EsPAvENTALR, s. M., épouvantail. 


EsPavenTALE de favieira 


Sembla. 
Forques? ps LunEL : Per amor. 


Ressemble à éponrvantail de champ de fèves. 
Seguros, ses ESPAVENTALH, 
Vuelh fassaru d’elhs tal esparpalh 
Que sia’l camps per nos retengutz. 
BERNARD DE VERZERAC : Îverns vai. 


PAV 467 
Rassurés , sans épouvanlail, je veux que nous 
lassions d’eux telle dispersion que le champ soit re- 
tenu par nous. 
CAT. Espantall. ssr. Espanta]o. ronr. Espan- 
talho. 


q« ESPAVENTOS, ESPAVANTOS, &dj., peu- 
reux. 
Sies bestis xsPAVENTOSA 0 reiropia. 


Trad. du Code de Justinien, fol. 41. 
Si elle est bête peureuse ou rétive. 


— Épouvantable. 
La cal es mot... orribla e ‘sPAv«NTOSA. 
Lo Novel confort. 
Laquelle est moult... horrible et épouvantable. 
caT. Espantos. sr. ronr. Espantoso. 1r. Spa- 
ventoso. 


10. EsPAVENTASLE, adj., épouvantable, 
effroyable. 
Trobo dos flams molt asPavEenTABcRs. 
Per ombras malvaisss et KsPAVENTABLAS. 

Liv. de Sydrac, fol. 26 et 1. 

Trouvent deux fleuves moult éporvantables. 
Per ombres mauvaises et épouvantables. 

car. 5sP. Espantable. 1r. Espaventevole. 


11. EspavenTAN£A, s. f., crainte, frayeur. 


Espavanranza dels ricz.' 


Regla de S. Beneseg , fol. 61. 
Frayeur des riches. 


12. ESPAVENTAMENT, $. M., éÉPOuvantc, 
effroi. 


L’asPAVENTAMENT d'efern. 
Trad. de Bède, fol. 58. 
L'effroi d’enler. 
anc. ra. Tant en espouvantement de leurs eu- 
nemis qu’en mépris de leurs maitre. 
Comines, liv. 1,p. 84. 
Je ne trouvoie fors espouvantement. 
Œuvres d'Alain Chartier, p. 274. 
1T, Spaventamento. 


13. Espavensa, «. f:, frayeur, crainte. 


Lo ferm voler don ai gren xspavansa. 
G. Rupez : Quau Lo rius. 
Le ferme vouloir dont j'ai péaible frayeur. 


14. ESPAVENTABLAMENT, XSPAVENTABLA- 


MEN, adr,, épouvantablement. 


Plus si demostra ESPAVENTABLAMENT. 
Trad. de Bide, fol. 44. 
Plus il sc manifeste épouvantablement. 





468 PAY 
EsravanTastamzx lo menacet. 


Cat. dels apost. de Roma, fol. 73. 
Epouvantablement le menaçs. 


msr. PORT. ÆEspantosamente. 17. Spaventevol- PAYS, 


men. 


15. ESPAVENTAR, ESPAVANTAR, ., Cf- 


frayer, epouvanter. 
Si l’obra t’xsPAvasTA. 
Doctrine des Vaudois. 
Si l'ouvrage t'épouvante. 
Pros hom s’sfortis 
© E malvats s'25PAvEnTA. 
B. px VENTADOUR : Quan la doss’aure. 
Preux bomme se fortife et méchant s’épouvante. 
No m'irais ni m'asPaven. 
G. Fainir : Gen fors. 
Je ne m’irrite ni w’épouvante. 
Part. pas. Del plus no us aus pregar gaire, 
Tsn s0i =PAVENTATS. 
AnrauD DE Manuzit : Mot eraa. 
Du plus je n’ose vous prier guère, tant je suis 
épouvanté. 
Tota sa compainha fo fort 2«PAvENTADA. 
Purnouzua. 
Toute sa compagnie fut fort épouvantée. 


CAT. ESP. PORT. Espantar. 1T. Spaventare. 


PAYMENT, s. m., lat. PavIMENTum, 


pavé, carreau. 
Caxet abauzada en miey del PArmenT. 
Quan viron ambedoy lur fih el PAYMEnT. 
Baïsan lo e l'embrasson. 
Y. de S. Honorat. 
‘ Elle tomba prosternée au milieu du pavé. 
Quand ils virent tous deux leur fils sur le car- 
reau , ile le baisent et l’embhrassent. 
ac. Fa. Ï1 se lessa chéoir humblement seur 
le pavement. 
Chr. de Fr., Rec. des Hist. de Fr.,t. V, p.274. 
Chéi pasmez el parement. 
Fabl, et cont. anc., t. TV, p. 332. 
CAT. Paviment. anc. usP. Pavimiento. xsr. 
MOD. PORT. 1T. Pavimento. 


2. PAVAMEN, S. M., pavé, carreau. 
Regardet sul PAvAME#, e vi ana peyra de 


marbre. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 53. 


Regarda sur le pavé, et vit une pierre de marbre. 


3. PAZIRENTAR ; W., paver. 


PAY 


Per edificar, Paz MaNTAR. 
Eluc. de las propr., fol. 190. 
Pour édifier, paver. 


PAIS, PAFS, PARIS, 5. M., lat. 
# e 
PAGUS, Pays, région. 


La genser domna qu’ieu asc vis, 
Ni que sie el mon, s0 erey, 
. Luenb ni pres, en negau rans. 
AunauD De Manuiz : Cai que. 
La plus gentille dame que oncques je vis, ain 
soit au monde, cela je crois, loin ni près, en aol pay. 
Quan la doss sura vents 
Deves vostre pats. 
B. px VENTADOUR : Quan la dos run. . 
Quand la douce aure souflle devers votre my: 


— Précédé du mot sant, il désiguait l 
Palestine. 
Nos manda a totz cominsimeu 
Qu’enem cobrar lo sant pass. 
P. Vrpac : Bares Jhax:. 
Nous commande à tous généralement que x 
allions recouvrer le saint pæys. 
Loc. fig. N'estau en balansæ, 
Quar si destriex m'en ven, al mie torts'a, 
Quar ai estat tant de vostre »ars. 
Gtasup 1x Rovwx : Nob bes. 
J'en suis en hésitation, parce que sil m'ea rie! 
dommage , c'est à mon préjudice , puisque j'si à 
si longtemps de’ votre pays (dans vos bonnes gris. 
ar. sp. Pau. ronT: Pais, pais. tr. Pacs. 


2. Pacrs, s. m., paysan, villages, 
vilain. 
Clergues e cavaliers, 
Borzes e mercadiers, 
Menestrals e rAons. | 
G. Riquien : Pas Dire. 
Clercs et chevaliers, bourgeois et marchands, ar: 
tisans et paysans. 
Si es laicx o clers o Pacs. 
Brev. d'amor, fol. 121. 
S’il est laïque ou clerc ou paysan. 
Montara l paces qu’aunir solis. 
B. Asnaun px Mowrouc : Ancmañ ts. 
J1 élèvera le wilain qu’il soulait honnir. 
— Opposé à clerc. 
Mel aventara”l vengua qui la costmma i se 
Qu'entre mas de raGxs baptisme se fees. 
Ixann : Digues me is. 


PAY 
Malencontre lui vienne à qui ÿ mit la coutume 
qu'entre mains de vilains le baptême se fit. 
car. Pages. 


3. Paeuzr, s. m. dim., petit vilain. 
Paauzr molt gent hom de Carcasons. 
Graau» px CaLANso® : Sitot s’es. 
Petit wilain moult gsutil homme de Carcassonne. 


4. PacuLapuna, s. f. dim. , petite habi- 
tationu, maisonnette, chaumière. 
En les PAo=£1ADURAS d’eïssa la barts. 
Tie. de 1275. Arch. du Roy., Toulouse, J. 328. 
Dans les chaumières du bocage même. 


5. PaozLa, s. f., patois, langage rus- 
tique. 
Tensos e les pastorelss, 
E celas que ban lors ra6zzas, 


Coma son monÿjss e vaquieras. 
Leys d’amors, fol. 43. 
Tensons et les pastorelles, et celles qui ont leur 
patois, comme sont moinesses et vachères. 


6. Pacezzs, s.m., impertinence, rudesse. 
Fols vanars es PAGRIES, 
E grens laus es pagezia, 

B. Mauris : D’entier. 
Fou vanter est impertinence, et grande louange 
ent grossièreté. 

7. Pacxzra , s. f., grossièreté, incivilité. 

Fols vanars es pagezes, 


E grens laus es rAGxs1A. 
B. Manrin : D’entier. 


Fou vanter est impertinence , et grande louange 
est grossièreté. 


Ac. CAT. Pagesia. 


B. PAGAN, PAGUAN, PAIAN, PAYAN; $. 7e 
lat. PAGANUS, paien. 


Constantin-le-Jeune , réformant les 
soldats qui n’embrassaient pas le chris- 
tianisme, les réduisit à l’état et con- 
dition des villageois, Ppacanonux; de 
là on a appelé païens cenx qui profes- 
saient une religion autre que la chré- 


tienne. 


Eron p»acas et homes ses ley escricha. 
V.. et Vert., fol. 46. 
Étaient paiens et hommes sans loi écrite. 


PAY 


Degran mielhs Turex e raras aucir. 
E. Carnrzs : Qui saubes. 

Devraient mieux Turcs et païens tuer. 

Per el son PAGuAs tots jorns bayssatz. 

Guizcauws ps SAinT-Divien : El temps. 
Par lui sont palens toujours abaissés. 
Adj. Los filosophes rAGas. 
.F. et Vert, fol. 65. 

Les philosophes païens. 
Esxausar la santa fe crestians, e abaysssr la 


gent rPAGANA. 
PRILONMEKA. 


Exhausser la sainte foi chrétienne , et abaisser la 
gent palenne. 
Pataxa gent desconfir. 
Mancasaus : Emperaire. 
Le gent palenne déconfire. 
ANC: FR. | 
Ke hastainz li paian out destruite et wastée. 
Tant a paians atrait entre li altres gens. 
Roman de Rou, v. 2450 et 4977. 
car. Paga. ssr. Pagano. rontr. Pagdo. 17. 
Pagano. 


[9+ Paxanon, ad}j., païen. 


Sofron lo pes 
E°1 fays del orguelh PaxAnon, 
MancasRus : Pax in nomine. 
Supportent le poids et le faix de l’orgueil paie. 
Fazan gran honor a la ley paxaxon. 
V. de S. Honorat. 
Qu'ils fassent grand honneur à la loi païenne. 
Tot anciso can trobo de le gent rATANon. 
Roman de Fierabras, v. 4220. 
Tuent tout (ce) qu’ils trouvent de ls gent païenne. 
ANC. FR. Quant virent la gent paienor. 
Roman de Rou, v. 525. 
Fu menés en tere paienor. 
Estoire de Guion de Anstone. La VALLIÈRS, t. I], 
P: 215. 
10. PaxanIL, adj., païen. 
De las payanItsS escripturas. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 160. 
Des écritures païennes. 


11. PAGANESME, PAGANISME, S. 74, pa- 


ganisine, 
Si°n dessmor ven le fe 
D'on ysssns PAGAN=SME. 
G. Fayaz px NansO®KE : Pus dels. 
Si en indifférence tourne la foi d’où s’élève paga- 
nisme. . 


4 50 PE 
Convertits de PAGAN1SMR a christianisme. 
V. et Vert., fol. 08. 
Couverti de paganisme à christianisme. 
CAT. Paganisme. usr. ronT. Paganismo. 17. 
Paganesmo, paganesimo. 


12. Payanta, 5. f., païennie, paganisme. 
Per falisa gent de rAYANrA. 
La gran heregia de Jey de rAyAN14. 
V. de S. Honorat. 
Par fausse gent de païennie. 
La grande bérésie de loi de païennie. 
AnNC. FR. Dessouslai sonmettroit toute paiennie. 
Chr. Ms. de Bertrand du Guesclin. 
.C’aler s'en velt de paienie. 
Fabl.et cont. anc.,t.1, p.73. 


PE, s. m., lat. res, pied. 
AI terz caussiga ’} px rizen. 
T. 2e Savan: px MauLeon , pe G. FaiiT et DE 
Huaves DE La BACHELERLE : Gaucelm. 
Au troisième elle presse le pied, en riaut. 
El lioretz las mas els ps. 
PIFRRE D'AUVERGNE : Dieus vera. 
Et vous lui délivrâtes les mains et les pieds. 


Maria Magdalens que sezia als pzs de Jheso 


Crist. 
V.. et Vert., fol. 83. 
Marie Madelaine qui était assise aux pieds de Jé- 
sus-Christ. 


Sens soi del px tro la cima. 
.. À, DanteL : Ah guay 60. 
Je suis sien des pieds jusqu'à la tête. 
À ome a Ps non val re. 
Daupes pe PRADES , Aus. Cass. 
À bomme à pied il ne vaut rien. 
El cap derrier e ‘ls pas avan 
Los coven dels palaïitz issir. 
‘Mancasrus : Emperaire per. 
Le chef derrière et les pieds en avant il convient 
de les sortir des palais. . 
. Li dei tos temps estar als rues. 
RamsauD n’Oranex : Peire Rogiers. 
Je lui dois toujours étre aux pieds. 


Deu bom comandar al ric d’estar em pss 


aissi cam lo paure. 
Liv. de Sydrac, fol. 39. 
On doit commander su riche d’être sur pieds 
ainsi comme le pauvre. 


Loc. 


Hom non deu far pas lo paure estar d'em 
ras e far seire lo ric. 
Liv. de Sydrac, fol. 39. 
On ne doit pas fairc le pauvre être sur pieds el 
laire asscoir le riche. 


PE 


Quan sui en Pxs, cazer mi lais. 
GAVAUDAN LE Visux : Cresess is. 
Quand je suis sur pieds, je me laisse choir. 
Archilaus se levet en runs. 
” Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 8bi: 
Archilaüs se leva sur pieds. 
Anc. rR, Contre eles s’est levés en pres. 
Mani DE Faaxcs ,t 1, p. 208. 
Toutel’assistance da peuple se leva end 
AxuxorT, Trad. de Plutarque. Vie de Pécprix 
Martius se levant en pieds, reprit adonque 
aigrement ceulz qni en cela voaloient gratifie 
à la commune. | 
Autot, Trad. de Plutarque, Vie de Corel 
Fig. Metre los delietz de sa carn sotz los res 
Met totas las autras cauzas s0tx 505 PES. 
V. et Vert., fol. 55 et 48. 
Mettre les délices de sa chair sous les pieds. 
Met ioutes les autres choses sous les piedi. 
anc. FR. Il mettoit soubz les pieds toates Le 
calumnies. 
AuYoT, Trad. de Plutarque. Vie de M. Cats 
Los avia passat « Pu sec. 
Liv. de Sydrac, to. 5. 
Les avait passés à pied sec. 
Quant el vi que venia, 
Salh eu »zs per fsr m’ onor. 
Gui »'Uisu : L’aatre jons. 
Quand il vit que je venais, il saute sur pal 
pour me faire honneur. 
El no ’l sec ni no 'l pot s’a pa non far. 
L'évêque DE CLenmoxt : Peire de 
Il ne le sait pas ni ne le peut , s’il ne le fisuti fit! 
No se pot sostener sobre rus. 
V. et Vert., fin 
Ne pent se soutenir sur pieds. 
F] luec on ilh te ssos ras 
M'es mil aitans per veser plus plasens 
GrRauD D'ÉsPAGxe : S’iee en par, 
Le lieu où elle tient ses pieds m'est mile Ê 
auesi agréable à voir. 
Meravil me com puesc en pus entr. 
Isanx Rizos : Avis ts. 
Je m'étonne comment je puis tenir sur pair 
Fig. Per tener en Pas son bon ressos. 
Gurtuaose De Mon : D'unsirresis 
Pour texir en pieds sa bonne répatatise. 
Sito ves s px coma airvens. 
Roman de Gerard de Rossillon, fl. t' 
Si tu vas à pied comme sergent. 


Adv. comp. Jeu nueg- dia, 
De genolbs e prres, 


PE 
Sancta Maria 
Prec vostr’ amor mi des. 
GurLLAuxe DE CARESTAING : Le dons cossire. 
Moi, nuit et jour, à genoux et à pieds, je prie 
iote Marie que vous me donnies votre amour. 
Ar son abday el camp px x px ajustat, 
Roman de Fierabras, v. 1407. 
Maintenant ils sont tous les deux sur le champ (de 
taille) ajustés pied à pied. 


* Par extension. I\ sert à désigner la 
partie inférieure d'une montagne, 
d’un édifice, etc... 


Un fam que a nom Gaura, lo quals p passa 


L rx de Niort. 
V.. de Bertrand de Born. 


Un fleuve qui a nom Gaure, lequel passe au pied | 
* Niort. 
At »x d’una gran roca. 
F. de S. Honorat. 
Au pied d’une grande roche. ‘ 
oc. fig. Mentre elh monestier sia em xs. 
PaILOMENA. 
Pourvu que le monastère soit en pieds. 


‘Mesure d’étendue. | 
Los valhatz agron .xxx. Pxs de preon e .1x. 
ts d'ample. 

Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 14. 
Les fossés eurent trente pieds de profond et 
inanle pieds de large. 
Fan sacrifici far en un taalier alt de tres pus 


plas. 
Liv. de Sydrac, fol. 31. 

Font faire sacrifice sur un tréteau haut de trois 
eds ou plus. 

Lo bran....,.......,........ 

A terra s'es ficatz pus d'un rx mesurat. 

Roman de Fierabras, v. 4806. 

t plaise... à terre s’est ficlé plus d’un pied mesuré. 
ic. caT. Pe. CAT. moD. Peu. use. Pie. ronrT. 


Pé. :r. Picde. 


Pezana, s. f., empreinte, trace de 
pied. 
Per vezer si trobaran ni P&zADA ni tast 
De nulla creatura que passes per lo gast. 
V. de S. Honorat. 
Pour voir s’ils trouveront ni empreinte de pied ni 
tige de pulle-créature qui pastôt par le désert, 
Sets’en anet per .1. montauha gran, 
E segni las Pxzapas de son paire Adam 
Chronique d'Arles. 


PE 473 
” Seth ‘en alla par une montagne grande , et suivit 
les traces de son père Adam. 
car. Petjada. xs. ronr. Pisada. 


3. Pnzo, PEON, s. m., lat. Peponemn, pié- 
ton, fantassin. 
Foro rengat cavalier e pazo. 
RAMBAUD BE VAQUEISAS : Senher marques. 
Furent aligués cavaliers et fantassins. 
Pois l’eucis aus Pxows. 
F.. de Guillaume de Berguedan. 
Puis l’occit un fantassin. 
.Z. milis homes eu cavale,e de pos ses 
nombre. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 215. 
Dix mille hommes à cheval, et de piétons tans 
nombre. 
ANC. cAT. Peo, penon. xsr. Peon. ronr. Peäo, 
ptâo. 17. Pedone. 


4: Pronet, s. rm. dim., pion, au jeu 

des échecs. 
Ansque.......,..... 
Fass’ hucymais, de son rronaT, fersa. 


E. CaireLs : Abril ni mais. 
il fasse désormais, de son pion, 


Avant que. 
dame. ° 


5. PrzONIER, PESSONIER , 5. M., piéton, 
fantassin. 
Pazomixes el sergens € mot gran compagnia. 
V. de S. Honorat. 
Piétons et sergents et moult grande compagnie. 
.Îr. .M. cavayers et .xxx. .1. PESsSONTERS. 
PxiLonEna. 
Deux mille cavaliers et trente mille piétons. 
anC. FR. Li mandat pur ses chevaliers 
Par geldrons e pur péoniers. 
G. Gatmas , Haveloc, +. 648. 


6. PEzATGR, PEATGE, PEAGE, 5. M., péage. 
Qui m fizava la renda e’! PazarTox, 
P. Caaninaz : El mon. 
Qui me donnait à foi la rente et le péage. 
Dega mal PEATGE el camis no prendan. 
Guillaume DE TupsLa. 
Que nul mauvais péage au chemin ils né prennent. 
Levar negans PrAGES ni vectigal. 
Statuts de Provence. BouY , p. 225. 
Lever nuls péages ni impôt. 


caAT. Peatge. sr, Peage. 1r. Pedaggio. 


7. PrATGOIFR, PEATGUIER, PEACIER, PEZAT- 


47% PE PE 


GIE, PREATOUIER, 5. M. , fermier du|12. PxpiLman, PESILMAR, Ext, 


péage , péager. s. m., pôle. 
L' autres batles o Paaatzns. Gira s’en .11. PEDILHARS. 
Focquer pe Lunez : E nom del. Lo zodiacus no s’ esten 
L'autre est bailli ou péager. Als razizmans del fermamen. 
Se fan rendier e PxzATGrER. Brev. d'amor, fol. 28 et 2. 
Brev. d'amor, fol. 125. Se tourne en deax pôles. 
Se font receveurs de rentes et phagers. Le sodiaque ne s'étend aux pôles du Srament. 
Adject. L’estrada erATGUIuIRA. . 
Tit. de 1274. Arch. du Roy. 2: 19. 33. ConTaarss, 5. m., contrepied, re- 
L’estrade péagère. bours. 
us». Peagero. rr. Pediagiere. ‘ On jovens mor totz cofondats 
| | E tornat en tal cosraarss. 
8. Prarsan, v. , lever un péage, sou- Mancasaus : Pois l’iverns. 
mettre au péage, rançonner. Où grâce meurt toute confondue et tournée ea à 


Paarsava los peleris que anavo otra mar, | contrepied. 


Cat. dels apost. de Roma, fol. 188. I 
Rançonnait les pélerins qui allaient outre mer. 14. Surparran, v., lat. SUPFEDITAN 
. mettre sous les pieds, assujétir, écre 
4. Praz0, PEASO , s. f., empreinte de| ser, 


pied, fondement , base. Donc den hom be ab larguer 
Las pzasos... donadas al chsmi. SUPPEDITAR AVATEES. 
Charte de Montferrand, de 1348. Brev. d'ameor, fol. 138. 
Les empreintes de pieds. données ap chemin. Done on doit bien avec largesse écraser avant. 
Fig. Basticam doncx , en ferma P=Aï0, anc, FR. Soffisans à suppediter le monde. 


El pretz que i s ten, quan l’autra vai cazen. Hist. macaronique, 1. 1,p Si. 
FoLquer pe Mansricue : Hueimais no. | CAT. Suppeditar. xse. Supoditar. 


Bâtissons donc, sur ferme base, le mérite qui . 
s'y consolide , lorsque l’autre-va tombent. 15. Tnepran, v., fouler, trépigoer . 
Part. pas. Lo bon draps d’escariata tan #"® 


— Domicile, fixation de demeure. es razriars als pos dels parsdors. 
Si hom i prent Pra20 , deu i bastir dins .r. an. V. et Vert., fol. 66. 2°). 
Charte de Mont ferrand, de 1248. Le bon drap d’écarlate est si souvent fonk 14 
Si homme y prend domicile, il doit y bâtir dans | pieds des appréteurs. 
un sn. caT. Trepitjar. 


10. Peas, s. m., cheville, remplissage. | 16. Quanaurænr, adj., lat. quanatrt 
Papas , es ajustamen de paraulas vueias que pem, quad rupède , à quatre pieds. 
no fan re cant a la sentensa. Bestias QUADRUPEDIAS. 
Mostram qu'es r&bas Oo quaysh Papas. Eluc. de las propr., foi. 6. 


Paazo soen aytals PEDASsESs © quaysh rs- Bêtes à quatre pieds. 
Dassus. | car. ss. Quadrupedo. ronr. 17. Quadrtd 
Leys d'amors, fol. 152, 1 et 149. 


Remplissage, c’est ajustement de paroles vides | 1°. QuaDRUPEDAL, adj. , quadrupède. 
qui ne font rien quant à La pensée. Bestias que QUADAUPEDALS 30. 
Montrons cs qu'est cheville ou quasi cheville. Eluc. de Las propr., fol. ét. 
Posent souvent pareilles chevilles ou quasi chevilles. Les bêtes qui sont guædrspèdes. 


11. Pepassan, v., remplir de chevilles, | 18. Semires, adj. lat. saarrmes, semipéd 


faire du remplissage. qui n’a qu’un pied au lieu de deux. 
Part. pas. Son quaysh rxnassaDas. Son sxmirxs ,.… non han mas 1. pe. 
Leys d'amors, (ol. 150. Lett. de preste Jean à Frédéric, bl. 3 


Sont quasi remplies de chevilles. Sont semipèdes,.… n'ont qu’un pied. 


PE 


PEB 473 


. Anrironss, s. f. pl., lat. anrirones, | — Expédition. 


intipodes. 


Ha anTiropss, s0 es dire gens que teno les 
s cORIrA nos. 

Eluc. de las propr., foi. 168. 
À antipodes, c’est-à-dire gens qui tiennent les 
ds contre nous. 


T. ESP. PORT. #ntipoda. 1T. Antipodi. 


. EMPEDIMEN, INPEDIMEN, s. /n., lat. 

IMPEDIMENUA, empéchement , diffi- 

culté, obstacle. 

Accen lati, e dels zxxPspimzxs d’aquel. 
Leys d'amors, fol. 1. 

L'accent latin , et des difficultés de celui-là. 

Dels :mP«DIMENS d’squest sen. 


Eluc. de las propr., fol. 16. 
Des empéchements de ce sens. 


T. Impodiment. zse. rosT. tr. Impodimento. 
. beprpiriu, adj., impéditif, propre 
à empêcher, nuisible. 

Cam sis de digestio 1mPaDtT1va. 

De vots 1MPRDITITA. 

Eluc. de las propr., fol. 25 et 26. 

Comme elle soit impéditive de digestion. 

De roix impéditive. 
ar. Impeditiu. ser. 17. Impeditivo. 


. pepe , iNPEDIR, v., lat. ruprpine, 
empêcher. 

Ni deu 1xPsp1r los dits jurats en lor juris- 
lietiou. 

| Fors de Béarn, p. 1074. 

Ni ne doit empécher lesdits jurats dans leur ju- 
idiction. 
«T. 2sP, POBT. {mpedir. 17. Impedire. 


3. Exproecan, v., empêcher. 
Per aco que moutas causes me poirian K«u- 
£DaGaR qu’ien non la prendris. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 55. 
Pour cela que de nombreuses choses me pourraient 
mpécher que je ne la prendrais. 
3. ExPEDITIO, EXPEDICIO , 5. f., lat. 
#XPEDITIO, élimination. 
FxPsprrios, es cant, de diverses membres 


ecitatz,.. hom conferma o nega.…. .1. d’aquels, 
‘layssha los autres. 
| Leys d’amors, fol. 146. 
Llimination, c'est quand, de divers membres 
pportés .. on confirme où nie... un de ceux-là , et 
usse les autres. 


ITE 


En remembransa de lor rxbzpicto , quan 
foro partitz de Egypte. 
Elit. de las propr. , fol. 120. 
Ev souvenir de leur expédition, quand ils furent 
partis d'Égypte. 
caT. Expedici6. us». Expedicion. ront. Expe- 
dicäo. 17. Spedisione. 


25. ExPEDIENT, EXPEDIEN, ad}., lat. rx- 


PEDIENTEM, expédient, utile. 
Per declarar quals es plas axPxDtanr. 
Trad. du Tr. d'Arpentage, 1"° part. , c. 38. 
Pour declarer lequel est plus expedient. 
Era plus sxranrex….. aver .viit. cossuls. 
Docum. de 1475. Ville de Bergerac. 
11 était plus expédient... d’avoit huit consuls. 


caAT. Ezxpedient. usr. ronT. Expediente. 17. 
Espediente. 


26. Esrenin, v., lat. rxrenrme, ex- 
pédier. 
Pels negocis commus axrapin. 
Charte de Gréalou, p. 59. 
Pour les affaires communes expédier. 
ANc. Cat. Espedir. sr. ronr. Ezpedir. 1+. 


Espedire, 


PEBRE , s. m., PIPEREM, poivre. 
Sercaretz un pauc de P«snE. 
Devupes ps PRaprs, fus. cass. 
Vous chercheres un peu de poivre. 
I anretz a metre del purs e de la sal. 
GuizLauxe DK Tunsza. 
Vous aurez à y mettre du poivre et du sel. 
Loc. fig. Que sa valor senta pasre. 
E. CaraeLs : Era non vey. 
Que sa valeur sente poivre. 
cart. sr. Pebre. 1r. Pepe. 


2. PEBRADA, PEVRADA , 5. f., poivrade. 
Fes lo cor raustir e far P&vRADA. 
V. de Guillaume de Cabestaing. 

Fit le cœur rôtir et faire poivrade. 

Proverb. Aital salsa, aital Par ADA. 

R. Vipas : En squel. 

Telle sauce , tolle poivrade. 

car. «sr. Pebrada. ront. Pewrada. 17. Peve- 

rada. 


3. PxsnitER, s. m., poivrier, marchand 


de poivre. 
Pasnriens e candeliers. 


Go 





474 PEC 
A raantxRs, lo portal de la blancaria. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 186 et 44. 
Poivriers et chandeliers. , 
À poivriers, le portail de la tannerie. 


4. Prsnanl , $. f., poivrerie, commerce 


de poivre. 
Non recepia escolar que vuelba appenre lu 
mestier de PEBRARIA. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 187. 
Qu'il ne reçoive pas apprenti qui veuille sppren- 
dre le métier de poivrerie. 


PEC, s. m., lat. Prccatum, faute, man- 


quement. 
Vas lieys no farai pc. 
GuiLLaume px SAïNT-GRacont : Raso e dreit. 
Vers elle je ne ferai de faute. 
De totas er la plus vertadera, 
E per re na i trobaretz Pac. 
Deunss DE PRADES, Aus. cass. 
De toutes elle sera la. plus véridique , et en rien 
vous n’y trouveres faute. 
Adv. comp. Segon qu’es homs, «xs P£C morra; 
. Segon que es Dieus , suscitara. 
Trad. de lEvang. de Nicodème. 
Selon qu'il est homme, il mourre sans faute 
(assurément) ; selon qu'il est Dicu, il ressuscitera. 


2. PeCA, PECUA, $. f., faute, manquement. 
Mostra las PRcas que fan alqa. 
Leys d'amors, fol. 94. 
Montre les fantes que font aucuns. 
1Tr. Pecca. 


— Amende, impôt. 

Si... no pagava, per sie per sou bestiar, la 

pacua € el gatge al senhor. 
Cout. de Condom. 

S'il... ne payait, pour soi et pour son bétail , l'a- 
mende et le gage au seigneur. 

Non es tengat de paguar recnA. 

Tic. de 129%. DoarT, t. XCVII, fol. 256. 

N'est pas tenu de payer amende. 

sr. Pecha. porr. Pécha. 


3. PRCCAT, PRCHAT, 5. n., lat. PRCCATUI, 
péché, faute, désobéissance. 
Zo suu bon omne qni an redems lor Pxccaz. 
Poëme sur Boèce. 
Ce sont bons hommes qui ont racheté leurs péchés. 
Si per so m fai mal, 
Pecmar fai criminal. 
B. ne VEenranour : Lo gens temps. 


PEC 


Si pour cela elle me fait mal , elle fait péche cr. 
mivel. 
Lo segon Paccar contre lo Sant Esperit. 
PV. et Vert., fol. 10. 
Le second péché contre le Saint-Esprit. 
El a los set PrccaATz mortals. 
BEaTaanD D'ALLAMANOK : Del arcivesque. 
Il a les sept péchés mortels. 
axC. FR. E fa lur péschied mult forment gras, 
AÆAnc. trad. des Liv, des Rois, (ol. 3. 
Ah! sire, vous feriez péchiet. 
Li Gieus de Robin et de Marion. 
Car. Pecat, nsr. Pecado. ront. Peccado. 11 
Peccato. 


4. PECCAIRE, PECHADRE, PECCADOS, 
s. m., lat. PECCATOR, pécheur, délin- 


quant, coupable. 
Pos que tal patz podes faire, 
Que atendes doncx, rEcCa trs ? 
P. Caavin az : Jhesum Cris 
Puisque tu peux telle paix faire , qu'attesd:-: 
done, pécheur? 
Tox pEscuaDaus es ergolios. 
L'rad. de Pède, fol. 5. 
Tout pécheur est orgueilleux. 
On li rxccaDon peuran fi. 
Le cours DE Poiriæns : Pus de cheats: 
Où les pécheurs prendront fin. 
Als PsocADoRsS donatx via e conort. 
GurLLATME D’AuTroUL : Esprnos 
Aux pécheurs vous donnez voie et encouragem: ' 
Adjectv. Volon tan argen, 
Qu’ hom raccaras fan cest e mon 
G. Axeuien De TouLouss : Ana fer 
Ils veulent tant argent , que l’homme pécheur 
font cheste et pur. 
Al segle ai fayt mon plazer 
Tan qu'en sui de trop rsccatnes. 
PrEBR& D'AUVERERE : Geri «: 
Au monde j'ai fait mon plaisir tant que j'e ««: 
de beaucoup coupable. 
anc. FR. Un poure pécherre ala dire à la ca. 
tesse de Poitiers. 
Joinvizce,p. 126. 
Combien qu’il ait esté desloiaus et péchierr: . 
Juan pe Meune, Zest., vof 
Atendirent li pécheor que il perdissent r:. 
Anc. trad. du Psaut. de Corbie, ps. 115 
CAT. sr. Pecador. vorr. Percader. 17. Pr 
catore. 


PEC 
5. P&CCAin1ITS, PECCAYAITS, PECHAIRBITZ, 


s. f., lat. Peccafaix, pécheresse, dé- 
linquante, coupable. 
Tal perdo quon ac la PaccatntTz, 
Prec que”l fassa la Triaitatz. 
R. Mexvupsr : Ab grans dolors. 
Tel pardon comme eut la pécheresse, je prie que 
lui fasse la Trinité. 
D’ aquesta lassa raccarRrrs. 
V. de S. Honorat. 
De cette malheureuse pécherusse. 
Adjectiv. Una toseta raCCAIAITS. 
V. de S. Honorat. 
Une jeune fillette pécheresse. 
Area paCRAIRIz plaing s05 mals. 
Trad. de Bède , fol. 50. 
Ame pécheresse déplore ses maux. 
cat Pecadora., nc. usr. Pecatris. sr. mon. 
Pecadora. ronT. Peccadora. 1r. Peccatrice. 


b, Pzcanos, adj., pécheur. 
Aquesta vita PECADOSA. 


Carya Magalon., p. 42. 
Cette vie pécheresse. 


. PECCAR, PEQUAR, v., lat. paccane, 
pécher, faillir, désobéir. 
Que m perdones s’ieu falh ni Pxc. 
AnnauD DE MaauriL : Dona genser. 
Que vous me pardonnies si je faux et pèche. 
Car psccas y mortalmen. 
P. Ganpina : Jhesum Crist. 
Car tu y pèches mortellement. 
Aatres PEQUERON pus greu que tu, @ vis- 
queron pus longamen. 
Declaramens de motas demandas. 
D'autres péchèrent plus grièvement que toi, et 
vécurent plus longuement. 
Loc. Cant ausels fai 
So que Pacca a penre. 
Daupss D£ PRADES, Aus. cass. 
Quand l'oiseau fait ce qu’il faut à prendre. 
anc. ÿR. Péchied ai en co. 
Anc. trad. des Livres des Rois, fol. 19. 
car. sb. Pecar, ronT. Pocpar. 17. Peccare. : 


PEC 495 
Viande... de porc et ds menu bétail est meilleure 
rôlie. 
Entre toutes viandes de menu bétail. 


2. Pre, adj., lat. PRcus, sot, stupide, 
nigaud, niais, borné, pécore. 
Non es hom tan pacs, sol ben ames, 
Que no’l meues Amaors a valent port. 
G. RiQuiea : Fise verays. 
Il n’est pas homme si sof, seulement que hien il 
aimât , qu'Amour ne le menât à bon port. 
Plus Pxcs qu’ efans que tets. 
P. CARDINAL : Prop « guerrs. 
Plus niais qu’enfant qui tette. 
Tenh dona trop per PaGua, 
Can suefre qu’en lieys entenda. 
E. Cainezs : Era non vei. 
Je tiens dame pour fort softe, quand elle souffre 
qu’il s’affectionne à elle. 
Non o crezats, ni ayatz tan PE sen. 
P. CanninaL : De sels qu'avets. 
Ne le croyez pas, ni n'ayez sens si borné. 
Sas PxauAs intensios. 
T. DE GiRAUDET DE GUILLAUME : De s0 don. 
Ses sottes intentions. 
Sa P«GuA captenensa 
No" deuriatz tant esquivar. 
T. pa Ginaup ET DE GUILLAUME : De s0 don. 
Sa conduite stupide vous ne devriez pas tant lui 
épargner. 
Sel qu’es Pzcx no ve de cor. 
Deupxss pe Paapzs, dus. cass. 
Celui qui est niais ne voit de cœur. 
Substantiv. Amor fai,.,... 
E 1 fol savi, el Pxc conoissedor. 
AtnERI DE ProuriLain : Cel que s’irais. 
Amour fait. et le fou sage , et le niais connaisseur. 
Ab los »scs lo truans se rescon. 
B. Cansonez px ManskiLe , Coblas triadas. 
Avec les pécores le fourbe se cache. 
Perdon lor, que ieu t’en prec, 
Que no sabon que fan, li ruc. 
Trad. de l'Evang. de Nicodème. 
Pardonne-leur, vu que je t’en prie, vu qu'ils ne 
ravent ce qu’ils font , les stupides. 
caT. Pech. ; 


PECORIN , adj., lat. Peconinus , pé-| 3, Peougian, v., niaiser, divaguer, dé- 


corin, de menu bétail. 
Carns..… porcine etPzcnnina es melhor rausta. 
Entre totas carns PECORINAs. 
Eluc. de las propr., fol. 233 et 252. 


raisonner. 


Guilhem , be us ang Pzauxras. 
T. pe Ginaup £r DE GuiLLauxe : De s0 dun. 
Guillaume , bico je vous entends divaguer. 


476 PEC 
4e PSCAMENT, ado. , niaisement, solte- 
ment, bêtement. 
Aug raoamenr larar. 
G. Riquurn : Ab paue. 
J'entends sottement louer. 
anc. car. Pegament. 


5. Peouxsa, 5.f., 
tise. 
Qui pus 0 vai seguen, 
Ades creys sa rLGUREA. 
G-Ouvvirs n’Anrss, Coblas triadas. 
Qui plus va cela suivant , incesamment croît sa 
sottise. 





aiserie , sottise, bé- 


Cobezer' e paors, 
Goiscosï e rsouxra. 
ar ve Mo: 
Convoitise et peur, ruse et soitise. 
axc. car. Peguesa, pegued. 


PECUNIA, raccunia, 5. f., lat. Pecu- 
MIA, argent, pécune. 
El non quer gaiardo en las divinas chausss, 
ni alcans racconta ni vane gloria. 
Trad. de Bède, fol. 66. 
1 necherche pas profit dans les choses divines, 
ni aucan argent, ni veine gloire. 






itot non. 


Extorsion de racuxras. 
Statuts de Provence. BOMY, p. 9. 
Etorsion d'argents. 
ac. va. Si le trésor de Romme estoit desgarai 
de pécune, chacan bailloit librement le sien. 
Œuvres d'Alain Chartier, p. 4%. 
Si grant pécune en or, argent et joyaux. 
Monsraeer, t. 1, fol. 303. 
AMC. car. ar, PORT. 17. Pecunia. 





2. Pecuzr, s. m., lat. Pacuztum, pécule. 
Lo racuuis, 00 es aquel avers del flh que es 
partits del aver del paire. 

Del »acuzs del serv, si el avia Peut. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 26 et 27. 
Le pécule, c'est cet avoir du fils qui est séparé de 
V'avoir du père. 
Du pécule de l'eslave , s'il avait pécule, 
car. Peculi. asr. por. 1T. Peculio. 





3. PECUNIARI, PECCUNIARI, adÿ., lat, pE- 
cumanus, pécuniaire, 
Certes obs es que sia canta rcuRraRtA , 80 


«x causa en rancara d’onor o d'a: 
Trad. du Code de Justinien, fol. 5. 





PEG 
(Cartes il est besoin que (ce) soit case pécumeur 
c'œst-idire cause en récrimination de domsie a 
d'avoir. 
Per causa civil o reccuxtan 
racuant. 


es divile 





Cont. de Condom. 
Pour cause civile on pécuniaire.…., es il a 
pécuniaire. 
car. Pecuniari, 2sr. ronT. 1T. Pecanianio. 


4. Pecunios, ad)., lat. PRcumIOSaS, pé 
cunieux, fortuné. 
Tan rix ni ten racustos. 
Leys d'amors, Mi. 
Si riche et si pécunieur. 
ac. car. Pecunios, vont. 1r. Pecunicso. 


5. Paccuxrar,, adj., pécuniaire. 
Tots los crims corporals © rRoceraLs pe 
nidors. 
La racuNIAL pens en antra pets mod. 
Cartulatre de Montpellier, fol. 5 
Tous les crimes corporels on pécaniaires pont 
sables. 
Changer la peine pécuniaire en autre prise. 
ac. asr. Pecunial, rr, Pecuniale. 


6. PecCuNIALMEN, ado, pécuniairemen 
Lo colpable r«ccuxracmen condempesi. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 51. 
Le coupable pécuniairement condamné. 
1T. Pecunialmente. 


PEDAGOC, s. m., lat. ranpacocas, pe 
dagogue, précepteur. 
Alqu mot. rememblan lo lati. cos 
Éxios, r&DAGOCS. 
Leys d'amors, ll. 68. 
Aueuns mots.….rememblent an latin. come. 
fction , pédagogue. 
Tenen se per rEDAGoc © per msestre 
Colrradi, nebot del avan dich Frederic. 
Cat. dels apost. de Roma, [d. 191. 
Se tant pour pédagogue où poar maire à 
Conradin, neveu de l'arant-dit Frédéric. 


car. Pedagog, asr. ronr. 1. Pedagogo. 


PEGNER, PENNER , PEINMER , PENCHES 
., lat. PrNoœRe, peindre, enlumine 
Per que »erno li penbedor 
Aost à ley de batedor. 
Brev. d'armor, la. {;. 
C'est pourquoi les peintres peignent soëten æ 
nière de batteur. 


PEG 


Parma s0s peilhs cum s’er auras. 
: Lx mouz px MonTauDon : Pus Peyre. 
Peint ses cheveux comme s’il était blond. 
La colors no i es meza 
Pzowex, ans sobra freschesa 
De roza de mai. 
Un TROUSADOUR ANONYME : Pres soi ses. 
La couleur n’y est pas mise en peignant, mais elle 
surpasse fraîcheur de rose de mai. 
Car sol se sap Ps1NGNER et affaichar. 
Sorpez : Lo reprouviers. 
Car elle sait seulement se peindre et farder. 
De las domnas que s vau ranuax. 
Lx MOINE DE MonTAUDON : Antra vets. 
Des dames qui vont se peignant. 
Fig. Lo dons temps que colora e Pass. 
À. Dawiez : Ab plaser. 
Le doux temps qui colore et peint. 


Substantiv. Si per PEmuer ni per forbir 
Podion pus joves tornar. 
Lx moine Dr MonTAUDON : Autra vets. 
Si per le peindre et par l’orner elles pouvaient 
plas jeunes redevenir. 
Prov. Qai ben rzaxx, ben ven. 
Lx morsx px MONTAUDOR : Autra vets. 
Qui peint bien , veod bien. 
Part. pas. Ar intret en las cambras qu’eran 
PENCHAS am flors. 
V. de S. Honorat. 
Immédiatement il entra dans les chambres qui 
aient peintes avec fleurs. 
Quan s’en Pz«ncua lur cars. 
GavauDax LE VIEUx : leu no sui. 
Quand elles ont peint leur face. 
CAT. &sP. PORT. Pintar. 17. Pingere. 


2. PinTURAR, PICTURAR, v., peindre, 


colorier, orner. 
Part. pas. Fier Richart sus l’ escut qu' es totz 
d’aur PONTURATZ. 
Roman de Fierabras, v. 3568. 
Richard frappe sur l’écu qui est tout peint d’or. 
De diversss colors PICTURADA. 
Eluc. de las propr., fol. 135. 
Peinte de diverses couleurs. 
ANC. FR. 
Dusc’ a la chambre que fa d'or peinturé, 
Roman d'Aubri. B&KkKEn , p. 159. 


3. P£INTURA, PINCTURA, PICTURA, PEN- 
cuuRA , 5. f., lat. pICTURA, peinture, 


fard, simulacre, apparence, portrait. 
Aissi com mais prez.hom laida PErmruna, 





PEG 477 


Quant es de luenh que quant es pres venguts. 
Forquer pe MAnsuiLs : Sitot me soi. 
Ainsi comme l’homme prise davantage laide pein- 
ture, quand il est de loin que quand il est venu auprès. 
Si el ï fet rxrnrunas. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 17. 
S'il y ft des peintures. ‘ 
Pels Egiptias fo... trobada picruna. 
Ja que alcanes rIncrunAS sio de tot messon- 


gieras. 
Eluc. de Las propr., fol. 267. 
Par les Égyptiens fut... trouvée psinture. 
Bien qu’aucunes peintures soient du tout menson- 
gères. 
Totas las emages e las pzxcauras dels sanhs. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 92. 
Toutes les images et les peintures des saints. 
Prov. Tal bad’ en la rarcauna, 
Qu’ autre n'espers la mans. 
Mancapaus : L’autr’ier. 
Tel bâille à la peinture, qu’un autre en attend 
le résultat. 
CAT. EsP. PORT. Peintura. 1r, Pintura, pittura. 


4. PsINGNESON, s. f., peinture, farde- 
ment, action de s'appliquer du rouge. 
Que n° asian .xx. (anz) de PzrwoNzs0x. 


Le moins De Monraupox : Quant tait. 
Qu’elles en sient vingt (ans) de fardement. 


5. Pernc, PENH, s.n., lat. piementum, 


peinture , fardement, fard. 
Ad aisso non puesc Pzxs 
Ni daoramen trobar. 
G. RiQuien : Segon qu’ ieu. 
À ceei je ne puis trouver peinture ni dorure. 
Nos tollezs lo rxtxc a tort. 
Lx moine be MoxTauDox : Quant tuit. 
Vous nous êtes le /ard à tort. 


6. Paxron , rIcTOR, s. m., lat. PICTOR , 


peintre. 
Bernard Martio lo ptnror. 
B. Manrix : Companho. 
Bernerd Martin le peintre. 
Prcrons s0 dits qui fan ymaginss et figaras. 
Eluc. de las propr., fol. #6. 
Sont dits peintres ceux qui font images et figures. 
CAT. 2SP. PORT. Pintor. 17. Pintore, pittore. 


7. PENHEIRE, PINHEYRE, PENCHEYRE, 
PENHEDOR, PENHIDOR , PINHEDOR, 5. M., 
peintre, enlumineur. 


478 PEG 


Dizen de bon Pixuxraz o escriva, que ha 
bons ma. 
Utils s0 a escrivans et PINXEDORS. 
Eluc. de las propr., fol. 48 et 239. 
Disent de bon enlumineur ou écrivain, qu’il « 
bonne main. 
Sont utiles aux écrivains et enlumineurs. 
Si com li P&MHILOR 
Coloro s0 que fan. 
AnaAntEU Des Escas : El temps. 
Ainsi comme les peintres colorent ce qu'ils font. 
Per que penho li P«x=4Don 
Aost a ley de batedor. 
Brev. d’amor, fol. 47. 
C’est pourquoi les peintres peignent Août eu ma- 
nière de batteur. 
Anc. rs, Miex ressemble Bertain que ne pein- 
droit peignière. 
Roman de Berte, p. 21. 
8. PinzeL, s.m., pinceau. 
Color fresca ab cabeil saur, 
Et anuc non obret de rixzzt. 
P. Var : Pois ubert. 
Couleur friîiche avee cheveu blond, et oncques 
clle ne se servit de pinceau. 
caT, Pinsell, nsr. ront. Pincel. 17. Pennello. 


g. PencHa, s. f., peinture, encre. 
Que li porte........ s. or. 
Tantost PExCHA € pargami. 
| | V. de S. Alexis. 
Qu'il lui porte... aussitôt encre et parchemin. 


10. PICTUAATIU, adj., picturatif, pro- 


pre à peindre, à orner. 
Fig, De la terra renovelatiu et rICTURATIU. 
Eluc. de las propr., tol. 134. 
De la terre renouvellatif et picturatif. 


11. DEPENKHER, DESPENHER, ., lat. DE- 
piNGere, dépeindre, peindre, dessiner. 
Cel que nspuis la bestis non es faillitz. 
Mancasrus : Soudadier per. 
Celui qui dépeignit la bête ne s’est pas trompé. 
Loc. fig. Re s deu garder qui a drats se Davuts, 
Per cals obras den domna esser conquista. 
V. de Bertrand de Born. 
Bien se doit regarder qui en amant se dessine, 
rar quelles œuvres dame doit être conquite. 


Part. pas. 
Ent ellas doas pærena sun ? eschalo. 
Poëme sur Boèce. 


PEI 


Eatre elles deux sont peints les échelons. 
Aquest slbre lo qual vezets sisi parsss. 
Brev. d’'ameor, bol. é. 
Cet arbre lequel vous voyes ici peint. 
Fig. Ane no vi cors miels talats ni pesraixx 
Ad obs d’amar. 
B. pa VEuTADOUR : Quant erta. 
Oucques je ne vis corps miens taillé ai dessine 31 
besoin d'aimer. 


1r. Dipingere. 


PEICH, PRIT, PIRCKH, PIET, PIRIT, MT 
s. m., lat. vECT&s, poitrine, estomac 
Voyez Denina,t. 11, p. 300. 
Blanc putca, ab dora mamella. 
P. Vrpar : Be me pe. 
Blanche poitrine, avec dure mamelle. 
Lo rPuirz el ventre e "Îs braguiers. 
Deupss px PnaADes : us. cass 
La poitrine et le ventre et les brayers. 
Per costatzs e per rI1aCEz manta lanss. 
BenTaAND DE Bonx : Mies sirvents 
Par côtés et par poifrines mainto lance. 
Vos ferian pel merrz e pel mento. 
RamBAUD DE VAQUELRAS : Senber marge 
Vous frappaient par la poitrine et par le mestx 
Prrz, tetinas e trezas e mentos. 
Ux TaoUBADOUR ANONYME, Cobles esparia 
Poitrines, tétons et tresses et meatons. 
Anc. PR. La vache avec gros pect que so2 va 


tendre tire. 
P. Heezuos , p-°- 


Son cief encline sor son pis. 
Roman dsl conte de Poitiers, *. #0. 
car. Pit. use. Pecho. ronT. Peito. 17. Pex 
peite. 
2. Precs, s. m., poitrine, estomac. 
Tal colp li det sots rrox, 
C’ a pauc no ’l parec fetge. 
GuILLAUME DE BEncuxDan : Chanson si. 
Tel coup lui donna sous poitrine, que peus 
fallut que ne lui parût le foie. 


3. PRITRINA , PECTRINA , 5. f., poitrin 
Mento e gola e PRrrarma | 
Blanca com neus e flors d'espins. 

Anwaoo De Manumis : Dona genes. 
Menton et gorge et poitrine blanche comme 5t 
et fleur d’épine. 
Una cros rois sobre la Pacratxa. 
Carya Magelon., p: 51 
Une croix rouge sur Ja poitrine. 


PET 


rc. ss. Percent Îur corse lur pétrines. 
Manre pe France, t. 11, p. 450. 


Peiraaz, s. m., lat. pecronaLis, poi- 
trail. 
Densn al parnar 
Bels sonalhs tragitatz. 
AnnaAu» px Mansan : Qui comte. 
Devaat au poitrail belles sonnettes entremélées. 
‘rombas, tabors, sonaills, genz e PRITRALS. 
AicanT DEL Fossar : Entre dos reys. 
Trompettes , tambours , sounettes , engins et poi- 
ils. 
T. Pitral. xse. Petral. ronr. Peitoral. 1r. 
Pettorale. 


EsPrcran , v. , lat. rxpRcrorane, ex- 
pectorer. 

lea gieti foras et xspnc 

De mon cor. 


Gavauvan LE Vrgux : Desamparsts. 
Je jette hors et erpectore de mon cœur. 


T. &sP. PORT. Éxpectorar. 


ILLA , rez, s, f., lat. spora, peille, 
ruenille, linge, haïllon. 
Pot anar d’ana ratiLa ont£. 
Mancasrus : Al prim. 

1 peat aller dépouillé d’une guenille. 

Aos, tu que as draps e raLnas, 

F vezes de freg vermelhas 

Las gens. 

P. CARDINAL : Jhesum Crist. 

fatends. toi qui a vêtements et linges, et vois 
froid les gens vermeilles. 


Parqu’es r&rtra 
Lo segnor d’ Ancavel. 
Mancasaus : Lo vers comensa. 


paraît qu'est peille le seigneur d’Ancavel. 


SARPELHEIRA , S. f., serpillière, grosse 

pile. 

Ni que ja ’nport mas una sanrar.mina. 
Piennr Dx La MuLa : Je de rason. 


li que jamais il emporte escepté nue serpil- 
e. 


. CAT. Sarpallera. car. mon. Xarpallera. 
se. Arpillera. 


SPEILLAR, 2., dépouiller, déshabil- 
T, renoncer. 
. Ben es fols qui no s'rspztr.ta 


PEI 


E1 segle que d’engan tuoilla. 
Mancasaus : Bel m' es can. 


Est bien fou qui ne resonce au siècle qui souille 
de tromperie. 


479 


4: ExPoziario, s. f., lat. SPOLIATIO, SpO- 
lation, délivrance. 
Per far l’exposrarto, 
Dissendet Jhesus, quan morts fo. 
Brev. d’amor, fol. 174. 
Pour faire la délivrance, Jésus descendit » Quand 
il fut mort. | 
«sr. Expoliation. rr. Spogliagione. 


S. EsPoLran, ®., lat, sporrane, dépouil- 
ler, spolier. 
Esrortxno la glyeia de San Peyre. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 115. 
Spolièrent l’église de Saint-Pierre. 
Part. pas. fig. 
Los bes e’ls mals, ses totz retenemens , 
Tro el nasquet e fon martiriatz, 
Don l”’ aunitz locx remas sseoLrars. 
A. BRANCALEON : Pessius pessans. 
Les biens et les maux , sans aucunes restrictions A 
jusqu’à ce qu’il naquit et fut martyrisé, de quoi le 
lieu honni demeure dépouillé. 


GAT. Espoliar, asr. Expoliar. ronr. Espoliar. 
IT, Spogliare, 


6. Drsrurzma, 5. f., dépouille, vêtc- 
ment, livrée. 
Joys ab amar cabaleya, 
E « veston d’una paspuzzna. 
G. Rupez : Lanquau lo temps. 


Joie gouverne avec aimer , et ils se vélissent de 
même livrée. 


ir. Spoglia. 


7- DxSPOILLAMENT, DESPULHAMENT, 5. m., 
dépouillement. 
DasrorcrAmenxTr de borsa. 

Doctrine des Vandois. 
Dépouillement de lourse. 
E'Ll pesruznamenT del cors de la çarn. 
Trad. de PÉpit. de S. Paul aux Colossiens. 

Et le dépouillement du corps de la chair. 


8. DespueLu, s. m., dépouillement. 
Loc. El cap en son remas mains en pssrurru. 


P. Vinau : Quor qu’ om. 
Au chef en sont demeurés maints en dépouillement. 
KsP. PORT. Despojo. 


480 PEI 
9. Despormanor , s. m., spoliateur, vo- 


leur. 

DasPOLaADORS noytals de ostals et de camps. 
Priv. conc. par les Rois d'Angleterre, p. 17. 

Spoliateurs nocturnes d’hôtels et de champs. 


&sr. PORT. Despojador. 1r. Spogliatore. 


10. DEsSPUELHAR, DESPOLHAR, DESPOIL- 
LAB, DESPULHAR, DESPULLAR, DESPUYL- 
Lan , v., dépouiller, déshabiller. 
Que lo malvays bom pasruxLLes, 
E”1 tolgues L habit de mongis. 
V. de S. Honorat. 
Que le mauvais homme il dépouillét, et lui ôtat 
l’habit de monachisme. 
Cobezeza de gazanhar e de DrsroLuAR s0n 


companho. 
V.. et Vert. fol. 19. 


GConvoitise de gagner et de dépouiller sou compa- 
gaon. 
Huey vos ai vist lsiamen Desroznan. 
Passio de Maria. 
Aujourd’hui je vous ai vu Lsidement dépouiller. 


Loc, Genser no s vest ni s DE&sPOILLA. 
| À. Dani. : Ans qu’ els. 
Plus belle ne se vêtit ni se déshabille. 
Ans qu’ els cim reston de brancas 
Sec, ni s DasruELuon de fuelhas. 
À. DaniEL : Ans qu’ els. 
Avant que les cimes des branches restent sèches, 
et se dépouillent de feuilles. 
Substantiv. Entr' el per el vestir. 
P. VipaL : Baros Jhesus. 
Entre le dépouiller et le vétir. 
Part. pas. Desrormana de totz bes. 
V. et Vert., fol. 82. 
Dépouillée de tous biens. 
cat. Despullar. sp. ront. Despojar. 17. Spo- 
lire. 


PEING, PELN, PENG, 5. m., lat. PIGNUS, 


gage, nantissement, assurance. 
Ja no is deu hom fiar 
Mais en bella seimblansa, 
Ses r&1xG. 
AtwEaï DE PEGUILAIN : Qui sofrir. 
Jamais on ne s’y doit fier en belle apparence, sans 
assurance 
Non au Paixs ni gatge. 
RAMBAUD DE VAQUEIRAS : Si eu sui. 
N'ont nantissements ni gage. 
se. Peno. rour. Penhor. 17. Pegno, 


PEI 


2. PEGNORA, PENHURA, PIGNORA, 5. f., 


gage , assurance , saisie. 
Pero”l senhers coms, ducs, marques 
N'a ben P«G#ORA traicha. 
BEnaTRAND DE Boy : Guerra e trebal. 
Pourtant le seigneur comte, duc, marquu & 1 
bien tiré gage. 
Ara digam de la causa que us hom met eu 
PRNHORA ad autre. 
Me sera obligat per PEmmORA tacitament. 
Trad. du Code de Justinien, foi. 30 «t &:. 
Maintensnt disous de la chose qu'an bons: 
met en nantissement à autre. 
Me sera obligé par gage tacitement. 
axc. rR. Lesquels débats commencérent pou 
la pigneure de certaines bestes prinses 
Tic. de 1447. CanpenTiEn, t. LT, ol. >. 
caT. Penyora. ront. Penhora. 


3. PENHORAMEN, s. m., gage, vantiss« 


ment. 
D'aquella forza ni d’aquel rzsnouxss. 
Statuts de Montpellier, de 19]. 
De cette violence et de ce nantissement. 


4. PIGNOBAR , PENHORAR, %., tn 
GneRane, nantir, gager, appeler « 
garantie, mettre à l'amende. 

Si no o fasia PIumoRAR degudamet. 
Puescan PIGNORAR.. O destringer aque. 
Charte de Gréalon, p.% 
S'ils ne Le faisaient gager dûment. 
Puissent appeler en garantie. ou contusir 
celui-là. 
Pamnonas ne En Pons de Capdueil. 


T. pr Gui pe CavaïzLox et De Rica nt Ts 
RASCOS : Cabnit- 


Nantisses-en le seigneur Pons de Capdueil. 
Part. pas. Aquel que sera defailhens sers r:3 
nonaT de .x11. deners. 
Ord. pour Carcassonne. Ord. des R. dt Fr. 
iGur,t IX, p.57 
Celui qui sera faisant défaut sers mis à l 
de douse deniers. 
ANC. CAT. Penyorar. ronr. Penhorar. 17. Pe 
gnorare. 


5. Empenuan, v., hypothéquer, 4 
gager. 


Si res si vendia O si EMPENRAVA. 
Tic. de 1294. Arch. du Roy. , KV 
Si rien se vendait ou s’hypothéquait. 


PEI 


Loc. fg. Bel joc no vent ni atrzF NA. 
P. VipaL : Pus ubert. 
Beau jeu elle ne vend ni engage. 
car. Empenyar. xse. Empeñar. vont. Em- 


penhar. 17. Impegnare. 


, ExpzINHORADURA , #. f., droit de 
gage, d’hypothèque. 
Vendss, RMPKINHORADURAS et acaptas. 
Tit. de 1239. DoaT, t. CXXIV, fol. 302. 
Ventes, droits d’hypothèque et acaptes. 


+ IPIGNORATIO, s. f., gage, hypo- 
thèque. 
Lo ces, l’acapta e sas IMPIGNORATIOS 
Charte de Gréalou, p. go. 
Le cens, l’acapte et ses hypothèques. 


. Expaenanuna, s. f., droit de gage, 
d’hypothèque. 
Mos acaptes e mas EMPEABUADURAS, si res 
e vendia o si ermpenhava. 
T'it. de 1374. #rch. du Roy., K. 17. 
Mes acaptes et mes droits d’'hypothèque, si rien 
e rendait ou s’hypothéquait. 


. IMPIGNORAR, EMPKINNORAR, EMPEN- 
HORAR, 7., engager, hypothéquer, 
donner en nantissement. 

La volria 1MPIGNOR AR. 

Tit. de 1222. Arch. du Roy., Toulouse, J. 320. 

la voudrait engager. 

Per tal que el no la poscha toire a lai ni a 
os hereters, O0 EMPEINMORAN. 

Trad. du Code ds Justinien, fol. 1. 

A6a qu'il ne la puisse ôter à lui ni à ses héritiers, 

u donner en nanlissement. 


art. pas. Demandar la causa aMPENRORADA 
Trad. du Code ds Justinien, fol. 30. 
Demander la chose engagée. 


wc. CAT. Empenyorar. 


). SORREPIGNORA , $. f., Surgage, sur- 

hypothèque. 

De 1totas Îas pignorss e de las sopasr1omonas. 
Tit. de 1224. Arch. du Roy., J. 333. 

De tous les gages et des surgages. 


LS, PEYS, PEIZ, PEYZ, PRISSO, PEYSS0, 
s. m., lat. Piscis, poisson. 

Res, mas bestia o rs«ys, 

ILE. 


PET 


No lar es obediens. 
BenTaAND DE Bonn : S’abrils. 
Rien, excepté bête ou poisson, ne leur est obéissant. 
Si euun li r«rz en en l’aigua lor vida. 
! ARNAUD DE MaauxiL : Si cum li. 
Ainsi comme les poissons out dans l’eau leur vie. 
Aiïtan pauc col »x1s008 
Via ses l’aigas, vinrai, s’il platz mos dans. 
Poxs pe CAPDURIL : Astrucx es selh. 
Aussi peu comme le poisson vit sans eau, je vi- 
vrai, si lui plaît mon dommage. 
Ha cors de femna e con de rsxss0. 
V. et Vert., fol. 23, 
À corps de femme et queue de poisson. 
Trasalh coma lo Purssos, 
Liv. de Sydrac, fol. 17. 
Saute comme le poisson. 


481 


— Signe du zodfaque. 


Lo derriers signe es rE1ss0. 
Brev. d’amor, fol. 28. 
Le dernier signe est poissons. 
caT. Pèx. anc. sr. Pesce, péce. sv. mon. Pez. 
roRT. Peire. 17. Pesce. 


2. PRISSONET, PEISONRT, 5. M. dim, » petit 


poisson. 
Vezer 
Un rarssonxr nedar 
En signa. 


Nar pe Moxs : Al Lon rey. 
Voir un petit poisson nager en eau. 
 Dels rPatsowaTz C’om tot l'an pren, 
Que an nom trochas o tregans. 
Dsupes pe Paanes, Aus. cass. 
Des petits poissons qu’on prend toute l'année ' 
qui ont nom Joches ou goujons. 


ANC.rR. Maint poissonet, mainte vandoise. 
Œuvres d'Alain Chartier, p. 596. 
car. Pexet. nse. Pececico, pececillo. ronT. 


Peixinho. 1Tr. Pesciolino. 


3. Pisses, s. m. pl., lat, PISCES, poissons, 


l’un des signes du zodiaque. 
Renba en nn signe que « nom rissxs. 
Liv. de Sydrac, fol. 54. 
Règne en un signe qui a nom poissons. 
car. msP. Piscis, ronr. Pisces. 17. Pesce. 


4. PuisSONIER,; PEYSSONIER , PEISSONEIR , 


PEYCHONIER, ad},, poissonnier, en par- 
lant d’un des signes du zodiaque. 
En lo dig signe rRYsSON TER 


61 


4 


48a 


PEI 


Entra lo solelhs en febrier. 
© Brev. d'amor, (61. 28. 


Dans ledit signe polssomnier entre lé soleil en 
février. 


— Substantiv. Marchand de poisson. 


Us PLUOMEIRS, nur, d. l'an. 


Charte de Besse en Auvergne, de 1270. 


Ua marchand de poisson, \rois deniers l'an. 


1T. Pesciainolo. 


5. PRYSSONARIA, PEICHONARIA , 8. f.; 
poissonnerie, commerce du poisson , 


lieu où il se vend. 


Yen, hom establitz farda de la Pryss0HaR IA. 


Los usatges de la raicmonwanta. 


Cartulaire de Montpellier, fol. 194 et 108. 


Moi, homme établi garde de la poissonnerie. 


Les usages de ja poissonnerie. 


G. PasqQuIER, PESCRIER, S. M., étang, 


vivier. 
| Un gran vergier 
Ont avia trop bel rusQuixn. 
Das mi de l'aiga del rascnizn. 


Roman de Blandin de Cornoailles, etc. 


Un grand verger où ül y avait fort beau vivier. 
Donnes-moi de l’eau de l'étang. 


7. Pesquiu, PEsQuIEU, s. m., droit de 


pêche. 


Lo ters de totz los frugz e de P&sQUru. 


Tic. de 1235. Arch. du Roy., Toulouse, J. 4. 


Le tiers de tous les fruits et du droit de péche. 


Passius, Cassins, PESQUIUR. 
Tit. de 1246. Arch. du Roy., J. 4. 


Droit de pacage, droit de chasse, droit de péche. 
8. Pssca, s. f., pêche. | 


La pusca entro el lac. 
Tit. de 1274. Arch. du Roy., K. 17. 
La péche jusqu'au lac. 
Gent... donads a cassa el a PEsca. 
Eluc. de las propr., fol. 183. 
Gent... adonnée à chasse et à péche. 


CAT. ESP. PORT. 1T. Pesca. 


9. PESCAIRE, PESCAYRE, PESCADOR , S. M. . 


lat. piscaton, pécheur. 
Quo'l rxscains que plamba 
En la mar, e pren, ab l'esca, 
Lo peissa que santa. 
F. Cainez : Fra no vey. 


PEI 


” Comme le pécheur qui jette plomb ea la mer, r 
prend , avec l'appêt , le poisson qui saute. 
I. rRCAYEE, cent pren .1. gran salmo, 
F. et Vert., fol. 8. 
Un pécheur, quaod il prend un grand sumos. 
En aissi m pren cum fai al Pascapon, 
Que non anza son peys manjar ni rendre 
Eutro que l’a mostrat a son senbor. 
G. MAGRET : En aissi m pre. 
Par ainsi il me preod commé il fait se peches, 


. qui n'ose manger ni vendre son poisson jasqu'i r 


qu’il l’ait montré à son seigneur. 

anc. FR. Grim le peschere est mon pie. 
G. Gatxan, Poëme d’'Haveloc, p. ;} 

CAT. ES». POAT. Pescador. 17. Pescatcre. 


10. Pæscania, s..f., pécherie. 
En una ret de Pxscanta. 
Una barca de rescania, 
V. de 5. Honorat. 
Ea un filet de pécherie. 
Une barque de pécherie. 


CAT, sp, Pesquerta. 1T. Pescheria. 


11. Pasqurerma, s. f., pécherie. 
Ac La Pasqurxina aquela virint. 
Abr. de l'A. et du N.-T., fl. 1°. 
La pécherie ent cette vertu. 


CAT. Es. Pesquera. 


12. PrscaDorRA, s. f., lat. Piscatosn, 
pêcherie, 


À una PxsCADOIRA de Saïina ven. 
Roman de Gerard de Rossilion, fi. 1: 
À une pécherie de Seive il vint. 
caT. Pescateria. nsr. Pescaderia. vost Pt 
cadaria. 
13. Pxscana, s. f., droit de pêche. 
La rxscana del poiar e del deissendre. 


Tit. de 1230. Ærch. du Roy. J.X: 
Le droit de péche du monter et da descesirt. 


14. PrEscan, v., lat. prscani, pêcher. 
Si us mena rrscan al lac. 
Lx pauPHIR D’AuvEnont : Puois 5 
S’il vous mène pethker au lec. 
Car lea troba qui rxsca en estanc. 
Gurrrauus 2x Duaroar : Qur ur 
Car facilement trouve qui péche en éun. 
Fig. Mon cor que ses aigna rasca. 
: RansauD D'Onance : Un ver 
Mon cœur qui sans eau péche. 


PEL 


Pro. Sobre totz cols gen fols pasc. 
Ransaup p'OnAnce : Ben s’eschai. 

Sur toules collines le fou gentiment péche. 

Pan.pas. Subst. Las venezos, los Pascarz, las 
aiguas. 
Tu. de 1225. Doar, t. XXVII, fol. 226. 

Les veuaisons , les péches, les eaux. 

ua. sb. POST. Pescar. tr. Pescare. 


15, PAlSSRIRA , PAISERA, PAICHERA » Se f., 
barrage, estacade, pêcherie. 
Lo moli de la Begonis e‘l moliner e la 
PAUSEIRA , 
Tic. de aq. Arch. de La maison de Lentillac. 
Le moalin de la Begonie et la vanne et l’estacade. 
Entre la Parsxna del moli. 
Ti. de 1203. #rch. du Roy. J. 923. 
Entre le barrage du moulin. 
Els deismes de las eArcuanas e dels molis. 
Ti. du zur siècle. Arch. du Roy., J. 310. 
Les dimes des pécheries et des moulins. 
Tot lo peis que penran en la Parssmina. 
Tit. de 1238. Arch. du Roy, 3. 325. 


Tout le poisson qu'ils prendront en la . 


6. Piscima, s. f., lat. prscuxa, piscine, 
reservoir. 
Fon sbrna la Pisces. . 
Trad. d'un Evarg. apocr. 
Fat trouble la piscine. 
Pucisa, es ajastament d’aygna per nogrir 


Eluc. de las propr., fol. 152. 
Piscine, c’est ajustement d'eaux pour nourrir 
10issins, 


+ Dans les églises, c’est le lieu où l'on 
jette l'eau qui a servi à laver les vases 


sacrés. 


Van pesssier Los sanctuaris, 
Clanstras, pisctN AS et armaris. 
V. de S. Henorat. 


Vont briser les sanctuaires , clôtures, piscines et | 


AT. ESP. PORT. IT. PiCina. 


EL, Pau, s. f., Peulis, peau, cuir. 
Tot en premier, en una rar 
Boua e prima d'un anbel, 
Vostr auzel enmaillataretz. 
Deupss n£ PaaDEs , dus. cass. 
Toat d’abord , dans une peau d’un agneau bonnc 
fine, votre oiseau vous emmailloterez. 


PEL 483 


El .xx. dia escorgaris ls malvosa rez, et 
al conplimen de .zxv. jorns, 1hi nfadaria un° 


sutrs PELS. 
Liv. de Sydrac, fol. 43. 


Au vingtième jour dépouillerait la mauvaise peas, 
et au complément de vingt-cinq jours, une autre 
peau lui muerait. 

Dedins sion folrats 
Ab purs de lebre o de catz. 
Deupes pe Fhapus, dus. cass. 
Que dedans ils soient foursgs avec peaux de. 
lièvre on de chats. | 
Axc.rs. De l'ajgnel a restu Ja pel. 
Fabl. et cont. anc., t. I, p. 41. 
car. Pell, auc. xx». Pel, xsr. mon. Piel, pont. 
ir. Pelle. 


a. PrceTa, s. f. dim., petite peau. 
Es la gola vestida de semlans P#LETAS que 
la lengua e’l paladar. 
Eluc. de las propr., foi. 46. 
La garge est revêtue de semblables petites pearx 
que la langue et le palais. 
car. Pelleta. 


3. Parzicura, s. f. dim., lat, PELLi- 
cuLa , pellicule. 


Tot s0 que es remas de aqguela »&LL1CULA. 
Trad. d’'Albucasis, fol. 25. 
Tout ce qui est resté de celte pellicule. 
asr. Pehicula. rot. Pellicula. 17. Pailicula, 


pellicola. 


4. PzLarma, 5. f., pelure, écorce. 
Las raacmas els gras remanens, quan le vi 
n’es fora, las quals manjo porcs. 
Eluc. de Las propr., fol. 228. 
Les pelures et les grains restant , quand le vin en 
est dehors, lesquelles Les porcs mangent. 


5, PrLHIER, PELIER, 5. /n., pelletier, 
peaussier. 
D'squels .v. rations danou ss »ptuimns 
.:. ratlon lo segon an. | 
Cartulaire de Montpellier, fol. 45. 
De ces cinq boules ils donnent aux pelletiers 
une boule la seconde année. 
car. Peller. 


6. PELLICIER, PELLECIER, 5. M., pellc- 
tier, peaussier, apprèteur, marchand 


de peaux. 
Que von forss bos PELLICIERS. 
Garaun ne Bonauis : Cardalhac. 


484 PEL 
Que tu ne serais bon peaussier. 
Al vilan qu'’er’ an rrLruictee. 
Le moixx DE MonwrAuDon : Pus Peyre. 
Au vilain qui était un pelletier. 
Fui mareschals de cavals.… 
E fabres e PELLRCIERS. 
Ra1mOND D’AVIGWON : Sirvens sui. 
Je fus maréchal pour les chevaux... et forgeron 
et pelletier. 
car. Pellisser. se. Pelletero. pont. Pelleiro. 
.1T. Pellicciere. 


9. Pxuissa, s. f., pelisse, fourrure. 
Cap'e gonel’e rarrssa, 
- Mancasaus : L’autr’ier. 
Cape et gonelle et pelisse. 
Era ceuhs de rxLtssa. 


Brev. d’amer, fol. 151. 
Était ceint de fourrure. 


Las parissas de conils e las ractssas de Jebre. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 113. 

. Les fourrures de lapins et les fourrures de lièvre. 

AnNC. CAT. Pelissa. ronr. Pellissa. 17. Pelliccia. 


8. Prcmania, s..f., pelleterie. 

La draparia vermelha : Aion .v. ratlos per 
un çosol, e d’aquels .v. ratlos donon .r., lo 
premier au, a le racLuanra. 

: Cartulaire de Montpellier, fol. 45. 

La draperie vermeille : Qu'ils aient cinq boules 
“pour ua consul, et de ces ciaq boules qu’ils (en) don- 
uent une , la première année ; à la pelleterte. 


9e PRLLISSARIA, PELLISARIA, 5. f., pelle- 


terie, commerce de peaux, de four- 
rures. . 
À PELLISARIA Vaira, 
Cartulaire de Montpellier, fol. 44. 
À pelleterte de vair. 
De rxzLissanta, dons hom, del .c. d’anhi- 
nas, .1. d. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 116. 
De pelletsrie, on donne, du cent (de peaux ) d’a- 
gneau un deuier. 
ir. Pellicceria. 


10. PELLACILH, PELACILH, s. m,, pelisse, 
fourrure. 
Greu veiretz ja juee cominan 
Ab ParLACILH. 


Mancasrus : Lo vers comens. 
Difficilement vous verrez jamais jeu commun avec 
pelisse. 


11. PELAR, PELLAR, ®., peler, ôter la peau. 


PEL 


De figas a reLLaR 
Lo vencerai. 
Maacoar : Mentre m'obni. 
À peler des figues je le vaincrai. 
Ni ben figas no PaLarerz. 
Lx DAUPSIN D'AUVERCEE : Puois oi. 
Ni bien vous ne pèleres figues. 
Part. pas. Pilat tenc en la ma on bastoreut. 
Roman de la Prise de Jérusalem , fol. 8 bis. 
Pilate tint en la main un bâton pele. 
De lenga de porc ben r«LaDa. 
Dzsupxs pe PRapes, /us. cats. 
De langue de pore bien pelée. 
CAT. sr, PORT. Pelar. 17. Pelare. 


12. SOBRKPELITZ, 5. 7., at. sure 
Liceum, surplis. 
Us frevols pobols petits 
Armatz de sOBR&PELITz. 
G. RaïNozs D'ApT : Leissats m'en. 


Un frivole petit peuple revêtu de surplis. 
caT. Sobrepellis. xs». ronT. Sobrepellis. 


PEL, PELH, PEIL, 5. 22., lat. pilus, poil, 
cheveux, bourre. 
Om per veltatz n’a pas lo rar chauut. 
Poëme sur Bot. 
Homme par vieillesse n’a pas le poil blanc. 
Creisso li Pc el cors d’ ome per vestir sans 
Liv. de Sydrac, foi. $. 
Les poils croisent au corps d'homme pour 
sa honte. 
Ab capa.griseta ses PaLs. 
GuizLauxe p’AuTroct: L'autre 
Avec cape de grisette sans poil. 
Mos »zLs malastrucx mi toirai. 
Raxsaup p'Onanes : Er mu: 
Mes cheveux malheureux je m'ôterai. 
Pro. C'om veis”l rez en l’autrui oil, 
Et, el seu, non conois la trac. 
P. Viunas : Ga prb 
Que l’homme voie le poil dans l'œil d'antrai.«: 
dans le sien , il ne connaît pas ia poutre. 


caT. Pel, use. ponr. 1r. Pelo. 


2. PrLos, ad, lat. P1LOSus, poilu, vel 
fourré, 
Mon fraire es PxLos e plen de pels. 
Hist. de La Bible en prev., W.°: 
Mon frère est -velu et plein de poils. 
Era gros... e Puios. 
Sa coa grossa, redonda e rELo54. 
Carya Magalon.,p-° 





PEL PEL 485 


« 


Il était gros. et velu. Fig. proverbial. 
Sa queue grosse, ronde et poilue. Ans vooill pLaR mon prat €’ autre lo m tonda. 
E ‘lcogola sia, en ivern, raLOzA. Ginaup DE Boanxiz : Conseil] vos. 


Regla de S. Beneseg, fol. 63. Je veux peler mon pré avant qu'autre me le tonde. 


Et que le capuchon , en hiver, soit fourré. . 
ve. Pelos. war. 17, Peloso. — Par extens. Plumer, ôter la plume. 


u : L’ansellador 
, Subst. Satyre, demi-dieu des palens. Qu’ apella e trai, ab dousor, 
PaLozss s0 animans estranhs, a semblanse L’ aus}, tro que l’a en sa tela, 
‘home, autrament ditz satiris. Pueis l’ auci el destrai el pxza. 
Eluc. de las propr., fol. 256. Ux TAOUBANOUR ANONYME : Seinor vos que. 
Les poilus sont animaux étranges, à ressm-|  L'oiseleur qui appelle et attire, avec douceur, 
ance d'homme , autrement dits satyres. l'oiseau jusqu’à ce qu’il l’a dans sa toile, puis il le 


tue ct le détruit et le plume. 


PILOZTAT, fe S.; pilosité , qualité de Plama e ploma farets P«LAR 

ce qui est poilu. | De sas lo cap, ses cscorgar. : 

Ampleza del pieyts et PILOZITAT. Deupxs DE PRADES, Aus. cass. 
ÆEluc. de las propr., fol. 53. Plume à plume vous fêres plumer sur la tête, sans 

Ampleur de la poitrine et pilosité. écorcher. 


PaLLUT, PEL . ji velu. Part. pas. Faneis m rauba Pr1apa, 
nr PEUUT, adj-, poilu, ve Pus la San Migaels es passada. 


Cam nr ras «a Le xoixx pe Monraupon : Be m’enuris. 
| . casts, 101. 27. *  M'ennuie robe pelce, après que la Saint-Michel 
Comme ils commencent à être welus, est passée 
Es fort laits et »acurs. Las testas, que avez PELADAS, 


Est fort laid et rs : Pois En Raimon. Aurez demautenen talhadas. 
. F. de S. Honorat. 


AT, Pelud, ESP. PORT. Peludo. Les têtes , que vous avez pelées, VOUS aurez in 
continent tranchées. 


Pareuor, adj. . 
? d > pâtu CAT. ESP. PORT. Pelar. tr. Pelare. 


Colambs.. on may es penads, may fructi- 
ka, cam vezem de les PxP«LUDAS. g. Dertracio, s. f., dépilation, chute du 
Eluc. de las propr., fol. 143. poil _. 


La colombe... où plus elle est pennée , plus elle | . 
rutife, comme nous voyons des pétues. Calviera, la qual pærtLacio sol venir per 
granda suptileza de pel. 


Pauccr, s. m., pelage. Eluc. de Las propr., fol. 66. 
Simis.. hs convensa.. am lop en PELAGGz. Calvitie, laquelle dépilation a coutume de venir 
Eluc. de las propr., fol. 258. par grande finesse de poil. 


singe... a convenance... avec loup en pelage 10. DæPiLATIU, adj., dépilatif. 


BP, Pelage. 
. . Siccitat... es DErPILATIVA. 
 Pruio, s. m., paupière, cils. Eluc. de las propr., fol. #6. 
Lo sex à e van bels razros. Siccité..…. est dépilative. 


El ris e el joguet de sa bocha e en «08 P1108. 


Fornicatios de ferana es en l’eslevament de | * !* Dern, v., dépiler, dégarnir de 


4 oils e de sos PRL108. | poil. | 
Trad. de Bède, fol. 43et4o. | Part. pas. Cara plumbenca, cilhs D&PiLATz. 
L'aveugle a en vain belles paupières. * Eluc. de las propr., fol. 100. 


Aa ris et au jeu de sa Lonche et en ses paupières. Face plombée , cils dépilés. 

La fornication de femme est dans l’exhaussement 

ses yeux et de ses cils. PELEG , razec, s. f., lat. PELAGuS, mer, 
gouffre. 


Peur, ». : 
| > v., lat. rtxane, peler, ôter le Los porton de la terra laynz en le rxezc, 
poil. V. de S. Honorat. 


486 PEL 
Les portent de la terre léans en la mer. 
Cal causa es mayo crebada? -— Nau en Pecrc. 
Declaramens de moutas demandas. 
Quelle chose est maison crevée? — Navire eu mer. 
anc.car. Pelech. nse. Pielago.ronr.rr. Pelago. 


2. P&LEAGA&, s. m,, mer. 
Hom peris en PRLSAGA&. 
| À. Danixz : En breu briza. 
On périt en ser. 


PELEGRIN, PELLEGRIN, PELEGRI , PEL- 
LEGAI, PELLERI, PELERI, 5. /M., lat. 
PRrECRINUS, VOYAgeUT , étranger, pè- 
lerin. 

Atu que passava l'aigua del Var als rxrraGaiss. 
F. de S. Honorat. 
A vec quoi il passait l’eau du Var aux pèlerins. 
leu vauc m'en lay a selni 
On merce claman r«LuGnt. 
Le cours px Poirtns : Pus de chantar. 
Je m'en vais là à celui où merci crient pèlerins, 
Salvaire Crist, donatz forsa, vigor 
E bou cosselh als vostres rc LEGris. 
G. Fiouzinas : Tots hom quai. 
Christ sauveur, donnes force, vigueur et bon con- 
eeil à vos pèlerins. 
| Si qu’ en sis conquis 
Lo sans lnecs e la via 
Faits als P&LERIS, 
Que nos tolc Saladis. 
G. Fantr : Era nos sis. 
En sorte qu’en soit conquis le saint lieu et la voie 
faite pour les pèlerins, que nous enleva Saladin. 
Abrasm que recenp los angels.s semblansa 


de P2I.LERIS, 
V. et Vert., Yol. 79. 


Abrabem qui reçut les anges en manière de v0ya- 
geurs. . 
Fig. Car en aquest mont nos sen tuit P&L=oR tx. 
La nobla Leycson. 
Car en ce moude nous sommes tous voyageurs. 
car. Pelegri, peregri. asr. vont. Peregrino. 
17. Pellegrino, 


— En terme de fauconnerie. Une des es- 


pèces de faucons. 
Lo segons es lo raixcnis…., 
E per s0 a nom raraGRI 
Car hom non trohba lo sieu ni. 
Drupss px PRADES, duz.cass, 
Le second (lignage) est le pèlerin.., et pour cela 
sl à nom pèlerin qu'on ne trouve pas le sien nid. 


PEL 


2. PEREGRINACIO, PELEGRINATIO, 5. /., 
lat. PensontmaTIo, pérégrimation, 


voyage, pélerinage. 
Si cam es Jlonga P«R£GRrNACtOS. 
Trad. du Code de Justinien, Ho. 11. 
Ainsi comme est une longue pérégrination. 
De dejauis et de ransonrmacsos e de sie 
e de disciplines. 
V. et Vert. 1.4 
De jeûnes et de pélerinages et de cilices et dc 
disciplines. 
car. Pelegrinacié, peregrinaciô. ssr. Peren. 
nation. vont. Peregrinacdo. rr. Pellegr 
nazione. 


3. PELRGAINATCE, PELEBINATGE, FELL- 
RINATGE, PERELINATGE ; 5. 20. pékni- 
nage, voyage. 

Ja Dieus no m de, 
Boma, del perdo 
Ni del rarLsntnaTGs 
Que fetz d’Aviuho. 
G. Frouxraas : Sirventes vu. 
Que jamais Dieu ne me donne, Rome, ds p-- 
don ni du pélerinuge que vons files à À vignes. 
Vaelh anar en PuszRINATOR ab vos s Seui 
Antoni de Vianes. : 
V. de Guillaums de Saint-Didur. 
. Je voux aller en pélerinage avec vous à Snist-i 
toine de Viennois.. 
Venc en Fransa en PERELINATGR. 
Cat. dels apost. de Roma, fi. 5. 
Viot en France eu pélerinage. 


xsP. Peregrinage. 17. Pellegrinagpio. 


4. Prazontnan, v., lat. Paazcainase 
pérégriner, voyager, aller en pélen- 
uage, 

Part. prés. Es estrangiers ranscacs 
Brev. d'amor, foi. 68 
Et les étraugers allant en pélerinage. 
Fig. PannGRiNAxs al cel. 
Eluc. de las propr., ol. 18. 
Pérég rinants vers le ciel. 
cat. Pelegrinar, peregrinar. xs». ronr. Per 
grinar. 17. Pellegrinare. 


PELEÏA , PELEYA, PELEGA , PELIEIA , S./ 
querelle , dispute. 


Non puesc deniers traire 
De loc on hom m’en deys, 


PEL 


Sinon ab gran rPEzxya. 
G. Riquiea : Sel que sap. 
Je ue puis arracher deniers du lieu où l’on m'en 
ive , sinon avec grande dispute. 
Si m'en sors »aLgIA ni contenz. 
Pons DE LA GARDE : Ans ogan. 
S'il m'en surgit querelle et contestation. 
Agro gran rP«1xG A entre els. 
PaiLo#ens. 
Earent grande d{spute entre eux. 


Mescla e »eLieta.” 
F'. et Vert., fol. 25. 
Débat et querelle. 


r. «se, Pelea. ronr. Peleja. 


PELEIAR , PELEYAU, V., disputer, que- 
reller, 
Fay los mesclar e P&LETAR. 
PF. et Vert., fol. 25. 
Les fait débattre et quereller. 


Débaucher. 
Qai PazLma femna maridada es encorregutz 
ssænhors, e qui »azata femna piocela deu 


pendre a molher. 
Count. de Gourdon, de 1344. 


Qui débauche femme mariée est poursuivi per 
\wigoeurs, et qui débauche femme pucelle doit 
prendre pour femme. 
art. pas, Mot fort ai penet, car si fo P&LRYATZ 
m Karle, lo sien oncle, que tant era onratz. 
Roman de Fierabras, v. 546. 
Moult fort il se peina , parce qu'il se fut querellé 
et Charles , le sien oncle, qui tant était honoré. 
1. se. Pelear. ronr. Pelejar. 


Pezscru, ady., querelleur, disputeur. 
los, rxLuQIUS , ergulhos. 

Leys d'amors, fol. 37. 
Colère, querelles, orgueilleux. 


LLICA , P&LICAN , 5. n., lat. PRLICA- 

Kus, pélican. 

Papagsy et PaLLICA. 

Pririca.…; s0 doas especias de rELLIGA. 
Æluc. de las propr., fol. 48. 

Perroquet et pélicæn. 

Pélican. ; sont (il y a) deux espèces de pélican. 

’ELICAX es us auzel que ama mot 80: poleiz. 

Naturas d'alcus ausels. 
Le pélican est un oiseau qui sime moult ses petits. 
T. ar. ronT. Pelicano. tr. Pellicano. 


LUGAR, ezLUcaR, »., éplucher, net- 
toyer. 


PEN 


Be s PELUGR € s peronga 
Tro al vespre que fams lo ponga. 
Davupes DE PRADES, Aus. cass. 
Qu'il s’épluche bien et s'oigue jusqu'sn soir que 
la faim le poigne. 


487 


PENA, s. f., lat. PoxmA, peine, tour- 


ment, chagrin. 
Platz mi mais per leis raxa darer, 
Que de nuiïlh’ antr’ aver tot mon talen. 
G. Fainir : Trop malamen. 
Il me plaît davantage pour elle endurer peine, 
que de nulle autre avoir tout mon désir. 
A aatrui don alegratge, 
Et a mi rax' e turmen. 
P. Rarmonn DE TouLouss : Atressi cum. 

À autrui elle donne allégresse, et à moi peine et 
tourment. : 

Qu’ ella li disses quals raxas avia, que li 
faria tantss messes dire... , que la trairia 
d’aquellas raxas. 

V. de Guillaume de la Tour. 

Qu'elle lui dit quelles peines elle avait, qu’il lui 
ferait dire tant de messes... qu’il ls tirerait de ces 
peines. 

Loc, Ab bel sermmblan m’a mes en mortal rxxa. 
R. Vipa : S’ cu fos ea. 
” Avec beau semblant elle m'a mis en mortelle peine. 
Adv. comp. Eu peccat ai tant dormitz, 
Qu’ a raxa vei la clara lotz 
Qu’ el tieu sant esperitz m'adutz. 
Fosquer 0x MAns&ilLe : Senher Dieus. 

Dans le péché j’ai tant dormi qu’à peine je vois la 

claire lumière que le tien saint esprit m’apporte. 
À Paxas sai dir oc ni no. 
Poxs DE Ca PhuRIL : S’anc fis. 

A peine je sais dire oui et non. 

Voyez Exran. 


— Châtiment. 
Amandar sus bons rzna. 
Statuts de Provence. Massa , p. 180. 
Amender sur bonne peine. 
CAT. EsP. PORT. IT. Pena. 


2. PENAIRE, 5. /., expiateur. 
Dels tieus tortz fo PENAIRK, 
E sofri raort e turmen. | 
P. CanDiKaAL : Jhesum Crist. 
Des tiens torts il fut expiateur, et soufirit mort 
et tourment. 


3. Prxascs, adj., pénible, fatiguant, 
tourmentant. 


PEN 


Voill sapchaz qu’ eu soi el diable 
Lo plus cruel e'l plus Panasce, 
T. pe Hueurss DE MATAPLANE ET DE BLACASSET : 
En Blacasset. 
Je veux que vous sachies que je suis le diable le 
plus cruel et le plus tourmentant. 


anc. FR, En bataille très pénable. 
Eusracur DESCHAMPS, p. 157. 


488 


ke PENALITAT, 5. f., peine, douleur, pé- 
nalité. 
Per que efante ab mendre dificultat et »z- 
NALITAT. : 
Loc... de rRHALITAT, de miseris. 
Eluc. de las propr., fol. 70 et 106. 
Pour qu’elle enfanta avec maindre difficulté et 
douleur. | 
Lieu... de pénalité, de misère. 


cat. Penalitat, asr. Penalidad. vont. Penali- 
dade. vr. Penalità, penalitate, penaliade. 


5. Paxos,.ad., pénible, douloureux. 
Mort agra et r«NOzA. 
Eluc. de las propr., fol. 67. 
Mort aigre et pénible. 
car. Pens. 28h. PORT. 17. Penoso. 


6. PexozamenT, adv., péniblement. 
Aygla… ranoramenT cos , pullifica et noy- 


rish. | 
Eluc. de Las propr., fol. 140. 


L'aigle.… péniblement couve, fait éclore et nourrit. 
cAT. Penosament. xsr. rOnT. 1T, Penosamente. 


4. PENAR, v., peiner, tourmenter, affli- 
ver, punir. | 
Lo san prenon per lo Panan. 
Planch de S. Estève. 
Prennent le saint pour le fourmenter. 
Plas fort... a Pexan lo jorn del juiri. : 
Trad. de Bède , fol. 67. 
Plus fortement... à peiner le jour du jugement. 
Non era negana gran domua... que no de- 
sires ét no se rxnss que el entendes en ella. 
V, de Raimond de Miraval. 
Il n’était nulle grande dame... qui ne désirat et 
ne se tourmentät pour qu’il s'affectionnét à elle 


— Se raidir. 
Trop es de greu occasio 
Qui PExA contra l’egalho. 
Leys d'amors, fol. 138. 


PEN 


Est de fort pénible difficulté qui se roidit cat: 
l'aiguillon. 


— Porter, souffrir la peine. 
Pas qu’ a Dieas son vot non tenes…., 
Dreit es qu’ a la mort o Pass. 
| P. Canp:waL : Jhesurs Crist. 
Puisque vous ne tenez pas son vœu à Dieu... 
est juste qu’à La mort vous en porties la peine. 
Anc. r8. Et vos commandemens ferai 
Moult volentiers m’en penerai 
Roman de Mahomet, v. 129. 


CAT. ESP. PORT. Penan 17. Penare. 


8. PenTin, v., lat. ponITene, repeutir 
être repentant. 
S’en breu no l'en sap far Paxrua. 
B. px VenrAaborn : En aq: 
Si en pou elle ne sait l'en faire repeniir. 
E ’ls fay rExrta de lurs peccats. 
: F. de S. Honorat. 
Et les fait repentir de leurs péchés. 
S'en poiris ben ranrin. 
T. De Guiccen et DE Soapez : Ea Sert. 
S’en pourrait bien repentir. 
Ni anc no fo sazons que m'en raxris. 
La vaue Tisencr : Bels dous smic 
Ni oncques ne fut saison que je m'en repentusst 
Part. prés. Pantaxs e vergonhos. 
F. de S. Honor. 
Repentant et honteux. 


iT. Penure, pentere. 


9. PENTIMENT, s. M. , repentir. 
Agron mot gran dolor e PxxrimanT mot gra 
Am mot gran PENTIMENT COUfession à pres. 

F. de S. Hoacret. 
Eurent moult grande douleur et repentir nœ 
grand. 
Avec moult grand repentir il a pris confess<. 
IT. Pentimento. 


10. PENTENZA, 5. f., repentaocr. 
Li fraire de Llerins agron mot gran rastistl 
F. de S. Honorset. 
Les frères de Lérins eurent moult grande rer 
tance. 


11. PRNITENCIA, PENEDENSA , 5. f., 
POENITENTIA, pénitence, peine. ft 
mtion, châtiment. 

Quai vi ancmais r«YEnENSA 





PEN 


Faire denan lo peccat? 


B. px Vanravoun : Lo temps vai. 
Qui vit oncques plus pénitence faire avant le péché? 


Loc. Îen port rx«n«DaxsA 
Dels antrouy peccatz. 


P. CanptwaL : Selh jora. 
Je porte pénitence des péchés d'autrui. 


Loc. fig. Si manjats del frag de ranarexsa, 


Fiairets be lo bon comensemen. 


G. Ficurtnas : Tots hom que. 
Si vous manges du fruit de pénitenre, vous fini- 


rez bien le bon commencement. 


— L'an des sept sacrements. 


Lo san ssgramen de confessio e de »ant- 


TENCIA. 
V. et Vert., (ol. 5. 


Le saint sacrement de confession et de pénitence. 


— Peine imposée par le prêtre , après la 


confession. 
Confensada l’a......., 
Panzpangsa li a donat. 
V.. de S. Honorat. 
« , péritence Jui a donné. 
Prov. Segon lo peccat, PEx=zDEnNsA. : 
V. et Vert., fol. 68. 
Selon le péché, pénitence. 


Soven apres mort, PENEDENSA. 


Il l’a confessée.. 


Amanteu pes Escas : Doua per cui. 


Souvent après mort, pénilence. 


NC. CAT. Penedentza. CAT. MOD. ESP. FOAT. 


Penitencia. 1r. Penitenzia, penitensa, 


. Psnirenciaz, adj., pénitentiel, de 


Ja pénitence. 
L’ evesque respos aital 
Am senbal r=ntranciaL. 
Brev. d’amor, fol. 183. 
L'évèque répondit ainsi avec signe pénitentiel. 
Los .vir. psalmes rEmiTENCIALS. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 140. 
Les sept psaumes pénitentiaux. 
+. ser. rorT. Penitencial. 1r. Penitensiale. 


_ P#w1208, 5. f., pénitence , repentir. 
Es peccatz, e d’avol ranizos. 
AtmEnt DE PEGUILAIN : À vos amors. 
et péché, et de mauvaise pénitence. 


PeNEDIS, PENEDRE , 2., Qu lat. por- 
TEE, expier, repentir. 
ITE. 


PEN 


489 
Pel messonja PESEDIR. 
Gavusear, Moins De Poicisot : Be s cnget. 
Pour la menterie expier. 
Adonex no s poirian cofessar 
Ni PanzDne. 
Re no valris 
Qu’ om dels mals fogh se rEewanres. 
Brev. d’'ameor, fol. 113 et 10q. 
Alors ils ne se pourraient confesser ni repentire 
Rien ne vaudrait que des méfaits on se repentit. 
Subst. Quar lo raxepuas re no val. 
Brev. d'amor, fol. 113. 
Car le repentir rien ne vaut. 
Part. prés. Selhs qu’ estan cofes e rxNE Den. 
RaixonD Ds CASTELNAU : Mon sirventes. 
Ceux qui sont confés et pénitents. 
Ben lo trobs rrwaDex. 
Brev. d'amor, fol. 116. 
Le trouve bien repentant. | 
Subst. Quer pot esser qu’el P«xE Deus 
No s penet beu perfiechamens. 
Brev. d’amor, fol. 116. 
Cer il peut être que le pénitent ne se repentit pas 
bien parfaitement. 
Part. pas. Tres jorns an ranabtr lors mals 
denant j’eutar. 


V. de S. Honorat. 
Trois jours out expie leurs maux devent Pautel. 


— Absoudre. 


Si son confessstz e PaxxDrTz de lurs peccatr. 
Lett. de Preste Jean à Frédéric, p. 15. 
S'ils sont confessés et absous de leurs péchés. 
car. Penedir. 


15. PENEDEMEN, s.m., repentance, re- 
pentir. 
Lo qual raxspzuzx 
Dieus non te per sufficien. 
© Brev. d'amor, fol. 117. 
Lequel repentir Dieu ne tient pour suffisant. 
anc. CAT. Penediment. 


16. PENEDENCIER , PENEDENSIER, 5. M., 


lat. POENITENCIGRIUS, pénitencier, pé- 

nitent, pèlerin. 

Anc nuls amants ni nuls rENLDENSENS 

N° an trais lo mal ni la dolor ni l’ars 

Qu’ iea ai sufert plus de cinc aus entiers. 
Aïmtent ne BFLMONT : Ja D’ er creduts. 


62 


490 PEN 


Ouncques nul amant ni oui j@nifent n'ont enduré 
le mal et la douleur et ‘l’ardour que j'ai souflerts 
plus de cinq ans entiers. 

Vai coma rAN£DENCISRS 
Paupres de draps e de deuiers. 
Ratmox» DE Dcrronr : Turmalet. 

Va comme pélerin pautre de vêtements et de de- 

nicrs. 
cat. Penitencier. Anc. &sv. Penitenciero. rORT. 
Penitencieiro. 1%. Penitenziere. 


=. PENRDEYSAR, v., punir, châtier, | 


faire faire pénitence. 
El los r&nxpawsava. 
Brev, d’amor, fol. 151. 


Il les chdtiait. 


— Se repentir. 
Part. pas. 


PENED&NSATZ VOS n’etz com hom pechaire. 


GUILLAUME DE BERGUEDAN : Reis s’ anc. 


Vous vous en êtes repenti comme homme pé- 


cheur. 


— Absoudre, acquitter. 
C’ ab lor se combata , es totz PENEDENSATE. 
GUILLAUME DE TUDELA. 


Qu'avec eux il combatte , il est tout absous. 
L'arma PENKDENSADA, 
E de 305 pecas confessada. 
Dialogue de l'âme et du corps. 
L'âme absoute, et de ses péchés confessée. 


CAT. Esr. PORT. Penitenciar. ir. Penitenziare. 


18. Empenris, v., repentir, affliger. 


Part. pas. No fo pas xurexripa dels plazers 


ni de las amors qu'ill l'avia mandadas. 


V. de R. Jordan, vicomte de Saint-Antonin. Far. 


PEN 


En l'islla de Sant Honorat, 


Rerenyi si. 
F.. de S. Honorat. 


Mais quand aucun temps il eut demeuré dan: l'i! 
de Saint-Honorat, il se repentit. 
Substantiv. $’ anc Iliens per rirastie 

Perdonet ai peccador. 
. GAUTRRRT, MOINE ng Pu1c1807 : Parti. 

Si oncques Dieu pour le repentir pardonna au f«- 
cheur. 
CAT. Arrepenür. Anc. use. Repertir. 17. Ri- 

pentire, repentere. 


. Voyez Conssix. 


20. RePENTIA, 5. f., repentance, r:- 
pentir. 
Paeis venc tart la axrexrra. 
FoLquer pe Roxaws : Dom es. 
Puis vint tard la repentance. 


21. REPENTENSA, 5. f., repentance, 


Bon senbal de bane axranraxes. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 1. 
Bon signe de bonne repentence. 


ir. Ripentensza. 


22. REPENTIMEN, $. #., repentir, repet- 
tance. 


Per AsPExTIMEN de tas peccais. 
Veraya cofessio, es axPxurimnx de cor. 
V. et Vert., fol. 8e ::. 
Par repentir de tes péchés. 
Vraie confession , c'est repentir de cœur. 
ANG. FR. 
Temps, voy ton cuer, vien à repentemen! 
Evustacux Dsscuaups, p. 6. 


ir. Ripentimento. 


Ne! fut pes affligée des plaisirs ni des amours | 23. REPENTIZON, s. f., repentir, repeu- 


qu'elle lai avait mandés. 


19. REPANTIR, 2., expier, se repentir, 


faire pénitence. 
Ancmays non ayc coraige ni talen 


De RaraNTIR. 
Poxs DE LA Gaupe : D’ un sirvenies. 


Oncques plus je n’eus courage ni volouté de faire 


pénitence. 
Perdonet Longi que s naranrra. 
Poxs pe CarpuiL : Er nos sia. 
Pardonna à Longin qui se repentait. 
Mas cant alcun temps ac estat 


tance. 
Tan mi vauc conuortan, 
Quar RkranTIsON ai gran, 
B. Zoner : Jhesa Crist. 
Tant je vais me consolaat , parce que j'ai gra” 
repentance. | 
ANC. FR. Jà trovons-nos en l'Escriture 
Que Diex est plus liez d'au félon, 
Quant il vient à reperztson, 
Que de jastes nonante-nenf. 
Roman du Renart,1. il, p. 1:35. 


24. REPENEDRE, v., repentir. 





PEN PEN (PL 


Don voluniier se penedrian | Ua' alauzeta be rannaDa. 
Si azrxxeDax se podiau. | Deuprs DE PRADES , Aus. cass. 
Los VII Gaugs de la Mayre. Une alouette bien emplumée. 
Dont volontiers ils feraieut péaitence s'ils pou- Voyez Sou1irs et Rava. 
aient se repentir. 1T. Pennato. 
«ar. Repenedir. 
| e : - 
PENA , s. f., lat. PEnNA , penne, plume s PRO sm, pinon, pente pere, 
de i PLNKO sou Îlas tres penetan 
de l'aile. Que nos spelam espuretsk. 
Apres s0 venon li cotl, Pranos serratz et alas be, 
So son las raxas en ausel. : Que defors non parescon rs. 
Daupts px PRADES , Aus. cass. Drupes DE PRADES , dus. cass. 
Après cela viennent les couteaux , ce sont Îles pen- Les pirons sont les trois petites pennes que nous 
nes en Oiseau. appelons petites épées. 
ac. Fr. De pennes l'aveit fait si bel Pinons et ailes bien serrés , de sorte que dehors ils 
Qe n'aveit fait nal autre oisel. ne paraissent point. 
Manuzpe France,t.11,p. 218. |, 
6. Eupewnan, v., empenner, ‘emplu- 
— Plume qui sert à écrire. mer. 
Tan non escrius ab graf ni nb rEsa. Part. pas. Cant la ups es mal auèannana. 
Server: DE Ginonx : Qui bon frug. Naturas d'alcus ausels. 
Tant tu n’écris arec style ni avet plume. Quand la Luppe est mal empluinée. 


Trazon ab arbalestas los cairels amrenarz. 
| GuiLLAuxez DE TupeLa. 
Tirent avec arlalètes les dards empennés. 


anc. wR. Nous ne poons sourescrire ne sei- 
guier la présente chartre, pour la penne 
qui tremble en nostre main pourla maladie. 


Chr. de Fr., Rec. des Hist. de Fr., t. 111, p. 299. | aAnc. ra. 
11 porte, comme oisean, de dos empenné d'ailes. 


ROBEnT GARNIER , Hippolyte, acte 1] , sc. 1. 


. Pangra, s.f. dim., petite penne, pe-| Mortellement atteint d’aue flèche empennée. 
| ‘ La FONTAINE, Fables. 


POnAT. 1T. Penna. 


tite plumes. | 
Li pinho son Îles tres r«msTas 


Que nos apelam espazetas. . 
Daupxs DE PRADES, Aus. cass. PENCHE, s. f., du lat. rectex, peigne. 
Pracuxs e fuse cascavels. 


Les pinons sont les trois petiles pennes que nous RantonD n’Avienon : Sirvens suy 
it é . L 1 LL 
appelons petiles éf Peignes et fuseaux et dévidoirs. 


sr. Pennetta. Pancu’a penchenar. 


x Axanteu DEs Escas : En aquel mes. 
. PennoziTaT, s. f., pennosité, plu-| La peiguer. 


ronT. Empennar. 17. Impennare. 


mafge'; abondance de plumes. car. Pinte. wsr. Péine. ponT. pente. 1r. Pettine, 
Los ausels qni ban plas de PanwoziTaT et 
mens de carnozitat. 2. PENCHENAIRE, s. M., pelgneur. 
Eluc. de las propr., fol. 139. Foy rencHenaIRE de li. 
Les oiscaux qui ont plus de pennosité et moins de Raison D B'AVIGRON : Sirvens suy. 


Je fus peigneur de lin. 
car. Pentiner. us. Peinero. roRT. Pentieiro, 


arnosité. 


. Pexnxar, adj., lat. PENNATUS, em 


penné, emplumé. 3. PRNCHENACIOS, s. f., peignage. 

Ab les pes PENMATZ et ab cara efantil. Stopa. per mantas PENCHENACIOs et Car 
Eluc. de las propr., fol. 116. minacios de canep et de li si trha, 

Avec les pieds empennés et ayec visage enfantin. Eluc. de las propr., fol. 243, 


492 PEN 


Étoupe.…. per miaints peignages et cardages de 
cbanvre et de lin se tire. 


4. Pencæenan, v., peigner. 
Per soven rEncuana! 
P. Vipac : Ges pel temps. 
Pour souvent peigner. 
Pench’a raNCaaAR. 
Asamau pes Escas : En aquel mes. 
Peigne à peigner. 
Subst. Mas anc réscas non amel PANCHEMAR. 
P. GanpraL : Un sirventes. 
Mais oncques teigneux n'aima le peigne. 
Part. pas. Ni seran je pro lavadss 
Ni raucnemanas ni afachadas. 
Brev. d'amor, fol. 129. 
Ni elles ne seront jamais asses lavéos ni peigaées 
oi peintes. 


— Fig. et ironig. Efféminé, lâche. 
Los scropitz rEnGREnATS 
Que tot jorn demandon salats. 
Mancasaus : Pois l’iverns. 
Les vils ldches qui toujours demandent saluts. 
Subst. Vos mi son perjurat 
Trei palasi…., 
Li doi raxcuæmar 
Peiragorsi, 
Æ Ki trei coute fat 
Engolmesi. 
Brxrraxo pe Bonx : Ges no mi. 
“Vers moi sont parjurés trois palatins.…, les deux 
«féminés périgourdins , et les trois comtes fats a0- 
goumois. 
car. Pentinar. sr. Peinar. ronr, Pentear. tr, 
Petinare. 


PENCHENILH, s. m., pénil. 
La dolor del rancammis. 
Maxcasaus : Quan Je. 
La dopleur du pénil. 
Entte l'eschins e°] raxcmaxiLs 
A. Daruz : Pois En Raimous. 
Entre l’échine et le pénil. 





PENDRE, »., lat. »rnpenz, pendre, 
suspendre. 
L'una fiemna que vert la terra raxr. 


Poëme sur Hoëce. 
Hume frange qui vers la terre perd. 





PEN 


Tramet vos la carta on rembrr-son sage. 
V. de S. Honorat. 
Vous transmet la charte où il pendie son sceau 


— Pencher, incliner. 


Pren se garde que sa obra nou rexva nix 


encline a dextre ni a senestre. 


Pet Vert. fol. 59. 
Il prend garde que son ouvrage ne penche ni su 
ne à droite ni à gauche. 


Fig. Jatges que rexvox pas daus La .L put 


que dans l’antra. 
Pet Vert. Sel. 15. 
Juges qui penchent plus devers l'am cité que & 


vers l'autre. 
— Descendre trop bas. trainer. 


S'il ruroow fort, onbets las li 
Desotz ab del oli lauri. 
Droves pr PRADES, Mas. caus. 
Si elles pendent fort, oignes-les lui demous rvr 


de l’huile de laurier. 
— En parlant des criminels. 


Bo°1 dearia hom raxbuz cum traidor. 
Aneœat pe BELLIMOY : Tant es. 
Bien on devrait Le pendre comme traitre. 
Paabre lairon rærr hom per una vets, 
Æ rax lo tals qu'a emblat nn roci. 


. P. CanptraL : Prop a goem. 
Pauvre larron où pend pour une vétille, et Le peut 
tel qui a volé un rousin. 





— En terme de jurisprudence. 


La reyna devant La qual rex La appelltien 
per nos facha. 
Tit. de 1391. Bailliage de Sisteron. 
La reine devant Laquelle pend l'appellation par 
nous faite. 


Part. prés. 





Quar no"! talbet 
Aquo que hom porta rennes. 
PIERRE D'AUVERGRE : Chantarai. 

Parce qu’il ne lui tailla pas ce qu'on porte pendu. 
Les cansas rEnDERS per verayas discasires. 
Statuts de Provence. JoxiRn 1. IL, p. 3 
Les causes pendantes per vraies discussions. 
Ade. comp. E'l vaualatges remas xx raxves 
F. de Bertrand de Bora. 
Et le vauelage demeure en suspens. 
Part. pas. Subst, Atressi com hom pot fire 
De corers morgee londat, 
Fai hom, de trachor, rat: 
P. Canpinaz : Raros es qu'ieu 
Parcillement comme on peut faire de «our. 
moine tondu, on fait, de traître, pendu. 








PEN 


Pros. EL ranxpurz es fora de consiriers. 
T. ns BLacas x+ DE Przissixn : En Pelissier. 
Le pendu est hors de souci. 


at. Pendrer. xs». PonT. Pender. 17. Pendere. 


. PENDSMEN, s. m., pendaison. 


Per que l’agr’ ops us fort grans r«nnaMxExs. 
P. Canin az : Us sirventes. 
C'est pourquoi il aurait nécessité d’une fort grande 
endaison. , 


PenDuLos , ad}j., lat. PENDuLUS, pen- 
dant, qui pend. 
Home ebrios... es... en sas mayshelas Pxx- 


IULOS, 
ÆEluc. de las propr., fol. 22; 
L'homme ivre... est... par ve joue pendant. 


sr. xr. Pendalo. 


Penpzilzas , %., pendiller, pendre, 
étre pendant. 
g.  Malvestat li r&mDuiLLA 
Al capairo, | 
Mancasaus : Lo vers. 
Mecbanceté lui pendille au chaperon. 
r. Pensolare. 


PENDEGUEILLAB , 2., 


dre, être suspendu. 
ig. La vide.........,,... 
Per frevol fil P«xDEGURILLA. 
EaNARD DE VEnzenac ou Mancasaus : Hueymais 
pus. 


pendiller, pen- 


La vie... par fragile fl est suspendue. 
. Penzigliare. 


APENDRE, v., appartenir, être sou- 
mis, obéir, se rapporter. 
À cai APzx Bearns e Gavardan. 


BEsTaAND DE Boan : Pus Ventedorn. 
À qui appartient Béarn et Gévaudan. 


La crots es lo dreg gofainos 
Del rey cui tot quant es APEzN. 
P. CanpinaL : Dels quatre. 
La croix est le vrai gonufanon du roi à qui tout ce 
\ est se rapporte. 
‘c. rn. Le pople ki apent à nus. 
Anc. trad. des Livres des Rois, fol. 7. 
Li chastel vostre seit é kanke i apene. 
Roman de Rou, v, 614. 
Jhésu-Crist à qui tout apent. 
Prose. rec. defahl, et cont. ans. , VA, p. 5 


# 


PEN 


— Pendre, ètre pendu. 
Pueingnen tals a levar 
Que deing serion d’arawpas. 
B. Zonet : S’ieu trobes. 
Tels s'efforcent de s'élever qui seraient dignes 
d’être pendus. 


— Attacher, appendre. 
Fig. En lui s’apile e s’arex 
Proeza. 


493 


ALEGRET : Âra pareisson. 
Ea lui s'sppuie et s'attache prouesse. 
Part. prés. 
De trastotas las terras que eran aArxxpans 
AI comte de Tholosa. 
Guizzauxs DE TupeLa. 

De toutes les terres qui étaient obéissantes au 
comte de Toulouse. 

Vi la bestia fera e gran 

Que aports, els corns denan, 

Le bon rei, son oncl aArewpes. 
Roman de Jaufre, foi. 4. 

Vit la bête farouche et grande qui porte, aus 
cornes devant , le bon roi, son oncle, pendant. 
ANC. FR. Ainsi despend 

Un homs trop plos qu'à luy n’append. 
Œuvres d'Alain Chartier, p. 668. 


7. APENDAR, 5. Mm., apprentis, haugar, 


grenier. 
La fusta #°is teules que s0 en l’aAPasDan 
guesteaeu derreire la dicha msyo. 
T'it. du monast. de Cayrac, en Querci, 1314. 
La charpente et les tuiles qui sont au hangar qui 
se tient par derrière à ladite maison. 


8. Arenpanla , s. f., dépendance. 
X. et .vrit. mas et .XIII. APENDARIAS. 
Cartulaire de Sauxilanges. 
Dix-huit habitations et treise dépendances. 


9. SusP&NDRE, v., lat. SUSPENDeERE, sus- 


pendre. 
Fig. Susranpar la constitatio que papa Gre- 
gori avia facha. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 199. 
Suspendit la cooslitution que le pape Grégoire 
avait faite. 
Part. pas. Qu'el malante sis susPaNDUT en 
ayre. 
Trad. d’'Albucasis, fol. 6. 
Que le malade soit suspendu en l’air 
cAT. Suspendrer, L5P. PORT. Suspender l'1- 


Sospendere. 
b 


kgk PEN 
10. SUSPENSIO, s.f., lat. susP&NSIO , sus- 
pension. 
Cant aytals susraxstos passa .zrr. bordos, 
adonx la repatam per viciozs. 
Leys d'amors, fol. 125. 
Quand telle suspension passe douse vers, alors 
nous la réputons pour vicieuse. 
car. Syspensiô. zsP. Suspension. roRT. Suspen- 
sûo. 1T. Suspensione, sospensione. 


it. SusPexsiu, ad)., suspensif. 
Pouh susPaxsiu. 
Pausa SUSPENSIVA. 
Leys d'amors, fel. 144 et 17. 
Point suspensif. 
Pose suspensive. 
xsr. PORT. Suspensivo. 1T. Suspensivo, sospensivo. 


12. SusPensont, s. m., lat. SUSPENSO— 


RIM , Suspensoir. 
Susransont dels tenticals. 
Trad. d'Albucasis, fol. 33. 
Suspensoir des testicules. 
ESP. PORT. Suspensorio. 


13. PEnpenpicucan, adj., lat. PERPEN- 


piCuLanés, perpendiculaire, vertical. 
Alca rach es Panrenoicuran et drech. 
| Eluc. de lus propr., fol. 120. 
Aucun rayon est perpendiculaire et droit. 
Ela es nompnada P&RPRNDICULAR. 
Trad. d’Albucasis, fol. 23. 
Elle est nommée perpendiculaire. 
CAT. &sp. rOnT. Perperdicular, rr. Perpendi- 
colare. 


14. PEBPENDICULARMENT, ado., perpen- 
diculairement, verticalement. 
Es cazent Jinbha sanretpicuLanMenr quan 
fa angles drechtz. 
Eluc. de las propr., fol. 15. 
Est ligne tombent perpendiculairement quand 
elle fait angles droits. 
caT. Perpendicularment. ser. vont Perpendi- 
cularmente. tr. Perpendicolarmente. 


15. PENGAR, PENJAR , v., pendre. 
Paxçar volon En Gani e sus al ven lever. 
Roman de Fierabras, v. 3085. 
Veulent pendre et lever sus au vent le seigneur Gui. 
Los ns paxsaAvan per los pes. 


Pruinuos, Voy. au purg. de S. Patrice. 
Les uns pendaient par les pieds. 


PEN 


Sia tost ranGATz. 
Roman de Fierabras, v. 17. 
Qu'il soit 1ôt pendu. 
car. Penjar. 


Part. pas. 


16. PRNSAR, PESSAR, PEZAR, 9., lat. rt 


sARe, peser, reconnaître le poids. 
En mezorar Oo en razan 
O en nombrer. 
Brev. d'amor, fol. 119. 
À mesurer ou à peser on à nombrer. 
Cant ba dreg pes e adrecha mezurs, maïs qi 


rxSA falsamens. 
V'. et Vert., (ol. 1. 


Quand il a juste poids et juste mesure, maisç" 
pèse faussement. 


— Avoir du poids. 
Lo rics homes si meravillet 
De la fueilla que tant ruszr. 
F. de S. Honorat. 
Le riche homme s'émerveilla touchant le fes:i 
qui tant pesn. 


Dans la langue latine, du sens pr 
pre peser, reconnaître le poids, 0 
passa facilement au sens figuré, ere 
miner, juger; la langue romane ek1 
dit l’acception du poids physique 
celle dan poids moral, accablenem 
chagrin, souci. 


— Moral. Fâcher, chagriner, être pe 
nible, souffrir, déplaire. 
Ren que us plasse no m ras, 
Ni w pot res plazer que us rss. 
Ux raousapoun ANON TRE : Dos: st 
Rien qui vous plaise ne me déplaft, ni vep 
me plaire rien qui vous déplaise. 
Domna, no sai si us plains 
Qu'ie us vis, o sinus ratanta. 
Brnasxoun DE Parasot : Tots teur 
Dame, je ne sais s’il vous plairait que je 
vitse, ou s’il vous déplairait. 
Pus li baron son ivat e lor ruzs 
D'aquesta pats qu’an faits li dui rer. 
BenTaanD DE Bonn : Pus li bern 
Puisque les barous sent mécontents et (qu'il: let 
deplaft touchant cette paix que les deux roi 4 
faite. 
Subst. Anc uo y fi ad home son res. 
RaAnBAUD DE VAQUEtRAS : Hourat serge 
Oncques je n'y causai à homme son chape. 


PEN 


- Penser, réfléchir, songer. 
Ni noit ni dia no fas que mal ransax. 
Poëme sur Boèce. 
Et nuit et jour je ne fais que mal penser. 


Ja bom no pogra rxssan 
Ni dir ren que ns tornes a dan. 
B. pe VENTADOUR : Quant erba. 
Jamais on ne pourrait penser ni dire rien qui 
jus lournât à dam. 
Fai drutz frire tremblar 
Amors e’is maritz ragsau. 
Axxman Ds Rocaricua : Si Amors. 
Amour fait frissonner et trembler les amants et 
smaris réfléchir. 
Qai tant i passa que al no fora ja. 
Poëme sur Boèce. 
Qui tnt y pense qu’il ne fera jamais autre chose. 
x. À penas pot ransan d'autra cauza. 
V. et Vert., fol. 41. 
À peine il peut penser d'autre chose. 
Âra sai jeu be 
Que ges de mi no PEssaTz. 
B. pr VexTapous : Conorts. 
Maintenant je sais bien que point à moi vous ne 
Rsez. 
Quan cug ransan en autra res. 
AnxauD DE ManugiLz : Dona genser. 
Quand je crois penser à autre chose. 
Pass. d'escavalcar 
E de tot ton arnes layssar. 


Roman de Blandin de Cornouailles, etc. | 


Pense... à descendre de cheval et à laisser tout 
\ harnois. 


Croire, avoir la persuasion. 
Passer penre la brasa si com usat avia. 
F. de S. Honorat. 
Î'crut prendre la braise ainsi comme il avait usé 
ait coutume). 
bst. Qu’ells de tot no vea lor rassar. 
Poëme sur Boèce. 
Ju'elle du tout ne voie leur penser. 
rt. prés. Plus es rxz45s © plus tost vay al 


fons. 
V. et Vert., fol. 54. 


‘as il est pesant et plus tôt il va au fond. 
Eh son plus razax que plum. |. 
Piganz De La Mua : Dels joglars. 
ls sont plus pesants que plomb. 
Per la mort PazAn 
Del bon rei prezan. 
BratranD De Bonx : Mon chan. 


ral. 


PEN 495 
Per ls mort a /figeante du bon roi méritant. 
Quoras qu'iea fos grieus ni razas. 
G. Anueman : S’ieu conogues. 
Combien que je fusse triste et soufrunt. 
Part. pas. Tan caval milsondor 
E tant esterlis PEZATZ 
Donets mon cosin Gaion. 
Lr DaAUPuIN D’AUVERGRE : Reis pus vos. 
Tant de chevaux milsoudors et tant de sterlings 
pesés vous donpâtes à mon cousin Guion. 
Aysso es La balansa.…. en que devon esser 


PESSADAS. - 
YF. et Vert., fol. 103, s° Ms. 


Ceci est la balance... dans quoi elles doivent étre 
pesées. 
Subst. et moral. 
Sol que m dures aquel plazens raNsATz. 
AnnauD D£ ManuriL : Aissi cum cel. 
Seulement que me durût cette agréable pensée. 


Prov. Pero d’un fat coratge 
No s pot partir ns rics PESSATZ. 
Gtrau» px Bonseiz : No pues sofrir. 
Pourtant d’un cœur fat ne se peut sortir une 
noble pensée. 
CAT. &sP. PORT. Pensar, pesar, 17. Pensare, 


pPesare. 


17. PENS, PES, s. m., lat. PENSuS, poids, 
pesanteur, 
Lhi runho, cant s0 feble, no podo safrir lo 
pes del efan. 
Liv. de Sydrac, fol. 65. 
Les reins , quand ils sont faibles , ne peuvent sup- 
porter le poids de l’enfant. 
À gran Pss recebon , et a petit rxs liuron e 


vendon. 
V. et Vert., fol. 17. 
A graud poids ils reçoivent, et à petit poids ils 
livrent et vendent. 


— Servant à déterminer la pesanteur 


des objets. 
Apelam rss le istrament am lo qual pezam. 
Eluc. de las propr., fol. 281. 
Nous appclous poids l'instrument avec lequel nous 
pesons. | 
Pas que tos vezis enganas . 
Ab als us, ab falsss canas. 
P. CarninaAL : Jhesum Crist. 
Puisque tes voisins tu trompes avec faux poids, 
avec fausses mesures. 


— Pensée, réflexion. 


kgé PEN 


10, SUSPENSIO, s.f., lat. SUSPENSIO , Sus- 


pension. 
Cant aytals susrams:os passa .ur. bordos, 


adonx la repntam per viciozs. 
Leys d’amors, fol. 125. 
Quand telle suspension passe douse vers, alors 
nous la répulons pour vicieuse. 


CAT. SuspensiÔ. 25r. Suspension. PORT. Suspen- ; 14 c 


. 1 e, sospensione. 1? 
säo. 1T. Suspensione, s05pen DE 


11. Suspexsiu, adj., suspensif. "4. 


Ponh ausrExsiu. 
Pausa SUSPENSIVA. 
Leys d'amors, fel. 1/ 
Point suspensif. 
Pose suspensive. 
xs. PORT. Suspensivo.1T. Suspen 


43. 


12. SUSPENSORI, S. M., 
RIUM , Suspeusoir. 


Susraxsont dels testic 
Trac 

Suspensoir des testir 
xsP. PORT. Suspense 


‘» pensée, 


4, 
ostre proe 
J. EsTEvE : L’autr’ier. 


14. PenrpenDic pere Pos, seigneur, à votre 
.re # 


DICULAR4S. 


anses taS PESSAS, à 
Alca racb ne 


on dempnamen. 
#f° P. CARDINAL : Jhesum Crist. 
# pares tes pensées, tu travailles à ta 


AMEN; PESSAMEN , 5. 1. , pensée, 
Be: peine, tourment, souci, hési- 


t100- 
per que no s part un dia 
De OS MOS PENSAMENS. 
. ARNAUD DE ManukiL : Sabers. 
c'est pourquoi ne se départ pes un jour de vous 
ps PnSÉE- 
Cavalliers, datz mi cosselh d’un PESSAMEN. 
Lz cowTE Ds Poitiers : Companbo. 
Chevalier, donnes-moi conseil touchant une 
pensée. ° 
Tolt m'evetz rire 
E donatz r&SsAMER. 
GUILLAUME DE CABESTAING : Lo dous. 
Vous m'avez ôté le rire et donné souci. 
D’ uns ren sui en error, 
Ft estau en PaSSsAMEN. 
B. pr VENTADOUR : Acasselatz mi. 





Part. pas. je suis en erreur, et ji 
Qu'il 
SA ar et nouveau persemen: 
16 / FA 4 CL. Manor, t. Il, p. 
D if? apparence d'estre en pa 
413 


ment. 
e Plutarque. Morales,t.1V.p. 1 


fs H 


5 ent. Esr. Pensamiento. vont n 


snento. 


PENSAZOS, S. f., pensée, prop 
réflexion , résolution, tristesse. 
Trebails, maltraitz, caidatz ab rrxsur0s 
Ni guerreyars qu'ieu fas, no m desa 
De vos amar. | 
RausauD D'Osaner : Si de trois. 
Tourment , peine, pensée avec réflexion an 
royer que je fais , ne me détourne de vousuma. 


ir. Pensagione. 


21. PENSANSA, PESANSA, 5. f., pers 
souci, peine, chagrin. 
Tant greu PKNSANSA 
L’en ven, 
T. pe GuionEt £T DE CapEnET: Cest 
Si pénible pensée lui en vient. 
Tant n'ai de Prsanmsa 
Que tot m’en desconort. 
B. pe Venranous : Lanquer re 
Tant j'en ai de chagrin qu'entièremat jtF ! 
décourage. | 
AncC. ra. De sa mort orent grant pesant 
Cil de Flaudres e cil de France. 
Mait fa dolens li reis de France, 
Mait oat grant duel e grant ps” 
Roman de Rou, v. 1544487 
Nous en svons moult grant pes 
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc., «Il. pti 
Tant m'avez fait duelet pere. 
‘Roman du Renart, Ill, 1-3 
1T. Pesunza. 


22. Pensio, s. f., pension. 


La Pansto annual a nos assignsds. 
Tit. de La maison d'Auvergne, de 1482 eu 
Pr 


La pension annuelle à nous assignée. 
caT. Pensi6. user. Pension. ront. Pensée. 1 
Pensione. 


23. PEsAIRF, 5. m1, pesEUT. 
Lo sagramental que fan los rasaït 


x 
145 et 146 
En ° 
) ps À 
Ve. Ps € 
ce 4 % 
CL SC 
CA KPRe nt # 
Des % % % 
2. Le. 
; > ce. 
° .afron. 
*» 
L GE. 


«A VAL : Qui bons. 
ét. 
18, selon le mien pensaige. 


sur le Roman de Roncevaux. 


URL, 5 $f.; pesanteur, lour- 
» poids. 


2 Sabers no ve mas de la servela e del sanc, 
er lor PRaNTUR A. 
Liv. de Sydrac, fol. 94. 
Le avoir ne vient que de la cervelle et du sang, 
1 lear pesanteur. 
&. El malvatz esperitz Ihi dona PazanTuna. 
Liv. de Sydrac, fol. 89. 
Le manvais esprit lui donne pesanteur. 


c. ip. Pesadura. 


* Pesser, s. m., pensée. 
Son ples de feania 
E de mals PESSETLZ. 
Geanonpe px Monrrezies : Greu m’es. 


[ls sont pleins de tromperie et de mauvaises 
'A$ees. 


Pexsa, s. f., pensée, esprit, cœur. 
Ha pietat dedins sa ransA. 
Eluc. de las propr., fol. 60. 
A pitié dans ss pensée. 
C CAT. Pensa. 


Pezow, s. m., pesanteur. 


Per sa granda »rzoR rump F aybre. 
Eluc. de las propr., fol. 25o. 
2 1 grande pesanteur rompt l'arbre. 


{ccablement. 
+ Elles secs, ab gran freior, 
II, 


PEN 


497 
Malignes eo de gran rzzon. 
Brev. d'amor, fol. 29. 
Il est sec , avec grand froid, malin et de grande . 
pesanteur. 


30. Pezesos, adj., pesant, lent, lourd. 
En tot be far Pxzmn Os. 
_… Brev. d’amor, fol. 30. 
“ut bien faire lent. 


.. PENSIU, PENSSIU, PESSIU, ad}., pen- 
sif, réfléchi, triste, rêveur, inquiet. 
Li bon fait e’l dig agradia 
Mi fan la nueg e’l jorn raxsru. 
AnwauD pr Maeueic : Dona genser. 
Les bons faits et les paroles agréables me font la 
nuit ct le jour pensif. 
Pzssrus e Cossiros mi te 
La belha de cui mi save. 
PE1ROLS : Atressi col. 
Pensifet soucieux me tient Ja belle de qui je me 
souviens. 
Don , per que m torn mon plor en geug , 
E vau co fai res ranssiva? 
RamsauD D'ORANGE : Un vers. 
Donc , pourquoi tourné - je mon pleur en joie, et 
vais-je comme fait chose inquiète ? 
ANC.FR. À cuer pensiu, tristre et dolant. 
Roman du Renart,t. IV, p. 191. 
ANC. CAT. Pensiu. 17. Pensivo. 


32. Pensos, ad)., pensif » triste, sou- 


cieux. 
El fo mot r=xs0s en son cor. 
Hist. de la Bible en prov., fol. 15. 
11 fut moalt pensif en son cœur. 
Adv. comp. Domna , sai en Normandie, 
Sai per vos la nacit el dia 
À Pensos. 
BERTRAND DE Bonx : Casutz sui. 
Dame, ici en Normandie, je suis pour vous la 
nuit et le jour en souci. 
ANC. ESP, IT. Pensoso. 


33. Pezansos, adj., triste, malheureux, 
chagrin. | 
Que farai doncs? Sofrirai P&74Ns0s. 
Dzunes px Paanes : No m cugiei. 
Que ferai-je done? Je souffrirai malheureux. 
axc. FR. Iloc fu od le dac Robert 
Pesancos mult, dont s’onor pert. 
B. DE SAINTE-MAURE, Chren. de Norm., fol. 158. 


34. Pezuc, PEzUC, ad}. , pesant. 


63 


496 PEN 


Per que no i pot nuls autres rexs caber. 
FoLquer De MansEiLLe : Tant m’abellis. 
C’est pourquoi n’y peut nulle autre pensée contenir. 
Pens d'amor, c'aisel Pxs m'es pus cars. 
E. Caunes : Lo rossinhols. 
Je pense d'amour, vu que cette pensée m'est plus 
chère. | 
Loc. Que las laisso a lor xs anar, 
Que mais valra. 
AnxauD Dz CanCasses : Dins un verdier. 
Qu'ils les laissent à leur pensée aller, vu que 
mieux il vaudra. 
ANC.#R. Le chief ai vnit et estoné 
Du duel et de l'ire , e del pens 
Dont tot est desvoier. mon sens. 
Roman du Renart , 1.1, p. 233. 


CAT. Pes. zsr. ronTr. Peso. xr. Peso. 


18. PENSA, PESSA; PFZA, S. f., pensée, 


idée. 
.Ma PsxsA 
No s gensa, 
Senber, al vostre pro. 
J. Esrevx : L’autr'ier. 
Ma pensée ne se pare pas, seigneur, à votre 
profit. 
Si no 80 sanan tas PESSAS, , 
Obras a ton dampnamen. 
P. CanninaL : Jhesum Crist. 
Si ne sont pures tes pensées, tu travailles à ta 
damnation. 
ANC. CAT. Pensa. 


19. PENSAMEN , PESSAMEN, S. M., pensée, 
idée. peine, tourment, souci, hési- 
tation. : 

Per que no s part on dia 
De vos mos PENSAMENS. 
. ARNAUD DE MARUEIL : Sabers. 
C'est pourquoi 5 ne se départ pas un jour de vous 
ma pensée. 
Cavalliers, datz t mi cosselh d'ON PESSAMEN. 
Le conte De Poiriers : Companbo. 
Chevalier, donnez-moi conseil touchant once 
pensée. ‘ 
Tolt m’avetz rire 
E donatz rassamex. 
GUILLAUME DE CABESTAING : Lo dous. 
Vous m'avez ôté le rire et donné souci. 
D' ana ren sni en error, 
Et estau en PESSAMEN. 
B. px VANTADOUR : Acosselatz mi. 


PEN 


Touchaut une chose je suis en erreur, et pi 
meure en hésitation. 
ANC. FA. 
Nouvelle amour et nouveau pensement 
CL. Manor, t. Il, p. 3h. 
Et monstroit apparence d’esire en pa 
plexité de pensement. 
Auxort, Trad. de Plutarque. Morales, t. 1V.p. # 
car. Pensament. ssr. Pensamiento. PORT. IT 
Pensamento. 


20. PEnsazos, s. f., pensée, propos 
réflexion , résolution, tristesse. 
Trebails, maltraitz, cuidatz sb pxxsasos 
Ni gaerreyars qn'ieu fes, no m desvia 
De vos amar. 
RaunauD D'Onanes : Si de trotar. 
Tourment , peine, pensée avec réfferion ni ge” 
royer que je fais , ne me détourne de vous aimer. 


1T. Pensagione. 


21. PENSANSA, PESANSA, $. f., pense 
souci, peine, chagrin. 
Tant greu rrxsaxSA 
L'en ven. 
T. ne Gui1onET ET DE Ca penser : Codes 
Si pénible pensée lui en vient. 
Tant n’ai de Pasansa 
Que tot m’en desconort. 
B. px VenTADOUR : Lanquar st 
Tant j'en ai de chagrin qu’entièremest je n: 
décourage. 
ANC. rR. De sa mort orent grant peser 
Cil de Flandres e cit de France. 
Malt fu dolens li reis de France, 
Mit ont grant duel e grant pessrt 
Roman de Rou, v. 15434 a S5. 
Nous en avons moult grant pesanr. 
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc., 1. H, p.15" 
Tant m'avez fait duel et pesence. 
Roman des Renart, t. l!l,f. 4 
IT. Pesanza. 


22. PENSIO, s. f., pension. 
La »sxs10 annual a nos assignads. 
Tic. de la maison d'Auvergne, de 1482 Jusni, 
Pr 
La pension annuelle à nous sssignée. 
car. Pensié. ner. Pension. ront. Pensée. 1 
Pensione. 


23. PRSAIRF, s. m., peseur. 
Lo sagramental que fan los rssatees 


PEN 
Ed, P&SAIRE, jr a vos. 
Cartulaire de Montpellier, (ol. 145 et 146. 
Le serment que font les peseurs. 
Moi, peseur, je jure à vous. 
AT. ESP. PORT. Pesador. 1T. Pesatore. 


j. PESSAMENSA, 5. f., peine, souci, 
inquiétude. 
Ea m'en don gran rrssamensa. 


P. Bremon Ricas Novas : Lo bel. 
Je m’eu donne grande inquiétude. 


5. PENSATGE , PESSATGE, S. M., pensée. 
Feing ab bels ditz son PxNsAT&. 
_ H. Bauer : Era m nafron. 
Feint avec belles paroles sa pensée. 
Mantas vetz ai en P&ssATGr. 
Rausoxp px MiRAVAL : Qui bons. 
Maintes fois j’ai en pensée. 
sc. ra. Ce m'est avis, selon le mien pensaige. 
Momx , Diss. sur le Roman de Roncevaux. 


. PEZANTURA , 5. f., pesanteur, lour- 
deur, poids. 


Lo sabers no ve mas de La servela e del sanc, 
er lor rEZANTURA. 
Liv. de Sydrac, fol. 94. 
Le savoir ne vient que de La cervelle et du sang, 
re lear pesanteur. 
js. El malvats esperitz Ihi dona PazanTura. 
Liv. de Sydrac, fol. 89. 
Le mauvais esprit lui donne pesanteur. 


sc. ss. Pesadura. 


. PEsseT, s. m., pensée. 
Son ples de feunis 
E de mals prsenrz. 
Genuonps DE MONTPELLIER : Greu m’es. 
Ils sont pleins de tromperie et de mauvaises 
tAS$SeeS. 


, Prnsa, s. f., pensée, esprit, cœur. 
Ha pietat dedins sa P«wsA. 
Eluc. de las propr., fol. 69. 
À pitié dans s pensée. 
© CAT. Pensa. 


, Przon, s. m., pesanteur. 

Per sa granda Pxzon ramp F aybre. 
Eluc. de las propr., fol. 250. 

ar sa grande pesanteur rompt l'arbre. 


Accablement. 
r. Fles secs, ab gran freior, 
LIT, 


LA] 


PEN 


497 
Malignes e de gran »zzos. 
Brev. d'amor, fol. 29. 
Il est sec , avec grand froid, maliu et de grande . 
pesanteur. 


30. Przxaos, adj., pesant, lent, lourd. 


En tot be far »rxznnos. 
Brev. d’amor, fol. 30. 
À tout bien faire lent. 


31. PENSIU, PENSSIU, PESSIU, adj., pen- 


sif, réfléchi, triste, réveur, inquiet. 
Li bun fait e’] dig agradiu : 
Mi fan la nueg e’l jorn raxsiu. 
AnsauD DE Maourit : Dona genser. 
Les bons faits et les paroles agréables me font la 
nuit et le jour pensif. 
" Pzssrus e éossiros mi te 
La belha de cui mi save. 
PELROLS : Atressi col. 
Pensif et soucieux me tient Ja belle de qui je me 
souviens. 
Don, per que m torn mon plor en gang , 
E vau co fai res rawss1va P 
RamBauD D'ORANGE : Un vers. 
Donc , pourquoi tourné - je mon pleur en joie , et 
vais-je comme fait chose inquiète ? 
ANC. FR. À cuer pensiu, tristre et dolant. 
Roman du Renart,t. IV, p. 191. 
ANG. CAT. Pensiu. 17. Pensivo. 


32. Peusos, adj., pensif, triste, sou- 


cieux. 
El fo mot rx#s0s en son cor. 
Hist. de la Bible en prov., fol. 15. 
11 fut moult pensif en son cœur. 
Adv. comp. Domna, sai en Normandis, 
Sai per vos la nacit el dia 
A Pensos. 
BaaTRanD DE Bonx : Casutz sui. 
Dame, ici ex Normandie, je suis pour vous la 
nuit et le jour en souci. 
ANC. RsP. IT. Pensoso. 


33. Pezansos, ad)., triste, malheureux, 


chagrin. 
Que farai doncs? Sofrirai PEZANSOS. 
Daupes DE Paanss : No m cugiei. 
Que ferai-je donc? Je souffrirai malheureux. 
axc. #8. Iloc fu od le dac Robert 
Pesancos mult, dont s’onor pert. 
B. DE SAINTs-MaURE, Chren. de Norm., fol. 158. 


34. Pezuc, PEzuc, adj., pesant. 


63 


498 PEN 
E ‘ls membres razux movo si en jus. 
Elue. de las propr., fol. 82. 
E les membres pesants se meuvent en bas. 
Una cauza greus e rEzuGA s’inclian e s 
bayssa. 

Leys d'amors, lol. ©. 

Uue chose lourde et pesante s'incline et se baisse. 


35. Poxpenos, adj,, lat. ponpEnosus, 


pesant. 
Argent. no es 1ant PONDEROS Cum aur. 
Eluc. de las propr., fol. 184. 


Argent... n’est pas si pesan! comme or. 


ANC. CAT. Ponderos. asp. PORT. 17. Ponderoso. 


36. PonpgaoziTar, s. f., lat. PONDEROSsI- 


TATEM, pondérosité, pesanteur. 
PoxpsnoziTaT de cueysbas. 
ÆEluc. de las propr., fol. 90. 
Ponderosité de cuisses. 


asr. Ponderosidad. 


37. APANSAR, APESSAR, ., penser, iMaA- 
giner, rêver, préoccuper. 
Arsnsxnen se los princeps Üels capelaus. 
Frag. de la trad. de la Passion. 
Les princes des prêtres s’imaginèrent. 
Part. pas. Ben es mortz qui APENSATZ 
Via ni dezaventaros 
D’aisso don es cobeitos. 
Eztas DE Bansozs : Car comprei. 
Est bien mort qui vit préoccupé et malheureux 
de ce dont il est désireux. 
Don de sciencia fay home ben apzssar e ben 


enteuden. 
V. et Vert., fol. 44. 


Don de science rend homme bien pensant et bien 
intelligent. 


Voyez Gacu. 


Subst. M'en sui partitz, 
De mon plus adretz AP=sSATz. 
GinauD De Boanui : Era quant vei. 
Je m'en suis séparé, de ma plus juste pensée. 
AN:. FR. ET s'apensast tout à loisir. 
Roman de la Rose, v. 943. 
Pas ne s'apensoit de la traison. 
Chr. de Fr. Rec. des Hist. de Fr., t. IL, p. 185. 
Sage chevalier, prens et apensé. 
Jornvile, p. 6o. 
Sages iestes et apensés. 
Roman du Renart, 1. 1V, p. 86. 
xT. Appensare. 


PEN 


38. APrssaDaAMEr , adv., avec réflexion, 
avec intention. 


Cant hom ditz AP&ssADAMESS mal de Dies. 
P. et Vert. fol.» 
Quand on dit avec réflexion du mal de Dieu 
APESSADANEN 
Van ves valor len, 
Per que pretz dechai. 
GirauD ps Bosnuit : Ja m va. 
Avec réflexion vont vers valeur lentement, ce 
pourquoi mérite déchoit. 
ANC. FR, Ou apenséement ou par négliger. 


Gestes de Louis-le-Débon. Rec. des Hist. de Fr 
1. Vi, p. 55. 
ANC. CAT. Apensadament. 1x. Appensatameri: 


39. DrsaPENSADAMEN, ado., inconside 
rément , étourdiment. 


O fai DESAPRNSADAMEX. 
LANFRANC CiGa1a : Gesame. 
Il le fait étourdiment. 


4o. CompexsaR, COMPESSAR, 2., lat. cox 


PENSARE, COMpenser. 
Per aco que negun om non pot comresst 
ad autre aquo que el non li deu. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 3j. 
Par cela que nul homme ne t 
autre ce qu” il ne lui doit pas. né 
Atn autres comtes vu metrem, 
ComPzxsax al mielh que poyrem. 
Brev. d'amor, (ol. 16. 
Avec autres comptes nous le mettrons, cou; : 
sant au mieux que nous pourrons. 
CAT. &8P. FORT. Compensar. 1T. Compenser. 


41. COMPENSADAMEN, ade., avec b: 
lance , mesure, harmonie. 
Es hom.. 
Fatz COMPENSADAMENX. 


Nar px Moss : Al bou res. 


L'homme est... fait avec harmonie. 


42. ComPensacio, 5. f., lat. cowrr* 
SATIO, compensation. 


Del autre sera facha comrsxsacios. 
Trad. du Code de Justinien , fol. 3; 
De l’autre sera faite compensation. 


cat. Compensaciô. xsP. Compensacion. rot 
Compensacäo. 1r. Compensasione. 
43. ConTrarrzan, v., contrepeser, M 
lancer. 


PEN 


Faire denan lo peccat? 
B. pa VenTtavour : Lo temps vei. 


Qui vit oncques plus pénitence faire avant le péché? 


Loc. Jeu port P«N«DaNsA 
Dels autruy peccatz. 
P. Cann:xaL : Selh jora. 
Je porte pénitence des péchés d'autrui. 
Loc. fig. Si manjats del frug de PxnEnensa, 
Finiretz be lo bon comeussmen. 


G. Ficuetnas : Totz hom que. 
Si vous mangez du fruit de penitence, vous fini- 


rez bien le bon commencement. 


— L'an des sept sacrements. 
Lo san ssgramen de confessio e de r2n1- 
TERCIA . 


V.. et Vert., fol. 5. 
Le saint sacrement de confession et de pénitence. 


— Peine imposée par le prêtre, après la 


confession. 
Coufessada l'a.....,., 
Pawznansa li a donat. 
VF. de S. Honorat. 
11 l’a confessée… , pénitence lui a donné. 
Prov. Segon lo peccat, rrxsnznsa. 
V. et Vert., fol. 68. 
Selon Le péché, pénitence. 
Soven apres mort, PEMEDSNSA. 
AMANTEU DES Escas : Dona per cui. 
Souvent après mort, pénitence. 


ANC. CAT. Penedenza. CAT. MOD. F5r. PORT. 
Penitencia. 1T. Penitenzia, penitenza, 


12. PaniresciaL, &dj., pénitentiel, de 
la pénitence. 
L'evesque respos aital 
Ava senhal rEnTTENCIAL. | 
Brev. d’amor, fol. 183. 
L'évêque répondit ainsi avec signe pénitentiel. 
Los .vir. psalmes PEMITENCIAT.S. 


Cat. deis apost. de Roma, fol. 140. 
Les sept psaumes pénitentiaux. 


car. esp. ronT. Penitencial. 1r. Penitensiale. 


13. Pewizos, 5. f., pénitence , repentir. 
Es peccatz, e d’avol Pan1z0s. 
AïmEnt DE PEGUILAIN : À vos smors. 
Est péché , et de mauvaise pénitence. 


14. PENEDIR, PENEDRE , 2., Qu lat. por- 
nITERe, expier, repcntir. 
111. 





PEN 


489 
Pel messonja PE«maDIR. 
GaussaT, MOINE DE Poicis0t : Be s cnget. 
Pour la menterie expier. 
Adoncx no s poirisn cofessar 
Ni PunxoRe. | 
Re no vairia 
Qu’ om dels mals fagh se rExnnes. 
Brev. d’'amor, fol. 113 et 10q. 
Alors ils ne se pourraient confesser ni repentire 
Rien ne vaudrait que des méfaits on se repentit. 
Subst. Quar lo rrxepass re no val. 
Brev. d'amor, fol. 113. 
Car le repentir rien ne vaut. 
Part. prés. Selhs qu'estan cofes e »xnepenx. 
Ra1moOND DE CASTELNAU : Mon sirventes. 
Ceux qui sont confés et pénitents. 
Ben lo trobs rrwaDex. 
Brev. d’ameor, foi. 16. 
Le trouve bien repentant. 
Subst. Quer pot esser qu'el rE«NxDENS 
No s penet beu perfiechamens. 
Brev. d’amor, fol. 116. 
Car il peut être que le pénitent ne se repentit pas 
bien parfuitement. 
Part. pas. Tres jorns an pPansbir lors mals 
denaent j’autar. 


F. de S. Honorat. 
Trois jours out expie leurs maux devant l'autel. 


— Absoudre. 
Si son confessatz e PE«xeprrz de lurs peccatz. 
Lett. de Preste Jean à Frédéric, p. 15. 
S'ils sont confessés et absous de leurs péchés. 
car. Penedir. 


15. PENEDEMEN, $.M., repentance, ro- 
pentir. 
Lo qual raxspzux 
Dieus non te per sofficien. 
” Brev. d'amor, fol. 117. 
Lequel repentir Dieu ne tient pour suffisant. 
Ant. CAT. Penediment. 


16. PENEDENCIER , PENEDENSIER, 5. M., 
lat, POENITENCIGRIUS, pénitencier, Pé- 
nitent, pèlerin. 

Auc nuls amantz ni nuls PE«NsDE=nmsSIanS 
N° an trais lo mal oi la dolor ni l’ers 


Qu’ ieu ai sufert plus de cinc aus entiers. 
Aïment ne BELWONT : Ja n° er creduts. 


Ga 


5oo PEN 


Br. DispRnsATIO, DISPENSATION, #. J., 
lat. DISPENSATIONEM, dispensation. 


Si doncs ell non lo nos dona per pisPxssa 


Tion de sobirana bontat. 
V, et Vert., fol. 8. 


Si donc il ne nous le donne par dispensation de 
souveraine bonté. 


— Dispense. 
Empachero, davas lo papa, l'aven dicha 
DISPENSATIO. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 187. 
Emptchèrent, devant le pape, l'avantdite dispense. 
CAT. Dispensaciô. ss. Dispensacion. ronr. 
Dispensaçäo. 17. Dispensasione. 

52. Dispensariu, adj., dispensatif, pro- 
pre à dispenser. 

Ma... de totas obres DIsPauSATIvA. 

. Eluc. de las propr., fol. 48. 
Main. de toutes œuvres dispensative. 

ss». Dispensativo. 

53. DnsPessAIRR, DESPENSADOR, DISPEN- 
SADOR , s. Mm., lat. DISPENSATOR, dis- 
pensateur. 

Dispaxsanons dels ministres de Dev. 


Trad. de Bède , fol. 54. 
Dispensateurs des ministres de Dieu. 


— Économe, intendant, dépensier. 
Cel es bos nesPsssAïRx que re non reten a 
son obs. 
Trad. de Bède, foi. Go. 
Celui-là est bon dépensier qui rien ne retient à 
son proft. 
Del paspznsanon d Ero. 
Trad. du N.-Test., S. Luc, ch. 8. 
De l’intendant d'Hérode. 
anc. rn. Ne les faire nüe dispensateurs des 
biens. 
Trad. de S. Bernard. MontraAucon, Bib. bib. 
Ms. , fol. 1388. 
CAT. Esp. PORT, Dispensador. 17. Dispensatore 


54. DisPeNsaYRITZ , 5. f., lat. piSPENSA- 
1x, dispensatrice , dépensière. 
Dels sieus diners es DISPENSAYRITZ. 
Elnc. de las propr., fol. 71. 
Des siens deniers elle est dépensière. 
1T. Dispensatrice. 


55. DxspenDre, v., dépenser. 


PEN 


Adoncs veirem sur et argen pusrszper. 
BEnraanp px Boax : Ar ven 
Alors nous verrons or et argent dépenser. 
Fig. Don te per Deszrpar 
Un dels sens dons, e seras rics del menir. 
BLacas : Peyroks. 
Qu'elle te donne pour dépenser un de ses dur: ct 
tu seras riche du moindre. 
Fig. Drspxxpaat mon sen e mou saber 
À vos gen servir a jornal. 
GAUSERT, MOINE DE PUIGBOT : S’ieu ace. 
Je dépenserai mon sens et mon savoir à vous xr 
vir bien à journée. 
Loc. prov. Leu pasrax qui de leu guann. 
G. Farntr : Mantes sasos 
Facilement dépense qui avec facilité gagne. 
Part.prés. Cobes, mal basranpess. 


P. Vina : Ges pel. 
Avide, dépensant mal. 


anc. rr. Que il n'avoit mès que despendre. 
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc.,t 1, p. 0. 
E chevalers preus é vaillanz, 
Larges, curteis e despendanz. 
Mans px Faaxcz ,t. E,p. jt 
N'ot que doner ne que despendre. 
Roman du Renart ,t.1,p.% 
Quelquefois l'on espargne sfin de mieux ée 


Remi DeLLEau , 1. J, fol. 3. 
caz. Despendrer. xs. ponT. Despender. 11 
Dispendere. 


Lu 


56. DesPenDEIRE, 5, m., dépensir 
prodigue. 


Grans DxsrxmDuiRRSs € testert. 


Brev. d'amor, fol. 55. 
Grand dépensier et tétu. 


2sp. roRT. Despendedor. 1T. Dispenditore. 


57. Dasrensan, v., dépenser. 
E'1 den del sieu prsrensan. 


BenTaAnD pe Boax : Mout mi pds 
Et il doit dépenser du sien. 


— Penser, réfléchir. 
Comenset a D&srEnSAR en las grans male 
Abr. de l'A. et du N.-T., fol. 2. 
Il commença à penser aux grandes méchancrin 
Anc, sr. Despesar. 


58. Despns, DESPENS, s. m., dépen 
coût. 
Per los pasranx de .tr. rossins. 


Tit. de 1428. Hist. de Nîmes, t. HE, pr..p == 
Pour les coûts de deux roussins. 


PEN PER 5or 
Adr. comp. Il veston mal, e manjon À Dasrzs. Ledit capitaine Rsimond de Thermes... étroite- 


P. CanDinAL : À totss parts. ment garder et soigner. 
Îls se vétissent mal, et mangent à dépense. Pour Les faire panser. 
asc. CAT. Despes. Esp. PORT. Pensar. 
39. DESPENSA , DESPESSA , s. f., dépense. | PENTECOSTA, Pexrmacosra, PanDr- 
Sapporton grans Dasransas. cosTE, 5. f., lat. Pexrscosrs, Pente- 
Statuts de Provence. Juziex , t. I, p. 350. côte 
Supportent grandes dépenses.  . 
Deu redre compte « son seuhor de receptas| La vigilia de Pewracosra. | 
e de DasPassAS. Petit Thalamus de Montpellier, p. 151. 
V.. et Vert., fol. 68. La veille de Pentecôte. 
Doit rendre compte à son seigneur de recettes et PanrnacosTa.. es le .L. dia apres Pasca. 
de dépenses. Eluc. de las propr., fol. 129. 
ANC. CAT. ANC. xsP. Despesa. PORT. Despesa, | Pentecôte... est le cinquantième jour après Pâques. 
despesa. 17. Dispensa. La vigilia de PAnDacosTs. 
, , V. de S. Honorat. 
0. DesPENSAMEN, s. m., dépense. Le veille de Pentecôte. 
Poiria comtar d’un rei totz s0s nasPawsamzans. | CAT. «sr. Pentecostes. ront. Pentecostes, Pen- 
Pixnnx Ds Cossiac : El nom de. tecoste. 17. Penticosta, Pentecoste. 
Je pourrais compter d’un roi toutes ses dépenses. . 
nr. Dispensamento. PEPIDA, s.f., lat. Prrurra, pépie. 
, Pxr:DA es on mal que nais 
1, DESPKCIRR, DESPRSSIZR, DESPENSER , En la lenga. 
s.m., dépensier, intendant. Contra mal de Pxr:Da. 
Non dara quatre pas 505 DESPECIER. DeEcpes pe PeaDes, dus. cass. 
Roman de Gerard de Rossillon , fol. 3r. Pépie est un mal qui naît à la langue. 
Ne donners pas quatre pains son dépensier. . Contre mal de pépie. 
_ . . CAT. Pepida. sr. FPepita. vont. Pevide. 1r. 
Apothicaire, droguiste. Pipita. : 


Be sera bos lo metge, e ricx lo nusrassixns, | . 

Si sap donar metxina. 2. Psripos, ad};,, qui a la pépie, ayant 
Izanx : Digues me tu. la pépie. 

Bien sera bon le médecin , et riche le droguiste, 


V'il sait donner médecine. Si vostr’auzxel es PxPLDOS. 


Dauves px PRADES, Aus. Cass. 


— Ad). Dépensier, dissipateur. Si votre oiseau est ayant la pépie. 
Cest nos fi envios, pasrensans e metentz. sp. Pepitoso. pont. Pevidoso. 


Pienns Dx Constac : El nom de. p 
Celui-là nous fait envieux, dépensiers et prodigues. ER, prép., lat. pxn, par. 
mc. CAT. Despensier, despenser, dispenser. La votz auzida pan saint Johan Baptists. 


zsr. Despensero. ronr. Despenseiro. rr. Eluc. de las propr., fol. 5. 
per La voix oule par saint Jean-Baptiste. 


Dupensiere. Psna forsa d'obransa 
2. Espensan, v., lat. rxpoNsane, dé- Del Senhor pietados. 
penser. GuizLzauxx px Saimr-Dinien : Aissi cum. 
Gardet si d' nspausar Par force d'œuvre du Seigneur miséricordieux. 
Per far plus avinen don, Cette préposition servit à indiquer 


B. Zonei : S’ieu trobes. à téri l . 
Se garda de dépenser pour faire plus avenant don. ou à caraclérisér, plus OU moins Ex- 


ZNSAR, v., panser, soigner. pressément, divers rapports, tels que : 


Lo dit capitani Ramon de Termes. strec- | 1. CAUSE. 


imen gardar € PENGAR. ; Om rzs veltat non a lo pel chanat. 
Per los far rEnsar. Poëme sur Boèce. 
Chronique des Albigeois, col. 29 et 35. Homme par vieillesse n’a pas-le poil blanc, 


502 PER 


Lhons.. esdeve escura PSR la terra que lhi 
enombra la resplandor del solelh. 
Liv. de Sydrac , fol. 52. 
La lune... devient obscure par la terre qui lui 
dérobe la splendeur du soleil. 


2. Morir. 
Pan grant eveia de lui voig far fello, 
Fez an breu faire pan gran decepcio. 
Poëmne sur Boëce. 
Par graude envie de lui voulut faire félon , fit un 
bref faire par grande tromperie. 
Be m dei far bona chanso, 
Sivals pan reconoissensa. 
P. VinaL : Pus lornatz. 
Bien je dois faire bonne chanson, du moins par 
reconnaissance. 


3. Move. 
Proar »za son cors la ignossencis. 
Arbre de Batalhas, fol. 229. 
Prouver par son corps l’innocence. 
Si non o fai »zr aital covinen. 
T. DU CONTE DE PROVENCE ET D’'ARNAUD : Amics. 
S'il ne le fait pas par telle convenance. 


4. PERSONNALITÉ, APPARTENANCE; 
Pzr son nom el lo nomnet. 
Trad. de PÉvang. de l'Enfance. 
Par son nom il le nomma. 
Si m volgui saber sos afars 
Pa mi meteus, et el me dis. 
P. Vipaz : Abril issic. 
Ainsi je voulus savoir ses affaires par moi-même, 
et il me dit. 


5. ATTRIBUTION, INDICATION. 
Coma volp rzn ypocrizis. 
©" W. et Vert., fol. 5Q. 

Comme renard par hypocrisie. 

El dih que el era crestias, e no devis jurar 
Pan dieus fals. 

Cat. dels apost. de Roma, fol. 22. 

Il dit qu'il était chrétien , et ne devait jurer par 

dienx faux. ° 


6. AGENT, INSTRUMENT. 
Cantar, en santa Gleiza, rer ponhse pxn accenz. 
Prrnnx pe Congsiac : El nom de. 
Cbanter, en sainte Église, par points et par accents. 
Libre escrig Pan la sua man. 


F. de Giraud Riquier. 
Livre écrit par la sienne main. 


7. MANIÈRE, ÉTAT. 


PER 


Pan pes e Psn mas clavelar. 
Passio de Mara. 
Par pieds et par mains clouer. 
Zeferi, Pzr natio, de Roma. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 2: 
Zephirin , par nation , de Rome. 


8. LOcaLITÉ, CIRCONSTANCE DE List. 
M'anava sol Pur an pradelh. 
GuizLaAuxe D'AUTPOUL : L’autr’ier. 
J'allais seul par un petit pré. 
Qant s’en venia »za lo Boïne, eu una bara. 
V. de G. de Baux, prince d'Orange. 
Quand il s’en venait par le Rhône, eu une barque. 


9. ÉPoQUE, CIBCONSTANCE DE TEMPS. 
Pan un dimar mati. 
AnanIsU DES Escas : En aquel 
Par un mardi matio. 
Pan calor o rza gel. 
B. Zone: : Aussi com lo. 


Par chaleur ou par gelée. 


10. ORDRK, BANG. 
Lo temps vai e ven € vira 
Pzn jorns e PER mes et PER ans. 
"B. pe Venranous : Lo temps vai. 
Le temps va et vient et tourne par jours « 7«r 
mois et par ans. 
Psr on o rza dos o rss tres. 
RausauD Dx VAQUEIRAS : Ja bom pres. 
Par un ou par deux ou par trois. 


11. Distances. 

Mercuri.…. semla que lache ab lo sollh.. 
aalh temps es plas lonh d’el que rx xu. 
gras. 

Eluc. de las propr., fel. 115. 

Mercure. semble qu’il lutte avec le soleil. ec! 
temps il n’est plus loin de lui que par trente deeres 

Cette préposition avait le sens exact 
ou approximatif d’autres prépositions. 
dont les principales sont : 


1. À. 
La flam’escondada 
Ës greu ran amortir, 
P. »’Auvancus ou Psraozs : Pois de mes. 
La flamme cachée est difficile à éteindre. 
Les unas metia rEn terra, las autras ran- 
sonavs. 
Chronique des Albigeois, p. 6. 
Les unes il mettait à terre, les autres il rançouemt 
caT. Que la li farien per millor mercat. 
Consolat de La mar, cap. VIII 


PER 
mr, Estos mandan les russ, yseen per los por- 


tales. 
Poema de Alexandro, cop. 2185. 
ir. Fa’ conoscinto da un, che mi prese 
Per lo lembo, e gridè : Qual maraviglia! 
Dante, Jnf., ©. 15. 
. Avec. 
Qui ran bons intencio chanta los psalmes. 
Trad. de Bède, fol. 26. 
Qui avec bonne intention chante les psaumes. 
Non o fi rxa voluntat de vos amar ran amor. 
F. de G. Faidit. 
Je ne le Gs pas avec volonté de vous aimer avec 
imour. 
asc. ra. De rapporter en jngement lettres 
d‘eschevins..… per lesquelles on asoupoit 
vendaige. 
Count. de Saint-Disier. Arck. du Roy., K. 1155. 
Mon all no m desmentré 
Car, per gran doi, moltes veus ne plorä. 
Austas Mancu : Yo m recort. 


CAT. 


EsP. 
Per agua nen per faego non serien desatadus. 
Poema de Alexandro , cop. 1958. 
T. La coipa che rimbeccs, 
Per dritta opposition alcan peccato. 
Danrz, Purg., c. 22. 


. À CAUSE DE. 
Ab pauc iea d’amar no m recre 
Pan enueg dels lauzenjadors. 
Foquet DE MansriLce : Ab pauc. 
Peu s’en faut que d'aimer je ne me lasse à cause 
e l'ennui des médisants. 
Pza vos, belha, dons’ amis, 
Trag nueg e jorn grea martire. 
AUGIER : Per vos. 

A cause de vous, belle, douce amie, je traîne 

uit et jour grief martyre. 

AT. Per gran mesquinessa dels homens po- 
bres € per lo gemech dels fretinoses ara 
mostrare mon poder. 

Trad. des Ps. en lang. cat., ps. 11. 

‘>. Per algan achaque que perder podriedes. 

Poema de Alexandro, cop. 2123. 

r. Di quell'hemile Italia fia salute 

Per cui mori la vergine Camilla. 
Dans, Înf., c. . 


Arès. 


Lendema’N Fimerie mandet san la dons, 


la dona venc. 
V. d'Aimeri de Peguilain. 


PER 5o3 


Le lendemain Jo scignour Aimeri manda après 
(Bt venir) la dame, et la dame vint. 
Na Maria mandet rzr ous dona que avia 
nom ma dons Aadiart. 
V. de G. Faidit. 
La dame Marie raandu après (ft veuir) une dame 
qui avait nom madame Audiart. 


17.  Andar per lai cercando. 
Jacorons Da Topt, lib. IL, od. 17. 


5. D'arnès, SELON, SUIVANT. 


Del vostre rei mi playria d’Arago 
Que, »r2a son sen , disses d’oc de no. 
Aucœn ps BeLLinor : Meraveill me. 
De votre roi d’Aregon me plairait que, d’après 
son sens , il dit de oui ou de non. 
Pan gramatics , sai parler latinamens. 
Praane pe Consiac : El nom de. 
Selon grammaire , je sais parier en latin. 
Par cal orde, et en cal manieyrs, e a cal fi 


o deu adordenar. 
P'. et Vert., fol. 59. 


Suivant quel ordre, et en quelle manière, et à 
quelle fin le doit disposer. 
ANC. FR. Pristrent messages per le conseil l'em- 
pereor. 
VILLEHARDOUIN , p. 73. 
Tot amador ama per son semblant. 
AusiAs Mancn : Ja tots mos. 


CAT. 


EAP. 
Non canto yo mi vida por aunos non por diss 
Mas per bonss fuciendas. 
Poema de Alexandro, op. 2124. 
IT. Come troviamo scritte 
Per ordine contete. 
Jacoronx pa Topt, lib. LIL, od. 23. 


6. Dans, ex. 


Vos eratz rar las cortz onrats. 
T. Du MAÎTRE ST DR FRÈRE BARTE : Fraire. 

Vous éties honoré dans les cours. 

Devs no vol pas que l’amem solameu Pan 
paraulas, mas en faitz. 

Trad. ds Bède, fol. 33. 

Dieu ne veut pas que nous l’aimions seulement 
en paroles, mais en faits. 
caT. Que sia per tota la nau o per tot lo liny 


espes. 
Consolat de La mar, cap. VIN. 


xsr, Per alguna manera me podria guardar. 
Poema de Alexandro, cop. 2328. 


tr. E ecco verso noi venir per nave 


4g4 PEN 
10. SUSPENSIO, 5. /., lat. SUSP&NS10 , sus- 


pension. 

Cant aytals susraxsios passa .zis. bordos, 
adonx la repatam per viciozs. 

Leys d'amors, fol. 15. 

Quand telle suspension passe douse vers, alors 
nous la réputons pour vicieuse. 
caT. Suyspensié. xs». Suspension. PORT. Suspen- 

säo. 17. Suspensione, sospensione. 


11. Susrensiu, adÿ., suspensif. 
Poub susrP&xsiu. 
Peuzs sUsPENSLVA. 
Leys d'amors, fel. 14h et 17. 
Point suspensif. 
Pose suspensive. 
xsp, PORT. Suspensivo. IT. Suspensivo, sospensivo. 


12. Suspensonl, s. #., lat. suspexso- 


Blum , Suspensoir. 
Susransont dels testiculs. 
Trad. d’'Albucasis, fol. 33. 
Suspensoir des testicules. 
Esr. PORT. Suspensorio. 


13. PEnrenpicuLan, ad}., lat. PERPEN- 
piCuLaRis, perpendiculaire, vertical. 
Alca rach es ranrenvtcuran et drech. 

| Eluc. de lus propr., fol. 120. 
Aucun rayon est perpendiculaire et droit. 
Ela es nompnada PERPRNDICULAR. 
Trad. d’Albucasis, fol. 23. 
Elle est nommée perpendiculaire. 
CAT. EP. PORT. Perpendicular. tr. Perpendi- 
colare. 


14. PERPENDICULARMBNT, ado., perpen- 
diculairement, verticalement. 
Es cazent Jinba Panre%ptcurantenr quan 
fa angles drechtz. 
Eluc. de las propr., fol. 15. 
Est ligne tombeot perpendiculnairement quand 
elle fait angles droits, 
car. Perpendicularment. usv. ronr Perpendi- 
cularmente. xx. Perpendicolarmente. 


15. PENGAR, PENJAR , v., pendre. 
Pruoan volon En Gani e sus a] ven lever. 
Roman de Fierabras, v. 3085. 
Veulent pendre et lever sus au vent le scigneur Gui. 
Los ns PanzaAvax per los pes. 
Peniuos, Voy. an pare. de S. Patrice. 
Les uns pendaient par les pieds. 


PEN 


Part. pas. Sia tost Pa%GATz. 
Roman de Fierabras, +. 3. 
Qu'il soit 1ôt pendu. 


caT. Penjar. 


16. PEnNSAR, PESSAR, PEZAR, D, lat, PER 


saze, peser, reconnaître le poids. 
Eu mezurar Oo en Pazan 
O en nombrar. 
Brev. d’amor, Ki. 119. 
À mesurer ou à peser ou à nombrer. 
Cant hs dreg pes e adrecha mesurs, msi 


PzsA falssmens. 
V'. et Vert., fol. 1. 


Quand il a juste poids et juste mesure, mais q: 
pèse faussement. 


— Avoir du poids. 


Lo rics homs si meravillet 
De la faeilla ge tant rnszr. 
F. de 5. Honoret. 
Le ricbe bomme s'émerveilla touchant la fes: 
qui tant pesa. 


Dans la langue latine, du sens pro 
pre peser, reconnaître le poids, à 
passa facilement au sens figuré, exc 
miner, juger; la langue romane étet 
dit l’acception du poids physique 
celle du poids moral, accablemen 
chagrin, souci. 


— Moral. Fâcher, chagriner, étre pe 


nible, souffrir, déplaire. 
Ren que us plassa no m ruzs, 
Ni sm pot res plaser qne us »s:. 
Ux raousapoyea ANOMYRE : Dons st 
Rien qui vous plaise ne me déplait, vi sep 
me plaire rien qui vous déplaise. 
Domna, no sai si us plairia 
Qu'ieusvis, osius razanta. 
PBrnsnczn DE PALasoL : Tots tests 
Dame, je ne sais s’il vous plairsit que je ‘4 
vise, ou s’il vous dépiairuit. 
Pas li baron son irat e lor Pzza 
D'aquesta pats qu’an faits li dai rer. 
BenTnanD Ds Bonn : Pus li here 
Puisque les barons sent mécontents et (qu'il: 
deplait touchant celte paix que les deux ni « 
faite. 
Subse. Anc no y fi ad home son resan. 
RansAuD px Vaquetnas : Hourst mers 
Oncques je n’y causai à homme sou chagriser 


PEN 


Penser, réfléchir, songer. 
Ni noit ni dia no fas que mal ransar. 
Poëme sur Boèce. 
Et nuit et jour je ne fais que mal penser. 


Ja bom no pogra rxssan 
Ni dir reu que ns tornes a dan. 
B. px VENTADOUR : Quant erba. 
Jamais on ne pourrait penser ni dire rien qui 
us louraât à dam. 
Fai drutz frire tremblar 
Anmors e’ls maritz paysan. 
Axa Ds Rocaricua : Si Amors. 
Amour fait frissonner et trembler les amants et 
soris réfléchir. 


Qai tant i rxssa que al no fera ja. 
Poëme sur Boèce. 
Qui unt y pense qu’il ne fera jamais autre chose. 


x. À penas pot rexsan d'autre cauza, 
PV. et Vert., fol. 41. 
À peine il peut penser d’autre chose. 
Âra sai ieu be 
Que ges de mi ne PzssaTS. 
B. px VanTapous : Conorts. 


Naintenant je sais bien que point à moi vous ne 
nses. 


Quan cug PassaR en autra res. 
AnxauD px ManuiL : Dona genser. 
Qusod je crois penser à autre chose. 
Psssa.….. d'escavalcar 
E de tot ton arues layssar. 
Roman de Blandin de Cornouailles, ete. 


Pense. à descendre de cheval et à laisser tout 
: harnois. 


Croire, avoir la persuasion. 
Penser peare Îa brasa si com asat avia. 
V. de S. Honorat. 
Î crus prendre la braise ainsi comme il avait usé 
rt œutume ). 
bit. Qu’ella de tot no vea lor russan. 
Poëme sur Boèce. 
Qu'elle du tout ne voie leur penser. 
re prés. Plus os Przaxs e plus tot vay al 
fous. 
V. et Vert., fol. 54. 
Plus il est pesant et plus tôt il va au fond. 
Eh son plas razan que plom. 
Pizans pe La Mu : Dels joglars. 
ls sont plus pesants que plomb. 
ral. Per la mort razan 
Del bon rei prezan. 
BrataAnD DE Box : Mon chan. 


PEN 495 
Par la mort afigeante du bon roi méritant. 
Quores qu'ieu fos grieus ni razaxs. 
G. Anguxan : S’ieu conogues. 
Combien que je fusse triste et souffrant. 
Part. pas. Tan caval milsoudor 
E tant esterlis PazaTz 
Donetz mon cosin Gaion. 
Le vaupuin D’AUvVERGNE : Reis pus vos. 
Tant de chevaux milsoudors et tant de sterlings 
pesés vous donnûtes à mon cousin Guion. 
Ayss0 es La Lalansa.…. en que devon esser 


PASSA DAS. 
F. et Vert., fol. 101, 3° Ms. 


Ceci est la balance... dans quoi elles doivent être 
pesées. 
Subst, et moral. 
Sol que m dares squel plazens P=#sATz. 
AnnauD px Manueis : Aissi cum cel. 
Seulement que me durût cette agréable pensée. 
Pero d’un fat coratge 
No s pot partir ns rics PLSSATZ. 
Grrau» px Boauziz : No pues sofrir. 
Pourtant d’un cœur fai ne se peut sortir une 
noble pensée. 
CAT. EP. PORT. Pensar, pesar, 17. Pensare, 
pesare. 


Pros. 


17. Pens, pes, s. m., lat. PENS4&S, poids, 

pesanteur, 

Lhi ronho, cant s0 feble, no podo safrir lo 
ras del efau. 

Liv. de S'ydrac, fol. 65. 

Les reins, quand ils sont faibles , ne peuvent sup- 
porter le poids de l'enfant. 

À gran »æs recebon , et a petit »xs liaron e 


vendos. 
V. et Vert., fol. 17. 


À graud poids ils reçoivent, et à petit poids ils 
livrent et vendent. 


— Servant à déterminer la pesanteur 


des objets. 
Apelarm rss le isirament am lo qual pezam. 
Æluc. de las propr., fol. 281. 
Nous appelons poids l'instrument avec lequel nous 
pesons. 
Pos que tos vezis enganas . 
Ab (als ras, ab falses canas. 
P. CARDINAL : Jhesum Crist. 
Puisque tes voisins tu trompes avec faux poids, 
avec fausses mesures. 


— Pensée, réflexion. 


PEN 


Per que no i pot uuls autres rPaxs caber. 
FoLquer 2e MARSEILLE : Tant m’abellis. 
C'est pourquoi n’y peut aulle autre pensée contenir. 


Pens d'amor, c'aisel Pxs m’es pus cars. 
E. Caunzzs : Lo rossinhols. 


496 


Je pense d'amour, vu que cette pensée m'est plus | 


chère. 
Loc. Que las laisso a lor »2s anar, 
Que mais valra. 
Annaup DE CAnCASSEs : Dins un verdier. 
Qu'ils les laissent à leur pensée aller, vu que 
mieux il vaudra. 
Le chief ai vait et estoné 
Du duel et de lire , e del pens 
Dont tot est desvoiez mon sens, : 
Roman du Renart,t.11,p. 233. 


CAT. Pes. rar. ronr. Peso. 1T. Peso. 


ANC. FR L] 


18. PENSA, PESSA, PEZA, $. 
idée. 


:, pensée, 


.Ma Paxsa 
Nos gensa, 
Senher, al vostre pro. 
J. Esreve : L’autr'ier. 
Ma pensée ne se pare pas, seigneur, à votre 
profit. 
Si no s0 sanas tas PESSAS, , 
Obras a ton dampnamen. 
P. CarDinaL : Jhesum Crist. 
Si ne sont pures tes pensées, tu travailles à ta 
damnation. 
ANC. CAT. Pensa. 


19. PENSAMEN , PESSAMEN , S. 71., pensée, 
idée. peine, tourment, souci, hési- 


tation, ° 
Per que uo s part un dia 
De vos mos PENSAMNENS. 
. ARNAUD DE MARurIL : Sabers. 
C’est pourquoi r ne se départ pas un jour de vous 
ma pensée. 
Cavalliers, dat r mi cosselh d'un PRSSAMEN. 
Le core pe Poirixns : Companhoe. 
Chevalier, donnez-moi conseil touchant une 
pensée. ‘ 
Tolt m’avetz rire 
E donatz PRSSAMEN. 
GUILLAUME DE CASESTAING : Lo dous. 
Vous m'avez ôté le rire et donné souci. 
D' una ren sni en error, 
Et estau en PassaMen. 
B. pe VENTADOUR : Acnssclatz mi. 


PEN 


Touchant une chose je suis en erreur , et jrd- 
meure en hésitation. 
ANC. FA. 
Nouvelle amour et nouveau pensemen!. 
CL. Manor, t. I, p. 
Et moustroit apparence d’estre en px 
plexité de pensement. 
AnxoT, Trad. de Plutarque. Morales, t. 1V.n. # 
CAT. Pensament. sr. Pensamiento. PORT! 
Pensamento. 


20. PENsAzOS, s. f., pensée, propos 
réflexion , résolution, tristesse. 
Trebails, maltraitz, cuidatz ab Pessasos 
Ni guerreyers qu'ieu fas, no m desvia 
De vos amar. 
RansAUD D'ORANGE : Si de trolar. 
Tourment , peine, pensée avec réflexion ag" 
royer que je fais , ne me détourne de vonsaimer. 


ir. Pensagione. 


21. PRNSANSA, PESANSA , 5. f., pensée 
souci, peine, chagrin. 
Tant greu PRNsANSA 
L'en ven. 
T. px Guioner sr pe Capexer : Cxkrc”. 
Si pénible pensée lui en vient. 
Tant n’ai de Pesansa 
Que tot m’en desconort. 
B. px Venranous : Langues s: 
Tant j'en ai de chagrin qu’entièrement j ©: 
décourage. 
AnC. FR. De sa mort orent grant pesance 
Cil de Flandres e cil de France. 
Mnit fa dolens li reis de France, 
Molt out grant duel e grant peser. 
Roman de Rou, v. 15434 «t K5. 
Nous en avons moult grant peser. 
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc.,t. Hp. 15. 
Tant m'avez fait duel et pesence. 
Roman du Renart, t. HI ,r. à 
1T, Pesanza. 


22. PEensio, s. f., pension. 
La P2ns10 annual a nos assignada. 
Ti. de la maison d'Auvergne, de 1482. Jus 
La pension auauelle à nous assignée. ° 
caT. Pensié. ner. Pension. ronrT. Pensdo. 1 
Pensione. 


23. PESAIRF, s. m., peseur. 
Lo sagramental que fan los rasatsns 


PEN 
Fa, »esaIRE, jar a vos. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 145 et 146. 
Le serment que font les peseurs. 
Moi, peseur, je jure à vous. 
ar. 18P. PORT. Pesador. xT. Pesatore. 


i. PESSAMENSA, 5. f., peine, souci, 
inquiétude. 
Eu m'en don gran rrssAMEnsA. 
P. Brewon Ricas Novas : Lo bel. 
Je m'en donne grande inquiétude. 


l. PENSATGX , PESSATGE, $. M., pensée. 

Feing ab bels ditz son Paxsarca. 

H. Bauxxr : Era m nafron. 

Feint avec belles paroles sa pensée. 

Mantas vetz ai en PESSATGE. 

RaimonD DE Mina var : Qui bona. 

Maiotes fois j'ai en pensée. 
3c ra. Ce m'est avis, selon le mien pensaige. 

Moxix , Diss. sur le Roman de Roncevaux. 


l, Przanruna, 5. f., pesanteur, lour- 


deur, poids. 
Lo sabers no ve mas de la servels e del sanc, 
er lor rEzANTURA. 
Liv. de Sydrac, fol. 94. 
Le savoir ne vient que de la cervelle et du sa0g, 
rleur pesanteur. 
g, El malvatz esperitz lhi dona Pazantuna. 
Liv. de Sydrac, fol. 89. 
Le mauvais esprit lui donne pesanteur. 


fc. ssP. Pesadura. 


. Prsser, s. m., pensée. 
Son ples de feania 
E de mals russes. 
GexmowDx ns MONTPELLIER : Greu m’es. 


Îs sont pleins de tromperie et de mauvaises 
faees. 


* Prxsa, s. f., pensée, esprit, cœur. 
Ha pietat dedins sn Pxwsa. 
Eluc. de las propr., fol. 69. 
À pitié dans o pensée. 
Q CAT. Pensa. 


. Przon, s. m., pesanteur. 


Per sa grands Px:0n ramp l aybre. 
Eluc. de las propr., fol. 250. 
Par sa grande pesanteur rompt l'arbre. 


Accablement. 
ÿ. Êles secs, ab gran freior, 
IT, 





PEN 


Malignes e de gran »xzon. 
‘._ Brev. d'amor, fol. 29. 
I est sec , avec grand froid, malin et de grande. 


497 


pesanteur. 


30. Pezxaos, adj., pesant, lent, lourd. 


En tot be far »gzenos. 
Brev. d'amor, fol. 30. 
À tout bien faire lent. 


31. PENSIU, PENSSIU, PESSIU, ad}., pen- 


sif, réfléchi, triste, rêveur, inquiet. 
Li bon fait e’l dig agradia 
Mi fan la nueg e’l jorn rassiu. 


AnsauD DE Maauri£ : Dona genser. 
Les bons faits et les paroles agréables me font la 


nuit et le jour pensif. 


Passrus e éossiros mi te 
La belha de cui mi save. 
PEIROLS : Atressi col. 
Pensi ifet soucieux me tient la belle de qui je me 


souviens. 


Don , per que m torn mon plor en geug , 
E vsu co fai res ranssrva P 
Ramsaup D'ORANGE : Un vers. 
Donc, pourquoi tourné - je mon pleur en joie, et 


vais-je comme fait chose inquiète ? 


ANC. FR. À cüer pensiu, tristre et dolant. 


Roman du Renart,t. IV, p. 191. 


ANG. CAT. Pensiu. 17. Penstvo. 


32 


. Pensos, adj., pensif, triste, sou- 
cieux. 


El fo mot rzxs0s en son cor. 
Hist. de la Bible en prov., fol. 15. 
H fut moult pensif en son cœur. 


Adv. comp. Domne, sai en Normandia, 


Sai per vos la nucit e‘l dia 
A PRNSOS. 
BaaTranD DE Bonx : Casutz sui. 
Dame , ici ex Normandie, je suis pour vous la 


puit et le jour en souci. 
ANC. &sP. 1T. Pensoso. 


33. Przansos, ad). triste, malheureux , 


ANC. FR. 


chagrin. 
Que farai doncs? Sofrirai PEZANSOS. 
Daupes px Paapzs : No m eugiei. 
Que ferai-je done? Je souffrirai malheureux. 
Iloc fa od le dac Robert 
Pesancos mult, dont s’onor pert. 


B. DE SAiNTE-Maune, Chron. de Norm., fol. 158. 


34. PazUC, PEZUC, ad}., pesant. 


63 


498 PEN 
E ‘ls membres razux movo si en jus. 
Elue. de las propr., lol. 82. 
E les membres pesants se meuvent en Las. 
Una cauza greos e rezuca s’incliaos e s 
bayssa. 

Leys d’amors, fol. o. 

Une chose lourde et pesante s'incline et se baisse. 


35. Poxperos, adj., lat. PoNDEROSuS, 
pesant. 
Argent... no es tant PONDEROS CUM aur. 

Eluc. de las propr., fol. 184. 


Argent... n'est pas si pesan( comme or. 


ARC. CAT. Ponderos. asp. ronT. iv. Ponderoso. 


36. PoxpeaoOziTAT, s. f., lat. PONDEROSI- 


TATEM, pondérosité, pesanteur. 
Poxpxnoz1iTAT de cueyshas. 

Eluc. de Las propr., fol. 90. 
Ponderosité de cuisses. 


xsr. Ponderosidad. 


37. APENSAR, APESSAR, 2., PENSET, IMA- 
giner, rêver, préoccuper. 
APsnsxRen se los princeps üels capelans. 
Frag. de La trad. de la Passion. 
Les princes des prêtres s’imaginèrent. 
Part. pas. Ben es mortz qui APENSATZ 
Viu ni dezaventuros 
D'aisso dou es cobeitos. 
Ertas DE Bansozs : Gar comprei. 
Est bien mort qui vil préoccupé et malheureux 
de ce dont il est désireux. 
Don de sciencia fay home ben aPzssarT e ben 


enteuden. 
V. et Vert., fol. 44. 


Don de science rend homme bien pensant et bien 
intelligent. 
Voyez Gacu. 


Subst. M'en sui partitz, 
De mon plus adrets APEssATz. 
Ginaun DE BoanuiL : Era quant vei. 
Je m'en suis séparé, de ma plus juste pensév. 
AN. FR. Et s'apensast tout à laisir. 
Roman de la Rose, v. 9437. 
Pas ne s’apensoit de la traison. 
Chr. de Fr. Rec. des Hist. de Fr.,t. 111, p. 185. 
‘Sage chevalier, prens et apensé. 
JoIxviLe , p. 60. 
Sages iestes et apensés. 
Roman du Renart, 1. 1V, p. 86. 
rT. Appensare. 


PEN 


38. APsssADAMEN , adv., avec réflexion. 
avec intention. 
Cant hom ditz AP&sssADAMENS ral de Dier 
F. et Vert., hi. 
Quand on dit avec réflexion du mal de Dieu 
APESSADAMEN 
Vaa ves valor len, 
Per que pretz dechai. 
GiravuD De Bosnuis : Ja m sa 
Avec réflexion vont vers valeur ientement , c'e 
pourquoi mérite déchoit. 
AnC. rh. Ou apenséement on par négligence. 


Gestes de Louis-le-Débon. Rec. des Hist. de Fr 
1. VI, pu. 
ANC. CAT. Apensadament. 1x. Appensatama:: 


39. DesaPEensapauen, ado., inconside 
rément , étourdiment. 
O fui DESAPENSADAMEN. 


LANFRANC Ci@GaLA : Ges nou e.. 
Il le fait étourdiment. 


ho. COMPENSAR, COMPESSAR, 2., lat. cox 
PENSARE, COMpenser. 
Per aco que negan om non pot comrtsil 
ad autre aqgao que el non li deu. 
Trad. du Code de Justinien, tel. 3j. 
Par cela que nul homme ne peut compas 
autre ce qu’il ne lai doit pas. 
Am autres comtes o metrem, 
Cowraxsan al mielh que poyres. 
Brev. d'amor, fa. 1# 
Avec autres comptes nous le mettrons, cou; : 
sant au mieux que nous pourrous. 


CAT. &sP. PORT. Compensar. 1T. Compensrre. 
41. COMPENSADAMEN , adeo., avec D: 


lance , mesure, harmonie. 
Es hom.…. 
Fats COMP&NSADARENX. 
Naz px Moss : Alhos re. 


L'homme est... fait avec harmonie. 


12. ComPENSACIO, 5. f., lat. cour: 
SATIO, compensation. 


Del antre sera facha cowrexsacros. 
Trad. du Code de Justimen, @i. 3 
De l’autre sera faite compensation. 


car. Compensaciô. se. Compensacton. rc! 
Compensacäo, ir. Compensasione. 


43. ConTrarrzan, v., contrepeser, À: 
lancer. 


PEN 


ig. Tris e numbra e penssa e coNTRAr=zA 
e repren totz s00 fagz. 
W. et Vert., fol. 53. 
Trie et calcule et médite et balance et reprend 
rates ses actions. - 
ar. asp, Contrapesar. ronT. Contrapezar. 1T. 


Contrappesare. 


1. CONTRAPES, $. m7. , cOntrepoids. 

Si las peiras non ero que Jor dono conNTaA- 
is per anar al fons. 

Liv. de Sydrac, fol. 116. 

Si n'étaient les pierres qui leur donnent contre- 
oids pour aller au foud. 

Prenon lo al pes, gieton l’en mar, 

Am comrnapss d'un gran angler. 

V. de S. Honorat. 
Le prennent par le pied , le jettent dans la mer, 
vec contrepoids d’nne grande pierre. 
7. Lo conrrarzs de la carn es tan pezans 
que tyra a se lo esperit, vaelha o no vuelha. 
V. et Vert., fol. 101. 

Le contrepoids de la chair est si pesant qu'il tire 
si l'esprit, veuille ou non veuille. 
ar. Contrapes. xsp. Contrapeso. ront. Con- 

trapezo. 17. Contrappeso. 


). PERPENSAR, PERPESSAR, 2. , Penser, 
imaginer, méditer, réfléchir. 
Lo rei PsRPSsSA que poiria far ni el ni sas 
«ns, 
$ noi s pot tantost renPEssAn , el den terme 
knre de respoudre. 
Liv. de Sydrac, fol. 5 et 100. 
Le roi réfléchit à ce qu’il pourrait faire et lui et 
* gens. 
Si] n’y peut aussitôt réfléchir, il doit prendre 
trme pour répondre. 
Quan mi renpaxs ni m'albire 
Qui soi, ni de qual part venb. 
Anmeni DE BELLINOT : Quan mi. 
Quand je pense et je considère qui je suis, et de 
el côté je viens. 
nc. FR. Jeo purpensowe jnrz anciens. tute 
jorn purpensowent. 
Arc. trad, du Psaut., Ms. n° 1, ps. 76 et 37. 
E purpensone en tes cumaudemenz. 
Anc. trad. du Psaut. de Corbie, ps. 118. 
il pourpensa les facons et manières 
De susciter ses souldars et banières. 
J. Manor, t. V,p. 9. 





PEN 499 


h6. PaRPENSAMENT, 5. "M. , méditation, 
volonté réfléchie, ferme propos. 
PanransamanTr de plazer al Senhor. 


Doctrine des Vaudois. 
Ferme propos de plaire au Seigneur. 


47. RepPensar, v., repenser, réfléchir. 
Pens e REPENS, € pueis sospir. 
AnnauD DE MaautiL : Dona genser. 
Je pense et repense, et puis je soupire. 
car. ar. Repensar. 17. Ripensare. 


48. RacoMPENSAR , v. , compenser, ré- 
compenser. 
Terra fertil, mas no leva vi; empero toiz | 
les autres defalhimens en pastencs et metalhs 


RECOMPENSA. 
Elnc. de las propr., fol. 180. 


Terre fertile, mais ne produit pas de vin : cepen- 
dant elle compense tous les autres défauis en pstu - 
rages el métaux. 
cat. zse. rorr. Recompensar. 17. Ricompensare. 


49. RECOMPERSATIO , AECOMPENSACIO , 
s. f., récompense, compensation. 
En arcomransaTio…. dels servisis. 
Tic. de 1295. Bibl. du R., Fonds de Willevieille. 
En récompense. des services. 
Per escambiament, et en RA&COMPRANSACIO et 
en satisfazement. 
Tit. de 1270. Arch. du Roy., Tonlouse, 3.321. 
Pour échenge, et eu récompense et en satisfaction. 
car. sse. port. Recompensa. tr. Ricompensa. 


50. DisPENSAR, DISPENSSAR , DESPENSAR, 
v., lat. nisPensane, dispenser. 
Aquell poder a lo S. payre apostoli e toiz 
aquels en que e a cny ell lo vol nisraxssas. 
Ells no s’en podon retrayre que no sism 
obligatz a tener castetat, ni lo sant payre apo- 


stoli no hi pasransanta. | 
F. et Vert., fol. 5 et 9. 
À ce pouvoir le saint père apostolique et tons 
ceux en qui et à qui il le veut dispenser. 
Ils ne s'en peuvent soustraire qu'ils ne soient 
obligés à tenir chasteté, et le saint père apostolique 
n’y dispensernit. 


— Disposer. 
Segon que drets establischon e nisr#xsox. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 51. 
Suivant que droits établissent et disposent. 
CAT. sv. PORT. Dispensar, 17. Dispensare. 


5oo PEN 


Br. DispensATIO, DISPENSATION, 5. f., 
lat. DisPeNSATIONEM, dispensation. 


Si dones ell non lo nos dona per pisrPansa 


TIox de sobirana bontat. 
V.. et Vert., fol. 87. 


Si donc il ne nous le donne par dispensation de 
souveraine bonté. 


— Dispense. 
Empachero, davas lo papa, l’avau dicha 
DISPEMSATIO. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 187. 
Empéchèrent, devant le pape, l’avantdite dispense. 
car. Dispensaciô. xsr. Dispensacion. »onRT. 
Dispensaçäo. 1Tr. Dispensazione. 


5a. Dispensariu, adj., dispensatif, pro- 


pre à dispenser. 
Ma... de totss ohras DISP&NSATITA. 
Eluc. de las propr., fol. 48. 
Mai. de toutes œuvres dispensative. 
xsr. Dispensativo. 


53. DesPessAIRE, DESPENSADOR, DISPEN- 
SADOR , 5. Mm., lat. DISPRNSATOR, dis- 
pensateur. 

Dispxnsanons dels ministres de Dean. 


Trad. de Bède , fol. 54. 
Dispensateurs des ministres de Dieu. 


— Économe, intendant, dépensier. 
Cel es bos DrsP&ssA1Rx que re non relen a 
son obs. 
Trad. de Bède, fol. Go. 
Celui-là est bon dépensier qui rien ne retient à 
son profit. , 
Del pxspansanon d'Ero. 
Trad, du N.-Test., S. Luc, ch. 8. 


De l’intendant d'Hérode. 
anc. rn. Ne les faire nüe dispensateurs des 
biens. 


Trad. de S. Bernard. MontrAuUCOx, Bib. bib. 
Ms. , fol. 1388. 
CAT. Esp. PORT. Dispensador. 17. Dispensatore 


54. DisPeNsarRaITZz, 5. f., lat. DiSprNSA- 
taix, dispensatrice , dépensière. 
Dels sieus diners es DISPRKSAYRITZ. 
Eluc. de las propr., fol. 71. 
Des siens deniers elle est dépensière. 
1T. Dispensatrice. 


55. Despanpaz, v., dépenser. 


PEN 


Adoncs veirem aur et srgeu pusrisnur. 
Bzartaanp ps Bons : ârve 
Alors nous verrons or et argent dépenser. 
Fig. Don te per pasr2nper 
Un dels seus dons, e seras rics del menire. 
BLacas : Peyrok. 
Qu'elle 1e donne pour dépenser un de ses dures: 
tu seras riche du moindre. 
Fig. Urspxxpuat mon sen e mon saber 
À vos gen servir a jornal. 
GaAUBERT, MOINE DE PuicisoT : Sie ane 
Je dépenserai mou sens et mon savoir à vou wr. 
vir bien à journée. 
Loc. prov. Leu pasrzx qui de leu gousn. 
G. Fainir : Nantas ma. 
Facilement dépense qui avec facilité gagne. 
Part.prés. (Cobes, mal pusrswnezs. 
P. VipaL : Ges pel. 
Avide, dépensant mal. 
anc. ra. Que il n'avoit mes que depend. 
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc.,t 1,p 3x. 
E chevalers preus é vaillanz, 
Larges, curteis e despendanz. 
Mantx DE Faaxcs,t.Ï,p.Yt. 
Not que doner ne que despendre. 
Roman du Renart ,t.1,p.% 
Quelquefois l’on espargne afin de mieux &: 


re. 
Renx Bezrrau, t ], fl. à 


cat. Despendrer. xsr. ronT. Despender. rt 
Dispendere. 


56. DaesP=NDEIRE, 5, m., dépensir 
prodigue. 
Grans basraNDRIRES € testart. 


Brev. d’'ameor, fol. 55. 
Grand dépensier et têtu. 


asp. ronT. Despendedor. 17. Disperditore. 


57. Dasrensan, v., dépenser. 


EI deu del sien pasrensan. 
BEenTaAND DE Bons : Mont mi ph:. 
Et il doit dépenser du sien. 


— Penser, réfléchir. 
Comenset a DEsraxsAn en las grans male 
Abr. de l'A. et du N.-T., ki. 2 
Il commença à penser aux grandes méchasertr 
\nC. &sr. Despesar. 


58. Daspas, DESPENS, s. m., dépens 
coût. 


Per los nesrznx de .tr. rossins. 
Tit. de 1428. Hist. de Nîmes, II], pr. p :: 
Pour les coûts de deux roussins. 


PEN 


Ad». comp. Il veston mal, e manjon à nasrus. 
P. CaAnDINAL : À totas parts. 
Ils se vétissent mal, et mangent à dépense. 
asc. CAT. Despes. | 


39. DEsPENSA, nESPESSA , s. f., dépense. 

Sapporton grans DESPENSAS. 

Statuts de Provence. JuL1EN , 1. I, p. 350. 

Supportent grandes dépenses. 

Deu redre compte a son senhor de receptas 
e de DaSPESs AS. 

V. et Vert., fol. 68. 

Doit rendre compte à son seigneur de recettes et 
de dépenses. 
AC. CAT. ANC. Esp. Despesa. ronT. Despesa, 

despeza. 1r. Dispensa. 


50. DesPkNSAMEN, 5. 7., dépense. 
Poiria comter dan rei totz 508 DESPENSAMENS. 
Panne ps Consiac : El nom de. 
Je pourrais compter d’un roi toutes ses dépenses. 


IT. Dispensamento. 
N. DesPRCIER, DESPRSSIER, DESPENSER , 
4. m,, dépensier, intendant. 
Non dara quatre pas 08 DrsPECIER. 


Roman de Gerard de Rossillon , fol. 2t. 
Ne donnera pas quatre pains son dépensier. 


-Apothicaire, droguiste. 
Be sera bos lo metge, e riex lo pusPussisus, 


Si sap donar metrina. 
Izanx t Diguas me tu. 


Bien sera bon le médecin , et riche le droguiste, 
‘il sit donner médecine. 


- 4d. Dépensier, dissipateur. 
Cest nos fai envios, pasraxszns e metents. 
Praz px Consrac : El nom de. 
Celni-là nous fait envieux, dépensiers et prodigues. 
sc. car. Despensier, despenser, dispenser. 
ssP. Despensero. ront. Despenseiro. rr. 
Dipensiere. 
2. Espzmsan, v., lat. xxponwsane, dé- 
penser. 
Gardet si d’zsPxmsAn 
Per fer plus svinen don. 
B. Zoneï : S ieu trobss. 
Se garda de dépenser pour faire plus avenant don. 


ENSAR , »., panser, soigner. 
Lo dit capitani Ramon de Termes... strec- 
imen gardar € PRNSAR. 
Per los far rsusau. 
Chronique des Albigeois, col. 29 et 35. 


PER 5ot 
Ledit capitaine Rsimond de Thermes... étroite- 


ment garder et soigner. 


-Pour les faire panser. 


RSP. PORT. Pensar. 


PENTECOSTA , PENTHACOSTA, PANDE- 


COTE, 5. f., lat. PENTxcosTz, Pente- 
côte. 


La vigilia de Purrscosra. 
Petit Thalamus de Montpellier, p. 151. 
La veille de Pentecôte. 
Panraacosra…. es le .L. dia apres Pasca. 
Eluc. de las propr., fol. 129. 


Pentecôte... est le cinquantième jour après Pâques. 


La vigilia de PaxpzcosTs. 


Y. de S. Honorat. 
La veille de Pentecôte. 


CAT. ESP. Pentecostes, ronT. Pentecostes, Pen- 


tecoste. 17. Penticosta, Pentecoste. 


PEPIDA, s.f., lat. PrrurrA, pépie. 


Pxr:pa es un mal que nais 
En la lenga. 
Contra mal de rsripa. 
Devupes px Paapts, dus. cass. 
Pépie en un mal qui naît à la langue. 
Contre mal de pépie. 


car. Pepida. xsr. Pepita. vont. Pevide. 17. 


Pipita. 


2. Parinos, adj. , qui a la pépie, ayant 


la pépie. 
Si vostr’auzel es PErLDOS. 
Dsvuvess ne PRADES, fus. Cass. 
Si votre oiseau est ayant la pépie. 


usr. Pepitoso. rout. Pevidoso. 
PER, prép., lat. pen, par. 


La votz auzida rzn saint Johan Baptiste. 
Eluc. de las propr., fol. 5. 
La voix ouïle par saint Jean-Baptiste. 
Pzn forsa d’obrausa 
Dgl Senhor pietados. 
GuiLLauwes px SainT-Dinies : Aiesi com. 
Par force d’œuvre du Seigneur miséricordieux. 


Cette préposition servit à indiquer 


ou à caractériser, plus ou moins ex- 
pressément, divers rapports, tels que : 


1. CAUSE. 


Om rza veltat non a lo pel chanot. 
Poëme sur Boëcc. 
Homme par vieillesse n’a pas le poil blanc. 


502 PER PER 
Lhuns... esdeve escura P£r la terra que lbi Pan pes e Paz mas clavelar. 


enombra la resplandor del soielh. Passio de Mans 
Liv. de Sydrac , fol. 52. Par pieds et par mains clouer. 
La lune... devient obscure par la terre qui lai Zeferi, »r2R natio, de Roma. 
dérobe la splendeur da soleil. Cat. dels apost. de Roma, fol 21. 
| Zephirin , par nation , de Rome. 
2. Morir. 


Pan grant eveia de loi volg far fello, 8. LOCALITÉ, CIRCONSTANCE DE LIEt. 


Fez an bren faire pan gran decepcio. M'anava sol run an pradelh. : 
Poëme sur Boèce. GuiLLauUus D'AUTPOCL : L’'asir'ier. 


Par grande envie de lui voulut faire félou , fit un J'allais seul par un petit pré. 
bref faire par grande tromperie. Qant s’en venia »zn lo Koïne, en ona bsra 


Be m dei far bona chanso, YF. de G. de Baux, prince d'Orange. 


Sivals pan reconoisseusa. Quand il s’en venait par le Rhône, en nue barque. 


P. VipaL : Pus tornatz. 9+ ÉPOQUE, CIRCONSTANCE DE TEMPS. 
Bien je dois faire bonne chanson, du moins par Pen un dimar mati. 


reconnaissance. Ananixu DES Escas : Ko aquel. 
3. MoxEx. Par un mardi matio. 
| Pa caior o rza gel. 


Proar pan son cors la ignossencia. _B. Zone: : Aiesi com lo. 


4rbre de Batalhas, fol. 329. Par chaleur ou par gelée. 
Prouver par son corps l’innocence. 
Si non o fai sn aital covinen. | 10. ORDRE, RANKG. 
T. pu coxT& DE PROVENCE ET D’ARNAUD : Amics. Lo temps vai e veu e vira 
S'il ne le fait pas par telle convenance. Pza jorns e rE«n mes et PER ans. 


"B. ne VanTapous : Lo temps vai. 
Le temps va et vient et tourne par joers « 2 
mois et par ans. 
Par un o rzn dos O Pen tres. 
Ransaup Dz VAQU&EIRAS : Ja bon pres. 
Par uno ou par deux on par trois. 


4. PERSONNALITÉ, APPARTRNANCE: 
Pxr son nom el lo nomnet. 
Trad. de l'Évang. de l'Enfance. 
Par son nom il le nomma. 
Si m volgui saber s0s afars 
Pzn mi meteus, et el me dis. 


P. Vinaz : Abrilissie. | 11: D'ISTANCE. 
Ainsi je voulus savoir ses affaires par moi-même, Mercuri… semla que luche ab lo soielb.… 
et il me dit. ualh temps es plos lonh d’el que rss xx. 
ras. 
Coma volp rx ypocrisia. Mercure. semble qu’il lutte avec le soleil... 5: | 
Wet Vert., fol. 59. temps il n’est plus loin de lui que per trente degrés 
Comme renard par hypocrisie. 


À . Cette préposition avait le sens exact 
E] dih que el era crestias, e no devis jurer 0 y ro 
run dieus fals ou approximatif d’autres prépositions. 


Cat. dels apost. de Roma, fol. 22. | dont les principales sont : 
I1 dit qu’il était chrétien , et ne devait jurer par 


dieax faux. ° 1. À. 
. La flam’escondada 
6. AGENT, INSTRUMENT. Es greu pan amortir, 
Cantar, en santa Gleiza, rza ponhs e pen accenz. P. D'Auvencae on PErnOLs : Pois de mes. 
Pienre DE ConsiAc : El nom de. La flamme cachée est difficile à éteindre. 
Cbanter, en sœinte Église, par points et par socents. Las unas metia PER terra, las autras rao- 
Libre escrig pan la sua man. sonava. 
V. de Giraud Riquier. Chronique des Albigeois, p. 66. 
Livre écrit par la sienne main. Les unes il mettait à terre, les antres il rançomsnit 


cart. Que la li farien per millor smercat. 


7. MANIÈRE, ÉTAT. | Consolat de La mar, cap- VII! 


PER 


sp, Estos msndan les ruas, yscen per los por- 
tales. 
Poema de Alexandre, cop. 2185. 
17. Fu’ conoscinto da un, che mi prese 
Per Lo lembo , e gridè : Qual maraviglia'! 
Danrz, Jnf., ec. 15. 
2. Avec. - 
Qui van bons intencia chanta los psalmes. 
Trad. de Bède, fol. à. 
Qui avec bonne intention chante les psaumes. 
Non o f ras volantat de voa amer rar amor. 
VF. de G. Faidit. 
Je ne le fis pas avec volonté de vous aimer avec 
amour. 
anc. ra. De rapporter en jagement lettres 
d'eschevins... per lesquelles on asoupoit 
vendaige. | 
Cout. de Saint-Disier. Arch. du Hoy., K. 1155. 
Mon all no m desmentré 
Car, per grau dol, moltes veus ne ploré. 
Austas Mancu : Yo m reeort. 


CAT. : 


EP. 
Per agua nen per fuego non serien desstados. 
Poema de Alexandro , cop. 1958. 
IT. La colpa che rimbeccs, 
Per dritta opposition alcan peccato. 
Danre, Purg.,c. 22. 


3. À CAUSE DE. 
Ab panc ieu d’amer no m recre 
Pa enueg dels lauzenjadors. 
" Foiquer DE ManseiLe : Ab pauc. 
Peu s’en faut que d'aimer je ne me lasse à cause 
de l'ennui des médisants. 
Pza vos, belha, dous’ amia, 
Trag nueg e jorn greu martire. 
Aucitn : Per vos. 
Æ cause de vous, belle, douce amie, je traîne 
nait et jour grief martyre. 
cat. Per gran mesquinessa dels homens po- 
bres e per lo gemech dels frotinoses ara 
mostrare mon poder. 
Trad. des Ps. en lang. cat., ps. 11. 
ss. Per algan schaque que perder podriedes. 
Poema de Alexandro, cp. 2123. 
it. Di quell'hemile Italia fia salute 
Per cui mori la vergine Camills. 
Daurs, Infe, © 1. 
4h. Après. 
Lendemsa’N Fimeric mandet rzn la dons, 
e la dona venc. 
V. d'Aimeri de Peguilain. 


PER 5o3 


Le lendemain lo scignour Aimeri rmanda après 
(fit venir) la dame, et la dame vint. 
Na Maria mandet rar una dona que avia 
nou ma dons Audiart. 
V. de G. Faidit. 
La dame Maris roands après (ft venir) une dame 
qui avait oom madame Audiart. 
Andar per lai cercando. 
Jacorons pa Topt, lib. 111, od. 17. 


IT. 


5. D'arnès, SELON, SUIVANT. 
Del vostre rei mi playria d’Arago 
Que, Pan son sen, disses d’oc o de no. 
Aux px BaLLinor : Meraveill me. 
De votre roi d’Aregon me plairait que, d’après 
son sons , il dit de oui ou de nou. 
Pan gramatica, sai parlar latinamens. 
Prenne px Consiac : El nom de. 
Selon grammaire , je sais parler eu latin. 


Par cat orde, et en cal mauieyra,eacalfñ 


o den adordenar. 
W. et Vert., fol. 59. 


Suivant quel ordre, et en quelle manière, et à 
quelle fn le doit disposer. 
ANC. PR. Pristrent messages per le conseil l’em- 
pereor. 
VILLEHARDOUIN , p. 73. 
Tot amedor ame per son semblent, 
Austas Mancu : Ja tots mos. 


CAT. 


EAP. 
Non conto yo mi vida por annos non por disas 
Mes per bonas faciendas. 
Poema de Alexandro, cp. 2134. 
IT. Come troviamo scritte 
Per ordine contate. 
Jacoronx »a Tont, lib. IL , od. 23. 


6. Dans, ex. 


Vos eratz rx las cortz onrats. 
T. Du MAÎTAR ET DS FaèRE BARTE : Fraire. 
Vous étiez honoré dans les cours. 
Deus no vol pas que l’amem solamen rer 
paraules, mas en faitz. 
Trad. de Bède, fol. 23. 
Dieu ne veut pas que nous l’aimions seulement 
en paroles, mais en faits. 
caT. Que sia per tota la naa o per tot lo liny 
espes. 
Consolat de la mar, cap. VHI. 
esr, Per alguna maners me podria gnardar. 
Poema de Alexandro, cop. 2328. 
tr. E ecco verso noi venir per nave 


PER 


Un vecchio bianco, per antico pelo. 
Danrz, Znf., c. 3. 


5o4 


mn. De. 
Pxn qual mancira son presat 
Aitals homes. 
P. Vipas : Abril issic. : 
De quelle manière sont prisés tels hommes. 
Fo amatz entre sos vorins o rPxn las domnas 
d'Albiges. 
F. d'Albert Caille. 
Fut aimé entre ses voisins et des dames d’Albigeois. 
AxcC. rr. Se ne soit per La volenté des eschevins. 
Cout. de Saint-Disier. Arch. du Roy., K. 1155. 
car. Ta has haguda lahor per boca dels enfants. 
Trad. des Ps. en Lang. cat., ps. 8. 
xs». Per qual logar serie mas refez la entrada. 
Poema de Alexandro, cop. 2342. 
iT. Il qual si dole 
Con noi per poco. 
Dante, {nf., c. 16. 


8. MOYEnmNANT, AU MOYEN DE, PAR LE 


MOYEN DE. 
Pxn son joi pot malautz sanar, 
E pan sa ira sas morir. 
Lz cours pe Porriens : Mout jausens. 
Par le moyen de sa joie malade peut guérir, et 
par le moyen de sa tristesse, sain mourir. 
Per los precs dels bos homes de religio € 
pur lo conseill dels sieus baros, si fetz la patz. 
V. de Bertrand de Born. 
Moyennant les prières des bons hommes de reli- 
gion et moyennant le conseil des siens barons , se fit 
la paix. 
ANC. FA. De si grant essil furent torné à si 
. grant altesce per Dieu avant, et per les pé- 
lerins après. | 
VILLEHARDOUIN , p. 75. 
À la perfi se guia per son seuy. 
Avsias MAanCH : Axi com cell. 
zsr. Per su poder corrompe todel mercadal. 
Poema de Alexandro, cop. 2208. 
ronr. Afinado todo per o afinudor. 
Eruc.,t. 1. Doc. de Torre de Moncorvo, 1405. 
IT. Questo mio signor mi disse 
Parole per le quali io mi pensai 
Che qual voi siete, tal gente venisse. 
DanTE, {nf., c. 16. 


CAT L2 


9. Pan. 
Si Pr 10 mon fo bos acordamens. 
R. Gavucezx : Ab graus. 
Si parmi le monde il fût ( y avait) bon accord. 


PER 


Fo grazs dolors.… run totas Las bonas gen: 
V.. de Folquet de Marseille. 

Fut grande douleur... parmi toutes les bonnes geu:. 

AnC. ra: Comenca à paier l'avoir que il devait 

à cels de l’ost, et il le départirent per l'on. 
VILLERARDOUIS , p. 6. 


car. Per menor mon l’hom per tots se nomens. 


Austas Mancs : Cobrir no pest. 

ESP. 
Per la aueste de los Griegos gran eral dolor. 
Poema de Alexandro, cop. 1859. 


ir. Lascian' andar per li tuoi sette resni. 
. DanTE, Purg., c.1. 


10. PENDANT. 


Pueis m'’ assis 
À cavar del argent rPsn tres ans. 
RAIMOND D'AVICHON : Sirvens sav. 

Puis je me fixai à graver de l'argent prader: 
trois ans. 

Tota nostra vida dares Pxn .1. petit mom. 

V. et Vert., fol. x. 

Que toute notre vie durêt pendaz£ un petit m>- 
ment. 
ANC. PR. Tant chevauncha Joffroi.. per ses jor- 


nées. 
ViLLEHARDOUIKX , p. 13 
Car. Si com aquell qui s” arm’ a vicis dons 

Per un grand temps en habit squell gin 
Austas Manca : Malament vis. 

IT. À ciascau per un giorno s’attrihaisc: i: 

peso e l’onore. 

Boccaccio , Jutrod., 50. 


IT. À TRAVERS. 


Vengut d'Englaterra ab petits companhos, 
E trespasset rzr Franusa, pxR mots locs pe- 


rilhos. 
GUILLAUME DE Tupsts. 


Venu d'Angleterre avec peu de compagnoes. r: 
il outrepassa à travers France, à trusers de wz- 
breux lieux périlleux. 
Si com, ses frachura faire, 
Vai e ven rais, quan solelha, 
Pau la fenestra vezina. 
P. px Consiac : Dons dd. 
Ainsi comme, sans fracture faire, le rayon , qua: 
il fajt soleil , va et vient par la fenétre voisine. 
ANC. F8. Per la poterne s’en ist de maintenant. 
Roman de Gérard de Vienne, «. 43. 
car. Car per los camps fora n'estan. 
Trad. cat. dels aus ces. 


PER 


asp. Todos te segremos per tierra è per mar. 
Poemna de Alexandro, cop. 2131, 
. Che corrono a Verona’l drsppo verde 
Per la campagna. . 
Danra, Jnf., c. 15. 
12. Sue. : 
Corre a caval pan glatz. : 
Le moins DE Monraunon : Mout m’enueis. 
Courir à cheval sur la glace. 
Lo ferit d’nna espaza rEn la testa. 
V. d'Aimeri de Peguilain. 
Le frappe d’une épée sur la tête. 
Asc. FR. Ensi fu la fin del conseil que li Véni- 
sien assauroient per mer. 
VILLERARDOUIS, p. 62. 
E batets lo molt azaltet 
Per lo pits ab un verguantet. 
Trad. cat. dels Aus. cass. 
xsp. Metiorouse à nados per las ondas iradas. 
Poema de Alexrandro, cop. 1841. 
Com‘ é’l cane ch’ à entrato 
Per les tracce volpolini. 
Jacoross pa Tops, Lib. I, sat. 13. 
Loc. S'ieu la pogues tener, 
Pan Crist! ben feira feunia. 
B. ns VenTtapoun : Tuit sels que. 
Si je la pouvais tenir, par Christ! bien je ferais 
félonie. 
Pan Dieu, Gui, mais ameria 
Conquerre prez et valor 
Que nuill'autra manentis. 
Ls coute px TouLouss : Per Dieu. 
Par Dieu , Gui, davantage j'aimerais conquérir 
mérite et valeur que nulle autre richesse. 


CAT. 


IT. 


Pxa forsa o PEn agradetge. 
P. RaïmonD DE TouLouss : 
Par force ou par gré. 


Atressi cum. 


PEn gap O P£&R IMCDASS:. 
Capener : S’anc fui Lellia. 
Par raillerie ou par menace. | 
Cant hom pr gota sauc l’eu trai. 
Danpxs DE PRADES, Aus. cass. 
Quand on lui en tire du sang par goutte ( goutte 
à goutte ). | 
N Henric, coms de Rodes, pan gracia de 
Dieu. 
Y. de Henri, comte de Rhodes. 
Seigneur Heari, comte de Rhodez, par la grâce 
de Dieu. 
Jar, »sa lieys cai tenc al cor pus car, 
Qu’ on plus fort l’am la cug petit amer. 
Aneea: DE BELLuINOY : Nulhs hom. 


LIL, 


PER 505 


Je jure , par celle que je tiens plus cher au cœur, 
qu’où plus fort je l’aime je la pense peu aimer. 
Saluderon me francemen , 
Pan sant Launart. 
Le couTe ps Porrivas : En Alvernhe. 
Me saluèrent franchement, par saint Léonard. 
Belbs smics, tornats, 
Pa merce, vas mo, de cors! 
ALFONSE , ROI D'ARAGON : Per mantas guisas. 
Bel ami, retournes, par merci, vers moi, à la 
course ! 
Pan plan e rxn poig. . 
T. ps FoLquer er Dx Poncin : Porcier. 
Par plaine et par montagne (eu tout lieu). 
No’l volia creire P&«n sagramen ni rza esdich 
que li fezes. 
V. de Bertrand de Born. 
Ne le voulait croire par serment ni par dédit 
qu'il lui fu. 
Quecx la lanss Pan se. 
P. Rocrgas : Tan no plou. 
Chacun la loue par soi. 
Truzareis cascuna rER se. 
Devves px Papers, lus. cast. 
Vous pileres chacuñe par soi: 
Va crider, aitan com pot, 
Un Pxa on venes a Guillot. 
Roman de Blandin de Cornouailles, etc. 
Va crier, autant comme il peut, un par un venes 
à Guillot. 
Enuia m, rxn vit’eterna, 
Maenjar ses fnec, quan fort hiverna. 
Le moixe px Monraunon : Mot m’enueis. 
M'ennuie, par vie éternelle, manger sans feu, 
quand fort il gèle. 
Anet defora Pzn voluntat de femna. 
Ÿ. du moins de Puicibot. 
Alla dehors par désir de femme. 


Pra, placé devant divers mots, 
forma des prépositions composées : 


T — Devant un substantif. 


La terra es apelada Ops PER Razo pu sa 
opulencia. 
Eluc. de las propr., foi. né. 
La terre est appelée Ops par raison de (à cause 
de) son opulence. 


PER REGARD D& paternal dilection. 
Tit. de 1468. Hist. de Lang.,t. V,pr., ol. 37. 
Par regard de (en considération de) paternelle 
dileetion. 


— Devant une préposition. 


64 


5oG PER 


Les causas preocupadas ren pavanr los 


juratz. 
Fors de Béarn , p. 1074. 


Les causes anticipées par devant les jurats. 
Pan nebtxs lo esstel. 
| F. et Vert., fol. 73. 
Par dedans le château. 
Marabetis 
Pauzon amons Pan mrxo los prats. 
GaAvauDAn Le Visvx : Senhors per. 

Marabotins posent amont au milien des prés. 

L’aiga m cor denan rsr wiut lo vis. 

B. px VenNTADOUR : Bels Monruelhs. 

L'eau me court devant au milieu du visage. 


Ben volgra fos say 
Aquel bos costum rxa ME? nos, 
T. pe G. Rupau aT DE GIRAUD : Guüiraut. 
Bien je voudrais que füt ici cette bonne coutume 
parmi vous. 


Pen, placé devant des mots avec 
lesquels il présentait un sens absolu, 
concourut aussi à former des adverbes 
composés. 


— Devant un substantif. 
L'autre joru PER AVANTURA. 
Gui D’Uisuc : L'autre jora. 
L'autre jour par aventure. 


Si PER rOnsA n0 t ve, segon c'avem ausit. 
Jzann : Digues me tu. 
Si par force ue te vient, selon que nous avons out. 


Dan NATURA, 
Quas lo caps dol, van li membr'afeblen. 
Poxs SANTEUIL, DE TouLouse : Marrits cum. 
Par nature, quand le chef souffre , vont les mem- 
bres faiblissant. 
Quaer non pot rar nes fugir, 
Coven li'1 gran mal sofertar. 
Poxs D’'ORTArAS : Aissi com la. 
Parce qu’il ne peut par rien ( par aucun moyen ) 
fuir, il lui convient de supporter le grand mal. 
Della fazia sas cansos, mas non las auzava 
dire a ela ni a negun rzn nom qu'el las agues 


faitas. 
.W. d’Arnaud de Marueil. 


D'elle il faisait ses chansons, mais il ne les osait 
dire à elle pi à nul par nom (franchement) qu’il les 
eût faites. 

Sist volon mais e vivon pro, 
Sol c’om los tenga par naz0. 
DervDrs px Paades, Aus. cass. 


PER 


Ceux-ci volent davantage et vivent besvœu, 
pourvu qu'on Îles tienne par raison (conveualk- 
ment). ° 

Estorpios es PER SRMBLAN 
L'octeu signe. 
Brev. d'amer, {oi 31. 

Scorpion est par semblant (semblablemenii - 
Luitième signe. 

Dis PR UrANA 
Qae cascanné desrenc. 
Ransaup p£ Vaqueinas : Truan mal. 

Dit par fanfaronnade que chacune quitie !- 
rang. 

Âras sai PER VRRTAT 
Que"îh a autramic privat. 
B. DE VENTADOUR : Accoselats es. 

Maintenant je sais par vérité ( véritablemest 
qu'elle a autre a@i particalier. 


— Devant un adjectif. 
Tan d'un com d’antre pra KnGaAL. 
Daupxs px Pranes, das. cess. 
Autant d’un comme d'autre par égal (égalemest- 
Sol qu'ilh agues lo mille 
De la dolor fet'e mortal, 
Ben agram partit PrA KGUAL.. 
Focquer Dx MaRsrILLe : Ab pauc 
Seulement qu’elle eût le millième de l doulen 
cruelle et mortelle, bien sous aurions partagé per 
egal (également). 


— Devant un adjectif suivi d'un sit- 
stantif. 
Dar BON AVENTURA m fenh 
D'aruor plas jsuzens que no svelb. 
A. Daniez : Ab plaser. 
Par bonne aventure je me feins d'amoar p': 
Joyeux que je n'ai coutume. 
Traits sui PER SONA Fe, 
Amors! 
B. px VaxrAnou : Amorse que. 
Je suis trahi ex bonne foi, Amour! 
Atar PER DRRCHA VIA. 
F. et Vert., fol. 50 
Aller par directe voie. 
Ben es folhs selb que renba 
Ps LONC Temps ab senhor. 
Pons px Carourie : Beu cs folie. 


Bien est fou celui qui réside par long tempss 
seigneur. 


— Devant un pronom. 


PER 


Dieus.., PER TOT es presens. . 
Eluc. de las propr., fol. 5. 
Dieu... partout est présent. 
Psa Tor on van niven, 
Jeu rm ten 
Per seu. 
À. CATALANS : Amors ricx. 


Partout où je vais et viens, je me tiens pour sien. | 


— Devant un pronom suivi d’un sub- 
stantif. 
Pen ma 72, dompua cortesa € pros, 
Morts sui si us am, e morts si m part de vos. 
Ginaup Lx Roux : Auiats la. 
Par ma foi, dame courtoise et méritante , je suis 
mort si je vous aime, et mort si je me sépare de 
vous. 
P£R MON GRAT, ses COnDseil, oO faria. 
CADENET : S’ieu trobava. 
Par mon gré, sans conseil , je le ferais. 
Non podou ges complir Lo viatge, 
Ni sai tornar ren nuLLA Res que sia. 
T. ou cowTx ne PROVENCE ET D'ARNAUD : Amics 
N Arnaut. 
Ne peuvent pointeceomplir le voyage, ni ici re- 
ourner par nulle chose que soit (de quelque ma- 
lire que ce soit ). 


- Devant un adverbe. 
Antr elles doas depent sun l’escalo. 
Pan aqur monten cen miri autello. 
Poëme sur Boèce. 
Entrelles deux dépeints sont les échelons. par- 
! montent cent myriades d'oisillons. 
Pauc valon las armas PEA pxrons. 
F. et Kert., fol. 73. 
Pen valent les armes par dehors. 
Laissatz un trauc PER ON pusqua intrar. 
PutLOMENA. 
Laissez an trou par où il puisse entrer. 


Devant un adverbe répété, 
Tragua se sn vas nos. 
Que tots gneritz sera 
Ades PER MA E MA. 
P. CaaDtNaAL : Sel que fes. 
Ja’il se traîne vers nous... vu que tout guéri sera 
ormais de plus en plus. 


Devant une préposition. 


En DEDINS eu |’arma. 
VF. et Vert., lol. 94. 
'ar dedans en l’sme. . | 


PER 507 


Pen suivi du pronom démonstratif 
so, ce, qui en est le régime, et du pro- 
nom relatif Que, que, ou de la conjonc- 
tion QUAR, CAR, Car, pourquoi, forma 
une sorte de conjonction composée. 

Iea o dic, pan s0 qu’'ieu sai 

Qu'en arvar fats oltra poder. 

G. EsTuca : Quor qu’ieu. 
Je le die, parce que je sais qu’en aimer je fais 
outre pouvoir. 
Fon grans dolors... PE«R 50 QUE la crestian- 
tatz era estada desourade. 
V. de Folquet de Marseille. 
Fat grande douleur... parce que la chrétienté 
avait été déshonorée. 
Er en sai giquitz 
Pzn so qua sui faïlhits. 
 Graavup Ds Bouneix : Per solats. 
Maintenant j'en suis «bandonné parce que j'ai. 
failli, 

Ieu o dic PE«n s0 CAn es Amors 

Forjajeda per necis jujajors. 

Atmæar : Totsz hom. 
Je le dis parce que est Amour forjugé par juges 
ignorants. 

Paa servit à former divers mots 
composés, et modifia plus où moins la 
signification du mot simple. 

Voyes entre autres PRRDURABLETAT, 
PRAFAR, PERUR, PEAMUTAR, PERPEN- 
SAR, etc. 

Pza , préposition, signifa aussi pour 

To morist P&«n me, 
Vers Dieus, et ieu soi mort pan te. 
Pixanx D'Auvenene : Lo Senher. 
Tu mourus pour moi, vrai Dieu, et moi je suis. 
mort pour toi. 

Ni vaelh esser en luec d’emperador 

Qu’ieu, P£a autra, vires mon cor alhor. 

BExENGEn D& PALASOL : Mais ai de. 
Ni ne veux être en place d’empereur que, pour 
autre, je tournssse mon cœur ailleurs. 

Cette préposition , dans ce sens, ser- 
vit aussi à indiquer ou à caractériser 
plus ou moins expressément divers 


rapports, tels que : 


1. BUT, TENDANCE, DIRECTION , MOTIF , 
FIN. 


508 PER 

La ciutatz s’ ajosta 

Pan far murs e fossatz. , 
RamsauD DE Vaqueinas : Truan mala. 

La cité s’assemble pour faire murs et fossés. 
Gairant, ieu chant ren mon cor alegrar. 

T. pe Gnaaup sr px BonriLs : Ausit ai dir. 
Giraud , je chante poxr mon cœur réjouir. 


2. RELATION. 
Usoriers que preston deniers rxR deniers. 
V..et Vert., fol. 13. 
Usuriers qui prêtent deniers pour deniers. . 
No digas ni rendas mal rs«r mal, 
Trad. de Bède, fol. 25. 
Que tu ne dises ni rendes mal pour mal. 


3. P&nSONNALITÉ, APPARTENANCE. 
Pan vos, belha dous’amia, 
Trag nueg e jorn greu martire. 
Aucisn : Per vos. 
Pour vous, belle douce amie, je traîne jour et 
nait pénible martyre. 
Mas que m prendets Pr servidor. 
B. pe Vaxrapous : Nor es meravelhs. 
Pourvu que vous me preniez pour servitear. - 
Despueys que ran moyller l’aguist. 
Trad. d’un Evang. apocr. 
Depuis que pour femme tu l’eus. 


4. ATTRIBUTION , INDICATION. 
Si”l reten, tenren l'en Pan espert. 
Les çcouT& n’'Empuatas : Al onvat rei. 
Sil le retient, nous l’en tiendrons pour expert. 
A an vilan sui donsda 
Tot pan sa grau manentia. 
CADENET : S’anc fui belha. 
À un vilain je suis donnée entièrement pour sa 
grande richesse. 
Hom , ren gran be, no s deu esjauzir, 
Nipæn gran mal nulhs homs no s desesper. 
P. Roctens : No sai d’ on. 
On nvss doit, pour grand bien , réjouir, ni pour 
grand mal nul homme ne se désespère. 


5. CAUSE, RFFET. 
Non pan aver, ni PER MAUCOs, 
Ni psa cavalhs, ui pza bexans. 
G. Apnzxan : Sieu cosogues. 
” Nou pour richesse , ni pour fourrures, ni pour 
chevaux, ni pour besants. 
Ela lo sofria Pan lo pretz que li donava. 
V. de G. Faidit, 
Elle le souffrait pour le mérite qu’il lui donnait. 


PER 


6. Moyen , DESTINATION. 
Anc no crec de pretz ni d'onor 
Alexandres, segon qu’aug dir, 
Pen trop tener thesaur en tor. 
G. Fasag DE NansOnxe : On mais vez. 
Oncques ne crût de mérite ni d’hbonnear Alesss- 
dre, selon que j'entends dire, pour benuroup teur 
trésor en tour. 
Auxels... pes d’aquels qui hau corbas vs- 
glas.. sio aptes sn rapar. 
Eluc. de las propr., lol. 13. 
Oiseaux... les pieds de ceux qui ont ongles crv- 
chus... soient aptes posr rapiner. 
Boca rien pxn ben dire, 
E’l cor plus dolz pen sentir. 
L'évèque pe Bazas : Cor, poder. 
Bouche risnte pour bien dire, et le cœur pla 
doux pour sentir. 


7. CONTRASTE, OPPOSITION. 
Penrai ivern pz«a pascor. 
Dazriner : Del mieg sirvests. 
Je prendrai hiver pour printemps. 
Ja , ab vos, no gazsanh be Pan mal 
B. vs VenraAsOUR : Quan per l. 
Jamais, avec vous, je ne gagne bien pour msi. 
Ben an camjat honor ren avoleza. 
BERTRAND DE Box : Pus li barce. 
Bien ont changé honneur pour iufamie. 


8. ÉNUMÉRATION , DÉTAIL. 
Pen nn gaug n'an ben ceut marrimess. 
Pusozs : Dieus es Amoes:. 
Pour uue joie ils ea ont bien cent chagriss. 
Volon rzr .r - denier .11. denayradas de obra. 
FV. et Vert., fol. 14. 
Veulent pour un denier deux denrées d'œarre. 


9. Mesurk, VALEUR, CAPACITÉ, QUAS- 
TITÉ. 
Moldre.. lo sesteyr ram una copa oytees!. 
Tic. de 1406. #rch. du Roy., K. 773. 
Moudre.. le setier pour une coupe de la butit”: 
partie. 
Pen l’oche que m devetz donsr de tot: le 
blats. 
Te. de 1379. Arch. du Roy., Toulouse, J. 31. 
Pour le huitième que vous me devez donser à 
tous les blés. 


Cette préposition avait aussi le sen: 
exact ou approximatif d’autres prepo- 
sitions, dont les principales sont : 


PER 


1. À CAUSE DE. 
Psn be qu'a fait, Dieus a ssa part lo te. 
Poëme sur Boèce. 
À cause du bien qu’il a fait, Dieu pour sa part 
le tient. | 
L’us perdet lo pe rxa dos capos.. 
E'l segon fo penduz rxr dos deniers. 
BLacas : En Pelissier. 
L'un perdit le pied à cause de deux chapons.… et 
le second fut pendu à cause de deux deniers. 
ur. Qui del mon per Deu no s’en fastija. 
Austas Mancn : Cobrir no puch. 
ie. Per lo que ella puede està desabrigada. 
Poema de Alerandro, cop. 2180. 
ronr. De me partir de vos per nulla ren. 
Canc. do Coll. dos nob. de Lisboa, fol. 90. 
ir. Chi per Christo è sprezzato. 
Jacorons pa Tonr, lib. V, cat. Q. 


}. ÂFIN DE, 


Om, »xn complir son plaser, 
Desconays dreg e dever. 
G. Riquren : Vertats. 
L'iomme, afn d'accomplir son plaisir, méconuaît 
droit et devoir. 
Pra slenujar ma pens, 
Vaelh far alb'ab son novelh. 
Hveuxs pe LA BaCHELERIE : Per grasir. 
Afin d'alléger ma peine, je veux faire aubade 
ivee air nouveau. 
at. Per esser l’hom contra mort animos 
L'es obs virtut theologal e moral. 
Austas Mac : O quant es foll. 
isr. Ovose el torneo per hy à revolver. 
Poema de Alexandro, cop. 476. 
7. Per lo mio amore avere. 
Jacovrons pa Ton:, lib. V, c. 8. 


A 1a FLACE DE, AU LIEU DE. 
Dieus destrui la sez dels ergolios dux , e fai 


sezer los suaus rzn els. 
Trad. de Bède , fol. 78. 


PER 509 


ir. Che gli assegnd sette, et cinque per diece. 
DanTe, Parad., ce. 6. 


4° À L'ÉGARD DE, PAR RAPPORT A. 
Seretz px Narbona, dux, e ren Tholosa, 


comte. 
PHILOMEKA. 


Vous seres par rapport à Narbonne, duc, et par 
rapport à Toulouse, comte. 
caAT. Qui vol bon austor natural 


Per faisos. 
Trad. cat. dels Auz. cass. 


ir. Jo farei per currado ogui cosa che io po- 
tessi, che gli piacesse. 
Boccaccio , nov. :18, 42. 


b, À L'USAGE ps. 
Aquest libri es fagz mays pan los leys q que 


pan los clergues. 
V.. et Vert. fol. 18. 


Ce livre est fait plus à l’usage des laïques qe à 
l'usage des clercs. 
Dos cavals ai a ma selha ben e gen, 
Bos son et ardit rxx armes e valen. 
Le coure ve Poirixrs : Companho. 
Deux chevaux j’ai à ma selle bien et gentiment, 
bons ils sont et hardis à l'usage des armes et vail- 
lants. 
CAT. Vos bajatz quista 
Per son menjar ana ratela. 
Trad. cat. dels Aus. cass. 


6. Au nou ps. 
Seigner, rar Dieu, merci, 
Te prec, aias de mi. 
AnnauD DE Marsan : Qui comte. 
Seigneur, au nom de Dieu, je te prie, aie 
merci de moi. 
Tr. Per Dio, guarda cid che tu dichi. 
. Boccaccio, Jntrod., 45. 


7. COMME, DE MÊME QUE, EN QUALITÉ DE. 
A las saas ovelhas m’a donat rEn pastor. 
GUILLAUME DE TubaLa. 
Aux siennes ouailles m'a donné en qualité de 


Dieu détruit le siége des chefs orgueilleux , et y| pasteur. 


it siéger les modestes à {a place d’eux. 
Pan on albre com hi tailla my naison dos o 
tres. 

Lx cour mx Poires : Companho tant. 
fu lieu d'un arbre qu’on y coupe y en naissent deux 
trois, 
ir. AÏ dit Senyor de la nau o a hom per el. 

Consolat de la Mar, p.93. 


De falcons hi « .vrr. linhatges, 
Mas los dos tenc ren trop salvatges. 
Dunes px Paanss, Aus. cass. 
De faucons il y a sept espèces, mais les deux je 
tiens comme trop sauvages. 
Aatramens non poyria esser lauzatz pi co- 
ronais pr valen cavalier. 
V. et Vert., fol. 102. 


bio PER 


Autrement ne pourrait être Joué ni couronné de 
méme que vaillant chevalier. 
cAT. Que romanga per sna. | 
Consolat de la Mar, cap. 44. 
ir. ÂAllor per figlio fastimi dato. | 
Jacorose pa Topt, lib. III, od. 13. 


8. De. 


Si que mos magers pessamens.… 
Es tot pa far vostre plazer. 
AanauD DE MaaueiL : Dona sel. 
Tellement que ma plus grande pensée... est entic- 
rement de faire votre plaisir. 
Plus ardidamens parla hom d’aatruy que 
PER 6€. 
| V. et Vort., fol. 23. 
Plus bardiment on parle d'autrui que de soi. 
Ne veig cami per alguu be ’sperar. 
Ausias Mancu : Qui m tornars, 


CAT. 


9. EN CONSIBÉRATION DE, EN FAVEUR DE. 
Veniau far csscun au anoal »sa lor armas, 
aital jorn quan moriro. 
F. de Guillaume de Cabestaing. 
Vemaient faire chaque an anniversaire en considé- 
ration de leurs âmes , tel joar qu’ils mourarent. 


Dans ce sens il se joignait souvent 
aux pronoms personnels. 


Prec te que pregues PER me, 
Car mos precx no val re ses te. 


G. FarDit : À te Verge. 
Je te prie que tu pries en faveur de moi car ma 
prière ne vaut rien saus toi. 
Can sa dona 1 promes 
Que faria »zn el tot sos comans. 
Hucues px PENA : Si anc me. 
Quand sa dame lui promit qu’elle ferait en consi- 
dération de lui tous ses commandements. 
Fassa un bon solats 
Per si e per sels a qui plats. 
| Trad. cat. dels Aus. cass. 
Tr. Fece »xn Ini infinite baone cansoni. 
Novelle letterarie, 5 mai 1740. 


CAT, 


10. MOYENNANT, EN ÉCHANGE DE. 
Pan dos sols serai meills accollitz.…. 
Que pan cent vers ni rxn dorens cansos. 
G. Macner : Non valon, 
Moyennant deux sous je serai mieux aceueilli… 
que moyennant cent vers et moyennant deux cents 
chansons. | 


PER 


Yeu donarai d’els.xzx. P&n un denier. 
Roman de la Prise de Jérusalem, fol 19 
Je donnerai trente d’eux en échange d’un der. 
cAT. Si homens y ha qui carregnen.… per 20- 
neda; 
Consolat de La Mar, ap. » 


rr. Noa è l’affettion mia si profonds 
Che basti « render voi gracia per gracu 
Danre, Parad., c. à. 
11. PXNDANT. 
Home no pot viure ses aspiracie et respic- 
cio, « peuas PER nn moment. 
Eluc. de las propr., fol. 19. 

On ne peut vivre sans aspiration et respiraln: , 


” à peine pendant un moment. 


car. Yo s0 aquell qui per ningun temps cex 
D’ymaginar. 
Ausias Mancu : Tot entemxi 
rr. Et per molti anni era stada Ia discordu. 
Anc. chron., Denina, t. Il, p 2. 


12. QUANT a. 
Pxn mi, non dic. 
P. p’Auvencss : Bd m'e«. 
Quant à moi, je ne dis pes. 
caT. Especial per nostre gran senyor 
Quai festejant, la gent ab por lo mir. 
Ausias Mancu : Si com lo taur. 
Sarebbe il peggio 
Per l’huomo in terra. 
Dante, Parad., c. 8. 
Loc. Non ai de sen rar on efan. 
B. px Venranoun : Non es meravelbs. 
Je n'ai pas de sens pour un enfant. 
Pzs amor de Dieu mi fezes 
Ma domna quelque bon saber. 
B. De Vexranoun : Belh m’es qu'rs. 
Que pour l'amour de Dieu see fit nes dame qu 
que bon savoir. 
Aquest non er camjat Pan aur ni Pen argre 
Le core px Posriens : Companies 
Celui-ci ne sera changé pour or ni pour arpet 
Car il foron totas vez mais de gen 
Gent acesmat , e PxR un dos soven. 
D. Zone: : Mout fort me. 
Car ils farent toutes les fois plus de gens ges 
ment équipés, et souvent deux pour us. 
Ans diretz qu’ien vos deuria 
Desirar maïs Pxn nn dos. 
RaLxæenz Bistons : À vos mich 
Mais vous dires que je devrais vous dénres à: 
vantsge deux fois pour une. 


IT, 


PER 


Na Beatritz cuion de pretz abatre, 
Mas non lor val, s’eron pan una quatre, 
RamsAUD DE VAQUE!RAS : Truan mala. 
Dame Béatrix elles pensent dépouiller de mérite, 
mais il ne leur vaut pes (ce n’est pas possible) , fus- 
at-elles quatre pour une. 
Ans vei que fairetz 
Mais qu’iea dir non poiria 
De mal Pxr un dets. 
G. Freuxtnas : Sirventes vuelh. 
Mais je vois que vous feres plus de mal dix fois 
ur une que je ne pourrais dire. 
Dieus ren en PER un oen. 
P. CanDinaL : Jhesum Crist. 
Dieu en rend cent pour un. 
Tener castetat pxn motas de razos. 
PV. et Vert., fol. 06. 
Tenir chasteté pour de nombreuses raisons. 


Dona, Pxn Dieu e rxr merce, 


Adosatz vostre cor vas me. 
AnsauD px Manvriz : Dona sel que. 


PER 511 


verbes, et leur faisait prendre des si- 
gnifications diverses ; en voici quelques 
exemples : 

Tem que leis m'aya Pzn ergulhos, 


Quar l’ aus querre s0 don mi tarza ’] dos. 
Grau Le Rout : Auiats la. 


Je crains qu’elle m'ait pour orgueilleux, parce 
que je lui ose demander ce dont me tarde le don. 


Si crit Bertrans, PEn cels que son valen, 
No cridarai P«r vos, Alsmano! 
T.»zB.D'ALLAMANON &T DE GU100 : Amicx Guigo. 


Si je crie Bertrand , pour ceux qui sont vaillants, 
je ue crierai pas pour vous , Allamanon!. 


Voyez PRENDRE, TENER. 

Pen , placé devant des mots avec les- 
quels il présentait un sens absolu, con- 
courut aussi à former des adverbes 
composés : 


Dame, pour Dieu et pour merci , adgucisses votre | _. Avec un substantif. 


œur vers MO). 
No poiria dir los bes 
Pen saber qu’ieu ais. 
A. PLaoeuxs : Ben es razos. 


No’l me celaz PER nt. 
Deupss DE PRADES, dus. cass. 
Ne me le célesz pour rien (aucunement). 


Je ne pourrais dire Les biens pour (tel) savoir que | — Avec un adjectif. 


le, 
Jes rosiers, PER aiga que l’engrois 


Non a tal brin. 
À. DanraL : Sols sui que. 


Jamais rosier pour (quelle que soit) esu qui le 


vssisse n’a telle valeur. 


las quals scienses a penas pot hom apronre 


icompenre, Pxn bon maestre com ais. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 53. 


Lesquelles sciences à peine peut-on apprendre et | 


prendre, pour (si) bon maître qu’on ait. 
Hom ric non preza una maïlhe, 
Pan rics que sia. 
Ux saousanous ANONYME : Diens vos. 


Ne prise homme riche une maille , pour (quelque) 


be qu'il soit. 
'er mal que m fasse, no ill posc mal voler. 
Pryrrots : Mot m’entremis. 


Pour (quelque) mal qu’elle me fasse, je ne lui 


t 


ix mal vouloir. : 


Corneille a dit : 


our grands que soient les rois ils sont ce que 


aous sOfntInes. 


Pen s’employait 


avec différents 


Pza cent ben es folhs... qui de sa rauba se 
horgolhozis. 
PV. et Vert, fol. 104. 

Pour certain (certainement) bien est fou... qui 
de sa robe s'enorgueillit. 

No farai ien ja pan ven. 
PxyroLs : Quaras que. 

Ne ferai moi jamais pour vrai (vraiment). 


— Avec un pronom. 
Dic que PER AL 
No m'aira mortal. 
KR. nx Vasrapoun : Lo gens. 
Je dis que pour autre chose ne m’a tristesse mor- 
telle. 


| Avec un adverbe. 


De lieys pren comjat Fan JA5E, 
Qu’ ieu jamais siens no sia. | 
P. CaDtnRAL : Ben tenh. 
D'elle je prends congé pour toujours, que jamais 
sien je ne sois. 
Pan pauc mos cors del tot no s desesper:. 
RaïmonD DE SALAS : Si m fos grazits. 


Pour peu mon cœur du tout ne se désespère. 


za PER 


Il se ‘combina également avec plu- 
sieurs mots à la fois pour former des 
adverbes composés. 


Quant ar vos m’oblidas 
Pan ux PAUC uon muer dese. 
B. px VenTaDouR : Bel m’es qu’ ieu. 
Quand maintenant vous m'oublies pour un peu 
( peu s’en faut si) je ne meurs incontinent. ‘ 


Voyez PaAuc. 


Non podon ges complir lo viatge, 
Ni sai tornar Pa NULLA Aus que sia. 
T. pu COMTE DE PROVENCE ET D'ARNAUD : Amics 
N Arnaut. 
Ne peuvent point accomplir le voyage , ni retour- 
ner ici pour nulle chose qui soit (aucunement). 
Domna, venh denan vos 
Penre comjat P&R TOS TEMPS. 
P. px Barsac : Tot francamen. 
Dame, je viens devant vous prendre congé pour 
toujours. 
Mas ieu PER TOT AQUO 
No m mogui ges. 
Le CONTE DE Porrisas : En Alvernhe. 
Mais moi pour tout cela je ne me bougeai pas. 
A vos, Amors, vuelh mostrar, en chantan, 
Quo m pres mi dons, “I PAR QUE NI PER 
QUALS. ° 
Capgner : Ab leyal cor. 
À vous, Amour, je veux montrer, en chantant 
comment me prit ma dame ef pourquoi et pour 
quels. 


Per, joint à divers mots, servit aussi 
à former des conjonctions composées. 

Celle qu’il forma avec le pronom 
relatif Que avait méme différentes si- 
gnifications. | 


— Pour que. - 
. Jhesus Cristz que ns s prezicatz 
Pan'qux fos bona nostra fis. 
GAvAUDAN LE Vieux : Senhors per Los. 
Jésus-Christ qui nous a préchés pour que fût 
bonne notre fin. 
. Mova tal ven 


Pur QUE la naus venga s’a salvamen. 
T. pu comTe DE PROVENCE ET D'ARNAUD : Amics 


N Arnaut. 
Meuve tel vent pour que Ja nef se vienne à salut. 


— Pourquoi, pour quelle chose, pour 
quelle raison. 


PER 
Sabots PzR Quz no m vir ni no m balans 
De vos smar? 
Benewcgn DE PaLAsOL : Tant m'abels. 
Savez-vous pourquoi je ue me tourne ni ne + 
balance de vous aimer? 
Vnaelh saber, lo miens belhs amiex geu, 
Pan QUE vos m'ets tan fers e tan sslvaige 
La contessE DE Dre : À chantar mer. 
Je veux savoir, le mien bel ami gentil , pourgasi 
vous m'êtes si farouche et si sauvage. 
Loc. Seuhor, auiats pan Que ni cam. 
PrERAE DE LA Muza : Dels jogin. 
Seigneur, écoutes pourquoi et comment. 


— Puisque. 
Donc, mos malastres res non val, 
Paa qua d’est malastruc no us cal 
Raunaup D'Onaxce : Er no sui. 
Donc, mon malheur ne vaut rien, puisque dec: 
malheureux il ne vous soucie. 


— C'est pourquoi. 
Nou esguarda lai on salh, 
Pzn qus chai del tot el palats. 
BEaxanD DE VENzENAC : vers. 
Il ne regarde pas là où il saute , c’es£ pourgan : 
choit entièrement dans le marais. 
Ses vos no puesc aver be, 
Pen QUE user gen, sf us en sove. 
Pons 95 CarDUuIL : S’anc fs. 
Sans vous je ne puis avoir bien, c’est pourgna 
vous sera gentil , s’il vous en souvient. 
Pxn que d’intre mou cors en suy era doless. 
BEnTRAND D’ALLAMANON : Molt m'es grez 
C'est pourquoi dedans mon cœur j'en suis aus 
tenant dolent. 
Pas que fut même quelquefois ex- 
ployé substantivement. 


Non fss brag, 
E volrai vos lo pza Qux dir. 
Mancasnus : D’ aisso laus Diss. 
Je ne fais bruit , et je voudrai vous dire le peer: 
quoi. 
Lauzar! Com m'en lausaria, 
S’om lo Pan Qux no m fasia? 
SaiL pe ScoLa : De ben gran 
Louer! Comment m’en louerai-je, si le pourçar 
on ne me faisait ? 
Pen s0 no us aus mon cor mostrar ni ëir. 
Fozquer DE Mansenice : Tant m’abel x. 
Pour cela je ne vous ose mon cœur moatrer & 
dire. 


PER 


Amicx, PsR s0 pessatz del ben soffrir. 
Atmant DE PEguiLain : Domna per vos. 
Ami, pour cela penses du bien souffrir. 


- Avec un adverbe. 


Empero fan raxr semla pejor la condicio 
l'algus vesens. 

Dieus.... ren ranT fo el mon, on prumier 
10 era. 

Eluc. de las propr., fol. 84 et 5. 

Cependant d’autant semble pire la condition d’au- 
uns voyants. 

Dieu. pourtant fut au monde, où première- 
nent il n'était pas. 


- Avec un pronom suivi de ques. 
Lave las mas els hueills autressi… 
Pan so Qux mal de lui no ill venga. 
Deupes DE PRADES, Aus. cass. 
Qu'il lave les mains et les yeux aussi. pour cela 
rue mal de lui ne lui vienne, 
Pse s0 chant qu'oblides la dolor. 
FoLquer px Manszizze : En chantan. 
Pour cela je chante que j'oubliasse la douleur. 


Pan raL QUE dreiz volgues proferre. 
Roman de Jaufre, fol. 1. 
Pour telle chose (pourvu) que droit il voulut 
roduire. 
Los secretz d’ome volon saber 
Pan raL Qux miells se puescon fer temer. 
P, CanninaL : Ab vots d’angel. 
Les secrets d’homme ils veulent savoir pour 
Île chose (afin) que mieux ils se puissent faire 
raindre. 
Amors fes de vos mon Diea 
Lo jorn que us me det Paz AITAL 
Qu" autra no m pot tener per sieu. 
G. MaonerT : Atrestan be. 
Amour fit de vous mon Dieu le jour qu’il me 
una à vous pour pareille chose (de sorte) que 
tre ne me peut tenir pour sien. 


Avec un adverbe suivi de que. 

No es cast, P&R CANT QUE se garde del fag. 
F. et Vert., fol. 84. 

[1 n’est pas chaste, pour combien (quoi ) qu’il se 

rde da fait. 

Aranba... la moscha tocant sa tela, rar 

ANT Que sis lonh, percep soptament, e 

en la, si pot. 

Eluc. de las propr., fol. 238. 
s'araignée... la mouche touchant sa toile, pour 
bien (quelque) loin qu’elle soit, perçoit subi- 
aent , et la prend, si elle peut. 

Ir. 








PER 513 


Ges no m lais pan Tran 
Quz solatz e chan 
No sega e domnei. 
A. Jonvans : Sitot mal. 
Point je ne me laisse pour tant (tellement) gue 
plaisirs et chant je ne suive et courtoisie. 


Par contraction, et pour donner 
plus de rapidité au récit, les poëtes et 
même les prosateurs firent souvent 
usage de PEL, PELS, PELOS, employés 
pOur PER EL, PER IL, PER KLS, PER 
LOs, et signifiant tantôt, par le, par 
la , par les ; tantôt, pour le, pour la, 
pour les. 


— Avec le sens de par. 
Paz contrari. 
Eluc. de las propr., fol. Bt. 
Par le contraire. 
Pres angels sia gent aculhitz. 
R. Menuper : Ab grans dolors. 

Par les anges qu’il soit gentiment accueilli. 

PxLos clergues er leu coronatz. 

BxaTRAND D’ALLAMANON 111 : D’un sirventes. 
Par les clercs il sera promptement couronné. 


— Avec le sens de Pour. 
Era perit Pac tort c’avia. 
Prxnaz D'AUvEzenx : Lo Senker. 

Était péri pour le tort qu'il avait. 

Pzz genser dona del mon, 

E rez plos plazen qu’ieu veya. 

Ginaun 1e Roux : Amors mi. 
Pour la plus gentille dame du monde, et pour 
la plus agréable que je voie. 


2. Peno, adv., pour ce, pour cela, 
pourtant, mais, cependant, néan- 
moins, toutefois. 

Aïssi com cel qu'es nafrat per morir 
Sap que mortz es, e Pano si s combat. 
ARNAUD DE MAnuEzIL : Si m destrenhets. 
Ainsi comme celui qui est blessé pour mourir sait 
qu’il est mort , et pourtant ainsi il combat. 
Peno li ven oriental 
Ges totas vetz no son aital. 
Brev. d’amor, fol. 4x. 
Pourtant les vents orientaux point toujours ne 
sont ainsi. 
Guillem non era el castel, pano la marqueza 
fo gen aqulhida. | 
V.. de Guillaume de S. Didier. 


65 





514 PER 


Guillaume n’était pas au château, néanmoîns la 
marquise fut gentiment accueillie. 
CAT. &sP. 1T. Pero, 


3. EmPEeRo , ENPERO, ado, comp. , pour- 


tant, cependant, néanmoins, toute- 
fots. 


Exmrano negus no s cossir 
Qu'el castelh on se fai servir 
Ja sia per me descahertz. 
AB8NAUD DE MARUEIL : À guisa de. 
Ncanmeins que personne ne s’imagine que le cha- 
teau où elle se fait servir soit jamais par moi dé- 
claré, 
Enrxro no vueilh c'om sapcha mou afar. 
Lx CONTE DE PorTiens : Companho tant. 
Pourtant je ne veux pas qu’on sache mon affaire. 
Ja que totas herbas, aptas a cozinar, sio ditas 
olus, zMP&aO caul especisalment es dit olus. 


Eluc. de las propr., fol. 216. 
Bien que toutes herbes, aples à cuisiner, soicnt 


PER 
PERATGAR, v., lat. prnacence, ach- 
ver, terminer, mener à fin. 
Lo portaniers no perdona 
Non r&nATGE tota persona ; 
Zo es ruort que PrnATGA totz 
Deunxs vx PraDes, Poéme des Vertu 
Le passager ne pardonne qu'il ne mène à fn ten - 
personne; c'est la mort qui mème à fn bus. 


PERCUTIR , »., lat. PRRcUTESe, heur 
ter, frapper. 
Si que la derniera pancurise e fer la di 
vocal. 
Leys d’amors, lol. 11. 


Tellement que la dernière heurte et frappe l» :: 
voyclle. 


PrRCUSsSIA am una avtra pevra sobre À 
peyra. 
Trad. d'Albucasis, foi. 15 


Frappait avec une autre pierre sur la pierre. 


dites plantes potagères, cependant le chou spécia- | — Meurtrir, détruire. 


lement est dit plante potagère. 
CAT. E«P, Empero. ir. [mpero. 


PERA , 5. f., lat. prRum, poire. 
Si cam el fes e ParAs € pomas e cas- 
tanhas. 
Trad. du Code de Justinien , fol. 18. 
Aiusi comme le foin et poires et pommes et 
chataignes. 
Pro. 
Amb el senior non voles partir Las rn1s, 
Car lo senior prendra las pus maduras 
E te rompra lo cap amb las pus duras. 
Dictionnaire languedecien. 
Avec le seigneur ne veuilles pas partager les 
poires, ear le seigneur prendra les plus mûres et te 
rompra la tête avec les plus dures. 


Paucas PKRAS PEzO May que tropas pomas. 
Eluc. de las propr., fol. 218. 
Peu de poires pèsent plus que beaucoup de pommes. 
CAT. &6P. PORT. IT. Pera. 


a. PERIER, PEYRIER, S. 7. , Poirier. 
Cam si en PsRLER es enpeulat pomier. 
Eluc. de las propr., fol. 196. 
Comme si sur poirter est greffé pommier. 
Albres dometges, pomier, noguier, P&rRIER. 
For de Montcue. Ord. des R. de Fr., 1463, 
t. XVI, p. 133. 
Arbres domestiques, pommier, woyer, poirier. 


caT Perer. 


Part. pres. Per l'angel rancussrex. 
GEN£EYS, LE JONOLEUR D& Lucas : Diens re 
Par l'ange détruisant. 
Can cazera del sel angels rrncucrnss. 


Izanx : Diguss me to. 
Quand tombèrent du ciel les anges detrsusart: 


Snbstannyr. Tai defendens 
Dels rErRcUT1ExS. 


J. Esreve : Quossi mon. 
La se défendant des meurtrissants. 


asp. Percudir. 17. Percnotere. 


2. PERCUTTO, PERCUSSIO , 5. f., lat. »ra 


cusst0 , percussion, coup, heurt. 
Ana lo batemen et am la runcurio. 


Leys d'amors, fol. 5; 
A vec Le battement et avec la percussios. 


Per cazement o per r«RCUss10. 
Trad. d’Albucasis, i.1e 
Par chute ou per coup. 
CAT. Percusni6. rsP. Percusion. ronr. Per 
sûo. rr. Percussione. 


3. Pencussiu, adj., percussif, propre 
frapper. 
Es dicha ranCusstvA quar percatish. 


Leys d'amors, fol. 111. 
Elle est dite percassire parce qu'elle frappr. 


1T. Percussivo. 


PER 


, Repsacuria, ®., lat. B&PaCUTERC, 


repercuter. 
art, prés. Per freior A&PRRCUSS1ENT la hamor. 
Eluc. de las propr., fol. 265. 
Par froid repercutant l'humeur. 
ar. Repercatir. usr. Repercutir, repercudir. 
ronr. Repercutir. 1r. Ripercuoterc. 


Rerrncuss10, 5. f., lat. A&PERCUSSIO, 


répercussion. 
Éndeve de calor natural... nxPzRCUSS10. 
Eluc. de las propr., fol. 19. 
Iladvient de cbaleur naturelle. répercussion. 
at. Repercussi6. asr. Reperoussion. vont. Re- 
percussdo. 1x. Ripercussione. 


REPERCUSSIU, RESPER CUSSIU, dd}., ré- 
percussif, propre à répercuter. 
Es dezicstiva, RESPRACUSSI VA. 
Eluc. de las propr., fol. 185. 
Elle est désiceative, répercussive. 
“st, No deu hom uzar de Axrsncusstus. 
Eluc. de las propr., fol. ©8. 
On ne doit pas user de répercussifs. 
ir, Repercusivo. ront. Repercussivo. 17. Ri- 
percussivo. 


Rxmacussonr, adj. répercussoire, 


propre à répercuter. 

st, Usar de tempratz RePRRCUssOnIS. 
Eluc. de las propr., fol. B2. 

User de modérés répercussoires. 


RDITZ, s. f., lat. PEnDix, perdrix. 
Pendre cag, ab le Pxantrz, l’austor. 
G. Macaxr : En aissi m pren. 
Je crois prendre , avec la perdrix, l’autour. 
leu remsn pres si cCUM PRRDITZ en tona. 
Ramsaup px VAQUEIRAS : D'amour no. 
Je demeure pris ainsi comme perdrix en tounelle. 


T. Perdiu. use. ronT. Perdiz. 1r. Pernice. 


PrnDIGAL, PKRDIGALH, S. M., per- 
Jreau. 

Elreis Felips cassa lay, ab falcos, 

Sos PxaDiGAr.S e’ls petitz auzelos. 

BERTaAND DE Bonn : S’ieu fos. 
Et le roi Philippe chasse 1à, avec faucons, ses per- 
‘aux et les petits oisillons. 
Quau los papicazus auzo lor propria 
iyre, laysbo la qu’ els ba coats. 
Eluc. de las propr., fol. 278. 





PER 515 


Quand les perdreaux entendent leur propre mère, 
ils laissent celle qui les a couvés. 


roar. Perdigäo. 


3. Prapicos, s. m., perdreau. 
Can los PxaD1Gos auxon lo cau de la mayre. 
Naturas d'alcus ausels. 
Quand les perdreaux entendent le chant de la 
mère. 
CaT. Perdigot. &sr. Perdigon. run. Perdigoto. 
iT. Perniciotto, 


PERDO, s. m., pardon. 
Si de bon cor nou es faitz lo rannos. 
P. pe Bansac : Tot francamen. 
Si de bon cœur n'est fait le pardon. 
Ai quist, ses tort, P&R Do. , 
P. Vipa : Pus tornatz. 
J’ai demandé, sans tort, pardon. 


— Rémission, indulgence, absolution. 
Tal cuis sai guaranhar rrnDo, 
Qu’el rsnpos l’er de gran perdicio. 
Pizne£, RO1I D'ARAGON : Peire Salvagg’en. 
Tel croit gagner ici indulgence, que l’indulgence 
lui sera à grande perdition. 
Aian aquel rz=RDON que an tut li romieu. 
Anavan al Pxavon en l’islla de Llerins. 
F, de S. fonorat. 
Qu’ils aient cette absolution qu’ont tous les pé- 
lerins. |: | 
Île allaient au pardon dans l’île de Lerins. 
Loc. Per la colpa d’una fals' armairis 
Que fes ves mi enguans e tracios, 
Per que ieu fauc los quaranta pznDos. 
B. pe Venranour : Bels Monruels. 
Pour la faute d’une fausse amoureuse qui fit vers 
moi tromperies et trahisons, per quoi je fais les 
quarante pardons. 
Adv. comp. Am mais servir lieys xx Pxnno 
Qu’autra qn’ ab si m degnes colguar. 
| Sonpet : Bel m°es ab. 
J'aime mieux servir elle gratuitement qu'autre 
qui avec soi me dût coucher. 
Amarai doncx 2x PrnDos? | 
Foiquer DE MansEILLe : Ja no volgra. 
J'aimerai done en vain? 
Elh reys frances Ji tolh xx rrAs Ps nos 
Tors et Augieus. 
BEeRwARD DE ROVENAC : Ja no vuelh. 
Le roi français lui enlève en plaine liberté (tout. 
à son aise) Tours et Angers. 


5:16 PER 


cart. Perdé, xsr. Perdon. vont. Perdäo. tr. 
Perdono. 


2. PRDONANSA, s. f., pardon, indul- 


gence, absolution. 
D'aquest tort non vol far P«nnonwaxsa. 
P. VinaL : Quant hom onratz. 
De ce tort ne veut faire pardon. 
Sol de cest pensar 
Me fessets PRRDONAN«A. 
Aungai 05 PaQuUILAIN : Qui soffrir. 
Seulement que de ce penser vous me fissiez par. 
don. 
Prov. Merces dis eisamen : 
De gran tort , gran PERDONANSA. 
Atseœnr DE PreuiLaix : Tan fui. 
Merci dit également : À grand tort, grand pardon. 
AC. ra. Que nos indignes dessertes ne luy 
tollent pas la dignité de ses pardonnances. 
Œuvres d'Alain Chartier, p. 291.. 
Sas donc, despaichons-nons, voicy la par- 
donnance. 
Œuvres de Du Bellay, fol. &ur. 
AMC. CAT. Perdonansa. »sr. Perdonansa. vor. 
Perdoanca. rT. Perdonansa. 


3. PraDONAMEN, s. m., pardon. 
Totz homs deu far P&RDONAMEN 
Als penedens. 


B. Cansonez, Coblas triadas. 
Tout homme doit faire pardon aux repentants. 


ANC. FR. 


Dont Horn par sa bonté vus fist pardonement. 
Roman de Horn, fol. 20. 


ANC. CAT. Perdonament. Anc. rs. Perdona- 
miento. 17. Perdonamento. 


4. PERDONAIRE, PERDONNAIRE, PERDONA- 
DOR, s. /n., pardonneur, qui par- 


donue , indulgent. 
El ric Senhor qu’es lials ranDomatnx. 
Poxa Dz CarDuuiL : So qu’ om plus. 
Le puissant Seigneur qui est loyal pardonneur. 
Dicus perdona’ls bons Ps«nnoxapons. 


G. Faimir : Cbant e deport. 
_ Dieu pardonne aux bons pardonæeurs. 
Adject. Lo Selvaires 
Pen DONNAIRES 


M'aya merce. 
J. Esrzvs : Lo Senber. 
Que le Sauveur indulgent me fasse mercè. 


PER 


Ja no l'er Diens P«aDON AIRE. 
Ranrsaup D'OnAnGE : Ar mier. 
Jamais Dieu ne lui sera irdulgent. 
ANC. FR. Tu Sires, qui es pardounerres de toss 
péchiez. 
Chr. de Fr. Rec. des Hist. de Fr., 1. V,p. 3. 
H ne fault estre au meschant pardonnezr. 
J. Boucuxr, Triomph. de François Ier, fo:. 53. 
«sp. Perdonador. ronr. Perdoador. rr. Fer- 
donatore. 


5. PRaDONAIBITZ, 5. f., pardounatrice. 
indulgenute , pardonneuse. 
Creatura non es... 
..De peccat rxnnomararrs. 
Brev. d’amer, lol. 53. 
La créature n’est pas. de péché pardonaatrut. 
iv. Perdonatrice. 


6. PanpONan, PERDONNAR, ®., pardon- 
ner, gracier. 
Fis amans deu gran tort PrnDoxan. 
GuizLaunx px CABEsTaAime : Lo joru. 
Fidèle amant doit grand tort pardonzer. 
Aqui ela lo Paanower baysan. 
V. de Guillaums de Balaus. 
Là elle le pardonna en baisant. 
Li deuh, sil plats, per merce P=Rpozx1. 
PauLzr DE Mansrtzis : Rasos 000 « 
Lui daigne, s’il lai plaît, par merci pardouerr. 
Aïssi com sai PERDONARAN, 
Sepchats c’aital perdon aoran. 
Pons px Carptuiz : En houer. 
Ainsi comme ils pardonneront ici , sachez que td 
pardou ils auront. 
Loe. S'ieu’l lauxey en mas coblas mentes, 
Dieus m’o PxRno, qu'ab ver dir m'en desmen. 
Dunanp ps Casrenraas : Un sirventes leu:wr. 
Si je le louai dans mes couplets en meutant, Dwi 
me Îe pardonne, vu qu'avec vrai dire je m'en de 
mens. 


— Remettre. 

Pznnosan lo dente ad aquel que non |: 
pot pagar. 

Un ser fello a cuy so senhor avia pxavoxir 
gran dente, et aquell no vole ren poxan sd 1. 
de sos sers .1. petit deute. 

V. et Vert., fol. <8. 
Remettre la dette à celui qui ne la peut parer 
Un serf félon à qui son seigneur avait rr 
forte dette , et celui-ci ne voulut pas remettre à 0 
de ses serfs une petite dette. 





PER 
- Épargner, ménager. 
Yenua es mot crusel bestia que non ran- 
vona sd home ni mortz ni vius. 
F. et Vert., fol. 24. 
L'hyène est moult cruelle bête qui ne pardonne 
à bomme ni mort ni vif. 
Cel que rxRDoxA sas vergss, 
Per sert, adzsira s0s efañs, 
G. Oxivren p'Aarzs, Coblas triadas. 
Celai qui épargne ses verges, pour sûr, bait ses 
mnfants. 
Part. prés. 
Que m siatz de mos torts PrRDONAnS. 
P. CanpiNAL : Un sirventes. 
Que vous me soyes pardonnant de mes torts. 
Per s0 devets, Senher Diens, per dreiturs, 
À quascan d els esser vers PR nON AS. 
Anexat nx Prourzais : S’ieu ane. 
Pour cela vous deves , Seigneur Dieu, par justice, 
chacun d'eux être vrai pardonnant. 
Part. pas. À celui que tost cofessa es tost rEn- 
DONAT. 
Trad. de Bède, fol. 51. 
À celui qui tôt confesse il est tôt pardonné. 
caT. 23». Perdonar. vont. Perdoar. 17. Per- 
donare. 


ERDRE, v., lat. Pxanene, perdre, 
faire une perte. 
No s ten a dan 
De PxrDaz me ni’ls belhs digz de mon chan. 
__. G. Faintr : Tant ai gufert. 
Elle ne tient pes à dommage de perdre moi ni les 
belles paroles de mon chant. 
Val mot ad home que sanc rEnRT. 
Brev. d'amor, {ol. Go. 
Vant beaucoup à homme qui perd du sang. 
Que”! sap ben, s’ ieu la PRDtA, 
Qu’ ieu jamais joy non auria. 
B. px Venrapoun : Eu abril. 
Va qu'elle sait bien, si je la perdais, que jamais 
de joie je n'aurais. 
En bren temps rxnDaeTz la calor. 
T. »’Erras DE Bansos 27 D’E. CatRazs : N Elias 
Cairel. 
En court temps vous perdres la chaleur. 


— Faire un mauvais emploi. 
Trastot mon castier Parc, 
GavauDay La VIEUX : Lo mes e’l temps. 
Toute ma remontrance je perds. 
Vai s’en lo temps, e P«apzm lo melhor. 
B. ps Venrapoun : Quant erba. 
S'en va le temps, et nous perdons le meilleur. 


PER 517 


— Déposer, quitter, renoncer à. 


Per aver r&n vergonh’ e mezura. 
Mancasnus : Auiats de. 
Pour argent il perd vergogne et mesure. 
Co € es la pel que pxar cad’ an. 
Dsuoxs pr Pranes, Aus. cass. 
Cela est la peau qu’il perd chaque année. 


— Cesser d’avoir, de posséder. 


Entro que »xar lo alenar. 
V. et P'ert., fol. 03. 
Jusqu’à ce qu’il perd le respirer. 
Fig. AÀissi m PEnDE: COM PRRDET se 
Lo bels Narcezis en la fon. 
B. DE VENTADOUR : Quan vei la. 
Ainsi je me perdis comme perdit soi le beau Nar- 
cisse dans la fontaine. 
Part. pas. Naysson, senes falhida, 
Crematz O0 PERDUTZ. 
Gramonpz DE MONTPELLIER : Greu m' es. 
Ils naissent , sans faute , brûlés ou perdus. 
Merces es PRADUDA per ver. 
B. px VENTADOUS : Quan vey le. 
Merci est perdue en vérité. 
-Cniou qu’ aia renpur lo sen. 
P. CanDinaL : Una cieutat. 
Ile pensent qu'il ait perdu le sens. 
Voyez Aran et Tasra.. 
caT. Perdrer. xs». ronr. Perder., tr. Perdere. 


3. PERDA, PERDEA, PERDOA , $. f., perte. 


Tant m'es esquiva cfera 
La prana el dans, 
Giraup pe Boanejx : De chantar mi. 
Tant m'est pénible et cruelle la perte et le dom- 
mage. | 
E m restsura P&«ADAS e dans. 
R. Vipar pe Baraupux : Bel m'’es. 
Et me répare pertes et dommages. 
De la PaaDuA avia gran desplasser., 
Si gaire dura aquesta PER DOA de nostra gens. 
PHILOMENA. 
De la perte avait grand déplaisir. 
Si guères dure cette perts de nôtre gent. 
axc. tr. Me stringe lor la perda universale. 
Baapenini , Docum. d’amore, p. 365. 
Di vostra perta perde. 
Gurttonr p’Anxszo, lett. 14. 
car. Perdua. »se. Perdida. ronTt. Perda. 1r. 
moD. Perdita. 





518 PER 


3. Pranicio, s. f., lat. P&RDrTIo, per- 


dition. 
Ins el foce d°abis, 
Roma, avets vostr' estatge 
E ‘n »P=aDICI0o. 


G. Fiouxinas : Sirventes vuelh. 
Daus le feu de l'abtme, Rome, vous avez votre 


séjour et en perdition. 
Pzanictos al eors et a l'arma. 
Liv. de Sydrac, fol. 60. 
Perdition au corps et à l'âme. 


car. Perdici6. se. Perdicion. vonr. Perdicäo. 


ir. Pardisione. 


PER 


Part. pas. Estat ai com hom zsrsancr 
Per amor en long estatge. 
B. DE VENTADOUS : Estat oi. 
J'ai été comme homme éperdu par amour « 
long retard. 
Vengro denan Pilat totz =SPERDCTZ 
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 1t. 
Vinrent devant Pilate tous éperdus. 
anc. ra. Renart l’oi, moalt fa dolant, 
Et moult en devint esperds. 
De joie fa si esperdue, 
‘ Ke grant pièce ne pot parier. 
Roman du Renart, t. IL, p. 168, et t IV, p 21: 
1T. Sperdere. 


4. PEADEMENT, PERDEMEN, 5. ., DOTE. | 6 DspanDRE, DEPERDRE, ., GATE. 


Hac gran batalha e gran mortaudat, e »En- 


DzMxnT de membres e caps. 
PHILOMENA. 


Il y eut grande bataille et grande mortalité , et 


perte de membres et de têtes. 


Mot fo grans lo dampnatges e”l dois e’l Pzn 


D£AMENTZ. 
GuizLavue px Tuneca. 


Moult fut grand le dommage et le deuil et la 


perte. 


— Perdition, 
Del greu fays 
Qu'es de las armas PERDEMENS. 


Forquer pe Luxez : Boua dompna. 


dissiper, perdre. 
Lors mercadarias... DESPERDrAN, fazen ' 
dig viatge. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 12°. 
Leurs marchandises. ils perdaient, faimet bd: 
voyage. 
Fig. No t fassa DEsPERDAE temensa ni argens 
GuizLauxre pe Toptus. 
Que ne te fasse égarer crainte ni argent. 
La mi’ amor ta mal van psrsnnes. 
Poëme sur Boëce. 
Le mien amour si mal je vais perdant. 


anc. «sr. Desperder.1T. Disperdere. 


Du pénible fardeau qui est des âmes la perdiion. | =, Drpknpic10, s.f., déperdition, pert. 


Per enveia, breument venon a PERDEMENT. 


V. de S. Honorat. 
Par envie, en peu ile viennent à perdition. 


xse. Perdimiento. ronrT, tr. Perdimento. 


5, Espznpas, %., éperdre, égarer, éton- 


ner, décourager. 
Naill maltrait no m fui sspenpasz. 


LanmpenTi DE BonAnNEL : Ges de. 


Nul mauvais traitement ne me fait égarer. 
Tots lo cors m’en vai asranDex. 


G. RupeL : Quan lo rossinbols. 


Tout le cœur me va s’en égarant. 


On plus vezia de bons homes, plus s’ms- 


rERDIA, e mens sabia. 
V’. de Richard de Barbezieux. 


Cam es la parrntCIO © consumpcio fi: 


per calor. 
Eluc. de las propr., fol. :3. 


Comme est la déperdition ou consompties L:'- 


par chaleur. 
asp. Desperdicio. ront. Desperdicäo. 


PEREMPT, adj., lat. Prarxprus, p- 


rimé. 
O si la cansa de que lo plags era « ñ- 


RRMPTA , 60 es destrucha. 
Trad, du Code de Justinien, foi. 11. 
Ou si La cause de quoi était le plaid est primer 


c’est-à-dire détruite. 


2. Perempront, adj., péremptoire. 


Où plus il voyait de bons hommes , plus il s’éper- | — Subst. Assignation, citation: 


dait, et moins il savait. 


M° sspznt , e non ai membransa. 


G. Faiptr : Al semblan. 


Je m'égare, et je n’ai pas de souvenance. 


Que hom F apele am una rsasmrronsa pri 


totas, « certana jornada. 


For de Montcuc. Ord. des R. de Fr.,1f: 
& AVE, p.18 


PER 


Qu'on l'appelle avec une citation pour toutes , à 
certain Jour. 
car. Peremptori. ssr. Perentorio. ronr. Pe- 
remptorio, ir. Perentorto. 


3. PERREMTORIALMEN, adv., péremptoi- 
rement , d’une manière décisive. 
Que compareguesso PERHEMTORIALMEN € 
personalmen denfra ,1. an. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. a13. 
Qu'ils comparussent péremptoirement et person- 
nellement daos un an. 
car. Percmptoriament. xsr. Perentoriamente. 
ront. Peremptoriamente. tr. Perentoria- 


mente. 
° 


PER 


Pellicier, rancAMiNIzn , fes estas. 
Cout. d’Alais. Arch. du Roy., K, 714. 
Peaussier, parcheminier, fit celles-ci. 


519 


car. Pergaminer. asp. Pergaminero. ronr. 
Pergaminheiro. 


PERGUA , PeRGA , PEnJA , 5. f., lat. PER- 
fñica , perche. 
Fo amb nns PsarRGuA decervelat. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 10. 
Fut avec une perche écervelé. 
Prenon se taits li seinor 
A Las PrRaGAS adreisar..…., 
Pacis metou la tenda desus. 
Roman de Jaufre, fol. 118. 
Se prennent tous Îles seigneurs à dresser les per- 


PERGAMEN, PERGAME SM, lat. Pr2- ches..…., puis mettent la tente dessus. 


CAMEN&S, parchemin. 
Si com in isto P«RGaMex es scrit, et om 


le ir i Oo . 
pod Titre de 1051. 


Ainsi comme il est écrit sur ce parchemin, et on 
jeut l’y lire. 

Lo PañGAME&S 0 lo papier que sera engludatz 
sus la taula, sera partits e senhatz per vu 


compas. 
Liv. de Sydrac, fol. 138. 


Le parchemin ou le papier qui sera enduit sur la 
table , sera divisé et marqué par un compas. 


rsr. Perganino. roRT. Pergaminho. 


2. PARGAMI, s. m., parchemin. 
Tencha, pena € PARGAMI. 
Trad. de l'Évang. de Nicodème. 
Eacre, plume et parchemin. 


Lo PanGAMI: escript de la dicha arenga. 
Carya Magalon., fol. 15. 


Le parchemin écrit de ladite barangue. 
car. Pergami. 


}. ParGUAMINA , 5. f:, du lat. PERGAMENA, 


parchemin. 
Senes breu de rARGUAmMINA, 
Tramet lo vers en chautaen. 
G. Rupes : Quau lo rius. 


Sans fouille de parchemin, je transmets le vers en 
chantant. 


1T. Pergamena. t 


. PARGAMINIER, s. M. , parcheminier. 


PnGa de sante sera. 
._ Dsvobes DE PAADES, Aus. cass. 
La perche sera de saule. 
Sobre ‘1 punh es portat belament, sobre 
YERJA puuzat. 
Eluc. de las propr., fol. 141. 
Sur le poing il est porté bellement, sur perche 
posé. 
cat. Perca. xsr. PORT. Percha. 1r. Pertica. 


2. PEnGuETA , 5. f. dim., petite perche, 


baguette. 
Far lui deu hor ParuurrTa basses. 
DEupes DE PRADES , Mus. Cats. 
Faire lui doit-on petite perche basse. 


PERIFRASIS, s. f., grec Nepi@pacis, pé- 
riphrase. 

Pxntrnasts, es circumlocatios, e vol dire 
circumlocatios, circonstancia de paraules 
quaysh semblans ad aquelas que hom enten. 

Leys d'amors, fél. 132. 

Périphrase, c'est circonlocution, et veut dire 
circonlocution, circonstance de paroles quasi sem- 
blables à celles qu’où entend. 

CAT. xsp. Perifrasis. ronT. Periphrasis. Tr. Pe- 
rifrasi. 
PERIL, PERILU, #. M., lat. PERICULUIM , 

péril, danger. 

Laissarai en guerra mon filb, 
En gran paor et en PERILI. 
Le COMTE DE PoiTiEns : Pus de chantar. 


Je laisserai en guerre mon fils , en grande peur et 
en péril. 





520 PER 


Ilh seran escapat d’aquel rEntcex en qual 
ilh ero. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 10. 


Ils seront échappés à ce péri dans lequel ils 
étaient. 


Tas files garda de raurs. 
Libre de Senequa. 
Garde tes filles de périls. 


Car. Perdl. xsr. Peligro. roxr. Perigo. tr. Pe- 
riglo. 


2. PRAILLOS, PERILKHOS, ad/., lat. pœar- 


cuLosus, périlleux, dangereux. 
Tant es mos afars PRAILUOS, 
Qu'ieu no sai co m'i emprenda. 
GuirLauuz ps BaALAUN : Mos vers. 
Tant est mon affaire périlleuse, que je ne sais 
comment je m’y preune. 
Son mot dampnozas 6 P&RILROZAS. 


F., et Vert., fol. 22. 
Sont moult dommagesbles et périlleuses. 


Mas uissi a un PxRILSOS martire, 
Que sa dolors vol que si’ slegransa. 
H. Bauwesr : Cortezamen. 
Mais sinsi il a un dangereux martyre, vu qu'il 
veut que sa douleur sit allégresse. 
Anc. r8, Naymon avale le tertre périllios. 
Roman d’Agolant, v. 847. 
car. Perillos. av. Peligroso. »onr. Perigoso. 
rr. Periglioso. 


3. PERILLAR, PERILHAR, %., lat. PERI- 
citant, mettre en péril. 
El batismes de Jordana 
Lar nots e’ls PanILHA. 
Mancasaus : El mes. 


Le baptême du Jourdain leur nuit et les m4 en 
péril. 


— Péricliter, dépérir, être en péril. 
Cristias vei PRRILÆAR 
Per colpa dels regidors. 
G. Riqures : Cristias. 
Les chrétiens je vois péricliter par la faute des 
gouverneurs. 
En aissi m sent jeu P&RILLAR, 
Si fin’ amors no m'’es guirens. 
Poxs D'Onatavas : Aissi cum. 
Par ainsi je me sens dépérir, si pur amour ne 
m'est garant. 
Part. prés. subst. Atressi quo’l Pxritaxs, 
Que sus en l’aigna balansa. 
P. Vipas : Atressi quo 1. 
Ainsi comme le périclitant, qui sur l’eau balance. 


PER 

D’ Apollonius de Tyr, 

Sapchatz comtar e dir 

Com el fos PERILSAT. 
ARNAUD DE Mansax : Quicomte 
Touchant Apollonius de Tyr, saches conter et dire 
comme il fut mis on danger. | 
caT. Perillar. ns». Peligrar. roar. Perigxr. 


4. PruiGoLar, »., culbuter, anéantir. 
Part. pas. À baron, d’ sut liguatge, 
Val mais esser ?RRIGOLATZ, 
Q’ el viv aanits e deshonrats. 
Ginaup ps Boxxerz : Non sai rei. 

À baron, de haut lignsge, il vaut mieux être 
andanti, qu’il vive (que s’il vit) honni et déshosore. 
AnC. ra. Là où nostre nef eust esté tonte es- 

miée , et nous tous périlles et noiez. 
Jornvizrx, p. 120. 

En icelle façon , saulva , après Dieu , ledicte 
arche de périller. 

RassLais, Liv. IE, ch. «. 
iT. Pericolare. 


S. EMPERILAMEN , s. m., péril, danger. 
Dits que co sera grant amrsniLamess. 
Prizraz ps Cons1ac : El nom de. 
Dit que os sera grand denger. 


PERIR , »., lat. Pxnine, tuer, occire, 
détraire. 


Comte, rey et emperador 
Volon crestiantat rrarn. 
G. Fapas Dex NARBONNE : On mais. 
Comtes, rois et empereurs veulent chrétienté 
détruire. 
Cel que »zn1'1 rei Farao. 
Prenaz D'AUVERGKE : Lo Semher. 
Celui qai détruisit le roi Pharaon. 


— Périr, mourir. 
O sia que rzaisca la mia causs, o sis que 
PRaIsCA la s0a. ° 
Trad. du Code de Justinien, fol. 19- 
Ou soit que périsse la mienne chose , où soit que 
périsse la sienne. 
Si tot lo mon Pzara. 
P. CanpinaL : Vera Vergens. 
Si tout le monde périssais. 
Part. pas. Paurrz soi si non venc al port. 
Anxavp ve Manuus : Dons genser. 
Je suis mort si je ne viens au port. 
Crestias e la ley vey rxnrna. 
Austonc S£zcasr : No sai. 
Chrétiens et la loi je vois détruite. 





PER 


+c. FR, Une nef en semblabhe fait avoit esté 


pérte. - 
Join viLLe, p. 3. 
Covoitise, angoisse et orguiex 
Ont si. toute joie périe 
Qu'ele est par tont le mont faillie. 
Fabl. et cont. anc., t. 11, p. 397. 
Denx vaisseaux plains des gens du seigneur 


e Cornouaille, furent péris. 
Monsrazer, 1. 1, fol. 232. 
Et nos brebis estant ez bergeries, 
Gardez si bien qu'elles ne sont péries. 
CL. Manor, t. I, p. 310. 


“C. CAT. Perir. sb. pour. Perecer. 17. Perire. 


Peninon , adj., lat. PER1TUAUS, péris- 


sable. 
D’ aquest bes P&«n1DORS que no nos tenran 
ro, cant Dieus fara justicia. 

F.. et Vert., fol. 60. 
De ces biens périssables qui ne nous tiendront 
roft quand Dieu fers justice. 
ig. et myst. Hom fels que es rsnrpors per 


sas felnis. 
Trad. de Bède , foi. 50. 
Homme félon qui est périssable par ses félonies. 


Drprenin, v., lat. pxpenrBe, dépérir, 
s'éteindre. : 
is. Fes dechay, e drechura 

Tot jorn pxrzatss. 
Leys d’'amors, fol. 29. 

Foi déchoit, et droiture toujours dépérit. 

art. pas. Discipline es amermada e reverenss 
DEPERIDA. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 77. 

Discipline est diminuée et respect éteint. 
xc. Cat. Deperir. 


RIZOLOGIA, s. f., lat. PERISSOLO- 


Gta, redondance. 

Paaissocoëra adjectio plurimorum verbo- 
im supervacus, ut, vivas Auben et non moria- 
r : dum non sit alind vivere quam non mori. 

Isspon., Orig., 1, 33,7. 

Penrzocoora, que vol dire aytant coma sjus- 
mens o superfluitats de motas paraulas vucias. 
| Leys d'amors, fol. 106. 
Redondance, qui veut dire autant comme addition 
| superfluité de nombreuses paroles vides (inutiles). 


RLA , s./f., perle. 
III. | 


PER Bat 
Voyez Muaronr, Diss. 33; et Ar- 
DRETE, P. 362. | - 


Ja non auran pro botos..., 
Ni pro PanLas, ni pro centurss. 
Brev. d'amor, fol. 120. 
Jamais elles n'auront assez de boutons... , ni as- 


ses de perles, ni assez de ceintures. 


Ni sur ni argen ni P&RLAs preciosas. 
Statuts de Montpellier, du Xi siècle. 
Ni or ni argent ni perles précieuses. 


CAT. ASP. PORT. 1T. Perla. 


2. Penrar, adj., perlé. 


Una liura de dragea rxncaDa per far colla- 


cion. 


Tite. de 1428. Hist. de Nîmes, t. X11, pr., p. 225. 
Une livres de dragée perféa pour faire collation. 


tr. Perlato. 


PERNICIA , s.f., lat. Pranicies, perte, 


ruine, mort. 
Temor perdusent a PanNICIA. 

Trad. d’Albucasis, fol. 33. 
Crainte conduisant à mort. 


2. PRANICIOS, PARNICIOS, PERNECIOS, 


adÿ., lat. PrawiIctosus, pernieieux. 
Sapias que es rARNICIOS ses tot dopte. 

Trad. d'Albucasis, fol. 59. 
Sachez qu’il est pernicieux sans aucun doute. 
Droguas venenosas et P&ERNIGIOSAs. 

Fors de Bearn, p. 1078. 
Drogues vénéneuses et pernicieuses. 
La sieua malautia es PzRNECIOSA. 

Trad. d'Albucasis, fol. 12. 

La sienne maladie est pernicieuse. 


car. Pernicios. xsr. POAT. Pernicioso vr. Per- 


nicioso, pernisioso. 


PERPETUAL, adÿj., lat. PERPETUALIS , 


perpétuel. | 
Ditz que bom li fasse carcer P«nPaTUAL. 

F. de S. Honorat. 

Dit qu'on lui fasse prison perpétuelle. 

Sol espersn 
Lo joi P&APSTUAL. 

B. Zonci : Ben es. 

Seulement en espérant la joie perpétuelle. 


Ady. comp. À LA PERPATUAL volria far son ostal. 


F. de S. Honorat. 
A perpétuité voudrait faire sa demeure. 


66 


aa PER 


- Anc. ra. En aquist loenge en nostre Segneur 
et mémoire perpétuel. 
Gestes de Louis-le-Débon., Rec. des Hist. de Fr., 
t. VI, p. 141. 
anc. car. an. ss. Perpetual. 1r. Perpetuale. 


2. PRaPeTUALMENT, ado. , perpétuelle- 


ment. 
P£RPETUALMENT dampanat. 
© Trad. de Bède, fol. 67. 
Perpétuellement damné. 
L'isla el monestier tot PERPETUALMENT. 
V. de S. Honorat. 
L'ile et le monastère tout perpétuellement. 


PER 


J'idolétrois surtoat les flammes brunes, pers: 
De son œil qui rendoit tont le mien ébloui. 

L BEsTAUT, p. 522. 
r. Perso . 


— Subst. Sorte de drap. 
Capa de rxrs un mes denant Avänz. 
T. n'Eszes D’Ursez et De Gui p’Uisez : Fo Gti. 
Cape de pers un mois avant l’Avent. 
ANC. FR. Por vos robes de pers, 
De camelot ou de brunete. 
Roman de la Rose, v- Qu18. 
Tongs vesins de pers et chapperons vermeils. 
MonsrReret, t. IT, fol. =. 


car. Perpetualment. sr. Perpetualmente. 1T.| 2, Penser, s. m., perse, perset, drap 


Perpetualmente, perpetualemente. 


3. PenrsTUaR, v., lat. PRRPETUARE, per- 
pétuer. 


Aysso es voler FERPETUAR lo servizi de Dieu | 


en la terra. 
V. et Vert., fol. 92. 


Ceci c'est vouloir perpétuer le service de Dieu 
sur la terre. 
caT. RP, PORT. Perpetuar. 1T. Perpetuare. 


h. PnPxTUALITAT, s. f., perpétuité. 
Adv, comp. Demoren ab lo dit mossenhor de 
Foix À PRAPATUALITAT. 


Tic. de 1378. Hist. de Languedoc, pr. , t. IV, 
col. 355. 


Qu'ils demeurent avec ledit monseigneur de Foix 


à perpétuité. 
ir. Perpetualità, perpetualitate, perpetualitade. 
5. PrnrkTuiTar, s. f., lat. PEAPETUITA- 


rem, perpétuité. 
Adv. comp. À temps O À PERPETUITAT. 
Tener e possedir À PSRPETUITAT en franc 


aloy. 
For de Montcue. Ord. des R. de Fr., 1463,t. XVI, 
p.132 et 131. 
À temps ou à perpétuils. 


Tenir et posséder à perpétuité en franc aleu. 
car. Perpetuitat. ns». Perpetuidad. vont. Per- 
petuitade. 1x. Perpetuità, perpetuitate, per- 
petuitade, 


PERS, adf., pers, bleu , aruré, violet. 
Drap rzns ni vert ni blanc. 
GuiLLAUME DE DURFORT : Quar sai petit. 
Drap pers ni vert ni blanc. | 
anC. FA. Bon drap aurés, on pers, ou vert. 
Roman de la Rose, x. 14919. 


de Perse. 
Mantel non es de Pnassr ni de sai. 
RatuonD DE Mrnavaz : Cel que de. Far. 
Manteau vous n'êtes de perse ni de sose. 
Del Pensxr vermeill per saia. 
Ginaur px Luc : Si per malraiz. 
Du perse vermeil pour soie. 


3. Pausser, s. 22., perse, perset, drap 
de Perse. 
No’l cal vestir Paxssar vermel ni sera. 
GuILLAUME DE DuaroRr : Quar ar. 
Ne lui faut vètir perse vermeil ni serge. 
Mantel non ets de paxssur ni de say. 
RaïmMonD DE MinavaL : Selh que de. 
Manteau vous n'êtes de perse ni de soie. 


PERSEVERAR, ©., lat. Prnsavenarse, 
persévérer. 


Que, el be qu’avetz comensat, 
Vollatz PRRSEVERAR 108 temps. 
F. de sainte Énimie, fol. go. 
Que, dans le bien que vous avez commence, vus 
vouliez persévérer toujours. 
CAT. 29P. POBT. Perseverar. 1T. Persererare. 


2. PRRSEVERANMEN, &do. , persévéram- 
ment. 
Aomplis lo tost e raRSsEVERANMES. 

Regla de S. Beneseg, fol. 1. 
L’accomptit tôt et persévéramment. 
Ea?. PORT. 1T. Perseverantemente. 

3. PRRASVERANSA, S. f., lat. PERSEVERAX- 
A, persévérance. 
Aver PRRsEVERANSA entre las antras vertatt 


Arbre de Batalkas, fol. . 
Avoir persévérance entre les autres vertes. 


PER 


car. Perseverancia. ner. Perseveransa. roar. ! 
Perseveranca. 17. Perseveranza. 


. Prnseveænasce , adj. , lat, PERSEVERA- 


BiLEM, persévérant. | 
En totz sos comandamens sis PERSEVERA DCS. 
Regla de S. Beneseg, fol. 75. 
Dons tous ses commavudements qu’il soit persé- 
rar. 


ERSONA, s. f., lat. PEnsona, per- 
sonne. 
Si que anc jorn no fon Pxnsona a cui ela 
parles ni demandes de lui. 
V.. de Pons de Capdueil. 
De sorte qu'oncques jour ( jamais) ne fut personne 
qui elle parlst ni s’informät de lui. 
Un sirventes farai d’ana trista P«RsONA. 
PaLais : Un sirventes. 
Un sirvente je ferai sur une triste personne. 
Nas anc non vist menar son par dol a rxa- 


s0NA. 
V', de S. Honorat. 


Mis oncques vous ne vites meuer son pareil deuil 
personne. 


‘Corps, individu. 


i vestiment son saint, masfals’es sa Prnsona. | 


Le DAUPRIN D’AUVERONE : Vergoigua aura. 
Les vétements sont saints, mais faux est son in- 
vidu. 

&. leu, qu'en pert lo cor e la ransowa. 
RaxsauD px VaAQuEIRAs : D’amor no. 

Moi, qui en perds le cœur et le corps. 

de. comp. Fassa hom gach zx Prnsona. 

Tit. de 1412. Hist. de Nimes, 1.11], pr., p. 209. 

Qu'on fasse guet en personne. 


Terme de théologie. 
Lo Senker qu'’es ana Pxrs«0N4 en tres. 
AImEn1 DE PEGUILAIN : Era par ben. 
Le Seigneur qui est une personne en trois. 


De Nazareth reys Jhesns, 

Psir’en tres PRASONAS, Us 

E Filhs e Saubs Esperits. 

Pixar D'AUVENRGNE : Dieus vera. 
Je Nazareth rei Jésus, un, en trois personnes, 
eet Fils et Saint-Esprit. 
lerme de grammaire. 
lici fnis en las tres PzAsox As el singular del 
ps presen del indicatio. 
Gramm. provenc. 


PER 523 


Ainsi fnit avec les trois personnes le singulier du 
temps présent de l'indicatif. 
car. ss». Persona, ronTr, Pessoa. 17. Persona. 


2. PERSONATGE, PERSONAGE, 5. M7, Per- 


sonnage. 
Lo dit PensonaTes trames devers lo visconte. 
Chronique des Albigeois, col. 16. 
Ledit personnäge transmis devers le vicomte. 
D'un PrnsoNAGx a lui fidel. 
« Fors de Béarn, p. 1074. 
D’au personnage à lui fidèle. 
car. Personaige. xsr. Personage. ronT. Perso- 


nagem. 1T. Personaggio. 


3. PrnsonaL, ad}., lat. PrasONaALIS, per- 
sonnel. 
Execution tant P&ASONAL COM autre per 

denutes. 
Statuts de Provence. JULIES , 1. II, p. 490. 
Exécution tant personnelle comme autre pour 
dettes. 
Las dictios dels verbs PxasOnaLs. 
Leys d'amors, fol. 56. 
Les termes des verbes personnels. 
Subst. Pxnsoxaz val mays qu'impersonal. 
Leys d’amors, fol. 75. 
Personnel vaut mieux qu'impersonnel. . 
car. xsr. Personal. Pont. Pessoal, 17. Per- 
sonale. 


&. PERSONALMENT, adv., personnelle- 


ment. 
Adjornar P&nsONALMENT per denant lui. 
Ti. du x1v* siècle. Doar, t. IX, fol. 167. 
Ajourner personnellement par devant lui. 
cat. Personalment. use. Personalmente. roux. 
Pessoalmente. 1r. Personalmente. 


5. PRRSONALITAT, 5. J., lat. PRRSONALI- 


TATeM , personnalité. 
Aquesta plarelitats significa motas rrnso- 


NALITATSZ. 
Leys d'ameors, fol. 54. 
Cette pluralité signifie de nombreuses persorna- 
lités. 
Augel ha... perfiecha PERSONALIFAT. 
Eluc. de Las propr., fol. 9. 
Ange a... parfaite personnalité. 


6. P=nSONAT, PERZONAT, 5. M, PErsOn- 
uat, bénéficier. 
Por los R&RSOMATZ 


PER 


O dic a per prelats. 
G. Riquien : Pus Dieu. 


Pour personnats je le dis ou pour prélats. 
— Adj. Qualifié, élevé en dignité. 


Aitan be son P&nzoKATz. 
P. VipaL : Abril issic. 
Si bien ils sont qualifiés. 
car. Personat. xsr. Personado. 


524 


7. DesPEeRSONAR, v., dépeupler. 
Lo reierme de Fransa desfai e DasprasOwa. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 1. 
Le royaume de France détruit et dépeupls. 


8. Impensonaz, adj., lat. 1mpERnSONALIS, 


impersonnel. 
L'infinitios es 1MP£&RSONALS, 80 €s ses persona. 
Del verb 1mP2ASsONAL no tractem. 
Leys damors, fol. 75 et 90. 
L'iafinitif est impersonnel, c'est-à-dire sans per- 
sonne. 
Du verbe impersonnel nous ne traitons pas. 
GaT. x4P. ]mpersonal. ron?. Jmpessoal. 1x. Im- 
personale. 


PERSPECTIU, adj., du lat. Pensprc- 
Tus, perspectif, qui a rapport à la 
perspective. : 

Segon que demostra la sciencia ransPacrrva. 


Elue. de Las propr., fol. 107. 
Selon que démontre Ja sciente perspective. 


2. PERSPECTIVA, 5. f., perspective, traité 


de perspective. 

Segon que ditz Alacen en sa Pensrzcriva. 
Eluc. de las propr., fol. 14. 

Selon que dit Alacen en sa perspective. 


PERTUS » PERTUIS, 5. n., du lat. pra- 


rusus, pertuis, trou , crevasse. 
Aia al mieb luoc on rsnros. 
| + Liv. de Sydrac, fol. 138. 
Qu'il y ait au milieu un trou. 

T'a qu'estas com fau rat en Per rus. 
G. RaïNOzs D’'APT: À tornar m’er. 

Toi qui demeures comme font rats en trou. 

Per on PxaTuis de taraire. 
MaacaABRus : Auias de chan. 
Par un pertuis de tarière. 


Ac. rR. Li berteisches garnir, è li pertus gorder. 


Roman de Rou, v. 4261. 
Dans les pertuis de ton tronc. 
RoxsanD,t.1, p. 408. 


PER 


Par le petit pertuis d'un gran tuyau perx. 
Premières Œuvres de Desportes, fol :;: 
1T. Pertuso, pertugio. 


2. PEnTusos, ad/., poreux. 
Sacre... es PxnTUsSOs, e fou de leu. 
Eluc. de Las propr., fol. 238. 
Sucre... ést poreux, et fond facilement. 


3. PenTusas , %., percer, trouer, perfo- 


rer, cribler. 
Darz d’acer voill que ill Prarus La pans. 
Lanza : Emperador aven. 
Je veux que dard d'acier lui perce la passe. 
Auwmbas las nars li PRRATUtATz. 
Deupes pe PaaDEs, dus. cass. 
Les deux narines vous lai perces. 


Part. pas. 


. Non es mes en bassac pra russat. 
G. RaïnoLs D'Arr : Auair cmgei. 
N'est pas mis en bissac froue. 
Quau be se dreca, lo cel n'a paurvur. 
Poëme sur Boire. 
Quand bien elle se dresse , le ciel elle en a per 
Fort destreg de lebrozia que l’a tot peseist 
€ FPERTULAT. 
Roman de La Prise de Jérusalem, te. 1 
Fortement étreint de lèpre qui l’a tout brisé et crk. 
axc. FR. Nulz vers ne la puet pertuiser 
Ne sou vernis vermennisier. 
Jeuan de Meuse, Trésor, v.63j 
Faisant parler dessous ses divins doigts 
Un chalamesa pertuisé par neuf fos. 
Scxvos Dx Saunre-Manrus , p- 60 
IT. Pertugiare. 


PERYODUS, s. m., périodus, sorte ce 
ponctuation qui correspondait à9 
point et virgule. 

PEnxonus es us ponchs 2b una tirads, » 


es ab una vergaeta tirada ad enjos (;). 


Leys d’amors, fol. 145 
Le périodus est un point avec un tiret, c’est-è-dr 
avec une petite barrette tirée en dessous (: ). 


PES , rez, s. f., lat. Pix, poix, glu, coie. 
Apres aiatz de pus fort neta. 
Deupes pe Pranes, fus. ces. 
Après ayez de la poix fort nette. 
Qai tocha ls »2s. 
Trad. de Bède , fol. S 
Qui touche Ja poix. 
EsD. PORT. Pez. 1t. Pece. 


PER 
, PEGS, 5. f., poix. 


Sanmada de Pxez. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 1 14. 
Charge de poix. 


, PrGa, Pusa, s.f., lat. pice, résine, 
Pxca es humor de pi, per decoctio de foc 
legra et indarrida. 
Eluc. de las propr., fol. 218. 
Résine est suc de pin, par décoction de few noire 
t durcie. 


- Poix, colle, glu. 
Padion a PxGua € & solpre. 
| Revelatio de las penas d’yferns. 
Puaient à poix et à soufre. 
Lo pegairos dona, l'an, de leida, .11. massas 
le PEJA. 
Charte de Besse en Auvergne, de 1270. 
Le marchand de poix donne, par an, de leude, deux 
vases de poix. | 
inc. FR. Il estoit noir comme peige bouillie. 


Roman franç. de Fierabras, liv. U, part. III, 
c. Get 7. 
‘AT. msr. Pega. 


. Prcan, v., lat. picare, poisser, gou- 
dronner, enduire, cirer. 
Una caysæseta mandet far, 
E vay la defora ragan. 
F. de $. Honorat. 
Une cassette il commanda de faire, et va la poisser 
xténeurement. 
AT. Esp. PORT. Pegar. 


. PeGarros, adj., marchand, fabri- 


cant de poix. 
Lo »searaos dons, l’ân, de leida, .11. massas 


le peja. | 
Charte de Besse, en Auvergne, de 1270. 
Le marchand de poix donne, par an, de leude, 
leax masses de poiz. 


, Emrecuis, v., poisser, oindre, frot- 
ter, s’embrouiller. 
Fig. Don fassa home suPacuir. 
Vos, sitot non an sazo 
Lor dig, no vulhatz anPruuIr. 
Els s’xmpPeGurss0x de plazer. 
P. Vipar ; Abril issic. 
Dont il fasse homme s’embrouiller. 
Vous, quoique n’ont pas (ne soient pas de) saison 
ears propos , ne veuillez pas vous embrouiller. 
N< s’rmbrouillent à plaisir. 


PES 525 


Mentr” aïssi sOn RNPEGUIT., 
P. VipaL : Abril issic. 
Tandis qu’ils sont aivsi embrouillés. 

asc. pa. Vous me semblez à une souris em- 
pegée; tant plus elle s'efforce s0y dépestrer 

de la poix, tant qu'elle s'en emberne. 

Rasezaïs, liv. UT, ch. 36. 

ANC. CAT, Empeguir. 


Part, pas. 


7. EmPEGaR, 2NPECAR > EMPEZAR , EN- 
PRZAR, V., poisser, goudronner, en- 


duire, empeser. 

Nils eapels blans engrezar ni xNP&zAR, 
ai’le negres colrar ab pega non farem. 

Jeu non amraranar ni farai xwPzzan alcun 


| capel. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 144. 
Nous ne ferons ni oindre ni goudronner les cha- 
peaux blanes, ni colorer les noirs avec de la poix. 
Je ne goudronnerai ni ferai goudronner aucun 
chapeau. | 
Pega naval spta per linir et zxPzGAR naus. 
Eluc. de las propr., fu. 218. 
Poix navale apte à enduire et goudronner navires. 


car. xs. Empegar.1T. Impeciare. 


8. EwPrcunTan, v., poisser, enduirc 
de poix. | 
Part. pas. Una caxeta xmPEGUXTADA 
E calefatada. 
| F. de S. Honorat. 
Une petite caisse enduite de poix et calfatée. 


CAT. ESP. Empeguntar. 


PESSA, PEzA, 5. f., pièce, morceau ) 
: flambeau. 
Voyez Denina, t. III, p. 58. 
Lo mort, e’nporta .1. PASSA € pueys autra. 
F. et Vert., fol. 24. 
Le mord , et emporte une pièce et puis l’autre. 
Loc. prov. 
Per .v. sols a om la rzss’ e’l pan. 
SoRDEL : Qui be s membra. 
Pour cinq sous on a la pièce et le pau. 


— Espace de temps. 
Quant el s’ auxi saludar 
De part vos, non poc mais sonar 
D’ana passa. 
Un TaOUBADOUS ANONYME : Senhor vos. 
Quand il s’ouït soluer de per vous, il ne put plus 
rarler d’un espace de temps. 


526 PES 


Adv. comp. Gas PEza lo deu hom tener. 
DEupess px PaaDss , dus. cass. 
Grand espace de temps on doit le tenir, 
ANC. rR. Quant li rois ot demouré en ces par- 
ties une pièce. 
Demoura une pièce du temps, puis s'en parti. 
Chr. de Fr. Rec. des hist. de Fr.,t. V,p.237; 
ett. LI], p. 155. 
Grant pièce aveit lur terre éue. 
| Roman de Rou, +. 7905. 
Qui estoient bien las, car ils avoient grand 
pièce couru. 
| ComxEs ‘ liv. I , P- 525. 
ir, Dimorarsi una pezsa con voi. 
Egli ha gran pezza che, etc. 
Boccaccio, Decam., 1V, 2; 11, 5. 
Li principi de’ Romani si tacerono grande pezza. 
C'ento novel. antic., n° 92. 
car. Pessa. xsr. Pieza. ronT. Peca. 1T. Pezza. 


2. PRSSEIAR, PECRIAR, PEZRIAR, PESE- 
GAR, PESSUGUAR, PECIAB, 2., briser, 
mettre en pièces, rompre, mutiler. 


Lo fes tot rasseran. 
BERTRAND 5E Bonn : Quan vey. 
Le fit tout mettre en pièces. 


Tant escot Pacran e fendre. 
Guizcaumes DE Tupsta. 
Tant d’écus briser et fendre. 
Trenquet lo e’1 PEsaGuzT, et cant l’ac PEsx- 
GUAT. 
Abr. de l'A. et du N.-Test., fol. 12. 
Le cassa et le mit en pièces, et quand il l’eut mis 
en pièces. 
Combatr'et envazir 
Mars, tors, e PECRIAR, 
Ardre e fondr’eissamensz. 
B. Gazvo : Mout a que. 
Combattre et envahir murs, tours, et meftre en 
pièces, brûler et renverser également. 
Fig. . | 
Plus cai d’sat pretz, plus franh e pEssEya. 
AIMER! DE PEGUILAIN : Destreits cochats. 


Plus mérite choit de haut, plus il se casse et 
se brise. 


À penas sent qui’1 bat o’l pxssuca. 
Eluc. de las propr., fol. 77. 
À peine il sent qui le bat ou le mutile. 
Loc. Can se viron pussxtan a cartiers. 


P. CanpiNaL : Tendas e traps. 
Quand ils se virent briser à quartiers. 


PES 
— Déchirer. 
Lo peronhs es una veruga 
Sas en la cropa, que s rassuca 
Tot auzel, cau se vol peronner. 
Deunss p£ PRADES, dus. cass 
Le pérou est une verrue sur le croupion, que» 
déchire tout oiseau , quand il veut s’endnire. 
Fig. Escas non vol qu’om Lo pœssuc. 
BeananD DE VENZzENAC : Pus ver. 
L’avare ne veut pas qu'on le déchire. 
Prov. Qai non pot mordre , rassuca. 
GavauDan LE Vixux : Lo vers. 
Qui ne peut mordre, déchire. 
Part. prés. 
O bona asta de fraisne © masa rEcæranT. 
Guistauxe pe TvneLs. 
Ou bonne lance de frêne où masse metiont a 
pièces. 
Part. pas. 
Aqui veirem mans sirventz PACEIATL 
BLACASSET : Gerra. 
Là nous verrons maints sergents wutiles. 
Manta teste PZZEI1ADA. 
V.. de S. Honorai. 
Mainte tête brisée. 
Fig. En aitals motx PCurATz. 
Giraup Ds BonnuL : Si °i cor se = 
En tels mots brisés. 
Auc. FR. Qu'il li a pecoié l'esca. 
Roman du Renart, t. U, p. 2%. 
Que l'anelet qui fu s’amie 
Féast perdus ne pecoiez. 
Fabl. et cont. anc., t. IE, p. 43. 
Tant que l'eschine ai i pecotée. 
Roman du Renart, t. 1 ,p. 3% 
Que il le fist et fendre et pecoier. 
Roman d'Agolant, *. 3% 
ANG. CAT. Pecgar. cat. mob. Pessigar. 17. P=- 
zicare. 


3. Pessan, PEZAR, %., briser, casser, 
rompre. 
PEssa lases e cordons. 
L’ons si Pexxr lo bratz, l’antre esdec:: 
rancs. 
VF. de S. Honoret 
Brise lacets et cordons. 
L'un se cassa le bras, l’autre devint boiteus 
Part. pas. De viure non ac conort, 
Aus cugeron qu'ell fos PEssat 


PES 


Per lo verin qu’ el ac tocat. 
Trad. d'un Évang. apocr. 


De vivre n'eut espoir, mais ils crurent qu’il 


ut brisé par le venin qu’il eut touché. 


, Prceranor, adj., briseur, casseur, 


coupeur. 
Ab Ini s’en van bel feridor de lansa, 
Paccranon de cambas e de bratz. 
B. Zonc:1 : No m laissarai. 
Avec lui s’en vont beaux frappeurs de lance, bri- 
enrs de jambes et de bras. 


, Prassan, ®., rapiécer, raccommoder. 
Sens puassa et ajusta 
So que largueza frusta. | 
Nar pe Mons : Sitot non es. 
Sens rapièce et rajuste co que largesse dépèce. 


se. Pedazar. 


, EspessaR, ESPEZAR, ., briser, mettre 
en pièces, dépecer. 
Colompnas e marmes entiers 
A fag zspassan per cartiers. 
F. de S. Honorat. 
Colonnes et marbres entiers il a fait briser par 
uartiers. 
Bertran, mestier no m’azauta de sirven, 
C'om l’aspzsa e l’eisorba e l’art e’l pen. 
T. n’Aucier ET DE BERTRAND : Bertran. 
Bertrand, ue me coavient pas le métier de ser- 
ent, vu qu'on le met en pièces et l'aveugle et le 


rûäle et le pend. 


T. Spezzare. 


. EsPESSETAR, ESPESSEGAR, v., briser, 


mettre en pièces, déchirer. 
Elhs los van toiz sPsssEGAR, que no n’es- 
apero mays cit. que aportero las novelhas. 
PuiLOMEN A. 
fs les vont tous metre en pières, de sorte que 
‘en échappèreut que quatre qui apportérent les 
ouvelles. 
art. pas. Mortz e nafratz tan laydament 
Et asPessatATz per Sarrazins. 
F. de S. Honorat. 
Tués et blessés si laidement et mis en piéces par 
arrasins- | 
Los autres, que no volgro penre baptisme, 


>ro totz RSPESSEGATZ. 
PutILOMENA. 


Les autres , qui ne voulurent prendre baptéme, 
irent tous snis en pièces. 


PES 


ANC. FR. À plasurs fist traire les denz 
E Li altres fist espeecer. 
Roman de Rou, +. 6098. Var. 


5a. 


S. Despussan, DESPEZAR, DESPECHAR, V., 


dépecer, mettre en pièces, diviser , 
distribuer. 


Cels falz Juzieus ferir e pzsracman. 
| Passio de Maria. 
Ces faux Juifs frapper et mettre en pièces. 
Lo pssrxzon plus meundamens que hom no 


fay carn a mazell. 
VF. et Vert. fol. 25. 


Le dépècent plus menuement qu'on ne fait chair 
à boncherie. 
Be say que mos payres, lo reys, 
Non pssPasa aysi son peys 
Ni las viandas a sa gent. 
Y. de S. Honorat. 
Je sais bien que mon père, le roi, ne distribue pas 
ainsi son poisson ni les subsistances à «a gent. 
Part, pas. Totas sas viandas saut Honorat avia 
DxsrssaDas a paures, 
| F. de S. Honorat. 
Toutes ses subsistances saint Honoret avait dis- 
tribuées aux pauvres. 


PESSEGUIER , PRESSKGUIER , s. n., du 


lat. PEnsICuS, pêcher. 
Florisson li Pxssxcurxa. 
Mancasrus : Al departir. 
Fleurissent les péchers. 
Aquel rR£ssEGUIERS es floritz. 
Leys d'amors, fol. 73. 
Ce pécher est fleuri. 


car. Presseguer. ront. Pessegueiro. 


2. PRESEGA , 5. f., pêche. 


De pazszGas anretz nogaills ; 
Faîtz n'oli. 
Dunes pE PraDss, “us. cass. 
De péches vous aurez noyaux ; faites-en huile. 


caAT, Presseg. roar. Peisego. 1T. Persica. 


PESTAR , v., lat. pisrane, piler. 


Voyez MunarTont, Diss. 33. 
Sol de P&sTAR en morter 
Pebre , e de tastar sabrer. 
Le motnr DE Monraupon : Fort m’enoia. Var. 
Seulement de piler en mortier poivre, et de 


tater sauce. 
k+r. Pistar. ront. Pisar. 17. Pestare. 


528; PET PET 


PESTILENTIA, pssrizmncra, PASr1- | PETICIO, retiriox, 5. f., lat. PeTiTto- 
Lensa, s. f., lat. PESTILENCIA, peste,| ne”, pétition, prière. 


contagion . | Fan falsas PxTICIOS e quero fals jutges. 
Guerras o raxriLantia au destrug la ciptat. La Pxricro que ell nos essenha. 
V. de S. Honorat. F. et Vert. , fol. 15aY. 
Guerres et peste ont détruit la cité. … Îls font de fausses demandes et cherchent de fur 
Per la pasrizxncra d’aqui on ve lo vens. J08e- » . 
Liv. de Sydrac , fol. 48. La prière qu'il nous enseigne. 
Par la contagion de là où vient le vent. Per demanda o PariTIox de somma d argen. 
Roma delhiorada de la PrsTI1x sa. Statuts de Provence. Joiies , t. I, p. 3 
Cat. dels apost. de Roma, fol. #1. Par demande ou pétition de somme d'argent. 
Rome délivrée de la peste. car. Peticié. usr. Petition. ronr. Peticäo. 11. 
anc. rR. D'estrange pestilence et de ocisiun. Petisione. | 


Anc. trad. des Livres des Rois, fol. 9. A» …. 
CAT. mer. ponT, Pestilencia. 17. Pestilensia, | ?° APPETIT, APETIT, 5. 7R., appeul, en 


pestilenza. vie, désir, 
es Per la»xrrr d'un bome. 
2. PEsrirenciaL, adj., pestilentiel. Chronique des Albigeois, cel. 60. 
L' ayre rRgrILENCIAL depuron. Pour l’appetit d’un homme. 
| Eluc. de las propr., fol. 134-5. Vencer los ar»arrrs del cors. 
Épurent l’air pestilentiel. 


. k , . Arbre de Batalhas, fol 61. 
CAT. ESP. PORT. Pestilencial. it. Pestilensiale. Vaicre les appétits du corps. 


3. PesrenT, ad)., lat. PESTILENTEM, car. Apetit. xsr. Apetito. pont. Apetite. ri. 


Appetito. 
pestilent , empesté. Pr° 
Per infeocio d’ayre PKSTILENT. 3. APPETIMENT, s. m., appétit, désir. 
Soven engendra PasTILExs malautias. Perdo arP«Timenr de maujar. 
Eluc. de las propr., fol. Bt et 16. Engeudra ar»zrI:mxnT dezordenat. 
Par infection d'air empesté. Eluc. de las propr., fo. 30. 
Eogendre souvent maladies pestilentes. Perdent désir de manger. 
caT. Pestilent., usr. ronT. 17. Pestilente. Engendre appétit désordonné. 
4. PasriranarT, ad}, pestiféré. 4. APreriTiu, @d}., appétitif, qui pro- 
Substantiv. Nombre de PEsTIF&RATz. duit l’appétit, le désir. 
Carya Magalon., p. 52. La virtat APPETITIVA que es ministrstiva 
Nombre de post{férés. de talent et de desirer de aliment. 
PET, »xir, s. m., lat. PRdiTus, pet, vent. Eluc. de {as propr., fol. 1. 
Qu’ ea fassa”! Pxrz per lor doner de ven. La faculté appétitive qui est productive d'envie 
T. ou cowrs pe Paovancx er »'AawAUD : Amies. | ‘de désir d'aliments. 
Que je fasse le pet pour leur donner du vent. CAT. Apetinit. Esr. Apetitivo. 1r. Appetitivo. 
Tals Pm1T2 que son de corn vos semblaran. . 
T. px Monran &T D'UNE DAME : feu veng. 3. ArrETaR » De lat. APPETERC, CORVOIIE, 
De tels pets que son de cor ils vous semhleront. désirer, ambitionner. 
car. Pet. xsr. Pedo. pont. Peido. 1r. Peto. Lo qual conte de Montfort l’arpsrer ‘2 


terra) e prenguet. 


2. PETAR, v., lat. PRDeRe, péter, éclater. Chronique des Albigeois, col. 1à 


Las castanhas del brasier Lequel comte de Montfort l'ambitionna (la terre 
Parox quan no son mordadas. et la prit. 
UN TROUBADOUR ANONYME : Las castauhas. CAT. Apetir. ESP. PORT. #petecer. 1r. Appeterr. 
Les châtaignes du brasier pètent, quand elles ne 
sont pas mordues. 6. Rerarrrio y $. fs lat. RaE&PRTITIO , ne 


ur. Petar. ronT. Peidar. pétition. 





PET 
Rerarrrio d'uns meteyssa dictio en ls f de 


versel. 
Leys d'amors, fol. 123. 


Répétition d'un même mot en la fin de verset. 


- Figure de grammaire. 
Fay se axpaTirio per aquela meteysshs ma- 


niera, 
Leys d’amors, fol. 123. 


Se fait répétition de cette même manière. 
ur. RepetictÔ. asp. Repeticion. ronTt. Repeti- 
cdo. 17. Repetisione, ripetisione. 


. Rersrene, s. m., lat. nEpRTIWOREM, 
répétiteur. 
De Clemen.., sxP&TxtRES... en essenhar. 
Cat. dels apast. de Roma, fol. 22. 
De Clément. répétiteur... pour enseigner. 


(7, ase. PORT, Repesidor. vr. Ripetitore, ripi- 


ñtore. 


. Rererna , v., lat. axexrene, répéter. 
Deu hom amparra et entendre las paranlas 


kel comensamen. 
Leys d'amors, fol. 113. 


Ou doit répéter et entendre les paroles du com- 
nencement. 
labs, Car el axrxrin no m’ agrada. 
Brev. d'amor, {ol. 6. 
Cor le répéter ne m’agrée pas. 
art. pas. Li duy bordo de la premiera cobla 
sou axrarrr en la segonde. 
Âquesta dictio tan soen RaP=TIDA. 
Leys d’amors, fol. 34 et 114. 
Les deux vers du premier couplet sont répétés 
aus Je second. 
Ce terme si souvent répété. 


AT. asp. PORT. Repetir. 1T. Ripetere. 


Cowerenr, adj., lat. cowprrenwremn, 


compétent. 


Son jadges 0OMPETENTS. 
Fors de Béarn, p. 1074. : 
Sout juges compétents. 


* Convenable, suffisant. 
Ditancia comraranr. 
Purgar... ab coxPxranr medecina. 
Eluc. de las propr., fol. 14 et 92. 
Distance convenable. 
Purger.… avee médecine convbnable. 
T. Competent. sr. PORT. 1T. Competente. 


HI. 


TIr pot. 


PET 529 


10. COMPETENTMENT, ads., convenable- 


ment, suffisamment. 
Sian refresqnit couraresTauzxr de viandas. 


Priv. conc. par les R. d'Angl., p. 42. 


Qu'ils soient rafratchis convenablement de vivres. 
CAT. Competentment. sr. PORT. IT. Competen- 


temente. 


11. Cowreris, v., lat. compxTEne, com- 
péter. 


Pogues 0 degues coMP«TIR , Oo appartener. 
Tic. de 1413 , de S, Eulalie de Bordeaux. 


Püût ou dût compéter, ou appertenir. 
A Las aotras cors comrariaia drech de ho far. 


Statuts de Provence. JULIEN, 1. 11, p. 495. 
Aux autres cours compéterait droit de le faire. 


caT. Competir. sr. Competer. ronr. Cumpetir. 


ir. Competere. 


PETIT, adj., petit, faible. 


E’1 reys Felipe casse lai, ab falcos, 
Sos passeratz e ‘ls Parrrz auselhos. 
Benraanp pe Bonn : S’ieu fos aissi. 
Et le roi Philippe chasse là, avee faucons, ses 


passereaux et Îles petits oisillons. 


Pxrrra boca, belhas dens. 
AuxauD 8 Manuæïi : Dona genser. 
Petite bouche , belles dents. 


Fig. El cors a gran e lonc el cor r2rrr e fals. 


Sonpet : Sel que. 
Le corps il a grand et long et le cœur petit et faux. 
Tals es apellatz rartTz 
Qu’es, quan s’eschai, pros et arditz. 
PisTOL&TA : Mania gent. 
Tel est appelé faible qui est, quand il faut, 


preux et hardi. 


Tant son li mal gran e Ⱦrtr li be. 
Cananer : Ben volgra. 
Tant sont les maux grends et petiss les biens. 


— Ado. Peu. 


Sabets PTIT, car pauc avets apres. 
BERTRAND DE Paais px ROU=RGUE : Guordo, 
Vous saves peu, car peu vous aves appris. 
Es PaTxr amats 
Hom paabres e coytats. 
P. CazpinaL : Selh jern que. 
Est peu aimé homme pauvre et pressé. 
Conoyss e sent et enten que P&rtr val ce Ps- 


V. et Vert., fol. 50. 
J1 connaît et sent et entend que peu il vaut et peu 


67 


il peut. 


530 PET 


axc, sn. Le chevalier se desmenta, 
Petit dormi , matin leva, 
Roman de Rou, v.7116. 
Adv. comp. 
Diguas me, tu heretje, parl ab me ün P&TIT 
Izanx : Diguas me tu. 
Dis-moi, toi hérétique, parle avec moi un peu. 
Esgardet vas terra UN PETIT. 
Un TROUBADOUR ANONYME : Srinor vos. 
Regarda vers terre un peu. 
ANC. FR. 
Poiz le pria asez ke ur petit menjast, 
Preist la cherité, un petit dinast. 
Roman de Rou, v. 2491. 
La resplandors del solelh la comensa a ferir 


PETIT CADA PETIT. 
| Lie. de Sydrac, fo. 52. 


La clarté du soleil la commence à frapper petit 
à petit. 
De PTIT EN PETIT Venc en gran estat 
Arbre de Batalhas, fol. 26. 
De petit en petit ( petit à petit ) il vint en grande 
position. 
Ex »Parir D” OonA ven grans bes. 
‘AsxauD DE CoTicmac : Lo joi comens. 
En peu de temps vient grand bien. 
ANC. IT. 
Di quel che costa a lei men che festuga 
Petita. 
Aucor non sien pitettè. 
BARBERINI, Docum. d'amore, p. 253. 
car. Petit. 


2. PETITET, adj. dim., petit, tout petit, 
enfant. 
* Auxeletz que son rs=TITETZ, 
C'om pren per mei Lo cap ab brets. 
Deunes px Papas, dus. cass. 
Oiselets qui sont tout petits, qu’on prend par le 
milieu de la tête avec piéges. . 
Subst. Aportavaa li an rxvirzxr qu’ el toques. 
Trad. du N.-Test., S. Marc, ch. 10. 
Ils lui apportsient un ex/ant (pour) qu’il le touchât. 


— Adv, Kgèrement, petitement. 
Mot PxTITET vol durmir. 
Brev. d'amor, fol. 52. 
Mouit légèrement veut dormir. 
anc. ra. De la dame vos voldrai dire 
Un petites de sa beauté. 
Fabl. et cont. anc.,t. IV, p. 408. 
Un peritet se tret aricre, 
Roman du Renart, t. II, p. 102. 
caT. Petitet. 


PET 


3. PeritamenT, ade., petitement. 
No trompet pas PETITAMENT. 
Arbre de Batalhas, fol. 
Il ve trompa pas petitement. 


PETRA, s.f., lat. PETRA, pierre. 
Jaspis es una Paraa qui a .xvir. semblanc: 
P. Des Bontrraczs, Not. des Mss., 1. V,p. "ii 
Le jaspe est une pierre qui a dix-sept sppar-se 
CAT. Pedra. xsr. Piedra. ronr. Pedra. : 
Pietra. 


2. PriRA, PEYRA,S. f., lat. PRfRA, pierre 
Quel gota d’ aigua que chai, 
Fer en an loc tan soven 
Que trauca la PEIRA dura. 
B. ne VenrADOUR : Covorts em 
Va que la goutte d'eau qui tombe, frappe er 0 
endroit si souvent qu’elle troue la pierrrdare. 
Si las Prinas eran pa 
‘ÆE qoe las siguas fosson vi. 
P. Canprwau : Tan son rare 
Si les pierres étaient pain et que les eaus fev. 
vin. 
Loc. No y remanria PxrRa sobre pErra. 
Roman de la Prise de Jérusalem, fa ©. 
N'y demeurerait pierre sur pierre. 
Pausarai en Sion la soberana pxrna eantoii 
Doctrine des Paudei. 
Je poserai en Sian ls souveraine pierre asçub:rr 
Clercia no valc anc tan 
Qu’ els solo anar prezican, 
Aras van Parras lansan 
À l'autra gen. 
P. Canpinas : Un derre 
Le clergé ne valut oncques tant qu’ils out cutam 
d'aller préchant, maintenant ils vont lançant pr 
à l’autre gent. 


Proverb. Qui met v«rRa contra sou viri si 


frara en lei. 
Trad. de Bède, (di. 


Qui met pierre contre son voisin, se blessers re"! 


— Pierreries. 

Es pus pretios, pus cars e pus valeus 
Que rzrnAs preliosas ni fis sur niar7® 
Preane ps Consiac : À 200 € 
Est plus précieux , plus rare et plas valsot ;: 

pierres précieuses ni or fn ni argent. 
Era cabert de rsraas preciosas. 
ParzLonxm 
Était couvert de pierres précieuses. 


— En parlant de l’aimant. 


PET 


Aissi col fer la rx1R4 d’ariman, 
Tira ves si fin’ amors solamen. 
BEnamaaD Toaris : Per ensenhar. 
Ainsi comme la pierre d’aimant le fer, elle attire 
vers soi pur amour seulement. 


Par allusion au serment que faisaient 


les combattants, dans les jugements 


de Dieu, de ne porter sur eux aucune 
amulette. 
No sai si us portats »Pata'o breu, 


Qu’ en aissi m faitz fondre cum nieu. 
Guisrauxe DE Bzaouzpas : Lai on hom. 


Je no sais si vous portes pierre ou bref, vu que 


par ainsi vous me faites fondre comme neige. 


AxC, CAT. Peyra. 


— Sorte de poids et de mesure. 


Durant le moyen âge, le mot pierre | 
servait à désigner un poids, qui variait 
de huit jusqu’à quinze livres; c'était 
aussi une mesure. Voyez Du Cance, 


Gloss., t. V, col. 430-1. 


La mesure du froment s'appelait 
PETRATA, ébid., 433; et prnxa, Can- 


PENTIER, t. III, col. 242. 


Las dichas cinquanta rxinas de blat de las 


proprias lauransas de la abais. 
Tit. de 1261. Dour, t. LXXIX , fol. 35. 


Lesdites cinquante pierres de blé des propres 


champs de l’abbaye. 


axc. ra. S'il poise 36 pierres au prix de 9 li- 


vres la pierre. 


Tic. des Péages de Paris. Du Cancer, t.V, col. 431. 


3. Prxazra, s./f. dim., petite pierre. 
Am .v. FRYRETAS. 
Leys d'amors, fu). 140. 
Avee cinq petites pierres. 


Pzyrauxras ades Jansan. 
V. de S. Alexis. 
Lançant incesamment de pelites pierres. 


cart. Pedreta. 


4. Prrnos, PEYROS, adj., lat. PE/ROSUHS, 


pierreux, de pierre. . 
Tolrai vos lo cor »x1nos, 
E cor de carn vos donarai. 
Brev. d’'amor, fol. 82. 





PET 53r 


Je vous Ôterai le cœur de pierre, ei cœur de chair 
vous donnerai. 
Peyressilh... uaysh soven en locs rxxnozss. 
Eluc. de las propr., fol. 219. 
Persil.. naît souvent en lieux pierreux. 
car. Pedrigos. sp. roaT. Pedrogoso. 1r. Pie- 
troso, petroso. 


5. PeyarenT, ad}., de pierre. 


En doas taulas rayaientrus Îa trames a 


Moises. 
Nobla Leycson. 


Sar deux tables de pierre il La transmit à Moïse. 


6. PEYRALIER , $. M., MAÇON. 


Fay tot a regls coma Payrarter lo mur tot 


engal a livell. 
V.et Vert., fol. 59. 

Fait tout à la règle comme maçon le mur tout 
égal de niveau. 
xsp. Pedrero. von. Pedreiro. 


7. Perrin, s. m., pierrier, machine à 


lancer des pierres. 
Can trazo”l Prrnise, 
E ’1 mur dezanvana. 
B. AanauD DE MonTcuc : Er quan li. 
Quand les pierriers tirent, et le mur s’écroule. 
Lo regisme de Salonic, 
Ses PxrRIER € ses manguanel, 


Pogratz aver. 
ds E. CaraxLs : Pus chaï. 


Le royaume de Thessalonique, sans pierrier et 
sans mangoneau , vous pourries avoir. 
car. Pedrer. xs». Pedrero. ronr. Pedreiro. 17. 
Petriere. 


8. Parnzina, 5. f., pierrier. 


Adoncs veirem aur et argen despendre, 
Parazraas far, destrapar et destendre. 
BxaTaaAnD DE Boan : Ar ven la. 
Alors nous verrons or et argent dépenser, pierriers 
faire , lever tentes et détendre. 
anc. Fn. Enging, perriere, ne befroi. 
Desoz la tor sont les perrieres 
Qui lanceront pierres pleuieres 
Roman du Renart,t.}, p.289; et t. II, p. 327 


9- PEIRIERA, PEIRRERA, S..f., carrière. 


Bartas, aiguas € PRIRIERAS. 
Tite. de 1278. Arch. du Roy., J. 308. 
Bois, eaux et carrières. 
Peira de Îas PEIRRERAS, 
Cout. de Fumel, de 1265. Doar,t. VIII, fol. 138; 
Pierre des carrières. 


532 PET 


PEZ 


car. use. Pedrera. vont. Pedreira. 17. Pe-| 13. PeynessiLe, PRaèSSILE , s. m., bat. 


criera. 


10. PayRIN, adj., de pierre. 
Lacafer s'en montet en la sala Pryarna. 
D'uua sala rsyntxa que fo haut compassada. 
Roman de Fierabras, +. #60 et 4212. 
Lucafer monta en La salle de pierre. 
D'une salle de pierre qui fut haut disposée. 
ANC. FR. | 
En la maison 8ymo®, en la chambre perrine. 
Roman de Berte, p. 58. 


11, Perno, PERBO , PEIRON ; PEYRON,; 
s. m:, perron, petits escaliers en pier- 
res ou en marbre, placés aux portes 
des villes, des châteaux et sur les 
routes, de distance en distance, pour 
que les voyageurs pussent monter 


plus commodément à cheval. 
Bel companhos, las! foras, al r&rros, 
Me precavatz qu'ieu no fos dorinilhos. 
Gtaaup px Bonnet : Rei glorios. 

Beau compagnon, hélas! dehors, au perron, 
vous me priies que je ne fusse pas dormeur. 

Pzaynoxs obratz e bels tauliers. 
V. de S. Honorat. 

Perrons ouvragés et beaux tabliers. 

Clavelat en la cros e batutz al pxtnon. 

V. de Ste. Magdelaine. 

Cloué sur la croix et bettu au perron. 

À Toloza, part Montegat, 

Plantara’l coms son guonfaino 

Al prat comtal, josta'l rarro. 
Baurnanpb DE Bonn : Lo coms m'a. 

A Toulouse, par delà Montagut, le comte 
plantera son gonfanon, dans le pré comtal, coutre 
Je perron. 

Anc. rR. Âu perron de la sale la royne descent. 
Roman de Berte, p. 16. 
Garda li dus de delez nn perron. 
Roman d’Agolant, v. 472. 


— Sorte de balcon. 


Lai al pxano on ella vai sezer. 
G. Fainir : De lieis. 
Là sur le perron où elle va s'asseoir, 


2. PEYAENAT, @dj., sauvage, qui vit 


au milieu des rochers. 


De cabra PEYRENADA. 
Eluc. de las propr., fol. 89. 
De chèvre sauvage. 


PRIROSELIAUM , persil. 

Pxyanssrzm preu tal nom, quar nayab s- 
ven en locs peyroses..…. val en vianda etre: 
medicins. 

EÆluc. de las propr., foi. 210. 
Persil prend tel nom , pares qu'il naît souvent e 
lieux pierreuz.…. il vaut en nourriture et en méde- 
cine. 

Pren fenolh, runzssreu, api. 

Collect. de recsttes de mil. 
Prends fenouil , persil, eche. 


xor, Perexil. sour. Perrezil. tv. Petrosclln. 


14. PaLiTRE, s. m., lat. Ppxraosetuus, 
ache , persil sauvage. 
Parrraz.. eu yvern si cuelh. 
Æluc. de las prepr., fol. 20 
Ache... se cueille en hiver. 
Car. asr. ronT. Pelitre. 


15. APEYREGAR, APEXREGUAR, D. lapider. 
APYYRaG An € aucire. 
Giteron la fora de la ciutat,e apxrancunusl. 
Hist. de la Bible en prov., fol. 78 «à 41. 


ZLapider et tuer. 
La chassèrent hors de la cité, et la Lapidrens. 


16. Ewprinesia, v., pétrifier, durar. 
art. pas. Pero si la gorga es tan durxids 
Que sia caïs aMP=aTAS= DA. 
Daupxss ps PaADEs , us. «ar 
Pourtant si la gorge est si dureie qu’elle ei qu 
Pétrifiée. 
Cant es xmPKTARTIDA. 
Brev. d’amor, fel. 2%. 
Quand olle est pétrifiée. 
AxC. ra. Le peitrissant avec la terre 
Que les rayons da bean soleil 
Echauffez soudain empserreren:. 
Ran: BELLEAU, te I, fol. 53 
Nostre cœar est endurcy, ; 
Canus px Berzer, Diversites, t. IE, fol. 3x. 
ir. Impietrire. 


; 
PEZE, s. m., lat. piswn, pois. | 
Per quatre livres de Przxs. | 
Tite. de 1428. Hist. de Nîmes, t. LL, pr.,p 2%. 
Pour quatre livres de pois. 
caT. Pesol. rr. Pisello. 


PEZOLH , PESOILL, PMOILL, 5. /., bat. 


PEDICULUS, POU. 


PHI 


Cam rsr0tus, negras e ‘scorpios. 
Brev. damor, fol. 55. 
Comme poux, puces et scorpions. 
Patorcis et arnas l’en nafsson. 
Cant auxels a ranrrzs. 
Deuves px PaADES, #us. cass. 
Poux et mites lui en naissent. 
Quavd oiseau » poux. 
se. Piajo. ronr. Piolho. rr. Pidoochio. 


. Prouzer, s. m. dim., petit pou. 
Car rxorLtars uoiris e fa. 
Deupes px Paaprs, dus. cass. 
Car de petits poux il nourrit et engendre. 
+. Ptojillo. 17. Pidocchino. 


 Pazozuos, raoictos, adj., pouilleux. 
Si vostr auxel es »xorLLOS. 
Davpes px Psanss, Jus. cass. 
&i votre oiseau est pouilleux. 
La pel.. trop escatozs et raz0LROsA. 
Eluc. de las propr., fol. 99-100. 
La peu. trop écailleuse ot pouilleuse. 
æ. Piojoso. ronr. Piolhoso. 1r. Pidocchioso. 


Paoiuuta, s. f., maladie de poux. 
Aïssi perdra la psorLLta. 
Deupas px Paapss, dus. cass. 
Aiosi il perdra la maladie de poux. 
æ. Piogeris. roar. Piolharia. 


ÉspuLoan, v., bas lat. xxpuLicani, 
épouiller, ôter les poux. 
Ab nostres cofraires que s0y appariatz, 
Que m'asruxeo ni grato, can m'en ven vo- 


lontatz. 
Izann : Diguss metu. 


Avec nos confrères (avec) qui je suis apparié, qui 
‘épouillent et grattent, quand m'en vient vo- 
até. 


Quan xsruzGA home... pezolhs, 

ÆEluc. de las propr., fol. 258. 
Quand on épouille... poux. 
r.vorr. Espulgar. 17. Spuleiare. 


ILANTROPOS , adj., grec @irarbpe- 
rss, philanthrope. 
PaiLaxraopos.. vol dire amant d'home. 


Eluc. de las propr., fol. 212. 
Philanthrope... veut dire ami de l’homme. 


ronr. 17. Filantropo, 
ILOSOPHE , PHILOZOr=, FILOSOFE , 
. M, , lat. saiLosoraus, philosophe. 


# 


PHI 533 


Que li »a1Loso7’ el doctor 
Jatguon. 
Un raousapoun ANONYHE : Seinor vos. 
Que Les philosophes et les docteurs jugent. 
Aquiet eran agut PHILOSOPHE nOmat. 
| VF. des. Honorat. 
Ceux-ci avaient été nommés philosophes. 
Jhesu Crist, nostre gran rILoz0r£. 
V.. et Vert., tol. 66. 
Jésus-Christ, notre grand philosophe. 
cat. Philosoph, filosof. sr. Filosofo. ronr. 
Plhulosopho, filosofo. :r. Filosofo. 


2. PnizosoPnia, PHILOZOrIA, FILOZOFIA , 


s. f., lat. PæiLosorœmA , philosophie. 
ParcozovrA vol dir amor de savieza. 
Ayso es la veraya riLozor1a. 
V. et Vert., fol. 48 et 37. 
Philosophie veut dire amour de sagesse. 
Ceci'est la vraie philosophie. 
Seneca dis, que saup rn1LOsoPHtA. 
G. Ouivies D'AnLes, Coblas triadas. 
Sénèque, qui sut la philosophie, dit. 
car. Philoïophia, filosofia. xsr. Filosofia. vor. 
Philosophia, filosofa. 1x. Filosofia. 
3. Fizosorxan, v., lat. PHILOsOpHA RS , 
philosopher. | 
Per #ILOsOPRAR. 


Cat. dels apost. de Roma , fol. 43. 
Pour philosopher. 


car. xsP. Filosofar. ronr. Phtlesophar filoso- 
far. rr. Filosofar. 


PHIZICA , PHssica, s. f., lat. PHysica, 
physique, médetine. 
Maistres de rurzrca ho l’escolar, 
Ab cocel de cossol de mestier o de das mai- 
stres de »rnxs10a. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 128. 
Les maîtres de médecine ou les élèves. 
Avec conseil de consul de métier ou de deux maî- 
tres de médecine. 
car. sr. Fisica. ront. Physica, fisica. 17. Fi- 
sica. 
2. Paxsic, ad}., lat. paxsicus, physique, 
médical. 
Am sermo puusiC demostratiu. 
Trad. d'Albucasis, fol. 2. 
Avec discours médical démonstratif. 
caT. &sP. Fisico. ont. Physico, fisice. 17. Fi- 
sico. 


534 PIC 


3. PHIZICIAN, s.m., physicien, médecin. 
Apres .xv. mielia ans, segon alcus Puizicras. 
. Es dit pels Pnis1ctas esperit vital. 
Eluc. de las propr., fol. 11#-9 et 20. 
Après quinse mille ans , selon certains physiciens. 
Est dit per les médecins esprit vital. 
IT. Fisiciano. 


PHIZONOMIA , s. f., lat. Pæysrogno- 
MIA, physionomie, forme, nature. 


Dels sobrecilhs et entrecilhs et de. lor rur- 
ZONOMLA. 
. Eluc. de las propr., fol. 39. 
Des sourcils et entrecils et de leur nature. 
De sa rHIZONOMIA, 
| Palayts de Saviesa. 
De sa physionomie. 
cat. Phisonomia, fisonomia. nsr. Fisonomia. 
roaT. Physiononia, frsionomia. Tr. Fiso- 
nomia. 


PHURFURE, ad}., lat. runrunzus, fur- 


furacé, qui est de la nature du son. 

La passio dita rHURrUREA , quan alguna es- 
cata si engendre, semlant a bren, que, en lati, 
es dit furfur. 

f pa Elac. de las propr., fol. 79. 

La maladie dite furfuracée, lorsque aucune écaille 
s’engendre, semblable à son, qui, en latin , est dit 
FURFUS. 


PIBOL, s. m., lat. PopuLus , peuplier. 
P180L es aybre... mot poblat de rams ves la 
razits. | 
Cum una faclha de rruaot. 
Eluc. de las propr., fol. 218 et 180. 
Le peuplier est arbre... moult garni de rameaux 
vers la racine. 
Comme une feuille de peuplier. 


PIC, s. m., Picus, pic, pivert. 
Lo rossignolh e”l tortz e’l gais e°1 pics. 
PrenrnE D’AUVERGNE : De josta. 
Le rossiguol et le tourd et le geai et le pivert. 


Pic a aital natura que fai son nis en albre. 
Naturas d’alcus ausels. 
Le pivert a telle nature qu’il fait son nid dans arbre: 


ANC. CAT. Picot, CAT. MOD. Pigot, Esp. Pico. 
tr. Picchio. 


PIC, s. m., pie, pioche. 
Voyez T.ernnirz, Coll. Etym., p. 122. 


PIC 


Belhas armas, bos feridors, 
Setges e calabres e r1Cx. 
RanmsauD DE Vaquernas : No m'agnd 
Belles armes, bons combattants , siéges et calsr 
et pics. 
Donavan am ponches et am »10s sus l'excursii 
YF. de S. Honorst. 
Donnaient avec pioches et avec pics sur l'écucil. 
Fig. Pilar dels bos , e dels crois rscx. 
Ux raousanous ANONYXEE : Seguer N esbuu 
Pilier des bons, et des méchants pioche. 
Quan be m pessa que mos rPtcx 
Picara, cuy que greu sia. 
BEananD DE TOT LO Mon : Mals fre 
Quand bien je pense que mou pic pioche. : 


” qui (que ce soit) qu’il soit pénible. 


ANC. va, Car vous mettiez vous-mesne à 
main au pic, à la pioche. 
Mémoires de Sully, t. I,p. 8 


— Terme de géographie. 
Mons... lors sobre nautas partidas per sx 
apeladas pics. 
Eluc. de las propr., fol. 161. 
Montagnes... leurs sur-élevées parties par :« 
appelées pics. 
caT. usP. Pico. ronT. Picäo. xr. Piccone. 


2. Pican, PIcHAR, ®., piquer, piocber, 
frapper. 
Am tan vai P:CAR a la porta. 
Lo moynes PICA tan fort. 
F. de S. Honorst. 
Sar-le-champ il va frepper à la porte. 
Le moine frappe si fort, 
P1cox li la lengua. 
Naturas d’alcunas bestss. 
Lui piquent la langue. 
Fig. Quan be m pessa que mos picx 
Prcana, Cuy que greu sia. 
BEaNAnD DE TOT LO Mos : Mals eg. 
Quand bien je pense que mon pic pioches, i 
qui (que ce soit) qu’il soit pénible. 
Prov. Folla res es celh qne rics4; 
Non vai l’obra melhniren. 
Guup ps BoanEix : Er auzirets 
Folle chose est celui qui frappe; il ne va pasa> 
liorant l’œuvre. 
Part. pas. Porta sabatos r1caTz. 
Leys d'amors, fol. x 
Porte souliers piques. 
CAT. sep, PORT, Picar. 17. Picchare. 


PIC 
, Piqua, s. f., pique, pioche. 


Portar so que y sera mesliers, PIQUAS € 

palas, e d’autres feramens. 
PHILOMENA. 

Porter ce qui y sers nécessaire , pioches et pelles, 
et d’autres ferrements. 

E ls autres am riquas bonas, destruio los 
murs € las tors. 

Cat. dels apost. de Roma, fol. 180. 

Et les autres avec pioches bonnes, détruisaient 
les murs et les tours. 
CAT. ESP. PORT. 1T. Pica. 


. Picasa, s. f., pioche. 
Ab pics et ab prcasas la porta an brisada. 
Roman de Fierabras, v. hho2. 
Avec pics et avec pioches la porte ils ont brisé. 


. Picuassa , s. f., épieu. 
Ab coltels e ab p1GuASSAs. 
Brev. d’amor, fol. 162. 
Avec couteaux et avec épieur. 


ICHIER, Pr«cuter, s. »., bichet, cru- 
che, pot, sorte de vase en terre. 
Voyez Denina, t. 1, p. 155 et 159. 


Ne faran teules e ricarxas. 
Que fassas teules ni PxcHIERSs. 
Trad. de l'Évang. de l'Enfance. 
Îls en feront tuiles et cruches. 
Que vous fassiez tuiles et crudkes # 
sc. ra. Deux beax pichiers de beau vin cler… 
Nos pranrons cel autre pichier. 
Roman de Partonopex de Blois, Not. des Mss., 
t. IX, p. 39. 
oz e chanes e pichers, et furent tuit de orchal. 
Anc. trad. des Livres des Rois, fol. go. 
Lai dist que s’il beuvoit plas, il lai donne- 
it et ferroit da pechier, ou pot. 
Le snppliant eust gaigné dudit Dominique 
a pot, ou pichier de vin. 
Lett. de rém. de 1389 et de 1397. CARPENTIER , 
t. [IT, col. 272. 
fc, tr. Dentro nn pechero indorato 
Colmo in giro di quel vino. 
Fr. Revt, Dit., p. 12, et annot., p. 48. 
- Mon. Bicchiere. 


CTA, s. f., pite, sorte de monnaie, 
autrefois le quart du denier. 
-V. moutons, .v. grostres carts, .I. PICTA. 


îe. de 1433. Hist. de Nimes, t. UL , pr., p. 241. 


Sinq moutons, cinq gros trois quarts, une pile. 


PIE 535 


PIEGZ, PreITZ, PIeTZ, adv. comp. , lat. 


PEJUS, pire. 
Piurs trai que si moria, 
Quai pauc ve s0 qu’ama fort. 
Sonper : Aylas e. 
Pire souffre que s'il mourait, qui voit peu ce 
qu’il aime fort. 
Be m fetz rPixTz d’aucire. 
B. pc VenTanour : Lanquan vey. 
Bien me fit pire que occire. 
Loc. Van de mal en Pr&trz ganre. 
G. Otavits D'ArLES, Coblas esparsas. 
Vont de mal en pire grandement. 
Subst. Si mals m’es pres, no vuelh que »1x6z 
m'en prenda. . 
Pons DE LA GARDE : Sitot. 
Si mal m'est pris, je ne veux pas que pire m'en 
prenne. 





2. PIEGER, PEGER, PIRJER, PRJER, PIEIER, 
PRIOR, PEIOB, PFIRE, ad}. comp., lat. Pr- 


30REM, pire, plus mauvais, détestable. 
Pracers es sofrirs que morirs. 
AMANIEU DES Escas : Done per cui. 
Pire est le souffrir que le mourir. 
 Anc no m puesc dezamar 
Selha que m tolh joy e deport, 
Aus m'afortis ades on r1EGRA m’es. 
A. Dantrez : D’autra guisa: 
Oncques je ne puis cesser d’aimer eelle qui m'ôte 
joie et plaisir, au contraire je me réconforte inces- 
samment où pire elle m'est. 
Ades la trobaria rx1oR. 
T. DE P. D'AUYVERGNE ET DE B. DE VENTADOUR : 
Amicx Bernard. 
Ion Je La trouverais pire. 
L’aiga que suau s'adui 
Es PaGzn que cela que brui. 
B. pe VENTADOUs : Lo rossignols. 
L' eau qui doucement s'écoule est pirs que celle 
qui bruit. 
Pero yeu pren lo mens rayon. 
T. DE G. Riqu'er ET DU COMTE D’ASTARAC : Coms. 
C’est pourquoi je prends le moins détestable. 
Subst. Per qu’els P&1OR venran a salvamon,. 
_Poxs pe CAPDUEIL : Er nos sis. 
Par quoi les pires viendront à salut. 
Superlat. Ar sui partitz de la r2tor 
C’anc fos vista ni trobada. 
RausavD D'Onanes : Non chant per. 
Maintenant je me suis séparé de la pire qui oncques 
fut vue ni trouvée. 


536 PIE 


Cella que ill tol lo coms que sos pairis 
E s0s oncl'es, e sos PRIAES vetis. 
Ramsaup ps Vaqueinas : Del rei d’Arragon. 
Celle que lui ôte le comte qui est son perrain et 
son oncle, et son plus mauvais voisin. 
Loc. Ire de mal en pz10n. 


B. Zonar : Totz hom qu’ enten. 
Ira de mal en pire. 


Guëèrra fai mal tornar en psros. 
Arwrni 2 PEGuILAIN : Sels que. 
Guerre fait tourner mal en pire. 
asc. rR. Et qu'il en avoit le pezor. 
Contin. de Guillaume de Tyr. MaaTENRNE , t. V, 
col. 592. 
Mettent avant Jor bon vin... et quant il 
sant de celui eschaufé, lors aportent il lo 
péior. 
S'ermon du x1ve siècle. CanranTren, t. LE, col. 227. 
Puis.li deffablez le mantel 
Et la cote, sauz atargier, 
Li fetes à pior changier. 
Fabl. et cont. anc., t. 1, p. 366. 
Et Li religieus jà pteur n'en seront. 
Juan px Meuno, T'est,, v. 715. 
Unques pejur semblaut ne fast. 
Masre pe Fnance, t. I, p. 164. 
ANC. CAT. Pejor. 2sr. Peor. roar. Peior, peor. 


ir. Peggiore. 


3. Peruarxx, s. m., détérioration. 
Mas part la mort uo vei nuls Pr&yUnI=aS. 
Nar px Mons : Le valor. 
Mais après la mort je ne vois nulles détériorations. 


4. Parunazo, s. f., détérioration, dé- 
chet, délabrement, empirement, 
Non deu far a Dieu ra3uURAzo, 
Que l'ourara, sil serv onradamen. 
Forquer px Mansarize : Hueimais. 
H ne doit pas causer à Dieu déchet, vu qu'il 
l’honorera , s’il le sert honorablement. 
Dieus mi perdo, 
Si’l rasonatz, vei VOS P&JURASO. 
T. px Jossear xt DE P. Bazmonp: Peire. 
Dieu me pardonne, si vous l’accusez , je vous vois 
empirement. 


5. Paunansa, s. f., empirement, dété- 
rioration. 
Doucas val mais, segon la mi esmansa, 
Qu’ els autres dos s um tant de PRIORANSA. 
T. ne RAMSAUD, DE G. ADMENAB ET DE PERDIGON : 
Fn Asemors, 


PIE 


Donc il vaut davantage , selon mon estimation, 
vu que dans les autres deux il ya uve fois sut 
d’empirement. 


6. Parunauex , 5. m., détérioration, 
déchet, empirement, délabrement. 
Lo jutges den far emendar lo dan, sk 
PEJURAMEN de Ja causa. 

En tal guiza que la causa non aia Putui- 
max d'aquo qu’ela valis. 

Trad. du Code de Justinien, fol. 18 « 1. 

Le juge doit faire amender le dommage, c'at+- 
dire la détérioration de la chose. 

De telle sorte que ls chose n’ait pas détériarsios 
de ce qu’elle valait. 

ANC. CAT. Pejorament. ronT. Peorament. 11. 

Peggioramento. 
7. Parunan, v., lat. PRIOnARE, empirer, 
devenir pire, se détériorer, gâter. 
Car a tots jorns vei mon dan parts. 
AnnAuD DE MARURL : En mou cr ui. 
Car à tous jours je vois mon dommage empinvr. 
Car non posc rssunaR sb morir, 
Mi lais viure. 
B, CALvo : S’iou ai perdat. 
Parce que je ne puis empirer avee le mourir, x 
me laisse vivre. 
No cresats que m rwun, 
Enans me meillurarai. 
R. Joapax, $rcowre pe Sanrr.Antonrs : L 
chars teps 
Ne croyes pas que je u’empire, au contraire } 
m’améliorerai. 
Vey qu'ades se P&IURA, 
Que, s’ieu m'irays, de tot en tot sordsi. 
GuicLAUne DE Saisr-Drpuen : El mes 2e 
Je vois qu'incessamment elle s’empüre, que. # 
je me fêche, de tout en tout elle s'avilit. 
Loc. El paac el trop, l'uns e l'antre rurcu. 
| Sonpxz : Puois trobet. 
Le peu et le beaucoup , l’an et l’antre empire 

Part. pas. La causa en seria PzJURAD:. 

: Trad. du Code de Justinien , foi. 8. 
La chose eu serait détériorée. 

ANC. CAT. Pejorar. ANC. asp. rOnT. Peort. 

tr. Peggiorare. 


8. Arrsuman, v., empirer, devenir pi. 
Desastrucs nssquei de maire, 


Pus tots mals mi APEIURA 
RamsAUD D'OnSGE : Ar m'e. 


PIG PIG 539 


Je maquis malheureux de mère, puisque tout mal 
m'empire. .- 


Part. pas. Aranha fa trop uous menutz..: et 
PICHATATZ. 
: Eluc. de las propr., fol. 277. 
L’araignée fait de nombreux œufs menus... et ta- 
chetés. 










. Pasue , adj. sup. , lat. prssimus, le 
pire, le plus mauvais. 


Derreira paraula es PRsmMA errors. 
Trad. de Bède, fol. 43. 
La dernière parole est la pire erreur. 


PICRE , adÿj., lat. picnum, paresseux, 
négligent, tardif. | 
Meys en ayss0 .em totz PiGnss e noncalens. 
F., et Vert., fol. 60. 
Mais en ceci nous sommes tous paresseux et non- 
chalants. 
Trebalh ab temprament es... de natara rr- 
ana et sompnolenta agulho excitatia. 
Eluc. de las propr., fol. 78. 
Travail avec modération est. de nature paresseuse 
et somnolente aiguillon excitatif. 
ANC. FR. 
Et le pigre sommeil ses tristes onrs attelle, 
Et, porté sar an char, qui se roule sans bruit, 
Porte la pesanteur, le silence et la nuïct. 
Do Bartras, p. 448. 
Et a été fort pigre et négligent. 
Foucqué, Vie de J.-C., p. 216. 


«sr, Pigre, pigro. 17. Pigro. 


a. Picuicta, Picaissia, 5. f., lat. Picnr- 
TIA, paresse, négligence. 


Accidia, so es rGrtcrA de ben far. 
P.. et Vert., fol. 64. 
Indolence, c’est-à-dire paresse de bien faire. 


IFART, adj., piffre, replet, terme 
d'injure. 
S'ieu truep Peitavin PirART, 
Sabra de mon bran cem talba. 
BssTranD DE Bonn : Un sirventes. 


Si je trouve Poitevin piffre, il saura de mon glaive 
ument il taille, 


[GA , s. f., lat. Ppica, pie, agace. 

La volp se fa morta.., venon las »iGas, e 
sion se sia morta, € picon li la lengua; et 
la gieta sas dens e sas srpas, e pren las Proas, 
las devora. 

Naturas d'alcunas bestias. 

Le renard se fait mort... , viennent les pies, et 
les croient qu’il soit mort , et lui piquent Le Jlan- 
ie; et lui lance ses dents et ses griffes, et prend 
spies, et les dévore. 

Cornelha, corp, r1Ga. 

Æluc. de las propr., fol. 139. 
Corneille, corbeau, pie. 


r Picasa. ronTr. Pega, 1r. Pica. Yvern... es... de #1GR1IcrA generatin. 


- . Eluc. de las propr., fol. 124. 

Pic, ad]. pie; changeant. Hiver... est. de paresse génératif. 

No fo vers, descoloratz ni PIcx. 
SERVEAL DE GIAONS : Qui bon frug. 


Ne fut vert, décoloré ni pie. 
g. Li baron vair e pic. 
E. Cara£Ls : Pus chai. 
«s barons variables et changeants. 
No i a lengua vaira ni P:Gua. 
DrEupres px Paaves : Si per amor. 
| n’y a langue variable ni changeante.. 


CAT. ANC. usP. Pigricia, pont, Preguica. 17. 
Pigrizia. 
3. Picarssa, PIGREZA, 5. f., paresse, 
lenteur. 
Picnssa de volantat. 
Buou ha prGnxzA, axe rndeza. 
Eluc. de las propr., fol. 38 et 229- 

Paresse de volonté. 
Bœuf a lenteur, âne rudesse. 

T. Pigrezza. 


Amors es tan vaira, PIGUA. | 
Mancasaus : Dirai vos. 
mour est si variable, changeant. 


Le mot Pre ue se dit plus que d’un 
eval de deux couleurs dont l’une 
. le blanc. 


4h. PicaiTar, v., paresser, être pares- 
seux, faire le paresseux. 
Si, P16R1Tax, tardo geyshir del ni, fiero’ls 
ab le bec. 
Eluc. de las propr., fol. 140. 
| Si, faisant les paresseux, ils tardent à sortir du 
le. | nid , ils les frappent avec le bec. 


III. 68 


PrcHATAR, ®., tacheter, ètre, rendre 


538 PIG PIL 
5. Picramuwr, ade., négligemment , in- |  Aquel es maudit lo cel fai l'obra... ru 


s08aMEnT. 
dolemment. Doctrine des Vaudois. 


Pionawenr € tebiament. 
Doctrine des Vaudois. 
Creme arc. ra. Mauvesement et pérécemsement ir. 
1r. Pigramente. Gest. de Louis-le-Débonn. Rec. des Hist. de Fr 
LVL pe x 
car. Peresosament. ssr. Pererosamente. 














6. PERKZOS, PARRZOS, PIRREZOS, ad}. 
paresseux, fainéant, lent, tardif. 
Nogligens et oblidos e ruezos e fines e de- | PIJON , s. m., lat. ripionem, pigeon. 

Per x. pols et .itr. PUOnS. 
Wet Vert., fol. 12. Tit. de 1428. Hist. de Nmes, 1. IX, pr pet 
Négligent et oublieux et paresseux et flasque et | Pour dix pouleus et quatre pigeons. 

Lans mur. Pichon, rr. Piccions. 

Nuls homs non den tarder de far son pro, 

Ni ranezos emer de garaignar. 

Un raousanous anontur, Coblas esparsas. Cum l'ordi, cant lo pil 
Nul homme ne doit tarder de faire son profit, ni | desobres ab lo pilo. 

être paresseux de gagner. Trad. de Bède, (ol. 43 

Hom greu e Prnnazos. Comme l'orge, quand vous le piles dans le me 
Leys d'amors, fol. 130. ter, frappent dessus avec le pilon. 
Homme dificile et fainéant. axe. ar. mers iv. Pila 
Substantio. Formits es bons, ses dupter, 
Per los renezos essenhar. 
Brev. d'umor, fol. 53. 


faïbens. 





PILA , s. f., lat. riLa, mortier. 
en Ja era, fers 





2. Pico, s.m., pilon. 
Cam l'ordi, cent lo piles en la pla, fe 
desabres ab lo r110. 








i est bonne , sans douter, enseigner 
yum eus | PORr emseigr Trad. de Bbde, fol. ÿ} 
- Comme l'orge, quand vous le piles dans Le m*« 
ane. ra. Por perepos fa malt tenue. frappant des arc le pllom. 


ea. Pereses. me Feat "Ga | ie, Pilon. ronr. Piläo. 1r. Pille. 
3. Piran, w., piler, broyer. 
qe Prarza, raneza, 5. fe, paresse, in- |" Cou l'ordi, cant lo riras en la in 


dolence. desobres ab lo pilo. 
Pauxza de cors. Trad. de Bède, fol. $3. 
Regla de S. Beneseg., fol. 37. Comme l'orge. quand vous le piles dans le mr 
frappant dessus avec le pilon. 








Paresse de corps. 
ee à O r1Les tot essemps molt be. 

—_ Loisir, Tépos. Liv. de Sydrac, Wl. 7. 
Qui sdonsr no si vol a rEREEA , Qu'il le pilét tout ensemble mont bien. 
Caut o pot far, sobregrans foldats es. | pen pas. Am erotas de cabra o de camci 

B. Camonse pe Mansmiue, Coblas triadas. re n en Te met 
: : as e passades sotilmen. 
Qui sdonner ne se veut à lobsir, quand il le peut “Live de Sydrac, far 
a TEE ee Etre. a co de SD 
car. Peresa. wr. Peresa. passées fnement. 


8. Prunssza, 5. Je, paresse, lenteur. | "°*7: Pdar 17: Piflare, pigiare. 


Accidia que es raaxzasa de far be. PILA, s. f., sanctuaire. 
Pet Fert., fol. 61. La rtxa plena de gran dardat… Ysit à) 
1ndolence qui est paresse de faire bien. ra san e net. 


Abrégé de l'A. et du N.-T. fe à 
9: Paursosawenr, ade., paresseusement, | Le nude plein de groode dune 1 2 


indolemment. i du sanctuaire sain et mel. 


PIL 


PILAR , s. ”., pile, pilier, colonne. 
Voyez Munarour, Diss. 33. 


Cornua lo bou rrLan sosten los frevols basti- 


mens e la mayo. 
F. et Vert., fol. 58. 


Comme le bon pifier soutient les fragiles bâtisses 
et ka maison. | 
Avetz à far .xx. prcans de marmes. 
PHILOMENA. 
Vous avez à faire vingt colonnes de marbre. 
En Espanha a un pon..., 
Un riLAns y a senbors. 
G. ApuzmaR : L’aigua pucis. 
En Espagoe il y a un pont... , une pile il ya mai- 
tresse. 
Fon aunits per fals Jusion fello, 
E ’n fun batats o liatz al riLan. 
RamsauD px VAQUEIRAS : Aras pot. 
Il fut bonai per les faux Juifs félons , et en fut 
Lattu et lié au pilier. 
Fig. Pivan dels bos e dels crois picz. 
UN TROUBADOUR ANONYME : Seigner N enfant. 
Pilier des bons et des vils pioche. 
Lo ter riLan de oratio. . 
V. et Vert., fol. 88. 
Le troisième pilier d’orsison. 


CAT. Esp. PORT. Pr/ar. 


2. Prsra ,s. f., pile. 

Per far pons, risras, o autres bastimens. 
Trad. du Tr. de l’Arpentage, part. Ire, ch. 35. 
Pour faire ponts, piles, on autres bêtisses. 

CAT. &sP. 1T. Pile. 


3. APiLan,s. m., pilier. 
Fig. Fe et esperansa e devotio devon esser .111. 


APILARS d’ oratio. 
V. et Vert., fol. go. 


Foi et espérance et dévotion doivent être trois 
piliers d'oraison. 


3. APILAR, 2., empiler, appuyer, Join- 
dre, élever, adresser. 
Eran tug cec, 
Et annavan s’en per La via 
APILANT. 
Trad. d'un Évang. apocr. 
Lis étaient tous aveugles, et s'en allaient per le 
voie en s'appuyant. 
Fig. Vas leis cui mos precs ar. 
B. Cazvo : Er quan voi. 
Vers celle à qui ges prières J'adresse. 


PIL 


Taaut ant som dur oor 4APriLz. 
ConnaL : Comator d’Apchicr. 

Si haut que s00 dur cœur il éééve. 

À autre amor no m’APIL. 

Aurent »x Bazzinot : Pos lo gai. 

À autre amour je ne m'appuis. 

On ferms sabers s' APILA. 

RaïmonD DE MinAVaAL : Aissi. 

Où solide savoir s'appuie. 


539 


LS 


— Soutenir, réconforter. 
Me sent ferîit d’un tal fosil, 
Don nueg e jorn m' APiL. 
R. Vipaz De BEsAuDun : Entr el. 
Je me sens frappé d’un tel fusil , d’où auit et 
jour je me réconforte. 


— S'amasser, prendre, s’evraciner. 
La reycz non APILAVA. 
Evang. de Li quatre semencz. 
Le racme ne prenait pas. | 
Si que en lor non s’ Arrza la divina semences. 
| Lo novel Confort. 
De sorte qu'en eux ne prend pes la divinc se- 
mence. 
Part. pas. Es se tras un pilar mes, 
Et estet s’ aqui arILATz. 
Roman de Jaufre, fol. 29. 
1] s'est mis derrière un pilier, et se tint là appuyé. 
Cant os aritaDa de .rr. pilars. 
V.. et Vert., fol. 8. 
Quand elle est appyde de quatre piliers. 
Lur gantss an aArtzanas 
En lor coides. 
Roman ds Jaufre, fol. 56. 
Leurs joues ils ont appæyées sur leurs coudes. 
Fig. Oraso que es Ar1LA DA de fe, e de esperansa 


e de devotio. 
F. et Vert., fol. 91. 
Oraison qui est appuyée de foi , et d'espérance et 
de dévotion. 
CAT. 5sP. Apilar. 1r. Appiglare. 


5. Coæpiran, v., lat. compiLane, compi- 
ler, rassembler. 
Conrizan e ajustar tot eo que denan eru 
escampats e dispers. 
Leys d'amors, fol. t. 
Compiler et ajuster tout ce qui auparavant était 
épars et dispersé. 
E ’ls belhs digs dous, durs, enbert, 
Jonb e las e d’aut comr1z. 
R. Vipaz pr Bssaupbun : Entre”’l. 


540 PIL 


Et les besux dits, dous , durs, couverts, je joins 
et lace et compile de haut. 
Lo qual el meseis compteur. 
Brev. d’amor, fol. 1. 
Lequel lui-même il compila. 
Part. pas. Lo primiers credo ComPiILATz 
Per los apostols espiratz. 
Brev. d’amor, fol. 144. 
Le premier credo compilé par les apôtres inspirés. 
CAT. &se, PonT. Compilar. 17. Compilare. 


6. Comnrario, s. f., lat. comrrzarto, 
compilation. 
Deu hom far comrtcarro. 
Leys d’amors, fol. 41. 
On doit faire compilation. 
La quinta cowp1Larto, o obra de las Sunhtas 
Escripturas. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 23. 
La cinquième compilation, ou œuvre des Saintes- 
itures. 


car. Compilaci6. xsp. Compilacion. ronr. Com - 
pülaçdo. 17. Compilasione. 


7. Daxaorir, s. m., mine, sape. 
Fig. : Nan‘tem pasarir 
Qu’ els nescis dezapile. 
Rarmonp px MinAvAL: Aissi mte. 
Je ne crains pas sapa qui les ignorants ébranle. 


8. DesaPiLAR , DEZAFILAR, V., MiDEr, Sa- 


per, abattre, ébranler, détacher. 
Fig. . Non tem dezapil . 
Qu' els nescis DErarILa. 
RauronD px MinAVAL : Aissi m te. 
Je ne crains pas sape qui les ignorants ébranie. 
Si”l mal per so lo pxsariLa, 
Lo fel li donatr d’nn’anguils. 
Dxunes pe PhADES, Aus. cass. 
Si le mal pour cela l’abat, vous lui donnes le fe] 
d’une anguille. 
Ni ai cor que m'en pzzarit, 
‘ Si m dures mil ans ma via. 
Lawraanc Cieara : Escur prim. 
Et je n'ai pensée que je m'en détache, quand 
me durerait mille ans ma vie. 


9. Oritar, v., lat. oprirare, opiler, 
obstruer, arrèter. 
No orica tant la melsa nil (egge. 


Eluc. de las propr., fol, 2:2. 
N’optle tant la rate ni le foie. 


PIL 


Oprixa les nars. 
Trad. d'Albucasis, (ol. 14. 
Obstrue les narines. 


Part. pas. Totz hom qn’es si aturatz 


Que, pos en re ses oPtLaTI, 
Per autrui sen no s’en movris. 
Devpxs pe Paapes, Poëme sur les Vertas. 
Tout bomme qui ést si résolu que, après qu'a we 


chose il s’est arrété, par raisonnement d’satrui il te 
s’en détacherait. 


Las dichas carrunculas s0 restrechas et or: 


TA DAS. 


Æluc. de las propr., fol. 16. 
Lesdites caroncules sont resserrées et opiles. 


caAT. 2sP. PORT. Opilar. rr. Oppilare. 


10. OPrILACIO, OPILACIO, s. f., lat. or 


PILATIO , opilation, obstruction. 
Oriraciv del fegge. 
Eluc. de las propr., (ol. #:. 
Obstruction du foie. 
Si la orPrLacto es apparent, propdans. 
Trad. d'Albucasis, toi. 5. 
Si l’opilation est apparente, prochaine. 


car. Opilaci6. rsp. Opilacion. ronr. Opilarse 


ir. Oppilarione. 


11. Oriariu, adj., opilatif, obstructf 


propre à opiler, à obstruer. 

Costrictiva et OPILATIVA. 

Del fegge et de la melsa optLartva. 
Elnc. de las propr., fol. set #1 

Constrictive et opilative. 

Du foie et de la rate obstructive. 


car. Opilatiu. xsr. port. Opilatiro. rt. 0 


latvo. 


12. Dxoriran, v., désopiler. 


La melsa DaoPr1A. 
ÆEluc. de las propr., tel. 25 
Désopile la rate. 


CaT. esr. roRT. Desopilar. 1x. Disoppilart. 
13. Deorirarit, adj., désopilatif, pro 


pre à désopiler. 
De la melsa so pxoprtarrvas. 

. Elue. de las propr., fl. x: 
De la rate sont désopilatives. 


cat. Desopilatiu. zsP. Pont. Desopilanr ”: 


Disoppilativo. 


PILHAR, rizar, »., piller, dérober. 


Voyez Muraron, Diss. 33. 


= 





| PIL PIL 541 


La li volien venir prendre, saisir e ricnan. | PILOTA , PELOTA , 5. f., du lat. piLa, 


Chronique des Albigeois, col.8. | Lelotte, paume , balle. 
La lui voulaient venir prendre , saisir et piller. Mas aissi coma 


Corria lo pays, raubau, PILLAN. U | 
Arbre dé Batalhas, fol. 133. ne 7 . ns rl 29 


Courait le peys, dérobant , pillant. se 
Mais ainsi comme une peloite ou pomme. 
Part. pas. Pres, cremat, PILHAT e robat, Tant haut me farias levar 
Statuts des barbiers de Carcassonne. Ord. des ARE Nan me 


Com s eu fos una P&aLOTA. 
. de Fr., + I, p. . 
. À , Fr.s 1400 VU, p. 400 GUILLAUME DE LA Tour : Una doas. 
Pris, brûlé, pillé et dérobé. - 


| Si haut vous me faisiezs élever comme si je fusse 
La vila era estada »rtHaDA per los premiers. | que paume. : 
| Chronique des Albigeois, col. 18. Era tot lo mon aici com una r«rora re- 
La ville avait été pillée par les premiers. donda. 
CT. 8sP, Pillar. Pont. Pilhar. 1r. Pigliare. Hist. de la Bible en provenç., fol. 1. 
Tout le monde était ainsi comme une pelotte ronde. 
} Pizares, s. m., pillage. 


Del PILATGS que era estat faict. — Pilule. 


Chronique des Albigeois, col. 56. | Tres P1L0TAS faits atressi. 
Du pillage qui avait été fait. Tres present de done cas 
car. Pillatge. xs. Pillage. ront. Pilhagem. | paires aussi trois Pilules. ns 
| . Trois pilules il doit lui donner. 
* Przranr, s. mr, pillard , voleur. 


Devria aver nom de PILLART. — Peloton, troupe, masse, tas, pile. 
Dernit avai dre de res fl, 203. Per que en ana PILOTA tut 
1° AVOXF nom ce piéturæ: Son jas en ta fauda casucb. . 
; . Trad. d’un Evang. apocr. 
ILO, sm, lat. PILUM ; dard, javelot. C'est pourquoi en un Las tous sont en bas dans 
Per sendiers ton giron tombés. 

D’ Armanhagues e falsartz e »1LOS car. Pilota. xse. ronr. Pelota. 
Veicem. | 
P. Canminar : Tendas etraps. | — Sorte d’exaction qu’en certains pays 


Par les sentiers d’Armaguac et faussarts et dards . | u 
ous verrons. on prélevait sur les nouvelles mariées 


O apcha esmoluda, faucilla o rio. étrangères à la localité. 
GuriLauxe pe Tune. Abus que on apella la PxLorA, quant una 
Ou hache étoulue, faucille ou javelot. fema va en mariage de un luec en autre. 


Statuts de Provence. JuLIEN , t. 1 , p. 600. 
Abus qu’on appelle la pelotte, quand une femme 
va en mariage d’un lieu en autre. 


fig. M'a si nafrat ins el cor d'un PI10. 
Gaussenax pe Sainr-Larpren : Pueis fin’ amors. 
Ma tellement blessé en dedans au cœur d’nn dard. 


xc. ra. Nous chargèrent les Sarrazins tour | 2, PILLULA , s. f., lat. pizura, pilule, 


de pyles que ïil traioient au travers du Cove que tu'lacses malaute... am PILLULAS. 
fenve. Trad. d’Albucasis, fol. 4r. 
Je ne fu pas blécié de leur pyles que en cinq 11 convient que tu reléches malade. avec pilules. 
eus, et mon roucin en quinze liens. PizzuLas de diacastoream ab sac de rutha. 
Joinviice, p. 4$ et 52. Eluc. de las propr., fol. 85. 
Quant je vi les pilez descendre, Pilules de diacastoreum avec suc de rue. 


Et les sajetes barbelées | | . 
Chaoir entor moi granz et lées… 3. PinorTera, s. f. dim., petite pclotte, 
Et pilez volent conme grelle. pilule. 
Roman du Renari, 1. 1, p. 323. No pren mas una rILOTETA. 
Ar.1r. Pilo. D’aco faretr tres PILOTETAS 


54a PIM PIM 


Non plus d’ una fava grosestas. Conoisser las sembilanses de las Pimsaris 
Dunes DE PRADES, Aus. Cass. ni dels lectuaris, 
Ne prend qu'une pilule. Trad. de Bède, oi. 55. 
De cela vous ferez trois pilules non (pas) plus Connaître les ressemblances des piments et c: 
qu’une féve grossettes. électuaires. 
cat. Pilotera. 1r. Pelotilla. — Épicerle. 


Aqui meteïs fetz piment atressi 
De PrMenTAas mot noblas e de vi; 
Las PIMENTAS s0n virtotz divinals. 
Épttre de Matfre Ermengaud à sa sair. 
Là méme il fit aussi piment d'épiceries mel: 
5. PINBOLETAS , s. f. dim., petite pilule, | nobles et de vin ; les épicaries sont les vertus dirine 


Douaretz..…. : - . 
Lendema dos PENÉOLRTAS. 3. PrmenTima, s. m., pimentier, arbre 
de douceur. 


Très PrmBOLuTAS, la setmana. 

V re ne ronred Aus. cas. | _— Fig. et allusivement à la blessure de 
ns donnerez..… le lendemain deux petites pi- Jésus-Christ. 

Trois petites pilules, la semaine. 


4. PinmorA , s. f., pilule. 
Tro que puscats PINmoLAs fur. 
Deupnss De PRADES, Aus. cass. 
Jusqu’à ce que vons puissiez frire des pilules. 


Qui cossira lo trauc del rrœxTins. 
É pftre de Matfre Ermengaud à se ser 
PIMENT , PIMEN, PIGMENT , 5. m., pi- Qui considère le trou du pimentier. 


ment, sorte de boisson composée de | ;. Picusmrant, adj., pimentaire, qu 


miel et d'épices. concerne l’épicier, le droguiste. 
Piemenr es dit quar si fa d’especies. Per art rromaNran1A si fan alcus bearas:t. 
Eluc. de las propr.; fol. 272. et clectnaris. 
Piment est dit parce qu’il se fait d'épices. Eluc. de las propr., fol. x2. 
Fel, mesclat ab eyssens, Per art pimentaire se font aucuns breaver: « 
M’es endevenguts r:mans. | électusires. 


BexTnAnD ps Bonx : 8’ abrils e fuelhas. Substantio Épicier. droguiste 
Fiel 1 ? 1 . * *P ? pee 
iel , mélé avec absinthe, m'est devenu piment Prementants apelam aquels qai vend à 


Bon vin e ricmexr. : F 
cofisho especias. 
Aiman Jonpans : Paris viscom. Eluc. de las propr., fl. x;2 
Bon vin et piment. Nous appelons épiciers ceux qui vendent «t o?- 
Qui be PIMEx ni vi trop fort. fisent les épices. 


Daupes ne PRADES, Aus. cass. . . 
Qui boit piment et via trop fort. PIMPA, s.f., pipeau, chalumeau, cor 
nemuse, musette. 


— Potion. | Les rimvas sien als pastors, 
Metges fai suaus prunns. ° Et als enfans bordeits petits. 
Trad. de Bède, fol. 79. G. Rupst : Pro ai del. 
Le médecin fait douces petions. Que les chalumenux soient aux pastears, et en 
anc. FR. Et de pimens et de clarez. enfants les petits béhourds. 


Fabl. et cont. anc., t. Ill, p. 433. ac. rR. Il avoit desirié ou souhaidie La pr. 
Trait aluine et piment en coupes. ou musette de un varlet de la ville. 
” Roman de la Rose, v. 6847. Lett. de rém. de 1382. Canpentiee, 1. Il, col. 


De ce vin dessus dict est faict lebonetsa-|, p IPAUT, S. M., joueur d e comemuse. 
voureux hipocras et claré et pigment. Habere bucinatorem seu 
H. EsTiENNE , Apologie pour Hérodote oz. * | Lert. de rém. de 1357. Can mt, “ à 
lea pres trop mais los r:PAUT= 
y. Piment, s. f., piment, sorte de bois- Que van las almornas queren. 
son. | PIERRE D'AUVERGNE : Chastaras. 


PIN 


Je prise heaueoup plus Îles jomemrs de cornemuse 
qui vont sollieitant les aumônes. 


3. PrwPaR, PIPAR, D., rendre pimpant, 
pompouner, égayer. 
Tals se rimpa © s’aplana, 
Que malvestat sarra € ia. 
H. BaunxT : Lanean son. 
Tel se pomponne et se dorlotte , que méchanceté 
enserre et lie. 


Un Ms. porte pipa. 


il. APIMPAR , APIPAR, 2., pomponner, fé- 
ter. 


© Tale s’ arr» € s'aplana. 
FE. BruxeT : Lancan son. Var. 
Tel se pomponne et se dorlotte. | 
Fig. Tan m’ar:wr” e m’ acnelh e m col. 
G. Pres DE Cazazs : Eras. 
Tant elle me te et m'acmeñle et me caresse. 


IN, 5. m., lat. riNus, pin. 
L'onor qne m fetz sotz lo p:x, en |’ erbos. 
B. pe V&ntapoun : Bels Mouruels. 
L'hoaneur qu’ells me fit sous le pin, sur le gazon. 
No son vert li fau, nil px, ni’l vern. 
SERVERI DE GIRONE : Un vers farai. 
Ne sont verds les hêtres , ni les pins, ni les aunes. 
Loc.  Canja Prx per ginebre, 
E. Carnezs : Ara no vei. 
Change pin pour genièvre. 
AT. Pi, asp, Pino. ronr. Pinkheiro. 1r. Pino. 


.Pinue, s. me. , pin. 
Prunx es dit quar ba agudas faclhas. 
Eluc. de las propr., fol. 218. 
Pin est dit parce-qu'il a feuilles aiguës. 


Pixmos, s. m., lat. Ppinews, pignon, 
amande de la pomme de pin. 
Prxmos s0 linitin. 


Eluc. de las propr., fol. 218. 
Pignons sont lénitifs. | 


Piuua, «. f., lat. pINEA, pomme de pin. 
Croys quon el fuec la Pixma. 
Mancasaus : Dirai vos. 
Pétille comme au fou Ja pomme de pin. 
Prsna es nose granda ab trops graset no- 
alhos dedins la scorsa. | 
Eluc. de las propr., fol. 218. 
La pomme de pin est grosse noix avec de nom- 
‘eux grains et amandes en dedans de l’écorce. 
1T. Pinya. see. Pina. vont. Pinha.1r. Pina. 


PIO 543 


— Verge, membre viril. 


Quan la pot tener sobina 
Ab sa PINA. 
- GurLLAUNE DE BEaouEDAN : Un trichaire. 
Quand il la peut tenir renversée avec sa verge. 


5. Pinexc, adj., de pin, conique comme 


un pin. 

Lonc, de forma PIReNCA et aguda. 
Eluc. de las propr., fol. 52. 

Long , de forme conique et aiguë. 


6. Prrmanraps, s. f., pineraie. 


Laborador demorant a una PEYMENTADA... 


de la parropia de Sancta Eulalia. 


Terrier de la Confr. du Saint-Esprit de Bor- 
deaux, fol. 186. 
Laboureur demeurant à une pineraie... de la pa- 


roisse de Sainte-Enlalie. 


PINHEL , s. =., bouquet... 


Fassan de las fnelhas capel 
E de las floretas, P1NBuL. 
Que.fsessn Puruzr. de las Sors, 
Brev. d'amor, fol. 4. 
Qu'ils fassent des feuilles chapeau et des fleurettes, 


bouquet. 


Qu'ils fassent bouquet des fleurs. 


PINGUESA , s. f:, du lat. PINGUIS , 


graisse. 
Osta la PINGUzSA. 


| Trad. d'Albucasis, fol. 27. 
Ote la graisse. 


PINNULA, 5. f., lat rIunura, na- 


geoire. | 
Natura or ha provezit de PixxuLASs, ab 


las cals podo nadar. 


Eluc. de las propr., fol. 154. 
La nature les a pourvus de nageoires, ayec les- 


quelles ils peuvent nager. 


PIOS, rius, adj., lat. prus, pieux, clé- 


ment, bienveillant, miséricordieux. 
Maires de Dieu, verges e casta e pra, 
FoLquer DE LuNEL : Bona. 
Mère de Dieu , vierge et chaste et pieuse. 
Vers Dieus, no m siatz esquias, 
E que, clars reys, douts e Prus, 
Me n° au’ ab os grazitz jauzens. 
PIERRE D'AUVERGNE : Dieus vera. 
Vrai Dieu, ne me s0yes pas rude, et que, roi 


544 PIO 


brillant , doux et clément, je m'en aille ayec les ac- 
cueillis jouissants. : | 
Dossa, pra, de bon aire, 
Fai nos tost de mal estraire. 
Pisare DE Consiac : Domna dels angels. 
Douce, pieuse, débonnaire, fais-nous prompte- 
ment échapper au mal. 
Fig. Lo gens cors amoros 
E la doussa cara pra. 
BERTRAND DE BoRK : Casuts sui. 
Le gentil cœur amoureux et la douce face bien- 
veillante. 
ANG. FR. Sainte Virgine dulce et pie. 
Fragm. Ms. de la Rés. de J.-C. 
CAT. ESP. PORT, 1T. Pio. 


2. PIAMEN, adv., pieusement , religieu- 


sement. 
Cel que non fai PIAMEN 
En totz faitz, cam dreitz comanda. 
B. Zonc1 : Atressi. 
Celui qui n’agit pas religieusement en toutes cho- 
ses , comme droit commande. 
car. Piament. zsr. PonT, Piamente. 


3. PIATOS, PIDOS, PIRTOS, PITOS, Adÿ., 
miséricordieux, compatissant, . 
Senher Dieus, p:aros et humils, paire et 

creaire del cel e de la terra. 
Liv. de Sydrac, fol. 5. 
Seigneur Dieu, miséricordieux et hymble, père 
et créateur du ciel et de la terre. 
Ela fon PraATosA, e levet Io sus. 
V, de Guillaume de Balaun. 
Elle fat compatissante, et le leva sus (releva). 


Lo fai dous e prxros. 
V. et Vert., fol. 44. 


Le fait doux et compatissant. 
Substantiy. Prec l’aut r1pos, 
Que volc per nos morir. 
B. Zoncr : Ben es adreits. 
Je prie le haut miséricordieux, qui voulut pour 
nous mourir. . 
ANG. FR. La douce dame gloriose, 
La douce Virge, la pitose. 
| Fabl. et cont. anc.,t. 1, p. 289. 
car. Piados. zsr. ronr. Piadoso. anc. 17. Pia- 
toso. 1T. Mov. Pietoso. 


4. PIATOZAMEN, PIDOSAMENT, adv., mi- 
séricordieusement , pieusement. 
PIATOzAMEN parla Jhesu Crist d’aquests 


virtot en lAvangili. 
V.. et Vert., fol. 62. 


PIO 
Jésus-Christ parle rmiséricordieusement de œu 
vertu en l'Évangile. 
Cel que perdona PIDOSAMENT, negus pe- 
chaz non remanra en lai. 
Trad. de Bède, fol. #. 
Celui qui pardonne msiséricordieusement, u: 
péché ne restera en lai. 
car. Piadosament. xsr. pont. Piadosament 
ir, Pietosamente. 


5. PIRTAT, PIATAT, PITAT, PIDAT, S.f., 
lat. »ISTATEZ, pitié, compassion, 
miséricorde, commisération. 

Li ric home au PIRTAT tan gran 
De paubra gen, com ac Cayn d’Abell. 
P. CanvuaL : Tos temps air. 

Les hommes puissants ont si grande pitié de 
pauvre gent, comme eut Caïn d’Abel. 

El vostra PrRTATz que m guerisc' e m defencz. 
FoLquer 2x Manseriie : Vers Dieu. 

Et que la votre miséricorde me guérisse « »e 
protége. 

Ela ‘1 dis que mot avia gran prarar de ki. 

V. de Gaucelm Foi. 
Elle lui dit qu’elle avait moult grande pitié de lu 
S’ eu trop vauc esperan 
Que m deia valer PIDATz. 
B. Zonci : Atressi co k. 

Si je vais trop espérant qui me doive valoir ce 
passion. 

Volc, per nostre salvamen, 
Ancta, dolor e pena e mar saffrir 

! E rixrar e turmen e cossir. 

G. Ficurinas : Del preveire. 

I] voulut, pour notre salut, honte, doolex 
peine et mort souffrir et commisération el 10- 
ment et chagrin. 

Tro 1 dezir m' aucia 
O que l’ en prenda prrars. 
PryaoLs : Per dan que. 

Jusqu'à ce que le désir m’occise on qu'il ls & 
prenne pitié. 
cat. Pietat. xsp. Peidad. ronr Piedade. 

Pietà, pietate, pietade. 


6. Prarasce, adj., digne de pitié, de 
commisération. 
Si cum son pupilli e las vesoss e las autra 
persOnas PIETABLAS. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 15. 
Ainsi comme sont pupilles et les veuves et :r 
autres personnes dignes de pitié. 


PIO 
dieux, compatissant, 
Per forsa d’obransa 
Del Senhor PrATADOs. 
GuiLLaAume DE SAiNT-Drpixa : Àissi cum «. 
Par force d’œuvre du Seigoeur miséricordieux. 
De cor rIATADOSA. 


ÆEluc. de las propr., fol. 177. 
T'endre de cœur. | 


8. PIATANSA, PIEDANSA , PIDANZA , PITANSA, 
s. J., pitié, commisération, miséri- 
corde. 

Eu , cui dregz 
Non pot cobrar PrDAnzA. 
B. Zune:t : Ben es. 
Moi, à qui droit ne peut obtenir commiséra- 
tion. 
Quar tot mon cor e m'° esperansa 
Es en la tua PrATANSA. 
FoLqQUET DE MansriLe : Senher Dicus. 
Car tout mon courage et mon espérance est en la 
tienne miséricorde. 
Merce e rIxDANSA. 
Amen DE PsGuiLain : Tan fin. 
Merci et pitié. 
Si t prezes de me merces 
O qualsque rPrTax sa. 
P. Raimow» px TouLouss : Pessamen. 
S’ilte prît de moi merci ou quelque pitié. 


9. FmPIETAT, INPIETAT, 5. f., lat. 1MpPIE- 
TATEM, impiété. 
Me perdonaras là 1NP1xrAT de mon peccat. 
V.. et Vert., fol. 69. 
Tu me pardonneras l’impiété de mon péché. 
car. Jmpietat. xsr, Impiedad. ronrt. Impie- 
dade. 1r. Empietà, impietate, impietade. 


10. ExpPiacio, s. f., lat. EXPIATIO , ex- 


piation. 
La festa de xxPracro, 0 purgacio. 
Eluc. de las propr., fol. 120. 
La fête d’expiation, ou purification. 
car. Expiaciô. xsp. Expiacion. ronr. Expia- 


gâo. 1r. Espiasione. 


11. Pranan, v., rendre pieux, affectueux. 


Cuien lor fils rtADAN. 
Mancasnaus : L’autr’ ier. 
Pensent rendre leurs fils affectueux. 


III, 


ss 


PIS 545 


7. Praranos, adj., téndre, miséricor- | PIPA, s..f., pipe, barre, bâton, tuyan, 


tube. ‘ 
Voyez Denina,t. III, p. 60. 


Grossas fastas e rcpas. 
Chronique des #lbigeois, p. 79. 
Gosses poutres et barres. 


— Sorte de futaille, de tonneau. 
-Xvrn, piras de vi a balhar. 
Docum. de 1376. Ville de Bergerac. 
Dix-huit pipes de vin à livrer. 
Qui vend pra de vin. 
Fors de Béarn, p. 1086. 
Qui vend pipe de vin. 
CAT. ESP. PORT. Pipa. 


PISSAR, ®., pisser, uriner. 

Voyez Lmsnirz, Coll. étym., p. 122; 
ALDARTE, p. 362; Mayans, t. JI, 
p. 224. 

lea lur farai tal mal venir, 
Qu’ ana no faru mais prssan. 
LE MOINE DE MonNTAUDON : Autra vets. 
Je leur ferai venir tél mal , que l’une ne féra que 
pisser. . 
Es co l’orbs que rissa en la carrera, 
Lansa : Emperaüor. 
Il est comme l’aveugle qui pisse dans la rue. 
Prov. De tal en sai que r1ss0x à presen, 
Et, af beure, rescondo s dins maizo. 
| P. CanDixaL : Ricx hom. 
De tels j'en sais qui pissent en public, et, pour 
boire , se cachent dans maisou. 
Subse. et allusiv. Aital bentat...... 
Que perdon per un sol pissan. 
Le moINE De MowrTaubon : Autra vets. 
Tolle beauté... qu’elles perdent par un seul pisser. 


cAT. Pixar. ir. Pisaare. 


= 


a. Pis, s. m., pissat. 
Donar per vin blanc, ner, 
E p1s d’egas per sabrier. 
T. ps Bonnerorx 27 DE BLACAs : Seingn’ En. 
Donver pour vin blanc, du noir, et pissat de ju 
ment pour saveur. 


3. Comrissan, v., compisser, mouiller 
d'urine, remplir d'urine. 
Soven comp£ssas ta sabata. 
T. px Bonnzroy ET DE BLACAsS : Seingn’ En. 
Souvent tu rompisses ton soulier. 


69 


546 PIU PIU 


Ja no sabra tant de gaudill Pivzan e Lufan e briven. 
No il coxp1sses lo groin e”1 cill. | Roman de Jaufre, . Tr 
A. Daniez : Puois Raimons. Criant et soufflant et s’empressant. 
Jamais ne saurait tant de détour qu’elle ne lui] cat. Piular. nsr. Pipiar. ront. Pipilar 1 
compissét le museau et le cil. Pipilare. 


ANC. FR. Tonte la tribale et suite des satres 3. Puzamænr, s. m., piaulement, pi 
docteurs viendront illec compisser l’œuvre ] . 
ct mesure passage. ement, tintement. 
Contes d'Eutrapel, fol. 25. En ]Jas aurelhas brug et rruzaAmExT. 
Eluc. de las propr., fol. 13} 
PITANSA , s. f., pitance, bombance,| Dans les oreilles bruit et tintement. 


distribution de vivres. PIUCELA, PIEUCELA, PIUSELLA, PIE- 
Voyez Dexina, t. III, p. 59. SRLLA , PULSELLA , PIUZELA, PIEULEL. 
re Conoc sa glotonia, , PUCELA , $. f., du lat. PURLLA, pucel e. 
Per que li fazia far rrvansa, cant podia. ne 
F. de S. Honorat. VICTSE . | 
I1 connut sa gloutonnerie, c’est pourquoi il lui Mais cen PiuzsLas vos ai vist maridar. 
faisait faire distribution de vivres, quand il pouvait. RAMBAUD DE Vaqueinas : Hourat marge 
xnc. ra. Et si vivomes en pitance. Plus de cent pucelles Es vous ai vu marier. 
assis 


De vin et de poissons pitance. 
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc.,t. I, p. 84 et 90. 
car. Pitansa. usr. Pivansa. vont. Pitdnça. ir. 
Pietansa. 


Davaut las PuLsELLAS, € dis. 

Us TAOUBADOUR ANONYME : Sermor 1: 
S’assit devant les pucelles, et dit. 
La corrompuda a lo cami tot obert;ls rit. 


PITAR, »., becqueter. ziLA a Jo cami tot clans. | 


Las passeras que PITAVAN. La Que de Sydrac, EE | 
Trad. d'un Évang. apocr. corrompue a le chemin tout ouvert ; la pe. 


Les passereaux qui becquetaient a le chemin tout clos. 
E 11 dai foron trepan ab lor, Ce mot servait à indiquer les dist::” 


El terz »1TAn sul portal de la tor. tions de rang, d'état. 
Pixaax DE Dursan : Peironet. Non a donzela 
Et Les deux furent tapsgeant entre eux , et le troi- Ni dons ni r'rusELA. 
sième becquetant sur le portail de La tour. AMANIEU DES Escas : En aquet. 


. . . IL n°y a damoiselle ni dame ni pæcelle. 
PIU, s. m., piü, cri des oiseaux, action | ;r, Puicella, pulsella. 


de piauler. 


Li auzelhet chanton riu. . 
Le Moms pe Monraubon : Mout me plats. |  PIUSEL; PLUSELH , PIEUSEL, PIC, 


2. PIUCEL, PIEUCEL, PUCEL, PICSSEL, 


Les oiselets chantent piü. PIRUZEL, 4d}j., puceau, vierge. 
M' agradon l’auzel quan canton riu. Eogal don tozet riucez. 
P. Vipas : Be m’ agrads. Ginaun DE CaALANSOR : Ana s'e:. 
M'agréent les oiseaux quand ils chantent più. À l'égal d’un jeune garçon puceaw. 
car. Piu. Reina, maire PIUSELLA, 
| | Filla de paire rLus£Ln. 
a. Piucan, %., Hat. pipilane, piauler, FoLquer DE Lune : Si com Li. 
piailler, brailler, crier. Reing , mère pucelle, fille de père pacezu 
Cant auzel non pot PIULAR. Ma cara riIUzRLA tm Inisset. de S. dis: 
Deupes pe PnaDes , Aus. cass. Ma chère pucelle me laissa. 
Quand oiseau ne peut piauler. Fig. Son cors de totz mals rrcssst. 
Teu chant enan, et en Ptu. Foiquer pe Luxe : Si com b 
ARNAUD DE COTIGNAC : La douss’ amor. Son corps de tous maux axerge. 


Jo chante auparavant , et j’en piaille. | Quar es gai et isnela 


PIU 


F. Je totz mals aibs rucaLA , 
L'am mais. 
P. Vipaz : Bo m pac. 
Parce qu’elle est gaie et alerte et de toutes rnau- 
aises qualités vierge, je l'aime davantage. 


3. PiuckLATGE, PIEUCELATGE, PIUSEL- 
LATGE , PIEUSELATGE, PIUZELATCE . 


PIEUZELATGE, $. M, pucelage. 
Molt es digna causa, qui garda son r:xuzs- 


LaATGE per Dien. 
Liv. de Sydrac, fol. 83. 


C’est moult honorable chose , qui garde son puce- 
‘age pour Dieu. 
En la Verge car” ab car PIUSELLATGE. 
R. GauceLx DE Brarrrs : À Dieu. 
Ea la Vierge chère avec précieux pucelage. 


ir, Pulcellagio. 


+ DESPIUCELATGE | DESPIEUCELATCE , 
DESPIUSELATGE , DESPIEUSELATOE, DES- 
PIUZFLATGE, DESPIEUZELATGE , $. M., 


dépucelage , défloration. 
Non vuelh mon DasPIUs&LATGE 
Cawjar per nom de putana. 
Mancasrus : L’autr ier, 
Jene veux pas mon dépucelage changer pour 
um de catin. 


. DrsPIUCELAR , DESPIRUCELAR, DESPIU“ 
SELAR, DESPIEUSELAR, DESPIUZELAR, 
DESPIEUZELAR, %., dépuceler, déflorer. 
Si la DxsprucsLer. 

Arbre de Batalhas, fol. 4o. 
S'il la dépucela. 
'art. pas. 
Uns joves escadiers l’avia nasptusuLaua. 
F. de S. Honorat. 
Un jenne écuyer l’avait depucelée. 
0 vos valhats o no, seretz nESPIUCELADA. 
Roman de Fierabras, v. 2778. 
Ju que vous vouliez ou non, vous serez dépucelce. 


. Spulicellare. 


UZE, riurz, s..f., lat. Pur x, puce. 
Piuzz, o PIUTZz pren nom de polvera, on ba 
ays su noyriment. 

Eluc. de las propr., fol. 257. 
Puce, ou puce prend nom de poussière , où elle a 
vantage sa nourriture. 


. Pulce. 





PLA 


2. Piussa, s. f., puce. 
Co 's ayssi Privas. - 
Trad. d’Albucasis, fol. 15. 
Comme est aussi puce. 


547 


PIXIDA , s. f., lat. rixinem, cassette, 
coffret, boîte. 


Prxrpa per boysshs. 


Leys d’amors, fol. 69. 
Coffret pour boîte. T7 


La prxrpa de la anche. 
Trad. d’Albucasis, fol. 55. 
La boîte de la hanche. 


PIZAR , v., lat. pisaue, piler, broyer. 
Cascn pren son aur e son argen ; rizeRo lo. 
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 18. 
Chacun prend son or et son argent ; ils le pilèrent. 


— Part. prés. Ayant la forme de pilon. 
Pinhe... ha agadas fuelhas et rizanas. 
Eluc. de las propr., fol. 218. 
Le pin... a feuilles aiguës et ayant la forme de 
pilon. 
Part. pas. Pizar, et mesclat ab mel. 
Eluc. de las propr., fol. 190. 
Pilé, et méléavec miel. 
AmC. CAT. Pigar. xs. Pisar, pouT. Pisar. 


PLAG, PLACH, PLACHT, PLAI, PLAY, PLAIT, 
PEAT, s. m., lat. pLaciTum, plaid, 


procès, différend , querelle, dispute. 
Per qu'ieu voill e m platz 
Qu’el Dalfin sia’l PLAITs pausatz, 
T. pe G. Farnir et pr PEnDiGOn : Perdigons. 
C’est pourquoi je veux et me plait qu’au Dauphin 
soit le différend soumis. 
Son totz enlassatz els lasses del dyable, s0 
es en »LACAaTz et en complanchas. 
F. et Vert., fol. 60. 
Ils sont tous enlacés aux lacs du disble, c'est-à- 
dire en procès et en plaintes. 
Ja per PLAG que m'en mueva, 
No m solvera de son liam. 
Le cours px Porrtess : Farai chansoneta. 
Jamais pour querelle qu'elle m'en suscite, je nc 
me délivrerais de son lien. : 
anc. FR. Âlions oir les plez de la porte que 
en appelle maintenant les requestes. 
JoinviLre, p. 13. 
Plaiz de forez, plaiz de moneies. 
Roman de Rou , v. 6005. 
Mut camencastes vilain plait 


548 PLA 
De moi hunir é laidengier 
E de la roine avillier. 
Monts pe France, t. I, p. 230. 
Que s’il pneent plain pié de terre 
. Sor lor voisins par plet conquerre. 
Fabl. et cont. anc.,t. Il, p. 403. 


— Demande, poursuite, solNcitation, 
traité. 
S’ab aatra dompua far saupes 
Tal »LAG qu’ab si m colgaes. 
G. ADuEmaR : Chantan dissera. 
Si avecautre dame je savais faire telle poursuite 
qu'avec soi elle me couchit. 
Manthas n’i a qu’els plus savays 
Acuelhon mielhs en totz lurs rrAys. 
G. Anneau : Jeu ai js. 
Maintes il y en a qui les plus vils accueillent 
” mieux dans toutes leurs demandes. 
Anc. FR. Et li plais fa tels que il rendirent le 
chastel. 
VILLEHAANOUIN , p. 162. 
Firent pais e plait al rei David. | 
Anc. trad. des Livres des Rois, fol. 52. 


— Question, difficulté, propos. 
Guillem, d’un tac novel que non auzis anc- 
mais 
Me fo mandat l'antr'ier. 
Senber coms, lo sagel d’amor, senes biais, 
Aï legit tot entier, per qu’ieu sai totz los pLats. 
T-D’0n cours ET Dx GUILLAUME : Guillem d’un. 
Guillaume , d’ane question nouvelle que tu n°en- 


tendis jamais il me fut donné connaissance l’autre 
jour. 


Seigneur comte, le code d'amour, sans biais, j'ai 


lu tout entier, c'est pourquoi j'en sais toutes les 
difficultés. 


Loc. Pus PLAG d’amor laissatz per sermonar. 
O si cantas per PLAG de joglaria. 
T. pe Gay sT px Bonris : Ausit ai dir. 


Puisque propos d'amour vous laisses pour ser- 
monner. 


Ou si tu chantes pour question de jouglerie. 
Voyez CLaman, PanT, Pa&nDRe, 
SonNaR. 


ANC. CAT. Pleyt. CAT. mOn. Pler, use. ponT. 
Pleito. 1r. Piato. 


2, PLAIDEY, s. m., pourparler, accord, 
causerie , entretien, propos. 


Qnan fon armat, uo volc prendre »141LE. 
Prnrrann pr Bosx : Pns li karon. 


PLA 


Quand il fut armé, il ne voulut prendre arret 
Domns, no us sai dir loucs r1aroxys 
_Ramsaup D'OnanGe : Pos tals sabers 
Dame, je ne vous sais dire longs propos. 


3. PLAYDE, adj., discoureur, quere- 
leur, chicanevr. 
Reis PLAIDSs, 
Tolhen quan dar devris. 
SERVERI DE GIROME : No vals jurar. 
Roi querelieur, enlevant quand donner il derra. 
Cominal, vielh, flac, PLAyDRS. 
Gauins n’Apcuixa : Comiml. 
Cominal , vieux , flasque , chicaneur. 


— Substantiv. Défenseur. 
Ab belbs ditz cortes, 
Conquier e gasanha 
Amics & PLAYDES. 
G. Macarrt : Una dors. 
Avec beaux propos courtois , elle conquiert «tjr 
gne amis et défenseurs. 


4 PLAIDKIAIRE, PLAIEADOR , 5. M, plii- 
deur, chicaneur. 
D'aisso serai PLAIDEIAIRE 
Qu’en amor a son esper. 
PIERAG D'AUVERGEE : Rosinbdl 
De ceci je serai chicaneur qui en amour 1 us 
espoir. 
Si... negus dels pLAtxa Dons dis se esser gre- 
viatz Oo nafrats. 
Statuts de Montpellier, de 1m. 
Si... nul des p{aideurs ve dit étre malade 8 Her. 
anc. FR. Mes plaidoyeurs… déclinoient as dr- 
‘nier but de plaidoirie. 
RasrLais, liv. III, eh. x 
car. Pledejaire, pledejador. user. Pleseodr- 
1Tr. Fiañtore. 


5. PLAIDEIAMEN, PLAIDEYAMEN, PLAIESH- 
MEN, $. M., plaidoyer, discours, 
plaidoirie. 

Tota sa corts farai meravilhar, 

Quant ausiran lo mien PLAIDEYAMES 
P. Canpinaz : Un sirventes ao 
Toute sa cour je ferai émerveiller, quand ik æ 
tendront le mien p{æidoyer. | 
No trobon adop que lar sia onratz, | 
Ni nul PLAIRJAMEN senes covens ferment: 
Izans : Digues me. | 
Îls ne trouvent équipage qui leur soit hoænb 

ni nulle plaidnirir sans convention accarés 


PLA 
. Puaipgnis, s. f., plaidoirie, discus- 
sion, procès. 
En guerras met sas rendas 
Et en PLArDEnïIA. 


P. CaaninaL : Qui ve. 
En guerres il dépense ses rentes et en procès. 


. Prarzro, s. f., plaidoirie, procès. 

Que sqno fassan esmendar senes tota PLAITZIO. 
Coutume de Tarraube, de 1284. 

Que cela ils fassentamender sans aucune plaidoirie. 


. PLAIDESAR, PLAIDEIAR, PLAIDEYAR , 
FLEDEIAR, PLAYEJAR, PLAEGAR, D., plai- 
der, disputer, contester, tourmenter, 


tracasser, quereller, poursuivré. 
Co puescon citer e PLAx=JAR lurs vesis. : 
F. et Vert., fol. 15. 
Comment ils puissent citer et poursuivre Jeurs 
voisins. 
Pot PLatDaraR per aquel de qui el es tusors 
0 curaors. 
Si el rLARGET premeirament a aquel que la 
alienet. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 4 et 10. 
Peut plaider pour celui de qui il est tuteur ou 
turaieur. 
S'ilintenta procès premièrement à celui qui Paliéna. 
Fora mielhs, per la fe qu’ieu vos dey, 
Al rey Felip que mogues lo desrey 
Que PLAIDEYAR armat sobre la glezs. 
BenTrAnD DE Bonx : Pus li baron. 
Îlserait mieux , par le foi que je vous dois, au 
wi Philippe qu’il déclarät la guerre que de disputer 
irmé sur la glèbe. 
Drets es que donia esqnieu 
So don vol «om plos la PLaAtDE. 
AnsauD Dx Manuxiz : Ab plasen, 
Îl est juste que dame évite ce dont elle vent qu’on 
à tourmente plus. 


- Raccommoder, s'accorder, traiter. 
Lo gran tort PLAIDRyA pietatz. 
PISTULETA : Aitan sospir. 
Pitié raccommode le grand tort. 
Quant franqueza los PrA1DxTA e merces. 
Peyaozs : Tos temps. 
Quand franchise les raccommode et merci. 
Domua met mot mal s amor, 
Que ab trop rio hom rLArDEtA. 
A3ALAIS DE PORCAIRAGUES : Âr em al. 
Dame place moult mal son amour, qui avec trop 
“ssant homme s'accorde. 





PLA 549 


Estiers sa cort nOn PLAIDEYA. 
P. Raïmoxp ns TOULOUSE : Atreësi cum. 
Hors de sa cour il ne truite pas. 


Prov. Qui ben guerreia, ben PLxDx1a. 
RansauD DE VAQUE1RAS : Eissamen. 
Qui bien guerroie, bien truits. 


ARC. ra. Leur débat avoit esté plaidoyé. 
Couruxss, liv. 1, p. 349. 


cAT. Pledejar. use. ronr. Pleitear. rr. Piat- 
eggiare. 


9. DzsPraïpztan, v., réparer, redres- 
ser, dédommager. 


Fig. Las lo nuspzatpura, 
Que es avutz malmenat. 
G. RiQuiER : Si m fos tan. 


Louange le dédommage, vu qu’il a été maltraité. 


10. PICAPLAIT, PICAPLAG, 5. M. , Pique- 
procès, chercheur de procès. 


Ce terme de mépris a son analogue 
dans le français actuel : on appelle vul- 
gairement pique-assiette ce que les an- 
ciens nommaient nn parasite. 


PrcarLaG per avocat. 
Us ricarLaiTz m’a del tot mort, 


Quar playdeiar me fay a tort, ’ 
Leys d’amors, fol. 147. 
Pique-procès pour avocat. , 


Un pique-procès m'a entièrement tué, car plai- 
der il me fait à tort. 


PLAGA, PLAGUA, PLAYA, f. Î lat. PLAGA , 


plaie, blessure. 
PLaGuas me feyron mais de cen. 
Lx coute px Por'risas : En Alvernhe. 
Plaies me firent plus de cent. 
Mas que m val, s’ieu demostrar 
Ja non l’aus ma mortsi »LAyA! 
P. RaïmonD DE TouLouss : Ar ai. 
Mais que me vaut, si montrer désormais je ne 
lui ose ma mortelle plais! 
Fig. Dossamens deu homs tractar las PLAGAS 
del cor e de l’arma. 
F. et Vert., fol. 55. 


Doucement on deit traiter les plaies du cœur et’ 


de l’ame. 
cAT. ANC. zsr. Plaga. xsr. op. Llega. roat. 
Chaga. 17. Piaga. 


550 PLA 


2. PLacau, v., blesser, meurtrir. 
Si ns servs d’autrni Pr aAGAnA lo mien serv. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 22. 
Si un serf d’antrui blessera le mien serf. 
Part. pas, Y fo rracarz de lansa." 
R. GavcxLx : Qui vol aver. 
Y fut blessé avec lance. 
Mas si lo servs meus es rLAGATZ. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 20. 
Mais si le serf mien est blessé. 
ANG. ra. Tuit furent batn et plaié. 
Là ot dès morz et des plaies 
Tant que n’en sai dire le conte. 
Roman du Renart, t. II, p. 43; ett. III, 245. 
De mortel apostume navrent leurs cuers et 
plaient. : 
Jenan DE MeunG, Test., v. 1067. 
ANC. CAT. AnC. ssr. Plagar. x<r. mov. Llagar. 
rorT. Chagar. 1T. Piagare. 


3. Pracanon, s. m., lat. PLAGIATOR, 
plagiaire. 
Âls PLAGALORs, als mensongiers. 


Trad. de la 1" Épltre de S. Pan! à Timothée. 
Aux plagiaires, aux menteurs. 


PLAIS, s. m., bois, bosquet, taillis. 
Ar vei vermellls, blaus, blancs e grocs 
Vergiers, plans, PLAIsS , tertres e vaus. 
A. Daxisz : Ar vei. 
Maintenant je vois vermeils, bleus, blancs ct 
jaunes vergers , plaines, bois, tertres et vallons. 
Son sec li ram pels PLa1s, 
Que flors ni fuelha no i nais. 
AZALAIS DE PORCAIRAGUES : Âr em. 
Sont secs les rameaux par les bosquets, vu que 


fleur ni feuille n’y naît. 


2. PLAISSAT, PLAYSSAT, $. #., taillis, bois, 


bosquet, fort. 
Aug lo chan dels auxelos 
Que fan los rrayssarz retendir. 
E. Catnets : Mout mi. 
J'entends le chant des oisillons qui font les bos- 
quets retenlir. 
Quan son vert li PLAISSATz. 
| G. RAINOLS D’APT : Ausir cugei. 
Quand sont verds les taillis. | 
Axe. FR. Sa meson sist joste un plessié. 
Parmi nu plesséis de saus. 
Roman de Renurt, \. E,p. 184; ett. LI, p. 323. 


PLA 


Ne bois hauntein ne riche plesseis.… 
Si n'en chassièrent jusques à an plesséis 
Roman de Garin. Du Cauez, t. V, col. 5° 


3. Prayssa, s. f., haie, bosquet, taiil:. 
Qu’aus fos yeu trencatz ab ayssa 
Qu’ es en forest ni en PLAYSsA. 
G. Apusnan : Lanquan vey. 
Qu’auparavant je fusse coupé avec hache q: 
cst dans forêt et dans taillis. 


4. Pratssanrr, s. m., bosquet, taillis, 
haie. 
S’esbaudeia 
Lo rossinhol e domueia 
AD sa par per PLRISSADITS. 
G. Fair : Pel ju. 
* Le rossignol se réjouit et s'élat avec ss come: 

à travers bosguets. 

Fon justa un PLA1SSADIrz. 


GinAup DE Bonnere : L’antr'ier. 
Fut suprès d’une haie. 


5. PLayssanenc, s. m., haie, buisson, 
bouquet de bois. 
El gibres e’1 neus son a flocx 
Pels tertres e pels PLAYsSADESCx. 
P. RatmonD DE TouLousx : Era pes. 


Et le givre et la neige sont à flocons par les terin: 
ct per les haies. 


6. PLayssan, v., garnir d'arbres, er- 
tourer de haies, palissader. 
Fig. Selh que, per sos peccatz, riga 
Sos hueïhs ploran, planta e »1avs. 
Don melhor frag que d'avaysa 
© N'aura lag on fis gaugz esnte. 
B. ALauan DE NAñsONSE : No pars. 
Celui qui, pour ses péchés, arrose ses yes : 
pleurant, plante et palissade, de quoi meilleur fre. 
que d’avayssc il en aura Là où pure joie chants. 
AnNC. FR. Les haies fait plaissier et enforair. 
Roman de Garin. Du Cawes, t. V, cl. :* 
Tent à plesser en mes plessez..… qu'a far 
toutes autres besogues. 
T'it. de 1445. Du Cancer, L V, col. Yi. 


PLAN, adj., lat. pLanus, plan, 65 
aplani, poli, plain, efflé. 
E'ls vostres detz grailes e rLas. 


Annaup DE Manuiz : Doss gens 
Ft les votres doigts délicats et efles. 


PLA PLA 551 


Ausberc, lansa rLANA Pza à l'albor de dia. 
E bon bran d'acier. GuiLLAUME D£ Tupeta. 
B. Aaxaun ne Monrcuc : Er can. Juste à l'aube du jour. 
Haubert, lance polie et bon glaive d’acier. .  Lur dis PLAN e suaumens, 
Cors ben fag, delgatz e PLANS. Fragment de la Vie de S. Georges. 
B. pe VEnrADoURs : Lonc temps. Leur dit uniment et simplement. 


Corps bien fait, délié et plan. Adv. comp. Jesu Crist l'appelam pa PLAN. 
La donna si leva ps »ptax. 


— Direct. |] 
Qu’ aissi ten n PLANA À l’islla de Lerins s'en intreron px PLAN. 
guea ma VIA PLANA. .. V.deS. Honorat. . 


P. Vipa : Abri issic. 


Jésus-Chri , | 
Que je tinsse ici ma voie directe. rist nous l’appelons simplement 


La dame se lève aussitôt. 


- Exact, régulier. À l'île de Lerins ils entrèrent d'emblée. 
Cinq copdadas d’aut a, de mesura PLANA Voyez PrrDos. 
Lo moloa de la legna. F. de S. Honoret caT. Pla. xsr. Plano, llano. ronrt. Plano. 1T. 
Cinq coudées de haut a, de mesure exacte, le Piano. 
5 de bois. 2. PLAN, PLA, 5. m., plaine, plateau. 
- Fire. Simple. pur. Per PLANS e per vals. 
6 p'e, P P 
Sias humils e non vils, | AICARTZ DEL Fossar : Entre dos. 
PLans et amezuratz. Par plaines et par vallées. 
F. de S. Honorat. Anc pus menant syga non ploc 
Sois humble et non vil, simple et mesuré. Cum els passon e prendo'ls pas. 
Me dis en razon PLANA GAV3UDAN LE VIEux : Senhors per los. 
Que mos chantars li plai. Oncques plus menu eau ne plut comme ils pas- 
B. pe VEnTADoUz : Quan la. sent et prenuent les plaines. 
Me dit avec ton simple que mon chanter lui plaît. Combas e PLAS e boscatge. 
Mas il o fai, so cre, per PLAN essai, B. DE Venranous : La doussa vots. 


B. vx VENTADOUR : Bels m’es qu’ieu. Vallons et plaines et bocage. 


\lis elle le fait, cela je crois, pour simple essai. Loc. Leys servir en rLA pi en desert. 


Tramet lo vers en chantan E. Catrezs : Abril ni mai. 
En rLaxa lengua romana. La servir en plaine et en dégert (en tous lieux). 


G. Rupez : Quau lo rius. anc. R. Et entra en plain yver ès plains de 
Je transmets le vers en chantant en pure langue Lombardie. 
“ane. Chr. de Fr., Rec. des Hist. de Fr.,t. V, p. 240. 
0. E'ls verses del compost volc tornar en Si tost com il furent au plain. 


vers PLANS. Nouv. rec. de fabl. et cont. anc., t. 1, p. 351. 
Sabia ben que aisso es ver PLAN. Lesse le corre par le plain. 
VF. de S. Honorat. Roman du Renart, 1.1, p. 296. 
Et les versets du comput voulut tourner en vers |  Louenge aux dieux des huuts monts et des 
res. plains. 


Savait bien que ceci est vers simple. CL. Manor, t. LI, p. 303. 


. , , car. Pla. xsr. porT. Plano, 17. Piano. 
Ad. Uniment, simplement , égale- 


ment , juste. 3. PLANET, adj. dim., plain, uni, sim- 
S'ella me gualia, plet. 
Gualiador me trobara, Fig. En mon cor aï un novellet chantar, 
E si m vai dreita via, PLaner et leu, e qu’el fai bon ausir. 
Jeu l'irai PLA. ARNAUD DE MARUEIL : En mon cor. 
P. CanDtNAL : Ben tenb. En mon esprit j'ai un nouvelet chanter, simplet 


elle me trompe, elle me trouvera trompeur, et | et léger, et qu’il fait hon ouir. 
Île me va droit chemin, j'irai également avecclle. | 1T. Pianetto, 


552 PLA 
4. PLANA, PLANHA, PLAIGNA, 5. f., plaine, 
pays plat. 
Aras quan par lo guais termenis gens 
Que fai la flor espandir per ls PLAN4A. 
Pons dE CapDuxit, : Leials amics. 
Maintenant quand paraît le gai printemps gentil 
qui fait épanouir la fleur dans ja plaine. 
Res tan no m’esbaudis 
Co ill aucellet per la PLAN&A. 
Fotquer De MansEILLz : Ja no volgre. 


Rien tant ne me réjouit comme les oiselets dans 
la plaine. 


— Page, feuille. 
Vingt et sieis linhas en cascuna PLANA , et 
en cascuna linha sinc mots. 
Fors de Béarn , p. 1077. 
Vingt-six lignes en chacune page, et en chacune 
ligne cinq mots. 


— Planche. 
| Ayas una Pcana de rovre. 
Traité de l'Arpentage, part. ir, ch. 30. 
Ayez une planche de rouvre. 


CAT. sr. PORT. Plana. 17. Piana. 


5. Pranissa, s. f. dim.', esplanade, 
Ves leis vau per la PLANISSA. 
Mancasrus : L’autr'ier. 
Vers elle je vais à travers l'esplanade. 


6. PLaneza, s. f., plaine. 
En les pLawxzas de Chalo. 
L’ aiga… tan sobrondet que tota aquela rPLA- 
naza cobria. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 58 et 158. 
Dans les plaines de Châlon. 
L'eau... tant déhorda que toute cette plaine elle 
couvrait. 


7. PLANIOL, s. m. dim. » petit plateau, 
esplanade. 
Era pausat en lo sol 
Aqui en au petit PLANIOL. 
El PLANIOL asetet si. 
V. de S. Énimie, fol. 30. 


| Était posé sur le sol là en une petite esp{anade. 
" Au petit plateau elle s’assit. 


8. PLanan, %., aplanir, unir, polir. 
Fig. Vaua un chantaret PLANAN 
De digz escars. 
GirauD Dr Bonneix : Tot suavet. 


PLA 


Jé vais polissant un petit chant de paroles à- 
scurès. 
tr. Pianar. 


9. PLANAMEN, adv., entièrement, com- 
plétement. 
Per que conosc qu'aucir m'a PLABAMIS, 
Sin breu vas me non domda son coraige, 
Cap«neT : Ab leva 
C’est pourquoi je connais qu’elle me tuer: «2=- 
plétement, si en peu à mon égard elle m'adooct «= 
cœur. 
Fauta de vezer PLAMAMEN las estoriss. 
Arbre de Batalkas, fa. &. 
Faute de voir entièrement les histoires. 
ponT. Planamente. 1r. Pianamente. 


10. APLANAR, 2%., aplanir, unir, nive 
. ler, combler. 
Fes tantost APLANAR los valbatz 
Roman de la Prise de Jérusalem, fo. 15 
Fit aussitôt combler les fossés. 
ArLanan los fossats. 


Cat. dels apost. de Roma, tol. 16. 
Combler les fossés. 


— Fig. Caresser, cajoler, dorloter, ador- 
cir, flatter. 


Un gosset li fasia festa.. lo apcamava, el: 
payssia de sas viandas. 
V.. et Vert., bol. 6r. 
Un petit chien lui faisait fête. il le caressait, 
le nourrissait de ses mets. 
Com l’austor qu’es pres en l’aranb, 
Qu’es fer tro s’es sadomesjatz; 
Pueis torua maniers e privatz 
S’es qui be°l tenga ni l’aPtasx. 
P. Vipaz : Neu ni gel 
Comme l’autour qui est pris dans Le filet, qui es 
farouche jusqu’à ce qu’il soit apprivoisé ; pais il à 
vient maniable et familier s’il est (quelqu'en: 5: 
bien le tienne et le flatte. 
Ap bel dig pat hom sou deptor 
Gen APLANAR et apaiar. 
T. 2e G. Gasman st D'EsLes pe Sresz : N Eb- 
Avec belle parole on peul son débiteer geotimt 
adoucir et apaiser. 
Sitot se penh ni s mira ni s’APLAISA. 
P. VipaL : Jes pel temps 
Quoiqu’il se peigne et se mire et se dortotr. 
Tals se pimpa e s’APLANRA 
Cai malvestatz serra e lia. 
H. Bavnar : Losquas se 


PLA PLA 553 


Tel se pomponne et se dorlots que méchanceté | PLANCA, PLANCHA, PLANQUA , S.f., lat. 


erre et lie. PLANCA, planche 
inc. ra. La cerfve monlt aplanicha. ? Pi frevol PLANCA 


Nouv, rec. de fab. et cont. anc., t. II, p. 321. | 

Quant lor enfant lavent et baingnent Avec fragile laure Le Vieux : À la pus. 

Qu'el les debaisent et aplaingnent. 
Roman de la Rose, v. 6972. — Petit pont de bois. 


Si ta n’applanis les passions de ton âme. Loc. S'ieu ai passatz pons ni PLANCHAS 
AnYOT, Trad. de Plutarque. Morales, t. 1, p. 234. Per lieis. 
| | À. Dantec : Ans qu’ els. 
- Polir. Si j'ai passé ponts et planches pour elle. 
Mg. El rossinholet el ram Loc. fig. De selhs de qui fetz rLANQUA € pon. 
Volt e refranh, et ArLANA G. AnELixa DE TouLouss : Are ferai. 
Sou dous chantar e l’afins. De ceux de qui il ft planche et pont. 
G. Rupez : Quan lo rius. Lai on merce li fai PLANCA € pon. 
Et le rossignolet sur le rameau fredoune et ca- KR. GAUCELA : À penes vauc. 
lence et polit sou doux chanter et l’épure. Lè où merci lui fait planche et pont. 
at. Aplanar. xsP. ÆAplanar, allanar. ronr.| Car. Planxa, palanca. xsr. Plancha. ronr. 
Aplainar. 1r. Appianare. Plancha, prancha. 
t. Apzanta, d., aplanir, combler. 2. PLancar, s. m., plancher. 
Far apcamun los valatz. Totss Jas clausuras e ‘ls PLAnCATz desfarets. 
Traité de l'Arpentags, part. LL, ch. 24. Guisauxe ne Tunaus. 
Faire combler les fossés. Toutes les clôtures et les planchers vous déferes. 


à. Espcaman, 2., unir, polir, expli- PLANCH, PLAN, PLANG, PLAIN, $. M., 


quer, donner l'explication, inter- lat. » LANGTUS, plainte, gémissement, 
préter. lamentation. 

Gavaudas non pot fenir 

Lo PLaxcu nil dol qu’ el fa martir. 
Gavaubax Le Vrgux : L'autre dis. 
Gavaudan ne peut finir la plainte ni la douleur 

qui le fait martyr. 

Lagremas e PLAxS e plors, 

So son, a l’arma, fruts e flors. 


En Nicolet, d’un songe qu’iex sognava 
Miravilios, uma noit, quan mi dormia, 
Voill m'asrLanxs. 
«hs Jean »'Ausosson st DE Nicoczr : En Nicolet. 
Seigneur Nicolet, d’un songe que je songeais 
krreilleux , ane nuit , quand je dormais , je veux 


1e vous me donnies l'explication. FoLquer DE MaRS&ILLE : Senher Dieu. 
ir. Esplanar, explanar. ss». Explanar + PORT. Larmes et gémissements et pleurs, ce sont, pour 
Esplanar, explanar. rr. Spianare. l’ême , fruits et fleurs. 


AncC. rr. Et après a jeté un pjaint. 


. ExPLANATIO , 5. f., lat. EXPLANATIO, Roman du Renart, t. III, p. 187. 


explication. Pronfiter ne me penvent mes plains. 

Ea la axrLawaTio de las ditas paraulas. Cnanes D'OnLkAnS, p. 105. 
Leys d’amors, fol. 126. Cessez, mes vers, cessez ici vos plaincts. 

Dans l'explication desdites paroles. | CL. Manor, t. LUI, p. 303. 

1. Explanacié. use. Explanacion. vont. Er- Faire mes plaints vers vostre majesté. 

planacäo. x+. Spi One. CasTis , p. 180. 


— Complainte, sorte de poésie. 


- Courcanacio, #&. f., nivellement, PLaxez es us dictatz qu’om fay per gran 


iplanissement. desplazer e per gran dol. 
Equalitst et compzaxacto. Leys d’amors, fol. 4x. 
, Bluc. de las propr., fol. 27. La complainte est une composition qu’on fait par 
Egalité et nivel{ement. grand déplaisir et par grande douleur. 
mn. 79 





554 PLA 
rei jove. 
V. de Bertrand de Born. 
La complainte que le seigneur Bertrand de Born 
fit sur le roi jeune. 
car. Plant. anc. rsr. Planto. vonr. Pranto. 
17. Pianto. 


2. PLANHER , PLAGNER, PLAIGNER , PLAIN- 
GNER, PLANGER, PLAINER, PLANER, ®., 
lat. PLAnœsee, plaindre, regretter. 

Tota Guiana rLaixe 
Lo rei Richart. 
BEnTaAND DE Bonn Le Fizs : Quan vei. 
Touic la Guienne regrette le roi Richard. 
Afñssi quon hom r1.ax« son filh e son paire 
E son amic, quan morts lo y a tolgut, 
Pzanxc jeu los vios que sai son remuzaut, 
Vals, deslials , fellons. 
P. CARDINAL : Aissi quos. 
Ainsi comme l’homme regrette son fils et son père 
et son ami, quand la mort le lui a enlevé, moi je 
plains les vivants qui sont demeurés ici, faux, 

. déloyaux , félons. 

Pan se s05 dols e «05 menuz pecaz. 
Poëme sur Boèce. 
11 plaint à soi ses fautes et ses menus péchés. 


— Gémir, sounirer. 
Auzt PLAINEN et ronfler 
Un cavallier e sospirar, 
Roman de Jaufre, fol. 0. 
T1 entendit gemir et râler un chevalier et soupirer. 
Quant ien cug chantar, 
l'LANH € sospir. 
CLAIRE D'AnDuSE : Eo greu. 
Quand je crois chanter, je gémis et soupire. 


— Lamenter, désoler. 
No s deu PLAIGNEn d’afan 
Ni dire sa dolor. 
GuiLLAUSE DE CABESTAING : Anemais no. 


leur. 
Denan lor no s’en rLanc. 
GAYAUDAXN LE ViEux : Patz passien. 
= Devant eux il ne s'en plaint. 
Pro. No sens, es cosselh demandar 
Ad home de so qne no sap, 
Et es panc rLanx de son mescap 
Quai, ses cosselb, vol grau fag far. 
Nat ne Moxs : Al bon rey. 


Lo vratsz qu' En Bertrans de Born fetz del 


Ne sc doit plaindre de souffrance ni dire sa dou- | 


PLA 


Non sens, c’est demander conseil à homme sr c- 
qu'il ne sait pas , et peu est plaint, de son mécue.. 


, qui, sans conseil, veut grande affaire faire. 


ANG. FR, Et faut que mes vers plaignent 
La dure mort de la mère da rex. 
CL. Manor, t. IE, p. roi. 
On dit que le plaindre allège la dooleur 
Connnes , Liv. E, p. 309 
De cest oiseau prendray le blanc pennage 
Qui en chantant plaint la fin de son sagr. 
Œuvres de Du Bellay, Hol. 6. 
J'ay beau plaindre et beau soupirer. 
MaLuense, liv.Ÿ 
ANG. CAT. Planyer. 1T. Piangere. 


3. ComPLANCHA, COMPLANSA, 5. f., cow- 
plainte, plainte. 
El ne fasia comrLAnCsA al payre.., € |: 
payre ne fasia justicia. 
Arbre de Batalhas, fol. 65. 
Il en faisait plainte au père... , et le pere es Gi: ! 
Justice. 
Son totz enlassatz els lasses del dyable, »: 
es em plachtz et en comPLancuas. 
V. et Vert., bi Ge. 
Îls sont tous enlacés aux lacs du diable, c'e: 
dire en procès et en plaintes. 


ANC. CAT. Complancta. 


— Sorte de poësie. 
ComreansA, vai, senes tota bistens. 
Per lo pays, de levant al ponent. 
Poëme sur la Mort de Robert, roi de Nap'r: 
Complainte, va, sans aucun retard, par le pit. 
du levant au couchant. 


4. COMPLANTA, COMPEAINTA , 5. f., plaint, 
complainte. 
Clamor e comrtanTa en sia fey'a. 
Tis. de 1384. Arch. du Roy., K. 0. 
Réclamation et plainte en soit faite 
Qae sias ses COMPLAINTA € simple 6] de l'- 


Trad. de Bède, bol. 63. 
Que tu sois sans plainte et simple fils de Di 


| ANC. FR. Que que Brans fesoit ses conplar. 


Roman du Renart,t. 1,p.3$ 
Si que chascuu entende nos complexe. 
Casris , p. 56. 
Que nous pardonnez noz complains. 
Moxsrarrer, t. 1. fol. 3" 
ANC, CAT. Complanta 1Tr. Compiante. 


PLA 


5. CoMPLANBENSA , s. f., plainte, récla- 


mation. 

En totas autres COMPLAR==NSAS on que 
hom pot menspenre e defalhir, fay hom 
emenda, Oo pren trevas. 

V.. et Vert., fol. 32. 

Dans toutes les autres réc/amations en quoi on 
reut se méprendre ou se tromper, homme fait amon- 
dement , ou prend délai. 

Fa comPLANRENSA d’aquel deute denant la 


cort. 
Statuts de Montpellier, de 1212. 


Fait plainte de cette delte devant la cour. 


, COMPLANHER , COMPLAGNER, COMPLAI- 
CNEB, COMPLAINGNER , COMPLANGER , 
v., plaindre, gémir, lamenter. 


Toiz aquels que avian censa de si cow- 
PLANGEA. 
Cat. dels apost. de Roma , fol. 18a. 
Tous ceux qui avaient motif de se plaindre. 
Vos prec que ges, si m COMPLANC, nO m'azir 
Vostra valors. 
Ansaup pe Manuuic : Us joys d’ amor. 
Je vous prie que point, si je me plains, ne me 
aisse votre mérite. 
Mas quan cel qui s COMPLAIONIA 
Fog avia sa clamor. 
B. Zonai : L’autr ier. 
Mais quand celui qui se plaignait avait fait sa la- 
\entalion. - 
'ror. 
Membre s li qu°asatz quier qui s coMmPLAING. 
PtERRE D'AUVERONR : D'un bon vers. 
Qu'elle se souvienne qu'assez réclame qui se plaint. 
art. prés. subse. La persona del comPLANHENT. 
Statuts de Montpellier, de 1305. 
La personne du plaignant. 
Ne. rn. 11 retournent à lui en complaignant. 
Chr. de Pr., Rec. des Hist. de PFr.,t. III, p. 175. 
Mon œil et moi saus nul reconfort d'âme 


Nous complaignons. 
CL. Manor, t. I! ,p. 336. 


Complaingnans leurs douces dolours. 
Roman du chastelain de Coucy, v. 16. 


c. car. Cormplanyer. Anc. zsr. Complañir. 
iT. Compiagnert, compisngere. 


ANETA , s. m.et f., lat. PLANETA, 
planète. 


monde 


Prov, 


PLA 555 


Dieus à fachas .vrr. PLANVTAS que goverun 


lo mon. 


' Liv. de Sydrac, fol. 30. 
Dieu a fait sept planètes qui gouvernent lo 


Japiter, scgon rLAN=TAS. 

Brev. d'umer, fol. 30. 
Jupiter, secuude planéte. 
Ea bon pon fon uats et en bona rLANFTA. 

G. Ficusrnas : Un sou. 
Eo bon point il fut né et en bonne planète. 

Can lo dig PLanETA renha. 
Brev. d'amor, fol. 30. 

Quand ladite planète règne. 


CAT. ESP. PORT. 1T. Planeta. 


PLANITES, s. f., planite, sérolithe. 


PLawires, es peyra.…, ajada dones preus. 
Eluc. de las propr., foi. 191. 
Planite, c'est pierre... , elle aide dames enceintes. 


PLANTA , s. f., lat. PLanta, plante, 


nom générique du genre végétal. 
Fay fractificar las rLanras en la terra. 
V. et Vert., fol. 91. 

Foit fructifier les plantes dans la lorre. 
Ea brau loc fon plantada 
Pzanra qu’ el frug pejors. 

Saaven: pe Giaonz : En mal puvh. 
En méchant lieu fut plantée la plante qai empire 


le fruit. 


— La plante des pieds. 


PranrTa es la extremiera partida del pe. 
Eluc. de las propr., fol. Gi. 
La plante est la partie extréme du pied. 


Loc. 


Sieas es Arnauts del sim tro en la PLANTA. 
À. Daxniez : Ans quels. 
Sien est Arnaud de lu cime jusqu’à la plante. 


CAT. &8P. PORT. Planta, 15. Pianta. 


2. PLANTIER, 5. M., pépinière. 


Conte en se molteza, cOMA PLANTIER, 
Leys d’amors, fol. 49. 
Contient en soi multiplicité, comme pépinière. 
Per los PLANTIERS, .AV. deners. 
Tit. du mue siècle. Arch. du Roy., J. 314. 
Pour les pépinières, quinze deniers. 


eaT. Planter. 


3. PLanso, s. f., tige, rejeton, arbris- 


seau. 
Algns rLausos… ab brsucas et ramels. 


556 PLA | PLA 


Cam aybre, rLANsO et rasits, atyro hamor| anc. cat. Plansament. anc. zsr. Planramens. 
de terra per lor noyriment. IT. Piantamento. 


* Æluc. de las propr., fol. 240 et 58. un 
Aucuns arbrisseaux.. avoc branches et rameaux. 8. PLANTADOS, ad}., fécond , abondant, 


Comme arbre, tige et racine , attirent l’humeur fertile. 


de terre pour leur nourriture. Fig. Ont plus seras assiduos en divis pars- 
anc. ra. Li autres ars fa d’un plançon mens, ont plos i penras PLANTADON e0- 
Longuet et de gente façon. tensio. 
. . Roman de la Rose, v. 910. ‘ Trad. de Bède, fol. 83. 
car. Planso. | Où plus tu seras assidu en divins entretien, 
— Plan çon, sorte d’arme. plus tu y prendras féconds application. 


Arc manal o balesta o bon bran de rLaw30. | 17. Piantadoco. 
GuiLLauux DE TuDELA. | 
Arc manuel ou arbalète on bon glaive de plançon. | 9- PLANTADIU, ad}., plantureux, pro- 
AnC. PR. $e oombatirent avec ealx de massues ductif. 


et d’un baston appellé planchon on pique Ab sa natural hamor, 
de Flandres... Ung plancon esquartelé de | ” Fai la terra PLANTADIVA. 
grans broches de fer. Brev. d’amor, fol. 38. 
Lett. de rém. de 1334. Canpanrisa, t. LIT, col. 306. Avec son humeur naturelle, rend La terre piss- 
tureuse. 
4. Pranrana, s. f., plant, ce qu'on re- Fig. De totz plasers rLANTADIvA. 
plante. Forquer pe Lunez : E peu del. 


Can Noe plautet vinha prumieiramen el] De tous les plaisirs productive. 
mon, de la »Lawrana que demoret apres lo] anc. rr. Jachières non pas perreuses, 
dulivi, vole far vi per la volnntat de Dieu. Mes plantéives et herbeuses. 
| Liv. de Sydrac, fol. 115. Roman de la Rose, v. 19%. 
Quand Noé planta la vigne premièrement au 
monde, du plant qui demeura après le déluge , il} 10. PLANTAYRITZ, s. f., planteuse, qui 
voulut faire du vin per la volonté de Dieu. fait pousser. 


5. PLanracio, 5. f., lat. PLANTATIO , Par ext. Infancis.. queesrLanraynitz dede. 
Eluc. de las propr., fol. 66. 


plantation. Lester x 
Aybre naysh aïlcanas vetz per semenacio, en'ance... qui est planteuse de dents. 
autras, per PLANTACIO. 11. PLanran, »., lat. pLanrane, planter. 


Eluc. de las propr., fol. 220. 


PLANTAR una vinba o autres albres. 
Arbre naît aucunes fois par semence, d’autres, 


Trad. du Codes de Justinien, ji. 18. 


par plantation. , 
sp. Plantacion. ronr. Plantacäo. 1x. Pianta- ? po ne vigne où pus arbres. ou 
sione, piantagione. Mig. ena e rLANTA el cor un dexirier 


e net de viure en puritat. 
6. Prawrio, s. f., plantation. F. et Vert., fol. 84 
Algus aybres.…. si engendro.… per rLanrro | 5ème et plante au cœur un désir clair et net & 
de razitz o de verga. vivre en pureté. 


Eluc. de las propr., fol. 196. 
Auecuns arbres... s’engendrent..… par plantation Arrêter, fixer. 
de racines on de bouture. Fes rLaxran lo carre. 
ner. Planno, Trad, des Actes des apôtres, à. S. 


. Fit arréter le char. 
tion de planter, de mettre en terre. RatwonD DE Minavaz : À Dire ne. 


Per lo rLaxrAMEx de las forcas que fes far. Eo dedans au Carcassès fre-toi. 
Cartulaire de Montpellier, fo. 203. | | 
Pour le plantement des fourches qu'il fit faire. | — Garnir, remplir. 


PLA 


Dieus PLANTXT paradis terrestre de bos al- 
bres e de bos frats. 
V.. et Vert., fol. 36. 


Dieu garnit le paradis terrestre de bons arbres et 
de bons fruits. 
CAT. nee. PORT. Plantar, rr. Piantare, 


12. PLaANTAGz, 5. f., lat. 


plantain. 

Que trnsetz verbena e milfaeilh 

E rP1ArTAëz € salsifrenba. 

Daupss px Phaprs , Aus. cass. 
Que vous écrasies verveine et millefeuille et 
plantain et ssxifrage. 
Es bons.............. 
. La PLANTAGuS atressi. 
Brev. d'amor, fol. 50. 

Est bon. le plantain pareillement. 


car. Plantatge. xse. Plantage. 


13. Sospzanran ,v., supplanter, détour- 
ner, dévier, subverser. 

Fig. Folia d’ ome sosPLamra 508 ansmens. 

Trad. de Bède, fol. 43. 

Folie de l’homme dévis ses penchants. 

Part. pas. SosrzanTar per lor perversitat. 

Trad. de Bède, fol. 79. 

Subversé per leur perversité. 

cat. Supplantar. xsP. Suplantar. ront. Sup- 


plantar. 17. Soppiantare. 


4. SosPLANTAMEN, s. m., subversion, 
ruine, bouleversement, substitution. 
De Jacob sai ieu be per cals s0sPLANTAuzES 
Ac la benedictio., 
Praanx px Conssac : El nom de. 
De Jacob je sis bien par quelles substisutions il 
at la bénédiction. 
Prov. Lengua del fol es sos s0sPLANTAMESS. 
Trad. de Bède, fol. 73. 
Le langue du fou est sa ruine. 


PLANTAGO , 


5. TRANSPLANTAR , V., lat, TRANSPLAN- 
TAni, transplanter, transformer, 


rendre. 


art. pas. Veraire negre TRANSPLANTAT. 
- Dzuvss px PaaDes : dus. cass. 
Ellébore blane rendu noir. 


av. ssP. Trasplantar. ronr. Transplantar.!| forta. 
î: 


T. Traspiantare. 
. TAANSPLANTACIO, 5. f., transplan- 
tation. 


PLA 55 


Ag bre melhora... per TRANSPLANTACIO. 
Eluc. de las propr., fol. 220. 
L'arbre s'améliore. par transplantation. 


ronr. Transplantacäo 1r. Traspiantazione. 


PLAP, s.m., tache. 


Ses tot PLArP negre. 
Ha cap de camel et rLAPs de part. 
Eluc. de las propr., fol. 234 et 241. 
Sans aucune tache noire. 
À tête de chasseu et faches de léoperd. 


2. Prapan, »., tacheter, moucheter. 


Part. pas. De diverses tacss.. s0 per tot »La- 
PATS. 
PLapar de blane, a goisa de leopart. 
ÆEluc. de las propr., fol. 99 et 241. 
De diverses taches. ils sont partout monchetés. 
Tacheté de blanc, à guise de léopard. 


PLASSA , s. f., lat. PLatea, place, lieu, 
endroit. 
Guigonet sant en la pr.asna 
Sans e vins. 
V. de S. Honorat. 
Gaionet saute sur la place sain et vivant. 
Loc. fig. No us pessetz qu’ en una rLAssA 
Merces ab gran aver jassa. 
P. CanptwaL : Jhesum Crist. 
Ne vous imaginies pas qu'en même place merci 
gise avec grande richesse. 


— Espace de terrain, dans les villes, 
entouré de bâtiments. 
Per ostals e per PLAsSAS. 
V. de S. Honorat. 
Par demeures et par places. 
Loc. Ricx hom mals quau vai en rLassa, 
Que euiats vos que laï fassa ? 
P. CaRDIMAL : Qui ve gran. 
Puisssnt homme méchant quand il va en place, 
que croyes-vous que là il fasse? 


— Lieu fortifié. 
Que metan per totas las terres e »1as5as 
boues garnisos. 
Lo dit comte de Montfort avie una PLAssA 


Chronique des Albigeols, col. 5 et 22. 
Qu'ils mettent per toutes les terres et places 


bonnes garnisons. 
Ledit comte de Montfort avait une place forte. 


558 PLA PLA 
Adv. comp. À tptz o dic sx rLassa, Sul destrier c’ a la silha 
BERTRAND DE Bonn : Rassa tant. Negr’ el pel PLAT. 


Je le dis à tous publiquement. RaxsauD px Vaquriaas : El so que. 
CAT. Plassa. nse. Plaza. vorr Praca. 11. Sur Je destrier qui a la paupière noire et Lex 
Piazza. uni. 
Fig. 
2. Pracien, adj., coureur de places ) 
désœuyré. 
Per plazer als homes PLacrans. 
V, et Vert., fol. 22. 
Pour plaire aux bomames désauvrés. 


Facs sa voluniat, 
Si no”l ditz lansenga PLATA. 
RausauD D'Onanes : Als durs crus. 
Fera sa volonté , s’il ne lui dit louznge plats. 
Substantir. À l'en las ancas donat 
De l’espaza un colp de Pzar. 
Roman de Jaufre, loi. :. 
Lui a donné sur les banches de l'épée ua œer : 
plat. 
&sr. PORT. Chato. 17. Piato. 


3. Prassarayez, 5. m., celui qui fré- 
quente les places, qui se tient sur les 
places, désœuvré. 


Taules tonens e PLAsSzrArRRS. 
Cartulaire de Moutpellier, fol. 45. 
Tenant tables et désœuvrés. 


2. PLaT, s. m., plat, sorte de vaisselk. 
Faire vaysela, PLATz, escudelas. 
Tit. de 1438, Hist. de Nîmes, t. IL, pr., p. 
Faire vaisselle, plats, écuelles. 
car. Plat. xsp. Plate. ronr. Plato, pras.1r. 
Piatto. 


— Commissionnaire. 
De l’escala del divenres son rLAcRIAvR&S. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 45, 
De ls garde du vendredi sont les commissionnaires. | 3. PLATA, s.f., plaque, lame, linsot. 
D' una PLATA d’ sur o d’argen voira far ur 


h. Prassrrar, v., être sur la place, se aurevelhier una bella copa a la tanla del re. 


tenir sur la place. 
Part. prés. Can ditz las plassas de Tholoza, s0 
es los homes rLasserans. 

Leys d'amors, fol. 130. 


Quand il dit les places de Toulouse, ccla est les 
bommes étant sur les places. 


PLASTRE, s.m., plâtre. 


Prasrre, o geysh qui, exust et destemprat 
ab ayga, es util a far parets. 

£luc. de las propr., fol. 160. 
Plätre, on. gypse qui, calciné et détr empé avec 
eau , est utile pour faire murailles. 


PLAT, adj., grec shævs, plat, uni, 


lisse, effilé. 
Voy. Munaronr, Diss. 33; Denina, 
t. III, p. 58. 
Un vaisel PLAT, non de bel fust. 
Deupxs DE PRADES, Aus. cass. 
Un vaisseau plat, non de beau bois. 
E’ls vostres detz grailes e rLATz. 
ARNAUD DE MARUEIL : Dons genser. 
Et les vôtres doigts délicats et aflés. 
Testa longa, rLar', aiglantina. 
Deunss pe Paapes, dus. cass. 
Tête longue, plate, d'aigle. 


V.. et Vert., fol. 66. 
D'une plaque d'or ou d'argent an orfévre voué: 
faire une belle coupe pour la table du roi. 
Incorporar lamina d'aur ab PLATA d'arseut. 
Eluc. de las propr., fol. 184. 
Ivcorporer lame d’or avec plaque d’argest. 


— Argent. 


L'avers e la PLAYA er al moetre promez 
Gurrrauxme ne Torre. 
L'avoir et l'argent sera au sôtre promis. 
AnC. PR. Noi argent en plate quel que fl soit 
Rec. des Ord. des R. de Fr., 1313,t. 1.p. 
Le trésor de mon père est céaus qai est «: 
grosses plates d'or et billon. 
Roman de Fierabras, Wir. 1f, part. 11, ch 1” 


— Plastron, partie de l’armure. 


De gonios, elmes , PLATAS © d’autres arme. 
Leys d'amors, tel. 131. 
De cassques, heaumes , plastrons eu d'sutres be 
nois. 
AnNC. rh. Ârmez furent de plates. 
Combat des Trente, p. =. 
Et sera armé de plates, de crevelliere, à: 
gorgerette. 
Stat., an. 1351. CARPENTIER , L. LEE, ci. H. 
car. asp. Plata. vonr. Prata. 


PLA 


 PLaTINA, s. f., platine, plastron, par- 
tie de l'armure. 
Trencar elmes € PLATENAS. 
Leys d'amors, fol. 131. 
Trancher heaumes et platines. 
axe. FR. Plateinnes d'argent à mettre dessoubz 
clous de ceintare. 


Registre de la Chamb. des Comptes. CARPENTIER, 
t. IEE, col. 311. 


. APLaTIR, v., aplatir, unir, lisser. 
Fols no 3’ APLAT lo eabelh. 
BrsNARD DE VENZENAC : Hueimais pus. 
Le fou ne se lisse pas le cheveu. 
Part. pas. 
Lo nas fonce APLAT1Ir coma nas de buon. 
Carya Magalon., p. 2. 
Le nez fut aplati comme nez de bœuf. 


. APLATAR ; APPLATAR, ., gplatir, cou— 
cher, cacher. 
Voyez Munarout , Diss. 33. 
Troban ana balma on si van APLATAR. 
F. de S. Honorat. 
Trouvent une caverne où ils se vont cacher. 
Dratz que lone si s’ APLATA. 
Ocxss : Era quan P ivern. 
Galant qui le long de soi se couche. 
Part. pas. À ur ensegnat los deniers APLATAT. 
Perduda et APPLATADA 
Tro Dieus, per sa merce, la nos a revelada. 
V, de S. Honorat. 
Leur a enseigné les deniers cachés. 
Perdue et cachée jusqu’à ceque Dieu, par sa merci, 
nus l’a révélée. 
IT. 4ppiatare. 


 APLATADAMENS, adv., en cachette, 


secrètement. 


Fesis lo aucire APLATADAMENS. 
Hist. de la Bible.en prov., foi. 4o. 
Tu le fis tuer en cachette. 


LATANI , s. m., lat. pLarArus, plage, 
platane. 


Pratanwr.… sa8 faelhas s0 plates et amplas. 
Eluc. de las propr., fol. 217. 


Platane,.… ses feuilles sont plates et amples. 
AT. ESP, PONT. 17. Platano. 


LAYA, s. f., lat. rL«Ga, plage, boril 
de la mer. 


PLA 


Am tant viron mot tost venir 
Un antic moyne per Ja PLAYA. 
F. de S. Honorat. 
En même temps ils virent moult tôt venir un 
vieux moine par la plage. 
car. Platja. xsr. Playa. ront. Praia, praya. 
1T. Piaga. 


559 


PLAZER , ®., lat. PLacxne, plaire. 
Quan fin aman s’ acordon d’un voler, 
Tot quan lus vol deu al autre PLazER. 
G. Farmir : Tog cilb. 
Quand fidèles amants s'accordent d’un voaloir, 
tout ce que l’un vent doit à l’autre plaire. 
A mi no deu PLAZER MAs 50 Que us PLAIA. 
Le MO1NE pr Fotssan : Be m'a. 
À moi ne deit plaire que ce qui vous plaise. 
E m dis eu risen : 
Amics, a vos miren, 
E faitz so que us PLa14. 
G. Fair : Be m plats. 
Et me dit en riant: Ami, à vous je me rends , et 
faites ce qui vous plaise. 
Loc. Glorios Dieus , senher del tro, 
Sit eLar, delieara m de preizo. 
Forqueat x MARsriLLe : Senher Dieus. 
Glorieux Dieu, seigneur du ciel, s'il te plaft, 
délivre-moi de prison. 
Donna, si us PLAT3, aiatz humilitat 
De mi que sui totz el vostre poder. 
ARNAUD DE Manuel : Tot quant ieu. 
Dame, s’il vous plaf, ayes iudulgence pour moi 
qui suis tout à votre pouvoir. 
Part. prés. Can Gancelms auzi los plazers rLa- 


zzHs que ‘l dizia. 
VF. de G. Faidit. 


Quand Gaucelm entendit les plaisirs plaisants 
qu’elle disait. 
Ay ! bel compan, PLazuN à tota gen! 
Oc, ben rLAz&NS, qn'anc pus PLAzENS nôn fo. 
B. CarnoneL : S’ ieu anc nulh. 
Ah ! beau compagnon , agréable à toutc gent ! oui, 
bien agréable, vu qu’oncques plus agréable ne fut. 
anc. rn. Ces qui volent à Den pleisir. 
Mais DE FRANCE ,t. II, p. 413. 
cat. Plaurer., zsr. Placer. roat. Prazer, 17. 
Piacere. 


2. PLAZENMEN, adv., agréablement. 
Pero aquel mi plai tant PLAZENMEN. 
LanFRAnNc CiG@ALa : Joios d’amor. 
Pourtant celui-ci me plaît si agréablement. 


PLA 


Va tan PLALENMEN. 
Nar De Mons : Al noble rey. 
Va si agréablement. 


car. Plaentment, plahentment. 


56o 


3. PLazen, s. m., plaisir, joie, conten- 


tement. 
Ja non oblidarai 
Los PLAzzRS que m fes e m dis. 
Psxaozs : Quorss que. 
Jamais je n’oublierai les plaisirs qu’elle me fit et 
me dit. 
Can Gaucelms ausi los PLAzRRS plasens que'l 


disis. 
VF. de G. Faidit. 


Quand Gautelm entendit les plaisirs plaisants 
qu’elle disait. 
Loc. Peyre, si fos al mieu PLAzzR 
Lo segles fatz dos aus o tres. 
T. px P. D’Atvvanene st DE B. DE Vaxranoun: 
Awics. 
Pierre, si fut fait à mon plaisir le monde deux 
ou trois dns. 
Prov. Qui en gaug semena, rLAzER cuelb. 
À. Daniez : Ab plaser. 
Qui sème en joie, plaisir récolte. 
Adv. comp. Si m'an li mal abaissat à PLAz=R, 
Que tots jorns muer, e no m’ en puesc mover. 
Anxaup px MaauriL : Belh m’ es lo dous. 
Tellement m’ont les méchants abaissé à plaisir, 
que tous les jours je meurs, et je ne puis m’en sé- 
perer. 
anc. CAT. Plaer, plaher, car. mon. Pier. sr. 
Placer. roat. Praser. rr. Piacere. 


4. PLAZENSA , PLAZENZA , 5. f., plaisance, 
agrément, plaisir, amabilité, aménité. 
Silh qu’ es domna de rLarsxsa. 
SonDeL : Aylas. 
Celle qui est dame d’amabilité. 
E ‘ls afars ac dans totas partz PLAZENzA. 
B. Zonat : Si’l mous. 
Et aux affaires il eut de toutes parts agrément. 
Loc. fig. E m fer el cor, ses bistansa, 
Ab an cairel de PLAzzNSA 
Fabregat en foc d’ amor. 
P. VipaL : Tant an ben. 
Et me frappe au cœur, sans hésitation , avec un 
dard de plaisir fabriqué en feu d'amour, 
Chantaran un verset de PLAzzN SA. 


Prvaozs : Dieus. 
Chanteront un verset de plaisir. 


PLA 


Anuc. rR. Premièrement, si c’est votre plaisance 
Cuances D'OnLéass , p. 206. 
Et prend les plaisances du monde à sa volonte. 
Les XV Joyes de Mariage, p.183. 


1T. Piacenza. 


5. PLazenTIER , adj., agréable, bienveil- 
lant, avenant, flatteur. 
Cortes € PLAZENTIERS 
Que dis plasers e ‘ls fai. 
AswauD px Manuuis : Bazos es. 
Courtois et agréable qui dit plaisirs et les fut 
Vi gaia bergeira, 
Bell’ e PLAz=NT&IRA , 
Sos anhels gardan. 
G. Riquren : L’ autre jors. 
Je vis gaie bergère, belle et avenante, gardent 
ses agneaux. 
Dona sai ab cor rLazanwTIEn. 
B. ve Venrapoun : En aqusst. 
Je sais dame avec cœur bienvei/lant. 
Quan vei far bon fag PLazx=wTI=S, 
Mi plats far cantaret plazen. 
Lanraanc CIGALA : Quan vei. 
Quand je vois faire bonne action agreable, il me 
plaît de faire un petit chant plaisant. 
Substantiv. D’ aisso no 111 sui fals PLazznrinss 
À. Danixz. : Sols sui. 
De cela je ne lui suis point faux faftenr. 
asc. Fr. Ou s'ils font quelque bien, ce v'et 
qu'aux plaisanteurs. 
Scévorz De SarnTx-ManTux, fol. 9. 
Un bouffon plaisanteur. | 
Nicocas RAPIN, p. 102 
car. Piacenter. xsr. Placentero. ronr. Prezes- 
teiro. 17. Piacentiero. 


6. PLAZENTRRAMENT, adv., agréablement. 


El guizet entro fora de gran forest mot 
PLATENTERAMENT. 
Eluc. de las propr., fol. 256. 


Et le guida jusqu’en dehors de grande forêt En 
agréablement. 


7. ComPLAG, s. m., contentement, sat 


faction. 
Com selh que semena en garag 
Temprat d’ amor ab douts comrtac. 
P. VipaL : Baros Jhess-- 
Comme celui qui sème en guéret tempére d'te- 


| meur avec douce satisfaction. 


PLA 


. ComPLACENCxA, s. f., complaisance, 
bon plaisir, plaisance. 
La eleccio dels bos angels es ab comPLacx”- 
ca, ses violencia et ses coaccio. 
Eluc. de las propr:, fol. 8. 
L'élection des bons anges est avec bon plaisir, 
tans violence et sans contrainte. 
car. «sr. PORT. Complacencia. 17. Compia- 
cenza. 


. Dxsprazeu, v., lat. pispcicene, dé- 
plaire, ennuyer. 
Mas per messatge non aus ges, 
Tal paor ai no us DasrLAGUES. 
AnrauD DE Maaugiz : Dona genser. 
Mais par message je n’0se point, telle peur j'ai 
p’il ne vous dépit. 
Sels cai Desrcay joglaria, 
E sels cui nesPray cortesia, 
E totz aquels a cui ben far pasrrar. 
Bzananp px Tor LO Mon : Be m’agrada. 
Ceux à qui déplaft jonglerie, et ceux à qui dé- 
lait courtoisie, et tous ceux à qui bien faire dé- 
lait. 
et. prés. Om mais non l’es DasPLAzEnS. 
GinauD LE Roux : A la mia fe. 
Homme ne lui est pas plus déplaisant. 
xc. rs. Nale chose qu’à Diex desplace. 
Roman du Renart, t. Il, p. 44. 
ur. Desplaurer. nsr. Desplacer. Pont. Des- 
prazer. xr. Dispiacere. 


. Dasprazer , s.m., déplaisir, ennui. 
Li foron faitz man pesprazzn, don G. de 
bestanh intret en gran dolor. 

VF. de Guillaume de Cabestaing. 
Lai furent causés maints déplaisirs, dont Guil- 
me de Cabestaing entra en grande affliction. 

Planhen, ploran ab pzasrLares. 
J. Este ve : Planhen. 

rémissant , pleurant avec déplaisir. 
c. car. Desplaer, despler. xsr. Desplacer. 
roer. Despraser. 17. Dispiacere. 


Drsprazemsa , s. f., déplaisance, 
naui. 

Aitals plazers no ru’es plazens ni bos, 

Quar, a La fi, torna en DESPLAZENSA. 

J. EsTrve : Aissi cum. 

areil plaisir ne m'est agréable ni bon , cer, à ja 
il tourue en déplaisance. 

III. 


PLE 561 


Que ja mos chans no us torn’ a DESPLAEENSA. 
Gtaaup Le Roux : À ley de. 
Que jamais mon chant pe vous tourne à déplai- 
sance. 


ancC. CAT. Desplazsenza. 17. Dispiacenza. 


PLEBS, s. m., lat. PLxss, plèbe, peu- 
ple, populace. 
Vos queric lo durs PLE2s 
Tro lai ont es mont Orebs. 
P. n'Auvænones : Dious vera. 
Vous chercha le cruel peuple jusque-là où est le 
mout Oreb. 
CAT. &sP. PORT. 17. Plebe. 


PLEGAR, PLEIAR, v., lat. PLicane, 
plier, ployer, recourber. 

Les aurels PLxGo lors pes arreyre. 

Eluc. de las propr., fol. 6t. 

Les oiseaux plient leurs pieds en arrière. 

Hom deu far de sos efans e de sa mainada 
coma de la verga, qu’es vertz, que hom la r1EGaA 
a sa gaiza,e, cant es soca, hom non la pot 
PLEGAR, € brisa. 

Liv. de Sydrac, fel. 64. 

On doit faire de ses enfants et de ss maison comme 
de la verge, qui est verte, que l’on ploie à sa fantaisie, 
et, quand elle est sèche, on ne peut pas la ployer, 
et elle casse. | 

Si vostr auzel la pena PL=GA 
De la cos. 
Dzvupes px PaaDes , dus. cass. 

Si votre oiseau plie la penne de la queue. 

Lo filh Reynier de Gennes als estrienpss’afiquet 
Per aysi gran vertut que los estrieups rLaGURT. 
| Roman de Fierabras, v. 735. 

Le fils de Régnier de Gênes aux étriers se fixa 
avec si grand effort qu’il ploya les étriers. 
Fig.  Nostri gran senhor 

An mais, per veritat, 
Erguelh e cobeitat, 
E s’ausan mais PLRIAR 
De tot can volon far, 
O sia bes, o sis mals. 
Nar ps Mons : Si Nat de Mons. 

Nos grands seigneurs ont, en vérité, plus d’or- 
gueil et de convoilise, et osent davantage se plier 
à faire tout ce qu’ils veulent, ou soit bien, ou soit 
mal. 

Sos prets si fraing, e sa lausors ai PLRrA. 
B. Zonaï : Pron si deu. 
Son mérite se brise , et sa louange se ploie. 


71 


562 PLE PLE 


Part. pas, Con si adoba hom pena rLxGATA. Membres del infant so tan tendres et ba: 
Deuvss pe Pants, Aus. cass. PLICABILITAT. 
Comment on raccommode penue pliée. Eluc. de las propr., fol. 49 et 65. 
Leur mobilité et flexibilité. 
— Emballer. Les membres de l'enfant sont si tendres et > 


Apres que agnet pres € PLEGAT 80 que... | flexibilité. 


avian laissat, 5. PL&GAMENT, s. m., pliement, souplesse 
Chronique des Albigeois, col. 54. ? »P t, souples 


Après qu'il eut pris et emballé ce que. ils avaient qualité de ce qui est pliable. 


laissé. Prescaxmenxr et flexibilitat. 
. Eluc. de las propr., fol. 63 
car. ssP. Plegar. roar. Pregar. 17. Piegare. Souplesa et flexibilité. 
a. Pise, PLEC, s. m., pli, sinuosité ,| *#S: CAT: Plegament. 1r. Plegamento. 
contour, revers. 6. Pzxcanis, adj., flexible, qui se plei 


Ea si han pLax difereus. 
Al »1ac dels membres si viro. 
Eluc. de Las propr., fol. 8 et 61. 
En soi ont plis différents. 
An pli des membres se tournent. 
Se meton en Pcac de forma de libre. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 39. 


aisément. 


Sabtil et rLaGaDrssa lengna a pendre sv: 
Eluc. de Las propr., fol. 33: 
Langue déliée et se ployant aisément poar pre-- 
dre eau. 
axc. ra. Et li portiers les mars hordoient 
De fors cloies refusèices 


Se mettent en pli de forme de livre. Tissues de verges pléices. 
Loc. À tot rLxa Roman de la Rose, v. 1x’: 
Fier totas vetz al cor. anc. CAT. Plegadis. asr. Plegadizo. 
G. Riquizr : Als subtils. + .. e . 
À tout pli (coup) il frappe toujours au cœur. 7. Pretos, ad., plié, enclin, porte à. 
d So que a P1uG fay tot jorn e cossen Tot lo mons es rLaros 
Adv. comp. 50 q LT Trop de far falhizos. 
eys d'amors, fol. 17. Naz pe Mons : Si Nat de Mons 
Ce qu’en cachette il fait toujours et consent. Tout le monde est enclin pà faire tratinc 
aAnc. FR. Vostre cemise me livrez, | à 
El pan desus ferai un ploir.… 8. SimPLx, SRMPLE, adj., lat. sneixr. 
Le plet i fet et teu mesure... simple. 
Manie DE France, t. 1, p.90. Cam simrix vuelha dire ses plec. 
Les plois del mantel tresperca. Eluc. de las propr., ii. À 
Roman del conte de Poitiers, x. 698. Comme simple veuille dige sans pli. 
car. Pleg. anc. xsr. Pliego. xsr. mon. Pliegue. Vers consonantz e s1mrLes. 
rouT. Prege. 1T. Piego, plico. F. de S. Homorut. 


Vers consonnants et simples. 
3. PLicasce, adj. lat. pzicatiLis, pliable, | F8: Vot simrca e vot sollempne. 


. F. et Vert., tdi. ù 
flexible. Vœu simple et vœu solennel. 


Aysso conogron be per stmrLa raso e pr 
s1urza enteudemen. 


Lentisc. es lene, mol et »PLicasrc. 
Les extremitatz plus suptils et rLIGABLAS. 
PLICABLA 888 rumpre. 


P. et Vert., fol. 150 
Eluc. de las propr., fol. 211, 69 et 203. 


Ceci ils connurent bien par simple raisca « f2 


Le lentisque..… est lisse, mou et flexible. simple entendement. 
pro miss Lens et flexibles. — Sans instruction. 
». Plegable S’es homs srurzss o letrats. 
SAT: ASE CA ° Brev. d'ameor, fol 1:. 
4. PzicaBiLiTar, s. f., flexibilité. S'il est homme simple ou lettré. 


Lor mobilitat et PLICASINITAT. — Doux, modeste, timide, niais. 


PLE 


Siaz sabi si com serpens e SIMPLE si CUM Co- 


lurubas. 
Trad. de Bède, fol. 36. 


Soyez sage ainsi comme serpent et timide ainsi 
mme colombes. 
Van sIMPLAS COM Una mOnja. 
Un riousanouz ANONYME : Seinor vos que. 
Elles vont modestes comme une religieuse. 
Trobei tozs benestan, 
Srurr’e de bella faiturs. 
Gut »'Uisrz : L'autre jorn. 
Je trouvai fillette bienséante, simple et de belle 
façon. 
Fig. Ab an dous ris et ab on srmPL' esguar. 
GuiccLauux De CAnEsTAINe : Lo jors. 
Avec an doux rire et avec un modes/e regard. 
ar. Simple, ximple. nee. Simple. ront. Sim- 


ples, simples. re. Semplice. 
. SIMPLAMEN , SIMPLEMEN, Adv., SiM- 


plement. 
SrmPLAMEx e non pas lo doble. 
Cout. de Condom. 
Simplement et non pes le double. 
Âquo s1MPLAMEN Cofessan. 
Brev. d’amor, fol. 7. 
Cela simplement confessant. 
Ayssel que ploret srmrL:Mxx. 
T. »e G. Faipir st D'AzsenT : N Albert. 
Celui qui pleura simplement. 
sr. Simplemente. ronT. Simplesmente. 1%. 
Semplicemente. 


, SrmPLICITAT, 5. f., lat. SIMPLICITA- 
Tem, simplicité. 
Dieus en si ha summa sTMPLICITAT, ses tota 
D pozicio. 

ÆEluc. de las propr., fol. 8. 
Diea en soi s souveraine simplicité, sans ancune 
mposition. 

La stMPTICITAT 


De la fermna. . 
F. dé S. Honorat. 


La simplicité de la femme. 
r. Simplicirat. xs». Simplicidad. ronr. Sim- 
plicidade. xx. Semplicità, semplicitate, sem- 
licidade, simphoità. 

. SimPcxza, s.f., simplesse, simplicité, 
ngénuité. 

Peccatiz cassa sanctor 

E barats, stMPLazA. 

VF. ds S. Honorat. 

Péché chasse saiutelé et tromperie, simplesse. 


PLE 563 


Dieus que ama veritst € $IMPLEZA. 
V.. et Vert., fol. 25. 
Dieu qui aime vérité et simplesse. 
car. Simplesa, ximplesa. xsr. roRT. Simpleza. 
17. Semplicezsa. 


12. Dosze, adj., lat. purzer, double. 


Pecc’ab nozx falhimen. 
P. Can»ixaL : Jhesum Crist. 

Pèche avec double faute. 

Dieus m’ a dada febre tersana DoBLA. 
R. Gauceza : Dieus. 
Dieu m’a donné fièvre tierce double. 
Subse. Cant a complida la tor 
De tres nosr.s tot environ. 
PV. de S. Honorat. 

Quand il a terminé la tour de trois doubles tout 

autour. ‘ - 
Adv. comp. 
À pozcx m’an miey enemic valgut 
Que no feiran si m’aguesson amat. 
G. Apuexan : Non pot esser. 

Mes ennemis m'ont valu au double qu'ils ne fe- 
raient s’ils m’eussent aimé. 

Dix x sos compagnhos que maxs volia Pan 
.C. DOBLES combatre.. que ligir sauteri. 

PuiLomesa. 

Dit à ses compagnons qu’il voulait davantage 
pour cent doubles (cent fois plus) combattre... que 
lire psautier. 
anc. rn. Diea nous le rendra à cent doubles. 

Prophéties de Merlin, fol. 58. 
anc. PORT. E quanto demandaran, tanto in 
dublo componam. 
Doc. de 1287. Blucid. port., t. 1, p. 182. 
car. ssp. Doble. ronr. mov. Dobro.1r. Doppio, 


13. Dosza, s. f., double, monvaie an- 


cienne. 
À cen DosLAS € mais. 
KR. JonpAN, VICONTE DE SAINT-ANTONIN : Aissi 
cum sel. 


À cent doubles et plus. 
car. zse. Dobla. 17. Doppia. 


14. Dostamex, adv., doublement. 
Vedels DozLamex figurats. 
ARNAUD BRAMCALEON : Pessius. 
Veau doublement figuré. 
Falhis DORLAMEN 
Quar s0 de se ni d’autrai non defen. 
GuiLLauxe DE MonxAonAGouT : Per lo mon. 


564 PLE 


I1 faut doublement parce que cela du sien et d’au- 
trui il ne défend. 
car. Dobladament. xsr. Dobladamente. ronr. 


Dobradamente. 17. Doppiamente. 


15. Dosren, DOBLIER, s. m., damier. 
Tota nueg joston a Do»LtEn, 
MancABRus : Al depertir. 
Toute uuit ils joûtent à damier. 
Ieu revit vos a DOBLIEA. 
Le cowrz p& Porriens : Ben vuelb. 
Je vous renvie à damier. 


— Besace, sac, bissac. 

Mas que fosson pautonier 

Ab baston e ab nosrxn. 
T. pe Bownwerox xr x BLacas : Seingn’ En Blacats. 

Pourvu qu'ils fussent vauriens avec bâton et 
avec besace. 
AnC. rn. Que jà n’emporterai denier 
Ne pain ne el en mon doublier. 
Fabl. et cont. anc., t. 1, p. 224. 


— Pourpoint. 
Pueis crec tan l’arnes 
Que trop peza’l nosLisns. 
RarmonD px Mina vaL : Ben ais. 
Puis augmenta tant le harnais que trop pèse le 
pourpoint. 
Plas fora ric s0s DoBLixRs. 
RarmonD px Minavaz : Anc chantars. 

Plus serait riche son pourpoint. 


16. Dosuiea , adj., double. 
Que traspasses l’ansber ponLizan. 
Lanrnranc Cicaza : Un avinen. 
Qui transperçit le haubert double. 
Tan tem qu’el danz fos bosr1xns. 
Ramsaup D'Onances : Als durs crus. 
Tant je crains que le dommage fut double. 
Axc. FR. Ïl vest un auberc dublier. 
Fabl. et cont. anc., t. 1, p. 388. 
S'es conduisent .c. chevalier 
N'i a cel n'ait auberc douëlier. 
Roman del conte de Poitiers, v. 1305. . 


‘37. DosLxrRamenT, adv., doublement. 


DosrxrramenT es colpables cel que lo nom 


de Deu prent e van. 
Trad. de Bide, fol. 59. 


Est doublement coupable celui qui le nom de Dieu 


prend en vain. 


18, DorLaiRE , s. m., double, second. 


PLE 
Un troubadour a dit en parlant de 


musique : 
Be us esforsatz com siatz bon postarss. 
T. Dx Jrax Lac xr D'EnLss : Qui vos den. 
Bien vous vous efforces comment vous soyez be 
accompagnateur. 


Anc. &sP, Doblador. 


19. DosLanuna, s. f., doublure. 

Van vestitz los grans senhors am una cotl: 

ses DOBLADURA , entro al ginolb. 
Penicuos, Voy. au Purg. de S. Patrie. 

Les grands seigneurs vont vêtus, jamqu'au pese. 
avec une cotte sans doublure. 
ANC. CAT. asp. Dobladura. ronr. Dobradsr:. 

1T. Doppiatura. 


20. DosLar, »., lat. pupcicane, doubler. 
Doscan entr’ els l’escaquier. 
Mancasnus : Al departir. 
Doubler entre eux l’échiquier. 
Dosranrrz lo guazardo, 
Si m donatz so qu'ieu plas voiria, 
Ses preyar. 
Pons DE CAPDUuIL : S’anc fs ni dus. 
Vous doubleres la récompense si vous me dcenes 
ce que le plus je voudrais, sans prier. 
Doscana mon talan. 
P. RatmonND DE TouLouse : Pesmeæes. 
Doublerait mon envie. 
E’lh mieus dezirs se poszxs en baïzsn. 
RarmonD px MinavaLz : Be m’agra 
Et que le mien désir se doublét en baisant. 


Part. pas. fig. 
Ab mil volers poscars de fin° amor. 
Guiitaunxs DE SAINT-DIp1ER : Ab mil voies. 


Avec mille vouloirs doublés de pur amour. 
car. «sr. Doblar. por. Dobrar. rr. Doppizre. 


21. Dupzicario, s. f., redoablement. 


réverbération, courbure. 

Le solelh... les rachtz han mays drecha « 
forta reflexio et purricacto. 

Eluc. de las propr., foi. 1# 

Le soleil. les rayons ont plus directe et forte n- 
flexion et réverbération. | 

Am onci de pauca purLrcacio. 

Trad. d'Albucasis, fol. 1. 

Avec crochet de petite courbure. 

cAT. Dnplicaciô. xsr. Daplicacion. enns. fr 
plicacño. 17. Duplicazione, 


PLE 
22. DuPLICATIU, adj., duplicatif ,) pro- 
pre à redoubler. 


Copla noPLscATIvA si fay can caseus bordos 
comensa per una dictio o per motas. 
Leys d’amors, fol. 35. 
Couplet duplicatif se fait quand chaque vers 
commence per même mot ou par plusieurs. 


23. Durcican, v., lat. pupzrcane, dou- 
bler, redoubier, replier. 


Dorrica ls extremitat. 
Trad. d’Albucasis, fol. 17. 
Double l'extrémité. 

Part. prés. Motas de las coblas desus ditas pot 
bhom nomnar en motas manierss, coma : 
continusds, continuans… daplicativa, pu- 
PLICASS. | 

Leys d’amors, fol. 39. 
Nombre des couplets dessus dits on peut nommer 
en nombreuses manières, comme : continué, conti- 
nuant.. duplicatif, redoublant. 
Part. pas. Quasonun drap sia DUPLICAT en 


quatre plecs. 
Trad. d'Albucasis, fol. 18. 


Que chaque drap soit replié en quatre plis. 
GT. sr. PORT. Duplicar. 17. Duplicare. 


24. CompurzicarTto, s. f:, lat. connu- 
rLiCaTI0, redoublement, répétition, 
figure de rhétorique. 


Coxpurcrcaæros es cant hom retorna une 
dictio o una oratio, o motas a lauzor, a vito- 


peri, etc, 
Leys d'amors, fol. 124. 
La répétition est quand on retourne un mot ou 
ua discours, ou beaucoup à louange, à blâme, etc. 
17. Conduplicasione. 


15, Rerzec, s. m., repli, pli, sinuosité, 
Ha trops axPLax et revolucios. 
Eluc. de las propr., fol. 56. 
À de nombreux replis et sinuosités. 


26. RePLiCaTtO, 5. f., lat. RRPLICATIO, 
réplication, réitération, redouble- 
ment, figure de rhétorique. 
Rercicarios es continuatios de dictios de 

motss sillabas e soen am maultiplicable repli- 

Camen en cascuna... de RKPLICATIOS plana… 


EPLICATIOS multiplicada... REPLICATIOS ripO- 


ros2.. dicha ferida. 
Leys d'amors, fol. 110. 


la rcstération cst une série de mots de nom- 


PLE 565 


breuses syllabes et souvent avec redoublement mul- 
tiple à chacune... de réitération simple... réitéra- 
tion multiple... réitération rigoureuse... dite 
beurtée. 


xsr. Replication, 


27. RePLicAmMEN, s. m., redoublement, 


répétition. 


Amb .r. meteysh multipliable axrLICAMENS. 
No se continuo d’aytal nxrLiCAMEX. 


Leys d'amors, fol. 110. 
Avec un même redoublement multiple. 
Ne se continuent avec un pareil redoublement. 


ir. Replicamento. 


28. RærLiCaTIU, adj., réitératif, rédu- 


plicatif. 
L’ ana sillaba axrziCATIvVA de l’autrs. 
De oobla R&PLICATIVA. 


Leys d'amors, fol. 110 et 31. 
L'une syllabe réitérative de l’autre. 
De couplet réduplicatif. 


29. RkrpLican, v., lat. axpricane, ré- 


pliquer, réitérer, redoubler. 
L'autre axPz1ca , e dis. 

Arbre de Batalhas, fol. 146. 
L'autre réplique, et dit. 


Part. prés. Motas de las coblas desus ditas pot 


hom nomnar en motss manieras, O0Ma : 


continuada, continuans.. replicativa, nz- 
PLICANS, 
Leys d'amors, fol. 39. 


Nombre des couplets dessus dits on peut nommer 


en nombreuses manières, comme : continué, conti- 
nusant... réitératif, réitérant. 


caT. Esp. PORT. Replicar. rr. Replicare. 


30. Ewpzrian, v., employer, occuper, 


méler. 
Nals hom chavalians a Deu non si deu au- 


PLxIAR:aÎs afars del segie. 


Trad. de Bède, fol. 6r. 
Nul homme chevauchsnt pour Dieu ne se doit 


employer aux affaires du siècle. 
Part. pas. Ayssi co lums es mielhs xwPLacarz 


cant alanmena .1. sala plena de gens. 
PV. et Vert., fol. 30. 
Ainsi comme lumière est mieux employée quand 


clle éclaire une salle pleine de gens. 


Si an ben zxmrracapA la gracia que Dieus 


Tor avia donada en aquest mon. 


Liv. de Sydrac, fol. 63. 


566 PLE 
S'ils ont bien employé la grace que Dieu leur 
avait donnée en ce monde. 
Axc. ra. Qui li donroit un horion 
Ne l’auroit-il bien emploier ? 
Li Gieus de Robin et de Marion. 
car. Emplegar. xsr. Emplear. rponr. Empre- 
gar. 1T. Impiegare. 


31. Inpzicar, v., lat. 1mpricane, 1m- 
pliquer. 
Part. prés. Operacios... iNPLICAKS repugnancis. 
Elue. de las propr., fol. 5. 
Opérations. impliquant contradiction. 
CAT. asp. PORT. {mplcar. 17. Implicare. 


32. ExPLecanamex, adv., implicitement. 
Aysso se pot far en doas manieras, xm?r1x- 
GADAMEX O desplegadamen. 
Leys d’amors, fol. 23. 
Coci se peut faire eu deux manières, implicite- 
ment ou explicitement. 


33. EsPL&GAR, ESPLEIAR , ESPLEYAR, ., 
lat. xxpricane, expliquer, déployer, 
développer, employer. 

Dean ben =sPLEGAR son temps en auzir ser- 


mos 6e messas. 
F. et Vert., fol. 89. 


Doit bien employer son temps à oulr sermons et 
messes. 

Âquest respieg on hom ren non ssPLayrA 
Non es causa que hom persegre deya. 
GuizLauae DE Sarnr-Dinisa : El mon non. 
Ce délai où on n’explique rien n’est pas chose 
qu’on doive poursuivre. 
Per qu'ieu zsPLEG 
Lo mien oc el vostre no. 
Ram»AuD DE VAQUEIRAS : Guerra ni plais. 
Pour qui j’explique mon oui et votre non. 
Farai un nou vers... 
Vas un gai cors seingnoril, 
Gen complit de bel esgart, 
E si lai mos cors xsrLxra 
Lo maltrag m'er gaug e jueés. 
B. Car vo : Er quan vei. 

Je ferai un nouveau vers... vers un gai corps domi- 
nateur, gentiment accompli de beau regard, et si 
là mon cœur te déploie (s’épanche) le tourment me 
sera joie et jeu. 

Per qu'es foldatz qui d’amor non ssrsya, 
ALSERTET : En amor. 

C'est pourquoi c'est folie qui ne déploie ‘(s'oc- 

cupe) pas d'amour. 


PLE 


car. Esplayar, explayar. user. Explayar. voa. 
Espraiar. 1T. Spiegare. 


34. Expcioan, v., lat. sxPricane, eï- 
pliquer. 
Part. pas. Las causas xxPLICADAS. 
Tic. de 1424. Hist. de Languedoc ,1.TV,pr., cel. $21. 
Les choses expliquées. 
car. Æsplicar, explicar. xsr. ponr. ÆEzpliw. 
ir. Esplicare. 


35. Exrricariu, adj., explicatif, pro- 
pre à expliquer. 


La lengaa... de razo xxPLICATIVA. 
Eluc. de las propr., fol. 7. 
La langue... explicative de raison. 


36. Arcicar, v., lat. APPLICARE , appl- 


quer, attacher. 
Levar son cor e tot ArLican ab Dies. 
V. et F'ert., fol. fs. 
Lever son cœur et tout l’appliquer à Dies. 
C’a son plazer ab lieis m’arrec. 
G. Fair : Âr es lo meet 
Qu’à son plaisir elle m'attache à elle. 


— Toucher, aborder. 


Que auran aPLicar ni descargat a Aigues 
Mortas. 
Tit. de 1314. Hist. de Nimes, t. XX, pr., p.11 
Qui auront touché ot déchargé à Aignes-Morts. 
Part. pas. Podon esser ArPLICAT activames 0 


passivamen. 
Leys d'amors, fol. 50. 


Peuvent être appliqués activement ou pasiveset. 
caT, ss». Aplicar. pont. Applicar. 17. Appi- 
care. | 
37. APPLICATION, $. f., lat. APPLICATIO- 
em, application. 
Per APPLICATIONS... et segont la cirurgis 
Fors de Béarn, p. 107$. 
Par applications... et selon la chirurgie. 
caT. Aplicaci6. xsr. Aplicacion. »onT. App 
cacdo. 1T. Applicazione. 
38. ApLicaTiu , adj., applicatif, propre 
à appliquer. 
Son dig aytal mot arricariu. 
Leys d'amors, fo. 30. 
Sont dits pareils mots applicatifs. 
39. DesPLFCAR, DESPLETAR, DESPLETAS. 


v. , déployer, déplier. 


PLE 


Quaan vei pels verglers DxsPLaGan 
Los sendatz grueex , endis e blaus. 
BenraanD DE Bonn : Quan vey. 
Quand je vois par les vergers déployer les éten- 
dards jaunes, violets et bleus. 
Tendas e traps D=sPLEYAR. 
Pitane pu Viran : Sendats vermelhs. 
Tentes et pavillons déployer. 
Fig. Un sirventes Dsarcary. 


P.CanDInAL : Rasos es. 
Us sirvente je déploie. 


Tan gen despen et DusrLzya 
Sa gran valor e s0 sen. 
Brazwcsa D£ PALAsOL : Dona la genser. 
Si gentiment elle dépense ot déplois son grand 
mérite et son sens. 


— Faire tournoyer, mettre eu mouve- 
ment. 
Si col flacs molins torneia 


Quan trop d’aigua'l DesPrera. 
PALAzIS : Si col. 


Ainsi comme le faible moulin tournoie quand 
beaucoup d’eau le met en mouvement. 
Part. pas. Quan viro las baneiras pxsPLxGaDas. 
GuiLLAUME DE TuDELA. 
Quand ils virent les bannières déployées. 
car. zs». Desplegar. ronT. Despregar. 1T. 
Dispiegare. 


40. DesPLxGADAMEN, adv., explicitement. 
Aysso te pot far en dons manieras, enple- 
gadamen Oo D=sPLRGADAMEN. 
Leys d’'amors, fol. 122. 
Ceci se peut faire en deux manières, implicite 
ment ou explicitement. 


as. Desplegadamente. 


41. COMPLEXIO, COMPLECTIO, COMPLICIO, 
COMPLITIO , COMPLICION, 5. f., lat. com- 
PLEXIONEM, Organisation, constitu- 
tion, complexion, caractère. 

Lo diable garda mot sobtilmens l’estamen 
de home e sa manieyra € sa COMPLEXIO. 
V. et Pert., fol. 61. 
Le diable examine moult subtilement l'être de 
l'homme et sa manière et sa complexion. 
Cove que l’om e la femna sian de bona 


COMPLICIO. 
Liv. de Sydrac, fol. 27. 


I1 convient que l’homme et la femme soient de 


boune complexion. 
Cascus a per si 
Capten segon razon 


PLE 


De sa COMPLICION 
E del don per Dieu dat. 
G. Riquien : Tant petit. 
Chacun a par soi conduite selon raison de ss com- 
plexion et du don par Dieu donné. 
Lo cors es de la natura de la terra, e es de 
freia natura e de freia compzrrio. 
Proeza e paor veno de la coæpcrrio del cors. 
Liv. de Sydrac, fol. 19 et 28. 
Le corps est de la nature de la terre, et il est de 
froide nature et de froide complexion. 
Prouesse et peur viennent de la complexipn du 
corps. 
La comwrrzxio del ayre. 
Eluc. de las propr., fol. 37. 
La constitution de l'air. 


567 


— Union, assemblage, terme de poésie. 


En aysso que las coblas comenso per .r. me- 
teysh mot e finissho per autre meteysh mot, es 
COMPLAXIOS. 

Leys d’amors, fol. 123. 

En ceci que les couplets commencent par un même 
mot et finissent par autre même mot, est assem- 
blage. 
car. Complexi6. xsr. Complexion. port. Com- 

pleicäo. xr. Complessione. 


{2. COMPLEXIONAT, COMPLECXIONAT, ad}., 


organisé, formé, composé. 

Per destempramen de las .111r. humors de 
que es coMPLEXIOMATZ lo cors. 

F.. et Vert., fol. 60. 
Par dérangement des quatre humeurs de quoi est 
organisé le corps. 
Devon naturslmen, 
Si no falh per lor avol sen, 
Esser ben cOMPLECXIONAT, 
Segon lo ponh en que son nat. 
Brev. d’'amor, fol. 35. 

Ils doivent naturellement, si ne faut pour eux 
mauvais sens, être bien complexionnés, selon le 
point en quoi ils sont nés. 
car. Complexionat. asr. Complexionado. ro. 

Compleicionado. 1r. Complessionato. 


43. ComPLEXIONAL, CONPLEXIONAL, adj, 


qui est relatif à la complexion, consti- 
tutionnel, constitutif, organique. 
Siccitat CONPLEXIONAL. 

Las humors COMPLEXIONALS. 

La mutaccio comPLextoxaL del temps. 


Eluc. de las propr., (ol. 232 , 24 et 27. 
Sécheresse organique. 


568 PLE PLE 


Les humeurs constitutionnelles. ANC. r8. Il se set bien amoloier 
Le changement constitut{f du temps. Par chuer et par soploier. 
xsr. Complexional. rr. Complessionale. Roman de la Rose, v. 31. 
4&. Compzican, v., compliquer. ne CAT. Suplicar . soplagar, spl Es 
Part. pas. Si no es COMPLICAT. uplicar. ont. Supplicar. rr. Sapplicar. 
Trad. d'Albucasis, fol. 37. 46. SurLicarTio, suPPLICACIO®, 5. f., lat. 
SL n'est pes compliqué: PPLICATIONEM licatio 
CAT. &sP. PORT. Complicar. sui em, SUPpACaUOD, sup- 
plique. 
45. SUPPLICAR, SOPLEGAR, SOPLRIAR ; S0- . Per 10 plats a nos 
PLEYAR, 2., lat. suppzicane, plier, > La surzicarios 
ployer. . | Que Nat de Mons nos fa. 


Nar or Mons : Al boa rey. 
Par cela plaît à nous la supplication que Ka : 
Mons nous fait. 


Col ram sorzura 
Lai on lo ven lo vai menan. 
B. pe VENTADOUR : Atressi col. 


Comme le rameau ploie là où le vent le va menant. A la SUPFLICACION ct requesta , etc. 
Fig. Al meu emperi, ses daptar, Statuts des tailleurs de Bordeaux. Ord. des R 
Fera tot lo mon sorLxtan. de Fr., 1462, t. XV, p. 
. À la supplication et requête, etc. 
P. Vipar : Neu ni gel. PP . tt 
Sous mon autorité, sans douter, je ferais toutle} CAT- Suplicaciô. xse. Suplicacion. ronr. Sapt- 
monde plier. caçäo. 17. Supplicasione. 
— S'humilier, s’abaisser. 47. SorLec, s. m., soumission, déper- 
Mas quan cossir de vos cui pretz s0PLEYA , dance, sujétion. 


Tot autr’ amor oblit e dezampar. 
GUILLAUME DE CABESTAING : Lo jorn. 
Mais quand je pense à vous devant qui mérite 
s’humilie, j'oublie et j’abandonne tout autre amour. 


Estaras en sorzac dome sertanamens 
Prenns De Conaiac : El nom ét. 
Tu seras en dépendance d'homme certaisement. 


48. Surcicion, s. f., soumission, respect. 
Portan reverencia e gran suPLICcros. 
Poëme de S. Trophine. 


— Supplier, faire supplique , adresser 
des prières. 


El hamilment surrLiquer Portent respect et grande soumission. 
Al enfan. 
Trad. d'un Évang. apocr. 49. SUPLIMEN, adv., doucement, s0r- 
Lui humblement ft: supplique à l’enfant. plement. 
Luy sorLxGAx que de peccatz lor do perdo. SUrLIMES 


Leys d'amors, fol. 113. 
Lui suppliant que de péchés il leur donne pardon. 
Fig. et moral. Dona , mas juntas vos sorLat. 


Lo tenga hom que non PF afol. 
Dzunes DE PaADes , dus. cass. 
Qu’homme le ticnne doucement pour qu'il 


Annaup DE Alanueiz : Dons genser. l'endommage. 
Dame , mains jointes je vous supplie. 
. Diguss li m qu’a tal domna sorrxr. 50. ASSUPELLAR , 2., assouplir, fléchir. 
BenTRAND DE Bons : Pus li. Qui per son vol aAssurerza, 

Dites-lui moi que j'adresse mes prières à telle E s met en aital tenselha. 
dame. Mancasnus : Dirai vos. 
Part. prés. Quar lo paupre seria sOPLxYANSs. Qui par ss volonté fléchit, et se met en telle d- 

N R. Gaucecn : Un sirventes. pute. 

Car le pauvre serait suppliant. . . 

Subst. En faitz perillos ni grieus, PLEN , adÿj., lat. rLenus, plein, remph 
Non ten pro lauzenziers ni soPLxians. Li vaysell tro al bondon 
B. Cazvo : En luec de. Foro rex de vin bell e bon. 
Eo fait périlleux et difficile, ne tient profit flat- Foron PLenas de froment. 


teur ni suppliant. F.. de S. Honorat 


PLE 


Les vaisseaux jusqu’à la bonde furent pleins de 
via bel et bon. 
Qui furent pleines de froment. 
Fig. De tot joy fora mos cors rLEs. 
AxxauD px Maauiz : Cui que fui. 
De tonte joie serait mon cœur rempli. 
Tant em »1s d’erguelh e de bauris. 
Foiquet pe Lune : Bona dompna. 
Tant nous sommes rersplis d’orgueil et de tromperie. 
Loc. Viron los Sarrazins venir a rLENAS velas. 
F.. de S. Honorat. 
Virent les Sarrasins venir à pleines voiles. *? 


En parlant de la lune: 


Ella es PLuN a e perfeicha. 
PIERRE DE Constac : El nom de. 
Elle est pleine et parfaite. ‘ 
asc. cat. Plen. car. mon. Ple, user. Pleno, lleno. 
pont. Pleno. sr. Pieno. . 


2. PLENER, PLENIER , Ad}, lat. PLENGRIUS, 
plénier, entier, complet, accompli. 
D'ana legua PLentxyaa los a hom ben auzis. 
Roman de Fierabras, v. 3ho. 
D'une lieue entière on les a bien entendus. 
Car a’ eu L’estau lonc lei un an PLENER, 
No m teuria tot l’an on jorn enter. 
A:msat DE ProuILaIN : Lanquan chanton. 
Car si je suis à côté d’elle un an complet, je ne 
tiendrais pas tout l’an (pour) un jour entier. 
Sel qa’ entr’ els ricx u grau ricor PLEMEYRA. 
T. pes DEUX GUILLAUME : Guillem prims. 
Celui qui entre les riches a grande richesse entière. 
Son plus plasen e de sabor PLENIER. 
T. pe Hesxi et D'ARUEA : Amic Aruer. 
Sont plus agréables et de saveur accomplis. 
Fig. 
Dieus, per ss pietat, trames s0n don PLENIER. 
F.. de S. Honorat. 
Dieu, par sa miséricorde, transmit son don plénier. 
El ac bona vertut e de saber PLENIERA. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 87. 
T1 ent bonne vertu et de savoir accomplie. 
Loc. Vos ai amad’,e us am de cor PLENISA. 
B. CaARsONEL : Aisi m’a. 
Je vous ai aimée , et je vous aime de cœur enfier. 
Doni vos PLENIER € franc poder. 
Tit. de 1394. Arch. du Roy., K. 17. 
Je vous donne plein et franc pouvoir. 
nc. sr. Plenero. sr. mon. Lienero. 


. P£LRENETAT, PLENTAT, PLENDAT, PLAN- 
TAT, 5. f., quantité, abondance, plé- 
nitude. 

HIT. 


PLE 


569 
Car dedins en la vila es bes e PL«NRTATz 
De totas las viandas qu’ els agrada ni’ls plats. 
GuiLLauuMx DE Tunes. 
Car dedans en la ville il ya bien et abondance de 
toutes les subsistances qu’il leurconvient et leur plaît. 
Dieus dona, mantas vetx, als mals 
Gran PLaANTAT de bes temporals. 
Brev. d’'amor, fol. 17. 
Dieu donne , maintes fois, aux méchants grande 
abondance de biens temporels. 
Dels arquiers e dels autres lay ac mot gran 
PLENTAT. 
Roman de Fierabras, v. 380. 
Des'archers et des autres là il y eut moult grande 
quantité. 
Pueys li gitet desns de peyras gran PLENDAT. 
F. de S. Honorat. 
Puis lui jeta dessus grande quantité de pierres. 
Per so que Dieus li don rPLaNTAT 
De mondana prosperitat. 
Brev. d’amor, fol. 61. 
Pour ce que Dieu lui donne plénitude de mon- 
daine prospérité. 
ANC. vR. Li dus à la planté de la chevalerie. 
Roman de Vacce. Du Casa, t. V, col. 576. 
La terre est la plented de li. 
Anc. trad. du Psaut., Ms. n°1 ,ps. 23. 
Qui tant avoit or et argent, 
Plenté forment et planté dras. 
Fabl, et cont. anc., t. IL, p. 2. 
Car il avoit de tous biens à planté. 
AMY0OT, Trad. de Plutarque. Morales, 1. I, p. 133. 
La plénité de la royal puissence. 
Siat., an. 1254. CanrænTien , t. III, col. 317. 


4. Pzennos, adj., comblé de biens. 


Ad Arles fon unshomps queeraricxe PLxn Dos. 
F. de S. Honorat. 
À Arles fut un homme qui était puissant et com- 
blé debiens. 


ñ. PLenxpensa, s. f., quantité, abon- 
dance. 
Ado. comp. Car de totz autres bens avian a 
GRAN PLENDENZA. 
V. de S. Honorat. 
Car de tous autres biens ils avaient en grande 
quantité. 


6. Preneza, 5. f., plénitude, abon- 
dance, quantité. 
De sa PLENEZA n0s omplira. 


V. et Vert., fol. 46. 
De son abondance nous emplira. 


72 


570 PLE PLE 


En tota la rrenaza de Dien. Part. pas. Laqual coronda fo omwpziss c: 
Trad. de PEptt. de S. Paul aux Éphésiens. sanctas reliquias. 
En toute la plénitude de Dieu. PurLoutns. 


1r, Pienezza. Laquelle colonve fut remplie de saintes relrre- 
. car. Umplir. 17. Empiere. 
7. PLENDOR, s. m., quantité, espace, 


étendue. 


L’ escat lhi fendet an gran »LExDOR». 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 55. 
L'écu il lui fendit un grand espace. 


12. AnvweLte, v., accomplir, executr: 


Sera sircumcis per anumpLtn la ley. 
Liv. de Sydrac, fol. vi. 
N sera circoncis pour accomplir le los. 


13. AnrmPLIR, ADIMPLIB, ADUMPLIR. 
AEMPLIR, AZEMPLIR, D., TEIDpIir, 
complir, achever. 

8’ il volets ben servir, 
Ni sos talans Apz«mPLIR. 


T. pe Baanand Er DE GAUCELE : Gauccis 
Si vous voules bien la servir, et oes désirs rem>. - 


8. PLENKGA , s. f., des deux mots latins 


PLEN&S et AQUA, pot à l’eau. 


Praneoa per aigaiera. 
Leys d'amors, fol, 69. 
Pot à l'eau pour aiguière. 


9. Pzrwia, v., remplir. 


Lors fams »Lewo lo cap. Despendon e gaston , per lurs golas anis- 
Eluc. de las propr., fol. 270. PLIA, 80 de que motz paubre poyrian exer nr 
Leurs famées remplissent la tête. vengats e sadollatz. 
Part. pas. Pranrr de sa lei. Wet Wert., fol-3r. 
Trad. de Bède, fol. 31. Dépensent et gâtent, pour leurs gosiers rempir, 
Rerspli de sa loi. de quoi de nombreuz pauvres pourraient être 7: 
més ot rsssasiés. 


10. PLENRIRAMEN, PLENIEYRAMENS, Gdv.,| Fig. Li anumpcisca son poder. 


entièrement, pleinement. : F. de S. Honorut 
En Jhesu Crist forôn totas las gracias e las Qu’il lui accomplisse son pouvoir. 
virtatz PLENIRYRAMENS, ses Mesura. Part. pas. Cant lo temps fo azmpetr. 


V, et Vert., fol. 45. Trad. d'un Evarg. ape” 
En Jésus-Christ furent toutes les grices et les Quand le temps fut accompli. 
vertus entièrement, tns mesure. ir. Adempiere, adempire. 


Non ai ges totas tocadss 
Praneinamanx lurs qoalitatz. 
| Brev. d'amor, fol. 51. 
Je n'ai point toutes touchées entièrement leurs 


14. AUMPLIMEN, AUMPLIMENS, 5. M., 17 


complissement , terme. 
L' auuwpLimzx de la lei, es bona amors 


qualités. L'Auwær»Lrmnxs de sciencia. 
Axc. asp. Pleneramente. xsr. mov. Pont. Ple- T'rad. de Bide, fol. 33 « :. 
nariamente. L'accomplissement de la loi, c’est bon ame. 


Le terme de science. 
1T. ddempimento. 


15. REMPLIR, v., remplir. 
Jehos vos fassa ’1 sieu servir 
El.cel, clar paradis, anxrzia. 
GavauDan LE Vaux : Creseus À 
Jésus vous fasse remplir le sien servir dans be 


clair paradis. 
16. RePLENTR, v., remplir. 


Fetz lo uwrzre d'aiga. Odors del ences naxpLrxis l'aer. 
Liv. de Sydrac, fol. 6. Trad. de Bale, fui. ‘: 
Le fit emplir d'eau. y  L'odeur de l’encens remplit l'air. 


11. EMPLIR, OMPLIR, UMPLIR, 2, lat. | 
1MPLEBe, emplir, remplir. | 
Ab que non sis grineza | 

Mas d’xxrctia sa ponss. 

P. Canputa: Fabedate. | 

Pourvu qu’il n’ait souci que d’emplir sa panse. | 
Fetz ompLia detz concss d'aigua. 


Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 22. 
Fit remplir dix conques d’eau. 


PLE 


fig. Croels chausa es que cel que a non 
done al non avent e no ll sePLENtSCHA 53 


sofraits. 
Trad. de Bède, fol. 84. 


C'est cruclle chose que celui qui a ne donne pas 
u nou ayant et ne lui remplisse sa disette. 
Part. pas. De tal doussor sui RarLESITS. 
B. x VanrADouR : Quan lo. 
Je suis rempli de telle douceur. 
D’ aital cuiar dous et amar 
Es totz lo segles RxPLENITSZ. 
Mancasnus : Does cuidas. 


De tel penser doux et amer .est tout le monde | 


empli. 
AC, FR. Que tut le cors ini repleni. 
Manis De Faance,t.11,p. 469. 
La cité cerchent qu'est d’avoir replénie. 
Roman de Roncevaux. 


:. REPLETIO , REPLRCIO , RRPLECCIO ; 

s. f., véplétion. 

Es senhals de axrzaccro. 
Brev. d'amor, fol. 56. 

C'est signe de réplétion. 

Sia mermat de trebal o de nerrecio de 
ianda. 

Sagna aquel, si es atrobada nErL&TIO ma- 
ifesta. 

Trad. d'Albucasis, fol. 10 et 28. 

Qu'il soit affaibli par travail ou par réplétion de 
ourriture. 

Saigne celui-là , si est trouvée replétion manifeste. 
ar. Replecié. zsr. Replecion. vont. Replecäo. 

IT. Ripiesione. 
3. Rarzer, ady., lat. repLerus, replet, 
rempli, plein. 
'er .vir. jorns de sou cors tal odor n° es isida, 
ue tag n'eron axrLxrs aquels que la intravon. 
F. de sainte Magdelaine. 
Pendant sept jours de son corps telle odeur en est 
rie, que tous en étaient remplis ceux qui en- 
aient là. 
Adone Anna, que fon a=PLaTA 
Del Sant Esperit, es moult leta. 
Trad. d’un Évarg. apocr. 


Alors Anne, qui fut remplie du Saint-Esprit , est 
oult joyeuse. 


Nc. cat. Replet. ze». ronTr. Repleto. 
. Rerzeriu, adj., réplétif, propre à 
remplir. 


PLE 


De las vaeaitatz del corrs RzrLaTIvA. 
Eluc. de las propr., fol. 65. 
Des vides da corps réplétive. 


571 


20. COMPLIR, 7., 
complir. 
No podon ges compze lo viatge. 
T. pu cours D8 PROVENCE ET D'ARNAUD : Amics. 
Ne peuvent point accomplir le voyage. 
Que compLtscarz 
L’obr’e non la desfasats. 
Prapt6ox : Entr amor. 
Que vous accomplissiez l’œuvre et ne la défassiez 
pas. 
— Remplir. 


Cowrz1no tot lo trauc de Ja coronda de san- 
tas reliquias. 


lat. comeLEne, ac- 


PBILOMENA. 

Îis remplirent tout Je trou de la colonne de saintes 
reliques. 
Fig. Gen comrzin m' atendensa. 

G. Fainir : L'onratz jausens. 

Gentiment remplir mon attente. 

Part. pas. Esteron trenta ans COMPLITz. 
Trad. d'un Evang, apocr. 
Trente ans furent accomplis. 
Quar es comrzrrz sus ssbers. 
Brev. d'ameor., fol. 12. 
Car son savoir est accompli. 
8a capelha cowp»zrna de libres. 


PmLOoMExA. 
Sa chapelle remplis de livres. 


AnC. CaT. Complir. GA. Mon. user. Cumplir. 
roaT. Comprir. 1T. Compiere, compire. 


21. COMPLIDAMENT, COMPLIDAMEN , Adp., 
complétement, entièrement, parfai- 
tement. 

Chascus que us ve, domns, sap qu'es vertatz 
Que tots bons aïbs avetz COMPLIDAMEN. 
AnnRAUD DE MaAnuEIL : Aissi cum selh. 
Chacun qui vous voit, deme, sait qu’il est vérité 
que toutes honnes qualités vous avez entièrement. 
Las! qui sabra mais tan COMPLIDAMEN 
Faire tot so que tanh ad home bo. 
B. Canson : S ieu anc. 
Hélas ! qui saura davantage si complétement faire 
tout ce qui convient à komme bon. 
Pagat COMPLIDAMENT. 
Tit. de 1308. Dour, t. X1V, fol. 296. 
Payé entiérement. 
cAT. Cumplidament, ase. Cumplidamente. 





572 . PLE 
22. COMPLIMEN, COMPLEMENT, 5. ., lat. 
COMPLEMENT&M, achèvement, terme, 


complément. 
Jeu ja vi comensar uu pon, 
Ab una peira solamen, 
Que pois vence a COMPLLMEN. 
G. Fair : S’ om pogues. 

Je vis incessamment commencer un pont, avec 
une pierre seulement , qui ensuite vint à achève- 
ment. 

L'enterinamen e comrzxmexr de la d. letra 


clausa. 
Docum. de 1475. Ville de Bergerac. 
L'entérinement et complément de ladite lettre 
close. 


— Perfection. 
Aunc natura non formet vostra par 
Per aver cap de totz bels coxrc1mexs. 
R. Mrnuper : Ab grans. 
Oncques nature ne forma votre pareille pour avoir 
chef de toutes belles per/ections. 
caT. Cumpliment. sr. Cumplimiento. ronr. 
Cumprimento. 17. Compimento. 


23. Cowpixra, s. f., complies. 
Quan agron dig comPLaTa et ora nona. 
GinAUD DE CALANSON : Sitot s’ es. 
Quand ils eurent dit complies et heure neuvième 
(nones). 
Que tag sian a comPLETA.... Quan sera issit 
de comr1xra. | 
Regla de S. Beneseg, fol. 52. 
Que tous soient à comsplies.... Quand il sera sorti 
de complies. 
xr. Compieta. 


24. ComPLeTas, s. f. pl, complies. 
Dixero vespras et en aprop COMPLETAS am 
gran solempuitat. 
PriILOmMEN a. 
Dirent vépres et ensuite coxmplies avec grande s0- 
lennité. 
CAT. SP. PORT, Completas. 


25. ComPLeTIU, ad}., complétif, propre 


à compléter. 


De lors movemens COMPLETIVAS. 
Eluc. de las propr., fol. 114. 
De leurs mouvements compliétives. 
ANC. SP. IT. Completivo. 


26. SurPLIR, SUPLIR, %., lat. SUPPLERE, 
suppléer, remplacer. 


PLE 


Cove que las surciscass per alcunes pr:- 
prietatz accidentals. 
El latis, alcunas vetz, suPPLISR .5. mO pe 


dos. 
Leys damors, fol. 145 et ÿ. 
Il convient que nous les remsplacions par sauce 
propriétés accidentelles. 
Le latin , aucunes fois, suppleée un mot per d=:. 
Part. pas. Ayssi entendats dels autres temp 


SUPLITS. 
Leys d’'amors, fol. go. 


Entendes ainsi des autres temps suppééés. 
car. ssP. Suplir. Ponr. Supprir. Tr. Suppin. 


27. SUPLEMENT, s. m., lat. surrzEun- 
Tum, supplément. 
O de surLzmEnT. 
Tit. de 1289. Dour, t. CCXLLI , fol. 11 
Ou de supplément. 


Per surLzmenT de legitima. 
Fors de Bearn, p. 1088 
Pour supplément de légitime. 


caT. Suplement. xsr. Suplemento. rot. 1. 


Supplimento. 


28. Surzzrio, s. f., supplément, sup- 
plétif. 
Aytal meteysha surcxrio.… À ytal surzsri 
pot hom trobar per los autres temps 
Leys d'amors, fol. 9. 
Pareil même supplétif..… Pareil suppletif .: 
peut trouver pour les autres temps. 


29. ExPzeriu, adj. lat. exPLEeTIveS, ex- 
plétif. 
Las autras xXPLETIVAS, si Cm svai. 


Gramm. provens. 
Les autres explétives, ainsi comme QUOIQUE- 


asp. PORT. Expletivo. rr. Espleuvo. 


PLEONASME, s. m., lat. PLEoSAS=&Y, 


pléonasme. 
Vol dire PLRONASMES aytan sobrehs- 
bondansa e sobrefluitatz de dictio e de pe- 


raula. 
Leys d’amors, fol 106. 


Pléonasme veut dire autant comme surabemden® 
et superfluité de mot et de parole. 


CAT. ESP. PORT. IT. Pleonasmo. 


PLEUREZIS, s. J., lat, PLxuRESES, pleu- 
résie. 


PLE 


Apostema apelada rraunxzis. 
Eluc. de las propr., fol. 5o. 


Apostème appelé pleurésie. 

En la malactia de PLEUAxst. | 
Trad. d’Albucasis, fol. 55. 

Dans la maladie de plsurésie. 


. Pravezr, s. m., lat. pLauritis, pleu- 
résie. 
De febre e de PLxvx£zI. 


V. de S. Alexis. 
De fièvre et de pleurésie. 


. Preuaszu, s. f., pleurésie. 
Val specialment contra PLaURx=t1A. 
Eluc. de las propr., fol. aux. 
Vaut spécialement contre pleurésie. | 
car. esp. Pleuresia. rr. Pleurisia. 


. Pravazric, adj., lat. PL&URITICuS, 
pleurétique, de pleurésie. 
En cauzas reumaticas, PLEURETICAS. 
Eluc. de las propr., fol. 86. 
En causes de rhumes , de pleurésie. 
car. Pleuretie. xs». ronT. Pleurenico. 


'LEVIR, PLIVIA, v., promettre, garan- 
tir, engager. 
Hom era crezuts ses sagramen, 
Ab sol la fe, si la volgues r1xvin. 
P. CARDINAL : Tot atressi. 
Homme était cru sans serment, seulement avec 
la foi , s’il voulait la promsttre. 
Jeu vos PLavIsc e us afi 
Que vostre soi endomenjatz. 
GavauDas Le Vieux : Desemparats. 
Je vous garantis et vous assure que je suis votre 
tenancier. 
Subst. Si'l jurars e’l rLavins de nos dos. 
Pigsns DE Bansac : Tot francamen. 
Ss le jurer et le promettre de nous deux. 


Part. prés. Revendedor, obrier e menestral 
Iran a Dieu, si jor o vol sofrir, 
Ab car vendre et ab »L1ven mentir. 
RAïIMOND DE CASTELNAU : Mon sirventes. 
Revendeurs, ouvriers et manœuvres iront à Dieu, 
s’il veut le leur permettre, avec vendre cher et avec 
garantissant mentir. 
Part. pas. Vostr’ om sui joratz e PLKvITz. 
B. px VEnTADOUR : Pels dols chan. 
Je suis votre homme juré et engagé. 


PLE 


Ricx bom, que per aver traire, 
Sec torneyamen PLxvIT:, 
Per penre s0s vasvassors, 
Non l’es honors. 
BaaTaanp DE Bonn : Pus lo gens. 
Homme puissant qui, pour acquérir richesse, 
suit les tournois promis, afin de surprendre ses va- 
vaseurs, ce ne lui est pas honnenr. 
ANC. Pa. 
Chescan l'a par sa main e plévie è jurée. 
Roman de Rou, Y. 7702. 
Ce vos plevis, puis entrerons. 
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc.,t.1, p. 359. 
Li frères lor jarérent e lor fei lor plévirent 
Ke jà ne lor fauldront è cil sltretel firent. 
Roman de Rou, v. 813. 


5793 


2. PLU, s. m., garantie, promesse, 


engagement. 
Loc. En aquest cinc, sens PLtv, 
Nais proesa e reviu. 
Anwaun pr Manvueis : Rasos es. 


Dans ces cinq, sans engagement (en toute liberté), 
naît prouesse et s’avive. 


3. PLEvENSA, PLIVENSA, s. f., promesse, 


garantie, confiance. 
Mas en s0 n’ai PLxvENSA. 
AIMER: DE BELLINOY : Era m destreing. 
Mais en cela j’en ai garantie. 
Vostr’ amor fug e desvoill, 
Qu’ iea non ai rLrvENsA. 
LanTeLx : Lanfranc. 
Votre amour je fuis et dédaigne, vu que je n’ai 
pas garantie. 
On avion lar PLxvxxsA. 
P. VinaL : Pus tornats. 
Où ils avaient leur confance. 


4. PLevI, PLEVIT, 5. m., garantie, pro- 


messe , serment. 
No m’aten »LxvI ni covinenza. 
P. VipaL : S’ ieu fos. 
Ne me tient serment ni promesse. 
Ab cai el ven el camp e ses rLxvITz. 
RaLmexs Bisrons : Aissi col fort. 
Avec qui il vint au champ et sans garantie. 
ANC. FR. Car.moi, por vostre garison 
Poes, dist-il, metre eu prison 
Por plévines ou por ostages. 
Roman de la Rose, v. 8123. 


574 PLO 


5. PLevizo, s. f., assurance , promesse. 
T'uit Ÿ aûtre baro 
Que m feron rLxv1s0. 
BEenTRAND ps Boan : Ges no. 
Tous les autres barons qui me firent promesse. 


PLIADES, s. f. pl., lat. pLetanss, 
pléiades. 
Part los planetas sobredig 
Trobam.... 
.... àrturus et Orio 
E cap e coa de drago, 
Dalfis, signes e bootes 
. E sageta e rrtaDas. 
Brev. d'amor, fol. 37. 
Par delà les planètes suadites nous trouvons... 


PLO 


Han estranha color, cara PLUMBEN CA. 

De cara falbela et en color PLumuznca. 
Eluc. de las propr., fol. 100€ 101. 

Ont étrange couleur, face plombee. 

De face bléme et en couleur plombes. 


3. PLomBar, v., lat. PLuœRaRe, plon- 


ber, garair de plomb. 
Elh daurara so que mantha gens r1oxs:. 
GuicLauxe DE DURFOnT : Quar sr. 
11 dorera ce que mainte gent plombe. 
Loc. fig. 
En Oc e No conois qu’ un dats mi mou. 
BEn7»AND SE Bons : Non est 
Je connais que le seigneur Oni ot Non me pion 
ua dé. 


Arture et Orion et tête et queue de dragon, dau-|— Par extens. Plonger, pêcher, jeter le 


phin, cygne et houvier et sagette et pléiades. 
Las stelas ditas PLrADES. 
Eluc. de las propr., fol. 110. 
Les étoiles dites pléiades. 
caAT. Pleiades, ner. Pleyades. ronr. Pleiadas. 
it. Pliade. 


PLOM, s. m., lat. PLombuS, plomb. 
11h son pus pezan que rLOw. 
Pisnas DE LA MuLa : De jogiar. 
Ils sont plus pesants que plomb. 
Ai lo PLox € l’estanh recrezut, 
E per fin aur mon argent cambiat. 
G. Apaextan : Non pot esser. 
J'ai le plomb et l’étain dédaigné, et pour fin or 
mon argent changé. 
Loc. Tot o mena a rLom et a livell et a drecha 
linha. 
F.. et Vert., fol. 59. 
IL le mène tout à plomb et à niveau et à droite 
ligne. 
Loc. fig. Non avia cor de rL0m, 
Sec e malvat, mas fi e bo. 
R. Vipaz px Bezaupux : En aquel. 
N'avait point cœur de plomb, sec et méchant, 
mais fidèle et hou. 
anC. rR. Et y appliquent toutes choses avec le 
plomb et la règle de la raison. 
Auvor, trad. de Plutargque. Morales, t. II, p. 249. 
cat. Plom. xsr. Plomo. ronr. Chumbo. 17. 
Piombo. 


2. PLumsenc, adj., plombé, couleur de 


plomb. 


plomb. 
Quol peseaire que PLoMBA 
En la mar, e pren ab l'esca 
Lo peisson que santa. 
E. Cainetrs : Era noe vey. 
Comme le pécheur qui jette plomb eu la ma.c 
prend avec l’appêt le poisson qui saute. 
Part, pas. Ab an dats 
Menut rLOMBATE 
Nos a trichatz. 
P. Vipas : Tan me. 
Avec un dé plombé mena nous a trichés. 
Ab sagotss rL0mBADAS. 
Eluc. de las propr., foi. 22 
Avee fèches plombées. 
car. xs», Plomar. vont. Chwmbar. 17. Pen 
bare. 


PLORAR, v., lat. PLORane, pleurer. 
gémir, lamenter, larmoyer. 
Si 1 moria 
À tots dic a presensa 
Qu’ il no ’l Pronanra. 
P. Baxwox Ricss Nevas: Le be 
S'il mourait à tous elle dit publiquement que: 
ne le pleurerait pas. 
Les lagremas que Jhesu Crist PLonrr. 
F. et Vert, fel. À. 
Les larmes que Jésus-Christ pleurs. 
lea chant que deuris PLoRAn 
D' ira d’amor que m fai langair. 
B. pe Vsnrapous : Ea abri. 
Je chante (alors) que je devrais pleurer deck:.” 
d'amour qui me fait languir- 


PLO 


Quant lo vi, elh se pres a PL0nan. 
PuiLoMExA. 
Quand il le vit, il se prit à pleurer. 
Adoncs se PLoR&T lo rei de 20 filh. 
V. de Bertrand de Born. 
Alors le roi se lamenta sur son fils. 
Fig. El cors m’ art e dels hueil plor..., 
Eissamens com fa la verts leigna 
Qu’ al faoc arden 
PLORA soven. 
G. Faïnir : Lonrats jausens. 
Le corps me brûle et des yeux je pleure..., égale- 
ment comme fait le bois vert qui au feu ardent 
pleure souvent. | 
Subst. Mais val d’ amor, sinon es augoissos , 
Un belh pLonAz no fan quatorze ris. 
B. ne VENTADOUR : Bels Monruels. 
Davantage vaut un beau pleurer d'amour, s’il n’est 
pes angoisseux , que ne font quatorze ris. 
asc. va. Par les oilz fere assez plorer. 
Mainte chaude lerme plorer 
I fist, quant ele s'en ala. 
Nouv. rec. dafabl. et cont. anc., t. Il, p. 78 et 89. 
Li véimiez mainte lerme plorer. 
ViILLEHARDOUIN , p. 153. 
Sire, jo plur pur nostre amar. 
Manie DE FRANCE, 1. 1, p. 128. 
Nous plorions jour et nuiet Jérusalem destraite. 
BEnRTAUT, p- 24. 
Car. Plorar. sse. Liorar. ronr. Chorar. 1r. 
Plorare. 


. PLon, s. m., lat. rLoRatus , pleur, 
gémissement , larme. 


Ve nicx qu’ an afilatzs lurs becx, 
* E'ls pros cortes adreg fan PLoRsS e gems, 
Quer pretx es morts. 
P. RarmowD pe Tourousr : Era pus. 

Je vois sots qui ont affilé leurs becs , et les preux 
urtois francs font pleurs et gémissements , parce 
Je mérite est mort. 

Anc non ayc joi que no m costes nn PLOn. 
ArwauD Dx Manuziz : Hom dits. 

Oncques je n’eus joie qui ne me coûtêt un 
leur. 

Aquel chaitins, cui ta o as tolt, plora,e 
Dieas ans son »LOR. 

Trad. de Bède , fol. 83. 

Ce malhenreux , à qui tu l’as ôté, gémit , et Dieu 

‘tend son gémissement. 


PLO 575 


ANC. FR. 
Danc crast Li dols, duuc li crust rLOnS. 
Roman de Rou, v. 15220. 
Mais lessiés ester vostre plor. 
Roman de la Rose, v. 10513. 
Le grant pleur que ilz menoient devant 
leur fut, par leur venue, tourne en joye. 
Roman de Giron-le-Courtois, fol. 82. 
Mi plor, mes larmes , mi désir. 
Roman de Parthonopezx de Blois. Not. des Mss., 
t. IX, p. 47. 
xsr. Lloro. roux. Choro. axc. 17. Ploro. 


3. PLORAMEN, s. "., affliction, déso- 
lation. 
Es de gens menudas lo dol e PLoRAMa IS. 
Pinnas DE Consiac : El nom de. 
Est pour les petites gens le deuil et affiction. 
aAxc. ra. Daet i ot grans et péoremens. 
Vie de J.-C. CanPEnNTIER, t. Li, col. 322. 


he PLORADOR, s. m., lat. PLORATOR, 


pleureur. 
Li falliran PLonADoOs. 
P. CanptNaL : D’Esteve. 
Lui manqueront les pleureurs. 


car. Plorador. xs». Llorador. vont. Chorador. 


5. PLonos, adj., éploré, désolé. 
Deu esser totz lo pobles PLoRos. 
G. Riqurer : Ples de. 
Doit étre tout le peuple éploré. 
Tot PL1onos, la levet d’ aquf. 
Passio de Maria. 
Tout éploré, il la leva de là. 
PLonosA e cays en desperatio. 
, Carya Magalon., p. 14. 
Eplorée et quasi en désespération. 
Anc. FR. Que pensis e ploros esteit. 
2° Trad. du Chastoiement, cont. 13. 
Ne mais por voas - 
N'averai jà iex plorous. 
Romancero français, foi. 80. 
Sans estre marmurans ui ploureus ni plaiatifs. 
La Bonnie, Hymnes eccl., fol. 75. 


car. Ploros. xs». Lloroso., ront. Choroso. 


6. Prontos, ad)., douloureux, désolant, 
déplorable. 


Abiz vils e PLOR1OS. 
Trad. de Bède , fol. 50. 
Abime abject et déplorable. 





596 PLU 


PLU 


7. PLoniLvoxenT, ado., lamentablement. | 4. PLumozrrar, s. f., plumosité, plu- 


Piora ?LORILVOMENT. 
Doctrine des Vaudois. 
Pleure lamentablement. 


PLOVILAR, »., plonger. 
Tro lai on lo soleils pLovtr. 
À. Dan1ieL : Lancan son. 
Jusque là où le soleil plonge. 


PLUMA, s. f., lat. PLuMA, plume. 
Sa rLuMA li tremble e ill bat.…, 
Ben fai parer que aia freg. 
Deupes D& PAADES, Aus. cass. 
Sa plume \ui tremble et lui bat... , il fait bien 
paraître qu’il ait froid. 
S’avian col de ferr o d’ acier, 
No'ls valria ana PLuxwA de pau, 
P. Vipaz : Drogoman. 
S'ils avaient cou de fer ou d'acier, il ne leur vau- 
drait une plume de paou. 
La »PLUMA am la qual hom escria. 
Leys d’amors, fol. 137. 
La plume avec laquelle on écrit. 


Loc. PLuma e PLUMA farets pelar, 


Davupes De Paapes, dus. cass. 
Plume à plume vous feres plumer. 
caT. Ploma. xsr. ponT. Pluma. 17. Piuma. 


2. PLumar, v., plumer. 


Al primier lans perd’ ieu mon esparvier,.… 
.... E qu'ie’l veya PLuMan. 
BERTRAND DE Bonn : Ieu m’ escondisc. 
Qu’au premier jet je perde mon épervier,….. et 
que je le voie plumer. 
El tost li PzuwAnA los costats. 
Devupss px PRADES, Aus. cass. 
Tôt il lui plumera les côtés. 
Part. pas. 
Adquest capos fon PLumaTz per Jazieus. 
Eptt. de Matfre Ermengaud à sa sœur. 


Ce chapon fut plumé par les Juifs. 
ANC. CAT. Plamar. car. moD. Plomar. 


3. PLumzra, s. f. dim., petite plume. 
L'en banhatz soven la PLUuMzTA. 
Drupes pe PraDes, Aus. cass 
Vous lui en baignez souvent la petite plume. 


car. Plometa. 


mage, abondance de plumes. 
Aigla.… ha tropa nervozitat et rLumOzrraT. 
Eluc. de las propr., fol. 14. 
L’aigle.. « beaucoup de nervosité et de plms- 
sité. 


5. PLUMASSOL, 5. m., coussin, oreiller de 


plumes, coussinet. 
Sarrar la plagua am PLUMAsSOLS et am la- 


ments. | 
Trad. d'Albucasis, fol. 13. 


Serrer la plaie avec coussinets et avec ligature 


6. Pruwos, ad., plumeux, garm ce 
plumes. 
Esparver ab camba rLuxosa. 
Deupss DE PRADES, dus. cass. 
Épervier avec jambe p{umense. 
ANC. FR. 
Cherchant le mol d’an plumeux aureilkr. 
Œuvres de Ronsard, t. XL, p. 11&. 
«sr. Plumoso. 


7. DerLuman, ®., plumer, Ôter, arri- 
cher les plumes. 
Can laura presa, giquetz lo 
Estar desobre et esperar 
Moîit longamen, e DxrLuxan. 
Devwnes px PaaDzs, “us. casi. 
Quand il l’aure prise, que vous le laisse rer 
dessus et attendre moult longuement , et plmmrr. 
AnC. CAT. Desplomar. ser. ronr. Despilans. 
tr. Spiumare. 


PLUS, pus, ado., lat. PLUS, plus, di- 


vantage. 
Usatges es  ome, qu’es amoros, 
Quan rLus non pot, se deleyt en parr. 
Got D'Ursez : Ges de. 
C’est usage d'homme, qui est amoureux, quasi 
davantage il ne peut, il se délecte à parler. 
No m’enten pus qu'un Aleman. 
PIsTOLsTA : Ancmais ouh. 
Elle ne m’entend pas plus qu’un Allemsni-. 


— Devant un adjectif il indique le com- 
paratif. 
Flor de roser, quan nais, 


Non es rLUs fresca. 
RaimonD DE MirawaL : Bel m'es 


PLU 


PLU 573% 


Fleur de rosier, quand elle matt, nest pas plus | — Plus grand nombre , majeure partie. 


‘raîche. 


Pus olens, »us plazens, rus clara 
Flors ets qu’el mou para. 
G. Riquira : Aissi con e es: 
Plus odorante, plus agréable , plus brillante eur 
rous êtes qui au monde paraisse. 


— Précédé de l’article, il indiquait le 


superlatif. 
Vos es el Pus noble çavayer crestin que sia 


alh mon. 
 Parconzrs. 
Vous êtes le plus noble cavalier chrétien qui soit 
au monde. | 
Quel genser es del mon e’l rus corteza. 
BeataanD DE Bons : Pus li baron. 
Vu qu’elle est la plus gentille du monde et la plus 
courtoise. 
Loc. En son des tanus rLus gaia. 
La courasss pe Dis : Fio joi. 
J'en suis dix (fois) autant plus gaie. 
On »Lus chan, rLus m’en sove. 
Focquer pe Manszizze : En chantan. 
Où plus je chante, plus il m’en souvient. 
On »1ve mi fai languir, #Lus la reblan. 
PrsToLeta : Anemais nulhs. 
Où plus elle me fait languir, plus je la flatte. 
Anc. rh. Tant plus îls s'advancent, ils oyent 
de mieux en mieux le retentissement de ve 
brait. 
Hist. macaronique, 1. 11, p. 200. 
Prov. On hom r1us aut es pueiatz, 
Mais pot en bas chazer. 
B. Zorer : On bon. 
Où plus l’homme est haut élevé, plus il peut en 
bas tomber. 
Adv. comp. Dones ell, ses PLUS, se deu numnar 
qui es. 
F. et Vert., fol. Go. 
Dove lui , sans plus, il doit se nommer qui il est. 
Aquel escapet e NON PLUS. 
P. CanDrNAL : Una cieutat. 
Celai-là échappa et non davantage. 
Subst. Prometes mi vostr amor, 
Del plus no us prec, ni no s cove. 
| AanauD Ds Manvei : Dona genser. 
Promettez-moi votre amour, du plus je ne vous 
prie, ni il ne convient pas. 
Al »Pzvs que pot m'enansa. 
B. pe Vewrapoun : Tuit selh. 
Au plus qu'elle peut elle m’avance. 


FT. 


. Loé. 


En aisso traep voluatos 
Lo rus de las poestatz. 
G. RiQuirs : Cristias vey. 
Ensceci je trouve disposé /e plus grand nombre 
des puissances. 
ANC. »R. Aacuns en eschapèreït et les plus se 
perdirent. 
Conixes ,t. 1, p. 30. 
Tontefois, le plus du temps, ilz campoient 
séparément. 
AuxoT. Trad. de Plutarque, Vie de Pompée. 


Li baro, 
Li »Lts de conduich e de do. 
Mancasaus : Emperaire. 
Les barons , les plus de munificence et de géné- 
rosité. 
Conj. comp. Venc l’uns vais l’autre az Pus 
TosT que pot. 
PnILONEN». 
L'un vint vers l’autre au plus tôt qu’il put. 
caT. Plus, anc. mer. Plus, chus. Anxc, vonr. 
Chus. anc.1r. Plu. rer, mon. Pid. 


2. SoBaerLus, s. m., surplus, reste, 


N'a pres alcana quantitat, 
E'1 s05axLUus lur a layssat. 
V. de S. Honorat. 
Il en = pris aucune quantité , et le surplus leur = 
laissé. 
Tsn de plazers li faria 
Qu’ el sosnxPzus conqueria. 
T: ps G. Fatpir et px Hucuss px LA BAcaaLgenie : 
N Üc. 
Tant de plaisirs je lui ferais que le sürplus je con- 
querrais. 
tr. Sovrappià. 


3. Pruson, adj. pl:, plusieurs, la plu- 


part. 
Iih en colon pLusous. 
La nobla Leycson 
Ïls en honorent plusieurs. 


Subse. Mal li faran tot li PLusOR 
Qu’ el veyran jovenet, meschi. 
Le cours be PorriEns : Pus de chantar. 
Mal lui feront tous les plusieurs (la plapart de 
cénx) qui le verront jeunet , chétif. 
Teuran m'en lPLusoR 
Per cornnt e per soffren. 
B. Dre VENTADOUR : Acossellatz mi. 
M'en tiendront {a plupart pour cornu et pour 
endurant. 
73 





578 PLU | 


axc. ra, Nafré furent forment è lassé li p/usor. 
Roman de Rou, v. 1718. 
De plusors choses que je vei. 
Deuxième trad. du Chastoiement, conte 3. 
anc, 17. Ed aora in plusor parte. 
Baunsrro Larini, Tes., p. 8. 
La qual plusor fiate è partita. 
Gurrrows n’Arss10, lett. 8. 


4. Prunaz, s. m., lat. PLuRALiS, pluriel. 
Lo PLuRAL conoysh hom can es pronun- 
ciat pluralmen, so es cant parla de motas 


causas. 
” Leys d'amors, fol. 53. 


On connaît le pluriel quand il est prononcé plu- 
riellement, c’est-à-dire quand il parle de nombreu- 
ses choses. 
car. as». pont. Plural, ir. Plurale. 


5. PLURALITAT, s. f., lat. PLURALITATEM, 
pluralité. 
Eo lai non cay PLURALITATS. 
Brev. d'amor, fol. 7. 
En lui n’échoit pes pluralité. 
Am rLURALITAT et singularitat. 
Gramm. provençale. 
Avec pluralité et singularité. 
car. Pluralitat. »sr. Pluralidad. roux. Plura- 
Gidade. rr. Pluralità, pluralitate, plurali- 
tade. 


6. PLURALMEN, PLURALMENS, ade., plu- 
riellement , au pluriel. 
Tres noms e tres personas puesc dire rI.UnAL- 
MENS. 
Prirnre De Conptac: El nom de. 
Trois noms et trois personnes je puis dire au 
pluriel. 
Cant ce pronunciat FLURAALMEX. 
Leys d'amors, fol. 53. 
Quand il est prononcé plurielloment. 


ir. Pluralmente. 


PLUVIA, PLOIA, PLUEIA, PLUIA, s. FA 
lat. PLUvIA , pluie, 
Ayguas e PLUvIAS 
Sobrecaupiron fort las valls e las gaudinas. 
V. de S. Honorat. 
Eaux et pluies couvrirent fort les vallées et les 
es. 
Sofron fam e set e rLora € ven. 
Bzrtaanp De Bonn : Gent part. 
Souffrent faim et soif et pluie et vent. 


PLU 


Fig. Prvara de faoc ardent e de solpre padent 
sobre las .v. cintats. 
P.. et Vert., ol. 19. 
Pluie de feu ardent et de soufre puant sar à 
cioq cités. 
Prov. Apres la r10x14 , fara bel. 
Awameu pts Escas : Dons per. 
Après la pluie, il fera beau. 
De gran ven, pauca PLwz1A. 
Leys d'amors, {ol. 138. 
De grand vent, petite pluie. 
Un troubadour a dit en faisant l'i- 
loge de sa dame. 


Dona, la genser creatura 
Que anc formes el mon natura.…., 
Solelhs de mars, umbra d°esticu, 
Rosa de may, rLura d'abrieu. 
AnxauD Dr Maautis : Doua genser. 
Dame , la plus belle créature que formät oscyes 
au monde nature... , soleil de mers, ombre d'&. 
rose de mai , pluie d'avril. 
caT. Pluja. anc. xsr. Pluvia. ns. mob. Lisis. 
ronT. Chuvs. 1r. Piora, poggre. 


2. PLouas, PLUOURx, ®., lat. rLvums, 


pleuvoir, faire pleuvoir, tomber. 
Anco pus menut aiga non rLocT 
Cam els passon. 
GAVAUDAN LE VIrox : Senbers. 
Oncques plus menu l’eeu ne pleut cm :: 
passent. 
Fon se de PLoUaz gequit. 
P. Canpruac : Una cieout 
Il eut cessé de pleuvoir. 
Si cam Lo reis celestisls 
PLuou sns los bos e sus los mals. 
Brev. d’amor, bol. 1. 
Ainsi comme le roi céleste fait pleuvoir sur :: 
bons et sur les méchants. 
Si PLOvIA tot an an 
Tan d’aiga con a en la mar. 
Roman de Jaufre, fol. 122. 
S'il plenvait tout un an autant d'au coms: . : 
en a dans la mer. 
Al movemen dels signes c de las planet: 
PLOU assatz, O PLOU PAUC, O PLOU non re. 
Liv. de Sydrac, fol. 42 
Au mouvement des signes et des planètes, il zéx 
beaucoup , ou il pleut peu , ou il ne pleut non r 
(pas du tout). 
Fig. par ext. Al prim comens del ivernai:i. 
Can r10v=x del bosc li glan der 
Mancasaus : Al pra. 


PLU 
Àu premier commencement de l'hiver, quaud 
ombent du bois les glande ders. 
Ce passage imite le vers de Virgile, 
Georg. IV : 
Nec de concussa tantum rLurr ilice glandis. 
Delille a conservé la figure : 
Ainsi pleuvent les glands. 
Gran signe en vi antan, un dia, 
Que »LOc terra e sanc verayamen. 
Pons D€ LA Ganpz : D’un sirventes. 
Grand signe j’en vis l’an dernier, un jour, vu qu’il 
ut terre et sang vraiment. 
Cel que nos P£oc manna per amor. 
Leyrs damors, fol. 35. 
Celui qai nous ft pleuvoir manne par amour. 


- Abattu, renversé, précipité. 


Part. pas. 
C’aquel tea esperit, que tu as receuput, 
Sia d’squels del cel que sai foron rLoeur. 
{sans : Diguas me tu. 





POB 


379 
Pzuvrsn vien de pur aîre del cel. 
Naturas d’alcus ausels. 
Le pluvier vit de pur air du ciel. 


ir. Piviere. 


POBOL, p»osiz, s. 01., lat. PoPuLus, 
peuple. 
How murtrier ni raubaire 
Noa platz tant a Dien lo paire, 
Ni tau non sms son frut 
Com fai del ropoc menut. 
P. CanDimAL : Rasos es. 

Homme meurtrier et voleur ne plaît pes tant à 
Dieu le père, ni autant il n'aime pes son fruit 
comme il fait (celui) du menu peuple. 

Per que Poscss e Dieus 
L’amon. 
AMANIEU DES Escas : En aquel mes. 

Par quoi peuple et Dieu l’siment. 

Prov. Cui lauza roscas, so lausa Dominus. 
Poxs ps CarDuix : De tots ehaitius. 
À qui'le peuple loue, le Seigneur loue cels. 


Que cs tien esprit, que tu as reçu , soit de ceux | —— Foule, multitude. 


lu ciel qui ici furent précipités. 
ut. Pléurer. nsr.. Llover. von%. Chover. 1r. 
Piovere. 


. PLoros, PLU10xs , ad}., lat. PLuvIOSuS, 
plavieux. 


Temps rLo10s. 
La calor dissolvent la nivol rLo10s4. 
Eluc. de las propr., fol. 116 et 136. 

Temps pluvieux. 
La chaleur dissolvant la nuée pluvieuse. 
Autompne PLUIOxS. 

Calendrier en provençal. 
Automne pluvieux. 
tar, Plujos. ns. Pluvioso, uviose. ronr. Chu- 

v0s0. 17. Piovoso. 





On, cad au, grand ronoLs s sjosta. 
Roman de Jaufre, fol. 2. 
Où, chaque année, grande multitude se réunit. 


caT. Poble. zsp. Pueblo. rour. Povo. 17. Po- 


pole. 


2. POBLACIO ; POBLACION, 5. f., popula- 
tion, peuplade, 


À la qual roscaciox vienco bomis. 
Titre de 1080. 
À laquelle peuplade viennent bommes. 
Per las autras portas venc la rosLAcI0s. 
GuiLLauxe px TupaLa. 
Par les autres portes vint la population. 
caT. Poblacié. ner. Poblacion. ronr. Poroacäo. 
Tr. Popolasione. 


Piuviaz, adÿ., lat. PLuviaLis, pluvial. |3, Posca, adj., public, manifeste. 


Ayga rLuvIAL. 
De PLuvIAL irrigacio. 


Eluc. de las propr., fol. 74 et 129; 
Eau pluviale. 


D'irrigation plnpiale. 
CAT. Es», PORT, Pluvial, 


.Pruvien, 5. me. , lat. 
pluvier. 


PLUVIGUS avis, 





Vos avetz alcun ofci ron£AL, s0 es poestatz 


 d’alcan loc, 


Aquel hom que es jutgats de roszas crim. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 8 et 28. 
Vous aves aucuo office public, c'est-à-dire j juri- 
diction d’aucun lieu. 
Cet homme qui est condamné pour crime rani- 


feste. 


h. PosLan, v., peupler, s'établir. 





580 POB 


At dit loc, d’aqui avant, vendran ponran. 
T'it. de 1341. Dour, t. VI, fol. 150. 
Audit lieu , de là en avant, ils viendront s'établir. 
Jeu no pretz una carobla 
Terra que d’avol gient se PosLA. 
T. pe FoLquer sr pe Poncigx : Porcier. 
Je ne prise une carouble terre qui de méchante 
gent se peuple. 
Part. pas. Gent... de la quel... 
POBLADA. 


Earopa. fo 


Eluc. de las propr., fol. 171. 
Gent... de lsquelle..… l'Europe. fut pœplée. 


car. as». Poblar. ronr. Povoar. 1T. Popolare. 


5. Poscanamenr, adv., publiquement. 
Aquestss doas causas non deu hom despitar 
POBLADAMENT. 
Trad. du Code de Justinien, fol. r. 
Ces deux chosss on ne doit pes dédaigner publi- 
quement. 


G, Pusuic, adj., lat. Pusurcus, public, 


vulgaire. 
Avetz autra poestat PUBLICA. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 8. 
Vous aves autre autorité publique. 
Substantiv. Lo rusrics deu, jorn e ser, 
Lauzar Dieu. 
G. Riquies : Hancmays per. 
Le public doit , jour et soir, louer Dieu. 
Aiso fan los peccadors ruaL1cs. 
Abr. de l'A. et du N.-T., fol. 43. 
Ceci font les pécheurs vuigaires. 
Ado. comp. Orar en secret, 
Non ax PuaLic. 
Brev. d’amor, fol. g7. 
Prier en secret, non en public. 
ANC. CAT. Poblic. cAT. mop. Public. xsp. ronr. 
Publico. tr. Publico, pubblico. 


7. Pusica, adj, public. 
Se fai per PuazicaL persons. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 13. 
8e fait par paèlique personne, 


8. Puscico, s. m., trésor public, fisc. 


Deu hom vendre la causa d’aquel ome que 
non paga lo tribut del »uszico e lo ces del 
r'UBLICO. 

Trad. du Code de Justinien, fol. 4o. 

On doit vendre la chose de cet homme qui ne paie 
pas le tribut du fisc et le eens du fsc. 


POB 
9. Puscicax, s. ., publicain, héretique. 


Tenon per PUSLICAN 
Selh qui s defen. 
P. Canotsaz : Un decret. 
Tiennent pour publicain celui qui se défend. 
En !’essemple del ruaz1ca e del pbariseu. 
_ Trad. de Bède, foi. 16. 
En l’exemple du publicain et du pbarisies. 


car. Publicé. xs. rOxT. Pablicano. 1r. Psi- 


blicana. 


o. PuBzicarion, s. f., lat. PUBLICATIO- 
em, publication, confiscation. 
Si depan la pvsurcarion. 
Statut de Montpellier, de 1204. 
Si devant la publication. 
CaT. Publicaciô. nsr. Publicacton. roar. Ps. 
blicacäo. sr. Publicasione, pubblicazione. 


11. POBLIGAR, PUBLIAR, %., lat. PuaLi- 
cane, publier, promuiguer, divulguer. 
No volias pozcran los secrez de t’abstinencz 
Trad. de Bède, Sol. 40. 
Ne vouilles publier les secrets de tou abstinencr. 
Non lo den ges secret tener, 
Ans lo deu voler ruacican. 
Brev. d’amor, fol. 13. 
Ne le doit point tenir secret , au contraire il à: 
vouloir le publier. 
Part. pas. Lo testamen deu esser PuSLICAT en 
aquesta 
Trad. du Code de Justinien, fol. 62. 
Le testament doit étre publié en cette façon. 
Es per tot lo mon roscicapa. 
PerLoxes:. 
Elle est par tout le monde publiée. 


— Confisqué. 
Sian penat, e lur ben sian PUBLIcaT. 
Cout. d'Alais. Arch. dus Roy., K.7- 
Qu'ils soient punis, et que leurs biens soient «c+- 
fisqués. 
CAT. ssP. PORT, Publicar. 1T. Pubblcare. 


12. PUBLICAMEN , ade., publiquement 


PUBLICAMEN prezicar. 


Brev. d’amor, fol f 
Prêcher publiquement. 


car. Publicament. xsr. rORT. Puèlicanet. 
ir. Publicamente, pubblicamente. 


13. PoruLar, s. m., lat. POPULARiS, je 
pulaire, peuple, gent du peuple. 


POB 


De la part dels nobles... e del roruLas. 

Per composicio facha entre nobles e roru- 
LARS. 

For de Montcuc. Qrd. des R. de Fr'., 1463, 
t. XVI, p. 125 et 133. 

De la part des nobles. et du populaire. 

Par composition faite entre nobles et gens du 
peuple. 
CAT. £sr. PORT. Popular. 1r. Popolare, 


4. Poruzos, ‘adj., lat. PopuLOSus, po- 
puleux. 
La terra en bou estat... et POPULO064, © po- 
blads. : 
Priv. conc. par les Rois d'Angleterre, p. 13. 
La terre en bou état... et populeuse, ou peuplée. 
Major, plus poderozs et PoPULOzA. 
Eluc. de las propr., fol. 171. 
Plus grande, plus puissante et populeuse. 
CAT. Populos.zsr. ronr. Populoso. 17. Popoloso. 


15. APOBLAMENT, s, m., colonisation, 
établissement. 
Puois vencen Engleterra, per far APOBLAMENTSZ. 


Prenez DE Consiac : El nom de. 
Puis vint en Angleterre, pour faire établissements. 


16. ApoBoLas, v., peupler, coloniser, 


établir, fonder. 

Fes APODOLAR .ut. ciutatz en Espanha. 

Trames .11. cavaliers que APOBOLESSAN .1. 
gran cintat. 

Hist. de la Bible en prov., fol. 47. 

Fit établir trois cités on Espagne. 

Eavoyà deux chevaliers qui fondassent une grande 
cité. 

Los qnals premieraments APosoLanom los 
dichz montz. 

Lett. de Preste Jean à Frédéric, p. 14. 

Lesquels premièrement peuplèrent lesdites mon- 

tagnes. 


17. Deroruran, v,,lat. nxPopuLARe, dé- 
peupler, dévaster. 
Si alcus pxrorULARTA camps, vinhas a blat 


davant mataoritat. 


For de Montcuc. Ord. des R. de Fr., 1463, 
t. XVE, p. 133. 


Si aucun dévasterait champs , vignes où blé avant 
maturité. - 
Part. pas, Que lo pays de Lengadoch sia fort 

DEPOPULAT. 


Tit. de 1424, Hist. de Languedoc,t. IV,pr., 
eol. 4a1. 


POD 581 
Que le pays de Languedoc soit fort dspeupié. 
caT. RsP. Despoblar. ronr. Despovoar. vr. Di- 


18. DEPOPULAIRE, s. m,, dévastateur. 
Daropurarazs de cams sia punitz. 
Tir, du xyne siècle. Doar, t. CXVUI, fol. 43. 
Que le dévastateur de champs soit puni. 

xs». Depopulador. 1r. Dispopolatore. 


PODAGRA , s. f., lat. PODAGRA , poda- 
gre, goutte. 
PODAGRA , es gota de pes. 
Eluc. de las propr., fol. 96. 
Podagre, c’est goutte de pieds. 
Si vostr auzel PODAGRA pren. 
Deuves px PrADES , Aus. cass. 
Si votre oiseau prend la goutte. 
Ponacxa don ja non garis. 
Graaun DE Bonsrit : Ops m’agre. 
Goutte dont jamais il ne guérit. 
AC. CAT. Podagra. cAT. mon. Poagra. use. 
rosr. 17. Podagra. 


2. Ponacaic, adj., podagre, goutteux. 
Les castrats nO s0 PODAGRIX. 
Ni sou roDaGRaICAs. 
Eluc. de las propr., fol. 9%. 
Les castrats ne sout pas gouiteux. 
Ni (ne) sont goutteuses. 


PODAR, v., lat. puTrane, tailler la vi- 


gne, les arbres. 
Es temps de ropar-aybres'et vinhas. 
Eluc. de las propr., foi. 129. 
Est temps de tailler arbres et vignes. 
Hom adoucx ropa les vitz 
Et autres albres. 
Brev. d'amer, fol. 46. 
Alors on faille les vignes et autres arbres. 
Part. pas. Ponarz et de superflnitatz purgatz. 
Vitz PoDAnDAS en temps degut. 
ÆEluc. de las propr., fol. 217 et 225. 
T'aillés et de superfluitéa purgés. 
Vignes taillées en temps dû. 
auc. rr. Laquelle vigne j'ai podée, fossée, vi- 
née et gouvernee. 
Lett. de rém. de 1469. CanrenTIEn, t. LIT, col. 326. 
CAT. «sp. PORT. Podar. 1r. Potare. 


2. Ponanon, s. m., lat. PUTATOR, vi- 
gneron, tailleur de vignes, 


58e POD POD 


Boviers e fotiadors, Ady. comp. 
Popavon, ortoins. Enaus son ric prets, qusscun dis, 


G. Riquixa : Pus Dieu. Dx ox ropzs. 
Bouviers et terrassiers , vignerons, jardiniers. GuILLAURE pe Sainr-Dinces : E mon nee. 
À manieira de PODADOR J’exalte son brillant mérite, chaque jour, de ms 


Podadoira portan. pouvoir. | 
à munie à Brev. d'amor, fol. (6. 2. Pons, v%., pouvoir, avoir la puis 
man e vigneron cerpe portant. 
sance , la force. 


CAT. EsP. PORT. Podador. 1r. Potatère. . , 
Non ruxsc mal dir de lieis, quar noiesges. 


3. Ponanorna, s. f., du lat. PuTaTOoRIuS, …B. pe Vawrapoun : Be man. 
serpe , serpette. Je ne puis dire mal d'elle, ar wy est point. 
À manieira de podador Partirai m'en ieu? Non, qu iea non ronu. 
Popaporrs portau. M: AUMEBT DE SaRLAT : Fis e leiels 
en séparerai-je? Non , vu que je ne posrra:: pm 


Brev. d’amor, fol. 46. ua Le 
À. manière de vigneron serpe portant. anc. FR. Respundi Saul : Ne te poz psit: 


CAT. Podadora. sr. Podadera. ponr. Poda- capler. 
deira. Anc. trad. des Livres des Rois, hi 2 


| CAT. RsP, PORT. Poder. 1r. Potere. 
PODER , s. m., pouvoir, puissance, . | | 
autorité, juridiction. 3. Popenos, adj., puissant, maître, 


Quora us tenrai en mon ropzr ? possesseur, efficace, libre. 
La couressz De Die : Estat ai. A la destra de Dieu, lo payre totz Ponase 


Quand vous tiendrai-je en mon pouvoir ? F. et Vert., lol.6 
Vol en Gascoign’intrar À la droite de Dieu , le père lont-pmissazr. 
Ab tal ropxn de genz Siei fag plus PoDpsaos de poder 


Que wurs ui bastimenz Qu’ els autres fags fazian desvaler. 
Non o puesca suffrir. Ausent D£ PeourLais : Era par ben. 
"BB. Cazvo : Mouta que. Ses faits plus efficaces de pouvoir qui les astres 
faits faisaient diminuer de prix. 
Ponznos de son corps e de pese de mans. 
F. de S. Honorat 
Libre de son corps et de pieds et de mains. 


Del fagir no sui ges ronzxaos. 
Lx mMoiNE DE MONTAUDOR : Aïssi cn. 


11 veut en Gascogne entrer avec telle puissance de 
gens que mur ni bêtiment ne puisse supporter cela. 
Loc. Ieu nou ai ges PaDzn 

Que m puesca d’smor defendre. 
B. px V=NTADOUR : Amors e que. 
Je n'ai point pouvoir que je puisse me défendre 


d'amour. Du fuir je ne suis point maître. 
Denant aquel jutge deu esser faitz lo plaitz Ponsaos F en fare. Titre de 106. 
en cui Popua es la tenesos. Possesseur l'eu ferai. ‘ 


Trad. du Code de Justinien, fol. 15. | car, Poderos. nse. ronr. 17. Podercse. 
Devant ce juge doit être fait le plaid sous l’auto- 


rité duquel est la propriété. 4. PODERATGE, s. #., puissance, pouvoir. 
Qui risien a tut lor ponxn, | Trop demostra ves mi son ropEnarez 
F. de S, Honorat. PIERRE D'AUVERGNE : D’ un bon ven 
Qui riaient de tout leur pouvoir. Trop démontre envers moi sa puissanre. 
S'en re faill, fats o per non popzn. Dones pos avetz en mi plan ronamres, 
RansauD px Vaqueinas : Savis. Amor, merce! 
Si je faux en rien, je le fais par non pouvoir. La noix pe Fotssas : Be m’a 
Prép. comp. Lieis cui ador, Donc puisque vous aves sur moi plein peser. 
Qu’es aurs ax »opsn d’estaing. Amour, merci ! 
Penpicon + Be m dison. 5. PoDEnoZAMERS, ado., puissamment, 


Celle que j'adore, qui est or en comparaison . 
d'étain. vigoureusement. 


POD 

Los homes poderos PopxnosAMxmS suffriran 
lars turmens. | 

F. et Fert., fol. 90. 

Les bommes puissants puissamment souffriront 
eurs tourments. 
ar. Poderosament. sr. PORT. 1Tr. Poderosa- 

mente. 


. POTESTAT , PODESTAT, POZESTAT , POES- 
TAT, POSTAT , S. f., lat. PoTEsrATeM, 
puissance, autorité, juridiction. 

En lor popssrar lo tornaran. 
Titre de 1025. 
En Jear puissance le replaceront. 
Filla ’s al rei qui a gran ronsrar. 

Poëme sur Boèce. 
Fille elle est au roi qui « grand pouvoir. 
Si recobrer lo pot en la sua rorzerar. 

Tite. de 1059. Hist. de Languedoc, t. Il, pr., 


col. 230. 
Si reconvrer il le pent en sa puissance. 


- Podestat, potentat, gouverneur, ma- 
gistrat souverain. 
Les Romains ont employé POTRSTAS 
Jans ce sens. 
An Fidenatam Gabioram que esse potestas ? 
Et de mensura jus dicere P 
JuvenaL, Sat. 10. 
Mites præstare dominos potestatesque exo- 
abiles. 
Purée, lib. XXIX , cap. 4. 
Sed jussit potestas officialem suum magna 
everitadine coerceri. 
Arvtés. 
Comtes e reys, dacs et emperadors 
E manh baro e mants PORSTAT 
Vey guerreyar. 
Foiquer pe Rowans : Quan lo. 
Comtes et rois, ducs et empereurs et maints ba- 
ms et mainte puissance je vois guerroyer. 
Elegron rousraTz 
Per que entr’ els fos patz. 
Aanaub Dx ManutiL : Rasos es. 
Ils durent gouverneurs pour qu’entr’eux fût paix. 


» Autorité des magistrats, justice. 
Atressi lo libertz non pot clamar son pa- 
"on en plait ses mandament de la POusTAT. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 3. 
Pareillement l’affranchi ne peut appeler son po- 
on en cause sans l’autorisation de lajustice. 


POD 583 


axc. ra. Rei nus dune ki sur nus ait poested. 
Anc. trad. des Livres des Rois , fol. 9. 
Vos don de chanter poesté. 
Roman du Renart, t.1,p. 123. 
Sans supériorité et légitime potesté. 
MonsrasLer,t. I, fol. 59. 
caT. Potestat. sp. Potestad. »ronT. Potestade. 
rr. Potestà, potestate, potestade , podestà, 
podestate, podestade. 


7. Pozstanos, ad)., puissant. 


No seran per els asebelits 
Ni visitats ni aculhits, 
Si non eron roxrr4n0s. 
P. CanDIxaL : Can vey, 
Ne seront par eux ensevelis ni visités ni seeucil - 
lis , s’ils n'étaient puissants. 


8. Poxsranir, adj., puissant, affermi. 


Anuo non fui .r. jorn senher rousraprrs. 
GuiLLaume DE Tupzca. 
Oncques je ne fus un jour seigneur afermi. 
AxC. FR, Tant cum il fu si poestis, 
Edelsi fa bien sis amis. 
Ki donc ert reis poistifs. 
G. Galman, Poëme d’Haveloc, x. 77 et 511. 


9. PoTesraTiu, adj., potestatif, facul- 


tatif. 


Aatra condicio es que hom apela roTrsTA- 
TIVA. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 62. 
Autre condition est qu’on appelle facultative. 


10. POorssans, adj., puissant. 


Sitot s’ es sobeirans reys Poxssaxs. 
° P. CanDinaL : Us sirventes. 
Quoiqu'il soit suprème roi puissant. 


11. PoscHagLe , ad}., possible. 


Totas cansas.… rosCuABLAS al crezent. 
Trad. de Bède, fol. 57. 
Toutes choses... possibles au croyant. 


12. APOESTAT, APPOSESTAT, 5. 72,, pOoten- 


tat, souverain, dominateur. 
Mans reys 6e mans APOESTATZ 
À mes en heretgia. 
Conquist ay terras e reguatz, 
Mantz ducz e mantz APPOSESTATZ. 
V. de S. Honorat. 
Maints rois et maints potentats il a is en hé- 
résie. 
J'ai conquis terres et royaumes, maints ducs et 
maints souverains. 


$84 POD POD 


13. Aronenan, v., surpasser, subjuguer, | 18. Dusronsnar, ddÿ., sans force, is- 


soumettre. firme. 
Tot atressi com la clardats del dia Avia long temps estat D&srODaRATz el lisg. 
Aropsaa totas autras clardatz, _ V. de S. Honorat. 
APoDERA , domna ; VOstra boutatz , Il avait longtemps été infirme au lit. 


Al men semblan, totas celles del mou. CAT. Despoderat. AMC. ESP. Despoderado. 
G. FAIT : Tot atrossi. QE , 
Tout pareillement comme la clarté du jour sur- 19- Dxzapopenan, v., affaiblir, attenuer, 


passe toutes autres clartés, dame, votre besuté rendre impuissant ’ infirme , malheu- 
surpasse, au mien avis , toutes celles du monde. reux. 


Amors AFPODERA € vens Que se Dararonuaa toté, e vèn en fellonez: 


Paabres e manens. de cor. 
Ausan Dx Rocariana : Si amors. V.. et Vert., fol. 13. 
Amour soumet et subjugue pauvres et riches. Qui s’atténus tout , et vient en félonie de ors:. 
Part. pas. Vol ades tener auuitz Part. pds. Déstruits es bom pesaropenari. 
Sos vezis ni APODERATS. P. CanDtAL : Ges ien = 
RamaauD DE VAQUEIRAS : Ja hom pres. Est détrait hbbmme rends impuissent. 
Veut incessamment tenir ses voisins honnis et 


Subst. Per so conosc qu’es dan e deshonors 
Qui non acora ‘ls bxzAPODERATS. 
Poxs px CaPDURIL : Aissi ces sel. 
Par cela je connais qne c’est docmage et desbe:- 
neur qui n’encourage pas les malheureux. 
Vai dir al D&sAPODERAT. 


subjugués. 
Cat. ANC. #sb. PONT. #poderar. 


14. APODERAMEN, $. 71., autorité, puis- 
sance, pouvoir. 


Los APODRRAMENS | : Brev. d’amor., fol. 155 
C' avian li diable. Va dire à l’infirme. 
Presne pe Conniac : Ki norh de. CAT. ESP. PORT. Desapoderar. 


Les pouvoirs qu’avaient les diables. 


20. DESPOSTADIT, DESPORSTEDIT, ad. 
asP. dpoderamiento. 


dépossédé, privé. 


15, Aronxnir, »., maitriser, dompter. Vius n’er DEsPOSTADIT. . 
Ab ardimen aPropxntsc l’esglai. | | G. RiQuIER : Qui m dise. 
Foiquer pe MansxiLLer : S’ al eor. Vivant il en sera privé. . 
Avec bardiesse je dompte l’effroi. Del castel de Belcaire m°an Dasrossrn 


GuiLzLauxs px Tupez:. 
16. APODSRAMEN, &Gdr., puissamment ,| Du château de Beaucaire ils m'ont dépossed. 


en maître, vigoureusement, impé-| 1, Emnonstamen, s. m., autorité, puis 
tueusement. 
Ab vassal bon de conquerimen 
Vegna cascus APODERAMEN. 


sance, pouvoir. 
Havisa lo diables grans 2wr02sraurm 


Pixpae DE ConB1AC : El om <- 
BEaTianD D'ALLAMANON III : D’un sirventes. Le disble avait grands pouvoirs. 
Qu’avec vassal bon pour conquête vienne chacun 
impétueusement. 


22. SOBRAPODERAR, ©. , surmonter, sut- 


xs». Apoderadamente. juguer. 


« , Aus qu’ el desiriers in’ aussia 
17. DesPone, s. M impuissatce , dé- Que m S0BRAPODERA € m vens. 
nuement, infirmité. Beaznoxa px PaLasOL : Does s” ==. 
Quant ac estat Jonc temps en aqnel p«sponex. | Avant que me tue le désir qui me surmer! : 
Vilhesa e Dxsponuas la rendon enviosa. nie subjugue. 
F. de S. Honorat. 
Quand il eut été long-temps dans ce dénuement. 23. PorenctA, s. f., lat. PoTEx TL, pur 


Vieillesse et inffrmité la rendent envieuse, sance, faculte , propriete, force. 


POD 


Las virtats Oo rOTENCIAS sensitivas. 
Eluc. de las propr., fol. 76. 
Les propriétés ou facultés seusitives. 
CAT. zsP. PORT. Potencia. rr. Potentia. 


&. Porenciar, adj., potentiel, virtuel. 
De lors virlutz POTENCIALS. 
Per sa rorencCtAL et actual freior. 
Eluc. de Las propr., fol. 13 et 137. 
De leurs propriétés virtuelles. 
Par sa potentielle et actuelle froideur: 
caT. msr. Potencial. T7. Potensiale. 


5. PoTEnNCIALMENT, adv., potentielle- 


ment, virtuellement. 
Materis..… si es de fayt ab la ana forma, es 
POTENCIALMENT ab sa contraria. 
Eluc. de Las propr., fol. 130. 
Matière... si elle est de fait avec l’ane ferme, elle 
est virtuellement avec sa contraire. 
CAT. Potencialment. xsr. Potencialmente. tr. 
Potensialmente. 


6. Ixporans, adj., lat. 1MPOTENS, im- 
potent, impuissant. 
Degasta la hamor natural de les mas, et las 
ret... INPOTENS ad obrar. 
. Eluc. de las propr., fol. 95. 
Détruit l'humeur naturelle des mains, et les 
rend... impuissantes à traväiller. 
caT. Jmpotent. xsP. PORT. 1T. Împotente. 


17. INPOTENCIA, 5. f., lat. INPOTENTIA , 
impuissance. 
Donc no es1xPor=nCtA.., mas inpossibilitat. 
Ixporsncra de volar, 

Eluc. de las propr., fol. 5 et 145. 

Donc ce n'est pes impuissance.…, mais impossi- 

bilité. 

Impuissance de voler. 
CAT. 2er. PORT. {mpotencia. 17. Împoterizia. 


8. PossreiLrrar, s. f., lat. PossIBILITA- 

rem, possibilité. 

Sapportar los carx de la guerra… juxta lor 
rOSSIBILITAT. 

Tit. de 1424. Hist. de Languedoc, t. ÎV, pr., 
col. 421. 

Supporter les charges de la guerre... selon leur 
possibilité. 

La rossrarztraT del liament del bras. 

Trad. d'Albucasis, fol. 52. 
La possibilité de la ligature du bras. 


ICI. 


POD 585 

car. Possibilitat. use. Posibiidad. ronr. Pos- 

sibilldade. :T. Possibiluà, possbilitate, pos- 
sibilitade. ’ 


29. Possisie, ad. lat. POSSIBILEM, POS- 


sible. 
Segon que a tu es miels »os1aLx. 
Trad. d'Albucasis, fol. 13. 
Selon qu’à toi il est mieux possible. 
Causa deguda e possisLa. 
Arbre de Batalhas, fol. 77. 
Chose due et possible. 
car. Possible. xsP. Posible. pont. Possivel. 17. 
Possibile. 


30. IMPOSSISILITAT, INPOSSIBILITAT, 5. f., 
lat. rxpossisrzirarem, impossibilité. 
EL s escusa per raso de 1MPOSS1BILiTAT. 

Arbre de Batalhas, fol. 160. 
Il s'excuse par raison d’impossibilité. 
Aytals operacios inporto INFOss1AILITAT. 
Eluc. de las propr., fol. 5. 
Pareilles opérations emportent impossibilité. 
car. {mpossibilitat. usr. Imposibilidad. von. 
Impossibilidade. 17. Impossibilità, impossi- 
bilitate, impossibilitade. 

3r. Impossiste, tNPosstsze, ad}., lat. 

rMPOSSIBÈLE», impossible. 


No lor seria pas :mPossi8cx de demorar en 
pats. 
Arbre de Batalhas, fol. 72. 
Ne leur serait pas impossible de demeurer en paix. 
Alcanas meravilhas, las quals semblan na- 
turalmens 1Nboss1aLAs. 
Lett. de preste Jéan à Frédéric, fol. 17. 
Aucunes merveilles , lesquelles semblent naturel- 
lement impossibles. | 
car. Impossible. xsr. Imposible. ronr. Impos- 
sivel. xr. Imposnbile. 


32. OuxrrorenT, ad})., lat. ounNIPOTEN- 
rem, omnipotent, tout-puissant. 
Zo ’s la jasticia al rei oxniroTexr. 
Poëme sur Boèce. 
C’est la justice du roi tout-puissant. 
El nom de Diea qu’ es paire oMMIPOTE NS. 
G. Axeuren ps TouLovses : El nom de. 
Au nom de Dieu qui est père tout-puissant. 
Subst. Laisan Dea lo grant omnIPOTEnT. 
Poëme sur Boèce. 
Ils laissent Dieu le grand tout-puissant. 


74 





586 POG 


So que l'Ouwwirorznre a volgat crdenar. 
V. de S. Honorat. 
Ceque le Tout-Puissant a voulu ordonner. 
anc. FR. Prier à Dieu omnipotent. 
Manu pe Faanxcz, t. II, p. 303. 


Lay sacrifioient comme à leur Dien omni- 


potent. 


Quant la puissance omnipotente 
Créa les cieulx comme parfaict. 
J. Manor, t. V, p. 306. 
CAT. Omnipotent. ssP. PORT. Omnipotente. 17. 
Onnipotente. 


83. Ouxirorencia, 5. f., lat. owwiro- 
TENTIA, Omnipotence, toute-puis- 
sance. 
La ommrorecra de Dieus. 

Æluc. de las propr., fol. 5.  : 
L’omnipotenee de Dies. 

CAT. ESP. PONT. Omnipotencia. IT. Onnipo- 

tenza. 


POETA , s. m., lat poxTA, poëte. 


Las ficxios des roxras. 
Eluc. de las propr., fol. 114. 
Les fictions des poëtes. 


Fortanat, pozra , noble hom. 
‘Cat. dels apost. de Roma, fol. 72. 


Fortunat ,.poëte, noble homme. 
CAT. ESP. PORT. IT.  Poeta. 


POGES , rocuss, s. 
monnaie du Puy. 


M.» 


Ad .1v. pougeëses minoris lepis, sicot debet' 


4 





fieri moneta. 
Tit. de 1253. Htss. de Languedoc, v. III, pr., 
col. 492. 
Dits hom que, per dos roeus, 
Sai 4i logta e lai ai ven, 
P. D'AUVELGNE : Chanterai. 
On dit que, pour deux pougeoises , ici 11 se loue 
et là se vend. 
Nég. expl. No us er presat un rocuss. 
Maacasnus : Ans que. 
Ne vous sera prisé une pougsoise. 


2. Poceza, s. f., pougeoise. 


Totzhom que.passa squest mandamen, es: 
tengntz à restitutio entro a .r. po@uta. 


Ra»szais ,liv. IV,ch. 58. 
|POIRIR, pPorniR, v., 








POI 


Pagar entro a la derieyra r00ssa. 
F. «t Vert., fol. 3 et 5. 


Tout homme qui passe ce commandement est ic 1 
à restitution jusqu’à une poxgeaise. 
Payer jusqu’à la dernière pougeoise. 
ARC. FR. Seront li dis deniers à 3 deniers po: 
geoise. 
Charte de 1383. Du Canoz, t. VW, eoi. 6:4. 


lat. pPctarr, 


pourrir. 

Recemblen lo malvet que vol msys roran 
eu la carcer pudenta que aver lo trebalh « 
montar l'escalier, per issir de la carcer. 

Y. et Vert., fel. 12 

Ils ressemblent eu méchent qui vent derut: 
pourrir dans la prison puante que d’avoir La pes 
de monter l'escalier, pour sortir de la prison. 
Part. pas. Sembla'frog que par belis e sa de 

foras, e dîns es roYarrz. 

.L.poma »ownDa entre les sanss eorromp 
las autras. 

F. et Vert., fol. 9% et 55. 

Il reesemble à fruit qui paraît beau @t suin érèen. 
et dedans est pourri. 

Une pomme pourris entre les saines coran 
Jes autres. 

Fig. Aisi avols hom ben vestitz 
Es bels defors, e dins, rorarrs. 
Roman de Janufre, fol. 30. 

Ainsi méchant homme bien vêlu est bean der 
et dedans , pourri. 

CAT. as». Podrir, pudrir. 1t. Putridire. 


L 2. POYRE, s. m., lat. purrouxe 
pougeoise, ’ ? PS 


humeur purulente, virus. 


Quan es corromptit, de leu se tranxmei: 
en FOYRE venenDs. 
Aquels qui escupo sanc et roxaz. 
Eluc. de las propr., tel. 29 «à 5: 
Quand il est corrompu , facilement il se change en 
Pus vénéneux. 
Ceux qui crachent weng et pus. 


3. Pornipuaa, PUratburA > PURES, 
s..f., pourriture. 
Si vostr auzel à POIRIDURA, 
Dropes Dx PraADEs, dus. cars. 
Si votre oiseau a pourriture. 
À La putarpuxa de ja charn a at fers e c- 
tora. 
Trad. de Bède, fa Se. 
Pour la pourriture de la chair, il est benis + 
fer et de brûlure. 


POI 


Fig. Terga las ruaspunas de las malas obras. 
Trad. de Bède , fol. 29. 
Nettoie Les pourritures des mauvaises œuvres. 


car. Podridure, pudridura. 


. Porminren , s. *., pourriture, saleté. 
Be sera bos lo metges, e ricx lo despessiers, 
Si sap donsr metsina que n'iesca’l PorR1D:ERS. 


Izaan : Dignes me tu. 


Bien sera bon le médecin, et riche le droguiste, s’il 


sait donner une médecine pour qu'en sorte la pour- 
riturs. 


ne fo corromputs. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 74. 
Par la pourriture de ceà bâtes, tout l'air en fut 
corrompu. 


. POYRIMB#, PUIAIMEN, S. /4,, pour- 


riture. 


Tota cauza apta a POYAIMENT. 
Eluc. de las propr., fol. 276. 
Toute chose apte à pourriture. 


Vida de las charns es sandasz del cors, e #ü£- |’ 


ALMEXS dels os, enveia. 
. Trad. de Bède, fol. 33. 
La vie des chairs est santé du corps, et pourriture 
des 06 , l’envie. 
Car. Podrinent. xsr. Podrimiento, pudri- 
miento. 


;. Porazcos, ad}., formé de pourriture. 
Eraca….. verm es mol et roxnscos. 
ÆEluc. de las propr., fol. 250. 
Chenille.. est ver mou et formé de pourriture. 


r. PurTam, adj., lat. puraipus, pu- 
tride. 
D'humors PuTaIDAS consumptiva. 
Especia de febre... la segunda... es dita ru- 
TRIDA. 
Eluc. de las propr., fol. 193 et 8. 
D’humeurs putrides consomptive. 


Kapèca de fiure..… la seconde... est dite puéride. 
CAT. Pudrite. zse. ronT. rr. Putride. 


j. PUTRErACCIO, PUTREFACTIO, 5. f., pu= 
tréfaction. 
Sè atrobes en La codena »rurazraorio. 


Lepra, que es fayts per purazraccro de 
flecma. 
Trad. d'Aibucasis, fol. &r et 10. 








POL 58> 
Si vops trouves dens la couenne puénéfaction. 
Lèpre, qui est camsée par putrg/action de flegme. 
Per PuTRz>ACC:0... de membre mort. 
Per putréfaction... de mernhre mort. 


cAT. Putrefacciô. xs». Putrefacsion, ronT. Pu- 
trefaccäo. re. Putrefasione. 


g. Putazraot, adj. , lat. PUTa#ACIUS, 
putréfié. 
Febre... simpln es le que si engendra de 


‘ ana materia, en an loc, PUTAzrACTA. 
Pel roratpran d’aquestas bestiss, tot l’aer |: 


Blue. de las propr., fol. 90. 
Fièvre... simple est celle qui s’engendre d’une 


matière , en un lieu, patréfée. 


ronT. Pucrefacto. 17. Putrefatto. 


POIS, Puois, PuœIS, POS, PUS, adp., lat. 
pos{, puis, après, ensuite, depuis. 
Pens e repens, € FUEIS s0spir, 
É punis me levi en sezens. 
AaxauD Dx MaruiL : Dona genser. 
Je pense et repense, et puis je soupire , et puis 
je rue lève en séant. 
Quar si fai mal, sors abens. 
T. ps PIERRE D'AUVERGNE ET DE B. DE VENTA- 
DOUs : Amic. 
Car s’il fait mal , ensuite il améliore. 
: Cni encuabit al prim vezer e Puots. 
À. Danret : Sols sui que. 
Qu'il convoits au premier voir et depuis. 
Ado. comp. Pors apnes de gra en gra disseu. 
Sonpez : Qui be s membra. 
Puis après de degré en degré -depcend. 


— Con. Puisque. 
Pos vas me s’ orgoclbs 
Cilh qu’ ieu plus volgr aver. 
B. px VawranouR : Lanquan vey. 
Puisque vers moi, s'epyrgneillit celle que plus je 
voudrais avoir. 
Pya de chanian mes pres talens, 
Farai un vers, 
Le COMTE D& PoiTiEns : Pus de chantar. 
Puisque de chanter il m'est pris désir, je ferai 
un vers. 


Conj. comp. Pos que de] tort no s’afraing 
Ni s pentis del faillimen, 
La paxe ALNUC ne CHaAtEAUNEUr : Domne. 
Puisque du tort il ne se soumet pes et ne se 
repent pas de la faute. 


De son bec dese adeza 


588 POI 


Sas en la carn ruuis Que l’a press. 
Dxunes px PaADES, Auz.eass. 
De son bec incessamment il frappe sus eu la ebair 
après qu'il l’a prise. 
Anc pueys, Pos QUE la vi, 
Sa fins fresca color, 
Non desirei autr’ amor. 
PauLer D£ ManseiLe : Er quel jors. 
* Oncques après, depuis que je la vis, sa fine frats 
che couleur, je ne désirai autre amour. 
ANC, FR. Unkes nas homs poiz ne avant 
N'en pustrent ne cnuquistrent tant. 
Roman de Rou, v. 49. 
Car ouques mais puis que fuz né 
Je ne fus tant enamouré. 
Roman de la Rose, v. gr. 
ANC, CAT. Puys. CAT. MOD. Pus. asp. Pues. 17. 
Pot, 
a. DeEsPUOIs, DEPURIS, DEPOS, Con). , 
puisque, depuis que. 
Ben es dreig qn'ien fass’ueimai 
Un vers, pzpos talans m'en ve. 
B. ManTix : Ben es dreits. 
T1 est bien juste que je fasse désormais yn vers, 
Puisque l'envie m’en vient. 
Tos temps me suy per sieu tengutz 
Daros la vi. 
GinauD D'EsPAGNE : Qui en pasoor. 
Toujours je me suis tenu pour sien, depuis que 
je la vis. 
Daspuots vos vi, ai fag vôsire comanu. 
La DAME CAsTELLO£E : Ja de chanter. 
Depuis que je vous vis, j'ai fait votre comman- 
dement. 
ANC. CAT. Depus, depuys, depux. xsr. Despues. 
ponT. Depois. rr. Dopo. 


S. Poïssas, PUEISSAS, PUXYSSAS, POISAS , 
adv., depuis, ensuite. 
Cum ro1sas cuida montar per l'eschalo. 
Poëme sur Boèce. 
Lorsqu’ensuite il peuse monter par l’échelon. 
Cantarai {4 mon escien, 
D’aquels que rux1ss48 an trobat. 
Le moine De MonraAuDOx : Pus Peyre. 
Je chanterai , à mon escient , de ceux qui depuis 
pat trouvé. 
‘Apres’ sant Vincent 
E‘ruryssAs sant Amauz. 


V.. de S. Honorat. 
Après saint Vincent et ensuite saint Amant. 


POI 


4. Aposr, ade. , après. 
O arosr tot en seria afolada. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 18. 
Ou après entièrement elle en serait dissipée. 


5. PosTERITAT, 5. f., lat. POSTERITATER, 
postérité. 
À tots ta POSTRAITAT. 


Tit: de 1185. Arch. du Roy., 3. 3à. 
À toute ta postérité. 


car. Posteritas. use. Posteridad. ronr. Pose- 


ridade. rr. Posterità, posterttate, poster 
tade. 


6. PREPOSTERATIO, 5. f., ordre renverse 


confusion, terme de rhétorique. 
La PA&POSTKRATIO, 80 es la dezordenati 
d’aytal oratio o d’aytal sentenss. 
Leys d'amors, fol. 135. 
La confusion, c'est-à-dire le défaut d'ordre à: 
tel discours ou de telle pensée. 
xsr. Preposteracion. 


POIZO, roxzon, s. f., lat. PoTiomes:. 
potion , breuvage. 
Pueis gitara 
La rorso e la malautia. 
Devpss DE Paaprs, “us. cas. 
Puis il jettera la potion et la maladie. 
A fag fer Poxzons, un dia, 
D'alcanss herbas que sabis. 
V. de S. Honorat. 
À. fait faire breuvages, un jour, d’aucunes herbes 
qu'il connsissmit. 
axc. ra. Que je vos ai La poison quise 
* Qui bone est contre vostre mal. 
Vez la poison ci en present, 
Je l’aportai por vos garir. 
Roman du Renart, t. IL, p. 358 « 59 
ssP. Pocion. tr. Posione. 


2. Porzonan, v., donner des pouos:. 
abreuver, médicamenter, empoisor- 
ner, enivrer. 

Mas el es soen en paor et en doptanss & 
potzoman O de beure la mort. 
Lio. de Sydrac, tel. 105. 
Mais il est souvent en crainte ou en incertf- 
de s'empoisonner ou de boire la mort, 
Fig. Ab sos belhs huoills amoros 
De qe m rossona e m faitura 


POL 
Silh que m'a joya rendada. 
B. px VanwrApoU : Aitantas bonas. 
Avec ses beaux yeux amoureux dont m’empoi- 
ne et m’enchante celle qui m’a reudu la joie. 
art. pas. Can l'auretz saisi POIZzONAT. 
Daupes ps Papas, Aus. cass. 
Quand vous l’aures ainsi médicamenté. 
ont. Peconhentar. 


EmpPOIZONAR, ENPOYZONAR, V., €eIN- 
poisonner. 
Qui tol ni trais ni men 
Ni aucis ni &MPOISOKA, 
P. CaapinaL : L’arcivesque, 
Qui prend et arrache et ment et tue et empoi- 
JARE. 
art. pas. 
Ni ja de lanh veri non er aNPOYzonmaT. 
Roman de Fierabras, v. 2031, 
Ni jamais d'aucun venin ne sera empoisonné. 
onr. Empeconhentar. 


DL , s. m., lat. ruLius, poulet, coq. 
La natura del por es que canta lo vespre.. 
"| mati. 
Naturas d’alcus ausels. 
La nature du cog est qu’il chante le soir... et 
‘matin. 
Anet al moli, e pres .x. PoLs que y avia bos 
grosses amb uua galina. 
PuiLoxena. 

Il alla au moukon , et prit dix poulets qu'il y avait 
s bons et gros avec une poule. 


Il se disait en parlant des petits des 
iseaux. 


Ufriron doas tordolas 
Per ell e dos pos de eolombas. 
Trad. d'un Évang. apecr. 

Els offrirent deux tourterelles pour lui et deux 
stits de colombes. 

Totz ancels nataralmen 

Noiris s0s rOLs. 

Brev. d’amor, fol. 51. 

Tout oiseau naturellement nourrit ses petits. 


ar. Poil. use. Tr. Pollo. 


‘Pora, s. f., poule. 
No chant ausels ni PoLA. 
À. Danxiez : En breu. 
Ne chante oiseau ni poule. 
Las poras fan atretal. 
Deuves DE PRADES, Au. cass. 
Lcs poules font pareillement. 


POL 


asc. ra. Je n’ai chapon, oison ne pole. 
Roman du Renart , t. II, p. 259. 
car. ssP. Polla. 


589 


3. POLHE, POLET, POLLET, s. /2., poulet. 


Mais volria ana calha 

Fstreg tener en mon se 

No faria an roLuE 

Qu'estes en autrui sarralha. 

CEacAmMONSs : Car vei. 
Davantage je voudrais une caille étroitement tenir 

dans mon sein que je ne ferais un poulet qui fût 
en la clôture d'autrui. 


Il se disait en parlant des petits des 


oiseaux. 
Pelican es un auzels que ama mot 508 rOLETZ. 
Naturas d’alcus ausels. 
Le pélican est un oiseau qui aime moult ses petits. 
Una colomba noiris los rorcz?s de l’antra. 
V. et Vert., fol. 73. 
Une colombe nourrit les petits de l’autre. 


car. Pollet. xsr. Pollito. 


4. PoLzar, s. m., poulet. 


L’emportet plus leu assats 
Que no fai l’aygla un PoLLATz. 
Trad. de l'Évang. de Nicodème. 
L'emporta plus légèrement beaucoup que ne fait 
l'aigle un poulet. 
car. Pollastre. rr. Pollastro. 


5. Pozuxs, s..., poulailler, marchand 


de volaille. 
Que cascan roztxr, que d’ayssi enans tenura 
o menara bestia, fazeu lo mestier de polaris. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 186. 
Que chaque poulailler, qui dorénavant tiendra 
ou mènera bête, faisant le métier de poulsillerie. 


sse. Pollero. 


6. Poutevna, s. f., pouluillère, mar- 


chande de volaille. 


Que cascan polier e cascanea roLIEYRA. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 186. 


Que chaque poulailler et chaque poulaillère. 


7. Porann, s..f., poulaillerie, com- 


merce de volaille. 

Cascan home 6e cascuna femensa, que uzo 
del mestier de roLaRIA, portan gals o galines, 
o pols o polss. 

Cartulaire de Montpellier, fol. 186, 


5go POLE 
Chaque home et chaque femme, qu'il use du 
métier de poulaillerie, portant coqs ou gelines, ou 
poulets ou poules. 
asp. Polleria, 


8. Pouztr, POLZI, s. M., POUSSIN, poulet. | 


Prendetz la carn d’ann auco tenre 
O de vacca o de Proust. 
Daupss px PuADes, dus. cass. 
Prenes La chair d’un oison tendre ou de vache ou 
de poulet. 
Si las peiras eran pa... 
E Li pueg bacon e rouzt. 
© P. CanptxaL : Tan son. 
Si les pierres étaient pain... et les coteaux jam- 
bons et poulets. 


JL se disait en parlant des petits des 
oiseaux. | 


Pan’el ansel son pouzs. 
Mascasaus : Soudadier per. 
Vole à l'oiseau son pet. 
axcC. rn. Les poules... avec quelle diligence et 
sollicitude trsitent-elles leurs pouicins éten- 
dant leurs aeles. 
AnvxoT, trad. de Plutargse. Moreles, t. IE, p 120. 
xr. Pualcino. 


g. POLIx, POLI, 5. 2m. , poulain. 
Aras naiso dui port 
Bel e borde, ab saure cs. 
Mancasaus : Dirai vos. 
Maintenant naissent deux ponlains beaux et bou- 
dissants, avec blonde crinière. 
leu doney a son senhor PoLIx paisseu. 
Le CONTE D& Porrixas : Companho. 
Je donnai à son seigneur poulain paissant. 
caT. Polli. anse. Pollino. ronr. Poldro. 1r. Po. 


ledro, puledro. 
POLCE, PoUS=, POLZER, PAUZER, POZE, 
POUS, POUTZ, 5. m., lat. roxAcxm, 


pouce. 
Fa 1 batre'ls roicas 
Can Li martel eau fero sens l'enclutge. 
Leys d'amors, fol. 20. 

Me fait battre les pouces comme les martesux 
quand ils frappent sur l’enclume. 

Vi .r. roLsxa de trop gran blancor. 

Tres gotas de sane ichiro tantost del rozx. 

Cat. dels apost. de Roma, fel. 60. 
Vit ua pouce de fort grande blancheur, 
Trois gouttes de sang sortiremt aussitôt du pouce. 





POL 


Metre pogastz per la ner 
Amdos los rousns, ses mal (er. 
Roman de Janfre, fol. 12. 
Mettre. voss pourries daus la narime les deux 
pouces, sana mal faise. 
Segon In longitat del dit rous. 
Trad. d'AMbucasis , tel 3. 
Selon la longueur dudit pouce. 
Premier apelam... rourz. 
Eluc. de las propr., fol. 49. 
Le premier nous appelons. pouce. 
Pouszn a nom l’ärteill premers. 
Drupes pr PRADES, dus. cass. 
Ponce «a nom l'orteil premier. 


Pousx, talo et arteill gros. 
Daupss DE Papas, fu. cas. 
Ergot , talon et gros orteil. 
cat. Polse. ir. Pollice. 


2, PoLca, s..f., pouce. 


Premier apelam r0L@a. 
Eluc. de las propr., fol. à. 


Le premier nous appelons pouce. 


3. Poccuar, s. m., pouce. 
Tota la ley qu’el plus de Les gens an 
Escriari en en an petit de pelh, 
En la msitat del PoLouan de mou gun. 
P. Canpinax : Tes ieus. 
Toute la loi que le plus des gens ont, j'érus 
sur un pen de peau, sur la moitié du poser ét 
mon gant. 


xsPp. Pulgar. ronr. Polgar, polegar. 


POLENTA , s.f., lat. POLENTA, poiente. 
fleur de farine. 
Farina.. la flor ses bren es dita simia © 
POLRNTA. 
Bluc. de las propr., toi. xê. 
Farine... la fleur sans son est dite simile cn polet 


xsr. Polents. 


POLIP, POLIPPE, s. m., lat roLrw. 
polype, sorte d'animal aquatique. 
La qual es ssemblada a rozcr peys. 

Trad. d Albucasis, fol. 19 
Laquelle est assimilée au polype poisse. 

— Excroissance qui survient dans k 

parines. 


POL POL 5gr 
Pozivre, es superfiuhut de carn cregada en Forme d'homme est ssses noble per soi-même, 
las narrs. et n’a pas besoin de tels ruffnements. 
Caro rot» de mars. CAT. Puliment. xsP. Pulimento. ronr. Poli- 
Polype, C'est excroissance de chair accrue dans les 
narines. 
Guérissent polype &e marines. 
caT. Poip. sr. Polipo. ronr. Polypo. 1r. Po- 
Gpo. 
2. Poriront, s. m., polypode, sorte de 
fougère. 
De ssfra ortenc et de rorrrobr. 


Eluc. de las propr., fel, 146. 
De safran de jardin et de pol{ypode. 


car. Poljpodi. asr. Polipodio. Pont. Polypo- 
dio. rr. Poligodio. 


POLIR , »., lat. rozine, polir, unir. 










3. Pose, adj., polissable. 


Boysh... es be Pozracs et dur. 
Eluc. de las propr., fol. 201. 
Buis.. est bien polissable et dur. 


h. Pocipamexs, adv., poliment, gra- 
cieusement. 
Prov. Val mais paraula grossamens dicha 
Que messonja roLrDAMuRS escricha. 
G. Ocrvren pD’Ances, Coblas triadas. 


Vaut davantage parole grossièrement dite que 


mensonge poliment écrit. 
caAT. Pulidament. ze». Pulidamente, ronr. Po- 


lidamente. tr. Pulitamente. 


5. POLIDETAMEN , ado. dim., fort poli- 


Fig. Pozmma, : 
Focbira ment, tout gentiment, tout délicate- 
Mon chan. ment. 
Ganaun oz Boamm : Era si m. ni . 
Polira , foushire mot chant. Diminutivas, some ne d'amars 1e : 
Part. pas. Boysh…., ‘d’el si fan taulus be P0-|  Diminutires, comme : tout délicatement. 
LIDAS. 
Ælac. de las propr., fol. 201. 6. Expozirio, s. f., lat. ExPOLITI0, raf- 


Bais.. de lui se font tables bien poliss. 
Fig. De bels motz honests e »rOLITz. 
Loys d'amors, fol. 1 r9. 
De beaux mots hounêtes et polis. 


Nou pas multiplicarrpuraulss ror1pas et - 


fachadss. 
V. et Vert., fol. 88. 
Ne pes maltiplier paroles podies et fardées. 


finement, perfection, sorte de figure 
de rhétorique. 

Fxrortrrios, es cant hom ditr una meteyssha 
sentensa, ©, varian las paraulas, hom se cuia 
que varie la sentensa. 

Leys d’'amors, fol. »47. 

Rafinement, c’est quand on dit une même pen- 
ste, et, variant les paroles, on s’imagine que la 
pensée varie. 


POLISSIA , s. f., lat. roz1TIA , police. 
Eschricha aquesta rozrssra e senhada de ma 
propra man. 
Te. de 1428. Hist. de Nîmes, t. UI, Pre pe 229. 
Cette police écrite et signée de ma propre main. 
Tots celz que aquesta present roL1ss14 veyran. 
Tit. de 1438. Hiot. de Nimes ,t. LH, pr., p. 230. 
Tous veux qui cette présente police verront. 
CAT. Esp. PORT. Poliota. 1x, Polisia. 


ls 
; 


— Joli, agréable. 
Aquel vorgiers ‘es POLATE. 
Leys d'amors, fol. 73. 
Ce verger est joli. 
cat. Polir, pulir. mc. nsr. Polir. ns». mon. 
Pur. vour. Polir. 17. Polire, pulire. 


. Porn, s. %., poli, polissage. 
Marme... pendre sculptura e POLIMENT. 
Eluc. de las propr., fol. 190. 

Marbre... prendre sculpture et polissage. 


— Fig. Raffisement. 
Forma de home es pro nubla per se mezeyr, 


e non ha mestiers de tals PoLrmxxs. 
KW. et Vert., fol. 70. 


POLITRI, s. m., lat. PoLYTARIx, poly- 
trc, sorte de plante capillaire. 
Poztrar... melhor es le qui naysb ols cas- 


sers que aquel qui sobre mars o peyrss. 
Eluc. de las propr., fol. 230. 


592 POL 


Polytric... est meilleur celui qui daît.sux ehènes | 
que celui qui (naît) sur murs ou pierres. 


POLLUCIO, rozLucion, 5. f.,.lat. PoL- 
LurTiowem, pollution, souillure. 
Esdeve rOLLUCtOs 


Per malas cogitatios. 
Brev. d'amor, fol. 120. 


Advient pollution par ntauvaises pensées. 
PoLLUCION. 
De nayil peccat en mi non fon. 
Trad. d'un Évang. apocr. 
Souillure de nul péché en moi ne fut. 
car. Polluci6. ss». Polucion. roxr. Pollucäo. 
1r. Polluzione. 


POLMEN, s. m., lat. puLMEntm, soupe, 


potage, ragoût. 
Deio aundar .1z. POLMEx cob. 

Trad. de la règle de S. Benoît , fol. 20. 
Doivent suffire deux potages cuits. 


POLMO, ruLzmo, s. m., lat. PuLwo, 


poumon. 


D'ira lor enflo lo roLmo. 
Plan de S. Kstève. 


De colère leur gonfie le poumon. 
Lo »utxwo e’l cor li donats. 
Dsupes px PRADES, Aus. cass. 
Le poumon et le cœur vous lui donnes. . 
Las canals del rur.w0. 
Eluc. de las propr., fol. 45. 
Les canaux du poumon. 
car. Pulm6. use. Pulmon. 17. Polmone. 


2. PERIPLEUMONIA , 5. f., lat. PERIPREU- 
MONIA, péripneumonie. 
En P&«RIPLEUMONIA. 
Eluc. de Las propr., fol. 86. 
En péripneumonie. 
PORT. Peripneumonia. 


POLS, s. f., lat. PuLvis, poudre, pous- 
sière. 
Totz caberts de roLs e de orduras. 
V. et Vert., fol. 4x. 
Tout couvert de poussière et d’ordures. 
Car tat em de roLs e de fanc. 
V. de S. Honorat. 
Car nous sommes tous de poussière et de fange. 
Prov. Qui sjosta virtat ses humilitat ports 


lo »01s al vent. 
Trad, de Bède, fol. 25. 


POL 
Qui sjuste vertu sans modestie porte La poussi7 


au vent. 


car. Pols. ns». Polvo. 17. Poire. 


2. Porsos, adj., poudreux. 

Si nalh corrieu veiria, 

Qu'ilh venon daus tots jatz 

Pocsos et escuyssats. 

BERTRAND D'ALLANARON : Lo segle 
Si je verrais nul courrier, vu qu’ils vieosent é 

tous côtés poudreux et éreintés. 
car. Polsos. 


3. Porvzna, s. f., du lat. ruLvews, 
poudre, poussière. 


O fanc! o rorvæn'! or te ensnperbis! 
La Barcs. 
O fange! 6 poussière! maintenant encrgarils-t1 
Cant sera fort ben crematz 
E totz en rOLVERA tOrmats, 
D'aquella roLvaRs metrets 
En la carn de que psiserets 
Vostr’anzel. 
Davpes ne Pas, dus. cas. 
nd il sera bien brûlé et tout en pour 
transformé, de cetle poussière voss rmetires ser 
chair de quoi vous repaîtres votre oisean. 
Fig. Deu hy hom pauszar roLvænaAS aspras € 
cozens de correxios e de reprehensios. 
V.et Vert., fol. 5. 
On doit y. poser poussières äpres et caisacte 
corrections et de réprimandes. 
anC. Fr. Estoit tout le grend chemin, depa: 
la ville jusques sur le bord de la mer, pin 
de poulcière. 
Anxor, trad. de Plutarque. Morales, t. IE. p >. 
CAT. asp. Polvora. rour. Poeira. rr. Polrere. 


4- POLvVEROS, FULVERROS, adj., por- 


dreux. 
Mostra si POLvVEROS. 
Sas vias s0 arenoias, lapidozas, rucvrrcs 
Eluc. de las propr., fol. 204 et 152 
Se montre poudreux. 
Ses voies sont sablonnenses , pierreuses, r« 
dreuses. 
asp. rORT. Polvoroso. rr. Polreroso. 


5. PorvenxTa, s. f. dim. , poudrett:. 
poussière, poudre, paillette. 
Far n'ets sotil roLvaaxra. 


Deupes ne Paanss, fus. ca5s. 
Vous en ferez fine poussière. 


POL 


POM 593 


ji ba blounas vozvænzras d’aur éntremes- | Parr. pas. Del aloen li donaretz 


das. 
ÆEluc. de las propr., fol. 192. 
"il y « aucunes paillettes d’or entremélées. 


Pozvænisxaa, 5. f., tourbillon de 


Joussière. 
Encontra lieys volon lever senhieyra, 
Guerre e foc e fam € rOLVERIETRA. 
RamauD px VAQuE12AS : Truan mal:. 
Zontre elle veülent lever enseigne, guerre et feu 
fumée et tourbillon de poussière. 
, Polriera. 


PoLvEnAn, %., lat. PuLvKRARe, pulvé- 
riser, réduire en poudre. 

La crematz en tal maneira 

Que tota roLvanan se laissa. 

Del api rOLV=RATSz la graua. 

Daupxs pe Phapss, Aus. cass. 
Vous la brûles de telle manière qu'elle se laisse 
ite pulvériser. 
De l’api pulvérises la graine. 
art. pas. Cant tot ensemps er POLVERAT. 
Daupes px Pnapes, Aus. cass. 

Quand tout sera pislvérisé ensemble. 


Puozvenstas, v., pulvériser, réduire 
en poudre. 
Trussr © POLVERXIAR. 
Devopss pe Paabas, Aus. cass. 
Écraser et pulvériser. 
». Polvorear. 


Poivertzan, v., pulvérisèr. 
De leu si POLVERIEA. 
Talment la PoLv=nIzARA. 

Æluc. de Las propr.; fol. 25 et 97. 
Facilement se pulvérise. 
Tellement la pulvérisera. 
art. pas Quan 50 POLYERIZADAS. 

Æluc. de las propr., foi. 191. 
Quand elles sont pulvérisées. 
+. Polvorisar. xnr. Pulverizar. ronr. Polve- 
rizar. 17. Polverissare, polveresszare. 


. Enroivænar, v., poudrer, saupou- 


ârer. 
S'ab canela L'rnmroLvVaRATE 
Sa carn , e de mel la moillats. 
Duupes pe PRADES, us. cass. 
Si avec cannelle vous lui saupoudies sa èhair, et 
mouillezs avec miel. 


ITE, 


Sas en La carn amrotvanar. 
Deupss px Prapss, dus. cass. 
De l’aloès vous lui donneres sus en la chair sau- 
poudre. 
3sP. Empolvoraï. vont. Empolvorisar. ir. Im- 
polverate. 


11. Ponna, s. f., poudre. 
Certana mixtion de sulpr'eu sont. 
Chrohique des Albigeois, p. 1: 
Certaine mixtion de soufre en poudre. 


POLUS, s. m., lat. rozvs, pôle. 


Pozus anthartic o meridional. 
Eluc. de Las propr., fol. 119. 
Pôle antaretique ou méridiona|. 


CAT. ESP, POAT. 17. Polo. 


2. InTeRPOLAT, ad)., lat. INTxaPOLATuS, 


intermittent. 

Si es IHTERPOLADA, 80 es a dire qne adho- 
ras besse èt puies rètorne; mais ai es s6s inter: 
polacio. 

Febre dita INT£RPOLADA. 

Eluc. de Las propr., fol. 79 et 89. 

Si elle est intermittente, c’est-à-dire que parfois 
elle cesse et puis revienne; mis si elle est sans ist- 
termittence. 

Fièvre dite intermittente. 


3. IvrraroLacio, s. f., lat. sNTEnpotA- 

T10, intermittence. 

Si es interpolads , so es a dire que sdhoras 
cesse et puiss retortie; mais si es ses INTER 
POLACIO. 

Âytsls febres han veraya 1#T=arOLAcIO en 
las interpoladas. 

Eluc. de las propr., fol. 79 et 8a. 

Si elle est intermittente, c’est-à-dire que parfois 
elle cesse et puis revienne ; mais si elle est sans in- 
termiltence. 

Pareilles fièvres ont vraie infermnitience dans les 
intermittentes. 


POM;s. m., lat. rowum, pomme. 
Anc pus Adams manget del rox. 
Rama DE Vaquirnis : Er quan. 
Oncques depuis qu'Adsm mange de ls pomme. 
Apreu del pou 
Per que ni com 
Na Discordia lo fes legir. 
Giaaup DE CALANSON : Fadet joglar. 


75 





594 POM 


Apprends de la pomme pourquoi et comment 


dame Discorde la fit choisir. 


— Pommeau. 


No s’ac de sa espazs mas quant la roux. 
Roman de Gerard de Rossillon , fol. 74. 
Il n’eut de son épée excepté que le pommeau. 


CAT. Pom. «Sr. PORT. 17. Pomo. 


2. Poma, s.f., pomme. 


Manget ls PoMA que Dieus lh’avia deve- 


dada. 
La roma qu'es bela e flairans. 
Liv. de Sydrac, fol. 12 et 86. 
Mangea la pomme que Dieu lui avait défendue. 
La pomme qui est belle et sentant bon. 
Nég. expl. D’ als jauzir, 
No m val joys una roma. 
A. Dantez : L'aur’amara. 
De jouir d’autres , la joie ne me vaut une pomme. 


CAT. ESP. 1T. Poma. 


3. Pomxra, s. f. dim., petite pomme. 
Doua grossa que troba mays sabor en ana 
POMETA agra que en pan de fromen. 
V. et Vert., fol. 31. 
Dame grosse qui trouve plus de saveur en une 
petite pomme aigre qu'en pain de froment. 


4. Poura, POMIER, 5. m., lat, POMAREUN, 


pommier. | 
Del romiar vezeimn lo pom eyssir. 
SEnvErt DE GIRONE : Del mon. 
Du pommier nous voyons la pomme sortir. 
Dorm lay desot aquel Pom1ER. 
Roman de Blandin de Cornouailles, etc. 
Dort là dessous ce pommier. 
Co esta lo romer que es em boula tot dreg. 
Tit. de 1230. #rch. du Roy., J. 30. 
Comme est le pommier qui est en boule tout droit. 


caT. Pomer. 17. Pomiero, pomiere. 


K. Powez, s. m., pomme, boule. 
Paacx roM£ELSs, 
Ab dos cotels, 
Sapchas giter e retenir. 
GiaauD DE CALANSON : Fadet joglar. 
Petites pommes, avec deux couteaux , sache jeter 
ct retenir. 
Hirisso.…. si tot si recuelh en an romeL, n’i 
ve hom mas espinas. 
Eluc. de las propr., fol. 252. 


PON 


Le hérisson... si tout il se rassemble eu : 


boule, on n’y voit qu'épines. 


— Pommeau. 
Dessus, un roxEL 
D'un. carboncle novel. 
P. CanpisaL : Sel que :r. 
Dessus , un pormmean d’une escarboucle nca: 
anc. va. Et prend l'espce par le pomme: « 
tyre à s0y- 
: Roman de Giron le Courtois, li. ; 
Son espte qui avoit le pomef d'or. 
GaLIrEN RETUORE , là 
anc. cAT. Pomell. 17. Pomello. 


6. Pouar, s. m., pommé, cidre. 
Det lor cena 
De rowar qe el ac fah, e pan d'avec 
Roman de Gérard de Rossillon, ki \, 
Leur donna souper de pommé qu'il eut fs: 
pain d'avoine. 


ir. Pomato. 


7. PomaDa, s. f., pommé, cidre. 
En pomas habundoza de las quals fso r 


MADA. 
Eluc. de las propr., hi. 3. 
Abondante en pommes desquelles :}s foot r-=: 


CAT. ESP. PORT. Pomnada. 17. Pomasa. 


POMAT, adj., pommelé. 
Del saur POMAT. 


RamBauD DE VAQuEfRaS : El 50 sur 
Du gris pommele. 


2. PomErAT, adj., pommelé. 
F] mes son pe a terra del destrier royeit 
Ar en dreyt montaray sul destrier romzu. 
Roman de Fierabras, v. 1404 et à 
11 mit son pied à terre du destrier pommci 
Maintenant justement je monterai sar le 4: 
pommelé. 
anc. rn. E desoz vos cil destriers pume/r- 
Roman de Gerard de Vienne, 1.154 


ir. Pomellato. 


PONCH, PoNG, PONH, PUNT, PO\". 
POINT, PUINT, 5. Mt., PUNCIGN, PO 
terme de géométrie. 

À ronca del escayre. 


Trad. du Tr. d'Arpentage, part. I 
À point de l’équerre. 


PON 
— Pôle, 
Poscarz arthic et anthartic. 


Eluc. de las propr., fol. 119. 
Point sretique et antarctique. 


— Terme de grammaire, signe qui sert 

à déterminer une phrase. 

Li denan dig ronNcu han diverses noms, quar 
coma... ha nom »ronca suspensin, e vcolum 
PORCE mejancier, e periodus PoxCu pla. 

Leys d'amors, fol. 144. 

Les devant dits points ont divers noms, car 
coma... à vom point suspensif, et colum point 
moyen , et périodus point simple. 


— Instant, moment, une des divisions 
du temps. 
Us roxc es d’ ora quarta partz. 
Brev. d’ameor, fol. 43. 
Un point est d’heure la quatrième partie. 
Foron al roxa que foron batejatz, 


V. et Vert., fol. 28. 
]ls furent au moment qu’ils furent baptisés. 


— Terme d’astrologie. 
En plus gren rornr non pot nuills esser natz, 
SOnRDEL : Qui be s membra. 

En plus difficile point nul ne peut être né. 

L’ art de l’austronomia e de las planetas e 
dels signes e dels ronus e de las oras. 

Liv. de Sydrac, fol. 44. 

L'art de Pastrologie et des planètes et des signes 
ct des points ot des houres. 

Era tals ora e tals roxxz que, segon la razon 
dels agurs ni de Porxz e d’estrolomia , non 
era bon comensar negun gran faïch. 

V. de Bertrand de Born. 

I] était telle heure et tel point que, selon la 
raison des eugures et des points et de l'astrologie, 
il n’était paë bon de commencer nul grand fait, 


— À divers jeux, en parlant des nombres. 
Neis si m doblava ‘1 mails d'aital faisso 
Com dobla ”’i Porxs del taulier per ra20. 

Fouquet DE Mansrizrx : En chantan. 

Même si me doublait le mal de telle façon comme 
doable le point de l’échiquier par raison. 

A ysso son lus .xvitt. poywas dels dalz que 
sieta lo dyable sobre l’ arma d’ home accidios. 

V. et Vert., fol. 13. 

Ce sont les dix-huit points des dés que le diable 

jette sur l’âme de l'homme paresseux. 


— Partie d’un tout, d’une science. 


PON 595 


Especialunens els articles et els ronus de la fe. 
PV, et Vert., fol. 102. 
Spécialement aux articles et aux poiats de la foi. 


— État, position, situation. 
Aissi par issida del r0xx 
Ab mal parlier, dona prezans. 
R. Vipac De BrsAuDUS : En aquel. 
Ainsi paraît sortie du point avec méchant par- 
leur, dame méritante. 


—— Le moment où commence le jour 
ou la nuit. 

En aquel ponkh que lo solelhs apar es roNus 
del jornu, et en aquel ponh qu’ el nos falh, el 
es Poxus de la nueh. 

Lio. de Sydrac , fol. 71. 

À ce point que Le sdleil apparaît est poirs du jour, 
et à ce point qu’il mous manque, il est point de la 
nuit. 

Del roxn del jorn. 

Cat. dels apost. de Roma, fol. 58. 

Da point du jour. 


— Terme de musique. 
Cantar en sancta gleysa per roNus e per 
accens, 
Page DE Constac : El nom de. 
Clanter en sainte église par points et par accents. 
Loc. Disen qu’ el era inalaute, esi era sus en 
bon reutxT. 
Arbre de Batalhas, fol. 95. 
Disant qu’il était malade, et il était sur (pied) en 
bon point. 
La noble ciptats, 
Per los nostres peccats, 
À wsl pone fora messes. 
-.F. de S. Honorat. 
La noble cité, par læ notres péclnés, à mauvais 
point serait mise. 
Ad. comp. Cant la lun’es pauzeda roxu 
rox#s drechainens. 
Pixnre DE COnBIAC : El nom de. 
Quand la lane est posée point à point directement. 
Chansos, sit plai, À PotxT t’en vai coren. 
GirauD DE BoRNEIL : Yol aissi m pren. 
Chanson , s’il te plaît, à point va-t’en courant. 
Volem que sian vx sont =N pur... obser- 
vadas e gardadss. 
Statuts des tailleurs de Bordeaux, Ori. des R. 
de Fr., 15462, 1. XV, p. 475. 
Voulons qu'elles soient de point en point... ob- 
servecs et sardées. 


PON 


Car px rorz ronus lo dessena. 
Brev. d’'amor, fol. 25. 
Car de tous points elle le reud fou. 
caT. Punt, xs». Punto. pour. Ponto. rr. Punto. 


596 


2. Ponx, POINT, adv. de nég. , point, 

Aissi com lo solelhs intra pel veire e no’lh 

fai Poxx de dampnage. 
Liv. de Sydrac, fol. 14. 

Ainsi comme le soleil entre par le verre et ne lui 

fait point de dommage. 
PornuT no us en s0ve. 
Raxmaup »'Onanes : Dona si. 
Roint ne vous en souvient. 


3. Puncraz, adj., ponctuel, exact, 
certain, déterminé par un point. 
En una puncrar partida de mirel. 
ÆEluc. de las propr., fol. 264. 
Ea une certaine partie de miroir. 


car. ze». Puptnal. ronr. Pontual. sr. Puntuale. 


4. Poncua, PUNTA, s. f., pointe. 
Mes l’espsza, per la Poxcua , sotz la tetina. 
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 17. 
Mit l'épée, par la pointe, sous le téton. 


Puxra de lansa. 
Arbre de Batalhas, fol. 238. 
Pointe de lance. ° 


Fig. Ab romcaa d’amor que m sostra 
Lo cor. 
US G. Runez : No sap. 
Avec pointe d'amour qui m'arreche le cœur. 
Loc. Aissi coma gales ben oncha 
 Fsien la mar plas leu ss poncxa. 
Davos ve Paapss, Foëme des Vertus. 
Ainsi comme galère bien enduite fait en la mer 
plus facilement ss pointe. 
CAT. Punxa, us». Punta. pont. Ponta. tr 
Punta. 


— Pioche. 
Donavan am roncHAS 
Et am pics sus l’escueyll. 
F.. de S. Honorat. 
Donuaient avec pioches et pvec pics sur le roc. 
5. Poncura, s. f., pointe, sorte de clou. 
Tota saumada de ronontas. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 105. 
Toute charge de pointes. 
6, Punccid, PUNCIO, s. f., lat. PuNcCTI0, 
douleur poignante, élancement. 


PON 


Punccio et arsura. 
Eluc. de Las propr., lol. 60. 
Douleur poignante et brûlure. 
Sentia PuxcIo de jos la aurelhe dreyte. 
Trad. d'Albucasis , fol. kg 
Sentait é/ancement dessous l’oreille droite. 


xsp. Puncion. 1x. Punzione. 


7+ PUNCTATIO, PONCTACIO, PUMCTACIO. 
., aspérité d’un corps pointu, ou 
hérissé de pointes. 
Per PUNCYATIO de lima. 


Trad. d'Albucasis, fol 18. 
Per aspérité de lime. 


— Douleur poignante , élancement. 
Poxcracro de dolor de surelhas. 
Trag. d'Albucæsis, Soi. 6. 
Élancement de douleur d'oreilles. 


xsr. Puntacion. roaT. Pontuaçäo. 


8. PonNCHAwEN, s. m., pointement. 
De los .xv. cans los .xv. PoNcRAEySS. 
P. px Connac : El nom de 
Des quinze chants les quinze pointements. 


9. Poxcron , s. f., pointe. 
L'espic que geta es talment dit, quer g- 
clum (spiculam) es roxcuon , et el es agut et 


pongent. 
Eluc de Las propr., fi. 233. 


L'épi qu’il prodait est ainsi dit, parce que s"- 
CULUX c’est pointe, et il est aigu et piquant. 
10. Poncuer, s. f. dim., petit point, 

globule. 

I. bassinet.. an ronC==T dessus... et al pe 
del cordon an autre Poxcsxr. 


Farif des monnaies en provence. 
Un bassinet.… un petit point dessus... et su par 
du cordon un autre petit point. 


11. PoORcHaDaAmMenN, adv., à la suite, 


consécutivement. 


Pauzadas PONCHADAMEN ses tola cOnjanctio. 
Leys d’'amors, fol. us. 
Posées à La suite sans aucune conjonctios. 


ir. Puntatamente. 


12. Poxcuxra , s. f. dim. , petite pointe. 
Aitau cau levar en poiretz 
Ah la roncazra d'an contel. 


Drupes pr Paanss, fn: cos 


PON 


Autant que vous pourrez en lever avec la petite 
jante d’un couteau. 
Air. Punteta. 


. PONCHURA, PUNCTURA, s. f., lat. 


PUNCTURA , piqüre. 
Se sentira pouhs de las roncausas del veri- 


os serpens de gfern. 
P* ï V. et Vert., foi. 84. 


Se sentira point par les pigéres du serpent veni- 
eux d’enfer. 
Contra ruxcruzA d’escorpio. 
Elue. de las propr., fol. 155. 

Contre pigire de seorpion. 
sc. ra. La moimire pointure d'ane simple 

cholique. 
Les vives poistures de celle-cy nous don- 
ent de bien plos vertes entorses. 

Canus D5 BezLur. Diversités, t. I, fol. 388. 

Pr. PORT. IT. Puntura. 


. PONCHAIRE, 5. m., pointeur, terme 
d'église. 
Y a ordonnats de ronNCuAïIRES los quais an 
rat et promes de far l'afiei jnstamen. 

Tit. de 1409. Bosc, Mémoires du Rouergue, 

t. IL, p. 250. 

Y a ordonné des pointeurs, lesquels ont juré et 
omis de faire l'office justement. 
r. Puntador. 


. Poncæanta, s. f., pointage, l'ac- 
tion de pointer les absents. 
À facha la taula de roncnanra. 

Tie. de 1409. Bosc, Mémoires du Rouergue, 


t. III, p. 20, 
À fait Ja table de pointage. 


ar. Pontaria. 


. PonTICaTar, s. f., pointicité, qua- 
lité de ce qui est pointu, piquant. 
g. Mixtio de PonrTICITAT am dossor. 
Carn de buon per s0 es plazent et de cervi 
ar han PONrICITAT. 
Stiptica sabor es comtads entre ponticas… 
ar PORTICITAT NO es mass intengsa et fort 
pticitat. 

Eluc. de las propr., fol. 271. 
Mixtion de pointicité avec doucear. 
hair de bœuf pour cela est agréable et (celle) de 
F parce qu’elles ont pointicité. 
aveur asiringente est comptée entre les pi- 
ates... parce que poialicilé n’est qu’intense el 
, resserremenl- 


PON 


17. Ponric, adj., pointu, piquant. 
Sabor... roxTIcaA. 
Eluc. de las propr., fol. 271. 
Saveur. piquante. 


597 


18. PONHEMEN, PONIEMENT, 4. 1. , pi- 
qûre , élancement. 
Per lo roxsamzxr de la cheira. 
Trad. de Bède, fol. 51. 
Par la pigére du cilice. 
Fig. Poxuxuzn de gran dolor. 
, Passio de Maria. 
lancement de grande douleur. 
ANC. CAT. Punyiment. xs». Pungimiento, 17. 
Pungimento, pugnimento. 


19. PoxcuuT, adj., pointu, 
À las aurelhas ben PONCHUDAS, 
Roman de Blandin de Cornouailles, etc. 
À les oreilles bien pointues. 


20. Puncuies, s. m., pioche. 

Pogues passar ab son rPunC«'IEn, et qu'ell 
ruxcærxas foz d’ana caupa d'alt e d'un’altra 
d’ ample. 

Régl. sur les mines d’Hierte. Hist. de Nimes, 
t I,pr., p.72. 

Pût passer avec sa pioche, et que la pioche fût 

d’une canne de haut et d’une autre de large. 


21. PONCTALMENT, adv., ponctuelle- 
ment, exactement. 

Auteza.. de torr.. si pot saber de lonh, 
per artifici de mezxurar..….; deves pendre nna 
post, o fust...; entro que pel somelh del fust 
veia lo somelh de la torr PoNcrALMENT. 

Eluc. de las propr., fol. 280. 

Hauteur... de tour... se peut savoir de loin, par 
artifce de mesurer... ; vous deves prendre une 
planche, ou fât...; jusqu'à ce que par le sommet 
du fût il voie le sommet de Île tour exactement. 
ca+. Pontualment. asr. Puntualmente. ronrt. 

Pontualmente. 1Tr. Puntualmente. 


23. PUNGER , PONSFR, POIGNER , PONHER, 
v., lat. PUNGERC, piquer, aiguillonner, 
stimuler, exciter, poindre. 

Agaïlla sembla qu’el ronGa. 
DEupss DE PaaDts, Aus. cass. 
T1 semble qu’une aiguille le pique. 
Fig. Eu aquel sirventes el rorxs fort lo rei 


Felip qu’el degues comensar la guerrs. 
F. de Bertrand de Born. 


br 


598 PON 
Dans ce sirvente il stimule fort le roi Philippe 
(pour) qu’il dût commencer la guerre. 
Tem que la dolor me ronsa. 
Le cOuTE pe Porrises : Farai chansoneta. 
Je crains que la douleur me poigne. 
Aiïssi m run al cor e m toca 
E m tolh maujar e dormir, 
Huouxs ne LA.BacasLRnie : Per gresir. 


Ainsi m’aiguillonne au cœur et me touche et | 
m'ôte le manger et le dormir. 


Plas saau PoNx qu’ una mosca. 
Mancagaus : Dirai vos. 
Amour... plus doucement pique qu'une mouche. 


— Donner des éperons à un cheval, 
s'élancer. 
Puxssrz avant, baro, no'ls ne laychem anar. 
Roman de Fierabras, v. 3420. 
Piques en avant, barons, ne les en laissons pas 
aller. 
Fig. Amor pune vas mi e desreia 
Si que, ses leis, no m pot vida valer. 
G. Farnir : Molt mi. 
Amour pique vers moi et déborde de telle sorte 
que, sans lui, ne me peut la vie valoir. 
Subst. et loc. fig. 
Car vei c’ail rorGnEr d'esperos, 
Non puosc far tant que joi cabres. 
Graaup pe BoaxiL : À ben chanter. 
Car je vois qu’au piquer d’éperons , je ne puis pas 
faire tant que joie je recouvrasse. 
Part. prés. De Poxsexs espinss coronat. 
FoLquer ne Romans : Quan lo. 
De poignantes épines couronné. 
Fig. El sieu dobl'esgard rorxcwex. 
Lanrnanc CiGALA : Un avinen ris. 
Le sien double regard poignant. 
Part. pas. Car en sui rones de l’espina. 
Lanraanc CicaLa : Gloriosa sainta. 
Car j'en suis pigué par l’épine. 
Se sentira Pongs de las ponchuras del veri- 
nos serpeus de yfern. 
V. et Vert., fol. 84. 
Se sentira point par les piqûres du serpent veni- 
meux d'enfer. 
CAT. Punryir. 2sr. roat. Pungir. 17. Pungere, 
pugnere. 


23. Puxciriu, adj., excitatif, poignant, 
stimulatif. 


PON 


Puxoiriva dolor. 
Eluc. de las propr., foi. 94. 
Douleur poignante. 
sr. Pungitivo. 17. Pungitivo, pagnitiro. 

24. PONHAR, POIGNAR, POIROKAR, PUS- 
HAR, PUNCNAR, PONCHAR, PUNCEU, 
d., tâcher, s’efforcer, se hâter, s'em- 
presser, se peiner, 

Bean dearis 
Chascus Po#san , qai bon prets vol aver, 
De fin’ amor leialmen mautener. 
G. Fatbrr : Tug cit. 
Bien devrait chacun , qui bon mérite veut are 
tâcher de maintenir loyalement fidèle amour. 
Degra rorcnan al finir. 
Huevss pe Sarnr-Cra : Anc mem 
Devrait se After au fair. 
Qui no PoImGNA que vailla 
Mais qu’enans non ha valgut? 
T. ne CADENET ET DE GU1ONET : Cadeont pr 
Qui ne s'efforce qu'il vaille plus qu'aupsrir: 
il n'a yalu? 
Om se ruxa de Deu servir. 
Focquer ps Romans : Cen ben me 
On s’empresse de servir Dieu. 
anc. 8. Del chevalier ki apaigroët vers t? 
Roman de Gérard de Vienne, v. &. 


— Pointer, marquer. 

Segon que vezetz roncæaR algunas vets zu 

letra. 
Leys dameors, (oi. 14;- 

Selon que vous voyez pointer aucunes fes :7 
lettre. 
Part. pas. Qui be no sapcha que ditz p 

POoNCcHAT, et en apres .1. £. 
B. CansoneL : Un sirveutss de 

Qui ng sache bien que signife P pointe, « fr 
après un G. 
caT. Punxar. sse. Punsar. 17. Puniare. 


25. Poicna, PONHA, s. f., empres 


ment, soin, effort, peine. 
Ai perdut ma rOIGHA 
E mon sirventes. 


Tomimrs ET PaLasis : De chacx 


J'ai perdu mon efort et mon sirveute. 
Hi ai tota ma rONHA mesa. 
Paraaozs : Re rm cour 
J'y ai mis tout non sois. 
ANC. CAT. Punya. 


| 


PON PON 599 


16. APONTAMEN, s. m., traité; accord, Autidas aquestas causas, foron comron« 
arrangement , accommodement. en lur cor, 


Trad. des Actes des Apôtres, ch. 2. 
Ces choses ouïes, ils furent aftristés dans leur cœur. 
£sP. PORT, Compungido. 17. Compunto. 


Parlementar an els de qualque arowrameas. 
Dit e declarat lo dit arowramux al dit abet. 
Chronique des Albigeois, col. 16 et 3. 
Purlementer avec eux de quelque accommodement. 
Dit et déclaré ledit accommodement audit abbé. 
car. Apnniament. xwP. Apuntamiento. PORT. 
Apontamento. 1T. Appuntamento. 


3r. PERPONC, PERPOING , PERPONH, PER- 


PUNH, 5. /., pourpoint. 
Pznroxc falsat e romput. 
BsaTaAND DE Bonx : Lo coms. 
Pourpoint faussé et rompu. 
27. APONTAR > APOINTAR, ., CONVenir,; _ Contra l’ausberc e’l rzarorre e'l bleso. 
régler. Gaussenan DE Saint-Leipies : Puois. 
Part. pas. Dit et AronTAT que lo dit abat de Contre le haubert et le pourpoint et la tunique. 


Cisteaux. Âls ns viratz vestir ausbercx, 
Chronique des Albigeois, 1. 3. Als autres rsarunRe et escatz. 
Dit et convenu que ledit abbé de Citeaux. R. Vipaz DE BrzauDux : Unas novas. 
Aux ans vons verries revêtir hauberts, aux an- 
— Appuyer. tres pourpoints et écus. 
Sus son espient s’arunTa per denaht s0| axc. ra. Je sais où mon ponrpoint m'estraint. 
mento. CuanLrs L'ORLÉANS , p. 274. 
Roman de Fierabras, v. 4516. Un pourpoint de trois paroices ; car le corps 
Sur son épieu s'appuie par devant sou menton. estoii de demie ostade , le haut de manches de 
Part. pas. AroinTaT era entr'els. cair, et le bes de velour. 
Chronique des Albigeois, col. 7. Henai EsTIENNE, Apologie pour Hérodote, t. IT, 
11 était convenu entr eux. p- 23: 


Esr. Perpunte. 
CAT. KsP. Apnntar. PORT. Apontar. 17. Ap- 


puntare. 32. PrnronTa, s.f., pourpoint. 
Ausberc ni P«nronNTA 


28. Esroncrar, v., épointer. No vol, e vai ferir. 


Aygla » quan si repausa, plega sas .uuglas RANBAUD DS Vaquetaas : Truan mala. 
per que no si EsPONCHO. Haubert ni pourpoint ne veut, et va combattre. 
Eluc. de las propre, fol. 45. 33. CONTRAPONCHAMEN, 5. M., contre- 
L'aigle , quand il se repose, ploie ses ongles pour ‘ d . 
qu’ils ne s’épointent pas. point , terme de musique. 
car. Espuntar. 17. Spuntare. Triplar sons, agnos e CONTRAPONCHAMENS. 


P. DE Consiac : El nom de. 
29. Cowpuncrro, comPuncio ; s.f., lat.|  Tripler sons, sgnus et contrepoints. 


COMPUNCTIO , cCOMponction. PONT, ron, s. m., lat. ponNTem, pont. 
Thessurs es bona comruncrios. Aissi com cel qne pass’ nn estreit PoN 
Si’l cors n’a COMrUNCT10. Que non s’auza nulla part desviar. 
Coxruxcios, o dolors de son pechat. Farnir De BEuisTan : Tot atressi. 
Trad, de Bède , fol. 26, 5o et 9. Ainsi comme celui qui traverse un pont étroit, 
Bonne componction est trésor. de sorte qu’il ne s’ose nulle part dévier. 
Si le cœur n’a componction. Per nn ronT passavan l'aÿgua. 
Componction , ou douleur de son péché. F. de S. Honorat. 


. ne Par un pont ils passaient l'eau. 
esr. Compunoion. pont. Compuncäo. 1Tr. Com- 


panzione. Fig. La costuma es lo roxs per hon lo diable 
intra en l’arma. 
. … ._, V. et Vert., fol. 11. 
30. Comroxce , ad}., affligé , peiné, ai- La coutume est le pont par où le diable entre 
tristé, contrit. dans l’âme. 





6oo POP 
Loc. Tou 
Los Frances e’ls escorss, 
K’ls pen e ‘n fai rox. 
G. FrouEtnas : Sirvenies vuelh. 


POR 


Sont dites atmasones , (ce) qui veut dice ea =- 
melles, ou tétins. 

Nulle autre bête n’a tétins à La poitrine, sise 
homme et éléphant. 


Tond les Français et les écorche, et les pend et | >. Poppa. 


en fait pont (leur passe dessus). 
Donex pus re no ns pot valer 
Que tag no passem al grieu rox. 
P. CARDINAL : Silot non ai. 
Donc puisque rien me nous peut valoir que tous 
nous ne passiôns sur le pont difficile. 
Semblans ès 
De lai, (de Diea) qu’es passat al sieu »ox. 
GuizLauxe, Morte dE Bezixns : Quaseus pior. 
11 est semblable à lui , (à Dieu) vu qu’il est passé 
sur lesien pont (il a éprouvé les mêmes souffrénees). 
car. Pont. ssr. Pnente. ronT. 1T. Ponte. 


2. PonTIFIcAr , s. m., lat. PONTIFICATUS, 
pontificat. 
Voyez Danixa, t. III, p. 191. 
Regnant , pèr aquel temps, en PONTIFICAT, 


Jonysen III. 
Chronique des Albigeois , col: 2. 


Régnant, par ce temps-là, en pontificat, Inno- 
cent III. 
car. Pontificat. us». ronr. Pontficado. :1r. 
Ponaficato. 


3. PonrTanicaz, adj. , lat. PONTIFICALIS, 


pontifical. 
Ostar totz los signes PotTIrICALS. 
Cat. dels apost. de Rômä, fol. 217. 

Oter tous les signes pontificaux. 

Ady. comp. L’'avesque de Magalona vestit ax 
PONTIFICAL. 
Carya Magalon, p. 4o. 

L’évêque de Maguelonne vêtu pontificalement. 

CAT. &sP. PORT. Pontifical. 1r. Pontificale. 


4. PONTAGE, 5. m., pontage, droit 


de passage sur un pont. 
Paxa on ardit de PONTAGE. 


Francs de rouracx. 
Fors de Béarn , p. 1090. 


Paic un liard de pontage. 
Francs de pontage. 
car. Pontatge. xsr. Pontage. 


POPA , s.f., tétin, mamelle. 
So ditas amazones, que vol dire ses ma- 
meélas, o roras. 
Nulha aatra bestia ha roras el pieytz, sino 
bome et elephant. 
Eluc. de las propr., fol. 164 et 50. 


2. Poran , v., téter, être à la mamelle. 
Poran las popas de la vace. 
Eluc. de las propr., lol. 61. 
T'éter les tétins de la vache. 
Los enfans que poravan. 
_ Chronique des Albigeots, ei. 11. 
Les enfants qui tétaient. 
Part. prés. Cum appar els efans rorass wii 
lagt. 
Eluc. de Las propr., fol. 4j. 
Comme il appéreît aux ehfants éésants mauvais an 


— Remâcher. 
Aunimans roraxs et raminaæns. 
Eluc. de las propr., fi. #5. 
Animaux remdchants ct rumiaents. 


rr. Poppare. 


3. Desropan, v., priver de la mamelle. 


sevrer. 
Part. pass. Aubel... on may lonkh es del my: 
el qual fo pasporar, es melhor. 

Bestias.. à liyt vesinas, s0 trop... visco- 
zas... melhors s0 carns de bestiss pasroranas 

Eluc. de las propr., fol. 235 et 231 

Agneau. où plus il est loin da temps auquel 1, 

fut sevré; est meilleur. 


Bêtes.. à lait voisines, sout trop. visqaruses - 
meilleures sont chairs de bêtes sevrées. 


POPA , s. f., lat. Puppis, poupe, lar- 
rière d’un vaisseau. 
Ar si sou mes a ropA tut tres li compsyuos. 
| VF. de S. Honorat. 
Maintenant se sont mis à la poupe tons trus à 
compagnons. 
Van gitar .tr1t. ancoras de rora. 
Trad. des Attes des Apôtres, ch. *:. 
Vont jeter quatre ancres de poupe. 


CAT. &sr. PORT. Popa. 17. Poppa. 
POR, ronsz, adv., hors, dehors. 


Loc. Pueis gitet l’escala ron. 
R: Vinar px B£sacpus : Mes nova 
Puis il jeta l’échelle hors. 
Usquecx l’empeinh e’l gieta ros. 
P. VrpaL : À per pauc 
Ün chacan le pousse et le jette hors. 


POR 


’ero lo seus calabres a tant forsa e vigor 
Que tot lo portal trenca'e brisa e gieta non. 
GuizLauxx DE TupsLa. 
Pourtant le sien calabre e tant de force et de vigueur 
e tout Le portail il casee et brise et jette hors. 
‘g. Ha gitat ronnx son entendemen. 
V. et Vert., fol. 84. 
T1 a jeié hors son entendement. 
nc. ra. Més ,por t’amor, veil giter puer . 
Li & s’amor et ses joiaus. 
Tant ama Diex nès en joenesce 
Qu'il gita puer tote richesce. 
Fabl. et cont.anc.,t. 11, p. 422; ett. 1, p. 292. 
Par lui gietent mauvestié puer. 
Roman du Renart,t.1V,p. 372. 
Que tot lou mont voil geter puer. . 
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc.,t.11,p. 11. 


DRC, s. m., lat. poncus, porc, cochon. 
La terra que porta e noyris los roncs et los 
rapantz aysi ben com los 
F. et Vert., fol. 34. 

La terre qui porte et nourrit les pores et les cra- 
iuds aussi bien comme les rois. 

Garius li fes los porcs gardar. 

V. de S. Honorat. 

Garins lui fit les porcs garder. 
ar. Porc. AC. sr. Porco. xsr. mon. Puerco. 

PORT. IT. Porco. 


Ponca, s. f., lat. ponCA, truie. 
La ponca que dona al pramier porcel la 
ramiers a. 
PP Æluc. de las propr., fol. 5. 
La truie qui donne au premier petit porc la pre- 
ière mamelle. 
Nasquet una ronCA , que apres ac .r. porcel 
ue avia cara d’ome. | 
Cat. dels apost. de Roma , fol. 149. 
Naquit une truie, qui après eut un petit porc 
ii avait face d'homme. 
T. Porca. asp. Puerca. »ORT. 17. Porca. 


Ponquer, s. m. dim., petit porc. 
Vacas, PORQUETZ © gras motos. 

Los XV Signes de la f del mon. 
Vaches, petits porcs et gras moutons. 


PoRCELKH, PORCEL, s. "#2. dim., petit 
porc, cochon de lait. 
Fai crestaire de roncarns. 


RaïmonD D'AvIGNON : Sirvens suy. 
Je fus châtreur de pelits porcs. 


ITT. 


POR 


Metets un pauc, en un budel, 
De galina o de rorcr.. 
Devupxs px Pranss, dus. cass. 
Mettez un peu, dans un boyau, de poule ou de 
petit porc. 


601: 


AnNC. rr. Vos tusstes vostre porcel. 
Fabl. et cont. anc.,t.1, p. 265. 


car. #sr. Porcel. ir. Porcello. 


5. PonceLLa, s. f., cochonaille, trou- 
peau de pores, tout ce qui est du porc. 
La lor ronczrra 
Gardon ben de lamells. 
P. Canp:naL : Un sirventes trametrai. 
La leur cochonaille ils gardent bien de couteau. 


6. Ponceran, v., mettre bas, en parlant 
de la truie. 

Part. pas. Quan ha ronczrar, emagrezib, 
quar lo noyriment si convertis en lsyt a 
noyrir los porcels. 

Eluc. de las propr., fol. 259. 
Quand elle a mis bas , elle amaigrit, parce que 
la nourriture se convertit en lait à nourrir les pe- 
tits pores. 


7. Poncezien, adj., pourcelier, qui pro- 
duit de petits cochons. 
Truecia PORCELIERA. 


Leys d’amors, fo). 32. 
Truie pourcelière. 


8. Poncix, Ponct, adj., lat. PoncINuS, 


de porc. 
Femat de fems ronct. : 
Carn roncINA es bona en estieu. 
Elephant... mot temo'vots roncixs. 
Eluc. de las propr., fol. 196, 233 et 240. 
Fumé de fumier de porc. 
Clair de porc est bonne en êté. 
Éléphants… moult craignent voix de porc. 
esp. 17. Porcino. 


9. Ponquixn, s. m., porcher, gardien 


de porcs. 
Fay, mais de dos mes, POnQUIRAs. 
Ra1mOND D’AviGnoN : Sirvens suy. 
Je fus, plus de denx mois, porcher. 
Els an lo ronqutEer demandat. 
F. de S. Honorat. 
Îls ont demandé le porcher. 
76 


Goa POR 


Anc. FR. Chasenn vilain, chascan porchier. 
Roman de la Rose, v. 1948. 
car. Porquer.xsr. Porgnero. ronr. Porqueiro. 
1v. Porcaro, porcaio. 


10. PoaquiEnA, s. f., porchère, gar- 
deuse de porcs. 
Vi de luenh nna »0nQuI=RA 
I. tropel de porcs gardan. 
_Leys d'amors, lul. 23. 
Je vis de loin une perchère uu troupeau de porcs 
garant. 


11. PORCASSIN , PORCASSI, 5. m., gardicu 


de porcs, porcher. 
Plus fort qu’escassier roncAssI. 
Guizrauuxs DE Dunroat : Turcmalet. 
Plus fort que porcher monté sur des échasses. 


12. Ponquacies, s. m., vendeur de porc, 

charcutier. 

Mazelliers aion .v. ratlos, so es assaber, 
.4., boacier... .1., PORQUACTER. 

Cartulaire de Montpellier, fol. 45. 

Que les bouchers nient cinq votes , c’est à savoir, 
un, les vendeurs de chair debœuf... un, les wexdeurs 
de porc. 


13. Poncaura, s. f., porcherie, rede- 
vance au sujet des porcs. 


Sian qaiti e franx de la boada…. et de pon- 


CARIA. 
Tit. de 1263. Dour, t. XCI, fol. 246. 
Soient quittes et francs de la boade... et de por- 
cherie. 


14. Porc EsPi, s. 7», porc-épic. 
A gniza de PORC EsPi. 
Eluc. de las propr., fol. 230. 
À manière de porc-épic. 
car. Porc espi. nsp. Puerco espin. roaT. Porco 
espiho. xr. Porco spino, porco spinoso. 


15. Ponc mar, s. 


sorte de poisson. 
Autres peyshos quero lor pastura cavan am 
le morr dins l’arena, cam es ronc Mani. 
Eluc. de las propr., fol. 155. 
Autres poissons cherchent Îcur pêture creusant 
avec leur museau dans Île sable, comme est porc- 
marin. 


PORDALAYGA, 
sorte de plante. 


m., porc-marin, 


s. J., pordelaygue, 


POR 


Suc de POADALAYGA. 
Coll. de recett. de méd:. 
Suc dc pordelaygus. 


PORFIRI, s. me. , lat. ronrwraues, por- 
phyre. 
Fo sebelhitz al Letra en la concha de pof- 
Cat. dels apost. de Roma, (ol. 15; 
Fat euseveli À Latran dans a conque de porpkr- 
ANC. CAT. Porfir. CAT. MOD. ESP. FORT. 


Porfido. 


PORPRA, roLPRa, 5. f., lat. Pcann 


pourpre, sorte de conlenr. 

Cercle daurat de color de ronrua. 
Abr. de PA.et du N.-T., (ol. 

Cercle doré de couleur de pezrpre. 


— Sorte d'etoffe. 


Maria pres a obrar 
Pourna al temple per l’aatar. 
Trad. d'un Évang. apecr. 


Marie prit à ouvrer de La pourpre au tempic - 
l’autel. 


Una borsa de POLPR A. 


PutLomes:. 
Une Lourse de pourpre. 


Vestirs precioses de PoLPRA. 


F.. et Vert., Lol. 10. 
Vétements précieux de pourpre. 


— Sorte de vêtement. 
Aï mautha rocpra biza 
E manhs almatras per jazer. 
P. Via : Lai on con 


J'ai mainte pourpre bise et maints matclx p- 
coucher. 


CAT. ESP. PORT. Purpura. tr. Porpora. 


2. PorPaL, s. m., pourpre, sorte de «: 
gnité. 
Qu’ el lo toilla del ronraz., 
E qu’ el depona 
Lo menscrexens. 
GuizzAuxe px BERGURDAN : Un sirventes vs 
Qu'il le dépouille dela pourpre, et qu'il dé 


mécréant. 
3. Purrurenc, adj., de pourpre, pr 
pré, purpurin, 
Marmo en color PuargREnc. 


Viola. alcunaes runrunexca, alcoua bio 
Elnc. de las propr., fol. 1Qn # A 


POR 


Marbre purpurin en couleur. 
Violette... aucunc est purpurine , aucuuc blanche. 


4. Pozraten, s. m»1,, lat. punPuranius, 
pourprier, teinturier en pourpre. 
À POLPRIERS, lo portal de la saunaria. 


Cartulaire de Montpellier, fol. 44. 
À pourpriers, le portail de la saunerie. 


PORR, PoY8E, s. m., lat. PoRR&m, poi- 


reau, porreau, sorte de légume. 
Herbas agudas cum es porn, ceba. 

Eluc. de las propr., fol. 31. 
Herbes piquantes comme cest porreau , oignon. 


— Sorte de verrue, 
Per POYR£ oO per caruada. 
Trad. d'Albucasis , fol. 30. 
Par poireau où par excroissence de chair. 
CAT. Porro. sr. PORT. Puerro. 1r. Porro. 


2. PORRAT, s. m., porreau. 
La carga de cebat e de ronnar, tres deners. 
Tit. de 1248. Doar, t. CXVA, foi. 197. 
La charge d'oignoss et de porrsaux, trois deniers. 


3. PReziN, adj., porrosin, qui tient 
du porreau. 

Colra PsR»zINA , verda en colot, et amara 
eu sabor, et aguda cam la berba don pren 
sun nom, dita porr o marrabium, 

Eluc. de las propr., fol. 31. 

Bile porrvsins, verte en couleur, amère en saveur, 
e1 piquante comme l’herbe dont elle prend son nom, 
dite porreau ou marrnbe. 


PORS, s. m=n., lat. PoRus, pore, ouver- 
ture imperceptible dans la peau de 
l'animal par où se fait la transpiration. 
Frejor ee... dels roas del corrs restrictive. 
Per razo de la apercio.. dels Pons, 

Eluc, de las propr., fol. 25 et 74. 
La froidure est. des pores du corps restrictive. 
Par raison de l’ouverture.. des pores. 
CAT. ESP. PORT. IT. Porc. 


2. Ponos, ad., lat. PonoSus, poreux. 
Fast es Pronos, et recuelh dins sa porositat 
ayre qui'l soste sobre l’ayga. 
Ha semblansa d'esponja, es POROZA € ca- 


vernosa. 
Eluc. de las propr., fol. 197 et 135. 
Bois est poreux, et reçoit dans sa porosité l'air 
qui le soutient sur l'eau. 


POR 603 


À ressemblance d'éponge , elle est poreuss et 
creuse. 


CAT. Poros. xse, rORT. 17. Poroso. 


3. PonoziTarT, s. f., lat. roRosrraTem, 
porosité. 
La PoRozITAT de la pel. 
Per razo de la granda POoROZITAT. 
Eluc. de las propr., fol. 65 et 25. 
La porosité de la peau. 
Par raison de la grande porosité. 
car. Porositat. xse. Porosidad. ronr. Porosi- 
dade. xr. Porosità, porositate, porositade. 


PORT, s. #., lat. ponrus, port. 

Las nsus yssiron del ronr. 

Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 21. 

Les navires sortirent du port. : 

Que nos trameta a ronT, € nos € nostra nau. 
Y. de S. Honorat. 

Qu'il nous transmette à port, et nous et notre na- 
vire. 
Fig. Chansos, al roRT d'alegratge 

On pretz e välor s’aten, 
Al rey qée sap et enten 
M'irass en Arago dire. 
Pierre Raïmonp Dr TouLous£ : Atressi cusn. 
Chanson , au port d’allégresse où mérite et valeur 
aspire , au roi qui sait et entend tu m’iras en Aragon 
dire. 
Loc. Coma aquells que son tesmpestat el mar 
dexivon venir a bon Ponr. 
V. et Vert., fol. 33. 
Comme ceux qui sont agités par la tempète en 
mer désireuL venir à bon port. 
Fig. Quar si ns vols a bon roRT traire. 
Pisans DE Constae : Domaa dels. 
Car si tu nous veux conduire à bon port. 
Peritz soi si non veuc al PorT. 
AnxauD DE MARUEIL : Doua genscr. 
Je suis mort si je ne viens au port. 
Abaus que trigue gaire 
Venretz a mal ronr. 
G. Ficuxinss : Sirventes vuelh. 
Avant qu'il tarde guères vous viendrez à mauvais 
port. 
Per que fay mestiers que endresse sa vela à 
pont de salut... ab ven ferven d’amor. 
W. et Vert., fol. 72. 
C’est pourquoi il est besoin qu’il dirige sa voilc 
vers port de salut... avec vent fervont d'amour. 


604 POR 
Pros. Prop del ronr periss soven la nau que 
es passada segura per anta mar. 
F. et Vert., foi. 73. 
Près du port périt souvent le navire qui a passé 
sûr à travers la haute mer. 
car. Port. nse. Puerte. ronT. 17. Porto. 


PORTA, s.J., lat. ponTA, porte. 


Donen quada jorn , a la ponTrA, a paubres 


legris. 
pee PHILOMENA. 

ls donnent chaque jour, à la porte, à de pauvres 
pélerins. 

Eu ona maiso hont totss las PonTAsS seran 


clausas. 
Liv. de Sydrac, fol. 121. 


Ea une maisou où toutes les portes seront closes. 
La ronTA 
De eslvatio 
Don era ls claus torts. 
GEaxonne De MONTPELLIER : Greu m’es. 
Le porte de salut dont était la clef tortue. 
Ponara del cel, via de salvamen. 
_ GUILLAUME D’AUTPOUL : Espersnsa. 
Porte du ciel, voie de salut. 
Prov. Qui bell presen porta , segurs sone s la 
PORTA. 


Fig. 


V. et Vert., fol. 74. 
Qui beau présent porte, hardiment sonne à la porte. 


POR 


Axc. PR. Haussez vos testes, grands portezt, 
Huys éternels , tenez-vous bats, 
Si entrera le roy de gloire. 
CL. Manor, t IV, p. 66. 
Se retrsirent au palais, au chastel et surk: 
portaulzx de ladite ville. 
Œuvres d'Alain Chartier, p. 185. 
CAT. &sP. POST. Portal. 


3. Ponrre, s. m., guichet, petite port, 
porte dérobée. 
Lo ronrzz obri demanes. 
KR. Vipaz De Bezauvpux : Unzs nors. 
Le guichet il ouvrit soudain. 
An rontacs tras lor repaire 
Per on intran li cofraire. 
B. Coasonez : Tans rics. 
Ont des portes dérobées derrière leur demesr 
per où entrent les confrères. 
car. Portell, nar. Portllo. ronx. Porté. v. 
Portello. 


4. PonT&La, s. f., portelle, guichet. 
Per deuant la roarzza es lo glotz ares. 
| Roman de Fierabras, v. foi. 
Par devant le guichet s’est arrêté le gloutos. 
car. Portella. vonr. Portela. ronr. Por 
tr. Portella. 


CAT. ANC. xsr. Porta. xsP. MOD. Puerta. ront.| 5, PosrrnaLLA y 4. f., poterne, petit 


1T. Porta. 


2. PonraL, s. m., portail. 
En son palaitz, lai on s'en vai jaser, 
À cinc rPOBTALS, 
Ginaup ps CALANSON : À lieys cui. 
En son palais, là où elle s’en va reposer, 
portails. 
Fan Pontats e bestors 
De cans e d’arena ab caire. 
BzaTnAnsD DE Bonx : S’abrils e fuelhas. 


Font portails et tours de chaux et de sable avec 


pierre de taille. 


— Trouée, 
En las lissas farai POnTAr. 
RarmoND L'Écaivain : Sephors. 
Dans les palissndes je ferai troude. 
Loc, fig. Raso semblaria, 
Si a Amor plasis, 
Que m’amenes a PORTAL. 
UX TRAOUBADOUR ANONYME : Ges ancara. 
Il semblerait raison , s’il plaisait à Amour, qu'il 
n'amenat à éerme. 


porte. 
Per ana rosrantLa s’en son tait cinc enblst 
F. de S. Honcrat. 
Par une poterne s’eu sont tous cinq enfais. 
ir. Postieria. 


iyacinq|6, Ponracuz, s. m., lat. ronricas, per- 


tique. 
. Jhesus anava el temple, el ronrscts à 


Salomo. 
Trad. du N.-Test., S.Juas, . 15 


Jésus allait au temple , au portigue de Salons 
Entro dedins lo Ponrscux del sobeirs pee- 


veire. 
Trad. du N.-Test.,S. Manc, ch. if 


Jusque dedans le portique du souverain prit. 
CAT. &sP. PORT. 1T. Portico. 


7. PORGE, PORGUE, s. m., porche, par- 
tique. 
Aquest dos fo fait el roncx de la claustra. 


Cartulaire du Bugue, td. 
Ce don fut fait au parrke du clotire. 


POR 
Lo ronous de Sanh Peyre que hom apela 
ciotat Leonina. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 109. 
Le portique de Saint-Pierre qu'on appelle cité 
Léouine. 


8. Ponrisn, s. m., lat. ponTaRIuS, por- 
üer, guichetier. 
En cort de rei mi baton li Poartza. 
BERTRAND Dx Bonn : Jeu m’escondisc. 
En cour de roi me battent les portiers. 
Fuy PORTIENS. 
Rarmonp p'Avioxox : Sirvens suy. 
Je fus portier. 
Fig. Lo don de temor es ronrIzns de la gran 
mays0. 
F. et Fert., fol. 46. 
Le don de crainte est portier de la grande maison. 
Adj. La sirventa POnTIRTRA 
Brev. d'amor, fol. 162. 
La servante portière lui ouvrit. 
car. Porter. xs». Portero. rour. Porteiro. 17. 
Portiere. 


>- PoaTawISA , s. m., portier. 
S’el roxraxtans non dis de no. 
Un TaOUBADOUR AHONYME , Coblas ssparsas. 
Si le portier ne dit de nou. 


©. PonrTar, v., lat. pontane, porter, 


transporter, supporter. 
Coma l’ase del moll que ronra aytan vo- 
tontiers lo blat del paure coma del ric. 
F. et Vert., fol. 54. 
Comme l’âne du moulio qui porteautant volontiers 
e blé du pauvre comme du riche. 
La sentara mesclaia 
Qu'ien solia senchar, 
Lassa! non l’aus ponran. 
P. Basc: Ab greu cossire. 
La ceinture mélée que je soulais ceindre, malheu- 
ruse ! je n’ose la porter. 


Que tot hom, que pognes PoRTAR armas, 


engues ad elhk 
8° PBiLONEXA, 


Que tout homme, qui pôt porter armes, vint à lui. 
fg. Negus non ponrana la pena del autre, 
Liv. de Sydrac, fol. 67. 
Nul ne portera la peine de l’autre. 
Pois Amor mi vol honrar 
Tant qu’el cor vos mi fai ronTan. 
FoLquet DE Mans&iLze : En chantan. 


POR 605 


Puisqu’Amour me veut honorer tant que dans mon 
cœur il me fait vous porter. 
Non aurem , negus, plns de cabal, 
Ni’n ronranzx escrit el nostre briou 
Ad aysselh jorn que rendrem com£’ a Dieu. 
RAIMOND DE CASTELNAU : Mon sirventes. 
Nous n’aurons, nul , plus de cheptel, ni n’en por- 
terons d’écrit sur uotre bref en ce jour que nous ren - 
drous compte à Dieu. 
Loc. Hom volpilh qne rorTA bateyra. 
LE moine px MonTAuDon : Be m’ enueis. 
Horome lécbe qui porte bannière. 
Segrai tant c’om me PonT a la tomba. 
À. Daxtez : Si m fos amors. 
Je suivrai tant (jusqu’à ce) qu’on me ports à la 
tombe. 


— Supporter. 


Qu’ en patz ronarzs son mal. : 
V. de S. Honorat. 
Qu'en pais il supportét son mal. 


— Comporter, conduire. 


Se ponrzr fort valentsment 10 dit conte jove. 
Chronique des Albigeois , |. 102. 
Se comporta fort vaillamment ledit comte jeune. 


— En parlant de la gestation. 


Elephant... PonTA dos aus son concebement 
Eluc. de las propr., fol. 247. 
L’élépbant... porte deux ans sa conception. 


— Produire , engendrer. 


Las autras fan PonTan efans a las femnas 
mas qu’en bevo. 
Liv. de Sydrac, fol. 55. 
Les antres font portier enfants aux femmes pourvu 
qu’elles en boivent. 
Loc. Lo frag que ronra l'albre de sobrietat. 
V, et Vert., fol. 102. 
Le fruit que porte l'arbre de sobriété. 
Ieu suy aitan malastracx 
Que de malsstre PORT la flor. 
Ramsaup D'Osaner : Er no sui. 
Jesuis autant malheureux que de mslheur je porte 
la fleur. 


— Emporter. 


Alexandres, que tot lu mon avia, 
No’n ronTET ren mas un drap solsmen, 
Pows px Cavourir : Er nos. 
Alexandre, qui avait tout le monde, n'en em- 
porta rien excepié un linceul sculement. 


— Diriger, conduire. 


606 POR 
Fig. El cor nou wi ronra. 


G. RiQuixr : À Sant Pos. 
Le cœur ne m'y porte pas. 


— Avoir, faire paraître. 
__ Tan feras caras PORTATZ. 
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 16. 
Tant farouches faces vous portes. 
Loc. S'ieu ronras a Dieu tant lial fe, 
Elh m'agra fag plus aut d’emperador. 
Paves:ira e. 
Si je portasse à Dieu si loyale foi ,il m'aurait fait 
plus élevé qu'empereur. 
Obediensa deu PORTAR 
À motas gens qui vol amar. 
Le cours pe Poiriens : Pus vezem. 
Obéissance doit porter à nombreuses gens qui 
veut aimer. 
Tag li gran senbor e baro li roatavax mot 


gran ouor, 
F. de Guillaume de Saint-Didier. 


Tous les grands seigneurs et barons lui portaient 
moult grand honneur. . 
Quel pro el conoyssen 
Vos ronrox senhoris. 
Pons DE CaPDU&IL : Ja non er. 
Vu que les preux et les connaisseurs vous portent 
seigneurie (rendent hommage). 
Aqailh que ronto testimoni fals. 
Liv. de Sydrac, fol. 4r. 
Ceux qui portent témoignage faux. 
Loc. fig. Ges hom no pot ronran a fil 
Ni a bou talh totas amors. 
R. Vinas pe BxzauDun : En aquel. 
Onne peut point porter à fil ni à bon tranchant 
toutes amours. 
Atretan m’en PORTARIA 
Col plus rics reis qu’el mon sia. 
T. ps Hueuxs 27 px RecuLains : Cometre us. 
Pareillement je m'en porterais comme le plus 
puissant roi qui au monde soit. 
Part. prés. Evesques e abbatz ronTaANs crossas. 
PuiLonmexa. 
Evêques et abbés portañt crosses. 
Albre bell e autz e PonTAx mots de bells frutz. 
V.. et Vert., fol. 56. 
Arbre bean et élevé et portant moult de beaux fruits. 
Part. pas. 
Tan gran peril que tan lea fo roRTATz. 
Giraud DE BoaneiL : Al honor Dieu. 
Si grand péril qui ei légèrement fut supporte. 
Anc. Fr. Le trésor de l'Église qu'il avoit mau- 
vaisewent portet. 
| Chronique de Cambray. 


POR 


Voyez Aunmas, Bass, Fr, Fui!, Pois 
TEsTIMONI, Vipa. 
CAT. ESP. PORT. Portar. 17. Portare. 


1. Porr, s. 7., agrément de la vie, 
conutentement. 
Del gran ronr e del plazer 
Qu’ ea soil aver lo jorn e’l ser. 
B. Cazvo : Eaquer. 


Du grand contentement et du plaisir que j'ai «r:- 
tume d’avoir le jour et le soir. 


— Port, manière, maintien, 


En 508 ronTz servar temprament. 
Eluc. de las propr., fol. 71 
En ses manières garder retenue. 
En tot ton gienh, en tot ton roar, 
D’erguel mostrar te garda fort. 
Libre de Sencgua. 
En teute ta façon , en tont ton msaixtiez, de mus- 
trer orgueil garde-toi fort. 
caT. Port. xsP. pont. Porte. rr. Porte. 


12. PORTAMEN, s. m., 
tume , façon. 
Noyritz et enfonnaiz en bonss costamss et 

en bells rozTanzns. 


Garda mesura e tempremen en tots sx 
rORTAMENS. 


habitude, cou- 


V. et Vert., fol. 56 et res. 
Nourris et instruits en bonnes coutumes «t « 
belles habitudes. 
11 garde mesure et terapérament dans toutes» 
habitudes. 
ANG. FR. L’y envoyoit tant pour les visiter 
Que pour scavair de leur bon porime:. 
Purzirre Hxcsnos, p. 55. 


Resta en joye et senreté da bon portemex 


de son fils. 
RaBeLais, liv. LV. ch 2 
Nous aultres jeunes chevaliers y feyes 
grant portement et y soustenîmes mains cop 
mortels. 


Ils ne disent pas que tu n'eusses fait be 


portement. 
Roman fr. de Fisrabras, liv. XI, part. x, ch. jai 
CAT. Portament. POnT. 17. Portamento. 


13. PORTADURA, 5. f., portée, proæ 
niture. 
Ben m'a presa desaventars 


C’aia perdat ma rosrapuaa. 
LÆ de s. Honoiit. 








POR 
Bien m'a prise démventure que j'aie perdu ma 
progéniture. 
Diens non vol, segons nature, 
Que verges porte POATADURA. 
Trad. d'un Evang. apocr. 
Dieu ne veut pas, selon nature, que vierge porte 
progeniture. 
auc. ra. Lase! dolente! quel portéure ai-je 
faite? Poarquoi tendi-je onques mes ma- 
meles à iceuls? 
Chr. de Fr., Rec. des Hist. de Fr., t. III, p. 187. 
ir. Portatura. 


14. Ponranon, s. m., porteur, nou- 
velliste. 
Ponranos © mostrador d'squest public es- 
troment. 
Tit. de 1281. Arch. du Roy., J. 330. 
Porteur et produetcur de cet instrament public. 
Palafres ambladors, 
Beus e plans PORTADORS. 
GixAUD DE SALIGNAC : Esparviers. 
Palefrois ambleurs, beaux et doux porteurs. 
L'un ronranon, l'altre castiador. 
Trad. de Bède , fol. 48. 
L'un nouvelliste, autre grondeur. 


CAT. ESP. PORT. Portador. 17. Portatore. 


15. PonTasFLu, 5. f., porte-seau. 
Ab son magre chantar dolen 
Qu’es chans de vielha PonTAS= IS. 
PIERRE D'AUVERGNE : Cantarai. 


Avec son maigre chanier dolent qui est chant de 
vieille porte-seau. 


16. PonTacaRK, s. »1., porte-chair, 
pourvoyeur. 
Ponracanx e galiot. 


RatmonD D’AVIGNON : Sirvens suy. 
Portechair et forban. 


7. APORTAR, V., lat. APPORTARE, ap- 
porter, amener. 
Avia fach AronTan candelas e susari. 
V. de S. Honorat. 
Avait fait apporter chandelles et suaire. 
Fig.  Assalz APORTEnA razos. 
Gtaaun De Boawrit : À ben chantar. 
Assez j’apporterais de raisons. 
No n'escapero mais .II11. que APORTERO las 
aovelhus. 
PHILOMEN:. 


POR 607 
N°en échappèrent que quatre qui apportèrent les 


nouvelles. 


— Conduire , guider. 
Dieas m”’ ArorTt’ a bona fi. 
P. Vipaz : Abril issic. 

Dieu me conduise à bonne fin. 

Pert. pas. Car el lo degra aver APoRTAT. 

Trad. du Code de Justinien , foi. 44. 

Car il devrait l'avoir apporte. 

CAT. ANC. ESP. ÆAportar. IT, Apportare. 


18. Componr, s. m., conduite. 
Cel que ben se revort 
Ades pot miels blasmar vostre comronr. 
BexTaanD DE Bonn : Atornat m’er. 


Celui qui Lien se souvient incessamment peut 
mieux blâmer votre conduite. 


— Action, intensité, force. 
Vey caut e freyt entremesclar, 
Ab l'an pot l’antre amortar, 
E son abdui d’engal coxronr. 
RAMBAUD DE VAQUEIRAS : Los frevols. 
Je vois chaud et froid entreméler , avec l’un peut 
l’autre se mitiger, et ils sont tous deux d’égale in- 
tensité. 
caAT. Comport. ss». Comporte. 17. Comporto. 


19. CuxmronTa, s. f., comporle, soric 
de tour ou de réduit placé au-dessus 


d’ane porte pour en défendre l'accès. 

Desus fo la cumronra de grans cayros talhats. 
Roman de Fierabras, v. 3999. 

Dessus fut la comporte de grands quartiers taillés. 


20. ComPonTAxCza , s. f., Santé, réus- 
site, végétation. 
Non poya far frac ni bona comronrTancza. 


L’Avangeli de li quatre semencz. 
Ne puisse produire fruit ni (avoir) bonne réusqite. 


21. COMPORTAMEX, s. %I., conduite. 
Que fassam comronraxax et hobras segon 
lo siea mandames. 
Abr. de l'A. etdu N.-T., fol. 2. 
Qne nous fassions conduife et œuvres selon le sien 
commandement. 
Lautet fort lurs personas e lur coxron- 
TAMENS. 
Hist. de la Bible en prov., fol. 21. 
Lous fort leurs personnes et leur conduite. 


22. COMPORTAR , v., porter, compenser. 


GCo8 POR 
Part, prés. À rason de .1x. florins por merc… 
han comronranr l'autre. 
Règ. des Etats de Prov., 1401. 
À raison de neuf florins par mare... l'un portant 
l’autre. | 
CAT, &sr. PORT. Cormportar. 1r. Comportare. 


23. Drponran, ®., lat. pxponrane, amu- 
ser, divertir, déporter. 
S’en van per pzronran lonc ribiera de mar. 
VF. de S. Honorat. 
S'en vont pour s'amuser le long du rivage de 
mer. 
Per qu’om adoncx mot volantiers 
S’en vai defora pzponras. 
Brev. d'amor, fol. 47. 
C’est pourquoi alors moult volontiers on s’en va 
divertir dehors. 
Mas qui ab vielha s paronra . 
Suavet sajarna e jay. 
T. D8 BEATRAND ET DE GAUSBERT : Gausbert. 
Mais qui avec vieille se déporte doucement s’a- 
muse et git. 
Subst. Cui jois nou platz ni pzPonTan. 
GinauD ne Boanaiz : Ops m’agra. 
À qui joie ne plaît ni le divertir. 
axc. #2. Ki à une vile prucheine 
Voleit aler pur déporter. 
Maure DB Faance, t. II, p. 90. 
En la forest de Compiegne chsca et se de- 
porta en tel deduait jusques vers l'entrée de 
l'yver. 
En chaces de bois se deporta une pièce de 
tens. 
Gestes de Louis-le-Débon., Rec. des Hist. de Fr., 
+ VI, p. 150 et 152. 
As tables vont aucuns jouer 
Ou aus esches pour déporter. 
Roman du Châtelain de Couci, v. 4Bo. 
ANC. CAT. «sp. Deportar. 1T. Diportare, 


24. DEronr, s. 7#., amusement ; passe- 
temps, divertissement. 
Iea no pretz un denier 
ÂAntre næ»onTr ni autra benananss. 
T. pe Sonpez £T De BERTRAND : Bertrans. 
Je ne prise uu denier autre amusement ni autre 
bien-être. 
Lo vostre bel paronrt. 
G. Riquita : L'autr’ier. 
Le votre beau divertissement. 


POR 


ANC. ra. Par solss et par deperr. 
Roman de La Rose, v. 456. 
ANG. CAT. Deport. se. Deporte. rx. Diporte. 


25. Emponran, ENPORTAR , ., emporter, 


enlever. 
Li angel l’EmPonTAvax 
Sus el cell dreita via. 
V. de S. Honcrat. 
Les anges l’emportaient sus au ciel directenest. 
El diable l'awroara 
Ins sl foc d’ifern. 
G. Frountaas : Sirventes vel: 
Le diable l’emsporte dedans au feu d'enfer. 


— Vaincre, surpasser, avoir le desc. 
Pieg que Richartz l’xwronra 
E plas sanidamen. 
Montan Sasrax : Coes de Tolon. 
Pire que Richard il l'emporte et ples hust- 
sement. 


— Porter avec soi. 
Part. prés. Dieus.. tot so que pot esser el 


far, sino faits... 1mronTAxS imperfectie. 
ÆEluc. de das propr., foi. 8. 


Dieu... tout ce qui pent être il pent faire, su: 


faits... emportant imperfcction. 
Loc. Venra’N Artus, sel qu'amronrsr lo ati 
P. CARDISAL : A1 nos del 
Viendra le seigneur Artus, celui qui emperts !: 
chat. 
ir. Importare. 


26. Reponrar, v., lat. RePonTaRe, ren 


porter, rapporter. 
Raronros la nueg escura 
Totz los frugz amagadamen. 
Brev. d'amor, fol. 1x. 
Rapportent (pendant ) la nuit obscure tess 
fruits secrètement. 
Ab algunss mercasdariss venia, et arr 
TAVA aur, argent. 
Eluc. de las propr., fol. 161. 
Avec aucunes marchandises il venait , et remxr- 
tait or, argent. 
Plus tost puesca RRPORTAR cascun dicts. 
Leys d'amors, fol. : 
Plus Lôt puisse rupporter chaque cossposites. 
CAT. «sp. PORT. Reportar. :T. Riportare. 


27. SUPPORTAR ; SUPORTAR, V., lat. sr? 
POBTARE, supporter, cndurer. 


| 
| 
| 
| 


POR 


Non podien endurar ni euronran las 
ramds alermas que fasia. 
Chronique des dibigeois, col. 43. 

Îls ne pouvæient endarer ni supporter les grandes 
armes qu’il causait. 

SupronTox grands despensas. 

Statuts de Provence. JuLus , t. Ï, p. 350. 

Supportent de grandes dépenses. ‘ 


. Fig. Avoir sur les bras. 
Egiptias los suponravon formen. 
, Abr. de PA. et du N.-T., fol. 10. 
Les Égyptiens les avaient sur les bras fortement. 
AT. Suportar, soportar. AnNC. xs». Soportar. 
ESP. MOD. Suportar. POnT. Supportar, 50- 
portar. 17. Sopportare. | 
}. SUPPORTATIU, adj., supportatif, 
propre à faire supporter. 
Votz... es... d’amor exitativa.., de tribalh 
UPPORTATIVA, de euuech expulsiva. 
Eluc. de las propr., fol. 46. 
Voix... est... d'amour excitative..…. , de tribulae 
ion supportative, d’ennui expulsive. 
9. Supponracio, s. f., supportation, 
qualité de supporter, support. 


POR 609 
Que l'empire des Grecs il ôtêt, et aux Latins le 


transportät. 


En aotra persona TRA#NSrPORTAR per douacio. 
For de Montcuc. Ord. des R. de Fr., 1463,t. XVI, 
p. 132. 
Eu autre personne transporter par donation. 


— Se rendre en uu lieu. 


Se TRANSPORATON d’aquest realme en los su- 
tres realmes. 
Tit. de 1424. Hist. de Languedoc, t. IV, pr., 
col. 422. 
Se transportent de ce royaume dans les autres 
royaumes. 
Part. pas. Foron Trasrontar en Sichem, 
Trad. des Actes des Apôtres, ch. 7. 
Furent transportés en Sichem. 
car. Transportar. se. Transportar, traspor- 
tar. roAT. T'ransportar. 1r. Trasportare. 


33. TnansPoRT, s. "., transport. 


Sino que y aya mandamen de TRANSPORT. 
Fors de Béarn, p. 1075. 
Sinon qu’il y ait commandement de transport. 
caT. Transport. user. Transporte, trasporte. 
pont. Transporte. 1r. Trasporto. 


Membres. los basses s0 dels nautz supron-| 34. ‘TRANSPORTAMEN , TRASPORTAMEN , 


racIO, cum les pes. 
Eluc. de las propr., fol. 33. 


Membres... les bas sont des hauts supportation, 
omme Îes pieds. 
cse. Suportacion. tr. Sopportazione. 


o. SosarronTaR, v., surmonter, do- 
miner, subjuguer. 
Aitals amors me sOBR&PORTA. 

Roman de Jaufre, fol. 86. 
Pareil amour me surmonte. 
La ira que lo sosazronTa lo turmenta. 

F. et Vert., fol. 11. 

La colère qui le surmonte le tourmente. 


1. SorzronTAn, 2., supporter, tolérer. 


Mas vos, sOTSPORTANT tot cura, 
Trad. de la 2° Epit. de S. Pierre. 
Mais vous, en supportant tout souci. 


2. TRANSPORTAR, TRASPORTAR, %., lat. 


TRANSPORTARE, ftrausporter, trans- 


férer. 
Que l’emperi dels Grex ostes, 
Et als Latius lo raasronrus. 
F. de S. Honorat. 


s. m., translation, transposition. 
Per aquel TaAsPORTAMES. 
#. de sainte Enimie, fol. 43. 
Per cette translation. 
TRANSPOATAMEN de paraulas. 
Leys d'amors, fol. 132. 
Transposition de paroles. 
car. Transportament. xsr. Trasportamiento. 
1r. Trasportamento. 


35. TRANSPORTACIO, TRANSPORTATIO, 


5. f., lat. TRANSPORTATIO, translation, 
transport. 


De la quel... TRANePOnTATIO parla La de- 


cretal. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 102. 


De laquelle. translation parle la décrétale. 


Non obstant squela rRansronracito, 
Arbre de Batalhas, fol. 112. 
Nonobsiant ce transport. 


— Traduction. 
Se fsy per... raaAnsPOnTATIO de grec en lati. 
Leys d'amors, fol. 44. 
Se fait par. translation de grec en latin. 


77 








6Gto POS 


car. Transportaci6. xse. Transportacion, tras- 
portacion. ronT. Transposicäo. 1v. Tras- 
portazione. , 


PORTULACA, s. f., lat. PORTULACA , 


pourpier, sorte de plante. 
PonTuLaca es. linitiva, bamectativa..…, 
val contra constipacio. 
Cam 50... PORTULACA, solatri e semlans. 
Eluc. de las propr., fol. 220 et 104. 
Le pourpier est... lénitif, humectatif..… , il vaut 


contre coustipation. 
Comme sont... pourpier, solandre et semblables. 


POSICIO, rosirro, s. f., lat. Postrio, 
position, situation. 
La penultima es longa per Posrrio. 
Leys d'amors, fol. 11. 

La pénultièine est longue. par position. 

Que la Posicto del membre sia Postcro sim 
la qual sia asegurada la dolor. 

Trad. d'Albncasis, fol. 57. 

Que la position du membre soit position avec la- 
quelle soit fixée la douleur. 
cat. Posicié. xsr. Posicion. ronr. Posicäo. Tr. 


Posizione. 


a. Posrriv, adj., lat. postrivus, positif. 
Subst. PosxTrtus es squel qne no pren l’nna 
forma d'autre, mas que el mezeysse pauza. 
Leys d’amors, fol. 49. 
Le positif est celui qui ne prend pas l’une forme 
d'autre, mais qui lui-même se pose. 
cart. Positiu. use. rorT. 17. Positivo. 


3. PonenT, s. m., lat. PONENTEM , po- 


nent, couchant, ouest. 
De levant entro a PONENT. 
V. de S. Honorat. 
De levant jusqu'à couchant. | 
Levan, grec e trasmontana, 
Maestre, PORENT. 
Brev. d’amor, fol. 4r. 
Levant, grec et tramontsne , mistral, couchant. 
caT. Ponent. sr. Poniente. 17. Ponente. 


4. Ponpas, v., lat. poxerx, pondre, 


faire des œufs. 


Iranda.. anal auzel manjant carn roN doas 


vetz l'an, sino ela. 
Eluc. de las propr., fol. 278. 


Hirondelle. nul oiseau mangeant chair ne pond 


deux fois l'an, sinon elle. 


POS 


Part. pas. Csut l’estras a Pos? son hnoc. 
Natures d'alcus auseis. 
Quand l’antracbe « ponds son œuf. 
ANG, FR. Alcyons ,.… pounent et escionent les. 
petits lez le rivaige. 
Les cocques des dens œufs jadis poraz: ri 
esclous par Leda. 
Rasestais, Liv. V,ch.6 et (0. 
CAT. Pondrer. sr, Poner. pont. Pür. 7. 
Porre. 


5. Posrirran, v., apostiller, annoter. 
Maestre de theologia qne tota la Biblia 1 »- 


TILLET Utilmen. 
Cat. dels apost. de Roma, {ol. 15. 
Maître de théologie qui toute La Bible 47° 
utilement. 
xsr. Postilar. vonT. Postillar. rr. Pastillare. 


6. APPOZICIO, APPOSITIO, APOSITIO, 5. /. 


lat. APposiri0, adjonction, appositice. 
Buis plex difereus per AProzrcIo de divers'tat. 
Eluc. de las propr., Ki & 
Ait plis différents par apposifion de diversï':. 


— figure de grammaire. 

APrrosiTios es sjnstamens de dos noms + 
tantins ses tot meia. 

Ajustatz per APOsITIO. 

Leys d’amors, fol. ir «tir 

L’apposition est l’uuion de deux noms substa- 
tifs sans aucun médiateur. 

Uuis par apposition. 
CAT. AposiciÔ. xsP. Aposicion. Pont. Apres 

cao. 1T. Apposisione. 


7- APONHER, &PONDRE, %., joindre, ur;. 
atteindre , parvenir, redoubler d'i:- 


forts, apposer. 
Auc malvestatz en vos no poc caber. 
Ni nalhs mals syps acostar ni arowpat 
Iranx RirOLs : A vlas tze. 
Oncques méchanceté en vons ne put contecir. s. 
nulle méchante qualité aborder ni attrindre. 
Auzit ai dir que vassals, pos desrreia, 
Deu aronuer tan tro fassa colp onrat. 
RaïmOND DE Mrravaz : Dons beo st 
J'ai ouï dire que vassal, depuis qu'il dévie. : 
redoubler d'efforts tant jusqu'à ce qu'il fase co: 
honoré. 
M euseignon qu’ ab joi m° aroxe:. 


A. Danrnez : Lauqoss 


Ils m'enseignent qu'avec plaisir je m'amrs:: 


POS 


Flac cor ab lui non s’ ro. 
G. AnkLiEn Ds TOULOUSE : Ara farai. 
Läche cœur avec lui ne s’unit pas. 
Part. pas. Tela poirids ni aposta ni cozida ni 
trancada, 
Cartulaire de Montpellier, fol. 39. 
Toile pourrie ni rejointe ni cousue ni trouée. 
Adonc cant no son aArosras, son dogs dictios. 
Leys d’amors, fol. 12. 


Alors quand elles ne sont pas apposées, elles sont 
deux mots. - 


ANC. ESP. Aponer. IT. Apporre. 


8. ApPosTiza, s. f., apposition, rappro- 
chement. 
Vescoms... , zo es APosTiza de ves e de coms. 
Gramm. provenç. 
Vicomte..., c’est rapprochement de vi et de 
CONTE. 


9. AposriT, adj., du lat. aposirus, posti- 
che, faux, usurpateur, intrus. 
Keis aposriTz, Marselha us ochaisona. 

Ginaup DE Luc : Ges sitot m’ ai. 

Roi intrus, Marseille vous accuse, 

Pels amadors APOSTITZ. 
B. MaaTiN : Companbho. 
Par les amants faux. 


Ricx malvatz de pretz APOSTITz. 
AanauD DE CoTiGnAcC : Mout desir. 
Riche méchant de mérite usurpateur. 
e 


ANC. ESP. Apostis0. 


10. APosTURA, s. f., adjonction, appli- 


cation. 
Ses arosTuRA de mays o de plus. 

Leys d'amors, fol. 49- 
Sans application de davantage ou de plus. 


11. APOSTURAB, 2., adjoindre, réunir. 
Per aytal adjectio, s0 es per APOSTURAR. 
Leys d’amors, fol. 115. 

Pour pareille adjonction , c'est-à-dire pour réunir. 


12. ComPosICIO, COMPOSITIO ,| COMPOZI- 
CIO, COMPOSITION , $. f., lat. COMPOSI- 


TIONeM, Composition , arrangement. 
Dieus en si ha summa simplicitat ses tota 


COMPOZICIO. 
Eluc. de las propr., fol. 8. 
Dieu en soi a suprême unité sans nulle composi- | 
fon. 





POS : Gr: 
Final comrosrrto et accordi sobre los dichs 
contrats. 
Tit. de 1276 de la cité de Périgueux. 

Finale composition et accord sur lesdits contrats. 

Far composrrions o confections de medicinas. 
Fors de Bearn , p. 1078. 

Faire des compositions ou confections de médecines. 


— Terme de grammaire. 
Ajustar per appositio Oo per COMPOSITIO. 
Leys d'amors, fol. 101. 
Réunir per apposition ou par composition. 
cAT. Composiciô. sr. Composicion. PORT. 
Composicdo. 1r. Composizione. 


13. CowroxeDon , s. /n., compositeur. 


Amigables coMPuN£DORs. 
Tit. de 1269. Arch. du Roy., K. 17. 
Amiables compositeurs. 


anc. car. sep, Componedor. ronx. Compocdor. 


14. COMPONDRE, COMPONRRE, v., lat. 
COMPONCRE, COMposer, accommoder, 
arranger, disposer. 


En la man senestra non li lec ajostar 
Ni componrre los detz. 
F. de S. Honorat. 
Fa la main gauche elle ne lui permit d'ajuster ni 
d’accommoder les doigts. 


— Terme de grammaire. 
So es can se COMPO, coma descortes, 
Leys d’amors, fol. 101. 
C'est-à-dire quand il se compose, comme DISCOUS- 
TOIS. 
Part. pas. Figura, o es simpla o es comPosTA. 
Gramm. proven(. 
Figure, ou elle est simple ou elle est composée. 
anc. ra. Dist qu’il voloit pronver que Dex ne 
fust mie divisibles ne départiz en diverses 
parties ne compost. 
Le Liv. de la loi au Sarrazin, p. 97. 
car. Compondrer. Esr. Componer., rant. Com- 
pôr. 17. Componere, comporre. 


15. ComPOSTAMEN , adv., conjointement. 
Bom es 
Faitz de diversas res 
ComMrosTAMENS. 
Sazos 
Sc fa COMPOSTAMENS 


612 ‘POS 
Del terps e d’elemons. 
Nar ne Mons : Al bon rey. 
L'homme est fait de diverses choses conjointe- 
ment. 
Saison se fait conjointement du temps et d'élé- 
ments. 


16. EmpostC10, IMPOStTIO, ENPOZITIO, 
ENPOSITION , 5. f., lat. rMpOstTIONEM, 
imposition, impôt. 

Quaitis de totas questas e de totas malas xx- 
POSITIONS. 


For de Montcuc. Ord. des R. de Fr., 1463, t. XVI, 


p- 125. 
Quitte de toutes questes et de toutes mauvaises 


impositions. 
Metre xmpostcros.…. sus s05 homes. 
Arbre de Batalhas, fol. 102. 
Mettre impositions.… sur ses hommes. 


— Application. 
Hom se poyria be pecar en la amroxrrro 
del nom. 
Nom de la segouda rærosrrio. 
Leys d'amors, fol. 41 et 43. 


On pourrait bien se tromper dans l'application 
du nom. 


Noms de la seconde imposition. 
CAT. Imposici6. wsr. Imposicion. ronT. Impo- 
sicäo. 17. Imposizione. 


17. Imposr, s. m., lat. 1mposirum, im- 
pôt, imposition. 
Lo turosr ho lo care... mes sus. 


Tit. de 1424. Hist. de Languedoc, t.\V, pr., 


col. 422. 
L'impôt ou la charge... mis dessus. 


caT. mposit. xsp. Impuesto. vont. 1r. Im- 
posto. 


18. Empost, ENposr, adj., lat. 1mposi- 
Tus, organisé, bâti, constitué. 
Cavailiers non es el mia, 
Ni o par, que que hom s’en dia, 
Qu’ el mon non a plus ral xxposr 
Que fezes vilania plus tost. 
Roman de Jaufre, fol. 100. 
Chevalier il n’est point, et il ne le paraît pas, 
quoi qu'on en dise, vu qu’au monde il n'y a pas 
plus mal organisé, qui fit vilenie plus tôt. 


— Subst. Contrefait, infirme. 
Paeis s’es mes en balans 


POS 


L’ awupoer 6°l benestaus. 
Grmaus.»zx Bones : Be m era be: 
Depuis que s'est mis en balence le comtrefair « 
le bienséant. 


19. ENPOSTAMEX, ade., adjonctivement, 
par adjonction. 


Alcunss vetz l’habitntz se lia xyrosranxs 


am son cazual. 
Leys d'amors, foi. 117. 


Aucunes fois l’article se lie adjonctivement ave 
sou régime. 


20. EXPOSITIO, EXPOZITIO, ÆESPOSITIO, 
ESPOZETIO , $. f., lat. EXPOSITI0, e- 
position, explication. 

8. Augusti nos despon en la nsPozrrzo & 


Avangeli. 
PF’. et V'ert., fol. &. 


Saint Augustin nous explique en l'exposition à 
l'Évangile. 
Lor diray l’ axrozrrt0 
D’ est albre d amor, declaram 
Tot so que ay tocat denan. 
Brev. d'amer., fol. 6. 
Je leur dirai l'explication de cet arbre d'a". 
déclarant tout ce que j'ai touché aupermvant. 
Las nspossr10s dels Avangelis. 
Cat. dels apost. de Rome, fol. 56. 
Les expositions des Évangiles. 
CAT. Exposicié. xse. Exposicion. ronr. Ex 
sicao. IT. Esposizione. 


21. EXPONEDOR, s. M., commentateur. 


interprète. 
Fleso, trob bo sxromapon de les olmpr 
Cat. dels apost. de Roma, fol.”. 
Flegon , très bon commentateur des olympus” 
Axc. usr. Exponedor. 


22. EXPONER, ESPONER, RXPONDRE, 7. 
lat. exponrae, exposer, expliquer, dc 


‘ terminer, donner l'explication. 
Per especificar, axPONDRE € declarar. 
Leys d’'amors, foi. 118 
Pour spécifier, exposer et déclarer. 
Quai drechamen la xsro. 
Maraieu Dx Querct : Tant say. 
Qui droitement l’explique. 
Part. pas. Joan Fabre, jeu ai fach un den: 
À ton fraire , et a m’en ben sxx* 
T. nE B. CABsONEL Er pe J. Fans : Jess Fais 


POS POS 6:13 


Jean Fabre, j'ai fait une demande à ton frère, et{ axc. va. Vo bianté tesmongue et despon! 


il m'en a bien donné l'explication. Qu'il n’a si bele en tot lo mont. 
So que dessus vos ay tocat Roman del conte de Poitiers, v. 175. 
E gent sxrosr e declarat. ANC. Car. Dispondrer, xs». Disponer. roaT. 
Brev. d'amor., fol. 18. Dispér. tr. Disporre. 
Ce que dessus je vous ai touché et gentiment | 
expliqué et déclaré. 26. DeposiT, DEPOSITE, s. Mm., lat. Dxpo- 
ANG. FA sirum, dépôt. 


Brièment la matère espondre et deviser. 
Roman de Berte, p. 6. 


asp. Exponer. pont. Exp6r. 17. Esporre. A faire le dépôt. 


3. DisposiTio, DESPOZITION , DESPOSECIO, |  Estrumens que faran de parosirz et de re- 


s. f., lat. Disposirionem, disposition. gonofsences D Mouvallie da max sc 
Segon la pssrosscro de las estelas. tututs ontpellier, du XX1° siècie. 


Arbre de Batalhas, fol. 69. Acte qu’ils feront de dépôt et de reconnaissance. 
Suivant la disposition des étoiles. CAT. &sr. PORT. Deposito. 17. Deposito, diposito. 


Cel qu’ es sosmes a la divina ptsposrrio. , 
Trad, de Bède, fol. 56. | 27- DEPOSITO, 5. m., dépôt. 


À far lo pærosir. 
Fors de Béarn, p. 1094. 


Celui qui est soumis à la disposition divine. Aquest contrats es appelats naposrro. 
Derairana DISPOZITION. Trad. du Code de Justinien, fol. 35. 
Statuts de Montpellier, de 1258. Ce contrat est appelé dépôt. 
Dernière disposition. 
car. Disposiclé. xse. Disposicion. rour. Dispo- | 28. Derosirio, s..f., lat. D&POSITI0, dé- 
sicäo. 1r. Disposisione. position. 


... Que concentisso a la pærosiTio de Hylde- 
4. DesPoNEMENS, s. m., exposition, | 


explication. Cat. dels apost. de Roma , fol. 145. 
Los noms e las razos e los pasrouz mers. Qu'ils consentissent à la déposition de Hildebrand. 

Pisans DE Consiac : El nom de. cAT. Deposict6. ssr. Deposicion. Pont. Depo- 
Les noms et les raisons et les expositions. sicäo. 1t. Deposizione. 


5. DasponEn, DESPONDRE, %., lat. pis- 


pPONERe, disposer, façonner. 
Ges la bella qu’iea pins am no s’albir 
Qu'en re l’ensenh ni’l casti ni'l pzspona. 


29. Drrones, v., lat. pepon£ne, dépo- 
ser, dégrader. 
Qu’ el lo toilla del porpal, 


RAIMOND DE MIRAVAL : Amors me fai. E qu’ el paroxa 
Que la belle que j'aime le plus point ne s’imagine Lo menscrezens. 
qu’en rien je l’enseigne ni la corrige ni la façonne. GuiLLaumE DE BERGUKDAN : Un sirventes vuoill. 
. . Qu’il le dépouille de la pourpre, et qu’il dépose 
— Expliquer, exposer, signaler. Je mécréant. 
Propheta ni apostol en loc non o pssro. asp. Deponer. ront. Depér. 1r. Deporre. 


IzanN : Diguas me tu. 


Prophète ni apôtre en (nul) lieu ne l’explique. 
ai que ma on 0 
Qaan hom lor ver en cantan lor nespox. dépositaire. | 
R. Gaucezu pe Buzias : À penas. Daposiranis et commanditaris. 
Je sais que mal leur est quand leur vérité ca Fors de Béarn, p. 1081. 
chantant on leur signale. Dépositaire et commanditaire. 
Si col proverbi O DEsPO. CAT. Depositari. ESP, PORT. IT. Depositario. 
P. CAnDiNaL : Atressi com. 


Ainsi comme le proverbe l'explique. 31. Derosirar , v., déposer. 


614 POS 


Part. pas. Realmen naposrraDa la soma. 
Fors de Béarn, p. 1085. 
La somme réellement déposée. 


car. xsP. PORT. Depositar, 17. Depositare, di- 
positare. 


32. DePoNEN, s. m., lat, DEPONENtEM, 


déponent, terme de gramwnaire latine. 
En romans non havem pePonex. 
Leys d’amors, fol. 74. 
En roman nous n’avous pas de déponent. 
caT. Deponent. xsr. Deponente. ronT. De- 
poente. 17. Deponente. 


33. OrPpozirio, s. f., lat. oPposirro, 

opposition , résistance. 

Fan falsas oppoztrios e fan failsas letras per 
greviar e per trebalhar a tort los antres. 

PV’. et Vert., fol. 15. 

Font de fausses oppositions et font de fausses 
lettres pour grever et pour tracasser à tort Les autres. 
caT. Oposiciô. xsr. Oposicion. PORT. Opposi- 

cäo. 1T. Opposizione. 


34. OPPonEn, v., lat. oPPONERe, Oppo- 
ser, objecter. 
A cui vol oProxza la prescripcion. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 82. 
À qui il veut opposer la prescription. 
Encontra sarrazina gen 
Non vei baro qui s oPONA. 
GirauD DE Bonne : Tals gen presi. 
Contre la gent sarrasine je ne vois pas de baron 
qui s'oppose. 
asr. Oponer. ronT. Oppér. 1Tr. Opporre. 


35. Prerosiri0, s. f., lat. PRaxPos1TI0, 
préposition. 
Le la pR2POsIT10 € de la conjanctio. 
Gramm. provenç. 
De la préposition et de la conjonction. 
PexposiTios es una part d'oratios. 
Leys d’amors, fol. 101. 
Préposition est une partie de discours. 
caAT. Preposiciô. nsr. Preposicion. ronr. Pre- 
posicäo. 17. Preposisione. 


36. ParRPOSITIU, adj., prépositif. 
Tant al PA&POS1TIU orde quant a] subjonctiv. 
Leys d'amors, fo. 1or. 
Tant à l'ordre prépositif qu’au subjonctif. 
Esr. IT. Prepositivo, 


POS 


3%. Pazsosr , s. m., lat. Paazposirus, 
prévôt, préposé. 
En la sua cort si era lo Parsosr de Limotses. 
V. de Savari de Mauleor. 
En la sienne cour aussi était le prévôt de Limsæes. 
Au lo sagrestan lo rR«BOoST consentia. 
YF. de S. Honoret. 
Avec le sacristain le prévôt consentait. 
car. Prebost. xse. ronT. Preboste. 1r. Preros 


38. PREBOSTAT, 5. f., prévôté. 


Totas fermas e Pa&sOSTATz e bavylias. 


Ord. de Philippe-le-Bel , de 1306. 
Toates fermes et prévôtés et baillies. 


esr. Prebostad. 


39. Paeroner, v., lat. Ppaazroxeec, 
résoudre, prendre la résolution, « 
proposer. 


Part. pas. Ja agues el razxroscr de no f:: 
cansos entro que agues cobrat lo castel £: 
Miraval. 

V.. de Raimond de Mirersl 
Bien qu’il eût résolu de ne faire de chansca } 
qu’à ce qu'il eût recouvré le chiteau de Mirawii. 


xs». Proponer. roar. Propôr. rr. Proporre. 


4o. Prorozicio, s. f., lat. PROPosITio. 
proposition. 
Aquesta Paorozicro : Dies es, assats © 
nataralment a tot entendement manifesta. 
Eluc. de Las propr., Ki 1. 
Cette proposition : Dieu est, assez natarciltsrt 
est à lout entendement manileste. 
caAT. Proposicié. xsP. Proposicion. rour. Pre- 
posicäo, 1Tr. Proposisione. 


41. REPONER, REBONER, V., lat. En 
NeRe, reposer, déposer, coucher, er 
terrer. 

Ira m fai destorbier, 
E no sai on me azPoxaA. 
B. pe VEnxTADOUR : La doux. 
Tristesse me fait dérangement , et je me sais os je 
me repose. 
Greu vienrai ses cordnelh, 
E vuelh c’om vieu mi axrowa. 
P. Ramon DE Tourouss : Pos b pris 
Difficilement je vivrai sans chagria, et je =: 
qu'on m'enterre vif. 
O qu'om tot via lo nesoma. 


P. Vipaz : Car”amie. 
Ou que tout vif on l'enterre. 


POS 
art. pas. 


No sia ausosr, si mor, plus c’ un mastin. 
GuirLauxe Ds Tuprua. 
Qu'il ne soit enterré, s'il meurt , plus qu'un mâtin. 
nc. F2. Et cil qui n'a soing de fabler 
Qui repoz ert en la corbeille. 
Fabl. et cont. anc.,t. 1V, p. 183. 
sp. Reponer. pont. Repér. 1r. Riporre, 


à. Rerosr; s, m., riposte, ritonrnelle, 
refrain. 
Dansa, eu lo rurosr, deu haver .111. bordos. 
Al qual aarosr es la tornada. 
Leys d'amors, fol. 6. 
Danse, au refrain, doit avoir trois vers. 
Auquel refrain est le retour. 


3. REPOSTURA , 5. f., retraite, cachette. 


S’es esconduz en sas AEPOSTURAS. 
Trad. de Bède, fol. 49. 
S'est caché dans ses retraites. 


ï. SuPPONER, v., lat. SUPPONERC, sup- 
poser. 
Nos surPONEM terzamen. 
Doctrine des Vaudois. 
Nous supposons troisièmement. 
se. Suponer. PoaT. Suppér. 17. Supporre. 


5. SupPosironi, s. m., lat. SUPPOSITO- 


AIUM, support, appui. 
Pueis al auzel lo pauzatz, 
Si com hom fai surrosironi. 
Deupes DE Prapes , Aus. cass. 
Puis à l'oiseau vous le posez , ainsi comme on fait 
upport. 
sp, Supositorio. PORT. IT. Suppositorto. 


5. TRANSPOZITIO, s. f., transposition, 
translation. 
Aquest vicis se fay regalarmen en .vrr. ma- 
lieras ; la primiera es TRANSPOsITI08. 


POS 6:15 


Part, pas. subst. La pacomrosra conoysh hom 
can ve € se deriva de dictio composta. 
Leys d'amors, fol. 5. 
Ov connaît la décomposée quand elle vient et se 
dérive de mot composé. 
car. Descompôndrer. usr. Descomponer. ronr. 
Descompér. xt. Discomporre. 


48. Drzaronwues, v., abaisser, hu- 


milier. 
Qa’ om leve lo trachor 
E’l jast pazaronna. 
P. CanDinAL : Falsedat. 
Qu'on élève le traître et abaisse le juste. 


49. INTERPOZICIO, ENTERPOZITIO, $. f., 


lat. xNTERpOsITIO, interposition. 

Solhel... appar falbent et apres despar per 
INTERPOSICIO de nivols. 

Eluc. de las propr., fol. 116. 

Le soleil. apparaît roussätre et après disparaît par 
énterposition de nuées. 

La dictios sona miels per la axr£nrozrrro 
de la letrs que no faria , la vocals denan vocal, 

Leys d'amors, fol. 143. 

Le mot sonne mieux par l’interposition de la let- 
tre qu’il ne ferait , la voyelle devant la voyelle. 
cAT. {nterposiciô. zse. [nterposicion. PonT. In- 


terposicäo. 17. Interposisione. 


bo. Enrerrosrriu, adj., interpositif, 


qui s'interpose. 

Replicatio... RnTERPOSITIVA et mitigativa. 

Esranposrriva es dicha, quar entrepauza 
las ditas consonaus entre la premiera letra e 


la vocal subsequen. 
Leys d'amors, fol. 110. 
Redoublement..…. interpositifet mitigatif. 
Est dite inferpositive , car elle interpose lesdites 
consonnes entre la première lettre et la voygelle sub- 
séquente. 


TaansrozrTios, es cant una o motan dictios | POSSESSIO , PossESSION, POSSECIO, s. f., 


on pauzadas en loc no convenable. 
Leys d’amors, fol. 108. 

Ce vice se fait régulièrement en sept manières; 
à première est transposition. 

Transposition, c’est quand un ou plusieurs mots 
ont posés en lieu non convenable. 
AT. Transposiciô. sr. Transposicion, trasposi- 

cio. ronT. Transposicäo. 1r. Trasposisione. 


7. DECOMPONER, DECOMPONDRE, 2., 
décomposer. 


lat. pPossessionem, possession, pro- 
priété. 
Tro cobres sas POssxss10s. 
BonirACE DE CASTELANE : Era pueis. 
Jusqu'à ce qu’il recouvrât ses possessions. 
El dalfis te vostras rossass1os. 
GnanarT : Comte Karle. 
Le dauphin tient vos possessions. 
Loc. Dregz es doncs que aion Dieu en lur #0s- 
$ESSIO. 


616 POS 


Seran en rossessro de la terre dels vivens. 
Prenes rossessro del regne del cel. 
V. et Vert., fol. 58 et 82. 
Il est donc juste qu’ils aient Dieu en leur pos- 
session. 
Ils seront en possession de la terre des vivants. 
Prenez possession du règne du ciel. 
Si es plag de rossesstox. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 15. 
Si c’est plaid de possession. 
car. Possessiô. xsp. Posesion. PoRT. Possessäo. 
IT. Possessione. 


2. Possesson, s. m., lat. POSSESSOR, pos- 
sessenr, propriétaire. 
Si aquelom, que es veucutz de la causa qu’el 


ten, fo Bone fidei Possesson. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 18. 


POS 


User et posséder bonnement, paisillement. 
Dexirat ai Possazrn 
Grat dels pros e manentia. 
G. Riquies : Creyre m'as. 
J'ai désiré posséder affection des prenx et riche. 
Neguna terra non tenia ni POssaztA. 
F. de Bertrand de Bora. 
Nulle terre il ne tenait ni possedait. 
Part. pas. Aquells... cuy Diensaura rosssrr 
en aquest segle. 
F. et Vert., fol. 58. 
Ceux... que Dieu aura possédés eu ce siècle. 
Per la qual antiquament fo rosszzrpa. 
Eluc. de las propr., fol. 163. 
Par laquelle anciennement elle fnt possedee. 
car. Posseir. xsr. Poseer. ronr. Posnur.r 
Possedere. 


Si cet homme , qui est évincé de la chose qu’il | 7. DEsPOssRzZIR , v., déposséder, de- 


tient , fut DE BONNE FOI possesseur. 
cAT. Possessor. xsr. Posesor. PORT. Possessor. 
ir. Possessore. 


3. PossEzEYRE , POSSEZIDOR , $. ., POS- 
sesseur, propriétaire. 
Lo rosszzysz, per la cauza possezida. 
Leys d’amors, fol. 13r. 
Le possesseur, par la chose possédée. 
Possazioons de la terra dels vivens. 


Verays POSSEZIDORS. 
V. et Vert., fol. 58 et 56. 


Possesseurs de la terre des vivants. 
Vrais possesseurs. 
car. Posseidor. ss. Poseedor, ronT. Possui- 
dor. 17. Posseditore. 


4. Possessiu, adj., lat. POSSESsIVUS, pos- 
sessif, terme de grammaire. 
Es dits Possnssrus, quar siguifica possessio. 
Leys d’amors, fol. 57. 
Il est dit possessif , car il signifie possession. 
caT. Possessiu. asp. Posesivo. ronT. 1T. Posses- 
sivo. 


5. Possxknan, v., posséder. 


Cals PossxDA o cals non. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 19. 
Quel possède ou quel non. 


6. Possentn, POSsEzZIR ,., lat. PossIprRe, 
posséder, jouir. 
Usar e rosszorn bonament, paiziblament. 
Terrier de la Confrérie du Saint-Esprit de Bor- 
deaux , fol. 190. 


pouiller. 
Part. pas. 
De que autre a tort sia DESPOSSESITZ. 
Gurciauxs De Mon : D’ an sirvem- 
De quoi autre à tort soit dépossédé. 
Car ien l’ay pesposr. 
Abr. de l'A. et du N.-T., fol. 15. 
Car je l'ai dépossédé. 
CAT. Desposseir. sr. Desposeer. 


POST , s. f., lat. rosris, planche, p+ 
lier, poteau. 
Que tot an’ hom trisar 
Sobr’ana Posr menudamen. 
Dxupes DE PaADES, Æws. ci. 
Que tout on aille écraser sur une planrhke e- 
puement, 
Las »osr eran entorn enrevironadas de pes- 
ras preciosas. 
PnLonsx. 
Les potsaux étaient environnés autour de pisr 
précieuses. 
Axc. rR. Lia & un post bien estreit. 
Deuxième trad. du Chastoicmant , csni. 11. 
Ne remest viex espées ne viex escuz à pes. 
Roman de Rou, v. 51. 
car. Post. 2sP. porT. Poste. 


2. PosTELA, s. f. dim., planchette, pe- 
tite planche. 
Aïats une sotil PosTELA. 
Deupss ps Paanxs, fus. cas. 
Ayes une petite planchette. 
CAT. Posteta. 


POT 


3. Posrez, s. m., poteau. 


En senhal de senhoria hi plantet forcas e1 


POSTEL. 
Te. du xinte siècle. Dour, t. VIIT, fol. 265. 





POT 


Bons estribots 
Non tiers pels PoTz. 
Guaup ps CASRIERE : Cabra. 
Bons estribois tu ne tires pas par les lèvres. 


617 


En signe de seigneurie il y planta fourches et! 2, Por, s. m”., lat. porus, l’action de 


poteau. 


4. PosrTar, s. m., bas. lat. PosTaATum, 


palissade, cloison. 
O per POSTAT 0 per paret. 
DeEuprs ps PrADrs, dus. cass. 
Ou par palissade ou par muraille. 
Cou si fos POsTATZ © murs plans. 


F. de S. Honorat. 
Comme si ce fût palissade ou mur uni. 


POSTIER , s. m., petit pain, sorte de 
redevance que percevait le poustier, 
ou garçon de four. 

No penrai.. tortels ni farina ni rosriss. 
. Cartulaire de Montpellier, fol. 124. 


Je ne prendrai... tourteaux ni farine ni petit 
pain. 


POSTULAR , ®., lat. PosTuLARe, pos- 
tuler, demander. 
Assatz son ome que non podun POsTULAR 
per autre. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 4. 
Assez sont bommes qui ne peuvent postuler pour 
autre. 
Part. prés. Nos, PosTULAN et requeren. 
Pris. conc. par les R. d'Angleterre, p. 4. 
Nous, demandant et requérant. 
ESP. PORT. Postular. 


POTARIA, s. f., poterie. 
L’obratge de la Poranta del estanh. 
Tic. de 1438. Hist. de Nîmes, t. AU], pr., p. 258. 
L’ouvrage de la poterie de l’étain. 


2. Porursa , 5. m., poticr. 
Teuler e rorarxea. 


Trad. de l'Évang. de l'Enfance. 
Tuilier et potier. 


POTZ, s. m. pl., lèvres. 
Porz s0 ditz, quar potare, d’on ve aqucl 
nom, vol dire beure. 


Eluc. de las propr., fol. 42. 
Lèvres sont dites, parce que POTARE, d'où vient ce 
nom , veut dire boire. 


ICI, 


boire. 
Loc. Non es jorn qu’ ab mi no bega 
À ror de baril. 
Leys d'amors, fol. 32. 
Il n’est jour qu'avec moi il ne Loive à méme de 
baril. 


POTZ, pourz, s. m., lat. puTeus, puits. 
Voyez Denixa, t. III, p. 60. 


Vaigra mais fos negat en un rorz. 
Drupss px Paanss : Del bel desir. 
Il vaudrait mieux que je fusse noyé dans un puits. 
Faras cavar Un POUTSZ. 
F. de S. Honorat. 


Tu feras creuser un puits. 
Fig. La meton el rorz d’yffern. 
Liv. de Sydrac, fol. 97. 
La mettent au puits d’enfer. 
Loc. Solatz e chans de bon grat 
E conort cazon en »oTz. 
G. RiQuiEa : Ab lo temps. 
Soulas et chant de bon agrément et espérance 
tombent en puits. 
cat. Pou. ssr. Poso. pont. Pogo. 1r. Pozzo. 


a. Purear, adj., lat. PUTEALES, de puits. 
Aygas, alganas 50... PUTKALS. 


Eluc. de las propr., fol, 150. 
Eaux , aucunes sont... de puits. 


3. Pozanis, adj., de puits. 

Quau 50 dos poses pres de si, le plus preon 
atira l’ayga del autre; si no es PozAD1s, de leu 
si corrump. 

Elune. de las propr., fol. 150. 

Quand deux puits sont près de soi (l’un de l’au- 
tre ), le plus profond attire l’eau de l’autre; si elle 
n’est pas de puits, avec facilité elle se corrompt. 


4. Pozar, ®., puiser. 
Una femna de Samaria venc PozAR aygua. 
Trad. du N.-Test. S. Jean, ch. 4. 

Une femme de Samarie vint puiser eau. 

Non cesson de pozan aiga de la font viva 
de paradis. 

V.. et Vert., fol. 37. 

Ne cessent de puiser eau de la fontaine vive de pa- 
radis. 
ARC. CAT. Pouar. 


78 


618 PRA 
5. POTzADOR, 5. m., puisenr. 


Eatro a la careira del PoTrzAnoR. 


Ti. du xu° siècle. Arch. du Roy. Toulouse, 
J. 322. 


Jusqu’à la rue du puiseur. 


6. PozaNDIER, s. m., puiseur. 
Per regardar las botes en les quals porto 


ayga li dig PozanDIan. 
Cartulaire de Montpellier, ia fine. 


Pour regarder les barriques dans lesquelles por- 
tent eau lesdits puiseurs. 


7. PozaNDIEYRA, 5. f., puiseuse. 
Alcan o alcuna dels digs pozandiers o ro- 


ZANDIEYAAS. 
Cartulaire de Montpellier, in fine. 


Aucun ou aucune desdits puiseurs ou puiseuses. 


8, Pozaranca, s. f., fosse, mare, 


cloaque. 
Qu’om tot via lo reboua 
En privada POZARANCA. 
P. Vinar : Car” amiga. 


Que tout vif on l’ensevelisse en fosse privée. 


POUDREL, $, m., poulain. 


Per s'amor vos don un raupaar. 
BERTRAND DE Boan LE riss : Pos sai cs. 
Pour son amour ( par amour pour lui) vous donne 
un poulain. 


POSSA, poussa, s. f., mamelle. 


La roussa li det, e la pres. 
V.. de S. Honorat. 

La mamelle lui donva , et il la prit. 

Venra temps que seran benbauradas las 
mayres que non engenraran, e las rossas que 
uon alacharan. 

“Hist. de la Bibl. en prov., fol. 65. 

Viendra temps que seront bienheureuses Îles 
mères qui n’engendreront pas, et les mamelles qui 
n’allaiteront pas. 


PRAT, s. m., lat. PRATUM , pré. 


Quan vei florir rrRarz e boyssos. 
| E. CatRELs : Mout mi plats. 
Quand je vois fleurir prés et buissons. 


Pel gent estin ni per las flors del PraT. 
CE MOINE DE MONTAUDON : Aras pot. 


Par le gentil été et par les fleurs du pre. 


ANC. FR. Ung certain prar.. ouquel prat ung 


PRA 


lurs noiwmé Jehan de Clavaire eust boz:e. 
pastarer. 
Lett. de rém., 1442. CanrenTier, 1. ILE, ol 


CAT. Prat. nse. roRT. Prado. rx. Prato. 


2. PRADAL, s. m., pré, prairie. 
El tornei rengat, espes, 
À Saill, fora del PRADAL, 
N'aic lo bon elme que tan val. 
G. DE BERGUEDAN : Talans w : 
Au combat aligné, épais, à Sail, hors de !:1 
rie, j'en eus le bou heaume qui tant vaut. 
Dos deniers del PRADAL. 
Cartulaire du Bugue, foi : 
Deux deniers de la prairie. 


AnC. Es. Pradal. 


3. PRADELR ,PRADEL, 5. M. dim., je 
petit pré, pelouse. 
M'anava sol per on P&ADEt.. 
GUILLAUME p’AuTroüL : L'aotr 
J’allais seul par ua preau. 
El dontz PrRADELu 
El vergier on chanton l’auxelb. 
P. Vipas : Pois ut. +. 


Et la délicieuse pelouse et le verger où cis:'. 


les oiseaux. | 
anc. FR. Le roi descendi, après man:er, : 
prael, desoux la chapelle. 
JoinviLLs, p.*. 
Esr. Pradillo. xr. Pratello. 


h-. PRADET, s. m. dim., petit pré. 
En on rraper, culhen flor, 
Encoatrei pastora ses par. 

J. Este ve : L'autr'ir 


En ua petit pré, cueillant fleur, je resox:r. 


bergère sans pareille. 


- Volc esser venc en an PSADET. 
R. Vipaz DE Brraunux : En aquel 1r= 
Il voulut être vaincu dans un perée pre. 


caAT. Pratet. xsr. Pradito. 


5. PraDa, s..f., prairie, pré. 


Non chan per anzel ni per for... 
Ni per reverdir de la PRADA. 
RanmBAuD D'ORANGE : Non char 
Je ne chante pour oiseau ni pour fleur... &:1- 
le reverdir de la prairie. 
Par la flor en la papa. 


MarcaBrts : Lango. :. 
La fleur paraît dans la prairie. 


PRA 


ANC.r8. Se logèrent tous ensemble an bout 


de la prée en une ville. 
MonsTreLer, t. II, fol. 11. 


6. PnaDaniA, s..f., prairie. 
Vergiers © PASDARIAS. 
Brev. d'amor, fol. 46. 
Vergers et prairies. 
Passan vilas e borcx e boys e PRADAR1I A. 
Roman de Fierabras, v. 64. 
Ils passent villes et bourgs et hois et prairie. 
ANG, FA, Les saius enmi la praerte. 
Roman del conte de Poitiers, v. 1123. 
Forès et praeries tont ce n’i faut noient. 
Roman de Berte, p. 14. 
CAT. ESP. PO8T, Praderia. 17. Prateria. 


7- PRaDELA, 5. .f., prairie. 
Els prats Marimonda, qu’es bela la PRADELA. 
Ar si fay Ferabras armar en la pranrra. 
Roman de Fierabras, v. 1293 et 132. 
Aux prés de Marimonde , qu’est belle la prairie. 
Maintenant Fierabras se fait armer dans la prairie. 


PRATICA, s. f., lat. PRAcTICA, pra- 
tique. 
La PrRATICA € uzança. 
Doctrine des Vaudois. 
La pratique et usage. 
CAT. 8sP. Practica. PORT. 17. Pratica. 


2. PuacrTic, adJ., lat. PRACTICUS, pra- 
tique. 
Entendement paacric…. es dit PRACTIC, quar 
praxis vol dire operacio. 
Ars mechanica et PRACTICA. 
Eluc. de las propr., fol. 22 et 105. 
Entendement pratique. est dit pratique, parce 
que PBAXIS veut dire opération. 
Art mécanique et pratique. 
ANC. FR. Juger de ce à quoiil est prauc, et 
dont il fait profession. 
Joyeusetez, Facéties, etc., p. 10. 
cAT. Practic, xsr. Practico. PORT. 17, Pratico. 


3. PRATICAMEN, s. m., pratique’, ce qui 


regarde le praticien. 
De fesiqua sai ieu aisi sometamens 
E de rethorica e dels PRATICAMENS. 
Preaax De ConBtac : El nom de. 
De physique je sais aussi supérieurement ct de 
rheturique et des pratiques. 


4. PRATICAR , v., pratiquer, exercer. 


PRA 


En las cors ont an a PRATICAR. 
Statuts de Provence. Bouy, p. 8, 
Dans les cours où ils ont à exercer. 


G19 


CAT. xsP. Prachicar. ponT. Praticar. 17. Pra- 
ticare, 


PRAU, adj., lat. PRAvus, pervers, mé- 
chant. 
Las pravas obras. 
Trad. de Bède, fol. 60. 
Les perverses œuvres. 
CAT. Prau. ns». rr. Pravo. 


2. PRAVITAT, PRAVETAT, 5. /., lat. PRA- 
VITATE"”N, perversité, iniquité, dépra- 
yation. 

La pRavaraz dels mols homes. 

Cant el sufre las duras PnaAviTaz dels bomcs. 

Trad. de Bède , fol. 22 et 50. 

La perversité des hommes méchants. 

Quaud il souffre les dures iniquités des hommes. 
ANC. en. Nous appellons les pravitez de l'âme, 

vices. 

Anc. trad. des Paradoxes de Ciceron, fol. 9. 

cAT. Pravitat. zsr. Pravedat. ronr. Pravidadc. 
1T. Pravità, pravitate, pravitade. 


3. PRAVAMEN , adv., perversement. 
Nuiïls non pot aver misericordia en altrui, 
que, vivent PRAVAMEN, no l’a en se. 
l'rad. de Bède, ful. 64. 
Nul ne peut avoir miséricorde pour autrui, qui, 
vivant perversement, ne l’a pas en soi. 
ir. Pravamente. 


4. DEPRAvAR, %., lat. pEPRAvARe, dépra- 
ver, vicier. 
Part. pas. La libertat natural dels mals es ne- 
PRAVADA... per obstinacio, 
Eluc. de las propr., fol. 8. 
La liberté naturelle des méchants est viciée.. par 
obstination. 


CAT. &sP. PORT. Depravar. tr. Depravare, 


5. AnePhAvar, 2., gâter, endommager, 


dépraver. 
Part. pas. Los digs consols an... la conoy- 
chenssa. de aiguieras ADRPRAVADAS. 
For de Montcuc. Ord. des R. de Fr., 1463, 
t. XVI, p. 16. 
Lesdits consuls ont... la connaissance... des ruis- 
seaux d'arrosage endommagés. 


620 PRE 


PRAZIN, s. f., lat. pnasiwa, prasine, 
terre verte. 

Pnrazix es terra Oo greda vert cum porr, per 
que es dita PRAzIN, quar prazon en grec vol 
dire porr. 

Eluc. de las propr., fol. 267. 

La prasine est terre ou craie verte comme por- 
reau , c’est pourquoi elle est dite prasine, parce que 
PRAZON en grec veut dire porreau. 


PREBENDA , PasvenDaA, s.f., lat. PRGE- 

BANDA , prébende, bénéfice. 

Senhors qne an alcanas PAzsenN DAS a douar, 
que las donan a personas non dignas. 

V. et Vert., fol. 16. 

Seigneurs qui ont aucunes prébendes à donuer, 

qui les donnent à persounes non dignes. 
Ien vio de paupra PARVENDA. 
Hucvxs pe SainT-Cya : Servit. 

Je vis de pauvre bénéfice. 

CAT. ESP. PORT. IT. Prebenda. 


2. ParvenDan , ®. , prébender, donner 


une prébende. 
Part. pas. ÀAm degua et am canorgues Pax- 
VENDATZ. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 217. 
Avec doyen et avec chanoines prébendés. 
as». Prebendar. 
Le car., le porr. et l’rr. font usage 
du paar. pas. Prebendat, prebendado, 


prebendato. ; 


PRECIPIENT, ad}. lat. PRancIPIENTEM, 


ordonnant, commandant. 
Per voluntat de Dieus PARcCIrIENT 0 eficient. 
Auctoritat PRAECIPIENT et imperativa. 
Eluc. de las propr., fol. 6et Q. 
Par volonté de Dieu ordonnante ou efficiente. 
Autorité ordonnante et impérative. 


PREDA, s. f., lat. PRaEDA , proie. 
Lor rRxDa et vianda, es carn. 
Eluc. de las propr., fol. 64. 
Leur proie et nourriture , c’est chair. 
ir. Preda. 


2. Parano, s. m., lat. prardaton, ra- 
visseur, pillard. 
Cel que lor tol alcana chausa sobremonta 


la cineltat de tos PREADORS. 
Trad. de Bède, foi. 4o. 


PRE 
Celni qui leur enlève aucune chose sarpasse 2 
cruauté de tous pillards. 
AXC. ra. Le sage parlant nous ottraie 
Que le predeur deviendra prore. 
Ysoper, 1, fab. Gr. Rosear, t. 11, p. $. 
ir. Predatore. 


PREDICAR , PREzICAR , ®., lat. PRarn:- 
came, précher, réprimander, publir. 
annoncer. 

Pazpican devon lo poble. 
La nobla Leycsce. 
Is doivent précher le peuple. 
Paxzrcava soven, l'an, 
Los grans miracles del cors sau. 
VF. de S. Honorat 
Il préchait souvent , (dans) l’année, les gran 
miracles du corps saint. 
Qui s vol far dels autres predicaire, 
Deuria se PRA&DICAR eissamen. 
Pons ps CAPDUEL : So qu’ ban. 
Qui se veut faire des autres le prêcheur, deva. 
se précher également. ° 
Degran mielhs Paazicar à las gens. 
R. Gauceza : Ab grans trabelbs. 
Tls devraient mieux prether aux gens. 
cAT. esr. Predicar, port. Prégar. rr. Preé-- 
care. 


2. PaRDIC, PREZIC, s. m., préche, ser- 
mon, prédication, remontrance. 
Ab forsa, ab Paznic 
Et enoi a fastic. 
Un TROUBADOUR ANONYME , Coblas espar: :: 
Avec force , avec préche et ennui à dégoët. 
Roma, grans fasticx 
Es d'aosir e d'entendre 
Los vostres PRRZICx. 
G. Fiauninas : Sirventes vai 
Rome, grand dégoût c'est d'ouir et d'entrer. 
les vôtres sermons. 
Senher, ni ra2zIC ni sermo 
Non aia maïs entre nos dos : 
Si m’es amic, amiga us s0. 
GAVAUDAN LE VIEUX : Desemparatz. 
Seigneur, ni remontrance ni sermon qu'ils: 
ait plus entre nous deux : si vous m'êtes ami, sm 
je vous suis. 


?. PREDICATIO, $. f., lat. PRarDjcAarTIs 


prédication, publication. 


PRE PRE Gar 


Ta no vols demostrar ta Ps&DICAT30 car. zsv. Predieador. ronr. Prégador. 17. 


En gleyza. Predicatore. 
{sanx : Diguas me tu. 


Tu ne veux pas développer ta prédication eo | P REGAR, PREGUAR, PREYAR, v., lat. 


église. PRECARI, prier, supplier, adresser des 
Per lor raspicarto convertiron lo mon. prières 
V. et Vert., fol. 36. ,.. 
Par leur prédication ils convertirent le monde. Le irai Free. Ba x al 
ANC. CAT. Predicaciô, xsp. Predicacion. Pont. J'irai la prier à 08 Siods. F0 epree 
Prégaçäo. xx. Predicasione. Tot jorn e tota naeyt PAxGAvAnN Dieu. 
4. PnReDICANSA, PREZICANSA, 5. f., pré- PRILOMENA. 
dication Tout jour et toute nuit ils prizient Dieu. 
àb Lam Tos temps serai de PakYAR temeros. 
D He lamen Gur D'Uiszc : Ges de chantar. 
C Fa'sa PREDICANSA. r Toujours je serai pour prier limide. 
G. Fiouinas : Sirvetes vuelh. Fur. Mielhs ama selh que rn20U4 temen, 
Avec tromperie de fausse prédication. Que no fai selh que rauçeuaA ardidamen. 
Nrnonees ni pr ARNAUD DE ManuwEiL : Aissi cum. 
on val un ou de gallina. . Mieux aime celui qui prie en craignant, que ne 
| Mancaznus : Per savi’L. fait celui qui prie bardiment. 
, Le sermoner ni prédication ne vaut pes un œuf Totas las domnas PR«GAvA d’amor. 
€ pouie, V.. de P. Vidal. 
1r. Predicensa. 


Toutes les dames i] priait d'amour. 
5. PRrepIc AIBE, PREDICADOR, PREDICA- Substantiv. No fo lo pRarans mas folhors. 
TOR, PREDIQUADOR, PREZICAYBE , PRE- G. FaiDir : Gen fore. 
? QUADOR, PR , PRE Le prier ne fut que folie. 


ZICADOR , 5. M., lat. PRGEDICATOR , | car. Pregar. 1r. Pregare. 


prédicatenr, précheur. 


2. Prec, s. m., lat. pREcem, prière, su 
Fols es lo PRazicAYRE l é 9 > P + SUP- 
Que ben dits e vuclha mal far. p'icauon. 
P. CanDiNAL : Tans ricx. Mos pascx no val re ses te, 
Fou est le prédicateur qui dit bien et veuille Gur F OLQUET : À te Verge. 
mal faire. Ma prière ne vaut rien sans toi. 
PRaDICATOR E’ls ausells qu’en lur latin fon Pancs, 
Tenc per meillor Quecs a sa par. | 
Quan fai l'obra que manda far. À. Daniez : Mout brails. 
P. CanpiwAL : Predicator. Et les oiseaux qui, dans leur langage, font sup- 
Prédicateur je tieus pour meilleur quand il fait Plication, ebacun à sa compagne. 
l’œuvre qu’il commande de faire. caT. Pregs. 17. Prego. 


Aquist fals PRazICADOR 


3. PRzGuIRRA, PREGAIRA,; PRECAIBIA, 
Au mes lo segl’en error. 


G. Ficurrnas : No m laissarai. s{., priere, supplication. 

Ces faux prédicateurs ont mis le monde dans Ab belles PAzGuIERAS 
l'erreur. En diversas manieras. 
Adjectiv. Be m’enueia............. AnnauD DE ManuriL : Tan m’ abellis. 

… D’ avol clergue PREDICAIRE, Avec de belles prières de diverses manières. 
Les moixz De MonraAuDon : Be m’enueis. Exancida es la tua rasaatra devant Dieu. 

Bien il m’ennuie... de méchant clerc prédica- PRILOMEN A. 

teur. Est exaucée la tienne prière devant Dieu. 


ANC. CAT. Preguiera. GAT. MOD. Pregaria. 1T. 


— En parlant des religieux Dominicains. Preghiera, pregueria, pregaria. 


Prior provincial dels PR&DIQUuADoORS. 


Cat, dels apost. de Roma, fol. 199. ñ. PRECATION, 5. f., Val. PRECATIONCM , 
Prieur provincial des précheurs. priere,. 


622 


PRE 


PRE 


Longa e devota razcaTioN am lo cor contrit | PREGONESSA , s. f., du lat. Paarcu- 


e hamiliat. 
Carya Magalon., p. 33. 


Longue et dévote prière avec le cœur contrit et 


humilié. 
ir. Pregagione. 


5. PREIAIRE, PREYADOR, PREGADOR, S. ., 


suppliant, solliciteur, amoureux. 
De genoills 
Li sui leial PARIAIRE. 
G..Faimir : L’onrats. 

À genoux je lui suis loyal suppliant. 

No vol mas sol un rREYADOs. 

BERTRAND DE Bon : Rassa. 

« Elle ne veut que seulement un amant. 
Motz PntGaposs demandon e no son pas 


yssauzilz. 
V. et Vert., fol. 87. 
Beaucoup de solliciteurs demandent et ne sont 
pas exaucés. | 
car. Pregador. 17. Pregatore. 


6. APREGAR, APREYAR, Ÿ., prier, Sup- 
plier. 
Fai s ades plus APRzYaR 
Où plas la destrenh sos talans. 
Drupes px Prapss : Ab lo dous. 
Se fait incessamment plus prier; où plus la presse 
sun désir. 
Non son per batalhar, mas per Dieus Arrx- 


GAR. 
Lett. de preste Jean à Frédéric, fol. 19. 
Ne sont pas pour batailler, mais pour prier Dieu. 


7. Paecanr, s. m., lat. rRRCARI&S, pré- 


caire, possesseur à titre de précaire. 
Cals causs pot esser donada € laïssada ad 


antre PRAACARI, 80 €s per precs O per amor. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 86. 


Ntum, publication, promulgation. 
Per la PA=GONESsA grent 
Non podian atrobar l'enfant. 
F. de S. Honorat. 
Pour (malgré ) la grande publication ils ne pas- 
vaient trouver l'enfant. 


2. PRECONISATIO, s. f., préconisalion, 
publication. 
Las PR&ECONISATIOS que toco tots. 
Tit. du xin siècle. Doar, t. CXVIEI, fol. 34 
Les publications qui touchent tous. 
CAT. Preconisaciô. xsr. Preconisacton. ro: 
Preconisacäo. 


PREMER, v., lat. PREMERe, presser, 
comprimer, serrer, tendre. 


Part. pas. Semblon razains PAxwS en troiil. 
LANTELM : Leofran qu' ill. 
Semblent raisins pressés en pressoir. 
Eras l’a si PREDt e gros. 
GuiLLAUME DE BERGUEDAN : Un sirventes. fr 
Maintenant il l'a si tendu et gros. 
Fig. Chascus vices es PR&Ms per paor. 
Trad. de Bède , fol. 4j. 
Chaque viee est comprimé par peur. 


- ANC. CAT. Premer. 17. Premere. 


2. PRESSA, PREISSA , s. f., presse, fouie. 


Bella m’es Prassa de blezos. 
BERTRAND DE Bonn : Ar ven la 
Belle m'est presse de bliaux. 
Per que la raxissa fo tan gravs 
VF. de S. Alexis. 
C’est ponrquoi la presse fat si grande. 


CAT. Pressa. sr. Priesa. »0RT. 1r. Press. 


Quelle chose peut être donnée et laissée à autre | 3, PREZURAR > v., pressurer, comprinwr. 


possesseur à titre de précaire, c’est-à-dire par prière 
ou par amour. 
La revocation dels PAECARIS. 
Statuts de Provence. JULIEN , 1. IT, p. 493. 
La révocation des précaires. 


caT. Precari. usr. rORT. 17. Precarto. 


13 


- 8. PRECARIA , s..f., précaire. 


Maniera de possecios que nos apelam PRE- 
CARIA. 
Arbre de Batalhas, fol. 112. 
Manière de possession que nous appelons précaire. 





Part. prés. Per actio de freg PREzURANT 


darzent. 
Eluc. de las propr., fol. 183. 
Par action de froid comprimantet endurcissxc: 


— Figer, coaguler, cailler. 
Ha s0 suc virtut de PREzURAR layt eu #x- 
magge. 
Sanc taari soptament si PRErUSA qu © 
{oral corrs. 
Eluc. de las propr., fol. 205 et 2 
Son suc a vertu de cailler lait cn frocsast. 


PRE 


Sang de taureau subitement se fge quand il est 
hors du corps. ‘ 
Part. pas. Materia PREZURADA. 

Eluc. de las propr., fol. 68. 

Matière coagulée. 


4. Pnezuna, s. f., lat. PRESSURA, pres- 


sion, froissement, souffrance. 
Can ha enfentat, no li membra de sa PR&- 


£LURA. 
Frag. de trad. de la Passion. 


Quand elle a enfanté, il ne lui souvient de sa 
souffrance. 
Fig. En aquest mon auretz PRESURA, mas aiatz 
ferna cofizanss. 
Frag. de trad. de la Passion. 
En ce monde vous aurez jfroissement, mais ayez 
ferme confiance. 
ANC. CAT. Pressura. anC. zsP. Presura. ir 
Pressara. 


5, PREZURAMENT, s. M., présure, Caille- 


ment. 
Mollifica popas per PREzURAMENT de layt 


endarzidas. 
Eluc. de las propr., fol. 215. 


Amollit mamelles par caillement de lait endurcies. 


6. APREMER, 2., presser, opprimer, 
froisser, comprimer. 
Dax fols Apa«m mots homes per calampnia. 
Trad. de Bède, fol. 78. 
Chef fou opprime de nombreux hommes par ca- 
lomnie. 
Part. pas. Cel que essercha mal , er APauMs. 
Trad. de Bède, fol. 77. 
Celui qui cherche le mal, sera froissé, 
Dieus sostrais lo drechurier Lot aPhamtT 
dels escumenegatz. | 
Trad. des Actes des apôtres, Epit. de S. Pierre. 
Dieu délivra le juste Loth opprimé par les ezcom- 
muaiés. 
Per gaug et per alegrier son mant cocirier 


APRBMIGUT. 
Leys d'amors, fol. 2. 


Par joie et par aïlégresse sont maints soucis com- 
primés. 
Fig. Tant cant sem arnaus de la grandeza de 
las charnals cogitacios. 
Trad. de Bède, fol. 27. 
Autant que nous sommes pressés de l'étendue 
des pensées charnelles. 


PRE 623 


7. APanissan, v., presser, tourmenter. 


Mas armuissavarz me tan fort queeu, per 
aquela temensa o paor que aic de vos, si vos 
vendei. 

‘ Trad. du Code de Justinien, fol. 8. 


Mais vous me pressies si fort que moi, par cette 
crainte ou peur que j’eus de vous, ainsi je vous vendis. 


8. Exrremar, v., lat. 1mPRIMERe, im- 
primer, empreindre. 
Que xxrramA… fort enprecio. 


Trad. d'Albucasis, fol. 2. 
Qui imprime. forte impression, 


CAT. ESP. PORT. {mprümir. 17. lnprimere. 


9. Emparssio, ENPRESSIO , s. f., lat. ru- 
PRESSIO, impression , empreinte. 


Trameten sas aMPABs610sS. 
Brev. d’amor, fol. 32. 
Transmettant ses impressions. 
Ayssi co .1. miralh recep totas las formas 
oc les axPR&C10S que li venon davant. 
V.. et Vert., fol. 61. 
Ainsi comme un miroir reçoit toutes les formes 
et les impressions qui lui viennent devant. 
CAT. Impressiô. nsr. Impresion. roRT. Impres- 
sdo. 1T. Impressione. 


10. EmpaznrA , s. f., empreinte. 

Per la forma que ti mostra l’smrrenra 
que ensec. 

Trad. du Tr. de l’Arpentage, part. Ire, ch. 36. 


Par la forme que te montre l'empreinte qui ensuit. 


11. ESPREMER, EXPRIMIR , V., lat. ExPRI- 


MERE, exprimer, presser. 
La grana madura 
Faretz aSPREMER. 
DEupes DE PRADES, Aus. cass. 
La graine mûre vous ferez presser. 


— Articuler, énoncer. 
No la poden xxrrimiIr per .1. vocable, per 
so la cove zxraLMIR per trops. 
Leys d'amors, fol. 145. 
Ne la pouvant exprimer par ua mot, pour celail 
convient de l’erprimer par beaucoup. 
car. Espremer, exprimir. anc. «sr. Exprernir. 
use. MOD. Éxprimir. Pont. Exprimer. 1T. 
Esprimere. 


624 PRE 


123. Exrarman, v., exprimer, énoncer, 
articuler. 
Per zxPAIMAR plaz complidamen so qu’ om 
vol dire. 
Leys d’amors, fol. 101. 


Pour exprimer plus complétement ce qu’on veut 
dire. 


13. ExPasmesos, s. f., oppression. 
Dont se va congruar dis lo dit castel ung 
mal de sxrazmsos. 
Lo dit vesconte fouc fort maland de zxrns- 
ME508, 
Chronique des Albigeois, col. 58 et 20. 
Dont va s’amasser dans ledit chêteau un mal d’op- 
pression. 


Lodit vieomte fut fort malade d’'oppression. 


14. Exrazssiu, adj., expressif. 
Pots s0... de dolor et tristor axrazssius. 
Eluc. de las propr. , fol. Ga. 
Lèvres sont... de douleur et tristesse exrpressives. 
car. Expressiu. xsv. Expresivo, ronr. Expres- 
sivo. 17. Espressivo. 


15. EsPalu, ESPAIRU, ad/., expressif, clair. 
Adv. comp. 
Conoyssensa a taut de mestiers bos 
Que de bos faitz demostra'l pos zerziu. 
G. Riquier : Be m meravelb. 
Le savoir a tant de bons métiers que de bons faits 
il démontre le plus clair. 


16. Expraes, adf., lat. EXPRESSUS, exprès. 
L' xxPRessa scriptura. 
Doctrine des Vaudois. 
L’expresse écriture. 
car. Expres. xsr. Expreso.ronr. Expresso, 1r,. 
Espresso. 


17. EXPRESSAMENT , ESPRESSAMENS , adb., 
expressément. 
Aco esdeven tacitament O EXPRESSAMENT. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 3. 
Cela advient tacitement ou expressément. 
Aysso mostret asrnessaMxxs Jhesu Crist. 
F.. et Vert., fol. 79. 
Ceci montra expressément Jésus-Christ. 
cat. Expressament. zsr. Expresamente. ronT. 
Expressamente. 17. Espressamente. 


18. Espazssan, »., spécifier, dire expres- 
sement. 


PRE 


Mas per so no volc zsrnrss:n 
Diens, que hom se degues amar. 
Brev. d'amor, fol. 134. 
Mais pour cela Dieu ne voulut spécifer qu'on 


dât aimer. 


Part. pas. Aïital coma es de jos contengoda «& 
EXPRESSADA. 
Tir. de 1380. Arch. du Roy. Querci, 3.33, 
Telle comme elle est dessous contenue et specifcr. 


CAT. Expressar. asr. Expresar.ronr. Expresscr. 


19. Dxrazxues, %., lat. pepnrane, con 

primer, étouffer. 

Fig. Lo qual folava e pxranasia Ytalis. 

Cat. dels apost. de Roma, fol. €. 

Lequel foulait et comprimait l'Italie. 

Part. pas. Si que la heretguis fos DaPazxin:. 

Cat. dels apost. de Roma, fei. 6 

De sorte que l’hérésie fut étou fée. 


CAT. usP. rO8T. Deprinir. 17. Deprimere. de- 


Premere. 


20. Dernessio, s.f., lat. pepaxesio, de 
pression. 
Aytals maniera de pronunciar ab ekesato 
O AM DAPRESSIO. 
Leys d’amors, fol. . 
Pareille manière de prononcer avec élératis 
avec dépression. 


car. Depressi6. sr. Depresion. rr. Depres- ans. 


ar. OrPPrimen, v., lat. oPpaImzRe, 0p- 
primer. 
OrPrnimxnslas moylhers per forssa. 
Priv. acc. par les À. d'AÆngi., p. 1:. 
Opprimant les femmes par force. 


ANC. CAT. Oppremer. CAT. MOD. as». Oprx” 
PORT. Opprimir. ir. Opprümere. 


22. OrPagssiON, s.f., lat. oppaessiosee. 
oppression. 


En orPpPauxssiox... de Ja... gent. 
Statuts de Provence. Bomx, p. 2} 
En oppression… de ]a... gent. 


car. Opressiô. sse. Opresion. ronx. Onpressis. 
1T. Oppressione. 


23. COMPREMER, v., lat. comPaisti”. 
comprimer. 


PRE 


Pas que ta cosmraumzs aquels am la tieua 
a per bona compressio. 

Trad. d'Albucasis, fol. Q. 
Puisque tu comprimes ceux-là avec la tienne maiu 
r bonne compression. 


T. ESP. PORT. Comprünir. 1T. Comprimere. 


, Comrazssio , 5. f., lat: COMPRESSIO , 


compression. 
Pas que tu compremes aquels am la tiena ma 
r bona comrszssro. 
Trad. d’Albucasis, fol. 9. 

Puisque tu comprimes ceux-là avec la tienne main 
r bonne compression. 

Tr. Compressiô. xsp. Compresion. ronT. Com- 

pressäo. 17. Compressione. 


. Cowrressiu, adj., compressif. 
De veuas et arterias CONPRESSIVA. 

Eluc. de las propr., foi. 65. 
De veines et artères compressive. 
». Compresivo. Pour. Compressiro. 


. Reratmes, v., lat. REPRIMERE, ré- 


primer, contenir. 
Personna ben adordenada deu tantost ræ- 
1Mx3... aytals folls pessamens. 
Deu los hom... REPAIMER. 

V.. et Vert., fol. 18 et 3. 
Personne bien organisée doit aussitôt réprimer. 
reilles folles pensées. 
On les doit... réprimer. 
Tr. mse. ronT. Reprimir. 17. Reprimere. 


ENDRE, PENRE, PENBRE , PRENER. 
v., lat. PnehExDeR&, prendre, saisir, 


revêtir. 
Ven acorren, sil PRax per lo talo. 
Poëme sur Boèce. 
Vient accourant , il le prend par le talon. 
lea cosselh als fins amans 
Qu'en razxDEN fasson lur demans. 
Deupss ne Paanss : Ab lo dous. 
le conseille aux purs amants qu'en prenant ils 
ent leurs demandes. 
Qui m'en desmen, tost PRAENGUA 
L’ ausberc e la lansa € l’escut. 
RausauD D'Onanez : Er quan. 
Jui m'en dément, que promptement il prenne 
saubert et la lance et l’écu. 
ov. Aital caia Pxmnz qu'es pres. 
Auanteu DEs Escas : Dona per cui. 
lel croit prendre qui est pris. 
1TI. 


PRE 625 
— Fig. En parlant du Rédempteur. 


Dgnhest P&«NRu carn e sanc, 
FoLquer pe ManseiLLe : Senher Dieus. 
Vous dsigoätes prendre chair et sang. 


— Enraciner, réussir. 

Sy l’ om es luxurios, que jassa soen ab ela, 
sa semensa ca dedins ses nulha forssa , l’adonx 
no si pot P«wa& per sa frevoleza. 

Liv. de Sydrac, Kol. 27. 
Si l’homme est luzxurieux, qu’il couche souvent 


avec elle , sa semence tombe dedans sans nulle force , 
là alors elle ne peut prendre par sa frivolité. 


— S'emparer, se rendre maître, 
Los grans princeps... tolon ciutatz e cas- 
tels... , e rAuN9ON per lar forssa... aquo del 


autroy. 
V. et Vert., fol. 15. 


Les grands princes... enlèvent cités et châteaux.…, 
et prennent par leur force... ec d'autrui. 


— Voler, dérober. 
Es layronici rznnax l’autruy a tort et a de- 
cebemen d’aquell de cuy es, scnes sa volantat. 
V.. et Vert., (ol. 14. 
C’est larcin (de) prendre ( le bien) d'autrui à tort 
et avec déceplion de celui de qui il est, saus sa vo- 
lonté. 


— Percevoir, prélever. 
Sobre lo captal »Pnzxox las montss o en 


deniers o en bestiss. 
YW. et V'ert., fol. 13. 


Sur le cheptel ils prennent les intérêts ou en de- 
niers ou en bêtes. 
Dels romiens non PazxIA re. 
V. de S. Honorat. 
Des pélerins il ne prenait rien. 


— Recevoir, accepter. 
Los autres que no volgro raxax baptisme 


foro totz espessegatsz. 
PuiLomMEx A. 


Les autres qui ne vonlurent prendre baptème 
furent tons massacrés. 
Pszxpo en do, e pueys celon lo layronici. 
F. et Vert., fol. 14. 
Prennent en don, et puis cèlent le vol. 
Fig. Pranparz conjats de mi, qu'ieu’l Pa«x 
de vos. 
Pixans px Bansac : Tot francamen. 
Prenez congé de moi, vu que je le prends de vous. 
Lo comjat que PRast de vos. 
Pons De Carpuerz : Mielhs qu’om. 
Le congé que je pris de vous. 


79 





626 PRE 
— Éprouver, ressentir, être ateint. 


Ab grand dreg, rnænnon , maintas s4r08, 
Dans e destrics. 
B. CaLvo : Ab gran. 
Avec grande justice, ils éprouvent, maintes fois , 
dommages eL embarras. 


— Manger, avaler. 
Pero d'erbas saladas 
E de liame rnenta quan venian las grans festas. 
F. de S. Honorat, 
Pourtant d'herbes salées-et de légumes il prenait 
quand vensient les grandes fêtes. 





— Survenir. 
Degr'esser aital vergonha presa, 
Quom a ii rar, al rei aragones. 
Branano px Rovenac : D'un sirventes. 
Devrait être lelle honte éprouvée par le roi ara- 
gomais, comme à moi il survient. 





— Précédé du pronom sx, il signifiait 
ordinairement être employé. 

Aquest nombre «ur. se PRE universalmens 
en la Escriptura per totas vegada 

V. et Vart., fol. 84. 

Ce nombre sept se prend univerllement dans 
V'Écriture pour toutes les fois 
Loc. Li moyne rR«NoN antamen 

A contar mot devotamen. 
V. de S. Honorat. 

Les moines commencent hautement à conter moult 
dévotement. ‘ 

Li Juzieu rnsxDo a cridar. 
De pietat rnas a plorar. 
Trad. de l'Évang. de Nicodème. 
Les Juifs se prennent à crier. 
De pitié se prit à pleurer. 
Fio’amors Pnax à amic 
Tantost lo panbre co lo rie. 
Foiquer pe Rowans : Donne eu pren. 
Pur amour prend pour ami tout aussitôt le pau- 
vre comme le riche. 
Paxaa calque cariera 
Per qu'el diga de non. 
G. Riquixs : Sel que sp. 
Prendra quelque voie pour qu'il dise de non. 
Quan lo viron, rnaox dadan. 
V. de S. Honurat. 
prennent la fuite. 

















Quand ils le virent, 
Mas en persona no ne rnss possession. 
Genologia dels contes de Tholosa , p. 13. 


Mais n'en prit pas possemsion en personne. 








Dirom......... .. 
Qu'en rraxoa dret, si m'agrads. 
Bexraanp pe Bonn : Bose me 
Disent.… que j'en prenne justice , #il me convie 
Leu puesc PRENDEE 
Eysample segon qu'ay vist. 
Gurizavwe DE Batans 
Je pois prendre exemple ælon (ce) que j'ai ru 
Senher Sordel, sobre me ranx l’esmend 
P. Brno! novas : Tant font. 
Seigoeur Sordel, sur moi je prends La régaraues 
On li peccador rannax $. 
La core »x PorriEns : Pas de chat 
Où les péchenrs prendront En. 
Tot quan s’en pot avenir, 
Dea drats en be rame” e grauir. 
Tan AzsenT, MARQUIS, er DE G. FAiDIr : Gas‘ 
Tout ce qui s'en pent advenir, amant doit prenir 
en bien et agréer. 
S'ieu dic re que mi dons en grat razsoa. 
Forquer pe Manseir : Pos entrem 
Si je dis rien que ma dame prenne en gré 
Pas la garda de Macis. 
Trad. d'un Évang. apocr. 
Prend la garde de Marie. 
En autra terra irei remnz lengatge. 
Gurcauwx px Casrsraune : Mont m'aleg 
En aatre terre j'irai prendre Langage. 
S'a mi mal en rnan. 
P. Can 
Si à moi mal en prend. 
Que rnantax un marit de bon grat. 
Trad. d'un Évang. apocr 
Qui prenaient un mari de bon gré. 
Pauraa vôs merce del mal qu' jeu prenc. 
H. Bauner : En ei we. 
Qu'il vous prenne merci du mal que 
Vas on 
Paxns port? 




















[S 








Auctez : Casces pler. 
Vers où prendre port? 
Yssamens rass Adam per la boce e fon u- 


tost vencats. 
Pet Fert., fol. 10: 


11 prit également Adam par la bomcbe ct 11° 
aussitôt raison. 
Pazs per flor la nea e'l glatz 
Dazriner : Del mieg sirrente 
Prend pour feur le neige et la glace. 
Paes per molher ana soudadeira. 
V. de Gancelm Fardt 
Prit pour femme une soudadière. 


PRE 


Entro que sus la pel si Pazs na. 
Deupxs p& PRADES, Aus. cass. 
Jusqu’à ce que sur la peau il s'attache. 
Lo rosinhols chanta tan dousamen 


Que negus chans d’auzel al siea no s rasx. 
E. Carazzs : Lo rossinhols. 


PRE 627 


Si l'emperador avia estat am tota sa geu 
entorn aquesta cientat .vi1. aus, non l’auria 
rausA per forsa. 

Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 10. 

Si l’empereur avait été sept ans avec toute sa gent 
autour de cette cité, il ne Paurait pas prise par force. 


Le rossignol chante si doucement que nul chant | Surprendre. 


d'oiseau au sieu ne se compare. 
Quar negus no s Paux gards. 
Bosuracz px CASTRLANE : Guerrs e trebalhs. 
Parce que nul ne se prend garde. 
Quan lo vi, elh se Paus a plorar. 
PHILOMENA. 
Quand il le vit, il se prit à pleurer. 
Mands”l jorn qu'am leys vaza 
Per »axax tot son voler, 
T. pe Pazvosr #7 nt Savanic : En Savaric. 
Mande lui jour qu’il aille avec elle pour prendre 
toute sa volonté. 
Qui mais pot, mais raux. 
Pons SANTEUIL DE TOULOUSE : Marrits cum. 
Qui plus peut, plus prend. 
Part. prés. Domua, s’ieu ai mon ausior anedier 
Bon e volan e PR=NDEN e manier. 
BesTrAnND Dx Bonn : leu m’escondist. 


Pro. 


Dame, si j'ai mon autour à canard bon et volant 
+ prenant et familier. 
Part. pas. Anc bom mais PRA«S no fo 
No volgues esser desliuratz. 
GaANET : Fin prets. 
Oncques plus homme pris ne fut qui ne voulût 
tre délivré. | 
D’ uu sirventes m’es grans voluntatz PRaza. 
BranaxD ps Rovexac : D’ un sirventes. 
D'un sirvente il m'est grande volonté prise. 
Pas ai lo mal don cug qn'aurai la mort. 
G. Anarmar : En temps. 
J'ai pris le mal dont je crois que j'aurai la mort. 
Dons, sitot no us es PRESA 
De l” amor don iea soi raus. 
Ux TROUBADOUR ASONYME : Dons. 
Dame, quoique vous ne soyez pas atfeinte de 
imour dont je suis atteint. 
Aquels que an Passas las ditas fermas. 
Ord. de Philippe-le-Bel , de 1306. 
Ceux qui ont pris lesdites fermes. 
Lo guiren non agues ras lo fag en si. 
For de Montcuc., Ord. des R. de Fr., 1463, 
t. XVI, p. 136. 
Que le garant n'eût pas pris le fait sur toi. 


Delivret la femna que era rauza en adalteri. 
F. et Vert., fol. 79. 
Il délivra la femme qui était surprise on adultère. 


— Subst. Prisonnier. 


De s0s rPazs pretz esmauda 
Del rei. 
BaaThanD px Bonn : Quan vei. 
Pour ses prisonniers vous prites rançon du roi. 
En totz lnecx me tenh per ton runs. 
Mancannus : Pus mos. 
En tous lieux je me tiens pour ton prisonnier. 
car. Pendrer, xs». PORT. Prender. 17. Pren- 
dere. | 


2. PAENDEMEN, s. M., Saisie, prise. 


Pel paxxpauzx de bes o de una altra ma- 


niera. 
Charte de Gréalou , p. 72. 


Par saisie de biens ou d’une autre manière. 

El rR«NDE«MEN d'aquesta cintat, 

Cat. dels apost. de Roma, fol. 167. 

À la prise de cette cité. 

Cathacrezis es uzurpatios, s0 €s PRKNDE- 
zx d'autrui nom en defauta del sien nom 
propri. 
Leys d’amors, fol. 129. 

La catachrèse est usurpation, c'est-à-dire prise 
du nom d'autrni au défaut du sien nom propre. 


asp, Prendimiento. 17. Prendimento. 


3. PRESA, PREZA, PRISA, PREA, S$. f., 
prise, capture, proie. 
Sa pA&SA pren per gran esfort. 
Deunrxs ps PsaD£s, Aus. cass. 
Sa proie il preud avec grand efort. 
Miels es humiliar ab los suaus que raxa 


partir ab los ergolios. 
Trad. de Bède, fol. 24. 


Mieux est de s’hamilier avec Jes paisibles que de 
partager capture avec les orgueilieux. 
Compellir per arrestament, ratsa € de- 


tention. 
Tit. de 1431, de Bordeaux. Cab. Moutcil. 
Contraindre par arrestation, prise et détention. 





628 PRE 


Loc. Eu que se pauson las colombas…. per 


pahor dels ancells de raxza. 
V. et Vert., fol. 55. 


En quoi se posent les colombes... par peur des 


oiseaux de proie. 
Maudamen de razsa de corps. 


Fors de Béarn , p. 1080. 
Mandement de prise de corps. 


— Circuit, enceinte. 
.Cocczxxx. estadis de Praza. 
Eluc. de las propr., fol. 166. 
Quatre cent quatre-vingts stades de circuit. 


car. sr. Presa, pont. Presa, preza. sr. Presa. 


4. Pazanon, adj., déprédateur, pillard, 
ravisseur. 
Subst. Cel que lor tol alcuna causa sobre- 
monts la crueltat de toz PR&ADORS. 
Trad. de Bède, fol. &o. 
Celui qui leur enlève quelque chose aurpasse ia 
cruauté de tous ravisseurs. 


5. PAKISO, PREIZO, PREXSO, PREIO, PRESO, 
PRESSO , PRISO ; 5. f., prison. 
Per eveia lo mesdren e Paxrso. 
Poëme sur Boèce. 
Par envie ils le mirent ea prison. 
Pueys li mes so filh en rrxso. 
PRILOMENA. 
Puis lui mit son fils en prison. 
Pres sui ieu be, mas bel’ es ma raxizos. 
GinauD LE Roux : Auiats. 
Bien je suis prisonnier, mais belle est ma prison. 
Fig. Autra vetz fai en la PR1s0x d’ Amor 
D’ on eschapei. 
A1MERI DE PEGUILAIN : Âtressi. 
Une autre fois je fus dans le prison d'Amour d’où 
j'échappai. 
Loc. Sit platz, desliura m d'en preto. 
FoLquer De MARSEILLE : Senbher Dieus. 
S'il te plaît, délivre-moi d’en prison. 
Loe. fig. S’abanz no fan redenzon 
Del aver qu'an en paurson. 
GinauD pe Bonywasis : Hourats es. 
Si auparavant ils ne font rançon de Pavoir qu'ils 
out cn prison (enfermé). 


— Prise, capture. 
Aisai quo’i mainadier 
Que s gieta a bando 
Per faire sa Pruso. 
ALBERT DE SISTERON : Ah son quai. 


PRE 

Ainsi comme le chef de mercenaires qui se jet 
sans retenue pour faire sa prise. 

Fayte que fo la Pnusso de la ciutat. 

PRiILONESA. 

Faite que fut la prise de la cité. 

cat. Preso. nsr. Prision. pour. Prise. n 
Prigione. 


6. PRENEYRE, s. m1., preneur. 


Tos paren sersn... PaExxYax de tos denien. 
Dialogue de l'âme et ds cer. 
Tes parents seront... preneurs de tes deniers. 


7. Paznprpon, adj., preneur, saisisser, 
ravisseur. 
Esparviers et anstors, 
E gairfsls paxxnanons. 
, Ginaop DE SaLianac: Eure 
Éperviers et autours , et gerfants presears. 
Saup mont la natara dels auals rasnoeet 
V., de Deudes de Prades. 
Il sut moult la netnre des oiseaux pren. 


xs». ront. Prendedor. rr. Prenditore. 


8. Przyo, s. m., prisonnier. 
Pietz tray de rRayo 
E plus greu martire. 
P. BR&mMON R1CAS NOVAS: Ben den esbr 
Pire je souffre qu’un prisonnier à ple à 
martyre. 
nc. ra. O prisons et o preies à Roem repif. 
Roman de Rou, LE (a 
Et dit : Nos avons on prison. 
Roman du Renart, 1. ,p À 


9. PAEISONIER, PREZONIER, PRESONE 


s. m., prisonnier, détenu. 
Laisset los PAxISONIERS per sagramens € 
ostages. 
F. de Bertrand de Bors 
Laissa les prisonniers sur serments et sur cuit 
Rezemer e desliurer los Paszonisst 
F. «à Vent... & 
Racheter et délivrer les prisonniers. 
Fossan estatz PRAESONERS. 
Tic. de 1384. Arch. du Roy, à: 
Fussent été prisonniers. 
ANC. CAT. Presoner. asr. Prisonen. "Ai! 
Prisioneiro. 17. Prigioniere. 


10. PREISONATGE, PREYZONNE, © F: 


prison. 


PRE 


Mes en PAYSONASS. 
F.. de S. Honorat. 
Mis en prison. | 
Paois vai enqueren 
Tal ren per qu’om lo torn en PA&ISONATGS. 
L= moiwx Dx MonTaupon : Aissi cum cel. 
Puis il va cherchant telle chose pour qu'on le 
remette en prison. 


11, ÂPRENDRE, APENRE, APRENER ; D, 
apprendre, connaitre, savoir, s’in- 
struire, instruire. 

Lo mal el ben APRENGA , 
E' mielhs gart e retenga. 
AnxauD De Manurit : Rasos es. 
Que le mal et le bien il apprenne, et que le mieux 
il garde et retienne. 
Qui vol apznns d’amor 
Amar li cove, 
Que ja per essenhador 
Non aAP«xnA re. 
Acxen: pr Bezzinoy : Pos lo gai. 
Qui veut apprendre d'amour il lui convient d’ai- 
mer, vu que jamais per meître il n’apprendra rien. 
Prop. 
Pueys poirion dir : De foïh apazx hom sen. 
R. pu Casreznau : Mon sirventes. 
Puis ils pourraient dire : De fou ou apprend sens. 
Part. pas. Arntsa de totx benestars 
En fatz, en ditz et en pessars. 
AnxavD 9£ Manuiz : Dova gonser. 
Instruite de tontes bonnes manières en faits, en 
dits et en pensers- 
Chansos, en eortz et en plays, 
Las plus APAzSAS preson mays. 
G. Anuzman : Ben m’ age’ ops. 
Chansons, en conrs et en assemblées, les plus 
connues ils prisent davantage. 

car. Apendrer. xsr. Aprender. ronT. Apren- 

der, apprender. xr. Apprendere. 


à. Marasnes, adj., mal appris, gros- 
sier, malhonnète. 
El mon non es vilas tan MALAPRKES, 
Si parl’ab lieys un mot, non torn Cortes. 
Guizzavues pr Sarnr-Dimixs : Aissi cum. 
Au monde n'est vilain si mal appris qui, sil 
parle un mat avec elle , ne devienne courtois. 
Si negus lauzengiers MALAPRAS 
Ma dig enuey. 
Poxs Dr CAPBUSIL : Astrucx es. 
Si nul médisant malhonnete m'a dit ennui, 


PRE 629 


Subst. Mas no i entra vilaus pi MALAPRES. 
GinauD DE CALANSON : À lieys cui om. 
Mais n’y entre vilain ai mal appris. 


13. APREISONAR, APRESONAR, ., €M- 
prisonner , tenir prisonnier. 


Part. pas. Tota sa gen era presa, que morta, 


que APRESONADA. 
Arbre de Batalkhas, fol. 51. 


Toute sa gent était prise, que (soit) morte, que 
(soit) emprisonnéee. 
De bos getz APRRISONATZ. 
Giaaup Ds BonneiL : No pues. 
Par bons jets emprisonné. 


ss». Aprisionar. 


14. APREHENDRE, APREHENDER, ., lat. 


APPREHENDERE, appréhender. 


Part. pas. APREHENDUT en persona. 
Fors de Béarn, p. 1094. 
Appréhendé eu personne. 


15. APREHENSIO, ad}j., perceptif, propre 
à percevoir. 
Virtot gustativa que es... APARBEWSIVA de 


sabors. 
Elnc. de las propr., fol. 14. 


Faculté gustative qui est. perceptive de saveurs. 
car. Aprehensiu. xs. Aprehensivo. PORT. Ap- 
prehensivo. 


16. APPRENTIZ, s. M., apprenti. 


Massip o ArPPrenTiz de la present civitat. 
Statuts des Barbiers de Toulouse. Ord. des R. 

de Fr., 1457 ,t. XIV, p. 436. 
Garçon ou apprenti de la présente cité. 


ksP. PORT. Aprendis. 


17. APRENDISACE, S. M., apprentissage. 


Per carta de APRENDISAGE. 
Fors de Béarn, p. 1096. 
Par acte d’apprentissage. 


xsP. Aprendisage. 


18. COMPRENDRE, COMPENRE , COMPRE- 
NER, V., lat. COMPREHENDCRE, COM— 


prendre, concevoir. 
Hanc no fo om, ta gran vertnt agnes, 
Qui sapiencia comrxnre pogues. 
Poëme sur Boëcc. 
Oncques ne fut homue , si grande vertu qu'il eût, 
qui la sagesse comprendre pât, 


630 PRE 


— Embrasser, réunir. 
Sillaba.… vol dire aitan coma comprende- 
menus, quar sillaba comPazx motas letras. 
Leys damors, fol. 6. 
Syllabe.., vent dire autant comme réunion, car la 
syllabe réunit plusieurs lettres 


— Embraser, enflammer. 

Aissi cum cel qu’el foocs d’enfern cowpazs. 
RicusnD bE BaaBEzrœUx : Tuich demandon. ar. 
Ainsi comme celui que le feu d'enfer embrase. 

Lo fuecs que compnEx ses esca. 
RawsauD D'Onan6Gx : Car doux. 
Le feu qui prend sans amoree. 
Pers. pas. fig. 
Aissi intra ins el cor, € 8 COMPREX. 
Le MOINE De MONTAUDON : À yssi cum selh. 
Aiosi il entre dedans au cœur, et s'en flamme. 
cat. Compendrer. xs, Comprender. von. 
Comprehender. 17. Comprendere. 


19. COMPREHENDABLE, &@d})., Compré- 
hensible. 
Car non COMPREHENDABLE s0n li jujament 
de Dieu. | 
Trad. de PEpitre de S. Paul aux Romains. 


Car non compréhensibles sont les jugements de 
Dieu. 


20. CoMPRERENSIU , adj. , collectif. 
Noms cowrn&uENstUS es aquel qne compren 
en se e conte molteza, coma granier. 
Leys d'amors, fol. 49. 
Le nom collectif est celui qui comprend en soi et 
contient multitude, comme grenier. 


21. COMPRENDEMENS, 5. n., COmpréhen- 


sion, embrassement, réunion. 
Sillaba... vol dire aïtan coma comPaenmDz- 
Mas, quar sillsba compren motas letras. 
Leys d'amors, fol. 6. 
Syllabe.... veut dire autant comme réuxion, ar 
Ja syllabe réunit plusieurs lettres. 


ssp, Comprensivo. 


22. DESAPRENDRE, DESAPRENRE, DESA- 


PRENER, 2., désapprendre, oublier. 
Un jorn qu’a lieys vengues que m fezes pxs- 
APRENRE : 
Lo mal qu’ieu trac per lieys. 
GUILLAUME DE SAiNT-DIBIER : l'us tan mi. 


PRE 
Uu jour que je vinsse à elle { pour) qu'de »° 
fit oublier le mal que je souffre pour elle. 
Amors que m' apres 
Cantar, me Dasaraxs. 
GAUBERT, MOINE px Purcisor : S’a vos phaues 
Amour qui m’apprit le chanter, me désapprext. 
Anc. CAT. Desapendrer. xsr. ront. Desspra- 


der. 17. Disapprendere. 


123. EnxcoxpazNpre, v., enflamur, 
allumer. 

Fig. part. pas. X1 sabis Salomos... fo rsox- 
Pass, per las concoeiras, en tant gt 
amor de luxuria. 

Trad. de Bède, fol. 41. 
Le sage Salomon. fut enfflammé, per le cs- 
cubines , de si grand amour de luaure. 


24. ESCOMPRENDRE, ESCOXPRENDRE, 
embraser, allumer, brûler, éprendre 


Plus que fuec m’es avis qu'ascosrarm 
GUILLAUME p’Axpuss : Be rm dit. 
Plus que feu il m'est avis qu'il allume. 
Cum del fnec que s ascoxrass, 
D’ on nais la flamma. 
Ginaup pe Bossuit : Rane. 
Comme du feu qui s’embrase, d'où naît L fs 
Fig. Ni per autra mos fis cors s'ascomrani. 
Aimxni px ProuiLars : Eo Aon. 
Ni que pour autre mon par cœur s'erfamx. 
Breu qu’ieu n’arde de faec e m n'ascommunt. 
H. Baoxer : Es el 
Que bientôt j'en brûle de feu et je m'en emirix 
Aquel veneus al cor l’xscoxPaamus. 
Trad. de Bède, fol. 10 
Ce venin au cœur l’embrasere. 
Pert. pas. Un boisso de foc sscowrers 
G. Foquet : Eecrg tm 
Ua buisson de feu embrasé. 


25. EMPRENDRE, EMPRENRE, ENPAENL. 
EMPENRE, V., entreprendre, Co 
mencer. 

Li dona noble cor per grans cauzas rem 
F . et Ld erl., fol. . 
Lui donne noble cœur pour grandes ces æ7 
prendre. 
D'ant rey, tanb, quant un gran fig run 
Qu'el tragu’a cap. 
Lanrsanc Creara : Que vain 
Touchant roi élevé, il convient, quand us FF 
fait il entreprend, qu'il le mène à terme. 


PRE 


Aundos los reys an URA CAUS EMPRELA. 
Brasano D Rovansac : D’un sirventes. 
Les deux rois ont une chose entreprise. 
ïg. Falsedatz e desmezura 
An batalhs smransa 
Ab vertat et ab dreytura. 
P. CanDuxAL : Falsedats. 
Fausseté et excès ont bataille entreprise avec vé- 
té et droiture. 
NC. FR. 
Tout en plorant emprent le roy à apeler. 
Roman de Berte, p. 30. 
Lors est temps qu’on empraingne 
Grosses choses qui a à guerrier. 
Eusracue Dascuamrs, p. 76. 
En tous lieus emprent à aler 
À tournoy, à guerre, à jouster. 
Roman du châtelain de Couci , v. 33. 


- Poursuivre, se mettre aux trousses. 
Belhas tres monjas xwrnxnueTz a Valhbona, 
Quant agron dig complets et ora nons. 
GinauD DE CALANSON : Sitot 5’ es. 
Trois belles moinesses vous entreprfées à Valbonne, 
uand elles eurent dit complies et heure none. 


- Prendre, choisir. 
Refaitz for en dezir, sol qu'ilh denhes rx- 
PRENBE 
Un jorn qu'a lieys vengues. 
Guiczaums pe Sainr-Dinira : Pus tan mi. 
Je serais rétabli en désir, pourvu seulement qu’elle 
aignêt choisir un jour que (où) je vinsse à elle. 


- Imprimer, empreindre. 
Y zmrnss son ancih. 
V. de S. Honorat. 
Y émprima son anneau. 


- Embraser, enflammer, éprendre. 
F1g. 
Mal aia 1 jorns qu’Amors mi fetz «mrazNDAE 
Pons DE LA GARDE : Sitot non ai. 
Mal ait le jour qu’Amour me fit éprendre. 
Plas s’EMPAEN 
Amors quan recaliva. 
Sarz DE ScoLa : Gran esfors. 
Davantage s’éprend amour quand il se réchauffe. 


Ja n'auras tu malvolens, 
Quar en trop lauzar t’xmPness. 
Graaun pe BornEiL : S’ara no pois. 
Jamais tu n'auras de malveillants, parce qu’à 
rop Jouer tu t'enflammes. 





PRE 63: 
ac. ra. Mounlt grant pitié l'emprent. 
Roman de Berte, p. 69. 


Bien doit savoir qui tel amuur emprent. 
La vinaux px CHasTass : D’Amors, Ms., 7222, f. ©. 


— S'enraciner, s'attacher, s’habituer. 


Home jove que s’smPazx 


En far peccat. 
Brev. d'amor, fol. 93. 
Homme jeune qui s’habitue à faire péché. 
Es fois qui’n be far no s'amraux. 
G. Anezrea pe TouLrouss : Vera merce. 
Est fou qui à bien faire ne s'attache pas. 
Fig. La desamors s’aferma e s’«MPREX. 
G. Fasaz DE NARBONKE : Pus dels. 
L'indifférence s’affermit et s’enrucine. 
Ans si xmrnen € si ferma quec dis. , 
Hucuxs De Sainr-Cys : Nuls bom no. 
Mais il s'attache et s’affermit chaque jour. 
Loc. Tant es mos afars perilhos 
Qu’ieu no sai co m’i «MrRENDA. 
GuiLzaume DE BALAUN : Mos vers mov. 
Tant est mon affaire périlleuse que je ne sais com- 
ment je m'y prenne. 
Part. pas. Entre dos reis vei mognt et anpraxs 
Un novel plait. 
AtcasTs DEL FossaT : Entre dos. 
Entre deux rois je vois mu et entrepris un nou- 
veau plaid 
Un fuec m’avetz lainz assis 
Qu’anc no mermet pus fo amPais. 
AaxauD pe ManuxiL : Dons genser. 
Un feu vous m’aves là dedans assis qui oncques 
ne diminua depuis qu’il fut allumé. 
car. Empendrer. sr. Emprender. pont. Em- 
prender, emprehender. 17. Imprendere. 


26. Enpreza, s. f., entreprise. 


Hom d’armas e de gran xNrREzA. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 95. 
Homme d’armes et de grande entreprise. 
car. sr. Empresa. ronT. Empresa, empreta. 


ir. Impresa. 


27. Eupariso, s. f., entreprise. 
Faillon per fadas smrru1z0s. 
H. Brune? : Lancan son. 
Manquent par folles entreprises. 

28. EMPRENDEMEN, ENPRENDEMEN ; EM- 
PRENEMENT, EMPRENEMEN, ENPRENE- 
MEN, 5. M, entreprise, accord, con- 
vention, dessein. 


PRE 


632 PRE 
L'exearwnauex n’er aunitz M'an ab mentir aitan aut sanrasrsss, 
S’ ar no vezem tondas e pabalhos. BEnTaaxp DE Bonn : Quan hi. 
PrananD DE RovVEnaC : Ja no vuelb. M'ont avec mentir aussi haut entrepris. 
EsP. PORT. {nterprender. 1r. Intraprendere. 


L'entreprise en sera honnie si maintenant nous 


pe voyons pas tentes et pavillons. 31. EnTaxPRenEn, adj., entrep pt. 
Arditz coma leo de far grans «NPAxNDEMENS. Era home valen et axrarrnencx 
: . . F- et Verts, fol. 64- . Chronique des Albigeois, col. 22. 
Hardi comme lion à faire de grandes entreprises. Était homme vaillant et entrepre [ 
Li drapier an fag xNPRENEMEN . 
Que no laison lur draps senes argen. 32. ÉMPREISONAR , EMPREYSONAR, D., EM 
GoizLazuer : Senber prior. risonuer, détenir, enfermer. 
P Ù 


No dic que ben sia, 


Si us xmPREISONA ni us lis. 
T. oo couTe pe Ronez er pe Hucuzs pe Sas: 
Cr: NU. 


Je ne dis pas que ce soit bien, si elle vouser- 


Les drapiers ont fait convention qu’ils ne laissent 
pas leurs draps sans argent. 


— Jonction, rajustement. 
Cant Rogiers vi l’'EMPARNEMENT. 


| | F . de S. Honorat. prisonne et vous lie. 
Quand Rogiers vit le rajustement. Fig. Cil qui mon cor xmPax1s0n4. 
Parnozs : Manta gens 
— Embrasement. Celle qui mon cœur emprisonne. 
Fig. Per xmPasNDEMEN de luxuria. Part. pas. 
La Confessio. De mos nobles beros que son ssrurrsomr: 


Roman de Fierabras, v. 202. 


Par embrasement de luxure. 
De mes nobles barons qui sont emprisonnés. 


— Accasation , attaque, médisance. Anc pueys non issi de preyson, 
Ajuda a la cagtiva d'aquest ENPRENEMENT. Ans l'ay tengat suPasxs0maT. 
V.. de S. Honorat. F. de S. Honorat. 


Oncques depuis il ne sortit de prison , au coatrair 
je l’ai tenu emprisonné. 


Jogar a taalas, ad escaxs © a datz,e a dire 
follias, e gabarias e mals zaNPRENDEMENS. anC. CAT. Empresonar. 1T. Imprigionare. 


V. et Vert., fol. 20. . 
Jouer à dames, à échees et à dés, et à dire des 33. EmPRRNABLE , IMPRENABLE, ad., 


Aide à la chétive touchant cette accusation. 


folies, des railleries et de pernicieuses médisances. imprenable. 
ir. Imprendimento. Lo quel era xurnanancs. 
Sur ana roca coma 1MPRSMABLA. 
29. ENPRENDEIRE, s. m., entrepreneur, Chronique des Albigeois, col. 50 et =5. 
Lequel était imprenable. 


Fo... ENPRENDEIRES de grans batalhas. 


Cat. dels apost. de Roma, fol. 21. Sur une roche comme imprenable. 


Fut... entrepreneur de grandes batailles. 3 4. EsPakNDRE ®. éprendre enflar- 
xsr. Emprendedor. 17. Imprenditore. mer, embraser ’ ’ 
9 e 
30. ENTREPRENDRE, 2. , entreprendre, ii cam selb qu’el fee d'ifern s'esran 
ete x ICHARD DE Bansszreux : Tug demandee. fx 
assaillir ’ Poursuivre. Ainsi comme celui qui au feu d'enfer s'eméresr 
Aissi m’awrasrazs folhors, La ciutatz se n’sspnax, e leva se l'esgla, 
Et amors faiset mon sens. La vila ars trastota de lonc e de binis. 


GuiLLAuux px Trosia 
La cité s’en embrase, et l’épouvante se répané. 
la ville brâle toute en long et en biais. 
Part. pas. fig. 
Donc no sabetz qu’om non a ges de sea 
Quant en amar s’es xspazs senes fre. 
Jonpax pe Bones : S'ira d’amexr. 


GausEaT, MOLRE DE Puicis07 : Be se cujet. 
Ainsi m'entreprit folie, et amour faussa mon sens. 
Part. pas. Tan soi d’amor axrazraus 
Quan remir la vostra bentat. 
Annaub DE MaaueiL : Dons genser. 
Taat je suis d’amour entrepris quand je considère 
la votre beauté. 


PRE 
Done vous ne saves pes qu'homme n’a point de 
ms quand à aimer il s’est en/lamme sans frein. 

Sui aissi del fuec d’amor xsraus. 
G. Faïnir : Mout m’enuyet. 

Je suis ainsi du feu d'amour enfflammé. 
NC. FR. 
Très fine amors qui tout mon cœur esprent. 
Le vroaws px Cuantess : D’Amors, Ms. 7222, f.:. 


5. MEesPRENDRE, MENSPRENDRE, MES- 
PENRE, MENSPENRE, V., fausser, dé- 


cevoir, abuser, tromper. 
Per eretics fals 
Dechazer e MENSPENRE. , 
GERMONDE , DAME DE MONTPELLIER : Greu m’cs. 
Pour hérétiques faux déchoir et décevoir. 
Diran tuit : Mi non podon MusPR=NDRE 


De nuill mal plaitz. 
BenTRAND DE Bosn : Âr veu la. 


Ils diront tous : Ils ne peuvent m abuser par nulle 
auvaise querelle. 


- Faire erreur, tomber en faute. 
S’ieun en amor MESPREN, 


Tort a qui colpa m'en fai. 
B. ps VenTtaDouR : Conorts. 


Si en amour je fais erreur, tort a qui m'en fait 
rime. 
S'iea en re maxspaznc el dir, 
Sobretemers me fai falhir. 
AanAUD DE MARUEIL : À guisa. 
Si en rien je fais erreur au dire, le fort craindre 
e fait faillir. 


- Se méprendre, se tromper. 


Plus savis hom de mi MxsP«EN. 
G. Rupsz : No sap chantar. 


Plus savant homme que moi se trompe. 


- Mépriser, dédaigner. 
Lauzan s0 com den MENSPRENDRE. 
P. Vipa : Sitot l’aura. 


Louant ce qu'on doit mépriser. 
ubst. Soterrar 
L’aver don fan tal MESPRAENDRE 


Qu'il no s’en podon salvar. 
Giaaup DE BonneiL : Honras cs. 


Enfouir l'avoir dont ils font tel décevoir qu'ils ne 


en peuvent sauver. 


'art. pas. 
Non puesc mais, que res non l'ai masPaus, 


111. 


PRE 633 


Ans l’ai lonc temps servida et onrada. 
* T. n'ALSERT MARQUIS, ET D& RANSAUD DE VAQUuE!- 
RAS : Âra m digats. 
Je as puis davantage, vu que rien je ne Jui ai 
Jfaussé, mais je l'ai longtemps servie et honorée. 
Qui no vol esser MESPRES, 
De tota vilania s gar. 
Mancasaus : Cortezsamens. 
Qui ne veut être méprisé, de toute vilenie se garde. 


— Coupable, répréhensible. 
Tant mi sent ves Dien mxsrnes 
Qu’ ieu m cuiei desesperar. 
Capanzrt : Ben volgre. 
Tant je me sens vers Dieu coupable que je me 
crus désespérer. 
Del peccat del paire lo filhs non es mxsrnus. 
GUILLAUME DE TUDELA. 

Du péché du père le fils n'est pas réprésensible. 


— Ignorant, mal appris. 
Pero Boecis non fo de tot mesrrss. 
Poëme sur Boèce. 
Pourtant Boèce ne fut du tout ignorant. 
ac. FR. Mal li deit avenir que vers son sei- 
| gneur mesprent. 
Roman de Horn, fol. 20, 


36. MaespagiZO, MESPRKISON, 5. f., Mmé- 
prise, tromperie. 
Per mon dan, no m tem far MEsPR&1Z0. 
Penp:con : Tot }’ an. 
Pour mon dommage, elle ne craint pas de me faire 
tromperie. 
Fetz una maspazison don hom no’l deu ra- 


zobar. 
V. de Bertrand de Born. 


Il fit une tromperie dont on ue le doit pas justifier. 
Anc. FR. Vilaïnies et mesprisions. 
G. Gama, Poëms d'Haveloc, v.7. 
Si savent bien qu'il font grant mesprisons. 
Le chastelain de Coucy, chauson 6. 
Nole cause de haine ne de nule mesproison. 
Chr. de Fr., Rec. des Hist. de Fr., t. I, p. 187. 


37. PERPRENDRE, V., contenir, recueil- 
lir, comprendre, circonvenir , envi- 
ronner. 

Cum el sia causa que totas causes PRA- 
PRENGUA. 
Laterra PsRraSK tot jorn l’ayga de la plueia 


e la geta en la mar. 
Liv. de Sydrac , fol. 10 et 80. 
Comme il soit chose qui comprenne toutes choses. 


80 


634 PRE PRE 
La terre recueille toujours l'eau de la pluie et la .D'on escapei, mas aora m azrass. 
Jetteen la mer. 
Lo Senher que formet lo tro 


Ainmni DE PEQUILAIS : Atressi m pres. 
E tot quan terr’e mar PERPREN. 


Une autre fois je fus dans la prison d’Amour :.: 
J'échappki, mais mainteuant il me ressaisit. 

P. »’Auvrsane : Lo Senher. 

Le Seigneur qui forma le frmament et tout (ce) 


— Réprimander, blâmer, redresser. 
que la terre et la mer comprend. 


Alcus parliers A&PRxñENDOS e cbufss r 
arezon aquells que vexon far be. 
Co l’engenret ni col P&RPRES. 


— Concevoir. 


y. et Vert, fol. 2. 
, . Quelques bavards reprennent et raillest a r.- 
Trad. de PÉvang. de Nicodème. santent ceux qu’ils voient faire bien. 
Comment elle l’engendrs et comment elle le 
conçult. 


Drotz a«prex 50 que sol dezirar. 
Part. pas. Qu’el marit fos d’aital rEnrr«s. 


H. BruKET : Mas L’adrect 

À blä ” .…. 
KR. Ricaur : Tota do na mant me ce qu’il a coutume de désirer 
Que le mari fût de telle (façon) circonvenu. 


Comenset lo a RK&PEXRE. 
Lo mons es PxRPR«S d’enjan. 


Roman de la Prise de Jérusalem, fa : 
I . 
G. Riquier : Karitat et amor. l'commença à le réprimander 
Le moude est environné de tromperie. El Cu d us fort. .- 
Fig. Del cor que m’a PaRPrss. Un mandats a ee de Roma, li - 
ATMERT DE PEGUILAIN : Qui suffrir. P pal du 
Du cœur qu’elle m’a circonvenu. Es dregz qu’iea lo’n nuPnewpa. 
. « . BzuTranD DE Bonx : Quas *- 
ANC. PR; Ardane ert molt grant à cel joi IL est juste que je l'en reprenne. 
E porprenoit molt à son tor. | H à | 
R. de Partonoper de Blois, Not. des Mss., t. IX, "onrada en tota re, 
p- 14. Si que no y a qu’om RErREN DA. 
Quant cil dou chastel virent que l'entrée Hucues pe Sawr-Cra : Servit sur 
estoit pourprise des gens le conte. Honorée en toute chose, de sorte qu'il os: 
Ann. du règne de S. Louis, à la suite de Joinville, ‘TUO1 on reprenne. 
p- 254. 
Ki porpris sunt de péchiet. 


Prov. Tals cuia REPaaRE autrai, 


Que l’autre pot naraxas lui 
Trad. des Serm. de S. Bernard, fol. 10. 


Un TROUBADOUR ANONYME, Coblas espariz. 
. Tel pense reprendre autrui, que Pautre pri! - 
38. Praraiso, s..f., occupation, file. | ,mndre lui. "1 

Aqui viratz dressar tan pavalho, Totz hom qui leu vol auraxxoez, 

Tanta seinha de guias e tan peno; Leu es nzraxe de parlar. 

Mais de .vir. leguas dora ls ParrR150. BERNARD DE LA Fox : Leu chanse': 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 24. 

Là vous verriez dresser tant de pavillons, tant 


Tout homme qui veut légèrement reprradr. - 


légèrement repris de parler. 
d’euseignes de guidons et tant de pennons ; plus de 


Part. prés. S’ anc jorn fai recrezens 
sept Jieues dure l'occupation. ATé+ PrÉR. S ARE JOFR FE rec , 
39. PrRPREZA, s.f., saisie, Occupation. 
D’ squesta meïtat d’aquesta rxaAPREzA d’a- 
questa pessa de terra. 


Ara m'en sui RRPRHMDENS. 


BanTRAND DE Box : S’abrils e. 
Si jamais je fus afligé, maintenant je sais m# 


blämant. 
Tic. de 1275. Arch. du Roy., Toulouse, J. 31. Part. pas. 
De cette moitié de cette saisie de cette pièce de 
terre. 


Tant es devergonhatz lo fols anpass d'en: 


Sonpez : Sol que 
4o. REPRENDRE, 


Tant est déhonté le fou repris de tromperie. 
REPREHENDRE , RE- 


Subst. Ai vis mainz RuPR&S reprendedors 
PRENRE, REPENRE, V., lat. REPREHEN- Atmesi DE PEGUrLAIN : Toi: bo 
. J'ai vu maints réprimandes réprimasdearc 
DCRE, reprendre, rattraper, ressaisir. 


Aatra vetz fai en la preizon d’Ainor — Reprise. 


PRE PRE 635 


EL vestiment , en l'or qui es nnPRES, ANG. CAT. Reprenedor. axc. xsr. Reprendedor. 
Desoz avia escript un pei (#) grezesc. ronr. Reprehendedor. 1Tr. Riprenditore. 


Poëme sur Boèce. . 
Au vêtement, dans l’ourlet qui est repris, des- 45. REPRENDABLE, REPENDABLE, ad}. , 


>us il avait écrit un p (7) grec. reprenable, répréhensible. 
AT. Rependrer. xsv. Reprender. pont. Re- Car REPARHD aBLES era. . 
prehender. IT. Riprendere. Trad. de Y Éptt. de S. Paul aux Galates. 


Car il était répréhensible. 


1. Ræeprerza, s. f., réprimande, cor- Lo ssbis de perauls es quiris de non r&- 


rection. PRENDABLA vida. 
Ben sssentatz, ben dig e ses REPRETZA. Trad. de Bèe, fol. 55. 
P. CARDINAL : Ab vots. Le sage en parole est requis de vie non répréhen- 
Bieo sensé, bien dit et sans correction. sible. 
r. Ripresa. Que no sia orgollos ni a«Pk«NDABLSs, 


Trad. de la règ. de S. Benoît, fol. 13. 


2. REPRERENSIO, REPRERNSIO, REPREN- Qu'il ne soit orgueilleux ni répréhensible. 


c10, 5. f., lat. REPAHENSIO, répri- 


mande, correction. 
Polveras aspras e cosens de correxios e de 


46. SORPRENDRE, SURPRENDRE , SOSPREN- 


DRE, 2., surprendre, séduire. 
Pos Amor me vol d’ amor sonrAzsDas. 


kEPREHENSIOS. 
V. et Vert., fol. 57. RansauD D'OnANGE : Si de trobar. 
Poudres âpres et cuisantes de corrections et de re- Puisqu’Amour me veut d'amour surprendre. 
»rimandes. Ni m’engane de re 
Ses REPREPNS108. : 
Trad. de Bède, fol. 67. Pistes ni m mener. | Ven D: 
Sans réprimandes. Niue OLQUET DE nue: ers Dieus. 
en rien . 
Non deu fur causa desonesta ni de ns- L'ADE CRORIPE ER FIER Le CROIS REME SMrpreRnE 
Part. pas. 
PRENCIO. . © , »« 
Arbre de Batalhas, fol. 78. Veiaire m’ es qu’ ieu no sui sell que suelh, 
Ne doit faire chose déshonnêète ni de réprimande. Si m’ a sospais us grans mals don mi duelb, 


rar. Reprensiô. xsP. Reprension. ronr. Repre- G. Anuxman : El temps. 


hensäo. 17. Riprensione. M'est avis que je ne suis pas celui que j'ai cou- 
lume, ant m’a surpris un grand mal dont j je me 


3. REPRENDEMEN , 5. Mm., réprimande ,| plains. 
correction. car. Sorpendrer. xsr. Sorprender.roat. Sur- 
De lauzors o d’ensenhamen prender. xt. Sorprendere. 
E, qui s vol, de R&PRENDEMEX. 
| Leys d'amors, fol. ét. 47. SOBREPRENDRE, ., surprendre, at- 
De louauges ou d'instruction et, qui se veut, de toiodre, entourer. 
rcprimande. Quan ieu mi dons SOBAEPREN 
\xc. sr. Reprendimiento. 17. Reprendimento. De ls mia forfaitars. 
B. px VenraDous : Conort era. 


VE REPRENDEDOB , S. Me, repriman- Quand je surprends ma dame de } mienne for- 


deur, censeur, correcteur. faiture. 
Ai vis mainz repres AKPRENDEDORS. Non a forsa ni sen, 
AimæRt DE PEGtiLAtx : Totz hom. Caa poder d’aigla'l sosnxpaax. 
J'ai va mains réprimandés réprimandeurs. Dsupess DE PRADES, Aus cass. 
Pels crois ARPAENDEDORS. 11 n'a force ni seus , quand pouvoir d’aigle l’atéeine. 
PauLET DE MansuiLLe : Ges pels. Fig. Peccaiz la sosnxPass , car ab un jovenceil 
Pac les vils censeurs. Ac umor. 
Adÿj. Ab fals dies aurRanNDEDoRs. V. de S. Honorat. 
GauserT, MOINE DE Puicisor : S’icu anc. Péché la surprit, car avec un jouvencel elle cut 


Avec faux propos réprimandeurs. amour. 


636 PRE 


La nech que los sosnxraznousr. 
Chronique des Albigeois, col. 12. 
La ouit qui les surprit. 
Part. pas. Tot lo segle vei sosnsPass 
D’ engen e de galiamen. 
‘ P. Vipaz : Baros Jhesus. 
Tout le monde je vois entouré de fourberie et de 
tromperie. 
Tu restauriest Ja folia 
Don Adam fon somnxPass. 
P. CanpinaL : Vera vergens. 
Tu restauras la folie dont Adam fut atteint. 
Tan m'a greumen mos desirs soBR&PARS. 
B. Zonc: : Aissi col. 
Tant mou désir m’a péniblement surpris. 
17. Soprapprendere. 


PRENH, PrREING, PREN, ad), f., dulat. 
PRAGEgNAnS, grosse, enceinte, pleine. 
Pueys li laissa sa molher raxxa 
D’ un girbsudo, filh de girbau. 
Preane D'AUVERGNE : Bella m° es. 
Puis lui laisse sa femme enceinte d’un petit vau- 
rien , fils de vaurien. . 
Que cornes nna egua PazNu. 
RatmonD px Durronr : Turcmalecs. 
Qu’il cornât une jument pleine. 
Sancta Maria fo Pnxxs del Sant Esprit. 
Hist. de la Bible en prov., fol. 48. 
Sainte Marie fut enceinte du Saint-Esprit. 
anc. rn. Une truye prains, laquelle fut... 
avortée de cinq gorretz. 
Leti. de rém., 1480. Canpentisn, t. LI, col. 378. 
La montaigne estoit prains, 
Si a geté grant plains, 
Et pais a enfanté. 
YsoPxr, IT, fabl. 34. Ronenr, t. I, p. 329. 
caT. Prenys. ronT. Prenkhe. 


2. PRenmarT, s. m”., fœtus, portée. 


Orites.., quant femna lo porta pendat, 
fai que no pat emprenbar, e, si tant es que en- 
preuhe, ades gieta 10 PRxNHAT. 

Trad. du Lapidaire de Marbode. 

L'orite… , quand femme le porte suspendu, fait 
qu’elle ne peut concevoir, et, si tant est qu’elle con- 
çcoive, incontinent elle rejette le fœtus. 


3. PRENHRZA, s./., grossesse, portée. 


PRE 


Cabras... en mantas regios ban layt se 


PAKNHEZA. 
Eluc. de las propr., fol. 2ÿ2. 
Chèvres... en maintes régions out lait sans portee. 


4. EMPAENHAR, ENPREINHAR, FMPREGNAI, 
EMPREINAR, ., engrosser, rendre. 


devenir enceinte, concevoir. 
Las femüas maridadas que 5e fan rx- 


PRENEAN on adolteri. 
F. et Vert., fol. 14. 


Les femmes mariées qui se font eagrose «n 
adultère. 
Poc la pieuzela Maria. 


Emrazcnan. 
Brev. d’amor, fol. 8. 
La pucelle Marie put... devenir enceinte. 


— Féconder, fertiliser. 
Fig. Aygs pluvial... entre totas aygas mar 
otil es ad xmupazmman la terra. 
Eluc. de las propr., fol. 150. 
Eau pluviale... entre toutes eaux est plos uul: 
pour fertiliser la terre. 

Part. pas. eu o sai veramen 
Qu’ aMPREINATE n° à mais de cen. 
Gurirauxe De BERGUEDAX : Un sirvesie 
Je sais cela véritablement qu’il en a eagrosx 


. plus de cent. 


Helizabeth qu’ es xmPR&«NmADA. 
Los VIT Gaugs de Maru. 
Élisabeth qui est engrossce. 
caT. Emprenyar. xsr. Emprenar. vont. En- 
prenhar. :r. Impregnare. 


5. ENPREGNATIU, INPRKGNATIU, Gd}., 
fécondatif, fertilisatif, propre à fe- 
conder, à fertiliser. 

Vent... de aybres zxPRRGNATTU et nutnitic. 
Virtat fecondativa et INPRARGNATITA. 
Eluc. de las propr., fol. 134 et 116. 


Vent... des arbres fecondatif et natritif. 
Paissance fécondative et fértilisative. 


6. REENPRENHAR, V., réengrosser, rede- 
venir grosse, pleine. 

Les cervias…, apres la part, manjan ls 
herbas camo e sisolis; si axxNPR=x=Oo, el sx 
de las dites herbas lor dons copia de last. 

Eluc. de las propr., fol. 345. 

Les biches.. , après la portée, mangent les berbe. 
camomille et sison ; si elles redesienaent plan 
le suc desdites Lerbes leur donne abondance de bi: . 


PRE 


r. INPREGNACIO, ENPREGNACIO , ENPREN- 
| exacro, s. J., grossesse. 


Per razo de 1MPAuGNACIO. 
Æluc. de las propr., fol. 22. 

Par raison de grossesse. 

Alratica.… prohibeys de cuoyt, de axPazx- 
GnACIO et de enfantamens. 

Trad. d Albucasis, fol. 35. 

Alratica.… préserve de coit , de grossesse et d’en- 

fantement. 


’REPUCI, P8RPUCI, s. m., lat. PRGEPU- 
TIuM, prépuce. 
Si lo raxrucis garda la drechura de la ley. 
Trad. de Ept. de S. Paul aux Romains. 
Si le prépuce conserve l’observance de la loi. 
Del loc del PxaPuct. 
Trad. d’Albucasis, fol. 29. 
De l’endroit du prépuce. 
car. Prepuci. xsr. PORT. Prepucio. 1r. Pre- 


pur. 


RES, prép., près. 
Be m plazon l’srquier 
Pazs la barbacana. 
B. AsnauD px MonrTcuc : Er can. 
Fee me plaisent les archers pres la barbacane. 
” a lieys plats slberguairai 
Pass de lieys. 
G. Rupee : Lanquan li Jora. 

Si à elle il plaît je logerai près d'elle. 


>rdp. comp. Si D& PRES savis homes vas, 
Leumen no seras fols ni vas. 
Leys d’amors, fol. 3. 
Si: auprès de sages hommes tu vas, facilement tu 
e seras fou ni vain. 
Ad ona fontanells, px PRES un olivier. 
Roman de Fierabras, v. 140. 
À une fontanelle, auprès d'un olivier. 
fdv. Loin m’es dels oillz, mais del cor m’es 
tan PRRS. 
PEYROLS : Pois m’entremis. 
Elle m'est loin des yeux, mais du cœur elle m'est 
près. 
tds. comp. Mas.per so l’estau ps PRES. 
Le Moine DE MonTAUDoN : Mosseos. 
Mais pour cela je lui suis de près. 
Que vis la mayre el filh pe PRES. 
Passio de Maria. 
Quai vit la mere ct le fils de près. 


PRE 637 


Ben fo grazits raxs » Lotne per los bons 

sons qu’ el fasia. 
V. d'Albert de Sisteron. 

11 fut bien honoré près et loin pour les bons airs 

qu’il faisait. 
Nx PRES N1 LOIR non aten. 
Hueuss pe Saint-Cyr : Servit aurai. 

Ni près ni loin je n’attends. 

ANC. CAT. Pres. 17. Presso. 


2. APRES, adv. , après, ensuite. 
Apazs, Dieus, quan los ac formats, 
Ditz : Creissetz e multiplicats. 
Brev. d’amor, fol. 56. 
Ensuite, Dieu, quand il les eut formés, dit : 
Croissez et multiplies. 
Arazs... debon jurar a lui, 
Titre de 1080. 
Après... doivent jurer à lui. 
ANC. FR. Andui se sont d’ilec torné, 
Renart devant, et il après. 
Alez devant, g'irai après. 
Roman du Renart, . I, p.43 et 104. 
Adv. comp. Pueis la dit xx arnus. 
AnanauD Ds Caacassas : Dins un verdier. 
Puis il lui a dit par après. 
Seguiretz me EN APRES. 
Fragm. de trad. de la Passion. 
Vous me suivrez par après. 
Paraulas que s devon essegre EN Arnzs. 
Regla de S. Beneseg, fol. 1. 
Paroles qui se doivent suivre par après. 


anc. r&. En après le roi, la reine et enr 
fils … vinrent audit lieu. 
MonwsTreLar, t. 1, fol. 83. 


En après que les armes de Saintre contre 
messire Enguerrant furent accomplies. 
JEuax pe SaistRé,t. Il, p. 308. 
Prép. S'arres cent mals, be de lieis agues. 
P. RarmonD DE TouLouse : Si cum celui. 
Si, après cent maux , un bien d’elle j’eusse. 


Pero ades esper..... 
Qu’ arauzs l'irs m’ eschaya 
Tals joys que m denh pisser. 
Poxs px CarpuriL : Ben es fols. 
Pourtant incessamment j ’espère.. . qu "après Ja 
tristesse il me survienne telle r joie qui daigne me 
réjouir. 
Prép. comp. Apass n' el seu repaire. 


BLacas : En chantan. 
Auprès de la sienne demeure. 


638 PRE 


Tan tost can fon assegnt Arras D’ els, la pre- 


guet d’ amor. 
V. de Raimond de Miraval. 


Aussitôt qu'il fut assis auprès d'elle, il la pria 


d'amour. 
ANC. ESP. 
Venien apres del rey todos los senadores. 
Poema de Alexandro, cop. 1381. 
ANC. CAT. Apres. IT. Appresso. 


PRESTAR , v., lat. paazsrane, prêter. 
Fan pausran lars deniers a lurs messatges. 
V. et Vert., fol. 14. 


Font préter leurs deniers à leurs commission- 


naires. 
Peire, joglar, li Paxsrar deniers e cavals. 
F. de Bertrand de Born. 
Pierre , le jongleur, lai préta deniers et chevaux. 
Prasras li tro aia guazanhat. 
GurrLaLaeT : Senher prior. 
Prétes-lai jusqu’à ce qu’il ait gagné. 
Part. pas, fig.  Dieus L'a rausrana 
La vida, e non ges donads. 
Libre de Sensqua. 
| Dieu t'a prété la vie, et non point donnée. 
Loc. fig. An lor querella PR&sTADA. 
BanTaAnD DE Bonx : Rassa mes. 
Ils ont leur plainte émise. 


Subst. et prov. Alcunas ves.val lo PREsTAR 


donar. 
F.. et Vert., fol. 78. 


Aucunes fois vaut le préter donner. 
CAT. KsP. PORT. Prestar. 17. Prestare. 


2. Pausr, s. m., prêt. 

Es tot comtat a usura cant que ne prenda 

per razon del Passr. 
V.. et Vert., fol. 13. 

Est tout compté pour usure quoi qu'ilen prenne 

par raison du prét. 
No m detz a do ni a PREST. 
RANBAUD D'ORANGE : Aras no siscla. 
Ne me donna à don ni à prét. 


— Sorte d'exaction. 
Ni albergada, ni do, ni rausr. 
Cout. de Fumel de 1265. Doax,t. VIE, fol. 134. 
Ni droit de gîte, ni don , ni prét. 
Carta sagelada col rey…., conoc qu’ el 
ramsT... li fes hem de grat. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 200. 
Ta charte scellée avec le roi..., il reconaut que le 
pret. on lui fit de gré. 
ANC. CAT. Prest. 17. Presto. 


PRE 


3. Pazsra, s. f., prêt. 


Quals causas podon esser donadas à rassri. 
Trad. du Code de Justinien, fl. 2. 
Quelles choses peuvent être dounées à pret. 
car. Presta. 


4. PazsTAnSsA , s. f., prèt. 


Aquel om... qui receap autrui aver en res 


STANSA. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 3. 


Cet bomme... qui reçut l'avoir d'autrui e pré. 
ir. Prestansa. 


5, PRESTAYRE, PRESTADOR, 5. M., Mt- 


teur. 
Lo pnxsTaAwRes deslials, cant ve ia psabn 
gen plus sfsrendada e greviada…., lar ve 


plas cer. 
V. et Vent., bi. 14 


Le préteur déloyal, quand il voit la pauvre grit 
plus embarrassée et gravée... , leur vend plus der. 
Mas quan falho”l rnasranon, 
No pot far .v. ni.vr. terus. 
Armear De Pecurcars : Li folb 
Mais quand manquent les préteurs, il ne pri 
faire cinq ni six terues. 
asc. ra. Lequel enprant il renderont dedes: 
l'espasse de deux moys, jà soit que liprer 
terres vellie le terme alongier. 
Ann. du règne de S. Louis, à le suite de Joinrils 


p.22 
asp. Prestador. rr. Prestatore. 


PRESTRE, s. m., lat. paxsbyresun, 


prêtre. 
Voyez Denina, t. III, p. 190. 
Un trichayre, vassras layre, 
Vol que chan, pus suy chantaire. 
Guiaune De Bencusoas : Un triche 
Un traître, prétre larron, vent que je chante, pe 


que je suis chanteur. 


Cant lo PRgsTaz chastia los pechadons. 
Trad. de Bède, à. 5 
Quand le prétre réprimande les pécheurs. 
anc. ra. Il fant certainement qu'il ait le 0® 
de prestre, 
Prestre veut dire vieil. 
Ronsaan, t. I, fol. 1Xo. 


CAT. Est. PORT. Preste. 1Tr. Prete. 


>. PREVEIRE, PRRIRE , $. 7.) Pretre. 


Ni'l paxtax secodra l’isop 
Pisnax D'Auvenons : Cu bes ver: 
Et le prétre secoucra le goupillon. 


PRE PRE 639 


Fals rauvarnxs e fals abats. 8. AnCHIPRESTRE, s. ., archiprètre. 
B. px Vanrabous : Pus mos. Johan, AnCarraserax de Sanh Johan de 
Faux prétres et faux abbé. Letra. 
nc. ra. Ainsine se puet cil confessier Cat. dels apest. de Roma, fol. 139. 
Qai vaet son provoire lessier. Jesu , archiprétre de Saiut-Jean-de-Latran. 


Roman de la Rose, v. 11384. 


. PORT. Arcipreste. 1T. Arciprete. 
Vieingnent avant Îles clercs et les provères. or. PORT. ATGP IT. Arcipre 


_Jonviece, p. 26. 9. ARCHIPREIRE, ARCHIPREYRE, ARQUI- 
cat. Prebère. xse. Presbitero. ronTr. Presbytero. PARIRE, S. M, archiprêtre. 
3, PREVEIRA, PREVEIRIA , 5. f., prétrise, |: Almornier, ARCHIPRSIRE, 
sacerdoce,. Ardiaque, prebost, 


De totz me passi tost. 
G. Riquire : Pus Dieu. 
Aumônier, archiprétre, archidiacre, prévêt, de 
tous je me passe tôt. 


Mal portara houor al rei ni seignoria, 
Pois no la porta a Dieu ni a sa PR&VETRA. 
LE DAUPEIN D'AUVERGNE : Vergoigna aura. 
T1 portera mal honneur et seigneurie au roi, puis- 
qu’il ne le porte pas à Dieu ni à son sacerdoce. L’ Aacarpauyas e lavesques. 


Qui cobeita a aver lo govern de rRavatata. Leys d’amors, fol. 104. 


Trad. de Bède, fol. 57. L’archiprétre et l’évêque. 
Qui convoite d’avoir la direction de sacerdoce. Del acessamen que n’avem fag del anqui- 
. PREIRR. 
. ParveinaniA , 5. f., prétrise, sacer-| Ty, de 1285. Arch. du Roy., Toulouse, J.32à. 
doce. De l’acensement que nous en avons fait de l’ar- 
Segon la costuma de PR=svarRAn IA. chiprétre. 
Trad. du N.-Test.,S. Luc, ch. 1. | 
Selon la coutume de sacerdoce. PRETOR , s. m., lat. PRAETOS, preleur. 
La majer poestatz l’en deu destrenher, si 
PREVRIBACE, 5. M., sacerdoce. com es lo raxTOR. ’ 
En sant PasvarnAGs ufrires espiritels nfren- Trad. du Code de Justinien, fol. 11. 


, La plus grande autorité doit l’y contraindre, 
Dans le saint sacerdoce vous offrirez des ofrandes 
irituelles. 


ar. Preberaitge. 


Läs. 


CAT. ESP. PORT. Pretor. 17. Pretore. 


2. PagrTon!, s. m., lat. paazroniw/, 


PREVRIRAT, S. M., lat, PRESBYRRATUS,|  prétoire. 
prétrise , Sacerdoce. Adonc meneron Jhesu al Paxrort. 
Trad. du N.-Test., S. Jxan, ch. 10. 


T lo bistbes lo get de clercia 0, si 
FO UE 10 DistDes 10 BEL CE FORCE QE ET ns ils menèrent Jésus an préfoire. 


‘eveires, de PREVEIRAT. 


Trad. du Code de Justinien, fol. 2. CAT. Pretori. zsP. PORT. 17. Pretorto. 
Jusqu'à ce que l’évêque le rejette de cléricature . . 
, s’il est prêtre, de sacerdoce. PRETZ, s. m., lat. Pagriwm, prix, va- 
Tr. Presbiterat. usr. 17. Presbiterato. leur. | 
. Loc. Elle fan mercat ab ells de far lur obras à 

PREVEIRAL, PARVEYBAL, Gd)., lat, PR&s- Paxs fag, 
syfERALES, sacerdotal., Pet Vert, fol. 14. 

En la PREVEYRAL sagranza Ils font marché avec eux de faire leurs ouvrages 

Torna lo pas ses dnptansa. à prix fait. | 

GUILLAUME DE SAINT-DIDIER : Aissi cum a. Per Pass fach am Jai. 
à Ja consécration sacerdotale le pain change sans Tit. de 1433. Hist. de Nîmes, t. 111 ,pr., p. 23°. 
te. Pour prix fait avec lui. 


r. «sr. Presbiteral. ront. Presbyteral. 1x 
Presbiterale. — Récompense. 


PRE 


Costuma es que ieu laisse a vos, 
Esta festa, .1. PR&S O dos. 
Trad. de l'Evang. de Nicodème. 


640 


C'est La coutume que je laisse à vous, cette fête, 


ua prix ou deux. 


— Fig. Mérite, qualité, vertu, valeur. 
Paratge d'auta gen, 
Poders d’aur ni d’argen, 
No as daran ja bon Paxtz, 
Si ric cor non avetz. 
AnnauD DE MaauExiL : Rasos es. 
Parage de haute gent , pouvoir d’or et d’argent, ne 
vous donneront jamais bon mérite, si cœur géné- 
. reux vous n'avez. : 
Vostre fin PszTz es tan poiatz 
Que sobre tots es enausats. 
BLacasser : Be m plats. 
Votre pur mérite est si élevé qu'au-dessus de 
tous il est avancé. 
Ab trebalh et ab larguetat 
Conquier reys PR=Tz el guazanuha. 
BenTaAnND DE Bonn : Jeu chan. 
Avec fatigue et générosité roi conquiert valeur 
et la gagne. ° 
Prov. Vers es s0 qu' el reprochier dits, 
Que bon pasrz creis, on plus loin es auritz. 
Gut D'Uisez : Ades on plus. 
Est vrai ce que le proverbe dit, que bon mérite 
croît , où plus loin il est oui. 
AnC, FA. Quand les lettres et les sciences grec- 
ques y out esté en honneur et en prix. 
AnuxoT, Trad. de Plutarque. Vie de M. Caton. 
car. Preu. use. Prez, precio. ronT. Preco. 1T. 
Prezzo. 


2. Paeza,s. f., valeur, prix, mérite. 
Per vostra PRRZA 
E per la gentileza 
Qu’ en vos es. 
AMANIEU Dxs Escas : En aquel mes. 
Par votre mérite et par la gentillesse qui en vous 
est. 


ANC. 1T. Prezsa. 


3. PrazaR, v., priser, apprécier, esti- 
mer, évaluer, avoir du prix. 
Quar tot l’autre dan 
Non PR=zERA un guan. 
P. RaumonD DE TouLouse : No m pucsc. 


Car tout l’autre dommage je ne prisernis pas un 
gant. 


PRE 


Mens rauza vieure que morir. 
AnnauD DE MasvuiL : Dona sel. 
Moins prise vivre que mourir. 
El fai valer valor e pretz Parzan. 
ALwERt DE PEGULLALX : Amcmais de. 
I1 fait valoir valeur et mérite avoir du prix. 
Pauc PA&zRAIA , si trobar non saupes 
B. Zonc:1 : Mai mia cel. 
Peu j'aurais de prix, si trouver je ne savaisr: 
Part. prés. 
Pero, tal ren ten hom vil, qu'es PRuzax: 
G. Faintr : Tant ai sufert. 
Poartant , telle chose on tieut pour vile , qu 5 
ayant du prix. 
Vos ets del mon le plus Parzass. 
RausAuUD DE Vaquataas : Era m requxer. 
Vous êtes du monde la plus ayant ds prix. 
Part. pas. À tal que fos pros e raxzars. 
Foquar De Roxass : Tornats es cs 
À tel qui fut preux et prisé. 
S’anc fai belha ni Parsapa, 
Ar sui d’aut en bas tornsda. 
Canznxr : S'anc. 
Si oncques je fus belle et prisée, maintesat - 
suis tournée de haut en bas. 
Subst. Plaso mi’l pros e ‘1h Pazzar. 
P. CARDINAL : Qui vokrs 
Me plaisent les preux et les prises. 
AXNC. CAT. Presar. ronT. Prezsar. rx. Prezcrr. 


4. Pnecros, PaxTios, adj., lat. PRaric- 
sus, précieux , exquis. 
Es pus PaxTios, pus cars e pus valens 
Que peiras PR&TIOSAS ni fis aurs ni argeus. 
Pixses DE Consiac : El pen c: 
Est plus précieux, plus cher et plus valant ::: 
pierres précieuses ni or fin ni argent. 
Nos rezems de son sanc rRactos. 
Poxs DE CAPDURIL : So qu'o 
Nous racheta de son sang précieux. 
Non quier Panciosas viandas ni curiona- 
mens adobadas. 
V. et Vert., fol 53. 
Ne recherche pes exguis aliments ni soigorc- 
meut apprêtés. 


caT. Precios. xsr. ronr. Precioso. 17. Prene- 


5. PREZIU, PRESSIU, GdJ., précieux, «- 
timable. 
Tant es adoniva, 
De totz bes Pa&zIvA. 
G. Riquien : Voluntiers faru. 
Taat elle est généreuse , en tous biens precis: 


PRE 
6. Sosazrancios , adj., très précieux. 
Aquest pas es sosaxPnacios e sabrenobles 
e sobreben aparcihats. 
V. et Vert., fol. 43. 


Ce pain est très précieux et très noble et très bien 
apprété. 


7. PRECIOSITAT, PRECIOZETAT, 5. f., lat. 
PRzTiosiTaTemn , excellence, valeur, 
grand prix. 

Celidoni es peyra.… granda en virtut et en 


PRRCIOSITAT. 
Eluc. de las propr., fol. 186. 


La chélidoine est pierre. grande en vertu et eu 
excellence. : 
La terssa raso per que vergenetat deu esser 
lanuzada mot , es PRECIOZRTAT. 
F. et Vert., fol. 9. 
La troisième raison pour quoi virginité doit être 
louée mouit , c'est grand prix. ° 
auc. Fr. De fin or et aultres préciosites. 
Roman fr. de Fierabras, liv. IL, pert. III, ch. 10. 
caT. Preciositat. xsr. Preciosidad. ronr. Pre- 
ciosidade. 17. Preziosità , presiositate, pre- 


8. Pazzansa, s..f., estime, appréciation. 
Presans , PREZANSA. 


Leys d’amors, fol. 50. 
Estimant, estime. 


9. APRECIAR, V., lat. APPRECIARE, ap- 
précier. 
Part. pas. Mon loguier au APRACIAT .xxx. de- 
niers. 
Leys d'amors, fol. 135. 
Mon salaire ils ont apprécié trente deniers. 
Fos estada APRECIADA. 
Tite. de 1384. Arch. du Roy., K. 70. 
Fut été appréciée. 
CAT. 2sP. Apreciar. PORT. Appreciar. 17. Ap- 
preszare, appregiare. 


10. DEsPAzzZAR, DESPAECLAR, 2., lat. nr- 
PRETIARE, déprécier, mépriser. 
E”1 chaitieu mon pasPauzAR 
Ou passam cum vianans. 
FoLquert px MaAnsSILLE : Si cum sel. 
Et mépriser le monde chétif où nous passons 
comme voyageurs. 
Dasraucran e tenir vil. 
Doctrine des Vaudois. 
Déprécier et tenir vil. 


LTT, 


PRE 641 


ANC. rR. Desprisent et rejcttent d'an sourcil 
plus que stoique toutes choses escriptes en 
francois. | 

Œuvres de Du Bellay, fo). 3. 
Et desprise les vents et les flots de Neptane. 
RonsanD,t. Il, p. 1127. 
caT. ms.  Desprectar. roRT. Despresar. 1r. 
Düsprezsare, dispregiare. 
11. DrsPreczi, s. m., mépris. 
Lo pzsraxczr del mon. 
Intitulé d'un poëme vaudois. 
Le mépris du monde. 

ANC. FA. En cestuy despris Bacchus tousjours 
gaignoit pays. 

RaseLais, liv. V, ch. 39. 
cat. Despreci. xsr. Desprecio. ronr. Despreso. 
ir. Disprezso, dispregio. 


12. DesPAEZIAMENT, s. m., dépréciation, 
mépris. 
Han las empromessions... en DRSPREZIAMENT. 
La nobla Leycson. 
Ils ont les promesses... en mépris. | 
anC. ra. Desprisement incroyable de tout ce 
pourquoy les hamains tant veiglent. 
RaseELAis, Prologue, liv. I. 
anc. asp. Desprectamiento. tr. Dispreztia- 
mento, dispregiamento. 


13. EnDesPREzAn, v., mépriser, dédai- 


gucr. 
Part. pas. Enasiratz, 
Enfrevoltatz, 
EnpzasranziTs. 


EsPERDUT : Qui noa. 
_Afligé, affaibli, méprisé. 
14. MenwxsPazTz, s. m., mépris, dédain, 
dépréciation. 
Mostro renegamen, oblic e uexxsraarz. 


Leys d'amors, fol. 15. 
Montrent reniement , oubli et mépris. 


car. Menyspreu. xsr. Menosprecio. ronT. Me- 
nospreco. 

15. MEsSPR=ZAB , MENSPREZAR , MENESPRK- 
ZAB; MENESPRESSAR, V., Mépriser, 
dédaigner. 

No den wxsPazzan autrui. 


Brev. d’amor, fol. 133. 
Il ne doit pes mépriser autrui. 


81 





PRE 


: Cossirar 
E uxanspazzan fslhir. 
Nar px Mons : Si Nat de Mons. 
Cousidérer et msépriser le faillir. 
Lo ManESPALzON oOma fems. 
V. et Vert., fol. 29. 
Le méprisent comme fumier. 


642 


PRE 


18. Maspauzaisx, 5. m., méprient, 
contempteur. 


Musenezatne de la regla. 
| Regla de S. Benezeg, ol. :- 
Contempteur de la règle. 


car. Menyspreador. xsr. Menospreciador 


Matran, manxsprussan K. © s08 messagicrs, 19. MkSPRRZABLE, ad}., méprisable, 


no y volc venir. 
PHILOMENA. 
Matran , méprisant Charles et ses messagers , n’y 
voulut venir. 
Part. pas. Que non sias mesranrarz dels 


majors. 
Trad. de Bède , fol. 2. 


Que tu ne sois pas méprisé des supérieurs. 
cAT. Menyspresar, menysprear. xs. Menos- 
preciar. vont. Menosprezar. 


16. MesParzo, MENSPREZO , 5. Mm., mé- 
pris, dédain , dépréciation, injure. 
Lo mayor fays de manspazzo. 
ARNAUD DE Cotianac : Mout dezir. 
Le plus grand faix de mépris. 


17. MESPREZAMENT, MESPREZAMEN, MENS- 
PREZAMEN , MENESPREZAMEN, 5. MI., 
mépris, dédaio. 

ManxsPRaramex de totz los bes d’ aquesti 


mun. 
V.et Vert., fol. 29. 


Mépris de tous les biens de ce monde. 
Nails hom, per pauc de sen que aya, 
E ton MENsPRE7AREN non Caya. 
Deupess ne PaAbes, Poëme sur les Vertus. 
Que nul homme , pour peu qu’il ait de sens , en 
ton mépris ne tombe. 
Fig. Fier e romp, am l’espaza del masrnr- 
ZAMEN, | albre que nays d’amor de bes 


termporals. 
Brev. d’'amor, fol. 5. 


Frappe et romp, avec l’épée du mépris, l'arbre 
qui uaît d'amour des biens temporels. 
Prov. Familiaritatz aparelia MRsPARzAMENT. 

Trad. de Bède, fol. 80. 

Familiarité prépare mépris. 

ANC. FR. Par l'erreur du mesprisement que tn 
en as acquis. 
Œuvres d'Alain Chartier, p-. 392. 

ANC. «sr. Menospreciamiento. 


Sels que son maspnzzaszes en la gleyra. 
Trad. de l'Epit. de S. Paul aux Corinikr-:. 
Ceux qui sont méprisables dans l'église. 
car. Menyspreable. xsr. Menospreciabl. 


PREVARICADOR, s. m., lat. paarrr 
RICATOR, prévaricateur. 
Establic mi PR&VARICADOS. 
Trad. de l Épit. de S. Paul aux Galet. 
Je m'établis prévaricateur. 
CAT. ESP, PORT. Prevaricador. tr. Prennics- 
tore. 


PREZENTIER, adj., gracieux, àve- 
nant, prévenant, attentif à plaire. 
libre, dispos. 

Jeu serai en cort PRESENTIERS 
Entre domnss e cavaliers. 
B. pe Vexrapocs : Pels del. 
Je serai en cour attentif à plaire entre dns: 
cavaliers. 
L’ scuilhir e ‘1 gen respos 
Don es PR£&SRNTEIRA 
Dins son sis. 
BERTRAND be Bonn : Domna posts 
L’accueillir et la gentille réponse don 6”: 
gracieuse dans son agrément. 
No li siatz ges PARSENTEIRA, 
Mas vergoinosa © panc parleirs. 
Ux raousanoun ANONYME : Seinor 16547 
Ne lui soyez pas prévenante, mais résertét 4 F: 
parleuse. 
El rei son plus de falhir ransasTi. 
Quar greu aus’ om vedar so que ri qu*' 
Nar 2e Mons : Lo voler. 
Et les rois sont plus dires de faillir, er dif 
ment on ose défendre ce que roi chercbe. 


2. PRezenTi, adj., agréable, gracieut. 
avenant. 


Us joglaretz pus PAxsEnNTIs. 
Pissar D'Avvencne : Chant 
Un petit jongleur plus avensnt. 


PRI 


PREZEPI, s. "”., lat. Paarsekriumn, 
crèche. 
Viro lo filh santa Maria 
El Paazsrt en que jaris. 
Los VII Gaugs de la Mayre. 
Lis virent le fils de sainte Mario 


en la crèche eu 
quoi il gisait. ‘ 


car. Pessebre. ne». Pescbre. ronrt. Presopio. 


1T. Presepio, presepe. 


PRIM, ad}., lat. PRImuS, premier. 
Guillem, rParms iest en trobar, a ma guia. 
T. pes DEUX GUILLAURMES : Guillem. 
Guillaume , tu es premier en trouver, à ma guise. 
M' enseingn’ Amors qu’ ien fsss' adonc 
Tail chan que n'er segons ni tertz, 
Ans Pains d’afrancar cor agre. 
A. Danizc : En breu briss. 
Amour m'enseigne que je fasse slors tel chant qui 
ne sera second ni troisième, mais premier pour af- 
franchir cœur aigre. 
Seran complit set ans al Par erbatge. 
Capasrer : Ab leial cor. 
Seront accomplis sept ans au premier herbage. 
Substanhr. Esta dona paset 
En l’ora de lu Parma, 
V.. de sainte Magdelaine. 
Cette dame passa à l’heure de la prime. 
Adv. comp. 
E ‘1 bel semblan que m fetz AL rRIM, 
Quan s’ esdevenc qu’amdai nos vim. 
AnnMAUD DE MaRUriL : Dona genser. 
Et le beau semblant que vous me fites à abord, 
quand il advint que tous deux nous nous vîimes. 
La Marchia, Foys e Rodes vim 
Falhir ades als ops px ratx. 
GuiILLAUME DE MonTAGwaAGoUT : Belh m’ es. 
La Marche, Foix et Rodez nous vimes faillir 
toujours aux besoins de prime abord. 


— Proche parent. 
Lo rarm sya offert et reslment depositada 


la soma. . 
Fors de Béarn , p. 1085. 


Que Le proche parent ait offert et réellement dé- 
posé la somme. 
anc. FA. Le peuple restitué en sa prüme liberté. 
Trad. des Paradoxes de Cicéron, fol. 12. 
Ny mousse au bois ne revestit l’escorce 
Si tendre qu'elle en la prime saison. 
RowsaaD , 1. 1, p. 108. 


PAI 643 


Prin jor de mai, ri com estez commance. 
Roman de Gérard de Vienne, v. 4018. 


ESP, PORT. 17. Primo. 


— Délicat, délié, dégagé, mince, sub- 
til, fin, léger. 
Mi fes barreyra d’ an ra1xm mur, 


GirauD DE BoRNriL : Nuilla res. 
Me ft Larrière d’un mince mur. 


Moral. 
Tea non y vey d obrs sotil ni prima. 
Aineni DE PEGUILAIN : Ses mos apleits. 
Je n'y vois pas d'œuvre subtile ni délicate. 
Paoîs ieu mi feing, mest los rn1ms enten- 
dens, 
Saber un chan primamenz afnar, 
B. Zone] : Puois ieu. 
Puisque je me suppose , entre les délicats amants, 
savoir un chant délicatement polir. 
En aital rimeta paitwa. 
RamsauD D’OnaNGE : En aital. 
En telle petite rime légère. 
Fig. Pos lo Patus verjans botona 
De que nais lo frug e 1 fuelh. 
P. RaimonD px TouLouez : Pos lo prims. 
Puisque le verger délicat boutonne de quoi naît 
le fruit et la feuille. 
Adverbial. Trazon paix 
L' arquier melhor. 
Guizrausxs px MonraAGnAaGOUT : Bell m’ es. 
Tirent menu les archers meilleurs. 


car. Prim. sp. ronT. Primo, 


2. PRIMESSA, PRIMEZA , s.f., primauté. 


Hereditat que, per dret de rarmas#sa.…., 


avenga. 
Fors de Béarn, p. 1087. 
Hérédité qui , par droit de primauté... advienne. 


— Petitesse, ténuité, délicatesse. 
Parmxza et menudeza de popas designa que 
femna ba pauca layt. 
Eluc. de las propr., fol, 51. 
Petitesse et délicatesse de mamelles indique que 
femme a peu de lait. 


3. PRIMAMEN, adv., finement, subtile- 
ment, délicatement, ingénieusement. 


Seigne”’N Jaemes, mont es senuatz, 
E PRIMAMEN vOs razona!s. 
T. ox Jacux Gniir Er pe Simon Dont : Scigne”’N. 





644 PRI 
Seigneur Jacme , vous êtes moult sensé , et ingé- 
nieusement vous raisonnes. 


Saber on chan rrrawer afinar. 
B.Zor 'uois ieu. 
Savoir un chant délicatement poli 


Ano. sr. 17. Primamente. 





4. Papus, ado, d'abord, première- 
ment. 
Parmas me amen, pois me van aissent. 
Poëme sur Boèce. 
D'abord ils m'aiment , puis me vont halssant. 
Adv. comp. 8i°] laisses DE PR1MAS enansar. 
Te D'Aoeeni sr »E GurLia um pe BexGUEDAn + 
Ea Berguedan. 
Si je le laissasse s'élancer de prime abord. 
Ex rarxas donan. 
Cout. d'Alais, Arch. du Roy., K , 704. 
Tout d'abord donvent. 
anc. va. 
le set asquels torner ne asquels prime fièro. 
Roman de Rou , v. 9%. 
Lors primes s'est levez li prestres. 
Fabl. etcont. anc., 1. IV, p. 8. 





5. PalMEn, PRINIER, PREMIER, PAUMIER, 





Lo raæwrsn jorn qu’ien anc vos vi. 
Anxaup pe Manuxiz : Dons genter. 
Le premier jour qu'oncquès je vous vis. 
Ben fo astrucx qui PRIME sap amer, 
Graaun 2e Bones : Non es. 
Bien fut beureux qui premier sut aimer. 
Subst, Ab los rauwixns ses crosat voluntos. 
Ankent Dx PEQUILAIN : Ara pare. 
Avec les premiers il s'est croisé volontaire, 
Adverb, Miols fora qu'ien maris raruren. 
Gavaupax Le Vieux : Cresens. 
Mieux serait que je mourane premièrement. 
Adv. comp. Per cert lo diable malrats 
Fon px raamtaz angels creats. 
Brev. d'amor, fol. 18. 
Pour sûr le diable méchant fut d'abord ange eréé. 
En raruren 
Quan vi son cors plazentier. 
Gausenr, MOINE DE Purcreor : Uns jois. 
En premier quand je vis s personne agréable. 
Conj. comp. PurmiEns QUE ta 0 aguesses co- 
mensat yeu ho hauria finit. 





Lers d'amors, fol. go. 
Avant que La Veusses commencée l'aurait ni. ; 


PRI 
anc. rn. Tel knida altreabatre ki d prime da. 
Roman de Rou, v.15ÿ. 
car. Primer. ar. Primer, primere, tax. 
Primairo. tr. Primiere. 


6. PRIMIERAMEN, PRIMEIRAMEN, PA 
RAMEN ; PRUMIERAMENT, Gdbp., premi- 
rement, en premier lieu, pour a pre 
mière fois. 

De le Gleysa, vos dic rarmrrmmns 
Que y corr engans. 
Pons 2e La Gaaoe : D'un irrata, 
Quant à l'Église , je vous dis prendront qe 
tromperie y court. 
Lo jor qu’ ie us vi, domns, raramuun 
Guiitaues De Casrsraune : Lo jen. 
Le jour que je vous vis , dame, poer La prix 
Jois. 
Mais raUMIRRAMET se Cove, eyaber Qu 
y pausats abbat. 
Paso. 
Mais en premier Lieu il convient, wie, çe 
vous y plaies abbé. 
car. Primerament. ns». Primeremente. Mi. 
Primeiramente. 1x. Primieramete. 


7. Paouan, v., primer, dominer. 
Part les valens rats. 
RaumoxD pe Minavas: Anim 
Par-deseus les méritantes elle prime. 





8. PRIMEIRAN, PRDMATRIAN, PRDUTUN. 
PAUMAIREN, adj. , premier, 
Falcx laniers es PanezrRas 
De totz los autres. 
Daupus DE PaaDes, dus. cu. 
Le faucon lanisr est le premier de Lou laut 
La ranatnaxa corda s' entons jots gras 
Panne px Conauac: Elnos de 
La première corde s’entonse bas grave. 
Substantiv. 
Pons de Bretanha guida los remis. 
Roman de Gerard de Rossillon, fi. 
Pos de Bretagne guide les premiers. 
Ade. comp. . 
Mai, tot an raimatata, voel be goes 
Isa : Diese 
Mois, tout en premier, je veux be qe 
sachies. 
anc. va. Renart l'e premerains sise. 
Roman da Renan, tt à 








PRI PRI 645 


Ce est l'estoile primeraine. — Faire une pointe, pénétrer. 
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc., t. 11, p. 329. | Fig. E’1 reis frances vai si trop APnimax, 
| car. Primerenc. Et ai paor que veinha sobre mi. 


‘ . BxatTaanp px Bons : Fuilheta. 
9. Parmospraz, ad/., lat. Pa1moRDIALéS, Ex le roi français s’en va beaucoup faisant une 


primordial , originel. pointe, et j'ai pour qu’il ne vienne sur moi. 


La PAIMORDIAL materis. . 
Eluc. de las propr., fol. 381. | Rafiner, subtiliser. 


La primordiale matière. . | ‘Part. pas. Cels subtils APAIMATS 
- EP. . Primordial, 17. Pri jale. A cai bel saber plats. 
CAT. ESP. PORT. Primo ir. Primordiale G. Riquiks : Als subtile. 
10. Pararriu, ad}., lat. panerrivus, pri-| Ces subtils rufinés à qui beau savoir plaît. 
mitif. ANC. ya. Quar tel quide aloignier sa mort 
La Gleisa rarurriva…, segon lEvengeli. Qui l'aproche et aprême fort. 
Doctrine des Vaudois. Un poi s’est de lai aprimes. 
L'Église primitive... , selon l'Évangile, L , Roman du Renart, t. LU, P- 244 , et t. I , P° 85- 
Subst, Distinctios entr el Patwrrru o"L deri-| SAT- Æprinar. 
vatio. 
Leys d’amors, fol.&4. | 14+ APRIMAIRAR, v., approcher, avancer. 
Distinetion entre le primitif et le dérivatif. Part, pas. 
caT. Primitin. ns. PORT. 17. Primitivo. Ress Bernartz cavalga ques’ es APRAIMAIRATS. 
L’ivesque de Nemse s'es tant APRIMAIRATS. 
11. PRIMICIAS, PREMICIAS, 5. f. pl, lat. GurLLAuME DE Tupxza. 
PRIMITIAS , prémices. Roger Bersard chevauche (de sorte) qu’il s’est ap- 
tu: proché. 
De ss ds L'évèque de Nimes s’est tant approché. 
s. 
Brev. d’amor, fol. 08. . | . , 
De toutes mes richesses je donne dimes et prémices. ‘ . de onimer ' ; ° Mes Primauté ; 
Las Parmrcras de ton champ. roits de primogéniture. 
Trad. de Bède, fol. 46. De Jacob, sai ieu be per cals sosplantamens 
Les prémices de ton champ. ° Ac la benedictio ni’ls APRIMAIRAMENS. 


Prannx px Consiac : El nom de. 
Touchant Jacob, je sais bien par quelles super- 
cheries il eut la bénédiction et les droits de primo- 
géniture. 


CAT. Re, PORT. Prénicias. 17. Primisie, pre- 
misie. 
12. PRrMAT, s. m., lat. paimarres, primat. 


Que negus arcivesques no sio apelats Pas- PRINCEP , s. m., lat. PR1NCxPS, prince, 
MATZ ni patriarcss, mas aquels que teno pre- 


IDieras ciotats. principal. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 19. Parncres, ducs © marques. 
Que nuls srchevêques ne soient appelés primats GiAAUD DE CALANSON : À Feys cui. 
pi Patriarches, escepté ceux qui tiennent les pre- Princes, ducs et marquis. 
mières cités. Son mandat lhi »rarmcar 6 Ihi comtor. 
CaT. Primat. xsr. Primado, primas. roar. Roman de Gerard de Rossillon, fol. 107. 


Primas. 1r. Primate. Sont mandés les princes et les comtors. 


_. | caT. Princep. sp. PORT. 17. Principe. 
13. Aparman, v., amincir, affaiblir, 


rendre exigu. a. PRINCE, PRINSI, s. M, prince. 
Fig. No vuel ges que trop m’AratmEs Grau rarnCz per que no s prendon cura 
Ni trop m’ asotiles ni m limes. Que no fassan tort. 


Daupes pr!Paanes , Poëme sur les Fertus. GuizLaune DE MonracnacourT : Per lo mon. Var. 
Je ne veux point que trop tu m'amincisses ni Les grands princes pourquoi ue prennent-ils pas 
que trop tu me subtilises ni me limes. souci qu'ils ne fassent pas tort. 





PRI 
Li plas gran 
Si croizavan, 
Li reie li primst. 
Bzataanp Ds Bonn : Fuilheta. 
Les plus grands se croisaient , les rois et les 
princes. 


646 


Ai vos ajudat 
À conquerir emperi e regnat…. 
E rey a penre, PaImCzse principat. 
. Ransaun px Vaquæinas : Valen marques. 
Je vous ai aidé à conquérir empire et royaume. 
et à prendre rois, princes et principauté. 
IT. Prince. 


3. Pramnorssa, s. f., princesse. 
Fig. Reins es de joi ses contenso.… 
E marquesa de ben dir sa raxo, 
E rarncussa. 
GAUSSERAN DE SatnTr-Lerpixn & Puois. 
Elle est reine de joie sans contestation. , et mar- 
quise de bien dire sa raison , et princesse. 
CAT. &se. Princesa. vonT. Princesa. 17. Prin- 
cipessa. 


4. ParnciparT, s. m., lat. PRINCIPATAS, 
principauté. 
De mantenen fay delivrar 
Tots los preysons que van trober 
Crestians en lo rAINCIPAT. 
V. de S. Honorat. 
Sur-le-champ il fait délivrer tous les prisonniers 
chrétiens qu’ils vont trouver dans la principauté. 
Ai vos ajadat 
À conquerir emperi e regnat.. 
E rey a penre, princes e PAINCIPAT. 
RaxBAUD DE VAQUE1RAS : Valen marques. 
Je vous ai aidé à conquérir empire et royaume... 
ct à preddre roi, princes et principauté. 
E’l PRINCIPAT....... .. 
Li prec que s gart dels pervers. 
Ratïmond DE Tons DE MARSEILLE : Ar es ben. 
Et la principauté. je la prie qu’elle se garde des 
pervers. 
Fig. El rarucrrar del sabi er istables. 
Trad. de Bède, fol. 79. 
La principauté du sage sera stahle. 


— Hiérarchie. 
Tres PRINCIPATZ son d’angels sus es cel. 
V,et Fert., fol. 46. 
Trois hiérarchies d’anges sont sus au ciel. 


caT. Principat. usP. PORT. Principado. 1. 
Principato. | 





PRI 


5. PnINCIPAL, Gdÿ., PRINCIPALES, prir- 
cipal. 
Auzon la vos del regidor Parncrral. 
V.et Vert., fol.54 
Ils entendent la voix du régisseur principal. 
De maxics sai yeu tot aondozamens 
Qaatre tons PRINCIPALS. 
Prcass ps Congrac : El now de. 
De musique je sais tout pleinement quatre ie: 
principaux. 
Subst. Los PatnciPA1sS aissi nomnam 
En nostra lengua romans. 
Brev. d’amor, fol. 41. 
Les principaux nous nommons ainsi dans met 
Jangue romane. 
Un rarnctPAL Ordenant et president it: 


les autres. 
| Eluc. de las propr., fol. 2. 
Un principal ordonnant et président tous les autres 


— Le fond d’une affaire. 
Tant de PRINCIPAL que despens. 
Fors de Bearn, p. 108. 
Tant de principal que de dépens. 


CAT. £sP. PORT. Principal. rr. Principale. 


6. PRINGIPALITAT, 5. f., lat. PRarxars- 
LITATOM, primauté. 
ParNCIPALITAT et dignitat. 
En la general comunitat de totas substæ- 
cias Dieus ha PRiINCIPALTTAT. 
Eluc. de las propr., fol. 24x79 
Primauté et dignité. 
Dans la générale communauté de toutes substascs 
Dieu a primauté. 


7. Paincipan, v., primer, surpasser. 
régir. 
Li major del ostal del rey de Frans o- 
meucero a rRcnCIPAR s0br’ els reys de Frans 
Cat. dels apost. de Rome, fol. g. 
Les maires de l’hôtel (du palais) du roi de Fran 
commencèrent à primer sur les rois de France. 


8. PRINCIPALMEN, adbe., principalement. 
À la honor, ParnCIPALEEX , 
De Dieu , lo paire omnipoten. 
Brev. d'ameor, fol. “à. 
À l'honneur, principalement, de Dieu, ke per 
tout-puissant. 


cat. Principalment. sr. rOnT. 1x. Prac- 


palmente. 


PRI 


2RIOR, s. "=. , lat. païon, prieur. 
Tea non sai tan fals coronat 
Clerge ni paron ni abbat. 
GuitLauxs DE Bexcuxpan : Mal o fe. 
Je ne sais si fanx couronné clerc ni prieur ni abbé. 
Vengut son s Llerins, demandan lo Patron. 
V. de S. Honorat. 
Ils sont venus à Lerins , ils demandent le prieur. 


Daos cet ouvrage on trouve PRIOLS, 
pour PRIOS. 


L’an de Diea mil e tres cent 
Compli lo rParoLS son romans. 
F. de S. Honorat. 
L’an de Dieu mil et trois cents le prieur acheva 
On rornaD. 
anC. FR. Que li abbé ne li prior 
Tant les gardoiïent chierement. 
Fabl. et cont. anc., t. Il, p. 345. 

CAT. Sr. PORT. Prior, 17. Priore. 


«+ PRIORAT, 5. M., lat. PRIORATuS, 
prieuré, 
L’ abas si'1 det lo parorar de Montaudou. 
P. du moine de Montaudon. 
L'abbé ainsi lui donna le prieuré de Montaudon. 
AT. Priorat. asr. Priorato. pont. Priorado. 
ir. Priorato. 


. PRiOnRSsA, PRIORESA , 5. f., lat. PR10- 
RISSA, prieure, supérieure, 
Las terras de la PRIORxsA. 

Tit. de 1270. Arch. du Roy., J. 4. 
Les terres de la prieure. 
Domna l’abadessa... la PRIOnRssA. 
Cartulaire du Bugue , fol. 32. 

Dame l’abbesse.. la prieure. 

‘OR T. Prioresa. 


, PaiosiTaT, s.f., priorité. 
T'otas tres s65 PRIORITAT. 
Eltuc. de las propr., fol. 4. 
Toutes trois sans priorité. 
AT. Prioritat. xs». Prioridad. pour. Priori- 
dade. rx. Priorità, priorttate, prioritade. 


SoTz PRIOR, 5. M1. , SOUS-prieur. 
Esser soTz PR10R et s0x abatz, 
Regla de S. Beneseg., fol. 25. 
Être sous-prieur et sous-abbé. | 
LIVAT, adj., lat. paivaTus, privé, 
intime, secret, particulier, conou. 


PRI 


ÀAras sai per vortat 
Que ’Ïh a autramic PRrvaT. 
.  B. ne VenxTADoUR : Accossellats. 
Maintenant je sais per vérité qu’elle a autre ami 
ntime. 
Aurau can e lebrier 
Dei comt’, e s'amor PRIvVADA. 
BenrnanD DE Bonn : Ressa mes se. 
1ls auront chien et lévrier du comte, et son alia- 
chement intime. , 
Dis l’emperaire : Vuelh siats de mon cossel 
PAIVAT. 
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 8. 
L'empereur dit : Je veux que vous soyez de mon 
conseil privé. 
Anc non vi tan salvatge, 
Mais puecys fon maniers e PRIVATz. 
Gtnaup pu Boaneir : No puese sofrir. 
Oncques je ne vis si sauvage, mais après il fut 
familier et privé. 
De totas encontradas 
Estranhas € PRIVADAS. 
ARnauD De Marurtr : Razos es. 
De toutes contrées étrangères et connues. 
Subst. Non pas solament als bos et als rRivar, 
mas als non doctrinas. 
Trad. de Bède, fol. 74. 
Non pas seulement aux bons et aux intimes, mais 
aux non instruits. 
Ady. Comtan PatvaT € pales. 
V.. de S. Honorat. 
Ils content particulièrement et publiquement. 


Adv. comp. 
N Aiïimars fai lnm en sa cambra 
De sef ardent, quan 4 rParvar s’en intra. 
GUILLAUME DE SArNT-Gaxcoat : Ben grans. 
Le seigneur Aimar fait lumière en sa chambre 
de suif ardent, quand en secret il s’en entre (rentre). 
AXNC. FR. Où que je soie, ge sui vostre privé. 
Roman d'Agolant, v. 1262. 
Ne vaadroit-il pes mienx qne cela enst esté 
dit à part et en privé. 
Auxor, trad. de Plutarque. Morales, t. I, p. 321. 
Car. Privat. zsr. ronT. Privado. rr. Privato. 


647 


2. Privana, s. f., amie. 


Preguet una sia PRIVADA 
Que annes en cell encontrads. 
F. de S. Honorat. 
Pris une sienne amie qu'elle allât dans cette 
contrée. 


— Privé, latrine. 


LS 


648 PRI 


Poyrir en PatvaDas ot en lags inocs. 
V'. et Vert., fol. 80. 
Pourrir en privés et en vilains lieux. 
CAT. xsr. PORT. Privada. rr. Privats. 


3. PatvanaAMen, ade., privément, par- 


ticulièrement, secrètement. 
Alberguet rnivanamax © selademen en la 
cientat. 
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 1. 
Il séjourna privément et secrètement dans la cité. 
Anet s’en a la vinha un ser PAIVADAMaX. 
F.. de S, Honorat. 
F1 s’en aïla à la vigne un soir secrètement. 
Auc. rn. Tant qu'éussiez à cest péchière 
Privéement un poi parlé. 
Roman du Renart, t. III, p.38. 
car. Privadament. use. »OnT. Privadamente. 
ir. Privatamente. 


4. PRIVADEZA, PREVADEZA, 5. f., pri 
vauté, familiarité, habitude. 
El amava ana domna de gran valor, et avia 
gran PaxvaDzsa ab els. 
F. de Rambaud de Vaqueiras. 
Il aimait une dame de grande valeur, et avait 
grande privauté avec elle. 
Nals hom non pot conoisser lo sen de las 
Saintes Scriptarss si non o aprent per la Pnr- 


vaDaza de ligir. 
Trad. de Bède, fol. 83. 


Nul homme ne peut connaître le sens des Saintes- 
- Écritures s’il ne l’apprend par l’habitude de lire. 


5. Paivar, v., lat. PRIvARe, priver, ca- 


cher. 
La Parva , deshereta de totz 305 bens et he- 
retages. 
Tic. de 1300. Jusrer , Hist. de la maison de Tu- 
renne, p. 134 
La prive, déshérite de tous ses biens et héritages. 
Coms de Tolsan, ja non er qu'ie us o PR1vA; 
Veiaire m’es que’l guerra recaliva. 
MoxTan SARTRE : Coms de. 
Comte de Toulouse, jamais il ne sera que je 
vous le cache; il me semble que la guerre se ral- 
lume. 
Part. pas. Coma Valent, l’emperador... sgues 
PAIVADAS moOtas glieiss de lors pastors. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. &7. 
Comme Valens, l’empereur... eut privé de nom- 
breuses églises de leurs pasteurs. 
CAT. ESP. PORT. Privar. 17. Privare. 


PRO 


6. Parvacto, PRIVATI0, 5. f., lat. parvi- 
rI0, privation, perte. 
Ab PaIvaTIO de vots. 
Eluc. de Las propr., fol. 47. 
Avec privation de voix. 
Per negatio O per PAIYATIO. 
Leys d'amors, fol. 45. 
Par négation ou par privation. 
car. Privacié. asp. Privacion. roRT. Priracce. 
Tr. Privasione. 


7. APRIVADANSA, 5. f., familiarité, pr- 


vauté. 


Per sel ApRivaDaAnsA que davan lor azra 
facha. 
Liv. de Sydrac, fol. 64- 
Par cette jfamiliarité que devant eux il sera: 
faite. 


8. Apnrvanar, v., apprivoiser, familis- 


riser, rendre familier. 
No lor deves mostrar; bela care... ni els 
APRIVADAR de te. 
Liv. de Sydrac, fol. 64. 
Tu ne leur dois montrer belle mine. ni les fzs- 
liariser avec toi. 
Pueis, quan s’ira APRIVADAS, 
Hom li mostre la carn denan. 
Devupss pe PraDEs, fas. cas. 
Puis, quand il ira s’apprivoisant, qu'oa !l: 
montre la chair devant. 
Moral. Arnivanan pot hom estranhas gess. 
Et estranhar los pus propdas paress 
SERVERL DE GIRONE : Cavayers. 
On peut apprivoiser les gens farouches , et rendre 
farouches les plus proches parents. 
Part. pas. Tant lai APRIVADAT. 
Deupss px PAADES , dus. Cass. 
Tant je l'ai apprivoisé. 


PRO, PRON, adv., prou, assez, beas- 
coup. 
Quan me soi rPRo trebalhatz, 
Ieu jet defor amdos mos brats. 
AanawD DE Maauxrz : Dons gesser. 
Quand je me suis asses tourmenté, je jette deher 
mes deux bres- 
Subst. Del papa, sai que dara largamen 
. Pao del perdon e pauc de son arges. 
BanraAnD D'ALLAMAWOK ILE : D’ue sirvents. 
Touchant le pape , je sais qu'il dounera largemest 
beaucoup du pardon et peu’de son argent. 


PRO 


Ady. comp. No n'ai retengat 
Nr »Pauc m1 PRO per negau autr’ afaire. 
P. RaïmOND DE TouLouse : No m puesc. 
Je n’en ai retenu ni peu niprou pour nulle autre 
sffaire. 
Qu’ om no li puesca essenhar 


P&TIT N1 PRO. 
Maacasaus : Cortezamens. 


Qu'on ne lui puisse apprendre peu ni beaucoup. 
Anc. ra. Ce qui se fait bien , se fait prou viste- 


ment. 
Du BanTas, p. 24. 


Entre peu ou prou de durée, il n’y a rien 
de différence si noas le comparons avec l'in- 
finie éternité. 

AuxoOT, trad. de Plutarque. Morales, t. IV, p. 230. 
ir. Ady. Pugnate forte et prè. | 

GuiTTOnE D’AsEzso , lett. III, p. 1°. 
cAT. Prou. 


PRO , PnON, s. m., profit, avantage. 
Si qu’ iea n'aia tot lo rno, 
Et el la belha raso. 
B. pe VanTaDous : Acossellats. 
De sorte que j'en aie tout le profit, et lui la belle 
raison. . 
S’ ieu mueir aman per vos, cug far mon rROoN. 
BLACASSET : Gerra. 
Si je meurs pour vous en aimant , je crois faire 
mon profit. 
Loc.  Vei que nalha Pro no mte 
Ves lieis que m’ aaci e m cofon. 
B. ns VENTADOUR : Quan vei la. 
Je vois que nulle profit ne me tient vers celle qui 
me tue et me détruit. 
Per rRox tener, es hom apelhatz pros. 
P. CanDINAL : Ieu trasi piegs. 
Pour profit tenir, l’homme est appelé preux. 
En mains afsrs que no us tornon a PRON. 
T. pe BLacas at DE P. Vipat : Peire Vidal. 
En maintes affaires qui ne vous tournent à proft. 
Loc. fig. VPodetz dire vostre talan, 
Que mi no tenetz PRO ni dan. 
CaDEnET : S’ieu ar esdevenia. 
Vous pouves dire votre désir, vu que vous ne me 
tenez profit ai dommage. 
Com lo proverbis dits : 
Non es tot bel so que rno te. 
Dauoxs px PRADES, dus, cass. 
Comme le proverbe dit : N'est pas tout beau ce qui 
profit tient. 
ANC. rh. À no! pro ne lui puet venir. 
at Trad, du Chastoiement, conte 22. 


111. 


Prov. 


PRO 649 


Plus ala ki soen prou ke li vostre quérant. 
- Roman de Rou, v. 3412. 
Bevez assez , bon preu vous face. 
Fabl. et cont. anc.,t. 1, p. 365. 
asr. 17. Pro. 


2. PROFIEG, PROFIEYT, 5, m., profit. 
À ma honor e PaorrIaYT. 
Titre de 1080. 
À mou honneur et profit. 
Senher, antra via 
Prenetz tal que us sis 
De PROrIEG major. 
| G. RiquiEs : L'autre jorn. 
Seigneur, autre voie prenes telle qu’elle vous soit 
de profit plus grand. 
car. Profit. xsr. Provecho. ont. Proveito. 1T. 
Profitto. 


3. PROFECHOS, PROFETCHOS, PROFICHOS, 


PROFEITOS, adj. , profitable. 
Quan no vol creire son sirven 
De cosselh PRorxcaoS € bo. 
B. Cansoset : Cor diguas me. 
Quand il ne veut pas croire son serviteur touchant 
conseil profitable et bon. 
Atemprada viands es PROF&ITOSA al cors e 


a l’ arma. 
Trad. de Bède, foi. 52. 


Nourriture tempérée est profitable au corps et à 
l'âme. 
Ta paraula e tos sermos 
Sia tot’ ora PROF&TCAOS. 
Dunes pt Psanes, Poëme sur les Vertus. 
Que ta parole et ton discours soit à toute heure 
profitable. 
Conoisens totas las davan ditas canzas esser 
PRor1ICnOzAS als ditz cossols. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 82. 
Connaissant toutes les devant dites choses étre 
profitables auxdits consuls. 
caT. Profitos. sr. Provechoso. ronT. Provei- 
toso. 


4. PROFECHABLE, PROFICHABLE, PROFEI- 


TABLE, ad}., profitable. 
Negus homs non ama neguna causa, si 
no se cuia que li sis honorabla o delechabla 


© PROFECHABLA. 
V.. et Vert., fol. 31. 
Nul homme n’aime nulle chose, s’il ne pense pas 
qu’elle lui soit honorable ou délectable ou profitable. 


892 


650 PRO 


Neguna causa PROVICHABLA à imossenhor, 
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 2. 
Nulle chose profitable à monseigueur. 
Vanss e non rROrEITARLAS fablas. 
Trad. de Bède, fo). 81. 
Vaines et non proftables fables. 


ANC. CAT. Profitable. 17. Profittabile. 


5, PROFEITANCZA, 5. f., profit, avantage. 
L'autre, entre las pcyras, non faczia Pno. 
FETANCZA. 
L’Avangeli de li quatre semencz. 
L'autre , entre les pierres, ne faisait proft. 


6. Paor=iTOzAMENT, ado. , profitable- 


ment. 
Yschivat plus PROFEITOZAMENT. 
Trad. de Bède, fol. 45. 
Esquivé plus profitablement. 
ANG. FR. Grandement conforté et proffirable- 
ment conseille. 
Œuvres d'Alain Chartier, p. 360. 
cAT. Profitosament. zsP. Provechosamente. 
ronT. Proveitosamente. 1Tr. Profittevol. 
mente. 


7. PROFECHAR, PROFICHAR, PROFEITAR, 


PROFITAR, Ÿ., profiter, tirer profit. 
Fai PAorFrCHAR, quec dia, 
Cels que son en hona via. 
Brev. d'amor., {ol. 102. 
Fait profiter, chaque jour, ceux qui sont en 
Loane voie. 
Cal cosa PROFE‘TA al ome ? 
Doctrine des Vaudois. 
Quelle chose profite à l’homme ? 
El eis no s’u sap devezir 
Ton gen que s puesca PROFICHAR. 
PIERRE D'AUVERGNE : De Dieu no. 
Lui-même ne se le sait diviser si bien qu’il puisse 
(en) tirer profit. 
Part. prés. Las doas raor=CuANS 
Son, e de pretz enans. 
G. Riquisn : Si m fes. 
Les deux sont proftantes, et de mérite avance- 
ment. 
ANC. CAT. Profitar. anc. sr. Provechar. 17. 
Profittare. 


8. APROFECHABLE, ad}., profitable, utile. 


Segon que cascus sera plus APROF&CHABLES. 
Trad. de la règle de S. Benoît, fol. 17. 
Selon que chacun sera plus utile. 





PRO 


Aquest enguens a mot de vertaiz, que 
APBOFECHA48LAS à las gens que n’ su bezonh 
Liv. de Sydrac, fol. ;3. 
Cet onguent a moult de vertus, qui sont pror- 
bles aux gens qui en ont besoin. 


asr. Aprovechable, 


9+ APROFICRABLAMEN , adv., profilahe- 
ment. 
Doctors lieg subtilmen o arROrICH\E: 1%11 
Leys d’amors, fi. «1 
Le docteur lit subtilement ou proftableme st. 


£sP. dprovechadamente. 


10. APROFECHAR, APROFIECHAR, AF21i- 


FITAR, 2., profiter. 
Podo nozser © APRarsCHan? — À ar: 
nou podo re APROFRCHAR. 
Aissy coma la medecins nou arnoriscs: : 
a la plaga can lo fers es dedins. 
Liv. de Sydrar, fol. 77 et où. 
Peuvent-ils nuire ou profiter ? — A l'âme 1.» 
peuvent point profter. 
Ainsi comme la médecine ne proffe paint : :. 
plaie quand le fer est dedans. 
Coma en los motz... Arpsorrran. 
Leys d'amors, fa. 115. 
Comme en les mots... profiter. 
caT. Aprofitar. xsP. Aprovechar. rot. 4p° 
veitar. 1T. Approfittare. 


11. APROFICHABLETAT, 5. f., amé!icri- 
tion, perfectibilité, 
Per la enfermetat e la no aenoricmaszstir 
d’ el. 
Trad. de l'Épit. de S. Paul aux Heërr… 
Par l’ivfrmité et la non perfecaibilise de le. 


PROA, s. f., lat. raora, proue. 


Cant per la PaQa pres l’azxaura. 
F. de S. Honerit 
Quaud par La proue il prit ls tartane. 
CAT. Esp. PORT. Proa. 17. Prons. 


PROAR, »., lat. pnobane, prouvtr. 
démontrer. 
Tot quan eu dic entr’ els fins amadors 
Posc ben PRoA2, qu'es vertatz e mesan 
Pisrorrra : Sens e saben 
Tout ce que je dis entre les fidèles amants FRE 
bien prouver, vu que c'est vérité et mesure. 


PRO 


— Éprouver, constater, vérifier. 
Fornaz e’l focz rno4 l’atr e l'argent.” | 
Trad. de Bède, fol. 81. | 
La fournaise et le feu éprouve l’or et l'argent. 
Aras pot hom conoisser e PROAR 
Que de bons faitz ren Diens bon guizardo. 
RAmBAUD DE VAQUEIRAS : Aras pot hom. 
Maintenant on peut reconnaître et constater que 
Je bonnes actions Dieu rend bon guerdon. 
Fig. A la cocha pot hom rRoAR 
Amic de bacha. 
PIERE D’AUVERGNE : Abans que. 


Au Lesoio l'on peut éprouver ami de bouche. 


Part. pas. Non es amors, anses engans PROATZ. 
T. DE BLacas Et DE P. VipaL : Peire. 
Ce n'est pas amour, mais c’est tromperie prouvée. 
AY3z0 es cauza PROADA. 
V. de S. Honorat. 
Ceci est chose prouvée. 


CAT. sp. Probar, ronr. Provar. 1r. Provare. 


2. Paova,Paoa, s. f., lat. PROBA, éprou- 
vette, sonde. 
Vos lo coretz e sabetz co, 
Ab una rrova de lato. 
Daupes DE PRaaDEs , Aus. cass. | 


Vous le parcoures et vous savez comment, avct 
une sonde de laiton. 


Li qual pauzeron la Paoa e troberon .xx. 


passes. 
Trad. des Actes des Apôtres, ch. 27. 


Lesquels posèrent la sonde et trouvèrent vingt pas. 


CAT. Proba. usr. Prueba. pont. 17. Prova, 
pruova. 


3. PROAaZO, PROBATIO, 5. 
BATIO, Épreuve, essal. 


., lat. Pro 


Parti se de la folla PrRo4zo que avia faita. 
V. de Pons de Capdueil. 
1 se départit de la folle épreuve qu'il avait faite. 
Pas a damnement , mas à PAUBATIO. 
Trad. de Bède, fol. 30. 
Pas à dampation, mais à épreuve. 
ANG. rh. La probation de vraye amour gist 
en fait. 
Trad. de S. Bernard. Montraucon, Bib. bibl. 
Ms., p. 1390. 
«AT. Probacié. asr. Probacion. Pont. Prova- 
cäo. 17. Probazione, provasione, pro- 
vagione. 


PRO 651 
. PROUANSA, PROBANSA, PROVANSA, 5. f., 
preuve. 
Paoansa , s0 es leials demostransa d’ aquela 
causa dont es doptes. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 27. 
Preuve, c'est loyale démonstration de cette chose 
dont est doute. 
De falsa carta o de falsas PRnsansas. 
For de Montcuc. Ord. des R. de Fr., 1463, 
t. XVI, p. 120. 
De faux actes ou de fausses prenves. 
Âras digasm d’aquelas rRovANSASs que son 
faitas per estruments. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 29. 
Maintenant parlons de ces preuves qui sont faites 
par instruments. 
ANC. FR. Parleprouvanche des anchiensescrips. 
Cartulaire 21 de Corbie. CanpenTren ,t. IT, 


col. 406. 
Mostrérent du fet la provance. 


Nouv. rec. defabl. et cont, anc.,t. I, p. 316. 
ese. Probanza. ronT. Provarca. 1r. Provanza. 


5. PnoaiRr, s. m., essayeur, exami- 


nateur. 
La toisos de la lana… 
Don fo Gedeons rRAOoAt&&. 


Pixnae DE Corsiac : Domna dels. 
La toison de la laine... dont Gédéon fut essay eur. 


asr. Probador. ront. Provador. rr. Provatore. 


6. PROVAMENT, s. »., épreuve, essai, 


Lo PnovamaxT de l’obra es compliment de 


l’ amor. 


Doctrine des Vaudois. 
L'épreuve de l'œuvre est complément de l’amour. 


ir. Provamento. 


7. APROAR, APROBÂR, v., lat. Aprno- 


BARe, approuver. 
Los quals enten aProan l’avesques de Caortz. 
Tit. du xunie siècle. DoaT, t. XVIII, fol. 58. 
Lesquels entend approuver l’évêque de Cahors. 


CAT. Esp. Aprobar. PORT. Approvar. 17. Ap- 


provare. 


— Éprouver, essayer. 
Part. pas. fig. No fo anc bos cel que non es 


APROAT per la aspredat dels mals. 
Trad. de Bède, Po]. 65. 
Ne fut jamais bon celui qui n’est pas éprouvé 


par l'âpreté des maux. 


652 PRO 


Valhen.…. et arnosar en bons vertus. 
Genologia dels contes de Tholosa , p- 3. 
Vaillant... et éprouvé en bonnes vertus. 





8. Arnomari, adj., approbatif, 
Que arnomarru. 
Leys d'amors, fol. 77. 
Que approbatif. 


mr. Aprobativo. 


9. Cowrnomn, v., lat. cowpnomane, 
prouver, approuver. 
Part. pas. Om comraomar qu'en fossets.… per 
bataille. 
Titre de 960. 
Homme prouvé que vous en fusies.… par bataille. 


— Éprouver. 
Subst, A1 comPsomp o per batala venend o 
que combatre no n'aus. 
Titre de 1025. 
A l'épreuve on par bataille venant où qui com 
battre n'en 00e. 
car. sr. Comprobar, ronr. Comprorar. 17. 
Comprobare. 


10. EsPROAn, HSPROAR, 2. ÉPrOUVEr, 
vérifier, reconnaître. 
En Guillen dis qu’el o volis zsrnoan. 
F. de Guillaume de Balaun. 
Leseigneur Guillaume dit qu'il voalait éprouver 
cela. 
Lo faocs zsraoa lo fer. 
Trad. de Bède fol. 45. 
Le feu éprouve Le fer. 
Fig. À la cocha pot hom son amic ssraoan. 
Roman de Fierabras, 1. 720. 
Au besoin on peut éprouver son ami 
Part. pas. Si non es premieyramens ben 2s- 
PRORATE. 
Coms bona moneda ben zsrromapa. 
Pet Vert., fol. 83 et 59. 
S'il n'est premièrement bien éprouvé. 
Comme bonne monnaie bien éprouvée. 
Awc. ra. Al besuin est truved l'ami e épruved. 
Pazirrz Tuax, Liv. des Créatures. 








11. EspROADAMEnS, adv., d'une manière 
éprouvée, avérée, certainement. 
Mot wrnoADAuENS, 


Trad. des Actes des Apôtres, ch 1. 
Moult certainement. 





PRO 


12. Espnos, s. f., épreuve. 
Per sas bouas armas, las quals el ben sap de 
boua ssraoa. 
Arbre de Batalhas, (dl. 7. 
Par ses bonnes armes, lesquelles il sait bin ê: 
bonne épreuve. 


13. Espaoansa , =sPROVANZA , 5. f., 
épreuve, essai. 
Pos de Capduelh fon lo plas alegres hom 
del mon, e dis que mais no faria raraoaxu. 
V. de Pons de Capdueil. 
Pons de Capdueil fut le plus allègre bomme ds 
monde, et dit que davantage il ne ferait épreuve. 
Comtet li tot l'isquern e com o fes perus- 
rRoame. 
V. de Guillaume de Balans. 
11 lui eonta toute la plaisanterie et comment ile 
$t pour essai. 
Non las jatges doncs per semblanss . 
Mas per ver € per ÆPROvA=A. 
Devvas DE Paanes , Poéme sur Les Pertus 
Que ta ne les juges donc pas par rememblance 
mais par vérité et par épreuve. 


14. EsraonïRE, 5. m., essayeur, ex 
minateur, 
eu sui assalz ESPROAIRE. 


Maacasaus : El me. 
Je suis anses examinateur. 





lque morceau d'espronveur de triace, 
J. Manor, te V, p.85. 


15. REPROAR, REPROVAR, 2., lat. mePao- 
mare, réprouver. 
Provi, aprovi, narnovr. 
d'amors, fol. go. 
approuve , je réprouve. 





Je prou 
Subst. Que non cais en axrno 
Trad. de la 1'e Epitre de S. Paul à Timothr 
Qu'il ne tombe pas dans le réprover. 
Part. pas. Mas aquest siau axrnoaT. 
Trad. de la 1re Épftre de S. Paul à Timothee 
Mais que ceux-ci soient réprouvé 
Mays volges eser morts que si Th fos ne- 
raovaT, 
Roman de Ficrabres, +. 139 
Davantage il vaudrait être mort que s'il fat 
prouvé. 
car. 20r. Reprobar. ronx. Reprover. 11 &- 
provare. 














PRO 


16. Rernorcue! s. m., reproche, blâme. 


Ses negan orguelh e ses negun nxrnaorcur. 
Liv.de Sydrac, fol. 3. 
Sans nulle insolence et sans nul reproche. 


No ti fassa aver naProcars. 
Trad, de Bède , fol. 70. 
Qu'elle ne te fasse avoir reproche. 


sr. Reproche. 


7. RePROCHIER, 5. 1. , reproche, ou- 
trage. 


De axraocnixas sadolats. 


Passio de Maria. 
Rassasié d’outrages. 


PRO 653 


Et le proverbe est vérité: Duquel seigneur tel 
domestique. 
ANC. FR. 
Ke bien savès, ja n’iert, en reprovier, 
D'orgellex euer, bone eançons cantée. 
Le Roi de Navarre , chans, 14. 


PROBAGE, s. m., lat. PRoPAGInEm, 
provin. 
Paoñacz es novel ram nayshent del flagel 
o summitat de la vit jazent jus terre. 
Eluc. de las propr., fol. 217. 
Le provin est nouveau rameau naissant du fouet 
ou sommité du cep de vigne gisant sous terre. 


18. REPROCHAMENT, s. m., reproche, |2. PROPAGINAR, PROBAJONAR, FROBAIO- 


blâme. 


Apres ma mort n’auran REPAOCHAMENT, 
Si sai mi laisson pres. 
Ricuanp CoŒua-Ds-Liox : Ja nuls. 
Après ma mort ils en auront reproches, si ici ils 
me laissent prisonnier. 
Per que Dieus lo tornet en grans n«PROCHA- 


MENS. 
Pixnre DE Conatac : El nom de. 


C’est pourquoi Dieu le tourna en grands re- 
proches. 


19. R&ProPCHAR, v., reprocher. 
No m pot dir nuls hom, ni n«PROPCHAR 


Qu’anc, en guerra, m volgues de vos luuhar. 
RansAUD DE VAQUEIAS : Senber marques. 


Ne me peut dire nul bomme, ui reprocher que | PRODIGUE ) ad]. » lat, PRODIGUS, 


oncques , en guerre, je voulusse m’éloigner de vous. 


xsr. Reprochar. 


20. REPROCHIER, REPROVIER, REPROIER , 
s. m., proverbe. 


Vers es lo axrPnocuten c’'om di: 
Tal se cuia calfar que s’art. 
AMANtEU DES Escas : Dona per. 
Est vrai le proverbe qu'on dit : Tel se croit chauf- 
fer qui se brüle. 
Del RxPAOVIRR mi s0ve : 
Qui non contraditz autreia. 
PeyaoLs : Nuls hom. 
Du proverbe il me souvient : Qui ne contredit 
octroie. 
E'l r&pnotans es vertatz : 
Del cal seignor tal mainada. 
T. DU DAUPHIN D'AUVERGNE ET DE BERTRAND DE 
LA Toun : Maurel. 


NAR, 2., du lat. PROPAGARe, pro- 

vigner. 

Paosaroman, es le flagel de la vit colgar, 
qui apres leva novels vitz, e la vinha multi- 
plica.… formant... probages. | 

Elue. de las propr., fol..217. 

Provigner, c’est le fouet du cep coucher, qui 
après pousse de nouveaux ceps , et la vigne multi- 
plie. formant. provins. |: 

Part. pas. Vit requier que sia descaussida… 
podada... PROPAGINADA. 
Eluc. de las propr., fol. 228. 

La vigne requiert qu’elle soit déchaussée… tail- 
lée.… provignée. 


ESP. CAT. PORT, Propagar. 1Tr. Propagginare. 


pro- 
digue , dépensier. 
PaoprGuss, s0 es degastaire de las s0as 


causas. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 5. 


Prodigue , c’est dissipateur des siennes choses. 
caT. Prodig. asp. PORT. 17. Prodigo. 


2. PAODIGALITAT, 5. f., lat. PRODIGALI- 
TATem , prodigalité. 
ProDiGaLITAT, folla largueza que fay folles 
despensas per la favor del segle. 
V. et Vert., fol. 8. 
Prodigalité, folle Jargesse qui fait folles dépenses 
pour La faveur du siècle. 
Douar ses raso ni ses mesars..., es PRODIGA- 


LITAT. | 
Arbre de Batalhas., fol. 264. 


Donner sans raison et sans mesure..., e’est prodi- 


| galite. ‘ 


654 PRO 


CAT: Prodigalitas. xse. Prodigalidad. ront.| dj. 


” Prodigalidade. 1x. Prodigalirà, prodigali- 
tate, prodigalitade. 


PROLIX, adj., lat. Paozrxus, prolixe, 
diffus, étendu. 


Sermo lonc e rnoLIxs. 
Trad. d'Albucasis, fol. 1. 
Discours long et prolixe. 


car. Prolixo. ss». Proijo. ponr. Proliso, 1T. 


PRO 


Crei qu'eljorn mi sia rPaors. 
GUILLAUME DE CABESTAING : Âr vei qu'eæ. 
Je crois que le joui me soit proche. 

A plus Pnop dels parens lor. 
Charte de Gréalou, p. 58. 
Au plus proche des parents leurs. 


anc. »8. Par tus li champs ki prof estetent. 


Roman de Ross, v. 603. 
l'a soies prof et aprestez. 
ac Trad. du Chastoiement , cent. 1j. 


Prolisso. caT. Prop. anc. 1Tr. Prope. 


a. Protixirar, s.f., lat. Paozixrratem;,'| 2. Paor:, adj., proche. 
prolixité. Dix que, per tot quans de Pnoprts paress 
S’enueio de paoztxiTaT et de longuezs. avia, elh no daria .r. denier. 


Cat. dels apost. de Roma, fol. 2. 
S’ennuient de prolirité et de longueur. 
cat. Prolixitat. sr. Prolijidad. vonr. Proli- 
æidade. 1r. Prolissitä, prolissitate, prolissi- 
tade. 


PROP, adr., lat. Pnore; proche, près, 
auprés, après. 
Anc tant non smey laenh ni rRor. 
AnnauD DE Marueir : Dona sel. 
Oncques tant je n’aimai loin ni proche. 
Pro» à guerra qui l’a en mieg son sol. 
P. CanDiNAL : Prop a guerra. 
Proche a guerre qui l’a au milieu de son sol. 
Adv. comp. Puesca hom dir doas vetz Prop x 
PROP. 
Leys d’amors, fol. 54. 
Qu'on puisse dire deux fois proche à proche. 
Quan , px raoP, la puesc remirar. 
B. pe VENTADOUR : Quan lo. 
Quaud , de près, je puis la contempler. 
Ex Po? non er vostres MOD cor ni mieus. 
Aiment DS Praurcaix : Nuls bons nou. 
En proche (bientôt ) ne sera vôtre mon cœur ni 


PuiLoxrsa. 
Dit que, pour tont (ce) que de proches parents 1l 


avait, il ne donnerait pas un denier. 


3. Proppas, adj., proche, prochan. 


disposé. 
Estranbar los pus PAOPDAS perens- 
Seaveni pe Guaons : Cavavers- 
Rendre farouches les plus proches parents. 


Fig. Ancmais negas mielhs no poc 


À servir Dieu esser PROPDAS. 
GavauDAnK LE VŒEUXx : Senbors 
Oncques plus nul mieux ne put être dispes » 


servir Dieu. 


4. Pnorcmar, v., approcher, avancr. 


Qusscon jorn rroPcaAM del fenimen. 

Poxs DE LA GAaDE : D” un sirventes 
Chaque jour nous approchons de la fin. 
Ni s’alsa, ni s PaorœHA de la terra. 

Liv. de Sydrec, fol. 45. 
Ni se hauste , ni s'approche de la terre. 
Joglar se Pnorcuon del rei. 
Ux TAOUBADOUR ANONYME : Seimor ves que- 

Les jongleurs s’approchent du roi. 


mion. Fig. Paorcnax si vai lo jorn iros. 


BæaxañD DE Vessanac: Iverss var 
Va s’approchant le jour de colère. 


Prép. Trespassa lh’una generacios Pnor l’antra. 
Liv. de Sydrac, fol. 14. 
Trépasse l’une génération après l’autre. 


Prép. comp. Paor px Rolan sai que l’a mes. 5. PROBDANAMEN, PROBDENAMENS , ad. 


GuiLLAUSE DE BERGUEDAN : Cossiros cant. prochainemen t. 
Près de Roland je sais qu'il l’a mis. La festa de san Johan Bsstista paosar:- 
Ren volgra que Lemozis MEN venen. 
Fos plus Ppaor px Mauritainha. Tit. de 1424. Hist. de Languedoc, 1. IV.F. 


FoLquer DE ManstiLee : Ja no volgra. 
Bien je voudrais que Limousin fût plus près de 
Mauritanie. 


œ. $». 
La fête de saint Jesna-Bemntiste prockaien:T 
vepant. 





PRO 


Can saup que sa mort seria PROPDENAMENS, 
Pixane pe ConpiAc : El nom de. 
Quand il sut que sa mort serait prochainement. 


6. PROCHANAMENT, ado., prochaine- 


ment. 
À Pascas PAOCHANAMENT venent. 

Rés. des États de Provence , 1401. 
A Pôques prochainement venant. 


iT. Proccinamente. 


7. PROYME, PROSME, PAUEYME, PRUESME, 


s. m., lat. Proximus, prochain. 
D'amor de Dieu et de rRoYMx. 
Brev. d’'amor, fol. 2. 
D'amour de Dieu et de prochain. 
En l’amor de son PRosM&. 
Trad. de Bède, fol. 21 
Pour l’amour de son prochain. 
Qui vol mal a son Pauzsux , homecids es. 
V. et Vert., fol. 44. 
Qui veut mal à son prochain, est homicide. 
Anc. PR. Ses plus proismes, où qu'il soit de- 
mourens, doit avoir tous ses meubles. 
Charte de Valenciennes, 1114, p. 417. 
ANC. CaT. Pruxme, pruyxme. CAT. MOD. Proxim. 
xsP. PORT. Proximo. 1r. Prossimo. 


8. PRosMAN, s. m., prochain. 


Sia hereter lo plus PROsMAN. 
Cout. de Condom. 


Soit héritier le plus prochain. 
ir. Prossimano. 


g- PROPINQUITAT, $. J., lat. PROPINQUI- 
raATem, proximité, voisinage. 
Aspramen fier per la PROPINQUITAT. 

Leys d’amors, fol. 110. 
Frappe rudement par la proximité. 


Paoriaqurrar del membre principal. : 
Trad. d’Albucasis, fol. 44. 


Proximité du membre principal. 
caT. Propinquitat. asp. Propincuidad. ronr. 
Propinquidade. 1x. Propinquità, propin- 
quitate, propinquitade. 


10. AraOF, adv., près, auprès, proche, 
après. 
Ar»nor, en un bel drap 


L' amaillotats. 
Deuposs DE PRADES, Æuz. cass. 


Après, dans un beau linge vous l’emmaillotcz. 


PRO 655 


Lo colps es avans lo fuoc, ei fox es Apnor. 
Liv. de Sydrac, fol. 46. 
Le coup est avant le feu , et le feu est apres. 


ir. Dann’un de’ tuoi, a cu’ noi siamo à provo. 
Dante, {nferno, c. 13. 
Adv. comp. Ex Arros paraulet lo doms B. 
Roman de Gerard de Rossillon, fe fol. 114. 
Ensuite parla le seigneur B. 
CAT. En aprob. 


Prép. Arnor l'austor ven esparviers. 
Deunes pE Papers, Aus. cass. 
Après l’autour vient épervier. 
S’apnor cent braus respos 
En fos d'un joy paguats. 
BLacas : Lo belh dons. 
Si après cent dures réponses j'en fusse payé d’un 
plaisir. 
Aco sera aAraor l'aveniment del filh de 


Dieu en terra. 
Liv. de Sydrac, fol. 16. 


Ce sera après l’avénement du fils de Dieu sur 
terre. 


Prép. comp. Arnor px la crotz cagatz. 
MançcoaT : Una ren. 
Auprès de la croix vous chics. 


11. APROCHE, s. m., approche. 
An comensat de far los aProo&zs per don- 
nar lo dit assaut. 
Chronique des Albigeois, col. 47. 
Ils ont commencé à faire les approches pour 
donner ledit assaut. 


nsp. Aproches. rORT. Aproxes. iT. Approccio. 


12. APROPCHAR, APROPJAR, V., appro- 


cher, avancer. 
Th arnoc&o l’autra gen a Dieu. 
Live. de Sydrac, fol. 76. 
Ils approchent l’autre gent de Dieu. 
Veronica no s’auzava APROPJAR. 
Roman de la Prise de Jérusalem , fol. 2. 
Véronique n’osait s'approcher. 
Si m’en luenha desesperansa, 
Fin’amors m’arnoPCx” altretan. 
Pxynots : Ieu non lauzarai. 
Si m'en éloigne désespoir, pur amour m’appro- 
che autant. 
L'ivern venia e se APROCHAYA. 
Chronique des Albigeois , col. 49. 
L'hiver venait et s’appraçhait. 
IT. Approcciare. 


13. APROPCHADOR , 5. "., approcheur, 


656 PRO 


en parlant d’un guerrier qui marche 
hardiment à l’ennémi. 
Son be de sembel APROPCHADOR. 


Roman de Gerard de Rossillon, fol. 256. 
Ils sont bien de combat approcheurs. 


14. APROSMAR, APRUSMAR) V., lat. AP- 


PROXzMaRe , approcher. 
Si tan viu qu'APRUSMAR € 8€Z€r 
Me puesc'als pes , ben m'er datz guazardos. 
Deupes »E Paanss : El temps. 
Si je vis tant que je me puisse approcher et asseoir 
aux pieds, bien me sera donné récompense. 
Ab que merces s'APAUAMES 
Tan qu'un pauc de mi’l membres. 
GraauD D'EspAGxE : S’ ieu en pescor. 


Pourvu que merci s’approchät tant qu’un peu 
de moi il lui souvint. 


Mas can la noit s’arnosma el cels es estclatz. 
GuiLLAUME DE TUDELA. 
Mais quand la nuit s’approche et que le ciel est 
étoilé. 
anc. ra. Et al saint sépulchre aprisma. 
Quant il orent chevalchie tant 
K’as Engleis vindrent aprismant. 
Roman de Rou, v. 8328 et 13156. 
Que ne te deis trop aprimier 
De rei qui n’esgarde reison. 
2e Trad, du Chastoiement, cont. 31. 
1T. Aprossimare. 


15. APROPINQUAR, APROBENCAR ; APRO- 
BENQUAR, 2., at. APPROPINQUARE ; 
approcher. | 

On mais s’aPaosenQua, plus fort aug la 
novella. 
Lo mejes s’ APROBE=NCA lai. 
V. de S. Honorat. 
Où plus il s'approche, plus fort il entend la 
nouvelle. 
Le médecin s'approche là. 
Part. prés. Et el APROBENCANT, la vox del 
Senhor fon facha ad el, dizent. 
Trad. des Actes des Apôtres, chap. 7. 
Et lui approchant, la voix du Seigneur fut faite 
à lui, disant. 
Part. pas. APROBENCAT de sa mayson. 
Trad. d'un Évang. apocr. 
Approckhé de sa maison. 
An tant pron APROPINQUAT 
De Bethleem. , 
Trad. d'un Bvang. apocr. 


PRO 
Is ont (se sont ) si promptement approches de 
Bethléem. 
ANC. GAT. Apropincar. Esr. Apropincuar. 11. 
Appropinquare. 


16. APROBENCAMENT, 5. M., rapproche- 
ment. ù 
Amb el avem APROBENCAMENT. 
Trad. de PÉptt. de S. Paul aux Épherens 
Avec lui nous avons rapprochement. 
Per lo cal avem aPROsENCAmE=T 2 Dieu. 
Trad. de l'Epitre de S. Paul aux Roms:s:. 
Par lequel nous avons rapprochement avec Die. 
iT. Appropinquamento. 


17. APROPINQUACIO, 5. f., lat. arrso- 
PINQUATIO, proximité, voisinage. 
Per defsuta de distancia et ArRAOPIFQUa CI. 

Eluc. de las propr., fol. 15. 
Par défant de distance et prorimité. 
zsp. Apropincuacion. 1T. Appropinquagiont. 
PROPHECIA , PROPHETIA , 5. f., lat. Pro- 
PHETIA , prophétie. 
Se compli la rRoP«acCra. 
Brev. d’ameor, foi. Si. 
S’accomplit la prophétie. 
David, en la PsorsEr:IA 
Dis, en un selme que fes. 
P. CanoitxaL : Vera Vergem 
David, en la prophétie dit, dans ua peux 
qu’il fit. 

caT. asp: Profecta. ronr. Profecia, prophens. 

rr. Profesia. 


2. PROPHETISAR, PROPHETIZAR, PROFET- 
ZAB , V., lat. PROPHETIZARE, prophet- 
ser, prédire. 

Las bonas gens que naisseran de sa senera- 


ti0, FROPHETISARAN l'avenimen del flh de 
Dieu. 
Lio. de Sydrac, foi. r:. 
Les bonnes gons qui naîtront de « géuentæ. 
prophétiseront l'avéuement du fils de Dieu. 
Si’l Praopuxrizar ben e mac. 
Mancasaus : Lo veri:. 
S’il prophétisa hien et mal. 
So que Merlis, 
Paoraxrisan, dis 
Del bon rey Loys. 
G&RMONDE DE MO TPELLIER : Greu æm's 
Ce que Merlin , en prédisant, dit du bon roi Les: - 


PRO PRO 65: 


Part. pas. Sibilla avia PROF£TIZAT. De Merlin le sauvage, comment il dit obscuré- 
Cat. dels apost. de Roma , fol. 4. ment de tous les rois anglais la prédiction. | 
La sibylle avait prédire. 

vos p . PROPICIACIO, s. f., lat. PROPITIATIO, 

caT. Profetisar. rs. pont. Profetizar. 1r. .. 

Profetiszare, profetiggiare. propihiaton. 
Mont de clemencia et de ProPrcracIo, 
3. PRoPHETA , s. 1. et f., lat. PROPHETA, Dia de PRorictaCro. 
prophète. Eluc. de las propr., fol. 161 et 129. 


Mont de clémence et de propitiation. 
Jour de propitiation. 
caT. Propictacié. usp. Propiciacion. ronr. 
Propiciacäo. 1r. Propiziazione. 


El temps del bon PaoruxTA, lo filh de Dieu. 
Liv. de Sydrac, fol. 8. 
e Au temps du bon prophète, le fils de Dieu. 
Fs la paraula escricha 
Per PROPHETAS © averada. 2. PaoPiTiaTORt, s. m., lat. PROPITIATO- 


Trad. d'un Évang. apocr. AIum, propitiatoire, nom que les Hé- 


La le est écrit le phètes et avérée. . 
PArOTe one CerICe Per ee POP breux donnaient à une table d'or 


Helizabeth qu’ es emprenhada , , RS 
D’ una rnorsura , san Johan. placée sur l'arche d'alliance. 


Los VII Gaugs de la Verge. Adombrans lo PAOPITIATORt. 
Élisabeth qui est engrossée d’un prophète, saint Trad. de PEpit. de S. Paul aux Hébreux. 
y Jean. Ombrageant le propitiatoire. 
CAT. ESP. PORT. IT. Profeta. caT. Propiciatori. xs». PORT. Propiciatorio. 1T. 
Propiziatorio. 


4. Pnorxrissa, s. f., lat. PROPHETISSA , PROPRI, adj., lat. Pnoprius, propre. 


prophétesse. Nostre PaoPR1 sen ni nostra rROoPRA volontat. 
Anna, que era PROFETISSA. V. et Vert., fol. 42. 


Trad. d'un Évang. apocr. 
à était hétes 
Anne , qui étai PP s . Loc. prov. Comensamens es de discordia faire 
car. ss». Profetisa. pont. Profetissa. 17. Pro- PROPRI AQUO qu’ es comu, 


fetessa. Trad. de Bède, fol. 7. 


:] C’est commencement de discorde de faire propre 
5. PROPHETIAL, PROPHETAL,4dj., lat. PRO-| ee qui est commun. 


PHETIALIS, prophétique, de prophète. . 

Avem plas ferma paraula RO ARTEAL alal Le sens naturel et primitif d'un mot. 
qual nos entendem. Transportadas del significat PaopR: ad im- 

Trad. de la a° Éptt. de S. Pierre. propri per alcuna semblansae. 

Nous avons plus ferme parole prophétique à la- | " Leys d’amors, fol. 108. 
quelle nous portons affection. Transportées de la signification propre à limpro- 

Per dezignar sa dignitat PROPHETAL. pre pour aucune ressemblance. 

| Eluc. de las propr., fol. 8. | __ Subst. Propriété, possession. 

Pour désigner sa dignité de prophète. Veray religios non ha ren raorat en terra. 

Son proprietaris, pueys que auran vodat 
que ells non tengan rnopat. 


Notre propre sens ni notre propre volonté. 


G. PROPHETIZAMEN, $. M., prophétie, 


prédiction. VW. et Vert., fol. 99 et 14. 
Auet ad infern, en lay tot drechamens, Le vrai religieux n’a rien en propre sur la terre. 
Per adhomplir los ditz e’ls PROPHETIZAMENS. Sont propriétaires , après qu’ils auront fait vœu 

Pine De Constac : El nom de. qu’ils ne tiennent pas (de ne pas tenir) de propre. 

Alla en enfer, per là tout directement, pour ac-| car. Props. ANG. asp. Proprio. sr. mon. Pro- 

complir les dits et les prophéties. pio. »oRT. 1T. Proprto, propio. 


De Merlin lo salvage, com dis escuramens p | 
De tots los reys engleis lo rsopmeriamxns. |?° * BOPRIETAT, s.f., lat. PROPRIETATEM, 


PtERRE DE Coasrac : El nom de. propriété. 


III. 83 








658 PRO 


Era rRornraTaT d' En Espaingnol. 
V. de Bertrand de Born. 


Était la propriété du seigneur Espagnol. 
Non deu aver PROPRIETAT 


Ses licencia de son abbat. 
Y., de S. Honorat. 


J1 ne doit pas avoir de propriété sans la permis- 
sion de son abbé. 


_— Ce qui appartient essentiellement à 


une chose. 

Entendem per PROPAtETATZ las partidas es- 
sentials de la causa. 

_ La ProrRISTATZ del nom es significar sub- 
stancia e qualitat. 
| LeyS d’amors, fol. 145 et 43. 

Nous entendons par propriété les parties essen- 
tielles de la chose. 

La propriété du nom est de sigaifier substance et 
qualité. 


— Qualité, titre. 

Cant hom parla d’una autra persona de la 
cal no sab so nom , hom la dons a conoysser 
ayssi co pot per sas PAOPRIETATZ; elles rey 0 
ducs o comtes. 

V. et Vert., fol. 39. 

Quand l’homme parle d'une autre personne de la- 
quelle il ne sait pas son nom, l’homme la donne à 
connaître ainsi comme il peut par ses qualités; elle 
est roi ou duc ou comte. 

Moral, Bos pretz a tres noblas PROPRIATATZ. 
G. RiQuIER : Quar dreyts. 
Bon mérite a trois nobles qualités. 
Tota PAOPRIATAT 
Qu’ es en Dieu e’n Deitst. 
Brev. d’amor, fo]. 2. 

Toute propriété qui est en Dieu et on Divinité. 

car. Propietat. zsr. Propiedad. ronr. Proprie- 
dade. 1r. Proprietà, proprietate, proprie- 
tade. 


3, ProPaIxTARI, s. 2., lat. PROPRIETA- 
RIus, propriétaire, maître, 


Son PAOPAIRTARIS, pueys que auran vodat 
que ells non tengan propri. | 
V. et Vert., fol. i4. 

Sont propriétaires, après qu’ils auront fait vœu 
qu’ils ne tiennent pes (de ne pas tenir) de propre. 

Possessors, PROPRIETARIS. 

T'it. de 1422, Bordeaux. Cab. Monteil. 

Possesseurs , propriétaires. 


PRO 


car. Propietari. use. Propietario. ro, tr. 
Proprietario. 


&. PROPRIAMEN, PROPRIAMENS , adr., 


proprement. 
Lo quins planeta dissenden 
Es dig Venus PROrRIAMKX. 
Brev. d’amor, fol. 31. 
La cinquième planète descendante est dite Veac: 
proprement. 
Nos non podem nomnar aquestas viriu:s en 
romans ayssi PROPRIAMEMS CO lo latio pauus. 
F. et Vert., fol. 6i. 
Nous ne pouvons pas nommer ces vertas ec n- 
man aussi proprement comme le latin le pose. 


— Terme de grammaire. 
Cant una dictios pot estar en locutin me- 
thaforicalmen © PROPRIAMEN. 
Leys d'amors, fol. 142. 
Quand ua mot peut être en locution métapèen- 
quement on proprement. 
car. Propiament. xse. Propiamente. ront. 17. 
Propriamente. 


5. Pnopataz, 2, approprier, attribuer. 


Part. pas. Las obres que son de gran por 
son raoPR1ADAS & Dieu lo payre. 
F. et Vert., fol. 6. 
Les œuvres qui sont de grand pouvoir semi 2/7" 
buées à Dieu le père. 


6. APROPAïATIO, 5. f., lat. APPROPAIATIO, 
appropriation, ressemblance, simili- 
tude. 


Alcuna ArAOPRIATIO de persous. 
F. et Vert., fol. 39. 
Aucune ressemblance de personne. 


car. Apropiacié, ee. Apropiacion. vont. {p- 
propriaçdo. 17. 4ppropriasione. 


7. APROPRIAB, APPROPRIAR, 2., at. 2 


PAOPRIARE, approprier. 
Verays humils non aArnornia a se los be 
de son senhor que passon per sas mas 
F. et Vert., foi. 52. 
Le vrai modeste n’approprie pes à soi les bèes à 
son seigneur qui passent par ses mains. 
Per APROPRIAR a si la terra de son vexi. 
For de Montcuc. Ord. des R. de Æv., ÿ°. 
e XVI, p.ix 
Pour approprier à soi la terre de son voisis. 


PRO 


— Attribuer. 
Ap»psorslAR a lor juridiction. 
Cout. de Condom. 
Ættribuer à leur juridiction. 


Part. pas. Los bes que son APROPAIATz a Santa 


Glieysa. 
Ley V. et Vert., fol. 16. 
Les biens qui sont attribués à sainte Église. 
Onta aquela, si podes, am instruments 
APROPRIATZ. 
Trad. d’'Albucasis, fol. 14. 
Ote cellela, si tu peux, avec isstruments ap- 
propriés. 


— Reodre propre, en parlant d’un nom. 
Vol APROPRIAR DOM COIN. 
Leys d'amors, fol. 131. 
Veut rendre propre nom commun. 
CAT. #sP. Apropiar. PORT. Appropriar. 1T. 
Appropriare. 


8. APROPRIADAMENS , adv., convenable- 
ment. 
Ayssi breumen et ayssi APROPRIADAMENS. 


V. et Vert., fol. 39. 
Aussi brièvement et aussi convenablement. 


xsr. Apropiadamente. ronr. Appropriada- 
mente. 


9. APROPRIAMEN , $./H., propriété. 
Lur calitat... e’ls APROPAIAMENS. 
Pienaz pt Consiac : El nom de. 
Leur qualité... et les propriétés. 


ANC. ESP. Apropiamiento. 


10. Imwsorar, adj., lat. IMPROPRI&S, im- 
propre. 
Transportadas del significat propri a 1M- 
PAOPaI per alcuna semblansa. 
Leys d'amors, fol. 128. 
Transportées de la signification propre à l’impro- 
pre pour aucune ressemblance. 
car. Impropri. nsP. Impropio. ronr. Împro- 
prio. 17. Improprio, impropio. 


13. IMPROPRIAMEN , ENPROPRIAMEN, ado., 


improprement. 

L’imperatinus :MPROPRIAMEN ba preseu. 

EnPROPRIAMEN sia dilz, SegOn romans. 
Leys d’amors, fol. 75 et 43. 

L’impératif improprement à le présent. 

Soit improprement dit , selon roman. 


PRO 659 


CAT: Tmpropriament. «sr. Impropiamente. 
PORT. Impropriamente. 17. Impropria- 


mente, impropiamente. 


12. IMPROPAIRTAT, s. f., lat. IMPROPAIE- 
TATEM, impropriété. 
La quals 1xrnROPAIzTATz de sentensa se fay 
en motas manieras. 
Leys d’amors, fol. 104. 
Laquelle issproprtété de phrase se fait en nom- 
breuses manières. 
car. Improprictat. us». Impropiedad. vont. 
Impropriedade. xx. Impropriesà, impro- 
pietà. 


PROS, adj., lat. Pnobas, preux, géné- 


reux, libéral, vertueux. 
Voyez Denixa, t. III, p. 6x. 


Ja non er hom tan Paos 
Que no sia blasmatz, 
Cant es a tort fellos. 
AaxauD DE Masvuiz : Ja non er. 
Jamais ne sera homme si preux qui ne soit 
blèmé , quand il est à tort félon. 
Elh era rnos e larc e bo cavayer d'armas. 
PaiLOMENA. 
Il était généreux et libéral et bon cavalier 
d'armes. 
En Sordel, que vos es semblan 
De la Paos comtessa prezan? 
T. ps P. Gorzzex 27 DE Sonpzc : Eu Sordel. 
Seigneur Sordel, que vous est-il semblant de la 
vertueuse comtesse prisée? 
Subst. Ion m vaelh ab joi tenir 
Et ab los Pnos dé Proenss. 
B. ps Venrapoun : En aquest. 
Je veux me tenir avec joie et avec les preux de 
Provence. 
ac. FA. Qui muit ere sage e pros. 
VILLERARDOUIX , p. 10. 
Si n'est-il mès nale Lacrece… 
Ne prode fame nale en terre. 
Roman de la Rose, v. 8695. 
Chascuns dist que je sui si proz 
Et que j'ai tant sens et savoir. 
Roman du Renart, 1. I, p. 206. 


ir. Pro, prode. 


2. PROEZA, PROHEZA , PRORSSA, 5. f., 


prouesse, valeur, générosité, hon- 
neur, vertu, mérite. 





660 PRO 
Ja non aura rRozzA . 
Qui no fag avolezsa. 
Jamai 





En pnomta ha «ut. 


forssa e fermetat. 
Wet Fert., fol. 32. 


En prouesse il y a trois parties : bardiesse , force 


et fermeté. 

Las donas cissmens 

An pret diversamens: 

Las auas de bellesa, 

Las autres de PRozsA. 

Anraup DE Maaueiz : Basoe es. 
Les dames pareillement ont prix diversement : 
‘les unes de beauté, les autres de mérite. 
anc. ra. Par s0n sens © par sa procce. 
N'est pas proesce de médire. 
Roman de la Rose, v. 249 et 2099. 

car. Proesa. sr. ronr. Proera. 1. Prodezza. 








3. PROOSAMEN, PROZAMEN, Gdp., COUTA- 


geusement. 


partidas : ardimen, 


PRO 


3. Paoza, PROZELE, 5. m., Prose. 





Cantavon Liris e rROr=LS. 
Passio de Maria. 
Alors les anges en troupes chantaient kyrielles et 
proses. 
Enans canton baladas e rROrœLs trasgitats. 


P. CanpreaL : Un estribot. 


Avant ils chantent ballades et proses entremélées. 





PROSELIT , s. m., lat. PnOSELTIw, 





Que gentil fom e rROsELETz ; 
Mas ara em € ver Juriea, 

Æ cresem be el reray, 
Trad. de l'Évang. de Nicodrme. 

Vraiment, Seigueur, nous avons dit que se 

fûmes gentils et proséfytes ; rmais maintesast no 

sommes juifs en vérité, et croyons bien au vrai Die. 

car. Proselit. use. Proselito. rot. Proche. 

1T. Proselito. 











Volia qu'el coms Richarts guerreies lo ves.| PROSPEROS, adj., PROSPERUS, pro- 


comte de Lemogas, e qu’el vescous si defen- 


des PROOSAMEN. 
F. de Bertrand de Born. 


1 voulsit que Le comte Richard guerroyät l 
comte de Limoges, et que le vicomte se défendit 
courageusement. 

Vencer rnozAMEn d’aquest mon la batall 

Leys d'amors, fol. 15. 

Vaincre courageusement la bataille de ce monde. 


17. Prodemente. 














PROSA, s. f., prose, sorte d'hymne 
religieuse. 
PROsAS , respos, preces e repossetz. 
La Crusca provensale, p. 101. 
Proses, répons, prières et versets. 
Aquest rei Robbert fets.… la rxosa del San 


Esperit. 
PP Cat, dels apost. de Roma , fol. 136. 
Ce roi Robert ft. la prose du Saint-Esprit. 
car. sr. PORT. 17. Prosa. 


2. PROSAICAMEN, @dv., prosaiquement. 
Procezir alcunas ves PROSAICAMEN, segon us 
scostumat de parlar. 
La Crusca provensale, p. 89. 
der aucunes fois prosalquement, selon l'nsage 
é de parler. 





2. PaoSPERITAT, Se f. 


spère, heureux. 
El en gerra non era rROsPEROS. 
V. de Bertrand de Born. 
Lui en guerre n'était pes heureux. 
car. mr. Por, 1. Prapero. 


lat. rRosrEaIn- 
rem, prospérité, bonheur. 
La rnosrenrrar ni la adversitat d'agues 
man non press .1, boto. 
Pet Vert. fol.55. 
La prospérité ni l'adversité de ce monde il we 
prise un bouton. 
En gran raosranrraT viven. 
Brev. d'amor, fol. 35. 
Vivant en grande prospérité. 
Prov. Posrnrras aparelia tost amies, aver- 


sitaz los pron tot. 
Trad. de Bide, fi. 2 


La prospérité apprête tôt des amis, l'advenié 
les éprouve tôt. 
car. Prosperitas. asr. Prosperidad. rout. Pre 
speridade. 1e. Prosperità, prosperitate, pr 
speritade. 





PROSTRAR, v., du lat. pRosrmaru. 


renverser, prosterner, coucher. 


PRO 


Elephant... corro contra”ls armatx e Pnos- 

TRO et venso la host, 
* ÆEluc. de las propr., fol. 240. 

Les éléphants. courent contre les combattants, 
et renversent et vainquent l’armée. 
Part. pas. Jete se PRoSTRAz à 509 pes. 

Trad. de la Reg. de S. Benoît, fol. 3. 

Qu'il se jette prosterné à ses pieds. 

Malante sia PnosnAT sobre... ventre e sobre 
la cara. 

Trad. d’Albucasis, fol. 64. 

Que le malade soit couché sur... le ventre et sur 
la face. 
AMC. CAT. ANC. &sP. Prostrar. CAT. MOD. Esp. 

MOD. Postrar. rort. Prostrar. 17. Prostrare. 


PROTHCOLLE, s. m., lat. PhoTocOL- 


Lum , protocole. 
Papers, sedulas et PROTHCOLLES. 
Tit. de 1335, Bordeaux. Cab. Monteil. 
Papiers, cédules et protocoles. 
car. Protécol. xsr. Protécolo. ronT. 17. Pro- 
tocollo. 


PROTHEZIS, s. f., lat. PAoTæ=SIS, pro- 
thèse , figure de mots. 
Prothesis, appositio in principio verbi: 
ut gnato pro nato. 
Istmon., Orig. 1, 34, 2. 
ProTaxzis es ajustamens de letra o de sil- 
laba en lo comensamen de dictio, coma: entre, 


mnentre. 
Leys d’amors, fol. 120. 
La prothèse est addition d’une lettre ou d’une 
syllabe dans le commencement du mot, comme : 
ENTRE, MENTBE. 


PROVINCIA, PROENSA, PROHENSA , $. f., 
lat. PROVINCIA, province. 
Si ambas las partz son en diversas PaovIx- 
ctas, pot donar indacias entro a .vr. mes. 
Trad. du Code de Justinien , fol. 14. 
Si les deux parties sont en diverses provinces, 
il peut donver sursis jusqu’à six mois. 
Senher d’ana gran PnoszNwsA. 
Liv. de Sydrac, fol. 1. 
Seigneur d’une grande province. 
Par extens. Parlam de las regios et rROzxSAS 
de la terra e de la divisio del mon. 
Eluc. de las propr., fol. 163. 
Parlons des régions et des provinces de la terre ct 
de la division du monde. 
UAT. ESP. FORT. IT. Provincia. 


PRU 661 


2. Paovinciar, adj., lat. PAovINcIALiS, 


provincial, de province, qui a rap- 
port à la province. 


Al capitol PnovrwcraL dels Fraires menors. 
Tit. de 1287. Dour, t. XI, fol. 16. 
Au chspitre provincial des Frères mineurs. 


Eo parlant du supérieur général des 
maisons d’un ordre dans une province. 


Prior PROVINCIAL en Lombardia. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 207. 
Priear provincial en Lombardie. 
CAT. ESP. PORT. Provincial, rr. Provinciale. 


PROZOPOPEYA , s. f., lat. rPnosopo- 


POEIA, prosopopée, figure de rhéto- 

rique. 

Quin deducere deos in hoc genere dicendi, 
et inferos excitare, concessum est. Urbes 
etinm populique vocem accipinnt. Ac sunt 
quidem, qui has demum poswroroiiuc di- 
cant , in quibus et corpors et verba fingimus. 

Quinrie., fnstitut., orat. IX, 2. 

PnozoporzrA…. cant hom fenh que uns 
cauza inanimada o muda parla. 

Leys d’amors, fol. 143. 

Prosopopée... quand on feint qu’une chose ins- 
nimée ou muette parle. 

CaT. ssr. Prosopopeya. vont. Prosopopéa. 17. 


Prosopopeia, prosopopea. 


PRUINA, s.f., lat. pauIma, bruine, 


veige , gelée blanche. 
Pautna o givre, es vapor congelada. 
Eluc. de las propr., fol. 13. 
Bruine ou givre , c'est vapeur congelée. 
ANC. «SP. 1T. Pruina. 


PRUNA , s.f., lat. Paunum , prune. 


Paunas…. las negras.. valo mays al esto- 

mach. 
Eluc. de las propr., fol. 218. 
Prunes... les noires... valent davantage à l’estomac. 
Nég. expl. Ges una rauxa d’avays 
En s amor non daria. 
RambauD DE VAQUEIRAS : D’una dons. 

Point une prune d’avaisse pour son amour je ne 
donnerais. 
ARC. FRA. Virmasse n’estime pes une prune, si 

deux diables ne l'assaillent. 
Hist. Maccar., 1. 1, p. 146. 

CAT. ANC. ESP. Pruna. 17. Prugna, 


662 PRU 


2. Paunima, PAUNER, 5. 77. , du lat. pau- | 


Nus, prunier. 
Non ges de bois ni de Paunizs. 
Dsvupes ps PRADES, dus. cass. 

Non point de buis ni de prunier. 

Albres dorsetges,.. peyrier,…. PRUNER. 

For de Montcuc. Ord. des R. de Fr., 1463, 
t. XVI, p. 133. 
Arbres domestiques .… poirier,.… prunier. 
caT. Pruner. xr. Prugno. 


3. Pauxezren, s. m., du lat, PAUNELIUS, 


pruvellier, prunier sauvage. 
Raïtz de PRUNELIER salvatge. 
Drsvpess pe Paapss, Aus. cass. 
Rocine &e prunellier sauvage. 
17, Prugnolo. 


4. PauneLLa, s. f., lat. PRUNELLA, pru- 


nelle. 
Non an PaumELLA en hueill. 
Daupss p& PRaDEs, us. cass. 
N'ont pes de prunelle en l'œil. 


Ac Las PAUX=LLAS escuras. 
Roman de Jaufre, fol. 37. 
Eut les prunelles obscures. 


PRUZER , »., lat. raurine, démanger. 
L’arteill lur »ausox. 
Dreupss px PAADES, dus. cass. 
Les orteils leur démangent. 
Fig. Gratar mi fai lai on no m rav. 
B. px Vanrapoun : Ab cor leial. 
Me fait gratter là où il ne me démange pas. 


CAT. PORT. Prur. 17. Prarire. 


2. PRAUZOR, s.m., prurit, démangeaison. 

Fendilhament , PAUzOR... veno per hamors 
caudes et agudas. 
Ayga salada es... de pAuzoR carstiva. 
Eluc. de las propr., fol. 49 et 75. 

Crevasse, prurit… viennent par humeurs chaudes 

et âcres. 
Eau salée est. curative de démangeaison. 


3. PAUSIMENT, PRUZIMENT, 5. M., Pru- 
rit, démangeaison. 
Ve als ronhos els quals engendra alga isti- 
gament et PAUZIMENT. 
Eluc. de las propr., fol. 62. 


Vient aux rognons auxquels il engendre aucune 
ivritation et démangeaison. 


PSA 


Entro que cesse aquel Paus:mzaxt. 
Corrosio o PAUKIMEnT. 

Trad. d'Albucasis, foi. 63 et 61. 
Jusqu'à ec que cesse ce prurit. 
Corrosion ou pruris. 


PSALM , PSALME, SALME, 5. m., lai. 


PSALMUS , psaume. 
Lo sinquante »sALM, quies penitencial. 
Eluc. de las propr., fol. 1#. 
Le einquantième psaume, qui est péniteatid. 
Los .vir. PsaALMz=S penitencials. 
Cat. dels apost. de Roma , fol. 14° 
Les sept psaumes pénitentisux. 
David, en la prophetia, 
Dis, en un saLux que fes. 
P. GanptnaL : Vera Vergess. 
David, en la prophétie, dit, dans un psazn: 
qu’il ft. 
car. Salim. usr. Salmo. rour. Psalmo, sain. 
ir. Saimo. 


2. Psazuopta, s. f., lat. PsaAzmonta, 


psalmodie. 
Siey compagnon cahtavan la rsazmoou. 
F. de S. Honcorat. 
Ses compagnons chantaient la psafmodie. 
El tems de sa sazxmonra € de sa oraso. 
Trad. de Bède , fol. 63 
Au temps de en psalmodie et de son eraisen. 
car. nse. Salmoda. ronr. Psaimodia, saime- 
dia. xr. Salmodia. 


3. PsaLMISTA, SALMISTA , 5. 7., lat. Psai- 


MISTA , psalmiste. 


D' ont dis lo »sALMISTA. 
F. et Vert., li. y. 
D'où dit le psalmiste. 


D'un jogler d’arpa, saLmIsTA. 
Brev. d’amor, fo. 181. 
It ft. d’un jomeur de harpe , psalmiste. 
car. sr. Salmista. pont. Psalmista, sabre 
rr. Salmista. 


4. Sauxsran, v%., psalmodier. 


Talz lausa Dieu e satmera, | 
E'1 creis e’} eonois parian. 
Un TROUSADOUR ANONYME, Coblas esparss 
Tel lone Dies et psalmodse , et croit en lui «à : | 
reconnaît en parlant. 
caAT. Salmejar. xse. Salmear, salmodiar. rca1. 


Salmear, psalmodiar. 17. Salmeggiare. 





PUD 


5. Saurten, s. m., psautier. 
Covengra’1 mielhs an saurians 
En la gleisa. 
Prxnne D'AUVERONE : Chantarai. 
Lui conviendrait mieux un psautier dans l'église. 


6. PsaLTRRI, SALTERI, SAUTERI, 5. 7., 


Jat. PSALTERIEM , psautier. 


Fetz tot lo Psazrenr, s0 sabem veramens. 
Praans DE Cossiac : El nom de. 


Il fit tout le Psautier, cela nous eavons vraiment. 


L’ autre libre que donec fo .r. sAUTER1. 
PHILOMENA. 
L'autre livre qu’il donna fut un psautier. 


El legia chascaun dia lo Sazranr e disis .c. 
e .L- patres nostres. 
F. de Guillaume de la Tour. 


11 lisait chaque jour le Psautier et disait cent et 


cinquante patenôtres. 


— Psaltérion. 
Del saLran: 
Faras .x. cordas estrangir. 
GtnaAUD DE CALANsOK : Fadet joglar. 
Du psaltérion tu feras résonver dix cordes. 
car. Salteri. xse. Salterio. vour. Psalterio, sal- 
cerio. xt. Salterio, saltero. 


PUBERTAT, s. j., lat. pusgararemn, 


puberté. 
Pois que il son en ruata7aT. 
Frad. du Cods de Justinien, fol. 10. 
Après qu’ils sont en puberté. 
CAT. Pubertat. nsr. Puberdad. ronr. Puber- 
dade. rr. Pubertà. 


PUDICICIA , s..f., lat. PumiciTIA , pu- 
dicité, pudeur. 
Pupicicta, 50 es a dire pure honestat en 
parlamens, regardamens, tocamens. 
ÆEluc. de las propr., fol. 60. 
Pudicité, C’'est-a-dire pure bonnéteté en langage, 
regard , toucher. 
CAT. Rs». PORT. Pudicicia. 1?. Pudicisia, 


PUDRR , v., lat. PuTERe, puer, avoir 


mauvaise odeur. 
eu }’ ai faich laver e forbir, 
E ja no°l sentirets rupm. 
RAïMoOwD DE Dunronr : Turemalec. 
Je l'ai fait laver et fourbir, et désormais vous ne 
le sentires puer. 


PUD 663 


Sa flor... ruT et es desplazsens. 
Eluc. de las propr., fol. 212. 
Sa fleur... pus et est déplaisante. 
Part. prés. Vautor 
No sent plus leu carn rupax, 
Com clerc o prezicator 
Senton ont es lo manen. 
P. CanniwaL : Tartarassa. 
Vautour ne sent pas plus vite chair puants, com- 
me clercs ou prédicateurs sentent où est le riche. 
anc. rR. Si seroit certes li femiers 
Qui de puir est coustumiers. 
Roman de la Rose, v. 8950. 
Phlègre qai les reçat pus encore la fondre 
Dont ils furent touchez. 
Maruzass, liv. Il. 
CAT. Pudir. r. Putire. 


2. Punon, s. f., puanteur, infection, 
odeur. 


La PUDOns agra us tost morts. 
À. Damiez : Puois Rsimons. 
La puanteur vous aurait tôt tué. 
Fstaitz luenh que puscats sostener la Pu- 
por, et obric lo pots e la rupon issic mals e 


graus. 
Rovelatio de las Penas d’{fern. 
Tesez-vous loin pour que vous puissiez suppor- 
ter la puanteur; et il ouvrit le puits et le puanteur 
sortit mauvaise et grande. | 
Fig. Si delechero, en aquest segle, en la Punor 
de laxuria. 
Lio. de Sydrac, fol. 08. 
Ils se déleetèrent , en ce monde, dans la puanteur 
de luxure. 
Axc. rn. Ceste puor orde et panaise. 
Roman du Renart, t. Il, p. 279. 
Quant il ystra da lac, il sortira aussi ane si 
grant pneur, que les gens en cuideront mourir. 
Prophéties de Merlin, fol Lviu. 


CAT. Pudor, 


3. Pur, adj., puant, infect, dégoûtant. 
Fig. Es plen de ruT aire. 
Ux TaOUSADOUR ANONYME, Coblas esparsns. 
Est plein de puante manière. 


Subse. Li fol, li Pur o’1h filhol. 
Auxen: 6 PaouiLaix : Li fol. 
Les fous , les puants et les filleuls. 


anc, ra. Et à beste de put conroi. 
Desloisx, vilainz , puz et sers. 
Roman du Renart , t. Il, p. 31 et 260. 


664 PUE 


4. PUTNAIS, PUGNAIS, adj., punais, 
puant. 
Us gars de mal aire, 
Vilas e PUTRA1S. 
RamsauD DE VAQUE1RAS : Sirventesc. 
Un garçon de mauvaise mine, vilain et punais. 
Fugir enfern el PurnaAts fuec arden. 
Pons ne CarDuEIL : Er nos sia. 
Füir enfer et le puant feu ardent. 
Subst. Lo Puaxais se playn del cors sant. 
Y.. de S. Honorat. 
Le punais se plaint du corps saint. 
anc. FR. Les aatres devindrent poacres, 
Pugnais, impotens, contrefais. 
Vigiles de Charles VII, 1. À, p. 30. 
Tant infÂme et punaise que ce n'est qu'or- 


dure et villenie. 
Rasszaïs, liv. 11, ch. 5. 


5. PUDEnT, s. m., anus, orifice du fon- 


* dement. 
Emorroydas s0 .v.venas geyshens el rubaxr. 
Eluc. de las propr., fol. 98. 
Les hémorroïdes sont cinq veines gisantes à l’anus. 


6. Puaxs, adj., puant. 
Car yfern es ai escurs e ruAnSs. 
Pierre EsPAGNOL : Ar levets sus. 
Car l’enfer est si obscur et puant. 


PUDIT, s. m., pudit, sorte d’arbuste. 
La grana 
D’ an arbre que a nom ruprrz. 
Dxupes ps PRADES, “us. cass. 
La graine d’un arbre qui a nom pudit. 


ANC. CAT. Pudich. 


PUEG, »orc, Puor, s. m., lat. podium, 
puy, montagne, mont, coteau, som- 
met, hauteur. 

La remazude 
Del ruzG que brugi .vis. ans, 
D’ on issic mas la sorritz. 
GUILLAUME DE SaiNr-Dipres : Malvaiss m’es. 
Le résultat de la montagne qui mugit sept ans, 
d’où il ne sortit que la souris. 
Abans que il blanc rvor sion vert. 
P. D'AUVE3GNE : Abans. 
Avant que les blancs coteaux soient verts. 
Fig. El runa de perfectio. 
V. et Vert., fol. 63. 
_ Au sommet de perfection. 


2 eh um 0 = un mme 


PUE 


Loc. fig. Tea tenc lo rusc e lays La plan. 
Peapicon : Aissi cum. 
Je tiens le coteau et laisse la plaine. 
Per plau e per rO1IG e per ser. 
T. pe Foiquxt er pe Poscisa : Porcier. 
Par plaine et par mont et par colline. 
ANC. rh. Passe les vaus et les puis et les monts 
Roman de Garin le Loherain, t. 1, p. %. 
Rollans regarde ens puit et ens valées. 
Roman de Roncevaur. Du Case, t. V, col. 595 
Le pui descend tout embronchiez. 
Le pui devale contreval. 
Roman de Florimond. Du Cancer, t. V, col. 55. 
CAT. Putx 17. Poggio. 


2. Puro, s. m., hauteur, élévation. 
Les rurocs del mont Liba. 
Eluc. de las propr., fol. 150. 
Les hauteurs du mont Libeo. 


3. Puraxsa, s. f., ascendance. 


Paoians, PULANsA. 
Leys d'amors, fol. 70. 


Montant , ascendance. 


4. PUIAMEN, POLAMENT , 5. /., ascen- 


dance, hauteur. 
En los autres elevatios et rUIAMEzS. 
Leys d'amors, foi. 9. 
Dans les autres élévations et hauteurs. 
Fig. Malautisa... es el sin gran POtaAMEnT. 
Elue. de las propr., fol. 54. 
La maladie. est à la sienne grande hauteur. 


5. PUEIAR, POIAR, PUIAR, V., monter, 


élever. 
Sus li Puora sobr’ el dos. 
GUILLAUME De BERGUEDAN : Us sirveste:. 
Sus il lui monte sur le dos. 
X.. dix a Thomas : Pucarz sobre .1. cavaih 
PaILONMESA. 
Charles dit à Thomses : Montes sur un cheval. 
Fig. Quan cug roran , lome ave a deissesdre. 
Poxs Ds LA GARDE : Sitot nes. 
Quand il croit monter, l’homme vient à descensrre. 
Quar fon pros e francx e dehonaire, 
Puaar sou pretz tan quan POIAR podis. 
PEanscon : Aissi cum. 
« Parce qu’il fut preux et franc et débonmaire, 
mérite monta autant que monter il pouvait. 
Loc. Poran en dignitat. 
F, et Vert., fol. 8. 
Monter en dignité. 


PUL 


Substantiv. Tals es en gran roran 
Cui la roda, en bren virer, 
Fai son poran e descendre. 
Giaaup DE Bosuxiz : Honrats es. 
Tel est en grand élever à qui la roue, en rapide 
tourner, fait son élever en descendre. 
Part.prés. Purass, puianss. 
Leys d’amors, fol. 70. 
Montant, ascendance. 
Part. pas. fig. Son ro1ar en qualque dignitat. 
V., et Vert., fol. 10. 
Sont élevés en quelque dignité. 
L’ emperairitz cui jovens 
À ruzraT els aussors grats. 
FoLrquer pe MansEilce : Us volers. 
L’impératrice en qui mérite a monté aux plus 
hauts degrés. 
AncC. rs. Contre mont puie le degre. 
Fabl, et cont. anc., t. 1IL, p. 343. 
Amont l'arbre prent à puier. 
Roman du Renart, 1. IL, p. 1#. 
E si fet bon puier sur mer. 
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc., t. I, p. 376. 
Por li è por son los amont Saine puièrent. 
Roman de Rou, v. 4915. 
CAT. ANC. zSP. Pujar. PORT. Pojar. 17. Pog- 
giare. 
6. Exvras, »., monter, s'élever. 
Quan axruerz: sus el bar merlat. 
G. RaïnoLs : Ausir cugei. 
Quand je montai sus en le rempart fortifié. 


7. SOBREÆPOIAR, SOBREPUIAR, 2., SUrMON- 


ter, dominer, surélever. 
Tant sosaspora | dans 
Que mos cors non pot pensar. 
FoLquer px MansxiLLs : Si cum. 
Tant le dommage domine que mon cœur ne peut 
penser. 
Es fols qui be no °l merma, 

Quan lo vetz so»sxPUIAR. 

BErTaanD DE Bonn : Mout mi plai. 


Est fou qui bien ne l’abaisse, quand il le voit sur. 


monter. 
Part. pas. Tant cs sOBRKPOIAT= 
Vostre pretz. 
Pons Dr CaPouEiL : Ja noo. 
Tant est surgleve votre mérite. 


CAT. zsr. Sobrepujar. PORT. Sobrepujar, sobre- 


pojar. 
LII. 


PUL 665 


PUERICIA , PUERITIA, PUERISSIA, S. f., 


lat. PUBAITIA, âge puéril, puérilité, 
bas âge. 
Infancis, Puxn1CIA. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 174. 
Eofance , dge puéril. 
Si la gelbozitat accideys de puznissta. 
Trad. d’Albucasis, fol. 68. 
Si la gibbosité vient de bas âge. 
Lo rey Loys en sa PU=RITIA. 
Cat. dels apost. de Roma, fol, 181. 
Le roi Louis en son bas dge. 


CAT. MSP. PORT. Puericia. 1x. Puerista. 


2. Pueniz, adj. , lat. PuERILiS, puéril. 
Paericis , o etat PuBa1L... en la qual intra 
quascu... quan laissa la popa. 
Eluc. de las propr., fol, 69. 
Puérilité, ou êge puéril... dans lequel entre cha- 
cun... quand il laisse la mamelle. 


— Par extens. Ce qui est de peu d’im- 
portance. 
Pecatz et faytz PURRILS. 
Eluc. de las propr., fol. 66. 
Péchés et faits puérils. 
CAT. Esp. PORT. Pueril. 1T. Puerile. 


PULEGI, s. m., lat. puLectum, pouliot, 


sorte de plante. 
PuLzai, es herba mot aromatica. 

Eluc. de las propr., fol. 210. 
Pouliot, c'est herbe moult aromatique. 


ir. Puleggio. 
PULSAR , v., lat. PuLsane, pousser, 
frapper, heurter, choquer, battre. 


Si tu me ferist o me PULSEST.  - 
Trad. du Code de Justinien, fol. 102. 
Si tu me frappas ou me chogquas. 
Cum ella s’auça, cel a del cap rotsar. 
Poëme sur Boèce. 
Comme elle se hausse , le ciel elle a du chef frappe. 
Considera on porsa la vena. 
Trad. d’Albucasis, fol. 13. 

Considère où bat la veine. 


— Respirer, souffler. 
Sol no rocszrz. 
Non deu portar 
Blsnc vestimen ni POLSAn. 
DeEunes DE Pranes, dus. cass. 


84 





666 PUL 
Que seulement vous ne souffiez pas. 
Il ne doit porter blanc vêtement ni souffler. 
Ga. esp. ronT. Pulsar, tr. Pulsare. 





2. Pos, s. m., lat. Puzsus, pouls. 

PoLs, es movement fayt per PILATACIO et 
restrictio del cor. 

Saphir. de sanc es restrictin... panzat s0- 
bre rousæs dels tens, quan hom pert sanc pel 
as. 

Eluc. de las propr., fol. 20 et 192. 

Poule, c'est mouvement fait par dilatation et 
resserrement du cœur. 

Le saphir... de sang est restrictif.… posé sur Les 
pouls des tempes, quand on perd sang par le nes. 
car. Pols, xsv. roar. Pubso. 1r. Polo. 








3. Possacio, s.f., lat. ruLsario, pul- 
sation 
La di 








acio de la rogor et de la rursacro. 
Trad. d'Albucasis, foi. af. 
La diminution de la rougeur et de la pulsation. 
car. Pulsacié. asv. Pulsacion. ronr. Pulsacäo. 
1T. Pulsazione. 


4e POLSAMENT, s. m., pulsation. 
Arterias prendo esperit del cor, e porto l'a 
far roLsaMERT. 
Elne. de las propr., fol. 33. 
Les artères prennent esprit du cœur, et le portent 
à faire pulsation. 


5. Puzsarir, adj., pulsatif, agité. 
Doss venss ruLsarics, las quals so aprop 
las aurelbas. 
De las venes rursarria e de las quietas. 
Trad. d'Albucasis, fol. 50 et 1. 
Deux veines puisatives, lesquelles sont proche 
es oreilles. 
Des veines agitées et des paisibles. 
Pols es fort... per moleza del istrament ru 
san. 
Elu. de las propr., fol. 21. 
Le pouls est fort... par souplesse de 
pulsatif. 
sr. Pulsaril. rr. Pulsatile. 





6. ImPeLLIR, EMPELLIR, 2, lat. 1MPEL- 
ze, pousser, chasser, inciter. 
Emrauuer aquel entro que pervengu: 


la 





Trade d'Albucasis , fol. 14. 
celui-là jusqu'à ce qu'il parvienne à la 





= 


PUL 


Part. prés. subst, Sia cum vwreLeerr. 
Forms de 1MPeLuesT. 
Trad. d'Albucasis, fol. 15 et 38. 
Soit comme incitant. 
Forme d'incitant. 
Part. pas. subit, L'amratar. 
Trad. d Albucasis, fol. 38. 
L'incité, 
cat. Impellir, xsr. Impeler. our. Impellir. 
1r. Impellere. 


7. Impucio, nwursio, s. f., lat. 1mpti- 
so, impulsion, choc. 
La rednccio es fayta am rærurcro. 


Trad. d'Albucasis, fe. 6$ 
La réduction est faite avec impulsion 


Si mov trop lea per tota ruruzsro. 
Elue. de las propr., fol. 
Se meut fort facilement par tonte impulsion. 
car. Impuliié. asv. Impulsion. vont. Impeis 
tr. Impalrione, 
8. Imroisro, adj., impulsif, propre à 
donner impulsion. 


Del sanc purificatin... et als membres ru 
POLAIU., 





Elue. de Las propr., fo. x 
Du sang épuratif.… et aux membres émpalsit 
car. Impuhiu. ser. ont. Impulrivo. 


9. lurauiscan , v., pousser. 
Cove que tu rmrziscas aqnels en sos 
Trad. d'Albucasis , Hd. D 
1 convient que tu pousses ceux-là en sus. 


10. Rereztie , v., lat. aurezzene, re 
ter, repousser, chasser. 
Deu om los tantost restrenher e ne»st:1" 
Les dix Commandement de Dies. 
On les doit anssitôt restreindre et rrpomsser. 
Part. pas. Aquelas donatios son ades e sers 
issi enant del tot awrerttpas, casa 
et annoladas, 
iècle. DoaT, t. CLEXIL, fl. 









avant entièrement rejetées, cassées et annulée. 
car. Repellir. sv. Repeler. vont. Repelli- 


ir. Rapuisa, s. f., lat. aRPULSA, répri 
sion, refus, opposition. 
Ses tota disgregacio, nrürsA et repercon + 
Eluc. de las propr., fol. 13 


PUL 


Sans aucune disjonction, repulsion et réper- 
cüssion. 
Fig. Per venjansa de la RzPuLsA. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 125. 
Par vengeance du refus. 


CAT. ESP, PORT. IT. Repulsa. 


12. ExPeLzre ,., lat. ExPELLERe, chas- 
ser, rejeter, expulser. 
De la sien” expulsio per la qual xxpszcis las 
malsutias. 
Trad, d’'Albucasis, fol. 2. 
De la sienne expulsion per laquelle tu expuises 
les maladies. 
Part. prés. Exvauranr las saperfluas famo- 
zitatz. 
Eluc. de las propr., fol. 81. 
Erpulsant les vapeurs superflues. 
caT. Expellir. xsr. Expeler. pont. Expellir. 
ir. Espellere. 


13. ExPurcio, expuLsio, s. f., lat. Ezx- 


PULSIO, expulsion. 

De la sien’ xxPuzsro per la qual expellis las 
malantias. 

Am sxrurcto fort. 

Trad. d’Albucasis, fol. 2 et 3. 

De la sienne expulsion par Jaquelle tu expulses 
les maladies. 

Avec expulsion forte. 
car. Expulsié. xsr. Expulsion. ronr. Expulsdo. 

ir. Espulsione. 


14. Expuzsiu, adj., expulsif, répulsif. 
Nas es membre oficial, d’ayre atractia et 
EXPULSIU. 
Offci propri de virtat =xPULSIVA es getar 
foras las superfluitatz. 
Eluc. de las propr., fol. 4o et 14. 
Le nez est membre auxiliaire, d’air attractif et 
répulsif. 
L'emploi propre de faculté expulsive est de jeter 
dehors les superfluités. 
car. Expulsiu. asP. PORT. Expulsivo. 17. Es- 
pulsivo. 


15. COMPELLIR , COMPELIR , v., lat. cou- 


PELLERe, contraindre, forcer, obliger. 
Cowpacutr, per los sirvens, los negligens 
a pagar. 
Fors de Montcuc, Ord. des R. de Fr., 1463, 
t. XVI, p. 126. 


PUN 667 
Contraindre, par les sergents, les négligents à 
payer. 
No los posque comPzczir de. 
Tit. de 1378. Hist. de Languedoc, t. 1V, pr., 
col. 355. 
Ne les puisse contraindre de. 
Part. pas. Comwpraurrs a pagar passages. 
Statuts de Provence. BouYy, p. 226. 
Obligés à payer passages. 
asc. rR. Compelliz par paines on autrement 
de la paier..… et à ce compelissoient les- 
dictes parties. elle se paiera sans com- 
Pellir les debtes d’icelle. 
Ord. des R. de Fr., 1371, 1. V, p. 706. 
cat. Compellir. awc. sr. Compelir. xsr. mon. 
Compeler. rot. Compellir. 


16. CompuLsonr, adj., compulsoire. 


De la qual obtenon lettras compursontas. 
Statuts de Provence. Bouy, p. 7. 
De laquelle ils obtiennent lettres compufsoires. 


«sp. PORT. Compulsorto. 


17. ComPULCION, s. f., lat. comPuLs10- 
em, compulsion. 


La jaridiction, cohertion, com»uz.cionx. 
Tit. de 1413, de Sainte-Eulatie de Bordeaux. 
La juridiction, coercition, compulsion. 


cAT. Compulsié. ssr. Compulsion. 


PULVINA, s. f., lat. PuLviINus, coussin. 
Fstreyssec Îa fractura sobre la plaga am 


PUI.VINAS. 
Trad. d'Albucasis, fol. 1. 
Étreigait la fracture sur la plaie avec coussins. 


2. PoLviL, POLVILE, s. m., lat. PULVIL- 
Lus, petit coussin, coussinet. 
Que ta pauses PULVILS embegutz am aigua 
et oli. 
Pausa dejos la palpebra roLviias petits 


de coto. 
Trad. d'Albucasis, fol. 24 et 16. 


Que tu poses coussinets imbibés avec eau et huile. 
Pose dessous la paupière coussinets de coton. 


PUNH, r0iNG, POINH, PONH, s. /#,, lat. 
PUGNUS, poing. 


L'estrenh tan el Puxa tro que l’aussi. 
FoLquer n£ MAnsEiLLx : Aytan gent. 
L'étreint lant au poing jusqu'à ce qu’il l’occit. 


668 PUN 


Tans roxss troncatz e tanta teste. 
F. de S. Honorat. 
Tant de poings coupés et tant de têtes. 
La lanss al ruxca. 
Roman de Blandin de Cornouailles, etc. 
La jance au poing. 


— Poignée. 
Nég. expl. El non val un rotxe de cenüre. 
B. Zonc: : S’ie us trobes. 
Il ne vaut pss une poignée de cendres. 
Loc. Ple roxx de linos solamen 
Faretz fort coser e buillir. 
Deupes Dx PRADES, #us. cass. 

Pleine poignée de graine de lin seulement vous 
feres cuire et bouillir fort. 

Del ple »ronx de terra, si engendro .x. pon- 
hatz d'ayga, de .x. d’ayga, cent d’ayre, de 
.c. d’ayre, mil de foc. 

Eluc. de las propr., fol. 105. 

De pleine poignée de terre, s’engendrent dix 
poignées d’eau, de dix d’eau, cent d’air, de cent 
d’air, mille de feu. 

ANC. FR. 
E caint l’espée au pont d’or flamboiant. 
Roman d'Agolant, v. 814. 
CAT. Puny. mer. Puno. vor. Punkho. 1r. 
Pugno. 


2. Pocarx, s. m., poignet. 


L’escat Ihi trenquet sot lo ro641s. 
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 55. 
L'écu lui coupa sous le poignet. 


3. PONHAT, s. m., poignée, ce que peut 
contenir la main. 

Del ple ponh de terra, si engendro .x. »0x- 
HATz d’ayga, de .x. d'ayga, cent d’ayre, de 
.C. d'ayre, mil de foc. 

Eluc. de las propr., fol. 105. 

De pleine poignée de terre, s’engendrent dix 
poignées d’eau, de dix d’eau, cent d’air, de cent 
d’air, mille de feu. 
car. Punyat. ssr. Punado, Port. Punkhado. 

ir. Pugneto. 


4. PONHADA, PUNCHADA , 5. f., poignée, 
ce que peut contenir la main. 


Una ronNnADA d'arena. 
Liv. de Sydrac , fol, 56. 
Une poignée de sable. 





PUN 


De mieia PuNcHADA de sal. 
T'ie. de 1285. Dour, t. X, col. 191. 
De demi-poignée de sel. 


5. Puxmanrena, s. f., pougnadière, sorte 
de mesure. 


Del moli d'al pont, .vrit. PURmADIERS de 
froment. 
Cartulaire du Bugue, fol. 1. 
Du moulin du pont, huit pougnadières de frowuent 
anc. ra. Îtem en seigle quatre sextiers,… 
quarteranche de ponhardière. 
Tic. de 1464 , Canpenries , t. III, col 35. 


6. Poxxar, adj., gros comme le poing. 
Gran quantitat de peiras PoNmALS per lan- 
sar am fondas. 
Tit. du xve siècle. Doar,t. CXLVII, fol. 283 
Grande quantité de pierres grosses comme le 
poing pour lancer avec frondes. 


7. POGnADOR , POINGNADOR , PONHEDOR, 
s. m., lat. PUGNATOR, combattant, 


guerrier. 
En Antioch’ als rormKGwaDOous. 
Huavss DE PEMA : cora que ©. 
Dans Antioche aux combattants. 
Rotlan sb sos PONH&DORS 
No saubron tan gen conquerir. 
RansauD DE Vaquxrnas : No m'agrad’iverzs 
Roland avec ses guerriers ne surent si gentiment 
conquérir. 
Adoncx virats plurar man gentil rose 
E vic venir Richart lo noble rossan0z. 
Roman de Fierabras, v. 3908 et 3908. 
Alors vous verries pleurer maint gentil cn- 
battant. ° : 
Et vit venir Richard le noble combattant. 
anc. rr. Li queas de vos conoist cest posgmesr. 
Qui tel damage nus a fait hui ce jor. 
Roman d’Aubri. BE&xxe , p. 172. 


ir. Pugnatore. 


8. Pucxan, v., lat. puGwARe, combat- 
tre, guerroyer. 
Voyez Danina,t. 1, p. 285; Ai- 


DRETR, P. 181. 
Paexaran matin e ser. 
Desupes ps Prades : Ea un «st. 
Combattront matin et soir. 


PUN 
Part. pas. f£. 


Molt a ruGKAT Amors en mi delir. 
G. Faiprr : Molt 2. 
Moult a combattu Amour à me détruire. 


AMC. CAT. E8P. PORT. Pugnar. 17. Pugnare. 


. IMPUGNAR, ENPUCNAR, EMPUNHAR , 2., 
D , Li 


lat. mpucnane, impugner, combattre. 
Per snPUONAR los Sarrazis. 
Cat. dels apost. de Roma, fol. 219. 
Pour combattre les Sarrasins. 
Angels... malignes rMPUGnNo vigororament. 
Eluc. de las propr., fol. 12. 
Anges. les diables ils combattent vigoureusement. 


En re EMPUNHAR. 
Tit. de 1319. Doar, t. CXXXIT, fol. 336. 

En rien impugner. 
CAT. &sr. PORT. {mpugnar. tr. Impugnare. 


10. InPuGnaDOR, s. m., lat. rmpuGna- 
TOR, attaquant, assiégeant, qui im- 


pugne. 
Dels :xPucwADoRs defensar. 
Eluc. de las propr., fol. 50. 
Défendre des assiégeants.. 
CAT. =4P. PORT. {mpugnador. 1T. Impugnatore. 


11. Impucxacton, s.f., lat. IMPUGNATIO- 
em, attaque, opposition. 
Renuncian... a IMPUGNACION d’aquesta pre- 

sent carta. 
Tit. de 1402, Bordeaux. Cab. Monteil. 
Renonçant… à l'attaque de ce présent titre. 
caAT. Impugnaciô. usr. Impugnacion. ronT. 
Impugnacdo. tr. Impugnasione. 


12. RePuGnAn, v., lat. REPUGNARe, ré- 
puguer, contredire. 
La qual causa naxruGxa al drech, 

Statuts de Provence. Boux, p. 227. 
Laquelle chose répugne au droit. 
Part. prés. Paraula mot estranha e R«PUGNAN 
al entendemen d’ ome. 
Leys d’amors, fol. 106. 


Parole moult étrange et répugnant à l’entende- 
ment d’homme. 


caT. 8sr. PORT. Repugnar. ir. Repugnare. 
13. R£&PUGNANCIA, s.f., lat. REPUGNAN- 


TIA, répugnance, opposition, contra- 
diction. 


PUN 669 
Implicans AxPUGNANCrA. 
Eluc. de las propr., fo). 5. 
Impliquant opposition. 
car. xsP. PORT. Repugnancia. 17. Repugnanta. 


PUNICENC , adj., du lat. Puniczus, 


écarlate, d’un rouge éclatant. 

La seganda runICENCA, 0 citrina. 

Color... Pumicaxca et purpurenca declino 
vers rog. 

Eluc. de las propr., fol. 264. 

La seconde écarlate, ou citrine. 

Couleur... écarlate et purpurine inclinent vers 
rouge. 


PORT. Puniceo. 


PUNIR, »., lat. PuNIRe, punir. 
On vai Puxrn 808 fayilimentz. 
Dieus de majestat los rux1 mantenent. 
V. de S. Honorat. 
Où il va punir ses fautes. 
Le Dieu de majesté les punit aussitôt. 
Part. pas. Ne seria, qualhque ora, PUx:DA. 
PRILOMESA. 
Elle en serait, quelque heure (tôt ou tard), punie. 


ANC. CAT. AMC. ESP. PORT, Punir. :T. Punire. 


2. PUNIMEN, s. m., punition. 
Sapchatz quel sieu ruNIMEN 
Son senhal d’ira solamen. 
Brev. d’ameor, fol. 15. 
Saches que les siennes punitions sont signe de 
colère seulement. 


ir. Punimento. 


3. Puxicio, PUNITIO, s. f., lat. PUNITI0, 
punition. 
Poxicro corporal. 


Tie. de 1265. Doar, t. VIII , fol. 177. 
Punition corporelle. 
La puwrrio dels pecatz. 
Carya Magalon., p. 14. 
La punition des péchés. 
ANC. CAT. Punici6. sr. Punicion. ronT. Pu- 
nicäo. 1r. Punivione, purigione. 


&. Iwpunir, adj. lat.1mpUNITUS, impuni. 
Motz crims IMPUNITZ remanion. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 50. 
De nombreux crimes demeuraient impunis. 
car. Impunit. ssv. roRT. Impunido. 17. Im- 
punito. 


670 PUR 
PUPILH, s. 1., lat. Ppurides, pupille, 


mineur. 
Si cam es, s’ien soi PuPII.HS. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 23. 
Ainsi comme il est , si je suis pupille. 
Adj. Bens delz enfans PuPrILS. 
Statuts de Provence. Boux, p. 45. 
Biens des enfants pupilles. 


Car. Pupillo. ss». Pupilo. ronT. 17. Pupillo. 


2. Puricra, s. f., lat, PurPILLA, pupille, 
mineure. 


PUR 


De bon vi run a benre assats. 
Deunes px PRADES, dus. cass. 
De bou vin pur à boire assez. 
Pora cum la pupilla. 
Eluc. de las propr., fol. 60. 
Pure comme la prunelle. 
Moral. Tal caia esser runs e netx de percalz. 
Hom leva PuRASs mas en oratio. 
VF. et Vert., fol. 41 et go. 
Tel pense être pur et net de péché. 
On lève pures mains en oraison. 


CAT. Pur. sp. PORT. 17. Puro. 


Popils ni PurtLca non podon far garentia | 2. PURAMENT , adv., purement, simple- 


per nulh home. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 28. 
Mineur ni mineure ne peuvent faire garantie 
pour nul homme. 


«sp. Pupila. port. Pupilla. 


3. PuriLan&TAT, s. f., pupillarité. 
Pois que il a passat la PUPILLARETAT. 
Trad. du Code de Justinieh, fol. 53. 
Après qu’il a passé la pupillarité. 


4. Purirrani, adj., lat. puPILLARIS, pu- 


pillaire. 
Aquella substitucios es PUPILLARIS. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 64. 
Cette substitution est pupillaire. 
caAT. Pupillar. xs». Pupilar. rorr. Pupillar. 
1T. Pupillare. 


5. PurtLLaninT, adv., à la manière pu- 
pillaire. 
Pot substitair |’ un al autre en autra guisa, 


sO €s PUPILLARINT. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 64. 


J1 pent substituer l’un à l’autre en autre manière, 
c'est-à-dire à la manière pupillaire. 


PUPILLA, s.f., lat. PuPIxxA , pupille, 
prunelle de l'œil. 
Tu veyres am aquela PurtLLA, am la visio 


del huel, per la clartat de la tuuica cornes. 
Trad. d’Albucasis, fol. 19. 


Tu verras avec cette pupille, avec la vision de 
l'œil , par La clarté de la tunique cornée. 


cAT. Pupilla. xsr. Pupila. ront.1Tr. Pupilla. 


PUR, adj., lat. punus, pur, net, propre. 


ment. 
Heres pot esser institaitz alcus bom e rca 
MaNT € S01Z cOndicion. 
Trad. du Code de Justinien , (el. 63. 
Héritier peut être institué aucua homme et purr- 
ment et sous condition. 


Car. Purament. xs». 2OuT. 57. Paramente. 


3. PURITAT, PURETAT, PURTAT, 5. f., lat. 
PURITATEM, pureté, nelteté. 
L’ abitacols dels peissos 
Non es de PURITAT tan gran 
Cam l’ aires on |’ aucel estan. 
Brev. d'amor, (ol. Sa. 
Le séjour des poissons n'est pas de percé a 
grande comme l’air où les oiseaux sont. 
Car de PUATAT nasquet et mor. 
Libre de Senequa. 
Car de pureté naquit et meurt. 
Moral. Aquels que fan vida d' angel eu terra 


per PuxITAT de sancta vida. 
V. et Vert., fol. 103. 
Ceux qui font vie d'ange sur la terre par pari 
de sainte vie. 
ANC. FR. Aimant d'un cueur rempli de pure. 
CL. Manor, t. IV, p. 356. 
La purité du langage naifvement attique. 
AnxotT, trad. de Plutarque. Morales, t. IL. p. 235. 
La cape blanche signifie purité et virginite. 
H. EsTteNNE, Apologis pour Hérodote, t_ 11. 
P- 214. 
caT. Puritat. nsr. Puridad. roux. Paridadt. 
tr. Purità, puritate, puritade. 


4. Punaci0, s..f., purification. 


Punaci0 de |1 plaga. 
Trad. d'Albucasis , fol 12. 
Purification de la plaie. 





PUR 


5. Ponrrican, %., lat. PURIFICARE, puri- 
fier. 


Puairica la mia arma. 
Lo Payre eternal. 
Purifie la mienne âme. 
Part. pas. Adonc Paul pres .11, barons ruR1- 
FICATZ. 
Trad. des Actes des Apôtres , ch. 21. 
Alors Paul prit deux hommes purifes. 


CAT. sr. PORT, Purificar. 1r. Purificare. 


6. PuniricACIO, PURIFICATIO, s. f., lat. 
PURIFICATIO , purification. 
Lo complimens de lar runirrcacto. 
Trad. des Actes des Apôtres, ch. 21. 
L’accomplissement de leur purification. 
La PuRtrICATIO de sancta Maria. 


Calendrier provençal. 
La purification de sainte Marie, 


cAT. Purificaciô, xsr. Purificacion. vont. Pu- 
rificacdo. tr. Purificasione. 


7. PURIFICATIU, adj. , purificatif, pro- 
pre à purifier. 
Es del sanc PURtrICATIU. 
Solelb.. ha virtut PURtrICATIVA. 
Eluc. de lus propr., fol. 20 et 116. 


Il est du seng purificatif. 
Soleil. a faculté purificative. 


8. ImPUnITAT, 5. f., lat. 1MPuRITATEM, 
impureté. 
Ab infeccio et IMPURITAT. 


Eluc. de Las propr., fol. 133. 
Avec infection et impureté. 


cat. {mpuritat. ser. Impuridad. xt. Impuritàä, 
impuritate, ünpurüade. 


9. Depunan, v., lat. pEpunARe, épurer, 


rendre pur, clarifier. 


Vens.. l'ayre pestilencial Dtrurox. 
Eluc. de las propr., fol. 134-135. 
Vents... l'air pestilentiel épurent. 


Part. pas, La clartat prrurana. 
PeniLuos , Voy. au Purg. de S. Patrice. 
La clarté épurée. 


cat. user. Depurar. 17. Depurare. 


10. Depunaci0, s. f., dépuration, épu- 
rement. 


PUR 651 
Aygs.. per aecio del foc pren purunacro. 
Eluc. de las propr., fol. 55. 
L'eau... par action du feu prend épurement. 
car. Depuraciô. sr. Depuracion. 1r. Depura- 
zione. 


11. DEPURAMENT, s. m., épurement, pu- 
rification. 
Depuro l’ayre..., dono pxrurRAMENT. 


Eluc. de las propr., fol. 38. 
Épurent l'air. , donnent épurement. 


12. Depuaariu, adj. dépuratif, propre 
à épurer. 
Del ayre…. D&PURATIU. 
DæruraTiva…. de superfluitatz d'hamors. 
Eluc. de las propr., fol. 57 et 25. 
De l'air. dépuratif. 
Dépurative... de superfluités d’humeurs. 


13, Puacan, v., lat. Puncare, purger, 
purifier, nettoyer. 
Bons airventa que ruRG6A be lo ostal. 
Coma aquell que ruaca la pura farina del 


bren. 
y. el Vert., fol. 68 et 35. 


Bonne servante qui nettoie bien l'hôtel. 

Comme celui qui purge la pure farine du son. 
Moral. Per punaan los peccatz.…. e per con- 

querre las virtuiz. 
PurGan lar consciencia. 
| V. et Vert., fol. 66 et 33. 

Pour purger les péchés. et pour conquérir les 
verius. 

Purifier leur conscience. 


— Terme de médecine. 
El cap e ’1 cors tot eisamen 
Li Puaga fort be et adoba. 
Dsupxs DE PRADES, Auz. cass. 
La tête et le corps tout pareillement il lai purge 
fort bien et arrange. 
Subst. Ab runoan o ab sagnia. 
Brev. d’amor, fo]. 3. 
Avec le purger ou avec saignée. 


— Polir, affiner. 
La lima esmera e punagA lo fer. 
PV. et Vert., fol. 77. 
La lime polit et affine le fer. 
Part. pas. Aprop de mel ben escamat 
E del bel oli ben PuRGAT 
.Vi. gotetas. 
Drvopxs px PRADES, #us. cass. 


672 PUR 
Après du miel bien éumé et de belle buile bien 
purifiéesix gouttelettes. 
— Terme de pratique. 


Premeirament se den esser runoars d'aquel 


crim. 
Trad. du Code de Justinien, fol. 4. 


Premièrement il doit être purgé de ce crime. 
cat. we. ronr. Purgar. 17. Purgare. 


14. PURGATORI, PORGUATOR, 5. m., lat. 
PUAGATORIUM, purgatoire. 
Si es en runGaront , lai ai purgara. 
Liv. de Sydrac, fol. 16. 
S'il est en purgatoire, là il e purifiera. 
Ta intraras en PORGUATORI. 
Dialogue de l'Ame et du Corps. 
‘Tu entrerss en purgatoire. 
Penss d’ yfern e de paradis e de runoaToRr. 
W. et Vert., fol. 28. 
Panse d'enfer et de paradis et de purgatoirs. 
ar. Purgatori. xs». ronT. rt. Purgatorio. 





15. Puncaronr, adj., du purgatoire, 
qui appartient au purgatoire. 
Tres penas son : Las temporals, 
Puncaronus et ifernals, 
Brev. d'amor, fol. 108. 
Trois peines sont : Les temporelles, du purgatoirs 
et inferoales. 


16. Puncario, PURGACION, 5. f., lat, Pun- 
Garionem, purgation, purification. 
Una vets l'an prenga ruRoario. 
Liv. de Sydrac, fol. 73. 
Qu'une fois l'an il prenne purgation. 

Fig. Lo don del S. Esperit, don nos parlam 
ay, complis e perfay aquosia runGarIo 
et aquesta neteza de l’arma. 

st Vere., fol. 83. 
Le don du Saint-Esprit, dont nous parlons ici 
accomplit et parfait cette purifcation et cette net- 
teté de 
Dons salut et runGAcION de l’arma. 
Hist. de la Bible en provenç., fol. 81. 
Donne salut et purification de l’ime. 

car. Purgacié. rsr. Purgacion. ronr. Purga= 

cäo. 1x. Purgasione. 








17. Puncawenr, s. m., purification. 


: PUR 
Jora del rvncawewr de la Verge. 
Trad. du N.-Test., S. LOE, cb. 7. 
Jour de la purification de la Vierge. 
auc. sr, Purgamiento. 1e. Pargamento 


18. Puacapon, 5. m., purgatif, purg- 
tion. 
Non den hom penre runoanon 
Volantiers ni far sagoia. 
Bree. d'amor, fol. 3, 
On ne doit pas prendre purgarif volontien si 
faire miguée. 
— Purgatoire. 
Tan penas del runcaDon. 
Gui Fouquer : Escrig ur. 
Les peines du purgatoire. 


19. Puncaniu, adj., lat. PunGaTIvw, 
purgatif, purificatif, propre à purger, 
propre à purifier. 

Ha virtat ruacariva. 
Eluc. de Las propr., fol. 150. 
A propriété purgative. 
car. Purgatin. we. ronr. 17. Pargasre. 


20. DerunGan, v., lat. sPunGase, por- 
ger, purifier. 
Tralbat se pxrunoa colan. 
Leys d'amors, fol. %. 
Preué il se purifis en coulent. 


21. EspunGan, zspuRsan , 2., lat. sxpus- 


Game, purger, purifier. 
ÆEnqoers per ben xsrunoan , 
La flor del” api faits secar. 
Drubrs DE PAADES, dus. cu 
Encore pour bien purger, la fleur du céleri fuite 
sécher. 
Moral. Celui que s vol de pechat ssrcans 
Trad. de Bède , fol. So. 
Celui qui veut se purifier du péché. 
Part. pas, Lendema, cant ser asruncats. 
k Dunes DE PRADES, dus. cuis. 
Le lendemain , quand il sers purgé. 
Axc. re. Espurgier soi parfaitement, 
Heuvrawou Tasaun ox Mauur, Vers sur La Mo 
L'or ou l'argent se espurge et afine an fee. 
Livre de la Loi au Sarrasin, p. 15 


car. Expurgar, espurgar, esporgar. sr. rort. 
Expurgar. 1r. Spurgare. 


PUT 


22. ESPURGAMEN, ÆASPURJAMEN, S$. M., 
purgation , médecine, purification. 


Vos li daretz RSPURGAMEN. 
DeEuves DE PRAbES, dus. cass. 
Vous lui donnerez purgation. 
Fig. Lo batemens de Deu, es ssPURIAMENS de 


presens vida. 
Trad. de Bède , fol. 68. 


Le battement de Dieu, c’est purification de la 
presente vie. 
17. Spurgamento. 


23. EsPUAGATORI, s. m., purgatoire. 
Si non passa per ESPURGATORI. 
Liv. de Sydrac, fol. 89. 

S’il ne passe pas par purgatoire. 

ANC. FR. Et toutes les armes ploroient 
Qui erent en espurgatoire. 
Fabl. et cont. anc., t. III, p. 144. 

CAT. Expurgatori. n5r. PORT. Expurgatorio. 


PUSTULA, PUSTELLA , POSTELLA , $. f., 
lat. PusTuLA, pustule, abcès, petite 
yale, bouton. 


So PusruLas fetidas, las quals so feytas de 
malerias... COrruptas. 
Trad. d'Albucasis, fol. 12. 
Sont pustules fétides, lesquelles sont faites de: 
matières... corrompues. 


PusrzzLa en son haelh. 
BERTRAND px Bonn : Ges de far. 
Pustule dans son œil. 


Haia en son oill POSTE LLA. 
Forquer De Romans : Auzels no. 
Qu'il ait dans son œil pustule. 


CAT. Esp. PORT. Pustula. 17. Pustula, postola, 


2. PusruLacio, s. f., lat. PuSsTULATIO, 
pustulation , état de ce qui est pustu- 


leux. 


Per ulceracio del paladar et PusTULA ci0. 
ÆEluc. de las propr., fol. 85. 
Par ulcération du palais et pustulation. 


3. PosruLos, adj., lat. PusTuLosus, pus- 


tuleux, couvert de pustules. 
Lors cambas s0 POSsTULOzASs. 


Eluc. de las propr., fol. 99. 
Leurs jambes sont pustuleuses. 
PUTA, s. f., fille, putain. 
LIT. 


PÜT 673 


Primitivement ce mot était pris en 
bonne acception. Goldoni a composé 
une comédie dont le titre est : LA puTA 
HONORATA , {a Fille honnéte. 

Dans une traduction en patois bo- 
lonais, on a rendu viacineLLa du Tasse 
par : 

À savia PUTTA. 
Ch. V,st. 71. 

Una Purra d’ vint ann o poch d’ piu. 

Ch. IL, st. 14. 


La vergogna da PuTTA. 
Ch. II, st. 17. 


Les Portugais ont employé ce mot 
dans la même acception : Origem e Or- 
tographia de Lingua portuguesa, p. 54. 

On trouve aussi en italien le mot 
putto, fanciullo, employé dans le même 
sens. 

Les troubadours ont toujours em- 
ployé ce mot en mauvaise part : pu- 
tain, courtisane, vilaine. 


Aïssellas PuTrAs ardens 
Qui son d’antrui maritz cossens. 
Marcasrus : Pus mos. 
Ces putains ardentes qui sont de maris d'autrui 
consenlantes. 
En PuTA qui si fia 
Es hom traitz. 
MARCABRUS : Soudadier. 
Evo putain qui se fie est homme trahi. 


Ad}. Qui te femna PuTa, coma qui ten serpen. 
Trad. de Bède , foi. 4o. 
Qui tient femme putain, comme qui tient serpent. 
Sarrazis los asalho , La PuTA gen malvada. 
Roman de Fierabras, v. 2745. 
Les Sarrasins les assaillent , la vilaine gent mau- 
vaise. 
ANC. FR. Des Sarrasins qui tieunent putes lois. 
Roman d'Ogier le Danais. Notcs sur Véland, 
p. 83. 
Toutes estes, serés ou futes 
De fait ou de volenté putes. 
Roman de la Rose, v. 9194. 
On dit cest proverbe : 
De pute rachine, pute hierbe. 
Roman de Cléomades. CauPEeNTIER, t. 111, col. 448. 


CAT. ESP. PORT, Puta. 17, Putta. 


85 


PR RTE 


CAES DÉ 


.+ 


+ « . tar er 





674 PUT PYR 


2, PuTana,s. f., putain, prostituée. No'l laison tener dreita via. 
, Un= TRaOUBADOUR ANONYME : Seinor vos que. 
Jazon ab Puranas tro 1 solelb es levatz. Méchanceté et putanisme ne lui lisent tar 


P. CARDINAL : Un estribot. 
Couchent avec prostituées jusqu’à ce que le soleil 


droite voie. 
ANC. FR. Onc, fai que doi sainte Marie, 


est levé. . Ne fis de mon cors puserie. 
De ruraxa cortejaire. Roman du Renart, 1. I1,p.° 
T. 2x Hucues 7 px RacuLAIRE : Cometre us. , . 
D tituée courtisan DJv Ses 
e pros " De puiterte, 
AnC. CAT. Putana. 17. Puttana. Scandale et braict. 


Blason des faulces Amours, p.:7 


3. PUTANELA , s. f. dim., petite putain, asr. Puteria. Pont. Putaria. 


petite prostituée. : 
Vay, dis el, Puraneca, laycha m'estaren pats. 8. Purra nf. putanisme, prostilutiur 


Roman de Fierabras, v. 4908. Greu er amor ses ruTIA 
Va, dit-il, petite putain, laisse-moi être en paix. Camjantz, 
Tro qu’ el mon sia fenits. 
4. Purax, s. m., putassier, libertin. B. Manrix : Compas. 
Mount se fez grazir als arlotz et als purans. Difficilement amour saus prostitution ser ci- 
V. de Guillaume Figueiras. geant , jusqu'à ce que le monde soit fini. 
Moult il se fit agréer par les goujats et par les La rPuria l'es apres. 


Mancasacs : Lanqur. 


putassiers. 
Le putanisme lui est après. 


5. PuraniRa , PUTANER, @d}j., putassier, 
libertin. 
Ai! fals clergue, messongier, traidor, 
Perjur, lairo, rurvAnIxa, descrezen. 
B. CansoNEL : Per espassar. 
Ah! faux clergé, menteur, traître, parjure , vo- 
leur, putassier, mécréant. 


Enchantaire o PurAnN=RS. 
Traité de la Pénitence en provençal, fol. 59. 


9. PUTEIAR, PUTANEIAR , V., 5€ Pro 
tuer, paillarder, forniquer. 
O mentir 0 PUTANœIAS. 


Brev. d’amor, hl.& 
Ou mentir ou paillarder. 


Fig. Domneis ar PuraæIA. 
Mancasacs : Pus la fucili. 


Courtoisie maintenant se prostitue. 


Enchanteur ou putassier. Anc.rs. Et tout briser, 
xsP. Putanero. ronT. Putankheiro. 1r. Putta- Rompre, casser 
niere. Et putasser. 
Blason des faulces Amours, À 
6. Puraor, s. m., prostitution, xs». Putear, putancar. ront. Patear, 11 À: 


Sibilia per cert a consentit PuTAGe. 
V. de S. Hanorat. 
Sibilie pour sûr a consenti prostitution. 
AxC. FA. Qui sacrement de mariage 
Tornent à honte et à purage. 
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc., t. 1, p. 122. 


PYGMEUS, s. m., lat. Pxcmazus,p': 
mée. 
Pxcmaus so bomes del gran d'on cry 
Eluc. de las propr., bi 2% 


Et mix par povreté mainte fame el putage. Pygmées sont hommes du grand d'une code 
Roman de Rou, v. 1873. CAT. Pigimeu. æsP. PORT. 1T. Pigmeo. 


7. Puranta, s. f., putanisme, prostitu- | PYRAMIDAL, adj., du lat. run 
tion. pyramidal , fait en forme de p"- 
Malvestat e puTAR:A mide. | 





PYZ 


Un angle PYRAMIDAL et agut. 
Eluc. de Las propr., fol. 15. 
Un angle pyramidal et aigu. 


CAT. ms». Piramidal. 


PYZANTIA, s. f., du lat. PysMA, py- 
zance, figure de rhétorique. 
PyzanTia cs una quesiios am trops mem- 


PYZ 675 


bres , a la qual, per la maltiplicitat que s’ha, 
no'l pot hom dar una resposta, quar cascus 
membres fay per se questio. 

Leys d’amors, fol. 143. 

La pysance est une question avec de nombreux 
membres, à laquelle, à cause de la multiplicité 
qu’elle a en elle, on ne peut donner une même ré- 
ponse , car chaque membre fait par soi une question. 


FIN DU TOME QUATRIÈME. 


Pro à 














STANFORD UNIVERSITY LIBRARIES 
STANFORD AUXILIARY LIBRARY 
STANFORD, CALIFORNIA 94305-6004 
1650) 723-9201 
salcirc@sulmail.stanford.edu 
All books are subject to recall. 


DATE DUE